Babacar Lam, 22 ans (Sacré-Cœur Hand) : Courir de Sacré-Cœur à Thiaroye, la passion peut le permettre

Babacar Lam, 22 ans (Sacré-Cœur Hand) : Courir de Sacré-Cœur à Thiaroye, la passion peut le permettre

A 22 ans, il n’est pas toujours évident de marquer le sport par son empreinte. Pourtant, cette prouesse, Babacar Lam dit Makane l’a réussi. Sous les couleurs de Sacré-Cœur Handball depuis 2016, le demi-centre a déjà étoffé son palmarès qu’il avait déjà installé avec le club de son fief, Thiaroye Handball.

Joueur polyvalent pouvant évoluer comme arrière gauche et même officier comme arbitre à ses heures perdues, Babacar est un ambitieux averti des enjeux de son époque. Pour cet inconditionnel du Barça, les études et le sport font un mariage parfait au point de ne pas sauter à l’étage supérieur malgré sa passion dévorante pour le hand.

« Un jour, j’ai quitté Thiaroye pour m’y rendre mais une fois arrivé là-bas, il n’y avait pas d’entraînement. Le pire, je n’avais pas d’argent pour rentrer à Thiaroye. Alors j’ai préféré courir de Sacré-Cœur à Thiaroye, comme si je faisais le footing »

D’où est-ce que tu as appris le hand, peux-tu nous rappeler ton parcours ?

J’ai appris le handball à Thiaroye handball club qui est mon club formateur. En 2015, je fus le champion régional avec Thiaroye handball chez les cadets. En 2016 je quitte Thiaroye pour sacré cœur handball c’est ici que j’ai obtenu ma première sélection en équipe nationale en 2017. En 2018 je faisais partie des joueurs sélectionnés pour aller jouer la Challenge Trophy en Mauritanie en catégorie cadet où j’ai joué tous les matchs jusqu’en finale. Mais malheureusement, on a perdu la finale devant la Guinée.

En 2021, j’ai gagné mon premier trophée avec Sacré-Cœur handball devant Golf en championnat régional de Dakar.  Mais à cette époque, il n’y avait pas de deuxième division. Arrivé en tournois de montée, Kaffrine nous a sorti des play-offs. En 2022 je suis encore champion régional avec Sacré-Cœur. Cela nous a permis de monter en D2 et j’ai terminé meilleur joueur de ce championnat, pour la deuxième fois de suite. Sur cette même année, l’équipe nationale juniore m’a appelé et je fus le capitaine. Ironie du sort, c’était encore la Guinée qui allait nous battre en finale.

« Depuis tout petit, j’ai un slogan qui dit : “Quand c’est dur, seuls les durs passent’’. Et je travaille toujours très dur sans renoncer »

Comment se passe ta saison avec Sacré-Cœur ?

Ma saison avec sacré cœur s’est passé comme suite. Nous étions dans une poule de 4 équipes (Sacré-Cœur, Saltigué, UGB, Espoir du Walo). Nous avons lancé la saison par une victoire mais UGB a fait mieux dans cette poule pour terminer à la première place et accéder en première division.

Quelles sont tes qualités en tant que joueur ?

Moi en tant que joueur, mes qualités sont la discipline, la détermination et surtout l’endurance. A chaque match, je me dis que c’est moi qui dois gagner le match en faisant tout mon possible. Parce que, depuis tout petit, j’ai un slogan qui dit : “Quand c’est dur, seuls les durs passent’’. Et je travaille toujours très dur sans renoncer.

Comment organises-tu ton emploi du temps entre les études et le sport ?

Ce n’est pas toujours facile mais il faut une organisation rigoureuse. Parce que si je suis au niveau où j’en suis aujourd’hui, je suis obligé de faire sport-études. Par conséquent, j’ai réservé les mercredis et les samedis pour aller à Sacré-Cœur.  Et les autres jours, je m’entraîne dans des clubs qui ne sont pas très loin de Thiaroye comme Yeumbeul ou Malika. Cela me permet d’avoir plus de temps de rentrer chez moi et d’apprendre mes cours. Et c’est un rythme qui me va très bien du moment que je m’en sors très bien avec les études.

Quel est le rôle de la famille dans ta carrière ?

Le rôle de ma famille est très important ! Parce que ma mère (Qu’Allah lui pardonne ses péchés) qui est décédée en 2019 a joué un rôle essentiel à travers ses douas. Et je me rappelle même qu’elle me donnait toujours de quoi payer le transport pour faire la navette entre Thiaroye et Sacré-Cœur. Mon père qui se sacrifie jusqu’à présent. (Mention à ma tente Maman badiène). Tout cela montre l’importance de ma famille que j’essaye de rendre heureuse et fière. Parfois même je les invite lors de mes gros matchs car ma famille est une source de motivation pour moi.

« J’ai réservé les mercredis et les samedis pour aller à Sacré-Cœur.  Et les autres jours, je m’entraîne dans des clubs qui ne sont pas très loin de Thiaroye comme Yeumbeul ou Malika. Cela me permet d’avoir plus de temps de rentrer chez moi et d’apprendre mes cours »

A quelles difficultés es-tu confronté dans la pratique du handball ?

Les difficultés sont si nombreuses mais alhamdoulilah. Je me rappelle que lorsque je commençais, j’avais seulement une paire de « chaussures plastiques ». Je m’entrainais avec et j’ai même joué avec pendant des mois à Thiaroye. Je me souviens aussi qu’à l’époque, j’avais un problème de licence. Je me rappelle lors d’un match, on m’a dit que je n’allais pas jouer et j’ai pleuré pendant toute la rencontre.

Arrivé à Sacré-Cœur aussi, à mes débuts, j’ai beaucoup galéré. Un jour, j’ai quitté Thiaroye pour m’y rendre mais une fois arrivé là-bas, il n’y avait pas d’entraînement. Le pire, je n’avais pas d’argent pour rentrer à Thiaroye. Alors j’ai préféré courir de Sacré-Cœur à Thiaroye, comme si je faisais le footing. Tout cela parce que j’ai un amour inexplicable pour cette discipline.

J’ai failli aussi abandonner mes études dès la classe de 6e. Mais heureusement, je suis dans un club où ils nous encouragent à étudier. A part ça, je peux aussi citer les matchs perdus surtout la finale perdue contre la Guinée Conakry en 2018. Cela m’a marqué parce que c’était ma première sélection en équipe nationale du Sénégal.

As-tu des objectifs particuliers à court et à long terme ?

J’ai des objectifs car toute personne veut la réussite dans ce qu’il fait. Mais pour l’instant, je me focalise sur mes études. Ce choix m’a empêché de signer en première division cette année-ci. Mais si Dieu nous prête longue vie, on atteindra nos objectifs.

Quel est ton message aux autorités du monde sportif ?

Mon message pour les autorités du monde sportif c’est d’investir dans la petite catégorie parce que c’est le fondement. Et je lance un appel pour le président de la fédération sénégalaise de handball, honorable député, Mr Seydou Diouf de davantage tendre la main aux handballeurs plus précisément l’équipe masculine on en a besoin.


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