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Justice d’exception au Sénégal : le Forum du Justiciable alerte sur l’absence de recours devant la Haute Cour

Le Forum du Justiciable tire la sonnette d’alarme sur une faille jugée grave dans l’architecture judiciaire sénégalaise : l’absence de double degré de juridiction devant la Haute Cour de Justice. Dans un communiqué publié cette semaine, l’organisation de la société civile dénonce une entorse aux principes fondamentaux du droit à un procès équitable et une contradiction flagrante avec les engagements internationaux souscrits par le Sénégal.

La Haute Cour de Justice est la juridiction compétente pour juger le président de la République et les ministres dans le cadre de faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Toutefois, selon le Forum du Justiciable, cette instance fonctionne sans aucune possibilité de recours, que ce soit durant la phase d’instruction ou après la décision finale. Un fonctionnement qui viole, selon le Forum, l’article 14, paragraphe 5, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cet article garantit à toute personne déclarée coupable d’une infraction le droit de faire examiner la déclaration de culpabilité et la condamnation par une juridiction supérieure.

Le Forum s’appuie notamment sur deux articles de la loi organique n°2002-10 du 22 février 2002 qui encadre la Haute Cour. L’article 23 stipule que « les actes de la commission d’instruction ne sont susceptibles d’aucun recours », tandis que l’article 35 précise que « les arrêts de la Haute Cour ne sont susceptibles, ni d’appel, ni de pourvoi en cassation ». En clair, les personnes jugées par cette juridiction n’ont aucun moyen légal de contester la décision rendue, ce qui va à l’encontre des standards internationaux en matière de droits de l’homme.

Dans son communiqué, le Forum du Justiciable qualifie cette situation de « préoccupation majeure » et dénonce une violation des principes universels du droit pénal, qui consacrent le droit à une seconde lecture des faits, par une instance supérieure et indépendante. Pour l’organisation, ce défaut structurel dans le fonctionnement de la Haute Cour de Justice remet en cause le caractère équitable de toute procédure engagée devant elle.

En conséquence, le Forum du Justiciable appelle solennellement les autorités sénégalaises à engager une révision urgente de la loi organique qui régit cette juridiction. L’objectif est d’y introduire un véritable double degré de juridiction, de manière à rendre les procédures plus conformes aux principes de l’État de droit et aux obligations internationales du Sénégal.

Cette alerte intervient dans un contexte où les discussions sur la réforme des institutions sont relancées avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir exécutif. Le Forum espère que cette faille, longtemps ignorée, sera enfin corrigée afin de garantir une justice véritablement équitable, même pour les plus hauts responsables de l’État.

Kédougou : Trois sites d’orpaillage clandestins démantelés, 47 personnes interpellées

Une importante opération militaire a été menée le mardi 20 mai 2025 dans le secteur de Moussala, région de Kédougou, par les forces armées sénégalaises dans le cadre de l’Opération Orientale. Cette initiative vise à combattre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans le sud-est du pays, particulièrement touché par les activités minières clandestines.

Selon la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa), les soldats de la Zone militaire n°4 ont procédé au démantèlement de trois sites d’orpaillage clandestins. Au cours de l’opération, 47 individus ont été interpellés, tandis que d’importants équipements ont été saisis.

Le bilan matériel est conséquent : 13 motopompes, 28 motos, 2 groupes électrogènes, ainsi que divers outils servant à l’extraction artisanale de l’or. En parallèle, les militaires ont également mis la main sur plusieurs troncs de bois abattus illégalement, révélant l’ampleur de l’exploitation illicite qui affecte les écosystèmes de la zone.

Les personnes interpellées ainsi que les objets saisis ont été remis à la gendarmerie pour les besoins de l’enquête et des suites judiciaires. La Dirpa annonce que les opérations vont se poursuivre dans la région de la Falémé, qui reste un point névralgique dans la lutte contre l’orpaillage clandestin.

Cette intervention s’inscrit dans une stratégie nationale de préservation des ressources naturelles et de sécurisation des zones frontalières, de plus en plus convoitées par des réseaux transnationaux d’exploitation illégale.

Vol à l’AIBD : un agent détourne bijoux, diamants et cheveux naturels d’une passagère

Un agent de rampe à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) de Diass est au cœur d’un scandale de vol présumé impliquant des biens de valeur appartenant à une passagère de la compagnie Air Sénégal. I.J.B., employé de la société 2AS, a comparu devant le Tribunal de Grande instance de Mbour pour avoir subtilisé des bijoux en or, en diamant, et 30 paquets de cheveux naturels lors d’un débarquement.

Les faits remontent au samedi 10 mai 2025. Alors qu’il s’activait au déchargement des bagages d’un vol en provenance de France, l’agent aurait profité d’un moment d’inattention pour forcer les cadenas de deux valises appartenant à une passagère identifiée sous les initiales M.F.D. Il aurait alors récupéré discrètement les sachets contenant les précieux bijoux et les paquets de cheveux, avant de refermer les valises et dissimuler le tout dans son propre sac.

Mais un oubli va trahir le suspect : en refermant les valises, il laisse accidentellement son bracelet fétiche, portant ses initiales, à l’intérieur de l’un des bagages. À son arrivée chez elle, la victime découvre le vol et le bracelet suspect. Elle entame alors ses propres recherches et retrouve le profil Facebook correspondant aux initiales, qui mène à une photo de l’agent.

M.F.D retourne à l’AIBD pour signaler le vol. Une enquête est aussitôt ouverte. Interpellé, I.J.B. nie les faits et affirme ne pas posséder de bracelet ou de compte Facebook. Mais une perquisition à son domicile à Ouest-Foire compromet sa défense : dix paquets de cheveux naturels et des bijoux de la victime sont retrouvés dans son armoire.

Confondu par les preuves, le mis en cause passe aux aveux. Il reconnaît avoir vendu une partie des bijoux en or à un bijoutier établi à Keur Ndiaye Lô, pour la somme de 200.000 F CFA. Ce dernier, également entendu par la justice, a tenté de se disculper à la barre.

Le procureur a requis l’application stricte de la loi à l’encontre des deux hommes. Tous deux ont été placés sous bracelet électronique en attendant le verdict du tribunal, prévu pour le mardi 27 mai 2025. Ce nouvel incident soulève à nouveau la question de la sécurité des bagages dans les aéroports sénégalais.

Procès Azoura Fall et Kaïré : le verdict fixé au 4 juin, le parquet requiert 3 mois fermes

Le procès très suivi des deux activistes sénégalais, Assane Guèye alias Azoura Fall et El Hadji Ousseynou Kaïré, s’est tenu ce mercredi au Tribunal de flagrants délits de Dakar. Poursuivis pour « discours contraires aux bonnes mœurs » à la suite de propos injurieux tenus contre l’ancien président Macky Sall, les deux hommes attendent désormais le verdict, fixé au 4 juin prochain.

Le procureur a requis une peine de trois mois de prison ferme pour chacun des prévenus. Lors des plaidoiries, les avocats de la défense ont vigoureusement contesté cette qualification juridique, estimant que les faits reprochés relevaient plutôt d’injures publiques à l’égard de particuliers, et non d’un délit d’ordre moral.

« Nous avons démontré que l’accusation n’était pas fondée et que les propos incriminés s’apparentaient à des injures adressées à deux personnes précises. Dès lors, nous avons demandé la relaxe pure et simple de nos clients », a plaidé Me Bamba Cissé à la sortie de l’audience.

À noter qu’Azoura Fall avait été placé sous liberté provisoire en attendant son jugement, contrairement à Kaïré, maintenu en détention. Leur sort sera définitivement scellé dans deux semaines, à l’issue du délibéré du tribunal. Le dossier, qui mêle liberté d’expression, responsabilité des influenceurs et respect des institutions, continue de susciter un vif débat dans l’opinion publique.

Ziguinchor – Les ex-détenus politiques dénoncent une indemnisation incomplète et exigent des réponses

À Ziguinchor, les anciens détenus politiques expriment leur profonde frustration face à la lenteur et au manque de clarté dans le processus d’indemnisation promis par l’État. Alors que 126 personnes avaient été recensées pour bénéficier d’une aide financière dans le cadre du programme de réparation, seules 32 ont effectivement reçu les 500.000 FCFA annoncés.

Réunis en conférence de presse ce mercredi, plusieurs membres du collectif des ex-détenus ont fait part de leur colère. Elhadj Cissé, porte-parole du groupe, a dénoncé ce qu’il qualifie d’injustice manifeste. Selon lui, il est incompréhensible qu’au bout de quatre mois, la majorité des bénéficiaires restent sans nouvelles et sans soutien. Il rappelle que cette aide avait été solennellement annoncée par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko pour réparer les torts subis par les anciens détenus et les familles des victimes.

Le collectif demande des explications officielles de la part des autorités, en particulier de la ministre en charge du dossier. Il appelle à plus de transparence sur les critères de sélection des bénéficiaires et sur les délais réels de versement de l’aide.

Les ex-détenus ont également critiqué certains élus locaux, dont le député Guy Marius Sagna, accusé de ne pas porter leur voix. Elhadj Cissé affirme l’avoir interpellé, sans obtenir de réponse satisfaisante, estimant que les attentes des populations de Ziguinchor n’ont pas été suffisamment prises en compte.

À quelques jours de la Tabaski, les concernés espèrent une réaction rapide du gouvernement afin que l’ensemble des bénéficiaires puissent recevoir leur dû dans des délais raisonnables.

Meurtre d’un infirmier à Koungheul : le SUTSAS décrète une journée noire ce vendredi 23 mai

Le monde de la santé sénégalaise est en deuil. Mamadou Samba Diallo, Infirmier Chef du poste de santé de Arafat, a été lâchement assassiné dans la nuit du mardi au mercredi, vers 4 heures du matin, sur son lieu de travail, situé dans le district sanitaire de Koungheul (région médicale de Kaffrine). L’attaque a été perpétrée par des individus armés non identifiés.

L’annonce de ce meurtre a provoqué une onde de choc au sein du corps médical et suscité une vive indignation du Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS). Dans un communiqué rendu public ce jeudi, le syndicat a fermement condamné cet acte qu’il qualifie d’« ignoble et barbare ». Le SUTSAS fustige également l’inaction des autorités face à la recrudescence des violences à l’encontre des agents de santé, régulièrement exposés à des agressions dans l’exercice de leurs fonctions.

En signe de protestation, le syndicat a décrété la journée du vendredi 23 mai 2025 comme une “journée noire” sur l’ensemble du territoire national. Des prières collectives, des sit-in dans les structures sanitaires et le port de brassards noirs sont prévus pour rendre hommage à la victime et alerter sur l’urgence sécuritaire dans le secteur.

Par ailleurs, le Secrétariat Exécutif du SUTSAS a exprimé son soutien total à l’arrêt de travail régional décrété à Kaffrine dès ce mercredi à 9 heures. Cette mobilisation régionale vise à exiger des garanties de sécurité concrètes pour les professionnels de santé.

Ce nouveau drame vient raviver les inquiétudes autour des conditions de travail du personnel médical, notamment dans les zones reculées. Le SUTSAS appelle à des mesures urgentes de sécurisation des postes de santé, sans quoi, prévient-il, « d’autres mobilisations de plus grande envergure seront enclenchées ».

Tabaski 2025 : l’État bloque temporairement les ventes d’oignons des agrobusiness pour sauver les petits producteurs

À l’approche de la Tabaski, le ministère du Commerce a décidé de suspendre temporairement les ventes d’oignons et de pommes de terre par les grandes exploitations agricoles. Une mesure exceptionnelle, annoncée par le directeur général des marchés à travers une lettre circulaire, qui vise à soulager les petits producteurs durement touchés par la saturation du marché.

Du 22 mai au 15 juin 2025, les sociétés d’agrobusiness sont invitées à cesser leurs ventes, afin de laisser le champ libre aux exploitants les plus vulnérables. Ces derniers, qui disposent rarement de moyens de stockage ou de logistique performants, peinent à écouler leurs produits dans un marché inondé et déstabilisé.

« Cette situation traduit l’importance des stocks disponibles et en souffrance au niveau des petits producteurs », souligne la note adressée aux opérateurs économiques. En clair, l’abondance actuelle de l’offre – amplifiée par les volumes massifs des grandes structures – a provoqué une chute brutale des prix à la production, aggravant les pertes post-récolte pour les producteurs familiaux.

Cette fenêtre de commercialisation exclusive intervient à un moment stratégique. La Tabaski, prévue fin juin, entraîne une forte demande sur les marchés, notamment en oignons, ingrédient central dans la préparation des plats traditionnels. Pour les producteurs locaux, il s’agit d’un des rares pics de l’année où les ventes peuvent générer un revenu significatif.

Le directeur général des marchés a appelé à la solidarité des acteurs de la filière, saluant l’effort collectif nécessaire pour soutenir durablement la production locale. « J’attache du prix au respect de cette mesure et vous remercie de votre compréhension et engagement à cette démarche de solidarité économique », conclut-il dans sa circulaire.

Accrochage armé à Djibidione : des soldats sénégalais pris pour cible lors d’une patrouille

Une unité de l’armée sénégalaise en mission de patrouille a été prise à partie ce mercredi matin dans la commune de Djibidione, précisément aux alentours des villages de Karounor et Kalathiaye, dans le département de Bignona (région de Ziguinchor). L’accrochage s’est produit dans une zone frontalière réputée instable, où la présence de bandes armées demeure une menace persistante.

Selon une source sécuritaire ayant requis l’anonymat, les soldats effectuaient une opération de surveillance de routine lorsqu’ils ont été attaqués par un groupe non identifié. Les échanges de tirs ont duré plusieurs minutes, mais les circonstances exactes de l’affrontement restent floues. Aucun bilan officiel n’a été communiqué pour l’heure, tant en termes de pertes humaines que de dégâts matériels.

La région sud du Sénégal, en particulier la commune de Djibidione, reste un foyer de tension récurrent en raison de sa proximité avec la Guinée-Bissau et de la présence sporadique de groupes armés. Cette zone stratégique fait régulièrement l’objet d’opérations militaires visant à rétablir l’ordre et assurer la sécurité des populations locales.

Cet incident intervient dans un contexte de vigilance accrue des forces de défense et de sécurité, mobilisées pour prévenir tout regain d’instabilité dans cette partie du pays. Les autorités militaires n’ont pas encore émis de communiqué officiel, mais une enquête serait en cours pour identifier les auteurs de cette attaque.

En attendant, la situation reste tendue dans la zone, et les populations riveraines, souvent prises au piège entre les opérations de sécurisation et les agissements des groupes armés, expriment leurs inquiétudes quant à la persistance de la violence.

Renforcement des capacités des journalistes : l’ANSD mise sur une meilleure compréhension des statistiques

Dans le cadre du Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des Statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (PHASAOC), l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a organisé, ce mercredi 21 mai 2025, un atelier de renforcement des capacités à l’intention des professionnels des médias. L’objectif : outiller les journalistes pour une meilleure compréhension et une utilisation judicieuse des données statistiques.

Cette session de formation marque un tournant dans la relation entre l’ANSD et les médias. Elle vise à renforcer le rôle des journalistes comme vecteurs d’une information fiable et bien interprétée. Antoine Diouf, directeur de eRadio et participant à l’atelier, a salué cette initiative : « Le journaliste n’est pas celui qui sait tout, mais celui qui sait où trouver l’information. Cet atelier nous permet de mieux comprendre le travail de l’ANSD pour interpréter correctement les statistiques. » Il a ajouté que cette formation est essentielle pour transmettre au public des données claires et contextualisées.

Pour Abdou Diouf, directeur général de l’ANSD, cette rencontre s’inscrit dans une stratégie plus large de vulgarisation des données statistiques : « Cette rencontre est la première d’une série que nous souhaitons organiser avec nos partenaires. Elle permet de partager nos méthodes et pratiques pour une meilleure vulgarisation des statistiques auprès du public. » Le directeur général a également mis en lumière la performance du Sénégal, qui se classe 4e en Afrique dans l’indice de performance statistique de la Banque mondiale, soulignant les progrès réalisés dans ce secteur.

Durant l’atelier, plusieurs thématiques essentielles ont été abordées : les méthodes de production des données statistiques, l’interprétation des indicateurs économiques et sociaux, les défis liés à la couverture statistique nationale, ainsi que les bonnes pratiques de communication des données.

« Lorsque les journalistes comprennent bien nos données, ils peuvent mieux les expliquer au public. Cela participe à la transparence et à la bonne gouvernance », a rappelé Abdou Diouf. Il a également évoqué les perspectives d’amélioration du système statistique national, appelant à une meilleure coordination entre les différentes structures productrices de données.

En somme, cette initiative de l’ANSD traduit une volonté affirmée de rapprocher les producteurs et les utilisateurs de données statistiques, afin de garantir une information de qualité, accessible et compréhensible à tous. Un pas de plus vers une société mieux informée et plus engagée dans les enjeux du développement.

Affaire des fonds Covid-19 au Sénégal : L’ex-ministre Sophie Gladima écrouée pour détournement présumé de deniers publics

L’ancienne ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a été placée sous mandat de dépôt ce mercredi par la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. Cette mesure marque une étape importante dans l’enquête sur la gestion controversée des fonds Covid-19, un dossier explosif qui continue de faire trembler la sphère politico-judiciaire sénégalaise.

Mme Gladima est accusée de détournement présumé de deniers publics, portant notamment sur un montant d’un milliard de FCFA destiné à la création d’un centre gravimétrique à Kédougou, un projet fantôme qui n’a jamais vu le jour.

Les conclusions d’une enquête menée par la Division des Investigations Criminelles (DIC) pointent du doigt l’ex-ministre ainsi que son ancien directeur de l’Administration générale et de l’Équipement (DAGE), Alassane Diallo. Le duo est soupçonné d’avoir orchestré une série d’irrégularités financières dans le cadre de ce projet inachevé, avec un préjudice financier provisoire estimé à 193 070 000 FCFA.

Au cœur du dossier, un paiement anticipé de 73,2 millions FCFA effectué par le DAGE à la Société Commerciale du Groupe ISSA (SCGI) pour des travaux jamais commencés au moment du versement. Ce paiement viole clairement l’article 89 du Règlement général de la Comptabilité publique (RGCP), qui impose que tout règlement se fasse après exécution des prestations.

Entendu par les enquêteurs, Alassane Diallo a reconnu avoir effectué ce paiement sur instruction directe de sa hiérarchie, soit la ministre Gladima. Il admet que cette décision allait à l’encontre des règles en vigueur. De son côté, Ibrahima Issa, représentant de la SCGI, affirme avoir perçu les fonds de « bonne foi », soulignant que du matériel avait été acquis pour un montant de 119,87 millions FCFA, en attente de l’ouverture du site.

Pour justifier le paiement anticipé, la SCGI a produit un procès-verbal de constat d’huissier, daté du 14 avril 2023, certifiant la présence du matériel dans ses locaux à Dakar. Toutefois, cette justification ne convainc pas les enquêteurs, d’autant plus qu’un second versement a été accepté sans garantie contractuelle, ni début de travaux effectif.

L’enquête met également en lumière une transaction informelle de 80 millions FCFA, utilisée pour acheter du matériel en Chine. Plutôt que de recourir aux circuits bancaires classiques, les fonds auraient été confiés à un opérateur de transfert informel basé aux Allées Papa Guèye Fall, qui aurait ensuite remis l’argent au fournisseur chinois. Cette méthode de paiement jugée opaque soulève des suspicions de blanchiment d’argent et de contournement des contrôles financiers.

Avec la mise sous mandat de dépôt d’Aïssatou Sophie Gladima, les autorités sénégalaises montrent leur détermination à faire la lumière sur la gestion des fonds publics alloués durant la crise du Covid-19. Ce dossier pourrait marquer un tournant dans la politique de reddition des comptes prônée par les nouvelles autorités.

Lutte sénégalaise : Zarco suspendu provisoirement par le CNG après une agression en MMA à Abidjan

Convoqué ce lundi par le Comité national de gestion (CNG) de lutte pour s’expliquer sur son comportement violent lors d’un combat de MMA à Abidjan, le lutteur Zarco a brillé par son absence. Une attitude qui n’a pas été du goût de l’instance dirigeante de la lutte sénégalaise.

En effet, bien que son manager se soit présenté devant les membres du CNG pour tenter de justifier l’absence de son poulain, les explications fournies n’ont pas suffi à calmer les esprits. Selon le quotidien L’Observateur, le CNG a décidé de prendre une mesure conservatoire ferme contre le pensionnaire de l’écurie Grand-Yoff.

Zarco est désormais suspendu de toute activité liée à la lutte, et ce, jusqu’à sa comparution devant la commission compétente chargée d’examiner en profondeur l’affaire. Cette suspension immédiate intervient alors que le lutteur devait également répondre, le même jour, à une convocation de la Division des investigations criminelles (DIC), ce qui pourrait expliquer son absence au siège du CNG.

Cette affaire suscite de vives réactions dans le milieu de la lutte, où l’on s’interroge sur les conséquences de tels dérapages pour la crédibilité du sport et le comportement attendu des athlètes professionnels, même en dehors de l’arène.

Le CNG, qui tient à préserver l’image de la lutte sénégalaise, semble vouloir donner un signal fort : les actes de violence incontrôlée, même dans un autre cadre que la lutte traditionnelle, ne seront pas tolérés.

Affaire à suivre.

Injures contre Macky Sall : 6 mois requis contre Azoura Fall et Ousseynou Kairé

Ce mercredi, le tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé deux militants du parti dissous Pastef, Assane Guèye, alias Azoura Fall, et El Hadji Ousseynou Kairé, poursuivis pour « discours contraires aux bonnes mœurs ». Les deux prévenus ont reconnu avoir proféré des insultes à l’encontre de l’ancien président Macky Sall et d’autres responsables politiques dans des vidéos devenues virales.

L’audience a été marquée par la diffusion publique des séquences incriminées, suscitant la stupeur parmi les personnes présentes dans la salle. Azoura Fall a tenté de contextualiser ses propos, affirmant que sa vidéo, publiée il y a neuf mois, avait initialement été diffusée lors d’un live privé sur TikTok, réservé à ses abonnés. « Quelqu’un a insulté ma mère, j’ai répondu en insultant son leader, Macky Sall », a-t-il déclaré, ajoutant que Me Moussa Diop aurait rendu la vidéo publique après qu’il eut refusé d’intercéder auprès d’Ousmane Sonko en sa faveur.

Visiblement éprouvé, Azoura Fall a voulu montrer en pleine audience les marques de violences qu’il aurait subies en détention, tentant de se déshabiller avant que ses avocats ne l’en dissuadent. Il a évoqué son passé militaire, son emprisonnement sous l’ancien régime, et les séquelles physiques et psychologiques qu’il dit avoir endurées, dont une sciatique aggravée par des conditions carcérales déplorables.

De son côté, Ousseynou Kairé a expliqué son geste comme une forme de solidarité envers Azoura. Il aurait volontairement posté une vidéo injurieuse pour se faire arrêter, dans l’intention de pousser ce dernier à se rendre. Il a également dénoncé les violences subies lors de précédentes arrestations, notamment celle du 31 décembre à la Place de l’Indépendance. « On m’a déshabillé et frappé avec des matraques sur mes parties intimes », a-t-il déclaré, des mots qui ont choqué l’assistance.

Le procureur a requis une peine de six mois de prison, dont trois mois ferme, contre chacun des prévenus. Il a rejeté l’argument de troubles psychologiques invoqué par la défense d’Azoura Fall, jugeant le dossier médical non probant et la consultation psychiatrique trop brève pour constituer une preuve crédible de démence.

Les avocats des deux militants ont plaidé pour la liberté provisoire, tout en soulevant des vices de procédure. Ils insistent sur le contexte politique et la liberté d’expression, estimant que la réaction de leurs clients s’inscrit dans un climat de répression.

Vol spectaculaire à l’AIBD : un agent trahi par son bracelet fétiche

Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), Diass – Un vol digne d’un polar s’est joué le samedi 10 mai 2025 sur le tarmac de l’AIBD, impliquant un agent de longue date de la société 2AS. L’histoire, aussi invraisemblable qu’authentique, mêle effraction, bijoux de valeur, cheveux naturels… et une enquête éclair déclenchée par un simple bracelet.

Ce soir-là, vers 21h, alors que les passagers du vol Air France AF 718 en provenance de Paris récupèrent leurs bagages, I.J.B, employé modèle depuis 15 ans, cède à la tentation. Affecté au transport des bagages vers le tapis roulant, il force discrètement deux valises appartenant à M.F.D., une passagère arrivée de Paris. Il en extrait un butin impressionnant : bijoux en or, en diamant, or blanc, bagues, bracelets, chaînes, boucles d’oreilles… ainsi que 30 paquets de cheveux naturels, le tout dissimulé dans son sac personnel.

Mais le plan parfait connaît un accroc. Dans la précipitation, I.J.B oublie un bracelet fétiche marqué de ses initiales… dans l’une des valises fracturées. Une négligence qui va précipiter sa chute.

De retour chez elle, M.F.D. découvre la disparition de ses biens ainsi que le bracelet oublié. Perspicace, elle mène une rapide enquête en ligne. Une recherche sur Facebook lui permet d’identifier I.J.B grâce à une photo en uniforme, posant fièrement près d’un avion. Ni une ni deux, elle retourne à l’aéroport et remet les éléments à la Police spéciale de l’AIBD.

Les enquêteurs n’auront pas besoin de beaucoup de temps. I.J.B est interpellé et nie en bloc, prétendant ne pas posséder de bracelet ni de compte Facebook. Mais la perquisition menée à son domicile, à Ouest-Foire, le trahit définitivement. Dix paquets de cheveux naturels et un sachet de bijoux identifiables sont retrouvés. Dos au mur, l’agent passe aux aveux. Il révèle même avoir revendu une partie du butin à un bijoutier, A.D, résidant à Keur Ndiaye Lô, pour la somme de 200 000 francs CFA.

Hier, les deux hommes ont comparu devant le Tribunal de grande instance de Mbour. Malgré des tentatives de défense maladroites, les preuves accablantes ne laissent guère de place au doute. En attendant le verdict, prévu pour le mardi 27 mai, I.J.B et son complice ont été placés sous bracelet électronique.

Un coup de théâtre inattendu qui rappelle qu’à l’heure du numérique, même les larcins les plus bien ficelés peuvent s’effondrer à cause d’un simple oubli… ou d’un réseau social.

La diaspora sénégalaise aux États-Unis mobilisée pour Serigne Saliou Ndoye, détenu au Texas après un malentendu culturel

La communauté sénégalaise vivant aux États-Unis est en émoi et se mobilise massivement pour soutenir l’un de ses membres, Serigne Saliou Ndoye, actuellement en détention au Texas. Sans-papiers, ce ressortissant sénégalais fait face à une procédure judiciaire enclenchée par les services de l’immigration américaine, et risque l’expulsion à la suite d’un incident que ses proches qualifient de “malentendu culturel”.

Selon plusieurs témoignages concordants, l’incident à l’origine de cette situation n’aurait aucun caractère criminel. Chauffeur occasionnel, Serigne Saliou Ndoye aurait pris en charge une passagère américaine qui lui aurait demandé de mettre de la musique durant le trajet. Ne maîtrisant pas parfaitement l’anglais, il aurait tenté de lui expliquer, de manière maladroite, qu’il n’écoutait pas de musique par choix religieux, préférant écouter des récitations du Coran.

Ces propos, mal compris par la passagère, auraient suscité chez elle une inquiétude soudaine. Elle aurait exigé de descendre immédiatement du véhicule, alors qu’ils se trouvaient sur une autoroute. Pour des raisons évidentes de sécurité, Serigne Saliou aurait refusé de la faire descendre à cet endroit, ce qui aurait été interprété à tort comme une tentative de séquestration.

Originaire de Thiès, Serigne Saliou Ndoye est décrit par la diaspora comme un homme pieux, respectueux, et très engagé dans la communauté Mouride aux États-Unis. “Il a toujours prôné la paix, la tolérance, et le respect de l’autre. Il est loin de toute forme de violence ou de provocation”, témoigne un proche installé à New York.

Aucune charge criminelle grave, notamment de nature sexuelle ou violente, n’a été retenue contre lui jusqu’à présent. Pourtant, sa situation administrative précaire le place dans une position particulièrement vulnérable face aux autorités de l’immigration.

Face à cette situation jugée injuste, la communauté sénégalaise a lancé une cagnotte solidaire pour financer les services d’un avocat compétent, capable de défendre les droits de Serigne Saliou avec rigueur et humanité.

Les membres de la diaspora ont également interpellé les autorités diplomatiques du Sénégal aux États-Unis. Ils appellent l’ambassade à Washington et le consulat général à New York à s’impliquer activement dans le suivi du dossier afin de garantir que les droits fondamentaux de leur compatriote soient respectés.

« Ce que nous demandons, ce n’est pas un traitement de faveur. Ce que nous demandons, c’est la vérité, l’équité et la justice », a déclaré un membre de la coordination solidaire.

Sénégal – Affaire des 17 milliards CFA : la Cour des comptes lève le voile sur un montage financier opaque

Derrière des conventions complexes, un possible détournement massif de fonds publics : l’État, La Banque Agricole, et une dizaine de sociétés privées dans le viseur.

Un nouveau scandale à tiroirs ébranle la gouvernance financière de l’État sénégalais. Dans son édition du jour, L’Observateur révèle les contours d’un montage financier estimé à 17,495 milliards de francs CFA, impliquant l’État du Sénégal et La Banque Agricole (LBA). En toile de fond : des conventions de substitution de débiteurs d’une rare opacité, aujourd’hui dénoncées par la Cour des comptes dans un référé explosif adressé au ministère de la Justice.

Sous couvert de mécanismes juridiques apparemment classiques, le schéma consiste en une substitution de débiteurs, où l’État prend à sa charge des dettes initialement contractées par des entreprises privées. Mais là où le bât blesse, c’est que ni le fondement économique, ni le cadre contractuel ne justifient une telle opération, selon les magistrats de la Cour des comptes.

« La relation entre l’État, en tant que substituant, et les débiteurs substitués n’est pas établie dans les documents », note la Cour, pointant du doigt une gestion hasardeuse, voire délibérément obscure, des finances publiques.

L’affaire ne s’arrête pas à l’irrégularité de la procédure. Le référé évoque un objectif non avoué : sauver certaines institutions financières, notamment La Banque Agricole, des sanctions prévues par la réglementation bancaire, liées aux exigences de fonds propres. En injectant artificiellement des garanties publiques sur des dettes privées, ces structures pouvaient continuer à bénéficier de ressources auprès de la BCEAO et de bailleurs internationaux, au mépris des règles de transparence budgétaire.

Les regards se tournent désormais vers les sociétés bénéficiaires de cette opération. La Cour cite nommément une dizaine d’entre elles : Tracto Services Equipements Afrique, Agripo TV, Ja-maries SA, Senteer, Complexe Seutou Indou, Etablissement Moussa Gaye, Falilou Mbacké, Bio Énergie Green, Fadema Sau, et Yanawa.

À ce stade, aucun lien formel n’est établi entre ces structures et l’État sénégalais, ce qui renforce les soupçons de paravents utilisés pour une captation illégale de fonds publics.

Le dossier, désormais entre les mains du ministère de la Justice, pourrait déboucher sur des poursuites judiciaires. Le référé de la Cour des comptes, rarement aussi tranché, plaide pour une enquête approfondie afin d’identifier les responsabilités et d’éventuels complices au sein de l’administration.

Alors que les institutions financières internationales exigent toujours plus de rigueur et de clarté, ce dossier tombe au plus mauvais moment pour les autorités. Il pourrait bien devenir un test grandeur nature pour la volonté politique de lutter contre la corruption et les dérives dans la gestion des deniers publics.

Affaire Sanou Dione : Macky Sall à l’heure du choix entre justice et apaisement

La procédure judiciaire contre Sanou Dione aura-t-elle lieu ? Rien n’est encore tranché. La balle est désormais dans le camp de Macky Sall, ancien président de la République du Sénégal, qui détient toutes les cartes pour décider de la suite à donner à l’affaire. Interpellé par sommation suite à des propos jugés diffamatoires publiés dans le journal Source A, l’ancien député Sanou Dione a répondu en apportant des précisions notables, qui semblent avoir contribué à faire retomber la tension.

Accusé d’avoir affirmé que Macky Sall avait « la mainmise » sur un compte contenant plus de 1 000 milliards de francs CFA, Sanou Dione a tenu à nuancer ses propos dans sa réponse transmise par huissier. Il rejette formellement avoir parlé de « mainmise », préférant évoquer une « responsabilité » du président Sall, en tant que chef de l’État et signataire du décret ayant institué le compte en question.

Dans une démarche défensive mais solidement argumentée, l’ancien député cite des extraits précis du rapport de la Cour des comptes, notamment à la page 16 où est mentionné le compte CAP/gouvernement dépôt, créé le 25 juin 2012. Il ajoute que ce compte a été activé par le décret présidentiel n°2017-74 du 12 janvier 2017 dans le cadre du Programme de Développement des Infrastructures Économiques et Sociales (PDIES), avec un décaissement de plus de 600 milliards de francs CFA.

Sanou Dione prend soin de souligner qu’il n’a jamais dit que le compte appartenait à Macky Sall personnellement. Il affirme plutôt que certaines affectations de fonds ont été faites en dehors des procédures prévues par la loi des Finances, comme le relève la Cour des comptes en page 18 de son rapport. Pour lui, le terme « mécanisme » utilisé dans l’interview renvoie à la chaîne de responsabilité institutionnelle, et non à une volonté de mainmise ou de détournement personnel.

Suite à la publication de ces propos, Source A avait titré de manière spectaculaire, affirmant que Macky Sall avait « mis en place un mécanisme afin d’être le seul à avoir la mainmise sur les banques », allant jusqu’à évoquer une « haute trahison ». Ce qui a entraîné une réaction immédiate de l’ancien président, qui avait mandaté ses avocats pour répondre par voie judiciaire.

Cependant, selon le journal Les Échos, l’ancien chef de l’État hésite désormais à aller jusqu’à une citation directe devant le juge pénal. Les nouvelles explications de Sanou Dione, jugées défensives mais solides, auraient poussé certains proches de Macky Sall à recommander une gestion plus discrète de cette affaire, afin d’éviter un emballement médiatique qui pourrait nuire à l’image de l’ancien président.

À ce jour, aucune décision officielle n’a été annoncée. Macky Sall se donne, selon Les Échos, un temps de réflexion avant de trancher. La question reste donc en suspens : Macky Sall choisira-t-il de poursuivre Sanou Dione pour diffamation, ou optera-t-il pour une désescalade politique, en tournant la page sur une affaire potentiellement explosive ?

En définitive, le sort judiciaire de Sanou Dione dépendra du choix que fera l’ancien président. Un choix qui mêle stratégie politique, communication et enjeux juridiques à un moment où l’ancien chef de l’État semble vouloir maîtriser son image autant que son héritage.

Sénégal – Tribune de Thierno Bocoum : « Un Premier ministre à surveiller »

Dans une tribune au ton grave, Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, tire la sonnette d’alarme sur les récentes déclarations du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, lors de son passage à Ouagadougou. À ses yeux, les propos tenus par le chef du gouvernement brouillent dangereusement les repères fondamentaux du régime républicain.

Intitulée « Un Premier ministre à surveiller : ses propos le trahissent », la tribune de l’ancien député met en lumière ce qu’il considère comme une dérive verbale lourde de conséquences. Lors d’une interview accordée le 19 mai à la Radio Télévision Burkinabè (RTB), Ousmane Sonko affirmait :

« Ce n’est pas parce qu’on est arrivé au pouvoir de manière démocratique qu’on n’est pas un révolutionnaire. Ce n’est pas parce qu’on est arrivé au pouvoir par d’autres moyens qu’on est plus révolutionnaire que d’autres. Des gens qui arrivent au pouvoir par les armes ont été adulés parce qu’ils ont fait des résultats. »

Des propos ambigus, selon Thierno Bocoum, qui y voit une tentative de légitimer le pouvoir non par sa source démocratique, mais par ses effets supposés.

« Ce brouillage n’est pas fortuit », écrit-il. « Il traduit une tendance à justifier le pouvoir non par sa source, mais par ses effets. »

Pour Thierno Bocoum, Ousmane Sonko révèle une vision du pouvoir où les limites entre légitimité démocratique et autoritarisme deviennent floues. Il rappelle qu’à plusieurs reprises, le Premier ministre a laissé entrevoir une certaine fascination pour les régimes autoritaires.

Il cite notamment une déclaration faite le 27 février 2025, lors d’une rencontre entre gouvernement, patronat et syndicats, où Sonko affirmait :

« Les pays qui ont décollé ces dernières années sont les pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées. »

Une référence implicite à des modèles comme la Chine, le Vietnam ou Singapour. Mais pour Bocoum, cette analyse est non seulement réductrice, mais dangereuse :

« Faire l’apologie du développement sans liberté, c’est déshumaniser le progrès », insiste-t-il.

Il rappelle que des pays comme le Japon, la Corée du Sud ou l’Inde ont réussi à conjuguer développement économique et institutions démocratiques robustes.

Le piège des régimes militaires

Plus préoccupant encore, Bocoum critique l’éloge implicite des chefs militaires faite par Sonko à Ouagadougou.

« Chefs militaires adulés pour leurs résultats », a-t-il déclaré. Mais selon le leader d’AGIR, les rassemblements populaires organisés au Burkina Faso ne reflètent pas un soutien massif : « 10 000 à 30 000 personnes sur 22 millions d’habitants, encadrées, parfois manipulées. Une foule visible ne remplace pas une urne confisquée », écrit-il.

Il dénonce aussi les pratiques liberticides de plusieurs régimes militaires dans la région : interdiction de manifester, dissolution de partis, censure, arrestations d’opposants, détention arbitraire du président nigérien Mohamed Bazoum.

« Le silence imposé n’est pas une approbation, c’est une preuve de domination », écrit Bocoum.

La tribune se conclut sur un avertissement : la démocratie n’est certes pas parfaite, mais elle offre aux citoyens un outil pacifique de rectification par les urnes. L’alternative, selon lui, c’est la violence, l’arbitraire et la perte du contrôle populaire.

« Un Premier ministre qui confond autant expose un pays entier à la dérive », conclut-il, appelant à la vigilance citoyenne et politique face à ce qu’il considère comme une banalisation des régimes d’exception.

Réforme des cautions locatives : Eco Citoyen et l’ADLS saluent une avancée majeure initiée par la CDC

Les associations Eco Citoyen et l’Association de Défense des Locataires du Sénégal (ADLS) ont exprimé leur plein soutien à la réforme ambitieuse portée par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), sous la direction de Fadilou Keita. Cette réforme, jugée « historique » par les deux organisations, vise à consigner les cautions locatives directement auprès de la CDC, au lieu de les remettre aux bailleurs.

Pour Eco Citoyen et l’ADLS, cette nouvelle orientation marque une « avancée majeure » en matière de justice sociale, de transparence et de régulation des rapports locatifs au Sénégal. En transférant la gestion des cautions à une institution publique indépendante, les deux associations estiment que cette mesure permettra de mettre fin à de nombreuses dérives, telles que l’exigence illégale de plusieurs mois de caution, une pratique malheureusement répandue.

Cette réforme vise aussi à sécuriser les fonds des locataires, qui seront désormais garantis par un organisme neutre. En fin de bail — et hors litige — les cautions pourront être restituées automatiquement, renforçant la confiance entre bailleurs et locataires.

Eco Citoyen et l’ADLS insistent sur l’impact social de cette réforme, en particulier pour les populations à faible revenu. En réduisant le coût d’entrée dans un logement, la réforme facilite l’accès à un toit pour les foyers les plus précaires.

Elles y voient également un moyen de professionnaliser le secteur locatif, en fixant des règles claires, justes et applicables à tous les acteurs.

Les deux associations appellent l’ensemble des parties prenantes — pouvoirs publics, bailleurs, agences immobilières, société civile — à s’approprier cette réforme et à œuvrer pour sa mise en œuvre effective.

Eco Citoyen et l’ADLS se disent prêtes à informer les locataires, porter leurs préoccupations et accompagner la CDC dans cette transformation structurelle du marché locatif.

Les associations plaident également pour une extension nationale du dispositif, afin que tous les locataires sénégalais puissent en bénéficier, quels que soient leur ville ou leur quartier. Elles suggèrent l’intégration de solutions technologiques innovantes, comme le dépôt de caution via mobile money, pour renforcer l’accessibilité et la traçabilité des transactions.

En conclusion, Eco Citoyen et l’ADLS estiment qu’avec cette réforme, « il est temps de tourner la page des dérives locatives ». Elles affirment leur engagement à faire de cette initiative un levier de changement durable dans les relations entre locataires et propriétaires au Sénégal.

Kaolack : La Chambre des Métiers remet un lot de 200 tables-bancs aux écoles publiques

Les artisans de Kaolack, sous la houlette de leur président Sidy Diop, ont remis ce mardi un lot de 200 tables-bancs d’une valeur de 6 millions de FCFA au gouverneur de la région. Ce don est destiné aux établissements scolaires publics de Kaolack.

Selon Sidy Diop, cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Un artisan, un table-banc », et vise à combler le déficit criard en mobiliers scolaires observé dans la plupart des écoles. Elle contribue également à lutter contre le surnombre d’élèves contraints de partager un seul table-banc.

« Un pays ne peut pas se développer sans l’éducation, car elle en est la base. C’est pourquoi nous avons jugé utile de lancer cette initiative pour appuyer les écoles de Kaolack. C’est notre première édition, et nous ne comptons pas nous arrêter là. Nous envisageons, à l’avenir, de construire des salles de classe et des murs de clôture, car nous avons des partenaires prêts à nous accompagner dans la réalisation de ces projets », a déclaré le président Sidy Diop.

Prenant la parole lors de la cérémonie, Mamadou Habib Kamara, adjoint au gouverneur de Kaolack chargé du développement, a salué l’initiative et appelé à une utilisation responsable de ce don :

« Je lance un appel aux collectivités territoriales pour qu’elles privilégient les commandes locales et artisanales. Aux élèves, sachez que ces tables-bancs ne sont pas de simples objets : ils sont le fruit du travail de vos aînés artisans. Ils symbolisent l’importance que la société accorde à votre éducation. Prenez-en soin et étudiez avec ardeur. Vous êtes les bâtisseurs du Sénégal de demain. »

La cérémonie de remise s’est tenue en présence des représentants des collectivités territoriales, de l’inspecteur de l’éducation et de la formation, et surtout de Sophie Sy, directrice de l’Artisanat. Cette dernière a félicité Sidy Diop et les artisans de Kaolack, tout en lançant un appel à leurs homologues des autres régions à s’inspirer de cet exemple pour soutenir les écoles de leurs localités respectives.

Mbeuth dit non à “Mbeubeuss 2” : colère populaire contre un projet de centre de déchets imposé sans concertation

À Mbeuth, petit village agricole niché dans la commune de Bambilor, la résistance s’organise. Face au projet gouvernemental de construction d’un centre de traitement des déchets, surnommé “Mbeubeuss 2”, la contestation prend une ampleur inédite. Ce qui n’était qu’un simple refus de principe s’est transformé en un véritable soulèvement citoyen, porté par une population décidée à défendre ses terres et son mode de vie.

Le projet, jugé opaque et précipité, suscite l’inquiétude, voire la colère. Les terres visées, fertiles et intensément cultivées, font vivre plus de 700 maraîchers, selon les représentants locaux. L’implantation du centre signifierait, pour eux, la fin d’un modèle agricole durable et l’entrée dans une précarité imposée.

Le week-end dernier, la situation a basculé. Alors que les habitants manifestaient pacifiquement pour exprimer leur désaccord, la réponse des forces de l’ordre a été d’une rare violence. Intrusion dans les domiciles, coups, gaz lacrymogènes, arrestations arbitraires : quinze personnes, dont une mère et son fils, ont été arrêtées et conduites à la brigade de Sébikotane. Des témoignages bouleversants évoquent des scènes de panique et d’humiliation.

« On ne fait que défendre notre terre, notre pain quotidien. Pourquoi nous traiter comme des criminels ? », s’indigne un ancien du village.

Un projet imposé, un dialogue inexistant

Le collectif citoyen de Mbeuth, en première ligne de la contestation, précise qu’il ne rejette pas le principe d’un centre de traitement des déchets. Ce qu’il dénonce, c’est l’absence totale de concertation, le mépris affiché des autorités, et l’emplacement jugé catastrophique du projet.

« Ce qu’on nous impose, c’est une bombe sociale et écologique », déplore Saliou Ndiongue, membre du collectif.

« On nous promet 235 emplois précaires, dont une bonne partie pour des gens venus de Dakar, en échange de 700 emplois agricoles perdus. Où est la logique ? »

Un rapport d’experts environnementaux indépendants vient conforter leurs inquiétudes : risques pour la nappe phréatique, pollution des sols, déclin de la biodiversité locale. La nature du projet semble incompatible avec l’équilibre écologique de la zone.

Dans ce village où la majorité des habitants avaient placé leur confiance dans le régime Sonko/Diomaye, la déception est immense. Beaucoup voient dans cette affaire une trahison des engagements de rupture, et une continuité des pratiques autoritaires dénoncées sous les régimes précédents.

« On a voté pour le changement, pas pour qu’on vienne nous écraser en silence », lance un jeune agriculteur, les yeux embués de colère.

“Ce projet ne se fera pas ici”

Malgré la répression, la détermination reste intacte. Le mot d’ordre est clair : le projet ne passera pas. Le village appelle au dialogue, mais pose des lignes rouges infranchissables. L’installation du centre de déchets à Mbeuth est perçue comme une ligne de fracture, une agression contre l’économie locale et la dignité collective.

« Ce projet ne se fera pas ici. Pas au prix de nos terres, pas au prix de notre dignité », clame une habitante en brandissant une pancarte peinte à la main.

Mbeuth, aujourd’hui, est bien plus qu’un simple village agricole : c’est devenu le symbole d’une résistance citoyenne face à un État jugé sourd et brutal. Le combat engagé par ses habitants soulève des questions de fond sur les choix de développement, le respect des communautés locales, et l’avenir de la démocratie participative au Sénégal.

Recrutement spécial de 2000 enseignants : le ministère de l’Éducation nationale échange avec les députés de la Commission EJSL

Dans un esprit d’ouverture et de transparence, le ministère de l’Éducation nationale a reçu, ce mardi, les députés membres de la Commission de l’Éducation, de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (EJSL) de l’Assemblée nationale. Cette séance de travail était axée sur le processus de recrutement spécial de 2000 enseignants, inscrit dans le cadre du Plan quinquennal de résorption du déficit en personnel enseignant.

Conduite par le Directeur des Ressources Humaines (DRH), assisté par les équipes techniques du ministère, la rencontre a permis une présentation détaillée et structurée du processus de recrutement, depuis sa phase préparatoire jusqu’à la sélection définitive des candidats. Le ministère a rappelé que ce recrutement s’inscrit dans une dynamique globale impulsée par le Gouvernement, visant l’embauche de 30 000 enseignants d’ici à 2029. Ce plan stratégique ambitionne de répondre durablement aux besoins en personnel éducatif sur l’ensemble du territoire.

Les parlementaires ont saisi cette opportunité pour poser un large éventail de questions relatives à la transparence du processus, aux critères de sélection, aux mécanismes de contrôle et aux garanties d’équité offertes aux candidats. En réponse, l’administration centrale a apporté des éclairages précis, fondés sur des données vérifiables, témoignant de la rigueur et de l’engagement du ministère à respecter les principes républicains et les exigences de bonne gouvernance.

Au-delà du processus en cours, cette rencontre a permis de mettre en lumière les efforts de modernisation du ministère, notamment à travers l’intégration d’outils numériques comme MIRADOR et GREEN, développés par la DRH. Ces plateformes visent à optimiser la gestion des ressources humaines, renforcer la traçabilité des procédures et garantir une meilleure transparence.

Le ministère de l’Éducation nationale s’est félicité de la qualité de ces échanges avec les membres de la représentation nationale. Cette collaboration constructive illustre, selon lui, une « volonté partagée de bâtir une école de qualité, inclusive et résolument tournée vers l’excellence ».

Dakar : Les gouverneurs des banques centrales africaines font un pas décisif vers une union monétaire

Le Bureau des gouverneurs de l’Association des banques centrales africaines (ABCA) a tenu, ce mardi 20 mai, sa première réunion statutaire de l’année au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à Dakar. Cette rencontre de haut niveau a été centrée sur le Programme de coopération monétaire en Afrique (PCMA) et les avancées vers la création de la Banque centrale africaine, deux piliers essentiels de l’intégration monétaire continentale.

Présidée par Rama Sithanen, gouverneur de la Bank of Mauritius et président en exercice de l’ABCA, la session a permis de faire le point sur les défis macroéconomiques que traverse le continent, tout en abordant les perspectives d’une union monétaire africaine. Dans son discours d’ouverture, M. Sithanen a souligné les effets néfastes des tensions géopolitiques mondiales sur les économies africaines. Il a mis en évidence une fragmentation économique croissante, une inflation tenace et une baisse significative des échanges internationaux. Il a également attiré l’attention sur la dépendance persistante du continent à l’aide au développement, une vulnérabilité accentuée par la domination du dollar dans les échanges commerciaux, entraînant une dépréciation des monnaies africaines et un alourdissement de la dette extérieure.
Le président de l’ABCA a plaidé pour une reconstitution urgente des réserves de change, tout en voyant dans la crise actuelle une opportunité de stimuler le commerce intra-africain, de favoriser les investissements transfrontaliers et de consolider les bases de l’intégration régionale. Il a affirmé que la Banque centrale africaine, projet emblématique de l’ABCA, devrait entrer en fonction dès le mois prochain. Cette annonce marque une avancée décisive vers la concrétisation de l’union monétaire du continent.
Concernant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), M. Sithanen l’a décrite comme un levier fondamental de l’intégration économique, tout en soulignant ses limites actuelles. Il a évoqué les obstacles logistiques, le manque d’infrastructures frontalières et les difficultés d’accès au financement pour les PME et PMI, qui freinent l’exploitation du plein potentiel de ce vaste marché continental.
L’interconnexion des systèmes de paiement a également été au cœur des discussions. Le gouverneur de la Bank of Mauritius a insisté sur la nécessité d’intégrer ces systèmes afin de lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, tout en facilitant des transactions plus sûres, rapides et accessibles. Il a rappelé que l’Afrique subsaharienne reste l’une des régions où les coûts de transferts de fonds sont les plus élevés au monde, atteignant parfois 37 %. Une telle situation, selon lui, nuit à la fluidité du commerce régional. Il a donc exhorté les plateformes financières à s’engager dans une réduction significative de ces coûts.
Mettant l’accent sur le potentiel démographique du continent, M. Sithanen a rappelé que l’Afrique abrite la plus grande population jeune au monde. Il a souligné que les réformes en cours sont cruciales pour créer un environnement favorable à leur épanouissement, stimuler le développement économique et attirer davantage d’investissements. Le continent regorge de projets porteurs, mais leur concrétisation reste souvent entravée par le manque de financements. Il a conclu en appelant à la mise en place de réformes structurantes afin de mobiliser les ressources internes et renforcer l’attractivité du continent.
Dans cette dynamique, le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir activement les initiatives de l’ABCA. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération monétaire renforcée pour consolider la stabilité économique à l’échelle régionale.
Enfin, le représentant de l’Union africaine, Dr Patrick Ndzana Olomo, directeur par intérim du Développement économique, de l’Intégration et du Commerce, a mis en exergue la portée stratégique des projets en cours. Il a salué l’adoption du projet de statuts de l’Institut monétaire africain (IMA) et du Mécanisme africain de financement de la stabilité (MAFS), des avancées majeures vers la création d’une architecture monétaire commune. Pour lui, ces réalisations traduisent un engagement collectif en faveur de la vision d’une monnaie africaine unique et d’une politique monétaire unifiée.
« Nous sommes convaincus que la collaboration entre l’Union africaine et l’ABCA contribuera à façonner le narratif d’un continent en pleine transformation », a-t-il affirmé en conclusion.

Scandale à Saly : Il sème le désordre en toute impunité

À l’heure du jub jubal Jubanti, un cas trouble La quiétude des populations à Saly. Il s’agit de Thierry Raymond Sanchez.

Comment un dealer condamné et recherché en France peut -il signér des contrats avec l’ Etat du Sénégal , la SAPCO sur un bail presque de 2 ha qu’il a morcellé et vendu sans que notre adminsitration puisse vérifier son casier judiciare ?
Comment peut -il obtenir la nationatilité sénégalaise et opérer en toute impunité avec son réseau du grand banditisme ( alliance réelle et prouvée avec Manu le GITAN , Emmanuel CARDIER , le braqueur le plus célébre de France qui est venu au Sénégal pour le faire sortir de prison ?

Pourquoi la résidence a longtemps constitué une zone de non droits à l’instar de certains quartiers populaires de France sous le joug des dealers de la drogue en France . Pour information , les services publics ( SAPCO , SDE , Préfecture , Urbanisme, service d’hygiène ) ont été alertés.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°470 – 21/05/2025

🔴 RÉUNION DES GOUVERNEURS DES BANQUES CENTRALES : UNE UNION MONÉTAIRE AFRICAINE EN LIGNE DE MIRE
🔴 MANQUE DE SPÉCIALISTES ET DÉFAUT DE PRISE EN CHARGE : CALVAIRE DES MALADES DE L’HÉPATITE B

🔴 LIGUE 1 / MATCH NUL CONTRE LA SONACOS : L’AJEL DIT ADIEU AU PODIUM
🔴 AUDITION À LA DIC : ZARKO RENTRE CHEZ LUI

Migration irrégulière : plus de 100 corps repêchés au Sénégal en 2024

Le Sénégal reste confronté à une tragédie humaine persistante malgré deux décennies d’efforts acharnés contre la migration irrégulière. En 2024, plus de 100 corps sans vie ont été repêchés au large des côtes sénégalaises. Ces victimes ont péri dans des naufrages de pirogues survenues lors de tentatives de traversée vers l’Europe. Ce chiffre glaçant, révélé par Modou Diagne, contrôleur général de police et secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière, ne reflète que partiellement l’ampleur du drame, car de nombreuses autres personnes restent encore portées disparues en mer.

Lors d’une cérémonie à Diourbel, organisée à l’occasion de l’installation des comités régional et départemental de lutte contre la migration irrégulière, Modou Diagne a précisé que 105 corps avaient été retrouvés en 2024. Il a également rappelé que cette initiative de territorialisation de la lutte vise à responsabiliser davantage les collectivités locales et les organisations communautaires de base, qui sont souvent en première ligne face aux jeunes candidats au départ. Le secrétaire permanent a insisté sur l’urgence de déconstruire l’illusion d’un eldorado européen et de renforcer la sensibilisation à travers tout le territoire.

Pour tenter de freiner les départs, l’État sénégalais mise sur des mesures concrètes : développement de centres de formation professionnelle, promotion de projets agricoles, et création de nouvelles opportunités économiques. L’objectif est de fournir à la jeunesse sénégalaise des alternatives viables à l’émigration clandestine. D’après des chiffres rapportés par l’Agence de presse sénégalaise (APS), plus de 71 000 migrants ont été portés disparus dans le monde entre 2014 et 2024, révélant l’ampleur du désespoir qui pousse ces jeunes à braver les périls de l’océan au risque de leur vie.

Sur le plan régional, la Mauritanie a durci sa politique migratoire au début de l’année 2025. Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur son sol entre janvier et avril, selon les données rapportées par InfoMigrants et appuyées par l’agence européenne Frontex. Devenue depuis 2023 un point de départ stratégique vers les îles Canaries, la Mauritanie a renforcé les contrôles dans les grandes agglomérations et sur les axes routiers.

Abdoulaye Diallo, président de l’association « Ensemble pour un avenir meilleur », décrit une situation tendue. Il affirme que des refoulements ont lieu quotidiennement, et que des hommes sont arrêtés parfois jusque dans leurs maisons ou sur leur lieu de travail. Les autorités mauritaniennes indiquent avoir démantelé 88 réseaux de passeurs en seulement quatre mois, une offensive d’envergure contre les filières de trafic de migrants.

Du côté européen, Frontex note une baisse de 25 % des franchissements irréguliers aux frontières extérieures de l’Union européenne entre janvier et avril 2025. Sur la route ouest-africaine menant aux îles Canaries, les arrivées ont chuté de 34 %, s’établissant à 10 400 migrants. Les nationalités les plus représentées parmi les migrants interceptés restent les Maliens, les Sénégalais et les Guinéens.

Malgré ces chiffres encourageants pour les autorités européennes, la crise migratoire demeure un défi humain, social et politique majeur. Elle continue d’alimenter des drames quotidiens dans les foyers africains, où la jeunesse reste souvent confrontée à un avenir incertain, miné par le chômage, l’instabilité et l’absence de perspectives locales solides.

Khadim Bâ, l’arme du rapport secret : ce document explosif qui pourrait tout changer

Le feuilleton judiciaire autour de l’homme d’affaires Khadim Bâ connaît un tournant inattendu avec l’émergence d’un rapport d’expertise qualifié d’« explosif ». Ce document confidentiel, remis au Parquet financier, pourrait bouleverser l’orientation de la procédure en cours. Incarcéré depuis le 4 octobre 2024, Khadim Bâ fait face à de multiples chefs d’accusation : faux et usage de faux, importation illicite, infraction au code des changes, escroquerie sur fonds publics, association de malfaiteurs et blanchiment aggravé.

Révélé par le quotidien L’Observateur, ce rapport de plus de soixante pages est le fruit de plusieurs mois d’enquête menés par le cabinet d’expertise Cecogex, dirigé par l’expert judiciaire Gory Ndiaye. Mandaté par le Pool judiciaire financier (PJF), ce dernier avait pour mission de passer au crible les opérations financières et commerciales de Dermond Oil, la société dirigée par Khadim Bâ. Le rapport retrace les flux de transactions entre Dermond Oil et l’Administration douanière sénégalaise entre 2017 et 2023. Il examine également les importations d’hydrocarbures, les commissions perçues, les contrats signés avec des partenaires étrangers, ainsi que les avantages économiques issus de ces opérations.

Mais ce sont surtout les conclusions du rapport qui pourraient rebattre les cartes. Sur la question des droits d’importation, l’expert affirme que Khadim Bâ n’était pas personnellement redevable, car sa société ne jouait pas le rôle d’importateur direct. Cette responsabilité incomberait plutôt, selon les documents et témoignages examinés, à des entités comme la Société Africaine de Raffinage (SAR), Total et Touba Oil. Le rapport s’appuie notamment sur les déclarations d’un cadre des Douanes, Birahim Souna Fall, qui précise que Dermond Oil n’avait ni le statut ni les obligations d’un importateur officiel. En conséquence, l’accusation de fraude douanière perdrait de sa consistance.

Autre volet capital de l’affaire : l’accusation de non-rapatriement de 45 milliards de francs CFA. Là aussi, le rapport remet en cause la thèse du Parquet. Selon Me Djiby Diallo, l’un des avocats de Khadim Bâ, son client aurait agi sur instruction expresse de l’État du Sénégal, dans un contexte de crise énergétique marquée par la rareté de l’offre mondiale. Khadim Bâ aurait alors accepté d’intervenir sur le marché international pour assurer l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, en collaboration avec la SAR. L’avocat affirme que non seulement ces opérations ont été validées par les autorités, mais qu’elles ont aussi été réalisées à perte pour soutenir l’intérêt général. En outre, les transactions financières étaient centralisées à travers la BCEAO, les banques commerciales sénégalaises ne disposant pas des devises nécessaires pour les couvrir. Toujours selon Me Diallo, un montant global de 382 milliards de francs CFA aurait été dûment rapatrié au Sénégal entre 2017 et 2023, soit bien plus que ce qui est reproché à l’accusé.

Fort de ces nouvelles données, le pool d’avocats de Khadim Bâ envisage de relancer une demande de mise en liberté provisoire. Ce rapport constitue désormais le pilier central de leur stratégie de défense. Ils espèrent qu’il permettra de réévaluer la pertinence des poursuites en cours, voire d’ouvrir la voie à une révision substantielle du dossier.

Cependant, l’issue reste incertaine. Le Parquet financier, bien que saisi du document, ne s’est pas encore prononcé publiquement sur son impact potentiel. Car malgré les éclairages apportés par le rapport Cecogex, les accusations restent lourdes et englobent des faits d’une complexité juridique et financière indéniable. Des soupçons de blanchiment de capitaux, de falsification de documents et de détournement de fonds publics continuent de planer.

L’affaire Khadim Bâ, qui mobilise l’opinion et les médias depuis plusieurs mois, semble donc entrer dans une nouvelle phase. Si les conclusions de l’expert judiciaire venaient à être reconnues par les autorités judiciaires, le dossier pourrait connaître un tournant radical. Dans le cas contraire, ce rapport pourrait être relégué au rang de simple pièce à conviction parmi tant d’autres, sans réelle influence sur la suite des événements.

Pape Malick Ndour dénonce une « injustice flagrante » et un « acharnement politique honteux » contre Abdou Nguer et Ismaïla Madior Fall

Dans une déclaration ferme publiée sur ses réseaux sociaux, l’homme politique Pape Malick Ndour est monté au créneau pour dénoncer les récentes décisions judiciaires visant Abdou Nguer et l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Il fustige ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

« Je suis allé voir Abdou Nguer au commissariat : j’y ai trouvé un homme debout, lucide, digne, dont la résilience force le respect », a témoigné Ndour, visiblement touché par la situation de l’ancien directeur du Coud, placé sous mandat de dépôt. Il dénonce des accusations « grotesques » et « fabriquées », pointant du doigt une tentative d’intimidation politique. « Cela relève d’une injustice flagrante et d’un acharnement politique honteux », s’est-il indigné.

Pape Malick Ndour s’est également exprimé sur le sort d’Ismaïla Madior Fall, assigné à résidence sous bracelet électronique. Il décrit un homme « digne, calme, inébranlable, qui marche la tête haute dans la tempête », ajoutant que cette mesure est « une opération d’humiliation orchestrée, qui trahit une volonté de briser symboliquement un adversaire ».

Face à ce qu’il qualifie de « stratégie d’intimidation et de discrédit », Ndour appelle à la résistance : « Nous tenons bon, nous avançons, et nous ne reculerons pas. Le combat continue avec fermeté, avec conviction, avec dignité et avec honneur. »

Affaire Ismaila Madior Fall : Papa Malick Ndour y voit « une opération d’humiliation »

L’ancien ministre de la Jeunesse, de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi, Papa Malick Ndour, est sorti de sa réserve pour réagir à l’affaire impliquant son camarade de parti, Ismaila Madior Fall. Dans une publication sur sa page Facebook, l’actuel président du Conseil départemental de Guinguinéo a exprimé son indignation face au placement sous bracelet électronique de l’ancien ministre de la Justice.

Qualifiant la mesure de « manœuvre d’humiliation et d’intimidation », Papa Malick Ndour accuse le nouveau régime de chercher à briser symboliquement une figure politique de l’ancien pouvoir. Il a évoqué un acte qu’il considère comme délibérément orchestré pour nuire à l’image d’un homme qu’il décrit comme digne et serein dans l’adversité.

« Ce matin, jusque devant le bureau du président de la Cour d’appel, j’ai vu un Ismaila Madior Fall digne, calme, inébranlable, qui marche la tête haute dans la tempête », a-t-il écrit. Il poursuit en dénonçant une volonté manifeste de discréditer l’ancien Garde des Sceaux à travers ce qu’il appelle « une opération d’humiliation orchestrée ».

Papa Malick Ndour, fidèle à la mouvance de l’ancien président Macky Sall, a également fustigé ce qu’il perçoit comme une stratégie politique visant à affaiblir l’opposition par des moyens détournés. Il assure toutefois que ce type de pression n’ébranlera en rien leur détermination. « Nous tenons bon, nous avançons, et nous ne reculerons pas. Le combat continue avec fermeté, avec conviction, avec dignité et avec honneur », a-t-il conclu.

Ce soutien public à Ismaila Madior Fall s’inscrit dans un contexte où plusieurs anciens responsables du régime précédent font l’objet de procédures judiciaires, suscitant diverses réactions au sein de la classe politique sénégalaise.

Lutte contre l’enrichissement illicite : l’ONRAC annonce avoir recouvré plus de 35 milliards FCFA depuis 2022

L’Office national de recouvrement des avoirs criminels (ONRAC) a révélé avoir récupéré plus de 35 milliards de francs CFA depuis sa mise en service en mars 2022. Cette annonce a été faite ce mardi par le directeur général de l’institution, le magistrat Mor Ndiaye, lors d’un atelier de sensibilisation à Dakar destiné aux organisations de la société civile, consacré au recouvrement et à la gestion des avoirs mal acquis.

Créée le 23 juillet 2021, la structure est devenue pleinement opérationnelle au début de l’année 2022. Depuis cette date, selon Mor Ndiaye, le travail accompli a permis de recouvrer des sommes importantes, évaluées à plus de 35 milliards FCFA. Il a salué l’engagement de son équipe et a souligné l’importance de la transparence et de la rigueur dans la gestion de ces ressources.

L’atelier en question a été organisé par l’ONG Action humaine pour le développement intégré au Sénégal (AHDIS), avec le soutien du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA). Il s’inscrit dans une campagne nationale de sensibilisation et de plaidoyer visant à mobiliser la société civile autour des enjeux liés à l’enrichissement illicite et à la récupération des fonds issus de la corruption ou d’activités criminelles.

Au cours de son intervention, Mor Ndiaye a expliqué que les avoirs criminels englobent l’ensemble des biens saisis ou confisqués dans le cadre d’une procédure pénale, sans que cela ne se limite à la nature criminelle de l’infraction. Il a précisé que l’acceptation du terme « criminel » est à comprendre dans son acception juridique, englobant toutes les infractions ayant conduit à une procédure judiciaire aboutissant à une saisie ou une confiscation.

Concernant les avoirs logés à l’étranger, souvent difficiles à récupérer, le directeur général de l’ONRAC a souligné l’existence de mécanismes de coopération et de traçabilité internationale. Il a affirmé qu’il est parfois plus facile d’obtenir des informations sur des fonds à l’étranger que sur le plan local, en raison de l’efficacité de certains dispositifs étrangers de surveillance financière.

Pour sa part, Amacodou Diouf, représentant de l’AHDIS, a annoncé que l’initiative lancée à Dakar sera étendue à d’autres régions du Sénégal. Il a affirmé que les prochaines étapes consisteront à rencontrer les populations à la base, les autorités administratives et les organisations de la société civile dans les différentes localités du pays. Selon lui, les OSC peuvent jouer un rôle essentiel non seulement dans la sensibilisation, mais aussi dans la formulation des politiques publiques liées à la lutte contre la corruption et à la restitution des biens mal acquis.

L’atelier a ainsi permis de poser les bases d’un dialogue national autour de cette question sensible, en mettant l’accent sur la nécessité d’une collaboration renforcée entre les institutions étatiques, les partenaires techniques et financiers, et les acteurs de la société civile pour une gouvernance plus transparente.

Programme ADOS : 3 milliards de FCFA pour améliorer la santé reproductive de 141 000 jeunes au Sénégal

Le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada, en collaboration avec Affaires Mondiales Canada (AMC), a tenu une conférence de restitution le mardi 20 mai 2025 à Dakar pour présenter les résultats du programme « Amélioration de la santé de la reproduction des adolescentes au Sénégal », plus connu sous l’acronyme ADOS. Ce programme, déployé sur une période de cinq ans, a mobilisé un budget global de 3 milliards de francs CFA. Il vise à pallier les insuffisances en matière de données sur la santé reproductive des jeunes et à favoriser l’accès des adolescents, notamment les filles, à des services de santé adaptés à leurs besoins spécifiques.

Le programme ADOS s’inscrit dans un contexte démographique particulier, où près de la moitié de la population sénégalaise est âgée de moins de 19 ans. Ces jeunes représentent à la fois un défi et une opportunité majeure pour les politiques publiques. Selon Eugenia Zorbas, directrice adjointe de la Coopération canadienne, le programme ADOS a permis de mettre en œuvre 16 projets dans 10 régions du pays, touchant environ 141 000 jeunes. En parallèle, 414 décideurs locaux ont été formés aux problématiques de la santé reproductive et des violences basées sur le genre. Par ailleurs, 75 % des relais communautaires impliqués dans le programme ont mené des actions de sensibilisation et de prévention dans leurs localités.

Prenant la parole lors de la conférence, Eugenia Zorbas a mis en lumière l’impact stratégique et durable d’un tel investissement. À ses yeux, promouvoir la santé de la reproduction chez les adolescentes revient à poser les fondations d’un développement équitable, inclusif et durable à l’échelle nationale. Elle a également souligné que la coopération canadienne reste engagée aux côtés du Sénégal pour faire avancer les droits des adolescentes et leur inclusion dans les politiques publiques.

De son côté, Marie-Gloriose Ingabire, directrice régionale du CRDI pour l’Afrique de l’Ouest, a mis en avant l’approche scientifique et fondée sur des données probantes adoptée dans le cadre du programme ADOS. Elle a déploré que les problématiques de santé de la reproduction soient encore trop souvent abordées sous l’angle des femmes adultes, en négligeant les adolescentes. Selon elle, il est impératif de reconnaître que l’accès à une santé reproductive de qualité constitue non seulement un droit fondamental, mais également un levier d’autonomisation et de participation active des jeunes filles dans la société.

Maguette Dia, cheffe de la division Santé adolescent au ministère de la Santé, a salué la contribution du programme ADOS aux efforts du gouvernement sénégalais. Elle a rappelé que de nombreux adolescents n’ont toujours pas un accès adéquat aux services de santé, adaptés à leurs préoccupations spécifiques. Elle a cité parmi les principaux défis les difficultés liées à la gestion de l’hygiène menstruelle, les violences sexuelles, les mariages précoces, les grossesses en milieu scolaire, ainsi que les mutilations génitales féminines. Elle a également insisté sur les obstacles majeurs rencontrés en milieu rural, où la stigmatisation et les normes sociales rendent l’accès aux soins encore plus difficile pour les jeunes.

Pour conclure, Marie-Gloriose Ingabire a souligné la dimension intersectorielle du programme ADOS, affirmant qu’aucun secteur à lui seul ne peut relever les multiples défis posés par la santé reproductive des jeunes. Elle a plaidé pour une mobilisation concertée de l’ensemble des acteurs concernés : chercheurs, jeunes, autorités locales, leaders religieux, associations communautaires. Selon elle, seule une approche inclusive et participative permettra de mettre en place des réponses réellement efficaces et durables aux besoins des adolescents sénégalais.

Commissariat de Mbacké : un réseau de voleurs de bétail démantelé, seize moutons saisis

Les éléments du commissariat urbain de Mbacké ont réussi, dimanche 18 mai 2025, à démanteler un réseau spécialisé dans le vol de bétail, opérant principalement entre Mbacké et Touba. L’opération a abouti à l’interpellation de cinq individus, tous de sexe masculin, et à la saisie de seize moutons volés.

L’affaire a débuté lorsqu’un appel anonyme a alerté les forces de l’ordre sur la présence suspecte de trois hommes dans le quartier Santhie Darou Salam. Ces derniers tentaient d’introduire deux béliers dans une ancienne carrière de sable surnommée « Cambe ya ». Alertés, les agents du commissariat se sont immédiatement rendus sur les lieux. À leur arrivée, les trois individus étaient déjà neutralisés par des riverains vigilants, qui avaient également mis la main sur les deux moutons encore entre leurs mains.

Interrogés au poste par la Brigade de recherches, les trois suspects n’ont pas tardé à passer aux aveux. Ils ont reconnu avoir volé les moutons dans une maison située au quartier Mboussobé, à Touba. L’enquête a permis d’identifier rapidement le propriétaire des bêtes, qui a été convoqué au commissariat pour formaliser sa plainte et entamer la procédure de restitution.

En poursuivant les investigations, les enquêteurs ont découvert que les suspects n’en étaient pas à leur premier forfait. Ils ont avoué avoir perpétré au moins trois autres vols dans la même zone de Mboussobé. Ce qui porte à seize le nombre total de moutons volés par ce groupe.

Les autorités ont également réussi à identifier un sixième complice : un chauffeur de taxi qui jouait un rôle clé dans l’organisation. Ce dernier assurait non seulement le transport des animaux volés, mais agissait aussi comme guetteur. Il convoyait ensuite le bétail jusqu’au receleur principal, chargé de la revente. Le chauffeur a lui aussi été interpellé et placé en détention.

Tous les mis en cause sont désormais poursuivis pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage de moyen de transport, et recel. Selon les autorités, les moutons récupérés seront remis à leurs propriétaires légitimes, tandis que l’enquête se poursuit pour déterminer si d’autres membres du réseau sont encore en liberté.

Thierno Bocoum charge Sonko après son entretien à la RTB : « une vision populiste, confuse et dangereusement relativiste »

Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, ne rate aucune occasion pour égratigner le Premier ministre Ousmane Sonko. Dans un long texte publié sur sa page Facebook, il s’est exprimé sur l’entretien accordé par le chef du gouvernement sénégalais à la télévision burkinabè RTB.
Selon lui, Ousmane Sonko a volontairement brouillé la ligne de démarcation entre « légitimité démocratique » et « prise de pouvoir militaire ». Un brouillage qu’il juge loin d’être anodin, révélateur selon lui d’une « vision confuse, populiste et dangereusement relativiste ».

In extenso, l’intégralité de sa publication.

 Un Premier ministre à surveiller : ses propos le trahissent

« Ce n’est parce qu’on est arrivé au pouvoir de manière démocratique qu’on est pas un révolutionnaire. Ce n’est pas parce qu’on est arrivé au pouvoir par d’autres moyens qu’on est plus révolutionnaire que d’autres et vis et versa. Des gens qui arrive au pouvoir par les armes ont été adulés parce qu’ils ont fait des résultats. Des gens sont arrivés par les urnes, ils ont été renversés parce qu’ils n’ont pas fait de résultats. Le plus important c’est notre rapport avec nos peuples. Notre capacité à nous mettre au service de notre peuple et de l’Afrique » (sic)

(Ouagadougou, 19 mai 2025)
En une seule déclaration, dans une interview accordée à la RTB, le Premier ministre sénégalais a brouillé la frontière entre légitimité démocratique et prise de pouvoir militaire. Entre suffrage populaire et conquête armée. Entre démocratie et autoritarisme.

Ce brouillage n’est pas fortuit. Il révèle une vision confuse, populiste et dangereusement relativiste.
Il traduit une tendance à justifier le pouvoir non par sa source mais par ses effets supposés.
Ce qui se présente comme une rupture idéologique n’est bien souvent qu’une inculture démocratique habillée de slogans.
Ce n’est pas la première fois que le Premier ministre laisse filtrer cette vision.

Le jeudi 27 février 2025, lors d’une rencontre tripartite entre gouvernement, patronat et syndicats, le Premier ministre avait déjà semé le doute :
« Les pays qui ont décollé ces dernières années sont les pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées. »

Sans les nommer, il faisait clairement allusion aux pays asiatiques, souvent présentés comme modèles de développement autoritaire notamment la Chine, le Vietnam ou encore Singapour.

Cependant, cette analyse est à la fois simpliste et erronée car plusieurs pays asiatiques ont réussi dans des cadres démocratiques (Corée du Sud, Japon, Inde…).

Le développement ne justifie pas la confiscation des libertés.
La croissance chinoise elle-même ralentit, minée par un étouffement des libertés, des censures intellectuelles et une bulle technocratique déconnectée.

Faire l’apologie du développement sans liberté, c’est déshumaniser le progrès.
C’est croire que les chiffres suffisent même quand les peuples suffoquent.

Et voici qu’à Ouagadougou, le Premier ministre relativise ouvertement l’accession au pouvoir par les armes, évoquant des « chefs militaires adulés pour leurs résultats ».

Mais de quelle adulation parle-t-il ? De quelques milliers de manifestants galvanisés, souvent encadrés, dans un pays de plus de 22 millions d’habitants ?

Même les chiffres les plus généreux évoquent des foules de 10 000 à 30 000 personnes à Ouagadougou, soit moins de 0,15 % de la population.

Un peuple, ce ne sont pas des slogans dans la rue. C’est une souveraineté silencieuse, parfois résignée, souvent fracturée, toujours majoritaire.
Une foule visible ne remplace pas une urne confisquée.

Nous portons un profond respect aux peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Leur souffrance est réelle, leur quête de souveraineté légitime, leur désir de sécurité compréhensible.
Nous considérons que respecter un peuple, c’est aussi écouter ses silences.
Faut-il rappeler que dans les pays sahéliens aujourd’hui sous régime militaire, les partis politiques sont dissous, les manifestations interdites, les médias critiques suspendus, des journalistes exilés, des activistes arrêtés, le président Bazoum séquestré au Niger sans procès depuis un an.
Le silence imposé n’est pas une approbation, c’est une preuve de domination.
Lutter contre l’insécurité n’exige pas de suspendre la démocratie.

Dans toute démocratie fonctionnelle, le président élu est le chef suprême des armées. Il dispose de la légitimité et des outils pour affronter les défis sécuritaires sans confisquer la parole du peuple.

Évidemment, il y a des chefs d’État élus qui ont déçu. Il y a également des démocraties imparfaites, lentes, vulnérables mais la démocratie a un mérite inaliénable, celui de permettre au peuple de corriger ses erreurs par les urnes non par les armes.

C’est ce droit de correction qui distingue le pouvoir imposé du pouvoir consenti. Un président élu peut être battu, contesté, remplacé. Un chef militaire, lui, ne rend de compte qu’à sa propre volonté ou à celle de ses armes.
Un Premier ministre qui confond autant, expose un pays entier à la dérive.
Et cela, nous devons le dire. Et le surveiller.

Thierno Bocoum
Président AGIR

Drame à Kolda : une élève de 13 ans se donne la mort par pendaison à Kossanké

Un événement tragique s’est déroulé dans la nuit du dimanche au lundi 19 mai à Kossanké, un village situé dans la commune de Médina Chérif, département de Kolda. Diénabou Baldé, une élève de 13 ans, s’est donnée la mort par pendaison aux environs de 22 heures. Ce drame a provoqué une onde de choc dans toute la localité, laissant la population dans la stupeur, l’incompréhension et une profonde tristesse.

La jeune Diénabou était scolarisée en classe de 6e B au collège d’enseignement moyen de Kossanké. D’après les témoignages de ses camarades et enseignants, elle était décrite comme une élève dynamique, joviale et bien intégrée dans la vie scolaire. Son geste, aussi brutal qu’inattendu, laisse perplexes aussi bien ses proches que les responsables éducatifs.

Informée de la situation, la gendarmerie s’est rendue sur place accompagnée des sapeurs-pompiers afin de procéder aux constatations d’usage. Après les premières démarches judiciaires, le corps sans vie de la collégienne a été transféré à Kolda, où une enquête a été ouverte pour élucider les circonstances exactes de ce drame.

Le lendemain matin, l’Inspecteur de l’Éducation et de la Formation de Kolda, M. Birane Tine, s’est personnellement déplacé à Kossanké pour exprimer la solidarité et les condoléances de l’ensemble de la communauté éducative à la famille de la défunte.

Selon les dernières informations fournies par le principal du collège, la famille a obtenu l’autorisation d’inhumer l’adolescente. Les funérailles sont prévues ce mardi 20 mai à 14 heures dans le village natal de Diénabou Baldé. Une cérémonie empreinte de douleur à laquelle prendront part des autorités locales, éducatives et de nombreux habitants, tous unis dans la peine.

Pool judiciaire financier : Lat Diop face à une nouvelle affaire judiciaire

L’ancien directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), Lat Diop, déjà incarcéré, fait l’objet d’une nouvelle procédure judiciaire. Le lundi 19 mai 2025, il a été extrait de sa cellule à la prison de Rebeuss pour être auditionné par les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC), à la demande du parquet financier.

Cette nouvelle affaire découle d’une plainte introduite par un certain Paul Ndong. Elle concerne une opération immobilière présumée douteuse, portant sur l’achat d’un appartement situé aux Almadies, dont la valeur est estimée à 500 millions de francs CFA. Le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête, confiée à la DIC.

Devant les enquêteurs, Lat Diop a fermement nié toute implication personnelle dans cette transaction. Il a expliqué qu’il n’en était pas le bénéficiaire, mais qu’il avait simplement joué un rôle d’intermédiaire pour un ami désireux d’acquérir le bien immobilier. Selon lui, cet ami, confronté à des difficultés financières, avait choisi de vendre un autre appartement par l’intermédiaire d’un notaire, dans le but de financer l’achat projeté. L’acompte, a-t-il précisé, aurait été émis à partir des fonds issus de cette vente. Toutefois, la transaction aurait finalement avorté, sans qu’aucune somme ne soit définitivement engagée.

Plusieurs sources médiatiques rapportent que Lat Diop a tenu à souligner le caractère privé de cette affaire, qui, selon lui, n’a aucun lien avec sa gestion à la tête de la Lonase. Il a insisté sur le fait qu’aucun franc de la société nationale, ni de ses propres comptes personnels, n’a été utilisé dans cette opération. Tout l’acompte, a-t-il martelé, provenait de la vente de l’appartement appartenant à son ami.

Malgré ces explications, cette nouvelle procédure ouverte par le parquet financier pourrait peser lourdement sur la situation judiciaire de l’ancien directeur général. Elle intervient alors qu’il espérait une issue favorable dans ses démêlés actuels avec la justice. Cette affaire pourrait bien compromettre ses espoirs de retrouver prochainement la liberté.

Dialogue national : le facilitateur Cheikh Guéye implique les guides religieux de Thiès

Dans le cadre du dialogue national sur le système politique sénégalais, Cheikh Guéye, facilitateur général, a entamé une série de visites auprès des guides religieux de la région de Thiès. Ces rencontres précèdent les concertations prévues pour le 28 mai prochain.

Cheikh Guéye a souligné l’importance de cette initiative, la qualifiant de moment clé pour la nation. Il estime que l’implication des chefs religieux est essentielle à la réussite du dialogue. À cet effet, il a rencontré Serigne Mounirou Ndiéguéne à Thiès, le khalife général de Thiénaba, ainsi que le représentant du khalife général de Ndiassane.

Ces entretiens ont permis d’aborder les termes de référence du dialogue, ses enjeux, ainsi que la méthodologie adoptée. Le projet se distingue par sa volonté de rompre avec les approches antérieures, notamment en intégrant activement les leaders religieux dès le début du processus.

“C’est ce que nous étions venus expliquer à ces différentes autorités religieuses, pour qu’elles soient des relais du président de la République et du facilitateur auprès de leurs disciples et des citoyens, afin que ce dialogue soit une réussite”, a déclaré Cheikh Guéye.

Selon lui, cette démarche vise à assurer une stabilité politique durable au Sénégal. Le facilitateur prévoit également d’inclure dans les prochaines étapes de son périple les foyers religieux de Tivaouane, Touba, ainsi que les communautés layène, omarienne et l’Église.

Pour rappel, les termes de référence de ce dialogue s’articulent autour de trois axes principaux :

l’exercice de la démocratie, les libertés, et les droits humains.

Les concertations aborderont également des questions cruciales telles que :

l’organisation des élections, le fonctionnement des partis politiques, et le rôle des médias dans la régulation et la transparence des processus politiques.

Enfin, Cheikh Guéye a indiqué que ce vaste projet inclura également des rencontres avec les partis politiques et les autres acteurs majeurs, dans le but de bâtir un consensus large et inclusif.

Aly Saleh

Kaolack – Soulagement et espoir : les habitants de Ngadé saluent l’arrivée de bornes-fontaines dans leur quartier

Un vent de soulagement et d’espoir souffle sur Ngadé, un quartier périphérique de la commune de Kaolack, après l’installation de plusieurs bornes-fontaines. Cette avancée met fin à une longue période de difficultés d’accès à l’eau potable pour les habitants.

« Avant, il fallait marcher plusieurs kilomètres pour aller chercher de l’eau au niveau du seul robinet disponible, ou bien attendre les charretiers pour en avoir », a expliqué Ismaïla Konaté Bu Mimi, responsable des jeunes du quartier, également engagé politiquement et porte-parole du jour.

Avec ces nouveaux points d’eau, les habitants constatent une amélioration notable de leur quotidien, en particulier les femmes et les enfants. « Nous pouvons désormais nous laver, faire la vaisselle et la lessive plus facilement. C’est un grand pas vers une vie plus digne », confie M. Konaté.

La population a tenu à exprimer sa gratitude envers les autorités locales et les services chargés de l’approvisionnement en eau, qui ont permis la réalisation de ce projet essentiel.

À l’approche de la saison des pluies, les jeunes de Ngadé s’engagent à accompagner ce progrès en contribuant activement à la propreté et au développement de leur quartier. « Chaque dimanche, nous organisons des journées de nettoiement et de sensibilisation sur les questions d’insalubrité », a conclu Ismaïla Konaté Bu Mimi, lors de son point de presse tenu ce lundi.

Croissance robuste et inflation maîtrisée : des perspectives prometteuses pour la zone UEMOA en 2025, selon la BCEAO

La zone UEMOA poursuit sa trajectoire de croissance soutenue. En 2024, l’économie de l’Union a enregistré une progression de 6,3 %, portée par une demande intérieure dynamique et une hausse notable de la production extractive. C’est ce qu’a annoncé le Gouverneur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou, à l’occasion de la réunion du Bureau de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA), tenue ce matin.

Dans une conjoncture internationale encore marquée par des incertitudes, cette performance témoigne de la résilience des économies ouest-africaines, appuyées par des politiques publiques ciblées et un environnement monétaire relativement stable. Autre indicateur encourageant : l’inflation a reculé pour s’établir à 3,5 %, amorçant un retour progressif dans la fourchette cible de 1 à 3 % fixée par la BCEAO.

S’exprimant devant le président de l’ABCA et ses pairs, Jean-Claude Kassi Brou a précisé que « la croissance dans la zone UEMOA est attendue à 6,4 % en 2025 et l’inflation devrait se maintenir dans la zone cible de 1 à 3 % ». Ce cadre macroéconomique favorable devrait être renforcé par une amélioration des comptes extérieurs, offrant ainsi davantage de marges de manœuvre à la politique monétaire régionale.

Le Gouverneur de la BCEAO a profité de cette tribune pour réaffirmer l’engagement de son institution à soutenir les objectifs de l’ABCA, notamment en matière de coopération monétaire et de stabilité macroéconomique sur le continent. « La BCEAO entend œuvrer de concert avec les autres banques centrales africaines pour faire face aux chocs économiques potentiels affectant nos pays », a-t-il déclaré.

La réunion du Bureau de l’ABCA intervient dans un contexte où les banques centrales africaines cherchent à harmoniser leurs actions pour renforcer la résilience économique du continent, notamment face aux effets du changement climatique, aux tensions géopolitiques et aux fluctuations des matières premières.

Affaire de corruption présumée : Ismaïla Madior Fall placé sous bracelet électronique

L’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a été placé sous bracelet électronique ce mardi, à l’issue de son audition par la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Cette mesure restrictive intervient dans le cadre d’une enquête sur une affaire de tentative de corruption et de concussion liée à un marché public jugé sensible.

L’information, longtemps sujette à spéculation tout au long de la journée, a été confirmée en fin d’après-midi par Radio Sénégal Internationale (RSI). Jusqu’à la mi-journée, l’incertitude régnait sur la comparution de l’ancien Garde des Sceaux, alors que ses avocats restaient injoignables, alimentant les rumeurs d’un éventuel refus de se présenter devant la juridiction compétente. Finalement, Ismaïla Madior Fall a été entendu à huis clos, assisté de son conseil juridique.

L’affaire remonte à l’attribution d’un marché public pour la construction d’un Centre de surveillance électronique au Tribunal de Pikine-Guédiawaye. Selon les déclarations du promoteur immobilier Cheikh Guèye, une somme de 50 millions de FCFA en espèces aurait été remise à l’ex-ministre. Ce dernier, de son côté, parle d’un « don gracieux » immédiatement restitué, réfutant toute intention frauduleuse.

Deux autres protagonistes de cette affaire ont déjà été placés sous mandat de dépôt lundi. Il s’agit de Cheikh Guèye, à l’origine des accusations, et de Mohamed Anas El Bachir Wane, ancien directeur des Constructions au ministère de la Justice.

La Haute Cour de justice, compétente pour juger les anciens ministres dans l’exercice de leurs fonctions, poursuit ses investigations dans ce dossier qui pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption au sein des institutions publiques.

Rapport d’expertise en faveur de Khadim Bâ : vers une réévaluation de sa détention ?

Le sort judiciaire de l’homme d’affaires Khadim Bâ, incarcéré depuis le 4 octobre dernier, pourrait connaître un tournant décisif. Un rapport d’expertise récemment remis au Parquet financier par le cabinet Cecogex vient en effet remettre en question plusieurs accusations portées contre le patron de Dermond Oil, poursuivi notamment pour faux et usage de faux, infraction à la législation douanière, escroquerie sur fonds publics, blanchiment de capitaux et manquements à la réglementation sur le change.

Réalisée par l’expert Gory Ndiaye, l’étude, commandée par le Pool judiciaire financier (Pjf), s’est penchée sur les transactions de Dermond Oil entre 2017 et 2023. D’après les révélations de L’Observateur, qui cite Me Djiby Diallo, avocat de Khadim Bâ, les conclusions du rapport viennent battre en brèche plusieurs fondements des poursuites engagées par l’administration douanière.

L’expertise remet d’abord en cause l’attribution à Khadim Bâ de la qualité d’importateur des hydrocarbures au cœur du dossier. Contrairement aux procès-verbaux établis par la Douane, le rapport indique que les véritables importateurs seraient plutôt la Société africaine de raffinage (SAR), Total et Touba Oil. Dermond Oil n’aurait donc pas assumé ce rôle, selon les conclusions du cabinet Cecogex.

Deuxième point majeur : la question du non-rapatriement de commissions estimées à 45 milliards FCFA. La défense soutient que les opérations effectuées par Khadim Bâ relevaient d’un contexte de crise énergétique, et qu’il aurait agi à la demande des autorités pour soutenir la SAR et la Senelec. Mieux, l’avocat affirme que 382 milliards FCFA ont été effectivement rapatriés, pièces justificatives à l’appui.

Enfin, l’accusation d’usage de faux, notamment dans les documents douaniers, se trouve fragilisée par les analyses de l’expert Gory Ndiaye, toujours selon L’Observateur.

Sur la base de ces éléments, la défense de Khadim Bâ espère un nouvel examen de la demande de mise en liberté provisoire de son client. Pour Me Djiby Diallo, ce rapport constitue un tournant dans la procédure et offre des éléments concrets de nature à reconsidérer le maintien en détention de l’homme d’affaires.

Lutte contre la contrefaçon monétaire : un vaste réseau démantelé à Keur Massar

La police sénégalaise a frappé un grand coup dans la lutte contre la criminalité financière. Le Commissariat d’Arrondissement de Yeumbeul Sud a démantelé un réseau présumé de faussaires opérant à Keur Massar, dans la banlieue de Dakar. Quatre individus ont été interpellés au terme d’une opération minutieusement préparée, mettant ainsi fin à une importante activité de fabrication de fausse monnaie.

Tout est parti de l’exploitation d’un renseignement opérationnel faisant état d’un trafic intense de faux billets dans la zone de Keur Massar. Grâce à un dispositif de surveillance discrète mais efficace, les enquêteurs ont réussi à localiser les suspects et à identifier un appartement transformé en véritable laboratoire de fabrication de faux billets.

L’intervention policière a permis la découverte d’une quantité spectaculaire de “billets noirs”, utilisés généralement dans les arnaques de type “wash wash”. Le bilan matériel est saisissant :

12.724 coupures de 100 dollars, 2.800 coupures de 500 euros,

Soit une contrevaleur totale estimée à 1.647.992.000 FCFA.

Outre les billets, les forces de l’ordre ont également mis la main sur divers produits suspects, notamment deux sachets de farine, un sachet contenant une substance ressemblant à du mercure – fréquemment utilisée dans les opérations de “nettoyage” de faux billets – et un autre contenant un produit non encore identifié, en cours d’analyse.

Les quatre personnes arrêtées ont été placées en garde à vue pour association de malfaiteurs, tentative de contrefaçon et falsification de signes monétaires. Les objets saisis, dont une moto Jakarta et plusieurs téléphones portables, ont été consignés dans l’attente de leur mise sous scellés.

L’enquête, toujours en cours, vise désormais à identifier d’éventuels complices et à déterminer l’origine et la destination de cette importante quantité de fausse monnaie.

Cette opération coup de poing illustre une fois de plus la vigilance et l’efficacité des services de police face à l’ampleur croissante des circuits de l’argent sale. Elle constitue également un avertissement clair aux réseaux criminels qui tentent d’installer des filières de contrefaçon sur le territoire national.

Dialogue national du 28 mai : Amadou Ba accueille une délégation de la société civile

Dans un esprit d’ouverture et de concertation, le leader de la Nouvelle Responsabilité, Amadou Ba, a répondu favorablement à l’appel lancé par le président Bassirou Diomaye Faye pour participer au dialogue national prévu le 28 mai prochain. En prélude à cet événement majeur, il a reçu une délégation de la société civile conduite par le professeur Babacar Gueye.

C’est Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre et figure politique proche de la Nouvelle Responsabilité, qui a partagé l’information sur le réseau social X (ex-Twitter). « À la suite du facilitateur Cheikh Gueye, le Président de la Nouvelle Responsabilité Amadou Ba, a eu le plaisir de recevoir une délégation de la société civile conduite par le Pr Babacar Gueye », a-t-elle écrit.

Les échanges entre les deux parties ont porté sur la pertinence du dialogue national et les thématiques qui y seront abordées. Parmi les sujets évoqués figurent la paix, la stabilité et la cohésion sociale — autant de piliers essentiels à la relance économique du pays.

Cette rencontre s’inscrit dans une série de consultations initiées pour renforcer l’inclusivité du dialogue et garantir l’implication de toutes les sensibilités de la nation. Elle témoigne également de la volonté d’Amadou Ba de contribuer activement à une démarche collective de construction nationale, dans un contexte marqué par une forte attente citoyenne.

Pour une première invite, il serait raisonnable que l’opposition accepte la main tendue du Président de la République

Par Babacar Ndiogou

Dans un État de droit, seul le juge devrait avoir la compétence de prononcer la perte des droits civiques et politiques. C’est un principe fondamental qui garantit la protection des libertés individuelles contre toute forme d’arbitraire.

Par ailleurs, il est nécessaire d’introduire le bulletin unique, à l’instar de nombreux pays, afin de réduire significativement les coûts d’impression et de transport lors des élections.

Pour renforcer la transparence du processus électoral, des mécanismes clairs et accessibles doivent être mis en place afin de garantir à l’opposition un accès équitable au fichier électoral. Il est également souhaitable d’élargir la durée de révision des listes électorales, pour permettre une participation plus large des citoyens.

Mieux encore, l’inscription automatique sur les listes électorales dès l’atteinte de l’âge de 18 ans devrait être instituée. Cela permettrait de renforcer l’inclusion démocratique et d’encourager la participation des jeunes à la vie politique.

Le système de parrainage, tel qu’il est conçu actuellement, mérite une révision en profondeur. Il conviendrait d’adopter un modèle plus équitable, garantissant une véritable égalité des chances. Tant que chaque citoyen ne peut parrainer qu’un seul candidat, le recours au tirage au sort ou l’élimination à cause de doublons restent injustes et antidémocratiques.

En parallèle, il est essentiel de réformer le mode d’élection des députés en instaurant la proportionnelle pour la répartition des sièges au niveau des départements. Cette réforme permettrait de mieux refléter la diversité politique du pays. Cela impliquerait nécessairement la suppression du scrutin majoritaire, notamment le système dit du raw ganu départemental.

Il serait également pertinent de clarifier le statut de l’opposition. Toutefois, il n’est ni souhaitable ni réaliste de désigner un chef de file de l’opposition par voie légale, car cette dernière n’a jamais été un bloc homogène. Le leadership de l’opposition doit émerger naturellement à travers les dynamiques du jeu politique.

Une réforme de la loi n°81-17 relative aux partis politiques s’impose, notamment en ce qui concerne les conditions de leur création et de leur financement. Cette réforme devrait aussi inclure l’obligation pour chaque parti politique de disposer d’un siège social identifiable, d’organiser régulièrement des congrès, et de renouveler ses instances pour assurer un fonctionnement démocratique interne.

En ce qui concerne les institutions, notamment la réduction des pouvoirs du chef de l’exécutif, il serait judicieux de s’inspirer des recommandations issues des Assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI). L’objectif n’est pas de redistribuer les pouvoirs du Président entre les membres de l’exécutif, mais plutôt de créer de véritables contre-pouvoirs, garantissant un équilibre sain entre l’exécutif, le parlement et le pouvoir judiciaire.

Avec l’émergence des pôles économiques, une refonte du Code des collectivités territoriales s’avère nécessaire. Cela inclurait :

La correction des incohérences dans l’architecture territoriale et le découpage administratif ; La suppression des départements en tant que collectivités territoriales, et le renforcement des ressources des communes ; La mise en place de structures intercommunales au sein des pôles économiques, afin d’assurer la coordination efficace des politiques économiques, agricoles et industrielles.

Les défis économiques auxquels le Sénégal est confronté sont bien trop importants pour que nous continuions à perdre un temps précieux dans des querelles électorales. Il est impératif d’instaurer un système politique sain, crédible et équilibré. C’est une condition indispensable à la survie de notre démocratie, à l’apaisement durable de l’espace public et à la réalisation de nos objectifs de développement.

Il est donc temps que tous les acteurs politiques agissent avec responsabilité, lucidité et sincérité. Ils doivent renoncer aux manœuvres politiciennes, car l’avenir de notre nation en dépend.

Babacar Ndiogou

Mouvement And Ligey Kaolack (devenu Jappo Yessal)

La Cour de justice de la CEDEAO déboute Khalifa Sall et l’opposition sénégalaise dans leur recours contre la dissolution de l’Assemblée nationale

La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), siégeant à Abuja, a rendu le 17 mai 2025 un arrêt défavorable à Khalifa Ababacar Sall et huit autres figures de l’opposition sénégalaise. Ces derniers contestaient la légalité des décrets présidentiels de septembre 2024 ayant conduit à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’organisation d’élections législatives anticipées.

La requête, enregistrée sous la référence ECW/CCJ/APP/51/21, visait principalement le décret n° 2024-1980, qui a formellement acté la dissolution du Parlement sénégalais, ainsi que les textes subséquents relatifs à l’organisation du scrutin et à la répartition des sièges.

Dans son arrêt, la juridiction communautaire a confirmé sa compétence pour examiner l’affaire et a déclaré la requête recevable, une reconnaissance importante pour les opposants. Toutefois, elle a estimé que les éléments fournis ne permettaient pas de prouver une violation des droits civils et politiques des requérants, tels que garantis par les instruments juridiques régionaux et internationaux.

La Cour a conclu que la décision du chef de l’État de dissoudre l’Assemblée nationale ne constituait pas, en l’état, une atteinte aux principes démocratiques ou à l’état de droit. Elle a également jugé que le cadre réglementaire mis en place pour les élections anticipées ne contrevenait pas aux obligations du Sénégal en matière de respect des droits humains.

Cet arrêt représente un revers significatif pour Khalifa Sall et les autres requérants, qui avaient vu dans la dissolution une manœuvre politique visant à affaiblir l’opposition parlementaire à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en 2026. Ils dénonçaient notamment un détournement de procédure et une manipulation du calendrier électoral, arguments que la Cour a écartés faute de preuves tangibles.

Au lendemain de cette décision, des voix dans l’opposition dénoncent déjà une lecture trop juridique d’une crise essentiellement politique, tandis que du côté du pouvoir, l’arrêt est accueilli comme une validation de la régularité du processus engagé en septembre 2024.

Ousmane Sonko à la RTB : “La jeunesse doit être le fer de lance de l’unité africaine”

En visite officielle au Burkina Faso, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a accordé une interview exclusive à la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), dans laquelle il s’est exprimé sur plusieurs sujets majeurs touchant l’Afrique de l’Ouest et le continent dans son ensemble. Sans détour, il est revenu sur la crise qui secoue la CEDEAO, les relations entre le Sénégal et la France, ainsi que sa vision d’une Afrique unie, souveraine et tournée vers sa jeunesse.

Face à la crise qui a conduit le Mali, le Burkina Faso et le Niger à quitter la CEDEAO, Ousmane Sonko reconnaît que des erreurs ont été commises par l’organisation sous-régionale. Il se montre fidèle à ses positions antérieures : « Je l’ai dit lorsque j’étais opposant et je le redis aujourd’hui. […] Il fallait aider à faire face à la menace terroriste, pas menacer d’intervenir militairement », a-t-il déclaré. Le Premier ministre reste toutefois optimiste quant à la possibilité de réconciliation. Pour lui, les divergences actuelles sont surmontables : « Les positions sont conciliables […]. Je ne désespère pas que des retrouvailles se fassent. »

Interrogé sur les relations entre le Sénégal et la France, Sonko a tenu à clarifier sa position : « Nous n’avons rien contre la France, mais nous posons des actes de souveraineté. » Il défend une diplomatie équilibrée, reposant sur le respect mutuel et la liberté pour chaque État de faire ses choix stratégiques. « Ce sont des relations normales, ordinaires », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de sortir d’une posture figée et conflictuelle dans la pensée panafricaniste : « On se trompe souvent de combat. »

Ousmane Sonko a également profité de cette tribune pour s’adresser directement à la jeunesse africaine, qu’il considère comme la clé de la renaissance du continent. « Il faut que la jeunesse comprenne qu’elle doit être le fer de lance de l’unité africaine », a-t-il martelé. Selon lui, c’est à travers elle que l’Afrique pourra se réapproprier ses ressources naturelles, assurer sa sécurité et construire un développement économique et social durable.

Enfin, le Premier ministre sénégalais a exprimé sa volonté de renforcer la coopération entre le Sénégal et le Burkina Faso. Il souhaite faire de l’axe Ouagadougou-Dakar un symbole d’un partenariat stratégique entre deux peuples partageant des valeurs de dignité, de souveraineté et de solidarité africaine.

Nouvelle comparution d’Abdou Nguer : le chroniqueur déféré à nouveau, en attente de son sort ce mardi

Le chroniqueur Abdou Nguer, déjà placé sous mandat de dépôt pour diffusion de fausses nouvelles, a une nouvelle fois été déféré ce lundi par la Division des investigations criminelles (DIC). Il sera fixé sur son sort ce mardi, à l’issue d’un retour de parquet.

D’après les informations disponibles, cette nouvelle procédure fait suite à des propos tenus par Nguer lors d’une intervention sur la chaîne privée Sen TV. Face aux enquêteurs, il a défendu ses déclarations en soutenant qu’il ne faisait que réagir aux propos d’Ousmane Sonko, notamment à propos du rapport de l’Inspection générale d’État (IGE) mettant en cause l’ancien ministre Mame Mbaye Niang.

Abdou Nguer a aussi dénoncé une forme d’iniquité dans le traitement judiciaire réservé aux voix critiques du pouvoir. Il a cité le cas d’Azoura Fall, qu’il considère comme un exemple d’opposante ciblée, contrastant selon lui avec l’impunité dont bénéficieraient certains partisans du régime en place.

Le chroniqueur a catégoriquement nié avoir tenu des propos offensants à l’endroit des autorités de l’État, y compris le Président de la République, le Premier ministre et le chef d’état-major général des armées, le Général Birame Diop. À ce sujet, il a précisé que la notion de « coup d’État foncier » avait été évoquée par le député Guy Marius Sagna, dans un contexte également soutenu, selon ses dires, par Ousmane Sonko.

Interrogé sur ses commentaires récents visant Amadou Hott, candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), Nguer a affirmé s’être appuyé sur les critiques formulées par Sonko concernant la supposée falsification des données économiques sous le régime de Macky Sall.

Se disant injustement poursuivi, Abdou Nguer accuse le parquet de chercher à alourdir son dossier afin de prolonger sa détention. Il dénonce une tentative de musellement et affirme que ses interventions relèvent de la liberté d’expression.

Le sort du chroniqueur sera connu ce mardi. Un dénouement très attendu dans un climat politique tendu, où les rapports entre presse, justice et pouvoir sont de plus en plus scrutés par l’opinion publique.

PLUS D’UN MOIS SANS EAU POTABLE DANS LE SINE-SALOUM : Lente agonie de l’économie

Privée deau depuis plus dun mois, lîle de Mar, particulièrement à Fandimadior, joyau touristique du delta du Saloum, dans la région de Fatick, suffoque. Dans une lettre adressée à l’administration territoriale, les habitants et acteurs économiques dénoncent une situation dramatique : pénurie deau, fermeture provisoire dhôtels, chômage technique, flambée des prix. Une crise qui, au-delà de Fandimadior, frappe de plein fouet dautres localités de larrondissement de Fimela, comme Mar Lodj, Ndangane Sambou ou Palmarin.

Cela fait désormais plus de quatre semaines que les robinets sont à sec à Fandimadior. Aucun signal, aucune explication officielle, aucune goutte d’eau potable n’a atteint les foyers, les établissements touristiques ou les infrastructures économiques. Dans leur correspondance collective adressée au représentant de l’État, les habitants et acteurs économiques dressent un tableau accablant de cette crise qui menace de paralyser entièrement la localité. « Depuis quatre semaines révolues, pas une seule goutte d’eau ne coule de nos robinets. Cette absence totale d’approvisionnement hydraulique plonge nos foyers, établissements et structures touristiques dans une crise d’une gravité extrême », expliquent ces derniers.

PARALYSIE DE L’ÉCONOMIE ET RISQUES SANITAIRES

Ndangane Sambou et Fandimadior, localités à fort potentiel touristique, vivent en grande partie grâce à l’accueil de visiteurs, les établissements hôteliers, les activités artisanales et les services. Mais avec la rupture d’approvisionnement en eau, c’est tout un écosystème économique qui s’effondre.

Les hôtels et campements, incapables d’offrir des conditions sanitaires décentes, ont fermé leurs portes. Le personnel est placé en chômage technique. Les clients sont refusés. Les activités de restauration, de nettoyage, de jardinage sont totalement à l’arrêt. Les habitants évoquent des années d’investissements anéantis par cette crise : aménagements paysagers, infrastructures d’accueil, équipements touristiques. Tout risque d’être perdu si rien n’est fait rapidement.

« L’accès à l’eau est un droit fondamental, garanti par nos lois et reconnu par les principes universels de la dignité humaine », rappellent les habitants dans une note adressée au sous-préfet de Fimela. Ils dénoncent une situation où l’on met en péril la sécurité et la stabilité sociale d’une communauté déjà vulnérable.

Le porte-parole du collectif des habitants, joint par « Le Dakarois Quotidien », témoigne : « nous devons acheter de l’eau, que des charrettes vont chercher à 3 kilomètres dans des puits. Elle nous est ensuite vendue à 200 francs le bidon de 20 litres. Cela revient à 10 000 francs CFA le mètre cube, contre 300 francs à Dakar. C’est une injustice flagrante, un fardeau pour des familles déjà précaires. »

Et la crise ne s’arrête pas à Ndagane Sambou et Fandimadior. Selon lui, toute la zone de l’arrondissement de Fimela est concernée : Ndangane Sambou, Mar Fafaco, Mar Soulou, Mar Lodj, Fimela, Djilor, Yayem, Palmarin. Partout, les mêmes complaintes, le même désarroi, la même impuissance face à une pénurie incompréhensible. Il avance, d’autre part, que c’est le même phénomène qui se répète depuis 3 ans avec le distributeur d’eau potable SEOH.

LA SEOH, CITÉE COMME COUPABLE

Dans leur lettre, les habitants dénoncent l’attitude de la Société d’Exploitation des Ouvrages Hydrauliques (SEOH), qui aurait été alertée à plusieurs reprises sans jamais donner suite. Ils parlent d’un mutisme, d’un silence institutionnel et d’une indifférence face à une détresse humaine pourtant bien réelle. « Ce mépris manifeste à l’égard de citoyens en détresse est tout simplement inacceptable », fustigent les habitants, qui exigent que la responsabilité de la SEOH soit engagée.

Pour le moment, aucune information ne circule sur l’origine de cette rupture d’approvisionnement en eau, ni sur la reprise de la distribution. D’après les populations, cette absence de communication témoigne d’un grave dysfonctionnement dans la gestion d’un service public vital.

Dans leur missive, les habitants formulent trois demandes claires :

  • Le rétablissement immédiat de l’accès à l’eau potable ;
  • L’engagement de la responsabilité de la SEOH qui, selon eux, échoue à remplir ses obligations ;
  • La mise en place d’un plan d’urgence pour venir en aide aux populations et professionnels impactés par la crise.

Au-delà de l’aspect économique, c’est la santé publique qui risque d’être aussi en péril. Sans eau, les gestes d’hygiène élémentaire deviennent impossibles : se laver, faire la vaisselle, nettoyer les lieux de vie, évacuer les déchets, etc. Les dangers sont réels, notamment avec l’approche de la saison chaude.

En février dernier, les habitants de Ross Béthio, dans la région de Saint-Louis, dans le nord du pays, avaient déjà battu le pavé pour dénoncer la même société, la même gestion défaillante, les mêmes promesses non tenues. Aujourd’hui, c’est au tour de Marfafaco, Ndagane Sambou, Fandimadior et environs de crier leur soif.

La Dakaroise

Présidence de la BAD : Bamako rallie la candidature de Sidi Ould Tah

Le lundi 19 mai 2025, le Président de la Transition du Mali, le général Assimi Goïta, a reçu en audience à Bamako une délégation ministérielle de la République islamique de Mauritanie, conduite par Amal Mint Maouloud, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Porteuse d’un message personnel du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, la ministre est venue solliciter l’appui officiel des autorités maliennes à la candidature du Dr Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD).

Âgé de 64 ans, économiste de formation et ancien ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Sidi Ould Tah fait partie des cinq finalistes retenus pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de l’institution panafricaine. Son expérience à la direction de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu’il a dirigée durant deux mandats, ainsi que ses trois décennies d’engagement dans la finance internationale, constituent selon la diplomatie mauritanienne des atouts majeurs pour affronter les défis économiques du continent.
L’élection du président de la BAD est fixée au 29 mai 2025 à Abidjan, siège de l’institution. Le scrutin obéit à une règle de double majorité : celle des États membres africains d’une part, et celle de l’ensemble des 81 pays membres, y compris les 27 États non africains, d’autre part. Ce mécanisme complexe vise à garantir un équilibre géopolitique entre les parties prenantes régionales et les partenaires internationaux. Dans ce cadre, chaque soutien peut se révéler décisif.
Le ralliement du Mali, membre fondateur de la BAD, s’inscrit dans une stratégie d’élargissement du soutien diplomatique de la Mauritanie à l’échelle ouest-africaine. En dépit de son retrait de la CEDEAO, Bamako conserve une influence certaine dans la région, notamment en tant que président en exercice de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali pourrait ainsi jouer un rôle clé dans la consolidation d’un bloc favorable à la candidature mauritanienne.


À l’issue de la rencontre avec le général Assimi Goïta, la ministre Amal Mint Maouloud a déclaré être « pleinement satisfaite de l’écoute attentive et de l’ouverture bienveillante » du chef de l’État malien. Bien qu’aucun communiqué officiel ne précise l’ampleur de l’engagement de Bamako, tout laisse à penser que l’adhésion du Mali à la candidature de Sidi Ould Tah est désormais acquise.
Reste à savoir si ce soutien, conjugué à ceux déjà obtenus auprès de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Congo, de la Tanzanie, de Djibouti et bien sûr de la Mauritanie elle-même, permettra à Nouakchott de faire élire pour la première fois un ressortissant mauritanien à la présidence de la principale institution financière du continent africain.

Présidence de la BAD : Sidi Ould Tah obtient le soutien de Djibouti à deux semaines du scrutin

À l’approche de l’élection présidentielle de la Banque africaine de développement (BAD), prévue le 29 mai 2025, le candidat mauritanien Sidi Ould Tah continue de renforcer son socle diplomatique. Le 15 mai, le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a officiellement apporté son soutien à la candidature de l’ancien directeur général de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), à l’issue d’une rencontre avec une délégation mauritanienne conduite par le ministre des Finances Sid’Ahmed Ould Bouh. Ce ralliement porte à six le nombre de pays soutenant activement Sidi Ould Tah, aux côtés du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Congo, de la Tanzanie et de la Mauritanie.


Le communiqué de la présidence djiboutienne précise que ce soutien ne doit rien au hasard : Djibouti figure parmi les cinq États fondateurs qui avaient déjà marqué un premier parrainage discret à la candidature mauritanienne. Cette nouvelle manifestation de confiance s’appuie sur une vision commune du développement continental, axée sur le financement innovant, l’inclusion des jeunes, et une réforme structurelle de l’architecture financière africaine.
Sidi Ould Tah, qui mène campagne depuis plusieurs mois sur le terrain diplomatique et institutionnel, a bâti un programme axé sur la transformation de la BAD en une plateforme proactive face aux défis contemporains. Son plan de gouvernance repose sur la facilitation de l’accès des États africains à des financements abordables, la valorisation du capital humain — notamment la jeunesse — à travers la formalisation de l’économie informelle et la mise en place d’incitations fiscales adaptées, l’industrialisation du continent adossée à une transition énergétique équilibrée et résiliente, et enfin une réforme profonde de la coordination entre institutions financières africaines afin de garantir une réponse plus intégrée et efficace aux besoins de financement du développement.
Sa candidature est également portée par un bilan salué à la tête de la BADEA, où il a dirigé une montée en puissance notable de l’institution, avec une hausse significative des décaissements et une amélioration de sa notation financière. Il entend appliquer cette méthode à la BAD en mobilisant à la fois les partenariats publics-privés, les fonds souverains, les investisseurs privés et les banques régionales, dans l’objectif de transformer chaque dollar mobilisé en dix dollars d’investissements effectifs.
Face à lui, quatre autres prétendants de taille sont en lice : Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie ; Abbas Mahamat Tolli, ex-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et représentant du Tchad ; Bajabulile Swazi Tshabalala, ancienne vice-présidente de la BAD, candidate de l’Afrique du Sud ; et le Zambien Dr Samuel Maimbo, cadre dirigeant à la Banque mondiale. Le scrutin s’annonce donc très disputé. Mais avec l’adhésion de Djibouti, pays stratégique de la Corne de l’Afrique et partenaire économique important de plusieurs puissances internationales, Sidi Ould Tah gagne en légitimité et renforce sa stature continentale à un moment clé de la campagne.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°469 – 20/05/2025

🔴 PRÉSIDENCE DE LA BAD / MALGRÉ LA VISITE DU GÉNÉRAL BIRAME DIOP AVEC UNE FORTE DÉLÉGATION : BAMAKO LÂCHE DAKAR
🔴 PLUS D’UN MOIS SANS EAU POTABLE DANS LE SINE-SALOUM : À SEC, L’ÉCONOMIE COULE

🔴 MMA / ACTES VIOLENTS DE ZARKO : LE MINISTÈRE DES SPORTS TAPE DU POING
🔴 25E ÉDITION DU DRAPEAU DU CHEF DE L’ÉTAT / TOURNOI PAR ÉQUIPE : KAOLACK DÉTRÔNE DAKAR

Renforcement des relations bilatérales : El Malick Ndiaye en mission diplomatique stratégique aux Émirats arabes unis

Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, El Malick Ndiaye, a entamé ce lundi une visite officielle aux Émirats arabes unis, marquée par une série d’audiences diplomatiques de haut niveau. Ce déplacement intervient dans un contexte d’intensification de la diplomatie sénégalaise, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, et vise à renforcer le partenariat stratégique entre Dakar et Abou Dhabi.

Accueilli avec tous les honneurs à Abou Dhabi, M. Ndiaye a été reçu par Saqr Ghobash, président du Conseil national fédéral, l’équivalent émirati du Parlement. Lors de cette rencontre solennelle, les deux hommes ont échangé sur les fondements historiques et les perspectives d’avenir des relations entre leurs deux pays.

Saqr Ghobash a salué la stabilité politique du Sénégal, tout en mettant en avant les réformes récentes engagées au sein de l’Assemblée nationale sénégalaise. Selon lui, ces réformes sont « un signal fort de la consolidation de l’État de droit et de la vitalité démocratique en Afrique de l’Ouest ».

En réponse, El Malick Ndiaye a insisté sur la volonté du Sénégal d’établir des liens parlementaires durables, allant au-delà des déclarations d’intention. Il a exprimé le souhait de voir les institutions législatives des deux pays coopérer de manière plus étroite sur des questions telles que la gouvernance, la formation des parlementaires, et l’échange d’expériences institutionnelles.

La mission du président de l’Assemblée nationale s’est également inscrite dans une logique de diplomatie économique proactive. Lors d’un entretien avec le ministre émirati des Affaires étrangères, Sheikh Shakhboot Bin Nahyan Al Nahyan, les deux délégations ont abordé en profondeur les possibilités de co-investissements dans des secteurs clés : énergie, infrastructures, technologies, agriculture, éducation et santé.

Le ministre émirati a fait part de l’intérêt croissant des investisseurs émiratis pour le Sénégal, présenté comme une plateforme stable et sécurisée pour les affaires en Afrique de l’Ouest. Il a évoqué la possibilité de faire du Sénégal un hub logistique et commercial pour les entreprises du Golfe, en s’appuyant notamment sur les performances du Port autonome de Dakar et sur les projets d’extension portuaire à Ndayane.

L’une des propositions phares de cette rencontre a été la mise en place d’un accord bilatéral de libre-échange, destiné à faciliter les flux commerciaux et les investissements entre les deux pays.

Lors de cette mission, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) a joué un rôle central. Son directeur général a présenté la vision de développement du Sénégal à l’horizon 2050, articulée autour de plusieurs axes prioritaires : agrobusiness, santé, éducation, énergies renouvelables, infrastructures numériques et industries extractives.

Sheikh Shakhboot a salué cette feuille de route ambitieuse et a proposé un rapprochement stratégique entre le FONSIS et le Fonds souverain d’Abu Dhabi, dans une optique de co-investissements sur des projets à fort impact socio-économique. Des discussions techniques ont été engagées pour définir les modalités d’une coopération structurée entre les deux fonds.

Le ministre émirati a aussi salué le rôle de la diaspora sénégalaise aux Émirats, qu’il a décrite comme exemplaire par son sérieux, sa discipline et sa contribution au tissu économique local. Il a exprimé son souhait d’améliorer les conditions de vie et de travail de ces travailleurs, tout en facilitant leur accès à la formation professionnelle.

En clôture de cette journée intense, El Malick Ndiaye a annoncé que le Premier ministre Ousmane Sonko se rendra bientôt aux Émirats dans le cadre d’une visite officielle de haut niveau. Cette mission devrait déboucher sur la signature d’accords concrets dans les domaines de l’énergie, de l’éducation, des infrastructures et de la technologie.

« Cette visite a pour objectif de consolider les relations diplomatiques existantes, mais aussi d’ouvrir de nouveaux canaux de coopération, en ligne avec les orientations du président Bassirou Diomaye Faye », a déclaré El Malick Ndiaye.

Justice – Affaire du Palais de justice de Pikine-Guédiawaye : les accusateurs d’Ismaïla Madior Fall incarcérés, l’ancien ministre convoqué ce mardi

L’enquête judiciaire sur les soupçons de corruption dans le cadre de la construction du Palais de justice de Pikine-Guédiawaye prend une tournure inattendue. Ce lundi 19 mai 2025, deux figures clés du dossier, Cheikh Guèye, promoteur immobilier à la tête de la société Technologie Consulting Service (TCS), et Mohamed Anas El Bachir Wane, ancien directeur des Constructions au ministère de la Justice, ont été placés sous mandat de dépôt.

Les deux hommes, qui accusaient l’ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall d’avoir sollicité un pot-de-vin, sont désormais poursuivis pour des faits graves : escroquerie sur les deniers publics, corruption, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux. Ils ont été déférés au parquet de Pikine après avoir été entendus par les enquêteurs de la Brigade des affaires générales (BAG).

Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux mis en cause seraient au cœur d’un système de détournement structuré autour du marché public du nouveau palais de justice. Les enquêteurs parlent d’une véritable « mafia foncière » ayant mis en place un circuit parallèle de financements occultes, avec des implications supposées à plusieurs niveaux du ministère.

Cheikh Guèye avait lui-même déclenché l’affaire en accusant Ismaïla Madior Fall d’avoir exigé une somme de 250 millions de francs CFA en échange de l’attribution du marché public. Il affirmait avoir déjà versé 50 millions FCFA à l’ancien ministre avant que la somme ne lui soit restituée, selon ses dires. Une version aujourd’hui mise en doute par les enquêteurs, qui suspectent une tentative de manipulation de l’opinion et des institutions judiciaires.

Pendant ce temps, Ismaïla Madior Fall, mis en cause dans ces déclarations, est attendu ce mardi 20 mai devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice pour une audition officielle. Son passage est très attendu, tant les implications politiques et judiciaires de ce dossier sont lourdes.

L’ancien garde des Sceaux, qui a nié en bloc toutes les accusations depuis leur révélation, entend livrer sa version des faits et pourrait bénéficier d’un regain de crédibilité suite à l’incarcération de ses accusateurs. Reste à savoir si de nouveaux éléments seront versés au dossier à l’issue de son audition.

Cette affaire met une nouvelle fois en lumière la sensibilité et la complexité des grands projets d’infrastructures publiques, notamment en matière de transparence dans les marchés publics. Le chantier du palais de justice de Pikine-Guédiawaye, censé améliorer l’accès à la justice dans cette zone densément peuplée de la banlieue dakaroise, est aujourd’hui au centre d’une tempête politico-judiciaire.

Accident mortel à Pikine Technopole : un jeune motocycliste tué, le chauffeur du camion en fuite interpellé

La route a encore fait une victime ce lundi 19 mai 2025 à Pikine Technopole, dans la banlieue dakaroise. Un violent accident impliquant un camion et un motocycliste a coûté la vie à un jeune homme de 23 ans, né à Dakar.

Selon les informations recueillies par LeDakarois, le drame s’est produit aux environs de 10 heures du matin, alors que la victime circulait en direction du croisement de Cambérène. C’est à ce moment qu’un poids lourd, roulant à vive allure, l’a percuté de plein fouet.

Sous la violence du choc, le motocycliste a été projeté au sol. Il est décédé sur le coup, avant même l’arrivée des secours. Les sapeurs-pompiers n’ont pu que constater le décès et procéder à l’évacuation de son corps vers l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye.

Fait aggravant, le chauffeur du camion a tenté de prendre la fuite, abandonnant la victime sur les lieux de l’accident. Mais sa cavale a été de courte durée. Grâce à la réactivité des témoins et des forces de l’ordre, il a été interpellé quelques kilomètres plus loin, dans les environs de Patte d’Oie.

La gendarmerie de Pikine a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes du drame, établir les responsabilités, et faire toute la lumière sur les faits. L’auteur présumé de l’homicide routier est actuellement en garde à vue et devrait être présenté au parquet dans les prochaines heures.

Cet accident relance une fois de plus le débat sur la sécurité routière, notamment dans les zones périurbaines où le trafic est de plus en plus dense et où les comportements imprudents des conducteurs, combinés à l’état des routes, deviennent des facteurs aggravants.

OFNAC : les membres désormais désignés par appel à candidature, annonce Sidy Alpha Ndiaye

Le vent de réformes dans la gouvernance publique continue de souffler au Sénégal. L’une des nouveautés majeures annoncées par le professeur Sidy Alpha Ndiaye, ministre-conseiller juridique et directeur de cabinet adjoint du président de la République, concerne l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Désormais, les membres de cette structure stratégique dans la lutte contre la corruption seront nommés à la suite d’un appel à candidature.

C’est au cours de l’émission Point de Vue, diffusée sur la RTS, que le professeur Sidy Alpha Ndiaye a dévoilé cette orientation nouvelle. Selon lui, un décret est actuellement en cours de finalisation pour encadrer ce mode de sélection dans le secteur public et parapublic. Il s’agit, selon ses mots, d’un outil de « gouvernance inclusive » visant à garantir plus de transparence, d’équité et de méritocratie dans les nominations à des fonctions stratégiques.

L’appel à candidature n’est pas une innovation isolée. Le ministre-conseiller a rappelé qu’un tel processus a déjà été utilisé pour désigner la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH). Il a également évoqué la récente nomination des membres du collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), qui s’est aussi faite sur cette base.

Ces exemples montrent, selon lui, que l’État sénégalais s’engage progressivement à institutionnaliser un système de recrutement fondé sur des critères objectifs et ouverts, rompant avec la logique des nominations politiques ou de convenance.

Pour Sidy Alpha Ndiaye, cette dynamique traduit une vision plus large portée par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, celle d’une démarche participative et ouverte dans la gestion de l’État. « Il aurait pu décider seul, fort de sa majorité. Il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Parce que les règles du jeu politique sont des règles qui s’imposent à tout le monde », a-t-il souligné, saluant la volonté du président de partager la responsabilité des décisions avec l’ensemble des acteurs institutionnels et citoyens.

Cette réforme intervient dans un contexte où l’exigence de transparence est plus forte que jamais au Sénégal, en particulier sur les questions de lutte contre la corruption, la fraude et le népotisme. L’OFNAC, en tant qu’instrument-clé de cette lutte, est appelée à jouer un rôle central dans la moralisation de la vie publique. La nomination des membres par appel à candidature pourrait renforcer son crédit, son indépendance et son efficacité, selon plusieurs analystes.

Le lutteur sénégalais Zarco convoqué par la DIC après une altercation violente en Côte d’Ivoire

Le monde de la lutte sénégalaise est secoué par une affaire qui défraie actuellement la chronique. Le lutteur sénégalais Aldiouma Diallo, plus connu sous le nom de Zarco, se retrouve au cœur d’une tourmente judiciaire après un incident survenu lors d’un combat de MMA en Côte d’Ivoire.

Selon les informations rapportées par le site Kawtef, Zarco a été convoqué par la Division des Investigations Criminelles (DIC) à Dakar. Cette convocation fait suite à un comportement violent capté dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit le lutteur, visiblement hors de lui, tenter de poignarder son adversaire nigérian, Kabiru Adédira, à la suite de son forfait lors du combat.

L’incident, bien que survenu hors du territoire sénégalais, a trouvé un écho judiciaire au Sénégal. En effet, un citoyen sénégalais a pris l’initiative de signaler les faits aux autorités, estimant qu’un tel comportement ternit l’image du sport national et mérite une réponse légale appropriée.

Dans cette affaire, il est à noter que Kabiru Adédira a décidé de pardonner à Zarco, malgré la gravité de la tentative d’agression. Un geste de clémence salué par certains observateurs, mais qui ne semble pas suffire à écarter les poursuites potentielles au Sénégal, où la justice entend tirer l’affaire au clair.

La convocation de Zarco par la DIC marque donc une nouvelle étape dans ce dossier, et le lutteur devra fournir des explications détaillées sur les circonstances exactes de l’altercation. Cet épisode met en lumière la nécessité de renforcer la discipline dans les sports de combat africains, particulièrement dans des disciplines aussi exigeantes que le MMA, où la maîtrise de soi est une valeur cardinale.

Affaire des 4 milliards : Les frères de Farba Ngom placés sous bracelet électronique

Birane et Ismaïla Ngom, frères de l’ancien député-maire Farba Ngom, ont été placés sous bracelet électronique ce lundi 19 mai, à l’issue de leur audition par le Pool judiciaire financier. Cette décision intervient dans le cadre d’une enquête portant sur des mouvements financiers jugés suspects, notamment un virement de 4 milliards de FCFA effectué en juin 2022 depuis le Trésor public.

Selon les informations rapportées par Seneweb, les deux hommes sont poursuivis pour association de malfaiteurs en bande organisée, complicité d’escroquerie sur les deniers publics, blanchiment de capitaux et abus de biens sociaux. Des accusations lourdes qui s’inscrivent dans un contexte de lutte renforcée contre la corruption et les malversations financières impliquant des personnalités influentes.

L’enquête du Pool judiciaire financier s’intéresse à une série d’opérations ayant transité par des comptes liés aux frères Ngom. Le virement de 4 milliards de FCFA, effectué en 2022, serait au cœur de cette affaire. Les enquêteurs cherchent à déterminer l’origine des fonds, leur destination finale, ainsi que le rôle précis des suspects dans cette transaction.

Le placement sous bracelet électronique, une mesure alternative à la détention préventive, vise à restreindre les déplacements des mis en cause tout en permettant la poursuite des investigations. Cette décision témoigne de la volonté des autorités judiciaires de traiter ce dossier avec rigueur, sans pour autant recourir immédiatement à l’incarcération.

Cette affaire pourrait également avoir des répercussions politiques, compte tenu de la proximité supposée de Farba Ngom avec d’anciens cercles du pouvoir. Pour l’heure, l’ancien député-maire n’a pas été officiellement cité dans la procédure, mais les regards restent tournés vers l’évolution de l’enquête.

Inauguration du Jardin “Imam Mame Thierno Sall” : Go Faye, président du Mouvement Réaction, offre un bijou aux citoyens de l’Unité 11

Ce dimanche 18 mai 2025, à l’Unité 11 des Parcelles Assainies, le président du Mouvement Réaction, Go Faye, a inauguré un magnifique jardin public baptisé au nom de l’imam du quartier, Mame Thierno Sall. Cet espace, dédié à la nature, à la détente et à la convivialité, est présenté comme un véritable cadeau aux habitants.

« Ce jardin reflète notre engagement envers un environnement plus vert et notre volonté de créer un lieu de rencontre et de bien-être pour tous les citoyens », a déclaré Go Faye lors de la cérémonie. Ce projet s’inscrit dans l’initiative TRUP Concept, dont la devise est : “Je veux être un citoyen actif et engagé, j’adhère au TRUP Concept.”

Un jardin, c’est bien plus qu’un simple espace vert. C’est un havre de paix où chacun peut venir se ressourcer, une invitation à découvrir la biodiversité, et une opportunité de renforcer les liens communautaires.

« C’est avec une grande fierté et une profonde émotion que nous nous retrouvons aujourd’hui pour inaugurer ce jardin public, un symbole fort de notre engagement pour un cadre de vie plus vert, plus agréable et plus harmonieux », a souligné Go Faye.

« Ce jardin est le fruit d’une volonté collective, d’un projet porté par les habitants, les urbanistes, les écologistes et tous ceux qui ont à cœur la préservation de notre environnement. »

L’espace a été pensé comme un lieu de partage, de promenade, de rencontre et de respiration. Un lieu intergénérationnel où chacun pourra apprendre, s’émerveiller, et se reconnecter à la nature.

Quant au coût du jardin, il reste difficile à évaluer avec précision. Selon Go Faye, le projet a été réalisé grâce à une dynamique de solidarité et de participation citoyenne.

« C’est peut-être une dizaine de millions, mais comme on dit, c’est une contribution citoyenne. Moi, j’ai contribué selon mes moyens. Nous avons eu des partenaires comme l’UDA, et mon ami Pape Diéye, qui nous a fourni des pavés, des chaises, et qui nous a mis en relation avec les Eaux et Forêts pour les fleurs. Les jeunes du quartier ont aussi cotisé. »

Cette diversité des contributions est d’ailleurs ce qui fait la richesse et l’originalité du projet. Le jardin “Imam Mame Thierno Sall” est le premier d’une série d’aménagements prévus dans d’autres quartiers, selon les priorités à venir.

Le jardin porte le nom de l’Imam Mame Thierno Sall, une figure religieuse respectée du quartier, reconnue pour son engagement dans l’éducation et la transmission du savoir.

« À l’unanimité, le mérite du nom lui revient. Il a enseigné à de nombreux jeunes ici même, dans ce quartier », a justifié Go Faye.

Le jardin est équipé d’allées ombragées, d’espaces de détente et d’une flore soigneusement sélectionnée pour favoriser la biodiversité.

« Nos engagements en faveur du développement durable et du bien-être citoyen prennent aujourd’hui une forme concrète. Cet espace est aussi un témoignage de notre responsabilité vis-à-vis des générations futures. Car préserver la nature, c’est investir dans l’avenir », a conclu le président du Mouvement Réaction.

Go Faye a tenu à remercier chaleureusement toutes les personnes ayant contribué à la concrétisation du projet : les équipes municipales, les partenaires locaux, les bénévoles, et surtout les citoyens.

« Votre implication prouve que lorsque nous unissons nos forces, nous pouvons bâtir des projets magnifiques et utiles pour tous. Ce jardin public vous appartient. Qu’il soit un lieu de sérénité, de promenade et de joie pour les générations présentes et futures. Il est le vôtre, il est le nôtre. Je vous invite à en profiter pleinement, à le respecter et à le faire vivre. »

Arona Niang condamné pour diffusion de fausses nouvelles sur le Covid-19

Le chroniqueur sénégalais Arona Niang a été condamné ce lundi à trois mois de prison avec sursis par la justice sénégalaise pour « diffusion de fausses nouvelles » dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Une décision judiciaire qui fait suite à une vive polémique déclenchée par ses propos controversés tenus sur la Web TV « Sénégal 7 ».

Lors d’une intervention diffusée il y a quelques semaines, Arona Niang avait accusé, sans preuve, le personnel médical sénégalais d’avoir « délibérément transmis » le virus à la population. Selon ses déclarations, les masques de protection, les tests nasopharyngés et même les vaccins auraient été des vecteurs intentionnels de contamination, orchestrés par le corps médical.

Ces propos ont immédiatement suscité une indignation générale. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) a réagi avec fermeté, dénonçant des « accusations diffamatoires, infondées et contraires aux principes éthiques ». L’institution avait par ailleurs annoncé l’ouverture d’une procédure judiciaire contre le chroniqueur.

Le tribunal, siégeant à Dakar, a reconnu Arona Niang coupable de propagation de fausses informations susceptibles de semer le trouble dans l’opinion publique, en pleine période de sensibilisation post-pandémie. La peine prononcée – trois mois de prison avec sursis – apparaît comme un signal d’alerte contre la banalisation des discours complotistes dans l’espace médiatique.

En réaction à la décision de justice, plusieurs associations de professionnels de santé ont salué « un verdict exemplaire » et rappelé leur engagement à défendre l’honneur et l’intégrité du personnel soignant, particulièrement éprouvé durant la crise sanitaire.

De son côté, Arona Niang, qui a maintenu ses propos, n’a pas encore annoncé s’il comptait faire appel de cette décision.

Guy Marius Sagna dénonce des irrégularités dans le recrutement au sein de la CEDEAO : “La mafia des recrutements a corrompu la CEDEAO”

Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook ce lundi, le député sénégalais Guy Marius Sagna a vivement dénoncé des irrégularités dans le processus de recrutement du Directeur Exécutif du Centre Régional de Contrôle et de Surveillance des Maladies (CRSCM) de la CEDEAO. Il pointe du doigt des violations des règlements de l’organisation régionale et accuse ouvertement une dérive vers le favoritisme et le clientélisme.

Selon le parlementaire, des candidatures internes légitimes, notamment issues de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS), ont été injustement écartées, au profit de « deals » occultes et de choix politiques. “La CEDEAO nous doit des comptes”, a-t-il martelé, soulignant que ces pratiques nuisent à l’équité entre les douze États membres et compromettent la mission même de l’organisation, notamment dans des domaines aussi vitaux que la santé publique.

Guy Marius Sagna déplore un système de nomination gangrené par les intérêts personnels et les arrangements de coulisse. Il cite notamment l’absence totale du Bénin à des postes de direction (niveau D1) dans les institutions de la CEDEAO, ainsi que la faible représentation du Sénégal, qui ne détient qu’un seul poste sur une cinquantaine à l’OOAS.

Face à ces dysfonctionnements, le député a adressé une question écrite au gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Il y réclame un audit exhaustif des recrutements au sein des structures de la CEDEAO, dans le but de faire la lumière sur les pratiques en cours, de garantir le respect des textes réglementaires et de rétablir une distribution équitable des postes entre les États membres.

Prônant une CEDEAO plus juste, plus représentative et au service des populations, Guy Marius Sagna appelle à une réforme en profondeur des processus de recrutement. Il exige plus de professionnalisme, de rigueur et de transparence dans la gestion des ressources humaines au sein de l’organisation.

« La mafia des recrutements a corrompu la CEDEAO », déclare-t-il avec fermeté, tout en soulignant que seule une réforme structurelle permettra à la communauté ouest-africaine de regagner la confiance des citoyens.

Haute Cour de Justice : Ndeye Saly Diop Dieng auditionnée dans l’affaire de détournement présumé des fonds Covid-19

L’ancienne ministre de la Famille, de la Femme, du Genre et de la Protection des Enfants, Ndeye Saly Diop Dieng, a été entendue ce lundi matin par le procureur de la Haute Cour de Justice. L’ex-ministre du gouvernement Macky Sall a comparu à la suite de sa mise en accusation par l’Assemblée nationale dans une affaire de détournement présumé de fonds publics liés à la gestion de la pandémie de Covid-19.

C’est aux environs de 11 heures que Mme Dieng a fait son apparition à la cour d’appel du tribunal de Dakar. Après son audition, elle est repartie librement à son domicile, en attendant la suite de la procédure.

L’ex-ministre est soupçonnée d’avoir détourné une somme de 52 millions de francs CFA allouée à son ministère dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. Ces fonds étaient destinés à soutenir les couches vulnérables, particulièrement les femmes et les enfants, durant la crise sanitaire. Les accusations ont été en partie étayées par les déclarations de son ancien Directeur de l’Administration Générale et de l’Équipement (DAGE), aujourd’hui également mis en cause.

Malgré ces soupçons, Ndeye Saly Diop Dieng nie fermement toute malversation. Devant les juges, elle a réaffirmé avoir « travaillé avec loyauté et dignité » tout au long de son mandat, rejetant toute implication dans une quelconque irrégularité financière.

Ce dossier s’inscrit dans un processus judiciaire plus large visant à faire la lumière sur la gestion des fonds Covid-19 sous l’administration précédente. Plusieurs autres anciens ministres du régime de Macky Sall sont également attendus dans les prochains jours devant la Haute Cour de Justice. Cette série d’auditions marque une étape importante dans les efforts des nouvelles autorités pour renforcer la redevabilité et lutter contre l’impunité.

Affaire à suivre.

Réforme du Conseil supérieur de la magistrature : vers un Conseil supérieur de la justice plus inclusif et ouvert à la société

Le professeur Sidy Alpha Ndiaye, ministre-conseiller juridique et directeur de cabinet adjoint du président de la République, a dévoilé les grandes lignes du projet de réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui prendra bientôt le nom de Conseil supérieur de la justice. Invité de l’émission Point de Vue diffusée le dimanche 18 mai 2025 sur la RTS, il a détaillé une refonte institutionnelle ambitieuse, visant à ouvrir la justice à la société et à renforcer sa légitimité.

Ce nouveau Conseil, plus représentatif et ouvert, intégrera désormais des personnalités extérieures issues de la société civile et du monde académique, notamment des universitaires. Une transformation majeure qui, selon Sidy Alpha Ndiaye, marque un véritable changement de paradigme. « Le Conseil supérieur de la justice sera ouvert à des personnalités extérieures pour garantir une meilleure transparence, car la justice appartient à toute la société, pas seulement aux techniciens du droit », a-t-il affirmé.

Tout en réaffirmant l’indépendance du pouvoir judiciaire, le professeur Ndiaye a précisé que ce nouveau Conseil n’aura pas pour mission de trancher les affaires judiciaires ni de définir une ligne jurisprudentielle. Il s’agira plutôt d’un espace de dialogue stratégique, de réflexion sur l’évolution de la justice et d’orientation pour les réformes futures. Parmi les innovations annoncées figure la création d’une formation plénière, où les débats se feront en présence de membres extérieurs, renforçant ainsi le lien entre justice et société.

Autre avancée notable : le nombre de magistrats élus au sein du Conseil pourrait passer de 7 à 14. Une mesure saluée comme un pas vers plus d’inclusivité et de légitimité interne. Elle permettrait d’assurer une meilleure représentation des sensibilités et des expériences au sein du corps judiciaire, tout en consolidant la démocratie interne du Conseil.

La présence du président Bassirou Diomaye Faye au sein du futur Conseil a également été abordée. Sur ce point, Sidy Alpha Ndiaye a tenu à dissiper les malentendus. « Ce débat revêt des atours superficiels. Le président ne s’immisce pas dans l’intimité du juge qui rend ses décisions », a-t-il soutenu, rappelant que le chef de l’État nomme les magistrats par décret, indépendamment de sa présence ou non dans le Conseil.

Cette réforme du Conseil supérieur de la justice s’inscrit dans la vision du président Faye pour une justice indépendante, démocratique, transparente et accessible. Dans un contexte de fortes attentes populaires en matière d’équité et de redevabilité judiciaire, le projet vise à traduire les engagements politiques en actes concrets.

La gendarmerie frappe fort à Hann-Yarakh : 206 kg de chanvre saisis dans une pirogue

La lutte contre le trafic de drogue au Sénégal vient de franchir un nouveau cap. Dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 mai, la brigade territoriale de Hann, sous la houlette de l’adjudant-chef Gabriel Bassène, a réussi un coup de filet spectaculaire en interceptant une embarcation chargée de chanvre indien au large de Hann-Yarakh, à l’est de Dakar.

Tout est parti d’un renseignement jugé fiable, signalant l’arrivée imminente d’une pirogue suspecte dans cette zone côtière réputée sensible. Forts de leur connaissance du terrain et de leurs rondes régulières, les gendarmes ont mis en place un dispositif de surveillance discret, préférant l’effet de surprise à l’intervention précipitée.

Vers 3h du matin, une pirogue non éclairée, repérée à environ 300 mètres du rivage, attire leur attention. Les forces de l’ordre décident alors de passer à l’action. Bravant l’obscurité et les eaux troubles, ils se jettent à la mer pour intercepter l’embarcation avant qu’elle ne touche terre.

À bord, les convoyeurs avaient déjà disparu dans la nature, probablement alertés par la présence des gendarmes. Mais la cargaison, elle, est restée intacte. Sept colis de chanvre indien, soigneusement dissimulés, ainsi qu’un moteur hors-bord ont été saisis. Le tout accuse un poids total de 206 kilogrammes, selon la pesée officielle.

Si les trafiquants ont échappé de justesse à l’arrestation, les enquêteurs de la gendarmerie nationale ne relâchent pas la pression. Des investigations sont en cours pour remonter la filière, identifier les membres du réseau, déterminer la provenance de la drogue et en cerner les destinataires finaux.

Cette opération coup de poing illustre à la fois la professionnalisation croissante des réseaux de trafic de drogue, qui exploitent désormais les voies maritimes pour contourner les contrôles terrestres, et la réactivité sans faille des forces de sécurité sénégalaises. À travers cette saisie, la gendarmerie nationale confirme sa détermination à sécuriser le territoire et à démanteler les circuits illégaux, quelle qu’en soit la complexité.

Affaire Tahirou Sarr : Une nouvelle demande de liberté provisoire déposée, avec des garanties évaluées à 31,9 milliards de FCFA

L’homme d’affaires Tahirou Sarr, placé sous mandat de dépôt dans le cadre d’une affaire retentissante mêlant association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie sur des deniers publics et abus de biens sociaux, a introduit une nouvelle demande de liberté provisoire, mardi 13 mai 2025. Cette démarche repose sur des garanties financières et foncières considérables, censées couvrir le montant présumé du préjudice, estimé à 25,3 milliards de francs CFA.

Selon le quotidien L’Observateur, qui a rapporté l’information dans son édition du lundi 19 mai, la requête de Tahirou Sarr s’appuie sur l’exécution d’une ordonnance rendue par la Chambre d’accusation financière le 2 mai dernier. Cette décision autorise l’inscription d’hypothèques sur trois biens immobiliers lui appartenant, situés à Rufisque, pour une valeur totale estimée à 20,6 milliards de francs CFA.

À cette garantie s’ajoute un cautionnement en numéraire de 11 milliards de francs CFA, déjà consigné à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Au total, ce sont donc 31,9 milliards de francs CFA que le mis en cause met sur la table, «censés couvrir l’intégralité du manque intégral», souligne le journal.

Pour renforcer sa requête, Me Seydou Diagne, avocat de Tahirou Sarr, a sollicité et obtenu une attestation délivrée par l’administrateur du Greffe de la Cour suprême. Ce document atteste de l’absence de pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Chambre d’accusation financière, prouvant que ni le parquet ni l’Agent judiciaire de l’État n’ont contesté la décision dans les délais impartis.

Cette nouvelle tentative de mise en liberté provisoire intervient dans un contexte judiciaire tendu, alors que le dossier Tahirou Sarr continue de faire couler beaucoup d’encre. La justice devra désormais se prononcer sur la recevabilité et la pertinence de cette demande, appuyée par des garanties d’un niveau rarement atteint dans une affaire de cette nature.

Drame à Ndiouwar : Un ancien militaire abat sa femme sous les yeux de sa belle-mère

Fatick, La commune de Diouroup est en état de choc. Le village paisible de Ndiouwar a été secoué par un drame d’une violence inouïe : une femme a été froidement abattue en plein jour par son propre époux, transformant une dispute conjugale en une tragédie nationale.

Tout aurait commencé la veille, dans la nuit du samedi au dimanche. Selon les voisins, une dispute éclate entre Marie Louise Ndour, 43 ans, mère de quatre enfants et femme de ménage à l’hôpital Dalal Khél, et son mari Mouhamed Diouf, 46 ans, un ancien militaire. Si les tensions semblaient s’être apaisées au petit matin, elles cachaient en réalité une rancune profonde.

Le dimanche 18 mai, aux environs de 14h, Marie Louise partage le repas avec sa coépouse et leurs enfants. Une fois le déjeuner terminé, elle s’installe à l’ombre d’un grand arbre devant leur maison, en compagnie de sa mère. C’est là que l’impensable se produit.

Mouhamed Diouf, qui avait quitté le domicile plus tôt dans la journée, revient soudainement. Il sort une arme à feu – dont la provenance reste à ce jour inconnue – et tire sans avertissement une balle en pleine poitrine de son épouse. Marie Louise s’effondre, morte sur le coup, sous les yeux horrifiés de sa mère.

Les cris de cette dernière alertent tout le village. Les habitants accourent et découvrent le corps sans vie de la victime, baignant dans son sang. Face à l’horreur, la colère éclate.

Dans un élan de rage, les villageois s’en prennent violemment à Mouhamed Diouf. Il est passé à tabac, frappé sans relâche, et ne doit son salut qu’à l’arrivée rapide des gendarmes de la brigade de Fatick. Ces derniers le trouvent dans un état critique, le visage tuméfié et ensanglanté. Il est immédiatement évacué vers l’hôpital régional sous haute sécurité.

Pendant que l’assassin est transporté à l’hôpital, les proches de Marie Louise investissent le domicile conjugal. Ils emportent toutes ses affaires et récupèrent les quatre enfants, désormais orphelins de mère et privés de leur père, en détention pour meurtre.

L’émotion est vive dans toute la région. À Ndiouwar, les habitants peinent à réaliser l’ampleur du drame. Une mère, une fille, une voisine appréciée de tous, a été arrachée à la vie dans un acte d’une cruauté déconcertante.

Ce drame remet une fois de plus sur la table la question des violences conjugales, souvent tues jusqu’à ce qu’elles atteignent l’irréparable. Des voix s’élèvent pour exiger justice, mais aussi un accompagnement psychologique pour les enfants et la famille endeuillée.

Waly Diouf Bodian hausse le ton : l’heure des comptes a-t-elle sonné pour les anciens dignitaires ?

Dans une déclaration publique sans détour, le responsable du parti Pastef, Waly Diouf Bodian, a vivement interpellé les nouvelles autorités sur la nécessité d’approfondir le processus de reddition des comptes. Selon lui, la promesse de rupture brandie par le nouveau régime ne saurait se concrétiser sans une enquête rigoureuse sur les agissements de certaines figures de l’ancien pouvoir, en particulier l’ex-ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall et l’ancien ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome.

Devant la presse, Waly Diouf Bodian, aujourd’hui directeur du Port Autonome de Dakar, n’a pas mâché ses mots. Il a accusé les deux anciens ministres d’avoir eu des rôles clés dans la répression de l’opposition et la gestion opaque des affaires publiques sous le régime de Macky Sall.

Concernant Ismaïla Madior Fall, il pointe du doigt la gestion controversée du ministère de la Justice, en particulier le marché relatif aux bracelets électroniques censés désengorger les prisons. “Les conditions d’attribution de ce marché restent floues, et son efficacité n’a jamais été démontrée”, a-t-il martelé, évoquant un possible détournement des deniers publics.

L’ancien ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, est également dans le viseur du responsable de Pastef. Il lui reproche sa gestion « arbitraire » de la sécurité publique et sa responsabilité directe dans les violences politiques qui ont endeuillé de nombreuses familles sénégalaises ces dernières années.

“Il ne peut pas y avoir de réconciliation véritable sans justice. Ceux qui ont utilisé l’appareil sécuritaire pour museler les voix dissidentes doivent répondre de leurs actes”, a soutenu Waly Diouf Bodian avec fermeté.

Ce coup de gueule s’inscrit dans un contexte où de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer que les actes suivent les promesses de rupture faites par le nouveau pouvoir. Pour Waly Diouf Bodian, il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, mais d’un impératif de justice et de transparence.

“Nous devons tourner la page, oui. Mais pas sans l’avoir lue jusqu’au bout”, conclut-il, appelant les nouvelles autorités à faire preuve de courage politique.

Cette sortie de Waly Diouf Bodian pourrait bien faire écho dans l’opinion publique et parmi les acteurs de la société civile, de plus en plus exigeants sur la question de la justice transitionnelle. Le message est clair : la rupture ne pourra être crédible que si les zones d’ombre du passé sont mises en lumière.

Affaire à suivre.

La Nouvelle Responsabilité d’Amadou Bâ répond favorablement à l’appel au dialogue national : une démarche responsable pour un Sénégal apaisé et prospère

En phase avec ses valeurs républicaines et ses objectifs de développement économique et social, le mouvement Nouvelle Responsabilité (NR), dirigé par Amadou Bâ, a annoncé sa participation au dialogue national convoqué par le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Une décision qualifiée de « mûrement réfléchie » et présentée comme une réponse politique responsable face aux défis majeurs que traverse actuellement le Sénégal.

Dans un communiqué rendu public, la NR précise que cette participation ne saurait être passive ni symbolique. Le mouvement entend jouer un rôle actif et critique, en portant dans les discussions des préoccupations économiques et sociales urgentes et structurantes pour l’avenir du pays. Parmi les thèmes que la NR souhaite inscrire à l’agenda du dialogue figurent :

la question de la dette publique, la maîtrise du déficit budgétaire, l’équité fiscale, l’emploi et l’employabilité des jeunes, les dynamiques migratoires, le développement durable, le pouvoir d’achat et la cherté de la vie, ainsi que la préservation des libertés fondamentales, individuelles comme collectives.

La Nouvelle Responsabilité appelle à un dialogue national élargi, qui dépasse le cadre strictement politique. Elle insiste pour que ce processus soit envisagé comme un instrument républicain de pacification, de renforcement de la démocratie et de consolidation de l’État de droit. À ce titre, elle rappelle que la confiance et le respect mutuel entre les acteurs constituent la condition sine qua non d’un dialogue réussi.

Dans un contexte jugé préoccupant, marqué par des tensions sociales et économiques, la NR entend contribuer de manière critique mais constructive. Elle se positionne comme une force politique incontournable, animée par un sens élevé de l’intérêt général et la volonté de défendre le bien-être des populations.

En s’engageant dans cette dynamique, la Nouvelle Responsabilité réaffirme sa vision d’un Sénégal libre, démocratique, uni et prospère, et se dit prête à jouer pleinement son rôle dans la construction d’un avenir commun plus juste et plus équitable pour tous les citoyens.

L’UDS/Authentique plaide pour un dialogue politique apaisé et sincère au Sénégal

Dans un communiqué publié ce samedi, l’Union pour le Développement du Sénégal / Authentique (UDS/A), par la voix de sa présidente Adji Mbergane Kanouté, salue l’esprit républicain du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, pour avoir maintenu la date du 28 mai consacrée au dialogue national, initié par son prédécesseur Macky Sall. Le parti rappelle que le Sénégal a toujours été un pays de dialogue, et insiste sur la nécessité de préserver cette tradition dans un contexte politique marqué par les tensions.

L’UDS/A reconnaît toutefois que l’invitation du président à des concertations inclusives pourrait ne pas recevoir une réponse unanime. Certains partis politiques pourraient refuser d’y prendre part, notamment ceux dont les responsables font face à des procédures judiciaires en cours. Le communiqué cite l’argument avancé par le président du Pastef en 2023 : « Nous ne négocierons jamais avec un pistolet sur la tempe », une position que le parti dit comprendre.

Au-delà de ces considérations, l’Union pour le Développement du Sénégal met en garde contre l’atmosphère d’animosité palpable entre le pouvoir et l’opposition. « Dans la sphère politique actuelle, c’est l’image du bourreau et sa victime », déplore le parti. Selon l’UDS/A, le premier acte du dialogue doit être celui de l’apaisement, afin de créer un climat favorable à des échanges sincères et constructifs. L’organisation rappelle que le président Faye lui-même prône un « dialogue en temps de paix ».

Fidèle à ses principes démocratiques et souverains, l’UDS/A appelle à « dépassionner » le débat politique et à pacifier les cœurs et les esprits. Pour Adji Mbergane Kanouté et ses camarades, c’est à cette condition qu’un dialogue inclusif et fructueux sur le système politique sénégalais pourra voir le jour.

En citant le psychanalyste Jacques Lacan – « Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l’agressivité » – l’UDS/A invite toutes les parties à se départir des postures conflictuelles. Le président de la République, souligne le communiqué, a « la noble et lourde mission d’améliorer les termes de référence » de ce dialogue, en mettant en priorité la relation entre le pouvoir et l’opposition.

Enfin, l’UDS/Authentique affirme que l’opposition ne peut être tenue à l’écart des décisions qui seront prises dans le cadre du dialogue, car elle reste une composante essentielle du système politique. Le parti plaide ainsi pour un débat national véritablement inclusif, où toutes les voix comptent, dans l’intérêt supérieur du pays.

MMA – Côte d’Ivoire : le lutteur sénégalais Zarco au cœur d’un scandale après une agression sur son adversaire

Un événement extra-sportif a éclipsé les débuts de Zarco en arts martiaux mixtes (MMA), samedi dernier en Côte d’Ivoire. Le lutteur sénégalais de Grand-Yoff, très attendu pour son entrée dans la discipline, s’est retrouvé au centre d’un scandale après avoir agressé son adversaire nigérian, Kabiru Aderiran, dans les coulisses du combat.

Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre clairement Zarco asséner un coup de ciseaux à Aderiran, quelques instants avant leur confrontation prévue dans l’octogone. Ce geste violent a conduit à sa disqualification pure et simple, puisqu’il a refusé de monter sur le ring, laissant la victoire au Nigérian.

Joint par le journal L’Observateur, Kabiru Aderiran a maintenu ses accusations contre Zarco. « J’étais en train de discuter du combat avec quelqu’un, et lorsque j’ai mentionné son nom, il m’a entendu et m’a poignardé. C’est de la violence, alors que la violence n’a pas sa place dans le sport », a-t-il déploré.

De son côté, Zarco a tenté de se défendre en livrant sa propre version des faits. Il affirme avoir été dans sa chambre en train d’enlever ses bandages avec une paire de petits ciseaux lorsque l’altercation a débuté. Selon lui, tout serait parti de propos injurieux à son encontre : « J’ai entendu le gars me traiter d’homosexuel et de tous les noms d’oiseaux. Boucher Ketchup [un autre combattant] lui a même demandé d’arrêter. »

Le lutteur explique que c’est dans les couloirs qu’il a croisé son adversaire et que, bien qu’il tenait les ciseaux à la main, il n’avait pas l’intention de s’en servir comme arme. « Au cours de notre altercation, la paire de ciseaux l’a touché à la main. C’était une erreur. Je regrette mon acte. Je lui demande pardon », a-t-il confié.

Malgré la blessure, Kabiru Aderiran a finalement décidé de ne pas porter plainte, acceptant les excuses publiques de Zarco. « J’ai décidé de lui pardonner », a-t-il déclaré, toujours selon L’Observateur.

Ce geste d’apaisement du Nigérian n’efface cependant pas le malaise autour de cet incident, qui jette une ombre sur le sérieux et la discipline attendus dans les compétitions de MMA. Pour Zarco, cette première en MMA restera un véritable cauchemar. Non seulement il a perdu le combat sans livrer le moindre round, mais il a aussi écorné son image à l’international.

Alors que les instances sportives pourraient également se pencher sur cette affaire, ce dérapage rappelle à tous les acteurs de ce sport que la maîtrise de soi reste une exigence essentielle, en dehors comme sur l’octogone.

Sangue Cheikh Moussa Diagne devant le parquet : un discours jugé blasphématoire qui secoue la République

Ce lundi matin, l’affaire Sangue Cheikh Moussa Diagne entre dans une nouvelle phase décisive. Placé en garde à vue depuis vendredi dernier, le célèbre prédicateur de la communauté spirituelle « Yalla-Yalla » sera présenté devant le substitut du Procureur au Tribunal de grande instance (TGI) de Dakar. Il fait face à une batterie de charges lourdes, dans un dossier explosif qui continue de faire grand bruit.

L’homme religieux s’est attiré les foudres de la communauté musulmane après la diffusion d’une vidéo dans laquelle il affirme que « les chaussures de mon guide (…) les chaises de Serigne Touba et de Cheikh Ibra Fall valent mieux que l’intégralité des versets du Coran ». Cette déclaration, jugée blasphématoire et attentatoire aux valeurs religieuses, a rapidement enflammé les réseaux sociaux et suscité l’indignation dans plusieurs cercles religieux.

Alertées par deux plaintes émanant d’organisations de défense des valeurs morales et religieuses, les autorités ont agi sans tarder. À l’aube de vendredi, un impressionnant dispositif composé de trois agents de la Division spéciale de la Cyber-sécurité, sept éléments de la BIP et un membre de la DST a procédé à l’arrestation du prédicateur à son domicile.

Conduit dans les locaux de la Cyber-sécurité, Sangue Cheikh Moussa Diagne a été soumis à une enquête préliminaire rigoureuse. Il est poursuivi pour des infractions graves : discours contraires aux bonnes mœurs, offense à la moralité publique, provocation à la haine religieuse, et trouble à l’ordre public.

Loin de faire profil bas, le prédicateur a réitéré ses propos sans ambiguïté au cours de son interrogatoire : « Sama dalou serigne mo gueun Baqqara ba Naassi » (les chaussures de mon guide valent mieux que le Coran, de la sourate Baqqara à la sourate Nass, Ndlr). Selon les enquêteurs, il n’a montré aucun signe de repentir, ni de confusion mentale, malgré les premières suspicions en ce sens. Plusieurs témoignages recueillis par L’Observateur soulignent sa grande cohérence et sa conviction assumée.

Ce lundi matin, il sera déféré au parquet pour répondre de ses actes. Compte tenu de la gravité des faits et de leur potentiel déstabilisateur sur la cohésion sociale, une incarcération semble probable à l’issue de son audition. Le procureur de la République, saisi d’office, entend aller jusqu’au bout pour préserver la paix sociale et les fondements religieux du pays.

Le cas de Sangue Cheikh Moussa Diagne pose de manière aiguë la question des limites entre liberté d’expression, foi personnelle et respect des symboles sacrés dans une société profondément religieuse. Alors que l’enquête touche à sa fin, l’issue judiciaire de ce dossier pourrait faire jurisprudence et marquer un tournant dans la gestion des dérives verbales à caractère religieux.

À suivre…

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°468 – 19/05/2025

🔴 DIPLOMATIE : L’ALIGNEMENT FARFELU DU SÉNÉGAL DERRIÈRE LES JUNTES ! DAKAR GUIDE ET IMPULSE (Par Bougane Gueye Dany)
🔴 DÉMISSION DU FDR : NOUVEL ENVOL POUR ANTA BABACAR

🔴 LEVÉE DU CORPS DU CAPITAINE FADIOUF NDIAYE : L’ÂME DE L’US OUAKAM S’EN VA
🔴 JOJ 206 / ÉQUITATION : LE SÉNÉGAL À CHEVAL GRÂCE À ÉDEN KAZOUM !

Mali – Burkina Faso / Massacres ciblant des groupes ethniques : Thierno Alassane Sall exprime son indignation

Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs (RV), a utilisé son compte X pour dénoncer avec force les violences ethniques en cours dans plusieurs pays du Sahel, en particulier au Mali et au Burkina Faso. Il attire l’attention sur la gravité d’une situation qui, selon lui, tend à dégénérer en une série de massacres ciblés contre des groupes ethniques, notamment les Peuls.

Il rappelle que la rébellion malienne, qui dure depuis de nombreuses années, semble désormais sombrer dans des exactions où les civils sont pris pour cibles sans distinction, victimes d’actes de barbarie filmés par les auteurs eux-mêmes. Ces vidéos, qui circulent sur les réseaux, montrent des scènes insoutenables où femmes, enfants et personnes âgées sont enchaînés, torturés, puis tués, soulignant l’ampleur du drame humain qui se joue.

Thierno Alassane Sall fait également état de la situation au Burkina Faso, pays voisin, où des violences similaires ont lieu. Là aussi, des images choquantes circulent, montrant des villages ravagés et des populations humiliées, ce qui illustre une recrudescence de la brutalité à l’encontre des civils.

Face à cette montée de la violence, le leader politique appelle à une prise de conscience collective et à une solidarité internationale. Il insiste sur le fait que l’indignation face à la souffrance humaine doit être universelle, qu’elle concerne les victimes de Gaza, de la République démocratique du Congo, du Soudan ou du Sahel. Pour lui, il ne peut y avoir de hiérarchie dans la douleur et la dignité humaine doit être défendue partout.

Ce message s’inscrit dans un contexte où la région du Sahel est en proie à des conflits ethniques et à une insécurité grandissante, avec des conséquences dramatiques sur les populations civiles. Le discours de Thierno Alassane Sall vise à alerter l’opinion publique et les autorités sur l’urgence d’agir pour protéger les communautés vulnérables et mettre fin à ces atrocités.

Gestion du parc automobile : Dakar Dem Dikk s’engage dans une nouvelle dynamique de transformation

Dans une phase de modernisation, Dakar Dem Dikk accorde une attention particulière à ses bus. Pour atteindre cet objectif, l’entreprise s’appuie sur plusieurs structures internes essentielles à son bon fonctionnement. Consciente des enjeux liés à la mutation du secteur du transport, la société nationale a organisé ce samedi une journée de réflexion dédiée à sa direction technique, chargée de la maintenance du parc automobile.

Cette rencontre a réuni l’ensemble des acteurs concernés, parmi lesquels la direction générale, les agents, les partenaires sociaux ainsi que des représentants des associations du personnel. Initié par le directeur général, Assane Mbengue, cet atelier avait pour but d’optimiser l’efficacité opérationnelle de la direction technique dans le cadre de la transformation globale de l’entreprise.

Au cours des échanges, les participants ont abordé plusieurs axes stratégiques, notamment la refonte de l’organigramme, la préparation à la transition écologique ainsi que l’élaboration d’une nouvelle stratégie financière durable.

Gestion du parc automobile : Dakar Dem Dikk s’engage dans une nouvelle dynamique de transformation
Gestion du parc automobile : Dakar Dem Dikk s’engage dans une nouvelle dynamique de transformation
Gestion du parc automobile : Dakar Dem Dikk s’engage dans une nouvelle dynamique de transformation

Orpaillage clandestin à Bembou : la Gendarmerie saisit plus de 150 groupes électrogènes dans un coup de filet d’envergure

La lutte contre l’orpaillage clandestin connaît un tournant décisif dans le Sud-Est du Sénégal. Le samedi 17 mai 2025, entre 9h et 15h, la Brigade territoriale de Saraya, appuyée par le Groupe d’Action Rapide de Surveillance et d’Intervention n°2 (GARSI 2), a mené une vaste opération dans la commune de Bembou, département de Saraya. L’intervention visait à démanteler un site d’exploitation aurifère irrégulier en pleine expansion dans cette zone frontalière.

Placée sous les directives du Haut-commandement de la Gendarmerie nationale, l’opération s’inscrit dans un effort plus large de sécurisation des ressources naturelles et de lutte contre les activités illicites qui minent ces zones aurifères. Les autorités entendent ainsi restaurer l’ordre dans des localités souvent marquées par l’insécurité et les trafics en tout genre.

Le bilan logistique de cette opération est particulièrement révélateur de l’ampleur de l’activité clandestine : pas moins de 158 groupes électrogènes ont été saisis, accompagnés de 116 marteaux-piqueurs, 9 motopompes, 20 pompes à eau et 51 panneaux solaires. Cette saisie record met en lumière la structuration des réseaux d’orpaillage illégal opérant dans la région.

Selon la Gendarmerie nationale, d’autres opérations sont prévues dans les jours à venir, avec une vigilance accrue autour des sites à haut risque. Les autorités veulent ainsi envoyer un message sans équivoque : l’orpaillage clandestin ne sera plus toléré dans les zones sensibles du pays.

Badara Gadiaga dénonce les dérives politiques et judiciaires dans les affaires Azoura Fall, Abdou Nguer et autres

Invité de l’émission Jakarlo, le chroniqueur Badara Gadiaga s’est exprimé sans détour sur plusieurs affaires qui font actuellement l’actualité politique et judiciaire au Sénégal. Revenant sur le cas d’Azoura Fall, il a pointé les conséquences dangereuses de certaines déclarations publiques. Selon lui, affirmer à l’Assemblée nationale que des jeunes ont été payés pour insulter les autorités peut prêter à confusion. « Je vous pose la question de savoir : avez-vous envoyé Azoura pour qu’il aille insulter les gens ? Si tel n’est pas le cas, vous devez comprendre que ceux qui insultent peuvent aussi le faire de leur propre chef », a-t-il lancé à l’endroit d’Ousmane Sonko.

Le chroniqueur a ensuite élargi la réflexion à un mal plus profond : la dégradation des valeurs morales. Il s’est dit préoccupé par la banalisation de la violence et de la haine : « On convoque quelqu’un pour des insultes, et devant la police, il déclare avoir mis le feu à un véhicule appartenant à un proche. C’est inédit dans ce pays. » Pour Gadiaga, cette escalade témoigne d’une radicalisation inquiétante, loin des traditions d’opposition civilisée incarnées jadis par des figures comme Abdoulaye Wade et Abdou Diouf.

Il s’est dit choqué par le discours de certains responsables politiques qui revendiquent ouvertement la radicalité comme mode de gouvernance. « On entend aujourd’hui des responsables dire qu’ils doivent rester radicaux parce qu’ils ont conquis le pouvoir dans cette posture. Et qu’un jeune se lève pour réclamer un statut spécial ! » Gadiaga en appelle à une prise de conscience collective : « Les psychiatres, les universitaires doivent s’emparer de cette problématique. Car ce sont souvent des individus qui ne supportent pas la contradiction. »

Sur le plan judiciaire, le chroniqueur a salué la décision du procureur de placer Azoura Fall sous mandat de dépôt malgré les pressions. Il a toutefois dénoncé une justice à deux vitesses. Comparant les dossiers d’Abdou Nguer et d’Arona Niang, tous deux poursuivis pour diffusion de fausses nouvelles, il a relevé un traitement inégal. « L’un est en instruction, l’autre sera jugé la semaine prochaine, parce qu’il est proche du Pastef », a-t-il dénoncé. Il en va de même, selon lui, pour Assane Diouf, dont le dossier traîne en instruction, contrairement à celui du jeune Kaïré, qui sera jugé rapidement pour les mêmes faits.

Reddition des comptes : Me Amadou Aly Kane fustige la surmédiatisation des procédures

Invité de l’émission « Le Grand Jury » sur la RFM ce dimanche, Me Amadou Aly Kane, leader du Rassemblement pour la République et la Démocratie (R3D), a exprimé de sérieuses réserves sur la manière dont la reddition des comptes est actuellement mise en œuvre au Sénégal. S’il dit adhérer pleinement au principe de transparence, l’avocat inscrit au barreau de Dakar dénonce ce qu’il considère comme une « surmédiatisation » nuisible des procédures judiciaires en cours.

« On a l’impression que les personnes convoquées sont déjà présumées coupables », a-t-il déclaré, regrettant la manière dont certains dossiers sont exposés dans les médias avant même d’être jugés. Pour Me Kane, cette pratique porte atteinte à la présomption d’innocence et risque de décrédibiliser le processus judiciaire.

Au-delà de l’impact sur les individus concernés, il alerte également sur les répercussions économiques d’un tel climat. « Les détenteurs de capitaux ont peur de sortir l’argent », a-t-il affirmé, soulignant que cette frilosité des investisseurs contribue à la morosité économique ambiante. Une situation qui, selon lui, nuit aux recettes fiscales de l’État, notamment en matière de TVA.

L’homme politique appelle à une démarche plus équilibrée, ciblant en priorité les responsables publics dont les actes ont une incidence directe sur les biens communs. Dans le cas contraire, prévient-il, la justice risque de se transformer en instrument de règlements de comptes politiques ou personnels.

Cette prise de position intervient alors que plusieurs personnalités politiques et économiques sont actuellement convoquées ou auditionnées pour des affaires de détournement présumé de fonds publics. Tandis que le gouvernement insiste sur sa volonté de restaurer la transparence dans la gestion publique, des voix comme celle de Me Amadou Aly Kane appellent à faire preuve de plus de discrétion, afin de préserver les équilibres institutionnels, économiques et sociaux.

Anta Babacar Ngom claque la porte du FDR et trace sa propre voie politique

En pleine tournée de proximité à Kaffrine, Anta Babacar Ngom, présidente du parti Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC), a annoncé ce week-end son départ définitif du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR). Cette coalition, formée dans les rangs de l’opposition, ne correspond plus à sa vision politique, a-t-elle justifié dans un communiqué transmis à Ledakarois.

« Je quitte définitivement le FDR », a-t-elle déclaré sans détour. Anta Babacar Ngom affirme vouloir désormais affirmer l’indépendance de son parti, l’ARC, dans le paysage politique national. « Aujourd’hui, l’Alternative pour la Relève Citoyenne entend tracer sa propre voie et assumer pleinement son autonomie. Je suis désormais engagée à 100 % dans ce projet politique, enraciné dans les réalités du pays, tourné vers la jeunesse, les femmes et les territoires oubliés », a-t-elle précisé, tout en réaffirmant son ancrage dans l’opposition.

Ce départ, explique-t-elle, ne résulte pas d’un désaccord conjoncturel, mais d’une stratégie politique réfléchie et portée depuis plusieurs mois. Elle ambitionne de construire une nouvelle identité politique, centrée sur la proximité avec les populations, l’écoute des préoccupations citoyennes et une rupture avec les pratiques politiques traditionnelles.

Dans cette dynamique de renouvellement, sa présence à Kaffrine vise à consolider les fondations de l’ARC. La tournée est présentée comme un moment d’échange avec les habitants et un acte fondateur pour un mouvement qui se veut citoyen, inclusif et résolument tourné vers les préoccupations locales.

Interpellée sur la position de son parti par rapport au Dialogue national lancé par les autorités, Anta Babacar Ngom a précisé que l’ARC se concertera en interne avant de faire connaître sa position. Ce retrait du FDR confirme, selon certains observateurs, la volonté de la jeune leader politique de se démarquer et d’imprimer sa propre marque dans l’arène politique sénégalaise.

Trafic de drogue à Guinaw Rails : 28 kg de chanvre indien saisis, un suspect en garde à vue, la traque du réseau continue

Une importante saisie de drogue a été réalisée dans la soirée du vendredi 16 mai 2025 par les éléments du Commissariat d’arrondissement de Guinaw Rails, en banlieue dakaroise. L’opération, menée aux alentours de 20h30, a permis de mettre la main sur 28 kilogrammes de chanvre indien, soigneusement dissimulés dans un sac au domicile d’un individu soupçonné de trafic.

Tout est parti d’un renseignement opérationnel, transmis aux autorités, faisant état d’un réseau actif aux abords de l’arrêt du Train Express Régional (TER) de Dalifort. Grâce à cette information, une surveillance a été discrètement mise en place. Elle a permis d’identifier un suspect, qui a été interpellé en possession de cinq cornets de chanvre indien. Cette première découverte a rapidement conduit les policiers à perquisitionner la chambre de l’individu, où ils ont trouvé la drogue principale.

Sur les lieux, les agents ont découvert un sac contenant 28 kilogrammes de chanvre indien, ainsi que plusieurs objets utilisés pour la transformation et la mise en vente de la drogue. Il s’agissait notamment de ciseaux, de couteaux, d’un plateau et de papier destiné à la fabrication de cornets, confirmant l’existence d’un point de conditionnement domestique.

Le mis en cause a été aussitôt placé en garde à vue. Les autorités poursuivent actuellement les investigations pour déterminer l’ampleur du réseau et identifier d’éventuels complices. D’après la Police nationale, cette saisie pourrait n’être qu’un maillon d’une chaîne plus vaste impliquant un trafic potentiellement international.

Ce coup de filet s’inscrit dans la stratégie de lutte accrue contre le trafic de stupéfiants, en particulier dans les zones urbaines à risque. Le chanvre indien, malgré sa faible valeur marchande, reste la substance la plus consommée et distribuée au Sénégal. Les autorités rappellent que la vigilance citoyenne est essentielle et appellent à la collaboration des populations pour lutter efficacement contre ce fléau.

Hajj 2025 : le général Mamadou Gaye exhorte les pèlerins sénégalais à la discipline et au respect des consignes

À l’approche du grand pèlerinage à La Mecque, le général de division Mamadou Gaye, délégué général au pèlerinage, a lancé un appel solennel aux pèlerins sénégalais. Il leur a demandé de suivre rigoureusement les directives de leurs encadreurs, ainsi que les mesures sanitaires et sécuritaires mises en place par les autorités saoudiennes et sénégalaises. Un message clair adressé lors de la cérémonie de remise des documents de voyage à 132 membres de l’Association du Trésor pour le pèlerinage à La Mecque (ATPM).

Le général Gaye a insisté sur trois principes fondamentaux pour la réussite du Hajj : discipline, organisation et solidarité. Il a salué le professionnalisme de l’ATPM, qu’il a qualifiée de structure exemplaire, à encourager et à prendre en modèle pour les autres groupements. Selon lui, un pèlerinage bien encadré repose sur la capacité des fidèles à respecter les règles établies, à suivre les consignes de leurs guides et à faire preuve d’un esprit collectif.

Dans la continuité de la phase préparatoire, les deux premiers vols transportant des pèlerins relevant du privé ont décollé samedi en fin d’après-midi, aux environs de 17h20. Une équipe d’accueil sénégalaise est déjà en place à Médine pour assurer la bonne prise en charge des arrivées, rapporte Le Soleil.

La campagne du Hajj 2025 s’annonce sous le signe de la rigueur, dans un contexte marqué par une volonté renouvelée des autorités sénégalaises de garantir aux pèlerins des conditions optimales, tant sur le plan logistique que spirituel.

Pacte de stabilité sociale : Mamadou Lamine Dianté détaille le rôle stratégique du Haut Conseil du Dialogue Social

Invité ce dimanche 18 mai 2025 sur le plateau de Face au Jury (PressAfrik TV), Mamadou Lamine Dianté, président du Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS), a levé le voile sur les coulisses du nouveau pacte de stabilité sociale signé entre le gouvernement, les syndicats et le patronat. Ce processus, amorcé dès l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, s’est imposé comme un des piliers majeurs de sa stratégie de pacification du climat social.

Dès les premières semaines du nouveau quinquennat, le président Faye a placé la question sociale au cœur de son agenda. Selon M. Dianté, le chef de l’État « a compris que sa politique ne pourrait produire des résultats sans une stabilité dans les milieux de travail ». C’est dans cette perspective que le Haut Conseil du Dialogue Social a été sollicité pour piloter un processus de concertation nationale, avec pour objectif un pacte équilibré et ambitieux.

Contrairement à certaines idées reçues, les discussions n’ont pas débuté en mars 2025, mais dès janvier. Mamadou Lamine Dianté a précisé avoir pris l’initiative : « Le 24 janvier, j’ai demandé à parler aux secrétaires généraux des syndicats. Ils sont venus me voir, et très vite, nous avons adressé un courrier officiel aux autorités. Une semaine plus tard, nous rencontrions le ministre du Travail. »

Les échanges ont débouché sur un document de base, baptisé draft zéro. À la différence du pacte de 2014, celui de 2025 intègre des attentes sectorielles concrètes et des engagements clairs, dépassant le cadre des simples déclarations d’intention. « Les centrales syndicales ont voulu que ce pacte sorte des négociations sectorielles ordinaires », a souligné M. Dianté, insistant sur la portée transversale de ce nouvel accord.

Pour encadrer cette démarche, le Premier ministre Ousmane Sonko a mis en place un comité restreint dans lequel le HCDS a joué un rôle moteur. La première étape fut une évaluation approfondie du pacte de 2014, afin d’en tirer les leçons. Cette phase a été suivie par une rencontre tripartite décisive, tenue le 27 février 2025 au Grand Théâtre national de Dakar. Une réunion jugée structurante, car elle a permis, selon M. Dianté, de renforcer la confiance entre les trois parties.

Le président Faye a ensuite donné des directives claires pour étendre les négociations aux grands secteurs sociaux : éducation, santé, justice, collectivités territoriales, etc., avec comme échéance symbolique le 1er mai 2025, jour de la fête du Travail. Grâce à une médiation discrète et continue du HCDS, les divergences ont été surmontées, permettant la signature d’un pacte à la hauteur des attentes.

« Notre rôle de médiation exige de la discrétion, surtout dans les rencontres sensibles. Il ne faut pas en faire un espace de polémique, sinon les lignes ne bougent pas », a confié Mamadou Lamine Dianté, soulignant l’importance du dialogue de fond, constructif et apaisé dans l’environnement social actuel.

Ce pacte, désormais effectif, constitue un levier stratégique pour le gouvernement Diomaye Faye : il vise à assurer la paix sociale durable, indispensable à la réussite de ses réformes structurelles. Le HCDS, en s’érigeant en courroie de transmission entre les différentes forces sociales, s’affirme plus que jamais comme un acteur central du nouveau contrat social sénégalais.

Coalition Diomaye Président : Mamadou Lamine Dianté appelle à une refonte pour consolider l’action au pouvoir

Mamadou Lamine Dianté, président du Haut Conseil du Dialogue Social et figure engagée de la mouvance présidentielle, a lancé un vibrant appel à la refonte de la coalition Diomaye Président. Invité de l’émission Face au Jury sur PressAfrik TV HD ce dimanche 18 mai 2025, il est revenu en détail sur les origines, l’évolution et les défis actuels de cette alliance politique née dans un contexte de forte turbulence.

Il a d’abord rappelé le contexte dramatique ayant conduit à la création de cette coalition. « Il y a eu un moment où Ousmane Sonko a été enfermé chez lui pendant 55 jours, puis emprisonné, avant que son parti, le Pastef, ne soit dissous », a-t-il expliqué. À cette époque, même si la coalition Yewwi Askan Wi existait toujours, le Pastef en était, selon lui, « la force motrice ». Sa dissolution, dit-il, a profondément affaibli le mouvement : « Toutes les activités de Yewwi étaient soit dispersées, soit abandonnées. Notre siège était barricadé. »

Face à cette désorganisation, une dynamique nouvelle s’est installée avec la naissance de la plateforme LACOS (Leaders Alliés au Candidat Ousmane Sonko), réunissant des figures comme Maïmouna Bousso et Dame Mbodj. Cette structure a pris le relais du combat, organisant conférences de presse et marches jusqu’au dépôt de la candidature de Sonko pour la présidentielle. Mais cette candidature fut rejetée une semaine plus tard par le Conseil constitutionnel.

C’est dans cette période charnière qu’une décision capitale a été prise : Ousmane Sonko a désigné Bassirou Diomaye Faye comme candidat à la présidentielle à travers une vidéo préenregistrée. « En résumé, Lacos a engendré Diomaye Président », a affirmé Mamadou Lamine Dianté, retraçant le basculement d’une lutte de résistance vers un projet politique renouvelé.

Une fois élu président de la République, Bassirou Diomaye Faye a hérité d’une coalition victorieuse mais encore structurée comme un outil de conquête du pouvoir. Selon Dianté, Ousmane Sonko a rapidement pris conscience de ce décalage et a convoqué une réunion dès le 6 avril 2025, appelant à la refonte de la coalition. « Il a insisté pour qu’on change son nom et qu’on révise ses textes, afin qu’elle devienne une coalition au pouvoir et non plus en quête du pouvoir », a-t-il rapporté.

Mais à ce jour, cette refondation attend toujours. Mamadou Lamine Dianté déplore le maintien du nom « coalition Diomaye Président », alors que de nouveaux alliés ont rejoint la dynamique présidentielle, notamment après les législatives. Il appelle à une actualisation profonde de la structure pour qu’elle soit en phase avec les réalités de la gestion étatique et de l’ouverture politique post-électorale.

Interrogé sur les tensions internes, notamment autour de certaines décisions jugées unilatérales et attribuées à Aïda Mbodj, présidente actuelle de la coalition, M. Dianté a évité les mots durs. Il a préféré parler « d’incompréhensions » plutôt que de crises, plaidant pour un retour à un dialogue constructif.

En conclusion, il a insisté sur la nécessité de repenser cette coalition dans l’optique d’une gouvernance stable, inclusive et cohérente. Pour lui, seule une restructuration assumée permettra de renforcer la majorité présidentielle et de donner une vraie cohésion à l’action gouvernementale. « Il faut dépasser les logiques d’avant la campagne. Nous sommes désormais au pouvoir, et cela exige une nouvelle posture politique », a-t-il martelé.

Dr Idrissa Doucouré, un Visionnaire africain honoré pour son influence mondiale

La Haye, 16 mai 2025 – L’Ambassadeur Dr Idrissa Doucouré a été distingué par le titre prestigieux de Docteur Honoris Causa, décerné conjointement par l’Université Santander et la Fédération Internationale Honoris Causa. Cette reconnaissance, dans la catégorie des affaires internationales et du secteur public, met en lumière un parcours exceptionnel et une contribution significative à l’échelle mondiale.

Né au cœur du Sénégal, Dr Doucouré a grandi dans une famille de onze enfants, où l’éducation était la clé pour transformer des rêves modestes en réalités grandioses. Son parcours, guidé par une détermination inébranlable, l’a conduit à devenir un « Agent de Changement » reconnu, un titre qu’il a accepté avec une profonde gratitude lors de la cérémonie.

Dans son discours inspirant, Dr Doucouré a souligné l’importance de l’éducation comme source de transformation et de possibilités infinies. « Dans un monde où les défis semblent intimidants, chaque obstacle est une opportunité de croissance et de changement, » a-t-il affirmé. En tant que Président Exécutif du Conseil Mondial des Investissements et des Affaires, il a collaboré avec des leaders visionnaires pour libérer le potentiel illimité du continent africain, illustrant ainsi ce que l’on peut accomplir en rêvant audacieusement et en agissant avec détermination.

Inspiré par Nelson Mandela, Dr Doucouré a réaffirmé son engagement à faire une différence tangible dans la vie des autres. « Ce qui compte dans la vie, ce n’est pas seulement d’avoir vécu, mais la différence que nous avons faite dans la vie des autres, » a-t-il déclaré, appelant à construire des ponts d’espoir et à inspirer les leaders de demain.

Cette distinction est non seulement un hommage à un parcours individuel exceptionnel, mais aussi une célébration des rêves partagés et des efforts collectifs. En honorant Dr Doucouré, le monde reconnaît l’impact profond de son travail et l’espoir qu’il incarne pour un avenir meilleur.

Pour les décideurs et le grand public, cet hommage est une invitation à s’engager dans une voie de coopération et de progrès, inspirée par l’exemple d’un homme dont la vie est un témoignage de résilience et de vision. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où chaque rêve a la possibilité de se réaliser.

Crise à l’UGB : 400 étudiants de Kolda menacés d’expulsion, Dabo Gano lance un appel à l’aide

À 72 heures d’une expulsion imminente, la situation devient critique pour les étudiants originaires de Kolda à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Le président de l’Association des étudiants de Kolda, Dabo Gano, tire la sonnette d’alarme. En cause : un loyer impayé de 575 000 FCFA depuis cinq mois pour un logement collectif accueillant des dizaines d’étudiants.

Malgré de nombreuses démarches entreprises auprès des autorités locales et administratives, aucune réponse concrète n’a été apportée, plongeant les étudiants dans une profonde détresse. « Nous avons frappé à toutes les portes, mais en vain. Aujourd’hui, nous sommes à trois jours de l’expulsion. Si rien n’est fait, plus de 400 étudiants verront leur année académique compromise », a alerté Dabo Gano.

Selon le président de l’Association, ce retard est en grande partie lié à la non-libération de la subvention annuelle allouée par la municipalité de Kolda, traditionnellement destinée à soutenir les étudiants dans leurs frais d’hébergement et d’entretien. « Cette subvention est vitale pour nous. Sans elle, nous sommes livrés à nous-mêmes », déplore-t-il.

Les conséquences d’une telle expulsion pourraient être désastreuses, tant sur le plan académique que social. « Ce n’est pas seulement une question de toit. Ce logement est un espace d’entraide, un cadre de vie communautaire où nous partageons nos ressources pour mieux réussir. Le perdre, c’est risquer l’abandon pour beaucoup d’entre nous », explique un membre de l’Association.

Face à cette urgence, l’Association lance un appel solennel au maire de Kolda, aux autorités régionales et aux bonnes volontés pour qu’une solution rapide soit trouvée. Une intervention dans les prochaines heures pourrait éviter un drame social et préserver la stabilité académique de centaines d’étudiants.

Dabo Gano insiste sur le fait que cette situation n’est pas isolée : « Elle met en lumière la précarité dans laquelle vivent beaucoup d’étudiants issus des régions périphériques. Ce que nous demandons, ce n’est pas un privilège, mais le strict minimum pour étudier dignement. »

À l’heure où le pays mise sur la jeunesse et l’éducation comme leviers du développement, la détresse des étudiants de Kolda à l’UGB sonne comme un cri d’alarme. Reste à savoir si les autorités entendront cet appel avant qu’il ne soit trop tard.

Anta Babacar Ngom quitte officiellement le FRD et affirme l’autonomie politique de l’ARC

Kaffrine, Sénégal – En tournée de proximité dans la région de Kaffrine, notamment dans le Ndoucoumane, Anta Babacar Ngom, présidente du mouvement Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC), a annoncé son retrait définitif de la coalition de l’opposition Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR).

« J’ai officiellement annoncé mon départ définitif du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), une coalition née dans l’opposition. Aujourd’hui, l’Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC) entend tracer sa propre voie et assumer pleinement son autonomie. Je suis désormais engagée à 100 % dans ce projet politique, enraciné dans les réalités du pays, tourné vers la jeunesse, les femmes et les territoires oubliés », a-t-elle déclaré.

Toutefois, Anta Babacar Ngom précise qu’elle ne quitte pas pour autant l’opposition :

« Je reste fermement ancrée dans l’opposition. Ce choix, mûri depuis plusieurs mois, reflète une volonté claire : affirmer une nouvelle identité politique fondée sur la proximité, l’écoute, et une autre manière de faire de la politique. »

Cette tournée dans le Ndoucoumane marque une étape clé pour l’ARC, qui cherche à renforcer sa base militante et à bâtir un véritable mouvement citoyen. Selon la fondatrice du parti, il s’agit d’un retour aux fondamentaux : aller à la rencontre des populations, écouter leurs préoccupations, et bâtir une offre politique qui leur ressemble.

Interrogée sur sa participation au dialogue national convoqué par le président Bassirou Diomaye Faye, Anta Babacar Ngom a indiqué que l’ARC se donnera le temps de la réflexion :

« Nous allons nous concerter afin de définir notre position. »

Ce départ du FDR traduit une volonté claire d’indépendance stratégique, et confirme l’ambition d’Anta Babacar Ngom de s’imposer comme une figure incontournable de l’opposition sénégalaise, avec un discours centré sur le renouveau politique, l’inclusion et la proximité.

Landing Savané : une figure tutélaire de la résistance et du dialogue honorée par Alioune Tine

À l’occasion d’un hommage solennel, Alioune Tine, fondateur de l’Afrikajom Center, a rendu un vibrant témoignage à Landing Savané, saluant l’héritage politique et humain d’un homme dont la trajectoire a marqué l’histoire contemporaine du Sénégal. Dans une salle chargée d’émotions et de mémoire, réunissant des leaders politiques, des acteurs de la société civile et des personnalités engagées dans les combats économiques et sociaux, l’évocation de Landing Savané a résonné comme un appel à la mémoire collective et au respect de la lutte démocratique.

Dès son entrée dans la salle, Alioune Tine a ressenti, selon ses mots, « l’écho des luttes d’une nation entière ». Pour lui, Landing Savané n’est pas simplement un homme politique ; il incarne avant tout le courage intellectuel et moral, celui qui pousse un esprit brillant à choisir l’opposition, même au prix de sa liberté, de sa sécurité, voire de sa vie. En optant pour cette voie difficile, Landing a inscrit son nom dans l’histoire comme un résistant, un homme de principes et un défenseur intransigeant de la démocratie.

Mais au-delà du militant, Alioune Tine a surtout mis en lumière la générosité et l’humanité de Landing Savané. Son ouverture d’esprit, son humilité, et surtout son sourire – décrit comme une marque de tolérance et de dialogue – ont permis de créer autour de lui un climat rare de respect mutuel, même dans des arènes politiques souvent polarisées. Cette capacité à écouter, à dialoguer, à concilier les contraires a été cruciale, notamment lors des négociations menées pour sa libération, dans lesquelles Alioune Tine lui-même a joué un rôle actif.

La figure de Landing Savané reste également attachée à la résistance contre les régimes autoritaires, notamment dans les années 1990. À cette époque, marquée par des tensions politiques aiguës, Alioune Tine se souvient d’avoir combattu à ses côtés, partageant les risques et les espoirs d’un Sénégal aspirant à l’alternance démocratique. Ce combat collectif, mené avec d’autres figures de proue de l’opposition, a contribué à forger la singularité démocratique sénégalaise, reconnue sur le continent et au-delà.

La forte affluence de figures politiques à cet hommage témoigne de la stature exceptionnelle de Landing Savané, vu comme un trait d’union entre générations, un repère dans le tumulte de la politique, et un artisan d’un dialogue constructif entre les forces en présence. Pour Alioune Tine, cette reconnaissance découle d’un parcours mêlant rigueur idéologique, fidélité à ses convictions et qualité humaine.

Aujourd’hui encore, alors que le Sénégal traverse de nouveaux défis, Landing Savané demeure une source d’inspiration, un modèle pour ceux qui croient en une politique fondée sur les principes, le respect, et la volonté de construire un avenir commun. À travers le regard d’Alioune Tine, c’est toute une mémoire de la résistance démocratique qui est ravivée, et c’est un appel à la transmission de cet héritage aux nouvelles générations qui se dessine.

Santé publique à Kaffrine : Une vaste campagne de dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein organisée par le PUMA

Kaffrine s’apprête à accueillir une importante campagne de dépistage et de sensibilisation aux cancers féminins, portée par le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires frontaliers (PUMA). Sous la supervision du ministère de la Famille et des Solidarités, cette initiative se déroulera du 18 au 25 mai 2025, avec pour principal objectif de renforcer la prévention et la prise en charge du cancer du col de l’utérus et du cancer du sein dans la région.

Les opérations de dépistage débuteront le mardi 20 mai au centre de santé de Kaffrine, avant de se poursuivre le jeudi 22 mai au poste de santé de Maka Gouye Wolof, pour finalement s’achever au poste de santé de Keur de Babou. À travers ces étapes, les populations féminines des différentes localités bénéficieront d’un accès gratuit à des services de dépistage de proximité, contribuant ainsi à une détection précoce des maladies.

En parallèle des consultations médicales, la campagne intègre un important volet de renforcement des capacités. Trente-cinq sages-femmes issues de la région recevront une formation spécialisée sur les techniques de dépistage, notamment sur l’utilisation des appareils de thermo-ablation. Ces équipements seront également remis aux structures de santé concernées, marquant une étape significative dans l’amélioration de l’offre de soins de santé primaires.

Cette opération sanitaire s’inscrit dans une logique de protection de la santé des femmes rurales, souvent confrontées à un accès limité aux soins spécialisés. Elle témoigne de la volonté du gouvernement, à travers le PUMA et le ministère de la Famille, de réduire les inégalités en matière de santé et de favoriser la prévention active contre les cancers gynécologiques, qui restent parmi les principales causes de mortalité féminine au Sénégal.

Dakar Dem Dikk : une journée de réflexion pour moderniser la maintenance de ses bus

Dans un contexte de mutation profonde du secteur du transport urbain, Dakar Dem Dikk (DDD) poursuit sa dynamique de modernisation. Ce samedi, la société nationale de transport a organisé une journée de réflexion stratégique dédiée à sa direction technique, pilier essentiel chargé de la maintenance du parc automobile.

Sous l’impulsion du Directeur général, Assane Mbengue, cet atelier a réuni les principaux acteurs de l’entreprise : cadres de la direction générale, techniciens, partenaires sociaux, ainsi que des représentants des associations du personnel. L’objectif affiché est clair : renforcer l’efficacité opérationnelle de la direction technique pour l’adapter aux nouveaux défis du transport public.

Au cours des échanges, les participants ont abordé plusieurs axes stratégiques. Il s’agit notamment de la refonte de l’organigramme de la direction technique, de la préparation à la transition écologique – à travers l’introduction progressive de bus propres – ainsi que de la mise en place d’une nouvelle stratégie financière durable pour accompagner cette transformation.

Les travaux ont abouti à une série de recommandations visant à améliorer les performances techniques et environnementales de DDD. Pour en garantir l’application, un comité de suivi a été mis en place. Il aura pour mission de produire des rapports réguliers à l’intention de toutes les parties prenantes, assurant ainsi une mise en œuvre rigoureuse et concertée des décisions prises.

Sonko à Ouaga : la fraternité des fusils ou l’enterrement de la démocratie ?

Quand Ousmane Sonko atterrit à Ouagadougou, ce n’est pas juste un avion qui touche le tarmac. C’est toute une vision diplomatique qui s’écrase sur les principes démocratiques que Dakar brandissait jadis comme une bannière. « Le Sénégal soutiendra le peuple burkinabè et son gouvernement dans sa lutte pour la souveraineté et la sécurité », clame-t-il, verbe martial, bras ouverts, regard complice vers un Ibrahim Traoré à la posture de guerrier idéologue.
Mais soutenir qui, au juste ? Le peuple ou le putsch ? La nuance est fine, mais vitale.
Depuis son putsch de septembre 2022, le capitaine Traoré mène le Burkina Faso au pas de charge. Institutions suspendues, presse muselée, voix dissidentes étouffées : un cocktail explosif, servi avec un zeste d’anti-impérialisme et une rasade de propagande. Certains le voient en nouveau Sankara. D’autres, en version sahélienne de Loukachenko.
Il a rompu avec Paris, flirté avec Moscou, et adopté une posture de cow-boy du Faso. Sauf qu’entre l’uniforme et la gouvernance, il y a un monde. Et ce monde-là est en train de basculer dans l’ombre.
Sonko, de son côté, ne fait plus dans la demi-mesure. Lui, l’ancien trublion du système, aujourd’hui Premier ministre, semble décidé à redistribuer les cartes géopolitiques comme on secoue un jeu de tarot. Et avec sa visite à Ouagadougou, il donne clairement l’impression de vouloir rejoindre le club très fermé des gouvernants en mode “règlement de comptes avec la démocratie”.
Soutenir Traoré, c’est faire un bras d’honneur à la CEDEAO, à l’Union africaine, à tous ceux qui pensent encore que les urnes valent mieux que les armes. C’est surtout jouer avec le feu… dans une région déjà noyée sous la poudre.
Oui, le terrorisme ravage le Sahel. Oui, les populations sont prises en otage entre djihadistes et militaires. Mais non, la démocratie n’est pas un luxe qu’on suspend comme un abonnement Netflix en temps de crise.
La sécurité sans justice, c’est la dictature qui avance masquée. Et les drones turcs ou les blindés russes ne rebâtiront ni les écoles brûlées ni les hôpitaux abandonnés.

Bamako, Niamey, Ouagadougou : les trois capitales d’une nouvelle alliance de fait, que Sonko semble vouloir rejoindre. Une alliance née dans les cendres des coups d’État, nourrie par une rhétorique souverainiste à géométrie variable, et dopée à l’hostilité envers tout ce qui ressemble de près ou de loin à une ONG ou à une élection libre.
Mais bâtir l’avenir sur la défiance, c’est comme construire une maison sur le sable en saison des pluies. L’union des régimes militaires est fragile. Aujourd’hui copains, demain concurrents.
Le Sénégal a longtemps été l’exception ouest-africaine : stabilité, alternance, société civile forte. Aujourd’hui, il vacille entre héritage républicain et tentation populiste. Et Sonko, qui aurait pu incarner un souffle nouveau, risque de devenir le parrain politique d’un conglomérat autoritaire en expansion.
Mais la Teranga ne se partage pas avec des bottes, elle s’offre avec des urnes.
Le Burkina Faso mérite mieux qu’un théâtre d’ombres où la souveraineté sert de paravent à la répression. Ce pays courageux, qui a vu naître Sankara, ne peut pas se contenter de slogans creux et de drapeaux agités au vent de l’orgueil. Les Burkinabè n’ont pas besoin de héros en treillis. Ils ont besoin d’État, d’éducation, de justice, de paix.
Sonko est à la croisée des chemins : être l’éclaireur d’un renouveau africain… ou l’idiot utile d’une dérive autoritaire. L’histoire, elle, n’attend pas. Elle tranche. Et elle n’épargne ni les aventuriers, ni les complices.

Défense et sécurité : le Sénégal et le Burkina Faso unissent leurs forces contre le terrorisme

Face à une menace terroriste toujours persistante dans la sous-région, le Sénégal et le Burkina Faso renforcent leur coopération en matière de défense et de sécurité. C’est ce qui ressort d’une séance de travail conjointe tenue ce samedi, sous la présidence des Premiers ministres Ousmane Sonko et Jean Emmanuel Ouédraogo, en présence des délégations des deux pays.

Au cœur des discussions : la lutte contre le terrorisme, le trafic d’armes, la criminalité transfrontalière et d’autres formes de menaces sécuritaires communes.

Les deux États ont exprimé une volonté ferme de mutualiser leurs moyens, de renforcer les échanges d’informations stratégiques et de coordonner leurs actions pour répondre efficacement aux défis sécuritaires. Une attention particulière a été portée à la circulation des armes légères, au terrorisme et aux réseaux criminels actifs dans la région.

Tout en insistant sur la nécessité d’une réponse endogène, les deux parties ont appelé la communauté internationale à appuyer davantage les efforts régionaux, en mettant en avant la nécessité d’un soutien sans ingérence dans la souveraineté des États.

Dans cette logique, les deux pays se sont félicités de la convergence de vues entre les présidents Ibrahim Traoré du Burkina Faso et Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, notamment sur la maîtrise du destin national et la préservation de la souveraineté face aux influences extérieures.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a réaffirmé le soutien du Sénégal au peuple burkinabè, saluant la résilience et le courage des forces armées et des populations du Faso.

« Le Sénégal est solidaire du Burkina Faso dans sa lutte courageuse contre le terrorisme. Nous rendons hommage aux combattants tombés sur le champ d’honneur et saluons la bravoure du peuple burkinabè », a-t-il déclaré.

Au-delà de la sécurité, cette collaboration renforcée entre Dakar et Ouagadougou s’inscrit dans une volonté plus large d’intégration régionale, de solidarité et d’autodétermination, dans un contexte où la stabilité des États sahéliens demeure un enjeu crucial pour l’avenir du continent.

Kaolack : L’association And Xékh Hépatite et l’ONG VIHeillir 2 en croisade contre l’hépatite

Dans le cadre de la lutte contre les maladies infectieuses, une campagne de sensibilisation sur l’hépatite s’est tenue ce samedi dans le quartier Thioffack, dans la commune de Kaolack. L’initiative est portée par l’association And Xékh Hépatite, en collaboration avec l’ONG VIHeillir 2. Cette activité a été l’occasion d’informer les populations sur les dangers liés à l’hépatite, ses modes de transmission, les moyens de prévention ainsi que l’importance du dépistage.

“Nous avons constaté qu’à Kaolack, l’hépatite fait des ravages au sein de la communauté. Alors, nous avons jugé nécessaire de sensibiliser la population. C’est une maladie très méconnue par une grande partie des habitants”, a expliqué Médoune Koné, président de l’association And Xékh Hépatite au Sénégal.

Il précise que cette campagne a été rendue possible grâce au soutien financier de l’ONG VIHeillir 2, qui a permis l’organisation d’activités de sensibilisation dans la commune de Kaolack, avec l’implication des badianu gox, des religieux, des jeunes et des femmes, dans le but d’éradiquer cette maladie.

En marge de cette activité, Ibrahima Diouf, chargé de projet à l’ONG VIHeillir 2, a rappelé les objectifs de ce programme :

“Notre projet vise à appuyer le système de santé dans la région de Kaolack, en ciblant spécifiquement l’accompagnement des personnes âgées de 50 ans et plus, souvent affectées par le VIH ou d’autres maladies chroniques comme l’hépatite B et C, le diabète, l’hypertension artérielle ou encore le cancer du col de l’utérus.”

Il a également souligné :

“Dès notre arrivée, nous avons contractualisé avec six associations, certaines axées sur l’hypertension, d’autres sur le diabète. Quant à l’association And Xékh Hépatite, elle a choisi de se focaliser sur l’hépatite, et c’est dans ce cadre que notre financement a été orienté vers la sensibilisation. Le constat est clair : dans la région de Kaolack, il y a beaucoup de cas d’hépatite. Et puisque notre objectif est d’améliorer la santé des populations, nous avons jugé essentiel d’intervenir.”

Le Dr Wally Ka, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital régional El Hadji Ibrahima Niasse, qui a animé la session de sensibilisation, a apporté un éclairage médical :

“Au Sénégal, le taux de prévalence de l’hépatite est de 11 %, ce qui est relativement élevé et justifie pleinement ce genre d’initiatives pour faire baisser ce chiffre. Cela passe par des actions de prévention, en particulier le dépistage actif. Une fois dépisté, si la personne n’est pas porteuse chronique, elle peut bénéficier de la vaccination, qui constitue un outil efficace pour inverser la tendance.”

Il a également rappelé la gravité de la maladie :

“C’est une maladie qui tue beaucoup. Selon l’OMS, en 2022, 1,1 million de décès ont été enregistrés à cause de l’hépatite. Ici à Kaolack, nous n’avons pas de chiffres précis, mais dans notre pratique quotidienne, nous voyons régulièrement des patients mourir de complications liées à l’hépatite virale, comme la cirrhose ou le cancer du foie”, a conclu Dr Wally Ka.

Promotion des valeurs LGBTQ : « And Sàmm Jikko Yi » dénonce une « agression » et exige des sanctions

Le collectif « And Sàmm Jikko Yi » est de nouveau monté au créneau, cette fois pour dénoncer ce qu’il qualifie de « provocation » orchestrée par un ressortissant étranger homosexuel ayant récemment séjourné à Dakar. Lors d’une conférence de presse tenue ce samedi, ses membres ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils estiment être une « agression » contre les valeurs culturelles et religieuses du peuple sénégalais.

Le porte-parole du collectif, Adama Mboup, a condamné avec fermeté « l’impunité » dont jouiraient, selon lui, certains activistes LGBTQ étrangers dans le pays.

« Le peuple sénégalais est encore sous le choc de la dernière provocation et agression menée par une bande d’homosexuels étrangers sur notre territoire », a-t-il déclaré.

Le collectif a réclamé l’ouverture d’une enquête officielle pour identifier les auteurs, mais aussi les éventuels complices au Sénégal ou à l’étranger. Pour M. Mboup, cette affaire ne serait pas un acte isolé, mais ferait partie d’un « programme » visant à promouvoir des valeurs étrangères « incompatibles avec les fondements culturels et religieux de notre société ».

Insistant sur la gravité de l’affaire, « And Sàmm Jikko Yi » a exigé des sanctions exemplaires pour les personnes impliquées. « Une pareille offense à tout un peuple et à ses valeurs ne peut rester sans suite », a martelé Adama Mboup, pointant ce qu’il considère comme un vide juridique dans le code pénal sénégalais.

Le collectif renouvelle à cette occasion sa principale revendication : l’adoption d’une loi criminalisant l’homosexualité, notamment dans ses formes de promotion publique, médiatique ou institutionnelle.

« L’article 319 ne suffit plus. Il ne condamne ni la promotion ni toutes les dérives liées à ce phénomène. Il faut une loi complète, ferme et urgente », a soutenu M. Mboup.

Cette nouvelle sortie médiatique intervient dans un climat marqué par des débats sensibles sur les libertés individuelles, la souveraineté culturelle et l’ingérence étrangère. Si le collectif reste influent dans certaines sphères sociales et politiques, la question de l’équilibre entre droits humains universels et valeurs traditionnelles continue de diviser l’opinion publique et les décideurs.

Crise à l’IPRES : le syndicat alerte sur une gestion “suicidaire” et des “recrutements massifs irréguliers”

L’ambiance est de plus en plus tendue au sein de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES). Dans un communiqué au ton particulièrement alarmiste, le Syndicat autonome des travailleurs de l’IPRES dénonce une série de dérives qu’il qualifie de “suicidaires” pour l’avenir de l’institution.

Selon les syndicalistes, la direction actuelle, notamment le Président du Conseil d’Administration (PCA) et le Directeur général, mène une gestion opaque, déstructurée et clientéliste, marquée par des “recrutements massifs irréguliers”.

Le syndicat accuse le PCA d’avoir transformé l’institution en une structure à sa solde, où les postes stratégiques seraient désormais occupés par des proches, militants ou obligés, sans tenir compte de la compétence ou des besoins réels de l’organisme. “Le mérite n’est plus un critère d’avancement”, dénoncent les agents, qui décrivent un climat délétère au sein des bureaux, notamment à Point E, où l’effectif pléthorique rend les conditions de travail intenables.

“Deux travailleurs doivent désormais se partager un même poste”, souligne le syndicat, qui qualifie ces embauches de “totalement déconnectées” des réalités structurelles et financières de l’institution.

Plus inquiétant encore, les représentants du personnel affirment que la hiérarchie a perdu toute crédibilité, réduite à une exécution docile des ordres venus d’en haut. La loyauté irait désormais “à un homme et non à l’institution”, ce qui provoquerait un désengagement profond des travailleurs, de plus en plus nombreux à exprimer leur désillusion.

Face à cette situation, le syndicat pointe la passivité des autorités gouvernementales, qu’il accuse de faire preuve d’“attentisme” face à une crise interne menaçant la survie de l’IPRES. “C’est une non-assistance à institution en péril”, martèle le communiqué, qui appelle à une intervention urgente de l’État pour “sauver ce qui peut encore l’être”.

Cette sortie syndicale intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la gestion des organismes publics au Sénégal. L’IPRES, pilier central du système de retraite, se trouve aujourd’hui fragilisée par des accusations graves qui, si elles sont confirmées, pourraient relancer le débat sur la gouvernance et la transparence dans la gestion des institutions sociales.

Guinaw Rails : Un homme interpellé avec 28 kg de chanvre indien

Les éléments du Commissariat d’arrondissement de Guinaw Rails ont frappé un grand coup dans la lutte contre le trafic de drogue. Vendredi 16 mai, aux environs de 20h30, un individu a été interpellé pour trafic international, offre et cession de drogue, selon un communiqué de la Police nationale.

Cette arrestation fait suite à l’exploitation d’un renseignement opérationnel faisant état de l’existence d’un vaste réseau de trafic actif vers l’arrêt TER de Dalifort, et entretenu par le suspect.

Alertés par les renseignements, les enquêteurs ont monté une opération ciblée ayant conduit à l’interpellation du suspect alors qu’il était en possession de cinq cornets de chanvre indien. Une première saisie qui allait révéler une cachette beaucoup plus importante.

Suite à son arrestation, une perquisition a été menée au domicile du mis en cause. Celle-ci a permis la découverte de 28 kilogrammes de chanvre indien soigneusement dissimulés dans un sac. La police a également saisi du matériel servant probablement à la confection de cornets : deux paires de ciseaux, deux couteaux, un plateau et du papier.

Le suspect a immédiatement été placé en garde à vue, tandis que la drogue a été consignée au poste de police pour les besoins de l’enquête.

Les services de la police précisent que les investigations se poursuivent pour identifier et interpeller d’éventuels complices. Les autorités soulignent leur détermination à démanteler les réseaux de trafic de drogue, qui alimentent l’insécurité et affectent les populations, notamment les jeunes.

Loi sur la criminalisation de l’homosexualité : Le collectif « And Sàmm Jikko Yi » relance la pression sur les autorités

Le collectif « And Sàmm Jikko Yi » est une nouvelle fois monté au créneau pour exiger l’adoption d’une loi criminalisant l’homosexualité au Sénégal. Face à la presse ce samedi, ses membres ont réaffirmé leur position jugée intransigeante sur cette question et ont appelé les députés à agir « sans délai ».

Le porte-parole du collectif, Adama Mboup, a dénoncé les tentatives de discrédit dont son mouvement aurait fait l’objet sous le régime précédent, qu’il accuse d’avoir orchestré des campagnes de déstabilisation. « Le régime déchu accusant le collectif de sa débâcle n’a reculé devant aucune méthode de discrédit et de calomnie à notre égard. […] Nous sommes restés dans nos bottes », a-t-il affirmé.

Selon le collectif, la rencontre tenue le 19 février dernier avec El Malick Ndiaye, président de l’Assemblée nationale, n’a pas été suivie d’effets concrets. « Depuis lors, nous attendons du pouvoir un projet de loi », déplore M. Mboup, rappelant que le collectif réclame depuis des mois un texte clair criminalisant l’homosexualité au Sénégal.

En l’absence d’initiative gouvernementale, le collectif affirme avoir entamé des discussions avec plusieurs parlementaires favorables à leur cause. Adama Mboup indique que des députés de tous bords — majorité, opposition ou non-alignés — se montreraient « sensibles à l’attente et à l’espoir du peuple ».

L’objectif affiché est l’introduction, dans les plus brefs délais, d’une proposition de loi émanant du Parlement, indépendamment de l’exécutif.

La sortie médiatique de « And Sàmm Jikko Yi » intervient dans un contexte de tensions persistantes sur les questions de société au Sénégal. Le collectif, qui revendique un rôle de sentinelle morale, entend maintenir la pression sur les institutions pour que la législation reflète, selon lui, les valeurs de la majorité des Sénégalais.

Commerce : Le Sénégal et le Burkina Faso vers une intensification de leur coopération bilatérale

Le Sénégal et le Burkina Faso se préparent à franchir une nouvelle étape dans leur coopération stratégique. Ce samedi, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko et son homologue burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ont coprésidé une séance de travail élargie aux deux délégations à l’issue de laquelle les deux États ont annoncé leur volonté de tenir dans les meilleurs délais la 6e session de la Grande Commission Mixte de Coopération.

Cette rencontre marque une volonté partagée de dynamiser les relations bilatérales, notamment sur le plan économique, commercial et financier. Dans un communiqué conjoint, les deux pays ont exprimé leur engagement à renforcer les échanges d’expériences en matière de bonne gouvernance, discipline budgétaire et gestion rigoureuse des ressources publiques.

Les Premiers ministres ont mis un accent particulier sur le développement des échanges commerciaux entre leurs deux pays. Ils ont insisté sur l’importance de créer davantage de partenariats entre les secteurs privés, d’encourager la libre circulation des biens et des personnes et d’améliorer la logistique du transport, notamment par le biais du Port de Dakar, qui reste une plateforme stratégique pour les pays de l’hinterland sahélien.

À cet effet, les deux dirigeants se sont félicités du projet d’implantation prochaine d’une représentation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso au Sénégal, une initiative qui devrait faciliter les affaires et offrir un pont direct entre les communautés d’affaires des deux pays.

Au-delà des enjeux économiques, les deux délégations ont salué la qualité exemplaire de la coopération bilatérale dans divers autres domaines d’intérêt commun. Elles ont donné instruction à leurs Ministres des Affaires étrangères de prendre les dispositions nécessaires pour la tenue rapide de la 6e session de la Grande Commission Mixte, qui permettra d’adopter de nouveaux accords concrets au service du développement mutuel.

Le Collectif “And Samm Jikko Yi” Contre-Attaque : “Nous Ne Serons Ni Manipulés, Ni Intimidés”

Devant la mosquée inachevée de l’ancien aéroport de Dakar, le collectif “And Samm Jikko Yi” a tenu une conférence de presse ce samedi, marquant une nouvelle étape dans son engagement en faveur de la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal. Dans une atmosphère tendue mais résolue, ses membres ont saisi l’occasion pour répondre fermement à leurs détracteurs, qu’ils qualifient de « pseudo-défenseurs » des valeurs sénégalaises.

Babacar Sylla, président du collectif, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il perçoit comme une tentative de récupération politique de leur lutte. « Certains individus, mus par des intérêts électoralistes et personnels, cherchent à détourner notre combat pour des ambitions qui n’ont rien à voir avec la défense des valeurs culturelles et religieuses de notre pays », a-t-il déclaré.

Le leader du collectif a tenu à rappeler que “And Samm Jikko Yi” reste fidèle à sa ligne de conduite, indépendante de toute pression politique. « Nous ne sommes ni un parti politique, ni un instrument aux mains de qui que ce soit. Notre engagement est clair : protéger les fondements moraux du Sénégal », a-t-il insisté.

Babacar Sylla a également renouvelé l’appel du collectif à l’État du Sénégal pour l’adoption d’une législation plus rigoureuse criminalisant l’homosexualité. Selon lui, la loi actuelle reste insuffisante face à ce qu’il qualifie de “menace contre l’identité culturelle et religieuse sénégalaise”.

Le discours, empreint de fermeté, a été applaudi par les partisans présents, qui ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la cause défendue par le collectif. Toutefois, cette prise de position continue de susciter un débat national, opposant les défenseurs des droits humains aux tenants d’une ligne conservatrice.

Intoxication présumée à Thiénaba Cayor : les premiers résultats de l’autopsie des quatre talibés écartent la piste de violences

Un nouveau tournant dans l’enquête sur le décès tragique de quatre jeunes talibés de l’école coranique de Thiénaba Cayor, dans le département de Kébémer. Les premiers éléments de l’autopsie, réalisée à la demande du procureur près le Tribunal de grande instance de Louga, apportent un éclairage partiel mais crucial sur cette affaire qui a bouleversé l’opinion.

Selon les informations rapportées par L’Observateur, les examens médicaux pratiqués par le médecin légiste de l’Hôpital général de Grand-Yoff ont permis de détecter un liquide suspect dans l’estomac des enfants. Ce liquide, encore non identifié, a nécessité des prélèvements sanguins sur les corps de Fallou Fall, Modou Dièye et Cheikh Oumar Guèye. Les échantillons ont été transmis à l’Institut Pasteur pour des analyses toxicologiques plus poussées. Les résultats, attendus au cours du week-end, pourraient orienter de manière décisive l’enquête en cours.

En l’absence de toute trace de violences ou de traumatismes sur les corps, la thèse de sévices corporels a été écartée. Les enquêteurs privilégient désormais la piste d’une intoxication, possiblement liée à la consommation d’une plante appelée localement « Mbanté Maré ». D’après les premières déclarations du maître coranique, placé en garde à vue prolongée puis déféré devant le parquet de Louga, les enfants lui auraient eux-mêmes avoué avoir consommé cette plante, qui pousse à l’intérieur du daara.

Le maître coranique est actuellement poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui, homicide involontaire et ouverture d’un internat sans autorisation administrative. Son sort dépend désormais des conclusions définitives de l’Institut Pasteur, qui devraient confirmer ou infirmer la thèse de l’intoxication par ingestion de plantes toxiques.

Les corps des jeunes victimes ont été remis à leurs familles ce vendredi, puis inhumés. Toutefois, les parents ont fait savoir qu’ils ne comptaient pas se constituer partie civile, malgré la douleur et l’émotion. De leur côté, les autorités administratives de Louga ont pris des mesures conservatoires : fermeture immédiate de l’école coranique concernée et retour des talibés dans leurs familles respectives, en attendant l’issue de la procédure judiciaire.

Pape Abdoulaye Touré refuse l’indemnité de l’État : « Je veux la justice, pas l’aumône »

Le Coordonnateur du Mouvement Sénégal Notre Priorité (SNP), Pape Abdoulaye Touré, a décliné une indemnisation proposée par le Ministère de la Famille et des Solidarités, destinée aux anciens détenus politiques. Dans un message empreint de fermeté et de dignité, il a réaffirmé sa position : il ne réclame ni faveur ni compensation financière, mais exige que justice lui soit rendue.

« Pour la première fois, j’ai reçu hier un appel du Ministère de la Famille et des Solidarités. On m’y informait que je pouvais déposer mon papier de libération de prison ainsi qu’une photocopie de ma pièce d’identité afin de bénéficier d’une indemnité d’un montant de 500.000 FCFA, en tant qu’ex-détenu politique », a-t-il révélé.

Cependant, fidèle à ses principes, M. Touré a tenu à rappeler qu’aucune somme d’argent, aussi symbolique ou conséquente soit-elle, ne saurait remplacer la reconnaissance des violations qu’il dit avoir subies. « Comme je l’ai toujours affirmé, je ne toucherai pas un seul franc d’une quelconque indemnité tant que justice ne me sera pas rendue dans cette affaire de torture que j’ai subie », a-t-il déclaré.

Son refus n’est pas une simple posture : il traduit un combat plus profond pour la vérité et contre l’impunité. Victime autoproclamée de violences alors qu’il était en détention, Pape Abdoulaye Touré réclame que les responsables soient identifiés et jugés. « Ma position d’hier reste inchangée aujourd’hui : je préfère qu’on me rende justice, plutôt qu’on m’octroie tout le budget de l’État parce que l’honneur et la dignité d’un homme valent bien plus que l’argent. »

Cette déclaration intervient dans un contexte où plusieurs anciens détenus politiques commencent à bénéficier de mesures de réparation de la part des autorités. Mais pour certains comme M. Touré, ces gestes officiels ne suffisent pas à panser les plaies d’un passé encore douloureux.

En plaçant l’honneur et la justice au-dessus de toute considération matérielle, Pape Abdoulaye Touré entend faire de son combat une tribune pour toutes les victimes silencieuses du système carcéral. Et rappeler que le pardon, comme la réconciliation, passe d’abord par la vérité.

Tahirou Sarr au cœur d’un nouveau scandale financier : l’affaire des Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO)

Déjà englué dans une affaire de détournement présumé de 91 milliards FCFA, l’homme d’affaires Tahirou Sarr voit son nom une nouvelle fois gravement entaché. Selon les révélations du journal L’Observateur dans son édition du 14 mai 2025, un nouveau dossier, aussi opaque que complexe, vient s’ajouter à la longue liste des ennuis judiciaires de l’industriel : l’émission de Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO) d’un montant total de 100,29 milliards FCFA.

Entre septembre 2023 et février 2024, trois tranches de CNO ont été émises au bénéfice de Coris Bank, prétendument pour couvrir des dettes de l’État envers Sofico, société dirigée par Tahirou Sarr. Les montants en question sont faramineux :

20 milliards FCFA le 8 septembre 2023 45,10 milliards FCFA le 28 décembre 2023 35,19 milliards FCFA le 28 février 2024

L’objectif officiel ? Règlement d’échéances de crédits bancaires et paiement de fournitures destinées au ministère de l’Environnement. Mais selon L’Observateur, les documents fournis sont loin d’être convaincants, avec un flou inquiétant autour de la nature réelle des fournitures — du matériel de sécurité dont les spécifications restent inconnues.

Les soupçons se densifient lorsque L’Observateur évoque une possible connexion avec le controversé contrat d’armement de 45 milliards FCFA signé en 2022 avec Aboubakar Hima, alias Petit Boubé, déjà bien connu pour ses relations douteuses avec plusieurs États africains. Le silence entourant les modalités d’exécution et la finalité des fonds alloués alimente les interrogations des magistrats financiers, qui évoquent un “manque de transparence manifeste”, selon des extraits de rapports cités dans le journal.

Alors qu’il est déjà placé sous mandat de dépôt pour escroquerie sur les deniers publics, association de malfaiteurs en bande organisée et blanchiment de capitaux, Sarr devait comparaître ce mardi 14 mai devant la Chambre d’accusation financière pour une audience cruciale concernant la saisie de ses biens. Celle-ci a finalement été reportée au 21 mai, sur requête de ses avocats, qui souhaitent affiner leur stratégie de défense.

Mais le plus inquiétant reste peut-être les rapports de la Cour des comptes, transmis au ministère de la Justice, qui recommandent l’ouverture urgente d’enquêtes pénales. La nature fragmentaire des informations transmises par Sofico et les services de l’État fait planer de sérieux doutes sur la régularité et la légalité des opérations menées.

Dans les cercles financiers sénégalais, Tahirou Sarr est passé en peu de temps de discret industriel à figure centrale d’un scandale financier tentaculaire, potentiellement lié à des circuits de financement opaques entre secteur privé et État. Cette affaire pourrait rapidement devenir un test pour la crédibilité du parquet financier, mais aussi pour la volonté des autorités politiques de faire toute la lumière sur des pratiques jusque-là protégées par un mur de silence et d’influence.

L’opinion publique, elle, s’impatiente, dans un contexte national où la transparence dans la gestion des deniers publics est plus que jamais exigée.

Drame à Nioro du Rip : Deux jeunes talibés se noient dans un marigot en allant chercher du bois

Un tragique accident a endeuillé la commune de Nioro du Rip, dans la région de Kaolack. Deux jeunes talibés, Mouhamed Touré, 9 ans, et Omar Dramé, 10 ans, ont perdu la vie par noyade dans un marigot situé derrière la ville, sur la route de Porokhane. L’information a été rapportée par le journal L’Observateur dans son édition du jour.

Les deux enfants faisaient partie d’un groupe de talibés du daara dirigé par Serigne Abib Dramé. Comme à leur habitude, ils avaient quitté leur daara tôt le matin, accompagnés de plusieurs camarades, pour aller chercher du bois mort dans la brousse. Mais ce qui devait être une simple corvée s’est transformé en une scène de drame.

Selon les témoignages recueillis sur place, les enfants, fatigués par leur tâche, ont décidé de se baigner dans le marigot pour se rafraîchir. Pendant la baignade, Omar Dramé s’est éloigné du groupe et s’est retrouvé en difficulté. Mouhamed Touré, voyant son camarade en détresse, a tenté de lui venir en aide. Malheureusement, il a été emporté à son tour par les eaux.

Leurs camarades, impuissants face à la situation et pris de panique, ont immédiatement quitté les lieux pour alerter les adultes, dont leur maître coranique. Les secours ont été appelés en urgence.

Les sapeurs-pompiers de Nioro, alertés un peu plus tard, ont procédé aux recherches et ont retrouvé les corps sans vie des deux enfants aux environs de 8h30. Les dépouilles ont été transportées à la morgue du district sanitaire de Nioro.

Selon les informations de L’Observateur, les enfants ont été inhumés respectivement à Ndoffane pour Mouhamed Touré, et à Nioro pour Omar Dramé, dans une atmosphère de profonde tristesse.

Ce drame relance la question des conditions de vie des talibés et de leur encadrement, notamment lors de sorties en brousse, souvent réalisées sans surveillance adulte. Une enquête pourrait être ouverte pour faire la lumière sur les circonstances exactes de l’incident.

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