Marché de l’UEMOA : le Sénégal lève 66 milliards de FCFA quatre jours après un emprunt record de 196 milliards

Le Sénégal continue d’accroître sa présence sur le marché financier régional. Ce vendredi 30 mai 2025, le Trésor sénégalais a levé 66 milliards de francs CFA à travers une nouvelle émission d’obligations assimilables du Trésor (OAT), à trois ans, avec un taux d’intérêt de 6,30 %. Ce nouvel emprunt intervient à peine quatre jours après l’impressionnante levée de fonds de 196 milliards de FCFA, un record pour le pays cette année.

La dernière opération ciblait un montant global de 84 milliards de FCFA. Les investisseurs ont répondu à hauteur de 65 milliards FCFA, mais la demande finale retenue par les autorités s’est finalement établie à 66 milliards, représentant un taux de couverture de 101,66 %.

La Côte d’Ivoire figure parmi les contributeurs les plus importants à cette mobilisation, avec plus de 40 milliards de FCFA investis par des institutions ivoiriennes, confirmant la solidité de la coopération financière régionale au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Cette dynamique d’endettement sur le marché régional par le Sénégal s’inscrit dans une stratégie de financement du budget national, notamment pour soutenir les projets d’investissement et combler les besoins de trésorerie. Elle témoigne également d’un certain niveau de confiance des investisseurs régionaux, en dépit d’un environnement marqué par des pressions budgétaires dans plusieurs pays de la zone.

Avec des taux désormais plus attractifs qu’en début d’année et un calendrier d’émissions soutenu, Dakar semble avoir trouvé une marge de manœuvre financière importante sur le marché de l’UEMOA. Toutefois, ces emprunts successifs relancent le débat sur le niveau d’endettement global du pays et sur sa soutenabilité à moyen terme.

Ousmane Sonko : « Depuis un an, le Sénégal n’a reçu aucun décaissement des bailleurs multilatéraux, mais reste malgré tout encore debout »

Lors du lancement de la deuxième édition du Forum Invest in Sénégal, renommé Fii Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a fait une déclaration forte concernant la situation économique actuelle du pays. Il a révélé que depuis un an, le Sénégal n’a reçu aucun décaissement de la part des bailleurs multilatéraux. Malgré cette absence de soutien financier extérieur, il a souligné que le pays continue de tenir bon et de faire preuve de résilience face aux défis économiques.

Cette rupture dans les financements, selon Ousmane Sonko, découle d’une volonté délibérée de l’État sénégalais d’assumer pleinement sa souveraineté économique. Le Premier ministre a insisté sur le fait que le Sénégal possède aujourd’hui les capacités et les ressources nécessaires pour compter principalement sur lui-même. Cette stratégie vise à réduire la dépendance historique aux financements extérieurs et à privilégier un développement endogène.

Sonko a indiqué que le gouvernement n’a pas encore déployé toutes les mesures d’accompagnement prévues pour accompagner cette transition, mais qu’un plan de relance sera bientôt présenté. Ce plan vise à soutenir l’économie nationale et à renforcer l’autonomie financière du pays dans les mois à venir.

Au cours de son intervention, le Premier ministre a également appelé à une cohérence entre les paroles et les actions. Il a insisté sur l’importance que les discours officiels soient suivis de mesures concrètes, affirmant qu’il est temps d’assumer pleinement les conséquences des choix politiques engagés.

Malgré cette posture ferme, Ousmane Sonko n’a pas exclu la possibilité de renouer avec les partenaires internationaux dans un avenir proche. Il a laissé entendre que des accords pourraient être rétablis si les conditions s’y prêtaient.

Enfin, le Premier ministre a rappelé que depuis dix ans, le gouvernement met en avant un modèle de développement fondé sur l’endogénéité, c’est-à-dire un financement local, une mise en œuvre interne et une participation active de la population. Selon lui, les efforts actuels du gouvernement incarnent désormais cette vision, marquant une nouvelle étape dans la construction d’un Sénégal souverain économiquement et politiquement.

Saint-Louis : Diomaye Faye et Ould El Ghazouani scellent l’avenir énergétique du Sénégal autour du gaz de GTA

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est rendu à Saint-Louis ce jeudi, aux côtés de son homologue mauritanien Mohamed Ould El Ghazouani, pour une visite officielle sur le site stratégique du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Cette présence conjointe au large des côtes maritimes frontalières entre les deux pays marque une étape cruciale dans l’exploitation commune de ce gisement d’envergure mondiale.

Le champ gazier GTA, dont le développement est mené en partenariat avec des multinationales, incarne désormais un levier central de la politique énergétique du Sénégal. Le président Diomaye Faye a réaffirmé sa volonté d’utiliser cette ressource pour enclencher une véritable transformation du secteur énergétique national.

« Ce gaz n’a de valeur que s’il produit de la lumière, de la croissance, de la dignité, en vue d’améliorer les conditions des populations », a déclaré le président, dans des propos rapportés par Le Soleil. Il a souligné que 20 à 25 % de la production de GTA seront réservés au marché local, un choix stratégique qui vise à renforcer l’usage domestique du gaz naturel.

L’objectif est clair : réduire la facture d’électricité des ménages, enclencher une baisse progressive des prix de l’énergie, et diminuer la dépendance du pays aux combustibles fossiles importés, notamment le fuel. Cette orientation marque un tournant vers une souveraineté énergétique maîtrisée et durable.

Dans cette dynamique, le président sénégalais a annoncé un projet phare : la construction d’une centrale électrique à gaz à Gandon, aux portes de Saint-Louis. Cette infrastructure deviendra un maillon essentiel du réseau électrique national, particulièrement dans le nord du pays. Elle incarne également le modèle futur de conversion des centrales thermiques vers des solutions plus propres et plus économiques.

Au-delà de l’enjeu énergétique, cette visite illustre également le renforcement de la coopération régionale entre le Sénégal et la Mauritanie. Les deux chefs d’État ont exprimé leur engagement commun à assurer une gestion concertée, durable et équitable des ressources naturelles partagées.

Le champ GTA n’est pas seulement une opportunité économique : il est désormais au cœur d’une vision politique ambitieuse qui mise sur le gaz pour impulser une croissance inclusive, résiliente et souveraine.

Sebikotane/FAW Trucks:Installation base tractafric Motors pour assurer la distribution en véhicule..

La première base pour véhicules industriels de la filiale sénégalaise de Tractafric Motors, un des acteurs majeurs de la distribution automobile au Sénégal, a été inaugurée ce jeudi à Sebikotane. Ce lieu servira principalement à vendre des véhicules lourds,  notamment de la marque chinoise FAW Trucks dont le lancement de la commercialisation par Tractafric a  été l’autre fait manquant de cette cérémonie. Des responsables de Tractafric Motors Sénégal et le maire de la commune de Sebikotane étaient présents à cette cérémonie…

Sebikotane/FAW Trucks:Installation base tractafric Motors pour assurer la distribution en véhicule..

GTA : Une visite historique des présidents sénégalais et mauritanien scelle l’entrée dans l’ère du gaz

Plateforme Grand Tortue Ahmeyim (GTA), 22 mai 2025 – En ce jour historique, le Président de la République du Sénégal, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, et son homologue mauritanien, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ont effectué une visite conjointe sur la plateforme gazière Grand Tortue Ahmeyim (GTA), située à la frontière maritime entre les deux pays.

Accueillis par les principaux partenaires du projet — British Petroleum (BP), Kosmos Energy, PETROSEN (Sénégal) et SMH (Mauritanie) — les deux chefs d’État ont célébré une étape clé : l’entrée officielle du Sénégal et de la Mauritanie dans le cercle restreint des pays exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL).

Le projet GTA, fruit d’une coopération bilatérale étroite, est devenu un symbole de collaboration réussie, dans un contexte régional où la maîtrise des ressources énergétiques est cruciale pour le développement économique et la stabilité.

Pour les présidents Faye et Ghazouani, cette plateforme offshore incarne une nouvelle ère de souveraineté énergétique, mais aussi de transformation économique durable, porteuse d’emplois, d’investissements et de retombées positives pour les populations locales.

La transparence dans la gouvernance des ressources naturelles, L’équité dans le partage des bénéfices, Et une ambition partagée de construire un avenir énergétique maîtrisé.

Cette visite intervient à un moment charnière où les deux pays cherchent à diversifier leurs économies, réduire leur dépendance énergétique et asseoir leur rôle dans l’arène énergétique mondiale. L’exploitation du GNL via GTA s’annonce comme un catalyseur de croissance, au service d’un développement plus inclusif.

À l’heure où le monde s’oriente vers des solutions plus propres, GTA pourrait également contribuer à renforcer la position stratégique de l’Afrique de l’Ouest dans la transition énergétique mondiale.

Dakar : Les gouverneurs des banques centrales africaines font un pas décisif vers une union monétaire

Le Bureau des gouverneurs de l’Association des banques centrales africaines (ABCA) a tenu, ce mardi 20 mai, sa première réunion statutaire de l’année au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à Dakar. Cette rencontre de haut niveau a été centrée sur le Programme de coopération monétaire en Afrique (PCMA) et les avancées vers la création de la Banque centrale africaine, deux piliers essentiels de l’intégration monétaire continentale.

Présidée par Rama Sithanen, gouverneur de la Bank of Mauritius et président en exercice de l’ABCA, la session a permis de faire le point sur les défis macroéconomiques que traverse le continent, tout en abordant les perspectives d’une union monétaire africaine. Dans son discours d’ouverture, M. Sithanen a souligné les effets néfastes des tensions géopolitiques mondiales sur les économies africaines. Il a mis en évidence une fragmentation économique croissante, une inflation tenace et une baisse significative des échanges internationaux. Il a également attiré l’attention sur la dépendance persistante du continent à l’aide au développement, une vulnérabilité accentuée par la domination du dollar dans les échanges commerciaux, entraînant une dépréciation des monnaies africaines et un alourdissement de la dette extérieure.
Le président de l’ABCA a plaidé pour une reconstitution urgente des réserves de change, tout en voyant dans la crise actuelle une opportunité de stimuler le commerce intra-africain, de favoriser les investissements transfrontaliers et de consolider les bases de l’intégration régionale. Il a affirmé que la Banque centrale africaine, projet emblématique de l’ABCA, devrait entrer en fonction dès le mois prochain. Cette annonce marque une avancée décisive vers la concrétisation de l’union monétaire du continent.
Concernant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), M. Sithanen l’a décrite comme un levier fondamental de l’intégration économique, tout en soulignant ses limites actuelles. Il a évoqué les obstacles logistiques, le manque d’infrastructures frontalières et les difficultés d’accès au financement pour les PME et PMI, qui freinent l’exploitation du plein potentiel de ce vaste marché continental.
L’interconnexion des systèmes de paiement a également été au cœur des discussions. Le gouverneur de la Bank of Mauritius a insisté sur la nécessité d’intégrer ces systèmes afin de lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, tout en facilitant des transactions plus sûres, rapides et accessibles. Il a rappelé que l’Afrique subsaharienne reste l’une des régions où les coûts de transferts de fonds sont les plus élevés au monde, atteignant parfois 37 %. Une telle situation, selon lui, nuit à la fluidité du commerce régional. Il a donc exhorté les plateformes financières à s’engager dans une réduction significative de ces coûts.
Mettant l’accent sur le potentiel démographique du continent, M. Sithanen a rappelé que l’Afrique abrite la plus grande population jeune au monde. Il a souligné que les réformes en cours sont cruciales pour créer un environnement favorable à leur épanouissement, stimuler le développement économique et attirer davantage d’investissements. Le continent regorge de projets porteurs, mais leur concrétisation reste souvent entravée par le manque de financements. Il a conclu en appelant à la mise en place de réformes structurantes afin de mobiliser les ressources internes et renforcer l’attractivité du continent.
Dans cette dynamique, le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir activement les initiatives de l’ABCA. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération monétaire renforcée pour consolider la stabilité économique à l’échelle régionale.
Enfin, le représentant de l’Union africaine, Dr Patrick Ndzana Olomo, directeur par intérim du Développement économique, de l’Intégration et du Commerce, a mis en exergue la portée stratégique des projets en cours. Il a salué l’adoption du projet de statuts de l’Institut monétaire africain (IMA) et du Mécanisme africain de financement de la stabilité (MAFS), des avancées majeures vers la création d’une architecture monétaire commune. Pour lui, ces réalisations traduisent un engagement collectif en faveur de la vision d’une monnaie africaine unique et d’une politique monétaire unifiée.
« Nous sommes convaincus que la collaboration entre l’Union africaine et l’ABCA contribuera à façonner le narratif d’un continent en pleine transformation », a-t-il affirmé en conclusion.

Présidence de la BAD : Bamako rallie la candidature de Sidi Ould Tah

Le lundi 19 mai 2025, le Président de la Transition du Mali, le général Assimi Goïta, a reçu en audience à Bamako une délégation ministérielle de la République islamique de Mauritanie, conduite par Amal Mint Maouloud, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Porteuse d’un message personnel du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, la ministre est venue solliciter l’appui officiel des autorités maliennes à la candidature du Dr Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD).

Âgé de 64 ans, économiste de formation et ancien ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Sidi Ould Tah fait partie des cinq finalistes retenus pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de l’institution panafricaine. Son expérience à la direction de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu’il a dirigée durant deux mandats, ainsi que ses trois décennies d’engagement dans la finance internationale, constituent selon la diplomatie mauritanienne des atouts majeurs pour affronter les défis économiques du continent.
L’élection du président de la BAD est fixée au 29 mai 2025 à Abidjan, siège de l’institution. Le scrutin obéit à une règle de double majorité : celle des États membres africains d’une part, et celle de l’ensemble des 81 pays membres, y compris les 27 États non africains, d’autre part. Ce mécanisme complexe vise à garantir un équilibre géopolitique entre les parties prenantes régionales et les partenaires internationaux. Dans ce cadre, chaque soutien peut se révéler décisif.
Le ralliement du Mali, membre fondateur de la BAD, s’inscrit dans une stratégie d’élargissement du soutien diplomatique de la Mauritanie à l’échelle ouest-africaine. En dépit de son retrait de la CEDEAO, Bamako conserve une influence certaine dans la région, notamment en tant que président en exercice de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali pourrait ainsi jouer un rôle clé dans la consolidation d’un bloc favorable à la candidature mauritanienne.


À l’issue de la rencontre avec le général Assimi Goïta, la ministre Amal Mint Maouloud a déclaré être « pleinement satisfaite de l’écoute attentive et de l’ouverture bienveillante » du chef de l’État malien. Bien qu’aucun communiqué officiel ne précise l’ampleur de l’engagement de Bamako, tout laisse à penser que l’adhésion du Mali à la candidature de Sidi Ould Tah est désormais acquise.
Reste à savoir si ce soutien, conjugué à ceux déjà obtenus auprès de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Congo, de la Tanzanie, de Djibouti et bien sûr de la Mauritanie elle-même, permettra à Nouakchott de faire élire pour la première fois un ressortissant mauritanien à la présidence de la principale institution financière du continent africain.

Présidence de la BAD : Sidi Ould Tah obtient le soutien de Djibouti à deux semaines du scrutin

À l’approche de l’élection présidentielle de la Banque africaine de développement (BAD), prévue le 29 mai 2025, le candidat mauritanien Sidi Ould Tah continue de renforcer son socle diplomatique. Le 15 mai, le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a officiellement apporté son soutien à la candidature de l’ancien directeur général de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), à l’issue d’une rencontre avec une délégation mauritanienne conduite par le ministre des Finances Sid’Ahmed Ould Bouh. Ce ralliement porte à six le nombre de pays soutenant activement Sidi Ould Tah, aux côtés du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Congo, de la Tanzanie et de la Mauritanie.


Le communiqué de la présidence djiboutienne précise que ce soutien ne doit rien au hasard : Djibouti figure parmi les cinq États fondateurs qui avaient déjà marqué un premier parrainage discret à la candidature mauritanienne. Cette nouvelle manifestation de confiance s’appuie sur une vision commune du développement continental, axée sur le financement innovant, l’inclusion des jeunes, et une réforme structurelle de l’architecture financière africaine.
Sidi Ould Tah, qui mène campagne depuis plusieurs mois sur le terrain diplomatique et institutionnel, a bâti un programme axé sur la transformation de la BAD en une plateforme proactive face aux défis contemporains. Son plan de gouvernance repose sur la facilitation de l’accès des États africains à des financements abordables, la valorisation du capital humain — notamment la jeunesse — à travers la formalisation de l’économie informelle et la mise en place d’incitations fiscales adaptées, l’industrialisation du continent adossée à une transition énergétique équilibrée et résiliente, et enfin une réforme profonde de la coordination entre institutions financières africaines afin de garantir une réponse plus intégrée et efficace aux besoins de financement du développement.
Sa candidature est également portée par un bilan salué à la tête de la BADEA, où il a dirigé une montée en puissance notable de l’institution, avec une hausse significative des décaissements et une amélioration de sa notation financière. Il entend appliquer cette méthode à la BAD en mobilisant à la fois les partenariats publics-privés, les fonds souverains, les investisseurs privés et les banques régionales, dans l’objectif de transformer chaque dollar mobilisé en dix dollars d’investissements effectifs.
Face à lui, quatre autres prétendants de taille sont en lice : Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie ; Abbas Mahamat Tolli, ex-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et représentant du Tchad ; Bajabulile Swazi Tshabalala, ancienne vice-présidente de la BAD, candidate de l’Afrique du Sud ; et le Zambien Dr Samuel Maimbo, cadre dirigeant à la Banque mondiale. Le scrutin s’annonce donc très disputé. Mais avec l’adhésion de Djibouti, pays stratégique de la Corne de l’Afrique et partenaire économique important de plusieurs puissances internationales, Sidi Ould Tah gagne en légitimité et renforce sa stature continentale à un moment clé de la campagne.

Cap sur l’autonomisation économique : Le Sénégal lance sa première Journée nationale dédiée aux PME/PMI

Ce matin, le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES) a été le théâtre du lancement officiel de la toute première Journée nationale des Petites et Moyennes Entreprises et Industries (PME/PMI). Cette initiative, inédite dans l’agenda économique sénégalais, s’est tenue en marge de la 25e édition de la Foire internationale de l’Agriculture et des Ressources animales (FIARA). Elle a été présidée par Monsieur Ibrahima THIAM, Secrétaire d’État chargé des PME/PMI.

La cérémonie s’est déroulée en présence du Dr Alpha BA, Secrétaire d’État chargé des Coopératives et de l’Encadrement Paysan. À cette occasion, les deux responsables ont procédé à la signature d’un protocole d’accord engageant leurs départements dans une dynamique de collaboration renforcée. Cette entente vise à coordonner davantage les politiques publiques, mutualiser les ressources disponibles et structurer de manière cohérente les chaînes de valeur locales. Une attention particulière est portée aux PME/PMI, mais également aux coopératives agricoles, groupements d’intérêt économique (GIE) et organisations paysannes.

Cette journée nationale s’inscrit pleinement dans le processus en cours d’élaboration de la Stratégie nationale de développement et de promotion des PME/PMI. L’objectif est de favoriser l’émergence d’un tissu économique plus robuste, mieux préparé aux chocs externes, compétitif à l’échelle régionale et ancré dans une meilleure valorisation des ressources locales.

Un appel a été lancé aux entreprises pour qu’elles s’engagent davantage dans la formalisation de leurs activités. Il a aussi été souligné l’importance pour ces structures de s’approprier les outils et mécanismes mis à leur disposition par les dispositifs publics d’accompagnement. Les PME/PMI sont invitées à s’impliquer activement dans la transformation structurelle de l’économie sénégalaise, en jouant pleinement leur rôle d’acteurs de terrain.

Au cours de la cérémonie, les contributions des structures techniques du ministère de l’Industrie et du Commerce ont été saluées. Il s’agit notamment de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME), du Bureau de Mise à Niveau (BMN) et de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX). Leur engagement, combiné à celui des partenaires techniques et financiers, est perçu comme un levier essentiel pour améliorer durablement la compétitivité du secteur privé national.

Par cette initiative, l’État du Sénégal manifeste clairement sa volonté de positionner les PME/PMI et les sociétés coopératives au cœur de la croissance économique. Elles sont appelées à devenir les moteurs d’un développement inclusif, souverain, durable et à fort potentiel de création d’emplois.

Données ouvertes : le Sénégal entre dans le Top 3 africain et bondit de 67 places au classement mondial

Le Sénégal signe une percée spectaculaire sur la scène mondiale de la transparence des données publiques. Dans la dernière édition de l’Open Data Inventory (ODIN) 2024, publiée le 29 avril 2025 par l’organisation internationale Open Data Watch, le pays se hisse à la 33ᵉ place mondiale, après avoir occupé le 100ᵉ rang lors de l’édition précédente. Ce bond impressionnant de 67 places en seulement deux ans propulse le Sénégal à la 3ᵉ position continentale, derrière deux autres pays africains leaders dans le domaine de l’open data.

Avec un score global de 75 sur 100, le Sénégal confirme sa montée en puissance dans le domaine de l’ouverture des données. Le pays s’illustre tout particulièrement dans la composante « ouverture », avec un score de 88 sur 100, soit le meilleur du continent africain. Cette performance exceptionnelle reflète les efforts déployés par l’État, à travers l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), pour promouvoir une gouvernance basée sur l’accessibilité à l’information.

Ces résultats sont le fruit d’un ensemble de réformes structurelles menées au sein du Système statistique national. La refonte du portail national de données a permis de rendre plus visibles et plus compréhensibles les indicateurs clés du développement économique et social du pays. L’accent a été mis sur la régularité de la mise à jour des données, mais également sur leur diffusion sous des formats ouverts et interopérables, accompagnés de métadonnées claires. Cela permet une réutilisation aisée par des acteurs divers : entreprises numériques, chercheurs, ONG, journalistes, ou encore décideurs publics.

Autre fait marquant, l’ANSD a su fédérer l’ensemble des structures du système statistique autour d’une dynamique commune. Cette approche collaborative a favorisé une mutualisation des ressources, une consolidation des bases de données existantes, et une diffusion plus large et plus efficace des informations.

Toutefois, le rapport d’Open Data Watch pointe un axe d’amélioration : la couverture des données, qui plafonne à 60 sur 100. Certains secteurs stratégiques, notamment la santé, l’éducation, l’environnement, la justice et l’emploi, restent sous-documentés ou insuffisamment actualisés. L’ANSD a assuré que des actions sont en cours pour combler ces lacunes, avec pour objectif de renforcer la collecte et la publication dans ces domaines clés pour le développement humain.

Au-delà des chiffres, cette avancée a des impacts concrets sur la vie nationale. L’accessibilité des données améliore la gouvernance, en facilitant la prise de décision fondée sur des faits objectifs. Pour les innovateurs et les entrepreneurs, ces données ouvertes constituent un socle fertile pour développer des solutions numériques, avec un potentiel fort en matière de création d’emplois et d’inclusion numérique. Pour les citoyens, elles représentent une source d’information crédible sur l’action publique, ses priorités, ses résultats, et ses éventuelles failles.

En atteignant ce niveau de performance, le Sénégal prouve que souveraineté statistique et transparence ne sont pas incompatibles. Bien au contraire, cette alliance favorise l’innovation, la participation citoyenne, et une gouvernance plus responsable. Ce classement mondial vient ainsi récompenser une stratégie cohérente et tournée vers l’avenir, plaçant les données au cœur du développement durable et de la transformation numérique du pays.

UEMOA : Miser sur l’investissement productif pour transformer l’économie régionale

Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a présenté ce mercredi le nouveau guide « Investir dans l’UEMOA » lors d’un webinaire. Cette initiative vise à promouvoir les opportunités économiques de la région auprès des investisseurs et à accélérer sa transformation structurelle à travers des investissements productifs.

Dans son allocution, Abdoulaye Diop a dressé un diagnostic clair des défis auxquels l’espace communautaire est confronté. Il a évoqué une faible industrialisation, un chômage élevé des jeunes, une forte exposition aux chocs exogènes, ainsi que des tensions sécuritaires et climatiques de plus en plus marquées. Face à cette situation, il estime que la quête d’investissements durables et inclusifs n’est plus une option mais un impératif stratégique pour les pays membres de l’Union.

Le guide « Investir dans l’UEMOA » se veut un outil pratique. Il offre une cartographie des secteurs prioritaires, tels que l’agro-industrie, les infrastructures, les énergies renouvelables, les technologies de l’information et de la communication ou encore la santé. Il fournit également des informations sur les incitations fiscales, les réformes en cours et les cadres réglementaires des huit pays membres, avec l’ambition de renforcer la transparence et d’améliorer la lisibilité de l’environnement économique régional.

Ce guide s’inscrit dans le cadre des ambitions portées par les documents stratégiques de l’Union, notamment le Plan stratégique « IMPACT 2025 » et la Vision 2040, qui visent à faire de l’UEMOA une zone intégrée, émergente et résiliente.

Le président de la Commission a rappelé que l’UEMOA dispose de nombreux atouts. Elle bénéficie d’un marché commun de plus de 144 millions de consommateurs, d’une position géographique stratégique entre la CEDEAO et la ZLECAf, et d’un dynamisme économique notable, avec une croissance annuelle moyenne d’environ 6 % au cours des cinq dernières années. Même en 2020, en pleine crise sanitaire mondiale, la région a enregistré une croissance positive de 1,4 %, quand la moyenne mondiale était négative.

Le potentiel agricole est lui aussi considérable. Sur les 42,5 millions d’hectares de terres arables, seulement 4 % sont cultivés de manière régulière. Pourtant, l’UEMOA figure déjà parmi les grands producteurs mondiaux, notamment en cacao, en anacarde, en mil et en hévéa. Le secteur extractif n’est pas en reste, avec des ressources stratégiques comme l’or, le fer, l’uranium et le zircon, sans compter les récentes découvertes de gisements de pétrole et de gaz, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Sénégal : Google appliquera une TVA de 18 % sur ses services numériques à partir du 1er juin 2025

Dès le 1er juin 2025, Google appliquera une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 18 % sur tous les services numériques qu’il fournit aux utilisateurs situés au Sénégal. L’annonce, relayée par le média financier Sikafinance, marque un tournant majeur dans la stratégie fiscale sénégalaise en matière d’économie numérique.

Cette mesure concerne tous les utilisateurs professionnels ayant recours aux services de la firme américaine, tels que Google Ads, Google Cloud ou d’autres services payants. Pour se conformer à cette nouvelle obligation, les entreprises sénégalaises devront désormais renseigner leurs informations fiscales locales, notamment leur NINEA ou leur numéro de registre de commerce, afin que Google puisse générer des factures en bonne et due forme.

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un dispositif fiscal mis en place par l’État sénégalais depuis juillet 2024, visant à taxer à hauteur de 18 % les activités numériques réalisées sur son territoire. Ce système, inspiré des réformes fiscales adoptées par plusieurs pays africains et européens, a déjà rapporté un milliard de francs CFA au Trésor public sénégalais au cours des cinq premiers mois d’application.

Selon l’administration fiscale, cette TVA s’applique à toutes les prestations de services numériques, c’est-à-dire à la fourniture de biens ou services immatériels opérés de manière automatisée via un réseau informatique ou électronique. Elle concerne notamment la publicité en ligne, les abonnements numériques, les services de streaming, de cloud, ou encore les plateformes d’applications mobiles.

Les entreprises étrangères qui proposent ces prestations numériques sans être établies physiquement au Sénégal, mais qui desservent des clients sénégalais, sont désormais tenues de collecter et de reverser la TVA applicable à l’administration fiscale sénégalaise. Cela inclut également les commissions perçues par des intermédiaires étrangers dans le cadre de transactions numériques réalisées dans le pays.

Cette mesure illustre la volonté du gouvernement sénégalais de capter une part de la valeur générée par l’économie numérique sur son sol, tout en renforçant la souveraineté fiscale de l’État face aux géants technologiques.

Sangomar : une vente record de pétrole en avril, selon Birame Souleye Diop

Le champ pétrolier de Sangomar a connu une performance exceptionnelle durant le mois d’avril 2025, avec une vente record de 3,8 millions de barils de pétrole brut. Cette annonce a été faite par le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, lors d’un atelier d’information tenu à Somone, dans le département de Mbour. Cette rencontre, organisée en collaboration avec l’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives et la Préservation de l’Environnement (AJTREPE), entre dans le cadre de la nouvelle stratégie de communication adoptée par les autorités pour renforcer la transparence autour des projets pétroliers, gaziers et miniers.

Cette vente record, réalisée à travers le chargement de quatre cargaisons durant le mois d’avril, confirme la bonne dynamique du projet Sangomar, développé en offshore profond. La production du champ est opérée par Woodside Energy en partenariat avec la société nationale PETROSEN. Selon les projections du ministère, la production annuelle attendue est estimée à 30,53 millions de barils pour l’année 2025. Le mois d’avril marque donc un tournant dans la courbe de rendement, avec un volume mensuel qui représente déjà plus de 12 % des objectifs annuels.

Parallèlement, le ministre a annoncé que le Sénégal avait franchi une étape historique sur le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), développé conjointement avec la Mauritanie. Le 15 avril 2025, la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) a été entièrement chargée avec un volume total de 163 259 mètres cubes, soit l’équivalent de 3,71 millions de MMBtu. Ce moment marque l’entrée officielle du Sénégal dans le cercle des pays exportateurs de GNL. Les opérations de mise en service des infrastructures se poursuivent, avec pour objectif une montée en puissance progressive de la production dans les mois à venir.

Au-delà des chiffres, cette séquence confirme le changement d’échelle que connaît actuellement le secteur énergétique sénégalais. Le ministre a souligné que ces résultats traduisent les effets concrets des réformes structurelles menées depuis plusieurs années et du choix stratégique d’investir dans l’exploitation raisonnée des ressources naturelles du pays. Il a par ailleurs réaffirmé la volonté du gouvernement d’associer les médias à chaque étape de la mise en œuvre des projets extractifs afin de favoriser un climat d’information, de transparence et de responsabilité dans la gouvernance des ressources nationales.

Hydrocarbures : le Sénégal franchit un cap stratégique avec l’exportation de 3,8 millions de barils et sa première cargaison de GNL

Le mois d’avril 2025 restera gravé comme une étape majeure dans l’histoire énergétique du Sénégal. Dans un rapport publié ce lundi 5 mai, le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines détaille les performances impressionnantes des projets pétroliers et gaziers de Sangomar, GTA (Grand Tortue Ahmeyim) et Gadiaga. À la clé : des records de production et la première exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), symbole d’un nouveau statut sur la scène énergétique internationale.

Le champ pétrolier de Sangomar, opéré par Woodside Energy, poursuit son ascension. Au mois d’avril, quatre cargaisons – identifiées comme SAN027, SAN028, SAN029 et SAN030 – ont été expédiées, totalisant 3,8 millions de barils de pétrole brut. Cette performance confirme la stabilité de la production, avec des prévisions annuelles qui se maintiennent à 30,53 millions de barils pour l’année 2025.

L’exploitation de Sangomar, située en offshore profond, constitue un pilier central de la stratégie pétrolière du pays. Elle offre désormais une visibilité claire sur la capacité du Sénégal à générer des revenus significatifs à partir de ses ressources pétrolières.

Autre fait marquant du mois : l’exportation historique de la première cargaison de gaz naturel liquéfié issue du projet GTA. Le 15 avril 2025, le navire transportant la cargaison GTA_2025_001 a quitté les installations avec 163 259 m³ de GNL, soit 3,71 millions de MMBtu.

Cette opération, fruit d’un partenariat avec la Mauritanie, positionne officiellement les deux pays sur le marché mondial du gaz liquéfié. Elle marque aussi le début de la phase commerciale du projet GTA, après plusieurs années de développement technique et financier. Les opérations de mise en service des infrastructures se poursuivent, avec pour objectif une montée en puissance progressive dans les mois à venir.

Moins visible mais tout aussi stratégique, le champ de Gadiaga continue de fournir du gaz naturel pour l’alimentation du marché local. Au premier trimestre 2025, 548 078 Nm³ de gaz ont été commercialisés. Pour le seul mois d’avril, la production est estimée à 219 809 Nm³, traduisant une activité soutenue malgré la montée en puissance des grands projets offshore.

Entre records de production, diversification des ressources et premières exportations gazières, le mois d’avril 2025 consacre une dynamique de transformation profonde du secteur énergétique sénégalais. À travers ces résultats, le pays consolide son ambition de devenir un acteur régional de référence, tout en posant les jalons d’un développement économique fondé sur l’exploitation durable de ses ressources naturelles.

Secteur extractif : une manne de 236 milliards FCFA pour l’État au premier semestre 2024

Le secteur extractif sénégalais confirme son rôle moteur dans l’économie nationale. Selon le dernier rapport semestriel publié par l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), ce lundi 5 mai 2025, les revenus générés par les activités minières et pétrolières ont atteint 236,59 milliards FCFA au premier semestre de l’année 2024. Un chiffre en forte progression qui représente déjà 64 % des recettes totales du secteur pour l’année 2023.

Sur ce montant, 225,49 milliards FCFA ont été directement affectés au budget de l’État, traduisant une efficience renforcée dans la captation des ressources issues du sous-sol. Le reste des recettes a été réparti entre divers acteurs et mécanismes, notamment la société nationale PETROSEN, les structures collectrices, les institutions régionales comme l’UEMOA et la CEDEAO, ainsi que les fonds sociaux et environnementaux.

La contribution du secteur des hydrocarbures s’est nettement améliorée : 45,79 milliards FCFA de revenus ont été collectés sur cette filière, contre 30,65 milliards FCFA sur l’ensemble de l’année 2023. Cette progression spectaculaire s’explique en grande partie par les paiements exceptionnels de la société Woodside Energy Senegal, dont :

  • 3 milliards FCFA liés à un règlement douanier suite à un audit couvrant la période 2016–2021 ;
  • 21,75 milliards FCFA au titre de droits de douane sur des opérations d’importation.

Le secteur minier, traditionnellement dominant, maintient sa dynamique avec des revenus du premier semestre représentant 56,36 % du total de l’exercice 2023. L’exploitation de l’or, du zircon, du phosphate ou encore du calcaire continue d’alimenter significativement les caisses de l’État.

Globalement, 95,31 % des revenus tirés du secteur extractif durant ce semestre ont été affectés au budget national, ce qui équivaut à 65,14 % des ressources budgétisées en 2023 à partir de ce secteur. Cela confirme non seulement l’amélioration du rendement fiscal, mais aussi l’importance croissante des ressources naturelles dans le financement des politiques publiques.

Avec l’entrée en production attendue de projets majeurs comme le champ pétrolier de Sangomar ou le terminal gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), les perspectives pour la deuxième moitié de 2024 et les années à venir sont prometteuses. Le Sénégal semble bien engagé sur la voie de la transformation économique tirée par ses ressources naturelles, à condition de maintenir un cadre rigoureux, transparent et équitable.

MARCHE FINANCIER RÉGIONAL : LE SÉNÉGAL LÈVE 193 MILLIARDS FCFA

Le 2 mai 2025, le Trésor public sénégalais a brillamment levé 193,002 milliards FCFA sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), dépassant son objectif initial de 180 milliards FCFA. Cette opération, orchestrée par UMOA-Titres, a combiné des Bons Assimilables du Trésor (BAT) à 364 jours et des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 3 et 5 ans, avec des rendements respectifs de 7,22 %, 7,49 % et 7,14 %.

La confiance des investisseurs, principalement locaux, est manifeste : 97,15 % des souscriptions proviennent du Sénégal, avec une participation notable du Burkina Faso. Depuis janvier, le Sénégal a mobilisé 653 milliards FCFA sur le marché régional, représentant 10,07 % des émissions publiques de l’UMOA, tout en remboursant 337 milliards FCFA de capital.

Cette performance illustre la solidité de la signature souveraine sénégalaise et la stratégie rigoureuse de gestion de la dette publique du pays. En diversifiant ses instruments de financement et en maintenant une discipline budgétaire, le Sénégal renforce sa position de leader sur le marché financier régional.

Sénégal : Le Trésor Public encaisse plus de 193 milliards FCFA sur le marché financier de l’UEMOA

Le Trésor Public du Sénégal a réussi une opération de mobilisation de ressources d’envergure sur le marché financier régional de l’UEMOA. Mise en adjudication pour un montant initial de 180 milliards de FCFA, l’émission a suscité un engouement notable des investisseurs, totalisant 193,002 milliards de FCFA de soumissions, soit un taux de couverture de 107,22 %.

Face à cet engouement, les autorités sénégalaises ont décidé de retenir l’intégralité des soumissions reçues, portant ainsi le taux d’absorption à 100 %. Une décision qui témoigne de la confiance des investisseurs dans la signature souveraine du Sénégal et de la solidité de ses perspectives financières à moyen et long terme.

Les souscripteurs de cette émission bénéficieront d’un rendement moyen pondéré de 7,22 % pour les bons du Trésor, de 7,49 % pour les obligations à trois ans, et de 7,14 % pour celles à cinq ans. Les intérêts liés aux bons seront précomptés à l’avance sur la valeur nominale et le remboursement interviendra le premier jour ouvré suivant la date d’échéance fixée au 3 mai 2026.

Concernant les obligations, les échéances sont prévues au 17 mars 2028 pour celles à trois ans, et au 5 mai 2030 pour celles à cinq ans. Les détenteurs de ces titres percevront des intérêts annuels, à hauteur de 6,30 % pour les obligations de trois ans et 6,45 % pour celles de cinq ans, avec un premier paiement prévu à la fin de la première année.

Cette levée de fonds vient renforcer les capacités de l’État à faire face à ses engagements budgétaires tout en maintenant le cap des investissements publics dans un contexte économique marqué par la relance post-Covid et les besoins croissants en infrastructures.

Secteur agricole :le Pdt de « Takhawou baykat Sénégal » dresse un bilan sombre et s’attaque à Mabouba DIAGNE…

‎A l’occasion de la fête du travail de ce 1er Mai, les petits producteurs regrouper au sein de l’association takhawou baykat Sénégal ont rappelé les véritables problèmes du secteur agricole.
‎Le  président Baye Demba samb  n’a pas manqué de dénoncer l’inaccessibilité de son ministre de tutelle Mabouba Diagne.

Il revient sur la précarité des producteurs Sénégal qui ne sentent pas la présence de l’autorité a leur côté.(Interview)

Secteur agricole :le Pdt de "Takhawou baykat Sénégal" dresse un bilan sombre et s'attaque à Mabouba

Économie en Afrique subsaharienne : le Sénégal s’impose avec une croissance projetée de 8,4 % en 2025

Le Sénégal confirme son statut de locomotive économique en Afrique subsaharienne. Selon les dernières perspectives du Fonds monétaire international (FMI), publiées récemment, le pays devrait enregistrer en 2025 une croissance exceptionnelle de 8,4 %, l’une des plus fortes de la région.

Cette performance remarquable repose sur plusieurs piliers. D’une part, la montée en puissance des hydrocarbures, notamment avec l’entrée en production des gisements pétroliers et gaziers, donne un nouveau souffle à l’économie nationale. D’autre part, les investissements soutenus dans les infrastructures et le développement des services renforcent l’attractivité du pays. À cela s’ajoutent des réformes économiques majeures, menées pour consolider la stabilité macroéconomique et améliorer l’environnement des affaires.

Au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le Sénégal est en passe de jouer un rôle moteur. Avec une croissance prévue de 8,4 % en 2025, contre 6,7 % en 2024, il surpasse ses voisins. En comparaison, le Niger, confronté à des défis politiques et sécuritaires, verrait son taux de croissance chuter de 10,3 % à 6,6 %. Le Bénin (6,5 %), la Côte d’Ivoire (6,3 %), le Togo (5,5 %) et la Guinée-Bissau (5,1 %) affichent également de bonnes performances, mais restent en retrait par rapport au dynamisme sénégalais. Le Mali (4,9 %) et le Burkina Faso (4,3 %) ferment le classement de l’UEMOA, tandis que dans la zone Cemac, seul le Cameroun rivalise avec certains membres de l’Union.

Cette progression économique est d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans un contexte mondial incertain, marqué par des tensions géopolitiques, des pressions inflationnistes et des risques climatiques. Comme le souligne la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), le Sénégal démontre une résilience impressionnante, s’imposant comme un modèle de dynamisme, de stabilité et de réussite économique en Afrique subsaharienne.

À l’heure où le continent est en quête de moteurs de croissance, le Sénégal semble bien parti pour incarner cette nouvelle dynamique, portée par une vision économique ambitieuse et une volonté affirmée de transformer durablement son économie.

VENTE D’OR BRUT : Le Sénégal perd 36 milliards F CFA à l’export

Le commerce extérieur du Sénégal a connu une détérioration prononcée en janvier 2025, avec un déficit commercial qui s’est alourdi de 89,5 milliards F CFA en variation mensuelle, atteignant un total de 320,9 milliards F CFA. Cette dégradation est principalement imputable à une forte augmentation des importations de biens (+77,3 milliards F CFA), combinée à une chute des exportations de biens (-21,5 milliards F CFA). Ce retournement a fait chuter le taux de couverture des importations par les exportations à 54,4%, contre 63,6% le mois précédent.
Parmi les secteurs les plus touchés, les exportations de biens ont diminué de manière significative, passant de 404,3 milliards F CFA en décembre 2024 à 382,9 milliards F CFA en janvier 2025. Cette baisse est essentiellement attribuée à la chute des ventes d’or brut, qui ont reculé de 36,2 milliards F CFA. Ce repli sur le marché international de l’or brut a eu un impact particulièrement lourd sur les recettes d’exportation du Sénégal, une dynamique inquiétante pour l’économie du pays.
À cela s’ajoutent les baisses notables des exportations d’huiles brutes de pétrole (-29,6 milliards F CFA), de produits halieutiques (-9,8 milliards F CFA) et d’acide phosphorique (-9,5 milliards F CFA).
Cependant, certains secteurs ont enregistré des performances positives. Les exportations de produits pétroliers ont connu une hausse de 22,2 milliards F CFA, suivies par les engrais minéraux et chimiques (+14,8 milliards F CFA) et les légumes frais (+6,6 milliards F CFA). En comparaison annuelle, les exportations de biens ont progressé de 33,1%, avec une augmentation notable des ventes de produits pétroliers (+35,6 milliards F CFA) et d’huiles brutes de pétrole (+28,6 milliards F CFA).
Cependant, cette progression n’a pas pu compenser les pertes dues à la baisse des exportations de produits arachidiers (-37,3 milliards F CFA) et d’acide phosphorique (-12,6 milliards F CFA).
De manière globale, au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les exportations de biens ont atteint 138,7 milliards F CFA, contre 105,2 milliards F CFA en décembre 2024, représentant 36,2% du total des exportations de biens de la région.
La Dakaroise

Entre défi et climat social stable, Pdt Diomaye invite à une mutualisation des forces vives autour de l’emploi…

Le Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) a accueilli ce jeudi la 4e Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité, placée sous le thème : « Emploi et Employabilité : Défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère ». Une rencontre d’envergure, présidée par le Chef de l’État, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, en présence des représentants des travailleurs, du patronat, du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.

‎Dans son allocution d’ouverture, le Président de la République a réaffirmé que l’emploi, en particulier celui des jeunes, constitue une priorité nationale majeure. Il a insisté sur la nécessité d’une approche collective, intégrant formation professionnelle, développement des compétences locales et appui à l’entrepreneuriat.

‎« Ce défi exige une réponse collective, structurée et durable. L’État assumera pleinement sa part, mais toutes les forces vives de la Nation doivent s’engager », a-t-il déclaré.

‎Le Chef de l’État a appelé à une synergie renforcée entre les partenaires sociaux, le secteur privé et les collectivités territoriales pour bâtir un modèle économique inclusif, équitable et soutenable. Il a souligné que ce modèle devra s’articuler autour de la justice sociale, de la dignité humaine et de la stabilité nationale.


‎Parmi les réformes annoncées figurent une gouvernance plus efficace du marché de l’emploi, une meilleure orientation des politiques de formation qualifiante et un accent mis sur les résultats concrets pour les citoyens.

‎Cette 4e édition de la Conférence sociale intervient dans un contexte où les attentes sont fortes en matière de réduction du chômage, de valorisation des métiers locaux et d’intégration des jeunes dans l’économie nationale. Elle marque également une étape importante dans la mise en œuvre de la vision de rupture du nouveau régime en matière de développement humain et économique.

Entre défi et climat social stable, Pdt Diomaye invite à une mutualisation des forces vives autour..

Croissance économique au Sénégal : le PIB progresse de 4,5% au 4e trimestre 2024, porté par l’agriculture et le raffinage

L’économie sénégalaise poursuit sa dynamique de reprise. Au quatrième trimestre 2024, le produit intérieur brut (PIB) réel, corrigé des variations saisonnières, a enregistré une hausse de 4,5% par rapport au trimestre précédent, selon les dernières données publiées par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).

Cette progression notable est tirée par la vigueur du secteur primaire (+15,1%), notamment l’agriculture (+23,5%), ainsi que par la bonne tenue du secteur secondaire (+2,9%) et la contribution régulière du tertiaire (+2,3%).

Le sous-secteur agricole s’impose une fois de plus comme un pilier de la croissance, avec une hausse spectaculaire de 23,5% sur le trimestre. Une performance qui reflète les bons résultats des campagnes agricoles dans plusieurs régions du pays. Toutefois, cette embellie est atténuée par le recul de 7,4% de la pêche, un signal d’alerte sur la persistance des défis liés à la gestion des ressources halieutiques.

Le secteur secondaire progresse globalement de 2,9%, avec un bond spectaculaire du raffinage de pétrole et de la cokéfaction (+36,9%). Les activités extractives (+9,2%) affichent également une croissance soutenue, stimulée par les efforts dans le secteur minier. En revanche, la fabrication de matériaux de construction (-9,3%) et la production d’électricité (-5,2%) freinent quelque peu cette dynamique.

Du côté des services, la croissance est de 2,3%, portée par les services financiers et d’assurance (+13,9%), l’hébergement et la restauration (+7,2%), ainsi que le commerce (+4,7%). Ces chiffres témoignent d’une reprise progressive de l’activité touristique et d’une meilleure fluidité des échanges internes.

Parallèlement, les investissements (FBCF) bondissent de 16,3%, signal fort d’un regain d’activité dans les projets d’infrastructures et les grands chantiers. Les exportations enregistrent un saut de 30,4%, notamment grâce aux performances dans les secteurs énergétiques et agro-industriels.

En revanche, la consommation finale recule de 2,4%, un indicateur à surveiller de près, car il pourrait refléter une certaine prudence ou un essoufflement temporaire de la demande intérieure.

L’ANSD révèle également que le PIB nominal du Sénégal s’élève à 6 164,9 milliards FCFA sur le trimestre. Ce chiffre confirme la résilience de l’économie sénégalaise, malgré les incertitudes liées à la conjoncture régionale et internationale.

Renforcement de la coopération : Le Sénégal échange avec la Banque mondiale pour intensifier les appuis au développement

Dans le cadre de la poursuite des échanges avec les partenaires techniques et financiers, une délégation sénégalaise conduite par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, s’est entretenue avec le vice-président Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale, Ousmane Diagana. La rencontre, rapportée par Libération, a vu la participation de plusieurs directeurs sectoriels et a porté sur le renforcement du partenariat stratégique entre le Sénégal et l’institution de Bretton Woods.

Au cœur des discussions, l’état d’avancement des réformes engagées par le Sénégal en matière de gestion des finances publiques. Le ministre Cheikh Diba a mis en exergue les efforts du gouvernement, notamment à travers les programmes de réforme soutenus par la Banque mondiale et actuellement en cours de formulation. Il a aussi salué les progrès notables en matière de mobilisation des ressources endogènes, soulignant le succès de l’appel public à l’épargne lancé sur le marché financier sous-régional.

De son côté, Ousmane Diagana a réaffirmé la disponibilité de la Banque mondiale à accompagner le Sénégal dans ses ambitions de développement. Il a indiqué qu’un appui budgétaire pourrait être finalisé d’ici la fin de l’année 2025, marquant ainsi un signal fort de l’engagement de la Banque à soutenir les politiques publiques sénégalaises.

Les deux parties ont également abordé la nécessité d’un alignement stratégique plus étroit, notamment dans le cadre de la revue du portefeuille de projets en cours. L’objectif est de mieux arrimer l’action de la Banque mondiale à la Vision Sénégal 2050, qui constitue la boussole du développement à long terme du pays. Cette dynamique vise à accélérer l’exécution des projets prioritaires, tout en assurant un meilleur équilibre entre l’impact socio-économique et l’efficience des investissements.

Printemps du FMI et de la Banque mondiale : le Sénégal avance vers un nouveau programme avec des réformes ambitieuses

En marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, le Sénégal a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de repositionnement économique. Le lundi 21 avril 2025, une rencontre de haut niveau s’est tenue entre la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et une délégation sénégalaise conduite par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre des discussions en cours entre le Sénégal et l’institution de Bretton Woods, en vue de la mise en place d’un nouveau programme de coopération économique. L’objectif est de jeter les bases d’un partenariat renouvelé, fondé sur la transparence, la responsabilité budgétaire et la mise en œuvre de réformes structurelles ambitieuses, selon un communiqué officiel du ministère des Finances.

La délégation sénégalaise comptait dans ses rangs le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, le ministre Secrétaire général du Gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo, le ministre conseiller économique spécial du Président de la République, Alle Nar Diop, ainsi que le Directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, François Sene. Cette forte présence ministérielle témoigne de l’importance stratégique accordée à ce partenariat par les nouvelles autorités sénégalaises.

Alors que le pays sort d’une période marquée par les séquelles économiques de la pandémie de Covid-19, la montée de la dette publique et les tensions sociales liées au coût de la vie, les nouvelles autorités cherchent à redéfinir le cadre de coopération avec les bailleurs. Les discussions visent à mettre en place un programme de soutien macroéconomique centré sur la maîtrise du déficit budgétaire, la réduction des dépenses improductives, la promotion de l’investissement public efficace et la lutte contre la mauvaise gouvernance.

Ce nouveau partenariat devrait également intégrer une dimension sociale forte, avec une attention particulière accordée à la protection des populations vulnérables. L’objectif est de favoriser une croissance inclusive, tout en assurant une meilleure gestion des finances publiques et en renforçant la souveraineté économique du pays.

Kristalina Georgieva a salué la démarche proactive des nouvelles autorités sénégalaises et exprimé la volonté du FMI d’accompagner le pays dans la réalisation de ses objectifs. Elle a insisté sur l’importance de l’inclusivité, de la transparence et de la bonne gouvernance pour assurer le succès des réformes envisagées.

Cette rencontre intervient à un moment décisif pour le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye, qui a promis de rompre avec les pratiques du passé. La conclusion d’un accord crédible avec le FMI constituera un signal fort, tant pour les partenaires internationaux que pour les citoyens sénégalais, sur l’engagement du nouveau régime à asseoir une gouvernance économique rigoureuse et équitable.

Projet GTA : bp charge la première cargaison de GNL, la Mauritanie et le Sénégal entrent dans le cercle des exportateurs mondiaux

Un tournant historique vient d’être franchi dans l’histoire énergétique de l’Afrique de l’Ouest. Le groupe bp a annoncé avoir achevé en toute sécurité le chargement de la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) issue de la phase 1 du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé au large des côtes de la Mauritanie et du Sénégal.

Ce chargement marque le lancement des exportations de GNL pour les deux pays, les positionnant désormais comme nations exportatrices d’énergie sur le marché international.

Cette première expédition représente le troisième lancement de projet majeur de bp en 2025, s’inscrivant dans sa stratégie de développement en amont de son activité gazière. À terme, ce sont dix projets de ce type que le groupe entend mettre en œuvre d’ici 2027.

D’après le Vice-Président Exécutif chargé de la Production et des Opérations, Gordon Birrell, « c’est l’aboutissement de plusieurs années de travail de l’ensemble des équipes projet et opérations. Félicitations à tous ceux qui ont permis de franchir cette étape majeure en toute sécurité ! Je tiens également à remercier les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal, ainsi que nos partenaires, Kosmos Energy, PETROSEN et SMH, pour leur appui continu ainsi que leur collaboration ».

Le GNL a été liquéfié et stocké à bord du FLNG, une unité flottante située à environ 10 kilomètres au large, avant d’être transféré sur un transporteur maritime. Le site offshore, qui atteint jusqu’à 2 850 mètres de profondeur, fait de GTA l’un des projets sous-marins les plus profonds du continent africain. Il a été déclaré « projet d’importance nationale stratégique » par les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal, poursuit la note.

Selon le communiqué, « une fois entièrement mise en service, la phase 1 de GTA devrait produire environ 2,4 millions de tonnes de GNL par an pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux, avec une allocation de volumes de gaz qui sera également mise à la disposition des marchés nationaux dans les deux pays lorsqu’ils seront prêts à la recevoir », renseigne le document exploité par Dakaractu.

« C’est un moment de grande fierté pour la Mauritanie et le Sénégal. Tout au long du développement de ce projet, nous avons établi des relations solides avec les gouvernements hôtes, les communautés locales et nos partenaires, et nous nous réjouissons de les renforcer dans les années à venir tandis que nous poursuivons nos opérations », a déclaré Dave Campbell, Vice-Président Senior pour la Mauritanie et le Sénégal.

Le communiqué précise que depuis son arrivée en 2017, bp a généré plus de 3 000 emplois locaux à travers GTA et mobilisé environ 300 entreprises mauritaniennes et sénégalaises dans les phases de construction.

Situation économique et sociale 2022-2023 : L’ANSD conforte le bilan de Macky Sall et valide les prévisions de Mamadou Moustapha Ba

Le dernier rapport de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) apporte un éclairage complet sur la trajectoire budgétaire et financière du Sénégal entre 2022 et 2023. Si les chiffres confirment une montée de la dette publique, ils traduisent également une stratégie assumée de mobilisation de ressources pour soutenir les dépenses publiques dans un contexte économique contraint.

En 2022, l’État sénégalais a mobilisé 4 046,1 milliards de FCFA de recettes. Ce montant a connu une progression en 2023, atteignant 4 746,5 milliards de FCFA, traduisant une amélioration notable de la capacité de collecte des ressources fiscales et non fiscales.
Dans le même temps, les dépenses exécutées ont grimpé à 3 957,6 milliards de FCFA en 2022, puis à 4 359,2 milliards de FCFA en 2023. Ce niveau de dépense, soutenu par des politiques publiques ambitieuses, a généré un besoin de financement – autrement dit, un déficit – de 917,3 milliards FCFA en 2022 et 922,8 milliards FCFA en 2023.
Ce déficit, bien que significatif, reste dans les proportions jugées soutenables pour un pays émergent, selon les standards de la surveillance macroéconomique régionale.
Pour combler ce besoin de financement, l’État a eu recours à des accumulations nettes de passifs, à hauteur de 1 436,4 milliards de FCFA en 2022 et 1 728,5 milliards de FCFA en 2023. Ces passifs incluent les dettes contractées aussi bien sur le plan intérieur qu’extérieur.
Une part importante de ce financement provient de la dette extérieure : 772,7 milliards de FCFA en 2022 et 1 090,1 milliards de FCFA en 2023. Cette tendance souligne une dépendance accrue aux financements extérieurs, notamment auprès des bailleurs internationaux, mais également une plus grande diversification des sources de financement.
Comparé à 2021, où l’accumulation nette de passifs était de 1 031,01 milliards de FCFA, le rythme s’est ralenti : baisse de 258,32 milliards en 2022 et de 64,78 milliards en 2023, preuve d’un effort progressif de consolidation budgétaire.
L’encours total de la dette de l’administration publique centrale s’est établi à 11 782,8 milliards de FCFA en 2022, soit 68,4 % du PIB, avant d’atteindre 13 797,8 milliards de FCFA en 2023.
En 2022, la dette extérieure représentait 10 097,9 milliards de FCFA (soit 85,7 % du total) contre 1 684,8 milliards de dette intérieure (14,3 %).
En 2023, la part de la dette intérieure a augmenté pour atteindre 4 553,3 milliards de FCFA, contre 9 244,5 milliards de FCFA de dette extérieure. Cette évolution indique une volonté d’alléger la pression extérieure en renforçant les financements domestiques.
Le recours au marché financier sous-régional a constitué un levier de financement important. En 2022, les émissions de titres ont totalisé 1 042,9 milliards de FCFA, dont 799,2 milliards d’emprunts obligataires et 243,6 milliards de bons du Trésor.
Les titres de créances ont diminué en 2022, passant de 565,9 milliards de FCFA en 2021 à 273,7 milliards de FCFA, traduisant une certaine prudence. Mais en 2023, ce segment a été dynamisé pour atteindre 966,8 milliards de FCFA, grâce notamment à la confiance accrue des investisseurs et à la présence renforcée d’entreprises privées dans ce marché.
Les engagements sous forme de garanties octroyés par l’État se sont établis à 649,0 milliards de FCFA en 2022 et 570 milliards de FCFA en 2023, ce qui montre une gestion relativement stable de ce levier.
Enfin, les ressources de financement mobilisées sont passées de 3 392,0 milliards de FCFA en 2022 à 3 907,84 milliards de FCFA en 2023, soit une hausse de 327,25 milliards de FCFA, équivalente à une croissance relative de 10,2 %.
Ce rapport de l’ANSD, bien que technique, confirme les choix économiques assumés du régime de Macky Sall, fondés sur des investissements massifs dans les infrastructures et les services sociaux de base, souvent au prix d’un endettement croissant.
Mais les indicateurs laissent également apparaître une gestion encadrée du déficit, une diversification des sources de financement et une plus grande implication du marché domestique.

Sénégal 2050 : L’Africa Finance Corporation débloque 900 millions d’euros pour accélérer les projets stratégiques du pays

Le président Bassirou Diomaye Faye a reçu, ce lundi 14 avril 2025, au Palais de la République, une délégation de haut niveau de l’Africa Finance Corporation (AFC), conduite par son président-directeur général, M. Samaïla Zubairu. L’audience marque une étape importante dans le renforcement des relations entre le Sénégal et cette institution panafricaine de financement du développement.

À l’issue de la rencontre, un engagement financier de 900 millions d’euros (soit environ 590 milliards de FCFA) a été annoncé pour appuyer les projets structurants inscrits dans la Vision Sénégal 2050, feuille de route stratégique du gouvernement visant la transformation économique et sociale du pays à long terme.

Selon les informations disponibles, les fonds annoncés serviront à soutenir les projets relevant de secteurs névralgiques :

  • Infrastructures : L’AFC entend accompagner le Sénégal dans la modernisation de ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires. Des investissements sont prévus notamment dans les corridors logistiques, les zones industrielles et la réhabilitation d’infrastructures stratégiques.
  • Énergie : Une part importante du financement sera orientée vers les énergies renouvelables (solaire, éolien, gaz naturel) avec comme objectif de renforcer l’autonomie énergétique du pays, tout en facilitant l’accès à une électricité abordable pour les ménages et les entreprises.
  • Transport : Des projets liés au transport urbain et interurbain (bus rapides, extensions ferroviaires, plateformes logistiques) figurent également dans les discussions, dans une logique d’amélioration de la mobilité et de désenclavement.
  • Industrialisation : Le soutien de l’AFC devrait contribuer à la montée en puissance de secteurs industriels porteurs, notamment l’agro-industrie, le textile, et les matériaux de construction, avec un accent sur la transformation locale des ressources naturelles.

Créée en 2007, l’Africa Finance Corporation est une institution financière panafricaine spécialisée dans le financement des infrastructures et de l’industrialisation sur le continent. Elle opère dans plus de 35 pays et a déjà mobilisé plusieurs milliards de dollars dans divers projets.

M. Samaïla Zubairu, à la tête de la délégation, a salué « la vision claire du gouvernement sénégalais », ajoutant que l’AFC était disposée à accompagner le pays sur le long terme, avec des solutions sur mesure, incluant des investissements directs, des prêts, des garanties financières et des conseils techniques.

Pour le gouvernement, cet engagement est un signal fort de confiance dans la nouvelle trajectoire économique du pays. Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, présent lors de l’audience, a souligné que cette enveloppe « sera alignée avec les priorités définies par la Vision Sénégal 2050 », en lien avec les objectifs de souveraineté économique, de justice sociale et d’aménagement du territoire.

Assemblée nationale : Sonko révèle une économie de 60 milliards FCFA grâce à la renégociation des marchés publics

Lors de la séance de questions d’actualité tenue ce lundi à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a livré un message fort en matière de gouvernance économique. Selon lui, le gouvernement a réussi à économiser plus de 60 milliards FCFA grâce à une vaste opération de renégociation des marchés publics, ciblant essentiellement les contrats conclus sous l’ancien régime.

Le chef du gouvernement a mis en lumière des pratiques de surfacturation dans les secteurs de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. « Certains marchés affichaient des surcoûts de 20 milliards par-ci, 10 milliards par-là », a-t-il révélé. Grâce aux preuves rassemblées par l’exécutif, plusieurs entreprises ont reconnu ces dépassements et accepté de réajuster les montants perçus, ce qui a permis une restitution significative au budget de l’État.

Il a toutefois précisé que ces opérations de renégociation ne concernent, pour le moment, que les secteurs éducatifs, laissant présager d’autres économies substantielles une fois que les contrats relatifs aux ressources naturelles auront été passés au crible.

Dans le domaine des ressources naturelles, Ousmane Sonko a annoncé une nouvelle approche pour l’exploitation du phosphate de Matam, rompant avec les anciennes pratiques basées sur l’exportation brute. Désormais, le gouvernement compte privilégier la transformation locale grâce à la création d’unités industrielles nationales : « Nous n’exporterons que l’excédent. C’est notre nouveau modèle économique », a-t-il affirmé.

Cette politique s’inscrit dans la volonté de réaffirmer la souveraineté du Sénégal sur ses ressources, un axe central du programme de gouvernance du président Bassirou Diomaye Faye.

Abordant la question de la dette publique, le Premier ministre a reconnu que le pays devra mobiliser 1 195 milliards FCFA en 2025 pour combler ses besoins de financement. Toutefois, il a rassuré sur une réduction progressive de ces montants : 498 milliards en 2026, 155 milliards en 2029. Il s’agit, selon lui, de compléments ponctuels aux recettes déjà prévues par l’État.

Ousmane Sonko a ainsi appelé les Sénégalais à la patience et à l’effort collectif pendant les deux prochaines années, afin de permettre un redressement durable : « Ce sera difficile, mais ce n’est qu’une étape. Le but est de repartir sur des bases solides. »

Pour conclure, le chef du gouvernement a fustigé les anciennes pratiques de gestion qu’il juge responsables de la situation actuelle. Il a notamment évoqué les « chiffres maquillés » et l’« empressement » des gouvernants passés, appelant à tirer les leçons du passé pour éviter les dérives futures.

Succès de l’emprunt lancé par l’État : Papa Malick Ndour tempère l’enthousiasme et appelle à relativiser

Alors que le gouvernement sénégalais s’est félicité du succès éclatant de son appel public à l’épargne clôturé par anticipation, l’ancien ministre de la Jeunesse, de l’Entreprenariat et de l’Emploi, Papa Malick Ndour, appelle à nuancer l’interprétation de cette performance financière. Pour lui, ce type d’opération n’est ni inédit ni révélateur d’un changement fondamental de perception vis-à-vis des nouvelles autorités.

« Succès de l’appel public à l’épargne ! Quel commentaire », a-t-il lancé ironiquement, avant de rappeler que de telles opérations avaient déjà connu un franc succès sous le régime de Macky Sall.

Papa Malick Ndour cite notamment deux emprunts obligataires réalisés en 2022. En août de cette année-là, le Sénégal avait bouclé une levée de fonds en six jours seulement, récoltant 138 milliards de FCFA alors que l’objectif était fixé à 120 milliards. Mieux encore, en mars 2022, une autre émission avait été sursouscrite à 200 % et clôturée avant la date butoir.

« Ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’un emprunt obligataire soit clôturé avant la date prévue », a-t-il affirmé, ajoutant que ces succès passés se sont produits à des taux moins attractifs que ceux proposés aujourd’hui.

Pour l’ancien ministre, ce n’est pas le nouveau pouvoir qui explique cet engouement, mais plutôt la solidité et la régularité de l’État du Sénégal sur les marchés financiers, notamment dans la zone UEMOA. Il estime donc que l’enthousiasme observé aujourd’hui est une continuité et non une rupture.

« Présenter aujourd’hui cet engouement comme une soudaine démonstration de patriotisme financier de la part des Sénégalais en guise de confiance aux nouvelles autorités serait donc malhonnête », a-t-il tranché. Et de rappeler que les investisseurs burkinabés, ivoiriens, togolais, béninois ou encore sénégalais ont toujours répondu présent.

Papa Malick Ndour critique ainsi toute tentative de récupération politique de ce succès financier : « Il convient de relativiser : non, l’opération n’a rien d’exceptionnel ni de miraculeux. Elle confirme seulement que le marché fait encore confiance au pays, soi-disant en ruine, avec des marges de manœuvre budgétaires et financières quasi-inexistantes… »

Emprunt obligataire de l’État : le Trésor public récolte plus de 405 milliards FCFA en seulement 15 jours

L’emprunt obligataire lancé par l’État du Sénégal le 27 mars 2025 s’est soldé par un véritable succès. Prévue pour durer jusqu’au 18 avril, l’opération a finalement été clôturée de manière anticipée, après avoir permis de mobiliser plus de 405 milliards de francs CFA en seulement quinze jours. Le montant initialement recherché était de 150 milliards, mais l’enthousiasme des souscripteurs a largement dépassé les attentes.

Dans un document transmis à la presse, la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a salué cette dynamique exceptionnelle, soulignant qu’elle témoigne d’un élan patriotique et d’une confiance renouvelée dans la politique économique du pays. Le Trésor public parle d’un “succès éclatant”, fruit d’un travail collectif impliquant les institutions financières, les investisseurs privés et les citoyens.

L’emprunt obligataire par appel public à l’épargne permet à l’État de mobiliser des ressources financières directement auprès du public, sans nécessairement passer par les bailleurs internationaux. Cette approche contribue à renforcer la souveraineté financière du Sénégal et à impliquer davantage les citoyens dans le financement de projets de développement.

La somme collectée permettra de financer des secteurs jugés prioritaires, notamment les infrastructures, la santé, l’éducation et la transition énergétique. Elle offrira également une certaine marge de manœuvre au gouvernement pour faire face à ses engagements budgétaires dans un contexte économique mondial encore marqué par les incertitudes.

Au-delà de l’aspect financier, cette opération réussie renforce la crédibilité du Sénégal sur les marchés. Elle envoie un signal fort aux partenaires économiques de la sous-région et au-delà : le pays reste attractif, stable, et capable de mobiliser ses propres ressources de manière rapide et efficace.

Ce type de réussite pourrait bien ouvrir la voie à d’autres initiatives similaires à l’avenir, tout en confortant l’idée que la mobilisation des ressources internes est non seulement souhaitable, mais réalisable.

Chute du prix du baril : une aubaine et un casse-tête pour le Sénégal pétrolier

Le cours du baril de pétrole est descendu sous la barre des 60 dollars (environ 35 644 F CFA) ce mercredi 9 avril, une première depuis février 2021. Cette baisse historique s’inscrit dans un contexte de guerre commerciale menée par les États-Unis, et ses répercussions mondiales n’épargnent pas le Sénégal, tout récemment entré dans le cercle restreint des pays producteurs d’or noir.

Pour Adama Diallo, député à l’Assemblée nationale et ancien directeur général de Petrosen Holding, cette chute des prix constitue « un couteau à double tranchant ». Dans un entretien accordé à L’Observateur, le parlementaire nuance les effets de cette tendance baissière sur l’économie sénégalaise.

Sur le court terme, la baisse du prix du baril est une bouffée d’oxygène pour les finances publiques. En effet, elle allège significativement le poids des subventions sur les produits pétroliers. « Le prix réel du carburant est composé de deux termes : la subvention et le prix à la pompe », explique Adama Diallo.

Ainsi, bien que les prix à la pompe — 775 F CFA pour le litre de gasoil et 990 F CFA pour le litre de Super — restent inchangés, la part subventionnée par l’État diminue. « L’État mène une bonne politique budgétaire en absorbant la baisse dans la subvention et non dans le prix à la pompe, conformément aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI) », souligne-t-il. Cette stratégie permet de réaliser des économies dans un contexte où les marges budgétaires sont particulièrement étroites.

Mais l’envers de la médaille se révèle tout aussi préoccupant. Le Sénégal compte sur ses ressources pétrolières pour diversifier son économie et renforcer ses recettes fiscales, notamment avec le projet Sangomar, dont la rentabilité est calculée sur la base d’un baril à 60 dollars. Une baisse durable en dessous de ce seuil pourrait compromettre les prévisions budgétaires liées aux revenus pétroliers.

« On est en droit de se poser des questions sur l’atteinte des objectifs de recettes qui ont été fixés dans la loi de finances », alerte Adama Diallo. Selon lui, une loi de finances rectificative pourrait être nécessaire pour ajuster les projections budgétaires, notamment celles issues des projets pétro-gaziers.

Le Sénégal se retrouve donc à la croisée des chemins : tirer profit d’une situation conjoncturelle favorable pour alléger ses dépenses, tout en composant avec les risques de pertes à moyen terme sur ses ambitions extractives. Cette dualité impose une vigilance accrue dans la gestion des ressources et dans la planification budgétaire, à l’heure où le pays entre dans une nouvelle ère énergétique.

La manne pétrolière, longtemps espérée, devra encore composer avec les aléas du marché international, dont les secousses géopolitiques restent aussi imprévisibles que déterminantes.

Déstabilisation de l’Afrique par la Russie : 

Le Lady Mariia, un navire russe sous sanctions, se dirige actuellement vers le Golfe de Guinée pour y déposer des tonnes d’armement

Le navire battant pavillon russe, Lady Mariia, fait cap vers le Golfe de Guinée, qu’il devrait rallier d’ici la mi-avril. Selon des informations vérifiées reçues, l’objectif serait d’y déposer des armes et munitions de la part des autorités russes. 

 

Appartenant à l’armateur russe MG-Flot LLC (anciennement Transmorflot LLC), le bateau est répertorié parmi ceux qui s’activent souvent dans le transport d’armements russes de divers calibres, d’où la sanction infligée par les Américains, depuis 2022. 

 

Depuis 2023, la Russie a intensifié son soutien militaire en Afrique, notamment en envoyant de grandes quantités d’armements aux mercenaires de Wagner puis de l’AfricaCorpdans les pays de l’AES et en Centrafrique. Ces miliciens sont responsables selon l’ONU et des ONG comme Human RightsWatch de nombreuses exactions et violences. En janvier 2025déjà, des armes ont été convoyées à Conakry, pour être finalement acheminées à Bamako, leur destination finale. 

Les activités du navire Lady Mariia font partie de la stratégie de Moscou pour renforcer son influence en Afrique en sécurisant l’accès aux ressources naturelles, comme l’or et les diamants sur lesquelles elle se rémunère en échange de l’envoi de mercenaires. 

Le renforcement de la présence russe en Afrique fait suite à la perte par le Kremlin de son allié précieux, Bachar Al Assad en Syrie depuis décembre 2024. Le soutien aux régimes autoritaires de l’AES constitue une bouée de sauvetage censée contrebalancer la perte de la Syrie. 

Ces armes peuvent renforcer sa fragilité et la volatilité sécuritaire dans la zone du Sahel, minée par la présence de groupes terroristes qui font face à des armées exsangues. 

Cette approche basée sur une logique transactionnelle et cynique profite des difficultés africaines, tout en exacerbant les conflits locaux sans veiller à la seule urgence de la région : le retour de la paix, socle du développement économique. 

 

Sénégal : le ministre de l’Économie reçoit le directeur du Département Afrique du FMI pour discuter d’un nouveau programme économique

Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a rencontré, ce lundi 7 avril 2025, Abebe Aemro Selassie, le directeur du Département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), dans le cadre des discussions pour l’élaboration d’un nouveau programme économique et financier pour le Sénégal. Cette rencontre, annoncée par le ministère via sa page officielle, a permis d’aborder plusieurs questions essentielles pour l’avenir économique du pays.

Au cœur des échanges, les démarches nécessaires à la mise en place du programme ont été discutées, en particulier les réformes économiques à entreprendre pour soutenir la stabilité macroéconomique du Sénégal. Le FMI a exprimé sa volonté de continuer à accompagner le pays dans ses efforts pour renforcer ses finances publiques et garantir une gestion économique transparente et efficiente.

Un des points majeurs abordés a été l’impact des résultats de l’audit des finances publiques récemment réalisé par la Cour des comptes. Ce dernier a mis en lumière certaines zones de faiblesse, mais a également ouvert la voie à des améliorations substantielles. En réponse à ces résultats, le ministre Abdourahmane Sarr a souligné l’engagement du gouvernement sénégalais à maintenir une politique de transparence et à renforcer le cadre macroéconomique du pays, afin qu’il soit à la fois solide, soutenable et conforme aux normes internationales.

Le FMI, dans son soutien au Sénégal, a réaffirmé son rôle d’accompagnement pour aider le pays à atteindre ses objectifs de croissance durable tout en respectant les principes d’une gestion publique rigoureuse. La rencontre a également permis de poser les bases d’une collaboration renforcée entre le Sénégal et le FMI, avec l’ambition de garantir un développement économique stable et une amélioration continue des conditions de vie des Sénégalais.

Nouveau partenariat entre le Sénégal et le FMI : Cheikh Diba reçoit M. Abebe Aemro Selassie

Le ministre sénégalais du Budget et des Finances, Cheikh Diba, a accueilli ce lundi 7 avril 2025, en audience M. Abebe Aemro Selassie, le Directeur du Département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI). Cette rencontre, selon un communiqué publié sur les réseaux sociaux du ministère, s’inscrit dans le cadre des discussions en cours visant à établir un nouveau partenariat entre le Sénégal et le FMI.

L’objectif principal de cette rencontre était de renforcer la coopération entre le Sénégal et le FMI, notamment en vue de la validation d’un nouveau programme économique et financier. Ce programme, qui est au cœur des préoccupations des autorités sénégalaises, vise à assurer la stabilité économique et financière du pays à long terme.

Lors de l’audience, le ministre Cheikh Diba a réaffirmé l’engagement du gouvernement sénégalais à mettre en place une trajectoire claire et ambitieuse pour le redressement des finances publiques. Cette initiative est également perçue comme un moyen de renforcer la souveraineté économique du pays tout en garantissant une gestion rigoureuse des ressources publiques.

Le ministre a souligné l’importance d’un partenariat solide et mutuellement bénéfique avec le FMI pour soutenir les efforts du Sénégal en matière de développement économique, de stabilité macroéconomique et de bien-être des citoyens. La rencontre a également été l’occasion de discuter des priorités du gouvernement en matière de réformes structurelles et de consolidation des finances publiques.

Le FMI, de son côté, a exprimé son soutien aux initiatives du Sénégal et a souligné la nécessité de maintenir une politique économique prudente tout en poursuivant les réformes nécessaires pour garantir la croissance économique durable.

Ce nouveau partenariat marque ainsi une étape importante dans les relations entre le Sénégal et le FMI, et témoigne de la volonté des deux parties de collaborer pour surmonter les défis économiques et promouvoir la stabilité à long terme.

Les prix du pétrole chutent à leur plus bas niveau depuis 2021, impactés par les tensions commerciales et l’augmentation de l’offre

Les cours du pétrole poursuivent leur chute ce lundi, atteignant des niveaux inédits depuis avril 2021, en pleine pandémie de Covid-19. Cette baisse significative est alimentée par une combinaison de facteurs économiques et géopolitiques, notamment les craintes de ralentissement de la croissance mondiale, les tensions commerciales et l’augmentation de la production pétrolière par l’Opep+.

À 10h35 GMT (12h35 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s’échangeait à 63,81 dollars, en recul de 2,70 %, après avoir atteint un plancher de 62,51 dollars. Le baril américain de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, chutait quant à lui de 2,84 % à 60,23 dollars, avec un plus bas enregistré à 58,95 dollars.

La principale source d’inquiétude vient de l’intensification des tensions commerciales, notamment suite à l’annonce de nouvelles mesures tarifaires imposées par les États-Unis. Le président Donald Trump a décidé une augmentation des droits de douane, instaurant une taxe plancher supplémentaire de 10 %, avec des surtaxes pouvant atteindre 20 % pour certains partenaires commerciaux, dont l’Union européenne. La Chine, premier importateur mondial de pétrole, est particulièrement ciblée avec un taux cumulé de 34 %, ce qui a provoqué une réponse immédiate de Pékin : des droits de douane équivalents sur les produits américains dès le 10 avril.

Ces échanges commerciaux tendus laissent présager une baisse de la croissance économique mondiale. Selon les analystes de DNB, les secteurs industriels et du commerce, très gourmands en énergie, seront les plus affectés. Cela se traduira par une diminution notable de la demande en carburants industriels tels que le fioul, le gazole et les matières premières pétrochimiques.

Dans un scénario de guerre commerciale, chaque baisse de 0,1 point du PIB mondial pourrait entraîner une réduction équivalente de 0,1 million de barils par jour de la demande mondiale, estiment les experts, citant les projections d’Energy Aspects.

À cela s’ajoute une décision inattendue de l’Opep+ qui, jeudi dernier, a annoncé une augmentation de la production de 411.000 barils par jour à compter de mai 2025. Cette hausse, trois fois supérieure aux 135.000 barils initialement prévus, a surpris les marchés.

L’organisation justifie cette mesure par des perspectives positives de la demande, mais certains analystes y voient plutôt le signe d’un désaccord interne croissant. “Cette décision semble davantage résulter de frustrations au sein du cartel, notamment face à la surproduction persistante du Kazakhstan et de l’Irak”, observe Ole R. Hvalbye, analyste chez SEB.

Entre les incertitudes liées à la croissance mondiale, la guerre commerciale entre grandes puissances et les choix stratégiques de l’Opep+, le marché pétrolier navigue en eaux troubles. Les investisseurs, de plus en plus prudents, pourraient assister à une période prolongée de volatilité, voire de baisse continue des prix du brut dans les mois à venir.

Thierno Alassane Sall alerte : « Le Sénégal risque de subir de plein fouet une nouvelle guerre commerciale mondiale »

Alors que les États-Unis multiplient les tensions économiques avec leurs partenaires, Thierno Alassane Sall tire la sonnette d’alarme. Dans un message publié sur sa page Facebook, le député et président de la République des Valeurs met en garde contre les conséquences d’une nouvelle guerre commerciale mondiale, dont les effets pourraient être dramatiques pour des pays comme le Sénégal.

Selon l’ancien ministre, la récente escalade commerciale initiée par Washington – qui n’épargne même pas ses alliés traditionnels – pourrait entraîner une crise économique mondiale. Et dans ce scénario, les pays mal préparés, désorganisés ou sans vision claire, risquent de payer le plus lourd tribut.

« Le monde peut basculer dans une crise dont les premières victimes seront ceux qui ne s’y sont pas préparés », alerte-t-il.

Bien que géographiquement éloigné des grandes zones de conflit économique, le Sénégal n’est pas à l’abri. Pour Thierno Alassane Sall, les répercussions seraient nombreuses et immédiates : ralentissement des échanges, perturbation des chaînes d’approvisionnement, hausse du coût des importations… Et comme souvent, les populations les plus vulnérables seraient les premières touchées.

« Le Sénégal, en apparence éloigné de ce tumulte, risque de subir des contrecoups économiques majeurs. […] Les répercussions sociales toucheront en premier les couches les plus vulnérables. »

Mais au-delà des conséquences économiques, le député pointe un manque de préparation stratégique du pays face aux bouleversements à venir. Selon lui, le Sénégal est « spectateur » dans un monde en pleine reconfiguration géopolitique, sans politique anticipative ou stratégie cohérente.

« Nous restons désorganisés, souvent mal informés, et sans vision cohérente. »

Pour faire face à cette situation, Thierno Alassane Sall appelle le gouvernement à prendre la pleine mesure du contexte mondial. Il plaide pour une stratégie fondée sur l’anticipation géopolitique, la préparation du pays à d’éventuelles crises, et un engagement fort en faveur de la justice sociale.

« Le Sénégal n’est pas hors du monde, et nous ne sommes certainement pas les mieux protégés. Cela doit nous inciter à plus de vigilance, de lucidité et de sérieux. »

Doudou Ka : Solutions pour sortir de la crise économique du Sénégal liée aux eurobonds

Le Sénégal traverse une crise économique sans précédent, notamment marquée par la chute des eurobonds émis en 2018. Ces eurobonds, qui devaient être remboursés en 2048, ont connu une décote de 35 % à la Bourse de Londres, et les taux d’intérêt ont atteint des niveaux record proches de 15 %. Cette dévaluation intervient après une visite du FMI et un audit controversé de la Cour des comptes, lesquels ont mis en lumière la mauvaise gestion des finances publiques, accentuant ainsi la perte de confiance des investisseurs.

L’impact immédiat de cette crise sur les marchés financiers est considérable. Les investisseurs exigent désormais une décote élevée pour l’achat des titres sénégalais, ce qui complique davantage l’accès aux financements externes et compromet l’avenir des émissions d’eurobonds futures.

Le Sénégal se trouve dans une situation où son accès aux marchés internationaux devient de plus en plus difficile, les investisseurs exigeant des rendements supérieurs à 10 % pour acheter des eurobonds sénégalais, ce qui plongerait le pays dans un endettement excessif.

Le besoin de financement extérieur pour 2025 a été estimé à 1 875 milliards de F CFA, et une partie de ce financement devait provenir de l’émission d’eurobonds. Cependant, avec l’état actuel des marchés financiers, cette option est désormais largement compromise. Le pays a déjà dû recourir à une levée d’urgence de 300 millions de dollars en octobre 2024, avec un taux d’intérêt de 6,33 % sur trois ans, une solution coûteuse.

Doudou Ka, ancien ministre de l’Économie, considère cette situation comme un tournant économique majeur pour le Sénégal. Il attribue la crise à deux causes principales : une mauvaise communication du gouvernement sur l’état réel des finances publiques et une polémique excessive alimentée par l’opposition. Selon lui, ces facteurs ont amplifié l’inquiétude des investisseurs et contribué à la dégradation de la signature souveraine du pays.

Pour remédier à cette situation, Doudou Ka propose une série de solutions économiques :

  1. Créer un Front National pour la Défense Économique (FNDE)
    Doudou Ka plaide pour la création d’un front national qui rassemblerait toutes les forces vives du pays pour faire face à la crise économique. Ce front aurait pour objectif de mettre de côté les querelles politiques et de concentrer l’énergie nationale sur la résolution de la crise. Il insiste sur la nécessité d’unité pour surmonter les secousses économiques qui frappent les fondements de l’économie sénégalaise.
  2. Recalculer la dette publique
    Doudou Ka propose de revoir la méthode de calcul de la dette publique du Sénégal. Il suggère de soustraire les crédits relais à court terme déjà couverts par des financements extérieurs, ainsi que les dettes contingentes des structures parapubliques, qui ne présentent pas de risques pour l’État central. Ce recalcul permettrait de réduire artificiellement le taux d’endettement et de rendre la situation financière du pays plus favorable.
  3. Actualiser le PIB (Rebasing)
    Le rebasing du PIB est une autre mesure essentielle dans la proposition de Doudou Ka. Le rebasing du PIB, qui a été entamé en avril 2023 par le ministère de l’Économie, permettrait de disposer d’un PIB actualisé et de recalculer plus précisément le taux d’endettement du pays. Cela constituerait une base solide pour gérer la dette publique, permettant ainsi de réduire plus efficacement le taux d’endettement du Sénégal.
  4. Une gouvernance centralisée des emprunts publics
    Doudou Ka préconise également une gestion centralisée des emprunts publics pour éviter les dérives financières. Cette mesure vise à renforcer le contrôle sur l’endettement et à garantir que les emprunts sont utilisés de manière responsable et transparente.

Au-delà des mesures économiques techniques, Doudou Ka insiste sur l’importance de l’unité nationale pour surmonter cette crise. Il affirme que le Sénégal ne pourra pas sortir de cette situation sans une véritable communiation républicaine. Il appelle à une union des forces politiques et sociales du pays pour prioriser l’intérêt supérieur du pays plutôt que des intérêts partisans.

Il insiste sur le fait que l’union nationale ne doit pas se confondre avec l’union politique et que personne ne devrait chercher à capitaliser politiquement sur l’échec du gouvernement actuel. Selon lui, l’intérêt national doit primer, et tous les acteurs doivent travailler ensemble pour trouver des solutions concrètes à la crise.

Bien qu’opposant au gouvernement actuel, Doudou Ka se considère comme un loyal défenseur des valeurs républicaines. Il refuse toute tentative d’instrumentalisation de la crise à des fins politiques et affirme que l’unité nationale doit être fondée sur des principes de justice et de transparence.

En conclusion, Doudou Ka appelle à un consensus national pour adopter des solutions réalistes et inclusives, afin de restaurer la confiance des investisseurs et de remettre l’économie sénégalaise sur une trajectoire de croissance durable.

Les propositions de Doudou Ka reposent sur une gestion plus responsable de la dette publique, une révision de la méthode de calcul du taux d’endettement, et une actualisation du PIB pour permettre au Sénégal de sortir de l’impasse économique. Sa vision place l’unité nationale et l’engagement collectif au centre du processus de redressement économique, affirmant que seul un effort commun pourra permettre au pays de surmonter cette crise profonde et de garantir un avenir économique plus stable pour ses citoyens.

Finances publiques : le FRAPP appelle à un refus de payer la dette cachée du Sénégal

L’annonce a fait l’effet d’une onde de choc : entre 2019 et 2023, une dette de 7 milliards de dollars aurait été dissimulée sous la présidence de Macky Sall, selon les constations du Fonds monétaire international (FMI). Alors que le rapport d’audit de la Cour des comptes met en lumière d’importantes irrégularités dans la gestion des finances publiques, la société civile monte au créneau. Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) appelle à une mobilisation nationale pour contester cette dette jugée illégitime et exiger des comptes.

APPEL À LA MOBILISATION POUR L’ANNULATION DE LA DETTE ILLÉGITIME- ÑOO BAÑ, DU ÑU FAY BOR BI!

Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment révélé qu’entre 2019 et 2023, une dette de 7 milliards de dollars (soit plus de 4 000 milliards de FCFA) aurait été dissimulée sous la présidence de Macky Sall. Cette annonce a provoqué un choc au sein de l’opinion publique sénégalaise, soulevant des interrogations majeures sur la gouvernance économique du pays et sur la responsabilité des institutions internationales. Si cette dette a été tenue secrète, comment expliquer le silence du FMI pendant toutes ces années ? L’institution, censée veiller à la transparence et à la stabilité financière des pays qu’elle surveille, n’a-t-elle pas failli à sa mission en ne révélant cette anomalie que maintenant ?

Une équipe des services du FMI, dirigée par M. Edward Gemayel, a effectué une mission au Sénégal du 18 au 26 mars 2025 afin d’échanger avec les autorités sur les conclusions du rapport d’audit de la Cour des comptes, publié le 12 février 2025. Cet audit approfondi a examiné l’exécution budgétaire sur la période 2019-2023 et confirmé des déclarations erronées importantes des déficits budgétaires et de la dette publique. La mission visait à évaluer l’ampleur des écarts constatés, comprendre les mécanismes ayant conduit aux incohérences et discuter des mesures correctrices à mettre en place pour éviter qu’elles ne se reproduisent.

Le rapport de la Cour des comptes, intitulé “Rapport sur la situation des Finances publiques : gestion de 2019 au 31 mars 2024”, a été transmis au gouvernement avant sa publication. Ce rapport comprend deux chapitres principaux : le premier examine les opérations du budget général et des comptes spéciaux du Trésor, tandis que le second se concentre sur la gestion de la trésorerie et la situation de l’endettement. L’audit a révélé des anomalies significatives dans la gestion des finances publiques pendant la période concernée, notamment des écarts importants entre les chiffres officiels et la réalité financière du pays.

Ainsi, le rapport indique que l’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élevait à 18 558,91 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023, représentant 99,67 % du PIB, un taux bien supérieur à celui annoncé par le précédent régime, qui évoquait un montant de 13 854 milliards. Cet écart de 25,27 % met en lumière une importante divergence entre les chiffres réels et les montants officiellement communiqués. En ce qui concerne le déficit budgétaire en 2023, l’ancien régime avait annoncé un montant de 911 milliards de FCFA, soit 4,9 % du PIB. Toutefois, selon le “déficit recalculé” par la Cour des comptes, ce déficit atteignait en réalité 2 291 milliards de FCFA, soit 12,3 % du PIB.

Ces révélations soulèvent des interrogations quant à la responsabilité du FMI, une institution chargée de veiller à la transparence et à la stabilité financière des pays membres. Si une telle somme a été dissimulée, comment expliquer le silence du FMI pendant toutes ces années ? L’institution n’a-t-elle pas failli à sa mission en ne révélant cette anomalie que maintenant ? Le FMI est souvent accusé d’être un acteur politique influençant les choix budgétaires des pays sous ajustement structurel tout en fermant les yeux sur certaines pratiques des gouvernements en place. Si le FMI a volontairement attendu le départ de Macky Sall pour révéler cette dette cachée, cela signifie qu’il aurait joué un rôle dans la protection de l’ancien régime. Cette révélation tardive pourrait alors être interprétée comme une tentative de pression sur le nouveau gouvernement, lui imposant un passif financier colossal et limitant ainsi sa marge de manœuvre.

Il est essentiel de comprendre les implications concrètes d’une dette cachée de cette ampleur. Si ces 7 milliards de dollars doivent être intégrés dans les comptes publics, cela signifie que le Sénégal verra sa dette officiellement augmentée, ce qui risque d’affecter sa notation financière et d’augmenter les coûts de ses futurs emprunts. De plus, le pays pourrait être contraint d’adopter de nouvelles mesures d’austérité pour respecter ses engagements envers les créanciers, au détriment des investissements sociaux et économiques nécessaires à son développement. Le peuple sénégalais se retrouverait alors à payer pour des choix financiers qu’il n’a jamais validés ni même connus.

Face à cette situation, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Tout d’abord, une enquête approfondie doit être menée pour identifier les responsables de cette dissimulation, tant au niveau national qu’international. L’Inspection Générale d’État (IGE) doit jouer un rôle actif en exploitant le rapport de la Cour des comptes et en approfondissant les investigations pour déterminer comment ces fonds ont été engagés et qui en a bénéficié. Ensuite, il est impératif que les nouvelles autorités sénégalaises contestent officiellement cette dette auprès des créanciers et des institutions internationales, en invoquant la doctrine de la dette odieuse.

L’histoire récente montre que certains pays ont réussi à se libérer d’une dette illégitime. En 2003, l’Irak a bénéficié d’une annulation de dette en raison du caractère odieux des emprunts contractés sous Saddam Hussein. L’Équateur, en 2008, a refusé de rembourser certaines dettes après un audit national qui a conclu qu’elles étaient illégitimes. Le Sénégal pourrait s’inspirer de ces exemples pour refuser de payer une dette qui n’a pas profité à son peuple.

Le refus de cette dette ne signifie pas que le Sénégal doit se plier aux exigences du FMI ou dépendre de son expertise pour gérer cette crise. Le FMI a prouvé à maintes reprises qu’il ne défendait pas les intérêts des peuples, mais plutôt ceux des créanciers internationaux et des grandes puissances économiques (cf rapport 2025 du FRAPP sur les institutions de Bretton Woods- _https://urls.fr/lHVehH_ ). Il est donc impératif que le Sénégal rompe avec cette institution et explore des alternatives souveraines pour atteindre les objectifs de l’Agenda National de Transformation/Vision 2050.

Dans cette perspective, le gouvernement doit rapidement lancer les concertations sur le projet de loi portant doctrine de financement de l’économie nationale, annoncé en Conseil des ministres le 16 octobre 2024. Les autorités doivent convier les parties prenantes à la réflexion et accélérer le processus afin de faire émerger des solutions endogènes. Parmi celles-ci, des instruments comme la Diaspora Bond, l’equity ou les Patriotes Bonds pourraient constituer des alternatives viables pour mobiliser des ressources sans dépendre des institutions financières internationales.

Cette affaire met en lumière les failles d’un système où les décisions financières d’un gouvernement peuvent engager l’avenir de tout un peuple sans son consentement. La révélation tardive du FMI pose de sérieuses questions sur sa crédibilité et son rôle dans la gestion économique du Sénégal. Le peuple sénégalais ne doit pas être tenu responsable d’une dette contractée dans l’ombre et qui ne lui a apporté aucun bénéfice tangible.

Face à cette injustice, la mobilisation populaire est indispensable. Les citoyens doivent s’organiser pour exiger la transparence et refuser le paiement de cette dette illégitime. 
Le FRAPP invite donc les forces de la nation à appuyer ce plaidoyer à travers la mise en place d’un collectif citoyen pour l’annulation de cette dette.
C’est en s’unissant que les Sénégalais pourront imposer un nouveau modèle économique fondé sur la souveraineté et la justice sociale.

Polémique sur la dette cachée : l’APR défie le gouvernement et interpelle le FMI

L’affaire de la « dette cachée » de 4 000 milliards de FCFA continue de secouer la scène politique sénégalaise. L’ancien ministre Papa Malick Ndour, membre influent de l’Alliance pour la République (APR), rejette catégoriquement les accusations portées contre le régime de Macky Sall et interpelle le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un arbitrage sur cette affaire. Selon lui, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye utilise cette controverse pour détourner l’attention des difficultés économiques actuelles du pays.

Dans une interview accordée à France 24, Papa Malick Ndour a dénoncé une instrumentalisation politique visant à discréditer l’ancien régime. Il met en cause le rapport de la Cour des comptes, qui aurait révélé l’existence d’une dette non déclarée d’environ 7 milliards de dollars sous le gouvernement de Macky Sall.

« Ce sont des accusations infondées et mensongères. Il n’existe aucune dette cachée. La gestion budgétaire du Sénégal a toujours été transparente et encadrée par des institutions comme le FMI et la Banque mondiale. Si une telle somme existait sans être déclarée, ces organismes l’auraient relevée bien avant », a-t-il martelé.

L’ancien ministre reproche également au gouvernement actuel de ne pas avoir respecté le principe du contradictoire en publiant le rapport sans donner la possibilité aux anciens responsables financiers de se défendre.

« Un audit sérieux exige que toutes les parties concernées soient entendues. Or, nous n’avons même pas été consultés avant la publication du rapport. C’est une attaque politique déguisée sous une prétendue quête de transparence », a-t-il dénoncé.

L’APR alerte sur les conséquences économiques et financières de cette polémique. Selon Papa Malick Ndour, ces accusations risquent de ternir la réputation du Sénégal auprès des investisseurs et des institutions de financement international.

« Le gouvernement actuel a créé un climat d’incertitude économique en lançant ces accusations à la légère. Résultat : les agences de notation et les bailleurs s’interrogent sur la stabilité financière du pays. Cela pourrait entraîner une baisse de la note souveraine du Sénégal, une augmentation des taux d’intérêt sur les emprunts et des restrictions sur l’accès aux financements internationaux », a-t-il averti.

Cette situation, selon lui, fragilise l’économie nationale et compromet la mise en œuvre des projets d’infrastructures financés par des emprunts internationaux.

Face à la polémique, Papa Malick Ndour défie le gouvernement en demandant une confrontation devant le Fonds monétaire international (FMI). Selon lui, cette instance dispose des outils nécessaires pour vérifier la véracité des accusations et trancher le débat.

« Nous avons l’opportunité unique de démontrer les contrevérités du gouvernement devant le FMI. Si cette dette cachée existait réellement, alors qu’ils en apportent la preuve devant cette institution », a-t-il lancé.

Il a également affirmé que l’APR est prête à organiser un débat public sur la gestion financière du Sénégal avec les experts économiques du parti au pouvoir.

« Nous invitons les ‘4 000 cadres’ du PASTEF à un débat technique et factuel. Qu’ils viennent nous expliquer où est cette dette, qui en sont les créanciers, et pourquoi elle n’a jamais été révélée auparavant », a-t-il ajouté.

Cette affaire de dette cachée est devenue un véritable chantier politique entre le nouveau et l’ancien régime. D’un côté, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko accuse Macky Sall d’avoir laissé un fardeau financier dissimulé, rendant plus difficile la mise en place de leurs réformes économiques. De l’autre, l’APR dénonce une tentative de diversion pour masquer l’inexpérience et l’échec du gouvernement actuel dans la gestion économique du pays.

Dans un contexte où le Sénégal négocie avec le FMI et la Banque mondiale pour maintenir sa stabilité financière, cette controverse pourrait avoir des conséquences à long terme sur la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux.

Polémique sur une « dette cachée » de 7 milliards de dollars : Hamidou Anne accuse Ousmane Sonko de mettre en péril la souveraineté nationale

La révélation d’une dette non déclarée de plus de 4 000 milliards de FCFA (environ 7 milliards de dollars) par la Cour des comptes continue de susciter des réactions au Sénégal. Cette affaire, qui alimente un vif débat sur la gestion des finances publiques, oppose le gouvernement en place et l’opposition. Hamidou Anne, essayiste et membre de l’Alliance pour la République (APR), accuse le Premier ministre Ousmane Sonko d’aggraver la situation en mettant en péril la souveraineté économique du pays.

Pour Hamidou Anne, les accusations du gouvernement sur une soi-disant dette dissimulée sous le régime de Macky Sall ne sont qu’un prétexte politique visant à discréditer l’ancien pouvoir. Il estime qu’il est impossible de cacher une telle somme dans les comptes publics, puisque les créanciers sont connus, les remboursements en cours et les documents accessibles aux organismes de contrôle. Il affirme que cette accusation est une stratégie pour détourner l’attention des véritables défis économiques du pays et que le gouvernement actuel cherche des boucs émissaires au lieu d’apporter des solutions.

Il dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de manipulation de l’opinion publique en pointant du doigt l’ancien régime pour justifier d’éventuelles difficultés économiques à venir.

Cette révélation pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’économie sénégalaise. Une dette jugée excessive ou mal gérée par les partenaires financiers pourrait entraîner une baisse de la note souveraine du Sénégal, ce qui rendrait plus coûteux les futurs emprunts de l’État sur les marchés internationaux.

Hamidou Anne craint également que le pays ne soit contraint de se soumettre aux exigences du Fonds monétaire international (FMI), ce qui pourrait entraîner des mesures d’austérité, telles que la suppression des subventions sur les produits de première nécessité, l’augmentation des taxes et impôts, et des restrictions budgétaires affectant les services publics. Selon lui, Ousmane Sonko est en train de fragiliser la position financière du Sénégal en exposant le pays aux pressions du FMI, ce qui risquerait d’aboutir à une austérité qui frappera les ménages les plus modestes.

Face à cette situation, Hamidou Anne appelle à un débat public entre les experts économiques de l’APR et ceux du Pastef afin de faire la lumière sur cette affaire. Il invite également le gouvernement à publier l’ensemble des documents financiers pour prouver ses accusations. Il affirme que si le gouvernement est sincère, il doit accepter un débat technique et publier les preuves de cette soi-disant dette cachée, et que l’APR est prête à confronter ses chiffres pour démontrer que cette polémique est infondée.

Il propose également une rencontre entre les cadres de l’APR et le FMI afin de clarifier la situation et protéger la crédibilité financière du Sénégal sur la scène internationale.

Alors que l’économie sénégalaise fait face à des défis majeurs, cette controverse accentue les tensions entre le gouvernement et l’opposition. La question de la dette publique et de la gestion budgétaire pourrait bien devenir un sujet central dans le débat politique des prochains mois.

Le gouvernement pourra-t-il convaincre de la réalité de cette « dette cachée » ? Ou assiste-t-on à une nouvelle bataille politique où chaque camp tente d’imposer sa version des faits ? Seul l’avenir le dira.

L’Etat du Sénégal lance un emprunt obligataire de 150 milliards pour financer ses investissements en 2025

Dans une initiative visant à renforcer les ressources internes pour financer ses projets de développement, l’État du Sénégal a lancé ce jeudi son premier emprunt obligataire par appel public, en partenariat avec Invictus Capital & Finance SA. Ce lancement s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large de mobilisation de fonds locaux pour soutenir les investissements prévus dans le budget de l’année 2025. Le montant de l’emprunt s’élève à 150 milliards de FCFA.

Cet emprunt obligataire, d’une importance capitale, représente une démarche symbolique du gouvernement sénégalais, qui mise sur le patriotisme économique pour mobiliser l’épargne nationale en faveur du financement de projets structurants pour le pays. À travers cette initiative, le gouvernement cherche à assurer une stabilité financière tout en soutenant les grands chantiers de développement dans des secteurs essentiels comme les infrastructures, l’éducation et la santé.

Les obligations émises offrent des taux d’intérêt attractifs, variant entre 6,40 % et 6,95 %, un taux compétitif qui devrait susciter l’intérêt des investisseurs, aussi bien institutionnels que particuliers. Cette levée de fonds est un moyen de sécuriser un financement à long terme pour l’État, tout en garantissant des rendements intéressants aux investisseurs.

L’opération sera pilotée par la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT), sous la supervision du Ministère des Finances et du Budget. Le rôle d’arrangeur principal et de chef de file a été confié à Invictus Capital & Finance, une société de renommée sur le marché financier régional de l’UEMOA. Ce partenariat stratégique avec Invictus Capital & Finance témoigne de la confiance placée dans leur expertise pour gérer cette opération d’envergure.

Les obligations émises dans le cadre de cet emprunt seront cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), ce qui garantit leur liquidité et les rend particulièrement attractives pour les investisseurs. Ce choix de cotation à la BRVM permet également d’assurer une certaine transparence dans la gestion des fonds récoltés.

Si cet emprunt connaît le succès escompté, il pourrait jouer un rôle clé dans la réduction du déficit budgétaire de l’État, tout en soutenant des investissements vitaux pour la croissance économique du pays. Il permettra également de garantir une stabilité budgétaire à long terme, à condition que les ressources récoltées soient utilisées de manière optimale et transparente, contribuant ainsi à renforcer la confiance des marchés financiers.

Invictus Capital & Finance, qui n’en est pas à sa première opération d’envergure sur le marché financier de l’UEMOA, a déjà piloté plusieurs emprunts obligataires pour des entités comme le Port Autonome de Dakar, Sonatel, et même pour l’État du Sénégal. Ces précédentes opérations témoignent de l’expérience et du savoir-faire de la société, qui joue un rôle clé dans le dynamisme du marché financier régional.

Ce premier emprunt obligataire de 150 milliards de FCFA, lancé dans un contexte économique en évolution, marque une étape importante pour l’État du Sénégal, qui espère ainsi renforcer sa capacité à financer ses projets de développement tout en attirant davantage d’investissements dans le pays.

AFFAIRE DE LA PRÉSUMÉE « DETTE CACHÉE » : L’APR met sur la table du FMI plus de 100 kg de documents explosifs !

Dans un contexte de tensions politiques et économiques, l’Alliance pour la République (APR) déploie une offensive pour contrer les accusations de leurs successeurs sur une présumée « dette cachée ». Selon des informations exclusives du « Dakarois Quotidien », le parti met en avant plus de 150 kg de documents afin de se défendre. Une lettre confidentielle a été adressée au FMI, dans laquelle l’APR exige une rencontre pour clarifier les enjeux liés à la gestion de la dette publique et mettre en lumière ce qu’elle considère comme des manipulations.

L’Alliance pour la République (APR) semble plus que déterminée à contester vigoureusement les accusations formulées par leurs successeurs à la tête du Sénégal. Selon des informations exclusives du « Dakarois Quotidien », une rencontre stratégique avec le Fonds monétaire international (FMI), minutieusement négociée au plus haut niveau, est en train de se mettre en place. Celle-ci serait accompagnée de pas moins de cent cinquante (150) kilogrammes de documents considérés comme des « preuves accablantes » contre le tandem Diomaye-Sonko, à en croire notre interlocuteur. Ces documents, dont le contenu demeure jusqu’à présent confidentiel, devraient permettre à l’APR de remettre en cause les conclusions du rapport de la Cour des comptes et d’éclairer certains aspects de l’enquête.
En effet, l’objectif affiché par l’APR est de rétablir la vérité et de clarifier certains points cruciaux sur la gestion des finances publiques. Le parti entend ainsi prouver que les accusations formulées contre les anciens responsables de l’exécutif sont basées sur des faits incomplets ou déformés.
D’après notre source, leur parti va mettre en lumière les « manipulations destinées à nuire à son image et à celle de ses membres ». En effet, rappelle-t-elle, le rapport de la Cour des comptes mis à la disposition du public ne comporte pas de signature et tous les présidents de chambre n’ont pas participé à son élaboration. Elle insiste sur le fait que les documents que l’APR s’apprête à soumettre au FMI pourraient mettre en exergue les incohérences dans le rapport de la Cour des comptes, notamment en ce qui concerne les procédures suivies dans l’enquête. La formation politique critique particulièrement l’absence de consultation des anciens ministres et directeurs des Finances, arguant que ce manquement porte atteinte à l’un des principes fondamentaux de la justice, à savoir le respect du contradictoire.

LA MISSIVE

Une lettre confidentielle, envoyée hier, mercredi, par l’APR à Majdi Debbich, le représentant résident du FMI à Dakar, souligne ces points susmentionnés et demande expressément une rencontre avec les experts du Fonds pour discuter des conclusions du rapport de la Cour des comptes. Le contenu de cette lettre est une attaque directe contre la gestion des statistiques économiques et financières par les actuelles autorités gouvernementales, et ce, en particulier concernant la dette publique. Le parti met en cause les manipulations présumées du Gouvernement « Sonko 1 » faisant croire à l’opinion que le FMI aurait validé les conclusions du rapport de le Cour des comptes. Ce qui n’est, d’après l’APR, absolument pas le rôle de cette institution financière.
L’APR insiste sur le fait que le FMI n’a pas pour prérogative de valider officiellement les chiffres de la dette publique, mais qu’il se limite à discuter avec les autorités sénégalaises et à proposer des réformes en fonction de l’état des finances publiques. En ce sens, le parti dénonce ce qu’il considère comme une instrumentalisation du FMI par le Gouvernement pour appuyer ses propres conclusions et discréditer les anciens responsables de l’administration publique.
Pour terminer, la source du « Dakarois Quotidien » affirme que pour l’APR, il ne s’agit pas simplement de défendre une position, mais de rétablir la vérité et de préserver la réputation du Sénégal sur la scène internationale. Elle précise que, contre vents et marées, leur parti va défendre la transparence car cette situation dépasse les simples enjeux politiques internes, et qu’elle pourrait avoir des conséquences considérables pour la crédibilité du Sénégal sur la scène internationale.
In fine, si les accusations formulées par la Cour des comptes sont jugées fondées par les partenaires internationaux du Sénégal, le pays pourrait se retrouver isolé sur le plan diplomatique et économique.
La rencontre avec le FMI, qui devrait prochainement avoir lieu, pourrait avoir un nouveau rebondissement dans cette affaire. Ce dossier est loin d’être clos et les enjeux sont de taille !

Penda THIAM

Dette publique et rapport de la Cour des Comptes : l’APR demande une réunion avec le FMI

Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) a officiellement saisi le Fonds Monétaire International (FMI) pour solliciter une réunion de travail sur les conclusions du rapport de la Cour des Comptes portant sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2023. L’APR conteste vigoureusement les accusations formulées contre l’ancien régime et dénonce une procédure qu’elle juge biaisée et non conforme aux règles de transparence.

Selon le communiqué du SEN, le FMI a publié un compte-rendu de sa mission au Sénégal et a précisé qu’il n’avait en aucun cas validé les chiffres du rapport de la Cour des Comptes. L’organisation financière aurait uniquement constaté et analysé les données fournies par le gouvernement actuel, sans se prononcer sur leur exactitude.

L’APR insiste sur le fait que le FMI ne joue pas un rôle de validation officielle des statistiques de la dette publique, mais se limite à discuter des chiffres avec les autorités et à proposer des réformes. Dans cette optique, le parti dénonce des manipulations orchestrées par le gouvernement pour faire croire que le FMI aurait confirmé les conclusions du rapport.

Face à cette situation, l’APR a adressé une lettre officielle au représentant résident du FMI à Dakar, Majdi Debbich, pour contester le rapport de la Cour des Comptes et demander une rencontre avec les experts du FMI. Cette réunion devrait permettre aux anciens ministres et hauts responsables du régime de Macky Sall de présenter leurs arguments et de réfuter les accusations.

L’APR évoque plusieurs manquements dans la procédure d’audit menée par la Cour des Comptes, notamment :

  • Le non-respect du Code de transparence dans la gestion des finances publiques, en vigueur depuis 2012.
  • L’absence de consultation des anciens ministres et directeurs des Finances durant l’enquête, en violation du principe du contradictoire.

Le parti affirme disposer d’éléments de preuve irréfutables pour démonter ce qu’il considère comme une manœuvre politicienne et rétablir la crédibilité de la signature du Sénégal sur la scène internationale.

Cette prise de position du parti de l’ancien président Macky Sall intervient alors que la question de la dette cachée de plus de 4000 milliards de FCFA continue de susciter un vif débat au Sénégal. Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont pointé du doigt une mauvaise gestion des finances publiques sous l’ancien régime, ce qui a conduit à la suspension des discussions sur un nouveau programme d’aide avec le FMI.

L’APR, de son côté, perçoit ces accusations comme une instrumentalisation politique visant à ternir son bilan et à justifier les difficultés économiques actuelles.

L’issue de cette confrontation dépendra en grande partie de la réaction du FMI et des éléments que l’APR pourra apporter lors de la réunion demandée. En attendant, ce dossier continue de polariser le débat politique et économique au Sénégal, avec en toile de fond les conséquences de la gestion passée et les défis financiers du nouveau régime.

Aliou Tine interpelle les anciens ministres : « Où sont passés les 4000 milliards de dette cachée ? »

L’affaire de la dette cachée de plus de 4000 milliards de francs CFA continue de susciter de vives réactions au Sénégal. Aliou Tine, président d’Afrikajom Center, a interpellé les anciens ministres du régime de Macky Sall, leur demandant des comptes sur cette dette qui, selon le Fonds monétaire international (FMI) et la Cour des Comptes, aurait été dissimulée entre 2019 et 2024.

Dans une déclaration publiée sur X (anciennement Twitter), Aliou Tine a exigé des explications claires et transparentes sur cette affaire qui jette le doute sur la gestion financière de l’ancien gouvernement. Il a notamment appelé Pape Malick Ndour, ancien ministre de la Jeunesse et proche du pouvoir déchu, à s’expliquer sur l’usage de ces milliards dissimulés. « Nous devons savoir ce qu’on a fait de cette dette cachée », a-t-il lancé, ajoutant que le silence des responsables de l’ancien régime était inacceptable face aux attentes des Sénégalais.

Le rapport de la Cour des Comptes, publié en février 2025, a révélé que le gouvernement précédent avait faussé les chiffres du déficit budgétaire et de la dette publique entre 2019 et 2024. Selon ce document, la dette réelle du Sénégal aurait été volontairement sous-évaluée, permettant ainsi à l’État de contracter davantage de prêts auprès des partenaires financiers internationaux.

Le chef de mission du FMI au Sénégal, Edward Gemayel, a confirmé ces manipulations budgétaires, expliquant que le gouvernement de Macky Sall avait utilisé des méthodes opaques pour masquer l’ampleur de l’endettement. Selon lui, cette dette cachée s’élèverait à environ 7 milliards de dollars (plus de 4000 milliards de FCFA), un montant colossal qui pèse lourdement sur les finances publiques.

Avec la publication de ces informations et les révélations du FMI, la pression monte sur les anciens dignitaires du régime de Macky Sall. Pourquoi ces dettes ont-elles été dissimulées ? Qui a pris ces décisions et dans quel but ? Autant de questions qui restent sans réponse officielle à ce jour.

Alors que le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye tente de rééquilibrer les finances du pays, les attentes sont fortes du côté de l’opinion publique. Certains observateurs estiment que des poursuites judiciaires pourraient être engagées si des responsabilités individuelles étaient établies dans cette affaire.

En attendant, Aliou Tine et de nombreuses voix de la société civile continuent d’exiger la vérité et un examen approfondi des comptes de l’État. Cette affaire de dette cachée pourrait bien devenir l’un des plus grands scandales financiers de l’histoire récente du Sénégal.

Sénégal – FMI : Un resserrement du financement et des réformes incontournables avant un nouveau programme

La mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Édouard Gemayel, a achevé son séjour à Dakar avec un constat préoccupant : le resserrement du financement du Sénégal s’accentue, aggravé par les tensions sur les marchés régionaux, le retard des soutiens financiers extérieurs et un recours excessif aux emprunts de court terme à coût élevé.

Selon le FMI, cette situation fragilise davantage la stabilité économique du pays et impose une stratégie crédible d’assainissement budgétaire pour éviter une crise financière prolongée.

D’après Gemayel, le retour à un déficit budgétaire conforme aux critères de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) est impératif. Actuellement, la dette publique sénégalaise est jugée excessivement élevée, avec une estimation de 105,7 % du PIB à fin 2024.

Face à cette situation, le FMI recommande des réformes structurelles fortes, notamment :

  • La rationalisation des exonérations fiscales, qui coûtent des milliards à l’État chaque année.
  • La suppression progressive des subventions énergétiques, jugées « coûteuses et non ciblées ».

Ces mesures, bien que difficiles sur le plan social et politique, permettront selon le FMI de réduire les vulnérabilités macroéconomiques et de préserver les marges de manœuvre budgétaires pour les priorités de développement.

Les autorités sénégalaises ont exprimé leur volonté de négocier un nouvel accord financier avec le FMI. Toutefois, l’institution monétaire reste prudente : elle exige que le Sénégal tire les enseignements de l’audit récemment publié sur les irrégularités budgétaires de la période 2019-2023, avant de discuter d’un nouveau programme.

Le FMI a affirmé qu’il n’engagera pas de nouvelles discussions avant que des mesures correctrices ne soient mises en place pour remédier aux erreurs de déclaration budgétaire. L’examen du dossier par le Conseil d’administration du FMI sera une étape clé avant d’envisager un quelconque soutien financier.

Avec ces nouvelles exigences du FMI, le gouvernement sénégalais est désormais confronté à un défi de taille : convaincre les institutions financières internationales de sa capacité à restaurer la discipline budgétaire, tout en évitant de plomber la croissance et de fragiliser les populations par des mesures d’austérité impopulaires.

Le Sénégal, qui a connu une croissance soutenue ces dernières années grâce à l’exploitation des hydrocarbures, devra trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et développement économique pour regagner la confiance de ses partenaires internationaux et assurer sa stabilité financière à long terme.

Sénégal – Dette publique : le FMI veut comprendre les écarts budgétaires et exiger des réformes

La mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, dirigée par Edward Gemayel, s’est achevée ce mardi 26 mars 2025 avec un constat préoccupant : des incohérences majeures ont été relevées dans la gestion des finances publiques sénégalaises entre 2019 et 2023. Les experts du FMI ont cherché à comprendre les mécanismes ayant conduit à ces écarts significatifs sur la dette et le déficit budgétaire, alors que le rapport de la Cour des comptes publié le 12 février 2025 a révélé des données erronées transmises par l’ancien gouvernement.

D’après les conclusions du FMI, le déficit budgétaire moyen a été réévalué à la hausse de 5,6 points de PIB, tandis que la dette de l’administration centrale est passée de 74,4 % à 99,7 % du PIB à la fin de l’année 2023. L’un des aspects les plus préoccupants est la découverte de passifs non déclarés et d’emprunts cachés, représentant 25,3 points de PIB.

« Ces conclusions mettent en lumière de graves lacunes dans le contrôle budgétaire et la reddition des comptes, soulignant l’urgence de mettre en œuvre des réformes structurelles », indique le FMI dans sa déclaration.

En 2024, l’économie sénégalaise a affiché une croissance de 6 %, portée par la montée en puissance du secteur des hydrocarbures. L’inflation est restée faible, autour de 0,8 %, favorisant une certaine stabilité des prix. Cependant, le déficit budgétaire s’est établi à 11,7 % du PIB, un niveau jugé préoccupant par le FMI.

Pire encore, la dette de l’administration centrale a été estimée à 105,7 % du PIB à fin 2024, soit un niveau bien au-delà des seuils recommandés pour un pays comme le Sénégal.

Au-delà du constat, le FMI a discuté avec les nouvelles autorités sénégalaises sur les mesures correctrices à adopter. L’objectif est d’assurer plus de transparence dans la gestion des finances publiques et d’éviter que de telles pratiques ne se reproduisent à l’avenir.

La question d’une éventuelle dérogation ou d’un remboursement partiel des fonds accordés par le FMI a été évoquée, mais aucune décision officielle n’a encore été prise.

Avec ce rapport, la pression s’accentue sur le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, qui devront redoubler d’efforts pour restaurer la confiance des institutions financières internationales tout en maintenant une stabilité économique et sociale au Sénégal.

REPLI DE 7,2 POINTS DANS LE SECONDAIRE ET LE TERTIAIRE : Le climat des affaires en chute libre en un une année

Le climat des affaires au Sénégal s’est nettement détérioré, reflétant les difficultés croissantes des entreprises du secteur secondaire et tertiaire. Entre concurrence accrue, problèmes de recouvrement des créances et pression fiscale, les acteurs économiques évoluent dans un environnement de plus en plus incertain.

Une conjoncture morose s’annonce-t-elle ? Quel que soit le cas, l’économie sénégalaise traverse une période de turbulences marquées par une nette détérioration du climat des affaires, d’après le « Point mensuel de conjoncture janvier 2025 » publié en mars 2025 par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee). En effet, selon le document, l’indicateur synthétique, fondé sur les soldes d’opinion des chefs d’entreprise, a reculé de 10,4 points en un mois et de 7,2 points en un an. Cette situation alarmante est exacerbée par la crise de confiance des acteurs économiques, frappés de plein fouet par des difficultés structurelles et conjoncturelles qui entravent la croissance dans leurs domaines respectifs.
Dans le secteur industriel, les chefs d’entreprise font face à des obstacles majeurs, notamment le recouvrement difficile des créances (31 %), la concurrence (28 %), les problèmes d’approvisionnement en matières premières (25 %), l’insuffisance de la demande (19 %) et la pression fiscale (9 %). Ces contraintes ont conduit à une baisse de 1,7 point du climat des affaires dans ce sous-secteur, traduisant les inquiétudes des industriels quant aux commandes, aux stocks de produits finis et à la production attendue.
Le secteur des services n’est pas en reste. L’intensification de la concurrence (35 %), la complexité du recouvrement des créances (45 %), la faiblesse de la demande (36 %) et une fiscalité jugée contraignante (27 %) pèsent lourdement sur l’activité. Dans ce contexte, les prestataires se montrent particulièrement pessimistes quant à l’évolution des tarifs, des commandes, du chiffre d’affaires et des perspectives globales. Ce climat morose se reflète dans l’indicateur du sous-secteur, qui a plongé de 18,5 points en un mois.
Dans le commerce, les difficultés sont encore plus criantes. Le recouvrement des créances apparaît comme la principale entrave (78 %), suivi par une concurrence jugée déloyale (67 %), une fiscalité lourde (56 %), une demande insuffisante (44 %) et des difficultés d’approvisionnement en marchandises (11 %). En conséquence, le climat des affaires dans ce sous-secteur s’est contracté de 1,3 point, révélant un pessimisme grandissant quant aux stocks de produits finis et aux perspectives de chiffre d’affaires.

PRESSING DU FMI

Les ennuis s’enchaînent pour le Sénégal. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment gelé un programme de 1,8 milliard de dollars, soit plus de 1 000 milliards de francs CFA, en raison des incertitudes sur la viabilité des finances publiques. Le FMI refuse pour l’instant de négocier un nouvel accord avec le Sénégal, exigeant d’abord des clarifications sur les « faux chiffres » avancés par le Premier ministre, Ousmane Sonko. En février, la Cour des comptes a révélé que la dette publique atteignait en réalité près de 100 % du PIB, bien au-delà des quelque 74 % officiellement annoncés sous l’ère de Macky Sall.
Cette révélation a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers et a entraîné une dégradation de la note souveraine du pays. L’agence de notation Moody’s a abaissé la note du Sénégal de Ba3 à B1, signalant une augmentation significative du risque de défaut. Peu après, Standard & Poor’s a emboîté le pas, aggravant davantage la perception du risque pays. Avec ces nouvelles notations, le Sénégal se retrouve dans une position délicate : pour emprunter sur les marchés internationaux, il devra désormais accepter des taux d’intérêt beaucoup plus élevés qu’auparavant ; ce qui risque d’accentuer la pression sur les finances publiques et d’aggraver la crise économique.
Dans un climat d’incertitude, avec une détérioration des fondamentaux macroéconomiques et une méfiance croissante des investisseurs, il y a un ralentissement de l’activité dans les principaux secteurs productifs. La nécessité de restaurer la crédibilité des finances publiques et de mettre en place des réformes structurelles devient plus que jamais impérative afin de redresser la situation pour éviter un enfoncement encore plus profond de l’économie.


Penda THIAM

Le FMI face au Sénégal : une dérogation ou un remboursement de la dette cachée ?

Le Fonds Monétaire International (FMI) pourrait adopter deux options face à la situation financière actuelle du Sénégal : accorder une dérogation ou exiger un remboursement. C’est ce qu’a révélé Edward Gemayel, chef de la mission du FMI pour le Sénégal, lors d’une interview accordée à Radio France Internationale (RFI) ce mardi 25 mars 2025.

Les discussions entre Dakar et le FMI sont suspendues depuis que l’institution financière a mis en lumière l’existence d’une dette cachée de 7 milliards de dollars (environ 4000 milliards de FCFA), accumulée entre 2019 et 2024 sous la présidence de Macky Sall. Cette découverte a conduit à la suspension du programme d’aide financière accordée au Sénégal.

La situation est jugée préoccupante car le FMI ne peut plus avancer dans les discussions sur un nouveau programme d’appui tant que les données économiques transmises par le précédent gouvernement ne sont pas rectifiées.

Les conclusions du rapport de la Cour des comptes sénégalaise confirment ces irrégularités. Selon ce document, la dette publique a été sous-estimée et certaines obligations financières du pays n’ont pas été déclarées de manière transparente. Ce manque de rigueur budgétaire a contribué à la dégradation des finances publiques et à l’incertitude actuelle.

Pour le FMI, il est impératif de rétablir la crédibilité des chiffres économiques du Sénégal avant de discuter d’un quelconque nouvel accord. Cette exigence de transparence s’inscrit dans une volonté de garantir une gestion plus rigoureuse des finances publiques.

Selon Edward Gemayel, deux options sont sur la table :

  1. L’octroi d’une dérogation : le FMI pourrait décider de passer outre cette irrégularité en accordant une dérogation exceptionnelle au Sénégal. Cela permettrait de maintenir le partenariat financier entre l’institution et le pays, en évitant une rupture brutale des financements internationaux.
  2. L’exigence d’un remboursement : dans ce cas, le FMI pourrait demander au Sénégal de rembourser une partie des fonds déjà débloqués, en guise de compensation pour la fausse déclaration des finances publiques. Cette option compliquerait encore davantage la situation économique du pays, qui fait déjà face à des tensions budgétaires.

Cette incertitude économique place le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye dans une position délicate. L’administration actuelle, qui a promis plus de transparence et une gestion rigoureuse des finances publiques, doit maintenant gérer l’héritage économique du régime précédent.

Le Premier ministre Ousmane Sonko avait déjà dénoncé ces données falsifiées et annoncé un audit général des finances publiques pour identifier les responsabilités. Mais cela suffira-t-il à convaincre le FMI de ne pas exiger un remboursement immédiat ?

Le Président Diomaye Faye reçoit une délégation du FMI pour discuter de la situation économique du Sénégal

Le Président Bassirou Diomaye Faye a reçu ce mardi 25 mars 2025 une délégation du Fonds Monétaire International (FMI) au Palais présidentiel. La mission était conduite par Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, accompagné de Majdi Debbich, représentant résident de l’institution à Dakar. Cette rencontre intervient alors que le Sénégal traverse une période économique délicate, notamment avec les récentes révélations sur la dette cachée sous l’ancien régime.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, son gouvernement fait face à d’importants défis financiers. L’un des points les plus sensibles concerne la suspension du programme d’aide du FMI, après que l’institution a révélé l’existence de 7 milliards de dollars de dette non déclarée entre 2019 et 2024 sous la présidence de Macky Sall. Cette découverte a contraint le FMI à geler le programme de financement du Sénégal, en attendant des clarifications sur la situation budgétaire du pays.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a déjà évoqué ces irrégularités et demandé un audit approfondi des finances publiques. De son côté, le FMI a insisté sur la nécessité de corriger les fausses déclarations avant toute nouvelle discussion sur un programme d’appui financier.

Lors de cette audience, plusieurs sujets cruciaux ont été abordés :

  • La clarification des finances publiques : Le gouvernement sénégalais doit apporter des éléments de réponse sur la gestion des 4000 milliards de FCFA de dette cachée et les mesures prévues pour redresser la situation.
  • Le maintien de la coopération avec le FMI : Malgré les tensions autour de la dette, le Sénégal cherche à renégocier un accord financier avec le FMI pour assurer la stabilité de ses finances publiques.
  • Les réformes économiques prioritaires : Le président Diomaye Faye veut mettre en place une nouvelle politique économique, axée sur la souveraineté financière et la transparence budgétaire.

Si le FMI salue la volonté du nouveau gouvernement de faire la lumière sur les comptes publics, l’institution attend des engagements concrets avant de débloquer de nouveaux financements. L’enjeu est donc de rassurer les partenaires économiques internationaux tout en préservant l’indépendance financière du Sénégal.

Crise budgétaire au Sénégal : le FMI suspend son aide en attendant des clarifications

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce lundi qu’il suspendait tout nouveau programme d’aide financière au Sénégal tant que les autorités n’auraient pas rectifié les inexactitudes dans les données économiques transmises sous l’ancien gouvernement. Cette décision intervient après la mise en attente d’un crédit de 1,8 milliard de dollars, dans l’attente d’un audit approfondi.

Une récente réévaluation des finances publiques sénégalaises a mis en lumière une situation budgétaire bien plus préoccupante que celle précédemment rapportée. Selon le FMI, la dette publique et le déficit budgétaire du pays seraient nettement supérieurs aux chiffres annoncés sous la présidence de Macky Sall. Ces écarts, qui interrogent sur la transparence des précédentes administrations, compliquent les négociations avec les partenaires financiers internationaux.

Le FMI exige des clarifications avant toute reprise des discussions

Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, a déclaré à Reuters :

« Nous ne pouvons pas discuter d’un nouveau programme avant d’avoir réglé la question des fausses déclarations. Mais une fois cela fait, le FMI pourra agir très, très vite. »

Le gouvernement sénégalais, sous la houlette du nouveau ministre des Finances, Cheikh Diba, espérait conclure un nouvel accord avec le FMI d’ici juin. Toutefois, l’institution internationale reste prudente et refuse de s’engager sur un calendrier précis. « Tout est possible », a simplement indiqué Gemayel, laissant entendre que tout dépendrait de la régularisation des anomalies constatées.

Cette suspension des financements représente un défi de taille pour le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye, qui vient à peine de prendre ses fonctions. L’administration devra non seulement restaurer la confiance des bailleurs de fonds, mais aussi gérer les répercussions économiques d’une possible réduction des financements extérieurs.

Dans un contexte où le Sénégal fait face à des défis économiques et sociaux importants, cette crise budgétaire risque de compliquer la mise en œuvre des réformes promises par le nouvel exécutif. Les prochains mois seront décisifs pour redresser la situation et rétablir la crédibilité financière du pays sur la scène internationale.

Blocage du financement du FMI : Le Sénégal sous pression pour rectifier ses données économiques

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce lundi la suspension de tout nouveau programme d’aide financière pour le Sénégal, tant que les autorités ne rectifieront pas les incohérences relevées dans les données économiques transmises sous l’administration précédente. Cette décision fait suite à la mise en attente d’un crédit de 1,8 milliard de dollars, en raison de la nécessité d’un audit approfondi.

Les récentes vérifications des finances publiques sénégalaises ont mis en lumière un déséquilibre budgétaire bien plus important que celui annoncé sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Selon les résultats préliminaires de cet audit, la dette publique et le déficit budgétaire seraient considérablement plus élevés que les chiffres communiqués aux institutions financières internationales. Cette découverte a soulevé des interrogations sur la transparence budgétaire du précédent gouvernement et complique les discussions avec les partenaires financiers du Sénégal.

Le chef de mission du FMI pour le Sénégal, Edward Gemayel, a été catégorique dans une déclaration accordée à Reuters. Il a insisté sur le fait qu’aucun nouveau programme ne pourra être mis en place tant que la question des fausses déclarations ne sera pas totalement résolue.

« Nous ne pouvons pas discuter d’un nouveau programme avant d’avoir réglé la question des fausses déclarations. Mais une fois cela fait, le FMI pourra agir très, très vite. »

Le ministre des Finances, Cheikh Diba, espérait parvenir à un nouvel accord avec le FMI d’ici juin 2025, mais l’institution financière internationale reste prudente et évite de fixer un calendrier précis. Edward Gemayel s’est contenté de déclarer : « Tout est possible. »

Ce blocage pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie sénégalaise, qui fait face à des défis budgétaires dans un contexte de transition politique. Sans le soutien du FMI, le Sénégal pourrait rencontrer des difficultés à mobiliser des financements internationaux, ce qui pourrait impacter des secteurs clés comme les infrastructures, l’éducation et la santé.

Les nouvelles autorités doivent désormais s’atteler à rétablir la confiance des bailleurs de fonds en corrigeant les incohérences relevées dans les chiffres transmis. Une mission technique est en cours pour clarifier la situation exacte des finances publiques et garantir que les données à venir seront conformes aux normes internationales de transparence.

Marché financier de l’UMOA : Le Sénégal vise une levée de 250 milliards de F CFA au deuxième trimestre 2025

Le Sénégal prévoit de lever 250 milliards de francs CFA sur le marché des titres publics de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) au cours du deuxième trimestre de l’année 2025. Cette annonce a été faite par l’agence UMOA-Titres, chargée de la gestion et de la promotion des titres publics dans la région. Cette levée de fonds s’inscrit dans une enveloppe globale de 2 600 milliards de F CFA que les huit États membres de l’UMOA prévoient d’émettre sur cette période.

L’objectif pour le Sénégal est de mobiliser ces 250 milliards de F CFA sous forme de Bons Assimilables du Trésor (BAT) et d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT), des instruments financiers permettant aux États d’obtenir des financements auprès des investisseurs locaux et internationaux. Selon le calendrier établi, la répartition des émissions sénégalaises sera progressive : 35 milliards en avril, 140 milliards en mai et 70 milliards en juin.

Cette levée de fonds est motivée par le besoin du gouvernement de financer des projets stratégiques dans plusieurs secteurs, notamment les infrastructures, l’éducation, la santé et la souveraineté alimentaire. Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye, qui a placé la maîtrise des finances publiques au cœur de son action, entend ainsi diversifier ses sources de financement tout en consolidant sa position sur le marché régional.

L’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, joue un rôle clé dans la mobilisation des ressources financières des États membres. Les émissions de titres publics permettent aux gouvernements de ces pays d’accéder à des financements à des conditions souvent plus favorables que celles offertes par les bailleurs internationaux ou les marchés obligataires étrangers.

L’UMOA-Titres a précisé que les 2 600 milliards de F CFA qui seront levés au cours du deuxième trimestre 2025 seront répartis entre 1 022,5 milliards sous forme de BAT et 1 577,5 milliards sous forme d’OAT. Le Sénégal, avec ses 250 milliards attendus, reste l’un des principaux acteurs de ce marché.

Dans un contexte économique marqué par des défis liés au coût de la vie, aux tensions budgétaires et à la nécessité d’accélérer les investissements publics, cette levée de fonds revêt une importance capitale. Elle témoigne de la confiance des investisseurs dans l’économie sénégalaise et de la volonté du gouvernement de maintenir une trajectoire financière responsable et transparente.

Sénégal – Mission du FMI à Dakar : menace ou opportunité ?

Le Fonds monétaire international (FMI) a dépêché, ce 18 mars, une mission technique à Dakar. Objectif : rencontrer le ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, et celui du Budget, Cheikh Diba, pour examiner en profondeur l’audit récemment publié par la Cour des comptes du Sénégal. Cette visite intervient dans un contexte économique tendu, marqué par des révélations alarmantes sur le niveau réel d’endettement du pays.

Il y a quelques semaines, le Premier ministre Ousmane Sonko avait jeté un pavé dans la mare en révélant que la dette publique du Sénégal avait été sous-estimée. Le rapport de la Cour des comptes est venu conforter cette déclaration, en révélant une dette frôlant les 100 % du produit intérieur brut (PIB), bien au-delà des chiffres officiels communiqués précédemment.

Ces nouvelles données ont conduit le FMI à examiner de près la situation. L’institution, qui avait déjà suspendu son programme de soutien au Sénégal – un accord de 1,8 milliard de dollars signé en 2023 sous l’ancien président Macky Sall, dont 770 millions avaient déjà été décaissés –, semble aujourd’hui vouloir réévaluer sa position à l’aune de ces nouvelles informations.

Selon Jeune Afrique, le FMI aurait exprimé une vive inquiétude face à l’ampleur de la dette sénégalaise. Avant même la publication du rapport de la Cour des comptes, l’institution s’était rapprochée de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour obtenir des clarifications sur la santé financière du pays. Cette démarche souligne le niveau de vigilance du FMI et le sérieux des signaux d’alerte.

Le risque est clair : un pays dont la dette atteint un tel niveau pourrait rencontrer de grandes difficultés pour lever des fonds sur les marchés ou bénéficier de nouveaux financements internationaux. Cela pourrait freiner la mise en œuvre des projets du nouveau gouvernement.

Mais cette mission n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour Dakar. Si le FMI valide les nouveaux chiffres communiqués par les autorités sénégalaises et obtient des garanties sur une meilleure gestion des finances publiques, un nouveau programme pourrait être lancé.

« Une fois que nous aurons terminé l’examen du dossier, nous ferons un retour à notre conseil d’administration, qui statuera », a confié un porte-parole du FMI au journal panafricain. Les partenaires diplomatiques du Sénégal, eux, espèrent un compromis rapide. Certains plaident déjà pour une dérogation permettant de débloquer des fonds dès avril, afin de soutenir les projets du gouvernement en place.

L’arrivée du FMI à Dakar s’inscrit dans un moment décisif pour le Sénégal. Certes, l’état des finances publiques suscite de vives préoccupations, mais cette mission pourrait également ouvrir la voie à une meilleure transparence budgétaire et à un redémarrage des relations financières internationales. Le pays est suspendu aux conclusions de cette mission, qui pourraient, à court terme, peser lourdement sur son avenir économique.

FMI au Sénégal : mission technique à Dakar après les révélations de la Cour des comptes sur la dette publique

Un mois après la publication du rapport explosif de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques sous la présidence de Macky Sall, une mission technique du Fonds Monétaire International (FMI) est arrivée à Dakar ce mardi 18 mars 2025. Conduite par Eddy Gemayel, chef de division du FMI, et Majdi Debbich, représentant résident de l’institution au Sénégal, cette délégation a entamé une série de consultations avec les autorités économiques et financières du pays.

Les ministres de l’Économie, Abdourahmane Sarr, et des Finances, Cheikh Diba, ont accueilli les représentants du FMI pour examiner en détail les conclusions alarmantes de l’audit publié le 12 février dernier. Ce rapport de la Cour des comptes a révélé une sous-estimation massive de la dette publique sénégalaise, dont le niveau réel serait proche de 100 % du PIB à fin 2023 — soit environ 4 700 milliards de F CFA — contre les 25 % initialement annoncés par l’ancien régime. À titre de comparaison, le taux d’endettement du pays était de 54,71 % du PIB en 2018.

Cette divergence majeure a provoqué une onde de choc au sein des partenaires financiers du Sénégal. Dès septembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko avait alerté sur une manipulation des chiffres, dénonçant la volonté de l’ancien pouvoir de masquer la gravité de la situation aux citoyens et aux bailleurs internationaux.

Le FMI, déjà alerté par son département juridique et fiscal, a diligenté cette mission technique pour analyser les conclusions du rapport de la Cour des comptes. « Nous ne remettons pas en cause l’audit, mais nous devons appliquer nos processus d’examen habituels, surtout sur des dossiers aussi sensibles », a précisé un porte-parole de l’institution.

L’enjeu est crucial : le Sénégal, confronté à d’importants besoins de liquidités, espère une reprise rapide de la coopération avec le Fonds. Le programme initial de 1,8 milliard de dollars avait été suspendu après un premier décaissement de 770,5 millions. La reprise des décaissements est aujourd’hui une priorité pour le gouvernement.

Une nouvelle mission du FMI est attendue avant le conseil d’administration de l’institution prévu en juin 2025, qui devrait statuer sur un éventuel nouvel accord financier avec Dakar. Toutefois, plusieurs partenaires diplomatiques du Sénégal plaident pour une dérogation exceptionnelle permettant un décaissement anticipé dès la fin avril, afin de soulager l’économie nationale, en difficulté depuis plusieurs mois.

Économie nationale : Nadjirou Sall appelle l’État à accélérer la révision de la loi agro-sylvo-pastorale

Nadjirou Sall, président du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), a lancé un appel pressant à l’État du Sénégal pour accélérer la révision de la loi agro-sylvo-pastorale. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur iRadio ce 16 mars, il a interpellé le président de la République, l’exhortant à agir rapidement afin de soutenir ce secteur vital de l’économie nationale.

Le CNCR, organisation qui représente les acteurs ruraux, a également sollicité une audience avec le Chef de l’État pour discuter des difficultés rencontrées par les agriculteurs, éleveurs et autres acteurs du secteur.

Nadjirou Sall a mis en avant des chiffres significatifs issus des derniers recensements du cheptel national. Le Sénégal compte aujourd’hui plus de 4,5 millions de bovins, 9 millions d’ovins, 5,6 millions de caprins, près d’un million d’asins, environ 1 200 camélins, 1,1 million de porcins et plus de 11,3 millions de volailles. Malgré ces effectifs impressionnants, le secteur est confronté à plusieurs défis majeurs, notamment l’accès aux ressources, la sécurisation foncière et la modernisation des infrastructures.

L’accès aux intrants et équipements reste problématique pour de nombreux agriculteurs et éleveurs, ce qui freine considérablement leur productivité. La question foncière demeure également une préoccupation majeure, car l’insécurité des droits d’exploitation menace de nombreuses exploitations agricoles. Par ailleurs, le manque d’investissements dans les infrastructures et équipements limite le développement et la compétitivité du secteur.

Le président du CNCR regrette de n’avoir toujours pas été reçu par le chef de l’État, malgré les demandes formulées depuis près d’un an. « Nous avons adressé des demandes d’audience, comme il est d’usage après l’élection d’un chef d’État, mais nous n’avons pas encore été reçus. Nous espérons toujours pouvoir échanger directement avec lui », a-t-il déclaré. Il estime qu’un dialogue direct avec les autorités permettrait d’apporter des solutions concrètes aux nombreux problèmes qui freinent le développement du secteur agro-sylvo-pastoral.

L’agriculture, l’élevage et la foresterie jouent un rôle fondamental dans l’économie du Sénégal, employant une grande partie de la population rurale et contribuant à la sécurité alimentaire du pays. Toutefois, le secteur a besoin d’un cadre réglementaire modernisé et adapté aux réalités actuelles pour favoriser sa croissance et améliorer les conditions de vie des producteurs.

Économie : Hamidou Anne éclaire sur le rebasing envisagé par le nouveau régime au Sénégal

Le Sénégal s’apprête à opérer un changement significatif dans l’évaluation de son économie. Dans les mois à venir, une augmentation du PIB, une baisse du ratio de la dette et une réduction du déficit budgétaire devraient être annoncées par les nouvelles autorités. Ce phénomène, appelé rebasing, suscite de nombreuses interrogations. Hamidou Anne, essayiste et récent membre de l’Alliance pour la République (APR), apporte des éclaircissements sur cette réforme et ses implications.

Le rebasing consiste à actualiser l’année de référence utilisée pour calculer les principaux agrégats macroéconomiques, afin de mieux refléter la structure actuelle de l’économie. Cette réforme vise notamment à intégrer des secteurs émergents comme le numérique et le commerce en ligne, tout en révisant l’impact des secteurs traditionnels.

« Il s’agit de rebâtir une nouvelle économie en prenant en compte des secteurs stratégiques émergents, tout en ajustant le poids de certaines activités jugées moins productives », explique Hamidou Anne dans une interview accordée à Public.sn.

Selon lui, cette révision permettra une mise à jour du PIB, qui pourrait augmenter de 30 %, passant de 18 000 milliards à environ 24 000 milliards de francs CFA. Par conséquent, le ratio de la dette, actuellement estimé à plus de 99 % du PIB selon les nouvelles autorités, devrait mécaniquement diminuer pour avoisiner les 70 %.

Si cette réforme est portée aujourd’hui par le duo Diomaye-Sonko, Hamidou Anne rappelle qu’elle a été initiée dès 2023 par l’ancien régime sous la supervision de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). « Il ne reste plus que la publication du rapport », précise-t-il.

Le Sénégal n’en est d’ailleurs pas à son premier rebasing. En 2018, une mise à jour basée sur l’année 2014 avait déjà entraîné une hausse du PIB de près de 30 %. Sous Macky Sall, l’année de référence utilisée pour le calcul remontait à 1999. Cette pratique, recommandée par les Nations Unies, est courante à l’échelle internationale et a déjà été appliquée par plusieurs pays de l’UEMOA.

Swami agri/production de 105 000T : Mabouba DIAGNE s’en félicite et émet l’espoir pour l’autosuffisance…

Revenant sur sa présence a la cérémonie Dr Mabouba Diagne a salué les efforts de SWAMI AGRI, soulignant l’importance de cette collaboration pour atteindre la souveraineté alimentaire. » Swami agri nous a séduit avec ces infrastructures ultra moderne qui répond aux normes les plus récentes. »

il poursuit » l’Etat ne peut pas tout faire mais j’ai bon espoir qu’avec l’accompagnement d’un secteur privé fort nous pouvons être optimiste pour la souveraineté alimentaire. »

Cette inauguration marque un tournant décisif pour l’agriculture sénégalaise. Avec des infrastructures modernes, une production en hausse et une collaboration renforcée entre l’État et le secteur privé.

Swami agri/production de 105 000T : Mabouba DIAGNE s'en félicite et émet l'espoir pour l'autosuffi..

Inauguration de la chambre froide de 15 000 tonnes de SWAMI AGRI : Un pas de géant vers la souveraineté alimentaire du Sénégal.



Ce 14 mars 2025, une cérémonie historique a marqué l’inauguration de la nouvelle chambre froide de SWAMI AGRI, d’une capacité de 15 000 tonnes, en présence du Dr Mabouba Diagne, Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, de son collègue Dr Serigne Gueye Diop, Ministre du Commerce et des Industries, et de son Secrétaire d’État au Développement des PME et PMI, Monsieur Ibrahima Thiam. Étaient également présents le gouverneur de la région de Saint-Louis, les autorités administratives et locales, les producteurs de Mbane, ainsi que les partenaires techniques et financiers. 

Cet événement symbolise une avancée majeure dans la quête de l’autosuffisance alimentaire du Sénégal. Avec cette nouvelle infrastructure, SWAMI AGRI porte désormais sa capacité totale de stockage à 105 000 tonnes, renforçant ainsi sa capacité à réguler le marché et à réduire les pertes post-récolte. Cette chambre froide, la huitième du genre, s’inscrit dans une vision stratégique visant à garantir une disponibilité continue de pommes de terre et d’oignons tout au long de l’année, tout en soutenant les petits producteurs locaux. 

**Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes** 
– **95 milliards de FCFA** investis par SWAMI AGRI dans des infrastructures agricoles modernes, des équipements et des chambres froides. 
– **120 000 tonnes** de pommes de terre produites en 2025, avec une ambition d’atteindre **150 000 tonnes** en 2026. 
– **30 000 tonnes** d’oignons produits en 2025, en progression vers un objectif de **50 000 tonnes** en 2026. 
– **3 500 emplois** créés, contribuant au développement économique local et national. 

Une synergie public-privé au service de l’agriculture sénégalaise** 
Le Dr Mabouba Diagne a salué les efforts de SWAMI AGRI, soulignant l’importance de cette collaboration pour atteindre la souveraineté alimentaire. « Cette chambre froide est bien plus qu’une infrastructure ; c’est un pilier essentiel pour réduire les pertes post-récolte et garantir la disponibilité des produits agricoles toute l’année. »

Le Ministre du Commerce, Dr Serigne Gueye Diop, a quant à lui rappelé l’importance de la régulation des marchés et du soutien aux producteurs locaux. « Avec une production de 105 000 tonnes de pommes de terre cette année, nous sommes sur la bonne voie pour devenir autosuffisants et même excédentaires. Cette chambre froide est un outil clé pour y parvenir. »

Un avenir prometteur pour l’horticulture sénégalaise
SWAMI AGRI ne s’arrête pas là. La société prévoit d’installer sept nouvelles chambres froides équipées de systèmes solaires dans sept régions du Sénégal, pour un investissement total de 35,7 milliards de FCFA. Cette initiative vise à mailler le territoire national et à soutenir les petits producteurs, tout en réduisant la dépendance aux importations. 

Un appel à l’action
Le PCA de SWAMI AGRI, M. Souleymane Ndoye, a lancé un appel à l’ensemble des acteurs du secteur privé et public pour renforcer cette dynamique. « Investir dans l’agriculture, c’est investir dans l’avenir du Sénégal. Ensemble, nous pouvons faire de notre pays un leader régional en matière de production et de transformation agricole. »

Cette inauguration marque un tournant décisif pour l’agriculture sénégalaise. Avec des infrastructures modernes, une production en hausse et une collaboration renforcée entre l’État et le secteur privé, le Sénégal est sur la voie de la souveraineté alimentaire. 

Ensemble, cultivons l’avenir !

Chambre froide de 15 000 tonnes de SWAMI AGRI : Un pas de géant vers la souveraineté alimentaire.

BCEAO : Une croissance économique stable et des mobilisations financières en hausse dans l’UMOA

Le comité de politique monétaire de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) s’est réuni ce mercredi en session ordinaire pour analyser la conjoncture économique mondiale et régionale. À l’issue des discussions, le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a dressé un bilan globalement positif de la situation économique dans l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA).

Dans un environnement économique mondial marqué par des incertitudes et un ralentissement de la croissance (autour de 3 % selon le FMI), l’UMOA affiche des performances encourageantes. Le taux de croissance de l’Union devrait atteindre environ 3,2 % en 2024 et 2025, confirmant la résilience des économies de la région.

Cette dynamique est portée par une augmentation des volumes d’activité et une mobilisation croissante des ressources financières par les États membres. Selon Jean-Claude Kassi Brou, « rien que sur les eurobonds, les pays de l’Union ont mobilisé plus de 2 400 milliards de francs CFA en 2024 », témoignant ainsi de la confiance des investisseurs et de la solidité des économies de la région.

L’évolution favorable des prix des principaux produits d’exportation de l’UMOA – notamment le cacao, l’or et le coton – devrait avoir un impact positif sur la balance commerciale des pays concernés. La hausse des cours de ces matières premières renforce les revenus des États et pourrait stimuler les investissements dans les secteurs stratégiques.

Autre élément clé de cette réunion : la baisse des prix de l’énergie. Selon le comité de politique monétaire, cette évolution devrait contribuer à une réduction progressive des pressions inflationnistes dans la région. Cette tendance est une bonne nouvelle pour les ménages et les entreprises, qui pourraient voir leurs coûts de production et de consommation allégés.

Malgré ces indicateurs positifs, la BCEAO reste attentive aux défis macroéconomiques, notamment les incertitudes liées à la conjoncture internationale et les fluctuations des marchés financiers. Le comité de politique monétaire continuera de suivre de près l’évolution de la situation afin d’adopter les mesures nécessaires pour maintenir la stabilité financière et favoriser une croissance durable dans l’Union.

En conclusion, cette réunion du comité de politique monétaire a mis en lumière une trajectoire économique relativement stable pour l’UMOA, soutenue par une bonne gestion financière et une conjoncture internationale favorable à certaines exportations. Reste à voir comment ces tendances évolueront dans les mois à venir.

Fuite de gaz sur le gisement GTA : une menace écologique et économique préoccupante

Nouakchott, 5 mars 2025 – Un point de presse organisé dans la capitale mauritanienne a mis en lumière les préoccupations croissantes liées à la fuite de gaz sur le gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Bien que les autorités assurent que la fuite est désormais maîtrisée et que son impact est « minime », plusieurs acteurs environnementaux et économiques restent sceptiques quant aux conséquences réelles de l’incident.

Béchir ould Ahmed, président de la Fédération Nationale des Pêcheurs (FNP) section Sud, a exprimé ses craintes face aux dégâts potentiels de cette fuite sur les fonds marins. Selon lui, la région est déjà fortement affectée par des problèmes environnementaux et climatiques, et un incident de cette nature pourrait aggraver la situation. « Nous avons besoin de plus de transparence sur l’ampleur réelle des dégâts », a-t-il insisté, soulignant l’importance des fonds marins pour l’économie locale et la biodiversité.

L’ONG Zakia, par la voix de son Secrétaire Général Bécaye Samba Sy, a quant à elle alerté sur les conséquences dramatiques de la fuite de gaz sur l’écosystème marin. « Le méthane est un gaz à effet de serre particulièrement puissant, et sa libération dans l’atmosphère aggrave le réchauffement climatique. De plus, les fuites de gaz naturel menacent directement les espèces marines en perturbant leur habitat », a-t-il expliqué.

Au-delà de la biodiversité, c’est aussi la subsistance des communautés côtières qui est en jeu. De nombreuses familles vivant de la pêche craignent que la pollution de l’eau et la contamination des ressources marines affectent leur quotidien. La région dépend fortement de la pêche artisanale, et une détérioration de la qualité des eaux pourrait entraîner des pertes économiques considérables.

Les autorités sénégalaises et mauritaniennes ainsi que les entreprises impliquées dans l’exploitation du gisement sont appelées à prendre des mesures urgentes pour limiter les conséquences de cette fuite. Une enquête approfondie est nécessaire pour évaluer les dégâts réels et envisager des solutions pour prévenir de futurs incidents.

Si la fuite est officiellement maîtrisée, son impact à long terme reste une source d’inquiétude. Les acteurs environnementaux et les experts insistent sur la nécessité de renforcer les contrôles et les réglementations afin de protéger l’environnement et les populations locales contre les risques liés à l’exploitation des ressources naturelles.

Sénégal : la chute des obligations en dollars accentue la crise budgétaire

La situation financière du Sénégal continue de se détériorer, comme en témoigne la nouvelle baisse des obligations en dollars du pays. Selon L’Observateur, les titres arrivant à échéance en 2031 ont chuté de 0,3 %, atteignant 87,44 cents pour un dollar, tandis que ceux de 2048 ont perdu 0,2 %, se négociant désormais à 67,17 cents. Cette tendance baissière renforce la pression sur un pays déjà confronté à de sérieux défis budgétaires.

Cette baisse des obligations survient après que l’agence Standard & Poor’s Global Ratings (S&P) a abaissé la note de crédit à long terme du Sénégal à B, un niveau situé cinq crans sous la catégorie d’investissement. Une telle dégradation reflète une perte de confiance des investisseurs, alimentée par des inquiétudes croissantes quant à la santé économique du pays.

Selon L’Observateur, cette crise de confiance s’est accentuée en septembre 2024, lorsque le Premier ministre Ousmane Sonko a accusé l’ancien régime de Macky Sall d’avoir manipulé les données des finances publiques. Il affirmait alors que le déficit budgétaire réel était bien plus important que ce qui avait été officiellement annoncé, plongeant le pays dans une situation économique plus fragile que prévu.

Depuis ces révélations, les agences de notation ont progressivement dégradé la note du Sénégal, réduisant ainsi sa capacité à lever des fonds sur les marchés financiers internationaux. Le 1er mars 2025, S&P a justifié son dernier abaissement par un contexte économique incertain et un risque budgétaire élevé.

Cette décision fait notamment suite à un rapport accablant de la Cour des comptes, qui met en lumière un écart significatif entre les prévisions budgétaires officielles et la réalité des finances publiques sous l’ancien régime. Ces conclusions renforcent les doutes sur la transparence des comptes publics et l’ampleur réelle de l’endettement du pays.

La détérioration de la note du Sénégal et la chute de ses obligations ont des conséquences directes sur l’économie nationale. Une note plus basse signifie des coûts d’emprunt plus élevés pour l’État, compliquant le financement des projets d’infrastructure et des services publics essentiels.

De plus, cette situation risque d’affecter la stabilité du franc CFA, la monnaie utilisée par le Sénégal au sein de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Si la confiance des investisseurs continue de s’effriter, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pourrait être contrainte d’intervenir pour stabiliser les finances publiques et éviter une crise monétaire.

Face à ces défis, le gouvernement dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko doit agir rapidement pour rétablir la confiance des investisseurs et des partenaires financiers. Plusieurs mesures sont attendues :

• Une transparence accrue sur l’état réel des finances publiques, avec des audits réguliers et des réformes budgétaires.

• Une meilleure gestion de la dette, en évitant le recours excessif à l’emprunt extérieur et en cherchant des financements alternatifs.

• Une relance économique structurée, misant sur une diversification des secteurs porteurs comme l’agriculture, les mines et l’économie numérique.

La tâche s’annonce ardue, mais la stabilité économique du Sénégal dépendra de la capacité du gouvernement à redresser les comptes publics et à rassurer les marchés financiers.

CEDEAO : Vers une monnaie unique régionale, l’ECO au cœur des discussions à Abuja

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu, le 3 mars 2025 à Abuja, la 11e réunion du Conseil de convergence. Ce rendez-vous stratégique a rassemblé les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des États membres pour examiner les avancées et les défis liés à l’intégration économique régionale, notamment la mise en place de la monnaie unique, l’ECO.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre des Finances du Nigeria, Adebayo Olawale Edun, a réaffirmé la nécessité de concrétiser le projet de monnaie unique afin d’accélérer l’intégration économique de la région. « Une monnaie unique est essentielle pour conduire le programme d’intégration économique de la CEDEAO et améliorer la vie des peuples ouest-africains », a-t-il déclaré.

Toutefois, M. Edun a reconnu les défis posés par un contexte économique mondial difficile, marqué par des tensions géopolitiques, une inflation persistante et des finances publiques sous pression. Il a insisté sur l’urgence d’adopter des réformes économiques pour mobiliser davantage de ressources intérieures, dynamiser le secteur privé et optimiser la gestion des ressources naturelles.

Le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, a mis en lumière les incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale, notamment les tensions commerciales et les fluctuations monétaires, rendant ainsi la convergence économique plus complexe. « Cette situation nécessite des politiques budgétaires et monétaires coordonnées pour renforcer la résilience de nos économies », a-t-il souligné.

Malgré les efforts consentis ces dernières années, le chemin vers la mise en œuvre de l’ECO demeure semé d’embûches. Dr Touray a rappelé les particularités de la région, caractérisée par la coexistence d’une union monétaire et d’États aux structures économiques diverses, rendant le processus de convergence long et complexe.

Cette 11e session ordinaire du Conseil de convergence a été l’occasion de débattre sur plusieurs questions essentielles, notamment :

• La consolidation du programme de coopération monétaire de la CEDEAO.

• Les étapes vers l’adoption de l’ECO.

• Les conclusions de la réunion du Comité technique des politiques macroéconomiques.

• Le projet de règlement sur la gestion de la dette publique et le cadre harmonisé de la comptabilité publique.

Dr Touray a réaffirmé l’engagement de la Commission de la CEDEAO à soutenir les États membres dans leurs efforts de convergence économique. Il a également insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale pour atteindre les objectifs communs. « La célébration cette année du cinquantenaire de la CEDEAO doit être une occasion historique de réaffirmer notre engagement en faveur de l’intégration régionale », a-t-il déclaré.

Cependant, la réunion d’Abuja s’est tenue dans un contexte particulier, marqué par le retrait récent du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, officialisé le 29 janvier 2025. Ce départ met en lumière les défis politiques et économiques qui pèsent sur l’organisation régionale et soulève des questions sur l’avenir de l’intégration monétaire.

Dégradation de la note souveraine du Sénégal par Standard & Poor’s : La descente aux enfers continue

L’économie sénégalaise traverse une nouvelle épreuve avec la dégradation de sa note souveraine par l’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P). La note est passée de « B+ » à « B », accompagnée d’une perspective négative, une décision qui affecte la crédibilité économique du pays et alourdit les conditions d’emprunt sur les marchés financiers.

Cette sanction intervient quelques jours après celle de l’agence Moody’s, qui avait également abaissé la note du Sénégal, aggravant ainsi la situation économique déjà fragile.
Avec cette dégradation de la note, le Sénégal se retrouve dans une position où il devra emprunter à un taux d’intérêt plus élevé, ce qui rendra encore plus difficile le financement de son développement et de ses projets d’infrastructures. Ce phénomène pourrait entraîner une pression supplémentaire sur les finances publiques, accentuant les défis économiques du pays.
La dégradation de la note est en partie due aux révélations faites par la Cour des comptes sénégalaise sur l’état des finances publiques. Dans son rapport publié le 12 février, la Cour des comptes a mis en lumière une situation préoccupante : la dette publique du Sénégal aurait atteint près de 106 % du PIB, bien au-delà des chiffres officiellement communiqués. En outre, les déficits cumulés entre 2019 et 2024 sont deux fois supérieurs aux chiffres présentés par les anciennes autorités, une situation qui a renforcé la décision des agences de notation de dégrader la note souveraine du pays.
L’agence Standard & Poor’s a exprimé des préoccupations concernant la soutenabilité de la dette sénégalaise, prévoyant que les intérêts de la dette atteindront 20 % des recettes publiques en 2025, contre 14 % l’année dernière. Cette augmentation des charges financières représente un fardeau considérable pour un pays déjà confronté à des défis économiques majeurs. S&P a également souligné que la capacité du Sénégal à redresser rapidement sa situation reste incertaine, d’autant plus que la dynamique de croissance, bien qu’estimée à 9 % grâce aux champs pétroliers et gaziers, pourrait être freinée par les efforts nécessaires pour réduire les déficits.
Face à cette situation délicate, le gouvernement sénégalais a proposé un plan ambitieux visant à réduire les déficits budgétaires à 3 % d’ici à 2027. Toutefois, ce plan, jugé difficile à mettre en œuvre, reste un pari risqué. Les incertitudes sur la croissance économique, la volatilité des prix des matières premières et la nécessité d’un ajustement budgétaire drastique laissent entrevoir des mois, voire des années de défis économiques.

Économie de l’énergie : Mme Mame Coumba Ndiaye, DG de l’AEME, lance le projet “Benen ECOFRIDGES”

Le programme “Benen ECOFRIDGES” a été officiellement lancé par Mme Mame Coumba Ndiaye, Directrice générale de l’Agence pour l’Économie et la Maîtrise de l’Énergie (AEME), en présence de Baba Ndiaye, Directeur général de la Direction de la Réglementation Environnementale et du Contrôle (DIREC), ce vendredi 28 février à l’hôtel Azalaï. Selon Mme Ndiaye, ce programme vise à promouvoir l’utilisation de réfrigérateurs et climatiseurs économes en énergie et respectueux de l’environnement au Sénégal. Un stock de 330 000 équipements est déjà disponible pour les ménages sénégalais.

L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme ECOFRIDGES Sénégal, qui a pour objectif de faciliter l’accès des ménages à des équipements de refroidissement durables grâce à un mécanisme de financement innovant. Le lancement officiel a eu lieu lors d’une cérémonie à Dakar, en présence de plusieurs personnalités engagées dans cette initiative.

“Une part significative des ménages sénégalais utilise des équipements électriques avec de très faibles niveaux de performance énergétique, car usagés. C’est le cas des équipements de froid alimentaire (réfrigérateurs, congélateurs, appareils combinés) qui représentent au moins 25 % de la consommation d’électricité des ménages moyens, et jusqu’à 65 % pour les ménages à faible revenu.

Ces équipements usagés sont généralement achetés par des ménages à ressources limitées, ne pouvant accéder facilement à des équipements neufs.

Cette situation est encore plus préoccupante dans les zones périurbaines et rurales, où ces appareils sont utilisés pour des micro-activités génératrices de revenus, ce qui entraîne un surcoût sur les factures d’électricité et aggrave la précarité énergétique. Or, utiliser un équipement neuf et performant permet d’économiser au moins 50 % sur la consommation énergétique. Il en est de même pour les équipements de climatisation, qui permettent de réaliser jusqu’à 70 % d’économies d’énergie.” a déclaré Mme Ndiaye, Directrice générale de l’AEME.

Elle a précisé que le programme ECOFRIDGES Sénégal accompagne le remplacement des équipements énergivores par des modèles plus économes et écologiques, grâce à un mécanisme de financement basé sur les recharges d’électricité. C’est dans ce cadre qu’un deuxième concept, “Benen ECOFRIDGES”, a été mis en place pour redynamiser le programme.

De son côté, Baba Ndiaye, Directeur général de la DIREC, a insisté sur l’importance du projet “Benen ECOFRIDGES” pour le Sénégal.

“Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large de transition écologique et de développement durable, en ligne avec les objectifs nationaux et internationaux en matière de protection de l’environnement. Il est essentiel d’accompagner cette initiative par une forte sensibilisation et éducation des consommateurs pour garantir son succès.”

Enfin, Mme Mame Coumba Ndiaye a conclu en affirmant que plus de 330 000 équipements de refroidissement seront mis à la disposition des ménages sénégalais.

“Le programme est destiné à tous les ménages, et selon les études de nos experts, le stock sera suffisant.”

Dépenses fiscales de l’État : le ministre Cheikh Diba appelle à la prudence dans la gestion du budget du pays

Lors de la rencontre tripartite qui s’est tenue ce jeudi au Grand Théâtre de Dakar, le ministre de l’Économie et des Finances, Cheikh Diba, a mis en lumière les défis économiques majeurs auxquels le Sénégal est confronté, tout en insistant sur l’importance de faire preuve de prudence dans la gestion des finances publiques.

Dans un environnement économique mondial incertain, Cheikh Diba a souligné la nécessité d’une approche plus vigilante et prudente dans la gestion du budget national. « Nous sommes dans un environnement incertain. Quand on est dans un environnement incertain, il faut être regardant et circonspect sur la manière dont nous pilotons notre budget », a-t-il affirmé. Cette déclaration reflète la volonté du gouvernement de faire face aux défis économiques actuels tout en minimisant les risques financiers.

Le ministre a également insisté sur la nécessité pour l’État de maintenir une gestion rigoureuse et transparente des ressources fiscales. « Un État doit avoir une visibilité sur ses dépenses fiscales », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de veiller à ce que les finances publiques soient gérées de manière claire et efficace. Selon lui, une telle gestion permettra de renforcer la stabilité économique du pays, tout en garantissant une meilleure utilisation des ressources disponibles.

Enfin, cette rencontre tripartite a permis d’ouvrir la voie à une réflexion collective sur les mesures à adopter pour renforcer la résilience économique du Sénégal, en vue de faire face aux incertitudes mondiales et aux défis internes. Cheikh Diba a ainsi appelé à une collaboration étroite entre le gouvernement, les syndicats et le patronat afin d’assurer une gestion économique solide et durable pour le pays.

Situation de la dette du Sénégal : Macky Sall se défend et accuse un manque de dialogue

L’ancien président Macky Sall est sorti de son silence concernant la situation préoccupante de la dette sénégalaise, révélée par un rapport de la Cour des Comptes. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, il affirme ne pas avoir été consulté avant la publication de ces conclusions et rejette toute responsabilité sur la gestion de l’endettement du pays.

Alors que les nouvelles autorités dénoncent un endettement excessif, Macky Sall s’étonne d’apprendre ces informations en même temps que tout le monde, par le biais du Premier ministre Ousmane Sonko :

« J’ai été informé du niveau d’endettement en même temps que tout le monde, par la bouche du Premier ministre. À aucun moment, on ne nous a demandé notre version des faits. »

L’ancien chef de l’État estime que l’actuel gouvernement aurait dû consulter son administration avant de tirer des conclusions sur la gestion de la dette.

Le rapport de la Cour des Comptes a révélé une situation financière préoccupante, avec un taux d’endettement très élevé qui limiterait la capacité du Sénégal à honorer ses engagements. Le gouvernement actuel accuse l’ancien régime d’avoir dissimulé des informations et de laisser un pays en difficulté financière.

Macky Sall, lui, défend la politique économique menée sous ses mandats et assure que l’endettement était maîtrisé et justifié par des projets de développement structurants.

DÉGRADATION DE LA NOTE SOUVERAINE DU SÉNÉGAL : Les investisseurs sur le qui-vive

La nouvelle dégradation de la note souveraine du Sénégal par Moody’s ne se limite pas à une crise de confiance des investisseurs internationaux : elle représente aussi une menace directe pour les entreprises sénégalaises et l’économie nationale.

Moody’s a récemment abaissé, une nouvelle fois, la note souveraine du Sénégal, passant de B1 à B3 en l’espace de cinq mois, tout en l’accompagnant d’une perspective négative. Cette dégradation signifie que le pays pourrait voir sa notation encore baisser dans les 12 à 18 mois à venir. En cause, une dette publique réévaluée à 99,7 % du PIB en 2023, bien supérieure aux chiffres précédemment publiés.
Le Sénégal bascule ainsi dans la catégorie des obligations spéculatives, aussi appelées “Junk Bonds”, synonymes d’un risque élevé pour les investisseurs.
Cette détérioration de la note fragilise la position du pays sur les marchés financiers et entraîne une hausse du coût des emprunts. Plus le risque est jugé important, plus les taux d’intérêt exigés par les créanciers augmentent, rendant le financement des projets publics plus onéreux.
En outre, la perte de confiance des investisseurs étrangers pourrait ralentir les flux de capitaux vers le Sénégal, au moment même où le pays a besoin de financements pour exploiter ses ressources pétrolières et gazières.
Au-delà des marchés financiers, cette dégradation risque d’avoir des effets concrets sur l’économie nationale. Une dette plus coûteuse réduit les marges de manœuvre budgétaires, limitant ainsi la capacité de l’État à investir dans les infrastructures et les services publics. Ceci pourrait également fragiliser le franc CFA, exerçant une pression supplémentaire sur les réserves de change.
Par ailleurs, le secteur privé sénégalais pourrait être affecté par la détérioration de la note souveraine. En effet, les entreprises cherchant à lever des fonds feront face à des conditions de financement plus strictes, ce qui pourrait freiner leur développement et impacter la croissance économique. En d’autres termes, avec un accès au financement plus difficile et des coûts d’emprunt en hausse, de nombreuses sociétés risquent de voir leurs projets ralentis, voire compromis. Dans un contexte où l’économie nationale dépend largement des investissements pour se développer, ceci pourrait freiner la croissance, peser sur l’emploi et fragiliser tout le tissu entrepreneurial du pays.
Face à cette situation, les autorités devront réagir rapidement en adoptant des mesures de rigueur budgétaire et en renforçant la transparence sur l’état des finances publiques. L’enjeu dépasse les considérations politiques et / ou financières. Il ne s’agit pas seulement de restaurer la confiance des investisseurs, mais aussi de garantir la stabilité économique et le bien-être des Sénégalais.

Penda THIAM

Vers une nouvelle dévaluation du franc CFA : Les inquiétudes grandissent au Sénégal et dans la zone UEMOA

La menace d’une nouvelle dévaluation du franc CFA pèse lourdement sur les pays de la zone franc, dont le Sénégal. Selon Jeune Afrique, cette possibilité, qui rappelle la dévaluation de 1994, est de plus en plus envisagée en raison de la situation financière précaire de la région et des débats sur la souveraineté monétaire.

La dévaluation de 1994 a été un choc économique pour les pays de la zone, avec une perte drastique de la valeur du franc CFA et une explosion des prix des produits importés. Aujourd’hui, les économistes pointent plusieurs signes inquiétants qui pourraient conduire à une nouvelle dévaluation. En particulier, la situation difficile de la zone CEMAC, marquée par une croissance lente, une inflation élevée, un endettement croissant et des réserves de change qui diminuent rapidement, met en lumière les fragilités économiques de la région.

Le Sénégal, pour sa part, traverse une crise financière avec un déficit budgétaire dépassant les 10 % du PIB, un facteur alarmant pour la stabilité économique du pays. L’économiste Kako Nubukpo, cité par Jeune Afrique, rappelle que le franc CFA est actuellement « surévalué d’environ 10 %” et que les critères de convergence de l’UEMOA, tels que les limites sur les déficits budgétaires, sont depuis longtemps ignorés, exacerbant ainsi les tensions économiques dans la zone.

Bien que la dévaluation de 1994 ait plongé la région dans une grave crise sociale, elle a permis aux pays africains de se redresser à moyen terme. Mais les économistes sont partagés sur le fait qu’une dévaluation serait bénéfique aujourd’hui. Certains experts, comme Bruno Cabrillac de la FERDI, estiment que la dévaluation est peu probable, car des mesures ont été prises pour renforcer les réserves de change et éviter cette option.

Pourtant, le climat de plus en plus souverainiste dans des pays comme le Sénégal, où des voix s’élèvent pour une alternative au franc CFA, pourrait précipiter un changement radical. Une dévaluation pourrait avoir des répercussions sociales encore plus graves que celles de 1994, dans un contexte déjà marqué par une précarité économique croissante.

Le débat sur l’avenir du franc CFA, héritage colonial, est donc plus que jamais d’actualité. Alors que certains appellent à un renouveau monétaire en Afrique de l’Ouest, la question demeure : le franc CFA survivra-t-il aux défis économiques et politiques qui se profilent à l’horizon ?

Moody’s abaisse la note du Sénégal à B3 avec perspective négative : un signal d’alarme pour l’économie nationale

Moody’s a récemment déclassé les notations du Sénégal, abaissant la note de l’émetteur à long terme et des titres de créance non garantis de premier rang en devises étrangères de B1 à B3, avec une perspective négative. Ce déclassement conclut la revue entamée le 4 octobre 2024 et confirme les inquiétudes croissantes sur la situation budgétaire du pays.

La principale justification de ce déclassement réside dans les paramètres budgétaires beaucoup plus faibles que prévu, mis en lumière par la Cour des comptes du Sénégal. Son rapport d’audit a révélé que la dette de l’administration centrale s’élevait à 99,7 % du PIB en 2023, soit environ 25 points de pourcentage de plus que ce qui était initialement annoncé par les autorités. Ce chiffre dépasse également les estimations préliminaires du ministère des Finances, réalisées en septembre 2024. Une telle réévaluation des finances publiques signifie que le Sénégal est bien plus vulnérable aux chocs économiques défavorables que ce qui était précédemment anticipé.

La perspective négative associée à cette notation reflète des risques accrus pour la trajectoire budgétaire et la liquidité du gouvernement. Malgré des efforts pour réduire le déficit budgétaire et restaurer une certaine marge de manœuvre financière, l’ampleur de l’endettement complique sérieusement ces ambitions. Si le Sénégal vise une réduction significative de son déficit, les faiblesses budgétaires identifiées compromettent ces objectifs. Moody’s estime que le pays pourrait recevoir un soutien du Fonds Monétaire International (FMI), mais la limitation des options de financement sur les marchés reste une source d’inquiétude.

En parallèle, les plafonds de pays en monnaie locale et en devises étrangères ont été abaissés, respectivement de Baa3 et Ba1 à Ba2 et Ba3. Ces révisions tiennent compte de l’impact modéré du gouvernement dans l’économie et du soutien apporté par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). L’adossement du franc CFA à l’euro par la garantie du Trésor français réduit certains risques liés aux déséquilibres extérieurs, mais ne suffit pas à compenser la situation financière fragile du pays.

Le rapport de la Cour des comptes met également en évidence des vulnérabilités accrues en matière de dette et de liquidité. En 2024, le ratio de la dette de l’administration centrale est estimé à 107 % du PIB, en raison d’un déficit budgétaire projeté de 11,6 % pour l’année. Ce niveau d’endettement est largement supérieur à la médiane de 49 % du PIB pour les pays notés B, plaçant le Sénégal parmi les nations les plus endettées de sa catégorie économique. De plus, la dette garantie par l’État a été évaluée à 2,3 billions de francs CFA, soit environ 11 % du PIB, un chiffre quatre fois supérieur à celui initialement déclaré. Cette situation accroit les risques de passif pour le gouvernement.

Le Sénégal devra faire face à des besoins de financement brut considérables, atteignant environ 20 % du PIB en 2025. Une part importante de ces obligations concerne les remboursements d’amortissements, estimés à 2,9 billions de francs CFA, soit 12,8 % du PIB. De surcroît, la dette non déclarée jusqu’en mars 2024, qui s’élève à 2,5 billions de francs CFA (12,3 % du PIB), risque d’alourdir encore davantage le service de la dette dans les années à venir. Ces défis de refinancement imposent au gouvernement de restructurer ses échéances afin de limiter les risques.

Les lacunes en matière de gouvernance identifiées dans le rapport de la Cour des comptes ont également contribué au déclassement de Moody’s. La mauvaise gestion budgétaire sous l’administration précédente a été mise en lumière, avec des dépenses extrabudgétaires non régularisées, une comptabilisation incomplète des prêts financés par des projets, et une dette garantie bien plus élevée que déclarée initialement. Le gouvernement actuel s’est engagé à améliorer la transparence et la gestion des finances publiques à travers des réformes structurelles. Parmi les mesures envisagées figurent un contrôle renforcé des dépenses, une gestion unifiée de la dette publique et une amélioration des rapports financiers. Cependant, la mise en œuvre de ces réformes sera progressive et leur efficacité devra être prouvée sur le long terme.

La perspective négative de la notation souveraine repose également sur l’incertitude entourant le plan de consolidation budgétaire du Sénégal. Bien que l’objectif du gouvernement soit d’atteindre un déficit de 7,1 % du PIB en 2025 et de réduire progressivement ce chiffre à 3 % d’ici 2027, Moody’s estime que cet ajustement sera difficile à réaliser. Le gouvernement devra notamment renforcer ses recettes fiscales et rationaliser ses dépenses pour espérer atteindre ces cibles ambitieuses. Le rythme de consolidation budgétaire pourrait être plus lent que prévu, en raison des risques pesant sur la croissance des recettes publiques et des charges d’intérêts croissantes.

L’accès au financement constitue un autre défi de taille. Le Sénégal cherche à diversifier ses sources de financement en sollicitant des prêts concessionnels, en mobilisant les marchés internationaux et régionaux, et en explorant de nouveaux instruments tels que les obligations de la diaspora. Un nouvel accord avec le FMI, prévu pour juin 2025, pourrait débloquer des fonds concessionnels cruciaux. Toutefois, tout retard dans ces négociations accroîtrait la dépendance du pays vis-à-vis des financements de marché, ce qui pourrait poser des risques supplémentaires si les investisseurs perdent confiance.

En termes d’environnement, de société et de gouvernance (ESG), Moody’s attribue un score négatif au Sénégal. Les risques environnementaux sont élevés, notamment en raison de l’exposition aux conditions climatiques extrêmes et à l’élévation du niveau de la mer. Le pays souffre également d’un accès limité aux services de base, avec seulement 68 % de la population ayant accès à l’électricité et un marché du travail marqué par une forte précarité. Sur le plan de la gouvernance, les faiblesses révélées dans la gestion budgétaire passée ont lourdement pesé sur la notation, malgré les efforts du gouvernement pour améliorer la transparence et renforcer les institutions.

En conclusion, la décision de Moody’s de déclasser la notation souveraine du Sénégal à B3 avec une perspective négative reflète les graves défis économiques et budgétaires auxquels le pays est confronté. L’ampleur de l’endettement, les lacunes en matière de gouvernance et les risques accrus de refinancement compliquent les efforts de stabilisation financière. Le gouvernement devra redoubler d’efforts pour restaurer la confiance des investisseurs, mettre en œuvre des réformes structurelles et assurer un assainissement budgétaire durable afin d’éviter une nouvelle dégradation de sa notation financière.

UC-FIATE SÉNÉGAL sponsorise la journée nationale de l’élevage prévue ce 22 février à Kaolack.

L’union coopérative des fournisseurs d’intrants agricole, des transformateurs et d’équipements par le biais de leur président M. Babou Khady Dieng, accompagne le secteur de l’élevage en perspective de la journée nationale de cette dernière prévue ce 22 février à Kaolack.


Créée le 27 juillet 2024, UC FIATE SÉNÉGAL est une société coopérative qui s’engage à transformer le secteur agricole au Sénégal avec un siège basé à hanne Mariste Dakar et un capital de 22 millions de FCFA.
Elle regroupe 39 membres fondateurs et attire continuellement de nouveaux adhérents dans toutes les régions du pays.


UC-FIATE se fixe pour mission de faciliter l’accès aux intrants agricoles de qualité, promouvoir des pratiques agricoles modernes et durables, et soutenir la transformation ainsi que la valorisation des produits agricoles pour répondre aux besoins du marché local et régional.


UC-FIATE favorise un élevage intensif et moderne grâce à nos solutions fourragères et alimentaires.

Suspension de l’aide américaine : Abdoul Mbaye appelle Trump à dévoiler les avoirs des dirigeants des pays mal gouvernés

La récente décision du président américain de suspendre l’aide financière à plusieurs pays jugés « mal gouvernés » continue de susciter des réactions. Parmi les voix qui s’élèvent face à cette annonce, celle de l’ancien Premier ministre du Sénégal, Abdoul Mbaye, se distingue par une proposition audacieuse : plutôt que de couper l’aide, Donald Trump devrait utiliser les moyens du renseignement américain pour révéler les avoirs des dirigeants de ces pays.

Dans un post publié sur Facebook, Abdoul Mbaye, également président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), a réagi en ces termes : « Donald Trump a décidé de ne plus aider en dollars les pays mal gouvernés. Nul ne peut le lui reprocher. Qu’il les aide plutôt en dévoilant les avoirs de leurs dirigeants, anciens ou en fonction, en immeubles et comptes bancaires à travers le monde. »

L’ancien chef du gouvernement sénégalais met en avant la puissance du renseignement américain, qu’il juge capable de traquer et d’exposer les richesses accumulées par certains dirigeants. Il estime que ces fonds, souvent détournés, pourraient être réinvestis pour financer le développement des pays concernés : « Ces avoirs récupérés suffiront à financer nos émergences », a-t-il ajouté.

Cette déclaration s’inscrit dans la ligne des combats menés par Abdoul Mbaye contre la corruption et la mauvaise gouvernance en Afrique. L’ancien Premier ministre, connu pour ses prises de position en faveur de la transparence, plaide régulièrement pour des réformes structurelles permettant de mieux gérer les ressources publiques.

Si l’idée de révéler les avoirs des dirigeants des pays mal gouvernés venait à être prise en compte par l’administration américaine, elle pourrait provoquer un séisme politique dans plusieurs États. Les populations, souvent victimes des détournements de fonds publics, pourraient ainsi mieux identifier les responsables des crises économiques et sociales qu’elles traversent.

Ousmane Sonko annonce la première rencontre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux pour le redressement économique

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé ce mercredi 19 février 2025, en Conseil des ministres, la tenue de la première rencontre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux le jeudi 27 février 2025. Cette rencontre, selon Sonko, marque le début d’un dialogue inclusif, franc et patriotique visant à mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation dans l’effort de redressement économique et financier du pays.

La rencontre, qui réunira le Gouvernement, les syndicats, les organisations d’employeurs, la société civile, les institutions de la République, les dirigeants d’entreprises, ainsi que des organismes nationaux et des associations, sera un moment clé pour discuter des mesures nécessaires à l’amélioration de la gouvernance économique du Sénégal. L’objectif est de renforcer la coopération entre tous les acteurs impliqués dans la gestion des finances publiques et d’assurer une approche collective pour surmonter les difficultés économiques actuelles.

Lors de son intervention, Ousmane Sonko a mis l’accent sur la nécessité de prendre des mesures correctives immédiates pour rationaliser les dépenses publiques et réduire le train de vie de l’État. Ces actions s’inscrivent dans le cadre d’une réforme visant à améliorer la gestion des ressources de l’État tout en garantissant la transparence et l’intégrité des processus décisionnels.

Dans le même esprit, le Premier ministre a donné des instructions au ministre des Finances et du Budget pour qu’il prenne des mesures appropriées sans délai, afin de mettre en œuvre les recommandations relatives à l’optimisation des finances publiques. L’objectif est de rendre opérationnelles ces mesures et de s’assurer que les finances de l’État soient gérées de manière plus rigoureuse et plus efficace.

Sénégal : Woodside annonce 950 millions de dollars de revenus pour le projet Sangomar en 2024

L’opérateur australien Woodside Energy a dévoilé, pour la première fois, les résultats financiers et opérationnels du champ pétrolier Sangomar. Selon un rapport publié sur son site web, la compagnie annonce une production de 13,3 millions de barils équivalent pétrole (Mboe) et des ventes de 12,9 Mboe pour l’année 2024, générant un chiffre d’affaires d’environ 950 millions de dollars, soit environ 595,5 milliards de francs CFA.

Woodside se félicite d’un taux de fiabilité de production supérieur à 94 % au quatrième trimestre 2024. L’entreprise attribue cette performance à la mise en service efficace des installations et à la bonne exploitation du gisement offshore sénégalais.

La compagnie informe également que les premières évaluations des réservoirs S500 ont permis une augmentation des réserves prouvées de 54,9 Mboe, renforçant ainsi le potentiel du champ Sangomar.

En matière d’impact économique, Woodside souligne que le projet Sangomar a permis la création de 4 400 emplois sénégalais, illustrant ainsi son engagement en faveur du développement local.

Par ailleurs, l’opérateur affirme entretenir de solides relations avec Petrosen et le gouvernement sénégalais, assurant que le partenariat autour de Sangomar reste stratégique pour l’avenir du secteur pétrolier au Sénégal.

Avec ces premiers résultats prometteurs, Woodside envisage une montée en puissance progressive de la production et des ventes en 2025. L’exploitation du gisement Sangomar constitue un levier majeur pour l’économie sénégalaise, renforçant la position du pays sur la scène énergétique mondiale.

Forum des PME du Sénégal : Un levier pour le développement économique

Le Forum des Petites et Moyennes Entreprises (PME) du Sénégal a ouvert ses portes sous la présidence conjointe du ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Gueye Diop, et du Premier ministre Ousmane Sonko. Pendant 48 heures, cet événement réunit les acteurs clés du secteur afin de favoriser les échanges, stimuler la croissance des entreprises locales et renforcer leur compétitivité.

Dans son allocution, le ministre du Commerce et de l’Industrie a rappelé l’importance des PME dans le tissu économique et industriel du pays. Elles constituent une source majeure d’emplois et participent activement à la croissance nationale. Cependant, malgré leur rôle crucial, ces entreprises font face à plusieurs défis qui entravent leur développement.

L’un des principaux obstacles évoqués lors du forum est le problème de financement. Actuellement, seulement 10 % des PME sénégalaises ont accès à des crédits à court terme, d’une durée comprise entre 24 et 36 mois. Or, ces entreprises ont besoin de financements à long terme pour assurer leur croissance et leur stabilité.

Outre le financement, d’autres difficultés freinent l’essor des PME :

• Accès au marché et à la commande publique : De nombreuses entreprises peinent à s’insérer dans les circuits de distribution et à obtenir des contrats publics.

• Gestion et marketing : Le manque de compétences en gestion et en communication limite la visibilité et la rentabilité de plusieurs PME.

• Cadre réglementaire : Les lourdeurs administratives et les contraintes liées aux lois en vigueur compliquent le développement des entreprises locales.

Le forum vise à mettre en lumière ces problématiques et à proposer des solutions concrètes. Il permet aux PME de rencontrer des bailleurs de fonds, des investisseurs et des clients potentiels. Des échanges avec les autorités publiques sont également prévus pour discuter des réformes nécessaires à l’amélioration du climat des affaires.

Le FMI conclut sa mission au Sénégal : une situation économique difficile et des réformes nécessaires pour redresser les finances publiques

Du 5 au 12 septembre 2024, une mission du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, s’est rendue au Sénégal pour évaluer la situation économique du pays et poursuivre les discussions concernant le programme économique soutenu par le FMI. Ce programme repose sur les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC), du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), ainsi que la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), approuvés par le Conseil d’administration du FMI le 26 juin 2023.

À l’issue de la mission, M. Gemayel a révélé que l’économie sénégalaise a connu un ralentissement important au premier semestre de 2024, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel se limitant à 2,3 % au premier trimestre, et des signes d’une poursuite du ralentissement au deuxième trimestre. Ce phénomène est principalement dû à une activité plus faible dans des secteurs clés comme le secteur minier, de la construction et agro-industriel, et dans une moindre mesure, dans le secteur primaire. Bien que l’inflation globale ait ralenti, atteignant une moyenne de 2,2 % au premier semestre 2024, cette évolution est attribuée principalement à la baisse des prix internationaux des matières premières et à une demande intérieure modérée.

Le rapport du FMI met également en lumière des difficultés financières croissantes pour le gouvernement sénégalais. L’exécution budgétaire à fin août 2024 a révélé un manque à gagner substantiel en termes de recettes, alors que les dépenses sont restées globalement conformes aux prévisions. En conséquence, le déficit budgétaire a continué de se creuser, et pour financer ce déficit, le gouvernement a dû recourir à des emprunts commerciaux externes à court terme, qui sont coûteux et augmentent la pression sur les finances publiques. En dépit de ces difficultés, la croissance du PIB pour l’année 2024 a été révisée à la baisse, passant de 7,1 % à 6 %, et la croissance du secteur non-hydrocarbures devrait ralentir davantage à 3,3 %, contre 4,8 % initialement prévu.

Le FMI a mis en garde contre une détérioration continue de la situation si aucune mesure corrective n’est prise. Le déficit du compte courant devrait se réduire à 12,7 % du PIB grâce à l’augmentation de la production d’hydrocarbures, mais la situation budgétaire reste préoccupante. Le déficit budgétaire devrait dépasser les 7,5 % du PIB, bien au-delà des 3,9 % initialement prévus, en raison de la baisse des recettes et de l’augmentation des dépenses en subventions énergétiques et en paiements d’intérêts. La dette publique de l’administration centrale devrait également rester supérieure au critère de convergence de l’UEMOA, qui fixe un seuil de 70 % du PIB.

Dans ce contexte, le FMI a souligné l’importance de prendre des mesures de réformes structurelles immédiates et significatives pour restaurer la stabilité fiscale et la viabilité économique. Le Fonds a recommandé de rationaliser les exonérations fiscales et de procéder à la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées, qui sont coûteuses et inefficaces. Ces mesures visent à rétablir un équilibre budgétaire durable et à assurer une réduction rapide du déficit et de la dette publique. Le FMI a également insisté sur la nécessité de traiter l’accumulation des impayés envers les entreprises privées, particulièrement dans les secteurs de la construction et de l’énergie, et de mettre en place un plan d’apurement de ces passifs avec un calendrier précis et transparent.

L’un des domaines clés évoqués lors des discussions avec les autorités sénégalaises a été le secteur de l’énergie. Le FMI a encouragé les autorités à poursuivre les réformes visant à améliorer la viabilité financière de la société nationale d’électricité (SENELEC) et à concevoir une nouvelle structure tarifaire pour l’électricité. Cette révision tarifaire inclurait un tarif social destiné à protéger les ménages vulnérables, tout en permettant à SENELEC de mieux couvrir ses coûts et d’assurer une gestion plus efficiente du secteur.

Le FMI a également salué les progrès réalisés par le Sénégal dans la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), ce qui permet au pays de se rapprocher de la sortie de la « liste grise » du GAFI. Ce processus devrait renforcer la confiance dans le climat des affaires, attirer davantage d’investissements et améliorer la transparence des opérations financières.

Les autorités sénégalaises ont réaffirmé leur engagement à poursuivre les réformes économiques prévues dans le cadre du programme soutenu par le FMI. Elles ont également renouvelé leur volonté de promouvoir la transparence, la bonne gouvernance et la responsabilité publique. Dans ce cadre, un audit général des finances publiques est en cours, et les conclusions de cet audit devraient permettre de mettre en place des actions de réformes vigoureuses pour remettre les finances publiques sur une trajectoire plus saine.

La mission du FMI a été couronnée par des discussions constructives avec les autorités sénégalaises, dont le Premier ministre Ousmane Sonko, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération Abdourahmane Sarr, ainsi que le ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba. L’équipe du FMI a également rencontré des représentants du secteur privé et des partenaires au développement pour échanger sur les meilleures pratiques et solutions possibles pour sortir de la crise.

La BAD lance une mission de dialogue au Sénégal pour la préparation de la stratégie de développement 2026-2030

Le lundi 17 février 2025, une équipe de la Banque africaine de développement (BAD) a démarré une mission de dialogue importante à Dakar. Cette mission s’inscrit dans le cadre de la préparation du rapport d’achèvement de la stratégie de développement 2021-2025 de la BAD pour le Sénégal. Dirigée par Mohamed Cherif, responsable du bureau de la BAD au Sénégal, l’équipe comprend plusieurs experts en développement et se poursuivra jusqu’au 24 février 2025.

La mission a pour objectif essentiel de poser les bases de la nouvelle stratégie de développement de la BAD pour le Sénégal, couvrant la période 2026-2030. Ce dialogue stratégique vise à définir les orientations du futur document de stratégie pays, en tenant compte des besoins réels de développement du Sénégal. Ce processus d’élaboration de la nouvelle stratégie s’inscrit dans une démarche visant à répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux spécifiques du pays. La BAD met également un accent particulier sur l’alignement de la stratégie avec les priorités de l’Union africaine et des Objectifs de Développement Durable (ODD), garantissant ainsi que les interventions de la BAD contribuent à un développement durable et inclusif à l’échelle du Sénégal et du continent.

Cette mission est considérée comme une étape essentielle pour renforcer la collaboration entre le Sénégal et la Banque africaine de développement. En effet, la BAD cherche à affiner ses actions pour mieux répondre aux défis de développement du pays à l’horizon 2030. L’objectif est de soutenir le Sénégal dans la mise en œuvre de ses priorités de développement et de garantir que la nouvelle stratégie sera en phase avec les aspirations du pays pour un développement durable et inclusif.

Le processus de dialogue a également un caractère inclusif, avec une volonté de travailler étroitement avec les autorités sénégalaises, les acteurs économiques et la société civile. Cette approche vise à mieux comprendre les priorités locales et à adapter les solutions proposées aux réalités du terrain, tout en garantissant l’efficacité des actions mises en place.

Un autre aspect important de cette mission est l’alignement des interventions de la BAD avec les grands objectifs mondiaux. Cela inclut notamment l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui aspire à transformer le continent africain d’ici 2063, et les ODD, qui guideront la communauté internationale vers un développement plus équitable et durable d’ici 2030. Cet alignement garantit que les actions de la BAD contribuent non seulement aux objectifs du Sénégal, mais aussi aux grands objectifs globaux de développement.

Sénégal – Gestion économique : L’ex-Directeur national de la BCEAO charge le régime sortant

Ahmadou Al Aminou Lo, ancien Directeur national de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Sénégal et actuel Secrétaire général du gouvernement, a dénoncé la gestion économique du régime sortant. Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, il a affirmé que l’ancien gouvernement avait été alerté à plusieurs reprises sur les risques économiques encourus, notamment en ce qui concerne la manipulation des chiffres et l’endettement excessif.

Selon Ahmadou Al Aminou Lo, plusieurs institutions, dont la BCEAO, le Fonds Monétaire International (FMI) et l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), avaient prévenu les autorités de l’époque. Il a souligné que l’ancien Premier ministre Ousmane Sonko, lorsqu’il était député, avait également tiré la sonnette d’alarme sur ces questions.

« Ils ont été avertis. Que ce soit par le Premier ministre Ousmane Sonko quand il était à l’Assemblée nationale ou par les institutions internationales. Nous leur disions de faire attention, de consolider leurs finances. Mais ils ont persisté dans une gestion risquée qui aujourd’hui pose problème. »

L’ancien directeur de la BCEAO a expliqué que malgré les signaux d’alerte, le gouvernement sortant a poursuivi une politique économique qui a fragilisé les finances publiques et les banques locales.

Ahmadou Al Aminou Lo a également révélé que des demandes de financement des banques ne correspondaient pas aux statistiques officielles du pays. Ce décalage entre les chiffres communiqués et la réalité économique a accentué les difficultés du secteur bancaire.

Toutefois, il a précisé que, dans son rôle à la BCEAO, il ne pouvait pas faire de déclaration publique à l’époque. La seule dette sur laquelle la Banque Centrale a l’obligation de communiquer officiellement concerne celle vis-à-vis du FMI.

« Par les moyens appropriés, nous avons lancé les alertes. J’ai personnellement échangé avec les ministres concernés pour leur dire de faire attention. »

Ces révélations interviennent alors que le nouveau gouvernement tente de remettre de l’ordre dans les finances publiques. La gestion de la dette et la transparence budgétaire figurent parmi les priorités du régime actuel, qui cherche à rassurer les partenaires financiers et à redresser l’économie du pays.

Crise financière au Sénégal : Abdoul Mbaye prône la réduction du train de vie de l’État

L’ancien Premier ministre et banquier Abdoul Mbaye tire la sonnette d’alarme sur la situation financière du Sénégal. Face à une dette qui ne cesse de s’alourdir, le leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) insiste sur la nécessité d’adopter des mesures drastiques pour réduire les dépenses publiques.

Dans un message publié sur sa page Facebook, Abdoul Mbaye rappelle qu’il avait déjà alerté sur cette problématique dès le 21 avril 2024. “Il n’y a pas d’autres voies pour le Sénégal sinon la réduction du train de vie de l’État. La solution ne se trouvait pas dans la continuité. Je l’ai écrit dès le 21 avril 2024. Cela m’a juste valu une bordée d’insultes”, a-t-il déclaré.

Selon lui, les réformes doivent être menées avec pédagogie, sans menaces, mais surtout avec l’exemplarité des dirigeants. Il évoque notamment la vente de l’avion présidentiel, une mesure qu’il considère comme un symbole fort pour amorcer une réduction des dépenses publiques. “La vente de l’avion présidentiel était celui que j’avais choisi à titre symbolique. Mais il faut bien entendu aller beaucoup plus loin après 10 mois déjà perdus”, a-t-il ajouté.

Les propos d’Abdoul Mbaye s’inscrivent dans un contexte où l’endettement du Sénégal suscite de vives préoccupations. De nombreux observateurs et experts économiques estiment que la maîtrise des finances publiques est devenue une priorité, d’autant plus que les marges de manœuvre budgétaires du pays se réduisent.

FMI et Banque mondiale : La crise de confiance qui bouleverse les finances publiques du Sénégal

Six mois après avoir dévoilé la situation réelle des finances publiques, le gouvernement sénégalais se retrouve face à une crise de confiance avec les institutions financières internationales. Lors d’une conférence de presse, Ahmadou Al Aminou Lo, ministre Secrétaire Général du gouvernement, est revenu sur les répercussions de cette politique de transparence, notamment sur les relations avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale.

Dès son arrivée au pouvoir, l’actuel gouvernement avait promis de faire la lumière sur la gestion des finances publiques. En juillet dernier, les autorités avaient dénoncé une falsification des chiffres économiques sous l’ancien régime, révélant un déficit budgétaire bien plus important que celui officiellement annoncé. Ces déclarations ont eu un effet immédiat : la méfiance des partenaires financiers s’est installée, entraînant un gel des financements extérieurs.

« Quand nous avions annoncé que les chiffres sur les finances publiques étaient faux, tous les organismes qui nous prêtaient de l’argent, c’est-à-dire le FMI et la Banque mondiale, avaient retenu leur main », a expliqué Ahmadou Al Aminou Lo. En clair, la révélation de ces irrégularités a poussé les bailleurs à suspendre certains décaissements, rendant plus difficile la gestion budgétaire de l’État.

L’économie sénégalaise repose en grande partie sur les financements des institutions internationales. Le FMI et la Banque mondiale jouent un rôle clé dans l’équilibre budgétaire en fournissant des prêts et en soutenant des projets de développement. Le gel de ces financements complique donc sérieusement la mise en œuvre des réformes économiques prévues par l’État.

Face à cette situation, le gouvernement est confronté à un dilemme : continuer sur la voie de la transparence au risque de fragiliser davantage la confiance des bailleurs ou bien adopter une approche plus diplomatique pour rassurer les investisseurs internationaux.

Cette crise de confiance a des impacts concrets sur l’économie sénégalaise. Le gel des financements extérieurs réduit la capacité du gouvernement à honorer certaines dépenses publiques, notamment les investissements dans les infrastructures et les services sociaux. En outre, la suspension de ces appuis budgétaires accroît la pression sur les finances publiques, obligeant l’État à explorer d’autres sources de financement.

Les entreprises nationales, en particulier celles qui dépendent des contrats publics, ressentent déjà les effets de cette situation. Certains projets de grande envergure, financés en partie par des fonds internationaux, connaissent des retards, ce qui freine la croissance économique et l’emploi.

Pour sortir de cette impasse, le gouvernement devra rapidement mettre en place une stratégie visant à restaurer la confiance des institutions financières internationales. Plusieurs pistes sont envisagées :

  1. Renforcer la transparence et la bonne gouvernance : La publication régulière des rapports financiers et des audits indépendants pourrait rassurer les bailleurs sur la gestion des ressources publiques.
  2. Négocier avec le FMI et la Banque mondiale : Une approche diplomatique avec ces institutions est nécessaire pour clarifier la nouvelle politique économique et obtenir des engagements concrets en faveur de la reprise des financements.
  3. Diversifier les sources de financement : Le Sénégal pourrait explorer d’autres options, notamment en renforçant ses relations économiques avec des partenaires non traditionnels tels que la Chine, la Turquie ou les pays du Golfe.
  4. Mobiliser les ressources internes : Une réforme fiscale efficace pourrait permettre d’accroître les recettes de l’État et réduire la dépendance aux financements extérieurs.

Le pari du gouvernement sur la transparence est certes courageux, mais il implique des ajustements stratégiques pour éviter une crise prolongée. Le Sénégal se trouve à un tournant crucial où il doit conjuguer vérité et pragmatisme pour garantir une stabilité économique durable.

Sénégal : Vers un redressement budgétaire et une nouvelle politique d’endettement

Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a annoncé une série de réformes budgétaires et financières destinées à assainir les finances publiques du Sénégal. Lors de la conférence de presse du gouvernement tenue à la Primature, il a détaillé l’ampleur du déficit budgétaire et de l’endettement accumulé ces dernières années, tout en exposant la stratégie adoptée pour rétablir la situation.

Selon l’audit de la Cour des comptes, la dette publique a atteint 99,7 % du PIB à la fin de l’année 2023, un chiffre bien au-delà des seuils de soutenabilité fixés par l’UEMOA. De plus, l’audit a révélé que de nombreuses dépenses ont été engagées hors des circuits budgétaires normaux et sans l’autorisation du Parlement, un dysfonctionnement qui a aggravé la situation financière du pays.

« Ce n’est pas parce que des ressources sont disponibles auprès des partenaires qu’il faut les mobiliser, surtout pour des projets non productifs », a déclaré le ministre Abdourahmane Sarr, dénonçant ainsi les choix budgétaires du régime précédent.

Face à cette situation préoccupante, le gouvernement s’est fixé un objectif clair : ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB et réduire la dette publique à 70 % du PIB d’ici 2029-2035.

« La nouvelle politique d’endettement que nous avons élaborée devrait contribuer à réduire considérablement l’exposition du portefeuille de dette en devises et à améliorer la viabilité de cette dernière », a précisé le ministre de l’Économie.

Concrètement, cette stratégie vise à réduire la dépendance aux financements extérieurs en priorisant les ressources internes et en ciblant des investissements productifs susceptibles de générer des revenus pour l’État.

Malgré ces défis budgétaires, le gouvernement reste optimiste quant aux perspectives économiques du Sénégal. Le ministre Abdourahmane Sarr a affirmé que la croissance économique devrait atteindre en moyenne 6,5 % au cours des prochaines années, grâce notamment à l’exploitation du pétrole et du gaz.

Cependant, il a insisté sur la nécessité de mobiliser les ressources internes et d’adopter une gestion rigoureuse des finances publiques pour assurer un développement durable et souverain.

« L’avenir dépendra de ce que nous ferons en tant que Sénégalais : mobiliser nos ressources internes pour un développement souverain, juste et prospère », a-t-il conclu, soulignant l’engagement du Sénégal dans une nouvelle ère de transparence et de rigueur financière.

Ces annonces marquent un tournant majeur dans la gestion économique du Sénégal. En mettant en place une politique budgétaire plus stricte, le gouvernement espère restaurer la confiance des partenaires financiers et des investisseurs tout en assurant une croissance économique inclusive et durable. Reste à voir comment ces réformes seront mises en œuvre et si elles permettront réellement de redresser les finances publiques du pays.

Sénégal : Cheikh Diba tire la sonnette d’alarme sur la situation financière du pays

Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a livré un constat préoccupant sur l’état des finances publiques sénégalaises. Lors d’un point de presse, il a insisté sur l’urgence de réformer la gestion budgétaire pour éviter un effondrement financier.

Cheikh Diba a rappelé que le rapport présenté par la Cour des comptes constitue une “photographie fidèle” de la situation financière du pays entre 2019 et 2023. « Il confirme et valide les constats établis par l’Inspection générale des finances et met en lumière les insuffisances qu’il est désormais impératif de corriger avec rigueur et détermination », a-t-il déclaré.

Selon les données dévoilées, le déficit budgétaire moyen annuel a atteint 11,1 % au cours des cinq dernières années, tandis que l’endettement public s’élevait à 99,67 % du PIB en décembre 2023. Des chiffres qui illustrent, selon le ministre, la gravité des déséquilibres financiers accumulés ces dernières années.

Face à cette situation critique, Cheikh Diba a affirmé que le gouvernement n’a d’autre choix que d’agir rapidement. « Nous nous engageons dès aujourd’hui à mettre en œuvre des réformes structurelles ambitieuses pour garantir la soutenabilité budgétaire et la prospérité de notre nation », a-t-il assuré.

Le ministre a également salué le travail effectué par la Cour des comptes et l’Inspection générale des finances, soulignant l’importance de cet exercice pour assurer la transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources publiques.

Au-delà du constat, Cheikh Diba considère cette crise comme une opportunité pour repenser le modèle de gestion publique. « Ce moment est l’opportunité de bâtir un nouveau modèle de gestion publique », a-t-il déclaré, appelant à une approche plus rigoureuse et méthodique dans la gestion des finances de l’État.

Sénégal : Les révélations de Bougane Gueye Dany sur la gestion des finances publiques enfin confirmées par la Cour des comptes

Le rapport récemment publié par la Cour des comptes sur la gestion de la dette publique au Sénégal n’a fait que confirmer des accusations portées depuis plusieurs mois par l’opposant Bougane Gueye Dany. En effet, l’homme politique avait dénoncé des irrégularités concernant des crédits contractés sans l’accord de la Direction du Crédit, ainsi que des comptes ouverts illégalement, sans l’autorisation du ministère des Finances. Ces dénonciations, qui avaient été largement ignorées à l’époque, trouvent aujourd’hui un écho officiel, alors que la Cour des comptes et l’Inspection générale des Finances (IGF) semblent enfin reconnaître la gravité de la situation.

Bougane Gueye Dany, dans ses nombreuses interventions publiques, avait déjà attiré l’attention sur la manipulation des fonds publics par certains fonctionnaires. Selon lui, ces pratiques de gestion opaque permettaient à des individus d’agir en dehors du contrôle des agents comptables de l’État, exposant ainsi les finances publiques à de graves dérives. Pourtant, malgré ces alertes, ces irrégularités avaient été minimisées par les autorités, et il aura fallu attendre la publication du rapport de la Cour des comptes pour que ces faits prennent une ampleur plus large.

Le rapport de la Cour des comptes révèle que le précédent gouvernement avait non seulement omis de communiquer des données fiables concernant la dette et le déficit publics, mais que certaines opérations financières, notamment des crédits, avaient été contractées sans l’accord nécessaire de la Direction du Crédit. Pire encore, des comptes avaient été ouverts sans l’approbation préalable du ministère des Finances, ce qui constitue une grave violation des procédures budgétaires et financières en vigueur.

Ces révélations viennent également mettre en lumière le manque de transparence dans la gestion des finances publiques, un problème qui avait été soulevé à plusieurs reprises par l’opposition, mais qui n’avait pas trouvé de réponses satisfaisantes jusqu’à récemment. Ce retard dans la prise en compte des dénonciations de Bougane Gueye Dany et d’autres figures politiques montre un manque de rigueur dans les mécanismes de contrôle interne des finances de l’État, alors que la gestion des fonds publics devrait être soumise à une transparence totale.

Le ministère des Finances a annoncé la tenue prochaine d’une réunion avec les investisseurs internationaux pour clarifier la situation et discuter des mesures de centralisation de la gestion de la dette publique. Cependant, il est impératif que cette réunion soit l’occasion de revenir sur ces irrégularités passées et de prendre des mesures concrètes pour éviter toute répétition de telles pratiques à l’avenir.

Il est aussi essentiel que les responsabilités soient clairement établies et que les responsables de ces dérives financières soient identifiés et sanctionnés. La mise en place de réformes plus strictes en matière de contrôle des finances publiques devient aujourd’hui indispensable, tant pour rassurer les citoyens que les partenaires internationaux du Sénégal, qui réclament plus de transparence et de rigueur dans la gestion des fonds publics.

Sénégal : Le ministère des Finances annonce une réunion avec les investisseurs après la publication du rapport de la Cour des comptes

Le ministère des Finances du Sénégal a annoncé mercredi, dans une note adressée aux investisseurs, son intention de centraliser la gestion de la dette publique du pays. Cette décision fait suite à la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui a révélé des irrégularités dans la gestion de la dette et du déficit publics sous l’ancien gouvernement. Le rapport a notamment souligné des lacunes dans la communication des données financières, qui auraient nui à la transparence et à la bonne gestion des finances publiques.

Dans ce contexte, le ministère des Finances prévoit d’organiser une réunion avec les investisseurs internationaux pour clarifier la situation et expliquer les mesures prises pour redresser la gestion de la dette. Cette réunion, qui se tiendra dans les prochaines semaines, vise à rassurer les partenaires financiers du Sénégal sur la solidité des réformes et sur l’engagement du gouvernement actuel à assurer une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques.

L’un des principaux objectifs de cette centralisation est de mieux suivre l’évolution de la dette et d’optimiser les mécanismes de financement, dans un contexte économique marqué par une pression croissante sur les ressources publiques. Le ministère des Finances a également insisté sur la nécessité de renforcer la communication avec les investisseurs pour garantir une meilleure compréhension des enjeux économiques et financiers du pays.

Ce tournant intervient alors que le Sénégal, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, cherche à renforcer ses relations avec les partenaires internationaux et à consolider la stabilité économique, tout en faisant face à des défis de financement, notamment pour soutenir des projets d’infrastructure ambitieux.

Le rapport de la Cour des comptes a aussi mis en lumière plusieurs points d’amélioration dans le processus budgétaire, notamment une gestion moins optimale des ressources publiques et des insuffisances dans la planification financière à long terme. Ces observations devraient conduire à une révision des politiques de gestion budgétaire du pays, avec des réformes visant à améliorer la transparence et l’efficacité des dépenses publiques.

La réunion avec les investisseurs, prévue prochainement, constitue une étape clé dans le processus de redressement de la gestion des finances publiques du Sénégal. Elle représente aussi une opportunité pour le gouvernement de présenter son plan de réforme et de rassurer les acteurs économiques et financiers sur la viabilité des politiques mises en place.

Chute des Eurobonds du Sénégal après la publication du rapport de la Cour des comptes

Les obligations souveraines en dollars du Sénégal ont connu une forte baisse ce mercredi, marquant un coup dur pour la confiance des investisseurs sur les marchés financiers. Cette chute survient après la publication d’un rapport très attendu de la Cour des comptes, qui a mis en lumière une situation financière plus préoccupante que prévu.

Selon Reuters, l’Eurobond du Sénégal avec une échéance en 2033 a été particulièrement affecté, enregistrant une baisse de plus de 2 centimes pour s’échanger à 79,95 cents pour un dollar.

D’après Bloomberg, cette tendance baissière a également touché l’obligation à échéance 2048, qui a chuté de 2,1 cents, atteignant 67,59 cents pour un dollar à 15h, heure de Londres. Il s’agit de la plus forte baisse intraday observée depuis près de cinq mois, positionnant ainsi le Sénégal parmi les marchés émergents les plus touchés de la journée.

La baisse des obligations sénégalaises intervient après la publication du rapport de la Cour des comptes sur la période 2019 – 31 mars 2024. Ce document met en évidence une dette publique plus élevée que celle annoncée précédemment, soulevant des interrogations sur la viabilité budgétaire du pays.

L’analyse de la Cour des comptes met en avant des dépassements budgétaires, des irrégularités dans l’exécution des dépenses publiques et une opacité dans la gestion de certaines ressources. Ce constat alarmant a immédiatement eu des répercussions sur la perception du risque souverain du Sénégal, ce qui explique la réaction des marchés financiers.

Cette chute des Eurobonds traduit une perte de confiance des investisseurs, qui cherchent désormais des clarifications et des assurances de la part du gouvernement sénégalais. Un porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) a d’ailleurs déclaré que l’institution allait analyser ce rapport en détail et engager des discussions avec les autorités sénégalaises pour évaluer les mesures à prendre.

Le FMI scrute les conclusions de la Cour des comptes du Sénégal : vers un renforcement de la gouvernance financière ?

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce mercredi qu’il allait examiner de près le rapport récemment publié par la Cour des comptes du Sénégal, document qui met en évidence plusieurs irrégularités dans la gestion des finances publiques. Cette annonce intervient dans un contexte où le Sénégal est engagé dans un programme économique avec l’institution financière, notamment dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité de résilience et de durabilité (FRD).

Le rapport de la Cour des comptes, publié en début d’année, a soulevé des préoccupations majeures sur l’utilisation de certains fonds publics. Parmi les points mis en avant, on retrouve des irrégularités dans la gestion des dépenses publiques, un manque de transparence dans l’octroi de marchés, ainsi que des dysfonctionnements dans l’exécution budgétaire.

L’un des volets les plus scrutés concerne l’utilisation des ressources allouées aux secteurs clés comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Selon les conclusions des magistrats de la Cour des comptes, certains décaissements ont été réalisés sans justificatifs clairs, ce qui alimente les interrogations sur la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de redevabilité au sein de l’administration sénégalaise.

Face à ces révélations, le FMI a rapidement réagi en affirmant qu’il analyserait en détail le contenu du rapport et engagerait des discussions avec les autorités sénégalaises pour évaluer les mesures à prendre. Dans un courriel adressé à l’agence Reuters, un porte-parole de l’institution a déclaré :

« Le FMI reste déterminé à soutenir les autorités pour aller de l’avant ».

Toutefois, aucune précision supplémentaire n’a été donnée sur les actions concrètes que l’institution pourrait recommander ou exiger du gouvernement sénégalais.

Cette annonce du FMI est particulièrement significative, car elle intervient à un moment où le Sénégal est sous surveillance économique en raison de sa dette publique et de ses engagements envers les bailleurs internationaux. Le pays a bénéficié de plusieurs facilités de financement du FMI ces dernières années, et la bonne gouvernance des finances publiques est un critère clé pour maintenir cette confiance.

Si le FMI estime que les irrégularités relevées par la Cour des comptes sont suffisamment préoccupantes, il pourrait conditionner certains de ses futurs financements à des réformes structurelles visant à renforcer la transparence budgétaire et la lutte contre la mauvaise gestion des ressources publiques.

Jusqu’à présent, le gouvernement sénégalais n’a pas encore réagi officiellement à l’annonce du FMI. Cependant, plusieurs acteurs politiques et économiques du pays ont déjà commencé à appeler à des réformes profondes pour restaurer la confiance dans la gestion des finances publiques.

L’un des enjeux majeurs sera de voir si le gouvernement mettra en place des mesures concrètes pour corriger les failles identifiées par la Cour des comptes ou si cette affaire risque d’être reléguée au second plan. Dans tous les cas, l’attention du FMI sur ce dossier montre que les instances internationales prennent très au sérieux les conclusions de la Cour des comptes, ce qui pourrait accentuer la pression sur les autorités pour des réformes urgentes.

Rapport de la Cour des Comptes : Anomalies et Discordances dans la Gestion de la Trésorerie et de l’Endettement du Sénégal (2019-2023)

La Cour des Comptes a rendu public son rapport définitif sur la situation des finances publiques du Sénégal pour la période 2019-2023. Ce document met en lumière plusieurs dysfonctionnements liés à la gestion de la trésorerie et de l’endettement, notamment des discordances dans les données financières et des irrégularités dans la gestion des emprunts.

Selon les données du gouvernement, le besoin de financement du Sénégal est passé de 1 227,68 milliards de F CFA en 2019 à 2 642,70 milliards de F CFA en 2023. Pour couvrir ce besoin, l’État a eu recours à des emprunts, ce qui a parfois entraîné un surfinancement, sauf en 2022. En 2023, ce surplus de financement s’élève à 604,12 milliards de F CFA.

Le rapport relève plusieurs dysfonctionnements dans la gestion des finances publiques, parmi lesquels :

• Discordances dans les données sur l’amortissement, l’encours de la dette publique et les disponibilités bancaires.

• Anomalies dans les surfinancements, avec des emprunts excédant les besoins réels.

• Manquements dans la gestion des dépôts à terme (DAT) et absence de transparence sur ces opérations.

• Impact négatif sur la trésorerie de l’État, avec des déficits budgétaires plus élevés que ceux affichés dans les documents officiels.

• Un reliquat de l’emprunt obligataire Sukuk SOGEPA de 2022 non versé au Trésor public.

• Une dette garantie non exhaustive, avec des engagements financiers non pris en compte dans les rapports officiels.

• Une dette bancaire importante contractée hors du circuit budgétaire, ce qui complique son suivi et sa gestion.

• Un encours de la dette supérieur aux montants déclarés dans les documents de reddition, suggérant des écarts dans la comptabilité publique.

Les ressources du Trésor public et l’endettement en forte augmentation

Les disponibilités du Trésor public sont passées de 122,2 milliards de F CFA en 2019 à 173,6 milliards de F CFA en 2023, avec un pic de 298,8 milliards de F CFA en 2021, principalement dû aux appuis reçus pour lutter contre la pandémie de COVID-19.

La dette de l’État vis-à-vis du secteur bancaire a, quant à elle, connu une augmentation significative, passant de 781,30 milliards de F CFA en 2019 à 2 219,79 milliards de F CFA en 2023.

Les établissements de crédit installés au Sénégal estiment que la dette totale de l’État et de ses démembrements s’élève à 3 816,69 milliards de F CFA au 31 mars 2024, dont 3 091,40 milliards de F CFA sont dus par l’État central, soit 81 % de l’encours total.

Le rapport révèle que la majorité des crédits directs sont contractés par l’État central (2 044,0 milliards de F CFA, soit 74,52 %). De plus, 98,65 % des titres émis sont détenus par le Trésor public, représentant 1 047,65 milliards de F CFA.

Enfin, le document mentionne également des certificats nominatifs d’obligations émis au profit de quatre établissements bancaires, avec un encours total de 190,05 milliards de F CFA.

Rapport de la Cour des Comptes : Les dépenses publiques du Sénégal ont atteint 21 007,13 milliards de F CFA entre 2019 et 2023

La Cour des Comptes a publié son rapport définitif sur la situation des finances publiques du Sénégal pour la période de 2019 à 2023. Selon ce document, les dépenses effectives du gouvernement s’élèvent à 21 007,13 milliards de F CFA, enregistrant une progression moyenne de 9,3 % sur ces cinq années.

Le rapport précise que la masse salariale prise en compte concerne uniquement les charges de personnel de la fonction publique payées par la Direction de la Solde. Ne sont pas inclus les contractuels des secteurs de l’Éducation, de la Formation professionnelle, de la Santé, de l’Agriculture, de l’Environnement, ainsi que certaines indemnités versées aux agents. Ces dernières sont comptabilisées dans les dépenses de matériels, de biens et services, ou encore dans les projets d’investissement de l’État.

D’après les chiffres du rapport, la masse salariale a augmenté de 74,97 %, passant de 744,96 milliards de F CFA en 2019 à 1 303,50 milliards de F CFA en 2023. Les transferts, quant à eux, ont représenté en moyenne 77 % des dépenses exécutées dans le cadre du système de support du budget programme (SYSBUDGEP).

Toutefois, le rapport souligne que les chiffres publiés ne prennent pas en compte les dépenses du premier trimestre de 2024. L’analyse des dépenses du budget général met en évidence une concordance entre les montants figurant dans le rapport sur la situation des finances publiques et ceux validés par les Lois de Réglementation/Projets de Lois de Réglementation (LR/PLR).

Sur l’ensemble de la période étudiée, un total de 8 429,83 milliards de F CFA a été transféré, réparti entre les transferts courants (4 897,05 milliards de F CFA) et les transferts en capital (3 532,78 milliards de F CFA). La Cour des Comptes relève également des transferts significatifs au profit des services non personnalisés de l’État (SNPE) ainsi que des dépenses financées par des ressources extérieures non retracées dans les LR/PLR.

Finances publiques du Sénégal : la Cour des Comptes dévoile ses conclusions

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Indice de Perception de la Corruption 2024 : Le Sénégal progresse légèrement mais reste dans la zone rouge

Le Sénégal enregistre une légère amélioration dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024, atteignant un score de 45/100, contre 43/100 en 2023. Malgré cette progression, le pays demeure dans la zone rouge, selon les critères de Transparency International.

Selon Birahim Seck, coordonnateur du Forum Civil, cette avancée est le fruit de plusieurs réformes institutionnelles majeures. Il cite notamment :

• La création d’un Parquet national financier, destiné à renforcer la lutte contre les crimes économiques.

• La modification des lois encadrant l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), afin d’accroître son indépendance et son efficacité.

• Le renforcement du cadre légal sur la déclaration de patrimoine, imposant plus de transparence aux responsables publics.

• L’adoption de nouvelles mesures contre le blanchiment de capitaux, en conformité avec les standards internationaux.

En outre, la publication des rapports de la Cour des Comptes et de l’OFNAC, ainsi que le fonctionnement effectif du Pool Judiciaire Financier, ont également contribué à cette amélioration, selon M. Seck.

Malgré ces avancées, le Forum Civil exprime des préoccupations sur certains points, notamment l’absence de publication des rapports de l’Inspection Générale d’État (IGE). Cette institution, pourtant essentielle dans le dispositif de contrôle et de transparence, n’a pas encore rendu publics ses travaux récents, malgré plusieurs rappels adressés au président Bassirou Diomaye Faye.

Pour les acteurs de la société civile, la lutte contre la corruption doit s’intensifier à travers une application rigoureuse des sanctions, une justice plus indépendante et une transparence accrue dans la gestion des ressources publiques.

Avec un score de 45/100, le Sénégal reste loin de l’objectif d’une gouvernance intègre et transparente. Toutefois, cette progression montre que les réformes engagées commencent à porter leurs fruits. Pour poursuivre sur cette lancée, les experts recommandent un suivi strict des politiques anticorruption, une meilleure protection des lanceurs d’alerte et une accélération des procédures judiciaires contre les détournements de fonds publics.

Sénégal : Explosion des frais d’hospitalisation des fonctionnaires en 2024, un record de 29,9 milliards de FCFA

Les frais d’hospitalisation des agents de la fonction publique sénégalaise ont atteint un niveau inédit en 2024, culminant à 29,9 milliards de FCFA, selon les chiffres de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), révélés par L’Observateur. Ce montant dépasse de près du double le précédent record de 15,3 milliards de FCFA établi en 2020, une année marquée par la crise sanitaire de la COVID-19.

Deux éléments principaux pourraient expliquer cette envolée des coûts, selon Arona Oumar Kane, ingénieur logiciel chez Bangath Systems.

D’une part, un montant de 4,5 milliards de FCFA a été enregistré en janvier 2024, probablement en régularisation des mois de novembre et décembre 2023, durant lesquels aucune dépense d’hospitalisation n’avait été comptabilisée. Toutefois, cette régularisation ne suffirait pas à expliquer une telle explosion des dépenses.

D’autre part, une progression anormale des dépenses mensuelles a été observée tout au long de l’année 2024, particulièrement après l’élection présidentielle de mars. Alors que les frais d’hospitalisation mensuels des fonctionnaires étaient en moyenne d’un milliard de FCFA les années précédentes, ils ont connu une hausse soutenue à partir d’avril 2024.

• Avril : 1,10 milliard de FCFA

• Novembre : 2,50 milliards de FCFA

• Décembre : 9,5 milliards de FCFA

Une telle inflation des coûts, sans raison sanitaire évidente, interroge sur la gestion des finances publiques et d’éventuels mouvements budgétaires suspects en période électorale.

Les fonctionnaires sénégalais, actifs et retraités, bénéficient d’une prise en charge partielle de leurs frais médicaux (hors médicaments). Pour les hospitalisations, l’État règle 100% de la facture, puis effectue une retenue sur salaire de 20% pour récupérer la part due par l’agent.

Ce mécanisme, censé assurer une protection sociale efficace, pourrait-il être sujet à des abus ? La hausse soudaine et disproportionnée des dépenses hospitalières pose question, surtout dans un contexte où l’État fait face à un déficit budgétaire de plus de 2 200 milliards de FCFA.

Les chiffres de la DPEE, qui couvrent 18 années de données depuis 2006, montrent que cette augmentation est sans précédent. Alors que les finances publiques sont sous tension, il devient impératif que le gouvernement apporte des explications détaillées sur l’utilisation de ces 30 milliards de FCFA pour les soins médicaux d’environ 1% de la population.

• Quelles sont les causes réelles de cette explosion des frais d’hospitalisation ?

• Y a-t-il eu des dérives ou détournements dans la gestion des dépenses de santé des fonctionnaires ?

• Le système de couverture hospitalière doit-il être réformé pour plus de transparence et de contrôle ?

Dans un contexte économique marqué par de fortes incertitudes et des marges de manœuvre budgétaires limitées, les citoyens sont en droit d’exiger des comptes sur la gestion de l’argent public. L’ampleur de ces dépenses hospitalières impose une clarification urgente de la part des autorités.

Relance de DOMITEXKA-SALOUM : Clarifications sur les revendications des travailleurs et perspectives d’avenir

La relance de DOMITEXKA-SALOUM, entreprise textile stratégique pour l’industrie sénégalaise, a récemment fait l’objet d’une rencontre entre le Président du groupe CCBM, actuel repreneur de l’entreprise, et les travailleurs. Une communication officielle a permis d’éclaircir plusieurs points, notamment sur les revendications d’ordre financier formulées par certains employés et les perspectives de développement de l’usine.

Contrairement aux rumeurs, le groupe CCBM n’a formulé aucune demande financière à l’État du Sénégal. Selon son Président, les réclamations en question proviennent des travailleurs des anciennes sociétés du secteur textile-confection, liquidées entre 1990 et 2010.

Le passif salarial, représentant plusieurs dizaines de mois d’arriérés, est donc imputable aux sociétés précédentes ayant successivement dirigé l’usine avant l’arrivée de CCBM comme actionnaire majoritaire. Le repreneur actuel ne se considère donc pas concerné par ces dettes, qui relèvent de la responsabilité des anciens gestionnaires et de l’État en tant que garant.

Toutefois, CCBM affirme son soutien aux employés, notamment ceux récemment réintégrés dans le cadre de la relance de DOMITEXKA-SALOUM.

La réouverture effective de l’usine repose sur un plan de financement structuré autour de plusieurs acteurs :

• Le Groupe CCBM, qui investit en fonds propres ;

• La coopération allemande, via une subvention dédiée à la modernisation des installations, bien que son décaissement soit toujours en attente ;

• La Banque Saharo-Saharienne pour l’Investissement et le Commerce (BSIC), qui apporte un appui financier sur la base des garanties fournies par le repreneur.

Les dirigeants de DOMITEXKA-SALOUM affichent une ambition claire : créer plus de 4 000 emplois dans les années à venir, en misant sur la relance de l’activité industrielle et le soutien de l’État. Cette relance s’inscrit dans une double dynamique :

1. Répondre au défi de l’emploi des jeunes en offrant des opportunités dans le secteur textile, stratégique pour le Sénégal.

2. Renforcer la souveraineté économique en développant une industrie locale capable de réduire la dépendance aux importations.

Dans cette optique, les responsables de l’usine appellent l’État à adopter des mesures de soutien ciblées, parmi lesquelles :

• Faciliter l’accès à la commande publique, notamment pour la production de tenues professionnelles et d’uniformes aujourd’hui importés, ce qui aggrave le déficit commercial.

• Simplifier les procédures douanières afin de fluidifier l’importation des matières premières nécessaires à la production locale.

Avec cette relance, DOMITEXKA-SALOUM entend redevenir un acteur clé du secteur textile au Sénégal. Toutefois, le succès de cette ambition dépendra du soutien des pouvoirs publics, des facilités accordées aux industries locales et de la concrétisation des financements promis.

Si ces conditions sont réunies, l’usine pourrait non seulement booster l’emploi, mais aussi renforcer la place du Sénégal dans l’industrie textile ouest-africaine.

Kaolack / Économie : Le directeur de l’Agence nationale des affaires maritimes déplore le non-fonctionnement du port de Kaolack

Des dysfonctionnements et des problèmes techniques, entre autres, auraient empêché le lancement des travaux de réhabilitation du port de Kaolack en 2022 par l’ancien président Macky Sall. Depuis plus d’une décennie, cette infrastructure a cessé de fonctionner, impactant négativement l’activité économique de la région et même de la sous-région. Avec l’avènement du nouveau régime, les populations du Sine-Saloum gardent l’espoir de voir aboutir la relance des travaux du port.

Face à cette situation, le directeur de l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM), Bécaye Diop, a effectué une visite ce vendredi au port de la capitale du Saloum afin de s’enquérir de l’état des lieux.

“Nous sommes au port de Kaolack, une infrastructure qui mesure 600 mètres de long, avec un accès à l’embouchure sur 120 km et une profondeur de 4,20 mètres. Malheureusement, ce port ne répond pas aux normes internationales. Il mérite une attention particulière, car Kaolack regorge d’opportunités économiques, notamment dans le secteur du sel, de l’arachide et d’autres ressources essentielles”, a expliqué Bécaye Diop lors de sa visite.

Il a également souligné la nécessité de collaborer avec le Port autonome de Dakar pour explorer les possibilités de relance du port de Kaolack.

“Toutes les idées sont bonnes à prendre, mais il va falloir réaliser une expertise approfondie. Pour le moment, je ne peux pas avancer d’engagements précis, mais nous devons nous asseoir autour d’une table afin d’établir un diagnostic clair et identifier les leviers d’action pour revitaliser ce port. Nous sommes ouverts à toutes les propositions”, a ajouté le directeur de l’ANAM.

Un port en attente de réhabilitation

Bécaye Diop a exprimé ses regrets quant à l’inertie autour de la réhabilitation du port de Kaolack.

“Nous déplorons le fait que le port de Kaolack n’ait pas encore été relancé. Il est essentiel de le réhabiliter pour le bien-être des populations.”

Avant son étape à Kaolack, le directeur de l’ANAM s’était rendu à Fatick, où il a eu des échanges approfondis avec des étudiants.

“Durant cette visite, j’ai été reçu par les gouverneurs de Kaolack et de Fatick. J’ai également visité la circonscription maritime centre. J’ai profité de l’occasion pour rencontrer les étudiants de l’USSEIN, avec qui j’ai abordé plusieurs sujets, notamment l’employabilité et les difficultés d’accès aux stages.”

Conscient des défis auxquels sont confrontés les étudiants, M. Diop a pris l’engagement de leur offrir des opportunités de stage.

“Pour cette première cohorte, nous allons accueillir six étudiants au sein de la direction de l’ANAM. D’autres structures partenaires se joindront à nous pour en recruter davantage”, a-t-il promis.

La relance du port de Kaolack demeure une attente majeure pour les populations locales et les acteurs économiques. Les prochains mois permettront d’évaluer les engagements pris et les mesures concrètes qui seront mises en place pour donner un nouveau souffle à cette infrastructure stratégique.

DEFICIT BUDGETAIRE ET DETTE PUBLIQUE : L’Ansd confirme les chiffres du défunt ministre des Finances, Moustapha Ba

L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a publié, hier, son rapport sur la Situation économique et sociale nationale (Sesn) 2022-2023. Dans sa section économie et finances, le rapport de l’Ansd confirme les chiffres qui ont été publiés par le défunt ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba.

Lors de sa conférence de presse du 26 septembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko avait accusé l’ancien régime d’avoir maquillé les chiffres des Finances publiques pour cacher sa politique d’endettement effrénée. «Le régime de Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres pour donner une image économique, financière, qui n’a rien à voir avec la réalité», avait chargé le Premier ministre. En attendant la publication du rapport définitif de la Cour des comptes sur la déclaration générale de conformité pour la gestion 2023, pour confirmer ou infirmer les accusations du Premier ministre contre l’ancien régime, les chiffres publiés par l’Agence nationale de la statistique et du développement (Ansd) ne donnent pas raison au Premier ministre. Ils contredisent même les accusations du chef du gouvernement sur un probable maquillage des chiffres des Finances publiques par l’ancien régime. Par contre, l’Ansd qui a publié, ce 4 février 2025, l’édition 2022-2023 de la Situation économique et sociale du Sénégal, confirme les chiffres du défunt ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba. Dans un entretien exclusif accordé à L’Observateur du mardi 12 décembre 2023, revenant sur la dette publique du Sénégal, Mamadou Moustapha Ba précisait qu’«en fin décembre 2023, l’encours de la dette publique est projeté à 13 666 milliards FCfa contre 11 782,6 milliards en fin décembre 2022, soit une hausse de près de 16%, ce qui porte la croissance annuelle moyenne de l’encours de la dette à 14,5% sur la période 2012_2023, contre 21,8% entre 2007 et 2012.» Compte non tenu du surfinancement de l’ordre de 604,8 milliards, qui permet au Sénégal de sécuriser en avance une partie de ses besoins de financement de l’année 2024, Moustapha Ba soulignant que le stock de la dette aurait progressé de 10,8% en fin 2023. Rapporté au Produit intérieur brut (Pib) nominal de 2023, l’encours de la dette publique s’élève à près de 72,2% (soit 69,4%, hors surfinancement) en fin décembre 2023 contre 68,2% en fin décembre 2022, soit une hausse de 1,2 point de pourcentage du Pib.
Dans la section du rapport sur l’économie et les finances, l’Ansd renseigne qu’en 2022, les recettes mobilisées par l’Etat du Sénégal ont atteint 4 046,1 milliards FCfa, et s’élèvent à 4 746,5 milliards FCfa en 2023. Au même moment, les dépenses exécutées ont été de 3 957,6 milliards FCfa et 4 359,2 milliards FCfa respectivement, entraînant un besoin de financement de 917,3 milliards FCfa et de 922,8 milliards FCfa, respectivement (Tableau des opérations financières de l’Etat consolidé 2022 et 2023).

«L’encours de la dette publique est arrêté à
11 782,8 milliards de FCfa en 2022 contre 13 797,8 milliards de FCfa en 2023»

Le financement de ce besoin est assuré respectivement par une accumulation nette de passifs d’un montant global de 1 436,4 milliards et 1 728,5 milliards, ainsi que par un passif extérieur de 772,7 milliards et 1 090,1 milliards. Par rapport à l’année 2021, le financement de ce déficit a entraîné une accumulation nette de passifs de 1 031,01 milliards FCfa, soit une diminution de 258,32 milliards en 2022 et de 64,78 milliards en 2023. Ces passifs se répartissent en titres de créances (+273,7 milliards en 2022 et +123,3 milliards FCFA en 2023) et crédits (+498,91 milliards en 2022 et +966,8 milliards FCfa en 2023). Les titres de créances sont passés de 565,9 milliards FCfa en 2021 à 273,7 milliards FCfa en 2022 et 966,8 milliards de FCfa en 2023, soit un recul (absolu) respectif de 292,12 milliards et une augmentation de 400,9 milliards FCfa.
En dépit de la baisse des emprunts obligataires de l’État en 2022, l’Ansd explique que les entreprises privées ont renforcé le marché financier sous régional en mobilisant 261,5 milliards de FCfa. En 2022, les émissions de titres sur le marché régional ont totalisé 1 042,9 milliards FCfa, comprenant 799,2 milliards FCfa pour les emprunts obligataires et 243,6 milliards pour les bons du Trésor. L’encours de la dette de l’administration publique centrale est arrêté à 11 782,8 milliards FCfa, soit 68,4% du PIB en 2022, et à 13 797,8 milliards de FCfa en 2023. En 2022, la dette publique était composée de 10 097,9 milliards FCFA de dette extérieure (85,7%) et de 1 684,8 milliards FCfa de dette intérieure (14,3%). En 2023, la dette extérieure s’élève à 9 244,5 milliards FCfa (67%) et la dette intérieure à 4 553,3 milliards FCfa (33%). Les engagements sous forme de garanties s’élèvent, en cumul, à 649,0 milliards FCfa en 2022 et à 570 milliards FCfa en 2023. Les ressources de financement mobilisées ont atteint 3 392,0 milliards FCfa en 2022 et 3 907,84 milliards FCfa en 2023. Cela représente une augmentation notable de 327,25 milliards FCfa en valeur absolue, soit une progression de 10,2 % en termes relatifs.
La Situation économique et sociale nationale (Sesn) est une publication annuelle qui fait la synthèse des informations statistiques émanant de l’Ansd et des autres structures du Système national statistique (SSN), dans le cadre de l’exécution de leurs tâches quotidiennes. FALLOU FAYE
Publié dans L’observateur du Mercredi 05 Février 2025

Gel de l’aide américaine : opportunité ou menace pour l’Afrique souverainiste ?

La récente décision du président Donald Trump de suspendre pour 90 jours l’aide publique au développement des États-Unis suscite de vives réactions à travers le monde. Si cette mesure inquiète de nombreux États dépendants des financements étrangers, elle est perçue sous un autre angle par certains économistes et dirigeants africains. Pour des leaders souverainistes comme le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko et les chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Niger et Mali –, ce gel pourrait, paradoxalement, constituer une opportunité pour affirmer leur indépendance économique.

L’économiste Papa Demba Thiam voit dans cette suspension un signal fort qui pourrait favoriser un changement de paradigme dans la gestion économique des pays africains. Dans un entretien accordé à Le Soleil, il qualifie Trump « d’allié objectif et stratégique » pour les gouvernements africains qui prônent la souveraineté et la responsabilisation économique.

Selon lui, le président américain rejette ce qu’il appelle « la fabrique de pauvreté institutionnalisée » entretenue par certaines bureaucraties multilatérales et bilatérales. En adoptant une approche axée sur le pragmatisme des affaires, Trump pousse les États africains à revoir leur modèle économique et à s’engager dans des stratégies de développement autonomes basées sur des partenariats public-privé solides.

L’autre point positif relevé par l’économiste est l’idée que le développement ne devrait pas reposer uniquement sur les financements publics. Il estime qu’aucun État au monde ne finance à lui seul son développement. « Un État-stratège se donne les moyens conceptuels et financiers pour développer des stratégies de croissance qui offrent des opportunités d’investissement irrésistibles », explique-t-il.

Dans cette logique, l’argent public devrait servir à créer un environnement économique favorable à l’investissement privé plutôt qu’à perpétuer une dépendance aux aides extérieures. Cette vision rejoint celle défendue par plusieurs dirigeants africains, notamment Ousmane Sonko et les chefs d’État de l’AES, qui militent pour une souveraineté économique renforcée.

La suspension temporaire de l’aide américaine constitue donc un véritable test pour les économies africaines. Pour les pays qui ont construit leur budget sur ces aides, le choc pourrait être brutal. En revanche, pour ceux qui cherchent à s’émanciper de la tutelle financière étrangère, cette situation représente une occasion de démontrer leur capacité à bâtir une économie résiliente et durable.

Le défi sera de mettre en place des chaînes de valeurs nationales, régionales et internationales capables d’attirer des investissements tout en garantissant une croissance inclusive. Si les États africains parviennent à relever ce défi, cette décision de Trump pourrait, contre toute attente, marquer un tournant positif pour le continent.

Plutôt qu’une catastrophe annoncée, le gel de l’aide américaine pourrait être un catalyseur pour un changement structurel dans la manière dont les États africains envisagent leur développement. Il appartient désormais aux gouvernements concernés de transformer cette contrainte en opportunité, en renforçant leur souveraineté économique et en repensant leurs stratégies de croissance.

Loin d’être une fatalité, cette situation pourrait bien être le début d’une ère où l’Afrique cesse d’être dépendante de l’aide internationale pour devenir un acteur économique pleinement autonome et respecté sur la scène mondiale.

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