L’ancienne ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a été placée sous mandat de dépôt ce mardi à l’issue de son audition par la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice, siégeant au Tribunal de Dakar. Cette décision intervient dans le cadre des enquêtes liées à la gestion des fonds publics, notamment les ressources allouées durant la pandémie de COVID-19.
Elle rejoint ainsi la liste des anciens membres du gouvernement de Macky Sall appelés à rendre des comptes devant cette juridiction d’exception, après les inculpations déjà connues de Ndeye Saly Diop Dieng et Ismaila Madior Fall. La procédure vise à faire la lumière sur un présumé détournement portant sur un montant de 193 070 000 FCFA. Ces fonds devaient être utilisés dans le cadre de la Force-COVID pour la mise en place d’un centre gravimétrique à Kédougou, destiné à soutenir les orpailleurs durement frappés par les effets économiques de la pandémie.
Me Michel S. Bass, avocat de l’ancienne ministre, a fermement rejeté les accusations. Il a assuré à Dakaractu que sa cliente n’a rien à se reprocher, qu’elle mène une vie conforme à ses revenus et qu’elle traverse cette épreuve « avec beaucoup de dignité ». « Ma cliente est innocente. Elle se suffit largement de ce qu’elle a toujours gagné dignement. Elle aborde cette épreuve en gardant la tête haute, convaincue de son intégrité », a-t-il déclaré.
Selon Me Bass, Mme Gladima affiche une confiance totale dans le système judiciaire sénégalais. Elle espère que les investigations permettront d’établir la vérité et de l’innocenter complètement. L’avocat s’est cependant gardé de commenter les détails de l’instruction en cours, rappelant qu’il est tenu par le secret professionnel.
Cette affaire intervient dans un contexte de reddition des comptes annoncée par les nouvelles autorités, notamment le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, qui ont promis de lutter contre la corruption et de passer au crible la gestion des deniers publics par le précédent régime. Pour de nombreux observateurs, ces auditions devant la Haute Cour pourraient marquer un tournant dans la relation entre les élites politiques et la justice, en posant les bases d’une plus grande transparence dans la gouvernance publique.
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