Le procès en diffamation opposant les anciens ministres Mansour Faye et Aminata Touré a donné lieu à des débats intenses. La partie civile, représentée par Me Adama Fall, a accusé Aminata Touré de diffamation en raison de propos jugés offensants à l’encontre de son client. L’accusation soutient que les déclarations de l’ancienne garde des sceaux constituaient une imputation diffamatoire.
Me Adama Fall et ses collègues ont fait valoir que le rapport en question se situe dans le domaine de l’allégation plutôt que de l’imputation directe. Ils ont souligné que le nom d’Amadou Mansour Faye n’était pas mentionné dans le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre le COVID-19, et ont critiqué l’usage des termes tels que « carnage financier », qui ne figurent pas dans le document officiel.
De leur côté, les avocats de la défense, Me Ciré Bathily et ses confrères, ont affirmé que les accusations portées contre Mansour Faye sont infondées. Ils ont rappelé que, au moment des faits, les Directeurs généraux des administrations étaient les ordonnateurs des fonds, et non les ministres. Me Ciré Bathily a insisté sur le fait que les Dages étaient responsables et non les ministres, et a critiqué l’absence de mention de ces faits dans le rapport.
La défense a également pointé du doigt le président Macky Sall, qu’elle considère comme le principal responsable du « carnage financier » évoqué par Aminata Touré. Me Moussa Sarr a souligné qu’un montant de 20 milliards FCFA était en jeu, ce qui justifie les accusations de « carnage financier ». Il a également rappelé que Mansour Faye avait été cité par son propre Dage dans le rapport.
En réponse aux accusations, les avocats de l’ancien Premier ministre ont plaidé pour une condamnation d’Aminata Touré, réclamant un milliard de FCFA en dommages et intérêts. Ils ont mis en garde contre les implications d’un jugement en faveur de Mansour Faye, suggérant que cela pourrait inciter d’autres dignitaires de l’ancien régime à poursuivre des citoyens pour des faits dont ils seraient responsables.
Enfin, la défense a demandé un milliard de FCFA pour procédure abusive, une somme qu’ils envisagent d’utiliser pour la construction d’hôpitaux.
La décision dans cette affaire sera rendue le 8 août prochain.
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