Dans une finale électrique, la Côte d’Ivoire, soutenue par son public, a trouvé la force de revenir au score et de battre le Nigeria (2-1). Les Éléphants, revenus de très loin, sont champions d’Afrique pour la troisième fois après 1992 et 2015.
Cela ne pouvait que finir comme ça ! Dans la folie, l’hystérie collective, le quasi irrationnel. Après nous avoir habitués à des scénarios de dingue, la Côte d’Ivoire a décroché sa troisième étoile dans un style qui fait sa marque de fabrique dans cette CAN. Revenir de nulle part pour tout casser ! Avec l’appui de 60 000 voix qui n’ont jamais cessé de pousser, même quand le Nigeria s’est retrouvé en tête après la première période. Les Éléphants ont renversé les Super Eagles et c’était loin d’être évident, enfin, il y a longtemps que rien n’est plus évident ni logique avec cette Côte d’Ivoire dans cette CAN.
Car rarement, pour ne pas dire jamais, la Côte d’Ivoire n’avait parue aussi sûre d’elle dans cette CAN. Elle a affiché une maîtrise et une sérénité dans ce début de match qui démontraient qu’elle avait beaucoup progressé et appris depuis son match de poule perdu (0-1) face aux Super Eagles.
Le coup du marteau d’Ekong
La Côte d’Ivoire a ainsi dominé la première période sans être dangereuse, sauf sur cette première grosse occasion de la part d’Adingra bien lancé dans la profondeur. Le jeune attaquant voit sa frappe du gauche, trouver les gants de Nwabali (34e). Les corners se multiplient pour les Oranges, mais pas les situations dangereuses, au moment où les Super Eagles sont en retard sur presque toutes les actions. La Côte d’Ivoire est bien entrée dans sa finale. Le Nigeria est étouffé, Osimhen a du mal à être trouvé et affiche sa nervosité en s’accrochant avec le défenseur Evan Ndicka qu’il a déjà croisé sur les pelouses de la Serie A en Italie. Même le sélectionneur nigérian, José Peseiro, habituellement serein prend un carton jaune pour contestation.
Le Nigeria est contenu, mais c’est à ce moment qu’il frappe sous la forme d’un coup de tête de William Paul Troost-Ekong qui ouvrait le score sur corner (38e). Un « coup du marteau » que personne n’avait vu venir. Le hold up parfait pour des Nigérians qui se sont longtemps contentés de bien rester en place et de ne pas laisser des espaces à leurs adversaires.
Haller ce héros…
Mais il était dit que cette Côte d’Ivoire n’allait rien lâcher, surtout pas cette Coupe qu’elle a bien accueillie chez elle. Et après de multiples occasions par Gradel (50e), Seri (59e), Franck Kessié trouve l’ouverture sur une reprise de la tête sur corner (63e). La Côte d’Ivoire, qui n’avait jamais marqué lors de ses quatre finales de CAN, effaçait une « anomalie » avec cette équipe pas comme les autres.
Les hommes d’Emerse Faé vont accentuer la pression pour marquer le second but et c’est logiquement Haller qui fait de nouveau craquer la défense nigériane après un très bon travail d’Adingra (81e). Dans une ambiance indescriptible, portée par la fureur populaire, le match bascule.
La Côte d’Ivoire est devant. Définitivement, car elle ne lâchera pas l’affaire, portée par 60 000 voix et 27 millions de supporters à travers le pays. Les hommes de José Peseiro tenteront bien de revenir, mais il était dit que la Coupe allait rester à la maison.
La « plus belle CAN de l’histoire » a accouché d’un beau vainqueur et d’un sélectionneur faiseur de miracle, en la personne d’Emerse Faé. Il aura récupéré une équipe en ruines pour la porter au plus haut sommet du football africain. Grâce à lui, les Ivoiriens, s’ils s’endorment, se réveilleront ce lundi avec trois étoiles dans les yeux.
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