« Vous les médias ! : derrière cette apostrophe qui revient à identifier tous les professionnels de l’information à une caste coupée de la réalité des gens, c’est le procès du système médiatique tout entier que l’opinion publique instruit », souligne le journaliste-essayiste Jean-François Kahn (2014). Pour un « TE DUM » et non un « REQUIEM » pour les médias (Oumar Seck Ndiaye, 2015), ils doivent alors se donner le temps et les moyens d’écouter régulièrement leurs Publics qu’ils sont censés servir pour garantir leur participation réelle à la conception des programmes médiatiques (attention : la Participation est un processus rigoureux différente du tokénisme).
C’est un moment de « souffrance » nécessaire à la redéfinition de relations durables entre la presse et son Public, dans toute sa diversité socio-professionnelle, politique, économique, culturelle, sportive, géographique. Sinon, la rhétorique victimaire demeurera ambiguë (Mor Faye, 2008). Et le journalisme resterait victime des journalistes (Marc-François Bernier, 1995). Cela va entretenir davantage le « paradoxe du tailleur » qui coud régulièrement des habits pour un client, sans prendre régulièrement ses mesures (Francis Nyamnjoh, 2005).
En Afrique francophone, faute d’étude d’audience approfondie, les médias, produits d’un héritage colonial (Marie-Soleil Frère, 2016), prétendent rendre service à des publics dont ils ignorent les recompositions sociologiques en cours, les aspirations profondes au progrès et les nouvelles dynamiques socio-culturelles à ne pas ignorer.
Rien que le fait de recueillir, de façon périodique, leur perception du traitement médiatique d’un enjeu socio-économique, culturel ou économique donné, peut contribuer à générer des données qui peuvent informer les politiques éditoriales. Et même le choix d’un jeune ambassadeur pour une télévision nationale.Dewenneti
Birame Faye, Journaliste
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