Départ des États de l’AES de la Cédéao : Les chauffeurs routiers entre soulagement et inquiétude

Le 29 janvier 2025, les États du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont officiellement quitté la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), créant une situation incertaine pour les chauffeurs routiers de la région. Bien que la Cédéao ait affirmé maintenir jusqu’à nouvel ordre un certain nombre d’avantages, notamment les droits de circulation, de résidence et d’établissement sans visa, cette situation soulève des inquiétudes parmi les conducteurs.

Pour Daouda Bamba, secrétaire général de l’Union des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest, la Mauritanie et le Maroc (Ucrao), cette décision de maintenir certains acquis a apporté un soulagement. L’organisation, qui représente plus de 80% des chauffeurs routiers de la région, a craint un retour des tracasseries douanières et des contrôles, notamment en raison des préparatifs des forces de sécurité avant l’expiration de la date butoir. « À une semaine de la date butoir, les forces de défense et de sécurité, la police, la gendarmerie, les eaux et forêts commençaient déjà à se préparer. On voyait que les interventions devenaient très, très récurrentes », explique-t-il.

Cependant, si les chauffeurs se réjouissent du maintien de la libre circulation, certains défis demeurent. Le plus préoccupant reste la suspension de la « carte brune », qui couvre l’assurance des conducteurs en cas d’accident dans un pays étranger. La « carte brune » permet de garantir que lorsqu’un camion malien, par exemple, cause un accident en Côte d’Ivoire, les sinistrés sont dédommagés. En l’absence de cette couverture d’assurance, les chauffeurs craignent des complications majeures en cas d’incident, ce qui pourrait engendrer des coûts supplémentaires et rendre certains trajets trop risqués.

Daouda Bamba insiste sur l’importance de maintenir ces systèmes d’assurance pour assurer une continuité des déplacements dans la région. Il appelle les autorités des États membres de la Cédéao à poursuivre le dialogue pour éviter de nouveaux obstacles et préserver les acquis, notamment en ce qui concerne la libre circulation des chauffeurs et le maintien de l’assurance. Le secteur du transport routier, essentiel à l’économie de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, reste donc dans l’attente de solutions viables pour naviguer dans ce contexte politique et économique mouvant.


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