L’ancien ministre des sports et ex-directeur général de la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE), Lat Diop, reste sous le coup d’une procédure judiciaire pour des accusations graves. Ce jeudi, la chambre d’accusation a rejeté deux demandes formulées par ses avocats : l’annulation de la procédure judiciaire en cours et la mainlevée sur les comptes bancaires gelés de leur client.
Lat Diop est poursuivi pour des accusations de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et extorsion de fonds. Ces charges concernent un préjudice financier estimé à 8 milliards de francs CFA. Il est reproché à l’ancien ministre d’avoir utilisé des fonds publics à des fins personnelles ou non justifiées, tout en dissimulant l’origine illicite de ces sommes à travers diverses opérations financières.
L’un des avocats de Lat Diop, Me Elhadj Diouf, a exprimé sa déception face à cette décision, estimant que la procédure était entachée d’irrégularités et politiquement motivée. Selon lui, les poursuites visent à porter atteinte à la réputation de son client, figure influente de l’ancien régime. La défense espérait faire invalider l’ensemble de la procédure et lever le gel des comptes bancaires, mais ces requêtes ont été rejetées, compliquant la situation de l’inculpé, qui se retrouve privé de ses ressources financières pour préparer sa défense.
Cette affaire revêt également une dimension politique. Ancien ministre sous le régime précédent, Lat Diop est perçu comme une personnalité majeure dont les ennuis judiciaires pourraient avoir des implications sur son avenir politique. Certains y voient un exemple de l’engagement des autorités actuelles dans la lutte contre la corruption, tandis que d’autres dénoncent un règlement de comptes politique.
Avec la poursuite de l’instruction par le pool financier judiciaire, les prochaines étapes devraient inclure de nouvelles auditions et l’examen approfondi des éléments de preuve. Lat Diop, placé sous contrôle judiciaire, reste exposé à de lourdes sanctions, notamment des peines de prison et des amendes, si les accusations sont confirmées.
Cette affaire, qui suscite un vif intérêt dans l’opinion publique, met à l’épreuve le système judiciaire sénégalais, attendu sur sa capacité à traiter équitablement des dossiers aussi sensibles. Le dénouement sera suivi de près, tant pour ses conséquences sur le plan politique que pour son impact sur la lutte contre la corruption et la gestion des fonds publics.
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