Une nouvelle étape vient d’être franchie dans l’affaire des 94 milliards de francs CFA liée au titre foncier 1451/R, un terrain de 258 hectares situé dans la zone de Rufisque. Le parquet financier a récemment saisi la Division des Investigations Criminelles (DIC) pour élucider ce litige complexe, mêlant héritiers, fonctionnaires de l’État, et figures politiques.
L’affaire remonte à un différend successoral opposant les héritiers de feu Ousmane Mbengue à ceux de Djily Mbaye, un marabout et homme d’affaires décédé en 1991. Les tensions initiales concernaient la propriété de ce titre foncier stratégique, évalué à 94 milliards de francs CFA. Cependant, le dossier a pris une dimension politique lorsqu’Ousmane Sonko, alors député de l’opposition, a accusé des hauts fonctionnaires de l’État de spolier la famille Mbengue au profit d’intérêts privés.
Sonko a pointé du doigt Mamour Diallo, ancien directeur des Domaines, et Tahibou Ndiaye, ancien directeur du Cadastre, qu’il accuse d’avoir facilité, selon lui, des transactions frauduleuses au détriment des héritiers. Ces allégations ont alimenté un débat national, opposant camps politiques et suscitant une forte médiatisation.
Le 15 octobre dernier, les avocats des héritiers de feu Ousmane Mbengue ont saisi le parquet financier pour demander une enquête approfondie. Cette plainte repose sur un rapport de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), qui aurait relevé des irrégularités. Selon les plaignants, « d’importantes sommes ont été détournées et encaissées par des tiers avec la complicité de hauts fonctionnaires de l’État ».
Le parquet financier, en réponse, a ouvert une enquête préliminaire pour faire la lumière sur ces allégations. Quatre chefs d’accusation principaux sont visés :
1. Escroquerie
2. Abus de confiance
3. Faux et usage de faux
4. Blanchiment de capitaux
Les héritiers Mbengue se constituent partie civile
Dans ce développement récent, les héritiers de feu Mbeugour Mbengue se sont constitués partie civile. Ils accusent des structures et individus d’avoir perçu des sommes colossales à leur insu, ce qui, selon eux, représente une injustice criante.
Au-delà de ses implications judiciaires, cette affaire demeure hautement politique. Ousmane Sonko, désormais l’un des principaux opposants au régime, avait fait de ce dossier un cheval de bataille, affirmant qu’il révélait « la corruption systémique » au sein des institutions sénégalaises.
Le rapport de l’OFNAC mentionné dans la plainte sera au centre des investigations. La DIC devra déterminer si des montants ont effectivement été détournés et, si oui, retracer les circuits financiers pour identifier les responsables.
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