Le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (Fongip) traverse une période de turbulences marquée par des licenciements et des affectations contestées. Des employés, estimant avoir été victimes de décisions arbitraires, dénoncent une gestion « cavalière » des ressources humaines sous la direction de Ndeye Fatou Mbodj, directrice générale récemment nommée.
Amadou Sy, ancien chef du département partenariat et préparation des projets au Fongip, est l’un des employés licenciés. Il s’insurge contre une décision qu’il juge abusive. Selon lui, il avait été recruté en février avec un contrat à durée indéterminée (CDI). Suite à la nomination de Ndeye Fatou Mbodj en octobre, il a reçu un mail le 13 novembre, l’informant de son affectation à Kaolack et du changement de son poste, une modification qui, selon lui, ne figurait pas dans son contrat initial. Comme lui, d’autres agents dénoncent des pratiques similaires, critiquant une absence de concertation et des conditions de licenciement jugées brutales.
Face à ces accusations, Ndeye Fatou Mbodj reste inflexible. Elle justifie ses décisions par un impératif de décentralisation et une volonté de redresser les pratiques internes du Fongip. Selon ses explications, le Fongip n’est pas destiné uniquement à Dakar, mais doit bénéficier à tous les Sénégalais, y compris dans les régions. Les affectations, affirme-t-elle, sont prévues dans les contrats signés par les agents. Quant aux licenciements, elle explique que certains employés ont accumulé plus de 80 jours d’absence injustifiée. Elle a également relevé des irrégularités telles que des employés recrutés à des postes de responsabilité sans qualifications adéquates, comme le baccalauréat, et des chauffeurs sans permis de conduire. Pour elle, ces anomalies sont inacceptables et justifient ses décisions.
Critiquée pour favoriser des militants de son parti, le Pastef, Ndeye Fatou Mbodj réfute ces accusations. Elle reconnaît son appartenance au Pastef, qu’elle assume pleinement, mais assure qu’elle n’a pas politisé le Fongip. Une fois au travail, elle dit laisser sa casquette politique à l’extérieur et se concentrer sur son rôle d’administratrice générale. Elle affirme avoir nommé des personnes de l’APR à des postes de responsabilité en se basant uniquement sur leurs compétences et leur apport potentiel au Fongip.
Ces décisions, bien que controversées, s’inscrivent selon la directrice dans une démarche de restructuration et de professionnalisation du Fongip. Reste à voir si cette fermeté permettra d’améliorer l’efficacité de l’institution ou si elle creusera davantage le fossé entre la direction et les employés.
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