Au Sénégal, où la crise politique s’est intensifiée avec le report inattendu de l’élection présidentielle, une avancée significative se profile pour les personnes sourdes et malentendantes. Mame Massar Faye, 52 ans, témoigne de son expérience passée, où il n’a jamais pu voter seul en raison de difficultés à comprendre le processus électoral et des termes spécifiques associés. Cependant, grâce à un atelier en langue des signes organisé dans sa ville de Thiès, il espère pouvoir exercer son droit de vote en toute autonomie.
Au Sénégal, la diversité des langues des signes – locale, arabe, américaine – complique parfois la compréhension des concepts liés au processus électoral. Pour remédier à cette lacune, la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES), une ONG basée aux États-Unis, a collaboré avec des organisations locales pour créer un corpus standardisé de 105 signes en langue des signes. Ces signes visent à représenter des termes tels que « urne », « bureau de vote » ou « déclaration universelle des droits de l’homme ».
Alioune Sow, président de la Fédération nationale des organisations de sourds du Sénégal (Fnoss), souligne l’importance de ce vocabulaire commun, permettant aux électeurs sourds de discuter entre eux de questions électorales et d’être autonomes dans le bureau de vote.
« Souvent, c’était compliqué, car à chaque fois, je devais demander de l’aide », explique M. Faye. L’initiative vise à éliminer cette dépendance, renforçant ainsi la participation politique des personnes sourdes au Sénégal.
Cette avancée représente une étape significative vers l’inclusion et l’égalité dans le processus démocratique, illustrant l’importance de rendre les élections accessibles à tous les citoyens, indépendamment de leurs capacités auditives. Alors que le pays navigue à travers des enjeux politiques complexes, cette initiative offre une lueur d’espoir pour une participation électorale plus équitable et inclusive.
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