Mamadou Lamine Dianté, président du Haut Conseil du Dialogue Social et figure engagée de la mouvance présidentielle, a lancé un vibrant appel à la refonte de la coalition Diomaye Président. Invité de l’émission Face au Jury sur PressAfrik TV HD ce dimanche 18 mai 2025, il est revenu en détail sur les origines, l’évolution et les défis actuels de cette alliance politique née dans un contexte de forte turbulence.
Il a d’abord rappelé le contexte dramatique ayant conduit à la création de cette coalition. « Il y a eu un moment où Ousmane Sonko a été enfermé chez lui pendant 55 jours, puis emprisonné, avant que son parti, le Pastef, ne soit dissous », a-t-il expliqué. À cette époque, même si la coalition Yewwi Askan Wi existait toujours, le Pastef en était, selon lui, « la force motrice ». Sa dissolution, dit-il, a profondément affaibli le mouvement : « Toutes les activités de Yewwi étaient soit dispersées, soit abandonnées. Notre siège était barricadé. »
Face à cette désorganisation, une dynamique nouvelle s’est installée avec la naissance de la plateforme LACOS (Leaders Alliés au Candidat Ousmane Sonko), réunissant des figures comme Maïmouna Bousso et Dame Mbodj. Cette structure a pris le relais du combat, organisant conférences de presse et marches jusqu’au dépôt de la candidature de Sonko pour la présidentielle. Mais cette candidature fut rejetée une semaine plus tard par le Conseil constitutionnel.
C’est dans cette période charnière qu’une décision capitale a été prise : Ousmane Sonko a désigné Bassirou Diomaye Faye comme candidat à la présidentielle à travers une vidéo préenregistrée. « En résumé, Lacos a engendré Diomaye Président », a affirmé Mamadou Lamine Dianté, retraçant le basculement d’une lutte de résistance vers un projet politique renouvelé.
Une fois élu président de la République, Bassirou Diomaye Faye a hérité d’une coalition victorieuse mais encore structurée comme un outil de conquête du pouvoir. Selon Dianté, Ousmane Sonko a rapidement pris conscience de ce décalage et a convoqué une réunion dès le 6 avril 2025, appelant à la refonte de la coalition. « Il a insisté pour qu’on change son nom et qu’on révise ses textes, afin qu’elle devienne une coalition au pouvoir et non plus en quête du pouvoir », a-t-il rapporté.
Mais à ce jour, cette refondation attend toujours. Mamadou Lamine Dianté déplore le maintien du nom « coalition Diomaye Président », alors que de nouveaux alliés ont rejoint la dynamique présidentielle, notamment après les législatives. Il appelle à une actualisation profonde de la structure pour qu’elle soit en phase avec les réalités de la gestion étatique et de l’ouverture politique post-électorale.
Interrogé sur les tensions internes, notamment autour de certaines décisions jugées unilatérales et attribuées à Aïda Mbodj, présidente actuelle de la coalition, M. Dianté a évité les mots durs. Il a préféré parler « d’incompréhensions » plutôt que de crises, plaidant pour un retour à un dialogue constructif.
En conclusion, il a insisté sur la nécessité de repenser cette coalition dans l’optique d’une gouvernance stable, inclusive et cohérente. Pour lui, seule une restructuration assumée permettra de renforcer la majorité présidentielle et de donner une vraie cohésion à l’action gouvernementale. « Il faut dépasser les logiques d’avant la campagne. Nous sommes désormais au pouvoir, et cela exige une nouvelle posture politique », a-t-il martelé.
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