Le prince héritier du Koweït, Cheikh Mechaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, âgé de 83 ans, a été désigné nouvel émir du pays le samedi suivant le décès de son prédécesseur, Cheikh Nawaf, comme annoncé par la télévision d’État.
L’émir du Koweït, Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, est décédé samedi à l’âge de 86 ans, selon un communiqué du Palais. Son mandat de trois ans a été marqué par des tensions politiques récurrentes à la tête de ce pays du Golfe, riche en pétrole. « Nous sommes profondément attristés par le décès de Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, émir de l’État du Koweït », a rapporté un communiqué diffusé par la télévision d’État koweïtienne, interrompant ses programmes pour diffuser des versets du Coran.
En novembre, Cheikh Nawaf avait été hospitalisé en raison d’une urgence de santé, selon l’agence de presse officielle KUNA, sans détails précis sur sa maladie. Étant donné son âge, sa santé avait souvent été une préoccupation pendant son mandat. Son état était alors considéré comme stable. Le Koweït, riche État pétrolier du Golfe, traverse depuis plusieurs années une crise profonde opposant les pouvoirs exécutif et législatif, compromettant les espoirs de réformes. Le prince héritier actuel, Mechaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, demi-frère de l’émir, a 83 ans. La question actuelle est de savoir si la famille royale optera pour un dirigeant plus jeune.
Le décès de Cheikh Nawaf et l’âge avancé de son successeur suscitent des incertitudes dans un pays marqué par des divisions internes au sein de la famille Al-Sabah, certains membres accusant d’autres de corruption ou de conspiration. La Constitution koweïtienne stipule que le souverain doit être un descendant du fondateur de la nation, Moubarak Al-Sabah. Cependant, une tradition d’alternance entre les branches familiales des Salem et des Jaber a longtemps prévalu. L’ancien émir, Cheikh Sabah, de la branche des Jaber, avait rompu avec cette tradition en nommant comme prince héritier Cheikh Nawaf, un autre Jaber, écartant ainsi la branche des Salem.
Le Koweït, pays conservateur où les postes de souveraineté sont concentrés au sein de la famille Al-Sabah, abrite pourtant le Parlement le plus actif et le plus puissant du Golfe. Malgré ses réserves pétrolières considérables, le Koweït, confronté à une instabilité politique, peine à progresser dans les réformes et le développement des infrastructures, à l’instar de ses voisins plus politiquement verrouillés, notamment le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Le conflit récurrent entre l’exécutif et les parlementaires a engendré une succession de changements de gouvernement et la dissolution du Parlement à de multiples reprises ces dernières années.
Senenews
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