Souveraineté alimentaire : Ousmane Sonko annonce une « révolution agricole » pour la campagne 2025

Ce lundi 15 avril 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé un Conseil interministériel d’envergure consacré à la préparation de la campagne agricole 2025. Tenu à Diamniadio, ce conclave gouvernemental a réuni les principaux ministères concernés, des représentants du monde rural, des chercheurs, des organisations paysannes et des partenaires techniques et financiers. Un seul mot d’ordre a traversé les débats : faire de l’agriculture la clé de la souveraineté nationale.

Dès l’entame de son discours, Ousmane Sonko a donné le ton : « L’agriculture ne doit plus être considérée comme un secteur d’assistance, mais comme un pilier stratégique de notre souveraineté économique, alimentaire, sociale et environnementale. »

Le Premier ministre, fidèle à ses engagements de campagne et à la vision du président Bassirou Diomaye Faye, a martelé l’urgence de rompre avec les logiques de dépendance et de précarité dans lesquelles sont enfermés les producteurs sénégalais depuis des décennies.

L’État entend frapper fort : plus de 450 milliards de FCFA seront mobilisés pour la campagne agricole 2025, soit une hausse significative de plus de 30 % par rapport à l’exercice précédent. Cette enveloppe servira notamment à subventionner les semences certifiées, les engrais bio et minéraux, les équipements agricoles et l’irrigation. Un fonds spécial de mécanisation doté de 50 milliards de FCFA est également prévu.

« Chaque producteur, quelle que soit sa taille, doit avoir accès aux intrants de qualité, aux équipements et à la formation », a insisté le Premier ministre. Pour cela, l’État mettra fin aux intermédiaires douteux et instaurera un système de distribution basé sur des registres fiables et transparents.

Dans une logique de souveraineté, le Conseil interministériel a identifié cinq filières prioritaires : le riz, le mil, le maïs, l’arachide et le niébé. Ces cultures dites « de souveraineté » seront soutenues de manière ciblée, avec des objectifs de production chiffrés et un suivi rigoureux.

Pour le riz, par exemple, l’objectif affiché est clair : atteindre l’autosuffisance d’ici 2027. Cela passera par une extension massive des périmètres irrigués dans la vallée du fleuve Sénégal, une meilleure organisation des producteurs et une implication accrue des collectivités territoriales.

« Produire, c’est bien. Vendre dignement, c’est mieux. » Ousmane Sonko a dénoncé les abus dans les circuits de commercialisation où les producteurs sont souvent les grands perdants. Un nouveau mécanisme de régulation des prix planchers, couplé à un appui logistique pour le stockage et le transport, sera mis en place.

Le Premier ministre a annoncé la création d’une Agence nationale pour la souveraineté alimentaire (ANSA), chargée de coordonner l’ensemble des politiques agricoles et de renforcer la planification stratégique du secteur.

Le Conseil a aussi insisté sur la sécurisation du foncier agricole, un problème récurrent. Des mesures seront prises pour garantir l’accès à la terre aux jeunes, aux femmes et aux exploitants familiaux. L’État entend également renforcer les instituts de formation agricole et promouvoir des pratiques agroécologiques, adaptées aux réalités climatiques et environnementales.

« Nous n’avons pas vocation à importer indéfiniment ce que nous pouvons produire. Notre ambition, c’est de nourrir le Sénégal par le Sénégal », a conclu Ousmane Sonko.

Cette nouvelle orientation est accueillie favorablement par les acteurs du monde rural, qui espèrent toutefois que les promesses se traduiront concrètement sur le terrain. Plusieurs producteurs ont salué « un discours de rupture », mais réclament une mise en œuvre rapide et rigoureuse.

Le gouvernement a promis un dispositif d’évaluation trimestrielle et la publication de rapports publics pour assurer la transparence dans la gestion des ressources et des résultats.


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