Mercredi soir, l’Assemblée nationale du Sénégal a voté en faveur du projet de loi portant amnistie générale des actes de violence liés à la politique, survenus entre février 2021 et février 2024. Cette décision, approuvée par 95 députés, a été contestée par 49 autres, tandis que deux députés se sont abstenus.
Le projet de loi, qui avait été présenté en Conseil des ministres le 28 février, fait suite aux manifestations violentes qui ont secoué le pays depuis le déclenchement de procédures judiciaires à l’encontre de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de viols répétitifs et de menaces de mort par une employée d’un salon de massage à Dakar.
Le texte vise à apaiser le climat politique et social, renforcer la cohésion nationale et consolider le dialogue national. Il permettra également à certaines personnes, ayant eu des démêlés avec la justice, de participer pleinement à la vie démocratique du pays.
L’amnistie concerne tous les faits pouvant être qualifiés d’infractions criminelles ou correctionnelles, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, et liés à des manifestations ou ayant des motivations politiques. Cette mesure couvre également les infractions commises à travers tous les supports de communication.
Selon le document soumis aux députés, l’amnistie entraîne la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachées à la peine.
Cette décision suscite un débat houleux au sein de la société sénégalaise, certains la considérant comme une étape nécessaire pour restaurer la paix et la stabilité, tandis que d’autres la critiquent, craignant qu’elle n’ouvre la voie à l’impunité pour des actes de violence politique.
Alors que le Sénégal se prépare pour une élection présidentielle cruciale, cette amnistie générale soulève des questions sur l’équité du processus électoral et la garantie de la responsabilité des acteurs politiques. Son impact sur la démocratie et sur la justice sociale dans le pays sera observé de près dans les mois à venir.
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