La récente nomination de Samba Ndiaye en tant que Président du Conseil d’Administration de la Société Nationale des Habitations à Loyer Modéré (SN-HLM) a suscité un vif tollé parmi les militants et sympathisants du parti Pastef Les Patriotes. Ces derniers s’opposent avec fermeté à ce choix, qualifiant cette nomination de « transhumance politique » inacceptable, et appellent de manière catégorique à son limogeage.
Un mouvement de contestation s’est rapidement organisé, et une pétition intitulée « Non à la transhumance et oui au limogeage de Samba Ndiaye » a été lancée. En moins de 48 heures, elle a recueilli plus de 25 123 signatures de partisans de Pastef, exprimant leur mécontentement et leur rejet de la décision. Le communiqué de la section Pastef de Grand Dakar reflète cette indignation collective, soulignant que l’arrivée de Samba Ndiaye à la tête de la SN-HLM est perçue comme une trahison des valeurs du parti.
La nomination de Samba Ndiaye est perçue par de nombreux partisans comme un acte de transhumance politique, une pratique que le Pastef a toujours dénoncée dans son discours. Ce terme de transhumance désigne, au Sénégal, les changements fréquents d’allégeance politique en fonction des opportunités, un phénomène critiqué pour sa déloyauté envers les idéaux partisans. Pour les partisans de Pastef, ce recrutement est une concession aux pratiques politiques qu’ils ont combattu, et qui va à l’encontre de l’image d’intégrité défendue par le parti.
La réaction des militants illustre le malaise profond qui semble diviser certains cadres du parti et la base militante. Pour de nombreux sympathisants, Pastef doit maintenir sa ligne politique intransigeante face aux pratiques classiques du champ politique sénégalais. C’est pourquoi cette nomination, perçue comme un reniement, est particulièrement mal acceptée.
Pour Ousmane Sonko, le leader du Pastef, cette affaire s’annonce complexe. Devra-t-il céder face à la pression de sa base militante ou défendre cette nomination ? Le leader de l’opposition, toujours très suivi, est aujourd’hui placé devant un dilemme : entendre l’appel de ses militants, qui réclament une pureté idéologique, ou adopter une approche plus pragmatique de la politique. Face aux accusations de transhumance, Ousmane Sonko est contraint de jongler entre les valeurs du parti et les nécessités politiques.
En tout état de cause, la mobilisation des militants semble démontrer que cette question ne peut pas être ignorée. Si Ousmane Sonko souhaite maintenir l’unité et l’engagement de ses sympathisants, il lui faudra sans doute prendre une décision rapide. Le choix de maintenir ou de révoquer Samba Ndiaye pourrait constituer un tournant dans l’orientation future du Pastef et dans la manière dont il est perçu par ses propres partisans.
Alors que les partisans du Pastef attendent une réponse, le parti fait face à une épreuve de cohésion interne. Cette mobilisation autour de la pétition démontre l’importance de la transparence et de la fidélité aux valeurs prônées. En fin de compte, le traitement de cette situation par Ousmane Sonko et les instances dirigeantes de Pastef pourrait bien déterminer la suite des événements.
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