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Aminata Touré salue la nomination des enquêteurs du Pôle judiciaire financier

Aminata Touré, ancienne ministre de la Justice sous le président Macky Sall et théoricienne de la traque des biens mal acquis, a récemment exprimé son soutien à la nomination des enquêteurs du Pôle judiciaire financier (PJF). Cette nouvelle entité remplace la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et a pour mission de lutter contre la mauvaise gestion des fonds publics au Sénégal.

Sur sa page Facebook, Aminata Touré a écrit : « Je salue l’effectivité du Pôle financier avec la nomination des procureurs qui auront pour mission d’instruire les dossiers relatifs à la mauvaise gestion de nos deniers publics ». Elle voit en cette initiative « un pas important dans la lutte contre la grande délinquance en col blanc ».

En tant que figure emblématique de la lutte contre la corruption et fervente défenseure de la transparence dans la gestion des affaires publiques, Aminata Touré a toujours prôné des actions rigoureuses pour contrer l’enrichissement illicite et d’autres formes de malversation. Sa prise de position en faveur du PJF témoigne de son engagement continu dans cette lutte.

Aujourd’hui alliée du tandem politique Ousmane Sonko-Bassirou Diomaye Faye, Touré se positionne clairement pour un renforcement des mécanismes de contrôle et de sanction des pratiques de mauvaise gestion des fonds publics. Le PJF, en remplaçant la CREI, devrait selon elle jouer un rôle clé dans cette dynamique.

La mise en place du Pôle judiciaire financier et la nomination de ses enquêteurs marquent ainsi une étape cruciale dans la lutte contre la corruption au Sénégal, un enjeu majeur pour la gouvernance et la transparence dans le pays. Reste à voir comment cette nouvelle institution sera opérationnalisée et quel impact elle aura sur les dossiers en cours et à venir.

Incendie d’un Bus de la compagnie nationale Dem Dikk sur la RN7 : Aucune perte humaine, mais des dégâts matériels importants

Un bus de la compagnie nationale de transport en commun, Sénégal Dem Dikk, a été ravagé par un incendie ce lundi matin sur la route nationale numéro 7 (RN7) au Sénégal. Le véhicule, qui assurait la liaison entre Kédougou et Salémata, a pris feu peu après avoir quitté le village d’Afia Magasin, situé dans le département de Salémata, dans le sud-est du pays.

Selon une source sécuritaire, l’incident, bien que spectaculaire, n’a heureusement pas causé de pertes en vies humaines. Cependant, les passagers ont vu tous leurs bagages être détruits par les flammes, provoquant des pertes matérielles importantes.

Alertés rapidement, les sapeurs-pompiers et la brigade de gendarmerie de Ninéfécha sont intervenus promptement sur les lieux pour maîtriser l’incendie et sécuriser la zone. L’origine du feu n’a pas encore été déterminée, mais une enquête a été ouverte pour en élucider les causes.

Cet incident met en lumière les défis auxquels sont confrontés les services de transport en commun dans cette région, où les infrastructures routières sont souvent précaires. En dépit de l’absence de victimes, la destruction des biens personnels des passagers rappelle l’importance des mesures de sécurité dans les transports publics.

La compagnie Dem Dikk n’a pas encore réagi publiquement à cet incident, mais il est probable qu’une enquête interne sera menée pour comprendre les circonstances ayant conduit à cet incendie et pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir.

Tragique accident à Dahra Djoloff : Un jeune homme Perd la Vie, un Autre Gravement Blessé

Dahra Djoloff a été le théâtre d’un accident tragique dans la nuit de samedi à dimanche. Aux alentours de minuit, une collision s’est produite entre une moto Jakarta et un véhicule de type « 7 places » au niveau du tristement célèbre « virage mortel » près de l’intersection Dahra-Touba et Dahra-Louga.

Le choc a été d’une violence inouïe, blessant grièvement les deux occupants de la moto. Malgré une prise en charge rapide et un transfert à l’hôpital local, Mamadou Mime, un jeune homme d’une vingtaine d’années, a succombé à ses blessures dans la nuit. Son compagnon de route, Matar Kandji, également âgé de 20 ans, a été transporté d’urgence à l’hôpital de Louga dans un état critique.

D’après les témoignages recueillis, la moto Jakarta roulait à une vitesse excessive, revenant du Magal de Mbacké Barry, une célébration religieuse qui s’était tenue plus tôt dans la journée. Cette vitesse, conjuguée à la dangerosité du virage, a conduit à ce drame.

Cet accident a ravivé la colère des habitants de Dahra Djoloff, qui réclament depuis longtemps l’installation de ralentisseurs et d’un éclairage adéquat sur ce tronçon de route particulièrement dangereux. Selon eux, ces mesures permettraient de réduire le nombre d’accidents souvent mortels à cet endroit, surnommé à juste titre le « virage mortel ». Les autorités locales sont désormais sous pression pour répondre à ces demandes et renforcer la sécurité routière dans la région.

Madiambal Diagne répond aux menaces de plainte d’Ousmane Sonko : « Je continuerai à m’exprimer librement »

Dans un climat politique déjà tendu, Madiambal Diagne, administrateur du Groupe Avenir Communication, a pris la parole pour répondre aux menaces de plainte formulées par les avocats d’Ousmane Sonko. Ces derniers ont annoncé l’intention de leur client de poursuivre Diagne en justice pour ce qu’ils considèrent comme des « agressions systématiques ». En dépit de cette menace, Madiambal Diagne affirme qu’il continuera à exprimer ses opinions librement, avec la rigueur et le respect qui le caractérisent.

Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, Madiambal Diagne a tenu à exprimer sa gratitude envers toutes les personnes qui lui ont manifesté leur soutien et leurs encouragements face à la menace de plainte. « Je tiens à remercier les nombreuses personnes qui m’ont manifesté soutien et encouragements pour faire face à cette menace d’une plainte du PM Sonko, visant à museler ma liberté d’opinions », a-t-il écrit.

Madiambal Diagne ne compte pas se laisser intimider par la perspective d’une action en justice. « Je ferai face, en restant droit dans mes bottes et à continuer à m’exprimer librement sur toutes questions avec le respect, la courtoisie et la rigueur qui restent toujours mon credo », a-t-il ajouté. Ces propos reflètent sa détermination à continuer à jouer son rôle de journaliste et de leader d’opinion, sans céder aux pressions.

Les tensions entre Ousmane Sonko, leader de l’opposition et ancien Premier ministre, et Madiambal Diagne, remontent à plusieurs mois, avec des échanges parfois vifs dans l’espace public. Les critiques de Diagne à l’égard de Sonko sont perçues par ce dernier et ses partisans comme des attaques personnelles et politiques. En réponse, les avocats de Sonko ont indiqué que leur client envisage de déposer une plainte pour ce qu’ils qualifient d' »agressions systématiques ».

Alors que la menace de plainte pourrait en décourager plus d’un, Madiambal Diagne semble décidé à ne pas fléchir. Son message se veut un rappel de l’importance de la liberté d’expression, particulièrement dans un contexte où les voix critiques peuvent être confrontées à des tentatives de musellement. Ce nouvel épisode ne fait que raviver les tensions entre les deux personnalités, promettant des développements à suivre dans les semaines à venir.

Paul Kagame prête serment pour un quatrième mandat : le Sénégal représenté par Ousmane Sonko au Rwanda

Le Président rwandais Paul Kagame a prêté serment ce dimanche pour un quatrième mandat consécutif, consolidant ainsi son rôle de leader incontesté dans son pays et sur le continent africain. La cérémonie d’investiture, qui s’est tenue à Kigali, a attiré plusieurs chefs d’État et dignitaires africains venus témoigner leur soutien à un dirigeant souvent perçu comme l’un des plus influents de la région.

Le Sénégal, pour sa part, était représenté par Ousmane Sonko, envoyé spécial du président Bassirou Diomaye Faye. Bien que ce dernier n’ait pas pu se rendre en personne à la cérémonie, il a tenu à déléguer cette mission à Sonko, figure politique marquante au Sénégal.

Lors de cet événement, le Premier ministre sénégalais a également saisi l’opportunité pour avoir un entretien en tête-à-tête avec le Président Paul Kagame. Les discussions ont probablement porté sur des questions d’intérêt commun, notamment la coopération bilatérale entre le Rwanda et le Sénégal, ainsi que des sujets régionaux touchant à la sécurité, au développement économique et à l’intégration africaine.

À 66 ans, Paul Kagame continue de s’imposer comme une figure majeure sur la scène politique africaine, après avoir dirigé le Rwanda pendant près de trois décennies. Son leadership, souvent loué pour avoir transformé un pays marqué par un passé tragique en une économie émergente, reste cependant un sujet de débats, tant au niveau national qu’international.

L’absence du président Bassirou Diomaye Faye à cette cérémonie a été remarquée, mais la présence d’Ousmane Sonko témoigne de l’importance que le Sénégal accorde aux relations avec le Rwanda. Les liens entre Dakar et Kigali sont, en effet, devenus de plus en plus solides au fil des années, les deux nations partageant une vision commune de la stabilité et du développement en Afrique.

Avec ce quatrième mandat, Paul Kagame entame une nouvelle phase de son leadership, marquée par des défis tant internes qu’externes. Sa capacité à maintenir la stabilité et à poursuivre le développement du Rwanda sera scrutée de près, non seulement par les Rwandais, mais aussi par l’ensemble du continent africain et la communauté internationale.

Djamil Sané, maire des Parcelles Assainies, tire la sonnette d’alarme pour le PASTEF

Lors d’une intervention marquante ce dimanche, Djamil Sané, maire de la commune des Parcelles Assainies et responsable de la section locale du parti PASTEF depuis 2015, a lancé un avertissement fort aux dirigeants de son parti. Participant à une activité du Mouvement national des cadres de Pastef (MONCAP), il a exprimé ses préoccupations sur la gestion actuelle du parti sous la direction du premier ministre Ousmane Sonko.

Djamil Sané n’a pas mâché ses mots : « Je le dis en toute responsabilité. Il faut qu’on dise la vérité en face. Pas pour les beaux yeux de qui que ce soit. » Le maire a rappelé les sacrifices consentis par les membres du parti, allant jusqu’à perdre leur travail en raison de leur engagement politique. Face à cette situation, il a exhorté les nouveaux dirigeants du pays à ne pas affaiblir la base militante, élément central pour maintenir la dynamique du parti.

Sané a également déploré l’absence d’une écoute attentive aux préoccupations des militants de la base, qui sont en contact direct avec les populations. Il a souligné la légitimité de ces militants et l’importance de les soutenir afin de consolider leur position. « Dans le parti, il y a des gens qui ont la légitimité. Il faut les aider à asseoir leur base, » a-t-il insisté, appelant les hauts responsables à prendre ces préoccupations au sérieux.

Alors que le pays se dirige vers des élections cruciales, Djamil Sané a exprimé son inquiétude quant à la capacité du parti à mobiliser ses bases si les problèmes actuels ne sont pas résolus. « Nous nous acheminons vers des élections très importantes. Et on aura du mal à mobiliser si on n’y remédie pas, » a-t-il averti. Son discours, empreint de gravité, reflète une urgence pour le PASTEF de réévaluer sa stratégie et de renforcer ses liens avec les militants de la base pour espérer un succès électoral.

Les Salaires des personnalités publiques au Sénégal : Une plongée dans les émoluments des dignitaires de l’État

Dans une récente publication datée du 31 juillet, le journal L’Observateur a dévoilé les salaires perçus par les principaux dirigeants et titulaires de charges publiques au Sénégal. Cette transparence fait suite à la déclaration de patrimoine du président Diomaye Faye, révélant qu’il perçoit 4,8 millions de francs CFA par mois en tant que chef de l’État.

Ce montant, inscrit dans sa déclaration de patrimoine publiée le 29 juillet, correspondrait, selon L’Observateur, à ce que perçoivent mensuellement les dirigeants des autres institutions républicaines, tels que les présidents de l’Assemblée nationale, du Haut conseil des collectivités territoriales, et du Conseil économique, social et environnemental. En outre, ces responsables bénéficient de fonds sociaux variant entre 10 à 15 millions de francs CFA par mois, en plus de divers autres avantages.

Pour le Premier ministre, la situation diffère légèrement. Bien qu’il ne bénéficie pas de fonds politiques, son salaire mensuel de plus de 4 millions de francs CFA peut être complété par une ligne de crédit alimentée discrétionnairement par le président de la République.

Depuis 2012, les salaires des ministres ont été revus à la hausse, passant de 2,5-2,8 millions à 3,8 millions de francs CFA par mois, suite à la suppression des logements conventionnés. Les ministres d’État, quant à eux, perçoivent 4 millions de francs CFA. Certains ministres bénéficient de revenus supplémentaires liés à leurs responsabilités spécifiques. Par exemple, le ministre de l’Hydraulique reçoit une indemnité supplémentaire de 1,5 million en tant que membre du Conseil des ministres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Le ministre des Finances, quant à lui, voit son salaire atteindre entre 20 et 25 millions de francs CFA, sans compter les fonds communs.

Les députés perçoivent des salaires qui varient en fonction de leur grade : 1,3 million pour un député simple, 1,7 million pour un président de commission, et 2 millions pour un membre du bureau, en plus d’une indemnité de 900 000 francs CFA. De leur côté, les élus locaux ont vu leurs rémunérations augmenter sous la présidence de Macky Sall, les maires touchant désormais 800 000 francs CFA, tandis que les édiles des villes et chefs-lieux de département gagnent respectivement 1,5 million et 1 million.

Les salaires des directeurs généraux, directeurs, et autres cadres dans les agences publiques et entreprises parapubliques sont également fixés selon des critères spécifiques. Ils varient de 2 à 5 millions de francs CFA par mois, en fonction de la catégorie de l’organisme concerné, prenant en compte des éléments tels que le budget, le positionnement stratégique, et l’effectif.

Ces révélations sur les salaires des hauts fonctionnaires du Sénégal mettent en lumière une réalité où les rémunérations varient considérablement selon les charges occupées, avec des écarts significatifs entre les différentes catégories de personnalités publiques. Malgré les augmentations notables sous la présidence de Macky Sall, ces montants soulèvent des questions sur la gestion des fonds publics et la répartition des richesses au sein de l’appareil d’État.

LE PROJET DE LA CENTRALE À GAZ DU CAP-DES-BICHES : Une réussite en péril face aux manœuvres politiciennes

Le projet de construction de la centrale à gaz au Cap des Biches, piloté par West African Energy (WAE), est en bonne voie avec des travaux achevés à 95% pour le cycle simple et 84% pour le cycle combiné. Ce projet ambitieux, dont le coût total est estimé à 283 milliards de francs CFA, est un tournant majeur pour le secteur énergétique du Sénégal et de la sous-région. Malgré les avancées significatives, des intérêts partisans et personnels semblent menacer cette réalisation.

Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la Présidentielle 2024, des voix discordantes se sont élevées contre l’ambitieux projet de la centrale à gaz initié par WAE, un groupe d’investisseurs sénégalais, ayant obtenud un finacement totalement sur fonds privés. Il se trouve que le patron d’Akilee, Amadou Ly, paraît ne s’être pas encore remis de l’annulation de contrat de 187 milliards avec la SENELEC. Ce membre de la coalition « Diomaye President » ferait son possible, selon une source, pour saboter le partenariat liant WAE à la SENELEC. Par ailleurs, M. Ly est cité par un rapport de l’OFNAC qui a atterri sur la table du procureur après enquête. Quelles sont réellement ses motivations ? Voudrait-il se positionner comme Directeur général de la SENELEC ?

D’un autre côté, il y a des détracteurs de Samuel Sarr qui aimeraient voir capoter ce projet sans savoir que celui-ci a décidé de quitter la Direction de WAE car sollicité par quatre (04) pays africains.

UN CHEF-D’OEUVRE PRIVÉ DE GRANDE ENVERGURE

La centrale à gaz du Cap des Biches est entièrement financée par des fonds privés. WAE, en tant qu’initiateur du projet, a su mobiliser des ressources substantielles en collaboration avec des institutions financières de premier plan telles que l’African Finance Corporation (AFC), Afrexim Bank et la Islamic Corporation for the Development of the Private Sector (ICD). Ces soutiens financiers internationaux témoignent de la solidité et du potentiel du projet, qui ne bénéficie d’aucun financement public.

Le choix de la solution privée pour ce projet a permis de contourner les complexités et les lenteurs administratives souvent associées aux financements publics, garantissant ainsi une plus grande autonomie et une efficacité accrue dans la réalisation du projet.

RESPECT DES NORMES

Le projet de la centrale à gaz est strictement conforme aux normes réglementaires et techniques. La Commission de Régulation du Secteur de l’Energie (CRSE) a délivré un avis favorable à l’octroi d’une licence de production et de vente d’électricité à WAE, après une analyse rigoureuse du dossier et des consultations publiques. Aucun des avis soumis durant la période de consultation publique n’a remis en cause l’octroi de la licence, soulignant la transparence et la légitimité du processus.

La centrale, qui sera dotée d’une capacité de 366 MW, est conçue pour fonctionner à la fois au gaz naturel et au naphta. Elle comprendra deux turbines à gaz et une turbine à vapeur en cycle combiné, ce qui permettra une efficacité énergétique optimale et une meilleure stabilité du réseau électrique.

IMPACT SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL

Outre ses bénéfices techniques, le projet a des retombées positives significatives sur l’économie locale. La construction de la centrale a généré des emplois importants, avec un quota prévu de 40% pour les postes nécessitant des qualifications spécifiques et 100% pour les postes non qualifiés. Cette création d’emplois est cruciale dans une région où le taux de chômage est élevé, offrant des opportunités économiques locales et contribuant à la réduction des inégalités.

D’un point de vue environnemental, le projet utilise du gaz domestique plutôt que du fioul lourd, ce qui contribuera à une réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre. Cette approche s’inscrit parfaitement dans les objectifs du Sénégal en matière de développement durable et d’engagements climatiques internationaux.

AVANCÉES REMARQUABLES

Les turbines à gaz sont entièrement installées et les tests de mise en service sont en cours. Les équipements nécessaires à la centrale, dont la Turbine à Gaz n°2 (TAG 12), sont prêts pour le premier allumage. WAE a également signé un contrat de fourniture de combustible avec PETROSEN TRADING & SERVICES S.A., assurant l’approvisionnement en naphta et en gasoil pour la centrale. Des études sont en cours pour la mise en place d’un FSRU (Floating Storage and Regasification Unit) pour l’alimentation en gaz naturel liquéfié (GNL), afin de garantir un approvisionnement stable et continu.

Malgré les nombreux défis et les tentatives de sabotage, le projet de la centrale à gaz au Cap des Biches reste une réalisation exemplaire qui illustre le potentiel du secteur privé sénégalais dans le développement des infrastructures énergétiques. Les attaques visant à perturber ce projet ne doivent pas masquer les succès déjà obtenus et les bénéfices futurs pour la région. La réussite de ce projet est essentielle non seulement pour satisfaire la demande énergétique croissante, mais aussi pour stimuler l’économie locale et contribuer aux objectifs environnementaux du Sénégal.

Le Dakarois

La mère de Marième Faye Sall convoquée à la Section de recherches : Une affaire foncière en jeu

La mère de l’ex-Première dame du Sénégal, Marième Faye Sall, Madame Oumou Diallo, a récemment été convoquée à la Section de recherches de la gendarmerie, dans le cadre d’une affaire foncière. Cette information a été rapportée par le journal Le Quotidien dans son édition du lundi 12 août. L’audition de Mme Diallo, bien que le jour exact de la convocation n’ait pas été précisé, est décrite comme imminente par le journal.

Cette convocation suscite des inquiétudes au sein de la famille de Mme Diallo, notamment en raison de sa santé précaire. Selon Le Quotidien, la famille a exprimé ses préoccupations aux gendarmes, indiquant que l’état de santé de Mme Diallo pourrait l’empêcher de répondre à cette convocation. Cependant, la Section de recherches aurait répliqué que si elle ne pouvait pas se déplacer par ses propres moyens, un véhicule de la gendarmerie serait mis à sa disposition pour la transporter, soulignant ainsi qu’aucune exception ne serait faite, et que la loi s’appliquerait de manière égale à tous.

Il est également important de noter que cette convocation ne concerne pas uniquement Mme Diallo. Son fils, Adama Faye, serait également impliqué dans cette même affaire et a été convoqué pour être entendu.

Cette affaire foncière, qui implique directement des membres de la famille de l’ex-Première dame, attire l’attention en raison des personnalités concernées et des implications possibles. L’évolution de cette procédure sera suivie de près par l’opinion publique, tant en raison de la nature des accusations que des conséquences potentielles pour les personnes impliquées.

Abandon de plus de 250 migrants à Bambougare Malick : Une tragédie humaine en développement

Une situation alarmante s’est récemment déroulée à Bambougare Malick, un village situé dans la commune de Diossong, département de Foundiougne, dans la région de Fatick. Plus de 250 migrants ont été délaissés à leur sort par les capitaines des pirogues qui les transportaient, ces derniers ayant pris la fuite après avoir réalisé que leur tentative de traversée avait échoué.

Selon une source relayée par Dakaractu Mbour, ces migrants, parmi lesquels des hommes, des femmes, et des adolescents, ont survécu dans des conditions extrêmement difficiles pendant près de vingt jours. Le groupe comprend des personnes originaires de différentes localités telles que Sokone, Karang, Toubacouta, Djiffer, Mbour, ainsi que de la Gambie voisine.

Ces migrants, initialement en quête d’une vie meilleure, ont été abandonnés en pleine nature, sans nourriture ni eau suffisante pour subvenir à leurs besoins. La situation critique de ces personnes, majoritairement vulnérables, a alerté les autorités locales. Les sapeurs-pompiers sont actuellement sur les lieux, cherchant à apporter l’aide nécessaire à ces migrants en détresse.

Cet incident souligne une fois de plus la précarité et les dangers auxquels sont confrontés les migrants tentant de rejoindre l’Europe par des voies clandestines. Ces dernières années, la région de Fatick, tout comme d’autres zones côtières du Sénégal, est devenue un point de départ pour de nombreuses personnes espérant atteindre les côtes européennes, souvent au péril de leur vie.

La communauté internationale est appelée à prêter une attention particulière à ce drame humanitaire en développement, qui met en lumière la nécessité de trouver des solutions durables aux causes profondes de la migration irrégulière. L’assistance humanitaire immédiate aux migrants abandonnés est cruciale, mais il est tout aussi vital d’œuvrer pour offrir des alternatives viables à ces populations désespérées, pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent à l’avenir.

Les autorités sénégalaises, en collaboration avec les organisations humanitaires, doivent intensifier leurs efforts pour assurer la sécurité et le bien-être de ces migrants, tout en enquêtant sur les circonstances ayant mené à cet abandon massif et en poursuivant les responsables de cet acte inhumain.

JO 2024 : Le message de félicitations de Bassirou Diomaye Faye aux athlètes sénégalais

La compétition des Jeux Olympiques de Paris 2024 s’est achevée, et malgré une absence de médailles pour la délégation sénégalaise, le soutien du président Bassirou Diomaye Faye envers ses athlètes est indéfectible.

Sur son compte X, le chef de l’État a adressé un message de félicitations à tous les membres de l’équipe sénégalaise. « Nos athlètes aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ont fait preuve de courage et de détermination pour défendre les couleurs nationales », a-t-il écrit. En dépit des résultats, Bassirou Diomaye Faye a souligné la valeur de leur engagement et leur persévérance.

Il a également assuré le soutien continu du gouvernement : « Mon soutien et celui du gouvernement vous sont acquis, avec la conviction que les efforts d’aujourd’hui mèneront aux succès de demain ». Ce message souligne la reconnaissance de l’État pour les efforts fournis par les athlètes et exprime l’espoir que ces efforts porteront leurs fruits lors des futures compétitions.

Le président a ainsi réaffirmé son engagement en faveur du développement du sport au Sénégal, promettant un soutien constant aux athlètes pour les préparer aux prochains défis et objectifs sportifs.

Visite des infrastructures sportives à Sédhiou : La ministre des sports exprime son mécontentement face au retard des travaux

Le 12 août 2024, lors de sa visite des infrastructures sportives à Sédhiou, la ministre des Sports, Khady Diène Gaye, a exprimé une profonde indignation face à l’état des travaux du stade régional. Devant les responsables locaux et les acteurs du sport régional, la ministre n’a pas caché son mécontentement.

« Quel est le problème ? Je ne sais même pas quoi dire. Pour parler d’état d’avancement des travaux, il faut qu’il y ait des travaux », a lancé Khady Diène Gaye, visiblement frustrée. Elle a qualifié le site de « espace réservé à la construction d’une infrastructure sportive », déplorant le fait que le stade ne ressemble en rien à une véritable installation sportive.

La ministre a également exprimé son incompréhension quant à l’utilisation des fonds alloués aux travaux. « Je ne peux pas expliquer où sont passés les 60 % d’exécution des travaux », a-t-elle déclaré, soulignant l’absence de progrès significatif malgré les fonds investis.

En critiquant sévèrement le régime précédent, Khady Diène Gaye a plaidé pour une meilleure gouvernance, une reddition des comptes transparente et une utilisation plus rigoureuse des fonds publics. Elle a insisté sur le fait que les promesses faites aux jeunes de Sédhiou n’ont pas été tenues, évoquant une situation où il n’y a eu ni véritable début ni commencement des travaux.

La ministre a ensuite visité le stade municipal ainsi que les établissements publics relevant de son département. Elle a promis de veiller à ce que des actions concrètes soient entreprises pour avancer dans les projets sportifs de la région. Cette visite souligne l’urgence de résoudre les problèmes liés aux infrastructures sportives et de garantir que les investissements soient utilisés de manière efficace pour le développement du sport à Sédhiou.

Immigration irrégulière : 250 interpellés à Bambougar avant leur départ

Ce lundi 12 août 2024, une intervention des forces de sécurité a permis d’interpeller près de 250 personnes à Bambougar, une localité de la commune de Sokone dans la région de Fatick. Les individus étaient à bord d’une pirogue, prêts à quitter les côtes sénégalaises pour tenter une immigration clandestine.

L’opération a eu lieu au moment où les candidats à l’immigration s’apprêtaient à prendre le large. Les autorités locales, alertées par des renseignements sur un projet de départ imminent, ont réussi à stopper la pirogue avant qu’elle ne puisse s’aventurer en mer.

Les personnes interpellées ont été transférées aux autorités compétentes pour un traitement administratif et judiciaire. Cette intervention intervient dans un contexte où l’immigration irrégulière continue de poser des défis majeurs au Sénégal et dans la région de l’Afrique de l’Ouest.

Les autorités mettent en avant la nécessité de renforcer les mesures de prévention et de sensibilisation pour lutter contre ce phénomène. Elles rappellent que l’immigration clandestine expose les candidats à des dangers graves et met en péril leur sécurité.

Cette action fait également partie des efforts accrus pour contrôler les activités de trafic humain et assurer la sécurité des côtes sénégalaises. Les autorités locales continuent d’œuvrer pour trouver des solutions durables à ce problème complexe, tout en renforçant les collaborations avec les pays voisins et les organisations internationales.

Incidents de vandalisme à Thiaroye Tally Diallo : Un bus de la ligne 16 endommagé par un caillassage

Ce dimanche 11 août 2024, la ligne 16 de Dakar Dem Dikk a été victime d’un acte de vandalisme à Thiaroye Tally Diallo. Un bus de la société, identifié comme le n°6140, a été ciblé par un individu circulant à moto, qui a brisé le pare-brise arrière du véhicule en lançant des pierres. L’auteur de cet acte a rapidement pris la fuite après avoir commis les dommages.

La direction de Dakar Dem Dikk a réagi avec fermeté face à cet incident. Dans une déclaration officielle, elle a qualifié cet acte de « sabotage » et a exprimé sa préoccupation pour la sécurité des usagers, du personnel et du matériel de la société. L’incident met en lumière les défis croissants liés à la sécurité des transports publics dans la capitale sénégalaise.

« Ce comportement ne saurait rester impuni », a souligné la direction. « Nous nous réservons le droit de saisir la justice afin que les auteurs de telles forfaitures soient tenus responsables de leurs actes. » La société met un point d’honneur à protéger ses infrastructures et assure que des mesures seront prises pour renforcer la sécurité et éviter de futurs incidents.

Ce vandalisme survient dans un contexte où la sécurité des transports publics devient une préoccupation majeure pour les autorités et les entreprises de transport. Dakar Dem Dikk, qui gère une grande partie des lignes de bus de la ville, reste déterminée à assurer un service sûr et fiable malgré ces défis.

La société appelle également à la vigilance des citoyens et à la coopération avec les forces de l’ordre pour prévenir de tels actes qui mettent en péril non seulement la sécurité des passagers mais aussi l’intégrité des biens publics.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°247 – du 12/08/2024

🔴 EXÉCUTION À 95% D’UNE CENTRALE À GAZ À 283 MILLIARDS F CFA PAR WAE : TENTATIVE DE SABOTAGE PAR UN MEMBRE DE « DIOMAYE PRÉSIDENT »

🔴 RETARD DE L’EXÉCUTION DU STADE RÉGIONAL DE SÉDHIOU : KHADY DIÈNE GAYE « SIDÉRÉE »
🔴 FOOTBALL FÉMININ – UFOA-A : ASC AIGLES DE LA MÉDINA QUALIFIÉ IN EXTREMIS EN C1 AFRICAINE

Premières journées de concertation sur la régulation des communications électroniques : Un dialogue prometteur pour l’avenir des télécommunications au Sénégal

Les premières Journées de Concertation sur la Régulation des Communications Électroniques, organisées par l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes du Sénégal (ARTP), se sont conclues sur des notes positives. Dirigées par Dahirou Thiam, Directeur Général de l’ARTP, ces journées ont permis de rassembler les acteurs clés du secteur des télécommunications autour d’une table pour échanger sur les défis et les opportunités qui se présentent dans ce domaine en constante évolution.

À l’issue des discussions, le Directeur Général de l’ARTP s’est montré rassurant quant aux prochaines étapes. Il a annoncé que les recommandations issues de ces journées seront soumises au Président de la République dans les plus brefs délais. Dahirou Thiam a donné une semaine à ses équipes pour finaliser le rapport qui synthétisera les préoccupations et les propositions des participants. Ce rapport vise à orienter les réformes nécessaires, alignées sur la vision du chef de l’État en matière de changement systémique.

Ces journées de concertation ont marqué un tournant significatif dans les relations entre les autorités de régulation et les acteurs du secteur des télécommunications. Dahirou Thiam a réitéré son engagement à rester à l’écoute des parties prenantes, soulignant l’importance d’une régulation agile, capable de s’adapter aux évolutions rapides des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il a également insisté sur la nécessité de renforcer la collaboration entre les différents acteurs pour assurer un développement harmonieux et inclusif du secteur des communications électroniques au Sénégal.

Le succès de cette première édition laisse entrevoir une nouvelle dynamique dans la régulation des communications électroniques au Sénégal, avec pour objectif de répondre aux attentes des acteurs tout en soutenant les ambitions du pays en matière de TIC. L’ARTP, sous la direction de Dahirou Thiam, semble bien déterminée à accompagner cette transformation, en veillant à ce que les réformes soient à la hauteur des enjeux actuels et futurs.

Ziguinchor : Les commerçants du marché Tiléne réclament la réouverture du marché

En sit-in ce dimanche 11 août 2024, les commerçants du marché Tiléne ont réclamé la réouverture du marché. Ils ont dénoncé la lenteur des travaux, qui durent aujourd’hui depuis six ans, et qu’ils qualifient de souffrance. Ils appellent les nouvelles autorités, notamment le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à diligenter rapidement le dossier.

Selon Ousmane Faye, président du marché Tiléne : « Le marché abritait 615 commerçants, et 350 commerçants sont devenus sinistrés du jour au lendemain, se retrouvant avec une simple clé. Personne n’a même de quoi déjeuner, sans parler de quoi manger. Pendant six ans, nous avons galéré ici. Nous sommes dans les rues, dans les ravins, sous le soleil, la pluie, et les vents. Les femmes sont plus fatiguées, car leur situation est beaucoup plus précaire. Je remercie mes commerçants, car pendant six ans, ils ont été dans les difficultés, et personne ne les a entendus élever la voix. »

Ousmane Faye explique également : « L’ancien régime nous avait promis un marché en sept mois, mais six ans plus tard, nous n’avons toujours pas de marché, malgré de nombreuses promesses. Combien d’autorités sont venues nous voir pour nous promettre l’achèvement des travaux du marché, mais rien n’a été fait. Maintenant, le régime a changé. Il y a le régime de Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, qui connaît bien la Casamance, ayant été maire de la commune de Ziguinchor. Il connaît bien le marché Tiléne, il était ici avec moi en visite au marché Tiléne de Ziguinchor. Il avait l’espoir de terminer le marché, mais à l’époque, le marché n’était pas sous sa responsabilité. Il m’avait même promis de calculer la superficie de l’autre marché pour le reconstruire. »

Pour Ousmane Faye, président du marché Tiléne :
« Aujourd’hui, Ziguinchor étouffe parce que le marché Tiléne ne fonctionne pas. La majorité des commerçants du marché Tiléne squattent les alentours et les rues du marché de Saint-Maurs de Boucotte. C’est la raison pour laquelle nous nous trouvons dans des situations très précaires. Si le marché Tiléne n’existe pas, le marché de Grand Dakar est en chantier, le marché de Banéto est en mauvais état, et le marché de Boucotte est en ville. Ziguinchor n’a donc plus de marché. »

Les commerçants expriment le souhait de voir les travaux du marché achevés.

« Nous demandons à l’État, en l’occurrence Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre, de faire tout leur possible pour aider la Casamance. Aidez les populations de Ziguinchor, car ce ne sont pas seulement les commerçants qui sont concernés : le marché Tiléne concerne toutes les populations de Ziguinchor. C’était le deuxième marché de Ziguinchor, et depuis six ans, les commerçants sont dans les rues, errant comme des chiens. Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, nous vous demandons, nous vous prions de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour nous aider à terminer le marché dans les plus brefs délais (deux mois). Connaissant votre enthousiasme et votre engagement pour Ziguinchor, Monsieur le Premier ministre, nous vous demandons de donner des directives pour que le marché Tiléne de Ziguinchor soit terminé dans les plus brefs délais. »

Pour rappel, le marché Tiléne de Ziguinchor a pris feu le 11 août 2018.

Bambey : La SONAGED et l’UADB signent une convention pour optimiser la gestion des déchets

Le vendredi 2 août 2024, la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED) et l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) ont signé une convention de partenariat visant à améliorer la gestion des déchets au sein des différents sites de l’université. La signature de cette convention a eu lieu à Bambey en présence du recteur de l’UADB, Pr Ibrahima Faye, et du directeur général de la SONAGED, Khalifa Ababacar Sarr.

Cette nouvelle collaboration marque une étape significative dans la gestion des déchets à l’UADB. Selon Pr Ibrahima Faye, cette convention est un pas important vers la préservation de l’environnement et le développement durable de l’université. « Elle permettra à l’université de normaliser la gestion des déchets », a-t-il déclaré.

Le partenariat vise à renforcer le plan de formation de l’université en matière de gestion des déchets, avec une participation active aux campagnes de sensibilisation pour améliorer le cadre de vie des étudiants et du personnel. Pr Faye a également annoncé que l’UADB mettra à disposition de la SONAGED des stagiaires pour participer aux projets de gestion des déchets et développera des programmes de valorisation.

Khalifa Ababacar Sarr a souligné que cette convention a pour but d’intégrer les universités dans le processus de gestion des déchets. « Ce partenariat contribuera à améliorer l’environnement et le cadre de vie de l’établissement universitaire », a-t-il affirmé. Il a également évoqué l’urgence d’améliorer la gestion des déchets médicaux et biomédicaux dans les structures sanitaires, soulignant la nécessité d’une collaboration entre chercheurs et gestionnaires.

Le projet comprendra la mise en place de points de regroupement normalisés sur les différents sites de l’université, ainsi que la création de programmes et projets innovants pour le traitement et la valorisation des déchets.

Avec cette convention, la SONAGED et l’UADB s’engagent dans une démarche proactive pour une gestion des déchets plus efficace, reflétant une volonté commune de promouvoir un environnement sain et durable. Ce partenariat ouvre la voie à des pratiques de gestion des déchets plus intégrées et efficaces, en alignement avec les objectifs de développement durable du Sénégal.

Le succès de cette initiative pourrait servir de modèle pour d’autres institutions académiques et renforcer l’engagement du Sénégal en matière de gestion des déchets et de protection de l’environnement.

Transport : Le Ministre El Malick Ndiaye annonce un projet de Vidéo-Verbalisation pour moderniser le contrôle routier

Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye, a révélé un ambitieux projet de vidéo-verbalisation visant à moderniser et dématérialiser le système de contrôle routier au Sénégal. Cette annonce a été faite lors de la cérémonie officielle du Magal de Mbacké Barry.

Selon Malick Ndiaye, le projet de vidéo-verbalisation marque une étape significative dans la transformation numérique du contrôle routier. « Le gouvernement du Sénégal a élaboré un projet de vidéo-verbalisation, qui consiste à dématérialiser tout le système du contrôle routier », a-t-il précisé.

Cette initiative vise à moderniser la réglementation autour des permis de conduire, des cartes grises, et des assurances, afin de renforcer la sécurité routière. Le projet s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation des infrastructures de transport et de lutte contre les accidents de la route.

Malick Ndiaye a souligné que les accidents de la route représentent un problème majeur au Sénégal, principalement attribué à trois facteurs : l’état des routes, les véhicules (y compris les motos et les charrettes), et le comportement des conducteurs. « Cette initiative vise à lutter contre les accidents de la route, un fléau attribué à ces trois principaux facteurs », a-t-il expliqué.

Le système de vidéo-verbalisation permettra d’améliorer la surveillance des routes et d’encourager une conduite plus responsable. En intégrant des technologies modernes, les autorités espèrent réduire le nombre d’accidents et promouvoir un comportement plus sûr parmi les usagers de la route.

En parallèle, Malick Ndiaye a abordé la question de la corruption au sein de certains services de l’État. Lors du dernier Conseil interministériel, le Premier ministre a dénoncé ce phénomène, soulignant qu’il est présent dans tous les pays. « Lors du dernier Conseil interministériel, le Premier ministre a dénoncé la corruption au sein de certains services de l’État », a affirmé le ministre.

Pour contrer ce fléau, Malick Ndiaye a assuré que des mécanismes seront intégrés dans le système de vidéo-verbalisation afin d’améliorer la transparence et de lutter contre la corruption. Des outils de contrôle seront mis en place pour garantir que le nouveau système fonctionne de manière éthique et efficace.

Le projet de vidéo-verbalisation s’inscrit dans une stratégie globale de modernisation des infrastructures et des services publics au Sénégal. Il vise à non seulement améliorer la sécurité routière, mais aussi à renforcer la confiance des citoyens dans les institutions publiques en menant une lutte efficace contre la corruption.

En mettant en œuvre ces réformes, le gouvernement espère créer un système de transport plus sûr et plus transparent, tout en améliorant la qualité des services offerts aux Sénégalais.

Guy Marius Sagna : « Mon discours n’est pas anti-Français, mais anti-impérialiste »

Lors de son intervention dans l’émission Point de Vue diffusée sur la RTS dimanche, le député Guy Marius Sagna a clarifié sa position face aux accusations de discours anti-français. Selon lui, son engagement se fonde sur une opposition à l’impérialisme plutôt qu’à la France elle-même, reflétant un désir de souveraineté accrue pour le Sénégal et l’Afrique.

Guy Marius Sagna a affirmé que ses critiques vis-à-vis de la présence militaire française au Sénégal ne doivent pas être confondues avec une hostilité envers la France. « Je n’ai jamais tenu un discours anti-français, mais un discours anti-impérialiste. Dire qu’on ne doit pas avoir un seul soldat français au Sénégal n’est pas contre la France. Il n’y a pas de soldats sénégalais en France », a-t-il précisé.

Pour lui, la présence de troupes françaises au Sénégal est un vestige du néocolonialisme, un phénomène qu’il rejette catégoriquement. « Nous sommes pour la sortie de tous les soldats français du territoire sénégalais. Je suis contre le néocolonialisme et je l’assume pleinement », a-t-il déclaré.

Concernant la situation régionale, Sagna a exprimé son soutien envers les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) — Mali, Burkina Faso et Niger. Il a appelé la CEDEAO à résister à toute attaque contre ces pays et à empêcher que la France, ancienne puissance coloniale, n’exerce une influence néocoloniale à partir de ces territoires.

En ce qui concerne la médiation confiée au président Bassirou Diomaye Faye pour les négociations avec les États de l’AES, le député a exprimé des réserves, indiquant qu’il n’est pas au courant des motivations précises de cette initiative. Toutefois, il a souligné l’importance de trouver des solutions diplomatiques pour maintenir l’unité entre les pays africains.

Sur le plan politique national, Sagna, membre de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW), a plaidé pour la dissolution de l’Assemblée nationale. Il a critiqué la gestion actuelle de l’Assemblée, la jugeant contraire aux intérêts du peuple, en particulier en ce qui concerne les détournements de fonds. Le député a exprimé le besoin urgent d’une gouvernance plus transparente et équitable.

En matière économique, Sagna a souligné l’importance du patriotisme économique pour créer des emplois pour les jeunes et lutter contre l’émigration irrégulière. Il a appelé l’État à valoriser les ressources humaines locales et à soutenir les entreprises locales, y compris les médias, sans céder à des pressions ou à des influences extérieures.

En conclusion, Guy Marius Sagna a réitéré son appel pour une réévaluation des priorités nationales, visant à garantir une gestion plus efficace des ressources et une plus grande autonomie pour le Sénégal sur la scène internationale.

130ème édition du Grand Magal de Touba : Une quinzaine de pays attendue pour l’événement religieux majeur

À l’approche de la 130ème édition du Grand Magal de Touba, prévue pour le 23 août 2024, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïnde Fatma, président de la commission culture et communication du comité d’organisation, a dévoilé des détails significatifs lors d’un entretien avec l’APS. Cette édition marquera un événement exceptionnel, avec la participation d’une quinzaine de pays, dont des nations aussi diverses que le Nigéria, l’Égypte, et les États-Unis d’Amérique.

Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïnde Fatma a révélé que la ville sainte de Touba accueillera des délégations internationales venues de divers horizons, incluant l’Égypte, le Maroc, l’Algérie, le Burkina Faso, le Nigéria, le Ghana, la Guinée-Bissau, les États-Unis, la France, et les Émirats Arabes Unis. « Nous attendons une quarantaine de personnalités internationales et plus de 400 membres de délégations religieuses », a-t-il précisé.

Cette affluence internationale souligne l’importance croissante du Magal de Touba sur la scène mondiale, attirant des universitaires, des figures religieuses respectées, et des leaders d’opinion. « De nombreux pays arabes ne connaissent pas encore l’islam confrérique tel qu’il est pratiqué au Sénégal », a ajouté Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïnde Fatma, soulignant ainsi l’opportunité pour les visiteurs étrangers de découvrir cette facette unique de l’islam.

Face à la demande croissante de participation étrangère, le comité d’organisation a dû mettre en place un processus de sélection. « Nous devons choisir les invités en fonction de leur intérêt pour le Sénégal et pour la communauté mouride », a expliqué le président de la commission culture. Cette sélection vise à garantir que les personnalités invitées apportent une réelle valeur ajoutée à l’événement et à la communauté.

Le Grand Magal de Touba ne se limite pas à la dimension religieuse. Un programme culturel diversifié a été prévu, avec des conférences et des discussions enrichissantes. L’initiative « Rawdu Rayaahin » organisera une conférence le jeudi 22 août, veille du Magal, réunissant toutes les confréries présentes à Touba.

Le jour du Magal, deux conférences religieuses seront également organisées en présence des hôtes internationaux. Ces conférences aborderont le thème de l’éducation à l’ère de la mondialisation, visant à toucher les jeunes, les éducateurs, et la population en général. Des plateaux de télévision autour de ce thème seront également diffusés, amplifiant l’impact et la portée de l’événement au niveau international.

Le Grand Magal de Touba, commémorant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du mouridisme, représente un moment fort non seulement pour les mourides mais également pour les visiteurs étrangers. « C’est une occasion unique de découvrir le mouridisme et de comprendre l’islam confrérique tel qu’il est pratiqué au Sénégal », a conclu Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïnde Fatma.

Cet événement promet ainsi d’être un point de rencontre culturel et religieux, renforçant les liens entre le Sénégal et le reste du monde tout en célébrant l’héritage spirituel et culturel du mouridisme.

Kaolack : Hommage aux chefs d’établissements en retraite lors de la 6ème édition

Kaolack

Le samedi 10 août 2024, Kaolack a été le théâtre d’une célébration marquante, la 6ème édition de la Fête des Chefs d’Établissements de l’académie de Kaolack. Cette année, l’événement a pris une dimension particulière avec l’honneur rendu à 16 principaux et proviseurs qui prennent leur retraite. La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités, dont le président du collectif des chefs d’établissements, Jaques Diouf, et divers partenaires et soutiens du système éducatif local.

Le président du collectif, Jaques Diouf, a exprimé l’importance de cette cérémonie dédiée aux anciens responsables d’établissements. « Nous nous battons pour améliorer le cadre de travail de nos collègues. Chaque fois qu’un chef d’établissement ayant servi pendant 35 ans prend sa retraite, nous organisons cette fête pour qu’ils ne partent pas dans l’anonymat », a-t-il déclaré. Pour cette édition, le collectif a honoré 16 récipiendaires, dont trois étaient malheureusement décédés au cours de l’année. La cérémonie a ainsi aussi servi de tribune pour rendre hommage à ces figures du système éducatif.

Le parrain de l’événement, Diarra Alassane Ndao, Maire de la commune de Khelcom Biran, a souligné l’importance de la reconnaissance des services rendus par ces enseignants. Il a exprimé son honneur d’avoir été associé à cette célébration et a remercié le président du collectif pour son engagement. « Nous croyons en l’école sénégalaise, car nous sommes nous-mêmes des produits de ces temples du savoir », a-t-il ajouté.

L’inspecteur d’académie de Kaolack, Siaka Goudiaby, a également pris la parole pour féliciter les retraités et saluer le travail du collectif. Il a souligné que cette cérémonie, surnommée « journée Sargal des retraités », est un moment de reconnaissance des contributions importantes des anciens chefs d’établissement. « Cette fête est une cérémonie d’hommage aux individus qui ont consacré des décennies à l’éducation de notre pays », a-t-il déclaré.

La cérémonie a été l’occasion de rappeler les récentes initiatives mises en place pour améliorer le système éducatif dans la région. Le collectif a reçu des soutiens notables dans le cadre du programme « FORCE-N » (Formations Ouvertes pour le Renforcement des Compétences d’Entrepreneuriat articulées au Numérique), qui a permis d’octroyer 136 ordinateurs portables aux élèves des filières scientifiques. De plus, un projet intitulé « L’outil mathématique pour lutter contre la désertion des filières scientifiques » a été lancé pour soutenir les élèves en mathématiques dans six établissements scolaires de l’académie.

Jaques Diouf a également évoqué les nombreux projets mis en œuvre par l’inspection d’académie pour renforcer l’enseignement des sciences et améliorer les conditions d’apprentissage des élèves.

La 6ème édition de la Fête des Chefs d’Établissements de Kaolack a été un moment fort de reconnaissance et de célébration des contributions des anciens responsables éducatifs. L’événement a non seulement honoré les retraités, mais a aussi mis en lumière les efforts continus pour moderniser et améliorer l’éducation dans la région. Le soutien des partenaires et des autorités locales démontre un engagement commun pour le développement du système éducatif sénégalais.

Mariama MASSALY
Correspondante à Kaolack

Semaine Nationale de l’État Civil : Ziguinchor accueille le lancement avec la numérisation de près de 20 millions d’actes

La Semaine Nationale de l’État Civil a été officiellement lancée ce samedi 10 août 2024 à Ziguinchor, sous l’égide du ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement du Territoire, Bala Moussa Fofana. Cette semaine, qui se déroule du 10 au 16 août, a été marquée par une cérémonie en présence du gouverneur Mor Talla Tine, des élus locaux, des chefs de service, ainsi que de représentants des partenaires de l’État et des citoyens.

Le ministre Bala Moussa Fofana a mis en avant les réalisations majeures dans la gestion des actes d’état civil au Sénégal. Depuis le début du processus de numérisation, près de 20 millions d’actes ont été numérisés, indexés et intégrés dans le registre national de l’état civil. Cette numérisation permet une gestion centralisée et sécurisée des données, facilitant l’accès et la délivrance des documents pour les citoyens.

Actuellement, 235 centres d’état civil à travers le pays sont connectés à l’intranet gouvernemental et utilisent l’application de gestion des faits d’état civil. Pour soutenir cette initiative, 1200 ordinateurs, 1000 imprimantes et divers accessoires ont été remis aux communes, et 1000 agents et officiers d’état civil ont été formés à l’utilisation de cette nouvelle application. Grâce à ces outils, les agents peuvent désormais interroger le registre pour effectuer des recherches, délivrer ou enregistrer des actes en toute sécurité.

Le ministre a également souligné les avantages de l’interconnexion des centres d’état civil, qui permet à un natif de Ziguinchor, par exemple, de se faire délivrer une copie d’état civil partout au Sénégal. Cette interconnexion est un pas important vers la modernisation du système et la simplification des démarches administratives pour les citoyens.

La Semaine Nationale de l’État Civil est cette année adossée à la Journée Africaine de l’État Civil, instituée par l’Union africaine et célébrée chaque 10 août. Le thème choisi pour cette année est « La digitalisation, un important levier pour la modernisation de l’état civil ». Cette thématique reflète les efforts du Sénégal pour moderniser et améliorer les services d’état civil grâce aux technologies numériques.

Bala Moussa Fofana a insisté sur l’importance de l’enregistrement des faits d’état civil, en particulier la naissance, qui est le premier droit pour tout individu. L’enregistrement permet non seulement d’attester des éléments d’individualisation tels que le nom, la date de naissance et les parents, mais aussi de situer l’individu au sein de la famille et de la société, assurant ainsi son identité et l’accès à ses droits.

Le ministre a rappelé que le président de la République a donné des instructions pour accélérer le processus de modernisation et de digitalisation de l’état civil. Un conseil interministériel dédié à l’état civil sera bientôt convoqué pour discuter des prochaines étapes.

La Semaine Nationale de l’État Civil marque le début d’une série d’activités de formation et de sensibilisation sur l’importance de l’enregistrement à l’état civil à travers tout le territoire national. L’objectif est d’encourager les citoyens à déclarer les événements majeurs de leur vie comme un réflexe spontané.

Bala Moussa Fofana a également annoncé que la construction de nouveaux centres d’état civil se poursuivra pour améliorer l’accès, l’offre et la qualité des services. La région de Ziguinchor a été choisie pour abriter la cérémonie officielle en raison de son taux élevé d’enregistrement des naissances par jugement et en autorisation d’inscription, qui est actuellement à 24%.

Le lancement de cette semaine nationale est donc un tournant dans l’amélioration de l’état civil au Sénégal, avec une attention particulière portée à l’intégration des nouvelles technologies et à l’accessibilité des services pour tous les citoyens.

AS – Le Dakarois Ziguinchor

Affectations de magistrats à Tambacounda : Olivier Boucal défend l’équité régionale et réfute les accusations de sanction

Les récentes affectations de magistrats à Tambacounda, notamment Abdou Karim Diop, Oumar Maham Diallo, et Mamadou Seck, ont suscité des interrogations et des critiques. Ces magistrats, dont les décisions ont parfois été perçues comme défavorables aux responsables et militants de Pastef, sont considérés par certains comme ayant été « sanctionnés » par les nouvelles autorités.

Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public, a pris la parole pour clarifier la situation. Invité du « Grand Jury » de la Rfm, il a exprimé son désaccord avec la perception selon laquelle ces affectations seraient des sanctions. Selon lui, la gestion des ressources humaines dans la fonction publique doit être fondée sur le principe de rotation des postes, pour éviter une concentration excessive des responsabilités dans un seul lieu.

« Le problème est souvent mal posé au Sénégal. Au lieu de voir une affectation dans une autre région comme une punition, il est crucial de considérer cela comme une opportunité pour faire bénéficier les populations locales de l’expertise des magistrats », a-t-il affirmé. Boucal a insisté sur le fait que chaque région, y compris les périphéries comme Tambacounda, mérite un traitement de dignité égale et ne doit pas être perçue comme une zone périphérique non intégrée à l’État.

Boucal a souligné que les affectations doivent être comprises dans un cadre plus large, visant à assurer que les services publics, y compris la justice, sont équitablement répartis sur l’ensemble du territoire national. Il a averti contre les interprétations qui pourraient mener à une stigmatisation des régions éloignées, ce qui pourrait aggraver les tensions et les divisions régionales.

« Affecter un commis de l’État dans une autre région n’est pas une sanction. C’est un moyen de promouvoir une meilleure couverture des besoins des populations à travers le pays. Les Tambacoundois, comme tous les Sénégalais, ont droit à des services de haute qualité, fournis par des professionnels expérimentés », a-t-il précisé.

En conclusion, Olivier Boucal a appelé à un respect mutuel et à une compréhension plus profonde des dynamiques régionales. L’affectation des magistrats à Tambacounda devrait être perçue comme un geste positif visant à renforcer l’accès à une justice de qualité dans toutes les régions, et non comme une mesure punitive.

Ce discours vise à apaiser les tensions et à promouvoir une vision plus inclusive de la gestion des ressources humaines dans le service public sénégalais, tout en soulignant l’importance de l’équité et du respect pour toutes les zones du pays.

Paul Kagame prêtera serment pour un quatrième mandat à la présidence du Rwanda

Le président rwandais, Paul Kagame, a prêté serment dimanche pour un quatrième mandat, marquant ainsi la continuité de son règne sur le pays depuis près de trois décennies. Lors de la cérémonie d’investiture, organisée dans un stade bondé de Kigali, la capitale, Kagame a réitéré son engagement à maintenir la paix régionale, notamment dans le contexte du conflit en cours dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Âgé de 66 ans, Kagame a remporté l’élection présidentielle du 15 juillet dernier avec un score écrasant de 99,18% des voix. Ce résultat, qualifié d’irréaliste par les défenseurs des droits humains, souligne la mainmise de son régime sur le pays. De nombreux chefs d’État africains étaient présents pour assister à cet événement, témoignant de l’importance de Kagame sur la scène politique régionale.

Lors de son discours d’investiture, Kagame a souligné que la paix dans la région était une priorité pour son pays. Toutefois, il a également pointé du doigt Kinshasa, la capitale de la RDC, en affirmant que la paix ne pouvait être instaurée sans que « la partie la plus concernée ne fasse ce qui est nécessaire ». Cette déclaration intervient dans un contexte où Kigali est accusé de soutenir les rebelles du M23 dans l’Est de la RDC, une région riche en ressources minières.

La situation dans l’Est de la RDC est d’autant plus préoccupante que, malgré un accord de cessez-le-feu négocié par l’Angola le mois dernier, les violences se poursuivent. Un rapport récent des Nations Unies indique que des milliers de soldats rwandais combattent aux côtés des rebelles du M23, renforçant ainsi les accusations selon lesquelles Kigali contrôlerait de facto les opérations de ce groupe armé.

Depuis son arrivée au pouvoir en 1994, après avoir renversé le gouvernement extrémiste hutu responsable du génocide, Paul Kagame a été crédité du spectaculaire redressement économique du Rwanda. Cependant, son régime est également critiqué pour son autoritarisme, avec des accusations d’intimidation, de détentions arbitraires et d’assassinats politiques.

Alors que la majorité de la population rwandaise n’a connu que Paul Kagame comme président, les élections de juillet dernier n’ont vu que deux candidats autorisés à concourir contre lui. Le climat politique au Rwanda, selon ses détracteurs, demeure marqué par la répression et l’absence de véritable opposition. Malgré cela, Kagame continue de jouir d’un soutien populaire significatif, en grande partie en raison de ses réussites économiques et de la stabilité qu’il a apportée à ce petit pays de l’Afrique des Grands Lacs.

Sous son régime, le Rwanda s’est transformé, laissant derrière lui un passé tragique pour se concentrer sur l’avenir. Reste à voir comment Kagame naviguera les défis régionaux et nationaux dans les années à venir, alors qu’il entame ce nouveau mandat à la tête de la nation rwandaise.

Préparatifs du grand Magal de Touba 2024 : La police nationale renforce les mesures de sécurité

À l’approche du Grand Magal de Touba 2024, événement religieux d’une importance capitale au Sénégal, la Police Nationale a intensifié ses préparatifs pour garantir la sécurité des millions de pèlerins attendus. Une délégation de la police, conduite par le commissaire divisionnaire de Janatu Mahwa, Diégane Sène, a effectué une visite chez Cheikh Bass Abdou Khadre Mbacké, Président du comité d’organisation et porte-parole du Khalife Général des Mourides. Cette rencontre a été l’occasion de présenter les mesures de sécurité qui seront mises en œuvre, débutant par une mission de reconnaissance.

Diégane Sène a dévoilé la feuille de route élaborée par la police, qui inclut diverses opérations de sécurisation en étroite collaboration avec la gendarmerie. Près de 5 000 agents seront déployés dans la ville de Touba pour assurer la sécurité et la fluidité du trafic durant cet événement. Ce dispositif a été salué par Cheikh Bass Abdou Khadre, qui a exprimé sa satisfaction quant aux efforts entrepris par les forces de l’ordre.

Le porte-parole du Khalife Général a souligné l’importance de la sécurité pour une ville comme Touba, qui voit sa population croître considérablement durant le Magal. Il a également rappelé les paroles de Serigne Saliou Mbacké, affirmant que malgré son statut spécial, Touba reste une partie intégrante du Sénégal et ne s’en isolera jamais.

Cette visite de la police nationale marque un engagement fort pour garantir le bon déroulement du Magal, en assurant la sécurité des pèlerins et la gestion efficace de la circulation dans la ville sainte. Le Grand Magal de Touba est non seulement un moment de recueillement spirituel, mais aussi un défi logistique et sécuritaire auquel les autorités se préparent minutieusement.

La crise de la presse sénégalaise : un secteur en proie aux lobbies et aux intérêts particuliers

La presse sénégalaise, autrefois pilier de la démocratie et instrument clé dans les alternances politiques, semble aujourd’hui affaiblie par des forces occultes et des intérêts particuliers. Selon Mamadou Ibra Kane, président des éditeurs de presse au Sénégal, ce déclin résulte de l’envahissement du secteur par des lobbies divers, qui détournent les médias de leur mission principale : défendre l’intérêt général et informer les citoyens de manière libre, indépendante et équilibrée.

Invité sur le plateau du « Jury du dimanche » sur iRadio, Mamadou Ibra Kane a dressé un constat alarmant de l’état de la presse sénégalaise. Selon lui, les médias, autrefois indépendants et viables économiquement, sont aujourd’hui sous l’influence croissante de lobbies politiques, économiques et religieux. Ces groupes exercent un contrôle sur la presse, finançant certains médias et journalistes, non pas pour promouvoir l’intérêt général, mais pour servir des agendas spécifiques.

Mamadou Ibra Kane souligne que la crise économique a exacerbé cette situation. Les entreprises de presse indépendantes, confrontées à des difficultés financières, peinent à recruter et rémunérer des journalistes de qualité. Cette vulnérabilité financière a ouvert la voie à des groupes de presse dont les objectifs ne sont pas purement économiques, mais plutôt orientés vers la défense d’intérêts particuliers, qu’il s’agisse de partis politiques, d’hommes d’affaires ou de confréries religieuses.

Cette domination des lobbies sur la presse sénégalaise a des conséquences directes sur la liberté d’expression et la qualité de l’information. Mamadou Ibra Kane déplore que la liberté de la presse soit non seulement menacée par des régimes politiques, mais aussi par ces « forces occultes » qui cherchent à contrôler la conscience des citoyens. Pour lui, la presse est devenue un enjeu de pouvoir, où différentes classes sociales et groupes d’intérêts s’affrontent pour imposer leur vision du monde.

Il rappelle que la presse a pour rôle fondamental de défendre l’intérêt général, d’informer tous les Sénégalais de manière équitable et indépendante. Mais face à la mainmise des lobbies, ce rôle est de plus en plus difficile à assumer.

Le constat de Mamadou Ibra Kane met en lumière une crise profonde au sein de la presse sénégalaise. Pour que cette presse retrouve son indépendance et son rôle de contre-pouvoir, des mesures devront être prises pour réduire l’influence des lobbies et soutenir les médias dans leur mission de service public. Cela passe par un renforcement de la viabilité économique des entreprises de presse, mais aussi par une vigilance accrue face aux tentatives de contrôle de l’information. Seule une presse libre et indépendante peut garantir une démocratie saine et dynamique au Sénégal.

Semaine nationale de l’état civil : Près de 20 millions d’actes d’état civil numérisés

Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, Bala Moussa Fofana, a procédé ce samedi 10 août 2024 à Ziguinchor, en présence du gouverneur Mor Talla Tine, des élus territoriaux, des chefs de service, des représentants des partenaires de l’État du Sénégal et des populations, au lancement officiel de la semaine nationale de l’état civil. Cette semaine se tiendra du 10 au 16 août 2024.

Prenant la parole, le ministre Bala Moussa Fofana a précisé : « À ce jour, près de 20 millions d’actes d’état civil ont été numérisés, indexés et versés dans le registre national de l’état civil. 235 centres d’état civil sont connectés à l’intranet-gouvernemental et disposent de l’application de gestion des faits d’état civil. Toutes les données sont aujourd’hui sécurisées et stockées dans les datacenters de l’État du Sénégal. » Il a également indiqué que la région de Ziguinchor dispose de 19 centres sur les trente qui sont connectés au registre national d’état civil, et que les opérations se poursuivent pour la connexion de l’ensemble des centres de la région de Ziguinchor.

Il a ajouté : « Aujourd’hui, 1 200 ordinateurs, 1 000 imprimantes ainsi que des accessoires ont été remis aux différentes communes du Sénégal. 1 000 agents et officiers d’état civil ont déjà été formés à l’utilisation de l’application de gestion des faits d’état civil. Ces agents et officiers d’état civil peuvent aujourd’hui interroger le registre pour effectuer des recherches, délivrer ou enregistrer un acte en toute sécurité. »

Selon le ministre, « grâce à l’interconnexion des centres d’état civil, un natif de Ziguinchor, par exemple, pourra se faire délivrer une copie d’état civil partout et dans n’importe quelle commune du Sénégal. La semaine nationale de l’état civil est adossée cette année à la journée africaine de l’état civil instituée par l’Union africaine et célébrée chaque année le 10 août. Elle est axée sur le thème : ‘La digitalisation, un important levier pour la modernisation de l’état civil.' »

Pour lui, « L’intérêt de cette semaine est d’informer les communautés sur l’importance de l’enregistrement de tous les faits d’état civil, en particulier la naissance, premier droit pour tout individu, qui lui ouvre l’accès à ses autres droits. »

« L’état civil permet d’attester des éléments d’individualisation de la personne physique, tels que son nom, sa date de naissance ainsi que ses parents. Il permet également de situer l’individu au sein de la famille et de la société, assurant ainsi une identité et lui permettant de bénéficier de ses droits. L’État du Sénégal attache une importance particulière à l’enregistrement de tous les faits d’état civil. Le président de la République nous a donné des instructions pour accélérer le processus de modernisation et de digitalisation de l’état civil. Le Premier ministre tiendra très prochainement un conseil interministériel dédié essentiellement à l’état civil », a informé Bala Moussa Fofana.

« Une appropriation de l’état civil par les Africains, mais aussi et surtout par les populations, exige une forte sensibilisation. Cette semaine s’inscrit dans cette dynamique pour impulser des changements de comportements afin que la déclaration des évènements majeurs de la vie d’un individu devienne un réflexe spontané », a ajouté le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire.

Le ministre a également souligné que « Le processus de digitalisation et de construction de nouveaux centres d’état civil dans plusieurs localités du pays, pour améliorer l’accès, l’offre et la qualité de l’état civil, va se poursuivre. La région de Ziguinchor a été choisie pour abriter la cérémonie officielle de la semaine nationale de l’état civil notamment en raison du taux élevé d’enregistrement des naissances par jugement et en autorisation d’inscription, qui est à 24 %. »

Cette semaine marque le début d’une série d’activités de formation et de sensibilisation sur l’importance de l’enregistrement à l’état civil sur toute l’étendue du territoire national.

Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly applaudit la mutation des juges à Tambacounda et offre un soutien pour le Magal de Touba

Le député Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly a récemment exprimé sa satisfaction suite à la décision du président de la République de muter les juges Mamadou Seck et Maham Diallo ainsi que le procureur Abdou Karim Diop à Tambacounda. S’exprimant devant la presse, le leader du mouvement « Nekal Fi Askan Wi » a salué cette mesure, tout en rappelant la prérogative du chef de l’État à nommer ou à limoger les responsables de la justice selon son bon vouloir.

« Je remercie le bon Dieu parce que le procureur Abdou Karim Diop et le Doyen des Juges Maham Diallo m’avaient emprisonné illégalement. Ils ont été sanctionnés aujourd’hui (Alhamdoulilah). Mais Tamba fait partie du Sénégal », a-t-il déclaré, soulignant ainsi son ressentiment envers ces autorités judiciaires tout en affirmant que Tambacounda reste une partie intégrante du territoire national.

En marge de cette déclaration, Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly a profité de l’occasion pour démontrer son engagement envers la communauté de Touba. Dans la perspective du Grand Magal, il a remis un lot de motopompes et de carburant à Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr, destiné à la lutte contre les inondations qui frappent souvent la ville sainte lors de cet événement religieux majeur. Cette initiative vise à renforcer les moyens de prévention contre les aléas climatiques à Touba, à quelques semaines de ce grand rassemblement spirituel.

Ainsi, le député allie son implication politique à un engagement social fort, en apportant un soutien concret à sa communauté en cette période cruciale.

Ousmane Sonko envisage de déposer plainte contre Madiambal Diagne : Alioune Tine désapprouve

Le Premier ministre Ousmane Sonko prévoit de déposer une plainte contre le journaliste Madiambal Diagne dès ce lundi, selon une annonce de ses avocats. Cependant, cette décision est vivement critiquée par Alioune Tine, président du centre Afrikajom et figure influente de la société civile sénégalaise.

Alioune Tine a exprimé son désaccord sur ses plateformes numériques, affirmant que cette action juridique pourrait être contre-productive pour Sonko. « Me Bamba Cissé, avocat de Sonko, ne lui rendra absolument pas service en portant plainte contre Madiambal Diagne », a-t-il déclaré.

Tine met en garde contre les conséquences de cette plainte, estimant qu’elle pourrait élever Madiambal Diagne au rang de héros dans l’opinion publique. Il craint que cela ne transforme le journaliste en symbole de résistance contre l’opposition radicale, en raison de la perception populaire d’un emprisonnement de ce dernier.

Pour Alioune Tine, la situation actuelle appelle à sortir du cercle vicieux de la confrontation par une politique de dialogue. Il rappelle que la démocratie, bien que fondée sur le conflit, ne doit pas être confondue avec la guerre, et que les acteurs politiques doivent être perçus comme des adversaires et non des ennemis.

En suggérant le dialogue comme alternative, Alioune Tine appelle à une désescalade des tensions politiques au Sénégal, et à une réflexion sur les méthodes de résolution de conflits dans un contexte démocratique.

L’AS Douanes remporte la Coupe du Sénégal de Basketball 2024

L’AS Douanes a triomphé en remportant la Coupe du Sénégal de basketball masculin le samedi 10 août 2024, au stadium Marius Ndiaye. Les Gabelous ont dominé la Guédiawaye Basket Academy (GBA) sur le score de 78 à 56, une victoire éclatante qui leur permet de conclure la saison sur une note positive.

Après une série de déconvenues en championnat et en Coupe Saint-Michel, cette victoire était cruciale pour l’AS Douanes. L’équipe, qui a peiné tout au long de la saison, a finalement trouvé son rythme dans cette finale. La performance collective des joueurs a été exemplaire, tant en défense qu’en attaque, leur permettant de prendre rapidement l’avantage sur leurs adversaires.

Dès le début du match, les Gabelous ont imposé leur rythme, prenant une avance qu’ils ont su maintenir tout au long de la rencontre. Leurs efforts défensifs ont étouffé les tentatives de la GBA, tandis que leur attaque, fluide et organisée, leur a permis de creuser l’écart progressivement.

Cette victoire est une bouffée d’air frais pour l’AS Douanes, qui espère maintenant capitaliser sur ce succès pour rebondir la saison prochaine. Du côté de Guédiawaye Basket Academy, la déception est palpable, mais cette expérience en finale leur permettra sans doute de revenir plus forts.

La Coupe du Sénégal 2024 se termine ainsi sur une note de satisfaction pour l’AS Douanes, qui sauve sa saison avec ce trophée prestigieux. Les regards sont désormais tournés vers l’avenir, avec l’espoir de voir les Gabelous retrouver leur éclat d’antan sur la scène du basketball sénégalais.

Badara Gadiaga réagit aux déclarations d’Ousmane Sonko : « Le Sénégal n’est pas un État en ruines »

Lors de l’émission « Jakarlo » diffusée vendredi sur la chaîne TFM, le chroniqueur Badara Gadiaga a vivement réagi aux propos du Premier ministre Ousmane Sonko. Ce dernier avait récemment affirmé, lors de la journée nationale de l’arbre, que « le gouvernement du Sénégal a trouvé, après Macky Sall, un État en ruines ». Ces déclarations ont rapidement suscité l’indignation de Gadiaga, qui n’a pas mâché ses mots.

Selon le chroniqueur, les paroles de Sonko révèlent une incompréhension profonde de la notion d’État. « Soit Ousmane Sonko ne connaît pas ce qu’est un État, soit il ignore ce que signifie ‘ruines’. Je pense qu’il devrait s’entourer d’un professeur pour un travail sur la sémantique », a-t-il ironisé. Pour Gadiaga, le terme « ruines » ne peut en aucun cas s’appliquer à la situation du Sénégal. Il a soutenu que le pays, loin d’être en décombres, vient de vivre une élection présidentielle marquée par un taux de participation élevé et saluée par la communauté internationale.

Gadiaga a également insisté sur le bon fonctionnement des institutions sénégalaises. Il a souligné que l’exécutif et le législatif ont pris des décisions cruciales, telles que le report de l’élection présidentielle, et que le pouvoir judiciaire a pleinement joué son rôle, aboutissant à l’élection d’un président avec plus de 54 % des voix. « C’est un État fort qui peut le faire », a-t-il affirmé.

Réfutant la notion de « ruines », Gadiaga a évoqué les infrastructures du pays ainsi que sa stabilité économique. « Un État avec une masse salariale de près de 130 milliards de francs CFA, des infrastructures sportives, routières, sanitaires et éducatives ne peut pas être considéré comme un pays en ruines », a-t-il ajouté.

Cependant, Gadiaga a nuancé ses propos en suggérant que Sonko faisait probablement référence aux défis économiques que le Sénégal continue de rencontrer. Il a appelé le Premier ministre à concentrer ses efforts sur la recherche de solutions à ces problèmes, rappelant que c’est pour cela que le peuple les a élus.

Présidentielle en Tunisie : Un scrutin « joué d’avance » ?

La Tunisie se prépare pour l’élection présidentielle du 6 octobre, un rendez-vous électoral qui suscite peu d’espoir parmi les observateurs et une partie de l’opposition. En effet, seuls trois candidats, dont l’actuel président Kais Saied, ont été retenus par l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (Isie). Les deux autres candidats sont Zouhair Maghzaoui, un ancien député panarabe, et Ayachi Zammel, chef d’un petit parti peu connu. Pour de nombreux experts, ce scrutin semble déjà décidé en faveur de M. Saied, qui brigue un deuxième mandat.

Kais Saied, élu démocratiquement en 2019, a rapidement pris un tournant autoritaire en s’accaparant tous les pouvoirs en juillet 2021. Depuis, il a modifié la Constitution, introduisant un régime ultraprésidentialiste où le Parlement est largement affaibli. Cette concentration des pouvoirs a été vivement critiquée par l’opposition, qui accuse Saied de vouloir instaurer un régime autocratique.

Les conditions de participation à l’élection ont été particulièrement restrictives, obligeant les candidats à recueillir des parrainages parmi les parlementaires, les élus locaux ou les électeurs, une tâche décrite comme herculéenne par certains experts. De plus, l’Isie exigeait un extrait de casier judiciaire (B3), ce qui a conduit plusieurs candidats à dénoncer des obstacles administratifs.

Plusieurs figures de l’opposition ont vu leurs candidatures rejetées ou ont été dissuadées de participer. Parmi eux, Abir Moussi, cheffe du Parti destourien libre, qui est actuellement en détention pour complot contre l’État. D’autres, comme Mondher Zenaïdi, ancien ministre sous Ben Ali, étaient considérés comme des challengers potentiels mais n’ont pas été retenus.

Certains candidats, dont le militant Safi Saïd, ont renoncé en raison de la difficulté à recueillir les signatures nécessaires. Kamel Akrout, ancien conseiller à la sécurité nationale, a également abandonné, critiquant une élection qu’il estime inéquitable.

Avec seulement deux candidats face à Saied, l’élection présidentielle du 6 octobre s’annonce comme une formalité pour le président sortant. Les critiques se multiplient, dénonçant une compétition déloyale où les principaux adversaires ont été écartés, soit par des manœuvres administratives, soit par des arrestations.

La Tunisie, autrefois perçue comme un modèle de transition démocratique après la révolution de 2011, semble s’enfoncer dans une voie autoritaire, avec une élection qui pourrait bien entériner un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme. La perspective d’une alternance démocratique semble s’éloigner, au grand dam d’une partie de la population et de l’opposition.

Diplomatie en crise : Riyad refuse de recevoir l’envoyé de Bassirou Diomaye Faye après la rupture du contrat avec Acwa Power

Les relations entre le Sénégal et l’Arabie saoudite traversent une zone de turbulences après la décision du gouvernement sénégalais de rompre unilatéralement le contrat avec Acwa Power, une des plus grandes entreprises saoudiennes. Selon Le Quotidien dans sa Une du Samedi 10 Août 2024, cette décision, motivée par le coût jugé « exorbitant » de l’eau produite par l’usine en question, a été annoncée par le ministre de l’Hydraulique, Cheikh Tidiane Dièye, provoquant la colère des autorités saoudiennes.

Cette décision n’a pas été bien accueillie à Riyad, où elle est perçue comme un camouflet. Selon des sources proches du dossier, le Prince héritier Mohammed ben Salmane aurait personnellement démarché l’ancien président Macky Sall pour garantir l’attribution de ce contrat à Acwa Power, l’une des plus importantes entreprises du royaume après Saudi Aramco.

Face à la gravité de la situation, le président Bassirou Diomaye Faye a dépêché en urgence son ministre directeur de cabinet, Mary Teuw Niane, en Arabie saoudite pour tenter de désamorcer la crise. Cependant, la mission s’est avérée délicate. Le Quotidien rapporte que ni le roi Salmane Al Saoud, ni le Prince héritier n’ont accepté de recevoir l’envoyé sénégalais. Ce dernier a finalement été reçu par le vice-ministre des Affaires étrangères, Walker El-Khuraiji, qui a pris connaissance de la lettre de Bassirou Diomaye Faye, sans pour autant accorder l’importance espérée à la démarche.

Malgré la rencontre, les tensions demeurent palpables. La partie saoudienne est restée ferme, soulignant qu’une telle décision, prise sans consultation préalable avec des partenaires aussi importants que les Saoudiens, était inacceptable. Ce qui était censé être une simple affaire économique pourrait désormais avoir des répercussions diplomatiques plus graves.

Cette situation complexe met en lumière les défis que devra relever le gouvernement sénégalais pour rétablir des relations bilatérales sereines avec Riyad. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si une solution diplomatique pourra être trouvée pour apaiser la colère saoudienne.

Vives tensions à Ouakam : Le collectif « Momelou Ouakam » affronte les Forces de l’Ordre pour la restitution des terrains

Le quartier Cité Avion à Ouakam a été le théâtre de violentes tensions ce week-end, alors que le collectif « Momelou Ouakam » a tenté de faire entendre sa voix concernant la restitution des camps militaires aux habitants de la région. Le groupe, qui affirme que les terrains occupés par ces camps appartiennent historiquement aux Ouakamois, avait organisé un point de presse suivi d’une marche pacifique pour exprimer ses revendications.

Après avoir exposé leurs préoccupations lors du point de presse, les membres du collectif ont entamé une marche vers la base de la gendarmerie, située à proximité. Cependant, l’atmosphère s’est rapidement dégradée à l’approche de la base, où des jets de pierres ont été lancés en direction des forces de l’ordre. En réponse, les gendarmes ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, entraînant une escalade des tensions.

Lors de leur déclaration, les membres du collectif ont souligné que la restitution des terres est essentielle pour permettre le développement d’infrastructures indispensables pour la commune. Le porte-parole a notamment déclaré : « Nous demandons la restitution de nos terres. Ces camps militaires n’ont plus leur place ici et doivent revenir aux habitants. Le morcellement des terres est un réel problème, la Cité Avion n’a pas d’espaces suffisants pour des infrastructures revenant à la commune. » Cette demande reflète un sentiment d’urgence chez les résidents qui estiment que le manque d’espaces disponibles freine le développement de la communauté.

Ibrahima Alassane Mbengue, représentant du collectif, a également dénoncé ce qu’il appelle une tentative d’accaparement des terres par des sociétés privées en complicité avec les autorités locales. « Ouakam est dans la promiscuité totale. De la Cité à Touba Ouakam, il n’y a plus d’espaces. Nous avons besoin de ces terrains pour des infrastructures dans la commune. Nous ne voulons plus que les autorités parlent à notre nom… Elles ont montré leurs limites car elles ne prennent plus en charge les aspirations des populations », a-t-il ajouté.

Les tensions se sont intensifiées après l’intervention des forces de l’ordre, avec des manifestants brûlant des pneus et bloquant la circulation sur les routes environnantes. Le bilan des affrontements fait état de deux blessés et de trois arrestations, alors que la situation demeure tendue dans la zone, avec une présence renforcée de la gendarmerie.

Les habitants du quartier espèrent que les autorités prendront rapidement des mesures pour ouvrir un dialogue constructif, afin de répondre aux préoccupations des résidents et d’éviter de nouvelles violences. La restitution des terres apparaît comme un enjeu crucial pour la communauté de Ouakam, qui aspire à un développement harmonieux et respectueux de son patrimoine.

Le Premier ministre Ousmane Sonko représente le Président Bassirou Diomaye Faye à Kigali pour l’investiture de Paul Kagame

Le Premier ministre Ousmane Sonko est arrivé à Kigali, la capitale rwandaise, où il représentera le Président Bassirou Diomaye Faye lors de la cérémonie d’investiture du Président Paul Kagame. Ce déplacement témoigne des liens étroits entre les deux nations, et de l’engagement du Sénégal à soutenir le Rwanda dans ses efforts pour le développement et la stabilité de la région.

L’investiture de Paul Kagame marque un moment important pour le Rwanda, et la présence d’Ousmane Sonko à cette occasion illustre l’importance de la coopération entre les deux pays. En tant que représentant officiel du Président Faye, Sonko participera à diverses rencontres bilatérales visant à renforcer les relations diplomatiques et économiques entre le Sénégal et le Rwanda.

La cérémonie, qui réunit de nombreux dirigeants africains et internationaux, offre également une opportunité de réaffirmer les valeurs partagées de paix, de sécurité et de développement durable. Le Sénégal, sous la direction de Bassirou Diomaye Faye, continue de jouer un rôle clé dans la promotion de ces idéaux à travers le continent.

La visite de Sonko à Kigali est un signe supplémentaire de l’engagement du Sénégal à contribuer à la stabilité régionale et à renforcer les partenariats stratégiques en Afrique.

Tamirat Tola Établit un nouveau record olympique au marathon de Paris

Le marathon des Jeux Olympiques de Paris a été le théâtre d’une performance exceptionnelle ce samedi, marquée par la victoire éclatante de l’Éthiopien Tamirat Tola. Le marathonien, qui célèbre ses 33 ans ce dimanche, a remporté l’épreuve avec un temps record de 2 heures 6 minutes et 26 secondes, établissant ainsi un nouveau record olympique.

Tola, qui a mené la course avec détermination dès le début, a démontré une forme impressionnante tout au long des 42,195 kilomètres. Sa victoire n’est pas seulement une réalisation personnelle, mais aussi un moment historique pour l’Éthiopie. En effet, il est le premier Éthiopien à décrocher l’or dans cette épreuve prestigieuse depuis l’année 2000.

« Je suis très heureux. Merci à Paris, à toute la population parisienne. C’est le meilleur jour de ma vie ! » a-t-il déclaré à la presse, exprimant sa joie et sa gratitude à l’issue de la course.

La course de Tola a été marquée par un rythme effréné, atteignant une moyenne de plus de 20 km/h. Ce rythme soutenu lui a permis de se démarquer rapidement en tête du peloton. Le parcours, bien que vallonné avec un dénivelé positif de 436 mètres, n’a pas ralenti l’athlète, notamment entre le 15ᵉ et le 30ᵉ kilomètre, une section particulièrement exigeante du marathon.

Derrière Tola, le Belge Bashir Abdi a pris la deuxième place, suivi de près par le Kényan Benson Kipruto, qui a complété le podium. Les performances de ces athlètes ont ajouté une dimension supplémentaire à une course déjà mémorable, confirmant le marathon de Paris comme l’une des épreuves les plus disputées de ces Jeux Olympiques.

La victoire de Tamirat Tola restera gravée dans l’histoire des Jeux Olympiques, symbolisant la détermination et l’excellence sportive. Son exploit est un témoignage du niveau exceptionnel des marathoniens éthiopiens et un moment de fierté pour son pays.

Ousmane Sonko porte plainte contre le journaliste Madiambal Diagne : Les détails attendus ce lundi

L’avocat Me Bamba Cissé a confirmé à Dakaractu que l’actuel Premier ministre et président du Parti Pastef, Ousmane Sonko, s’apprête à déposer une plainte contre le journaliste Madiambal Diagne. La plainte, qui sera déposée par l’intermédiaire de son pool d’avocats, concerne diverses infractions, dont les détails n’ont pas encore été révélés.

Selon Me Cissé, les précisions sur les infractions reprochées au journaliste seront données ce lundi lors du dépôt officiel de la plainte. Cette initiative intervient dans un contexte politique tendu où les relations entre les figures politiques et les médias sont souvent marquées par des confrontations.

L’opinion publique attend avec impatience les précisions sur les motifs de cette plainte et les réactions qui en découleront. Les regards seront donc tournés vers ce lundi pour en savoir davantage sur cette affaire qui pourrait encore agiter la scène politique et médiatique sénégalaise.

Ousmane Sonko riposte : Une plainte en justice contre Madiambal Diagne

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, également président du Parti Pastef-les-patriotes, a décidé de prendre des mesures judiciaires en réponse aux récentes attaques qu’il qualifie de « systématiques et injustifiées ». Ces attaques, qu’il juge souvent injurieuses et séditieuses, n’auraient aucun lien avec une critique légitime de sa gestion du pouvoir.

Selon un communiqué officiel, M. Sonko a donné instruction à son équipe juridique de déposer une plainte contre Madiambal Diagne, directeur du Groupe Avenir Communication, ce lundi 12 août 2024. Cette plainte, qui sera déposée au Parquet de Dakar, vise diverses infractions liées aux propos tenus par le journaliste à l’encontre du Premier ministre.

Bien que M. Sonko affirme rester indifférent à ces attaques, il semble déterminé à ne plus tolérer aucune dérive qui ne serait pas motivée par des raisons politiques. Le pool d’avocats du Premier ministre, dirigé par Maître Bamba Cissé, a déclaré qu’il assurera une vigilance constante et réagira systématiquement par des actions en justice contre toute infraction à la loi pénale sénégalaise.

Cette décision marque une étape importante dans la lutte contre les discours qu’Ousmane Sonko considère comme diffamatoires, dans un contexte politique déjà tendu. Le dénouement de cette affaire pourrait avoir des répercussions significatives sur le climat politique au Sénégal.

Mobilisation des impactés du TER de Dakar : Un appel à un recasement juste et équitable

Ce vendredi, à Colobane, le collectif des impactés du Train Express Régional (TER) du département de Dakar s’est mobilisé pour revendiquer un recasement juste et équitable. Lors d’une rencontre avec la presse, ces hommes et femmes, majoritairement des femmes, ont exprimé leur frustration face à un processus de recasement qu’ils jugent opaque et insuffisant.

Les manifestants ont brandi des pancartes aux messages clairs, soulignant leur exigence d’une indemnisation qui reflète à la fois équité et justice. « Une compensation qui ne laisse personne de côté et qui prend en compte les réalités de chacun » a été le cri de ralliement de ce collectif déterminé.

Le TER, un projet d’infrastructure de grande envergure visant à améliorer la mobilité dans la région de Dakar, a cependant entraîné des déplacements forcés de nombreuses familles. Pour ces impactés, le recasement proposé jusqu’à présent ne répond pas à leurs attentes, tant sur le plan financier que social.

Le collectif appelle donc à un processus de recasement transparent, insistant sur l’importance d’un dialogue inclusif avec les autorités compétentes. Ils espèrent que leurs préoccupations seront enfin entendues et prises en compte de manière appropriée. « Nous ne demandons pas l’impossible, seulement ce qui nous revient de droit », a déclaré une des porte-paroles du collectif.

La mobilisation de ce vendredi montre que la lutte pour un recasement juste et équitable est loin d’être terminée. Les impactés du TER de Dakar comptent bien poursuivre leur combat jusqu’à l’obtention d’une solution qui répondra à leurs aspirations légitimes.

L’APR face à ses contradictions : Quand la critique des nominations judiciaires révèle une opposition en perte de repères

Dans un contexte politique tendu, les récentes déclarations du ministre-conseiller, porte-parole de la Présidence, ont mis en lumière les contradictions au sein de l’Alliance pour la République (APR). En effet, Ousseynou Ly, responsable de Pastef dans la commune de la Médina, a vivement réagi aux critiques émises par l’APR concernant les récentes nominations au sein de la magistrature. Ces critiques sont perçues par certains comme un aveu de faiblesse et un manque de cohérence de la part d’un parti qui, quelques mois plus tôt, était encore au pouvoir.

L’APR, qui était aux commandes du pays jusqu’au 24 mars 2024, se retrouve aujourd’hui dans une position inconfortable. Alors qu’elle défendait farouchement les mouvements au sein de la magistrature sous son propre régime, elle s’insurge désormais contre les mêmes pratiques sous l’administration actuelle. Pour Ousseynou Ly, cette attitude démontre une incohérence flagrante. « Vouloir attaquer ce qu’on l’on défendait hier, c’est à la limite manquer de respect à soi et au Peuple », a-t-il déclaré. Il rappelle que les textes réglementaires et les acteurs de la justice n’ont pas changé depuis l’année précédente, insinuant ainsi que les critiques de l’APR manquent de fondement.

Ousseynou Ly va plus loin en qualifiant l’APR de « parti en panne d’inspiration ». Selon lui, les récentes critiques sur les nominations judiciaires ne sont qu’une tentative désespérée de décrédibiliser le nouveau pouvoir en place. Il se demande pourquoi ce parti, qui a longtemps vanté sa gestion sobre et vertueuse du pays, manifeste aujourd’hui une peur « inhabituelle ». Cette peur, selon lui, traduit une insécurité morale au sein de l’APR, qui verrait dans les actions du nouveau gouvernement une menace potentielle pour ses anciens dirigeants.

La rhétorique de « chasse aux sorcières » employée par l’APR est également remise en cause par le responsable de Pastef. Pour Ousseynou Ly, si certains membres de l’APR voient dans les récentes nominations une menace personnelle, c’est qu’ils se considèrent eux-mêmes comme des « sorcières ». Cette accusation, selon lui, est une tentative maladroite de détourner l’attention du peuple de leurs propres erreurs passées.

Le débat autour des nominations au sein de la magistrature révèle bien plus qu’une simple divergence d’opinions politiques. Il met en lumière les difficultés d’un parti autrefois dominant à se réinventer et à accepter son nouveau rôle d’opposition. Les critiques de l’APR, perçues comme incohérentes par ses adversaires, pourraient bien contribuer à affaiblir encore davantage sa crédibilité sur la scène politique.

Affaire Dr Cheikh Dieng – Cheikh Tidiane Dièye : Enjeux et répercussions d’une lutte politico-administrative

L’arène politique sénégalaise est à nouveau secouée par une affaire mêlant accusations de corruption et tentatives d’influence, cette fois-ci entre deux figures importantes : Dr Cheikh Dieng, ancien Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), et son ancien ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dièye.

Récemment évincé de son poste qu’il n’a occupé que trois mois, Dr Dieng se montre déterminé à défendre son honneur face à des accusations qu’il juge fallacieuses. Au cœur de la polémique, un véhicule d’une valeur de 80 millions de francs CFA, qui aurait été offert à Dr Dieng par un bénéficiaire de marché public lancé par l’Onas. Cette « collusion supposée » est fermement réfutée par l’ancien DG de l’Onas qui, loin de se laisser acculer, retourne les accusations vers son supérieur d’alors.

Selon Dr Dieng, Cheikh Tidiane Dièye aurait fait pression sur lui pour interrompre un appel d’offres en cours, afin d’attribuer le marché par entente directe à des entreprises choisies par le ministre lui-même. Une démarche que Dr Dieng estime en totale contradiction avec le discours officiel prôné par le gouvernement, notamment en matière de transparence et de lutte contre la corruption. Dans un geste de défi, Dr Dieng affirme avoir refusé d’exécuter cet ordre, adressant une lettre à son ministre pour manifester son opposition.

Jusqu’à présent, Cheikh Tidiane Dièye n’a pas encore donné de réponse officielle aux allégations formulées par Dr Dieng. Néanmoins, lors d’une réunion en ligne, il a reconnu avoir privilégié l’entente directe en raison de l’urgence imposée par la saison des pluies. Une explication qui, loin d’éteindre l’incendie, suscite de nombreuses interrogations : la situation météorologique peut-elle justifier un manque de transparence dans l’attribution des marchés publics ? Et cette pratique pourrait-elle se reproduire dans d’autres dossiers sensibles, comme celui de la rupture du contrat entre l’État sénégalais et Acwa Power, décidée unilatéralement par le ministre ?

Cette affaire soulève plusieurs questions essentielles, notamment celle de la proximité supposée entre Cheikh Tidiane Dièye et le Premier ministre. Cette relation privilégiée expliquerait-elle les décisions controversées du ministre ? De plus, le ministre jouirait-il d’une immunité politique qui le protégerait de tout contrôle ?

Dans ce contexte, le rôle du leader de l’opposition, Ousmane Sonko, est également scruté. Connu pour sa devise « Jub, Jubal, Jubanti » (Juste, Justice, Justice perpétuelle), Sonko sera-t-il tenté de fermer les yeux sur cette affaire pour honorer une possible dette politique envers Cheikh Tidiane Dièye, ou prendra-t-il ses responsabilités pour faire toute la lumière sur ce dossier ?

Le public sénégalais attend des réponses claires. Cette affaire met à l’épreuve les principes de transparence et de bonne gouvernance dont se réclame le régime en place. Au-delà des accusations et des démentis, c’est la confiance des citoyens dans leurs institutions qui est en jeu. Le Sénégal, dont la réputation démocratique a longtemps été saluée, saura-t-il montrer que nul n’est au-dessus des lois, quelles que soient les circonstances ? Seul l’avenir nous le dira.

Nomination de Kilifeu au Grand Théâtre National : La controverse continue

La récente nomination de Landing Mbessane Seck, plus connu sous le nom de Kilifeu, au poste de Président du Conseil d’Administration (PCA) du Grand Théâtre National a suscité de vives réactions. 72 heures après cette annonce, les débats ne cessent d’enflammer la sphère médiatique et politique.

Madiambal Diagne, journaliste et administrateur du Groupe Avenir Communication, n’a pas hésité à partager son opinion sur cette nomination controversée. Dans une publication qui a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, il a rappelé des accusations graves qui pèsent sur le rappeur. « Je ne me souviens pas d’une telle discussion, mais de toute façon, entre 2013 et maintenant, Kilifeu est devenu trafiquant de visas et de passeports diplomatiques », a-t-il déclaré.

Cette déclaration fait référence à une période où Kilifeu aurait été impliqué dans un scandale de trafic de visas et de passeports diplomatiques, des accusations qui ternissent l’image du nouvellement nommé PCA. Pour Madiambal Diagne, dans un pays où la justice est respectée, ce genre de faits devrait automatiquement disqualifier une personne de toute responsabilité publique.

Cependant, le journaliste n’a pas manqué d’évoquer un parallèle avec une autre figure politique controversée, en l’occurrence Ousmane Sonko. « Mais quand un repris de justice est nommé Premier ministre… », a-t-il ajouté, insinuant que dans le contexte politique actuel, de telles nominations ne sont plus surprenantes.

Landing Mbessane Seck, membre du célèbre groupe de rap sénégalais Keur Gui, est devenu une figure publique influente non seulement dans le monde de la musique, mais aussi dans celui de la politique à travers le mouvement Y’en a marre. Cependant, ses récents démêlés judiciaires, notamment concernant des accusations de trafic de documents officiels, continuent de faire polémique.

Le choix de confier à Kilifeu la présidence du Conseil d’Administration du Grand Théâtre National, une institution culturelle de grande envergure, suscite donc des interrogations sur les critères de nomination et les valeurs prônées par les instances dirigeantes. La question demeure : cette nomination est-elle le reflet d’une reconnaissance méritée pour son engagement artistique et citoyen, ou bien est-elle entachée par des controverses qui risquent de nuire à la crédibilité de l’institution ?

Il reste à voir comment cette situation évoluera et si des réponses claires seront apportées aux nombreuses interrogations soulevées par cette nomination.

De part et d’autre de l’Atlantique : En Amérique uniquement…. Au Sénégal aussi (Par Dr Yoro Dia)

De part et d’autre de l’Atlantique : En Amérique uniquement…. Au Sénégal aussi (Par Dr Yoro Dia)
Lors d’un meeting avec son colistier en Pennsylvanie, Kamala Harris a déclaré que c’est en Amérique uniquement qu’on peut trouver deux candidats issus de la classe moyenne (elle et le gouverneur Walz) aux portes de la Maison. Quand j’ai entendu cette déclaration en direct sur CNN, comme dans les films policiers américains j’ai voulu lui dire objection Madame. Objection Madame, au Sénégal aussi nous l’avons et depuis l’indépendance. Il y a quelques mois, le 24 mars, le Sénégal a élu Président qui vient de Ndiaganiao prouvant encore une fois de plus contrairement à la monarchie, la République est le système politique qui abolit le hasard de la naissance pour le remplacer par le mérite. Avant le Président Diomaye Faye, c’était aussi le cas pour le cas pour Macky Sall (Fatick), Abdoulaye Wade ( Kebemer), Abdou Diouf ( Louga) et Senghor ( Joal). Depuis l’indépendance nous sommes donc gouvernés par des ruraux. Donc sur ce point nous sommes en avance sur les Etats Unis où la Présidence est devenue une affaire d’aristocrates et de dynasties (Les Bush, les Kennedy, les Rosevelts, les Clintons, et bientôt les Trumps sans oublier les Adams aux premières années de la République américaine). Le Sénégal en ce qui le concerne a rejeté avec une grande violence démocratique le premier projet dynastique : les Wade en 2012) parce que les Wade avaient confondu Dynastie et monarchie.

Est-ce que l’Amérique est prête à avoir un vice-président juif si jamais Kamala Harris avait choisi le très populaire Gouverneur Shapiro ? De ce côté de l’Atlantique, pendant quelques jours c’était le débat de la campagne. Une question qui ne se pose jamais à Dakar de l’autre côté de l’Atlantique qui a élu Barthelemy Dias à la mairie. Il y eut point de débat sur cette question et personne ne s’y arrête. C’était la même attitude avec Léopold Sedar Senghor, notre premier et plus grand Président qui a été à la tête de notre pays pendant 20 ans. Au moins sur ce point le Sénégal est en avance sur les Etats Unis, son voisin outre Atlantique. Le Sénégal est un si grand pays mais les Sénégalais aveuglés par le virus de haine de soi, du ressentiment, et le Sénégal bashing que Pastef leur a inoculés ne s’en rendent plus compte. Barthelemy Dias qui remplace Souham Wardini (une alternance entre deux minorités à la tête de la capitale. Qui peut faire mieux dans le monde ? Pour cette performance, ce symbole, cet exemple mondial que le Sénégal a réalisé sans s’en rendre compte tellement c’est naturel pour nous, il a fallu une visite d’Etat de Macky Sall au Portugal pour que le Président du Portugal et le maire de Lisbonne nous ouvrent les yeux sur cette exception sénégalaise. Les Portugais étaient fascinés que Dakar, la capitale d’un pays musulman à plus de 90% ait un maire qui s’appelle « Barthelomeo Diaz» comme le grand navigateur portugais qui a ouvert la route de l’Asie par l’extrême sud de l’Afrique notamment le cap de Bonne Esperance. Avec un Président catholique dès l’Independence et pour vingt ans alors que les Etats Unis se posent la question plus de deux siècles après leur indépendance s’ils sont prêts à avoir un vice-président juif, le Sénégal est largement en avance sur notre voisin outre-Atlantique. Dommage que le gouverneur Shapiro n’ait pas été choisi. Shapiro est une bonne synthèse entre l’art oratoire de Obama et le charisme de Kennedy. Si les démocrates ne gagnent pas cette élection il faudra compter avec Shapiro pour la prochaine Présidentielle et il sera probablement le Premier Président Juif des Etats Unis. Ils pourront venir s’inspirer du Sénégal qui a eu un Président catholique dès l’indépendance. Des deux côtes de l’Atlantique nous avons aussi des canards boiteux à la tête de l’Etat. Aux Etats Unis, le Président devient un canard boiteux à la fin de son second mandat. Cependant Biden est devenu un canard boiteux depuis qu’il a renoncé à briguer un second mandat alors que Diomaye est devenu un canard boiteux au début de son mandat puisqu’il a accepté de bonne volonté de se confiner à un rôle de Roi d’Angleterre laissant les coudées franches à son Premier Ministre qui continue son projet de négation du Sénégal et de ses valeurs. Ainsi après l’échec de sa tentative de détruire l’Etat de l’extérieur avec l’insurrection, il essaie de l’intérieur en ouvrant la boite de pandore de la Fitna avec la question du voile. Aussi bien de l’extérieur (insurrection) qu’à l’intérieur ( Fitna) il est condamné à l’échec car l’harmonie religieuse et confrérique au Sénégal a des racines sociologiques et historiques tellement profondes qu’elles transcendent la volonté politique. Le Ministre de l’Education obligé d’aller à Canossa chez l’archevêque de Dakar est la preuve de l’échec et la volonté de refermer la boite de pandore de la fitna. Avec un Président canard boiteux dès le premier jour, on attendra longtemps pour une pose de première pierre. Ce sera au rythme d’un canard boiteux mais il pourra meubler son temps en inaugurant les chantiers de son prédécesseur. De ce côté de l’Atlantique, le Président Biden exprime son inquiétude sur la transition pacifique du pouvoir en cas de défaite de Donald Trump. Ce qui n’a jamais été source d’inquiétude de l’autre côté de l’Atlantique (Sénégal) où le pouvoir passe d’un Président à un autre en une dizaine de de jours en moyenne. Une autre performance mondiale. Les inquiétudes de Biden s’expliquent par le douloureux assaut des partisans de Trump contre le Capitole le 06 janvier 2020. De ce côté de l’Atlantique, les auteurs de l’assaut contre les institutions notamment le Capitole sont considérés comme des terroristes et traités tels alors que l’autre côté de l’atlantique, ceux qui ont brulé l’Université, jeté des cocktails molotovs sur des bus, attaqué les institutions, incendié le TER et BRT osent se victimiser. Vérité en deca de l’Atlantique, erreur au-delà.

Dr Yoro Dia, Politologue, ancien Ministre

L’APR accuse la nouvelle gouvernance de Sonko et Diomaye Faye de préparer une chasse aux sorcières

L’Alliance pour la République (APR), parti dirigé par l’ancien président Macky Sall, a publié un communiqué incendiaire accusant la nouvelle administration dirigée par Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye de mettre en œuvre une politique de répression massive contre leurs opposants. L’APR alerte sur ce qu’elle considère comme une « préparation de la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire du Sénégal », en référence à la promesse de reddition des comptes faite par le nouveau pouvoir.

Le communiqué critique vivement les récentes nominations effectuées par le gouvernement en place, les qualifiant de « populistes » et d’un niveau déplorable. Selon l’APR, ces nominations récompensent des individus liés à des pratiques douteuses, ce qui contribuerait à fragiliser l’unité nationale et à déstabiliser le pays.

Le parti au pouvoir sortant met également en garde contre l’instrumentalisation de la justice et la diabolisation de l’ancien régime, des opposants politiques, et même de la presse, alors que les élections législatives approchent. Pour l’APR, ces actions menacent la stabilité du pays et mettent en péril les fondements de la République.

Le communiqué cite les propos d’Ousmane Sonko, Premier ministre, qui aurait exprimé son intention de remanier profondément la magistrature en place, en accusant certains magistrats de corruption et d’incapacité à mener à bien la reddition des comptes. L’APR s’inquiète des conséquences potentielles d’une telle démarche, soulignant que depuis l’indépendance, aucune administration n’a osé envisager un chamboulement aussi radical de l’appareil judiciaire.

Le parti conclut en réaffirmant son engagement en faveur de la démocratie et du vivre-ensemble, tout en appelant les Sénégalais à résister à toute tentative de dérive autoritaire. Selon l’APR, la préservation de la République et de son tissu social est plus que jamais en jeu.

STRUCTURATION DU POOL JUDICIAIRE FINANCIER : Les « opposants milliardaires » doivent-ils avoir peur ?

Wally Diouf Bodian, alors nommé à la tête du Port Autonome de Dakar en mai dernier, fustigeait la  présence d’« opposants milliardaires » sur le sol Sénégalais, affirmant que leur présence compliquait la gestion du pays aux nouveaux tenants du pouvoir. Des déclarations qui, à elles seules, n’ont sans doute pas manqué d’effrayer les opposants les plus nantis. Par conséquent, avec l’activation du Pool Judiciaire Financier, ces derniers devraient-ils davantage être inquiétés ?

En mai 2024, Wally Diouf Bodian, récemment nommé à la tête du Port Autonome de Dakar (PAD), a provoqué des remous dans l’arène politique avec son discours lors d’une soirée de gala à Keur Massar. Le responsable de l’actuelle mouvance présidentielle a exprimé des inquiétudes concernant la présence d’ « opposants milliardaires » dans le pays, en suggérant que cette situation compliquait la gestion nationale et faisait obstacle au développement. « On ne peut pas gérer ce pays avec des dizaines d’opposants milliardaires qu’on laisse circuler librement », déclarait le cadre de Pastef. Il ajoute : « Je ne pense pas que nous pourrons gérer ce pays tranquillement avec des dizaines d’opposants qui sont milliardaires. Je m’en arrête là. Nous ne pouvons pas laisser ces gens circuler librement dans un pays sous-développé (…) Nous ne pouvons pas gérer ce pays dans ces conditions ».

Sûrement inquiétés par ces déclarations, les ex-collaborateurs de Macky Sall ne doivent plus dormir sous leurs lauriers, surtout avec la nouvelle structuration du Pool judiciaire Financier. Créé en 2023, le Pool Judiciaire Financier était encore vacant jusqu’à hier, vendredi, lors du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM).

L’organe de répression des infractions économiques est composé de la manière ci-dessous :

1)Parquet près le Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar :

● Procureur de la République financier : El Hadji Alioune Abdoulaye SYLLA, ancien Avocat général près la Cour suprême

● Procureur de la République financier adjoint : Ablaye DIOUF, ancien Délégué du Procureur de la République près le tribunal d’instance de Rufisque

● Substituts du Procureur de la République financier : Ibrahima FAYE (anciennement au ministère de la Justice) et Harouna SOW (ancien Substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Kaolack)

2) Collège des juges d’instruction au Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar :

● Président du Collège des Juges d’Instruction financier : Idrissa DIARRA, ancien Président de Chambre à la Cour d’appel de Thiès

● Juges d’Instruction financier : Massaer SARR, Babacar DIOP, Mouhamadou Ndéné NDIR, Moustapha FALL et Nelly Secko DIENG

3) Chambre de jugement financière au Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar :

● Président : Papa Mohamed DIOP, ancien Président de Chambre à la Cour d’appel de Saint-Louis

● Membres : Mamadou Yakham KEÏTA, Mor LO, Ousseynou SY, Ngor DIOP et Aissétou KANTE FAYE

4) Chambre d’accusation financière de la Cour d’appel de Dakar :

● Président : Mamady DIANE, ancien Président de chambre à la Cour d’appel de Ziguinchor

●  Membres : Alioune SALL, Tahir KA, Abdoul Aziz BARO, Samba NDIAYE et Adji Mame Bousso GUEYE.

5) Chambre des appels financiers de la Cour d’appel de Dakar :

● Président : Anta NDIAYE DIOP, ancien Président de Chambre à la Cour d’appel de Dakar

● Membres : Mamadou DIALLO, Thierno NIANG, Fatou Binetou CISSOKHO et Fall Babacar SY

Le Dakarois

Conseil supérieur de la Magistrature : Affectations de juges liées au dossier Sonko

Le Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) a récemment apporté des changements notables dans la répartition des juges au Sénégal, avec une attention particulière sur les magistrats ayant traité le dossier Ousmane Sonko. Les juges Oumar Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck, impliqués dans cette affaire très médiatisée, ont été affectés à Tambacounda, suscitant des réactions et des spéculations sur la nature de ces affectations.

Oumar Maham Diallo

Oumar Maham Diallo, le doyen des juges d’instruction qui avait placé Ousmane Sonko sous mandat de dépôt, a été nommé Président de Chambre à la Cour d’Appel de Tambacounda. Cette décision est perçue par certains comme une forme de « sanction » suite aux critiques sévères du leader de Pastef, qui avait accusé Diallo de partialité et d’instrumentalisation politique de la justice. Sonko avait dénoncé le juge comme un « militant de l’APR » (l’Alliance pour la République), affirmant que ses décisions étaient motivées par des considérations politiques plutôt que par des éléments factuels.

Mamadou Seck

Mamadou Seck, ancien juge au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, a été transféré au poste d’Avocat général près la Cour d’Appel de Tambacounda. Seck avait été un acteur central dans plusieurs décisions de justice concernant les militants de Pastef. Ousmane Sonko l’avait récusé, le qualifiant de juge « réputé faible et non indépendant ». Seck s’est finalement retiré du dossier de Sonko, invoquant des « convenances personnelles », une décision qui a été interprétée par certains comme un geste en réponse aux critiques formulées par Sonko.

Abdou Karim Diop

Abdou Karim Diop, ancien Procureur de la République, a également été affecté à Tambacounda en tant qu’Avocat général. Diop avait précisé les chefs d’accusation contre Sonko, y compris des accusations graves telles que l’appel à l’insurrection et la création de troubles politiques. Il avait également évoqué le vol d’un téléphone portable par Sonko comme un élément déclencheur de son arrestation. La décision de le déplacer intervient dans un contexte de tensions persistantes autour du traitement judiciaire de l’affaire Sonko.
Ces changements de poste interviennent dans un contexte de tensions politiques croissantes et de débats sur l’indépendance de la justice au Sénégal. Les affectations de ces juges à Tambacounda sont perçues par certains comme une tentative de les éloigner des affaires sensibles ou comme une mesure disciplinaire, tandis que d’autres y voient une opportunité pour les juges de commencer un nouveau chapitre dans leur carrière judiciaire.


Le Dakarois

Kaolack : La mauvaise qualité de l’eau expose 80% de la population aux risques sanitaires

Les habitants de Kaolack, ville emblématique du Sénégal, sont confrontés à une crise de l’eau qui menace gravement leur santé. La qualité de l’eau fournie par la Sen’Eau, le principal fournisseur d’eau potable dans la région, suscite de vives inquiétudes et expose une large partie de la population à des maladies liées à une eau contaminée.

Les habitants de Kaolack, en particulier dans les quartiers tels que Médina Baye, Darou Rahmaty, et Sam, font face à des difficultés majeures pour obtenir de l’eau potable de qualité. Cette crise touche environ 80% de la population locale, créant une insécurité hydrique importante qui pourrait avoir des répercussions graves sur la santé publique.
La mauvaise qualité de l’eau, caractérisée par des niveaux élevés de chlorure et de sodium, est responsable de divers problèmes de santé. Selon le coordonnateur national des Cavaliers de la Sécurité Routière, Cheikh Tidiane Sarr, cette situation pourrait entraîner une augmentation des maladies contagieuses telles que la diarrhée et d’autres affections liées à l’eau de mauvaise qualité.
Des prélèvements d’eau ont été effectués dans plusieurs quartiers de Kaolack pour évaluer la conformité de l’eau distribuée aux normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et aux standards nationaux. Les résultats des analyses révèlent une présence élevée de chlorure et de sodium, indiquant une non-conformité avec les normes sanitaires.
Elhadji Abdou Badio, président régional de l’ASCOSEN (Association des Consommateurs du Sénégal) pour Kaolack, a exprimé son inquiétude face à l’absence d’explications claires concernant ces résultats. Il a demandé à la Sen’Eau et au service régional de l’hydraulique de fournir des éclaircissements sur les causes de cette dégradation de la qualité de l’eau et d’améliorer la situation.
L’eau riche en chlorure et en sodium pose des risques significatifs pour la santé, en particulier pour les personnes souffrant d’hypertension artérielle, d’insuffisance rénale, et celles astreintes à un régime pauvre en sel. De plus, cette qualité d’eau pourrait être associée à des problèmes de santé plus graves, tels que le cancer de la vessie, des fausses couches, ainsi que des douleurs d’estomac et des maux de ventre.
Mouhamed Omar Diop, professeur de SVT, souligne que cette eau de mauvaise qualité expose une grande partie de la population aux maladies infectieuses. Il appelle à une intervention rapide pour remédier à cette situation et protéger la santé des habitants.
Face à cette crise, plusieurs initiatives citoyennes ont été lancées pour pousser les autorités et la Sen’Eau à respecter leurs obligations contractuelles et à améliorer la qualité de l’eau distribuée. Les efforts de Cheikh Tidiane Sarr et d’autres défenseurs des consommateurs visent à garantir que des mesures correctives soient mises en place rapidement pour résoudre ce problème de manière efficace.
La crise de l’eau à Kaolack met en évidence l’urgence de renforcer la surveillance et la régulation des services de distribution d’eau pour garantir la fourniture d’eau potable conforme aux normes de sécurité. Une réponse rapide et appropriée est essentielle pour protéger la santé publique et améliorer les conditions de vie des habitants de cette région.


Mariama MASSALY
Correspondante à Kaolack

LA TRIBUNE DU WEEK-END Par Abdoul Aziz DIOP : La CSU de Diomaye, c’est la CMU sans Macky

Présidant, le mercredi 7 août 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le président Bassirou D. D. Faye invite le ministre de la Santé et de l’Action sociale «à veiller en permanence à l’accès des populations à des soins essentiels de qualité». En Conseil des ministres le 1er juin 2022, son prédécesseur Macky Sall invite «le ministre de la Santé et de l’Action sociale à engager, sans délai, la généralisation des processus de management qualité, dans toutes les structures sanitaires du pays, en vue d’améliorer l’accueil des patients, les offres de soins et la gouvernance sanitaire». «L’évaluation prospective de la réforme hospitalière de 1998» demandée, le 7 août 2024,  par l’actuel chef de l’État revient à jeter les  «bases stratégiques d’une réforme hospitalière intégrale et de grande envergure» voulue par l’ancien président Sall.

En campagne électorale en mars 2024, le candidat Bassirou D. D. Faye avait promis «de mettre en place la Couverture sanitaire universelle (CSU) en lieu et place de la Couverture maladie universelle (CMU)». L’opposant qui parle avant le 24 mars 2024, date de son élection à la magistrature suprême, tenait déjà à sa CSU pour se démarquer de la CMU de son prédécesseur Macky Sall. Le 07 août dernier, le président Faye réaffirme son engagement de campagne à promouvoir la CSU considérée comme le nouveau système de santé innovant grâce notamment à «la mise en place d’un financement participatif» dudit système.

Bien antérieure à l’arrivée de Macky Sall au pouvoir en mars 2012, la CMU est, elle, assez parlante à travers son histoire, son contenu et son mode de financement pour qu’on lui substitue la CSU au prétexte qu’elle est obsolète et insolvable.

La longue marche vers la CMU

La loi n° 62-29 du 26 mars 1962 relative aux certificats d’indigence permet aux personnes qui en sont munies de bénéficier gratuitement de soins dans les formations sanitaires publiques. Depuis l’adoption de cette loi, les autorités compétentes délivrent des certificats d’indigence (voir image ci-dessous).

Ainsi se présente l’ancêtre de l’actuel «régime d’assistance médicale» de la Couverture maladie universelle (CMU). Mais, écrivent les rédacteurs de la «Stratégie nationale d’extension de la couverture du risque maladie des Sénégalais» (MSP/USAID, 2008), «l’état des lieux de la couverture du risque maladie des indigents a montré que les dispositifs existants (…) sont tous confrontés à des difficultés liées, entre autres, aux lourdeurs administratives et à l’absence de critères claires d’attribution»  de certificats d’indigence.

L’estimation (chiffres de 2003 actualisés) du nombre de personnes couvertes contre le risque maladie montre la distance qui sépare le présent redoutable – seuls 2 Sénégalais sur 10 bénéficient d’une assurance maladie – au futur souhaitable (plus de 7 Sénégalais sur 10 couverts dès 2017).

La loi n° 61-33 du 15 juin 1961 relative au statut général des fonctionnaires institue la sécurité sociale des fonctionnaires, des agents (fonctionnaires) des collectivités locales et leurs ayants droit (conjoints et enfants).

Le système de sécurité sociale des agents de l’État non  fonctionnaires est régi par le décret n° 74-347 du 12 avril 1974. Le centre médico-social de l’État fournit des consultations médicales gratuites aux fonctionnaires et à leurs familles. Les étudiants sont pris en charge par les centres des œuvres universitaires.

Le plan SESAME, en faveur des personnes âgées de 60 ans et plus, a démarré le 1er septembre 2006 et concernait 555 690 personnes éligibles.

Les Institutions de prévoyance maladie (IPM) ont été créées par la loi n° 75-50 du 3 avril 1975 au bénéfice des travailleurs du secteur privé et des membres de leurs familles. Leurs règles de fonctionnement sont régies par le décret n° 75-895 du 14 août 1975.

Les mutuelles de santé couvrent le risque maladie, au premier franc ou de façon complémentaire, pour tous leurs membres.

Les assurances privées à but lucratif sont, elles, régies par le code CIMA (Conférence interafricaine du marché des assurances). Certaines IPM délèguent la gestion de leurs activités à ces compagnies d’assurances privées.

Les entreprises de plus de 400 salariés sont tenues d’assurer des prestations médicales. Quant aux entreprises de moins de 400 salariés, elles peuvent créer un service médical inter-entreprises.

La Caisse de sécurité sociale prend en charge les accidentés du travail et les maladies professionnelles dont sont victimes les travailleurs. Elle dispose aussi de centres de protection maternelle et infantile.

Le 12 février 1998, l’Assemblée nationale adopte la Réforme hospitalière (deux lois votées et deux décrets d’application pris dans la foulée). Visant l’amélioration de la gestion et de la qualité des soins dans les hôpitaux, la Réforme dota chaque hôpital d’un Conseil d’administration (CA), d’une Commission médicale d’établissement (CME) – « consultée sur toutes les questions relatives aux soins» – et d’une Commission technique d’établissement (CTE), appelée à «faire participer le personnel technique des hôpitaux à la résolution des problèmes d’hygiène, de sécurité, de formation, etc.» Dans le souci de répondre aux exigences d’une politique orientée vers la santé pour tous, la Réforme disait garantir à tout citoyen – quelle que soit sa catégorie sociale – la possibilité de fréquenter l’hôpital public. Du coup, l’égalité pour tous, dans l’accès aux soins essentiels, devint un principe fondamental sur lequel repose – à côté de la continuité du service et la disponibilité des meilleurs soins possibles –  la mission de service public des hôpitaux. En mettant l’accent sur l’accessibilité financière des soins à la très grande majorité de la population, la Réforme récusa fermement l’exclusion en ces termes : «les personnes démunies devront être soignées si leur état d’indigence est établi». Et l’article 8 de la loi 98-08 portant Réforme hospitalière de stipuler très clairement : «Le service public hospitalier garantit pour tous un accès équitable aux soins. Il est tenu d’accueillir toute personne, de jour comme de nuit, en urgence si l’état du malade ou du blessé le justifie.» (Alinéa 1). Quant à l’alinéa 5 du même article, il dispose que «le service public hospitalier ne peut établir aucune discrimination entre les malades en ce qui concerne les soins»..

Au Sénégal, le droit (constitutionnel) à la santé et à un environnement sain (Article 8) et le devoir de l’Etat et des collectivités publiques de veiller à la santé physique et morale de la famille, des personnes handicapées et des personnes âgées (Article 17) sont autant d’incitations nationales à la promotion de la CMU.

On voit parfaitement comment le législateur sénégalais se montra – toutes les autres lois relatives à la santé publique vont l’attester par la suite – attaché à la santé pour tous.

Les progrès réalisés par des pays africains en développement comme le Rwanda et le Ghana montrent que la CMU est possible dans les pays à faibles revenus. Aussi le Sénégal s’est-il joint au mouvement international pour la promotion de la CMU et approprié les résolutions de la 58ème Assemblée mondiale de la santé de l’OMS et la 67ème session de l’Assemblée générale des Nations unies pour l’accès de l’ensemble de la population à des services de santé de qualité. Quelques mois seulement après sa formation, le gouvernement du Premier ministre Macky Sall fit adopter par l’Assemblée nationale, en sa séance du mardi 19 juillet 2005, la loi n° 2005-18 du 5 août 2005 relative à la santé de la reproduction. Ladite loi stipule en son article premier (Alinéa 3) que «la femme a le droit d’accéder à des services de santé qui lui permettent de mener à terme une grossesse et d’accoucher sans mettre sa vie en danger». Un pas décisif vers l’assistance médicale universelle. Le 20 septembre 2013, le président Macky Sall procéda lui-même au lancement de la Couverture maladie universelle (CMU) caractérisée par trois régimes complémentaires.

Il ressort des concertations nationales sur la santé et l’action sociale, organisées les 18 et 19 janvier 2013, que la CMU repose sur les régimes d’assurance obligatoire (RAO), d’assistance médicale (RAM) et  d’assurance volontaire (RAV) sur laquelle nous mettons ici l’accent.

L’assurance volontaire dans la CMU

La toute première expérience mutualiste en milieu urbain remonte à 1973 avec la création d’une mutuelle de santé par les travailleurs de la Société ouest africaine des ciments (SOCOCIM). En 1985, la mutuelle de l’Armée Sénégalaise est créée.

Avec l’appui de l’hôpital Saint Jean de Dieu, le diocèse de Thiès initie en 1989 la mutuelle de santé de Fandène, première du genre en milieu rural. A l’époque, la cotisation des membres s’élevait à 100 francs CFA par mois et par personne, donnant « droit à une prise en charge à 70 % du coût des soins primaires et 100 % des frais d’hospitalisation », pour un taux d’adhésion des habitants de 90 %. Le 1er janvier 1994, l’Association des jeunes de Lalane (AJL) crée la mutuelle de santé villageoise de Lalane Diassap qui démarre, en février 1996, ses activités d’assurance – 82 % de taux d’adhésion – des habitants de Lalane, Diassap et Médina Fall.

A la suite des premières expériences urbaines, les taux élevés d’adhésion en milieu rural attestent de la crédibilité des mutuelles de santé et de l’efficacité des campagnes de sensibilisation menées pour la participation de tous.

D’après les résultats provisoires des comptes nationaux de la santé (CAFSP, 2008), de 1997 à 2007, l’évolution du nombre de mutuelles de santé au Sénégal montre une accélération des implantations

Mais comme dans d’autres secteurs de la vie économique et sociale, les forts taux de croissance des implantations mutualistes en 2003 et en 2007 attestent d’un dynamisme qui ne profite pas à toutes les régions, celles de l’Est étant les moins loties.

L’approche générale de la Cellule d’appui à la CMU montre que la stratégie nationale d’extension de la couverture du risque maladie et du PNDS (2009-2018) comprend trois piliers :

  1. Pérennisation des initiatives de gratuité grâce aux Fonds national de solidarité santé (FNSS) ;
  2. Réforme des IPM ;
  3. Extension de la couverture du risque maladie grâce aux mutuelles de santé dans le contexte de la décentralisation.

Les piliers 1 et 3 constituent la trame stratégique du projet Décentralisation de l’assurance maladie (DECAM). Le pari de la DECAM est naturellement un pari sur un système de santé rénové et performant dont on connaît les différents niveaux.

La stratégie générale de la DECAM consiste à mettre en place un partenariat entre les mutuelles de santé communautaires, les collectivités locales et l’Etat pour étendre la couverture du risque maladie aux secteurs informel et rural. La « population cible des mutuelles de santé communautaires », le « paquet minimum de bénéfices », l’« organisation des mutuelles de santé », les « relations avec les prestataires de soins », les « mécanismes de financement » et les « mesures d’accompagnement  » en constituent les six volets.

Il s’agit de toutes les personnes résidentes de la collectivité locale d’implantation non éligibles aux régimes obligatoires. Peuvent adhérer à une mutuelle de santé communautaire les familles, les groupes organisés comme les coopératives et les groupements féminins. En cas d’adhésion d’une famille ou d’un groupe, ce sont tous les membres de la famille ou du groupe qui sont concernés. Lorsqu’une personne bénéficie des initiatives de gratuité du Ministère de la Santé et l’Action sociale (MSAS), son adhésion à la mutuelle de santé de sa collectivité locale intervient à la suite d’un arrangement contractuel entre ladite mutuelle et le Fonds national de solidarité santé (FNSS).

Le MSAS détermine, en coopération avec les parties prenantes, un Paquet minimum de bénéfices (PMB) garantissant aux membres d’une mutuelle de santé des services de santé de qualité quels que soient leur statut social et leurs niveaux de contribution.

Le PMB est composé d’un paquet de base qui inclut les services offerts par les postes de santé et les centres de santé et d’un paquet complémentaire incluant les services offerts par les hôpitaux. Le paquet complémentaire est conditionné par la référence obligatoire d’un poste de santé ou d’un centre de santé.

Les bénéficiaires des mutuelles de santé communautaires doivent s’acquitter d’un ticket modérateur du fait des risques de surconsommation des soins liée à l’accessibilité.

Le Paquet minimum de bénéfices (PMB), comprenant un paquet de base et un paquet complémentaire, permet de comprendre l’organisation et le rôle des mutuelles de santé communautaires dans les communes, les départements et les régions du Sénégal.

Implantée dans chaque commune, la mutuelle de santé de base prend en charge le paquet de base en partenariat avec les postes et centres de santé de la commune tout en s’acquittant de ses tâches de sensibilisation, d’inscription des adhérents, de collecte des cotisations, de ciblage des indigents et des groupes vulnérables, de plaidoyer auprès des collectivités locales (communes et départements) et de financement du Fonds départemental de solidarité (FDS) proportionnellement aux nombres de membres inscrits.

Dans chacun des départements du Sénégal, l’Union départementale des mutuelles de santé (UDMS) prend en charge le paquet complémentaire en partenariat avec les hôpitaux de niveau 1. L’UDMS collabore avec l’Unité départementale d’appui technique (UDAT) pour l’administration, la gestion et le suivi-évaluation des mutuelles de santé.

L’Union régionale des mutuelles de santé (URMS) assure, en partenariat avec l’Office nationale de la mutuelle sociale (ONAMS), le Fonds national de garantie (FNG), le Fonds national de solidarité santé (FNSS), le Fonds national de la mutuelle sociale (FNMS), etc., l’harmonisation des contrats avec les prestataires de soins et l’assistance technique des mutuelles de santé de base (formation, appui-conseil, etc.)

Responsable de la gestion du paquet de base, l’Union départementale des mutuelles de santé (UDMS) signe une convention cadre avec chacun des districts de santé pour harmoniser les contrats, entre les mutuelles de santé, les postes de santé et les centres de santé du district, et les dispositions sur la référence obligatoire. Cette dernière explique les relations contractuelles qu’entretient l’Union départementale avec les hôpitaux de niveau 1 qui desservent le département.

Sur la base de la convention cadre, chaque mutuelle de santé adapte ses relations contractuelles aux spécificités des postes et centres de santé de la commune où elle est implantée.

Responsable de la gestion du paquet complémentaire au niveau des hôpitaux régionaux et départementaux, l’Union régionale des mutuelles de santé (URMS) met en place les conventions cadre entre les unions départementales et les hôpitaux de niveau 1 pour harmoniser les contrats avec les prestataires de soins.

Mécanismes de financement

L’absence de synergie entre les mécanismes de financement public et la contribution des ménages est le principal défi à relever en matière de financement de la santé au Sénégal. Pour relever ce défi, le Fonds national de solidarité santé (FNSS) soutient la mise en place d’un Fonds départemental de solidarité (FDS) dont les fonctions sont les suivantes :

  • Subvention partielle pour l’extension des paquets de bénéfices et mise en commun des gros risques des mutuelles de santé ;
  • Subventions ciblées pour la prise en charge des indigents et des groupes vulnérables ;
  • Garanties pour l’adhésion des groupes organisés en partenariat avec les institutions décentralisées de financement.

Si rien n’est fait, l’Etat continuera de financer 65 % des services et soins de santé, les ménages assurant, par paiements directs, le reste du financement (35 %). L’intervention attendue du Fonds national de solidarité santé (FNSS) devrait permettre de subventionner à hauteur de 50 % les cotisations des ménages dans les mutuelles de santé, de pallier la faiblesse du ciblage des indigents et des groupes vulnérables, facteur d’exclusion et d’exposition de la majorité de la population au risque financier.

Quid du crowdfunding, ou financement participatif, invoqué par le président Faye en Conseil des ministres le 7 août 2024 ? Dans ce type de financement, les «contributeurs apportent leur soutien financier à un projet sans attendre de retour financier». Mais qui sont-ils dans la CSU qui pour l’instant n’est ni plus ni moins que la CMU sans le M auquel s’est substitué le S de la CSU.

A.A.DIOP

Ziguinchor : Le projet de développement économique de la Casamance annonce la construction de 250 km de pistes

La composante 2 du Projet de Développement Économique de la Casamance (PDEC) a été officiellement présentée ce vendredi 09 août 2024. L’événement, qui s’est tenu en présence du ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement du Territoire, Bala Moussa Fofana, a réuni des autorités administratives, des élus locaux, et divers partenaires pour discuter des aspects et des contours du projet.

Le PDEC, qui prévoit la construction de 250 kilomètres de pistes dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, a été conçu pour répondre à plusieurs besoins essentiels. Le projet, qui couvre soixante communes, représente un investissement global de 15 millions de dollars et sera exécuté par l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public (Agetip).
Bala Moussa Fofana a souligné que l’objectif principal de cette rencontre était de recueillir les avis des maires bénéficiaires afin d’identifier les ajustements nécessaires pour améliorer l’exécution du programme. Le ministre a exprimé sa satisfaction quant aux avancées réalisées jusqu’à présent, bien que le taux d’avancement soit à moins de 40% à Ziguinchor et environ 60% dans les autres communes bénéficiaires.
Dans ses commentaires, le ministre Fofana a mis l’accent sur le rôle crucial des maires dans la mise en œuvre de ces projets. Il a également annoncé des mesures pour renforcer les capacités de gestion des projets au niveau municipal, notamment par le recrutement de profils gestionnaires de projet pour soutenir les maires dans le suivi et la gestion des initiatives.
Le retour des populations déplacées en raison de la crise casamançaise a également été évoqué. Le ministre a souligné la nécessité de soutenir les zones d’accueil en matière d’infrastructures essentielles telles que les points d’eau, les structures de santé et d’éducation, ainsi que les pistes.
Le Projet de Développement Économique de la Casamance vise à promouvoir le développement socio-économique dans la région, lutter contre la pauvreté, et renforcer la paix tout en faisant face aux défis du changement climatique. Il a pour but d’améliorer l’accès aux marchés et aux services de base, et de valoriser les opportunités socio-économiques pour les populations locales.
Dans l’après-midi, le ministre Fofana s’est rendu dans le département de Bignona pour constater l’état dégradé du bâtiment municipal. Il a posé la première pierre de la construction d’un nouveau bureau pour alléger le bâtiment en attendant sa réhabilitation. Le maire de Bignona, Bacary Diatta, a exprimé sa satisfaction quant à l’engagement du ministre.
Le ministre a également visité le chantier de construction du stade municipal de Bignona. Face aux pressions des populations, le maire a exprimé le souhait que le stade soit terminé d’ici la fin du mois de décembre.
Le Projet de Développement Économique de la Casamance est une initiative majeure pour la région, visant à améliorer les infrastructures, soutenir le développement économique, et renforcer la gouvernance locale. Les discussions et les actions entreprises visent à garantir la réussite de ce projet ambitieux, tout en répondant aux besoins urgents des communautés locales.


AS – Le Dakarois Ziguinchor

NAVÉTANES À RUFISQUE : Risque de suspension de la compétition à cause de l’heure des matchs

Les tensions montent à Rufisque à l’approche du début des compétitions de Navétane. Le 8 août 2024, les présidents de Zones de la ville se sont réunis au stade Ngalandou Diouf pour exprimer leur mécontentement concernant le démarrage des matchs à 14h00, ainsi que le manque de subventions accordées aux Associations Sportives et Culturelles (ASC).

Lors de la conférence de presse, Mamadou Faye, président de la Zone 1C et porte-parole des présidents de Zones, a fermement critiqué la décision du commissaire de Rufisque d’organiser les matchs de 14h00 à 20h00. Il a souligné que la pratique du sport à des heures caniculaires présente des risques importants pour la santé des joueurs, notamment la déshydratation, les crampes, et les coups de chaleur. « La médecine sportive interdit la pratique du sport en haute intensité pendant ces heures. Nous considérons cette décision comme une menace pour la santé des athlètes », a-t-il affirmé.
Faye et ses collègues ont exprimé leur désaccord avec la décision du commissaire central de Rufisque, qui aurait ordonné à l’Office Départemental de Coordination des Activités de Vacances (ODCAV) de Rufisque de maintenir ces horaires. Ils ont appelé à une révision de cette mesure pour garantir le respect des normes de santé des joueurs et ont menacé de suspendre les compétitions zonales si cette situation n’était pas corrigée.
En plus de l’inquiétude relative aux horaires de jeu, Mamadou Faye a également critiqué la municipalité de Rufisque pour son manque de soutien financier aux ASC. Il a déploré que les subventions aux ASC aient été arrêtées depuis près de dix ans, malgré les ressources financières considérables de la ville. « Rufisque fait partie des cinq collectivités territoriales les plus nanties au Sénégal. Il est inacceptable que la municipalité ne fournisse pas les fonds nécessaires pour soutenir les ASC, alors qu’elle a investi des millions de FCFA pour organiser la Coupe municipale », a-t-il dénoncé.
Les déclarations des présidents de Zones mettent en lumière des préoccupations importantes concernant la santé des joueurs et la gestion financière des événements sportifs à Rufisque. Les autorités locales, en particulier le commissaire central et la municipalité, devront répondre à ces préoccupations pour éviter une suspension des compétitions, ce qui aurait un impact significatif sur les activités sportives de la ville.
Les discussions entre les différentes parties prenantes sont attendues pour résoudre ces problèmes et assurer le bon déroulement des compétitions de Navétane, tout en garantissant la sécurité et le bien-être des participants.

Mansour Faye réagit à la Reddition des Comptes : « Je n’ai jamais été épinglé par un rapport »

Alors que le processus de réédition des comptes est sur le point de débuter avec la constitution complète du Pool judiciaire financier ce vendredi, lors du Conseil supérieur de la magistrature (CMS), Mansour Faye, ancien ministre et actuel maire de Saint-Louis, a tenu à faire une déclaration importante sur sa page Facebook.

Dans son message, Faye exprime sa gratitude envers ceux qui suivent sa page et souhaite clarifier sa position vis-à-vis des rapports de contrôle de l’État. « Je voudrais d’abord remercier tous ceux et celles qui suivent quotidiennement cette page. Et ensuite, leur dire que je n’ai jamais été épinglé par un quelconque rapport des corps de contrôle de l’État (ni de l’IGE, ni de la Cour des comptes, ni de l’OFNAC ou autres) dans le cadre de mes missions régaliennes », a-t-il affirmé.
La réédition des comptes, une étape cruciale pour assurer la transparence et la responsabilité des gestionnaires publics, commence avec la mise en place du Pool judiciaire financier, un organe chargé de superviser et d’évaluer les comptes publics. Dans ce contexte, les déclarations de Mansour Faye semblent viser à se démarquer des éventuelles préoccupations ou accusations qui pourraient émerger.
Faye, qui a occupé plusieurs postes clés, dont celui de ministre et de délégué général, se veut rassurant. Il insiste sur le fait qu’aucun rapport des organes de contrôle ne l’a jamais mis en cause. « Aussi bien en tant que délégué général, ministre ou maire. Je ne le serai jamais », ajoute-t-il.
Cette déclaration intervient dans un contexte de vigilance accrue autour de la gestion des fonds publics. Alors que le Pool judiciaire financier s’apprête à entamer ses travaux, les attentes de transparence et de rigueur sont particulièrement élevées. L’engagement de Mansour Faye à démontrer son intégrité est susceptible d’être examiné de près par les observateurs et les citoyens.
Il est important de suivre de près l’évolution des activités du Pool judiciaire financier pour comprendre comment les comptes des différents gestionnaires publics seront révisés et validés. La déclaration de Mansour Faye marque une tentative claire de préparer le terrain pour la vérification à venir et de se prémunir contre d’éventuelles critiques.
En somme, Mansour Faye se positionne en défenseur de son propre bilan, tout en mettant en avant l’absence de récriminations contre lui dans les rapports des organes de contrôle. Les semaines à venir devraient permettre de mieux évaluer la véracité et l’impact de cette déclaration dans le cadre de la réédition des comptes publics.

La guerre en Ukraine : les véritables raisons du conflit.

PARTIE 1/5

Il est facile et particulièrement commode pour les représentants de la société occidentale de se rassembler derrière les narratifs de l’OTAN sur les raisons du conflit armé en Ukraine et de ne pas se mettre dans l’inconfort du doute et de la remise en question des postulats préétablis et dominant l’opinion public.

Pourtant, la sortie de cette zone de confort intellectuel qui n’est, en réalité, psychologiquement, qu’une zone de peur, est un exercice incontournable pour tous ceux qui privilégient la recherche de la vérité, qui, parfois, peut être bien différente des narratifs préétablis.

Dans cette analyse je n’entrerai pas dans les éléments historiques de chacun des belligérants, certes importants, qui ont mené vers la confrontation dans laquelle le monde se retrouve aujourd’hui, mais je parlerai du rôle réel sous-jacent et majeur de l’acteur-clé dans ce conflit : les Etats-Unis d’Amérique.

L’histoire nous démontre que, malgré les apparences, aucune guerre du passé n’a jamais eu une seule raison pour être déclenchée.

Chaque conflit majeur est basé sur un projet constitué de toute une multitude de raisons et de sous-objectifs à attendre dans le cadre d’un grand but ultime qui dépasse grandement, en général, le cadre de la guerre elle-même.

Les raisons-déclencheurs annoncées par les parties en confrontation ne sont que le reflet du point culminant, du haut de l’iceberg des divergences profondes qui, non seulement, ne peuvent plus être résolues par la voie diplomatique, mais, même au contraire, une solution diplomatique serait un obstacle à la réalisation des objectifs préétablis et soigneusement dissimulés.

L’instauration des démocraties

En terme général, les Etats-Unis d’Amérique et, auxiliairement, le monde dit occidental affirment que les conflits armés menés directement ou « orchestrés » par le monde de leur initiative ont pour raison l’instauration des états de droit, des libertés individuelles et collectives et de la lumière de la démocratie sur les territoires visés par la lutte face à la tyrannie, la dictature et la barbarie sanguinaires qui y résident.

En analysant l’intégralité de plus de cinquante guerres et intervenions armées menées depuis la fin de la seconde guerre mondiale, directement ou indirectement, par le bras armé des USA et/ou par procuration, via les pays satellites, et en analysant les résultats ultimes des hostilités on ne peut que faire un constat majeur :   

soit les Etats-Unis d’Amérique sont incroyablement mauvais dans la réalisation de leurs objectifs préétablis, car ils ne sont jamais atteints – pas une seule fois;

soit, et pour être plus sérieux, les véritables raisons de la mise à feux et en cendres de parties du monde d’une manière discontinue ne sont pas tout à fait, ou, pour être plus précis, n’ont rien à avoir avec celles affichées.

Nul doute sur l’objectivité de ce constat, car il y a beaucoup trop de précédents de « réalisations », dont on connait les résultats finaux. En mentionnant que les majeurs parmi elles, on peut citer les guerres en Corée et en Chine, au Guatemala, au Vietnam et au Cambodge, en Irak, en Bosnie et en Serbie, en Afghanistan, en Libye et en Syrie.

Sans parler de tant d’autres interventions américaines dans l’histoire contemporaine, y compris avec des bombardements directs de civils, comme à Cuba, au Congo, au Laos, à Grenade, au Liban, au Salvador, au Nicaragua, en Iran, au Panama, au Koweït, en Somalie, au Soudan, au Yémen et au Pakistan.

Et même cette liste n’est nullement exhaustive, car elle ne prend pas en compte tant d’opérations confidentielles menées de par le monde dans le but de « l’instauration des valeurs démocratiques et des droits de l’homme ».

L’observation de l’état général acquis par les sociétés visées, de leur qualité de vie avant et après les processus subis de la « démocratisation » ne peut laisser le spectateur que très perplexe.

La survie des Etats-Unis d’Amérique

En ne négligeant pas le fait que le peuple américain est un peuple fort sympathique et parfaitement amical en soi – ce qui ne peut nullement être nié par tous ceux qui ont eu l’expérience de relations et d’échange interpersonnel avec ses représentants et dont, pour ma part, j’ai la chance et l’honneur de côtoyer plus d’un de grand valeur humaine et vers qui j’éprouve de l’amitié et du respect profond – on ne peut, néanmoins, nier le fait que la liberté de pensée du peuple américain, dans sa majorité, est profondément soumise à la puissance de la propagande étatique, exercée depuis tant de décennies, via quasi l’intégralité des canaux de communication qui sont directement contrôlés par « l’état profond » américain et ses lobbies qui poursuivent les objectifs qui leur sont propres et ceci au nom de la nation américaine.

Les raisons tellement nobles des interventions armées des USA dans le monde, affichées auprès de la population américaine ne diffèrent, d’ailleurs, guère de celles affichées sur la scène internationale.

Comme le disait en 1981 l’ancien directeur de la CIA William Casey : « Notre programme de désinformation aura atteint son but lorsque tout ce que le public américain croira sera faux ».

Contrairement à des narratifs développés par les antagonistes des Etats-Unis, pour cet « état profond » américain les véritables raisons des massacres répétés à grande échelle – il est difficile de nommer autrement le mode opératoire qui leur est propre – n’ont pas pour objectif ultime et fondamental la domination du monde, appropriement dit.

Cette qualification n’est pas tout à fait précise. L’objectif final visé est bien plus pragmatique : la survie des Etats-Unis d’Amérique.

Non pas la survie toute courte, en tant qu’une entité étatique, mais la survie des constructions permettant de réaliser des superprofits à des élites, d’une part, et, d’autre part, la survie de la mode et du niveau de vie acquis par le pays depuis la fin de la Grande dépression qui est arrivée à terme avec le déclenchement de la seconde guerre mondiale et la relance de l’économie américaine par l’industrie de guerre.

Cette survie n’est, tout simplement, pas envisageable sans la domination militaro-économique, ou, pour être plus précis, militaro-monétaire du monde.

Et ce n’est nullement un hasard de l’histoire que le budget de guerre, dit de défense des Etats-Unis à lui seul est supérieur à 1/3 des dépenses mondiales dédiées à la défense – l’élément crucial dans le maintien de la domination monétaire à l’échelle mondiale.

Le concept de la survie par la domination mondiale a été clairement formulé à la fin de la guerre froide par Paul Wolfowitz, le sous-secrétaire américain à la Défense dans sa doctrine dit « de Wolfowitz » – qui considérait les USA comme la seule superpuissance restante au monde et dont l’objectif principal est de conserver ce statut: « empêcher la réémergence d’un nouveau rival, soit sur le territoire de l’ex-Union Soviétique, soit ailleurs, qui représente une menace de l’ordre de celle posée autrefois par l’Union Soviétique ».

Les principaux piliers-porteurs sous-jacents de la guerre en Ukraine

En mettant de côté les nobles narratifs adressés à la sensibilité psychologique des masses qui doivent exécuter le rôle qui leur est prescrit – l’approbation – voyons les réelles raisons, les principaux piliers-porteurs sous-jacents de la nouvelle guerre dans le cadre global de la survie des Etats-Unis d’Amérique – de la guerre en Ukraine.

Ses piliers-porteurs sont interdépendants et sont en nombre de trois :

le maintien de la domination mondiale par le système monétaire américain,

l’affaiblissement de l’économie de l’Union Européenne par le biais de la détérioration maximale des relations entre la Russie et l’Union Européenne

et l’affaiblissement significatif de la position de la Russie dans le cadre du futur conflit face à la Chine.

Tout autre élément de la guerre actuelle en Ukraine du côté américain, comme le lobbyisme de l’industrie de l’armement américain, la récupération des marchés énergétiques, la protection des importants acquis économiques américains sur le sol ukrainien, les schémas de corruption, le revanchisme personnel des « élites » américaines russophobes issues de l’immigration de l’Europe de l’Est et tant d’autres – ne sont que les compléments, les dérivés secondaires et les conséquences des trois raisons clés énumérées.

PARTIE 2/5

La guerre en Ukraine : les véritables raisons.

Le premier des trois piliers-porteurs sous-jacents de la guerre en Ukraine est le maintien de la domination mondiale par le système monétaire américain. 

Cette domination repose sur plusieurs éléments, dont les principaux sont l’extraterritorialité du droit américain, les bons du Trésor américain et le Pétrodollar.

Il est totalement impossible ni de connaitre, ni de comprendre les véritables raisons non seulement de la guerre en Ukraine, mais de la quasi-intégralité des guerres orchestrées ou menées directement pas les Etats-Unis d’Amérique, sans une vision précise des éléments mentionnés. Voyons-les donc en détail.

Le dollar et l’extraterritorialité du droit américain comme une arme de guerre économique

Le concept de l’extraterritorialité du droit américain est l’application du droit américain en-dehors des frontières des USA, ce qui permet à des juges américains d’engager des poursuites judiciaires pour des faits qui ont eu lieu dans n’importe quel point dans le monde. 

L’élément principal qui est utilisé comme prétexte aux engagements des poursuites est le fait de l’utilisation du dollar américain dans des transactions.

Ainsi, les mécanismes juridiques de l’extraterritorialité du droit américain procurent aux entreprises américaines un avantage concurrentiel majeur et totalement illégal, selon le droit international des affaires, mais bien légal selon le droit américain.

Car, l’extraterritorialité du droit oblige les entreprises étrangères utilisant dans leurs transactions le dollar américain à se conformer aux standards américains, à se soumettre à la surveillance et au contrôle de l’état américain – ce qui rend possible l’espionnage « légalisé » de leur savoir-faire et de mener des actions d’entrave au développement des concurrents des entreprises américaines.

Dans les procédures de poursuite par le Département de Justice américain, les entreprises étrangères sont soumises à l’obligation de la régularisation de leur situation par l’acceptation d’une surveillance durant plusieurs années d’affilée, dans le cadre d’un « programme de conformité ».

En outre, en mettant artificiellement les entreprises étrangères, qui intéressent les groupes américains, en danger de paiement de très grosses amendes – on les mets en position de ne pas être hostile au rachat par les américains, afin de les éviter.

Afin d’asseoir sa domination mondiale, un nombre incalculable de poursuites est lancé sans aucun véritable fondement, dont le réel but est l’accès à l’information des concurrents et l’ingérence économique.

Les bons du Trésor américain et les Pétrodollars

Dans la comptabilité il existe un terme comme les créances douteuses.

Les bons du Trésor américain sont des titres obligataires qui s’achètent et se remboursent en dollars américains et qui sont, factuellement, les créances douteuses.

Pourquoi ?

Aujourd’hui, la dette de l’état américain a dépassé les 31.000 milliards USD et continue à s’accroitre au quotidien à la hauteur de plusieurs milliards par jour. Ce chiffre dépasse largement celui du PIB annuel des USA et fait de la quasi-globalité des bons émis par le Trésor américain les titres à la solvabilité et valeur plus que douteuses, car remboursables par la monnaie nationale, dont pour la majorité émise il n’y a rien derrière. Rien de tangible.

Sa solvabilité n’est garantie que par l’émission monétaire et la confiance accordée au dollar américain qui se base non pas sur sa valeur réelle, mais sur la domination militaire du monde par les USA. 

Et la Russie avec l’Ukraine dans tout cela ?

Depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir, la Fédération de Russie a commencé le processus progressif de séparation des bons du Trésor américain. Depuis le 2014, le début du conflit instauré par les USA en Ukraine par le coup d’état, la Russie s’est débarrassée de la quasi-intégralité de la dette américaine. Si en 2010 la Russie faisait partie des dix plus gros détenteurs de bons du Trésor américain, avec plus de 176 milliards USD, en 2015 elle en a détenu qu’à la hauteur d’environ 90 milliards, soit sa masse totale pratiquement divisée par deux en 5 ans. Aujourd’hui, la Russie ne détient que 2 milliards de cette dette, ce qui est une quantité dérisoire.

En tandem avec la Russie, la Chine de même, se débarrasse progressivement de ce dangereux débiteur. Si en 2015 elle a détenu des bons outre-Atlantique pour plus de 1270 milliards USD, aujourd’hui, c’est à la hauteur inférieure de 970 milliards, soit une baisse de ¼ en 7 ans. Aujourd’hui, la quantité de dette américaine détenue par la Chine est au plus bas depuis 12 ans.

Parallèlement au débarras des bons du Trésor américain, la Fédération de Russie a déclenché le processus progressif de la libération du monde du système des pétrodollars. 

Une spirale vicieuse est déclenchée : l’ébranlement du système des pétrodollars porterait un coup significatif au marché des bons du Trésor américain. En effet, la baisse de la demande du dollar sur la scène internationale enclenchera automatiquement une dévaluation de la monnaie et, de fait, la baisse de la demande de bons du Trésor qui mènera, mécaniquement, à une augmentation de leur taux d’intérêt, en rendant tout simplement impossible le financement de la dette publique américaine au niveau que l’on connait aujourd’hui. 

Les détracteurs du postulat que la chute du dollar contre bon nombre de devises causera de très importants dommages à l’économie américaine stipulent qu’un dollar plus faible mènera vers une augmentation significative des exportations américaines, fera profiter les fabricants américains et, de fait, diminuera le déficit commercial des États-Unis.

S’ils ont tout-à-fait raison sur l’effet bénéfique de la dévaluation du dollar vis-à-vis des exportations américaines – ils ont parfaitement tort sur l’effet final inévitablement dévastateur sur l’économie américaine, car ils ne prennent pas en compte l’élément majeur :

les USA sont un pays qui se trouve depuis des décennies sur la voie de la désindustrialisation et l’effet positif sur les exportations ne sera que relativement négligeable face au déficit commercial gigantesque. Le déficit qui a déjà atteint en 2021 le niveau record de l’histoire des Etats-Unis et qu’avec une dévaluation du dollar, et donc l’augmentation du coût des importations à tous les niveaux, aura un effet destructeur.

Ainsi, régler le compte des deux fautifs de la situation – de la Russie et de la Chine – est donc l’élément clé dans la stratégie de survie des Etats-Unis d’Amérique.

Les pétrodollars

Avec l’effondrement, en 1971, des accords de Bretton Woods qui ont perduré depuis 1944, la dépendance mondiale vis-à-vis du dollar américain a commencé à diminuer très dangereusement pour l’économie des Etats-Unis et il leur fallait trouver un autre moyen pour augmenter la demande de la monnaie nationale.

Et c’est en 1979 que le « pétrodollar » est né dans le cadre de l’accord américano-saoudien de la coopération économique : « pétrole contre dollars ». Dans le cadre de cet accord l’Arabie Saoudite a pris des obligations de vendre son pétrole au reste du monde uniquement en dollar américain, ainsi que réinvestir ses réserves excédentaires en dollars dans des bons du Trésor américain et des entreprises américaines.

En contrepartie, les Etats-Unis ont pris des obligations militaires de garantir la sécurité de l’Arabie Saoudite.

Par la suite, cet accord « pétrole contre dollars » a été étendu à d’autres pays de l’OPEP et ceci est, d’ailleurs, sans aucune contrepartie de la part des américains, et a mené vers une émission exponentielle du billet vert. Progressivement, le dollar américain est devenu la monnaie d’échange de référence pour d’autres matières premières et, de ce fait, la monnaie de réserve mondiale – ce qui a procuré aux Etats-Unis une suprématie sans égale et des privilèges exorbitants.

Aujourd’hui, on observe une rupture stratégique entre les USA et l’Arabie Saoudite qui est due à plusieurs facteurs majeurs. On peut citer une très importante réduction des importations de pétrole brut par les USA, dont l’Arabie était le plus grand fournisseur ; le retrait du soutien américain à l’Arabie Saoudite dans la guerre du Yémen et l’intention du président américain Joe Biden de sauver l’accord nucléaire avec les mollahs chiites d’Iran – ennemi juré des saoudites sunnites.

Le Royaume a très mal vécu cette triple « trahison » des américains. Le grand désaccord entre les deux pays est arrivé au point culminant avec le déclanchement de la guerre en Ukraine, quand le pouvoir saoudite été mis devant un choix existentiel : continuer à évoluer dans le sciage des USA ou rejoindre le camp de leurs adversaires majeurs qui sont la Chine et la Russie. C’est la seconde solution qui a été retenue.    

Face à l’Amérique qui a négligé les intérêts stratégiques des saoudites, la Chine, tout au contraire, n’a fait que croître sa coopération avec l’Arabie Saoudite. Et cette relation bilatérale ne se limite pas qu’au secteur des énergies fossiles, mais s’élargit grandement dans le domaine des infrastructures, de commerce et d’investissement. Non seulement les importants investissements chinois en Arabie sont en croissance constante et la Chine rachète aujourd’hui près d’un quart des exportations mondiales de pétrole du Royaume, mais, en contrepartie, le Fonds Souverain du Royaume envisage de commencer à réaliser d’importants investissements dans des entreprises chinoises de secteurs stratégiques.

Parallèlement, un accord de coopération militaire entre le Royaume saoudien et la Fédération de Russie a été signé au mois d’août 2021.

De même qu’entre la Russie et la Chine, l’Arabie Saoudite a pris le chemin de la dédollarisation des échanges et des investissements dans ses relations avec les Chinois.

Les actions conjointes et synchronisées de la Russie, de la Chine et des pays de l’OPEP sur le chemin de la dédollarisation progressive ont pris de l’ampleur avec le déclanchement de la guerre en Ukraine qui a fait sauter les masques et auront, à terme, un effet d’avalanche quasi inévitable vis-à-vis de la domination monétaire américaine, car les banques centrales de nombreux pays sont incitées à repenser la logique de l’accumulation de réserves, ainsi que du bien-fondé d’investissement dans des obligations du Trésor américain.

Déclaration de guerre

La guerre sur le territoire de l’Ukraine contre la Russie et la future guerre imminente qui se prépare dans l’Asie Pacifique contre la Chine ne sont rien d’autre qu’une partie de la réaction des USA qui considèrent l’action de la Russie et de la Chine contre la domination mondiale de la monnaie américaine comme une véritable déclaration de guerre.

Et les Etats-Unis ont parfaitement raison de prendre cette déclaration plus qu’au sérieux, car la revente massive des bons de trésor américain jumelée avec la destitution progressive du système des pétrodollars par les puissances telles que la Russie et la Chine n’est rien d’autre que le début de la fin de l’économie américaine, telle qu’on la connait depuis la fin de la seconde guerre mondiale – début de la fin des Etats-Unis, tels qu’on les connait aujourd’hui. 

Les pays qui ont osé par le passé mettre en danger la domination mondiale par le système monétaire américain ont payé leur audace avec un prix on ne peut plus radical.  

Sauf que la Fédération de Russie, de même que la République Populaire de Chine, sont des puissances militaires qui ne peuvent, en aucun cas, être attaquées directement – ce qui vaut le suicide. Seules les guerres par procuration et les guerres hybrides peuvent être menées contre la puissance russe et la puissance chinoise.

Aujourd’hui nous sommes dans la « phase russe », demain nous serons dans la « phase chinoise ».

Il est important de souligner que la guerre en Ukraine n’est nullement la première, mais la troisième grande guerre du dollar américain, sans compter deux guerres « froides » de la monnaie américaine.

Quelles sont ces guerres, hormis celle qu’on connait aujourd’hui ?

Ce sont la guerre d’Irak et la guerre de Libye. Et les deux guerres « froides » du dollar sont les guerres contre l’Iran et contre le Venezuela.

La première grande guerre du dollar

En parlant de la première guerre du dollar qui est la guerre d’Irak, il faut mettre de côté la fameuse fiole d’anthrax imaginaire que le secrétaire d’État américain Colin Powell a brandi à l’ONU, le 5 février 2003, afin de détruire le pays et de massacrer le peuple irakien, et de rappeler les faits. Les faits qui sont très éloignés de la fantaisie américaine.

Au mois d’octobre de l’an 2000, le président irakien Saddam Hussein a fait une déclaration qu’il ne souhaite plus vendre son pétrole contre les dollars américains, mais uniquement contre les euros.

Une telle déclaration valait la signature de son arrêt de mort.

Selon une étude poussée de American Civil Liberties Union et du Fond américain de l’Independence du journalisme, qu’entre 2001 et 2003 le gouvernement américain a fait 935 déclarations mensongères concernant l’Irak, dont 260 directement par George W. Bush. Et parmi les 260 déclarations du mensonge prémédité du président américain, 232 ont été sur la présence en Irak d’armes de destruction massive inexistantes.

La fiole de Colin Powell, après 254 déclarations mensongères de ce dernier du même propos, n’a été que le point culminant d’une longue et laboureuse préparation de l’opinion publique nationale et internationale en vue d’un imminant déclanchement de l’extermination de la menace irakienne portée à la monnaie américaine.

Et, lorsqu’en février 2003, Saddam Hussein met sa « menace » à exécution en vendant plus de 3 milliards de barils de pétrole brut pour le montant de 26 milliards d’euros – un mois plus tard, les États-Unis procèdent à l’invasion et la destruction totale de l’Irak, dont on connait les conséquences tragiques avec l’anéantissement de l’intégralité de l’infrastructure du pays et tant de morts parmi la population civile.

Même à ce jour, les USA affirment fermement que cette guerre n’a strictement rien à avoir avec la volonté de l’Irak de s’affranchir du système des pétrodollars. Vu l’impunité judiciaire la plus totale des crimes contre l’humanité commis par les gouvernements successifs des Etats-Unis, ils ne se donnent même pas la peine de les couvrir par des récits ne serait-ce que peu crédibles aux yeux de la communauté internationale.  

Les faits sont parfaitement connus et on pourrait s’en arrêter là. Mais, pour que le procédé de « défense » des intérêts américains, dont l’actuelle guerre en Ukraine soit encore plus claire, parlons également de l’avantdernière – seconde grande guerre du dollar qui est la guerre de Libye.    

La seconde grande guerre du dollar

Six années se sont écoulées depuis l’anéantissement de la menace irakienne – une nouvelle menace existentielle pour le dollar américain est apparu en la personne de celui qui a refusé de tirer la leçon du destin tragique de Saddam Hossein : Mouammar Kadafi.

En 2009, alors à la présidence de l’Union Africaine, Mouammar Kadafi propose aux États du continent africain une véritable révolution monétaire qui avait toutes les chances de réussir pour changer le destin du continent et qui été accueilli avec un grand enthousiasme : se soustraire de la domination du dollar américain en créant une union monétaire africaine dans laquelle les exportations du pétrole et autres ressources naturelles africaines soient payées principalement par le dinar-or – une nouvelle monnaie à créer et qui serait fondée sur les actifs financiers et les réserves d’or des fonds souverains du continent.

Suivant l’exemple des pays arabes de l’OPEP ayant leurs propres fonds souverains pétroliers, d’autres pays   africains producteurs de pétrole, commençant par les géants pétroliers et gaziers l’Angola et le Nigeria, ont lancé des processus de la création de leurs propres fonds nationaux constitués des revenus tirés des exportations pétrolières. En tout, 28 nations productrices de pétrole et de gaz africains étaient parties prenantes du projet.

Kadafi, pourtant, a commis une erreur stratégique de calcul qui a non seulement « enterré » le dinar-or, mais également lui a coûté la vie.

Il a sous-estimé le fait qu’il était totalement exclu que ce projet se réalise, d’une part, pour l’Etat américain et, d’autre part, pour « l’état profond » de Wall Street et de la City de Londres.

Car, non seulement il mettait en danger existentiel la monnaie américaine, mais, en plus, privait les banques new-yorkaises et de la City du brossage habituel de trillions de dollars provenant des exportations de matières premières du continent africain. Le Royaume-Uni était donc en parfaite symbiose avec les USA dans sa volonté de destruction du pouvoir-auteur de la menace.

Dès la prise de décision par des « alliés » sur la neutralisation de la nouvelle menace – ils ne se soucièrent guère du drôle de timing pour être une coïncidence aux yeux des observateurs : plus de 40 ans d’inaction face à Kadafi, arrivé au pouvoir en 1969, et, dès qu’il expose à l’Union Africaine le projet de cette révolution monétaire – une nouvelle guerre civile orchestrée par les USA se déclenche de suite.

En ayant déjà dans le passif l’invasion criminelle et la destruction de l’Irak basées sur de grossiers mensonges prémédités que l’état américain a proliféré à l’ONU en 2003 via Colin Powell sur les soi-disant armes de destruction massive détenues par Saddam Hussein, les Etats-Unis ne pouvaient plus se permettre de réutiliser la même technique et ont été obligés de diversifier la mise en place de l’invasion, afin de ne pas se mettre, une fois de plus, en position de criminels de guerre.

Soit, au moment quand ce nouveau « printemps arabe » est arrivé au point d’être écrasé par le pouvoir de l’état libyen – les américains, en restant dans l’ombre, utilisent les pays satellites et vassaux – la France, le Royaume-Uni et le Liban – pour déterrer de l’oubli une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies contre la Libye datée de 1973 – vieille de plus de 35 ans – pour attaquer et détruire le pays.

La réalisation été faite en violant même leur propre résolution nouvellement adoptée : au lieu de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye prévue par la résolution, ce sont les bombardements directs des objectifs militaires au sol qui ont eu lieu. Ces bombardements ont été totalement illicites et en totale violation du droit international, car ceux qui ont voté pour l’adaptation de la résolution l’ont fait étant rassurés par les auteurs que l’objectif de l’action n’est que l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne protégeant les civils et nullement la défaite de Kadhafi, ni la destruction de son armée.

C’est-à-dire que les USA, sous la couverture de ses pays-satellites, ont directement menti à l’ONU, une fois de plus, afin d’avoir une moindre base légale pour déclencher les hostilités et de faire par la suite ce qui était prévu d’avance : anéantir la nouvelle menace au dollar américain.

Que ce sont les USA et personne d’autre qui sont les réels auteurs de la destruction de la Libye en 2011 était un secret de polichinelle.

Et, à partir de la publication par Wikileaks de la correspondance du 2 avril 2011 entre l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton et son conseiller Sid Blumenthal sur le sujet, le « secret » est sorti de l’ombre : Clinton était l’élément-clé de la conspiration occidentale contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et, plus précisément, contre la nouvelle monnaie panafricaine – menace directe au dollar américain.

Blumenthal écrit à Clinton : « Selon les informations sensibles disponibles par cette source, le gouvernement de Kadhafi détient 143 tonnes d’or, et un montant similaire en argent… Cet or a été accumulé avant le courant de rébellion et était destiné à être utilisé pour établir une monnaie panafricaine basée sur le dinar-or libyen ».

Comme je l’ai mentionné auparavant, aucune guerre n’a jamais une seule raison pour être lancée. Dans le cas de la guerre contre Kadhafi cela a été de même : une des raisons-clés complémentaires était l’intérêt personnel de Hillary Rodham Clinton de jouer le rôle de « dame de fer » dans le milieu politique américain, en vue des futures élections présidentielles. Ceci était comme dire à son parti politique : « regardez : j’ai été capable d’écraser tout un pays. Ne doutez donc pas que je suis bien en capacité de mener le combat électoral ». En avril 2015 elle annonce sa candidature à la présidence et, en juillet 2016, elle est officiellement désignée comme candidate du Parti démocrate.

Dans la seconde grande guerre du dollar ce n’est pas que l’avenir de la Libye, mais l’avenir de tout le continent africain qui était mis sur l’hôtel du sacrifice pour le bien-être de l’économie américaine

Tous ceux qui essaient de mettre en danger le système monétaire américain – doivent disparaitre, s’ils ne sont pas de taille à résister.

Néanmoins, si c’est un pays puissant qui est en cause et que l’on n’est pas en mesure de l’écraser directement, comme l’Irak et la Libye, ce sont des attaques indirectes multimodales d’envergure qui sont élaborées et lancées, restant toujours dans l’ombre, faisant passer l’agressé pour l’agresseur, dans le but d’affaiblir l’adversaire au point qu’il abandonne ses projets de « destitution » du dollar et soit obligé de se concentrer sur la résolution de problèmes nouvellement apparus.

Après la fin de la guerre en Ukraine – la troisième grande guerre du dollar américain, c’est inévitablement la quatrième grande guerre du dollar – la guerre de Chine – qui aura lieu et dont on ignore encore quelle forme précise elle prendra.

PARTIE 3/5

La guerre en Ukraine : les véritables raisons.

Le second des trois piliers-porteurs sous-jacents de la guerre en Ukraine est l’affaiblissement de l’économie de l’Union Européenne par le biais de la détérioration maximale des relations entre la Russie et l’Union Européenne

Les coups d’état en Ukraine

La détérioration maximale et à long terme vise les relations entre la Russie et l’Europe, surtout avec l’Allemagne qui est le point de gravité de la puissance économique européenne, dans le but de l’affaiblissement du principal concurrent direct des américains sur les marchés mondiaux qui n’est personne d’autre que l’Union Européenne.

J’aimerais souligner de nullement affirmer que les zones visées par les « intérêts » américains ne présentent pas un manque de démocratie ou des libertés personnelles, en particulier celles du format occidental. Mon affirmation : la présence ou l’absence de ces nobles principes ne font guère partie des raisons des agressions américaines et ne sont que des prétextes affichés les justifiant. Il existe toute une série d’exemples plus que parlant de véritables dictatures, voir sanguinaires et porteuses de législations moyenâgeuses, qui ne sont nullement dérangées par l’occident collectif gravitant autour des USA, voir même soutenues d’une manière active pour une raison simple de leur soumission à la politique étrangère américaine.   

Après avoir organisé et réalisé des coups d’état sous la couverture de « révolutions de couleur » : en Yougoslavie en l’an 2000 et en Géorgie en 2003 – la révolution « orange » a été orchestrée par les USA en Ukraine, en 2004, afin d’y faire tomber le pouvoir de la droite modérée majoritairement pro-russe et d’y créer « l’anti-Russie », d’instaurer un nouveau pouvoir de l’extrême droite russophobe permettant d’y mener une politique répondant aux intérêts stratégiques américains.

Avec l’arrivée au pouvoir en Ukraine de Viktor Ianoukovytch, en 2010, et de sa politique globalement pro-russe, il était nécessaire de se débarrasser de ce dernier. En profitant des mouvements sociaux en 2014, les Etats-Unis organisent le coup d’état et remettent en place un pouvoir ultra-nationaliste foncièrement russophobe.

En parlant d’un coup d’état organisé par les USA il ne s’agit nullement d’une spéculation, mais d’un fait prouvé. Non seulement depuis le déclenchement de la guerre que nous vivons aujourd’hui plusieurs déclarations de hauts responsables américains dans ce sens ont eu lieu, mais, en revenant en 2014, nous y trouvons une preuve directe. La preuve qui est un enregistrement d’une conversation téléphonique interceptée et diffusée par les services des renseignements russes : conversation entre Victoria Nuland, sous-secrétaire d’Etat américaine pour l’Europe et l’Eurasie, et Geoffrey Ross Pyatt, l’ambassadeur américain en poste en Ukraine à l’époque. L’enregistrement dans lequel Nuland et Pyatt décident et distribuent les sièges au nouveau gouvernement ukrainien et qui accable directement les autorités américaines dans le coup d’état perpétré.

Les adversaires de la Russie auraient bien aimé mettre en doute l’authenticité de l’enregistrement, mais cela n’était guère possible, car Victoria Nuland a commis une très grave erreur : au lieu de nier en bloc la véracité de l’enregistrement dans lequel, entre autres, elle a insulté l’Union Européenne – elle a fait des excuses officielles pour les injures qu’elle a prononcé à l’encontre de l’UE et, de ce fait, a authentifié la réalité de cette conversation.

En outre, du côté non-gouvernemental, le très controversé George Soros a déclaré, fin mai 2014, dans une interview à CNN, que la filiale de sa fondation en Ukraine « avait joué un rôle important dans les événements qui ont lieu actuellement en Ukraine ».

Les coups d’état et l’instauration en Ukraine de « l’anti-Russie », réalisés par les Etats-Unis, ne pouvaient ne pas déclencher des contre-mesures stratégiques par la Russie. Les contre-mesures que l’on connait depuis 2014 et dont on arrive à l’apogée en février 2022.

Le sabotage du spectacle des accords de Minsk

Le respect des accords de Minsk qui aurait instauré une paix durable en Ukraine serait pour les États-Unis d’Amérique une véritable catastrophe géopolitique avec des effets économiques néfastes majeur qui en découleraient. Il était donc vital de les faire échouer.

De 2015 à 2022, ni Paris, ni Berlin n’ont réussi à faire pression sur Kiev dans le format de Normandie pour que l’Ukraine accorde l’autonomie et l’amnistie au Donbass, comme ils auraient pu le faire, pour une raison simple : en la personne du nouveau président de l’Ukraine, l’oligarque Petro Porochenko, venu au pouvoir par le coup d’état de 2014, ce sont les intérêts sous-jacents des Etats-Unis qui y ont été représentés. Les intérêts qui se sont bien mariés avec ceux des nouvelles élites ukrainiennes.

Il était clair que si les accords de Minsk devaient être respectés, les réseaux ultra-nationalistes et néo-nazis de l’Ukraine – le « bras armé » du coup d’état piloté par les Etats-Unis en personne de Victoria Nuland – devait être immédiatement démantelés. Au même instant, le chef de l’organisation paramilitaire ultra-nationaliste « Secteur droit », Dmytro Yarosh, a clairement déclaré qu’il rejetait l’accord qu’il considère être une violation de la constitution ukrainienne et qu’il comptait poursuivre le combat.

Cette position des forces en croissance exponentielle des ultra-nationalistes convenait parfaitement et aux Etats-Unis et au président Porochenko.

Il existe un enregistrement vidéo très récent, daté du 17 novembre 2022, sur lequel l’ancien président de l’Ukraine, Petro Porochenko parle (en anglais) des accords de Minsk qui ont eu lieu en 2015. Il y avoue directement :

« Je considère que le document des accords de Minsk était un document écrit avec talent. Il me fallait les accords de Minsk, afin d’avoir au moins 4 ans et demi pour former les forces armées ukrainiennes, construire l’économie ukrainienne et entrainer les militaires ukrainiens ensemble avec l’OTAN pour créer les meilleures forces armées de l’Europe de l’Est qui seraient formées avec les standards de l’OTAN ».

Порошенко о Минских соглашениях и Путине 17.11.2022г.

Selon cette déclaration de la personne-clé des accords de Minsk, les réels objectifs des pourparlers n’ont rien eu à avoir avec ceux affichés – recherche d’un modus vivendi – mais ont été uniquement de gagner le temps nécessaire à la préparation d’une grande guerre.

En ce qu’il concerne le récent interview sensationnelle accordée à Die Zeit par l’ex-chancelière allemande Angela Merkel – ceci n’est qu’un écho de la vérité annoncée par Porochenko. Et il serait un gage de myopie politique de dissocier les révélations de Merkel de ses propres « garanties » données au président Ianoukovitch en 2014 et qui ont été l’un des facteurs fondamentaux du succès du coup d’État en Ukraine.

Les accords de Minsk ont été, en réalité, qu’un spectacle, une mise en scène – et donc sabotés, de facto, avant même leur initiation.     

Le sabotage des Nord Stream 

Actuellement, les spéculations sur l’auteur des explosions sur les gazoducs russes Nord Stream dans la mer Baltique circulent. Sans même prendre en compte les déclarations non réfléchies des derniers mois émanant de divers responsables américains qui les incriminent grandement,

il faut remonter à des années auparavant, afin de constater que le sabotage de l’approvisionnement de l’Union Européenne par la Russie ne fait nullement partie des opérations hâtives « dans le feu de l’action » de la guerre en cours, mais entre bien dans les objectifs stratégiques calculés de la géopolitique américaine de long terme.

C’est déjà en 2014, que dans une interview télévisée Condoleezza Rice, la secrétaire d’état américaine de l’époque, a avoué l’importance stratégique de faire réorienter les approvisionnements en gaz et en pétrole de l’Europe vers l’Amérique du Nord en coupant les gazoducs russes : « … à long terme, on veut simplement changer la structure de la dépendance énergétique. Faire dépendre davantage de la plateforme énergétique nord-américaine, de la formidable abondance de pétrole et de gaz que nous trouvons en Amérique du Nord … ».

https://www.youtube.com/watch?v=7a0s_RWudjM

Avec l’explosion des gazoducs Nord Stream I et Nord Stream II l’objectif est, enfin, atteint.

Je laisse à votre jugement si c’est une coïncidence ou pas, le fait que cette déclaration de la responsable de la politique étrangère américaine a eu lieu l’année même du coup d’état en Ukraine organisé par les Etats-Unis – l’année de la prise du contrôle du pouvoir ukrainien par Washington D.C. – qui a mené vers la réorientation totale de la politique ukrainienne, dont on accuse aujourd’hui les conséquences. 

Il est clair que, d’une part, une telle destruction n’était pas envisageable en temps de paix, quand aucune communication et conditionnement de l’opinion des masses ne pouvait permettre le moindre doute sur l’unique auteur et bénéficiaire possible d’un tel événement sans précèdent ;

d’autre part, que la mise hors service des gazoducs russes change immédiatement la structure de la dépendance énergétique européenne et la fait réorienter directement vers la plateforme énergétique nord-américaine, vu la saturation au niveau de la demande auprès des producteurs du golfe Persique.

Le pouvoir corporatif américain accède, enfin, au grand marché énergétique européen et, en même temps, décide des prix de vente qui font réguler les coûts de revient dans les industries du concurrent du vieux continent.

Une balle dans le pied 

Les faits de la réalité économique sont têtus : l’un des fondements de la concurrentialité des entreprises européennes sur le marché mondial face à ses concurrents direct était, depuis des décennies, l’énergie à des prix bas livrée par la Russie et sécurisée par des contrats à long terme.

L’auto-privation, assumée par les responsables actuels des pays européens, de l’accès à cette énergie rend le sens de l’expression « se tirer une balle dans le pied » bien propre à la situation que les industries de l’UE subiront à court et moyen terme, voir à long terme, si la politique dans ce sens ne connait pas de changement radical de son vecteur.

Comme un des « effets secondaires » obtenus par les Etats-Unis sera la désindustrialisation partielle de l’UE qui va directement contribuer au nouveau rêve américain de la réindustrialisation du pays, en déclin depuis les années 1970, et dont la contribution sera apportée par des entreprises européennes énergivores qui ne seront plus en mesure de maintenir leurs activités au niveau habituel sur le continent européen et chercheront de nouveaux débouchés pour le développement sur le continent américain qui préservera les prix de l’accès à des énergies à des niveaux relativement modérés.   

En septembre 2022, les prix à la production industrielle en Allemagne ont bondi de 45,8 %, soit un record historique absolu depuis 1949, année du début des enquêtes statistiques par l’Office fédéral allemand de la statistique. Ce qu’il fallait démontrer.

Par ailleurs, le freinage constant entrepris dans les dernières années par les allemands au niveau de la quasi intégralité des accords dans le domaine de la coopération des industries de l’armement entre la France et l’Allemagne qui pourraient mener au développement significatif de l’industrie de défense européenne autonome, démontre sans nul doute possible la domination politique de l’Allemagne par les Etats-Unis. L’annonce faite par les allemands au déclenchement de la guerre en Ukraine d’une commande de niveau sans précèdent d’armements américains ne fait que reconfirmer la certitude.

Cette domination a mené vers plusieurs succès majeurs supplémentaires américains qui sont l’affaiblissement significatif du concurrent européen dans le domaine de l’armement ; l’élargissement du marché pour l’industrie américaine de l’armement et, surtout, la neutralisation du danger de la création d’un véritable bloc de défense européenne autonome.     

Néanmoins, malgré le succès considérable dans le processus de l’affaiblissement de l’économie européenne, le parti démocrate américain, qui est historiquement un pouvoir belliqueux, a commis une erreur stratégique de refuser de suivre les préconisations de Donald Trump, disant qu’il fallait redresser les relations, faire la paix avec l’adversaire traditionnel qui est la Russie, afin que cette dernière ne soit pas un soutien significatif – énergétique et alimentaire – vis-à-vis de l’ennemi majeur des USA qui est la Chine, quand la grande confrontation aura lieu.

PARTIE 4/5

La guerre en Ukraine : les véritables raisons.

La quatrième grande guerre du dollar

Le troisième pilier-porteur sous-jacent de la guerre en Ukraine est l’affaiblissement significatif de la position de la Russie dans le cadre du futur conflit face à la Chine, qui sera la quatrième grande guerre du dollar.

Objectif : l’affaiblissement de la Russie qui est le partenaire stratégique de la Chine tant dans le domaine économique, dont les deux pays ont une véritable complémentarité, tant dans le domaine politico-diplomatique et militaro-technologique. Et, malgré le maintien par la Chine du statut quo vis-à-vis de la guerre en Ukraine, à la suite de menaces directes de graves sanctions émanant de l’occident collectif dirigé par les USA, ce dernier fait un constat amer : l’alliance sino-russe n’a nullement été ébranlée.

De même que pour la guerre en Ukraine et les guerres précédemment mentionnées, il est important de faire le constat des faits qui indiquent que, d’une part, la guerre des Etats-Unis face à la Chine est inévitable et que, d’autre part, les véritables raisons de la future guerre sont, une fois de plus, et en grande partie dans la volonté de la RPC à se soustraire du système des pétrodollars, ce qui est un véritable casus belli « classique » du point de vue du pouvoir américain.

Plusieurs faits majeurs mettent les américains dans la nécessité d’agir d’une manière ferme, dont je peux en citer les principaux :

En 2012, la Chine commence à acheter le pétrole brut à l’Iran, en payant en yuan. À l’Iran qui déjà, depuis 2016, fait libeller ses contrats pétroliers en euro, en rejetant le dollar américain.

En 2015, la Chine lance les futures – contrats à terme sur le pétrole auprès de Shanghai Futures Exchange, qui ont pour objectif principal la réalisation des transactions via des swaps en yuan entre la Russie et la Chine et entre l’Iran et la Chine – ce qui est un nouvel élément stratégique de la géopolitique chinoise.

En 2017, la Chine avec ses importations de 8,4 millions de barils du pétrole brut par jour, devient le premier importateur mondial de pétrole brut et, parallèlement, signe un accord avec la Banque centrale de Russie, visant à acheter le pétrole russe avec la monnaie chinoise.

En 2022, comme on l’a vu précédemment, la RPC entre en accord avec l’Arabie Saoudite pour les achats du pétrole en yuan.

Et ces processus, rappelons-nous, se déroulent parallèlement à la séparation lente, mais progressive des bons du Trésor américain, dont la masse détenue par la Chine a été diminuée de ¼ dans les 7 dernières années.  

L’analyse des initiatives entreprises par l’Empire du Milieu dans leur politique économique étrangère de la dernière décennie démontre nettement le danger en croissance exponentielle vis-à-vis de la viabilité du modèle contemporain de l’économie américaine. Seules les mesures radicales à entreprendre par le pouvoir outre-Atlantique face à l’adversaire chinois peuvent enrayer ou, au moins, essayer d’enrayer, le processus de la fragilisation des fondations de l’économie mondiale construites par l’Amérique depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Dans cette logique, l’attaque militaire de Taïwan par la Chine est une nécessité absolue pour les États-Unis d’Amérique. Tout sera donc fait pour que cela arrive.

Néanmoins, restons réalistes : l’état américain est conscient qu’à court terme, dans les années à venir, la Chine ne représente pas de grand danger pour leur économie car,

d’une part, l’internationalisation de la monnaie chinoise est très lente : son poids dans les paiements mondiaux est inférieur à 4%, ce qui est négligeable, en vue du poids du PIB chinois. De même pour la part du yuan dans les réserves officielles mondiales qui reste très faible, inférieure à 3%, avec une progression non significative. 

D’autre part, vu les quantités gigantesques des bons de Trésor américain accumulées par la banque centrale de Chine, il lui faudra un temps considérable pour s’en débarrasser.

Sans parler qu’à court et moyen terme les marchés ne présentent aucun produit de substitution crédible aux bons du Trésor américain quant à la liquidité.

Un danger existentiel

Ceci étant, les américains sont parfaitement conscients qu’à long terme, les processus en marche représentent bien un danger existentiel et, vu l’expérience des dernières décennies, il est inconcevable que les Etats-Unis n’entreprennent pas une frappe ou des frappes préventives stratégiques contre les auteurs de la nouvelle menace. 

Le travail de longue haleine réalisé par les américains en Ukraine, afin d’y instaurer le régime politique ultra-nationaliste russophobe et d’y développer l’intégralité des éléments nécessaires à la mise de la Russie en situation de l’impossibilité de ne pas entrer en guerre, est le même travail de provocation que les USA sont en train de réaliser en Asie du sud-est vis-à-vis de Taïwan, en sabotant les espoirs d’une réunification pacifique dans le cadre de la politique de Pékin d’une seule Chine, afin que les chinois l’attaque militairement – ce qui sera en soi la réalisation d’une frappe stratégique américaine.

Le scénario est globalement similaire à celui du sabotage des accords de Minsk-II, ce qui a été l’élément clé du déclenchement de « l’agression » russe.

Avec Taïwan comme l’outil, la provocation d’une « agression injustifiée » des chinois aurait pour l’objectif primaire le déclenchement des sanctions massives de l’occident collectif qui devront faire écrouler l’économie du principal concurrent américain. Ceci est de même avec l’Ukraine comme l’outil qui a déjà fait ébranler l’économie de son second grand concurrent – l’Union Européenne – par la privation de son industrie de l’alimentation en énergie russe.

L’un des éléments clés des sanctions prévues ne sera, certainement pas, une « contre-attaque » synchronisée de la coalition transatlantique, vu une réticence croissante de la vielle Europe trop éprouvée par le conflit ukrainien et trop dépendante des échanges économiques sino-européens, mais, fort probablement, le blocus énergétique de la Chine mené directement par les américains en bloquant le détroit de Malacca, dont la Chine dépend à 2/3 au niveau de ses importation de pétrole et de GNL.

Avec la guerre en Ukraine, les sanctions collectives occidentales contre la Russie ont dû jouer un rôle clé pour faire effondrer l’économie russe, afin qu’au moment du conflit futur face à la Chine elle ne pourra pas se permettre le soutien significatif de son partenaire stratégique chinois : fournir à la Chine l’énergie par la voie terrestre sous la menace de nouvelles sanctions que le pays, dont l’économie est sensée être mise à genoux, ne serait pas en mesure de supporter davantage.

Le plan primaire qui a dû fonctionner contre la Russie en quelques mois a totalement échoué à cause des éléments que les premiers mois de la guerre en Ukraine ont démontrés. L’action américaine a été donc fondamentalement revue et se base, dorénavant, sur la stratégie de l’usure à long terme.

La guerre des Etats-Unis contre la Chine, est-elle pour demain ?

Ayant aujourd’hui la guerre contre la « base arrière » énergétique, militaire et alimentaire de la Chine qui est la Russie, les importantes hostilités contre la Chine devraient être déclenchées à court ou moyen terme, avant que les Russes ne soient rétablis de l’affaiblissement prévu causé par le conflit ukrainien.   

Mais, sans même la prise en compte de l’élément imprévu de la persistance de la résistance de l’économie russe au choc des sanctions, malgré la rhétorique belliqueuse de Washington sur la concentration des efforts pour mener les hostilités contre la Russie et la Chine simultanément, l’analyse de la planification de la défense américaine démontre qu’elle ne le permet, tout simplement pas, pour des raisons structurelles.

En 2015, la Pentagone a revu sa doctrine sur la capacité à mener deux grandes guerres simultanément, qui a dominé durant la guerre froide et jusqu’à l’année en question, au bénéfice de la concentration des moyens, afin d’assurer sa victoire dans un seul conflit majeur.

Par ailleurs, depuis le début de la guerre en Ukraine, les Etats-Unis ont déjà investi plus de 20 milliards de dollars pour la faire perdurer et ont envoyé vers l’Europe un supplément de 20.000 soldats, en plus du contingent déjà présent sur le vieux continent.

De l’autre côté, en ce qui concerne le soutien de Taiwan face à la Chine, les sénateurs américains sont seulement en train de discuter les aides à hauteur de 10 milliards de dollars pour les 5 années à venir. C’est-à-dire des aides 2 fois inférieures à celles que l’Ukraine a perçu en 8 mois de guerre. 

Il est donc très hautement improbable que le déclenchement du conflit armé en Asie du Pacifique, du côté américain, ait lieu avant la cessation complète de la guerre en Ukraine. Sauf si c’est la Chine qui prend des initiatives, étant consciente de l’affaiblissement militaire ponctuel de son rival.

En attendant, vu la synergie sino-russe qui se reflète dans la formule chinoise « le partenariat avec la Russie n’a aucune limite », la grande volonté de « neutraliser » la Russie avant la guerre de Chine fait partie intégrante de la nouvelle doctrine qui domine les forces armées américaines depuis sept ans.

PARTIE 5/5

La guerre en Ukraine : les véritables raisons.

Seule la politique étrangère américaine très agressive appuyée par la domination militaire et monétaire mondiale permettent aux États-Unis d’Amérique d’occuper aujourd’hui les positions qui sont les siennes. 

Tout autre état ayant perpétré ne serait-ce qu’une partie infime des exactions énumérées, non exhaustive, sur ces pages – serait classé par la « communauté internationale » réunie autour des USA en tant qu’un état criminel, un paria, et serait soumis à des embargos « légitimes » bien plus graves que ceux de la Corée du Nord, de l’Iran et de Cuba réunis.

L’Ukraine en tant qu’outil périssable

Une des raisons principales pourquoi le cours des événements n’a pas été orienté au déclenchement des hostilités russo-ukrainiennes des années auparavant, encore sous la présidence de Barak Obama, dans la période de 2014-2017, réside dans la ligne conductrice de la Maison Blanche de cette époque qui était basée sur le postulat : la domination de l’Ukraine face à la Russie n’est pas un élément existentiel pour les USA.

Depuis Obama, la politique américaine a connu des mutations, mais, malgré les diverses déclarations, sa ligne conductrice vis-à-vis de l’Ukraine n’a nullement changé. 

L’Ukraine n’est utilisé qu’en tant qu’outil périssable de l’affaiblissement de la puissance russe, comme un pays-mercenaire de l’Otan, au moins pour la période de la confrontation future avec la Chine et, parallèlement, de la réduction au minimum des relations économiques entre la Russie et l’Europe.

Au moment venu quand le pouvoir américain considérera que le « retour sur investissement » dans la guerre en Ukraine est suffisant ou bien quand il fera le constat que la probabilité à attendre le seuil de satisfaction est trop faible – le régime de Kiev sera abandonné par les américains. Abandonné de la même manière qu’est le régime afghan de Ghani a été abandonné et les kurdes en Irak et en Syrie ont été abandonnés après avoir accomplis, partiellement, les missions qui leurs ont été attribuées par l’Amérique, contre la promesse de la création d’un état kurde. La promesse qui n’engageait que ceux qui l’écoutaient.

De ce fait, et vu que malgré la pression des sanctions occidentales sans précèdent la Russie dispose toujours de finances publiques saines, dette négligeable, balance commerciale excédentaire et aucun déficit budgétaire – le conflit en Ukraine ne peut ne pas être importé par les russes, dans une forme ou une autre.

De plus que, élément fondamental : pour la Fédération de Russie ceci est un élément existentiel ; pour les Etats-Unis d’Amérique, comme déjà mentionné, il ne l’est pas.

Post-scriptum

Les actions des Etats-Unis des dernières décennies, et celles qui auront, inévitablement, lieu dans les décennies à venir, sont l’expression du capitalisme dans son état pur et donc nécessairement malsain, car pour effet la provocation de dangereux mouvements tectoniques, d’un grave dérèglement, voire de la mise en péril de l’économie du marché mondial qui a pour objectif majeur la recherche de l’équilibre ; le capitalisme étant très éloigné des postulats libéraux d’Adam Smith et de ses idées quelque peu naïves sur la régulation du système capitaliste par le marché.

Les gouvernements américains successifs, étant le bras armé de « l’état profond », du pouvoir corporatif, donnent non seulement raison à Karl Marx, l’ennemi tant détesté par ces derniers, mais également et entièrement à Fernand Braudel pour qui le capitalisme est la recherche de l’affranchissement des contraintes de la concurrence, la limitation de la transparence et l’établissement des monopoles qui ne peuvent être atteints qu’avec la complicité directe de l’Etat.

N’étant pas un partisan des théories socialistes, encore moins communistes, en constatant le modèle économique américain d’aujourd’hui il m’est difficile, néanmoins, de ne pas leur accorder le bienfondé de leur approche du capitalisme.     

La guerre en Ukraine n’est que la démonstration d’une étape intermédiaire de la lutte des Etats-Unis d’Amérique pour sa survie dans son état actuel qui est inconcevable sans la sauvegarde et l’élargissement des monopoles, de la domination unipolaire à l’échelle mondiale.

A ce stade de la confrontation on peut faire plusieurs constats majeurs.

La détérioration maximale des relations entre la Russie et l’Union Européenne et, de ce fait, l’affaiblissement économique significatif de son concurrent direct qui est cette dernière, sont une grande réussite des Etats-Unis.

Pourtant, la stratégie américaine a été totalement ébranlée par deux imprévus fondamentaux interdépendants qui sont en train de changer la face du monde d’une manière irréversible :

Premièrement, la Fédération de Russie s’est montrée, d’une manière inattendue, incomparablement plus résistante qu’il était prévu à la pression économique de l’occident collectif et n’a nullement connu une très grave récession économique planifiée et même hâtivement annoncée par les responsables de ce dernier.

De ce fait, la Russie n’a pas été neutralisée dans le cadre du futur conflit des USA face à la Chine – ce qui est une défaite majeure qui a mené vers le deuxièmeimprévu cardinal :

les Etats-Unis d’Amérique se sont retrouvés dans l’incapacité de fédérer autour d’eux le monde non occidental dans son projet anti russe et ceci malgré la réalisation de pression sans précèdent.

Les événements depuis le 24 février 2022 ont produit un effet opposé : l’accélération de la décomposition du modèle du monde unipolaire de l’histoire contemporaine par la réussite de la Russie à faire face à l’occident collectif, ainsi que la génération des grandes différenciations et prises de positions, ouvertes ou dissimulées, des acteurs majeurs non occidentaux de l’économie mondiale, hormis le Japon et la Corée du Sud qui sont les satellites traditionnels de la politique américaine. Les différenciations et les positions qui sont la consolidation des fondations d’un nouveau monde multipolaire.     

Ceci est la seconde défaite majeure qui, en ce qui la concerne, est une menace existentielle pour les Etats-Unis, car, à long terme, met en danger imminant le maintien de la domination mondiale du système monétaire américain.

L’irréversibilité du processus rend inutile une éventuelle remise à jour de la stratégie américaine vis-à-vis de l’Ukraine qui pourrait se traduire par un renforcement très significatif de l’aide militaire, de plus qu’une telle action augmentera proportionnellement les risques de frappes nucléaires sur le sol américain.

Le futur proche nous montrera quelle sera la riposte de Washington.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°246 – du 10 ET 11/08/2024

🔴 AFFECTATION DES TROIS MAGISTRATS DE L’AFFAIRE SWEET BEAUTÉ : LA TRIADE EXILÉE À TAMBACOUNDA
🔴 LE POOL JUDICIAIRE FINANCIER INSUFFLÉE D’UNE ÂME : BIENTÔT LA TRAQUE DES « OPPOSANTS MILLIARDAIRES » ?

🔴 NAVÉTANES – HEURE DE DÉMARRAGE DES MATCHS : MENACE DE SUSPENSION DE LA COMPÉTITION À RUFISQUE
🔴 APRÈS GÉNÉRATION FOOT : SALIOU FAYE OUVRE UNE NOUVELLE PAGE AU FC SERAING

Nomination de Sabassy Faye à la présidence du tribunal de grande instance de Fatick

Le paysage judiciaire sénégalais vient de connaître un remaniement majeur avec la nomination de M. Sabassy Faye, ancien Président du Tribunal de Ziguinchor, à la tête du Tribunal de Grande Instance de Fatick. Cette décision a été prise le vendredi 9 août 2024 par le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à l’issue des délibérations du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) tenues au palais de la République.

La nomination de Sabassy Faye intervient dans un contexte particulier. En octobre 2023, alors que le Sénégal traversait une période marquée par des manifestations politiques intenses, M. Faye s’était illustré par une décision juridiquement courageuse. En tant que Président du Tribunal de Ziguinchor, il avait annulé la radiation de l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, des listes électorales. Cette décision, considérée par beaucoup comme un acte héroïque, avait permis à Ousmane Sonko de poursuivre sa carrière politique, malgré les turbulences.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature, qui joue un rôle clé dans la nomination des juges et la gestion des carrières au sein de la magistrature sénégalaise, a donc choisi de confier à Sabassy Faye un poste de plus grande envergure. Le Tribunal de Grande Instance de Fatick, qu’il présidera désormais, est une institution cruciale pour l’administration de la justice dans la région de Fatick, une des régions historiques du Sénégal.

Cette promotion est perçue par certains observateurs comme une reconnaissance de la rigueur et de l’intégrité dont a fait preuve Sabassy Faye tout au long de sa carrière. Sa gestion du Tribunal de Ziguinchor, marquée par une application stricte de la loi, a renforcé sa réputation au sein du corps judiciaire.

En prenant la tête du Tribunal de Grande Instance de Fatick, Sabassy Faye hérite d’une juridiction avec ses propres défis, mais aussi d’une opportunité de continuer à montrer son dévouement à la justice. Il sera attendu qu’il applique avec la même fermeté et indépendance les lois du pays, tout en répondant aux attentes des populations locales en matière de justice.

Cette nomination est également un signal fort de la part du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, qui semble vouloir placer des magistrats de confiance à des postes clés, à un moment où le Sénégal doit faire face à des défis sociopolitiques majeurs.

Les prochains mois seront cruciaux pour observer l’impact de cette décision sur la scène judiciaire nationale, ainsi que sur la carrière de Sabassy Faye, qui semble désormais avoir un rôle central dans l’avenir de la justice au Sénégal.

Convocation des députés de la 14e législature pour une session extraordinaire : examen du règlement intérieur

Ce mardi 13 août 2024 à 09 h 30, les députés de la 14e législature sont convoqués pour l’ouverture de la première session extraordinaire de l’année 2024 de l’Assemblée nationale. Cette session, d’une importance capitale pour la bonne marche de l’institution parlementaire, sera dédiée à l’examen d’une proposition de modification du Règlement intérieur de l’Assemblée.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des préparatifs pour la déclaration de politique générale du Premier ministre. La révision du Règlement intérieur est perçue comme une étape nécessaire pour garantir un déroulement optimal de cette déclaration, un moment clé pour la gouvernance du pays.

La session de ce mardi marquera ainsi le début d’une série de discussions et de débats autour des ajustements à apporter aux procédures internes de l’Assemblée nationale. Ces modifications pourraient avoir des implications significatives sur la manière dont les futures sessions parlementaires se dérouleront, notamment en ce qui concerne l’interaction entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.

La convocation des députés à cette session extraordinaire souligne l’urgence et l’importance des réformes envisagées. Le Premier ministre, en préparation de sa déclaration de politique générale, semble vouloir s’assurer que les règles encadrant ce type d’exercice soient parfaitement adaptées aux exigences du moment.

Les yeux seront donc rivés sur les débats de cette session extraordinaire, où les élus auront la responsabilité de statuer sur des modifications qui pourraient façonner les contours de l’action parlementaire pour les mois à venir.

Conseil Supérieur de la Magistrature : Bassirou Diomaye Faye réorganise profondément l’instance

Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) a connu un bouleversement significatif avec la récente réorganisation orchestrée par Bassirou Diomaye Faye. Cette refonte vise à renouveler et dynamiser l’instance, en apportant des changements importants dans sa composition et ses structures internes.

Jean Louis Paul Toupane nommé Procureur général près de la Cour suprême

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a effectué des nominations ce vendredi 9 août 2024, à la suite des travaux du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) qui se sont tenus au Palais de la République. Ainsi, Monsieur Jean Louis Paul Toupane, actuellement Président de Chambre à la Cour suprême, a été nommé Procureur général près de cette même Cour.

Nomination de Oumar Maham Diallo : Nouveau Président de Chambre à la Cour d’Appel de Tambacounda

Monsieur Oumar Maham Diallo, ancien Doyen des Juges d’Instruction au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, a été nommé Président de Chambre à la Cour d’Appel de Tambacounda.

Monsieur Ousmane Racine Thione nommé président du Tribunal de Grande Instance de Mbour

Monsieur Ousmane Racine Thione, précédemment Président du Tribunal d’Instance Hors Classe de Dakar, vient d’être nommé Président du Tribunal de Grande Instance de Mbour. Cette nomination marque une étape importante dans la carrière de ce magistrat chevronné, connu pour sa rigueur et son intégrité dans le rendu des décisions judiciaires.

La carrière de Monsieur Thione est jalonnée de décisions marquantes, dont l’une des plus notables reste celle du 14 décembre 2023, lorsqu’il a pris la décision courageuse de réintégrer Ousmane Sonko sur les listes électorales. Cette décision, saluée par certains et critiquée par d’autres, avait fait grand bruit sur la scène politique sénégalaise. Elle a également consolidé la réputation de Monsieur Thione comme un magistrat indépendant, prêt à faire prévaloir le droit au-delà des pressions et des enjeux politiques.

En tant que Président du Tribunal de Grande Instance de Mbour, Monsieur Thione aura la lourde tâche de superviser les affaires judiciaires d’une région en plein développement, où les enjeux économiques et sociaux sont de plus en plus complexes. Sa nomination à ce poste est perçue comme une reconnaissance de ses compétences juridiques et de sa capacité à gérer des dossiers délicats avec discernement.

Les attentes sont grandes pour ce nouveau mandat. Observateurs et acteurs de la justice suivront de près ses actions et décisions, alors que le tribunal de Mbour s’apprête à jouer un rôle de plus en plus central dans l’appareil judiciaire du Sénégal.

La nomination de Monsieur Thione témoigne une fois de plus de l’importance du rôle des magistrats dans le maintien de l’État de droit et de la justice, dans un contexte où les institutions judiciaires sont souvent au cœur des débats publics.

Changement au parquet : Abdou Karim Diop remplacé par Ibrahima Ndoye comme Procureur de la République

Le paysage judiciaire sénégalais connaît un nouveau bouleversement avec la nomination d’Ibrahima Ndoye en tant que Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar. Cette décision a été officialisée ce vendredi, à l’issue des travaux du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) qui se sont tenus au palais de la République.

Ibrahima Ndoye, jusqu’alors Avocat général près la Cour d’Appel de Dakar, succède ainsi à Abdou Karim Diop. Ce dernier quitte ses fonctions après une période marquée par des décisions judiciaires importantes et souvent médiatisées. La nomination de Monsieur Ndoye à ce poste stratégique intervient dans un contexte où la justice est au centre des préoccupations nationales, avec de nombreux dossiers sensibles en cours d’examen.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature, présidé par le Chef de l’État, a ainsi choisi de renouveler la tête du Parquet de Dakar en plaçant sa confiance en Ibrahima Ndoye, un magistrat réputé pour sa rigueur et son expérience. Cette nomination marque un tournant important pour la justice sénégalaise, avec des attentes élevées concernant la gestion des affaires judiciaires sous sa direction.

Le document officiel annonçant ce changement a été transmis à Dakaractu, confirmant les informations qui circulaient depuis quelques jours dans les milieux judiciaires. La passation de service entre Abdou Karim Diop et Ibrahima Ndoye devrait avoir lieu dans les prochains jours, avec une attention particulière des médias et des acteurs du secteur judiciaire.

Avec cette nouvelle nomination, l’appareil judiciaire sénégalais s’apprête à entrer dans une nouvelle phase, où la continuité et le renforcement de l’État de droit seront, sans nul doute, au cœur des priorités du nouveau Procureur de la République.

Redressement fiscal en cours : La DGID saisit 1,406 milliard de francs CFA sur les comptes de Woodside

La compagnie australienne Woodside, en charge de l’exploitation du champ pétrolier Sangomar, se trouve actuellement sous la menace d’un redressement fiscal d’un montant colossal de 41,467 milliards de francs CFA, réclamé par la Direction générale des impôts et domaines (DGID) du Sénégal. Ce contentieux a conduit Woodside à saisir le tribunal de grande instance de Dakar, espérant une décision favorable le 12 août prochain.

Cependant, la DGID n’a pas attendu la décision de justice pour agir. Selon des informations rapportées par le journal Libération, le fisc sénégalais a pris l’initiative de procéder à des saisies directes sur les comptes de Woodside. Par un Avis à tiers détenteur (Atd) portant le numéro 0005583/Mfb/Dgid/Dge/Dr/Br, émis par le chef de la Division du recouvrement de la DGID, des montants de plus de 962 millions et près de 444 millions de francs CFA ont été prélevés des comptes de Woodside domiciliés à la Citibank. Au total, ce sont ainsi 1,406 milliard de francs CFA qui ont été récupérés par les autorités fiscales.

Cette action de la DGID intervient dans un contexte où le Sénégal s’efforce de renforcer la gestion et le contrôle des recettes fiscales issues de ses ressources naturelles, particulièrement dans le secteur pétrolier et gazier en pleine expansion. Pour Woodside, cette saisie représente un coup dur, alors que la société cherchait à contester les montants réclamés devant la justice.

L’issue de ce bras de fer juridique et fiscal reste incertaine, d’autant que la décision du tribunal de Dakar, attendue le 12 août, pourrait déterminer l’avenir des relations entre l’État sénégalais et les compagnies étrangères impliquées dans l’exploitation de ses ressources naturelles.

Ce dossier est suivi de près par les acteurs du secteur, tant pour ses implications financières que pour les répercussions sur le climat des affaires au Sénégal.

Hommage Émouvant à Mahammed Boun Abdallah Dionne : Un documentaire pour immortaliser un parcours exceptionnel

le Musée des civilisations noires a vibré au rythme de l’hommage rendu à l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, décédé le 5 avril 2024 en France. Un événement marquant a eu lieu avec la diffusion du film documentaire intitulé « Mahammed Boun Abdallah Dionne ou le parcours d’un loyal serviteur ».

Ce projet, initié par l’écrivain Amadou Diop, se veut un devoir moral pour mettre en lumière le profil et le patriotisme de cet éminent homme d’État. À travers ce film, Diop a voulu dévoiler les diverses facettes de Dionne, notamment ses liens politiques, professionnels, familiaux, religieux et interpersonnels. Le documentaire présente une série de témoignages poignants de personnalités politiques, de religieux, de membres de sa famille et de proches collaborateurs, tous unanimes sur la grandeur et le sens des responsabilités de Dionne.

Présent lors du visionnage, Boubacar Camara, candidat à la présidentielle de mars 2024, a exprimé son admiration pour l’ancien Premier ministre : « Mahammed Boun Abdallah Dionne est un homme extraordinaire. Lorsque j’ai publié un texte à l’occasion de son décès, je l’avais intitulé « Un homme courtois et cultivé s’en est allé après un dernier combat ». Cela se résume en trois mots : la courtoisie, la culture et le combat pour le Sénégal. Ce film vient à son heure. Il faut que ces personnes exceptionnelles qui ont servi le pays puissent être montrées en exemple. »

Ce documentaire ne se contente pas de rendre hommage ; il immortalise l’héritage d’un homme dont la loyauté, le patriotisme et le dévouement pour le Sénégal resteront gravés dans l’histoire. Par cette œuvre, Amadou Diop espère non seulement honorer la mémoire de Mahammed Boun Abdallah Dionne, mais aussi inspirer les jeunes générations en leur montrant ce que signifie servir son pays avec intégrité et dévouement.

Alioune Tine appelle les nouvelles autorités à un dialogue avec les médias pour renforcer la démocratie

Dans un contexte politique et médiatique en pleine mutation, Alioune Tine, fondateur de l’Afrikajom Center, a souligné l’importance pour les nouvelles autorités sénégalaises de nouer un dialogue constructif avec les acteurs des médias. Dans une publication sur le réseau social X ce vendredi 9 août, Tine a mis en exergue l’urgence d’une collaboration intelligente entre le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, son Premier ministre Ousmane Sonko, et les professionnels des médias.

Alioune Tine insiste sur la nécessité d’un « examen clinique sans complaisance » des dysfonctionnements qui affectent actuellement les médias sénégalais. Selon lui, cette évaluation doit être menée en parfaite concertation avec tous les acteurs concernés, dans le but de « réinventer ensemble une presse novatrice, professionnelle, respectueuse des règles d’éthique, de déontologie, de bonne gouvernance et de reddition des comptes ».

Cette initiative, selon Tine, serait cruciale pour soutenir une presse sénégalaise qui demeure un « pilier essentiel de la démocratie ». Il a également souligné l’importance de promouvoir un espace public de qualité, qui ne pourrait se concrétiser que par la responsabilisation de tous les acteurs impliqués.

En outre, Alioune Tine a insisté sur la nécessité de clarifier les responsabilités en matière de fiscalité et de financement de la presse, des aspects qu’il juge incontournables pour l’avenir du paysage médiatique sénégalais.

Ce plaidoyer de Tine pour une presse plus robuste et mieux encadrée reflète sa vision d’un Sénégal où la transparence et la bonne gouvernance sont au cœur du développement démocratique. Les défis relevés sont nombreux, mais avec un dialogue ouvert et des actions concrètes, il reste optimiste quant à la possibilité d’un changement positif pour l’ensemble du secteur.

Scandale financier à l’Aéroport Blaise Diagne : 700 milliards de F CFA « volatilisés »

Un vent de scandale souffle sur l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD). Selon les révélations fracassantes de Djibril Sakho, secrétaire général du Syndicat des personnels des Aéroports du Sénégal (SPAS), près de 700 milliards de F CFA destinés à la réalisation de 12 projets ont mystérieusement disparu, plongeant l’aéroport dans une crise de gestion financière sans précédent.

Dans une interview accordée au journal Source A, Djibril Sakho lève le voile sur ce qu’il qualifie de « bamboula » autour des financements alloués à l’AIBD. Initialement prévus pour faire de l’aéroport un hub aérien de premier plan, les projets incluaient la mise en place d’un système de maintenance pour les avions, la construction d’une « Aéroville » avec hôtels, immeubles et même un stade de football. Ces investissements devaient non seulement moderniser les infrastructures de l’aéroport mais aussi stimuler l’économie locale en attirant des recettes supplémentaires.

Cependant, deux ans après l’annonce de ces projets ambitieux, rien n’a été réalisé. « Nous avons noté une certaine bamboula autour des financements obtenus. Des gens ont été recrutés à tour de bras et aucun des projets n’a été réalisé », dénonce Sakho.

Un autre exemple de mauvaise gestion concerne le siège de l’Aviation civile et de la météorologie (ANACIM), dont la construction devait s’élever à 7 milliards de F CFA. Un milliard de F CFA avait été débloqué pour permettre à l’entreprise adjudicataire de commencer les travaux. Pourtant, deux ans plus tard, aucune brique n’a été posée sur le site.

Avec l’arrivée du nouveau directeur général, Cheikh Bamba Dièye, l’entreprise en question a tenté de reprendre les travaux, mais ce dernier s’y est opposé, dénonçant l’inaction et le détournement présumé des fonds initiaux.

Les révélations de Djibril Sakho mettent également en lumière la gestion désastreuse des deux derniers directeurs généraux de l’AIBD, Doudou Ka et Abdoulaye Dièye. Ces derniers sont accusés d’avoir laissé un passif de 296 milliards de F CFA à rembourser, fruit d’une gestion financière hasardeuse.

Aujourd’hui, l’aéroport se retrouve au cœur d’un audit approfondi pour faire la lumière sur l’utilisation de ces fonds. Selon Sakho, les anciens responsables impliqués tentent désespérément de se racheter auprès des nouvelles autorités, mais le mal est déjà fait. Le scandale financier qui entoure l’AIBD pourrait bien laisser des traces indélébiles dans le paysage économique et politique du Sénégal.

Les yeux sont désormais tournés vers les nouvelles autorités pour voir comment elles parviendront à redresser la situation et à restaurer la confiance dans la gestion de l’une des principales infrastructures du pays.

Réforme judiciaire au Sénégal : Bassirou Diomaye Faye préside son premier Conseil supérieur de la magistrature

La première réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye se tient ce vendredi au palais de la République. Quatre mois après son entrée en fonction, le chef de l’État s’apprête à apporter des changements profonds au sein du système judiciaire du Sénégal. Selon des sources bien informées, l’ensemble des juridictions du pays pourrait connaître des modifications significatives.

Le journal L’Observateur indique que cette réunion, longtemps attendue et maintes fois repoussée, est marquée par une volonté claire des nouvelles autorités de réformer le paysage judiciaire. Le retard de la séance serait dû à des ajustements visant à placer des magistrats spécifiques à des postes clés, une stratégie qui témoigne du désir de l’Exécutif de renforcer la justice sénégalaise.

D’après le quotidien, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, aurait joué un rôle déterminant dans ce processus, en écartant certains magistrats initialement proposés. Cette intervention, qui a été bien accueillie par la nouvelle administration, aurait retardé la tenue du CSM mais devrait aboutir à une configuration plus en phase avec les ambitions de réforme du président Faye.

Parmi les changements attendus, plusieurs magistrats devraient être mutés, des postes vacants pourvus, et le parquet financier enfin renforcé pour mieux lutter contre les infractions économiques et financières. Selon L’Observateur, Ibrahima Ndoye, ancien premier substitut du procureur de la République et Procureur de Saint-Louis, est pressenti pour diriger le parquet du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, en remplacement de Abdou Karim Diop.

Ce « chamboulement général » annonce une nouvelle ère pour le système judiciaire sénégalais, sous l’égide du président Bassirou Diomaye Faye, qui semble déterminé à imprimer sa marque sur les institutions du pays. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour la mise en place de ces réformes et leur impact sur la justice sénégalaise.

Expropriations à Dakar : Le gouvernement protégera le domaine public maritime

La capitale sénégalaise est sur le point de connaître une transformation majeure qui pourrait bouleverser de nombreux propriétaires fonciers. Le secrétaire d’État en charge de l’Urbanisme et du Logement, Momar Talla Ndoa, a récemment annoncé une mesure radicale qui suscite déjà de vives réactions.

Lors de son intervention sur l’émission Yoon Wi diffusée sur la Radio Futurs Médias (RFM), Ndoa a déclaré que toutes les parcelles à usage d’habitation situées entre la Voie de Dégagement Nord 3 (VDN 3) et la plage seraient expropriées par le gouvernement. Cette décision, qui concerne une zone cruciale et très prisée de la ville, est motivée par la volonté de protéger le domaine public maritime.

Selon Momar Talla Ndoa, le gouvernement justifie cette initiative par la nécessité de préserver le domaine public maritime, un espace essentiel pour l’écosystème et pour l’intérêt général. « Il est impératif de protéger nos côtes, non seulement pour préserver notre patrimoine naturel, mais aussi pour éviter les conséquences désastreuses que pourrait avoir une urbanisation non contrôlée sur les populations riveraines », a-t-il affirmé.

Les zones côtières de Dakar, qui abritent de nombreuses résidences luxueuses et des établissements commerciaux, ont longtemps été au centre de polémiques en raison de la construction anarchique et des menaces environnementales qu’elles posent. Cette décision gouvernementale marque un tournant dans la gestion de ces espaces, plaçant l’environnement et l’intérêt collectif au-dessus des intérêts privés.

L’annonce de cette expropriation massive risque de soulever une vague de contestations parmi les propriétaires fonciers concernés. Beaucoup estiment que cette mesure pourrait entraîner des pertes financières significatives et bouleverser la vie de nombreuses familles. Toutefois, le gouvernement semble déterminé à aller de l’avant, invoquant des dispositions légales permettant l’expropriation pour cause d’utilité publique.

Momar Talla Ndoa a cependant précisé que des compensations seraient prévues pour les propriétaires expropriés, conformément aux lois en vigueur. « Nous comprenons les préoccupations des propriétaires, mais nous leur demandons de comprendre que cette décision est prise dans l’intérêt de tous », a-t-il ajouté.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte plus large de réorganisation urbaine et de protection des zones sensibles du littoral sénégalais. Le gouvernement a également annoncé la mise en place de projets pour renforcer la résilience côtière face à l’érosion, un problème croissant qui menace plusieurs zones habitées.

Alors que les détails concernant les modalités d’expropriation et les indemnisations restent à préciser, une chose est sûre : Dakar est sur le point de connaître des changements significatifs qui redéfiniront sa physionomie urbaine et son rapport avec le littoral.

La décision d’exproprier les parcelles situées entre la VDN 3 et la plage est une action audacieuse du gouvernement sénégalais pour protéger le domaine public maritime. Toutefois, elle soulève des questions sur l’équilibre entre développement urbain et préservation de l’environnement, ainsi que sur la manière dont les intérêts privés et publics peuvent coexister harmonieusement dans une ville en pleine expansion. Les prochains mois seront déterminants pour voir comment cette décision sera mise en œuvre et quelles seront ses répercussions sur la population dakaroise.

Tensions à la frontière Sénégal-Gambie : Un blocus aux conséquences alarmantes

Les tensions montent dangereusement à la frontière entre le Sénégal et la Gambie, notamment aux points de passage de Keur Ayib (Kaolack) et de Sénoba (Ziguinchor). Depuis plusieurs jours, un conflit entre transporteurs sénégalais et autorités gambiennes paralyse la circulation des véhicules entre les deux pays, menaçant de s’aggraver en un véritable blocus.

Le conflit a débuté avec la grève des chauffeurs de camions sénégalais, frustrés par les taxes douanières jugées excessives lors de la traversée de la Gambie. Ces transporteurs, menés par le syndicaliste Gora Khouma, ont pris une mesure drastique en bloquant les véhicules gambiens à la frontière au niveau de Kaolack. « Tant que la situation n’est pas réglée, nous maintenons le mot d’ordre de grève. Et si le vice-président gambien ne réussit pas à satisfaire les routiers, nous allons boycotter la transgambienne et emprunter le contournement par Tambacounda », avait-il menacé dans une déclaration à Kéwoulo.

Cette situation, loin de s’apaiser, a conduit à une réaction immédiate du côté gambien. Depuis le jeudi 8 août 2024, les autorités gambiennes ont déployé des forces de l’ordre à la frontière de Sénoba pour bloquer les véhicules venant du Sénégal. Selon des sources sur place, des automobilistes quittant Ziguinchor pour rejoindre la Gambie se retrouvent actuellement immobilisés à la frontière. Faute d’accord entre les deux parties, les passagers sont contraints de traverser la frontière en moto ou en charrette, témoignant de l’ampleur des perturbations causées.

Ce climat tendu entre les deux pays soulève de nombreuses interrogations sur les perspectives d’un règlement rapide du conflit. Malgré la rencontre récente entre le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, et le vice-président gambien, Mohammed BS Jallow, ce différend n’a pas été abordé lors de leur conférence de presse conjointe, laissant les transporteurs dans l’incertitude.

Cette crise frontalière, si elle perdure, pourrait avoir de lourdes conséquences économiques et sociales pour les deux pays. Le commerce entre le Sénégal et la Gambie, déjà mis à mal par cette situation, risque de s’effondrer, accentuant les tensions entre les populations des deux nations.

Il est impératif que les autorités des deux pays prennent des mesures immédiates pour désamorcer ce conflit et éviter une escalade aux conséquences imprévisibles. Les populations riveraines, qui dépendent de la fluidité des échanges entre les deux pays, risquent d’en payer le prix fort si aucune solution n’est rapidement trouvée.

La République des Copains et des Coquins : Thierno Alassane Sall décrie la gestion du nouveau régime au Sénégal

Dans un contexte où les attentes de probité et de transparence étaient élevées, le président du parti La République des Valeurs/Reewul Ngor, Thierno Alassane Sall, n’a pas mâché ses mots en critiquant sévèrement la gestion du pays par le nouveau régime sénégalais. S’inspirant d’une expression célèbre de Thomas Sankara, « La République des copains et des coquins », Thierno Alassane Sall a dénoncé ce qu’il considère comme une déviation flagrante des promesses initiales de moralisation de la vie publique.

En accédant au pouvoir, le nouveau régime avait suscité l’espoir d’une gouvernance exemplaire, où compétence et mérite auraient prévalu sur les accointances politiques et les amitiés personnelles. Les citoyens s’attendaient à une République où les appels à candidatures, adossés à des enquêtes de moralité rigoureuses, deviendraient la norme pour toute nomination à des postes de responsabilité.

Cependant, selon Thierno Alassane Sall, ces espoirs ont été trahis. Dans un tweet publié sur X (anciennement Twitter), il exprime son désarroi face à ce qu’il qualifie de « promotions inqualifiables » qui ont éclaboussé la République, la plongeant dans une crise de confiance.

Thierno Alassane Sall souligne que les reniements successifs des autorités en place ont fait ressurgir en lui le souvenir amer de la fameuse expression de Thomas Sankara. Pour lui, la gestion actuelle du pays semble malheureusement conforter l’idée que le Sénégal reste une « République des copains et des coquins ». Une République où les intérêts personnels et les relations d’amitié priment encore sur l’intérêt général et la compétence.

En choisissant de citer Thomas Sankara, figure emblématique de l’intégrité et du refus du népotisme, Thierno Alassane Sall lance un appel à la vigilance. Il exhorte le peuple sénégalais à ne pas se laisser détourner par des promesses non tenues et à continuer de réclamer une gouvernance basée sur la transparence, la compétence et le respect des valeurs républicaines.

Cette déclaration de Thierno Alassane Sall résonne comme un rappel poignant que, malgré les espoirs de changement, les vieilles pratiques politiques semblent encore bien ancrées dans le paysage sénégalais. La question reste donc posée : la République des valeurs promise pourra-t-elle un jour se réaliser ? Ou restera-t-elle une chimère dans un océan d’accointances et de favoritismes ?

Alors que le Sénégal traverse une période de profondes attentes et d’espoir de renouveau, la critique de Thierno Alassane Sall met en lumière les défis persistants auxquels le pays fait face en matière de gouvernance. Son appel à un retour aux valeurs républicaines fondamentales résonne comme un plaidoyer pour un Sénégal où la compétence et le mérite prennent enfin le pas sur les amitiés et les alliances politiques.

Chamboulements en vue au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM)

Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) du Sénégal, organe clé de la gestion de la carrière des magistrats et garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire, est actuellement au cœur d’une tempête institutionnelle. Selon des sources bien informées, des changements significatifs sont attendus lors de la prochaine réunion du CSM, prévue pour ce vendredi.

Le CSM, en sa qualité de conseil consultatif du Président de la République sur les questions de justice, joue un rôle crucial dans la nomination des plus hauts magistrats du siège. Cependant, des tensions ont récemment émergé entre le Président Macky Sall et les magistrats, les relations entre les deux parties étant loin d’être au beau fixe. Ces frictions semblent avoir atteint un point culminant avec la suspension de la subvention périodiquement accordée à l’Association des Magistrats du Sénégal (AMS).

Cette décision de suspension aurait été motivée par les critiques émises par certains magistrats, qui s’opposent fermement à la présence d’un non-magistrat au sein de leur instance supérieure. Cette situation a déclenché une vive polémique au sein de l’opinion publique et au sein de la magistrature elle-même. Le sentiment général parmi les magistrats est que l’indépendance judiciaire, une pierre angulaire de l’État de droit, est mise à mal par des interventions jugées inappropriées.

Le contexte actuel est donc marqué par une attente palpable des réformes de la justice touchant le CSM. Les magistrats réclament une clarification et une meilleure protection de leur indépendance, dans un climat de méfiance vis-à-vis de l’exécutif.

À la lumière de ces événements, la réunion imminente du CSM est perçue comme un moment décisif. Des changements importants pourraient être annoncés, visant à apaiser les tensions et à renforcer l’indépendance du corps judiciaire. Les yeux sont désormais tournés vers ce vendredi, où se joueront peut-être des décisions cruciales pour l’avenir de la magistrature sénégalaise.

Le Premier ministre Ousmane Sonko prévu pour une première mission diplomatique au Rwanda

Le Président Bassirou Diomaye Faye prépare activement le premier déplacement à l’étranger du Premier ministre Ousmane Sonko, qui devrait marquer un moment clé de la diplomatie sénégalaise. Selon des informations obtenues par L’Observateur, le chef de l’État a décidé d’envoyer son Premier ministre au Rwanda le 11 août prochain, pour représenter le Sénégal lors de la cérémonie de prestation de serment du Président Paul Kagamé, récemment réélu avec un impressionnant 99,18 % des voix lors de l’élection présidentielle du 15 juillet dernier.

Bien que ce premier déplacement à l’étranger du chef du Gouvernement n’ait pas encore été officiellement annoncé, les préparatifs sont déjà en cours. À la Primature, les équipes s’activent pour assurer le bon déroulement de ce voyage diplomatique, qui pourrait voir le Premier ministre quitter Dakar dès demain samedi et revenir en début de semaine prochaine.

Ce choix de déléguer cette mission au Premier ministre, plutôt que de se rendre lui-même à Kigali, reflète la volonté du Président Faye de confier davantage de responsabilités à son chef de Gouvernement, tout en gérant un emploi du temps de plus en plus chargé. Il est à rappeler que Paul Kagamé avait effectué une visite au Sénégal en mai dernier, durant laquelle il s’était longuement entretenu avec Ousmane Sonko. Le Premier ministre avait même tenu à l’accompagner personnellement à l’aéroport à la fin de son séjour.

Ce voyage pourrait ainsi renforcer les liens entre Dakar et Kigali, et permettre à Ousmane Sonko de poser ses premiers jalons sur la scène diplomatique internationale en tant que Premier ministre.

La rupture diplomatique du Niger avec l’Ukraine : répercussions et implications pour la sécurité au Sahel

Dans un geste de solidarité sans précédent avec le Mali, le Niger a récemment annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine. Cette décision fait suite à une attaque menée par des Touaregs séparatistes contre les Forces Armées Maliennes (FAMa) et les instructeurs russes à Tinzaouaten, que les autorités nigériennes ont imputée à Kiev. Cette escalade de tensions intervient dans un contexte où les relations internationales et régionales sont déjà fragilisées.

Le 3 août dernier, les autorités nigériennes, par la voix du porte-parole du Conseil nigérien, Amadou Abdramane, ont accusé l’Ukraine d’être impliquée dans l’attaque contre les forces maliennes et les instructeurs russes. Cette accusation s’appuie notamment sur une vidéo diffusée par l’ambassade d’Ukraine au Sénégal, dans laquelle Andriy Yusov, représentant de l’Ukraine, semble revendiquer l’implication de son pays dans cette attaque. En réponse, le Niger a immédiatement rompu ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, invoquant la nécessité de protéger la stabilité de la région du Sahel.

Cette rupture diplomatique est perçue comme un acte de solidarité avec le Mali, qui a pris une mesure similaire quelques jours auparavant. Depuis 2022, les relations entre les États sahéliens—le Mali, le Niger, et le Burkina Faso—et leurs anciens partenaires occidentaux, principalement la France et les États-Unis, se sont considérablement détériorées. Ces pays ont cherché à diversifier leurs alliances, notamment en se rapprochant de la Russie, vue par certains comme un partenaire plus fiable dans la lutte contre les groupes terroristes qui sévissent dans la région.

Le Sénégal a réagi rapidement à ces événements, condamnant l’attaque et convoquant l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar pour des explications. Le Burkina Faso, de son côté, a exprimé son indignation face à la publication de la vidéo par l’ambassade d’Ukraine. Le silence de la communauté internationale, et en particulier de l’Union africaine, face à cette situation est perçu par certains comme une complaisance coupable, alors que la région du Sahel est confrontée à une menace terroriste croissante.

La décision du Niger soulève des questions plus larges sur l’avenir des relations entre les pays du Sahel et l’Ukraine. D’autres nations pourraient-elles suivre l’exemple du Mali et du Niger en rompant leurs relations avec Kiev ? Si tel est le cas, cela pourrait marquer un tournant dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, où les alliances se reconfigurent à un rythme rapide.

Le Niger a appelé la communauté internationale, et particulièrement le Conseil de sécurité des Nations Unies, à prendre ses responsabilités face à ce qu’il considère comme une agression ukrainienne. Les autorités nigériennes ont également déploré le manque de réaction des pays africains, mettant en lumière un besoin urgent de réévaluation des politiques internationales envers la région.

La rupture des relations diplomatiques entre le Niger et l’Ukraine est un signe de plus des tensions croissantes au Sahel. Alors que la région est déjà en proie à une instabilité chronique, exacerbée par la présence de groupes terroristes, ces événements pourraient encore compliquer la situation. L’implication présumée de Kiev dans ces attaques et la solidarité manifestée par les pays sahéliens pourraient entraîner un réalignement géopolitique, avec des conséquences potentiellement profondes pour la sécurité et la stabilité de la région. Dans ce contexte, la communauté internationale est appelée à réagir de manière décisive pour éviter une escalade supplémentaire.

Rwanda : Plus de 7 700 lieux de culte fermés dans une vaste opération de mise en conformité

Le Rwanda est en pleine campagne de régulation de ses lieux de culte, une opération qui a conduit à la fermeture de plus de 7 700 églises, mosquées et autres établissements religieux à travers le pays. Cette initiative, menée par le Bureau rwandais de la gouvernance, vise à renforcer la sécurité des structures religieuses et à garantir la compétence des leaders spirituels qui y officient.

L’opération s’articule autour de trois axes majeurs, comme l’a précisé Judith Kazaire, responsable du département chargé des organisations religieuses au sein du Bureau rwandais de la gouvernance. Tout d’abord, les lieux de culte doivent se conformer à des normes strictes de sécurité pour assurer la protection des fidèles. Ensuite, les dirigeants religieux sont désormais tenus de détenir un diplôme en théologie, garantissant ainsi un niveau de compétence suffisant pour l’exercice de leurs fonctions. Enfin, l’initiative vise à s’assurer que les doctrines enseignées répondent à des standards professionnels rigoureux.

« Ce niveau d’éducation est requis pour s’assurer que les doctrines sont délivrées de façon professionnelle. Car nous avons des cas où les prêches sont trompeurs. C’est un droit d’avoir la foi, mais c’est aussi le devoir du gouvernement et des autres acteurs de protéger la population », a déclaré Judith Kazaire.

La majorité des fermetures sont liées à l’incapacité des organisations religieuses à se conformer aux normes édictées par la loi de 2018, malgré une période de grâce de cinq ans pour se mettre en règle. Parmi les raisons spécifiques des fermetures figurent la diffusion de prêches illégaux, notamment ceux incitant les fidèles à refuser le vaccin contre le coronavirus. Ce type de discours, jugé dangereux pour la santé publique, a conduit à des interventions strictes.

Kazaire a souligné que la non-conformité des lieux de culte n’était pas seulement due à un manque de moyens financiers, mais aussi à un relâchement dans le respect des régulations. « Quand quelqu’un connaît les régulations, et encore plus quand les églises ont la vie de personnes entre leurs mains, il doit y avoir une responsabilité », a-t-elle affirmé.

Bien que les critiques ouvertes des leaders religieux soient rares, la fermeture massive des lieux de culte a provoqué des tensions. Les médias locaux ont rapporté le cas d’un pasteur arrêté pour avoir continué à prêcher malgré la fermeture de son église. Cet incident illustre le difficile équilibre que le Rwanda tente de maintenir entre la protection de la population et le respect de la liberté religieuse.

Le gouvernement rwandais continue de défendre cette initiative, arguant que la régulation et l’amélioration de la qualité des services religieux sont essentielles pour le bien-être de ses citoyens. Cette vaste opération de mise en conformité pourrait bien redéfinir le paysage religieux du pays dans les années à venir.

Crise institutionnelle au Sénégal : La majorité parlementaire prend les devants face au silence présidentiel

La tension politique s’intensifie au Sénégal, où une situation inédite semble se dessiner entre l’Assemblée nationale et la présidence de la République. Cela fait maintenant dix jours que la lettre du Président de l’Assemblée nationale, Bassirou Diomaye Faye, adressée au Président de la République, reste sans réponse, suscitant une vague d’inquiétude au sein de la classe politique.

Face à ce silence jugé inacceptable, la majorité parlementaire a décidé de passer à l’action. Selon les informations rapportées par le journal Les Echos, une réunion du bureau de l’Assemblée nationale est convoquée ce vendredi pour discuter de l’ouverture d’une session extraordinaire. Cette session devrait avoir lieu la semaine prochaine, avec pour objectif principal de proposer une modification du Règlement intérieur de l’institution parlementaire.

Cette initiative marque une escalade dans les relations entre les deux institutions, signalant la détermination de la majorité parlementaire à faire avancer ses positions malgré l’absence de réponse de la présidence. La nature précise des modifications envisagées dans le Règlement intérieur reste pour l’instant floue, mais cette démarche pourrait avoir des implications significatives sur l’équilibre des pouvoirs au sein du pays.

Cette situation met en lumière les tensions sous-jacentes entre l’exécutif et le législatif, dans un contexte politique déjà tendu. La convocation de cette session extraordinaire, qui vise à redéfinir certaines règles du jeu parlementaire, pourrait annoncer une reconfiguration des rapports de force au sein de l’État sénégalais.

Il reste à voir comment la présidence de la République réagira à cette initiative de l’Assemblée nationale, et quelles en seront les répercussions sur le climat politique du pays. Une chose est sûre : cette crise institutionnelle pourrait bien marquer un tournant décisif dans la vie politique sénégalaise.

Fatou Sow Kane plaide pour une régulation favorable au développement des télécoms au Sénégal

Lors des journées de concertation sur la régulation des communications électroniques, Fatou Sow Kane, Directrice générale d’Expresso Sénégal, a pris la parole pour porter la voix des opérateurs télécoms. Elle a salué l’initiative de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) pour l’organisation de ces rencontres, qui visent à instaurer une démarche inclusive dans la régulation du secteur.

Dans son discours, Mme Kane a souligné l’importance de développer une politique d’aménagement numérique sur l’ensemble du territoire sénégalais, afin de garantir l’équité sociale et territoriale. Cette politique vise à éviter toute forme de discrimination en matière d’accès aux technologies de l’information et de la communication.

Face aux ambitions des opérateurs de renforcer leurs infrastructures techniques pour assurer la souveraineté numérique du pays, Fatou Sow Kane a insisté sur la nécessité d’alléger certaines contraintes qui freinent le développement du secteur. Elle a notamment évoqué la réduction des délais d’autorisation pour l’installation de la fibre optique, l’amélioration de l’accès aux sites en collaboration avec les collectivités locales, et la facilitation du partage des infrastructures entre les différents acteurs.

« Une réflexion approfondie sur la régulation est nécessaire, » a-t-elle déclaré. « Une évolution de la régulation permettra de créer un environnement plus propice à la commercialisation des services et au développement de l’écosystème numérique au Sénégal. »

Cette intervention met en lumière les défis auxquels sont confrontés les opérateurs télécoms dans leur quête d’une meilleure couverture numérique et d’une digitalisation accrue du pays. Les attentes sont désormais tournées vers l’ARTP pour la mise en œuvre de mesures adaptées qui permettront aux opérateurs de déployer plus efficacement leurs infrastructures et de répondre aux besoins croissants en connectivité de la population sénégalaise.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°245 – du 09/08/2024

🔴 ACCIDENTS – CORRUPTION DES AGENTS DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE : SONKO SUR UN AUTRE FRONT
🔴 RELAXE POUR « BONNE FOI » : LA JURISPRUDENCE MIMI DÉSACCÉLÈRE MANSOUR

🔴 JO 2024 – ÉLIMINATION DU DERNIER ESPOIR, COMBÉ SECK : LE SÉNÉGAL RENTRE BREDOUILLE DE PARIS
🔴 DÉCÈS DE L’ANCIEN PRÉSIDENT DE LA CAF : ISSA HAYATOU S’ÉTEINT À 77 ANS

Disparition : L’ancien président de la CAF Issa Hayatou est décédé à l’âge de 78 ans

Le monde du football africain est en deuil. Issa Hayatou, ancien président de la Confédération Africaine de Football (CAF), est décédé ce jeudi à Paris à l’âge de 78 ans.

L’impact de Hayatou sur le football africain est immense. En tant que président de la CAF de 1988 à 2017, il a été un acteur clé dans le développement du sport sur le continent. Parmi ses réalisations majeures figure l’obtention de l’organisation de la première Coupe du Monde en Afrique, qui s’est tenue en 2010 en Afrique du Sud.

Hayatou a également occupé le poste de président par intérim de la FIFA d’octobre 2015 à février 2016. Son décès marque la fin d’une ère pour le football africain et mondial. La communauté footballistique se souviendra de lui pour son dévouement et sa contribution significative à l’évolution du sport.

Sonko en croisade contre la corruption dans la sécurité routière : Mesures drastiques annoncées

Lors d’un Comité interministériel tenu ce jeudi, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris la parole pour aborder la recrudescence des accidents de la route, mettant en lumière plusieurs facteurs contribuant à ce phénomène, dont la corruption des agents de sécurité routière.

Ousmane Sonko a directement dénoncé la corruption parmi les agents responsables de la sécurité routière, soulignant que ce fléau est l’un des principaux moteurs des accidents. « Nous avons fait nos enquêtes et écouté les Sénégalais, mais nous savons tous ici que la corruption fait partie des causes des accidents routiers », a-t-il déclaré. Cette accusation marque une volonté ferme de lutter contre les pratiques corruptives qui minent l’efficacité du contrôle routier et mettent en danger la vie des usagers.

Le Premier ministre a appelé les agents de sécurité routière à une rigueur accrue dans l’exercice de leurs fonctions. Il a annoncé que des mesures seraient prises pour situer les responsabilités et apporter des changements significatifs afin de réduire les risques d’accidents.

Sonko a mis en avant la nécessité de renouveler le parc automobile, en expliquant que « une voiture qui a roulé plus de 40 ans ne devrait normalement plus rouler ». Il a également souligné que même les véhicules neufs nécessitent un entretien régulier pour garantir leur sécurité. En outre, il a critiqué l’état actuel des visites techniques, affirmant qu’elles ne se font pas avec les équipements adéquats.

Cette réforme vise à améliorer les standards de sécurité en s’attaquant directement à des aspects cruciaux tels que l’état des véhicules et la qualité des services de maintenance. Le renouvellement du parc automobile et la mise à jour des équipements pour les visites techniques sont des étapes essentielles pour prévenir les accidents liés à des défaillances techniques.

Le Premier ministre a également abordé la question des infrastructures routières, en reconnaissant qu’elles sont également un facteur majeur des accidents. Le manque d’entretien et les défaillances dans la conception des routes peuvent contribuer à des conditions de conduite dangereuses. Sonko a ainsi appelé à une révision et à une amélioration significative des infrastructures pour assurer une plus grande sécurité routière.

La déclaration d’Ousmane Sonko reflète une volonté de réforme en profondeur pour améliorer la sécurité routière au Sénégal. Les mesures annoncées visent non seulement à combattre la corruption, mais aussi à moderniser le secteur du transport et à renforcer les infrastructures routières. La mise en œuvre de ces réformes sera suivie de près, et les prochaines étapes détermineront l’impact réel sur la réduction des accidents de la route et sur la sécurité des usagers.

Réunion du bureau de l’assemblée nationale : Un focus sur la DPG

Ce vendredi 9 août 2024 à 16h00, les membres du Bureau de l’Assemblée nationale sont convoqués pour une réunion cruciale dans la salle de Conférence de la Présidence. Bien que l’ordre du jour officiel ne soit pas encore détaillé, les dernières informations laissent entendre que la réunion pourrait se concentrer sur le rétablissement des dispositions du règlement intérieur relatives à l’organisation de la déclaration de politique générale.

La réunion de ce vendredi revêt une importance particulière, alors que le Bureau de l’Assemblée nationale se prépare potentiellement à aborder des aspects essentiels du fonctionnement institutionnel. Le rétablissement des dispositions du règlement intérieur pourrait signaler une volonté de réorganiser ou de clarifier les procédures entourant la déclaration de politique générale, un exercice clé dans le cadre des travaux parlementaires.

La déclaration de politique générale est un moment décisif dans la vie parlementaire, permettant au gouvernement de présenter ses priorités et ses orientations pour la période à venir. Le rétablissement des dispositions du règlement intérieur pourrait viser à garantir que ce processus se déroule de manière ordonnée et conforme aux règles établies, assurant ainsi la transparence et l’efficacité du débat parlementaire.

La réunion pourrait également servir à discuter de la préparation logistique et organisationnelle nécessaire pour la déclaration de politique générale, assurant que tous les aspects formels et procéduraux sont en place pour une présentation fluide et efficace.

Les membres du Bureau de l’Assemblée nationale devront se préparer à examiner les modifications éventuelles et à s’assurer que toutes les dispositions sont en adéquation avec les exigences légales et institutionnelles. Les discussions de ce vendredi pourraient également aborder d’autres aspects pertinents pour le bon déroulement des activités parlementaires.

Cette réunion représente un moment clé pour l’organisation interne de l’Assemblée nationale et pourrait avoir des implications significatives pour la gestion future des débats et des sessions parlementaires. Les détails et les résolutions de cette réunion seront suivis de près pour comprendre les ajustements apportés au règlement intérieur et leur impact sur les processus parlementaires à venir.

Amadou Bâ rend visite à Monseigneur Benjamin Ndiaye, l’Archevêque de Dakar

L’ancien Premier ministre du Sénégal, Amadou Bâ, continue sa série de visites aux figures religieuses du pays. Ce jeudi après-midi, il s’est rendu au domicile de l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, accompagné d’une délégation de personnalités politiques et sociales, parmi lesquelles l’ancien ministre des Sénégalais de l’Extérieur, Moïse Sarr, l’ancien ministre de l’Éducation, Cheikh Oumar Hane, le maire de Sakal, ainsi que Mamoudou Ibra Kane, président du mouvement « Demain c’est maintenant ».

Cette rencontre s’inscrit dans une démarche de rapprochement et de dialogue avec les autorités religieuses du pays, une tradition bien ancrée dans la culture politique sénégalaise. Amadou Bâ a exprimé sa satisfaction à l’issue de cette rencontre, déclarant : « Monseigneur Benjamin Ndiaye m’a prodigué beaucoup de conseils et a prié pour moi et pour tout le Sénégal. »

La visite à l’Archevêque de Dakar fait suite à d’autres déplacements effectués récemment par Amadou Bâ dans les grandes cités religieuses du pays, notamment à Touba, Tivaouane et Thiénaba. Ces visites traduisent une volonté de l’ancien locataire de la Primature de maintenir des liens forts avec les leaders religieux du Sénégal, un aspect crucial dans le paysage politique et social du pays.

Cette démarche d’Amadou Bâ est particulièrement significative dans un contexte où les relations entre l’État et les communautés religieuses jouent un rôle essentiel dans le maintien de la stabilité et de la cohésion sociale au Sénégal.

Ousmane Sonko dénonce la corruption des agents de sécurité routière et annonce des mesures drastiques pour réduire les accidents

Le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu, ce jeudi, un discours fort au cours d’un comité interministériel consacré à la prévention et à la sécurité routière. Lors de cette rencontre cruciale, il a dénoncé avec véhémence la corruption qui gangrène les services de sécurité routière, estimant qu’elle constitue un facteur aggravant dans la recrudescence des accidents de la route.

Dans son intervention, le Premier ministre a souligné que « la corruption parmi les agents de sécurité routière est inacceptable et contribue en partie à la chaîne des accidents ». Cette déclaration marque un tournant dans la lutte contre l’insécurité routière, un problème qui pèse lourdement sur la population.

Ousmane Sonko a indiqué que cette corruption, en permettant à des véhicules non conformes de circuler librement et à des conducteurs imprudents d’échapper aux sanctions, affaiblit les efforts de prévention et aggrave les risques d’accidents. Conscient de l’ampleur du défi, il a annoncé la mise en place de mesures drastiques pour endiguer ce fléau et améliorer la sécurité sur les routes.

Parmi les mesures évoquées, le Premier ministre a mis l’accent sur le renouvellement du parc automobile national. Cette initiative vise à éliminer les véhicules vétustes, souvent à l’origine de nombreux accidents, et à promouvoir une flotte automobile plus moderne et sécurisée.

En parallèle, des réformes au sein des forces de sécurité routière sont prévues pour lutter contre la corruption. Ces réformes incluent une meilleure formation des agents, l’instauration de sanctions sévères contre les comportements déviants, et l’utilisation accrue de technologies de surveillance pour réduire les interactions humaines susceptibles de conduire à des pratiques corruptives.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a conclu en appelant à une collaboration renforcée entre tous les acteurs impliqués, y compris les citoyens, pour instaurer une culture de sécurité et de responsabilité sur les routes. Il a également promis que le gouvernement mettra tout en œuvre pour s’assurer que ces mesures soient appliquées de manière rigoureuse et transparente.

Cette prise de position ferme de la part du Premier ministre Sonko suscite de l’espoir parmi la population, qui attend des résultats concrets pour enrayer la spirale des accidents de la route. Ces mesures, si elles sont mises en œuvre efficacement, pourraient bien marquer le début d’une nouvelle ère pour la sécurité routière au Sénégal.

Letsile Tebogo entre dans l’histoire : Premier Africain à remporter l’or olympique sur 200 mètres

C’est un exploit retentissant que Letsile Tebogo, jeune sprinter de 21 ans originaire du Botswana, a accompli ce jeudi lors de la finale olympique du 200 mètres masculin aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Tebogo est désormais le premier athlète africain à décrocher le titre olympique sur cette distance, inscrivant son nom en lettres d’or dans l’histoire du sport.

Avec un chrono impressionnant de 19 »46, Tebogo n’a pas seulement remporté la médaille d’or, il a également établi un nouveau record d’Afrique sur la distance, surpassant les attentes et les pronostics. Sa performance marque une étape décisive pour l’athlétisme africain, souvent dominé par des sprinters venant d’Amérique ou des Caraïbes.

La course, qui s’est déroulée sous un ciel dégagé et devant des milliers de spectateurs en effervescence, a vu Tebogo prendre l’avantage dès le virage, son accélération implacable lui permettant de devancer ses concurrents. Derrière lui, l’Américain Kenny Bednarek a terminé en 19 »62, remportant la médaille d’argent. Noah Lyles, qui avait déjà conquis l’or sur 100 mètres quelques jours auparavant, a dû se contenter du bronze avec un temps de 19 »70.

Cette victoire de Tebogo est d’autant plus symbolique qu’elle intervient dans un contexte où les athlètes africains continuent de se battre pour une reconnaissance accrue sur la scène mondiale, notamment dans les épreuves de sprint où la concurrence est féroce. En devenant le premier Africain à remporter l’or olympique sur 200 mètres, Tebogo ouvre une nouvelle page pour l’athlétisme du continent, inspirant une génération entière de jeunes sprinters africains.

Malgré la domination attendue des Américains sur cette distance, Tebogo a su briser la dynamique. Kenny Bednarek, avec son temps de 19 »62, et Noah Lyles, avec 19 »70, ont tout donné pour essayer de remonter, mais la puissance et la technique de Tebogo ont fait la différence. Lyles, déjà victorieux sur 100 mètres, espérait un doublé, mais le prodige botswanais en a décidé autrement

Avec cette performance, Letsile Tebogo s’impose comme l’une des étoiles montantes de l’athlétisme mondial. À seulement 21 ans, il possède déjà un palmarès qui promet de s’enrichir encore dans les années à venir. Le Botswana, petit pays d’Afrique australe, peut être fier de ce champion qui porte haut les couleurs de la nation sur la scène internationale.

Cette victoire restera gravée dans l’histoire des Jeux Olympiques et symbolise une nouvelle ère pour les sprinters africains, avec Letsile Tebogo en figure de proue.

Polémique sur le port du voile : Amadou Bâ affiche sa position avec un appel au dialogue

Ce jeudi, l’ancien Premier ministre Amadou Bâ a pris la parole sur la question du port du voile, sujet de débat intense ces derniers jours. Sa déclaration est survenue à l’issue de sa visite chez l’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye.

Dans un contexte marqué par des tensions autour de cette question, Amadou Bâ a choisi une approche apaisante. Le candidat arrivé en deuxième position lors de la dernière élection présidentielle a souligné l’importance de la liberté individuelle qui caractérise le Sénégal. Il a appelé à cultiver le dialogue et la discussion, affirmant que le pays, en tant qu’État laïc, est régi par des lois et règlements qui doivent guider les comportements et les pratiques dans la société.

Amadou Bâ a insisté sur le fait que le Sénégal est un pays où la liberté de conscience et d’expression est primordiale. Il a souligné que, malgré les divergences d’opinion sur des questions comme le port du voile, il est essentiel de favoriser un débat constructif et respectueux. « Nous devons discuter et débattre dans un esprit de compréhension mutuelle, tout en respectant les lois de notre pays », a-t-il déclaré.

Il a également mentionné que la laïcité du Sénégal permet une diversité d’expressions et de pratiques, tout en imposant un cadre légal pour garantir l’harmonie et le respect entre les différentes communautés. Selon lui, le respect des règlements et des lois est crucial pour maintenir l’ordre et la paix sociale dans un contexte de diversité religieuse et culturelle.

La déclaration d’Amadou Bâ intervient alors que le débat sur le port du voile continue de diviser l’opinion publique et politique. Sa prise de position vise à apaiser les tensions et à rappeler l’importance d’un dialogue ouvert pour résoudre les différends.

En appelant à une réflexion collective et à un respect mutuel des lois, Amadou Bâ espère contribuer à une meilleure compréhension des enjeux et à une gestion plus harmonieuse des questions sensibles au Sénégal.

L’intervention d’Amadou Bâ met en lumière la nécessité d’un débat équilibré et respectueux sur les questions de société. En affirmant son soutien à la liberté individuelle tout en respectant les lois en vigueur, l’ancien Premier ministre cherche à promouvoir une approche constructive pour aborder les enjeux de la laïcité et de la diversité religieuse au Sénégal. Sa déclaration rappelle l’importance d’une discussion ouverte et d’un engagement commun pour préserver la cohésion sociale dans un cadre respectueux des valeurs démocratiques et des règles établies.

Touba : La déclaration de Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr enterre définitivement le débat sur les écoles publiques en langue française

Touba, la cité religieuse emblématique du Sénégal, a une fois de plus affirmé sa position sur la question sensible du retour des écoles publiques en langue française. Lors d’une séance de récital de Coran, en préparation du grand Magal, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr, porte-parole du khalife général des mourides, a tranché de manière définitive : la réouverture des écoles publiques en langue française dans la ville est irrévocable et non envisageable.

Cette prise de position s’inscrit dans la continuité des décisions du défunt khalife Serigne Saliou Mbacké, qui avait ordonné la fermeture des classes publiques en langue française à Touba. « Personne ne doit imaginer le retour d’écoles publiques en langue française à Touba. Serigne Saliou Mbacké avait ordonné la fermeture des classes. Les écoles privées sont nombreuses dans la ville, mais on ne peut y installer une école publique dans le périmètre du titre foncier. On ne revient pas sur une décision prise par un fils de Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul », a déclaré Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr avec une fermeté incontestable.

Cette déclaration vient mettre un terme aux spéculations qui persistaient depuis quelque temps autour d’un éventuel retour des écoles publiques en langue française à Touba. Elle souligne aussi la volonté des autorités religieuses de préserver la sacralité de cette cité, qui est le cœur du mouridisme au Sénégal.

Toutefois, il est important de noter que l’enseignement du français n’est pas interdit à Touba. La ville abrite de nombreuses écoles privées où le français est enseigné. Ce qui est en jeu ici, c’est la présence d’établissements publics qui, selon les autorités religieuses, pourraient compromettre l’héritage spirituel laissé par Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme.

En réaffirmant cette position, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr montre une fois de plus l’attachement profond des mourides à l’héritage de leur fondateur. Cette décision, loin d’être simplement administrative, est perçue comme une protection de l’identité et des valeurs spirituelles de la communauté. La volonté de maintenir l’interdiction sur les écoles publiques en langue française à Touba reflète un respect intransigeant des décisions prises par les descendants de Cheikh Ahmadou Bamba, marquant ainsi la continuité de la vision du mouridisme à travers les générations.

Le débat est désormais clos, et toute tentative de rouvrir la discussion semble vouée à l’échec, tant la position des autorités religieuses est ferme et claire. Touba, fidèle à elle-même, continue de tracer son chemin en gardant intactes les valeurs qui lui sont chères.

La Fondation Sonatel récompense les lauréats du Concours Général 2024 : Un engagement renouvelé pour l’excellence

Dans le cadre de son engagement à améliorer les conditions de vie sociale, culturelle et éducative des populations, en particulier de la jeunesse, la Fondation Sonatel a une nouvelle fois honoré les meilleurs élèves du Concours Général 2024. La cérémonie de remise des bourses d’études s’est tenue ce jeudi 8 août 2024, en présence de plusieurs autorités et parents d’élèves.

Cet événement, qui vient compléter la cérémonie solennelle de remise des distinctions au Grand Théâtre, présidée par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye, il y a un peu plus d’une semaine, a permis de récompenser les efforts et l’excellence de 60 lauréats. Parmi les personnalités présentes figuraient notamment le parrain du Concours Général 2024, Monsieur Mamadou Sangaré, le commandant du Prytanée militaire de Saint-Louis, Colonel Abdoulaye Mbengue, et le représentant du ministre de l’Éducation nationale, Monsieur Pape Kandji.

La Fondation Sonatel, fidèle à sa mission de soutenir l’État du Sénégal dans ses efforts pour rehausser le niveau de l’éducation nationale, n’a pas lésiné sur les moyens pour cette édition. Une enveloppe globale de 30 millions de francs CFA a été débloquée, dont 10 millions pour l’organisation du concours et 20 millions pour récompenser les lauréats. Les bourses d’études, allant jusqu’à 1 000 000 de francs CFA, ont été attribuées aux élèves les plus méritants.

Lors de son discours, Pape Kandji, directeur de l’enseignement moyen, secondaire et général, a félicité les lauréats en ces termes : « Vous représentez l’espoir de toute une nation, vous êtes les meilleurs et quand on est meilleur, il faut l’assumer ». Il a également assuré que le gouvernement suivrait de près la carrière de ces jeunes talents, soulignant l’importance de la traçabilité des lauréats du Concours Général.

En effet, une nouvelle dynamique a été instaurée avec la publication d’un livre retraçant l’histoire du concours depuis 1961, ainsi que la mise en place d’une plateforme numérique dédiée. Cette initiative vise à suivre l’évolution des lauréats tout au long de leur parcours.

Soutenant la promotion de l’excellence depuis 22 ans, la Fondation Sonatel a réaffirmé sa satisfaction de pouvoir chaque année accueillir et récompenser ces jeunes talents. Ce partenariat solide avec l’État du Sénégal est une illustration concrète de l’engagement de la Fondation en faveur de l’éducation et de l’excellence.

Les Lions de l’Atlas écrasent l’Égypte et décrochent la médaille de bronze aux jeux olympiques

Le Maroc a marqué l’histoire ce jeudi 8 août en s’imposant brillamment face à l’Égypte lors de la petite finale du tournoi olympique de football. Dans un Stade de la Beaujoire à Nantes, les Lions de l’Atlas ont écrasé les Pharaons par un score sans appel de 6-0, s’emparant ainsi de la médaille de bronze, une première pour l’équipe olympique marocaine.

Dès le début du match, les Marocains ont imposé leur rythme, dominant une équipe égyptienne impuissante face à l’intensité de leurs adversaires. En première période, le talentueux Abde Ezzalzouli a ouvert le score, suivi de Soufiane Rahimi, qui a consolidé l’avance marocaine avant la pause. De retour sur le terrain, les Lions de l’Atlas ont continué sur leur lancée, inscrivant quatre autres buts pour clore cette rencontre de manière spectaculaire.

El-Khannouss a ajouté un troisième but peu après la reprise, avant que Nakach ne vienne enfoncer le clou à la 73e minute. Le clou du spectacle est venu d’Achraf Hakimi, qui a marqué un sublime coup franc à la 87e minute. Pour couronner le tout, Soufiane Rahimi a inscrit un second but personnel, terminant ainsi la compétition en tant que meilleur buteur avec 8 réalisations.

Cette victoire éclatante permet au Maroc de décrocher une médaille de bronze historique, rejoignant ainsi le cercle fermé des nations africaines médaillées aux Jeux Olympiques aux côtés du Ghana, du Nigeria, et du Cameroun.

Ce succès est d’autant plus retentissant qu’il s’ajoute à une autre victoire marocaine durant ces Jeux : l’or remporté mercredi par Soufiane el-Bakkali sur 3 000 mètres steeple. Le Maroc peut être fier de ses athlètes, qui ont su porter haut les couleurs nationales sur la scène internationale.

Les Lions de l’Atlas ont montré au monde entier qu’ils sont une force avec laquelle il faudra compter à l’avenir. Leur médaille de bronze est un symbole fort pour le football marocain, qui ne cesse de grandir et de gagner en stature sur la scène mondiale.

Décès d’Issa Hayatou : Une page se tourne dans l’histoire du football africain

Le monde du football africain est en deuil. Issa Hayatou, l’homme qui a incarné la Confédération Africaine de Football (CAF) pendant près de trois décennies, s’est éteint ce jeudi à Paris à l’âge de 78 ans. Originaire du Cameroun, Hayatou a présidé la CAF de 1988 à 2017, devenant une figure incontournable du sport roi sur le continent.

Issa Hayatou a marqué l’histoire du football en Afrique. Pendant son long mandat, la CAF a connu un développement significatif, avec l’augmentation du nombre de compétitions et de participants, ainsi que l’amélioration des infrastructures sportives à travers le continent. Sous sa direction, le football africain a acquis une reconnaissance mondiale, culminant avec l’attribution de la Coupe du Monde de la FIFA 2010 à l’Afrique du Sud, une première historique pour le continent.

Si Hayatou est salué pour ses réalisations, son mandat n’a pas été sans controverses. Des accusations de corruption ont entaché les dernières années de sa présidence. Malgré ces scandales, qui ont terni son image, Hayatou a su conserver une influence notable au sein des instances dirigeantes du football mondial. En octobre 2015, après la suspension de Sepp Blatter, il a assuré la présidence par intérim de la FIFA, un rôle qu’il a occupé jusqu’en février 2016.

Issa Hayatou laisse derrière lui un héritage complexe, mêlant réussites éclatantes et zones d’ombre. Sa contribution au développement du football africain est indéniable, et son influence perdurera longtemps dans les annales de l’histoire sportive du continent. Son décès marque la fin d’une ère, celle d’un homme qui a consacré sa vie à la promotion du football en Afrique.

Alors que le monde du sport lui rend hommage, les débats autour de son héritage continueront sans doute d’alimenter les discussions. Toutefois, Issa Hayatou restera à jamais gravé dans la mémoire collective comme l’un des artisans du football africain moderne.

Crise à l’UCAD : SUDES/ES dénonce une « prise d’otage institutionnelle » et appelle à la dissolution du Conseil d’Administration

Le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES/ES) a levé la voix ce jeudi 8 août pour dénoncer ce qu’il considère comme une « prise d’otage institutionnelle » à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Lors d’un sit-in organisé sur le campus, les membres du syndicat ont exprimé leur mécontentement face au maintien de l’ancien recteur, Ahmadou Aly Mbaye, dont le mandat a officiellement expiré le 22 juillet 2024.

Selon le SUDES/ES, le Conseil d’Administration (CA) de l’université a délibérément choisi de prolonger la situation en refusant de lancer un appel à candidatures pour pourvoir ce poste clé. Une décision que le syndicat juge comme une « trahison des principes républicains ». Dr Ndiabou Séga Touré, porte-parole du syndicat, a clairement affirmé : « Nous ne reconnaissons plus Ahmadou Aly Mbaye comme recteur légitime depuis le 23 juillet 2024 ». Il a ajouté que tout acte pris par l’ancien recteur après cette date serait considéré comme nul et non avenu.

Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte plus large de lutte pour la transparence et l’équité dans la gestion des universités publiques au Sénégal. Le SUDES/ES réclame non seulement la dissolution immédiate du CA, mais également la nomination d’un recteur intérimaire. Le syndicat exhorte par ailleurs le ministre de l’Enseignement supérieur à « traduire en actes concrets son excellente lecture de la situation ».

Cependant, la contestation des enseignants n’a pas été sans heurts. Alors que le sit-in touchait à sa fin, un groupe d’étudiants de l’UCAD a organisé une contre-manifestation spontanée, dénonçant ce qu’ils appellent la « politisation de l’UCAD ». Les étudiants, visiblement exaspérés, ont accusé les enseignants de sacrifier leurs intérêts au profit de leurs propres revendications.

La tension est rapidement montée, d’abord entre les étudiants et les agents de sécurité, puis entre les étudiants et certains enseignants. Le climat est devenu encore plus tendu lorsqu’un groupe d’étudiants a failli en venir aux mains avec Thierno Ly, un enseignant de l’Institut de français pour les étudiants étrangers (IFE). Par ailleurs, un enseignant nommé Bassène a vu son téléphone portable confisqué par des étudiants, qui l’accusaient d’avoir pris des photos sans leur consentement. Le téléphone a finalement été restitué à son propriétaire grâce à l’intervention des agents de sécurité.

Cette situation souligne les divisions profondes au sein de l’UCAD, où la lutte pour le contrôle de l’institution prend des allures de conflit ouvert entre différentes parties prenantes. Les prochaines semaines seront décisives pour déterminer l’issue de cette crise qui menace de fragiliser encore davantage la stabilité de l’une des plus grandes universités d’Afrique de l’Ouest.

ARTP : Des journées de concertation pour une régulation électronique innovante

L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a lancé aujourd’hui à Dakar une série de journées de concertation nationales visant à renforcer la régulation des communications électroniques au Sénégal. Cet événement, présidé par M. Dahirou Thiam, Directeur Général de l’ARTP, s’inscrit dans une démarche de concertation avec les acteurs du secteur, fruit de nombreuses rencontres préalables.

Lors de son allocution, M. Thiam a souligné l’importance de ces échanges pour faire face aux défis croissants du secteur des télécommunications. « Aujourd’hui, l’ARTP s’inscrit dans cette démarche de concertation car, dit-on, l’expérience précède la règle », a-t-il déclaré. Il a rappelé que les communications électroniques occupent une place centrale dans la vie quotidienne des Sénégalais, rendant nécessaire une régulation à la fois intelligente, diligente, responsable et innovante.

Le Directeur Général de l’ARTP a également précisé les objectifs de cette concertation : faciliter l’accès à des services Internet abordables et de qualité sur l’ensemble du territoire sénégalais. Pour atteindre cet objectif, l’ARTP entend mettre en place des mécanismes de régulation incitatifs en collaboration avec tous les acteurs du secteur.

Parmi les défis identifiés par M. Thiam figurent la convergence des services, la promotion et l’encadrement de l’innovation, la cybersécurité, la protection des données, ainsi que la neutralité des aides. « Ces priorités sont essentielles pour garantir un environnement équitable et sûr tant pour les utilisateurs que pour les fournisseurs de services », a-t-il souligné.

Le Directeur Général a également évoqué l’arrivée imminente de la 5G, l’intelligence artificielle, ainsi que les nouvelles techniques de communication par satellite. Pour lui, ces avancées technologiques nécessitent une évaluation rigoureuse pour permettre au secteur de continuer à évoluer.

En conclusion, M. Thiam a lancé un appel à la collaboration entre tous les acteurs du secteur pour créer un environnement de régulation propice à l’innovation, à l’investissement, et à la protection des utilisateurs, garantissant ainsi un développement harmonieux du secteur des communications électroniques au Sénégal.

Affaire de diffamation : Le tribunal relaxe Aminata Touré au bénéfice de la bonne foi, selon Me Ousmane Thiam

Dans l’affaire de diffamation opposant l’ancienne Première ministre Aminata Touré et Mansour Faye, le tribunal correctionnel de Dakar a rendu une décision qui suscite des réactions diverses. Me Ousmane Thiam, avocat du maire de Saint-Louis, Mansour Faye, s’est exprimé suite à ce jugement qui, selon lui, reconnaît la fausseté des propos tenus par Aminata Touré tout en la relaxant au bénéfice de la bonne foi.

« Le tribunal n’a ni relaxé Aminata Touré purement et simplement, ni au bénéfice du doute, » a précisé Me Thiam lors d’une déclaration à Seneweb. Il a ajouté que la décision du juge repose sur la reconnaissance de la diffamation, mais accorde à l’ancienne présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE) le bénéfice de la bonne foi, signifiant qu’elle aurait été mal informée ou qu’elle aurait mal interprété les faits.

Me Thiam a expliqué que la décision de relaxe au bénéfice de la bonne foi indique que les propos de Mme Touré étaient diffamatoires, mais que le tribunal a estimé qu’elle avait été trompée de bonne foi. « Peut-être qu’elle a été induite en erreur par ceux qui lui ont fourni l’information ou en interprétant le rapport de la Cour des comptes. Mais le tribunal a constaté que les preuves qu’elle a apportées ont été rejetées, » a-t-il ajouté.

L’avocat a souligné que si les documents produits par Aminata Touré avaient été avérés, le tribunal aurait prononcé une relaxe pure et simple. Cependant, la décision rendue reflète que bien que les propos soient jugés diffamatoires, le juge a estimé qu’il s’agissait d’une erreur de bonne foi. « Le juge l’a excusée, c’est ce que signifie la décision qui a été rendue aujourd’hui, » a insisté Me Thiam.

Enfin, l’avocat de Mansour Faye a déploré que Mme Touré n’ait pas suivi les conseils de ses avocats, qui lui avaient recommandé de présenter des excuses. Selon lui, une telle démarche aurait montré son humilité, d’autant plus qu’aucun rapport n’a explicitement accusé son client, Mansour Faye. « Si le juge avait relaxé purement et simplement Aminata Touré, on aurait pu penser que Mansour Faye était coupable des faits allégués, ce qui n’est pas le cas, » a conclu Me Thiam.

Quand le Rap Devient Politique : Une Révolution à la Sénégalaise

L’annonce de la nomination de deux figures emblématiques du rap sénégalais, « Nit Doff » et « Kilifeu », à des postes de Président du Conseil d’Administration (PCA) a créé un véritable séisme dans le paysage politique sénégalais. Ce qui aurait pu être considéré comme une simple rumeur s’est avéré être une réalité qui bouleverse les codes traditionnels du pouvoir au Sénégal. Le pays, connu pour ses rebondissements imprévus, a franchi un nouveau cap en ouvrant les portes des institutions clés à des artistes engagés.


Depuis plusieurs années, le Sénégal vit une mutation profonde de son paysage politique et culturel. Les artistes, autrefois considérés comme des voix critiques en marge du pouvoir, se retrouvent aujourd’hui au cœur de la prise de décision. « Fou Malade », autre figure du rap sénégalais, a ouvert la voie en siégeant au Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), prouvant que l’art et la politique peuvent coexister de manière inédite. L’arrivée de « Nit Doff » et « Kilifeu » dans des rôles aussi prestigieux marque un tournant majeur.


Les nominations de « Nit Doff » et « Kilifeu » ne laissent personne indifférent. D’un côté, certains voient en ces décisions une véritable révolution, une ouverture nécessaire vers une République plus inclusive et représentative de la diversité culturelle du pays. De l’autre, il y a ceux qui dénoncent une comédie nationale, une farce où l’inexpérience politique de ces nouveaux PCA pourrait mettre en péril la gestion des institutions qu’ils dirigent désormais.

La nomination de Kilifeu à la tête du Grand Théâtre national soulève des questions. Bien qu’il soit reconnu pour son engagement artistique et politique, est-il prêt à gérer une institution culturelle d’une telle envergure ? Ses talents d’improvisation suffiront-ils à relever les défis qui l’attendent ? Quant à « Nit Doff », son passé de militant acharné, souvent en conflit avec les autorités, le prépare-t-il vraiment à ce rôle de leader institutionnel ? Ou bien ces nominations ne sont-elles qu’une manière de calmer des figures turbulentes en les intégrant au système qu’elles critiquaient autrefois ?


Quoi qu’il en soit, ces nominations illustrent une tendance plus large : celle d’une ouverture progressive du système politique sénégalais à des personnalités issues de la société civile, et plus particulièrement du monde de l’art. Youssou Ndour, figure emblématique de la musique sénégalaise, avait déjà ouvert la voie en devenant ministre de la République. Le message est clair : au Sénégal, les frontières entre culture et politique sont de plus en plus poreuses.


Le Sénégal entre dans une ère où la politique n’est plus l’apanage des politiciens de carrière. Les artistes, avec leur créativité et leur capacité à toucher le peuple, prennent de plus en plus de place sur l’échiquier national. Que l’on salue ou que l’on critique ces choix, une chose est certaine : le Sénégal est en train de réinventer sa manière de faire de la politique. Une République en mode PCA (Pas Comme Avant), où le micro remplace le discours convenu, et où l’improvisation devient une nouvelle forme de gouvernance. La révolution est en marche, et elle porte le visage de ces artistes qui, armés de leurs punchlines, prennent désormais les rênes du pays.

Le régime de Diomaye sur la voie de la réforme : Vers un recrutement transparent des dirigeants du secteur public ?

Dans une démarche marquée par une volonté de transparence et de rupture avec les pratiques antérieures, le Premier Ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, semble déterminé à concrétiser l’une des promesses phares de son mouvement alors qu’il était encore dans l’opposition. En effet, l’idée de pourvoir certains postes de l’État par appel à candidature avait été au cœur des engagements de son équipe. Cependant, jusqu’à présent, cette promesse n’avait pas encore trouvé de traduction concrète dans les actions gouvernementales.

Lors du Conseil des ministres tenu hier mercredi, cette question a été remise sur la table, marquant une étape décisive vers la mise en place de ce système de nomination. Ousmane Sonko a, en effet, donné des instructions claires au Ministre Secrétaire général du Gouvernement, en collaboration avec les ministres concernés, pour préparer les dispositions nécessaires en vue de soumettre au Conseil des ministres les projets de décrets d’application liés à la loi d’orientation sur le secteur public.

Ces décrets, selon le communiqué officiel du Conseil des ministres, porteront notamment sur l’appel à candidatures pour le recrutement des chefs d’organes exécutifs des entités du secteur parapublic. Ils couvriront également le fonctionnement des organes délibérants de ces entités, les statuts-types applicables aux sociétés nationales, ainsi que l’organisation et le fonctionnement du Comité de suivi du secteur parapublic.

Cette initiative, si elle est mise en œuvre, pourrait marquer une véritable révolution dans la gestion des affaires publiques au Sénégal. Elle viserait non seulement à renforcer la transparence et l’efficacité au sein de l’administration publique, mais également à favoriser la méritocratie, en permettant aux compétences les plus avérées d’accéder à des postes de responsabilité.

Cependant, il reste à voir si ces intentions se matérialiseront dans les faits et si le régime de Diomaye parviendra à surmonter les éventuels obstacles politiques et administratifs qui pourraient se dresser sur son chemin. La mise en place d’un tel système nécessitera en effet une volonté politique forte et une capacité à mobiliser l’ensemble des acteurs concernés autour de cette réforme ambitieuse.

En tout état de cause, les prochains mois s’annoncent décisifs pour le gouvernement d’Ousmane Sonko, qui devra prouver sa capacité à transformer les promesses en actions concrètes, dans un contexte où les attentes des citoyens en matière de gouvernance et de transparence sont particulièrement élevées.

Mansour Faye débouté, Aminata Touré exige des explications sur la gestion des fonds Covid-19

Le Tribunal de Dakar a rendu son verdict ce jeudi dans l’affaire opposant l’ancien Premier ministre Aminata Touré à Mansour Faye, ancien ministre des Infrastructures et beau-frère de l’ex-président Macky Sall. Mansour Faye avait déposé une plainte pour diffamation contre Aminata Touré, en lien avec des allégations de mauvaise gestion des fonds Covid-19. Cependant, le tribunal a décidé de relaxer Aminata Touré, considérant que les demandes du plaignant étaient mal fondées.

Malgré sa victoire juridique, Aminata Touré ne semble pas pleinement satisfaite. Dans une déclaration faite après le verdict, elle a exprimé son désir de voir des explications claires et transparentes de la part de Mansour Faye. « Mansour Faye, beau-frère de l’ancien président Macky Sall a été débouté de sa plainte pour diffamation à mon encontre par le Tribunal de Dakar. C’est mon espoir que dans le contexte de la reddition des comptes, Mansour Faye s’expliquera sur ce que j’ai qualifié de “carnage financier” dans le cadre des fonds Covid, avec une surfacturation constatée par la Cour des Comptes de 2 milliards 749 millions dans l’achat de riz par le ministère qu’il dirigeait », a-t-elle déclaré.

Les accusations portées par Aminata Touré contre Mansour Faye concernent la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Selon elle, une surfacturation de 2,749 milliards de francs CFA aurait été observée dans l’achat de riz, pointant ainsi du doigt une mauvaise gestion financière au sein du ministère dirigé par Mansour Faye. Ces allégations, qualifiées de « carnage financier » par l’ancienne Premier ministre, avaient conduit à la plainte pour diffamation.

Cette affaire s’inscrit dans un climat politique particulièrement tendu, où la reddition des comptes devient une exigence croissante de la part des citoyens et des acteurs politiques. Aminata Touré, connue pour son franc-parler et son engagement en faveur de la transparence, reste déterminée à faire toute la lumière sur cette affaire.

Désormais relaxée, Aminata Touré semble plus que jamais décidée à obtenir des réponses sur la gestion des fonds Covid-19. L’ancien ministre des Infrastructures Mansour Faye, bien que débouté dans sa plainte, pourrait être contraint de fournir des explications sur les accusations portées à son encontre.

En définitive, cette décision judiciaire, bien qu’importante, ne marque pas la fin de la controverse autour de la gestion des fonds Covid-19. Au contraire, elle pourrait bien être le point de départ d’une nouvelle série de débats et de révélations dans un contexte où la transparence et la reddition des comptes sont au centre des préoccupations.

Le Président Bassirou Diomaye Faye écrit au Roi Salmane d’Arabie saoudite : Une correspondance sur fond de contrat annulé

Le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a récemment envoyé une lettre officielle au roi Salmane d’Arabie saoudite. Ce geste diplomatique, rapporté par l’Agence de presse saoudienne (SPA) et relayé par Bés Bi, survient dans un contexte délicat pour les relations sénégalo-saoudiennes, suite à l’annulation d’un contrat important.

Selon les sources, Mary Teuw Niane, directeur de cabinet du président Faye, a été mandaté pour porter la correspondance à Riyad. Bien que le contenu précis de la lettre reste confidentiel, ce courrier pourrait bien être lié à une décision récente du gouvernement sénégalais d’annuler un contrat controversé, attribué au groupe saoudien ACWA Power.

Ce contrat, d’une valeur de 459 milliards de francs CFA, portait sur l’installation d’une usine de dessalement de l’eau de mer à Dakar. Il avait été signé sous la présidence de Macky Sall, à seulement quatre jours de la fin de son mandat, ce qui a soulevé des soupçons d’irrégularités et de précipitation. Les spéculations autour de cet accord se sont intensifiées après son annulation par le nouveau président Faye, qui semble vouloir instaurer une plus grande transparence dans la gestion des affaires publiques.

Durant son séjour en Arabie saoudite, Mary Teuw Niane a également rencontré le vice-ministre des Affaires étrangères saoudien. Les discussions auraient porté sur les liens entre les deux pays et les moyens de les renforcer. Cette rencontre pourrait être perçue comme une tentative de maintenir des relations bilatérales solides malgré les tensions possibles liées à l’annulation du contrat avec ACWA Power.

Il est à noter que cette correspondance survient après une rencontre entre le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, et le ministre saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture. Cela suggère que les autorités sénégalaises souhaitent gérer de manière proactive et diplomatique les répercussions de leur décision d’annuler ce contrat majeur, tout en maintenant des relations cordiales avec Riyad.

L’envoi de cette lettre au roi Salmane par le Président Faye marque une étape importante dans les relations entre le Sénégal et l’Arabie saoudite. En dépit des tensions possibles dues à l’annulation de l’accord avec ACWA Power, il semble que les deux pays s’efforcent de continuer à travailler ensemble et de renforcer leurs liens dans divers domaines. Le contenu précis de la lettre reste cependant un point de spéculation, laissant les observateurs dans l’attente de plus d’informations sur les discussions entre Dakar et Riyad.

Aminata Touré relaxée dans l’affaire de diffamation contre Mansour Faye

Le tribunal correctionnel de Dakar a rendu son verdict ce matin dans l’affaire opposant l’ancienne Première ministre Aminata Touré à Mansour Faye, maire de Saint-Louis et beau-frère de l’ancien Président Macky Sall. Aminata Touré, accusée de diffamation par M. Faye, a été relaxée pour sa bonne foi, tandis que son accusateur a été condamné aux dépens.

Le conflit juridique entre les deux figures politiques a éclaté suite aux déclarations d’Aminata Touré sur la gestion des fonds publics alloués à la lutte contre la pandémie de COVID-19. Elle avait dénoncé ce qu’elle considérait comme une mauvaise gestion de ces fonds, mentionnant un montant colossal de 1.000 milliards de francs CFA mobilisé par les Sénégalais. Touré avait particulièrement ciblé Mansour Faye, mettant en cause sa gestion des ressources en tant que ministre, ce qui avait conduit ce dernier à déposer une plainte pour diffamation.

Le procès s’est tenu le 25 juillet dernier, en l’absence de Mansour Faye. Aminata Touré s’est appuyée sur des preuves solides pour justifier ses accusations, citant notamment le rapport définitif de la Cour des comptes. Elle a souligné les pages 100 et 101 de ce rapport, qui, selon elle, apportaient un éclairage pertinent sur la gestion controversée des fonds. Mme Touré a également mentionné que ses critiques étaient partagées par de nombreux Sénégalais ainsi que par des journalistes, ce qui renforçait sa défense.

Dans sa décision, le tribunal a reconnu la bonne foi de l’ancienne Première ministre, la relaxant ainsi des charges de diffamation. En revanche, Mansour Faye, qui réclamait initialement un milliard de francs CFA en dommages et intérêts, a été condamné aux dépens. Les détails spécifiques concernant cette condamnation seront communiqués ultérieurement par les autorités judiciaires.

La relaxe d’Aminata Touré pourrait avoir des répercussions importantes sur la scène politique sénégalaise, où elle continue d’être une voix influente. Cette décision judiciaire est susceptible de renforcer sa position, alors qu’elle a récemment intensifié ses critiques à l’égard de l’administration précédente.

Quant à Mansour Faye, cette condamnation pourrait ternir son image, surtout dans un contexte où la gestion des fonds publics demeure un sujet sensible et hautement surveillé par l’opinion publique. Il reste à voir comment cette affaire influencera les dynamiques politiques dans les mois à venir.

Les nominations controversées de Nitdoff et Kilifeu : récompense ou reconnaissance?

Le Conseil des ministres présidé par Bassirou Diomaye Faye a récemment suscité une vague de réactions en nommant deux figures emblématiques du rap sénégalais à des postes stratégiques. Mor Talla Gueye, plus connu sous le nom de Nitdoff, a été désigné Président du Conseil d’Administration du Fonds de Développement des Cultures Urbaines (Fdcu), tandis que Landing Mbessane Seck, alias Kilifeu, a été nommé à la tête du Conseil d’Administration du Grand Théâtre national. Ces nominations, bien que saluées par certains, ont également provoqué une vive polémique.

Le journaliste et chroniqueur Madiambal Diagne n’a pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux, dénonçant ce qu’il considère comme une « récompense » pour les rôles jugés « sombres » que ces deux rappeurs auraient joués lors des récentes manifestations. Dans un message posté sur X (anciennement Twitter), il écrit : « Les nominations de Kilifeu et de Niit Dof donnent encore du sens à mon propos du 22/07/2024 : Le parcours tumultueux de leur formation politique a comporté des phases sombres durant lesquelles certains militants et responsables ont été chargés de rôles et de missions inavouables et cela les oblige à nommer n’importe qui à n’importe quelle fonction. »

Cette déclaration fait écho aux critiques de ceux qui estiment que ces nominations sont davantage le fruit d’un calcul politique que d’une réelle reconnaissance des compétences des deux artistes dans le domaine des cultures urbaines ou de la gestion d’institutions culturelles.

Un passé militant sous les projecteurs

Nitdoff et Kilifeu ne sont pas seulement connus pour leurs contributions à la scène musicale sénégalaise. Leur engagement politique, souvent très critique envers les autorités en place, leur a valu une certaine notoriété, mais aussi des démêlés avec le pouvoir. Leurs prises de position franches, parfois radicales, lors des manifestations récentes contre le gouvernement, ont marqué les esprits et polarisé l’opinion publique.

Ces nominations pourraient ainsi être perçues comme une tentative du pouvoir de les intégrer au système, voire de neutraliser leur influence contestataire. Pour certains observateurs, il s’agirait d’une stratégie visant à acheter leur silence ou à récompenser leur loyauté lors des moments de tension politique.

Entre reconnaissance culturelle et calcul politique

D’un autre côté, leurs soutiens plaident en faveur de la légitimité de ces nominations. Nitdoff et Kilifeu, par leur engagement artistique et social, ont joué un rôle clé dans la promotion des cultures urbaines au Sénégal. Leur nomination à ces postes pourrait donc être vue comme une reconnaissance de leur contribution à la scène culturelle nationale.

Le débat autour de ces nominations met en lumière les tensions qui subsistent entre le monde de la culture et celui de la politique au Sénégal. Alors que certains y voient une avancée pour la représentation des cultures urbaines au sein des institutions, d’autres y perçoivent une dérive politique dangereuse, où les postes de pouvoir sont octroyés non pas en fonction des compétences, mais des alliances et des services rendus.

Il reste à voir si Nitdoff et Kilifeu parviendront à faire taire les critiques en démontrant leur capacité à diriger les institutions qui leur ont été confiées, ou si ces nominations resteront marquées du sceau de la controverse.

Changement à la tête de la sous-préfecture de Dakar-Plateau : Khadidiatou Sène remplace Djiby Diallo

Le sous-préfet de Dakar-Plateau, Djiby Diallo, a été remplacé. La décision a été prise ce mercredi 7 août 2024 lors du Conseil des Ministres, présidé par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye. Madame Khadidiatou Sène, Secrétaire d’administration, matricule de solde 609 866/G, en service au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a été nommée Sous-préfet de l’Arrondissement de Dakar-Plateau en remplacement de Monsieur Djiby Diallo, qui a été appelé à d’autres fonctions.

Cette nomination marque un changement significatif dans l’administration locale, avec l’arrivée de Madame Sène à un poste stratégique au cœur de la capitale sénégalaise.

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