Lors du Conseil des ministres de ce mercredi, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a appelé son gouvernement à renforcer les concertations avec les acteurs du secteur médiatique. Il a insisté sur la nécessité d’accompagner la professionnalisation et la transformation des médias, dans le respect des lois en vigueur et de la tradition démocratique du Sénégal.
Le Chef de l’État a également mis l’accent sur l’urgence de restructurer et de financer les entreprises de presse, dans un contexte marqué par l’essor du numérique, de l’intelligence artificielle et les défis de régulation des réseaux sociaux. Il a, dès lors, chargé le ministre de la Communication, en lien avec les instances de régulation comme le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes du Sénégal (ARTP), de travailler à la mise en œuvre des recommandations issues des organisations professionnelles du secteur. L’objectif affiché : construire un modèle économique viable pour une presse libre, responsable et durable.
Cependant, ces déclarations semblent être en décalage avec la réalité. Car dans le même temps, le ministère de la Communication continue à notifier l’arrêt de diffusion ou de parution à des organes de presse, y compris à ceux qui avaient été reconnus comme conformes par ses propres services. Une attitude qui jette un doute sur la sincérité de la démarche.
Autre paradoxe : alors que le Président parle de co-construction et d’inclusion, il a demandé la mise en place d’un nouveau cadre exclusivement dédié au financement des entreprises publiques de presse – RTS, Le Soleil, l’APS et TDS-SA -. Quant aux médias privés, eux, attendent toujours la reprise de l’aide à la presse, gelée depuis plusieurs mois.
Par conséquent, une question s’impose : la main tendue aux acteurs de la presse est-elle sincère ou sert-elle à redorer l’image d’un Gouvernement qui oppresse la presse depuis son arrivée ? En l’état, les actes posés paraissent contredire les intentions affichées.
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