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1er Mai 2025 : La Ligue Démocratique dénonce une “liquidation sociale” et appelle à la résistance

À l’occasion de la fête du travail, la Ligue Démocratique (LD) a publié une déclaration sans concession sur la situation sociale au Sénégal. Dans un ton alarmiste, le parti d’opposition évoque une « liquidation sociale » orchestrée par le gouvernement, marquée, selon elle, par des vagues de licenciements, des atteintes aux libertés médiatiques et une détérioration généralisée des conditions de vie.

Selon la LD, le Sénégal traverse une « blessure sociale béante ». Le secteur du BTP, autrefois moteur d’emplois, serait à l’arrêt, avec des milliers d’ouvriers remerciés et des chantiers suspendus. Le parti pointe du doigt une « gestion comptable irresponsable », qu’il assimile non pas à de simples mesures d’austérité, mais à une « démolition délibérée des acquis sociaux ».

Le parti dénonce également les 30 000 licenciements dans la fonction publique, les qualifiant d’« acte de piétinement des familles sénégalaises », réalisé sans concertation ni dispositifs d’accompagnement. Pour la LD, il ne s’agit pas d’une réforme structurelle mais d’une manœuvre à visée clientéliste, destinée à favoriser des recrutements partisans.

Autre point de tension soulevé dans le communiqué : la situation des médias au Sénégal. La Ligue Démocratique révèle que 381 organes de presse sur 639 ont été déclarés non conformes par le ministère de la Communication. Elle y voit une volonté de museler les voix critiques. « Asphyxier l’information, c’est mutiler la conscience citoyenne », déclare le parti, qui accuse le pouvoir en place de substituer le débat démocratique à une « propagande d’État ».

La LD s’indigne également du maintien de prix « scandaleusement élevés » du carburant et de l’électricité, malgré la baisse des cours mondiaux du pétrole. Elle dénonce la suspension des bourses de sécurité familiale, qui aurait privé des milliers de foyers vulnérables de leur ultime filet de protection, dans un contexte marqué par une campagne agricole jugée catastrophique.

Face à ce qu’elle qualifie de « régression inacceptable », la Ligue Démocratique lance un appel à l’unité des travailleurs, syndicats et mouvements progressistes. Le texte exhorte les anciennes figures des luttes sociales à sortir de leur silence, estimant que le pays se trouve à un « point de bascule ».

1er Mai 2025 : Le président Bassirou Diomaye Faye rend hommage aux travailleurs et insiste sur le dialogue social

À l’occasion de la fête internationale du travail, célébrée ce jeudi 1er mai 2025, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a adressé un message fort à l’ensemble des travailleurs sénégalais. Lors du Conseil des ministres du 30 avril, il a salué « la contribution déterminante des travailleurs à la stabilité sociale et au développement économique du pays », exprimant ses « chaleureuses félicitations, ses encouragements et son soutien permanent » à leur endroit.

Dans un contexte économique marqué par des réformes et des attentes sociales élevées, le Chef de l’État a mis un accent particulier sur la nécessité de renforcer le dialogue social. Il a instruit le gouvernement d’œuvrer, en concertation avec les syndicats, à consolider les mécanismes d’écoute et de négociation, dans le respect des droits des travailleurs et des engagements internationaux du Sénégal.

Parmi les mesures prioritaires évoquées :

La promotion du travail décent, en conformité avec le Code du travail et les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) ; Le repositionnement de l’administration du travail, afin d’en améliorer l’efficacité, les moyens d’action et la proximité avec les réalités du terrain ; La réactivation des comités d’hygiène et de sécurité au travail dans tous les ministères, avec une actualisation du cadre réglementaire pour prévenir les risques professionnels et améliorer les conditions de travail.

Le président Diomaye Faye a également annoncé qu’il recevra, dans l’après-midi du 1er mai, les responsables des principales centrales syndicales, à l’occasion de la traditionnelle remise des cahiers de doléances. Cette rencontre, hautement symbolique, s’inscrit dans une volonté affichée de renouer avec une gouvernance sociale fondée sur la concertation, le respect et la transparence.

Visite de travail : la Commission de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Infrastructures et des Transports de l’Assemblée nationale reçue au FDTT

Le Fonds de Développement des Transports Terrestres (FDTT) a accueilli, ce mercredi 30 avril 2025, dans ses locaux, les députés de la Commission de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Infrastructures et des Transports de l’Assemblée nationale.

En marge de cette visite, le président de ladite commission, le député Oumar Sy, a souligné que cette démarche s’inscrit dans la mission de l’Assemblée nationale de contrôle de l’action gouvernementale, tout en accompagnant les structures techniques de l’État dans leurs missions.

« La commission poursuit ses visites auprès des bras techniques de l’État avec l’objectif de mieux comprendre leurs missions, leurs contraintes et leurs perspectives, et d’identifier les possibilités de les accompagner dans le cadre législatif. Nous portons également des plaidoyers pour leur permettre d’atteindre efficacement leurs objectifs. Ce que nous avons retenu aujourd’hui, ce sont essentiellement des problématiques liées à la disponibilité des ressources financières permettant au Fonds de Développement des Transports Terrestres de mener à bien ses missions », a expliqué le député.

Il a également lancé un appel à l’État du Sénégal pour qu’il dote cette structure des moyens nécessaires à l’accomplissement de ses tâches :

« L’État a initié des sources de financement pour ces entités. On peut évoquer deux décrets actuellement en attente, qui constituent des obstacles au FDTT pour disposer des ressources financières nécessaires. Il s’agit notamment du décret relatif aux redevances issues du secteur du transport terrestre : cartes grises, visites techniques, permis de conduire… Ce sont autant de niches qui devraient permettre à cette structure de mobiliser des ressources financières importantes. Mais, à ce jour, cela n’est pas encore effectif. C’est pourquoi nous lançons un appel pour que l’État permette à cette structure de se développer et de remplir pleinement ses missions. »

Cette visite de travail a également permis aux parlementaires d’échanger sur le renouvellement du parc automobile dans les secteurs du transport urbain et du transport de marchandises, ainsi que sur les infrastructures routières. Des projets de renouvellement auxquels tient particulièrement M. Bara Sow, administrateur du FDTT.

« Nous avons discuté avec la mission parlementaire du contexte de création du Fonds, né du constat d’un manque criant de ressources dans le secteur des transports. L’objectif était de soutenir les acteurs dans la modernisation des systèmes de transport public, en mettant en place des mécanismes de garantie pour les accompagner dans l’acquisition de nouveaux véhicules. Ce qui permettra à la population sénégalaise de bénéficier de meilleures conditions de déplacement. Le Fonds vise aussi à accompagner les projets structurants de l’État pour la modernisation globale du transport terrestre », a déclaré M. Sow.

Revenant sur les contraintes majeures auxquelles fait face le Fonds, il a insisté sur la question cruciale des financements :

« Dès sa création, le FDTT a rencontré de grandes difficultés à recouvrer l’entièreté des ressources prévues. Cela a freiné son expansion et la réalisation de ses missions. Mais, avec l’arrivée des nouvelles autorités, des démarches ont été entreprises pour doter le Fonds de moyens. La venue de la commission parlementaire a été une opportunité de porter ce plaidoyer. Les députés ont bien compris l’importance vitale du recouvrement de ces ressources pour moderniser un système de transport public aujourd’hui très vétuste, qui nécessite une profonde réforme », a-t-il conclu.

A.Saleh

Lutte contre les moustiques : Dakar lance une vaste opération de saupoudrage et de traitement anti-larvaire

Dans le cadre de la lutte contre les maladies vectorielles, les autorités sanitaires de la capitale sénégalaise passent à l’action. Ce mercredi soir, à partir de 23 heures, une vaste opération de lutte contre les moustiques sera lancée dans plusieurs communes de Dakar. L’adjudant Malèye Diop, commandant de la Brigade départementale d’hygiène, a officiellement annoncé le début de cette campagne.

Cette opération, menée par la sous-brigade départementale d’hygiène de Dakar, vise à éradiquer les moustiques, principaux vecteurs de maladies telles que le paludisme et la dengue. Ces maladies continuent de représenter une menace sanitaire, notamment dans les quartiers urbains densément peuplés de la ville.

La première phase de l’opération ciblera plusieurs zones à haut risque, notamment les communes de Fann-Point E-Amitié, Mermoz, Ouakam, Yoff, Grand-Yoff, Patte d’Oie, Parcelles Assainies et Cambérène. Ces quartiers seront traités de manière intensive, dans l’objectif de réduire la prolifération des moustiques à l’approche de la saison des pluies.

Pour assurer le succès de cette campagne, des mesures spécifiques ont été mises en place. Les autorités sanitaires demandent aux vendeurs de denrées alimentaires des zones ciblées de cesser toute activité commerciale dès 22 heures, afin de limiter tout risque de contamination durant l’opération. Par ailleurs, la population est invitée à rester chez elle pendant la nuit par précaution sanitaire et environnementale.

Outrage au Gouverneur de Ziguinchor : Ibeu Thiam, porte-parole national des chauffeurs, placé en garde à vue

L’affaire Houreye Thiam continue de faire des vagues dans le secteur du transport à Ziguinchor. Ce mercredi, une nouvelle étape a été franchie avec l’arrestation d’Ibeu Thiam, porte-parole national des chauffeurs et transporteurs du Sénégal. Il a été interpellé par la gendarmerie devant le tribunal de grande instance de Ziguinchor, alors qu’il venait soutenir des transporteurs jugés après le saccage d’un bus.

Selon les informations rapportées par Seneweb, Ibeu Thiam est accusé d’outrage à l’encontre du gouverneur de Ziguinchor. Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, il aurait accusé le chef de l’exécutif régional de partialité, en soutenant l’entreprise de transport dirigée par Houreye Thiam, au détriment des autres acteurs du secteur.

Ces propos ont été jugés suffisamment graves pour justifier son placement en garde à vue. Une enquête a été ouverte, à l’issue de laquelle il sera présenté au procureur.

Ce nouvel épisode s’inscrit dans un climat de tensions croissantes entre les chauffeurs de la gare routière et la société de transport de Houreye Thiam. Les incidents se sont multipliés ces dernières semaines, culminant avec la mise à sac d’un bus, ce qui a entraîné l’arrestation de plusieurs transporteurs.

Les nominations en conseil des ministres du Mercredi 30 Avril 2025

AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,

le Président de la République a pris les décisions suivantes :

Au titre du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique :

 Monsieur Madiaw DIOP, Ingénieur de conception en informatique est nommé membre du Comité directeur du Fonds de Développement du Service universel des Télécoms, en remplacement de Monsieur Mamadou Lamine SENE, appelé à d’autres fonctions ;

Monsieur Silman CAMARA, Consultant en Finance est nommé Président du Conseil d’Administration de Sénégal Connect Park, en remplacement de Monsieur Al Ousseynou COULIBALY.

Au titre du Ministère de la Famille et des Solidarités :

Madame Khady SALL, Sociolinguiste, titulaire d’un Master II en Gestion de Projets est nommée, Président du Conseil d’Orientation de la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale au Ministère de la Famille et des Solidarités, en remplacement de Monsieur Mouhamadou DIAW.

Au titre du Ministère de l’Education nationale : 

Monsieur Ibrahima FAYE, Juriste-conseil, matricule de solde n°518 222/J est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale ;

 Monsieur Modou WADE, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de solde n°602 130/J est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale ;

Monsieur Amadou Bah BODIAN, Professeur de l’Enseignement secondaire, matricule de solde n°652 224/A est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale ;

Monsieur Papa Ndiaga Coumba DIENG, Professeur de l’Enseignement secondaire, matricule de solde n°626 917/E est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale ; 

Monsieur Alioune GUEYE, Professeur de l’Enseignement secondaire, matricule de solde n°603 566/D est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale.

Au titre du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture : 

Monsieur Georges Arman Yelognissédé DEGUENONVO, Inspecteur de l’Education populaire, de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde n°633 179/ C est nommé Directeur des activités socio-éducatives et de la vie associative, au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture ; 

Monsieur Nalla Socé FALL, Maitre de Conférences Titulaire en Psychologie sociale du Sport (option Sciences et Techniques des activités physiques et sportives) matricule de solde n°607 088/M, est nommé Directeur du Centre national d’Education populaire et sportif, en remplacement de Serigne Ali Cissé DIENE, appelé à d’autres fonctions.

Au titre du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat : 

Madame Ndèye Awa BADJI, Planificatrice, matricule de solde n°615 809/ G est nommé Directeur de la Réglementation touristique du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, en remplacement de Monsieur Philippe Ndiaga BA.

Le Ministre de la Formation professionnelle et technique,
Porte-Parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk SARRE 

COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 30 AVRIL 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 30 avril 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République. A l’entame de sa communication, le Président de la République a félicité le Gouvernement, notamment le Premier Ministre, le Ministre en charge du Travail et de l’Emploi, le Ministre de la Formation professionnelle et technique mais aussi les organisations de travailleurs et d’employeurs, les partenaires techniques et financiers pour la tenue, l’excellente organisation et le succès de la 4ème édition de la Conférence sociale placée sous le thème de « l’emploi et de l’employabilité ».

Il a demandé au Premier Ministre de veiller avec l’ensemble des Ministres à la prise en charge méthodique des recommandations de cette rencontre qui illustre l’engagement de l’Etat pour le renforcement significatif du dialogue social tripartite (Etat, travailleurs, employeurs). A cet égard, il a insisté sur l’urgence de finaliser, en collaboration avec le secteur privé national, la « Nouvelle Politique nationale de l’Emploi » assortie de plans d’action adaptés dont le déploiement pragmatique doit être conforme aux objectifs sectoriels de l’Agenda national de Transformation. Les documents opérationnels de recadrage du pilotage des stratégies de promotion de l’emploi doivent accorder une place prépondérante à l’employabilité et à l’insertion socio-économique des jeunes.

Ce changement notable de paradigme va s’amorcer à travers l’adaptation des dispositifs et le développement de la formation professionnelle et technique dans toutes les régions au regard des besoins de l’économie nationale. Afin d’assurer la cohérence et l’optimisation des interventions en matière de promotion de l’emploi, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’évaluer et de réorienter les mécanismes du Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique (3FPT) et du Programme de Formation Ecole- Entreprise (PF2E), de réviser, avec l’implication des parties prenantes, les objectifs de la Convention nationale Etat- Employeurs (CNEE) et de fédérer les systèmes d’information sur l’emploi et la formation professionnelle et technique, ainsi que le cadre étatique d’encadrement et de financement de l’entreprenariat et de l’auto emploi.

Cette transformation indispensable des interventions incitatives de l’Etat sur le marché du travail permettra de rationaliser les ressources et de mieux accompagner les porteurs de projets et la transition de l’économie informelle. Au regard des nouvelles opportunités offertes par la relance globale de l’économie nationale, il a indiqué au Premier Ministre la nécessité de veiller à l’intensification de la 1 redynamisation des secteurs productifs et filières à haute intensité de main-d’œuvre.

A cet effet, il a demandé au Gouvernement d’accélérer la mise en œuvre des réformes relatives à l’amélioration soutenue de l’environnement des affaires. Le financement adéquat de l’économie avec le reprofilage des actions, des instruments et mécanismes de financement public (CDC, BNDE, BHS, LBA, FONSIS, FONGIP, etc.) s’érige aussi en priorité. Par ailleurs, il a demandé au Ministre chargé du Travail et de l’Emploi, en relation avec le Ministre de la Famille et des Solidarités et le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’asseoir le déploiement d’un processus concerté et efficient visant la mise en place, à terme, d’un système durable de protection sociale universelle.

La Fête du Travail sera célébrée le jeudi 1er mai 2025. A cet effet, le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations, ses encouragements et son soutien permanent à tous les travailleurs du Sénégal pour leur contribution quotidienne au développement national et à la stabilité sociale. Il a demandé au Gouvernement d’œuvrer au renforcement permanent du dialogue social avec les organisations de travailleurs, mais également à la promotion du travail décent dans le respect des dispositions du Code du travail et des conventions internationales concernées.

Il a indiqué au Premier Ministre l’importance de repositionner l’administration du travail et de veiller à l’amélioration de ses conditions d’intervention. Le Premier Ministre est aussi invité à impulser, dans tous les ministères, le fonctionnement adéquat des comités d’hygiène et de sécurité du travail dont le dispositif réglementaire d’organisation appelle une actualisation. Pour clore ce chapitre, le Président de la République a informé qu’il recevra les responsables des centrales syndicales dans le cadre de la cérémonie traditionnelle et solennelle de remise des cahiers de doléances dans l’après-midi du jeudi 1er mai 2025.

Après la tenue, en 2024, du dialogue national sur le thème de « la réforme et la modernisation de la Justice », le Chef de l’Etat a informé qu’il présidera l’ouverture, le 28 mai 2025, du dialogue national sur la thématique du système politique. Les travaux seront coordonnés par Dr Cheikh GUEYE, un acteur réputé de la société civile.

Le dialogue national reste un moment fort d’échanges sur des questions d’intérêt vital et appelle un sursaut patriotique de toutes les forces vives du Sénégal notamment les acteurs politiques. Le Président de la République a réitéré sa détermination à ne ménager aucun effort pour asseoir, avec toutes les parties prenantes, le rayonnement permanent et la modernisation de notre système démocratique.
L’excellence dans la gestion du système éducatif reste une priorité de l’action gouvernementale.

A ce titre, le Président de la République a demandé au Ministre de l’Education nationale, en liaison avec le Ministre des Forces armées, de poursuivre la dynamique de création des lycées d’excellence « Armée- Nation » dans toutes les régions du Sénégal et de veiller à leur fonctionnement adéquat en les dotant d’équipements et de ressources humaines et financières adaptés.

Par ailleurs, il a demandé au Gouvernement, dans 2 cette dernière phase de l’année scolaire, de prendre toutes les mesures et dispositions nécessaires en vue de la bonne organisation, aux dates indiquées, des examens et concours sur l’étendue du territoire national. Il a, en outre, indiqué au Ministre en charge de l’Enseignement supérieur d’accélérer la réforme de l’Office du Baccalauréat et d’engager, dès à présent, le processus d’orientation dans les Universités et autres établissements d’enseignement supérieur publics. Il a également invité le Ministre en charge de l’Enseignement supérieur, en liaison avec le Ministre des Finances et du Budget, à accélérer l’achèvement des chantiers universitaires.

Enfin, il a demandé au Premier Ministre d’assurer une coordination optimale de la gestion des examens et concours programmés au sein des différentes sphères de notre système d’enseignement. Dans sa communication, le Premier Ministre a retracé les principales lignes directrices devant guider l’élaboration de la prochaine Loi de Finances rectificative (LFR) 2025.

À cet égard, il a souligné l’exigence d’une déclinaison budgétaire appropriée des programmes stratégiques issus de la Stratégie nationale de Développement (2025-2029) de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 », en tenant compte des contraintes financières du pays. Dans ce contexte, il a relevé la nécessité, pour les membres du Gouvernement, de s’attacher à une forte sélectivité dans les sollicitations de dotations budgétaires de la LFR pour leurs départements ministériels respectifs.

Concernant les nouveaux projets, le Premier Ministre a indiqué que l’approche devra privilégier, pour le budget d’investissement, les projets ne nécessitant pas de structuration lourde ou complexe, portant dans les domaines notamment du développement humain et de l’équité sociale, de la gouvernance, de la sécurité ainsi que dans le secteur primaire, l’énergie, l’hydraulique, le numérique et les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026.

Pour les projets nécessitant une structuration lourde ou complexe, les dépenses relatives aux prestations intellectuelles y afférentes devront être impérativement inscrites dans la LFR 2025, en perspective du démarrage de leur exécution en 2026.

S’agissant des projets en cours, financés aussi bien sur ressources internes qu’externes, le Premier Ministre a rappelé la priorité à accorder aux inscriptions budgétaires destinées au règlement des arriérés sur les prestations déjà effectuées. Il a également exhorté les Ministres à procéder à un tri rigoureux des projets à faible taux d’exécution.

Il a aussi insisté sur les concertations à engager avec les partenaires techniques et financiers en vue du réaménagement du portefeuille des projets financés sur ressources extérieures non alignés à l’Agenda national de Transformation et ceux, certes alignés, à considérer désormais comme une composante de nouveaux projets.

Sur la base de ces orientations, le Premier Ministre a invité les Ministres chargés de l’Economie et du Plan, des Finances et du Budget, à prendre les dispositions appropriées, en 3 relation avec le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, en vue de lui soumettre les propositions d’inscriptions budgétaires des projets, dans la perspective de la tenue d’une réunion de pré-arbitrage avant la présentation du projet de LFR au Conseil des Ministres, dans les meilleurs délais, au cours du mois de mai 2025.

Par ailleurs, le Premier Ministre a engagé le Gouvernement à s’investir pleinement dans la nouvelle démarche devant régir les relations de l’Etat avec les partenaires sociaux en perspective de la conclusion d’un nouveau pacte de stabilité sociale. Dans ce cadre, il a mis en exergue l’impérieuse nécessité de réunir les conditions économiques et financières adéquates à même de changer le quotidien des travailleurs.

Cela implique donc de réussir le pari économique de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 » dans une atmosphère de confiance et de transparence. Il a, par ailleurs, exhorté les Ministres et Secrétaires d’Etat à rester constamment à l’écoute des populations et des organisations représentatives des forces vives de la Nation et à répondre promptement, autant que possible, à leurs saisines.

Enfin, le Premier Ministre a porté à la connaissance du Conseil le chronogramme arrêté pour la mise en place de la Commission de Centralisation des Achats de l’Etat. Le projet de décret y relatif sera soumis à l’approbation de Monsieur le Président de la République au cours du mois de mai 2025 avec l’objectif du démarrage effectif de la Centrale des Achats au mois de juillet 2025.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

le Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a fait une communication sur la situation des immeubles à l’usage des postes diplomatiques et consulaires ;
 le Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a fait une communication sur le réseau ferroviaire ; 

le Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a fait une communication sur l’évaluation de l’application du Code de la presse et le développement du secteur de l’Audiovisuel ;

 le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur la participation et la mobilisation de la jeunesse autour des JOJ Dakar 2026.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

Le Conseil a examiné et adopté : – le projet de décret fixant les attributions du Ministre auprès du Président de la République chargé du Suivi, du Pilotage et de l’évaluation de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 » ;

– le projet de décret modifiant le décret n° 2024-3410 du 12 décembre 2024 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Bureau opérationnel de Coordination et de Suivi des Projets et Programmes (BOCS) ;

– le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Fonds pour la Préparation et le Suivi des Projets, Programmes et Réformes de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 ». 

Remaniement à la tête du Secrétariat général du Gouvernement : Boubacar Camara remplace Al Aminou Lo

Un changement majeur est intervenu au sein de l’appareil gouvernemental sénégalais. Boubacar Camara a été nommé ce mercredi Secrétaire général du Gouvernement, selon une source officielle proche de la présidence. Il succède à Al Aminou Lo, qui occupait ce poste clé depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.

Le Secrétariat général du Gouvernement joue un rôle central dans le fonctionnement de l’exécutif, en assurant la coordination de l’action gouvernementale, la gestion des conseils des ministres, ainsi que le suivi des textes législatifs et réglementaires. La nomination de Boubacar Camara à ce poste témoigne de la volonté du président Faye de renforcer son équipe avec des profils expérimentés et engagés dans la mise en œuvre de son programme.

Al Aminou Lo, désormais ex-Secrétaire général du Gouvernement, connaît pour sa part une promotion notable. Il a été nommé ministre auprès du président de la République, en charge du suivi, du pilotage et de l’évaluation de l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 ». Ce programme ambitieux, pierre angulaire de la vision du nouveau régime, vise à redéfinir les priorités du pays sur les plans économique, social, environnemental et institutionnel à l’horizon 2050.

Recrutement de 2 000 enseignants : des syndicats exigent un concours et plus de transparence

L’annonce par le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, du recrutement de 2 000 enseignants continue de faire réagir. Si le projet est salué pour son ambition de renforcer les effectifs du système éducatif, des voix syndicales s’élèvent pour critiquer le processus jugé opaque et peu démocratique.

Face aux défis structurels persistants du secteur — surcharge des classes, déficit de personnel enseignant, taux d’encadrement faible —, le gouvernement a lancé un appel à candidatures. Plus de 127 000 dossiers ont été déposés sur la plateforme Mirador, avant la date de clôture fixée au 1er février 2025.

Ce chiffre témoigne à la fois de l’engouement des jeunes diplômés pour l’enseignement, mais aussi de la tension sur le marché de l’emploi. Pourtant, malgré cet élan, les syndicats d’enseignants ne cachent pas leurs réserves.

Au micro de la RFM, Hamidou Diédhiou, secrétaire général du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (SELS), a été clair : « Il faut organiser un concours en bonne et due forme. » Selon lui, le mode de recrutement actuellement envisagé ne garantit ni l’égalité des chances ni la transparence.

« Il n’y a pas de démocratie dans la gestion du processus, du point de vue des syndicats », a-t-il déploré, appelant à un dialogue plus ouvert avec les partenaires sociaux.

Doudou Ndiaye, secrétaire général adjoint du Syndicat Unique et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES), s’est montré tout aussi critique. Il réclame la publication des ordres de service et une clarification immédiate de la procédure par le ministre. « Ce flou n’est pas de nature à rassurer les acteurs du secteur. »

En réponse à cette montée de tension, la RFM annonce que Moustapha Guirassy prévoit de tenir un point de presse dans les prochains jours. Ce sera l’occasion, pour le ministre, d’expliquer les critères de sélection, de rassurer sur les modalités de recrutement et de lever les zones d’ombre dénoncées par les syndicats.

Ce débat révèle la fragilité de la gouvernance du recrutement dans l’Éducation nationale. Alors que le Sénégal s’est engagé dans une réforme en profondeur de son système éducatif, la question du recrutement transparent, équitable et planifié devient un test crucial pour la crédibilité du gouvernement dans ce domaine sensible.

Louga : L’Inspecteur d’académie interdit le « Sabar » dans les établissements scolaires pour préserver l’éthique éducative

L’Inspecteur d’Académie de Louga, Siaka Goudiaby, a pris une décision ferme visant à restaurer la discipline et les valeurs éducatives dans les établissements scolaires de sa circonscription. Dans une note de service datée du 30 avril 2025, il a annoncé l’interdiction du « Sabar » (séance de tam-tam) dans les lycées et collèges, ainsi que d’autres activités jugées inappropriées.

Cette décision fait suite à de nombreux dérapages constatés lors des festivités organisées par les gouvernements scolaires. Ces événements, censés être des moments d’expression citoyenne, se sont transformés dans certains cas en scènes où des chorégraphies suggestives et des comportements jugés inadaptés ont été observés.

« Des scènes de chorégraphie ont particulièrement heurté la morale et sapé les fondements d’une école qui est avant tout un cadre d’éducation et d’instruction », a dénoncé Siaka Goudiaby dans sa note adressée aux chefs d’établissement.

Il déplore que le volet récréatif ait pris le dessus sur la vocation éducative de ces initiatives, détournant ainsi l’esprit initial du gouvernement scolaire, qui vise à inculquer les notions de citoyenneté, de responsabilité et de respect des droits humains.

Pour y remédier, l’Inspecteur d’Académie exige des responsables d’établissements scolaires qu’ils prennent des mesures concrètes. Trois directives principales sont mises en avant :

  • Interdiction formelle des sabars et activités similaires dans l’enceinte des établissements ;
  • Encadrement strict des chorégraphies et défilés de mode, qui devront impérativement rester « appropriés et respectueux des valeurs éducatives » ;
  • Mise en avant des activités à portée pédagogique, pour recentrer les gouvernements scolaires sur leur mission première.

Si plusieurs enseignants et parents d’élèves saluent cette décision comme nécessaire pour redonner du sens à l’école, d’autres estiment qu’il faudrait plutôt encadrer les activités culturelles au lieu de les interdire, rappelant que le sabar fait partie intégrante du patrimoine culturel sénégalais.

Condamnation de Mbodia Mbaye : six mois de prison, dont un mois ferme, pour « propos contraires aux bonnes mœurs »

Le verdict est tombé ce mercredi 30 avril 2025 au tribunal de Dakar. Fatou Mbaye, plus connue du grand public sous le nom de Mbodia Mbaye, a été condamnée à six mois de prison dont un mois ferme, pour avoir tenu des propos jugés contraires aux bonnes mœurs dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux.

Tout est parti d’une vidéo diffusée le 14 avril dernier, dans laquelle Mbodia Mbaye abordait, de manière crue et très explicite, des sujets à caractère sexuel. Ces propos ont choqué de nombreux internautes, suscitant un tollé immédiat sur les réseaux sociaux, entre indignation, dénonciations et débats sur la liberté d’expression.

Alerté par cette publication virale, le parquet de Dakar s’était auto-saisi et avait confié l’enquête à la Division spéciale de la cybersécurité (DSC), spécialisée dans les délits liés à l’usage du numérique. Mbodia Mbaye avait alors été interpellée dans la foulée, avant d’être relâchée en attendant son procès.

Dans une tentative d’apaisement, l’influenceuse avait rapidement présenté ses excuses publiques et déclaré qu’elle se retirait temporairement des réseaux sociaux, tout en assurant qu’elle n’avait pas eu l’intention de heurter la sensibilité du public. Ces excuses, largement reprises dans la presse, n’ont cependant pas suffi à lui éviter une condamnation judiciaire.

Le tribunal correctionnel de Dakar, après examen du dossier, a finalement reconnu Mbodia Mbaye coupable de « propos contraires aux bonnes mœurs », une infraction prévue par le Code pénal sénégalais, et l’a condamnée à six mois de prison, dont un mois ferme. Elle devra donc purger ce mois derrière les barreaux, sauf aménagement ou remise de peine.

Rumeurs sur un retrait militaire français : La DIRPA dément et annonce l’exercice multinational « AFRICAN LION 2025 »

Alors que certaines images de convois militaires circulant dans les rues de Dakar ont suscité une vague de spéculations sur un prétendu retrait de troupes françaises du Sénégal, la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) a formellement démenti ces allégations ce mercredi.

Contrairement à ce qu’a affirmé le média français Brut, repris par plusieurs plateformes locales, les véhicules aperçus ces derniers jours ne sont pas ceux de l’armée française, mais appartiennent à la délégation néerlandaise participant à un exercice militaire multinational de grande envergure, baptisé « AFRICAN LION 2025 », prévu du 3 au 15 mai.

L’exercice AFRICAN LION, coorganisé par les Forces armées sénégalaises et celles des États-Unis, vise à renforcer la coopération militaire régionale et l’interopérabilité des forces partenaires face aux menaces multiformes, notamment celles liées aux conflits hybrides et au terrorisme transfrontalier.

Y prendront part des contingents venus de la Côte d’Ivoire, de la Mauritanie, des Pays-Bas, des États-Unis, en plus du Sénégal. Il s’agira d’un scénario simulé de gestion de crise militaire face à une menace transfrontalière mêlant actions conventionnelles et asymétriques.

Les manœuvres auront lieu principalement dans les centres d’entraînement tactique Colonel Thierno Ndiaye de Dodji (Linguère) et Capitaine Mbaye Diagne de Thiès, réputés pour accueillir des opérations de simulation militaire de haut niveau.

Une journée VIP, prévue pour le 15 mai à Dodji, sera présidée par le général de brigade Simon Ndour, chef d’état-major de l’Armée de terre. Elle permettra de présenter aux autorités civiles et militaires les résultats de cet exercice, symbole d’une coopération transatlantique renforcée.

L’édition 2025 de AFRICAN LION se distingue aussi par son approche humanitaire. Des consultations médicales gratuites, des dons de médicaments et des actions civilo-militaires sont prévues dans les localités concernées, traduisant la volonté des forces armées de s’inscrire dans une dynamique de sécurité inclusive et de proximité avec les populations.

La DIRPA a insisté sur la nécessité de vérifier les informations avant toute publication, rappelant que les rumeurs autour du retrait de l’armée française relèvent d’une interprétation erronée et infondée. Aucun départ militaire français n’est actuellement enregistré dans ce cadre. L’Armée reste engagée dans ses opérations de formation, de coopération et de sécurisation du territoire national et régional.

Bambey en Ébullition : affrontements violents entre étudiants de l’UADB et forces de l’ordre, plusieurs blessés enregistrés

Bambey, 1er mai 2025 – L’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) a été le théâtre ce mercredi d’une journée de grande tension, marquée par des affrontements violents entre les étudiants et les forces de l’ordre. Le calme habituel du campus a volé en éclats, laissant place à des scènes de chaos et de panique. Plusieurs blessés ont été recensés parmi les manifestants.

Tout est parti d’une mobilisation estudiantine dénonçant les conditions de vie et d’étude jugées indignes : repas de mauvaise qualité, files interminables devant les restaurants, pénuries d’eau fréquentes dans les pavillons, absence de Wi-Fi, amphithéâtres surchargés, manque de matériel pédagogique, et promesses non tenues de la direction du CROUS.

Aux slogans scandés dès le matin par les étudiants s’est vite substituée une situation plus tendue. Les tentatives de blocage des voies d’accès au campus ont déclenché une intervention musclée des forces de sécurité, venues en nombre. S’en sont suivis des jets de pierres contre grenades lacrymogènes, plongeant l’université dans un nuage de gaz irritant.

Selon des témoins sur place, plusieurs étudiants ont été évacués en urgence, victimes d’étouffements ou de blessures suite aux affrontements. Les manifestants, déterminés à se faire entendre, ont promis de poursuivre leur mobilisation tant qu’aucune réponse concrète ne sera apportée à leurs revendications.

La Coordination des étudiants a, de son côté, maintenu son mot d’ordre de suspension des activités pédagogiques pour 48 heures renouvelables, tout en appelant à un boycott du paiement des chambres universitaires et à une « Journée Sans Ticket » dans les restaurants universitaires.

En guise de représailles, les autorités de restauration du CROUS ont fermé les restaurants du campus, privant les étudiants de petit déjeuner, déjeuner et dîner, ce qui a exacerbé la colère et le sentiment d’injustice au sein de la communauté estudiantine.

À 18h, la situation restait tendue aux abords de l’UADB, avec un important dispositif sécuritaire toujours en place, mais aucun retour au calme complet n’était encore observé. Les autorités locales n’ont pas encore réagi officiellement à cette escalade, tandis que les syndicats étudiants appellent au dialogue.

Ce nouvel épisode de confrontation pose avec acuité la question de la précarité dans les universités sénégalaises et du manque de réactivité des autorités face à des revendications pourtant récurrentes. À Bambey comme ailleurs, l’exaspération monte, et la situation pourrait rapidement dégénérer si aucune solution structurelle n’est apportée.

Affaire à suivre.

Cabrousse : affrontements et indignation après l’interdiction de la fête traditionnelle « Undo Mayo »

Cabrousse, village emblématique du département d’Oussouye, a été secoué ce mercredi 30 avril par une vive tension sociale. À l’origine de la colère : un arrêté préfectoral interdisant la tenue de « Undo Mayo », une fête rituelle ancestrale chère aux populations locales. Cette mesure jugée arbitraire a déclenché une mobilisation spontanée de jeunes et de femmes du bois sacré, profondément attachés à la préservation de leur patrimoine culturel.

Dès les premières heures de la journée, des jeunes manifestants ont investi le chemin menant à la plage pour contester l’interdiction, criant leur ras-le-bol face à ce qu’ils considèrent comme une « négation des racines diola ». En réaction, les forces de l’ordre ont rapidement été déployées avec un important dispositif sécuritaire. Des grenades lacrymogènes ont été tirées pour disperser les manifestants, entraînant une montée de tension dans ce village habituellement paisible.

Mais ce n’est pas tout. Les femmes issues du bois sacré, gardiennes des traditions et figures respectées dans l’univers initiatique diola, sont sorties de leur réserve, rejoignant la mobilisation. Leur message est clair : « Undo Mayo n’est pas qu’une fête, c’est un pilier identitaire ». Cette réaction inédite des femmes a accentué la portée symbolique de la protestation.

Parallèlement aux affrontements, une délégation des organisateurs de la cérémonie a été reçue par le gouverneur de la région de Ziguinchor, dans une tentative d’apaisement. À 17 heures, une accalmie a été constatée, même si la tension restait palpable et les forces de sécurité continuaient de verrouiller l’accès à la plage. Le trafic sur l’axe Ziguinchor-Cap Skirring a été renforcé, preuve de la prudence des autorités devant un contexte aussi sensible.

Les raisons officielles de l’interdiction n’ont pas encore été communiquées. Ce flou alimente les critiques. Les maires de Diembering et d’Oussouye ont pris position contre l’arrêté préfectoral, dénonçant une décision prise sans consultation locale, contraire aux dynamiques communautaires et au respect des cultures locales.

Sur les réseaux sociaux, des vidéos de jeunes célébrant « Undo Mayo » en cachette circulent, défiant l’interdiction et revendiquant une victoire morale face à l’autorité. Pour ces jeunes, maintenir la cérémonie malgré tout revient à « protéger l’âme du territoire ».

Suspension de Challenge New Media : une décision qualifiée d’« arbitraire » qui inquiète les défenseurs de la liberté de la presse

Le Groupe Challenge New Media (CNM), un média en ligne reconnu par les autorités sénégalaises, a annoncé ce mercredi avoir reçu l’ordre de suspendre immédiatement ses activités. Une décision émanant de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), assortie de menaces de poursuites pénales en cas de non-respect, et appuyée sur les articles 194, 195 et 200 du Code de la presse.

Dans un communiqué rendu public, la direction du groupe dénonce une décision « arbitraire », injustifiée et disproportionnée, qu’elle perçoit comme une attaque grave contre la liberté d’expression au Sénégal.

« Nous respectons rigoureusement le Code de la presse. Aucune notification officielle n’a été transmise pour justifier cette mesure brutale, ce qui nourrit des soupçons de censure politique », a réagi la direction du média.

Le CNM dit n’avoir été ni informé, ni convoqué dans un cadre légal permettant un droit de réponse ou un débat contradictoire. Cette suspension, qui intervient dans un contexte de tension autour du pluralisme médiatique, soulève des inquiétudes dans le paysage de la presse sénégalaise, notamment chez les organisations de journalistes, les ONG de défense des droits humains, mais aussi au sein de la communauté diplomatique.

« Cette crise pourrait mettre en péril des dizaines d’emplois et entraver gravement le droit des citoyens à une information pluraliste, libre et indépendante », avertit CNM.

Le groupe Challenge New Media interpelle directement le Président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre de la Communication Alioune Sall, leur demandant de clarifier la position du gouvernement sur cette décision jugée liberticide.

« La rupture tant attendue ne peut se faire sans garantir un environnement médiatique libre et sécurisé », soutient le média, qui appelle également à la mobilisation des défenseurs de la liberté de la presse ainsi que des partenaires internationaux du Sénégal.

Cette affaire relance le débat sur les limites à la liberté de la presse dans un pays souvent cité comme un exemple de démocratie en Afrique de l’Ouest. Elle met aussi à l’épreuve les engagements du nouveau pouvoir, arrivé aux affaires en mars 2024 avec la promesse d’un renouveau démocratique, d’un État de droit renforcé et d’une gouvernance exemplaire.

Alors que la société civile reste vigilante, de nombreuses voix commencent à s’élever contre une tendance possible à l’autoritarisme masqué, sous couvert de légalité.

Régulation des médias : Le nouveau collège du CNRA officiellement installé

Après une longue période d’attente, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) dispose enfin d’un nouveau collège. Ce mercredi 1er mai 2025, l’instance chargée de veiller au respect de la déontologie et de la régulation dans le paysage audiovisuel sénégalais a vu la nomination de ses nouveaux membres, mettant fin à six mois de vacance institutionnelle.

Composé de personnalités issues de divers horizons, ce collège reflète une volonté d’ouverture, de pluralité et de représentativité des sensibilités sociales, culturelles et professionnelles du pays.

Voici la nouvelle composition du collège du CNRA :

  • M. Mahamadou Diarra, acteur culturel, désigné comme personnalité qualifiée du milieu des arts.
  • M. Papa Mamadou Tandian, économiste retraité, représentant les associations du troisième âge.
  • Mme Aoua Bocar Ly Tall, sociologue, personnalité qualifiée dans le domaine des lettres.
  • M. Salif Sané, enseignant-chercheur en droit public, représentant la communauté universitaire.
  • Mme Maïmouna Makoar Diouf, experte en genre et communication, représentant les associations féminines.
  • M. Malick Ciré Sy, journaliste et président de la RADDHO, représentant les mouvements des droits humains.
  • M. Papa Madiakhaté Sarr, journaliste, représentant le Conseil national de la jeunesse.
  • M. Oumar Diouf Fall, journaliste, représentant les professionnels de l’audiovisuel.

Cette installation vient à un moment où la régulation des contenus audiovisuels est plus que jamais un enjeu de société, notamment dans un contexte de montée en puissance des réseaux sociaux, des chaînes en ligne et de la désinformation.

Le CNRA a pour mission de garantir la liberté d’expression, tout en veillant à protéger le public contre les dérives médiatiques, les discours de haine, les violations de la vie privée, et les manipulations de l’information. Ce nouveau collège est ainsi appelé à jouer un rôle crucial dans la consolidation de la démocratie, en assurant un équilibre entre liberté et responsabilité.

Les membres nouvellement désignés devraient, dans les prochaines semaines, procéder à l’élection de leur président et se pencher sur les textes d’orientation stratégiques à adopter pour répondre aux défis contemporains du secteur audiovisuel.

L’affaire Farba Ngom : un bras de fer judiciaire aux allures de tempête politique

L’étau judiciaire se resserre autour de Farba Ngom, figure emblématique de l’Alliance pour la République (APR) et maire de la commune des Agnam. Incarcéré depuis le 27 février 2025, il fait face à une cascade d’accusations, dont les plus graves portent sur des faits présumés d’association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux et escroquerie portant sur des fonds publics estimés à 31 milliards de francs CFA. Ce mardi 29 avril, l’homme politique a de nouveau été extrait de sa cellule pour être entendu par le doyen des juges du Pool judiciaire financier, Idrissa Diarra. Une audition courte mais tendue, au cours de laquelle de nouveaux chefs d’inculpation lui ont été notifiés.

Selon le réquisitoire du parquet financier, Farba Ngom est soupçonné d’avoir, entre 2020 et 2024, acquis, dissimulé, transféré ou utilisé des biens issus d’un crime ou délit, le tout « en bande criminelle organisée ». Des accusations lourdes, étayées par un rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui évoque des transactions suspectes pour un montant astronomique de 125 milliards de francs CFA.

L’audition de mardi n’aura duré qu’une dizaine de minutes. Mais elle aura été marquée par une montée de tension spectaculaire. Farba Ngom, visiblement ébranlé par la tournure de l’enquête et l’arrestation de plusieurs de ses proches, dont ses frères Birane et Ismaïla Ngom, a laissé éclater sa colère dans le bureau du juge. Selon SourceA, il aurait lancé, dans un accès d’émotion :

« Il ne vous reste qu’à aller chercher ma mère. Vous n’avez qu’à l’amener. Pour ma part, je suis prêt à vivre dignement cette épreuve qui n’est rien d’autre qu’une cabale politique montée contre ma personne et les membres de ma famille. »

Cette déclaration virulente témoigne de l’état d’esprit d’un homme qui se sent acculé, voire trahi par le système auquel il a longtemps appartenu.

L’affaire prend désormais une ampleur nationale. D’autres figures politiques issues de l’ancien régime sont également citées dans l’enquête, notamment Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, ainsi que Ndèye Seynabou Ndiaye et Abdou Karim Mbacké. Le nom de Tahirou Sarr, également mentionné dans le rapport de la Centif, revient avec insistance. Il doit être entendu dans les prochaines heures.

Malgré les tentatives de la défense, la justice reste inflexible. Le cautionnement proposé pour obtenir une liberté provisoire a été rejeté par le juge. L’enquête semble appelée à s’étendre encore, avec de nouvelles interpellations en perspective.

Au-delà de la personne de Farba Ngom, c’est tout un système qui est dans le viseur de la justice. Pour les proches de l’ancien député-maire, cette procédure judiciaire s’apparente à un règlement de comptes politique, destiné à écarter un homme jugé trop influent dans l’espace politique hérité du Mackyisme. Pour les nouvelles autorités, en revanche, il s’agit d’un test grandeur nature de leur volonté de rupture, de transparence et de lutte contre la corruption.

Fraude au Trésor public : La DIC démantèle un réseau et arrête deux suspects

La Division des investigations criminelles (DIC) a frappé un grand coup dans la lutte contre la fraude financière en mettant la main sur un réseau spécialisé dans la falsification de chèques du Trésor public. Deux individus ont été arrêtés et déférés au parquet : Makhtar Seye, un chef d’entreprise âgé de 47 ans, et Omar Ba, un agent de recouvrement du Trésor de 40 ans.

Selon les révélations du journal Libération, les faits remontent à décembre 2023, lorsqu’une tentative d’encaissement d’un chèque frauduleux d’un montant de 500 millions de francs CFA a attiré l’attention des autorités. Le stratagème était particulièrement audacieux : une commission de 40 % était proposée à deux hommes d’affaires pour faciliter l’opération.

Makhtar Seye, présenté comme le cerveau du réseau, se faisait passer pour un haut responsable de l’administration, allant jusqu’à imiter la voix du Trésorier général lors d’échanges téléphoniques pour donner du crédit à l’arnaque. Son complice présumé, Omar Ba, intervenait de l’intérieur du système. Il est soupçonné d’avoir émis le chèque falsifié, profitant de son accès aux outils de l’administration pour maquiller les documents.

Les deux hommes sont désormais poursuivis pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux en écritures publiques, ainsi que blanchiment de capitaux. L’enquête se poursuit pour déterminer si d’autres complices ou opérations similaires sont à découvrir.

Ouagadougou : grande mobilisation populaire en soutien à la junte et au capitaine Ibrahim Traoré

Ouagadougou,Plusieurs milliers de personnes ont envahi mercredi la place de la Nation, au cœur de la capitale burkinabè, pour exprimer leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré et au régime militaire en place. Cette mobilisation intervient quelques jours seulement après que les autorités ont affirmé avoir déjoué un “grand complot” contre le pouvoir.

À l’appel de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), proche du régime, les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l’impérialisme et affirmé leur attachement à la souveraineté nationale. Pancartes à la main, ils arboraient des messages explicites : « Soutien total au président Ibrahim Traoré et au peuple du Burkina Faso », « À bas l’impérialisme et ses valets locaux » ou encore « Vive la résistance anti-impérialiste ».

Des drapeaux burkinabè, russes et ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, flottaient au-dessus de la foule, aux côtés de posters géants du capitaine Traoré, devenu chef de l’État à la suite d’un coup d’État en septembre 2022.

Un contexte de tensions régionales et internationales

Cette démonstration de force survient dans un climat marqué par de fortes tensions diplomatiques. Le 21 avril, le gouvernement burkinabè a annoncé avoir mis en échec un complot de grande envergure, présenté comme une tentative de coup d’État, orchestrée depuis l’étranger. Les autorités ont particulièrement pointé du doigt la Côte d’Ivoire, qu’elles soupçonnent d’héberger des opposants. Une accusation catégoriquement rejetée par Abidjan.

Au cours du rassemblement, la CNAVC a également fustigé les déclarations du général américain Michael Langley, commandant d’Africom, qui aurait accusé le président Traoré de détourner les réserves d’or du pays à des fins personnelles. « C’est un meeting de soutien au capitaine Traoré, mais aussi une dénonciation ferme des propos mensongers du général américain », a déclaré Adama Kima, un des organisateurs, lors d’une intervention retransmise en direct sur la télévision nationale.

Une ligne politique claire : rupture avec l’Occident, rapprochement avec Moscou

Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré, le Burkina Faso, à l’instar du Mali et du Niger, a entrepris une rupture progressive avec ses anciens partenaires occidentaux, notamment la France, pour se tourner vers la Russie. Ce changement d’orientation s’inscrit dans une volonté affichée de reconquête de la souveraineté nationale et de lutte contre le terrorisme qui continue de sévir dans la région sahélienne.

À l’occasion de ce que la CNAVC a qualifié de « Journée mondiale de soutien au Burkina Faso », un des porte-parole du mouvement a lancé un message fort : « Nous, peuples épris de justice et de souveraineté, affirmons notre solidarité indéfectible avec la lutte héroïque du peuple burkinabè pour son émancipation. »

Corruption foncière autour du projet de palais de justice de Pikine/Guédiawaye : révélations, dénégations et premières auditions

Dans une affaire de corruption aux ramifications multiples, l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, est dans le viseur de la Haute cour de justice, soupçonné d’avoir perçu un pot-de-vin dans le cadre du projet de construction du palais de justice de Pikine/Guédiawaye. L’affaire, révélée par L’Observateur, implique également deux anciens directeurs des Domaines, Mame Boye Diao et Mamadou Guèye, auditionnés récemment à la Division des investigations criminelles (DIC).

Un projet au cœur des soupçons

Tout commence en 2020, lorsqu’un terrain de 2 hectares, 85 ares et 14 centiares est affecté au ministère de la Justice pour accueillir un complexe judiciaire incluant un Centre de casiers judiciaires, un Centre médico-social, un Centre de surveillance de bracelets électroniques et le palais de justice de la localité. Toutefois, un décret de juin 2021 réduit cette assiette à 2 hectares, réservant le reste — soit 85 ares et 14 centiares — à un lotissement privé de 36 parcelles, baptisé lotissement « J ».

C’est cette modification du plan d’urbanisme et l’attribution des parcelles qui sont aujourd’hui au cœur d’un scandale mêlant corruption, usage abusif de données personnelles, et attribution douteuse de titres fonciers.

50 millions de francs CFA et un accord rompu

Cheikh Guèye, directeur général de Technologie Consulting Service (TCS), a affirmé devant les enquêteurs avoir signé un protocole avec Ismaïla Madior Fall. L’accord prévoyait la construction, à ses frais, du Centre de surveillance de bracelets électroniques, en échange de 9598 m² du terrain public. Mais tout bascule lorsqu’il affirme que l’ancien ministre lui a demandé 250 millions FCFA en espèces pour finaliser le protocole, dont 50 millions auraient été remis dans son bureau, en présence d’un haut cadre du ministère.

Guèye affirme que, face à son refus de verser les 200 millions restants, le ministre a rompu l’accord et lui a restitué les 50 millions. Ces déclarations ont été corroborées par Mohamed Anas El Bachir Wane, alors directeur des Constructions au ministère.

Face à ces accusations, Ismaïla Madior Fall s’est défendu sur le plateau de la 7TV, évoquant un don gracieux qu’il aurait refusé.

Mame Boye Diao et les cinq lots offerts

L’attention s’est ensuite portée sur les anciens directeurs des Domaines. Mame Boye Diao (en poste de 2019 à 2023) a reconnu avoir signé la liste des bénéficiaires des 36 parcelles du lotissement « J ». Il affirme cependant que le projet de lotissement émane du défunt directeur de l’urbanisme, Oumar Sow. Diao déclare avoir lui-même reçu cinq lots qu’il dit avoir distribués à des amis proches, dont K. Diakhaté, M. Kâ et I. Ndiaye.

Cependant, plusieurs bénéficiaires figurant sur cette liste ont déclaré n’avoir jamais été informés de ces attributions, ni sollicité de parcelle. Cinq d’entre eux ont même porté plainte contre X pour usage frauduleux de leurs données personnelles.

Mamadou Guèye : un successeur sur la défensive

Son successeur, Mamadou Guèye, directeur des Domaines d’avril 2023 à 2024, se retrouve également impliqué. Il est accusé par Diao d’avoir signé les baux douteux des parcelles du lotissement « J ». Devant les enquêteurs, Guèye a reconnu avoir notifié les attributions en se basant sur le plan d’urbanisme modifié, tout en insistant qu’il n’a pas délivré de baux ni reçu de terrain. Il précise ne pas connaître personnellement les bénéficiaires.

Une affaire explosive aux implications politiques

L’affaire continue de prendre de l’ampleur, entre révélations accablantes, déclarations contradictoires et auditions en série. Les autorités judiciaires pourraient bientôt franchir un nouveau cap, avec l’ouverture d’une information judiciaire ou des inculpations éventuelles.

Enquête sur les 125 milliards de FCFA : Amadou Sall convoqué par la justice pour un transfert douteux de 10 milliards

L’affaire des 125 milliards de FCFA de transactions suspectes connaît un nouveau rebondissement. Selon le quotidien L’Observateur, Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, est convoqué le 7 mai prochain par le pool judiciaire dans le cadre de cette enquête tentaculaire menée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Le nom d’Amadou Sall apparaît dans un transfert jugé douteux de 10 milliards de FCFA, impliquant la société Woodrose Investment Ltd, enregistrée en Côte d’Ivoire. Un élément troublant mis en lumière par L’Obs dans son édition du mercredi 30 avril : la gérante de la société, Ndèye Seynabou Ndiaye, aurait donné une procuration à Amadou Sall pour gérer le compte bancaire de Woodrose, logé à la NSIA.

Ce compte fait partie des nombreuses opérations financières passées au crible par la CENTIF. L’absence de Mme Ndiaye, actuellement hors du pays, pourrait toutefois ralentir l’avancée de l’instruction, selon des sources proches du dossier citées par le journal du Groupe futurs médias (GFM).

De son côté, l’entourage d’Amadou Sall tente de désamorcer les soupçons en expliquant que les fonds en question proviennent de la vente d’un terrain que lui aurait offert son père. Cette transaction aurait été supervisée par Farba Ngom, un proche de l’ancien président Macky Sall, lui aussi cité dans cette vaste enquête sur des flux financiers suspects.

Scandale au GIGN : Deux gendarmes sénégalais radiés pour vol de denrées au Palais présidentiel gambien

Un scandale éclabousse le Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) du Sénégal, déployé en Gambie depuis 2017 pour assurer la sécurité du président Adama Barrow. Deux éléments de ce contingent, un officier supérieur et un sous-officier, ont été récemment rapatriés, puis radiés pour des faits de vol et de revente de denrées alimentaires destinées au palais présidentiel de Banjul.

Selon des informations rapportées par le journal L’Observateur, il s’agit du commandant I. Diop, chef de la sécurité rapprochée du président gambien, et du gendarme Senghor, gestionnaire du magasin du Palais. Tous deux sont accusés d’avoir organisé un système de détournement et de commercialisation de produits alimentaires réservés à la consommation du chef de l’État gambien.

L’affaire a éclaté lorsqu’il a été constaté que des denrées provenant habituellement des cuisines du palais se retrouvaient sur le marché local. Une enquête ouverte à la demande officielle des autorités gambiennes a permis de retracer l’origine des marchandises jusqu’au stock du palais présidentiel. Les investigations ont révélé un trafic régulier orchestré depuis l’intérieur même de la présidence.

Face aux enquêteurs, Senghor aurait reconnu les faits, admettant avoir sorti frauduleusement des quantités importantes de produits alimentaires qu’il revendait à des commerçants locaux. Il aurait aussi affirmé avoir agi à plusieurs reprises sur instruction de son supérieur, le commandant Diop, qui, lui, nie toute implication.

Les autorités sénégalaises, informées par leurs homologues gambiens, ont procédé à la convocation des deux gendarmes, avant de les rapatrier à Dakar. Des sanctions disciplinaires ont été rapidement prises : Senghor a été radié des rangs en janvier 2025, suivi par Diop en mars. Le premier a toutefois introduit un recours devant la Cour suprême du Sénégal pour contester sa radiation.

Audit financier au Sénégal : Révélations sur les tensions internes à la Cour des comptes

Le rapport explosif de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2023 continue de faire des vagues. Accusant l’ancien régime d’avoir dissimulé une « dette cachée » estimée à plus de 7 000 milliards de FCFA, ce document, publié le 12 février 2025, suscite aujourd’hui des interrogations quant à sa méthode, sa légitimité et son contenu. Des documents internes, obtenus par Jeune Afrique, révèlent que la Cour des comptes elle-même a été divisée sur les fondements de ce rapport.

Au cœur de la polémique, la Chambre des affaires budgétaires et financières (CABF), à qui avait été confiée l’élaboration du rapport. Or, selon une correspondance datée du 23 décembre 2024, le président de la Chambre des affaires administratives, Mamadou Thiao, y exprimait de sérieuses réserves. Il y dénonçait l’absence de vérification rigoureuse des données issues de l’audit initial commandité par le gouvernement, pointant un manque de fiabilité, d’exhaustivité et de rigueur dans l’approche.
Mamadou Faye, Premier président de la Cour des comptes, allait dans le même sens dans un document confidentiel : « Les auditeurs ne sont pas en mesure de se déterminer sur l’existence ou non d’un surplus de financement, aussi bien en 2022 qu’en 2023. » Une formule lourde de sens, qui remet en question une partie des conclusions du rapport, notamment celles utilisées par le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre Abdourahmane Sarr pour accuser Macky Sall de manipulation comptable.
Le rapport aurait également souffert d’un non-respect du principe du contradictoire. C’est ce que dénonce un contre-rapport élaboré par l’Alliance Pour la République (APR), le parti de l’ancien président Macky Sall. Ce document de 24 pages évoque une confusion volontaire entre la dette de l’administration centrale et celle du secteur parapublic, et affirme que le rapport souffre d’un biais destiné à gonfler artificiellement l’endettement global.
Plus troublant encore, des témoignages évoquent l’existence de deux versions du rapport. Des sources financières internes, citées sous anonymat, confirment que des documents contradictoires circulent, ce qui alimente les soupçons d’une instrumentalisation politique de la Cour. Une question capitale reste en suspens : le rapport final a-t-il été amendé pour tenir compte des critiques internes ? Et pourquoi n’a-t-il pas été signé par le Premier président de l’institution, Mamadou Faye, comme l’exige la tradition républicaine ?
Selon plusieurs juristes, la CABF aurait outrepassé son mandat. La loi du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques autorise la Cour des comptes à contrôler la qualité des audits réalisés par l’administration, non à conduire elle-même un audit en bonne et due forme des finances de l’État. En assumant ce rôle, la CABF se serait érigée en auditeur autonome, brouillant ainsi la ligne entre contrôle, évaluation et dénonciation.
Ces révélations risquent d’avoir des conséquences politiques majeures. Alors que le gouvernement avait fait de ce rapport une pièce maîtresse de sa rhétorique de rupture, les tensions internes à la Cour pourraient affaiblir sa portée symbolique et juridique. En parallèle, le recours introduit par l’opposition au Conseil constitutionnel contre la loi interprétative de l’amnistie – également justifiée par les conclusions de la Cour – pourrait rouvrir le débat sur l’usage politique de cette institution censée être indépendante.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°455 – 30/04/2025

🔴 COUR DES COMPTES / «  LE FAMEUX RAPPORT SUR LA SITUATION DES FINANCES PUBLIQUES A FAIT L’OBJET DE CRITIQUES ACERBES EN INTERNE » : JEUNE AFRIQUE LÂCHE UNE BOMBE
🔴 CESSATION DE DIFFUSION, BLOCAGE DES AIDES À LA PRESSE, INACTIVITÉ DU CNRA, PARALYSIE DU CORED ET DE LA COMMISSION DE LA CARTE NATIONALE DE PRESSE : LA CAP MET À NU LES MANŒUVRES DU POUVOIR

🔴 BAL 5 / BOUCLAGE DE LA PHASE ALLER (2-1) CONTRE PETRO DE LUANDA : L’ASCVD RENVERSE LE TRÔNE DU CHAMPION
🔴 MMA / COMBAT CONTRE THE HULK CE 15 MAI : RENTRÉE DE ZARKO DANS LA CAGE

Mia Guissé entendue par la Division spéciale de cybersécurité : l’artiste ressort libre après son audition

L’artiste Mia Guissé, convoquée ce mardi 30 avril 2025 par la Division spéciale de cybersécurité (DSC), a été auditionnée dans le cadre d’une plainte déposée par Mame Makhtar Guèye, vice-président de l’ONG islamique JAMRA. Après plusieurs heures d’interrogatoire, la chanteuse est ressortie libre des locaux de la police, sans mise en garde à vue.

La plainte de JAMRA, largement médiatisée, accuse Mia Guissé de « promotion de la pornographie verbale, outrage public aux bonnes mœurs et attentat à la pudeur ». Elle fait suite à une série de contenus diffusés par la chanteuse sur ses plateformes sociales, jugés indécents par l’ONG.

Selon des informations rapportées par Seneweb, Mia Guissé a répondu aux questions des enquêteurs dans le calme et a fourni sa version des faits. Le dossier, pour l’instant, ne fait pas l’objet d’une inculpation formelle. Toujours selon les mêmes sources, il pourrait être transmis au parquet sous forme de renseignement judiciaire, laissant à l’autorité judiciaire le soin de déterminer s’il y a lieu ou non d’ouvrir une procédure pénale.

L’affaire Mia Guissé, au-delà du cadre judiciaire, a suscité un débat national sur les libertés individuelles, l’expression artistique et les limites de la morale publique. Plusieurs voix, notamment dans les milieux féministes et progressistes, ont dénoncé ce qu’elles considèrent comme un harcèlement moral exercé contre les femmes qui s’assument publiquement, à l’image de l’activiste Maïmouna Astou Yade qui a appelé à une contre-plainte citoyenne contre JAMRA.

De son côté, l’ONG islamique JAMRA assume pleinement sa démarche, se considérant comme un rempart contre « la décadence morale » et défendant une régulation de l’espace public conforme aux valeurs culturelles et religieuses du Sénégal.

La chanteuse, visiblement sereine à sa sortie, n’a pas encore officiellement réagi à cette audition. Il reste à savoir si le parquet décidera de classer l’affaire ou d’entamer une instruction.

Plainte contre Mia Guissé : Maïmouna Astou Yade charge JAMRA et dénonce un harcèlement sexiste

Une nouvelle controverse oppose l’ONG islamique JAMRA à une voix féministe. Maïmouna Astou Yade, militante et directrice exécutive de l’organisation JGEN Women Global Entrepreneurship, est montée au créneau pour dénoncer vigoureusement les actions de JAMRA à l’encontre de Mia Guissé, accusée par l’ONG d’atteinte aux bonnes mœurs à travers des publications jugées indécentes.

Dans un post publié sur sa page Facebook, Maïmouna Yade n’a pas mâché ses mots :

« Les femmes sénégalaises devraient porter plainte contre JAMRA pour mise en danger de la vie des femmes, sexisme, harcèlement et incitation à la haine. Il est temps que JAMRA cesse de nous saouler avec ses plaintes sans fondement. Son obsession pour le corps des femmes est aussi inquiétante que ridicule. »

La réaction de Maïmouna Yade fait suite à une nouvelle plainte de JAMRA contre la styliste et créatrice de contenu Mia Guissé, accusée de véhiculer des images contraires à la décence sur les réseaux sociaux. Une démarche que la militante féministe assimile à du harcèlement :

« Une personne qui s’érige en donneur de leçons et gardien des valeurs dans un État de droit, c’est une vaste farce. Ce que Mame Makhtar Guèye fait à Mia Guissé s’apparente clairement à du harcèlement, et c’est violent. Inaaaf, inaaaf Makhou ! »

Depuis plusieurs années, l’ONG JAMRA, dirigée par Mame Makhtar Guèye, s’est illustrée par ses nombreuses plaintes contre des artistes, influenceurs et figures publiques, au nom de la préservation des « valeurs morales et religieuses » du Sénégal. Des actions qui divisent l’opinion publique : certains saluent un rôle de veille éthique, tandis que d’autres, comme Maïmouna Yade, y voient une croisade rétrograde contre les libertés individuelles, en particulier celles des femmes.

Pour Yade, la répétition de ces plaintes ciblant principalement des femmes témoigne d’une dérive sexiste et dangereuse :

« Cette obsession permanente du corps des femmes, ce flicage moral, ne vise qu’à restreindre leur liberté et à faire taire celles qui osent exister en dehors des cadres traditionnels. »

Ce message, largement relayé sur les réseaux sociaux, ravive le débat sur la liberté d’expression, l’autonomie des femmes et la tolérance religieuse au Sénégal. Il interpelle aussi l’État sur la nécessité de protéger toutes les citoyennes contre les dérives de justice populaire ou d’intimidation par la morale.

UGB : grève de 72 heures au CROUS après l’agression d’un agent par des étudiants

Un climat de tension règne à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Les agents du Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis (CROUS/UGB) ont entamé ce lundi 29 avril 2025 une grève de 72 heures, renouvelable, pour dénoncer l’agression d’un de leurs collègues par des étudiants membres de la commission sociale.

L’agent concerné, Thiamka Diaw, chef du bureau des chefs de village (le service chargé de la gestion des chambres dans les résidences universitaires), a été violemment pris à partie dans un contexte de litige autour de l’attribution des logements. L’incident s’est produit au moment sensible du renouvellement de la commission sociale, un processus souvent conflictuel à l’UGB.

Selon Adama Mbaye, secrétaire général de la STESU/CNTS – section CROUS –, cette attaque s’inscrit dans une série d’intimidations et de violences que subissent régulièrement les agents du CROUS lors de la réorganisation annuelle de la commission sociale. « Thiamka Diaw a été roué de coups par plusieurs étudiants. Il bénéficie actuellement d’un arrêt de travail médical de 20 jours », a-t-il indiqué.

Face à cette situation, l’intersyndicale (composée du STESU, SNTRAS, CNTUS et SYNAPES) a décidé de hausser le ton. Elle réclame des sanctions immédiates à l’encontre des auteurs de l’agression et exige la sécurisation du personnel administratif.

La gestion des œuvres sociales – notamment l’attribution des chambres universitaires – reste une source constante de frictions à l’UGB, où les étudiants revendiquent une cogestion souvent conflictuelle. L’intersyndicale du CROUS dénonce « une tentative d’ingérence de la part d’étudiants qui veulent se substituer à l’administration », affirmant que le rôle de la commission sociale est consultatif et ne peut en aucun cas justifier une intervention musclée dans le travail des agents.

Le 28 avril, la cellule des cadres du CROUS/UGB a également pris position, condamnant fermement l’agression de Thiamka Diaw. Elle a appelé à l’ouverture d’une enquête sérieuse pour identifier les auteurs et garantir la sécurité du personnel.

Les syndicats annoncent que si des mesures concrètes ne sont pas prises dans les plus brefs délais, le mouvement de grève sera reconduit et durci. « Nous n’écartons aucune option. L’administration universitaire doit assumer ses responsabilités », a prévenu Adama Mbaye.

Université de Bambey : les étudiants dénoncent des conditions de vie et d’études « inhumaines »

À l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB), la colère gronde et l’indignation ne faiblit pas. Depuis le lundi 28 avril 2025, les étudiants observent une série de protestations pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « conditions de vie et d’études inhumaines ». Sur les réseaux sociaux et dans plusieurs communiqués, ils comparent leur campus à un « camp de galère », voire un « camp de concentration », en raison de la dégradation extrême de leur environnement universitaire.

Le principal grief des étudiants concerne les infrastructures pédagogiques. Les amphithéâtres sont non seulement insuffisants mais également surchargés et mal ventilés, rendant difficile tout effort de concentration. À cela s’ajoute le manque de salles de classe fonctionnelles, le déficit criant de matériel didactique tel que les vidéoprojecteurs, les câbles HDMI, ou encore l’absence de Wi-Fi dans une université censée incarner l’enseignement supérieur moderne.

Cette pénurie de ressources pédagogiques place les étudiants dans une impasse académique, incompatible avec leurs ambitions et le niveau d’exigence universitaire. « Nous sommes dans un désert numérique. Il est impossible de faire des recherches ou de suivre les cours en ligne », déplore un étudiant en licence de lettres modernes.

Au-delà du cadre pédagogique, les conditions de vie sur le campus sont tout aussi alarmantes. Dans un communiqué particulièrement virulent, la Coordination des étudiants dénonce l’absence d’eau courante dans les pavillons, l’insuffisance de repas servis dans les restaurants universitaires, et le manque d’installations médicales adéquates.

« Pour plus de 10 000 étudiants, il n’y a que trois lits médicaux et une seule ambulance. Lorsque celle-ci n’est pas disponible, les malades doivent appeler un taxi à leurs frais », souligne la note. Autre scène quotidienne insupportable pour les étudiants : les files interminables devant les restaurants, aggravées par des ruptures fréquentes de pain et de denrées essentielles.

Face à ces « manquements graves et répétés » de l’administration, la Coordination des étudiants a décidé de passer à l’action. Elle a décrété une suspension des activités pédagogiques pendant 48 heures renouvelables, une Journée Sans Ticket (JST) de 24 heures également renouvelable, ainsi qu’un boycott total du paiement des chambres dans tous les sites de l’UADB (Bambey, Ngoudiane et Diourbel).

Ces actions ont été accompagnées de slogans hostiles envers le directeur général du CROUS-UAD, largement relayés sur les réseaux sociaux. En réaction, l’administration des restaurants a pris la décision de fermer l’accès à la restauration, ne servant ni petits-déjeuners, ni déjeuners, ni dîners. Livrés à eux-mêmes, les étudiants se sont organisés autour de repas de fortune, appelés localement « majjal », pour tenter de subsister.

Malgré l’absence de réponse concrète des autorités jusqu’à présent, les étudiants affirment ne pas reculer. Dans une déclaration transmise à la presse, la Coordination prévient : « Tant que des mesures structurelles et durables ne seront pas prises, nous continuerons à défendre les intérêts matériels et moraux des étudiants par tous les moyens. »

Rapport Amnesty International 2024-2025 : Un État sénégalais toujours sous tension face aux droits humains

Ce mardi à Dakar, Amnesty International a présenté son rapport annuel 2024-2025. Un document accablant, qui dresse un tableau préoccupant des droits humains au Sénégal. Malgré l’alternance politique intervenue en mars 2024 avec l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, l’organisation note la persistance de pratiques répressives héritées du régime précédent. Le rapport aborde une large palette de thématiques : violences policières, liberté d’expression, impunité, conditions carcérales, droits des femmes, des enfants, des migrants et enjeux environnementaux.

L’un des éléments les plus marquants du rapport concerne les violences policières survenues en février 2024, dans un contexte de contestation du report de l’élection présidentielle. Amnesty déplore la mort d’au moins quatre personnes, dont un adolescent de 16 ans, tuées par les forces de sécurité, et l’arrestation de plus de 150 manifestants. Des journalistes ont également été ciblés. Mor Amar a été agressé, tandis qu’Absa Hane a été violemment battue et brièvement détenue.

Pour Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, ces violences traduisent une intolérance persistante à la critique. « Lorsqu’on exerce le pouvoir, on doit être tolérant envers la critique. Si ce n’est pas le cas, on remplit les prisons de personnes qui n’ont fait qu’exprimer une opinion », a-t-il déclaré, appelant à une rupture nette avec les pratiques du passé.

Autre point controversé, l’adoption en mars 2024 d’une loi d’amnistie couvrant les événements politiques survenus entre février 2021 et février 2024. Selon Amnesty, cette loi empêche toute poursuite judiciaire pour les décès d’au moins 65 personnes, tuées pour la plupart par les forces de sécurité.

« C’est une atteinte directe au droit à la justice pour les familles des victimes », a dénoncé Gassama. Il y voit une consécration de l’impunité, contraire aux obligations du Sénégal en matière de droits humains. L’organisation appelle à l’abrogation de cette loi et à l’ouverture de procès équitables pour établir les responsabilités.

Amnesty note une certaine amélioration avec la libération de figures politiques comme Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, mais souligne que la répression n’a pas totalement cessé. Des personnalités telles qu’Ameth Suzanne Camara ont été arrêtées pour « offense au chef de l’État », et Cheikhna Keita pour « diffusion de fausses nouvelles ».

« Même si on n’emprisonne plus pour un like sur Facebook, les poursuites judiciaires se poursuivent », a regretté Gassama, appelant à la décriminalisation des infractions liées à la liberté d’expression. Pour lui, la liberté de parole ne doit jamais conduire à l’emprisonnement.

Les conditions de détention restent alarmantes. En janvier 2025, une épidémie de tuberculose a éclaté à la prison de Rebeuss, mettant en lumière la surpopulation carcérale et l’insuffisance des soins de santé. Amnesty appelle à des investissements urgents dans le système pénitentiaire et à une réforme globale de la justice.

Le rapport pointe également le retard dans la réforme du Code de la famille, qui maintient l’âge légal du mariage des filles à 16 ans et le principe d’« autorité paternelle ». Amnesty soutient les recommandations issues des Assises de la justice, qui préconisent un relèvement à 18 ans.

Le sort des enfants talibés reste également préoccupant. Forcés à mendier dans la rue, ils sont exposés à la traite et aux violences. Amnesty dénonce l’inaction du gouvernement, qui tarde à adopter un Code de l’enfant et à mettre en place des politiques de protection efficaces.

Sur le plan environnemental, l’organisation salue la suspension des activités minières sur la Falémé jusqu’en 2027, soulignant les risques liés à l’orpaillage et à l’utilisation de produits chimiques comme le mercure. L’audit sur l’exploitation du phosphate à Ndendory (Matam) est également une mesure positive, mais jugée insuffisante.

« La Falémé est une source vitale d’eau potable. Il faut la protéger contre les pollutions », a plaidé Gassama.

La migration irrégulière reste un défi majeur. Le Sénégal est toujours un point de départ important vers les îles Canaries. Selon Caminando Fronteras, 959 personnes sont mortes en mer entre janvier et mai 2024. Pour Amnesty, ces départs s’expliquent par le chômage, l’effondrement du secteur de la pêche et l’absence de perspectives économiques pour la jeunesse.

Face à l’ensemble de ces défis, Amnesty appelle le gouvernement à engager de profondes réformes. L’organisation exhorte notamment à garantir les libertés fondamentales, à mettre fin à l’impunité, à renforcer l’indépendance de la justice et à adopter une politique de développement équitable et durable.

« Lorsque les citoyens ont peur de parler, c’est la démocratie elle-même qui est en danger », conclut Seydi Gassama. Le Sénégal est à un tournant : l’espoir d’un changement réel existe, mais il repose sur la volonté politique de rompre avec les pratiques du passé.

Kaolack / Éducation – Revue Annuelle du Secteur Éducatif : La Résorption des Abris Provisoires et la Scolarisation des Filles au Cœur des Échanges

L’Inspection d’Académie (IA) de Kaolack a tenu, ce mardi 29 avril 2025, sa Revue annuelle du secteur de l’éducation. Ce rendez-vous phare du calendrier éducatif régional a rassemblé inspecteurs, chefs d’établissement, partenaires techniques, représentants syndicaux, ONG, ainsi que les autorités administratives et territoriales. L’objectif : faire le point sur les performances, les défis et les perspectives du système éducatif dans la région.

Dans son discours d’ouverture, l’Inspecteur d’Académie, M. Samba Diakhaté, a salué l’engagement de tous les acteurs éducatifs, malgré les contraintes budgétaires et les défis liés à l’environnement scolaire.

« La revue du secteur de l’éducation et de la formation constitue un espace de dialogue essentiel où les indicateurs clés sont analysés pour favoriser une meilleure implication des communautés et des acteurs à la base. Il faut se féliciter de l’introduction de nouveaux indicateurs, notamment sur le niveau des violences en milieu scolaire, la prise en compte du handicap, ainsi que la contribution des ménages et des collectivités territoriales », a déclaré M. Diakhaté.

Il a également tenu à souligner les efforts des collectivités territoriales, qui jouent un rôle crucial dans le soutien au secteur éducatif. Malgré quelques difficultés, des avancées notables ont été enregistrées dans le suivi du financement par les différents acteurs.

« C’est un début encourageant, mais il faudra renforcer cette dynamique à l’avenir », a-t-il ajouté.

Concernant les résultats scolaires, l’inspecteur a noté des performances globalement satisfaisantes au niveau élémentaire, tout en reconnaissant la persistance d’un taux de redoublement élevé. Aux examens, les résultats varient : un léger recul a été observé au baccalauréat technique, tandis que le taux de réussite au BFEM reste stable, bien qu’en deçà des attentes.

Un accent particulier a été mis sur la scolarisation des filles, avec des avancées notables.

« La parité est aujourd’hui autour de 1,30 % en faveur des filles. Elles affichent de bonnes moyennes et une maîtrise satisfaisante des compétences. Cela pose cependant la question préoccupante de l’abandon scolaire chez les garçons », a souligné l’inspecteur.

Prenant la parole à son tour, le Gouverneur de la région de Kaolack, M. Mouhamed Moctar Watt, a insisté sur l’importance de cette rencontre comme outil d’évaluation du système éducatif régional et d’identification des insuffisances dans la mise en œuvre des politiques publiques.

« Malgré des motifs de satisfaction dans certains domaines, nous avons constaté que Kaolack reste, pour certains indicateurs, en deçà de la moyenne nationale. Cela appelle une réflexion approfondie sur les problèmes qui entravent le bon déroulement des enseignements/apprentissages », a-t-il déclaré.

Parmi les défis majeurs relevés : le déficit en personnel enseignant, un problème partagé par plusieurs régions du pays. Le Gouverneur a également insisté sur la nécessité de résorber les abris provisoires. À ce sujet, un programme est en cours, piloté par l’Inspection d’Académie et ses services rattachés, avec l’espoir de réaliser des progrès significatifs dans les prochaines années.

Enfin, il a conclu par un appel à la diversification des profils scolaires :

« Il est urgent de réorienter nos efforts vers les filières scientifiques et technologiques, si nous voulons relever les défis du développement et répondre aux enjeux contemporains. »

Crise dans le secteur des médias au Sénégal : la CAP appelle à la mobilisation face à “l’étouffement organisé”

La Coordination des Associations de Presse (CAP) a tiré la sonnette d’alarme ce lundi lors d’une conférence de presse. Face à ce qu’elle qualifie d’agressions répétées contre les médias sénégalais, elle appelle à une mobilisation urgente et massive de l’ensemble des acteurs du secteur.

Depuis mai 2024, la presse sénégalaise subit une série de mesures restrictives qui, selon la CAP, portent clairement la marque du pouvoir exécutif. Après une asphyxie financière prolongée, c’est désormais une offensive administrative qui s’abat sur les entreprises de presse. Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a publié le 22 avril 2025 un arrêté imposant l’arrêt immédiat des activités des médias jugés « non conformes » au Code de la presse, une décision renforcée par des assignations émises par la Direction de la Surveillance du Territoire (DST).

Plus d’une vingtaine de responsables de médias ont été convoqués pour recevoir ces injonctions, et selon la CAP, ce sont près de 300 entreprises qui pourraient être concernées. La situation est d’autant plus préoccupante que les décisions du ministère s’accompagnent d’un flou juridique et administratif. Les critères d’exclusion ne sont pas clairs, aucune notification formelle n’a été adressée aux médias concernés, et la plateforme de déclaration des entreprises de presse est bloquée depuis février 2025, empêchant toute nouvelle inscription.

Malgré la saisine de la Cour suprême et les dénonciations répétées par les organisations professionnelles, aucune réaction n’est venue des autorités judiciaires ou politiques. Ce silence, selon la CAP, traduit un mépris inquiétant pour la liberté de la presse. L’organisation n’hésite pas à établir une analogie forte, affirmant que la presse sénégalaise aujourd’hui est comme un George Floyd : étouffée par les institutions censées la protéger.

Le contexte de cette crise est aggravé par le blocage du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP), l’inactivité du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), et la paralysie d’organes comme le CORED ou la Commission de la Carte nationale de Presse. Les cartes ne sont plus délivrées depuis février 2024, et aucune concertation sérieuse n’a été engagée par le ministre Alioune Sall, en dehors d’une simple réunion de prise de contact en mai 2024.

Face à ce qu’elle qualifie de dérive autoritaire, la CAP entend organiser la résistance. Elle lance un recensement des entreprises de presse concernées, mobilise des avocats pour les accompagner et appelle à un dépôt massif de recours devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Tout au long du mois de mai, elle prévoit des rencontres avec les syndicats, les défenseurs des droits humains, les organisations de la société civile et d’autres forces vives de la nation. Ce cycle d’actions se conclura par un sit-in devant le ministère de la Communication.

La CAP, qui vient de se restructurer à la faveur de nouveaux changements à la tête du SYNPICS et de la Convention des Jeunes Reporters, entend se renforcer. Une assemblée générale est prévue le 17 mai pour formaliser cette nouvelle dynamique.

Dans un contexte où la démocratie sénégalaise est scrutée de près, la liberté de la presse semble à la croisée des chemins. La CAP appelle tous les citoyens, acteurs politiques, partenaires internationaux et institutions garantes des libertés fondamentales à ne pas rester silencieux face à ce qu’elle considère comme une tentative d’étouffer l’un des derniers remparts de la démocratie.

NOMMÉ PRÉSIDENT DU COMITÉ STRATÉGIQUE DE L’AFRICA HOUSE DU CRANS MONTANA FORUM : Macky Sall continue de séduire le monde

Déjà honoré par plusieurs distinctions internationales, dont sa récente entrée à la Fondation Mo Ibrahim, Macky Sall poursuit son rayonnement mondial. L’ancien président du Sénégal a été nommé Président du Comité stratégique de lAfrica House, une initiative du Crans Montana Forum dédiée au renforcement des liens économiques entre l’Afrique et les pays du Golfe.

L’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall, continue de renforcer son aura à l’international après avoir quitté le pouvoir. Déjà nommé membre de la Fondation Mo Ibrahim et salué pour ses engagements en faveur de la gouvernance démocratique, il vient d’être désigné Président du Comité stratégique de l’Africa House, une initiative internationale lancée par le Crans Montana Forum.

Cette nouvelle consécration confirme l’estime dont bénéficie Macky Sall sur la scène internationale. Sollicité par ses pairs et beaucoup de décideurs pour son expérience et sa vision stratégique, il aura désormais un rôle clé dans la définition des orientations de l’Africa House, une structure ambitieuse qui sera officiellement opérationnelle à partir du 1er septembre 2025.

QU’EST-CE QUE LAFRICA HOUSE ?

L’Africa House, basée aux Émirats arabes unis, est une plateforme de coopération économique et politique entre l’Afrique et les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Initiée dans le cadre du 40e anniversaire du Crans Montana Forum. Cette organisation vise à favoriser la croissance économique d’une Afrique ouverte au monde et à renforcer les liens stratégiques avec les Émirats arabes unis et d’autres partenaires clés.

L’Africa House a pour ambition de devenir un carrefour stratégique de haut niveau, réunissant des chefs d’État, ministres, leaders économiques, de grandes entreprises et institutions financières. Son objectif est clair : stimuler les investissements durables, encourager les partenariats public-privé entre l’Afrique et le Golfe, et faciliter l’intégration économique du continent sur la scène mondiale.

En effet, structure privée de droit émirati et suisse, l’Africa House se positionne comme un acteur unique dédié au développement des marchés africains et à l’essor de nouvelles opportunités commerciales entre le continent et le Moyen-Orient. Ainsi, proposera-t-elle également des sessions de haut niveau, des forums bilatéraux et sectoriels, et une assistance stratégique en matière de relations économiques internationales.

À cet effet, Macky Sall présidera le Comité stratégique composé de personnalités de renom, dont la liste complète sera publiée d’ici le 15 juin 2025. Ce comité jouera un rôle central dans la définition des stratégies et dans l’animation des activités de l’organisation.

Par cette nomination, l’ancien chef de l’État sénégalais confirme son statut de figure incontournable du leadership africain. À travers l’Africa House, il participera activement à l’édification d’une Afrique économiquement forte, connectée et intégrée dans les dynamiques globales.

Penda THIAM

ABUS DE CONFIANCE AUTOUR DE PLUS DE 2 MILLIONS F CFA : Un célèbre patron de presse visé par une plainte d’une de ses employés

Un nouveau scandale éclabousse le monde des médias. Un célèbre patron de presse, réputé pour sa proximité avec l’ancienne administration de Macky Sall, est aujourd’hui cité dans une affaire d’abus de confiance portant sur une somme de 2 millions 500 mille francs CFA.
L’une de ses employées, lasse de courir après son argent depuis plusieurs mois, dont la plainte a été finalement reçue ce lundi par Commissariat central de Dakar, menace de dévoiler son identité si elle ne rentre pas dans ses fonds. D’après la plaignante, son patron, un journaliste de renom, lui a emprunté cette somme en décembre 2024 pour solder les salaires impayés de dans la boîte, promettant de la rembourser en février 2025.
Cependant, malgré ses engagements, l’administrateur d’un quotidien très connu, n’a jamais restitué l’argent, invoquant des difficultés financières et notamment le non-paiement de conventions par l’État.
Pourtant, d’après certaines indiscrétions, il aurait récemment encaissé environ 10 millions de francs CFA, suite au règlement d’une convention par l’un de ses partenaires institutionnels.
L’enquête suit son cours et les premières auditions devraient démarrer aujourd’hui, mardi.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°454 – 29/04/2025

🔴 ÉLU PRÉSIDENT DU COMITÉ STRATÉGIQUE DE L’« AFRICA HOUSE » INITIÉE PAR « CRANS MONTANA FORUM » : LE MONDE AUX PIEDS DE MACKY
🔴 CAMP PÉNAL / CONDITIONS D’INCARCÉRATION ET LONGUES DÉTENTIONS : LA GRÈVE DE LA FAIM COMME ULTIME CRI

🔴 « NAVÉTANES » / RÉGULATION DES ACTIVITÉS SPORTIVES : LA SAISON LIMITÉE À 3 MOIS
🔴 LIGUE 1 / TROISIÈME SUCCÈS POUR L’AS PIKINE : CASA SPORTS S’ENLISE

Police nationale : vers une réintégration des Policiers Adjoints Volontaires récemment libérés

Une issue favorable semble se dessiner pour les Policiers Adjoints Volontaires (PAV) récemment libérés par le ministère de l’Intérieur.
En effet, selon un message officiel daté de ce lundi 28 avril 2025 – dont Ledakarois a obtenu copie –, la Direction Générale de la Police Nationale a demandé au Directeur Général du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) d’informer les intéressés.

Sont concernés les PAV de la 7e Génération placés sous l’autorité du GMI, ainsi que ceux de la 1ère Cohorte récemment libérés.
La note invite ces agents à constituer un complément de dossier dans un délai de huit jours, signe manifeste d’une volonté de réintégration prochaine au sein des forces de police.

Cette décision marque un revirement notable après une vague de libérations qui avait suscité colère et inquiétude parmi les jeunes recrues concernées, majoritairement affectées à des missions de maintien de l’ordre ou de sécurisation urbaine.

La suite de ce processus administratif sera suivie de près par les syndicats de la police et les associations de PAV, qui espèrent obtenir des garanties sur la stabilité de leur statut et de meilleures conditions d’emploi.

La Direction Générale de la Police fait "revenir" les Policiers Adjoints Volontaires (PAV) récemment libérés

Dialogue national : la position de Macky Sall, clé de la participation de l’APR, reste inconnue

Invité de l’émission Ndekki Li sur Sud FM, Alioune Tine, fondateur d’Afrika Jom Center, a relancé l’attention sur le débat politique en affirmant que l’ancien président Macky Sall serait disposé à dialoguer avec les nouvelles autorités.

« J’ai échangé avec Macky Sall et il a fait part de sa disponibilité », a-t-il déclaré, évoquant l’éventualité d’un dialogue entre l’ancien chef d’État et l’actuel pouvoir.

Cependant, selon des précisions obtenues par Dakaractu, cette affirmation mérite d’être nuancée. L’échange entre Alioune Tine et Macky Sall n’aurait pas eu lieu dans un cadre formel de discussion sur le dialogue national. D’après nos informations, il s’agirait plutôt d’une conversation téléphonique entre Macky Sall et Papa Malick Ndour, en présence d’Alioune Tine, au siège d’Afrika Jom Center. Cet appel intervenait alors que Papa Malick Ndour présentait le contre-rapport de la Cour des comptes. Profitant de cette occasion, Alioune Tine aurait abordé brièvement avec Macky Sall certaines questions liées à la vie politique nationale.

À ce jour, aucune communication officielle de Macky Sall n’a confirmé sa position, en tant que leader de l’Alliance pour la République (APR), sur une participation éventuelle au dialogue national initié par Bassirou Diomaye Faye. Ainsi, même si Alioune Tine plaide pour « un dégel de l’atmosphère politique » à travers un dialogue inclusif, la participation de l’APR reste suspendue à une décision claire et publique de son leader.

Il faut rappeler que Bassirou Diomaye Faye a lancé récemment un appel au dialogue national, dans un contexte politique encore marqué par de fortes tensions entre pouvoir et opposition. Plusieurs acteurs politiques et de la société civile saluent l’initiative, mais insistent sur l’importance d’une participation large, incluant toutes les sensibilités.

La clarification de la position de Macky Sall devient donc un enjeu stratégique majeur pour la réussite de ce processus de dialogue.

Un an de régression des libertés des médias : « Ce n’est pas seulement une crise de la presse, c’est une crise de l’État de droit » (Mamadou Ibra Kane)

Un an après l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, la situation de la liberté de la presse au Sénégal est plus préoccupante que jamais. Marquée par des atteintes sans précédent, la convocation, le 25 avril 2025, de plusieurs journalistes pour leur notifier l’interdiction de diffusion de leurs médias, illustre une dégradation rapide et inquiétante de l’environnement médiatique.

Depuis l’alternance politique de 2024, les entreprises de presse font face à une offensive multiforme : étouffement économique, blocage des comptes bancaires, résiliation unilatérale des contrats de publicité publique, et gel de la subvention étatique pourtant prévue par la loi de finances. Cette stratégie concertée vise, selon de nombreux observateurs, à réduire l’indépendance des médias traditionnels, perçus comme des vestiges de l’ancien régime.

« Ce n’est pas seulement une crise de la presse, c’est une crise de l’État de droit », alerte Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS). À ses yeux, l’objectif est clair : « liquider la presse nationale privée » pour laisser place à des médias alignés politiquement et financés par des fonds publics.

Déjà affaiblis par les conséquences économiques de la crise du Covid-19, les médias privés, qui avaient bénéficié d’un effacement fiscal promis sous l’ancien président Macky Sall, font désormais face à un resserrement brutal. Le nouveau pouvoir a non seulement refusé toute mesure d’allègement fiscal, mais les autorités ont également déclenché des procédures de recouvrement coercitives contre les organes de presse en difficulté. Dans le même temps, les créances de l’État envers les médias restent impayées, aggravant leur précarité financière.

Mamadou Ibra Kane dénonce une campagne de stigmatisation orchestrée par les autorités :

« Par la voix du ministre de la Communication, l’État a tenté de présenter les patrons de presse comme des bandits fiscaux. Pourtant, les irrégularités de paiement ne datent que de la période post-Covid, lorsque notre secteur a perdu plus de 90 % de son chiffre d’affaires », explique-t-il.
Sur les 10,5 milliards de dettes fiscales recensées, 54 % proviennent du secteur public (RTS, APS, Le Soleil, TDS-SA), et seulement 46 % concernent l’ensemble des entreprises de presse privées.

La pression est aussi juridique et politique : par une série d’arrêtés, le ministère de la Communication tente de contrôler l’existence légale des organes de presse, en contradiction manifeste avec la liberté de création consacrée par la Constitution sénégalaise.

À travers cette politique d’asphyxie fiscale, économique et réglementaire, le Sénégal semble renouer avec une tradition inquiétante : celle de la répression des médias après chaque alternance politique. Un phénomène qui rappelle de sombres périodes de l’histoire nationale.

Face à cette situation, les professionnels des médias, mais aussi les citoyens, les syndicats, les partis politiques et les organisations religieuses, sont appelés à se mobiliser pour défendre l’un des piliers essentiels de toute démocratie : une presse libre, indépendante et républicaine.

Dakaa de Médina Gounass : un approvisionnement en eau potable assuré, selon les autorités

À l’approche du pèlerinage annuel du Dakaa de Médina Gounass, les autorités sénégalaises ont annoncé que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour garantir un approvisionnement suffisant et continu en eau potable pour les fidèles.

Selon des informations fournies par le chef du service régional de l’hydraulique de Kolda, Ibrahima Diatta, un dispositif spécial a été déployé pour répondre efficacement à l’afflux massif de pèlerins attendu cette année. Pas moins de 25 camions-citernes ont été mobilisés pour renforcer l’approvisionnement, en plus de la mise en service de huit forages, dont quatre directement dédiés au site du Dakaa et quatre autres répartis dans la ville de Médina Gounass.

« Du 7 au 10 avril, nous avons procédé à l’entretien de tous les forages. Cette année, ils ont été mis en service à temps, et ils fonctionnent tous normalement », a précisé Ibrahima Diatta, se voulant rassurant. Il a affirmé que « durant les dix jours du Dakaa, aucune rupture d’eau ne sera notée. »

Le responsable hydraulique a également tenu à souligner que les difficultés observées lors des précédentes éditions n’étaient pas dues à un manque de ressources, mais plutôt à des problèmes de gestion. « L’eau est disponible en quantité suffisante. L’enjeu est d’assurer une bonne organisation pour ravitailler en continu tous les sites et quartiers accueillant les pèlerins », a-t-il insisté.

La mobilisation précoce des moyens logistiques et humains témoigne de l’importance que les autorités accordent au bon déroulement de cet événement religieux majeur, qui attire chaque année des milliers de fidèles venus de tout le Sénégal et de la sous-région.

Casamance : le Plan Diomaye prend en charge la boucle du Boudié et le pont de Témento (ministre)

Le gouvernement sénégalais confirme sa volonté d’accélérer le développement des infrastructures en Casamance. Ce week-end, lors de la cérémonie officielle de la Ziarra annuelle de Taïba Marsassoum (département de Sédhiou), le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé, a annoncé l’intégration de plusieurs projets majeurs dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance.

Interpellé par le député Ayib Daffé sur la situation du chantier de la boucle du Boudié, M. Diémé a reconnu l’arrêt des travaux, imputé à l’absence d’études d’impact environnemental, exigées par la réglementation nationale et internationale.
« On doit élargir davantage la boucle du Boudié en y ajoutant un ensemble d’infrastructures dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance. Le chantier est arrêté parce qu’on a démarré sans études d’impact environnemental », a précisé le ministre.

Pour pallier ces lacunes et relancer le projet dans les meilleurs délais, le gouvernement a renégocié le contrat initial et obtenu une rallonge budgétaire de 25 milliards de francs CFA. Cette enveloppe supplémentaire permettra de finaliser les études nécessaires et de redémarrer les travaux dans des conditions conformes aux standards environnementaux et sociaux.

Sur le dossier du pont de Témento, censé désenclaver une partie importante de la région, Yankhoba Diémé a révélé une erreur d’évaluation dans les études préliminaires.
« Les estimations faites sur l’étude font presque le double du prix annoncé avant la pose de la première pierre par le Président. C’est pourquoi on ne peut pas démarrer. Nous sommes en train de reprendre les études », a-t-il expliqué, évoquant ainsi une approche de rigueur pour éviter les dérives financières et techniques.

Le ministre a également annoncé des avancées sur un autre chantier clé : la route Farim–Tanaff–Sandiniéri, longue de 46 kilomètres.
« Les études techniques seront finalisées d’ici juin 2025 », a-t-il affirmé, précisant que les appels d’offres pour la réalisation des travaux suivront immédiatement après. Cette infrastructure est stratégique pour connecter plusieurs localités isolées et stimuler le commerce régional.

À travers ces annonces, le gouvernement, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, manifeste une volonté claire d’accélérer le désenclavement de la Casamance, longtemps freinée par des déficits d’investissement et de planification. Le Plan Diomaye pour la Casamance entend articuler infrastructures, agriculture et développement social pour poser les bases d’une prospérité durable dans cette région historique.

Kaolack : La mairie réclame la restitution des biens de Mouhamed Ndiaye Rahma, ancien ministre-conseiller

La tension est palpable à la mairie de Kaolack, où les autorités municipales exigent la restitution de biens publics supposément détenus par Mouhamed Ndiaye Rahma, ancien ministre-conseiller. Ce dernier est accusé d’avoir conservé plusieurs équipements et documents appartenant à la collectivité locale.

« Lors de la campagne électorale de 2022, le maire de la commune de Kaolack avait soumis aux Kaolackois son programme “Setal, Suxali Saam”, qui avait largement suscité l’adhésion des populations. Cependant, aucun effort réel n’a été entrepris pour traduire ce slogan en actes, notamment en ce qui concerne la résiliation du contrat de marché bloqué portant sur des biens appartenant à la commune », a expliqué Mbaye Ngom, Secrétaire général de la commune de Kaolack.

Selon lui, le maire actuel, Serigne Mboup, a engagé des procédures judiciaires afin de récupérer des biens que la commune aurait été illégalement dépossédée. Une plainte avait d’ailleurs été déposée auparavant par la maire sortante, Madame Mariama Sarr, concernant notamment un immeuble situé à Médina Baye et un terrain de 20 hectares situé au quartier Lyndiane. Cette affaire remonte à 2021.

Après l’annulation de la décision du président de la cour d’appel de Kaolack par la Cour suprême, la municipalité a décidé de relancer l’affaire, a ajouté M. Ngom, face à la presse ce lundi dans les locaux de la commune.

« Nous interpellons la justice et alertons les nouvelles autorités sur les pratiques de transhumance politique, soupçonnées de servir à échapper à des poursuites », a conclu Mbaye Ngom.

Diplomatie : le ministre japonais des Affaires étrangères en visite officielle à Dakar

Le chef de la diplomatie japonaise, Iwaya Takeshi, est attendu ce mardi à Dakar pour une visite officielle de vingt-quatre heures, a-t-on appris de sources diplomatiques. Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une volonté commune de dynamiser et d’élargir le partenariat stratégique entre le Japon et le Sénégal.

Au cours de son séjour, M. Takeshi rencontrera plusieurs hautes autorités sénégalaises, dont le président de la République Bassirou Diomaye Faye et son homologue sénégalais des Affaires étrangères, Yassine Fall. Les discussions porteront sur un large éventail de sujets d’intérêt commun :

  • Le renforcement des échanges commerciaux et des investissements, notamment dans les domaines des infrastructures, de l’énergie et de la formation professionnelle ;
  • Le soutien du Japon à la stabilité régionale en Afrique de l’Ouest et au Sahel, dans un contexte marqué par les défis sécuritaires ;
  • La collaboration autour des objectifs de développement durable et des projets liés au Plan Sénégal 2050.

Cette mission diplomatique s’inscrit également dans la préparation de la neuvième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), qui se tiendra en août prochain.
Le Japon, à travers la TICAD, entend réaffirmer son engagement envers un partenariat fondé sur la co-construction avec les pays africains, loin des logiques d’assistanat.

À Dakar, M. Iwaya discutera notamment avec les autorités sénégalaises de l’alignement des projets TICAD sur les priorités nationales définies par le plan « Sénégal 2050 », feuille de route ambitieuse pour un développement inclusif et durable.

Le Japon et le Sénégal entretiennent depuis plusieurs décennies une relation de coopération exemplaire. Tokyo est un partenaire clé de Dakar dans des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation, l’agriculture et les infrastructures portuaires.
À titre d’exemple, le Japon a financé ces dernières années plusieurs projets structurants, tels que l’extension du Port autonome de Dakar et l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans les zones rurales.

La visite de M. Iwaya symbolise non seulement la continuité d’une coopération historique mais aussi l’ouverture vers de nouveaux domaines de collaboration dans un contexte international en pleine mutation.
Elle confirme la place du Sénégal comme un acteur incontournable dans la diplomatie japonaise en Afrique.

Journée d’Intégration des Étudiants Talibés de Baye à l’UCAD : Une Présence Remarquée de Madame Amy Marra Dieye

La communauté estudiantine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a vibré ce jour au rythme de la Journée d’intégration des étudiants talibés de Baye. Cette rencontre, placée sous le signe du partage, de la fraternité et de la spiritualité, a rassemblé de nombreux étudiants venus des quatre coins du pays.

Madame Amy Marra Dieye, figure respectée et engagée, a honoré de sa présence cet événement majeur. Par sa disponibilité et son soutien indéfectible, elle a témoigné de l’importance qu’elle accorde à la jeunesse ainsi qu’à la formation académique et spirituelle des talibés de Baye. Son accompagnement chaleureux a été unanimement salué par les participants, renforçant les liens intergénérationnels et rappelant les valeurs d’entraide chères à la tradition de Médina Baye.

À travers son engagement constant, Madame Amy Marra Dieye a réaffirmé que l’éducation et l’intégration sociale constituent des piliers essentiels pour bâtir une communauté forte, solidaire et tournée vers l’avenir.

Conseil constitutionnel : Mouhamadou Bachir Seye officiellement installé

Le magistrat Mouhamadou Bachir Seye a été officiellement installé ce lundi comme nouveau membre du Conseil constitutionnel, au cours d’une cérémonie empreinte de solennité tenue dans la salle d’audience de la Cour suprême de Dakar.

Lors de la cérémonie, devant un parterre de hautes autorités judiciaires et administratives, M. Seye a prononcé son serment avec gravité :

« Je mesure pleinement la responsabilité qui m’incombe à partir d’aujourd’hui. Et je m’engage à exercer mes fonctions avec humilité, responsabilité et rigueur dans le respect des lois comme tout magistrat. »

Ces mots forts témoignent de la conscience du nouveau membre du Conseil constitutionnel quant aux défis inhérents à sa mission dans une institution centrale du dispositif démocratique sénégalais.

Nommé par décret présidentiel n°149 du 21 janvier 2025, Mouhamadou Bachir Seye est connu pour son parcours irréprochable dans la magistrature sénégalaise. Il a exercé à différents niveaux de juridictions, acquérant au fil des années une solide réputation d’intégrité et de rigueur professionnelle. Son profil a été salué par plusieurs observateurs comme un choix « judicieux et rassurant » pour la stabilité et la crédibilité du Conseil constitutionnel.

Il remplace Mouhamadou Diawara, dont le mandat de six ans est arrivé à expiration en décembre 2024, conformément aux dispositions réglementaires.

Le Conseil constitutionnel, rappelons-le, est l’organe chargé de garantir le respect de la Constitution, de trancher les contentieux électoraux, et de veiller à la régularité des consultations populaires. À l’heure où le Sénégal poursuit son chemin démocratique dans un contexte politique parfois tendu, l’intégrité, la compétence et l’indépendance des membres du Conseil sont plus que jamais essentielles.

Avec cette nouvelle nomination, l’institution renforce son effectif et se prépare à assumer pleinement ses responsabilités, notamment à l’approche d’échéances politiques majeures.

La présence de nombreuses autorités judiciaires, administratives, mais aussi de représentants de la société civile à cette cérémonie témoigne de l’importance accordée à cette nomination. Le message est clair : la vigilance reste de mise quant à l’indépendance et au bon fonctionnement du Conseil constitutionnel, véritable pilier de l’État de droit sénégalais.

Fin annoncée du financement américain pour le MCC Power Compact : le Sénégal prend le relais

Le programme MCC Power Compact, financé jusqu’ici par les États-Unis pour soutenir le secteur énergétique sénégalais, va connaître un tournant majeur. Les autorités américaines ont officiellement informé le Sénégal de leur décision de mettre un terme au financement dans un délai de trois mois.

L’annonce a été faite ce week-end par Oumar Diop, directeur général du Millennium Challenge Account (MCA) Sénégal, dans des déclarations à l’Agence de presse sénégalaise (APS) et à la Radio Télévision Sénégalaise (RTS). « Les États-Unis ont fait savoir qu’ils mettent fin à tout financement concernant le MCC Power Compact après les trois prochains mois », a-t-il déclaré.

Face à cette situation, les autorités sénégalaises ont décidé de poursuivre le programme avec des financements propres. « Le Sénégal prendra le relais et assurera la continuité des projets engagés jusqu’à leur achèvement », a assuré M. Diop.

Le MCC Power Compact, lancé à travers le Millennium Challenge Corporation (MCC), est un partenariat stratégique visant à renforcer l’accès à l’énergie, améliorer la gouvernance du secteur électrique et stimuler la croissance économique. L’arrêt de la participation américaine survient dans un contexte encore flou, aucune explication officielle sur les motifs de cette décision n’ayant été donnée pour l’instant.

En reprenant à son compte la poursuite du programme, le Sénégal affirme sa volonté de garantir la réalisation des projets structurants en cours, essentiels pour répondre aux besoins énergétiques du pays.

Arrestation de Malick Diop en Ukraine : ADHA et MIAMSI Sénégal dénoncent une violation des droits humains et appellent à sa libération

L’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) et le Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux Indépendants (MIAMSI Sénégal) ont exprimé, ce lundi 28 avril 2025, leur profonde inquiétude suite à l’arrestation en Ukraine de Malick Diop, un étudiant sénégalais accusé « sans fondement » d’actes de mercenariat.

Originaire de Saly, Malick Diop était bénéficiaire d’une bourse d’études octroyée par l’État du Sénégal pour poursuivre son cursus en Russie. Son arrestation par les forces ukrainiennes est survenue dans des circonstances encore troubles, alimentant l’indignation des organisations de défense des droits humains.

Dans un communiqué de presse transmis à PressAfrik, l’ADHA et le MIAMSI Sénégal dénoncent « une violation flagrante de plusieurs instruments juridiques internationaux », notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre, et la Convention internationale contre le recrutement de mercenaires. Selon elles, « aucun élément du parcours académique ou personnel de M. Diop ne permet de justifier une quelconque implication dans les hostilités armées. »

Les deux organisations rappellent que la Déclaration universelle des droits de l’homme garantit à tout individu le droit à la liberté et à la sûreté. Dès lors, elles exigent des autorités sénégalaises, en particulier du président de la République, « de déployer sans délai les moyens diplomatiques et juridiques nécessaires pour obtenir la libération immédiate et sans condition de Malick Diop. » Elles exhortent également les autorités ukrainiennes à respecter leurs obligations internationales en matière de protection des droits humains.

En outre, elles appellent la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) ainsi que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) à se saisir d’urgence du dossier afin d’assurer le respect des droits fondamentaux de l’étudiant sénégalais.

Enfin, l’ADHA et le MIAMSI Sénégal élargissent leur appel à la solidarité, invitant la société civile et les organisations de défense des droits humains à se mobiliser non seulement pour soutenir Malick Diop, mais également pour venir en aide aux dizaines de migrants sénégalais expulsés d’Algérie et actuellement bloqués dans des camps de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Niger depuis novembre 2024.

Économie en Afrique subsaharienne : le Sénégal s’impose avec une croissance projetée de 8,4 % en 2025

Le Sénégal confirme son statut de locomotive économique en Afrique subsaharienne. Selon les dernières perspectives du Fonds monétaire international (FMI), publiées récemment, le pays devrait enregistrer en 2025 une croissance exceptionnelle de 8,4 %, l’une des plus fortes de la région.

Cette performance remarquable repose sur plusieurs piliers. D’une part, la montée en puissance des hydrocarbures, notamment avec l’entrée en production des gisements pétroliers et gaziers, donne un nouveau souffle à l’économie nationale. D’autre part, les investissements soutenus dans les infrastructures et le développement des services renforcent l’attractivité du pays. À cela s’ajoutent des réformes économiques majeures, menées pour consolider la stabilité macroéconomique et améliorer l’environnement des affaires.

Au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le Sénégal est en passe de jouer un rôle moteur. Avec une croissance prévue de 8,4 % en 2025, contre 6,7 % en 2024, il surpasse ses voisins. En comparaison, le Niger, confronté à des défis politiques et sécuritaires, verrait son taux de croissance chuter de 10,3 % à 6,6 %. Le Bénin (6,5 %), la Côte d’Ivoire (6,3 %), le Togo (5,5 %) et la Guinée-Bissau (5,1 %) affichent également de bonnes performances, mais restent en retrait par rapport au dynamisme sénégalais. Le Mali (4,9 %) et le Burkina Faso (4,3 %) ferment le classement de l’UEMOA, tandis que dans la zone Cemac, seul le Cameroun rivalise avec certains membres de l’Union.

Cette progression économique est d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans un contexte mondial incertain, marqué par des tensions géopolitiques, des pressions inflationnistes et des risques climatiques. Comme le souligne la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), le Sénégal démontre une résilience impressionnante, s’imposant comme un modèle de dynamisme, de stabilité et de réussite économique en Afrique subsaharienne.

À l’heure où le continent est en quête de moteurs de croissance, le Sénégal semble bien parti pour incarner cette nouvelle dynamique, portée par une vision économique ambitieuse et une volonté affirmée de transformer durablement son économie.

Liberté de la presse : le CDEPS dresse un tableau préoccupant sous le régime de Bassirou Diomaye Faye

Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), a dressé un état des lieux des atteintes à la liberté de la presse depuis l’arrivée au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye.

Dans sa synthèse, il a notamment pointé du doigt la non-reconnaissance de l’effacement fiscal au profit des entreprises de presse, de la résiliation unilatérale des contrats de publicité par l’État et ses démembrements  le refus d’accorder des moratoires pour le paiement des dettes fiscales, ainsi que le blocage des comptes bancaires de plusieurs organes de presse, entre autres préoccupations.

Synthèse des atteintes à la liberté de presse

Vendredi 25 avril 2025, une situation nouvelle de violations des libertés s’est créée avec la convocation de journalistes par la police pour leur notifier l’interdiction de parution et de diffusion de leurs médias, décidée par le ministre de la Communication.

Les différents documents suivants permettront de s’imprégner du problème de la presse avec le régime de la 3ème alternance politique :

– Mémorandum du patronat de la presse en date de décembre 2024 ;

– Arrêté N°017412 portant mise en place d’une Plateforme numérique pour l’identification des entreprises de presse ;

– Arrêté N°00086 portant création de la commission d’examen et de validation de la Déclaration des entreprises de presse du Sénégal ;

– Notification de cessation de paiement (modèle) ;

– Arrêté N°011059 sur cessation de diffusion.

Résumé succinct de la situation de la presse depuis l’avènement du régime du président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE.

1) Non reconnaissance de l’effacement fiscal des entreprises de presse

Le CDEPS avait obtenu de l’ancien président de la République l’effacement de la dette fiscale des entreprises de presse, frappées de plein fouet par la crise du Covid-19 et qui n’avaient pas bénéficié des fonds Covid de mille milliards pour les entreprises en difficulté. En guise de compensation, le PR a pris une décision politique d’effacement fiscal pour les entreprises de presse. Ce que le nouveau régime a simplement rejeté.

2) Campagne de dénigrement des entreprises de presse privées

Par la voix du ministre de la Communication, l’État a tenté de présenter les patrons de presse comme des bandits fiscaux, alors que les irrégularités de paiement ne datent que de la période post-covid où le secteur des médias a perdu plus de 90% de son chiffre d’affaires, secteur économique le plus touché au Sénégal. Surtout, sur les 10.5 milliards de dettes fiscales des entreprises de presse, les 54% relèvent du secteur public (RTS, APS, Soleil et TDS-SA) et

«seulement» 46% pour toutes les entreprises de presse privées.

3) Refus de moratoires pour le paiement des dettes fiscales

En l’absence d’effacement fiscal, les Impôts étaient en droit de réclamer le paiement des dettes fiscales. Les entreprises de presse ont alors demandé d’étaler le paiement de la dette, ce que les Impôts ont simplement refusé en n’acceptant aucune proposition en adéquation avec la situation des entreprises comme l’attestent les états financiers certifiés déposés par ces derniers.

4) Blocage des comptes bancaires des entreprises de presse

Les Impôts ont continué leurs poursuites qui ont abouti au blocage des comptes bancaires. Ces comptes n’ont été débloqués que le 26 novembre 2024, sans même l’acceptation formelle du gel des poursuites proposé alors par le patronat.

5) Non-paiement des créances dues par l’État aux entreprises de presse

Les créances dues par l’État au titre de l’année 2023 n’ont pas été payées aux entreprises de presse malgré les prestations réalisées.

6) Résiliation unilatérale des contrats de publicité par l’État et ses démembrements (ministères, sociétés et agences nationales) sur instruction écrite du Premier ministre au mois de juin 2024.

7) Gel de la subvention de l’État aux entreprises de presse privées, malgré son vote dans la Loi de finances 2024.

8) Renchérissement des frais de diffusion pour les télévisions nationales

Le patronat de la presse avait négocié et obtenu de l’ancien régime une baisse substantielle des frais de diffusion sur la TNT, qui devaient à terme se chiffrer à 3 millions FCFA par mois, pour un montant symbolique de 500 mille francs.

9) Confiscation des deux bouquets télévisuels de la société EXCAF, reçus en compensation de l’État pour avoir réalisé et financé la mise en place de la TNT au Sénégal. EXCAF est la seule société africaine à avoir réalisé la TNT dans les 54 États du continent. Au mois de juillet 2024, la DG de TDS-SA, militante de Pasteef, a simplement confisqué ces deux bouquets en violation des conventions signées par le CNRA au nom de l’État du Sénégal. TDS, qui est une société anonyme, n’est qu’une plateforme technique, dont les décisions doivent être validées par le CNRA.

10) Négation de l’existence légale des médias

Au Sénégal, la Constitution a consacré la liberté de la presse dans les libertés fondamentales. Ainsi, la création de médias n’est soumise à aucune autorisation administrative. Toute personne physique ou morale a le droit de créer son média. C’est ce que tente de remettre en cause le nouveau régime. Au prétexte d’assainir le secteur de la presse, le ministre de la Communication veut s’arroger la compétence de dire quels médias ont le droit d’exercer sur le territoire sénégalais.

Eu égard à tous ces éléments, il est incontestable que le nouveau régime veut liquider la presse privée nationale. Ce ne sont pas des supputations ou des accusations, c’est la réalité des faits :

– Étouffement fiscal ;

– Asphyxie économique ;

– Négation juridique.

Pour le nouveau régime, toute la presse nationale, sans discernement, est liée à l’ancien régime. Il faut donc l’exterminer.

En plus, pour le nouveau régime, ce n’est pas la presse traditionnelle qui a favorisé son accès au pouvoir, mais seulement les réseaux sociaux. Cette presse traditionnelle doit être simplement remplacée par de nouveaux supports qui seront acquis aux thèses du nouveau régime et financés sur fonds publics.

Voilà en substance la situation de la presse sénégalaise, un an après l’avènement de la 3ème alternance politique. Comme une malédiction, la presse subit la répression après chaque alternance politique, sous Wade, puis sous Macky et aujourd’hui sous Diomaye.

Le combat est aujourd’hui le renforcement de l’embryon d’État de droit au Sénégal, pour favoriser l’émergence d’une presse libre, indépendante et républicaine. Ce n’est pas le combat des journalistes et techniciens des médias. C’est le combat de tous les citoyens, syndicats, partis politiques du pouvoir comme de l’opposition, confréries et de l’Église, toutes les personnes soucieuses du renforcement de la démocratie.

Mamadou Ibra KANE, président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS)

Arrestation de l’étudiant sénégalais Malick Diop en Ukraine : des ONG dénoncent une grave atteinte aux droits humains

L’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) et le Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux Indépendants (MIAMSI Sénégal) ont exprimé leur vive inquiétude suite à l’arrestation de Malick Diop, un étudiant sénégalais interpellé par les forces ukrainiennes dans des circonstances jugées opaques.

Selon les informations relayées par ces deux organisations de la société civile, Malick Diop, bénéficiaire d’une bourse de l’État sénégalais, poursuit ses études en Russie. Sa présence en Ukraine n’aurait, selon elles, aucun lien avec les hostilités en cours. Cette situation soulève de nombreuses interrogations quant aux motifs réels de son arrestation.

Dans un communiqué conjoint, l’ADHA et le MIAMSI dénoncent une « atteinte grave aux droits humains », en évoquant notamment les violations présumées des normes internationales de protection des personnes. Elles rappellent que des instruments tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre ainsi que la Convention internationale contre le mercenariat garantissent le droit à la liberté, à la sécurité, et à une reconnaissance juridique pour toute personne, y compris en temps de guerre.

Face à cette situation préoccupante, les deux ONG appellent avec insistance les autorités sénégalaises, en particulier le président de la République, à engager « sans délai » des démarches diplomatiques et juridiques afin d’obtenir la libération immédiate et inconditionnelle de Malick Diop. Elles exhortent également l’Ukraine à respecter ses engagements internationaux, notamment en matière de traitement des personnes détenues dans le cadre de conflits armés.

L’ADHA et le MIAMSI élargissent leur appel à la communauté internationale. Elles demandent à des institutions comme la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ainsi qu’au Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme de se mobiliser pour assurer la protection des droits fondamentaux de l’étudiant sénégalais.

Vers une issue favorable pour les Policiers Adjoints Volontaires récemment libérés

Une avancée significative semble se dessiner pour les Policiers Adjoints Volontaires (PAV) récemment libérés de leurs fonctions par le ministère de l’Intérieur. En effet, la Direction Générale de la Police Nationale a adressé, ce lundi 28 avril 2025, un message au Directeur Général du Groupement Mobile d’Intervention (GMI), dont Dakaractu a pu obtenir copie.

Dans cette note, il est demandé au responsable du GMI d’informer sans délai les Policiers Adjoints Volontaires de la 7e Génération, actuellement sous son autorité, ainsi que ceux issus de la 1ère Cohorte récemment libérés, de constituer un complément de dossier sous huitaine. Cette démarche pourrait marquer un tournant décisif en faveur de ces agents, qui réclament depuis plusieurs mois une régularisation de leur situation professionnelle.

Cette demande de complément de dossier est perçue comme un signal fort en vue d’une probable réintégration ou d’une nouvelle orientation administrative pour ces jeunes volontaires qui ont servi avec engagement au sein des forces de sécurité.

Bien que les autorités n’aient pas encore officiellement communiqué sur la finalité de cette mesure, de nombreuses voix s’élèvent pour saluer cette initiative, qui laisse entrevoir une issue favorable pour ces agents longtemps plongés dans l’incertitude.

Tragédie à Guédiawaye : décès d’Idrissa Khalifa Diène et vives tensions autour du centre hospitalier Roi Baudouin

Le centre hospitalier Roi Baudouin de Guédiawaye a exprimé sa profonde tristesse suite au décès tragique d’Idrissa Khalifa Diène, un jeune footballeur plein d’avenir, survenu le mercredi 23 avril. Ce drame a bouleversé la commune de Médina Gounass et relancé les débats sur la qualité et la réactivité du système de santé au Sénégal, notamment en matière d’urgence médicale.

Selon un communiqué émis par l’établissement hospitalier, Idrissa Khalifa Diène a été pris en charge dès son arrivée en ambulance pour une première évaluation médicale. Toutefois, l’absence d’un scanner opérationnel sur place a conduit les médecins à recommander un transfert vers un autre centre mieux équipé. Malheureusement, le jeune sportif a succombé à ses blessures avant que ce transfert ne puisse être effectué.

Dans le sillage de cette tragédie, un sentiment d’injustice et d’abandon a gagné la population. De nombreux témoignages affirment qu’une prise en charge plus rapide et des équipements adéquats auraient pu lui sauver la vie. La douleur s’est rapidement transformée en colère : des tensions ont éclaté aux abords de l’hôpital, traduisant la frustration des habitants face à ce qu’ils perçoivent comme un énième manquement du système de santé.

Le journal L’Observateur rapporte que huit personnes ont été interpellées lors de ces incidents et devaient être jugées en comparution immédiate par le tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye. Un signal fort, alors que les autorités cherchent à contenir la situation.

De leur côté, les responsables sanitaires ont réaffirmé leur engagement à améliorer la qualité de la prise en charge dans les établissements hospitaliers. Ils ont appelé au calme et à la coopération des citoyens afin d’éviter que de telles scènes ne se reproduisent.

Thierno Alassane Sall en France : Rencontre stratégique avec les responsables de la coordination RV

En déplacement en France depuis vendredi dernier, l’honorable député Thierno Alassane Sall a rencontré les responsables de la coordination de son parti, République des Valeurs (RV), pour une réunion stratégique de haute importance. Cette visite s’inscrit dans un contexte politique tendu au Sénégal, marqué par des préoccupations économiques et sociales grandissantes.

Selon Mamoudou BA, adjoint coordinateur de RV France, cette rencontre répondait à une urgence : celle de faire le point sur la situation actuelle du pays et d’explorer de nouvelles approches pour renforcer la présence et l’impact électoral du parti, notamment au sein de la diaspora. Joint par téléphone, M. BA a souligné que « l’incapacité criante du nouveau régime à répondre aux attentes populaires, les vagues inquiétantes de licenciements, la flambée des prix, la détresse des pêcheurs, la situation incertaine des étudiants, sans oublier la récente décision du Conseil constitutionnel », figuraient parmi les sujets brûlants débattus.

Au-delà des préoccupations nationales, la réunion a également permis de faire un focus sur les réalités vécues par les Sénégalais de l’extérieur. « Il s’agit aussi pour nous d’une occasion de discuter du quotidien réel des Sénégalais de la diaspora, de leurs difficultés de tous les jours », a insisté M. BA.

La séance de travail s’est achevée sur une note spirituelle et solennelle : la prière de l’Asr, dirigée par Thierno Alassane Sall en personne. Une prière fervente, dédiée au peuple sénégalais dans toute sa diversité, avec une pensée spéciale pour la diaspora, « ces bâtisseurs silencieux qui, de loin, continuent de porter le Sénégal dans leur cœur ».

Revalorisation des salaires des travailleurs domestiques au Sénégal : une avancée sociale majeure pour 2025

Le ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions a franchi une étape importante dans la protection sociale des travailleurs domestiques au Sénégal. Par un arrêté en date du 25 avril 2025, signé par le ministre Abass Fall, les salaires minima catégoriels de cette catégorie de travailleurs ont été significativement revalorisés, mettant fin à une grille salariale en vigueur depuis 2009.

Cette revalorisation marque une hausse notable des rémunérations mensuelles, avec des augmentations différenciées selon les catégories professionnelles. Par exemple, le salaire de la 1re catégorie passe de 42 714 F CFA à 64 223 F CFA, tandis que celui de la 7e catégorie grimpe de 53 318 F CFA à 76 996 F CFA. Ces montants constituent désormais les nouveaux planchers salariaux pour les employeurs de travailleurs domestiques.

La décision s’appuie sur plusieurs textes réglementaires récents, notamment le décret n°2023-1710, relatif au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et au salaire minimum agricole garanti (SMAG). Elle s’inscrit dans un effort plus large du gouvernement visant à garantir des conditions de travail dignes et à renforcer la protection des travailleurs vulnérables.

En plus de fixer de nouveaux seuils salariaux, l’arrêté abroge officiellement celui du 31 décembre 2009, qui était devenu obsolète face à l’évolution du coût de la vie et des standards sociaux. Le directeur général du Travail et de la Sécurité sociale est chargé de veiller à l’application stricte de cette mesure, qui sera publiée au Journal officiel.

Cette revalorisation s’inscrit dans une dynamique gouvernementale plus large de justice sociale et de reconnaissance du rôle essentiel que jouent les travailleurs domestiques dans la société. Longtemps marginalisés dans les politiques de rémunération, ces derniers bénéficient enfin d’une mesure qui tient compte de leur contribution quotidienne dans les foyers sénégalais.

La décision du Conseil Constitutionnel ravive les tensions politiques à l’approche du dialogue national

La décision du Conseil constitutionnel sénégalais, déclarant non conforme à la Constitution la loi interprétative de l’amnistie, continue de secouer la scène politique nationale. À moins d’un mois du dialogue national prévu le 18 mai par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, les clivages s’accentuent entre la majorité présidentielle et une opposition fragmentée.

Lors d’une conférence de presse tenue dimanche, la coalition « Diomaye Président » est montée au créneau pour saluer cette décision qu’elle qualifie de « victoire politique et morale ». Dans une atmosphère tendue, le Premier ministre Ousmane Sonko a désigné une partie de l’opposition comme de simples « résidus », une expression qui a provoqué de vives réactions sur l’échiquier politique.

La figure politique Aïda Mbodji, entourée du ministre Moustapha Guirassy, de Me Abdoulaye Tine et de la députée Mame Diarra Fam, a exprimé son soutien sans réserve à la décision du Conseil constitutionnel. Selon elle, le considérant 31 du texte juridique représente un tournant majeur dans la consolidation de l’État de droit au Sénégal. « Le Sénégal privilégie désormais la justice à l’impunité », a-t-elle affirmé, balayant d’un revers de main les critiques venant de l’opposition.

Me Abdoulaye Tine, pour sa part, a salué une « démarche victorieuse », qui permet d’éclairer les Sénégalais sur les responsabilités liées aux violences ayant secoué le pays entre mars 2021 et juin 2023. Il a cependant appelé à la prudence, en soulignant que les poursuites pour meurtres ne devaient pas être teintées de considérations politiques.

Le Directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodian, figure montante de l’aile dure du Pastef, a utilisé cette tribune pour renouveler son appel à la dissolution de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption). Il accuse l’institution d’être devenue un « siège de l’enrichissement illicite », et propose de transférer ses compétences au Parquet financier ou, à défaut, de la supprimer purement et simplement.

« On ne développe pas un pays sans justice », a-t-il martelé, soulignant l’importance d’un appareil judiciaire fort et crédible pour instaurer une gouvernance transparente et responsable.

Face à ces attaques, l’opposition tente de se repositionner. Bien que qualifiée de « moribonde » par certains membres du pouvoir, elle conserve une base militante active et continue de dénoncer ce qu’elle perçoit comme une instrumentalisation de la justice.

La décision du Conseil constitutionnel pourrait ouvrir la voie à de potentielles poursuites contre des figures politiques liées aux événements violents de ces dernières années, exacerbant davantage une tension politique déjà palpable.

Le 18 mai prochain, le président Diomaye Faye entend réunir l’ensemble des forces vives de la nation pour un dialogue national. Toutefois, dans ce climat chargé, la tenue de ce dialogue risque d’être compromise si les rancœurs actuelles ne sont pas apaisées. La réconciliation nationale, tant prônée, reste un objectif difficilement atteignable sans un minimum de consensus sur les règles du jeu démocratique.

Cinq anciens ministres de Macky Sall dans le viseur de la justice : vers une mise en accusation devant la Haute Cour

La tempête judiciaire qui secoue l’après-Macky Sall s’intensifie. Le parquet, par l’intermédiaire du ministre de la Justice, a officiellement saisi l’Assemblée nationale pour engager la procédure de mise en accusation de cinq anciens ministres du régime sortant devant la Haute Cour de justice. Cette initiative marque une étape décisive dans les enquêtes sur la gestion des fonds publics, notamment ceux destinés à la riposte contre la pandémie de Covid-19.

Parmi les personnalités visées figurent Ndèye Saly Diop, Moustapha Diop, Sophie Gladima, Mansour Faye et Ismaïla Madior Fall. Les quatre premiers sont directement impliqués dans l’affaire de la gestion controversée du fonds Force Covid-19, tandis que le dernier, ex-ministre de la Justice, est soupçonné d’avoir trempé dans une affaire de corruption distincte.

Avant toute mise en accusation, un préalable s’impose : la levée de l’immunité parlementaire de Ndèye Saly Diop et Moustapha Diop, actuellement députés. Selon le quotidien Les Échos, la décision sera prise ce vendredi. Leurs collègues parlementaires devront se prononcer sur cette étape-clé pour permettre à la justice de poursuivre ses investigations.

Ancienne ministre de la Femme, Ndèye Saly Diop est accusée de n’avoir pas justifié 52 millions de francs CFA sur les 150 millions mis à sa disposition dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Une autre charge, plus insolite, lui est reprochée : l’installation de deux climatiseurs à son domicile, financés par des fonds publics, selon les révélations du journal.

Quant à Moustapha Diop, ex-ministre du Développement industriel, il doit répondre d’un trou de 930 millions de francs CFA, dont les justificatifs seraient introuvables. La gravité de l’affaire est renforcée par la mise sous mandat de dépôt de plusieurs anciens collaborateurs de son ministère : la Dage, le gestionnaire et son chauffeur.

Sophie Gladima et Mansour Faye, également cités dans l’affaire Force Covid-19, attendent que le processus judiciaire les concernant suive son cours. Pour sa part, Ismaïla Madior Fall devra faire face à une enquête autour d’un dossier de corruption encore peu détaillé dans les médias, mais suffisamment sérieux pour justifier une saisine de la Haute Cour.

Cette procédure de traduction devant la Haute Cour de justice, rare dans l’histoire institutionnelle du Sénégal, constitue un test de vérité pour les nouvelles autorités dirigées par le président Bassirou Diomaye Faye. Elle est également une réponse à l’exigence de transparence et de reddition des comptes portée par les électeurs.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°453 – 28/04/2025

🔴 SÉCURITÉ ALIMENTAIRE, SURVIE HUMAINE ET DU BÉTAIL EN PÉRIL : GUINGUINÉO A SOIF !
🔴 PROGRAMME DE RÉSILIENCE DU SYSTÈME ALIMENTAIRE : 132 MILLIARDS F CFA INJECTÉS PAR LA BANQUE MONDIALE

🔴 BAL 5 / FACE AU KRIOL STAR DU CAP-VERT : L’ASCVD À DEUX PANIERS DE LA GLOIRE
🔴 LIGUE 1 : WALLY DAAN FAIT TOMBER LE JARAAF

Suspension brutale des médias « non conformes » : une décision qui inquiète et relance le débat sur la liberté de la presse au Sénégal

Le 22 avril 2025, un arrêté ministériel a secoué le paysage médiatique sénégalais en ordonnant la suspension immédiate des médias jugés « non conformes » au Code de la presse. Cette décision survient à un moment particulièrement sensible, à quelques jours de la Journée internationale de la liberté de la presse, prévue le 3 mai. Si la mesure vise officiellement à renforcer la régulation des médias, elle suscite d’ores et déjà de vives réactions et soulève des inquiétudes sur l’avenir de la liberté de la presse au Sénégal.

L’arrêté, pris sans consultation préalable ni procédure judiciaire, a immédiatement défrayé la chronique. Pour de nombreux professionnels de l’information et défenseurs des droits humains, cette décision représente un coup dur pour la liberté d’expression. La suspension des médias dits « non conformes » est perçue comme une forme de censure arbitraire, incompatible avec les principes démocratiques et les engagements internationaux du Sénégal en matière de droits humains.

L’ONG ARTICLE 19, spécialisée dans la défense de la liberté d’expression, a rapidement dénoncé cet arrêté. Selon l’organisation, ce dernier instaure un système de censure préalable sans fondement légal solide. « L’arrêté ne prévoit ni procédure contradictoire, ni contrôle judiciaire préalable, ni même de recours effectif pour les médias concernés », indique ARTICLE 19 dans un communiqué. Selon l’ONG, cette absence de garanties juridiques soulève des préoccupations sur l’équité et la transparence du processus.

L’organisation rappelle que cette décision va à l’encontre des normes internationales en matière de liberté de la presse. En particulier, elle contrevient à la Déclaration des principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique, ainsi qu’à l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ce dernier encadre strictement les restrictions à la liberté de la presse, n’admettant de telles restrictions que dans des cas précis, tels que la protection de la réputation d’autrui, la sécurité nationale, l’ordre public ou la santé.

De plus, cet arrêté ministériel intervient dans un contexte où le Sénégal s’était engagé à réformer son Code de la presse afin de réduire les mesures liberticides et de garantir une plus grande liberté de l’information. Cependant, cette suspension massive semble au contraire marquer un recul démocratique, jetant une ombre sur les avancées réalisées ces dernières années.

Face à cette situation, ARTICLE 19 appelle les autorités sénégalaises à suspendre immédiatement l’application de l’arrêté et à entamer une réforme profonde du Code de la presse. L’organisation préconise la mise en place d’une approche multipartite de co-régulation, associant à la fois les médias, la société civile et les institutions publiques, afin de trouver un équilibre entre la liberté d’informer et la responsabilité éditoriale.

Les défenseurs des droits humains insistent également sur la nécessité de renforcer l’indépendance des organes de régulation des secteurs de la radiodiffusion, des télécommunications et d’Internet. Par ailleurs, il est recommandé d’établir des mécanismes judiciaires permettant de mieux encadrer toute restriction aux activités des médias, afin d’éviter les abus.

L’arrêté ministériel, qui semble marquer un tournant dans la gestion de la presse au Sénégal, intervient à un moment symbolique. À moins de deux semaines de la Journée internationale de la liberté de la presse, cet acte résonne comme un signal d’alarme, non seulement pour les médias sénégalais, mais aussi pour les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme dans le pays.

La décision ministérielle rappelle avec force les enjeux liés à la régulation de la presse et à la liberté d’expression. Dans un contexte où les débats sur la pluralité des médias et la transparence des informations sont de plus en plus cruciaux, cette mesure pourrait bien marquer le début d’un nouveau chapitre dans les relations entre l’État sénégalais et les médias. À un moment où le pays semblait être sur la voie de réformes progressistes en matière de droits humains, cette suspension brutale risque de freiner cette dynamique et d’entacher les efforts pour renforcer la liberté de la presse.

En conclusion, la décision ministérielle du 22 avril marque une nouvelle étape dans les défis auxquels le Sénégal est confronté en matière de liberté d’expression. Si elle est perçue comme une réponse nécessaire à des dérives médiatiques, elle soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre régulation et liberté. Le pays se trouve aujourd’hui à un carrefour où la gestion de la presse devra s’inscrire dans une logique de respect des principes démocratiques et des engagements internationaux en faveur des droits humains.

Aïda Mbodji : « Les crimes imprescriptibles ne peuvent être effacés par une loi »

À l’occasion d’une conférence organisée ce dimanche à Dakar par la Coalition Diomaye Président, la directrice générale de la Délégation à l’Entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), Aïda Mbodji, a tenu un discours engagé, axé sur la mémoire des victimes de violences passées et sur l’exigence de justice.

En ouvrant son intervention, Aïda Mbodji a invité l’assistance au recueillement, soulignant l’importance de ne jamais oublier les victimes. « Si je vous ai invités au recueillement, c’est pour ne jamais oublier les victimes innocentes à qui nous devons justice », a-t-elle déclaré, dans un contexte marqué par la récente décision du Conseil constitutionnel invalidant la loi interprétative de la loi d’amnistie.

Pour la responsable politique, certains crimes ne sauraient être effacés, quel que soit le contexte politique ou juridique. « L’assassinat, le meurtre, la torture, les actes de barbarie, les traitements inhumains, cruels ou dégradants sont des crimes imprescriptibles », a-t-elle martelé devant un public attentif, appelant à respecter les principes fondamentaux des droits humains.

Aïda Mbodji a également abordé un autre dossier sensible : la gestion des Fonds Covid. À ce sujet, elle a été ferme : « Les auteurs et commanditaires ne resteront pas impunis », a-t-elle assuré, tout en réfutant les critiques selon lesquelles il s’agirait d’une chasse aux sorcières. « Quand on voit la nature des faits reprochés aux personnes incriminées, il est clair qu’il s’agit de rendre des comptes, pas de régler des comptes », a-t-elle précisé, insistant sur la nécessité de transparence et de responsabilité dans la gestion des ressources publiques.

Par ses propos, Aïda Mbodji a rappelé que la construction d’une gouvernance vertueuse passe par le respect de la mémoire des victimes et la lutte contre l’impunité, quelles que soient les sensibilités politiques.

Dialogue national : Moundiaye Cissé met en garde contre la politique de la chaise vide

Invité ce dimanche de l’émission Face au Jury sur Pressafrik TV HD, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D et coordonnateur du COSCE, s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité, notamment le dialogue national prévu en mai prochain et la récente décision du Conseil constitutionnel concernant l’interprétation proposée par le député Amadou Ba.

Dès l’entame, Moundiaye Cissé a salué le choix porté sur Dr Cheikh Gueye pour piloter les travaux du dialogue, rappelant que ce dernier est lui-même issu de la société civile. Pour le coordonnateur du COSCE, l’importance du dialogue ne fait aucun doute : « Cela va permettre l’implication de tous, que ce soit la société civile, les hommes politiques ou encore l’administration. Chacun pourra faire des propositions ou opposer son veto sur certaines décisions », a-t-il déclaré.

Il a tenu à préciser que le dialogue national n’est pas une simple formalité, mais une rencontre sérieuse où chaque partie prenante — administration, partis politiques, société civile — est appelée à faire valoir son expertise pour parvenir à un consensus. Toutefois, il a mis en garde contre le risque de faire durer inutilement les discussions : « Plus un dialogue s’éternise, plus il devient difficile d’arriver à un consensus, et cela coûte également plus cher. »

Sur la méfiance exprimée par certains partis d’opposition vis-à-vis du régime en place, Moundiaye Cissé a relativisé, soulignant que cette dynamique est naturelle en démocratie. « Tu ne verras jamais une opposition faire confiance à un parti au pouvoir. Ils sont dans l’opposition justement parce qu’ils ne sont pas d’accord avec la gouvernance en place. C’est ainsi que fonctionne la démocratie », a-t-il expliqué. Pour lui, cette méfiance ne doit cependant pas empêcher le dialogue : « Ce sont précisément les positions divergentes qu’il faut confronter autour d’une même table. »

Face aux menaces de boycott, souvent agitées avant l’ouverture d’un dialogue politique, Moundiaye Cissé a fait preuve de pragmatisme. Selon lui, l’histoire politique récente du Sénégal montre que même les plus sceptiques finissent par rejoindre la table des discussions. « Depuis 1999 que je suis dans la société civile, j’ai toujours vu certains poser des conditions ou menacer de boycotter, mais au final, ils finissent par participer », a-t-il souligné.

Plus fondamentalement, Moundiaye Cissé a insisté sur l’importance de la participation, même en cas de désaccord profond. « Même si tu n’es pas d’accord, tu dois être présent pour exprimer ton désaccord. Parce que ce qui se fait pour moi et sans moi est contre moi », a-t-il martelé. Il estime que boycotter un dialogue national revient à s’exclure des décisions qui engageront tout le pays, au risque de voir ses intérêts compromis.

Pour le directeur exécutif de l’ONG 3D, la politique de la chaise vide n’a jamais été une bonne stratégie. Il appelle ainsi toutes les forces vives de la nation à répondre à l’appel au dialogue pour bâtir ensemble un avenir politique plus apaisé et inclusif pour le Sénégal.

Ngoloum : L’humanité au bord de la soif, bétail en détresse — une crise silencieuse aux lourdes conséquences

Dans plusieurs localités du Sénégal, l’eau, source de vie, se fait de plus en plus rare. C’est le cas du village de Ngoloum, situé dans le département de Guinguinéo, région de Kaolack. La crise de l’eau qui y sévit ne menace pas seulement l’accès à la boisson, elle met également en péril le bétail, la survie humaine et la sécurité alimentaire. Face à cette situation, le collectif des ressortissants de Ngoloum vivant dans d’autres régions a décidé de tirer la sonnette d’alarme.

« Depuis la fête de la Korité, Ngoloum est confronté à un sérieux problème d’eau lié à la panne récurrente du forage. Comme vous le savez, l’État du Sénégal a confié la gestion des forages ruraux à la société Flexeau. Mais force est de constater que cette entreprise peine à assurer convenablement sa mission. Elle se contente de collecter les ressources des populations sans investir efficacement dans les infrastructures », a dénoncé Tamsir Bakhoum, coordonnateur du collectif Ngoloum contre COVID-19.

Selon lui, malgré plusieurs interpellations adressées à Flexeau, ce n’est que récemment que des pompes de secours ont été acheminées sur place. « Mais nous savons tous que cela ne réglera pas le problème. Le forage est complètement à l’arrêt depuis des semaines, et les populations ne peuvent pas vivre sans eau », a-t-il alerté.

Face à l’urgence, le collectif a sollicité l’appui de leurs relations dans divers secteurs. Grâce à ces contacts, ils ont pu attirer l’attention du directeur de l’OFOR, qui a répondu favorablement en envoyant une citerne d’eau. « Nous saluons cet appui, mais une seule citerne ne peut suffire à alimenter un village de plus de 6 000 habitants », regrette Tamsir Bakhoum.

Il ajoute : « Nos mères, nos épouses et l’ensemble des habitants de Ngoloum nous ont interpellés pour savoir ce que les fils du village pouvaient faire face à cette crise. Nous avons encore contacté Flexeau, qui nous a répondu que c’est Senelec qui aurait endommagé leurs équipements, provoquant la panne de plusieurs machines, alors qu’ils n’avaient plus de pièces de rechange en stock. De plus, l’État leur doit une importante somme d’argent, ce qui freine leurs capacités d’intervention ».

Alors que la société déclare ne plus pouvoir réagir de manière urgente, l’OFOR a été de nouveau sollicité, notamment à travers des intermédiaires, afin de dépêcher une nouvelle citerne d’eau après la cérémonie religieuse de la Daaka de Médina Gounass.

« Nous interpellons le Président de la République et son Premier ministre. Ils n’ont pas le droit de tourner le dos à cette population en détresse », a martelé M. Bakhoum.

Car au-delà des souffrances humaines, les animaux domestiques sont également frappés de plein fouet par cette pénurie. L’accès à l’eau devient un enjeu de survie pour le bétail, menaçant directement l’activité pastorale.

« En plus de l’élevage, l’agriculture est notre principale activité. Sans eau, pas d’agriculture. Et sans agriculture, il n’y a pas de vie ici », a-t-il conclu.

Kaolack / Politique : La jeunesse régionale et départementale de l’AFP jubile suite à la nomination de Mbaye Dione

Le successeur de Moustapha Niasse à la tête de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) est désormais connu. Il s’agit de Mbaye Dione, député-maire de Ngoundiane, officiellement désigné ce 26 avril 2025 à Dakar, lors du 3e congrès ordinaire du parti.

À Kaolack, cette nomination a été accueillie avec enthousiasme, notamment par la jeunesse régionale et départementale de l’AFP. Diarry Sow, responsable de cette frange du parti, n’a pas caché sa satisfaction :

« Pour nous, cette nomination vient couronner un long parcours politique marqué par la proximité avec les populations, l’engagement sur le terrain et une loyauté sans faille envers les idéaux du parti. C’est une fierté pour tout le pays. Mbaye Dione a toujours été aux côtés des jeunes, des femmes et des agriculteurs. Il mérite amplement cette reconnaissance. »

Elle a également exprimé l’espoir que ce nouveau leadership impulsera des projets de développement dans des secteurs stratégiques comme l’emploi des jeunes, l’agriculture et les infrastructures.

À sa sortie de l’assemblée générale, jointe par téléphone par notre correspondant permanent à Kaolack, Diarry Sow a salué « la promesse de rassemblement » formulée par Mbaye Dione :

« Il a promis de rester au service de la communauté, avec humilité et détermination, en appelant à l’unité et au travail collectif pour relever les défis qui attendent notre pays. »

En perspective des élections présidentielles de 2029, Diarry Sow annonce déjà la couleur :

« Nous allons intensifier nos mobilisations pour soutenir la candidature de Mbaye Dione, à travers des meetings, des campagnes de sensibilisation et des actions de proximité. Nous allons redoubler d’efforts pour convaincre et rallier le plus grand nombre. »

Elle conclut avec conviction :

« Nous croyons en lui, car il incarne nos aspirations et notre avenir. Notre stratégie est de toucher la jeunesse dans tous les coins du pays. Par la proximité et l’écoute, nous allons y parvenir. »

La jeunesse AFP de Kaolack entend ainsi jouer un rôle central dans cette nouvelle dynamique, avec l’ambition de porter haut la candidature de leur nouveau leader.

Traduit devant la Commission Juridique et Disciplinaire de la FSKDA : le Président de la Ligue de Dakar dénonce une dérive autoritaire et la persécution des lanceurs d’alerte

C’est une charge d’une rare intensité que le président de la Ligue régionale de karaté de Dakar, Bescaye Diop, a adressée à la Commission juridique et disciplinaire de la Fédération sénégalaise de karaté et disciplines associées (FSKDA). Dans une communication rendue publique, il accuse frontalement cette instance d’avoir trahi sa mission première : garantir la justice, l’éthique et la légalité au sein du karaté sénégalais.

Une commission devenue “instrument de persécution”

Selon M. Diop, la Commission juridique et disciplinaire ne serait plus qu’un outil de règlements de comptes politiques internes, agissant avec une partialité flagrante à l’encontre des lanceurs d’alerte. Il dénonce son silence complice face aux nombreuses irrégularités et exactions commises en interne par le bureau fédéral : suspensions arbitraires, insultes publiques, exclusions sans fondement légal, entre autres.

Dans son document, Bescaye Diop énumère douze faits majeurs illustrant l’inaction de la commission. Parmi eux : la suspension illégale de responsables de ligue, le silence sur de graves accusations de détournement de fonds publics, des propos diffamatoires tenus par des membres du bureau fédéral, la nomination illégitime d’un président intérimaire à la tête de la Ligue de Dakar, l’inaction face aux inculpations judiciaires visant certains membres de la fédération, et le refus d’organiser une Assemblée générale extraordinaire, malgré la volonté exprimée par plus des deux tiers des clubs.

“Une faillite morale”

Pour le président de la Ligue de Dakar, la commission n’a jamais assumé son rôle de médiateur ni tenté de prévenir les conflits. Pire encore, elle est accusée d’avoir tourné le dos aux principes fondamentaux du sport et de la justice. « Elle est inexistante dans la défense de la justice, inutile dans la sauvegarde de l’éthique, et complice des dérives de la Fédération contre les lanceurs d’alerte », affirme-t-il avec fermeté.

Des alertes transmises aux plus hautes autorités

Dans sa note, Bescaye Diop indique avoir saisi l’OFNAC, le conseiller spécial du Premier ministre en charge des affaires sportives, ainsi que la ministre des Sports, au sujet des manquements graves de cette commission. Il appelle à une réaction forte de l’État, invoquant la nécessité de protéger les lanceurs d’alerte, désormais inscrite dans les priorités nationales.

Un engagement renouvelé pour la transparence

Face à cette situation qu’il qualifie de catastrophique pour la crédibilité du karaté sénégalais, M. Diop se dit plus déterminé que jamais à défendre la vérité, la justice et les valeurs du sport. Il se démarque clairement de toute forme de malversation, de fraude ou de compromission : « Je ne serai jamais un malfaiteur. Je ne ferai jamais partie d’une association de malfaiteurs. (…) Je suis, et je resterai, du côté de la justice, de la vérité, et des karatékas intègres. »

“Une crise profonde qui appelle à une réforme”

Cette déclaration intervient dans un contexte de tension extrême entre certaines ligues régionales et la direction fédérale. La demande de transparence, relayée depuis plusieurs mois par de nombreux acteurs du karaté, semble désormais prendre une dimension plus politique et institutionnelle.

La crise qui secoue actuellement la FSKDA pourrait bien s’intensifier dans les prochains jours, à mesure que les autorités étatiques et les partenaires du sport sénégalais réagiront à cette dénonciation publique.

Washington, nouveau théâtre de la rivalité entre le régime de Diomaye et l’ombre de Macky Sall

La rivalité politique sénégalaise a franchi les frontières nationales pour se transporter jusqu’à Washington D.C., au cœur même des institutions financières internationales. Cette semaine, les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale ont servi de décor à un affrontement diplomatique inédit entre le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et les réseaux de son prédécesseur Macky Sall.

Si le président Diomaye Faye avait déjà affirmé que Macky Sall continuait d’influencer les affaires du pays depuis les coulisses, la scène internationale vient de lui donner raison. Selon les révélations du Quotidien, une délégation ministérielle sénégalaise officielle, conduite par le ministre de l’Économie Cheikh Diba, a bel et bien croisé à Washington une équipe parallèle composée d’anciens cadres de l’Alliance pour la République (APR), mandatée par l’ex-président Macky Sall. Leur mission : défendre, auprès de Mme Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, un contre-rapport sur la gestion économique du pays entre 2019 et 2023.

Ce document, élaboré par le parti de l’ancien président, vise à répondre point par point aux accusations de malversations et de falsifications des comptes publics soulevées par la Cour des comptes et le nouveau pouvoir. Il avait déjà été soumis à la représentation du FMI à Dakar lors d’une rencontre entre des responsables de l’APR, dont Pape Malick Ndour, et des techniciens du Fonds.

Au cœur de cette offensive diplomatique de l’ombre, un nom ressort : Hamidou Anne. Proche de Macky Sall, ce dernier s’impose comme l’un des piliers du dispositif mis en place pour maintenir l’influence de l’ancien régime. Déjà actif auprès de la Commission européenne ces derniers mois, il poursuit inlassablement sa stratégie de « rétablissement de la vérité », version APR, sur la santé économique du Sénégal en fin de magistère.

Cette double présence sénégalaise dans les cercles du FMI soulève plusieurs interrogations. D’une part, elle met en lumière une fracture profonde entre le régime actuel et celui qui l’a précédé. D’autre part, elle interroge sur la perception qu’ont les bailleurs de fonds de cette cacophonie diplomatique. Le FMI, historiquement en phase avec la gouvernance de Macky Sall, pourrait-il être tenté de privilégier les anciens interlocuteurs, mieux connus, plus rodés aux mécanismes internationaux ?

Le gouvernement de Diomaye Faye, en quête urgente de soutien financier dans un contexte économique tendu, devra convaincre que sa version de la situation est la plus crédible. Mais il pourrait bien être contraint, à terme, de composer avec l’héritage diplomatique de Macky Sall et les réseaux toujours actifs de l’APR.

Ismaïla Madior Fall brise le silence sur l’affaire de corruption : « Je n’ai jamais accepté les 50 millions »

Invité de l’émission MNF sur la 7TV, l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, est sorti de son silence pour la première fois depuis l’éclatement de l’affaire de présumée corruption dans laquelle son nom est cité. Une sortie médiatique très attendue, dans un contexte où l’ancien garde des Sceaux pourrait être poursuivi devant la Haute Cour de Justice.

D’entrée, Ismaïla Madior Fall a tenu à préciser que c’est l’actuel ministre de la Justice qui a initié les enquêtes menant potentiellement à son renvoi devant cette juridiction d’exception. « Je ne suis pas surpris », a-t-il déclaré, affirmant avoir eu vent de deux dossiers en cours le concernant : le premier lié à la supposée affaire de corruption, et le second, au programme de bracelets électroniques, confié au Parquet judiciaire financier (PJF).

Revenant sur les faits, l’ex-ministre a expliqué que l’affaire trouve son origine dans le projet de mise en place des bracelets électroniques, initié lors de son passage au ministère de la Justice. Il raconte avoir identifié un site de 8 000 m² près du tribunal de Guédiawaye, dont une portion de 1 000 m² devait servir à l’implantation d’un centre de surveillance.

Le projet, évalué à environ 600 millions de francs CFA, devait être partiellement financé par un mécanisme de « dation en paiement », une formule juridique permettant à l’État de régler une partie de la somme — entre 150 et 200 millions de francs CFA — en nature. « Je ne connaissais même pas le responsable de la construction. C’est le directeur des constructions des palais de justice qui m’a mis en contact avec lui », précise-t-il.

Mais rapidement, le projet a connu un blocage. Ismaïla Madior Fall explique avoir été alerté par les Impôts et Domaines que l’opérateur avait gagé le terrain auprès d’une banque. Constatant la stagnation, il a pris la décision d’annuler le projet ainsi que le bail.

Un épisode controversé concerne une somme de 50 millions de francs CFA que l’entrepreneur aurait prétendument remise à l’ancien ministre. À ce propos, Ismaïla Madior Fall se montre catégorique : « Je n’ai en aucun cas accepté cet argent. Il voulait généreusement me les offrir, mais je les ai refusés diplomatiquement. Nous n’avons jamais parlé d’argent », insiste-t-il.

Il ajoute que sa successeure au ministère, Me Aïssata Tall Sall, a été informée de l’ensemble du dossier, et c’est à cette occasion que l’entrepreneur aurait évoqué ce montant. « Il s’agit d’une opération de valorisation foncière qui a mal tourné, menée avec un opérateur qui n’avait ni la capacité technique ni les moyens financiers », conclut-il.

Alors que la justice poursuit son travail, cette sortie médiatique marque une étape importante dans la défense d’Ismaïla Madior Fall, qui clame son innocence face à une affaire au parfum de scandale.

Affaire des 125 milliards FCFA : Demba Ngom et Aziz Kane fixés sur leur sort lundi prochain

Dans le cadre d’une enquête sur des transactions financières suspectes estimées à 125 milliards de francs CFA, Demba Ngom, frère de Farba Ngom, maire des Agnam, et Aziz Kane seront fixés sur leur sort lundi prochain. Les deux hommes ont été déférés vendredi dernier par la Division des investigations criminelles (DIC), après avoir bénéficié d’un retour de parquet. Cette procédure s’inscrit dans le cadre d’une délégation judiciaire consécutive à une alerte de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Selon les informations rapportées par L’Observateur, l’enquête préliminaire a permis de découvrir la somme de 100 millions de francs CFA dans un coffre-fort lors d’une perquisition au domicile de Demba Ngom aux Almadies. Face aux enquêteurs, ce dernier a tenté de justifier l’origine de cette somme, affirmant qu’elle n’avait aucun lien avec son frère, Farba Ngom. Il a présenté des relevés de compte et divers documents bancaires à l’appui de sa défense.

Demba Ngom a expliqué exercer des activités commerciales depuis les années 1990 dans la sous-région, notamment la vente d’huile au Burkina Faso, d’électroménager en Côte d’Ivoire, et de produits phytosanitaires au Gabon. Il a précisé être arrivé à Dakar le 26 février 2025 dans le but d’assister son frère, pensant que ce dernier pourrait bénéficier d’une liberté provisoire après avoir payé une caution.

Cependant, ces déclarations n’ont pas suffi à convaincre les enquêteurs de la DIC, qui ont poursuivi leurs investigations. Celles-ci ont mené à l’arrestation d’Aziz Kane, également impliqué dans le dossier. Le coffre-fort contenant les 100 millions de francs CFA a été mis sous scellé, en attendant les suites judiciaires.

La décision du parquet concernant le sort de Demba Ngom et d’Aziz Kane est attendue pour ce lundi. Cette affaire suscite un vif intérêt, notamment en raison du lien familial entre Demba Ngom et une figure politique influente. Les prochains jours s’annoncent décisifs dans cette enquête aux ramifications financières complexes.

Malem Hodar : Deux ans sans eau à Mbané, les populations expriment leur désarroi

Depuis deux longues années, les habitants du village de Mbané, situé dans la commune de Ndioum, département de Malem Hodar, vivent une situation alarmante. Avec une population de 1 125 habitants, le village fait face à une pénurie d’eau chronique : aucune goutte ne coule des robinets depuis 24 mois.

« Pendant toutes ces périodes, c’est la débrouille quotidienne pour trouver une goutte d’eau », confie Modou Ndao, fils du chef du village de Mbané.

Les habitants ne sont pas restés silencieux face à cette situation. « Les autorités locales ont été alertées à plusieurs reprises. Des lettres ont été envoyées, des réunions tenues. Mais jusqu’ici, aucune solution durable n’a été trouvée. Depuis deux ans, rien ne bouge », déplore Modou Ndao.

Face à l’inaction des autorités, les villageois ont dû prendre les choses en main. Ils ont organisé des collectes de fonds pour réaménager le puits du village. Mais cette initiative reste limitée face à l’ampleur du problème.

Deux ans sans eau potable dans les foyers, c’est une atteinte grave à la dignité humaine. Les habitants de Mbané demandent simplement ce qui leur revient de droit : un accès à l’eau potable. Ils espèrent que ce cri du cœur trouvera enfin un écho auprès des autorités compétentes.

CESSATION IMMÉDIATE DE DIFFUSION DE MÉDIAS : Tir groupé des patrons de presse contre le ministère de la Communication

Une vague de suspensions touche plusieurs médias sénégalais, sommés de cesser toute diffusion par arrêté du ministère de la Communication. Invoquant une non-conformité au Code de la presse, les autorités ont enclenché une procédure contestée par de nombreux patrons de presse, qui dénoncent une mesure arbitraire, anticonstitutionnelle et dangereuse pour la liberté d’informer.

De nombreux patrons de presse sont actuellement convoqués à la Division de la Surveillance du Territoire (DST), où il leur a été signifié une cessation immédiate de parution. Cette décision découle de l’arrêté n°011059/MCTN, signé le 22 avril 2025 par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, qui ordonne la suspension sans délai de la diffusion, de la publication et du partage de contenus en provenance de médias jugés non conformes aux dispositions du Code de la presse.
Dans un procès-verbal émis par la DST, un organe de presse a donc reçu, ce vendredi 25 avril, une notification officielle émanant du Commissaire de Police Divisionnaire, Directeur de la Surveillance du Territoire, lui intimant de cesser immédiatement toute activité de parution. À défaut de s’y conformer, des sanctions sont prévues, notamment celles énoncées aux articles 194, 195 et 200 du Code de la presse.
Parmi les patron de presse convoqués figure Aïssatou Diop Fall. Journaliste chevronnée avec vingt-cinq années d’expérience, elle a été sommée de fermer sa chaîne YouTube, Publicsn, avant d’être convoquée à la DST. Elle dénonce une décision arbitraire : « Ils ont déclaré la guerre à la presse. Qu’il en soit ainsi ! La notification de cessation de diffusion que j’ai reçue est illégale et anticonstitutionnelle. En outre, elle est en déphasage avec le Code de la presse qu’ils ont brandi. Le ministère a sorti une liste de médias qu’il considère “conformes” et elle ne peut être définitive du fait que des médias qui leur appartiennent continuent à voir le jour après cette publication. D’ailleurs, avant la publication de cette liste, je m’étais inscrite sur leur site. Mais, mon organe avait été éjecté des organes qu’ils ont reconnus sans qu’ils ne me donnent les raisons. C’est dernièrement, lors du ramadan, qu’ils m’ont envoyé un e-mail pour que je complète les documents fournis, ce que j’ai fait. Depuis lors, je n’ai pas reçu de nouveau courriel. Alors, jusqu’à présent je suis conforme. »
Cette vague de suspensions et de convocations a immédiatement suscité une vive indignation dans le paysage médiatique. Le journaliste Mamoudou Ibra Kane s’interroge : « Dans quel pays sommes-nous pour qu’un ministre pense pouvoir décider des “médias conformes” et des “médias non conformes”, et donc, avoir un pouvoir de vie et de mort sur l’écrit, l’image, la parole, tous les contenus médiatiques ?! Où est la justice ? Où est le régulateur ? Liy raam ci ñak bi la jëm – ceci est un précédent dangereux, en français. Il est temps de sonner la résistance face à l’oppression, la persécution et la négation en cours des droits et libertés au #Sénégal. Cette dérive interpelle tous les citoyens qui doivent la combattre par tout moyen qu’autorise la loi. »
L’administrateur du « Quotidien », Madiambal Diagne, quant à lui, fustige une démocratie en recul : « C’est une honte dans une démocratie que de fermer des médias. Si on peut autoriser des chaînes YouTube qui ont montré au public comment fabriquer des cocktails molotov, on devrait franchement laisser d’autres, qui n’ont pas commis une telle hérésie, de continuer d’opérer. Triste. »
El Hadji Cheikh Kane, administrateur du « Groupe Le Dakarois », ne mâche pas ses mots : « le droit d’informer ne s’achète pas, ne se quémande pas. Il s’exerce. Aujourd’hui, au Sénégal, 381 médias se retrouvent exclus de la reconnaissance officielle de l’État. 639 médias ont été déclarés. Seuls 258 sont “validés”. Cela pose une question simple, mais fondamentale : qui décide de qui a le droit de parler ? Et sur quels critères ? Quand un ministre tente de faire passer un arrêté pour une loi, ce n’est plus de la régulation, c’est de la censure. Quand des médias sont traités comme des menaces, simplement parce qu’ils sont critiques, ce n’est plus de la gouvernance, c’est de l’intimidation. »
Il rappelle que ce droit est garanti par la Constitution : « Le droit d’informer, de débattre, de critiquer — c’est le socle d’une démocratie vivante. Et ce droit est inscrit noir sur blanc dans l’article 11 de notre Constitution. Aucun arrêté, aucun communiqué, aucune menace ne peut l’annuler. Aujourd’hui, je tiens à exprimer ma solidarité totale avec tous les journalistes, techniciens, chroniqueurs, directeurs de publication, cameramen, animateurs, qui continuent de faire leur travail avec courage malgré les pressions. Il est temps de dire non. Il est temps de faire bloc. Il est temps de rappeler à ceux qui nous gouvernent que la presse n’est pas un privilège, c’est une responsabilité, un droit, une mission. »
Pour mémoire, le ministère de la Communication avait publié, le jeudi 6 février 2025, une liste officielle des médias en règle avec le Code de la presse. Sur les 639 médias déclarés, seuls 258 ont été reconnus comme conformes aux normes réglementaires en vigueur, contre 381 jugés non conformes, selon les déclarations de Habibou Dia, directeur de l’information. Une situation qui continue d’alimenter une profonde crise de confiance entre les autorités et les acteurs du secteur médiatique, sur fond de menaces à la liberté d’expression.

La Dakaroise

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°452 – 26 ET 27/04/2025

🔴 CESSATION IMMÉDIATE DE DIFFUSION DE MÉDIAS PAR LE MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION : L’ARRÊTÉ MINISTÉRIEL FAIT SCANDALE

🔴 CHAMPIONNAT D’AFRIQUE SCOLAIRE U15 : LE SÉNÉGAL ARRACHE SA PLACE EN FINALE
🔴 BIGNONA / CONSTRUCTION DU SIÈGE DE LA LIGUE RÉGIONALE DE FOOTBALL : 40 MILLIONS F CFA SUR LA TABLE

Sénégal : la fin d’une justice… soumise ? ( par Aboubakr Ka)

« Ô vous qui croyez ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Dieu et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité: cela est plus proche de la piété. […] »
(Sourate Al-Mâ’ida, verset 8)

« Les peuples d’avant vous ont été détruits parce que lorsqu’une personne noble parmi eux volait, ils la laissaient tranquille, et lorsqu’un faible volait, ils lui appliquaient la peine. Par Allah, si Fatima, fille de Muhammad, avait volé, je lui aurais coupé la main. »
(Rapporté par Al-Bukhari et Muslim)

Pendant trop longtemps, au Sénégal, nous avons vécu avec l’amertume d’une justice sous tutelle. Une justice dont la boussole semblait constamment orientée par la volonté du pouvoir exécutif. Une justice à deux vitesses, prompte à frapper les faibles et les opposants, mais muette face aux dérives des puissants. Nous avons crié, dénoncé, protesté… jusqu’à l’alternance.

Mais aujourd’hui, quelque chose change. Un vent nouveau souffle sur notre système judiciaire, et il serait malhonnête – voire aveugle – de ne pas le reconnaître.

Deux faits majeurs viennent, en effet, bousculer l’histoire institutionnelle récente de notre pays :

  1. Février 2024 : alors que le Président Macky Sall, acculé, tente de reporter les élections présidentielles dans une manœuvre à la fois illégitime et injuste, le Conseil constitutionnel oppose un refus catégorique. Un “non” clair, ferme, historique. Pour la première fois dans l’histoire républicaine du Sénégal, la plus haute juridiction du pays impose la primauté de la Constitution face aux jeux politiciens d’un Président en exercice.
  2. Avril 2025 : cette même institution rejette une loi d’interprétation soumise par la nouvelle majorité, jugeant qu’elle viole la Constitution. Une nouvelle démonstration d’indépendance, un rappel fort : la loi n’est pas une marionnette dont les partis tireraient les ficelles.

Ces décisions ne sont pas de simples actes juridiques. Ce sont des affirmations de souveraineté judiciaire. Des gestes forts, courageux, qui raniment l’espoir. Et si cela dérange aussi bien l’opposition que certains militants du pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye semble résolu à s’en tenir strictement à son rôle dans l’exécutif, respectant pleinement le principe de séparation des pouvoirs. Cela explique d’ailleurs son appel public au peuple — seul souverain, au nom duquel la justice est rendue — à “faire pression” sur la justice. Un geste symbolique qui témoigne d’une justice dont la balance commence enfin à pencher du côté de l’impartialité.

Au-delà des clivages politiques, il est encourageant de constater l’émergence d’une justice de plus en plus affranchie des influences du pouvoir. Rarement elle n’a semblé aussi équidistante. C’est la justice que nous appelions de nos vœux : une justice qui ne tremble ni devant le Président, ni devant le Peuple, ni devant le Parlement. Une justice qui dit le droit. Une justice qui ose dire non.

« La justice n’est pas la servante du pouvoir, elle en est le contrepoids. » — Inspiré de Montesquieu

L’histoire le prouve : les grandes puissances comme la France ou les États-Unis ne se sont construites qu’en érigeant une justice forte, perçue comme un rempart d’impartialité. Une institution garante des droits, rassurant les citoyens et consolidant la légitimité de l’État.

Nombre d’expatriés sénégalais hésitent à revenir, non par manque d’amour pour leur pays, mais face à une réalité implacable : sans sécurité juridique, sans institutions crédibles, sans justice indépendante, tout projet d’avenir devient incertain.

Ce renouveau n’est donc pas un échec du régime actuel, comme certains le clament. Il constitue, au contraire, l’un des signes les plus prometteurs de maturité institutionnelle sous la présidence de Diomaye Faye. C’est une rupture assumée avec l’héritage d’une justice longtemps perçue comme inféodée au pouvoir sous Macky Sall. C’est un pas décisif vers un véritable État de droit, où les pouvoirs s’équilibrent et où la justice, jadis dans l’ombre du pouvoir exécutif, se dresse désormais en vigile contre ses excès.

Ce moment, bien qu’imparfait, reste historique. Il ouvre une brèche vers l’espoir, et pose les fondements d’une justice digne de ce nom – une justice comparable à celle des grandes puissances.

À nous désormais de préserver cette flamme :

  • En réformant en profondeur le mode de désignation et les attributions du Conseil supérieur de la magistrature, pour garantir une plus grande autonomie aux juges ;
  • En assurant des moyens réels et durables au fonctionnement de la justice ;
  • En inculquant à chaque citoyen que le rôle de la justice n’est pas de punir par esprit de revanche ni de servir des intérêts politiques, mais de préserver l’équilibre social.

« Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier. » — Martin Luther King

L’égalité devant la loi n’est plus seulement une promesse, elle devient de plus en plus une réalité. Cette justice en pleine “renaissance”, qui traite chaque dossier avec la même rigueur, quel que soit le statut du justiciable, restaure peu à peu la confiance. Elle jette les bases d’une société plus harmonieuse. Le chemin est encore long, mais l’orientation est claire : vers plus d’équité pour plus de stabilité.

Que cet élan ne faiblisse pas. Qu’il soit entretenu, transmis aux générations futures, enseigné comme un devoir civique. Que les dirigeants y soient tenus. Car sans justice, la République n’est qu’un mot vide. Il ne reste alors que l’arbitraire.

Aboubakr KA
aboubakrka221@gmail.com

Emploi et employabilité : Ousmane Sonko appelle à une transformation systémique pour une meilleure productivité

Lors de la clôture de la 4e édition de la conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité, Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a pris la parole pour diagnostiquer les principaux obstacles à la création d’emplois décents dans le pays. S’exprimant devant les partenaires sociaux, comprenant les syndicats, les employeurs et la société civile, Sonko a posé les bases d’une vision ambitieuse pour résoudre la problématique de l’emploi au Sénégal.

Pour Ousmane Sonko, la solution aux problèmes d’emploi réside dans l’adoption d’une politique nationale visant à créer des emplois « souverains, inclusifs et productifs ». Cette approche, selon lui, doit passer par une révision complète des stratégies économiques du pays, afin de s’orienter vers une transformation systémique qui mette réellement au service du peuple et de la nation des programmes adaptés, avec des projections claires.

Dans son discours, le Premier ministre a souligné un problème majeur : « le manque de productivité » qui freine le développement économique du pays. Selon lui, le Sénégal n’a pas encore réussi à construire une économie solide et sérieuse. « L’emploi ne se décrète pas. Il est le résultat des performances économiques », a-t-il déclaré, mettant en lumière l’importance de réorienter les efforts vers la production et la valorisation des ressources nationales.

Ousmane Sonko a également évoqué l’absence de mécanismes de financement endogènes comme un frein majeur aux ambitions économiques du pays. Il a dénoncé la difficulté à mobiliser des ressources internes suffisantes pour soutenir les projets d’envergure, soulignant que le pays dépend trop de l’aide et des financements extérieurs, ce qui limite ses possibilités de développement autonome.

Le Premier ministre a rappelé que le Sénégal a déjà mis en place plusieurs programmes pour lutter contre le chômage, mais que ces initiatives n’ont pas abouti faute d’une véritable identification des problèmes sous-jacents. « Nous n’avons jamais identifié les véritables problèmes », a-t-il expliqué, appelant à un changement de méthode pour que les programmes à venir soient non seulement bien définis, mais aussi réalisables et mesurables.

Ousmane Sonko a conclu son discours en insistant sur la nécessité de renforcer l’action du gouvernement et de ses partenaires afin de bâtir une économie qui génère des emplois de qualité. Pour lui, la transformation du système économique sénégalais est la clé pour résoudre les défis de l’emploi et de l’employabilité. Ce discours a constitué une invitation à repenser en profondeur les politiques économiques et sociales du pays afin de garantir un avenir plus inclusif et productif pour les jeunes sénégalais.

Dialogue national sur la modernisation du système politique : Le Sénégal entame un nouveau chapitre avec Bassirou Diomaye Faye

Le Sénégal s’engage dans une nouvelle phase de sa vie politique avec l’initiative du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qui a récemment invité les acteurs politiques et sociaux à participer à un dialogue inclusif destiné à moderniser le système politique du pays. Cette démarche, qui a pour but d’assurer une gouvernance plus transparente et efficace, se structure autour de dix axes prioritaires, avec un accent particulier sur la réforme du système électoral.

Le président Faye a souligné l’importance de ce dialogue pour améliorer les règles régissant le jeu politique, clarifier les relations entre les différents acteurs et renforcer les institutions de la République. Cet appel a pour objectif de créer une dynamique nouvelle, permettant au Sénégal de renforcer sa démocratie et de bâtir des bases plus solides pour la gestion de ses affaires publiques. La modernisation du système électoral, un des points clés du dialogue, vise à garantir une meilleure transparence et une plus grande équité lors des élections, essentielles pour la crédibilité des résultats et l’inclusivité des processus politiques.

Ce dialogue se distingue des précédentes initiatives de concertation politique, souvent critiquées pour leur caractère partisan et leur absence de résultats tangibles. Momath Talla Ndao, secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, a réagi à l’appel du président en soulignant que cette initiative visait à répondre à des problèmes structurels, et non à des intérêts partisans ou personnels. Ndao a expliqué que le dialogue ne concerne pas seulement les partis politiques, mais qu’il s’agit d’une démarche inclusive, qui implique tous les Sénégalais, sans exception, dans la construction d’un système politique plus moderne et plus efficace.

Le secrétaire d’État a également insisté sur le fait que ce dialogue ne devait pas être comparé aux « dialogues à l’envers » organisés sous l’ancien régime. Selon lui, ces derniers étaient souvent centrés sur des intérêts spécifiques et ne prenaient pas en compte les enjeux fondamentaux du pays. En revanche, l’actuel dialogue proposé par le président Faye s’inscrit dans une perspective de renforcement de la démocratie et de consolidation de l’État de droit.

Le dialogue lancé par le président de la République est un appel clair à l’action. Il n’est pas question de protéger ou d’affaiblir des individus ou des partis politiques, mais bien de trouver des solutions globales et structurelles pour les défis que rencontre le pays. Dans cette optique, le dialogue vise à renforcer la capacité des institutions à répondre aux attentes des citoyens, et à garantir un cadre politique où les droits et les libertés fondamentales sont respectés.

Pour Ousmane Sonko, Premier ministre, la réforme du système électoral et la modernisation des institutions sont des priorités absolues pour permettre au Sénégal de s’engager dans une transformation économique et politique significative. Sonko a appelé à une politique de transformation systémique qui repose sur des programmes concrets et une gestion de l’État plus rigoureuse.

Le dialogue politique proposé par le président Bassirou Diomaye Faye marque un tournant dans la gouvernance sénégalaise. En impliquant toutes les forces vives de la nation, ce processus vise à bâtir une démocratie plus forte, une gestion transparente et des institutions qui répondent aux exigences d’une société en constante évolution. En réinventant le système politique, le Sénégal espère s’inscrire dans une dynamique de modernisation et de développement durable.

Civisme numérique : Le Forum Civil appelle à un « New Deal technologique » inclusif et transparent

Le Forum Civil, branche sénégalaise de Transparency International, a organisé les 23 et 24 avril 2025 à Dakar une série de panels de haut niveau autour du thème de la protection des droits socio-économiques et financiers dans le contexte numérique. Ces événements font partie du « Projet de recentrage du civisme numérique », soutenu par l’Union Européenne via Oxfam Irlande, et qui est mis en œuvre dans dix pays à travers le monde.

Au cours de ces deux jours de discussions, des experts venus de divers horizons – administration publique, secteur privé, société civile – ont analysé les défis liés à l’émergence du numérique au Sénégal et ses impacts sur les droits fondamentaux des citoyens. Les intervenants comprenaient des représentants des ministères de l’Éducation, des Finances et de la Modernisation de l’Administration, ainsi que des acteurs du secteur privé.

L’objectif de cet événement était de repositionner la question du civisme numérique au cœur du débat public et de promouvoir une gouvernance numérique plus inclusive et transparente. Un des points centraux abordés était la nécessité d’une révision en profondeur du cadre réglementaire du numérique pour le rendre conforme aux réalités actuelles et aux évolutions technologiques rapides.

À la fin des échanges, le Forum Civil a présenté une série de recommandations qui, selon l’organisation, doivent servir de base pour une transformation numérique plus éthique et équitable au Sénégal. Parmi ces propositions, le Forum Civil a insisté sur plusieurs axes principaux :

  • Mise à jour du cadre réglementaire du numérique : Le Forum Civil a appelé le gouvernement à adapter les lois et régulations numériques pour répondre aux défis actuels du secteur. Cela comprend la nécessité de garantir la transparence et l’équité dans la commande publique liée aux technologies numériques.
  • Renforcement de la redevabilité et de la gouvernance : L’organisation a également exhorté le gouvernement à accroître la transparence sur les activités du Comité de Gouvernance du numérique (GouvNum) et à renforcer l’implication des citoyens dans les décisions concernant la gouvernance numérique.
  • Renforcer l’éducation au civisme numérique : Une des priorités soulevées par le Forum Civil a été de développer des initiatives sectorielles ciblées pour améliorer l’éducation au civisme numérique, afin d’informer et de sensibiliser la population sénégalaise aux enjeux et responsabilités liés à l’utilisation du numérique.

Le Forum Civil a également lancé un appel au secteur privé pour qu’il se structure davantage afin de saisir les nouvelles opportunités créées par les évolutions réglementaires du secteur numérique. Il a encouragé les entreprises à intégrer des principes de transparence et de responsabilité dans leurs pratiques numériques.

Ces panels organisés par le Forum Civil marquent une étape cruciale vers la création d’un environnement numérique plus juste, sécurisé et respectueux des droits fondamentaux. En mettant l’accent sur la participation citoyenne et la transparence dans la gestion des politiques publiques numériques, l’organisation espère contribuer à l’édification d’une société numérique qui soit à la fois éthique et équitable pour tous les sénégalais.

Contentieux du groupe Excaf Telecom : Sidy Diagne inculpé pour abus de biens sociaux à hauteur de 9 milliards FCFA

Le contentieux autour de la gestion du groupe Excaf Telecom, un acteur majeur du secteur des télécommunications et des médias au Sénégal, a pris une tournure judiciaire importante. Cette affaire, qui a émergé suite à un différend familial, a connu un développement majeur avec l’inculpation de Sidy Diagne, l’un des héritiers et représentant légal de la famille dans la gestion des biens du groupe.

Tout a commencé en janvier 2025, lorsqu’un des héritiers du défunt Ben Bass Diagne, fondateur et dirigeant emblématique d’Excaf Telecom, a déposé une plainte. Jupiter Diagne, un autre membre de la famille, accuse ses frères, dont Sidy Diagne, de « détournement de dividendes » et d’« abus de confiance ». Cette plainte a mis en lumière des pratiques financières douteuses au sein du groupe, particulièrement en ce qui concerne la gestion des fonds et des dividendes. En réponse à ces accusations, la Division des Investigations Criminelles (DIC) a lancé une enquête approfondie, notamment pour scruter les finances du groupe.

Les experts financiers de la DIC ont été mobilisés pour examiner la comptabilité et les transactions financières du groupe Excaf Telecom. Après plusieurs mois d’investigations, les enquêteurs ont découvert des irrégularités significatives dans la gestion des fonds du groupe, qui ont mis en évidence des abus de biens sociaux, une banqueroute frauduleuse et un blanchiment de capitaux. Selon les premières conclusions, la somme détournée pourrait s’élever à près de 9 milliards de FCFA, un montant colossal qui a alarmé les autorités judiciaires.

Les investigations ont permis de constater que Sidy Diagne, en tant que représentant légal du groupe, a joué un rôle clé dans la gestion de ces fonds. Les enquêteurs ont également noté des incohérences dans les rapports financiers et les dividendes attribués aux membres de la famille. Ces anomalies ont suffi pour que l’affaire soit transférée au Parquet financier du Pool judiciaire financier (PJF).

Suite aux résultats de l’enquête, Sidy Diagne a été convoqué par le juge d’instruction du PJF. Après avoir été entendu, il a été inculpé pour « abus de biens sociaux », « banqueroute frauduleuse » et « blanchiment de capitaux », des accusations graves qui mettent en cause sa gestion des finances du groupe Excaf Telecom. Le montant total de l’abus est estimé à 9 milliards de FCFA, une somme qui, selon les autorités, correspond à des fonds qui auraient été détournés au détriment des autres héritiers et des actions légitimes de l’entreprise.

Le juge a décidé de placer Sidy Diagne sous contrôle judiciaire, estimant que sa détention provisoire n’était pas nécessaire à la manifestation de la vérité. Cette décision a été motivée par le fait que le contrôle judiciaire permettait de poursuivre l’enquête tout en assurant la présence de l’inculpé. Le Parquet financier, bien que n’ayant pas requis de placement sous mandat de dépôt, a indiqué que l’instruction continuerait avec rigueur pour clarifier les responsabilités de chacun dans cette affaire complexe.

Le groupe Excaf Telecom, dirigé pendant des années par Ben Bass Diagne, a été un acteur incontournable dans le domaine des télécommunications et des médias au Sénégal. Cette affaire met en lumière non seulement des pratiques financières douteuses au sein d’un groupe influent, mais aussi les tensions internes qui existent au sein de la famille Diagne, dont l’héritage du groupe a été l’objet de querelles familiales.

L’instruction judiciaire est loin d’être terminée, et les autorités judiciaires continueront d’examiner les comptes de l’entreprise et de recueillir les témoignages des autres membres de la famille. Des efforts sont également en cours pour évaluer l’étendue des pertes financières liées à ce détournement présumé et pour établir si d’autres personnes que Sidy Diagne sont impliquées dans ces malversations.

Si l’affaire prend une tournure judiciaire plus large, elle pourrait également entraîner des répercussions sur la gestion de l’entreprise et sur les héritiers du groupe Excaf Telecom. La famille Diagne devra également faire face à la pression publique et à la nécessité de démontrer la transparence dans la gestion de l’héritage du défunt Ben Bass Diagne, dont le nom et l’héritage ont marqué l’histoire des médias sénégalais.

Affaire Farba Ngom : la DIC saisit 100 millions FCFA chez son frère Demba Ngom

L’enquête ouverte par la Division des investigations criminelles (DIC) autour de Farba Ngom, suite au signalement de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), prend une nouvelle tournure. Une perquisition menée chez son frère, Demba Ngom, a conduit à une saisie spectaculaire.

Les enquêteurs ont découvert un coffre-fort contenant 100 millions de francs CFA au domicile de Demba Ngom. Selon ses déclarations, cet argent proviendrait de ses activités commerciales menées dans la sous-région. Mais les enquêteurs restent prudents. D’après le journal Libération, la DIC soupçonne que les fonds pourraient en réalité appartenir à Farba Ngom, figure influente du régime déchu et actuellement placé en garde à vue.

Le coffre-fort et l’argent ont été saisis et transférés pour analyses approfondies. La traçabilité des fonds sera un élément clé pour déterminer leur véritable origine, dans un contexte où plusieurs proches de Farba Ngom sont désormais dans le viseur des autorités.

Dans la foulée, un autre frère, Abdou Aziz Kane, a été arrêté, signe que les investigations s’élargissent et que la DIC explore toutes les ramifications financières et familiales liées à cette affaire. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour établir les responsabilités et les circuits de financement soupçonnés.

Souhaitez-vous que j’y ajoute un rappel sur les accusations initiales

Keur Massar : la Gendarmerie démantèle un réseau de faussaires et met la main sur un trafiquant de drogue

La compagnie de Gendarmerie de Keur Massar poursuit sans relâche ses opérations dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Dans la nuit du mercredi 23 avril 2025, une importante opération menée par la brigade de recherches a permis de mettre fin aux activités d’un réseau spécialisé dans la fabrication de faux billets de banque.

L’intervention ciblée a conduit à l’interpellation de quatre individus, surpris en flagrant délit de production de billets contrefaits. Sur place, les gendarmes ont mis la main sur plusieurs spécimens de faux billets en coupures de 5 000, 2 000 et 500 francs CFA, ainsi qu’une imprimante de marque HP utilisée pour les reproductions illicites. Le matériel saisi comprenait également deux bouteilles contenant du mercure rouge, huit flacons d’encre rouge et bleue, un paquet de rame de papier, et trois seringues.

Mais l’offensive ne s’est pas arrêtée là. Le lendemain, jeudi 24 avril, les mêmes éléments ont procédé à l’arrestation d’un individu impliqué dans un trafic de drogue dure. Cette intervention a permis la saisie de six plaquettes de hachisch d’un poids total de 600 grammes, ainsi que de 74 pièces de volet, deux motos de marque TMax, et une quantité supplémentaire de 600 grammes de haschisch.

Ces opérations successives traduisent l’engagement ferme des forces de gendarmerie de Keur Massar à assainir leur territoire et à démanteler les réseaux criminels opérant dans la zone. Elles s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie plus large de sécurisation des populations et de lutte contre les formes émergentes de délinquance économique et de trafic de stupéfiants.

Journée mondiale contre le paludisme : le Sénégal réaffirme son objectif d’élimination totale d’ici 2030

Le Sénégal réaffirme son ambition d’éliminer le paludisme d’ici 2030. À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée ce vendredi 25 avril 2025, le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), à travers le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), a lancé un appel à une mobilisation nationale et inclusive. Le thème retenu cette année, « Réinvestir, Réimaginer et Raviver nos efforts communs », résume l’état d’esprit dans lequel s’inscrit la nouvelle phase de lutte engagée par les autorités sanitaires.

Dans un communiqué publié pour l’occasion, le ministère souligne les avancées majeures enregistrées ces dernières années. Entre 2015 et 2023, l’incidence du paludisme au Sénégal a baissé de 32 %, tandis que la mortalité liée à la maladie a chuté de 62 %. Ces progrès sont le fruit d’une meilleure prise en charge des cas, d’un élargissement de l’accès aux services de santé dans les zones rurales et périurbaines, ainsi que du renforcement des soins communautaires de proximité.

Le Sénégal se positionne aujourd’hui parmi les pays africains les plus avancés en matière de contrôle du paludisme, grâce notamment à l’utilisation massive de moustiquaires imprégnées, à la mise en place de campagnes de traitement préventif saisonnier, et à l’amélioration du système de surveillance épidémiologique. Ces efforts ont permis de réduire de manière significative les zones à forte transmission, même si certaines régions du sud et du sud-est restent plus vulnérables.

Mais pour atteindre l’objectif « zéro paludisme » d’ici 2030, le ministère insiste sur la nécessité d’un engagement renouvelé de tous les acteurs. Il appelle à réinvestir dans la santé publique, notamment en soutenant la recherche sur de nouveaux traitements et vaccins, à réimaginer les stratégies d’intervention en les adaptant aux contextes locaux, et à raviver l’implication de toutes les composantes de la société : pouvoirs publics, partenaires techniques et financiers, collectivités territoriales, secteur privé, société civile et citoyens.

La lutte contre le paludisme n’est pas seulement une question de santé, rappelle le MSAS, c’est aussi un combat pour le développement humain, la productivité économique et la justice sociale. D’où l’urgence de maintenir le cap, d’anticiper les menaces émergentes comme la résistance aux médicaments et aux insecticides, et d’intégrer la lutte antipaludique dans toutes les politiques de développement.

Capturé en Ukraine : les anciens camarades de Malick Diop réclament son rapatriement immédiat

La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux en quelques heures, provoquant stupeur et inquiétude. On y voit un homme noir, vêtu d’un treillis militaire russe, les traits tirés, les vêtements sales, le regard hagard. Entouré de soldats ukrainiens, il déclare, d’une voix faible mais audible, être Sénégalais. Plus précisément, il affirme avoir été étudiant en Russie depuis deux ans.

Rapidement, son identité est confirmée par plusieurs sources au Sénégal : il s’agit de Malick Diop, ancien étudiant en ingénierie juridique à l’Université Alioune Diop de Bambey. Originaire de Koungheul, dans la région de Kaffrine, Malick faisait partie de la 8e promotion du département juridique. Il avait quitté le pays pour poursuivre ses études en Russie, où, selon ses camarades, il faisait face à de graves difficultés financières.

Contactés par la RFM, plusieurs anciens camarades de Malick ont exprimé leur vive émotion. Astou Ndiaye, actuellement en licence 3 dans le même département, a livré un témoignage poignant :

« J’avais des contacts avec lui. Il faisait partie de ceux qui m’ont intégrée quand j’étais nouvelle bachelière. Il m’avait confié qu’il vivait des moments difficiles en Russie et qu’il ne voulait plus rester là-bas. Il est parti avec un autre étudiant, pensant trouver une solution. »

Les conditions de sa présence sur le front ukrainien restent floues, mais certains observateurs évoquent la possibilité qu’il ait été enrôlé — volontairement ou non — dans les rangs de l’armée russe ou dans des unités auxiliaires, une situation déjà documentée chez plusieurs migrants en Russie.

Moustapha Thiam, ancien président de l’Amicale des étudiants ressortissants de Kaffrine à Bambey, confirme que Malick Diop était son collaborateur proche :

« Il était mon adjoint à la commission pédagogique de l’Amicale. C’est un jeune homme sérieux et engagé. Il y a deux ans, il a quitté Bambey pour poursuivre ses études en Russie. Aujourd’hui, nous sommes tous choqués par cette vidéo. »

Face à la gravité de la situation, les étudiants de Bambey lancent un appel urgent aux autorités sénégalaises, en particulier au ministère des Affaires étrangères, au Consulat d’Ukraine à Dakar, ainsi qu’aux représentations diplomatiques du Sénégal en Europe de l’Est.

Astou Ndiaye, très émue, conclut :

« Il faut que l’État fasse quelque chose. Qu’on vérifie son identité, qu’on confirme qu’il est bien Sénégalais, qu’on s’assure de sa sécurité. Il a besoin d’aide. »

La présence de jeunes Africains dans le conflit russo-ukrainien, souvent dans des conditions opaques, soulève de nombreuses questions. Certains, attirés par des promesses d’emploi ou de régularisation, finissent enrôlés dans des missions risquées. D’autres sont tout simplement victimes du chaos ambiant, pris entre deux puissances en guerre.

Course à la présidence de la BAD : Amadou Hott expose sa vision d’une Afrique résiliente à Washington

Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie et ex-vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), continue de défendre vigoureusement sa candidature à la tête de l’institution. Jeudi à Washington, il a participé à un débat organisé par The Brookings Institution, aux côtés des quatre autres prétendants à la présidence de la BAD.

Face à un auditoire de décideurs, d’universitaires et de partenaires techniques, Hott a présenté une vision structurée, axée sur trois piliers : la transition énergétique, le financement des infrastructures vertes et la mobilisation du capital privé pour accélérer un développement durable et inclusif sur le continent.

« Nous partageons le même objectif : accélérer la transformation économique de l’Afrique », a-t-il affirmé. Dans son intervention, il a insisté sur la nécessité de bâtir une Afrique autonome, plus résiliente face aux chocs climatiques, économiques et géopolitiques.

Amadou Hott a affirmé sa volonté de renforcer les partenariats avec le secteur privé afin de soutenir la construction d’infrastructures essentielles dans des domaines comme l’énergie, la santé, l’éducation et l’agriculture. Il a également mis l’accent sur la formation et l’insertion professionnelle des jeunes et des femmes, qu’il considère comme des leviers majeurs de croissance inclusive. Il prévoit aussi de soutenir les réformes visant à mobiliser davantage de ressources locales, notamment en améliorant les recettes fiscales et en impliquant les investisseurs institutionnels africains. Il a en outre réitéré son engagement à porter des projets ambitieux, à l’image de la « Mission 300 », qui vise à étendre l’accès à une énergie durable, et à accroître le soutien aux économies les plus vulnérables du continent.

Alors que l’élection du prochain président de la BAD est prévue pour le 29 mai 2025, à l’occasion des Assemblées annuelles de l’institution à Abidjan, ce débat a constitué une étape décisive pour les cinq candidats. Il a permis de confronter visions, ambitions et priorités dans un contexte marqué par de nouveaux défis pour l’Afrique : sécurité alimentaire, financement du climat, industrialisation verte et inclusion économique.

Découverte macabre à Saint-Louis : un homme retrouvé mort dans une épave de voiture

Un fait divers glaçant secoue la ville de Saint-Louis. En début de semaine, le corps sans vie d’un homme a été retrouvé en état de putréfaction avancée dans une vieille épave, stationnée dans le dépôt de camions de la société Holding Gueye, situé à Nder, un village périphérique de la capitale du Nord.

La victime a été identifiée comme étant Mar, un résident du quartier Léona, bien connu dans la ville pour son activité de coxeur à la place Abdoulaye Wade, un carrefour central du transport urbain local. La découverte a mobilisé les forces de l’ordre et les sapeurs-pompiers, qui ont constaté l’état de décomposition avancée du corps, laissant supposer que Mar se trouvait dans cette voiture abandonnée depuis plusieurs jours.

Pour l’heure, les circonstances de son décès demeurent floues. Aucune piste n’est écartée, et une enquête est ouverte pour élucider les causes exactes du drame. La dépouille a été transférée à l’hôpital régional de Saint-Louis pour les besoins de l’autopsie.

L’inhumation a eu lieu ce jeudi au cimetière de Misra, en présence de membres de la famille, de collègues du défunt et d’agents de secours. Dans le quartier Léona, la tristesse est palpable. Les habitants réclament la lumière sur cette affaire qui, pour beaucoup, soulève de nombreuses questions sur la sécurité et le suivi des personnes vulnérables dans la ville.

Guy Maris Sagna réplique à Guirassy : « Dans votre réponse vous dites une chose et son contraire »

Le député Guy Marius Sagna, actuellement en Inde, n’a pas tardé à répondre à la réplique du ministre de l’Éducation nationale. Moustapha Guirassy avait réagi ce vendredi, aux questions écrites du parlementaire portant sur l’achat de matériel d’aménagement d’un salon de bureau, d’un tapis et d’équipements pour le petit-déjeuner, affirmant que M. Sagna avait été « induit en erreur ».
Dans sa réponse, l’élu conteste vigoureusement cette version, accusant le ministre de « dire une chose et son contraire ».

Monsieur le ministre de l’éducation nationale, dans votre réponse vous dites une chose et son contraire. Vous affirmez que j’ai été induit en erreur et pourtant vous avouez l’existence de ces achats effectués par vos services. 

Vous justifiez ces achats sous le prétexte qu’il s’agit de dépenses de fonctionnement que vous trouvez normales et régulières. Monsieur le ministre, au nom de « la gestion rigoureuse et utile de chaque franc CFA »  que vous revendiquez, aviez vous besoin de changer du neuf par du neuf ? Ces dépenses étaient elles nécessaires ? Du matériel de petit déjeuner à 650 000 F CFA, est ce une gestion utile de chaque franc ? 

Monsieur le ministre, le Sénégal, un des 30 pays les plus appauvris de la planète, n’est ni l’Europe ni l’Amérique pour que vous compariez vos pratiques dans le département de l’éducation à celles de leurs pays. 

Vous reconnaîssez les dépenses évoquées dans ma question écrite alors qu’il faut rationaliser parce que, notamment, l’Etat APR/BBY a plongé les finances publiques dans le gouffre. Le Jub, Jubal, Jubbanti, monsieur le ministre, c’est aussi prendre en compte et prioriser à partir de la rationalisation lancée par le PM et le PR. 

Vous parlez de « montant dérisoire » et de « détails ». Les sénégalais qui m’ont élu et élu le Président de la République qui vous a nommé sauront apprécier.

Monsieur le ministre pensez-vous que les populations concernées par les 29 questions écrites ci-dessous que je vous ai adressées à leur demande entre le 02 décembre 2024 et le 22 avril 2025 vont trouver « dérisoires » les montants que j’ai évoqués : 
1- lycée de Ndiodior
2- fermeture du lycée de Foundiougne
3- indemnités de direction pour les directeurs des cases des tout petits
4- CEM de Médinatoul
5- lycée de Peyrissac (Ziguinchor) 
6- ouverture du lycée technique de Ndouloumadji
7- CEM de Dinguiraye
8- actes d’intégration des enseignants
9- réhabilitation du lycée El Hadji Oumar Lamine Badji (Ziguinchor) 
10- À quand le démarrage de l’enseignement des langues nationales à l’élémentaire
11- situation des 68 enseignants communautaires de l’IEF de Pété
12- affaissement d’une dalle au lycée de Bambilor
13- Situation du lycée de Malika plage
14- commercialisation des dossiers d’intégration des enseignants à la fonction publique
15- besoins des écoles de Kafountine (Bignona) 
16- recrutement de 2000 enseignants
17- écoles élémentaires financièrement exsangues
18- Introduction ou renforcement de la pensée de Cheikh Anta Diop dans les programmes d’enseignement au Sénégal
19- insécurité au lycée scientifique d’excellence de Diourbel
20- le ministère de l’Education nationale a-t-il des archives ? 
21- construction du lycée Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké
22- urgence de la réfection du lycée de Sébikotane
23- équipement du CEM de Diagnon (Ziguinchor) 
24- Situation du lycée franco arabe de Ziguinchor
25- CEM de Lougré Thiolly
26- Bourse des élèves maîtres
27- Situation du lycée de Niague 
28- situation du CEM de Mbagam (Dagana) 
29- Absence de manuels en CE1 et CE2 depuis 10 ans 

Monsieur le ministre, vous avez oublié ou éludé ou mal compris ma  question relative au phénomène des « régularisations », pratiques qui peuvent entraîner des glissements dangereux vers la prévarication, dans l’octroi d’avantages indus. Votre ministère continue-t-il à pratiquer – je ne fais pas allusion ici aux mobiliers de votre bureau – ces « régularisations » ? Sont elles toujours justifiées ? Quand le montant d’un marché atteint un certain seuil, ces pratiques de « régularisation » peuvent-t-elles être compatibles à une concurrence réelle ? 

Monsieur le ministre, vous me demandez de « recentrer [mes] interventions sur les véritables enjeux du secteur de l’éducation » et vous ajouter que « la République a besoin de débats sérieux, rigoureux et documentés ». Monsieur le ministre, si mes 29 questions écrites ci-dessus rappellées ne vous semble ni sérieuses ni rigoureuses ni au coeur des enjeux du secteur de l’éducation, les 11 questions écrites suivantes que je vous ai envoyées entre le 18 avril 2024 et la dissolution de la 14e législature le sont-elles suffisamment pour vous: 
1- blocage inexpliqué depuis juillet 2023 de la formation des 800 animateurs polyvalents des cases des tout- petits
2- réintégration des 690 élèves-maîtres 
3- Pour des travailleurs sociaux en milieu scolaire
4- formation de huit (08) professeurs d’économie générale à l’ENSETP 
5- 25.000 FCFA de bourse pour les élèves maîtres des CRFPE
6- Quand le Certificat d’Aptitude à l’Enseignement Secondaire (CAES) sera-t-il organisé ? 
7- L’exploitation par l’État du Sénégal des enseignants dits « décisionnaires »
8- Recrutement par l’État d’enseignants admis et admissibles à des diplômes professionnels de l’éducation 
9- situation des personnels des écoles sénégalaises de Gambie 
10- La situation des professeurs contractuels ou l’histoire d’une injustice d’État 
11- Mise en danger de la vie d’autrui au lycée El Hadji Mamadou Diouf de Foundiougne qui menace de s’effondrer 

Monsieur le ministre de l’éducation nationale, quand je vous ai adressé des questions écrites à propos du lycée de Peyrissac (Ziguinchor) (01), de la réhabilitation du lycée El Hadji Oumar Lamine Badji (Ziguinchor) (02), des besoins des écoles de Kafountine (Bignona) (03), de l’équipement du CEM de Diagnon (Ziguinchor) (04), de la situation du lycée franco arabe de Ziguinchor (05)… je vous parlais déjà en réalité du plan Diomaye pour la Casamance axé sur l’éducation. Quand j’interpelle vos collègues du gouvernement sur la situation à l’hôpital régional de Ziguinchor, sur l’électrification des villages de la Casamance, sur la gestion de la chambre de commerce de Ziguinchor, sur la gestion du port de Ziguinchor, sur la gestion foncière dans la commune de Médina Wandifa…je partage avec eux la contribution des populations au Plan Diomaye pour la Casamance et leurs attentes. Et j’en fais – avec les populations – un suivi de la transmission à la réalisation. 

Pour le type de députés dont la république a besoin monsieur le ministre, le peuple sénégalais souverain que je sers en vous faisant parvenir ses préoccupations à travers mes questions écrites que vous recevez me suffit comme boussole.

Monsieur le ministre, chaque fois que les citoyens voudront savoir commment vous gérez les crédit que j’ai votés en leur nom à l’Assemblée nationale pour votre département, vous recevrez une question écrite pour que vous leur rendiez compte. Monsieur le ministre, je ne vais pas attendre l’IGE ou la Cour des comptes. L’Assemblée nationale est la première IGE, la première Cour des comptes. Si l’Assemblée nationale assume bien son rôle, l’IGE et la Cour des comptes risquent d’aller au chômage ou voir leur travail fondre comme beurre au soleil car elle aura eu une posture qui privilégie la prévention et la dissuasion à la guérison. 

Monsieur le ministre, les défis auxquels nous faisons face actuellement ne sont rien comparés à ceux qui arrivent car les forces exloiteuses internes et externes ne vont pas nous laisser faire tranquillement notre projet pour un Sénégal souverain,  juste et prospère. Face à cette alliance des oppresseurs nous avons besoin de la mobilisation du peuple sénégalais. Celle-ci ne sera possible que si le peuple est satisfait de notre gestion de ce que vous appelez des montants « dérisoires » et des « détails ». 
GMS,

Coup de balai dans les médias : l’État ordonne la cessation immédiate de parution de plusieurs organes de presse

La liberté de la presse au Sénégal vient de connaître un nouveau choc. Plusieurs patrons de presse ont été convoqués à la Division de la Surveillance du Territoire (DST) où leur a été signifiée une cessation immédiate de leurs activités de parution. Cette mesure fait suite à l’arrêté n°011059/MCTN signé le 22 avril 2025 par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, ordonnant l’arrêt de la publication, de la diffusion et du partage de contenus jugés non conformes au Code de la presse.

Dans un procès-verbal transmis à l’un des organes de presse concernés, le Directeur de la Surveillance du Territoire, Commissaire de Police Divisionnaire, a formellement enjoint l’arrêt sans délai de toute parution. En cas de non-respect, des sanctions prévues par les articles 194, 195 et 200 du Code de la presse seront appliquées, allant jusqu’à la suspension définitive et à des poursuites judiciaires.

L’arrêté ministériel, appliqué avec une rigueur soudaine, a surpris plus d’un. Pour beaucoup d’acteurs du secteur, la méthode employée suscite inquiétude et incompréhension. « On ne nous a laissé aucune marge de régularisation. C’est un couperet tombé du jour au lendemain », déplore un responsable de publication. Dans les rédactions touchées, c’est la stupeur, mêlée à une inquiétude pour la survie économique des structures et la préservation de la liberté d’informer.

En toile de fond de cette vague de suspensions, la question de la conformité au Code de la presse. Le 6 février dernier, le ministère de la Communication avait publié une liste officielle des médias dits “en règle”. Sur les 639 médias recensés au Sénégal, seuls 258 rempliraient les critères légaux, selon Habibou Dia, directeur de l’information au ministère. Les autres, soit 380 organes, sont accusés de fonctionner dans l’illégalité : absence de récépissé, direction non conforme, ou encore défaut de déclaration.

Mais pour de nombreux professionnels du secteur, cette opération ressemble moins à un assainissement qu’à une tentative de musellement. Certains y voient une volonté déguisée de réduire la pluralité de l’information et de mettre au pas les voix indépendantes ou critiques du régime. « On nous parle de régularisation, mais il n’y a eu ni préavis ni accompagnement », affirme un journaliste concerné.

Face à cette situation, les organisations de presse commencent à se mobiliser. Le Synpics, le Cored et d’autres structures corporatives prévoient de tenir des réunions de crise dans les jours à venir pour discuter de la riposte. Il pourrait s’agir d’interpellations publiques, de recours juridiques, voire de manifestations symboliques pour défendre le droit à l’information.

Cessation immédiate de parution : le ballet des patrons de presse à la DST
Cessation immédiate de parution : le ballet des patrons de presse à la DST

Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : la RADDHO alerte sur l’exclusion de Tidjane Thiam et appelle au dialogue

À l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025 en Côte d’Ivoire, les tensions politiques prennent une tournure préoccupante. Dans un communiqué publié récemment, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) a exprimé de vives inquiétudes face à la situation préélectorale, marquée notamment par l’exclusion controversée de Tidjane Thiam de la liste électorale.

Candidat du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et principal opposant au pouvoir en place, Tidjane Thiam est au centre d’un bras de fer politico-juridique. Une décision judiciaire rendue le 22 avril 2025 a invalidé son inscription sur la liste électorale, provoquant une onde de choc au sein de l’opposition et des organisations de défense des droits humains.

Selon la RADDHO, cette décision constitue un « précédent dangereux », d’autant plus qu’elle est intervenue après la perte de la nationalité française par Tidjane Thiam en mars 2025. L’organisation craint que cette situation ne fasse de lui un apatride, un statut qui, selon elle, soulève de graves préoccupations au regard des normes internationales.

Le président de l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) a pour sa part estimé que cette exclusion ouvre un contentieux juridique complexe, mettant en question la nationalité ivoirienne de Thiam. Il a aussi rappelé que, conformément à l’article 12 du Code électoral ivoirien, les décisions juridictionnelles en matière d’inscription sur la liste électorale sont définitives et sans appel.

Face à ces évolutions, la RADDHO a exprimé :

Sa vive inquiétude quant à une atmosphère politique tendue, susceptible de compromettre la transparence et la paix autour du scrutin ; Son regret face à ce qu’elle considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques ; Un appel au dialogue entre tous les acteurs politiques et sociaux afin de parvenir à un consensus sur la participation des candidats de l’opposition, dans l’intérêt de la stabilité et de la démocratie ; Une exhortation au “génie ivoirien”, à l’ouverture et à l’hospitalité du peuple pour prévenir toute forme de division, de discrimination ou d’exclusion.

La RADDHO a également rappelé les engagements pris par la Côte d’Ivoire lors de la 37e session ordinaire de la Conférence de l’Union Africaine, notamment en faveur du Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif au droit à une nationalité et à l’éradication de l’apatridie, adopté en février 2024.

Enfin, l’organisation invite les autorités ivoiriennes à garantir une compétition électorale ouverte, respectueuse des principes démocratiques, permettant à tous les citoyens d’exprimer librement leur suffrage. Elle appelle également la CEDEAO et l’Union Africaine à intervenir en médiateurs pour éviter une crise politique majeure dans un pays encore marqué par les séquelles des conflits passés.

Assemblée nationale : Séance plénière prévue ce lundi pour statuer sur l’immunité de deux députés

Les députés de l’Assemblée nationale sont convoqués en séance plénière ce lundi 28 avril 2025 à 10 heures. L’annonce a été faite ce jeudi à travers un communiqué officiel de l’hémicycle. L’ordre du jour porte sur l’examen de projets de résolutions visant à constituer des Commissions ad hoc chargées d’étudier la demande de levée de l’immunité parlementaire des députés Moustapha Diop et Salimata Diop.

Les deux parlementaires, anciens ministres sous la présidence de Macky Sall, sont poursuivis dans le cadre de la gestion des Fonds Force Covid-19, un programme mis en place en 2020 pour faire face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie. Selon des sources proches du dossier, des irrégularités financières ont été relevées lors d’un audit de la Cour des comptes, impliquant les deux anciens responsables gouvernementaux.

La constitution des Commissions ad hoc marque la première étape de la procédure parlementaire qui pourrait aboutir à la levée de leur immunité, condition préalable à toute poursuite judiciaire. Cette séance plénière s’annonce donc décisive pour la suite des investigations sur ce dossier emblématique de la lutte contre la mauvaise gestion des deniers publics.

Décision du Conseil constitutionnel sur la loi interprétative : Pape Alé Niang salue un tournant pour l’État de droit au Sénégal

La décision récente du Conseil constitutionnel du Sénégal rejetant la loi interprétative visant à réviser la loi d’amnistie continue de provoquer une vague de réactions dans le pays. Parmi les voix les plus marquantes, celle de Pape Alé Niang, journaliste et Directeur général de la RTS, a retenu l’attention. Dans une publication sur son compte X (anciennement Twitter), il a salué le courage des sept sages du Conseil constitutionnel et souligné l’impératif de vérité pour guérir les blessures du passé.

Selon Pape Alé Niang, cette décision marque une rupture avec les habitudes du Conseil, longtemps perçu comme frileux face aux dossiers politiques sensibles. « Il faut, au fond, se féliciter de la décision rendue par les 7 sages, pour la simple raison que le Conseil constitutionnel avait habitué les Sénégalais à cette vieille rengaine de se déclarer incompétent », écrit-il.

Le journaliste met en lumière un point fondamental soulevé par les « puristes du droit » : une loi interprétative a pour unique fonction de clarifier un texte existant, sans en modifier la portée. Or, en tentant de réinterpréter la loi d’amnistie, le projet législatif s’est heurté à la Constitution. Le Conseil a notamment rappelé qu’aucune disposition nationale ne saurait justifier l’impunité pour des crimes relevant du droit international.

Ces crimes, présumés commis entre 2021 et 2024 — une période que Pape Alé Niang qualifie de « barbarie humaine » — sont, par essence, imprescriptibles. Le Sénégal, lié par ses engagements internationaux, ne peut les effacer par une simple loi d’amnistie.

Pour le patron de la RTS, cette décision ouvre la voie à une nouvelle dynamique institutionnelle : « une ère où des magistrats indépendants et courageux tranchent selon le droit et non selon les injonctions politiques ». Une évolution qui, selon lui, constitue une bouffée d’oxygène pour l’État de droit sénégalais, encore fragile après trois années de fortes tensions politiques et sociales.

Insistant sur l’impératif de justice, Pape Alé Niang rappelle que « personne ne peut pardonner sans connaître la vérité ». La quête de vérité sur cette période sombre n’est pas, selon lui, une forme de vengeance mais un devoir de mémoire et de justice envers les victimes.

En établissant un lien entre le climat de tension dans l’espace politique et les blessures non cicatrisées du passé, il alerte sur les risques de division persistante. « Seul un processus de justice équitable peut engendrer un apaisement durable », conclut-il, appelant à une réconciliation fondée sur la vérité, et non sur l’oubli.

Affaire des Fonds Covid : Moustapha Diop se rend à la justice et est écroué pour un détournement de 930 millions de Fcfa

Dans un développement majeur de l’affaire des Fonds Covid, Moustapha Diop, ancien responsable au ministère du Développement industriel, a surpris tout le monde en se livrant spontanément à la justice, mettant fin à plusieurs jours de rumeurs sur sa cavale. Présumé en fuite, il a finalement comparu hier devant le juge du deuxième cabinet, en compagnie de son avocat. À l’issue de l’audition, il a été inculpé pour détournement de fonds publics portant sur la somme colossale de 930 millions de Fcfa et placé sous mandat de dépôt. Il a passé sa première nuit derrière les barreaux, marquant ainsi un tournant décisif dans cette enquête à tiroirs.

Cette affaire, qui ébranle progressivement les sphères administratives, n’en est pas à ses premières révélations. Avant Moustapha Diop, Ndèye Aminata Loum, ancienne directrice de l’Agence de gestion et de coopération (Dage), ainsi que Bamba Amar, avaient déjà été inculpés pour des faits similaires. Ces arrestations en cascade dévoilent un vaste réseau de malversations, dont les ramifications semblent s’étendre à plusieurs ministères et agences liés à la gestion des fonds d’urgence durant la pandémie.

Le même jour, un autre nom est venu s’ajouter à la liste : Aliou Sow, ancien Dage du ministère du Développement communautaire. Lui aussi a été visé par la justice, bien que son sort ait été plus clément. Il a été assigné à résidence sous bracelet électronique, une mesure que certains observateurs expliquent par les garanties financières fournies par des importateurs de riz, dont le rôle dans cette affaire intrigue.

La justice sénégalaise semble déterminée à faire toute la lumière sur les détournements présumés autour des fonds destinés à atténuer les impacts de la crise sanitaire. Avec la multiplication des inculpations, cette enquête pourrait encore réserver de nouvelles surprises, alors que l’opinion publique réclame transparence et reddition de comptes dans la gestion des ressources publiques.

Affaire Doro Gaye : l’extradition suspendue, la justice sénégalaise face à un nouveau défi

L’enquête judiciaire ouverte au Sénégal contre l’homme d’affaires Doro Gaye connaît un nouveau rebondissement. Le principal mis en cause, actuellement en France, continue d’échapper à la justice sénégalaise malgré une demande d’extradition formulée par le juge d’instruction en charge du dossier. Selon des informations relayées par Les Échos, la Cour d’appel de Paris a renvoyé l’examen de cette requête au 9 juillet prochain, prolongeant ainsi l’incertitude autour de cette affaire à fort enjeu.

L’affaire remonte à une plainte déposée par l’homme d’affaires Zakiroulah Sow, qui accuse Doro Gaye de lui avoir extorqué la somme de 1,2 milliard de francs CFA dans le cadre d’une transaction foncière sur le site de l’ancien Aéroport international Léopold Sédar Senghor (AILSS). Inculpé puis placé sous mandat de dépôt, Doro Gaye avait fini par reconnaître les faits, avant de signer un protocole d’accord dans lequel il s’engageait à rembourser progressivement la somme.

Sur la base de cet accord, il avait bénéficié d’une liberté provisoire sous contrôle judiciaire. Mais un signalement de la partie civile, alléguant le non-respect des engagements de paiement, a entraîné la révocation de ce contrôle judiciaire, décision que la défense conteste vivement.

Depuis son départ vers la France, Doro Gaye demeure libre, bien que toujours soumis à des mesures judiciaires. La justice sénégalaise a formulé une demande d’extradition, mais les avocats de l’homme d’affaires ont contre-attaqué devant la justice française. Ils dénoncent des « irrégularités » dans la révocation du contrôle judiciaire, estimant qu’aucune clause ne prévoyait explicitement une telle sanction en cas de non-paiement.

Le 26 mars dernier, la défense a déposé ses écritures devant la Cour d’appel de Paris, et le Parquet général français a demandé un délai pour y répondre, provoquant un renvoi de l’audience au 9 juillet. Cette échéance sera décisive pour déterminer si Doro Gaye devra, oui ou non, retourner au Sénégal pour répondre de ses actes devant la justice.

En attendant, l’homme d’affaires reste libre en Europe, tandis que la partie civile continue de réclamer justice et remboursement. Le recours en annulation de la révocation du contrôle judiciaire, toujours pendant, complique davantage le travail du magistrat sénégalais, qui voit son instruction freinée par les lenteurs de la coopération judiciaire internationale.

L’issue de l’audience prévue à Paris pourrait marquer un tournant crucial dans ce dossier aux multiples ramifications, mêlant enjeux financiers, procédures transfrontalières et batailles juridiques de haute intensité.

VENTE D’OR BRUT : Le Sénégal perd 36 milliards F CFA à l’export

Le commerce extérieur du Sénégal a connu une détérioration prononcée en janvier 2025, avec un déficit commercial qui s’est alourdi de 89,5 milliards F CFA en variation mensuelle, atteignant un total de 320,9 milliards F CFA. Cette dégradation est principalement imputable à une forte augmentation des importations de biens (+77,3 milliards F CFA), combinée à une chute des exportations de biens (-21,5 milliards F CFA). Ce retournement a fait chuter le taux de couverture des importations par les exportations à 54,4%, contre 63,6% le mois précédent.
Parmi les secteurs les plus touchés, les exportations de biens ont diminué de manière significative, passant de 404,3 milliards F CFA en décembre 2024 à 382,9 milliards F CFA en janvier 2025. Cette baisse est essentiellement attribuée à la chute des ventes d’or brut, qui ont reculé de 36,2 milliards F CFA. Ce repli sur le marché international de l’or brut a eu un impact particulièrement lourd sur les recettes d’exportation du Sénégal, une dynamique inquiétante pour l’économie du pays.
À cela s’ajoutent les baisses notables des exportations d’huiles brutes de pétrole (-29,6 milliards F CFA), de produits halieutiques (-9,8 milliards F CFA) et d’acide phosphorique (-9,5 milliards F CFA).
Cependant, certains secteurs ont enregistré des performances positives. Les exportations de produits pétroliers ont connu une hausse de 22,2 milliards F CFA, suivies par les engrais minéraux et chimiques (+14,8 milliards F CFA) et les légumes frais (+6,6 milliards F CFA). En comparaison annuelle, les exportations de biens ont progressé de 33,1%, avec une augmentation notable des ventes de produits pétroliers (+35,6 milliards F CFA) et d’huiles brutes de pétrole (+28,6 milliards F CFA).
Cependant, cette progression n’a pas pu compenser les pertes dues à la baisse des exportations de produits arachidiers (-37,3 milliards F CFA) et d’acide phosphorique (-12,6 milliards F CFA).
De manière globale, au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les exportations de biens ont atteint 138,7 milliards F CFA, contre 105,2 milliards F CFA en décembre 2024, représentant 36,2% du total des exportations de biens de la région.
La Dakaroise

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°451 – 25/04/2025

🔴 VENTE D’OR BRUT : LE SÉNÉGAL PERD 36 MILLIARDS F CFA À L’EXPORT

🔴 ÉLECTION À LA PRÉSIDENCE DE LA FSF : AUGUSTIN SENGHOR SEUL AU MONDE
🔴 APRÈS SEPT ANS D’ATTENTE : L’AG DE LA LIGUE DE FOOTBALL DE DAKAR ENFIN CONVOQUÉE

Achat de matériel de petit-déjeuner à 650.000 F CFA : Guy Marius Sagna interroge Moustapha Guirassy

Le député Guy Marius Sagna a interpellé le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, sur une dépense controversée d’un montant de 650.000 F CFA, qu’il estime avoir été utilisée pour l’achat de matériel de petit-déjeuner. Cette question fait partie de huit interrogations écrites adressées par Sagna au gouvernement, juste avant son départ pour l’Inde, où il participe à un sommet mondial sur la justice.

Sur sa page Facebook, Sagna a détaillé les éléments de ses préoccupations, soulevant des doutes sur l’utilisation des fonds publics au sein du ministère. Le député a demandé si le ministre Guirassy avait effectivement engagé cette dépense pour l’achat de matériel de petit-déjeuner, mais aussi s’il avait fait l’acquisition d’autres biens, notamment un tapis iranien pour 1 million de francs CFA et un bureau neuf pour 2 millions de francs CFA, alors que l’ancien bureau était encore en état de fonctionner.

Cette interpellation met en lumière une fois de plus la question de la transparence dans la gestion des fonds publics au Sénégal, en particulier dans un contexte où les dépenses gouvernementales sont régulièrement remises en question. L’opposant Guy Marius Sagna, connu pour son engagement à défendre la bonne gestion des finances publiques, a vivement critiqué ces dépenses et exige des explications sur leur justification.

Pour l’heure, il reste à savoir comment Moustapha Guirassy et le gouvernement réagiront à ces accusations et si des éclaircissements seront apportés sur l’utilisation de ces fonds publics. La transparence sur les achats gouvernementaux est un enjeu crucial, notamment dans un contexte où l’opinion publique et les citoyens réclament une gestion plus rigoureuse et plus responsable des ressources publiques.

Nguéniène : démantèlement d’un vaste réseau de trafic d’armes, quatre individus interpellés

Le 22 avril 2025, dans le cadre de l’intensification de la lutte contre la criminalité et le trafic d’armes à feu, la brigade de recherches de Saly, soutenue par la brigade territoriale de Joal, a mené une opération décisive à Nguéniène, une localité située dans la région de Thiès, au Sénégal. Cette action a conduit à l’interpellation de quatre individus impliqués dans un vaste réseau de trafic et de vente illégale d’armes.

L’opération fait suite à plusieurs semaines de surveillance minutieuse, menée par les forces de sécurité suite à un renseignement concernant le trafic d’armes dans la zone. Selon un communiqué de la Gendarmerie nationale, l’exploitation de ces informations a permis d’arrêter les suspects, qui étaient activement impliqués dans la commercialisation illégale d’armes.

Les enquêteurs ont également procédé à la saisie d’un arsenal important, constitué de 22 armes à feu, comprenant 18 fusils de calibre 22 mm et quatre pistolets fabriqués artisanalement. En outre, la brigade a découvert 28 munitions de calibre 12 mm, ainsi qu’une somme de 323.000 francs CFA, probablement liée aux transactions illicites effectuées par le réseau.

Les interpellations de ces quatre suspects, qui font partie d’un groupe criminel bien organisé, marquent un coup d’arrêt dans les efforts des trafiquants d’armes de se fournir et de vendre des armes de manière clandestine. Ce coup de filet s’inscrit dans une série d’actions menées par la Gendarmerie nationale pour éradiquer les réseaux de trafic d’armes et garantir la sécurité des citoyens sénégalais.

Les autorités continuent leur enquête pour démanteler l’intégralité du réseau et découvrir d’éventuels complices. Cette opération met également en lumière la vigilance des forces de l’ordre et leur détermination à lutter contre ce fléau, qui constitue une menace sérieuse pour la sécurité publique et la stabilité sociale.

Dic : Demba Ngom, frère de Farba Ngom, placé en garde à vue

L’étau se resserre autour de l’entourage de Farba Ngom. Son frère, Demba Ngom, a été interpellé hier mercredi par les éléments de la Division des investigations criminelles (DIC), dans le cadre d’une enquête liée au rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Selon des sources proches du dossier, l’arrestation s’est faite sous la supervision d’une délégation judiciaire agissant sur mandat du doyen des juges d’instruction financier. Demba Ngom est actuellement en garde à vue et pourrait être présenté dans les prochaines heures devant le pôle judiciaire spécialisé dans les affaires économiques et financières.

Cette procédure s’inscrit dans un cadre plus large d’investigations portant sur de présumées irrégularités financières révélées par la CENTIF. L’organisme avait récemment transmis plusieurs dossiers aux autorités judiciaires, mettant en cause des circuits suspects de mouvements de fonds.

Il est important de rappeler que Farba Ngom, figure politique influente de l’ancien régime et ancien maire d’Agnam, est lui-même en détention provisoire dans une affaire retentissante impliquant 125 milliards de francs CFA. La mise en cause de son frère dans une affaire connexe ne fait qu’alimenter les spéculations sur l’étendue du réseau et la nature des montages financiers en cause.

L’enquête suit son cours, et de nouvelles interpellations ne sont pas à exclure, à mesure que les investigations se poursuivent.

Thiès – Nouveaux prix du riz brisé non parfumé : le kg désormais à 350 FCFA

Le Conseil régional de la consommation de Thiès s’est réuni ce mardi dans la capitale du rail pour statuer sur les nouveaux prix du riz brisé non parfumé, l’un des produits les plus consommés au Sénégal. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour soulager les ménages, dans un contexte de cherté de la vie.

À l’issue des discussions, il a été décidé que le prix de gros du sac de 50 kg est désormais fixé à 16 400 FCFA, contre 19 200 FCFA précédemment, soit une baisse notable de 2 800 FCFA. Pour le demi-gros, le prix a été aligné à 16 700 FCFA, enregistrant la même baisse.

Du côté des détaillants, le prix du kilogramme de riz brisé non parfumé passe de 360 FCFA à 350 FCFA. Une première baisse de 10 FCFA avait été proposée, mais les commerçants de la région ont volontairement accepté d’aller plus loin en réduisant de nouveau le prix de 10 FCFA supplémentaires. Cette décision, saluée par les autorités locales, montre une volonté de solidarité dans un contexte économique tendu.

Le responsable régional du commerce a précisé que la fixation de ces prix tient compte du différentiel de transport entre Dakar et Thiès, ainsi que des marges bénéficiaires légales. L’objectif est de garantir un équilibre entre rentabilité pour les commerçants et accessibilité pour les consommateurs.

Ces nouveaux tarifs devraient entrer en vigueur dans les jours à venir, une fois les commerçants informés et les mécanismes de contrôle renforcés. Ils pourraient servir de référence pour d’autres régions dans les semaines à venir, alors que la question du coût des denrées de première nécessité reste au cœur des préoccupations des Sénégalais.

Conseil constitutionnel : Mouhamadou Bachir Sèye intègre le collège des sept sages

Le Conseil constitutionnel du Sénégal compte un nouveau membre en la personne du magistrat Mouhamadou Bachir Sèye, nommé en remplacement de Mouhamadou Diawara dont le mandat est arrivé à terme en décembre 2024. Sa désignation marque l’entrée d’une figure respectée mais discrète de la magistrature sénégalaise dans l’une des institutions les plus sensibles de la République.

Avec cette nomination, Mouhamadou Bachir Sèye rejoint le collège des « sept sages », organe chargé de veiller à la régularité des élections nationales et à la conformité des lois avec la Constitution. En vertu des textes en vigueur, son mandat s’étendra sur une durée de six ans, non renouvelable.

Magistrat de carrière, il est réputé dans les milieux judiciaires pour sa rigueur intellectuelle, sa probité et sa maîtrise des textes juridiques. S’il reste peu connu du grand public, il jouit d’un grand respect au sein de la profession, notamment pour ses prises de position mesurées et son attachement à l’indépendance de la justice.

Cette arrivée intervient dans un contexte politique encore marqué par les débats sur les institutions, leur impartialité et leur rôle dans la consolidation démocratique. Le Conseil constitutionnel, souvent sollicité lors des crises politiques ou des périodes électorales, reste un pilier essentiel dans l’architecture juridique du pays.

La désignation de Mouhamadou Bachir Sèye est ainsi scrutée de près, tant par les acteurs politiques que par les défenseurs de l’État de droit. Elle pourrait également permettre d’insuffler un nouvel élan à une institution parfois critiquée pour son manque de renouvellement ou pour son opacité.

À présent, le collège est de nouveau au complet. Les prochains mois, notamment en vue des éventuelles réformes constitutionnelles ou des scrutins à venir, permettront d’observer les premiers pas de Mouhamadou Bachir Sèye dans ce cercle restreint, où chaque avis et chaque décision peut peser lourd dans la vie démocratique du Sénégal.

Affaire des 35 000 tonnes d’urée : un engrais disparu, des milliards envolés

En mars 2020, un navire transportant 35 000 tonnes d’urée accoste à Dakar. À son bord, un espoir de partenariat commercial entre l’Inde et le Sénégal. Cinq ans plus tard, ni l’urée, ni l’argent. À la place : une tempête judiciaire, des accusations croisées et des silences pesants. Retour sur une affaire tentaculaire où se mêlent logistique floue, mandats suspects et milliards disparus.

Tout commence avec Rahul Chandra, homme d’affaires indien opérant dans le commerce international d’engrais. Grâce à son frère, il est mis en relation avec Aissatou Thioro Dia et son mari Thierno Ndiaye, promoteurs sénégalais de la société NAD TRADE. Enthousiasme partagé, mais manque de fonds : le couple ne peut assumer seul l’importation. Thierno Ndiaye active alors son réseau et approche Balla Camara Seck, qui l’oriente vers une figure connue du secteur : Ndeye Nancy Niang, directrice de Transcontinental Transit (TCT). La machine se met en route.

Un partenariat se forme. Amine Group, dirigé par Lamine Ngom, accepte de prendre 10 300 tonnes. Les 25 000 restantes sont destinées à Hacko Holding. Un contrat est signé dans les bureaux de TCT le 18 mars 2020. Nancy signe au nom de TCT, mandatée verbalement selon les protagonistes, un point qui deviendra central plus tard. Le fret arrive le 1er avril à Dakar. Les opérations de déchargement sont confiées à Somicoa et TVS (ex-Necotrans). Le coût logistique atteint 1,2 milliard FCFA. La marchandise est stockée dans les entrepôts de TCT. Tout semble en ordre.

Mais dès le 4 avril, Rahul déchante. Il estime que les termes de l’accord ne sont pas respectés. Il envoie une lettre de rupture à Amine Group. La confiance s’érode. Rahul se tourne désormais vers Nancy, qu’il tient pour responsable, puisqu’elle est désignée logisticienne de la cargaison. TCT devient alors le pivot du nouveau plan : vendre l’engrais, rembourser Amine et payer Rahul. Une tentative est lancée pour vendre une partie à la société Stals (16 000 tonnes), une autre au Mali (12 000 tonnes). Mais aucune livraison ne se matérialise.

C’est à partir de ce moment que les versions commencent à diverger. Nancy finit par affirmer que 16 000 tonnes ont été retirées par Lamine Ngom, ce dernier étant pourtant sorti du pays. Elle soutient également que les 12 000 tonnes prévues pour le Mali ne sont jamais arrivées jusqu’à elle. Quant à la marchandise restante, elle parle de pertes ou d’ordres donnés par d’autres acteurs, sans jamais apporter de preuve concrète. Rahul, acculé, dépose une plainte officielle le 12 avril 2021 contre Nancy Niang pour escroquerie, abus de confiance et vol.

L’enquête révèle une galerie de personnages impliqués à divers niveaux. Nancy Niang nie toute responsabilité directe, tout en admettant avoir signé des documents, géré les stocks, et supervisé la logistique. Thierno Ndiaye reconnaît avoir perçu des sommes, et même une Range Rover, pour son rôle d’intermédiaire, se justifiant par un contrat d’apporteur d’affaires. Lamine Ngom, patron d’Amine Group, finit par céder ses droits à Aziz Ndiaye, qui paie une partie mais nie l’achat total, désignant un certain Massata comme l’acquéreur réel. Ce dernier affirme avoir acheté 4 000 tonnes, sans preuve bancaire. Ses factures sont similaires à celles d’Aziz Ndiaye. Alain, le gardien des entrepôts TCT, tranche : « Aucune cargaison n’est sortie sans instruction de Mme Nancy Niang. »

Où sont passées les 35 000 tonnes ? Lamine Ngom réclame le remboursement de son investissement. Rahul tente de négocier en proposant 7 000 tonnes pour couvrir les frais, et 3 000 pour indemniser Amine. Mais la marchandise reste introuvable. Nancy affirme que 11 000 tonnes ont été volées, 5 000 perdues, 12 000 jamais reçues. Des versions contestées, des responsabilités diluées, et toujours aucun responsable clairement désigné.

Cette affaire pose une série de questions graves. Comment une telle cargaison a-t-elle pu être livrée, stockée, puis évaporée sans trace ? Comment des acteurs économiques reconnus ont-ils pu signer des contrats flous, sans garantie bancaire ? Pourquoi la justice tarde-t-elle à trancher, plus de quatre ans après les faits ?

Aujourd’hui encore, l’issue judiciaire est incertaine. Rahul Chandra, qui a engagé pour plus de 3,9 milliards de francs CFA, n’a toujours pas été indemnisé. Nancy Niang, au cœur du dispositif, reste en liberté, soutenant que sa responsabilité est limitée à une exécution logistique. Cette affaire rappelle que le commerce international, surtout dans des secteurs comme les engrais ou le sucre, peut virer au piège, entre réseaux d’influence, mandats ambigus, et marchandises détournées. Et que dans cette confusion, les institutions peinent à faire émerger la vérité.

Trafic honteux à Kédougou : elle « achetait » des filles à 500 000 francs pour les forcer à se prostituer

L’horreur a un nom et un visage à Kédougou, où la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) vient de mettre à nu un réseau de traite humaine glaçant. Une femme de nationalité étrangère a été arrêtée après une minutieuse enquête menée par les forces de sécurité. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, complicité de faux, proxénétisme et traite des personnes.

Tout a commencé par un renseignement jugé crédible. Il signalait l’arrivée de quatre jeunes filles convoyées discrètement dans le village de Mouran, en provenance d’un pays voisin. Très vite, les enquêteurs remontent la filière et identifient une femme qui opérait depuis son propre domicile, en toute discrétion.

Le mode opératoire est d’une cruauté implacable. La mise en cause a reconnu avoir « acheté » chaque jeune fille à 500 000 francs CFA, auprès d’un complice dans son pays d’origine. Pour les faire entrer au Sénégal sans éveiller les soupçons, elle s’est appuyée sur un autre intermédiaire, chargé de produire de faux papiers d’identité et des carnets de vaccination falsifiés.

Une fois sur place, les jeunes filles ont été contraintes à se prostituer. Chaque jour, elles devaient reverser une part importante de l’argent gagné à leur « recruteuse ». Objectif : rembourser une somme totale de 1 500 000 francs CFA, censée couvrir leurs « frais de voyage ». Un système d’exploitation sexuelle maquillé en dette, dans lequel les victimes étaient piégées sans échappatoire.

La suspecte a été placée en garde à vue, puis déférée devant le procureur du tribunal de Grande Instance de Kédougou. Quant aux quatre victimes, elles ont été prises en charge par une ONG locale spécialisée dans la protection et l’accompagnement des personnes victimes de traite.

Ce fait divers tragique jette une lumière crue sur la réalité de la traite humaine qui continue de sévir dans certaines zones frontalières du Sénégal. Des zones où les réseaux exploitent la vulnérabilité des jeunes filles, souvent dans un silence assourdissant.

Entre défi et climat social stable, Pdt Diomaye invite à une mutualisation des forces vives autour de l’emploi…

Le Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) a accueilli ce jeudi la 4e Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité, placée sous le thème : « Emploi et Employabilité : Défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère ». Une rencontre d’envergure, présidée par le Chef de l’État, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, en présence des représentants des travailleurs, du patronat, du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.

‎Dans son allocution d’ouverture, le Président de la République a réaffirmé que l’emploi, en particulier celui des jeunes, constitue une priorité nationale majeure. Il a insisté sur la nécessité d’une approche collective, intégrant formation professionnelle, développement des compétences locales et appui à l’entrepreneuriat.

‎« Ce défi exige une réponse collective, structurée et durable. L’État assumera pleinement sa part, mais toutes les forces vives de la Nation doivent s’engager », a-t-il déclaré.

‎Le Chef de l’État a appelé à une synergie renforcée entre les partenaires sociaux, le secteur privé et les collectivités territoriales pour bâtir un modèle économique inclusif, équitable et soutenable. Il a souligné que ce modèle devra s’articuler autour de la justice sociale, de la dignité humaine et de la stabilité nationale.


‎Parmi les réformes annoncées figurent une gouvernance plus efficace du marché de l’emploi, une meilleure orientation des politiques de formation qualifiante et un accent mis sur les résultats concrets pour les citoyens.

‎Cette 4e édition de la Conférence sociale intervient dans un contexte où les attentes sont fortes en matière de réduction du chômage, de valorisation des métiers locaux et d’intégration des jeunes dans l’économie nationale. Elle marque également une étape importante dans la mise en œuvre de la vision de rupture du nouveau régime en matière de développement humain et économique.

Entre défi et climat social stable, Pdt Diomaye invite à une mutualisation des forces vives autour..

Kaolack / Viabilisation du littoral de Koundam : la Mairie met en avant les avantages

Koundam, ce n’est pas seulement un lieu de baignade. C’est aussi une mémoire vivante, un patrimoine naturel et humain fragile qu’il convient de préserver.

C’est dans cette perspective que les autorités municipales de la commune de Kaolack ont envisagé l’aménagement du littoral de ce quartier emblématique. Une visite de terrain a ainsi été effectuée ce mardi, en présence des services techniques de la municipalité. L’occasion pour Madame Ndiaya Mbow, première adjointe au maire, de revenir sur les nombreux avantages liés à la viabilisation du littoral de Koundam.

Selon elle, cet aménagement permettra d’améliorer les infrastructures, rendant la plage plus attrayante pour les populations. Le développement des équipements pourra également générer des emplois dans divers secteurs tels que la construction, l’hôtellerie, la restauration, ainsi que dans les services liés au tourisme.

Madame Ndiaya Mbow a également souligné que la valorisation de la plage, dans une logique de développement durable, contribuera à la protection de l’environnement et à la sensibilisation à la conservation des ressources naturelles.

En attirant davantage de visiteurs, les commerces locaux pourraient voir leur chiffre d’affaires augmenter, ce qui participerait à la dynamisation de l’économie locale. Enfin, une plage bien aménagée pourrait servir de cadre à des événements culturels, des festivals ou d’autres manifestations, renforçant ainsi le lien social et l’animation communautaire, a-t-elle conclu.

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