Le décès de la marathonienne ougandaise Rebecca Cheptegei, brûlée vive par son compagnon le 1er septembre dernier, a suscité une onde de choc internationale. Cette tragédie s’ajoute à une série de meurtres liés au genre, soulignant l’ampleur des violences sexistes, notamment en Afrique de l’Est. L’agresseur, Dickson Ndiema Marangach, a succombé lundi soir aux brûlures qu’il s’était infligées lors de l’attaque, a annoncé mardi l’hôpital Moi Teaching and Referral d’Eldoret, dans l’ouest du Kenya.
L’incident, survenu à Endebess, une ville de l’ouest du Kenya, a choqué la communauté sportive et bien au-delà. Selon les déclarations du père de Rebecca, la dispute entre l’athlète et son compagnon aurait été provoquée par un différend concernant un terrain qu’elle avait acquis pour y construire sa maison. En revenant de l’église avec ses enfants, Cheptegei a été aspergée d’essence par Marangach, qui l’a ensuite embrasée. Grièvement brûlée à plus de 80%, la jeune femme, âgée de 33 ans, est décédée des suites de ses blessures le jeudi suivant.
Rebecca Cheptegei avait récemment pris part au marathon des Jeux olympiques de Paris, où elle avait terminé 44e. Sa mort a provoqué une vive émotion à travers le monde, notamment dans la communauté sportive. La ville de Paris a annoncé qu’elle rendrait hommage à l’athlète en nommant un site sportif en son honneur.
La tragédie de Cheptegei a également attiré l’attention sur le fléau des violences faites aux femmes. Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a fermement condamné ce « meurtre violent », pointant du doigt un problème trop souvent négligé. En 2022, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a recensé 725 femmes tuées dans des violences liées au genre au Kenya.
Cette affaire s’inscrit dans une série de meurtres ayant endeuillé le monde de l’athlétisme. En 2021, Agnes Tirop, une athlète kényane prometteuse, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile. Son mari est actuellement jugé pour ce crime. Un an plus tard, en 2022, la Bahreïnie d’origine kényane Damaris Mutua a également été assassinée par son compagnon. Ces actes violents, qui prennent pour cible des femmes sportives, reflètent un problème systémique qui dépasse le cadre du sport.
Rebecca Cheptegei sera inhumée samedi dans son village familial, dans l’est de l’Ouganda. Sa mort rappelle avec force l’urgence de mettre fin aux violences sexistes et de protéger les femmes contre les abus qui leur coûtent trop souvent la vie.
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