Dans un retournement de situation qui a secoué les fondations du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), Sérigne Momar Sokhna, l’ex-président de la Fédération Rurale du PDS de Latmingué, a été remplacé ce lundi par Diaraf Ndao. Cette décision fait suite à une réunion cruciale tenue le dimanche 21 avril par l’instance locale du parti, déclenchée par le soutien controversé de Sokhna à Amadou Ba, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar lors de l’élection présidentielle de mars 2024.
Sokhna, qui avait activement soutenu Ba sans l’aval officiel de son parti, s’est retrouvé au centre d’une controverse qui a exacerbé les tensions internes au sein du PDS. Ce soutien non autorisé a non seulement semé la discorde mais a aussi remis en question les lignes de fidélité et de discipline au sein du parti, traditionnellement aligné contre la coalition au pouvoir. La réunion de dimanche visait donc à réaffirmer l’unité et la cohérence du parti face aux agissements jugés solitaires de Sokhna.
Dans une déclaration passionnée, Sokhna a défendu son bilan et ses contributions au parti, soulignant son rôle dans l’expansion et la revitalisation de la base politique du PDS à Kaolack. « Depuis que je suis porté à la tête du PDS en août 2023, j’ai pu offrir à la formation du président Abdoulaye Wade une nouvelle carrure politique dans la banlieue kaolackoise, » a-t-il affirmé. Il a également mis en lumière ses efforts dans la massification territoriale, essentielle pour le renforcement du parti dans des zones stratégiques.
Face à son éviction, Sokhna n’a pas caché son amertume et a directement interpellé le leadership du parti, y compris Karim Meissa Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade et figure centrale du PDS. Sokhna a exprimé sa détermination à combattre ce qu’il perçoit comme des tentatives de le marginaliser, voire de le sacrifier pour des intérêts politiques internes. « Il y a des gens qui souhaitent me sacrifier, mais je prendrai toutes mes responsabilités pour faire face à eux, » a-t-il déclaré, indiquant une possible fracture au sein du parti.
Cette éviction pose des questions cruciales sur la stabilité et l’unité du PDS, un parti déjà confronté à des défis significatifs sur la scène politique nationale. L’affaire Sokhna pourrait exacerber les luttes internes et influencer négativement la perception publique du parti, à un moment où la solidarité et la cohésion sont particulièrement nécessaires.
Le cas de Sokhna souligne également la complexité des dynamiques politiques au Sénégal, où les alliances et les soutiens peuvent souvent déterminer non seulement les carrières politiques individuelles mais aussi les trajectoires des partis dans leur ensemble. Le PDS se trouve à un carrefour, devant naviguer entre la préservation de sa doctrine et l’adaptation à un environnement politique en constante évolution.
Les prochains mois seront déterminants pour le PDS et pour Sokhna, alors que le parti cherche à reconsolider son unité et à se positionner efficacement en vue des prochaines échéances électorales. La manière dont ces tensions internes seront résolues pourrait bien définir l’avenir du parti et de ses ambitions politiques au Sénégal.
Mariama Massaly
Correspondante a kaolack.
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