Lutte contre l’enrichissement illicite : l’ONRAC annonce avoir recouvré plus de 35 milliards FCFA depuis 2022

L’Office national de recouvrement des avoirs criminels (ONRAC) a révélé avoir récupéré plus de 35 milliards de francs CFA depuis sa mise en service en mars 2022. Cette annonce a été faite ce mardi par le directeur général de l’institution, le magistrat Mor Ndiaye, lors d’un atelier de sensibilisation à Dakar destiné aux organisations de la société civile, consacré au recouvrement et à la gestion des avoirs mal acquis.

Créée le 23 juillet 2021, la structure est devenue pleinement opérationnelle au début de l’année 2022. Depuis cette date, selon Mor Ndiaye, le travail accompli a permis de recouvrer des sommes importantes, évaluées à plus de 35 milliards FCFA. Il a salué l’engagement de son équipe et a souligné l’importance de la transparence et de la rigueur dans la gestion de ces ressources.

L’atelier en question a été organisé par l’ONG Action humaine pour le développement intégré au Sénégal (AHDIS), avec le soutien du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA). Il s’inscrit dans une campagne nationale de sensibilisation et de plaidoyer visant à mobiliser la société civile autour des enjeux liés à l’enrichissement illicite et à la récupération des fonds issus de la corruption ou d’activités criminelles.

Au cours de son intervention, Mor Ndiaye a expliqué que les avoirs criminels englobent l’ensemble des biens saisis ou confisqués dans le cadre d’une procédure pénale, sans que cela ne se limite à la nature criminelle de l’infraction. Il a précisé que l’acceptation du terme « criminel » est à comprendre dans son acception juridique, englobant toutes les infractions ayant conduit à une procédure judiciaire aboutissant à une saisie ou une confiscation.

Concernant les avoirs logés à l’étranger, souvent difficiles à récupérer, le directeur général de l’ONRAC a souligné l’existence de mécanismes de coopération et de traçabilité internationale. Il a affirmé qu’il est parfois plus facile d’obtenir des informations sur des fonds à l’étranger que sur le plan local, en raison de l’efficacité de certains dispositifs étrangers de surveillance financière.

Pour sa part, Amacodou Diouf, représentant de l’AHDIS, a annoncé que l’initiative lancée à Dakar sera étendue à d’autres régions du Sénégal. Il a affirmé que les prochaines étapes consisteront à rencontrer les populations à la base, les autorités administratives et les organisations de la société civile dans les différentes localités du pays. Selon lui, les OSC peuvent jouer un rôle essentiel non seulement dans la sensibilisation, mais aussi dans la formulation des politiques publiques liées à la lutte contre la corruption et à la restitution des biens mal acquis.

L’atelier a ainsi permis de poser les bases d’un dialogue national autour de cette question sensible, en mettant l’accent sur la nécessité d’une collaboration renforcée entre les institutions étatiques, les partenaires techniques et financiers, et les acteurs de la société civile pour une gouvernance plus transparente.


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