Affaire Ibrahima Dramé : Un scandale au sommet de la Gendarmerie nationale

Un véritable séisme judiciaire pourrait frapper la Gendarmerie nationale sénégalaise. Radié de ses fonctions, emprisonné et accusé de complot contre l’État, l’ancien commandant du deuxième escadron de la garde présidentielle, Ibrahima Dramé, s’attaque aujourd’hui à ses anciens supérieurs. Une plainte explosive a été déposée contre le Général Moussa Fall, ex-Haut Commandant de la Gendarmerie nationale et Directeur de la Justice militaire, ainsi que contre d’autres collaborateurs. Les accusations sont graves : kidnapping, harcèlement et tortures.

Selon le journal L’Observateur, c’est une affaire qui pourrait mettre à nu des pratiques préoccupantes au sein de l’institution militaire. À travers un soit-transmis n°7264 émanant du Procureur de la République, daté du 8 novembre 2024, le commissariat de Rebeuss a été saisi des plaintes déposées par Ibrahima Dramé depuis la Maison d’arrêt de Rebeuss, où il purge une peine pour complot contre l’autorité de l’État et outrage à un commandant de la force publique.

L’ancien officier accuse le Général Moussa Fall d’avoir orchestré une procédure disciplinaire biaisée et marquée par de nombreuses irrégularités, ce qui a conduit à sa radiation des cadres de la Gendarmerie nationale. Selon ses déclarations, cette sanction administrative serait basée sur des accusations infondées.

Le récit d’Ibrahima Dramé sur son interpellation est glaçant. Dans la nuit du 23 février 2024, il aurait été arrêté dans le village reculé de Mandégane, en Casamance, avant d’être transféré à Dakar. Il affirme que ce transfert a été accompagné de sévices corporels infligés par des membres de la Section de recherches de Ziguinchor, agissant sous les ordres d’un certain Commandant Ndiouck. Ces accusations de violences physiques et psychologiques pourraient aggraver le dossier pour les personnes mises en cause.

Pour l’ex-commandant, cette affaire dépasse le simple cadre disciplinaire. Il y voit la manifestation d’un système répressif orchestré par la haute hiérarchie militaire sous le régime du président Macky Sall, visant à réduire au silence les voix dissidentes au sein des forces armées. Ces allégations, si elles se confirment, pourraient ouvrir une boîte de Pandore sur les pratiques internes de la Gendarmerie nationale.

Ce scandale met en lumière des enjeux cruciaux pour la justice sénégalaise. Les accusations portées par Ibrahima Dramé sont d’une gravité exceptionnelle et pourraient entraîner des conséquences lourdes pour les responsables militaires impliqués. Cette affaire, encore entourée de zones d’ombre, est suivie de près par les observateurs nationaux et internationaux.

L’histoire, loin d’être close, promet de révéler davantage de secrets sur les pratiques internes de l’institution militaire. Elle pourrait également provoquer un véritable bouleversement dans les rapports de force entre les autorités militaires et la justice civile.

Pour les défenseurs des droits humains, cette affaire constitue un test décisif pour la démocratie sénégalaise. Une enquête indépendante, transparente et rigoureuse sera essentielle pour faire toute la lumière sur les accusations portées et garantir que justice soit rendue.


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