Les Sénégalais ont élu Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République. Cependant, depuis son accession au pouvoir, des voix s’élèvent pour dénoncer une confusion des rôles au sommet de l’État. Selon Alioune Tine, figure de la société civile et leader d’Afrikajom Center, c’est en réalité le Premier ministre Ousmane Sonko qui serait aux commandes du pays.
Lors de son passage à l’émission « Grand Jury » de la RFM, Alioune Tine n’a pas mâché ses mots. Il estime que, bien que Bassirou Diomaye Faye soit officiellement président, c’est Ousmane Sonko qui mène véritablement la barque. « Qu’on le veuille ou non, c’est Sonko qui gouverne. Moi, je le voyais bien à la présidence comme directeur de cabinet du président de la République ou secrétaire général de la présidence, comme l’ont été Jean Collin ou Ousmane Tanor Dieng. Si c’était le cas, il n’y aurait pas eu cette espèce de confusion des rôles. La meilleure place pour Sonko, c’était à la présidence », a-t-il déclaré.
Alioune Tine a également critiqué l’isolement apparent du président Faye, qu’il juge « inaccessible » et « confiné » au palais de la République. Il regrette que les acteurs de la société civile, de la presse, des syndicats et d’autres organisations ne puissent accéder au président pour échanger sur les affaires du pays. Pour lui, un gouvernement aussi chargé et ambitieux doit engager activement la société, ce qui ne semble pas être le cas actuellement.
Selon Alioune Tine, la situation actuelle marque l’émergence d’un « État Pastef », en référence au parti politique d’Ousmane Sonko, avec des dérives qui inquiètent. Il déplore notamment une réaction systématique du pouvoir face à toute critique, ce qui, selon lui, conduit progressivement vers un régime autoritaire. « Rejeter systématiquement les critiques fait peur aux gens. Vous allez petit à petit vers un système autoritaire. Or, les Sénégalais sont rebelles à toute forme d’autoritarisme », a-t-il averti.
Ce discours d’Alioune Tine souligne les tensions et les incertitudes qui entourent la gouvernance au Sénégal, quelques mois seulement après l’élection de Bassirou Diomaye Faye. Reste à voir comment ces préoccupations seront adressées dans les mois à venir et si des ajustements seront faits pour clarifier les rôles au sein de l’exécutif.
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