L’élection historique du Président Bassirou Diomaye dès le premier tour de la présidentielle avec 54, 28% , portée par la coalition Diomaye Président, a marqué un tournant significatif dans l’histoire politique du pays. Proposé par le leader du Pastef, Ousmane Sonko, comme candidat, Diomaye a immédiatement nommé Sonko au poste de Premier ministre, une décision qui semble une suite logique pour diriger le gouvernement.
Cependant, il est important de noter que ce bilan de 100 jours n’est pas nécessairement un indicateur fiable pour juger un mandat de cinq ans. Il s’agit avant tout d’un outil de communication et de marketing, un effet de mode destiné à marquer les esprits et impulser une dynamique. Nous nous inscrivons dans cette tradition pour partager notre point de vue.
Une Victoire porteuse d’espoir
La victoire éclatante de Bassirou Diomaye et de son équipe témoigne de l’espoir incarné par le gouvernement Diomaye/Sonko. Il s’agira de redonner espoir au peuple, notamment à la jeunesse découragée par le système clientéliste et népotiste de l’ancien régime. Ils héritent d’une situation socio-économique catastrophique, caractérisée par une mal gouvernance et un gangstérisme étatique. La création de castes affairistes et de prébendiers avait pris l’État en otage, transformant les détournements de deniers publics et la corruption en un système de gouvernance.
Premières décisions diplomatiques et sociales
Les premières décisions prises par le Président Diomaye ont été d’ordre diplomatique, prônant l’intégration africaine avec des visites d’État chez nos voisins : Gambie, Mali, Mauritanie, Guinée-Bissau, etc. Le panafricanisme figure parmi les axes majeurs du PROJET Pastef. En outre , des mesures sociales ont été adoptées pour réduire le coût de la vie, notamment la diminution des prix des denrées de première nécessité comme le riz, le pain, le sucre et l’huile. Ces initiatives visent à soulager les citoyens et à restaurer leur confiance en l’avenir.
La gestion foncière et la rationalisation des dépenses publiques
Le gouvernement précédent avait bradé le patrimoine foncier du Sénégal, créant une bombe sociale avec des pratiques telles que le « tong tong » à M’bour, la vente de la bande des filaos de Guédiawaye, et d’autres projets controversés sur la corniche et à travers le pays. Le gouvernement Diomaye/Sonko a vaillamment ordonné l’arrêt de ces chantiers .de même que , tous les contrats publics suspicieux et léoniens . Manifestement, le Président Macky a voulu saboter l’Etat en l’engageant dans des contrats mirifiques et inopportuns .Ainsi , le gouvernement du premier Ousmane Sonko se doit donc de renégocier les gros contrats de l’État dans les domaines stratégiques et de rationaliser les dépenses publiques.
Une thérapie à long terme
Le duo Diomaye/Sonko a hérité d’un État à genoux, où tous les secteurs stratégiques sont gangrenés par des maux structurels et endémiques. La thérapie projetée à travers le PROJET ne pourra pas se faire à court terme. Il faudra s’inscrire dans une dynamique de changement fondée sur le triptyque Juub, Juubanti et Juubal.
Les axes majeurs de cette trajectoire d’émergence s’articuleront autour de la redéfinition et de l’édification de l’homo senegalensis, porteur de réelles valeurs sociales et d’un état d’esprit novateur.
Une vision d’avenir
Le discours des leaders Diomaye et Sonko nous rassure quant à l’application de la bonne gouvernance, la souveraineté économique, la restauration de l’état de droit, et une justice équitable. Aussi , la reddition des comptes est une priorité, et le cadre juridique doit être revu pour être en phase avec ces urgences.
Les attentes sont particulièrement vives dans le domaine de l’emploi des jeunes, du coût de la vie, de la restructuration des marchés urbains, et de la réorganisation des transports, notamment les « thiak tiakh » dans la capitale. Ces défis constituent des goulots d’étranglement pour notre économie, mais le gouvernement Diomaye/Sonko semble déterminé à les relever avec efficacité et détermination.
Ainsi, les 100 premiers jours du Président Diomaye sont marqués par des initiatives courageuses et prometteuses, posant les bases d’un avenir meilleur pour le Sénégal.
Guédel MBODJI
Expert en Communication et Marketing