Washington et Londres ont effectué dans la nuit de jeudi à vendredi 12 janvier des frappes sur les rebelles Houthis au Yémen, qui ont multiplié ces dernières semaines les attaques de navires en mer Rouge pour protester contre la guerre menée par Israël à Gaza.
Ce qu’il faut retenir
■ Les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes contre des cibles liées aux Houthis au Yémen, les premières depuis que ce groupe soutenu par l’Iran a commencé ses attaques contre le transport maritime en mer Rouge. Les cibles des frappes americano-britanniques comprennent des radars et des infrastructures de drones et de missiles, selon le gouvernement américain.
■ Audiences inédites, jeudi 11 et vendredi 12 janvier (entre 9h et 12h TU), devant la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ). L’Afrique du Sud a saisi le mois dernier cet organe judiciaire des Nations unies. Elle a demandé jeudi à la Cour mondiale d’ordonner à Israël de suspendre immédiatement son opération militaire à Gaza, où elle affirme qu’Israël a une « intention génocidaire » contre les civils palestiniens. Israël doit répondre à ces allégations ce vendredi.
■ Les bombardements israéliens dans le sud et le centre de la bande de Gaza se poursuivent malgré la promesse, faite par Israël, de passer à une campagne plus ciblée pour préserver les civils et de retirer une partie de ses troupes de l’enclave palestinienne.
■ Selon un bilan annoncé jeudi 11 janvier par le ministère de la Santé du Hamas, 23 469 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre près de 60 000 blessés.
02h : Riyad fait part de son « inquiétude » et appelle à la retenue
Le royaume « suit avec beaucoup d’inquiétude les opérations militaires en mer Rouge et les frappes aériennes sur un certain nombre de sites » au Yémen, a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué, en appelant « à la retenue et à éviter l’escalade ».
01h55 : Dix pays impliqués dans cette opération disent vouloir « la stabilité en mer Rouge »
La Maison Blanche a également publié une déclaration conjointe des gouvernements de l’Australie, de Bahreïn, du Canada, du Danemark, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la République de Corée, du Royaume-Uni et des États-Unis, affirmant qu’ils « n’hésiteront pas à défendre des vies et protéger la libre circulation du commerce sur l’une des voies navigables les plus critiques au monde ». « Notre objectif reste la désescalade des tensions et de rétablir la stabilité en mer Rouge », indique le communiqué conjoint.
« En réponse aux attaques continues, illégales, dangereuses et déstabilisatrices des Houthis contre des navires, notamment des navires commerciaux, transitant par la mer Rouge, les forces armées des États-Unis et du Royaume-Uni, avec le soutien des Pays-Bas, du Canada, de Bahreïn et de l’Australie, ont mené des opérations conjointes – en accord avec le droit inhérent de légitime défense individuelle et collective, conformément à la Charte des Nations Unies – contre un certain nombre de cibles dans les zones contrôlées par les Houthis au Yémen. Ces frappes de précision visaient à perturber et à dégrader les capacités utilisées par les Houthis pour menacer le commerce mondial et la vie des marins dans l’une des voies navigables les plus essentiels du monde. »
01h 40 : Les frappes ont visé des radars et des infrastructures de drones et de missiles
Les frappes américaines et britanniques contre les Houthis au Yémen ont visé des radars et des infrastructures de drones et de missiles, afin de réduire leurs capacités à s’attaquer aux navires marchands en mer Rouge, a affirmé jeudi le ministre de la Défense américain Lloyd Austin. « Cette opération a pour but de perturber et de détériorer la capacité des Houthis à mettre en danger les marins et à menacer le commerce international dans l’un des passages maritimes les plus importants du monde », a déclaré le chef du Pentagone dans un communiqué.
Les attaques « visaient le véhicule aérien sans pilote des Houthis, le navire de surface sans équipage, le missile de croisière d’attaque terrestre, ainsi que les capacités de radar côtier et de surveillance aérienne », précise la déclaration. Un responsable américain de la Défense a déclaré que le chef du Pentagone avait suivi l’opération en temps réel depuis l’hôpital, où il a été opéré d’un cancer de la prostate. Ce responsable a déclaré qu’Austin était « activement impliqué » et avait parlé au président à deux reprises au cours des 72 heures précédant l’opération.
01h25 : Un responsable yéménite promet que Wahsington et Londres « paieront » pour ces attaques
Les États-Unis et le Royaume-Uni « paieront un lourd tribut » pour cette « agression flagrante », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères des Houthis, Hussein al-Izzi, sur la chaîne de télévision yéménite Al-Masirah. « Notre pays fait face à une attaque massive par des navires américains et britanniques, des sous-marins et des avions », a confirmé le responsable, cité par les médias des rebelles. « Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne doivent se préparer à payer un prix fort et supporter les lourdes conséquences de cette agression », a-t-il menacé.
01h15 : Le ministère britannique de la Défense détaille l’opération, « un coup dur » pour les Houthis
Le ministère britannique de la Défense a publié une déclaration qui détaille l’opération, précisant notamment que « un soin particulier a été pris pour minimiser tout risque pour les civils » et que « les premières indications indiquent que la capacité des Houthis à menacer la marine marchande a pris un coup dur ».
« Le 11 janvier, des avions de la Royal Air Force se sont joints aux forces de la coalition pour frapper un certain nombre d’installations utilisées par la faction rebelle houthie au Yémen pour attaquer les navires dans le sud de la mer Rouge. Le destroyer de la Royal Navy, le HMS Diamond, a déjà été actif aux côtés de navires de guerre américains et français pour défendre les voies maritimes internationales vitales contre les drones et les missiles houthis. Compte tenu de la persistance des Houthis à menacer les navires marchands, dont plusieurs ont déjà subi des dommages, et du ciblage délibéré du HMS Diamond et des navires de la marine américaine le 9 janvier, les forces de la coalition ont identifié les principales installations impliquées dans ces attaques et ont convenu de mener une minutieuse frappe coordonnée pour réduire la capacité des Houthis à violer le droit international ».
Le communiqué détaille ensuite les frappes : « Quatre Typhoon FGR4 de la RAF, appuyés par un ravitailleur aérien Voyager, ont donc utilisé des bombes guidées Paveway IV pour mener des frappes de précision sur deux de ces installations houthies. L’un d’eux était un site à Bani, dans le nord-ouest du Yémen, utilisé pour lancer des drones de reconnaissance et d’attaque. Un certain nombre de bâtiments impliqués dans les opérations de drones ont été visés par nos avions. L’autre endroit touché par notre avion était l’aérodrome d’Abbs. Les renseignements ont montré qu’il a été utilisé pour lancer à la fois des missiles de croisière et des drones au-dessus de la mer Rouge. »
Le communiqué fait également référence à une tentative de limiter les pertes civiles. « Lors de la planification des frappes, un soin particulier a été pris pour minimiser tout risque pour les civils, et ces risques ont été encore atténués par la décision de mener les frappes pendant la nuit. Les résultats détaillés des frappes sont en cours d’évaluation, mais les premières indications indiquent que la capacité des Houthis à menacer la marine marchande a pris un coup dur, et notre engagement à protéger les voies maritimes, par lesquelles transitent environ 15 % du transport maritime mondial et qui est vitale pour l’économie mondiale, a été amplement démontrée. »
RFI
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