Ce mardi, une affaire opposant Bah Diakhaté, activiste proche de l’Alliance pour la République (APR), et le Colonel Abdourahim Kébé a été évoquée devant le Tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Selon les informations rapportées par Les Échos, l’activiste républicain n’a pas comparu, étant actuellement hors du pays d’après les déclarations de son avocat, Me Cheikh Khoureyssi Bâ.
Le mis en cause, Bah Diakhaté, a bénéficié des dispositions de la récente loi d’amnistie, adoptée pour effacer les condamnations liées aux événements politiques et à des faits d’expression publique. Cette loi, qui a récemment suscité de vifs débats au Sénégal, a permis d’interrompre la procédure judiciaire engagée par le Colonel Abdourahim Kébé. Selon son avocat, la loi protège son client des poursuites dans cette affaire, ce qui a conduit à la fin de l’audience sans comparution du prévenu.
Pour rappel, Bah Diakhaté a purgé une peine de trois mois de prison ferme à la suite de ses propos jugés outrageants envers le Premier ministre Ousmane Sonko. Condamné en mai dernier, il avait été placé sous mandat de dépôt et jugé en flagrant délit aux côtés de l’imam Cheikh Tidiane Ndao. Cette affaire avait fait grand bruit, mettant en lumière la virulence des discours politiques et les tensions exacerbées dans le paysage sénégalais.
Cependant, l’activiste n’est pas encore tiré d’affaire. Alors qu’il purgeait sa peine, il a été extrait de sa cellule par les autorités et conduit dans les locaux de la Division des investigations criminelles (DIC). Cette fois-ci, il s’agit d’une nouvelle plainte déposée par Ababacar Mboup, ancien coordonnateur du mouvement « And Samm Jikko Yi », pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles.
La plainte d’Ababacar Mboup souligne l’opposition virulente de certains acteurs de la société civile et politique contre Bah Diakhaté, connu pour ses prises de position acerbes en faveur du régime de l’APR. L’affaire intervient dans un contexte politique tendu, où les accusations de diffamation et de diffusion de fausses nouvelles sont devenues des armes courantes dans les batailles judiciaires opposant activistes et politiciens.
La décision d’amnistie dans ce cas particulier relance le débat sur l’impact de cette loi controversée, critiquée par certains comme un outil de réconciliation politique, mais perçue par d’autres comme une protection accordée aux proches du pouvoir. La suite des événements sera scrutée avec attention, alors que le climat politique sénégalais reste sous tension à l’approche des échéances électorales.
Cette affaire illustre une fois de plus les dérives du discours politique au Sénégal et le recours fréquent à la justice pour trancher des différends opposant figures publiques et activistes. Si la loi d’amnistie a permis à Bah Diakhaté d’échapper pour l’instant à de nouvelles poursuites, elle soulève des questions sur l’équité du système judiciaire et le traitement des affaires à caractère politique.
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