L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (2012-2017), Moustapha Diakhaté, fait face à un nouveau chapitre de son parcours tumultueux. Condamné à deux mois de prison ferme, il purge actuellement sa peine à la prison centrale de Rebeuss, à Dakar.
Le Tribunal des flagrants délits de Dakar a reconnu Moustapha Diakhaté coupable d’insultes proférées via un système informatique ainsi que de propos jugés contraires aux bonnes mœurs. Cette décision judiciaire, prononcée fin novembre, marque un moment décisif dans la trajectoire de cet ancien cadre influent de l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir.
Malgré son incarcération, Moustapha Diakhaté affiche une sérénité qui étonne ses proches et observateurs. Selon le journal Les Échos, l’ancien député partage sa cellule avec une autre figure politique bien connue, Lat Diop, ancien membre du même parti. Ce voisinage particulier n’a, semble-t-il, pas ébranlé l’état d’esprit de Moustapha Diakhaté, décrit comme « sans stress » par des sources proches.
La prison de Rebeuss, tristement célèbre pour ses conditions de détention souvent dénoncées, n’a pas semblé affecter le moral de cet acteur politique au caractère bien trempé. Néanmoins, cette peine de prison vient ajouter une nouvelle controverse à un parcours déjà marqué par des prises de position critiques, tant à l’égard de l’opposition que de son propre camp.
Moustapha Diakhaté s’est distingué ces dernières années par ses critiques franches et directes. Après avoir été un pilier du régime de Macky Sall, il s’est éloigné de la ligne officielle, n’hésitant pas à pointer du doigt les dysfonctionnements internes de l’APR et les dérives supposées du pouvoir. Cette posture lui a valu des soutiens, mais également des adversités, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de sa famille politique.
Cette condamnation, bien que courte, constitue un revers symbolique pour l’homme politique, qui devra maintenant gérer les retombées de cet épisode une fois sa peine purgée. En attendant, il semble déterminé à ne pas se laisser abattre, malgré les murs de Rebeuss et l’impact de cette affaire sur son image publique.
L’arrestation de Moustapha Diakhaté soulève à nouveau des questions sur l’usage de la loi concernant les délits de presse et d’opinion au Sénégal. Si certains y voient une application nécessaire pour préserver l’ordre public et les bonnes mœurs, d’autres dénoncent une tendance à museler les voix dissidentes.
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