L’homme d’affaires sénégalais Yerim Sow, déjà condamné par la justice béninoise et visé par un avis de recherche dans le pays, est engagé dans une bataille judiciaire d’envergure contre l’État du Bénin. Depuis 2020, il tente d’obtenir réparation devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une institution de la Banque mondiale spécialisée dans l’arbitrage international.
Au cœur de cette affaire se trouve un projet hôtelier que Yerim Sow affirme avoir financé à hauteur de 20 milliards de francs CFA. Selon ses avocats, l’établissement a été démoli par les autorités béninoises avant même son achèvement, une décision qu’ils jugent arbitraire et préjudiciable à leur client. L’homme d’affaires a ainsi saisi le CIRDI pour réclamer des compensations à l’État béninois, estimant que ses investissements ont été injustement anéantis.
De son côté, le gouvernement béninois conteste ces allégations et assure que Yerim Sow n’a pas respecté les engagements pris lors de l’attribution du projet, accordée sous une administration antérieure. Pour sa défense, l’État a présenté au tribunal arbitral des décisions de justice et divers éléments de preuve attestant, selon lui, des manquements du promoteur.
Depuis son ouverture en octobre 2020, cette affaire a pris un tournant décisif avec la nomination, en avril 2024, de Yas Banifatemi, une juge franco-iranienne renommée dans le domaine de l’arbitrage international. Celle-ci a demandé aux parties de soumettre leurs réquisitions écrites, marquant ainsi une avancée majeure dans le dossier.
Yerim Sow s’est entouré d’une équipe d’avocats internationaux réputés, dont les cabinets Klein Warner, Far Avocats et L.pa-Cgr, pour mener sa défense. De son côté, l’État béninois a mobilisé son agent judiciaire ainsi que le cabinet Squire Patton Boggs, spécialisé dans les litiges de grande envergure.
Les enjeux de cette affaire sont considérables, tant pour Yerim Sow que pour l’État béninois. Une décision en faveur de l’homme d’affaires pourrait forcer le Bénin à verser d’importants dommages et intérêts. À l’inverse, si la justice arbitraire donne raison au gouvernement, cela renforcerait sa position sur la gestion des grands projets économiques.
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