Doudou Ka : Solutions pour sortir de la crise économique du Sénégal liée aux eurobonds

Le Sénégal traverse une crise économique sans précédent, notamment marquée par la chute des eurobonds émis en 2018. Ces eurobonds, qui devaient être remboursés en 2048, ont connu une décote de 35 % à la Bourse de Londres, et les taux d’intérêt ont atteint des niveaux record proches de 15 %. Cette dévaluation intervient après une visite du FMI et un audit controversé de la Cour des comptes, lesquels ont mis en lumière la mauvaise gestion des finances publiques, accentuant ainsi la perte de confiance des investisseurs.

L’impact immédiat de cette crise sur les marchés financiers est considérable. Les investisseurs exigent désormais une décote élevée pour l’achat des titres sénégalais, ce qui complique davantage l’accès aux financements externes et compromet l’avenir des émissions d’eurobonds futures.

Le Sénégal se trouve dans une situation où son accès aux marchés internationaux devient de plus en plus difficile, les investisseurs exigeant des rendements supérieurs à 10 % pour acheter des eurobonds sénégalais, ce qui plongerait le pays dans un endettement excessif.

Le besoin de financement extérieur pour 2025 a été estimé à 1 875 milliards de F CFA, et une partie de ce financement devait provenir de l’émission d’eurobonds. Cependant, avec l’état actuel des marchés financiers, cette option est désormais largement compromise. Le pays a déjà dû recourir à une levée d’urgence de 300 millions de dollars en octobre 2024, avec un taux d’intérêt de 6,33 % sur trois ans, une solution coûteuse.

Doudou Ka, ancien ministre de l’Économie, considère cette situation comme un tournant économique majeur pour le Sénégal. Il attribue la crise à deux causes principales : une mauvaise communication du gouvernement sur l’état réel des finances publiques et une polémique excessive alimentée par l’opposition. Selon lui, ces facteurs ont amplifié l’inquiétude des investisseurs et contribué à la dégradation de la signature souveraine du pays.

Pour remédier à cette situation, Doudou Ka propose une série de solutions économiques :

  1. Créer un Front National pour la Défense Économique (FNDE)
    Doudou Ka plaide pour la création d’un front national qui rassemblerait toutes les forces vives du pays pour faire face à la crise économique. Ce front aurait pour objectif de mettre de côté les querelles politiques et de concentrer l’énergie nationale sur la résolution de la crise. Il insiste sur la nécessité d’unité pour surmonter les secousses économiques qui frappent les fondements de l’économie sénégalaise.
  2. Recalculer la dette publique
    Doudou Ka propose de revoir la méthode de calcul de la dette publique du Sénégal. Il suggère de soustraire les crédits relais à court terme déjà couverts par des financements extérieurs, ainsi que les dettes contingentes des structures parapubliques, qui ne présentent pas de risques pour l’État central. Ce recalcul permettrait de réduire artificiellement le taux d’endettement et de rendre la situation financière du pays plus favorable.
  3. Actualiser le PIB (Rebasing)
    Le rebasing du PIB est une autre mesure essentielle dans la proposition de Doudou Ka. Le rebasing du PIB, qui a été entamé en avril 2023 par le ministère de l’Économie, permettrait de disposer d’un PIB actualisé et de recalculer plus précisément le taux d’endettement du pays. Cela constituerait une base solide pour gérer la dette publique, permettant ainsi de réduire plus efficacement le taux d’endettement du Sénégal.
  4. Une gouvernance centralisée des emprunts publics
    Doudou Ka préconise également une gestion centralisée des emprunts publics pour éviter les dérives financières. Cette mesure vise à renforcer le contrôle sur l’endettement et à garantir que les emprunts sont utilisés de manière responsable et transparente.

Au-delà des mesures économiques techniques, Doudou Ka insiste sur l’importance de l’unité nationale pour surmonter cette crise. Il affirme que le Sénégal ne pourra pas sortir de cette situation sans une véritable communiation républicaine. Il appelle à une union des forces politiques et sociales du pays pour prioriser l’intérêt supérieur du pays plutôt que des intérêts partisans.

Il insiste sur le fait que l’union nationale ne doit pas se confondre avec l’union politique et que personne ne devrait chercher à capitaliser politiquement sur l’échec du gouvernement actuel. Selon lui, l’intérêt national doit primer, et tous les acteurs doivent travailler ensemble pour trouver des solutions concrètes à la crise.

Bien qu’opposant au gouvernement actuel, Doudou Ka se considère comme un loyal défenseur des valeurs républicaines. Il refuse toute tentative d’instrumentalisation de la crise à des fins politiques et affirme que l’unité nationale doit être fondée sur des principes de justice et de transparence.

En conclusion, Doudou Ka appelle à un consensus national pour adopter des solutions réalistes et inclusives, afin de restaurer la confiance des investisseurs et de remettre l’économie sénégalaise sur une trajectoire de croissance durable.

Les propositions de Doudou Ka reposent sur une gestion plus responsable de la dette publique, une révision de la méthode de calcul du taux d’endettement, et une actualisation du PIB pour permettre au Sénégal de sortir de l’impasse économique. Sa vision place l’unité nationale et l’engagement collectif au centre du processus de redressement économique, affirmant que seul un effort commun pourra permettre au pays de surmonter cette crise profonde et de garantir un avenir économique plus stable pour ses citoyens.

Finances publiques : le FRAPP appelle à un refus de payer la dette cachée du Sénégal

L’annonce a fait l’effet d’une onde de choc : entre 2019 et 2023, une dette de 7 milliards de dollars aurait été dissimulée sous la présidence de Macky Sall, selon les constations du Fonds monétaire international (FMI). Alors que le rapport d’audit de la Cour des comptes met en lumière d’importantes irrégularités dans la gestion des finances publiques, la société civile monte au créneau. Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) appelle à une mobilisation nationale pour contester cette dette jugée illégitime et exiger des comptes.

APPEL À LA MOBILISATION POUR L’ANNULATION DE LA DETTE ILLÉGITIME- ÑOO BAÑ, DU ÑU FAY BOR BI!

Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment révélé qu’entre 2019 et 2023, une dette de 7 milliards de dollars (soit plus de 4 000 milliards de FCFA) aurait été dissimulée sous la présidence de Macky Sall. Cette annonce a provoqué un choc au sein de l’opinion publique sénégalaise, soulevant des interrogations majeures sur la gouvernance économique du pays et sur la responsabilité des institutions internationales. Si cette dette a été tenue secrète, comment expliquer le silence du FMI pendant toutes ces années ? L’institution, censée veiller à la transparence et à la stabilité financière des pays qu’elle surveille, n’a-t-elle pas failli à sa mission en ne révélant cette anomalie que maintenant ?

Une équipe des services du FMI, dirigée par M. Edward Gemayel, a effectué une mission au Sénégal du 18 au 26 mars 2025 afin d’échanger avec les autorités sur les conclusions du rapport d’audit de la Cour des comptes, publié le 12 février 2025. Cet audit approfondi a examiné l’exécution budgétaire sur la période 2019-2023 et confirmé des déclarations erronées importantes des déficits budgétaires et de la dette publique. La mission visait à évaluer l’ampleur des écarts constatés, comprendre les mécanismes ayant conduit aux incohérences et discuter des mesures correctrices à mettre en place pour éviter qu’elles ne se reproduisent.

Le rapport de la Cour des comptes, intitulé “Rapport sur la situation des Finances publiques : gestion de 2019 au 31 mars 2024”, a été transmis au gouvernement avant sa publication. Ce rapport comprend deux chapitres principaux : le premier examine les opérations du budget général et des comptes spéciaux du Trésor, tandis que le second se concentre sur la gestion de la trésorerie et la situation de l’endettement. L’audit a révélé des anomalies significatives dans la gestion des finances publiques pendant la période concernée, notamment des écarts importants entre les chiffres officiels et la réalité financière du pays.

Ainsi, le rapport indique que l’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élevait à 18 558,91 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023, représentant 99,67 % du PIB, un taux bien supérieur à celui annoncé par le précédent régime, qui évoquait un montant de 13 854 milliards. Cet écart de 25,27 % met en lumière une importante divergence entre les chiffres réels et les montants officiellement communiqués. En ce qui concerne le déficit budgétaire en 2023, l’ancien régime avait annoncé un montant de 911 milliards de FCFA, soit 4,9 % du PIB. Toutefois, selon le “déficit recalculé” par la Cour des comptes, ce déficit atteignait en réalité 2 291 milliards de FCFA, soit 12,3 % du PIB.

Ces révélations soulèvent des interrogations quant à la responsabilité du FMI, une institution chargée de veiller à la transparence et à la stabilité financière des pays membres. Si une telle somme a été dissimulée, comment expliquer le silence du FMI pendant toutes ces années ? L’institution n’a-t-elle pas failli à sa mission en ne révélant cette anomalie que maintenant ? Le FMI est souvent accusé d’être un acteur politique influençant les choix budgétaires des pays sous ajustement structurel tout en fermant les yeux sur certaines pratiques des gouvernements en place. Si le FMI a volontairement attendu le départ de Macky Sall pour révéler cette dette cachée, cela signifie qu’il aurait joué un rôle dans la protection de l’ancien régime. Cette révélation tardive pourrait alors être interprétée comme une tentative de pression sur le nouveau gouvernement, lui imposant un passif financier colossal et limitant ainsi sa marge de manœuvre.

Il est essentiel de comprendre les implications concrètes d’une dette cachée de cette ampleur. Si ces 7 milliards de dollars doivent être intégrés dans les comptes publics, cela signifie que le Sénégal verra sa dette officiellement augmentée, ce qui risque d’affecter sa notation financière et d’augmenter les coûts de ses futurs emprunts. De plus, le pays pourrait être contraint d’adopter de nouvelles mesures d’austérité pour respecter ses engagements envers les créanciers, au détriment des investissements sociaux et économiques nécessaires à son développement. Le peuple sénégalais se retrouverait alors à payer pour des choix financiers qu’il n’a jamais validés ni même connus.

Face à cette situation, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Tout d’abord, une enquête approfondie doit être menée pour identifier les responsables de cette dissimulation, tant au niveau national qu’international. L’Inspection Générale d’État (IGE) doit jouer un rôle actif en exploitant le rapport de la Cour des comptes et en approfondissant les investigations pour déterminer comment ces fonds ont été engagés et qui en a bénéficié. Ensuite, il est impératif que les nouvelles autorités sénégalaises contestent officiellement cette dette auprès des créanciers et des institutions internationales, en invoquant la doctrine de la dette odieuse.

L’histoire récente montre que certains pays ont réussi à se libérer d’une dette illégitime. En 2003, l’Irak a bénéficié d’une annulation de dette en raison du caractère odieux des emprunts contractés sous Saddam Hussein. L’Équateur, en 2008, a refusé de rembourser certaines dettes après un audit national qui a conclu qu’elles étaient illégitimes. Le Sénégal pourrait s’inspirer de ces exemples pour refuser de payer une dette qui n’a pas profité à son peuple.

Le refus de cette dette ne signifie pas que le Sénégal doit se plier aux exigences du FMI ou dépendre de son expertise pour gérer cette crise. Le FMI a prouvé à maintes reprises qu’il ne défendait pas les intérêts des peuples, mais plutôt ceux des créanciers internationaux et des grandes puissances économiques (cf rapport 2025 du FRAPP sur les institutions de Bretton Woods- _https://urls.fr/lHVehH_ ). Il est donc impératif que le Sénégal rompe avec cette institution et explore des alternatives souveraines pour atteindre les objectifs de l’Agenda National de Transformation/Vision 2050.

Dans cette perspective, le gouvernement doit rapidement lancer les concertations sur le projet de loi portant doctrine de financement de l’économie nationale, annoncé en Conseil des ministres le 16 octobre 2024. Les autorités doivent convier les parties prenantes à la réflexion et accélérer le processus afin de faire émerger des solutions endogènes. Parmi celles-ci, des instruments comme la Diaspora Bond, l’equity ou les Patriotes Bonds pourraient constituer des alternatives viables pour mobiliser des ressources sans dépendre des institutions financières internationales.

Cette affaire met en lumière les failles d’un système où les décisions financières d’un gouvernement peuvent engager l’avenir de tout un peuple sans son consentement. La révélation tardive du FMI pose de sérieuses questions sur sa crédibilité et son rôle dans la gestion économique du Sénégal. Le peuple sénégalais ne doit pas être tenu responsable d’une dette contractée dans l’ombre et qui ne lui a apporté aucun bénéfice tangible.

Face à cette injustice, la mobilisation populaire est indispensable. Les citoyens doivent s’organiser pour exiger la transparence et refuser le paiement de cette dette illégitime. 
Le FRAPP invite donc les forces de la nation à appuyer ce plaidoyer à travers la mise en place d’un collectif citoyen pour l’annulation de cette dette.
C’est en s’unissant que les Sénégalais pourront imposer un nouveau modèle économique fondé sur la souveraineté et la justice sociale.

Polémique sur la dette cachée : l’APR défie le gouvernement et interpelle le FMI

L’affaire de la « dette cachée » de 4 000 milliards de FCFA continue de secouer la scène politique sénégalaise. L’ancien ministre Papa Malick Ndour, membre influent de l’Alliance pour la République (APR), rejette catégoriquement les accusations portées contre le régime de Macky Sall et interpelle le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un arbitrage sur cette affaire. Selon lui, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye utilise cette controverse pour détourner l’attention des difficultés économiques actuelles du pays.

Dans une interview accordée à France 24, Papa Malick Ndour a dénoncé une instrumentalisation politique visant à discréditer l’ancien régime. Il met en cause le rapport de la Cour des comptes, qui aurait révélé l’existence d’une dette non déclarée d’environ 7 milliards de dollars sous le gouvernement de Macky Sall.

« Ce sont des accusations infondées et mensongères. Il n’existe aucune dette cachée. La gestion budgétaire du Sénégal a toujours été transparente et encadrée par des institutions comme le FMI et la Banque mondiale. Si une telle somme existait sans être déclarée, ces organismes l’auraient relevée bien avant », a-t-il martelé.

L’ancien ministre reproche également au gouvernement actuel de ne pas avoir respecté le principe du contradictoire en publiant le rapport sans donner la possibilité aux anciens responsables financiers de se défendre.

« Un audit sérieux exige que toutes les parties concernées soient entendues. Or, nous n’avons même pas été consultés avant la publication du rapport. C’est une attaque politique déguisée sous une prétendue quête de transparence », a-t-il dénoncé.

L’APR alerte sur les conséquences économiques et financières de cette polémique. Selon Papa Malick Ndour, ces accusations risquent de ternir la réputation du Sénégal auprès des investisseurs et des institutions de financement international.

« Le gouvernement actuel a créé un climat d’incertitude économique en lançant ces accusations à la légère. Résultat : les agences de notation et les bailleurs s’interrogent sur la stabilité financière du pays. Cela pourrait entraîner une baisse de la note souveraine du Sénégal, une augmentation des taux d’intérêt sur les emprunts et des restrictions sur l’accès aux financements internationaux », a-t-il averti.

Cette situation, selon lui, fragilise l’économie nationale et compromet la mise en œuvre des projets d’infrastructures financés par des emprunts internationaux.

Face à la polémique, Papa Malick Ndour défie le gouvernement en demandant une confrontation devant le Fonds monétaire international (FMI). Selon lui, cette instance dispose des outils nécessaires pour vérifier la véracité des accusations et trancher le débat.

« Nous avons l’opportunité unique de démontrer les contrevérités du gouvernement devant le FMI. Si cette dette cachée existait réellement, alors qu’ils en apportent la preuve devant cette institution », a-t-il lancé.

Il a également affirmé que l’APR est prête à organiser un débat public sur la gestion financière du Sénégal avec les experts économiques du parti au pouvoir.

« Nous invitons les ‘4 000 cadres’ du PASTEF à un débat technique et factuel. Qu’ils viennent nous expliquer où est cette dette, qui en sont les créanciers, et pourquoi elle n’a jamais été révélée auparavant », a-t-il ajouté.

Cette affaire de dette cachée est devenue un véritable chantier politique entre le nouveau et l’ancien régime. D’un côté, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko accuse Macky Sall d’avoir laissé un fardeau financier dissimulé, rendant plus difficile la mise en place de leurs réformes économiques. De l’autre, l’APR dénonce une tentative de diversion pour masquer l’inexpérience et l’échec du gouvernement actuel dans la gestion économique du pays.

Dans un contexte où le Sénégal négocie avec le FMI et la Banque mondiale pour maintenir sa stabilité financière, cette controverse pourrait avoir des conséquences à long terme sur la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux.

Polémique sur une « dette cachée » de 7 milliards de dollars : Hamidou Anne accuse Ousmane Sonko de mettre en péril la souveraineté nationale

La révélation d’une dette non déclarée de plus de 4 000 milliards de FCFA (environ 7 milliards de dollars) par la Cour des comptes continue de susciter des réactions au Sénégal. Cette affaire, qui alimente un vif débat sur la gestion des finances publiques, oppose le gouvernement en place et l’opposition. Hamidou Anne, essayiste et membre de l’Alliance pour la République (APR), accuse le Premier ministre Ousmane Sonko d’aggraver la situation en mettant en péril la souveraineté économique du pays.

Pour Hamidou Anne, les accusations du gouvernement sur une soi-disant dette dissimulée sous le régime de Macky Sall ne sont qu’un prétexte politique visant à discréditer l’ancien pouvoir. Il estime qu’il est impossible de cacher une telle somme dans les comptes publics, puisque les créanciers sont connus, les remboursements en cours et les documents accessibles aux organismes de contrôle. Il affirme que cette accusation est une stratégie pour détourner l’attention des véritables défis économiques du pays et que le gouvernement actuel cherche des boucs émissaires au lieu d’apporter des solutions.

Il dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de manipulation de l’opinion publique en pointant du doigt l’ancien régime pour justifier d’éventuelles difficultés économiques à venir.

Cette révélation pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’économie sénégalaise. Une dette jugée excessive ou mal gérée par les partenaires financiers pourrait entraîner une baisse de la note souveraine du Sénégal, ce qui rendrait plus coûteux les futurs emprunts de l’État sur les marchés internationaux.

Hamidou Anne craint également que le pays ne soit contraint de se soumettre aux exigences du Fonds monétaire international (FMI), ce qui pourrait entraîner des mesures d’austérité, telles que la suppression des subventions sur les produits de première nécessité, l’augmentation des taxes et impôts, et des restrictions budgétaires affectant les services publics. Selon lui, Ousmane Sonko est en train de fragiliser la position financière du Sénégal en exposant le pays aux pressions du FMI, ce qui risquerait d’aboutir à une austérité qui frappera les ménages les plus modestes.

Face à cette situation, Hamidou Anne appelle à un débat public entre les experts économiques de l’APR et ceux du Pastef afin de faire la lumière sur cette affaire. Il invite également le gouvernement à publier l’ensemble des documents financiers pour prouver ses accusations. Il affirme que si le gouvernement est sincère, il doit accepter un débat technique et publier les preuves de cette soi-disant dette cachée, et que l’APR est prête à confronter ses chiffres pour démontrer que cette polémique est infondée.

Il propose également une rencontre entre les cadres de l’APR et le FMI afin de clarifier la situation et protéger la crédibilité financière du Sénégal sur la scène internationale.

Alors que l’économie sénégalaise fait face à des défis majeurs, cette controverse accentue les tensions entre le gouvernement et l’opposition. La question de la dette publique et de la gestion budgétaire pourrait bien devenir un sujet central dans le débat politique des prochains mois.

Le gouvernement pourra-t-il convaincre de la réalité de cette « dette cachée » ? Ou assiste-t-on à une nouvelle bataille politique où chaque camp tente d’imposer sa version des faits ? Seul l’avenir le dira.

L’Etat du Sénégal lance un emprunt obligataire de 150 milliards pour financer ses investissements en 2025

Dans une initiative visant à renforcer les ressources internes pour financer ses projets de développement, l’État du Sénégal a lancé ce jeudi son premier emprunt obligataire par appel public, en partenariat avec Invictus Capital & Finance SA. Ce lancement s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large de mobilisation de fonds locaux pour soutenir les investissements prévus dans le budget de l’année 2025. Le montant de l’emprunt s’élève à 150 milliards de FCFA.

Cet emprunt obligataire, d’une importance capitale, représente une démarche symbolique du gouvernement sénégalais, qui mise sur le patriotisme économique pour mobiliser l’épargne nationale en faveur du financement de projets structurants pour le pays. À travers cette initiative, le gouvernement cherche à assurer une stabilité financière tout en soutenant les grands chantiers de développement dans des secteurs essentiels comme les infrastructures, l’éducation et la santé.

Les obligations émises offrent des taux d’intérêt attractifs, variant entre 6,40 % et 6,95 %, un taux compétitif qui devrait susciter l’intérêt des investisseurs, aussi bien institutionnels que particuliers. Cette levée de fonds est un moyen de sécuriser un financement à long terme pour l’État, tout en garantissant des rendements intéressants aux investisseurs.

L’opération sera pilotée par la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT), sous la supervision du Ministère des Finances et du Budget. Le rôle d’arrangeur principal et de chef de file a été confié à Invictus Capital & Finance, une société de renommée sur le marché financier régional de l’UEMOA. Ce partenariat stratégique avec Invictus Capital & Finance témoigne de la confiance placée dans leur expertise pour gérer cette opération d’envergure.

Les obligations émises dans le cadre de cet emprunt seront cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), ce qui garantit leur liquidité et les rend particulièrement attractives pour les investisseurs. Ce choix de cotation à la BRVM permet également d’assurer une certaine transparence dans la gestion des fonds récoltés.

Si cet emprunt connaît le succès escompté, il pourrait jouer un rôle clé dans la réduction du déficit budgétaire de l’État, tout en soutenant des investissements vitaux pour la croissance économique du pays. Il permettra également de garantir une stabilité budgétaire à long terme, à condition que les ressources récoltées soient utilisées de manière optimale et transparente, contribuant ainsi à renforcer la confiance des marchés financiers.

Invictus Capital & Finance, qui n’en est pas à sa première opération d’envergure sur le marché financier de l’UEMOA, a déjà piloté plusieurs emprunts obligataires pour des entités comme le Port Autonome de Dakar, Sonatel, et même pour l’État du Sénégal. Ces précédentes opérations témoignent de l’expérience et du savoir-faire de la société, qui joue un rôle clé dans le dynamisme du marché financier régional.

Ce premier emprunt obligataire de 150 milliards de FCFA, lancé dans un contexte économique en évolution, marque une étape importante pour l’État du Sénégal, qui espère ainsi renforcer sa capacité à financer ses projets de développement tout en attirant davantage d’investissements dans le pays.

AFFAIRE DE LA PRÉSUMÉE « DETTE CACHÉE » : L’APR met sur la table du FMI plus de 100 kg de documents explosifs !

Dans un contexte de tensions politiques et économiques, l’Alliance pour la République (APR) déploie une offensive pour contrer les accusations de leurs successeurs sur une présumée « dette cachée ». Selon des informations exclusives du « Dakarois Quotidien », le parti met en avant plus de 150 kg de documents afin de se défendre. Une lettre confidentielle a été adressée au FMI, dans laquelle l’APR exige une rencontre pour clarifier les enjeux liés à la gestion de la dette publique et mettre en lumière ce qu’elle considère comme des manipulations.

L’Alliance pour la République (APR) semble plus que déterminée à contester vigoureusement les accusations formulées par leurs successeurs à la tête du Sénégal. Selon des informations exclusives du « Dakarois Quotidien », une rencontre stratégique avec le Fonds monétaire international (FMI), minutieusement négociée au plus haut niveau, est en train de se mettre en place. Celle-ci serait accompagnée de pas moins de cent cinquante (150) kilogrammes de documents considérés comme des « preuves accablantes » contre le tandem Diomaye-Sonko, à en croire notre interlocuteur. Ces documents, dont le contenu demeure jusqu’à présent confidentiel, devraient permettre à l’APR de remettre en cause les conclusions du rapport de la Cour des comptes et d’éclairer certains aspects de l’enquête.
En effet, l’objectif affiché par l’APR est de rétablir la vérité et de clarifier certains points cruciaux sur la gestion des finances publiques. Le parti entend ainsi prouver que les accusations formulées contre les anciens responsables de l’exécutif sont basées sur des faits incomplets ou déformés.
D’après notre source, leur parti va mettre en lumière les « manipulations destinées à nuire à son image et à celle de ses membres ». En effet, rappelle-t-elle, le rapport de la Cour des comptes mis à la disposition du public ne comporte pas de signature et tous les présidents de chambre n’ont pas participé à son élaboration. Elle insiste sur le fait que les documents que l’APR s’apprête à soumettre au FMI pourraient mettre en exergue les incohérences dans le rapport de la Cour des comptes, notamment en ce qui concerne les procédures suivies dans l’enquête. La formation politique critique particulièrement l’absence de consultation des anciens ministres et directeurs des Finances, arguant que ce manquement porte atteinte à l’un des principes fondamentaux de la justice, à savoir le respect du contradictoire.

LA MISSIVE

Une lettre confidentielle, envoyée hier, mercredi, par l’APR à Majdi Debbich, le représentant résident du FMI à Dakar, souligne ces points susmentionnés et demande expressément une rencontre avec les experts du Fonds pour discuter des conclusions du rapport de la Cour des comptes. Le contenu de cette lettre est une attaque directe contre la gestion des statistiques économiques et financières par les actuelles autorités gouvernementales, et ce, en particulier concernant la dette publique. Le parti met en cause les manipulations présumées du Gouvernement « Sonko 1 » faisant croire à l’opinion que le FMI aurait validé les conclusions du rapport de le Cour des comptes. Ce qui n’est, d’après l’APR, absolument pas le rôle de cette institution financière.
L’APR insiste sur le fait que le FMI n’a pas pour prérogative de valider officiellement les chiffres de la dette publique, mais qu’il se limite à discuter avec les autorités sénégalaises et à proposer des réformes en fonction de l’état des finances publiques. En ce sens, le parti dénonce ce qu’il considère comme une instrumentalisation du FMI par le Gouvernement pour appuyer ses propres conclusions et discréditer les anciens responsables de l’administration publique.
Pour terminer, la source du « Dakarois Quotidien » affirme que pour l’APR, il ne s’agit pas simplement de défendre une position, mais de rétablir la vérité et de préserver la réputation du Sénégal sur la scène internationale. Elle précise que, contre vents et marées, leur parti va défendre la transparence car cette situation dépasse les simples enjeux politiques internes, et qu’elle pourrait avoir des conséquences considérables pour la crédibilité du Sénégal sur la scène internationale.
In fine, si les accusations formulées par la Cour des comptes sont jugées fondées par les partenaires internationaux du Sénégal, le pays pourrait se retrouver isolé sur le plan diplomatique et économique.
La rencontre avec le FMI, qui devrait prochainement avoir lieu, pourrait avoir un nouveau rebondissement dans cette affaire. Ce dossier est loin d’être clos et les enjeux sont de taille !

Penda THIAM

Dette publique et rapport de la Cour des Comptes : l’APR demande une réunion avec le FMI

Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) a officiellement saisi le Fonds Monétaire International (FMI) pour solliciter une réunion de travail sur les conclusions du rapport de la Cour des Comptes portant sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2023. L’APR conteste vigoureusement les accusations formulées contre l’ancien régime et dénonce une procédure qu’elle juge biaisée et non conforme aux règles de transparence.

Selon le communiqué du SEN, le FMI a publié un compte-rendu de sa mission au Sénégal et a précisé qu’il n’avait en aucun cas validé les chiffres du rapport de la Cour des Comptes. L’organisation financière aurait uniquement constaté et analysé les données fournies par le gouvernement actuel, sans se prononcer sur leur exactitude.

L’APR insiste sur le fait que le FMI ne joue pas un rôle de validation officielle des statistiques de la dette publique, mais se limite à discuter des chiffres avec les autorités et à proposer des réformes. Dans cette optique, le parti dénonce des manipulations orchestrées par le gouvernement pour faire croire que le FMI aurait confirmé les conclusions du rapport.

Face à cette situation, l’APR a adressé une lettre officielle au représentant résident du FMI à Dakar, Majdi Debbich, pour contester le rapport de la Cour des Comptes et demander une rencontre avec les experts du FMI. Cette réunion devrait permettre aux anciens ministres et hauts responsables du régime de Macky Sall de présenter leurs arguments et de réfuter les accusations.

L’APR évoque plusieurs manquements dans la procédure d’audit menée par la Cour des Comptes, notamment :

  • Le non-respect du Code de transparence dans la gestion des finances publiques, en vigueur depuis 2012.
  • L’absence de consultation des anciens ministres et directeurs des Finances durant l’enquête, en violation du principe du contradictoire.

Le parti affirme disposer d’éléments de preuve irréfutables pour démonter ce qu’il considère comme une manœuvre politicienne et rétablir la crédibilité de la signature du Sénégal sur la scène internationale.

Cette prise de position du parti de l’ancien président Macky Sall intervient alors que la question de la dette cachée de plus de 4000 milliards de FCFA continue de susciter un vif débat au Sénégal. Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont pointé du doigt une mauvaise gestion des finances publiques sous l’ancien régime, ce qui a conduit à la suspension des discussions sur un nouveau programme d’aide avec le FMI.

L’APR, de son côté, perçoit ces accusations comme une instrumentalisation politique visant à ternir son bilan et à justifier les difficultés économiques actuelles.

L’issue de cette confrontation dépendra en grande partie de la réaction du FMI et des éléments que l’APR pourra apporter lors de la réunion demandée. En attendant, ce dossier continue de polariser le débat politique et économique au Sénégal, avec en toile de fond les conséquences de la gestion passée et les défis financiers du nouveau régime.

Aliou Tine interpelle les anciens ministres : « Où sont passés les 4000 milliards de dette cachée ? »

L’affaire de la dette cachée de plus de 4000 milliards de francs CFA continue de susciter de vives réactions au Sénégal. Aliou Tine, président d’Afrikajom Center, a interpellé les anciens ministres du régime de Macky Sall, leur demandant des comptes sur cette dette qui, selon le Fonds monétaire international (FMI) et la Cour des Comptes, aurait été dissimulée entre 2019 et 2024.

Dans une déclaration publiée sur X (anciennement Twitter), Aliou Tine a exigé des explications claires et transparentes sur cette affaire qui jette le doute sur la gestion financière de l’ancien gouvernement. Il a notamment appelé Pape Malick Ndour, ancien ministre de la Jeunesse et proche du pouvoir déchu, à s’expliquer sur l’usage de ces milliards dissimulés. « Nous devons savoir ce qu’on a fait de cette dette cachée », a-t-il lancé, ajoutant que le silence des responsables de l’ancien régime était inacceptable face aux attentes des Sénégalais.

Le rapport de la Cour des Comptes, publié en février 2025, a révélé que le gouvernement précédent avait faussé les chiffres du déficit budgétaire et de la dette publique entre 2019 et 2024. Selon ce document, la dette réelle du Sénégal aurait été volontairement sous-évaluée, permettant ainsi à l’État de contracter davantage de prêts auprès des partenaires financiers internationaux.

Le chef de mission du FMI au Sénégal, Edward Gemayel, a confirmé ces manipulations budgétaires, expliquant que le gouvernement de Macky Sall avait utilisé des méthodes opaques pour masquer l’ampleur de l’endettement. Selon lui, cette dette cachée s’élèverait à environ 7 milliards de dollars (plus de 4000 milliards de FCFA), un montant colossal qui pèse lourdement sur les finances publiques.

Avec la publication de ces informations et les révélations du FMI, la pression monte sur les anciens dignitaires du régime de Macky Sall. Pourquoi ces dettes ont-elles été dissimulées ? Qui a pris ces décisions et dans quel but ? Autant de questions qui restent sans réponse officielle à ce jour.

Alors que le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye tente de rééquilibrer les finances du pays, les attentes sont fortes du côté de l’opinion publique. Certains observateurs estiment que des poursuites judiciaires pourraient être engagées si des responsabilités individuelles étaient établies dans cette affaire.

En attendant, Aliou Tine et de nombreuses voix de la société civile continuent d’exiger la vérité et un examen approfondi des comptes de l’État. Cette affaire de dette cachée pourrait bien devenir l’un des plus grands scandales financiers de l’histoire récente du Sénégal.

Sénégal – FMI : Un resserrement du financement et des réformes incontournables avant un nouveau programme

La mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Édouard Gemayel, a achevé son séjour à Dakar avec un constat préoccupant : le resserrement du financement du Sénégal s’accentue, aggravé par les tensions sur les marchés régionaux, le retard des soutiens financiers extérieurs et un recours excessif aux emprunts de court terme à coût élevé.

Selon le FMI, cette situation fragilise davantage la stabilité économique du pays et impose une stratégie crédible d’assainissement budgétaire pour éviter une crise financière prolongée.

D’après Gemayel, le retour à un déficit budgétaire conforme aux critères de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) est impératif. Actuellement, la dette publique sénégalaise est jugée excessivement élevée, avec une estimation de 105,7 % du PIB à fin 2024.

Face à cette situation, le FMI recommande des réformes structurelles fortes, notamment :

  • La rationalisation des exonérations fiscales, qui coûtent des milliards à l’État chaque année.
  • La suppression progressive des subventions énergétiques, jugées « coûteuses et non ciblées ».

Ces mesures, bien que difficiles sur le plan social et politique, permettront selon le FMI de réduire les vulnérabilités macroéconomiques et de préserver les marges de manœuvre budgétaires pour les priorités de développement.

Les autorités sénégalaises ont exprimé leur volonté de négocier un nouvel accord financier avec le FMI. Toutefois, l’institution monétaire reste prudente : elle exige que le Sénégal tire les enseignements de l’audit récemment publié sur les irrégularités budgétaires de la période 2019-2023, avant de discuter d’un nouveau programme.

Le FMI a affirmé qu’il n’engagera pas de nouvelles discussions avant que des mesures correctrices ne soient mises en place pour remédier aux erreurs de déclaration budgétaire. L’examen du dossier par le Conseil d’administration du FMI sera une étape clé avant d’envisager un quelconque soutien financier.

Avec ces nouvelles exigences du FMI, le gouvernement sénégalais est désormais confronté à un défi de taille : convaincre les institutions financières internationales de sa capacité à restaurer la discipline budgétaire, tout en évitant de plomber la croissance et de fragiliser les populations par des mesures d’austérité impopulaires.

Le Sénégal, qui a connu une croissance soutenue ces dernières années grâce à l’exploitation des hydrocarbures, devra trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et développement économique pour regagner la confiance de ses partenaires internationaux et assurer sa stabilité financière à long terme.

Sénégal – Dette publique : le FMI veut comprendre les écarts budgétaires et exiger des réformes

La mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, dirigée par Edward Gemayel, s’est achevée ce mardi 26 mars 2025 avec un constat préoccupant : des incohérences majeures ont été relevées dans la gestion des finances publiques sénégalaises entre 2019 et 2023. Les experts du FMI ont cherché à comprendre les mécanismes ayant conduit à ces écarts significatifs sur la dette et le déficit budgétaire, alors que le rapport de la Cour des comptes publié le 12 février 2025 a révélé des données erronées transmises par l’ancien gouvernement.

D’après les conclusions du FMI, le déficit budgétaire moyen a été réévalué à la hausse de 5,6 points de PIB, tandis que la dette de l’administration centrale est passée de 74,4 % à 99,7 % du PIB à la fin de l’année 2023. L’un des aspects les plus préoccupants est la découverte de passifs non déclarés et d’emprunts cachés, représentant 25,3 points de PIB.

« Ces conclusions mettent en lumière de graves lacunes dans le contrôle budgétaire et la reddition des comptes, soulignant l’urgence de mettre en œuvre des réformes structurelles », indique le FMI dans sa déclaration.

En 2024, l’économie sénégalaise a affiché une croissance de 6 %, portée par la montée en puissance du secteur des hydrocarbures. L’inflation est restée faible, autour de 0,8 %, favorisant une certaine stabilité des prix. Cependant, le déficit budgétaire s’est établi à 11,7 % du PIB, un niveau jugé préoccupant par le FMI.

Pire encore, la dette de l’administration centrale a été estimée à 105,7 % du PIB à fin 2024, soit un niveau bien au-delà des seuils recommandés pour un pays comme le Sénégal.

Au-delà du constat, le FMI a discuté avec les nouvelles autorités sénégalaises sur les mesures correctrices à adopter. L’objectif est d’assurer plus de transparence dans la gestion des finances publiques et d’éviter que de telles pratiques ne se reproduisent à l’avenir.

La question d’une éventuelle dérogation ou d’un remboursement partiel des fonds accordés par le FMI a été évoquée, mais aucune décision officielle n’a encore été prise.

Avec ce rapport, la pression s’accentue sur le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, qui devront redoubler d’efforts pour restaurer la confiance des institutions financières internationales tout en maintenant une stabilité économique et sociale au Sénégal.

REPLI DE 7,2 POINTS DANS LE SECONDAIRE ET LE TERTIAIRE : Le climat des affaires en chute libre en un une année

Le climat des affaires au Sénégal s’est nettement détérioré, reflétant les difficultés croissantes des entreprises du secteur secondaire et tertiaire. Entre concurrence accrue, problèmes de recouvrement des créances et pression fiscale, les acteurs économiques évoluent dans un environnement de plus en plus incertain.

Une conjoncture morose s’annonce-t-elle ? Quel que soit le cas, l’économie sénégalaise traverse une période de turbulences marquées par une nette détérioration du climat des affaires, d’après le « Point mensuel de conjoncture janvier 2025 » publié en mars 2025 par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee). En effet, selon le document, l’indicateur synthétique, fondé sur les soldes d’opinion des chefs d’entreprise, a reculé de 10,4 points en un mois et de 7,2 points en un an. Cette situation alarmante est exacerbée par la crise de confiance des acteurs économiques, frappés de plein fouet par des difficultés structurelles et conjoncturelles qui entravent la croissance dans leurs domaines respectifs.
Dans le secteur industriel, les chefs d’entreprise font face à des obstacles majeurs, notamment le recouvrement difficile des créances (31 %), la concurrence (28 %), les problèmes d’approvisionnement en matières premières (25 %), l’insuffisance de la demande (19 %) et la pression fiscale (9 %). Ces contraintes ont conduit à une baisse de 1,7 point du climat des affaires dans ce sous-secteur, traduisant les inquiétudes des industriels quant aux commandes, aux stocks de produits finis et à la production attendue.
Le secteur des services n’est pas en reste. L’intensification de la concurrence (35 %), la complexité du recouvrement des créances (45 %), la faiblesse de la demande (36 %) et une fiscalité jugée contraignante (27 %) pèsent lourdement sur l’activité. Dans ce contexte, les prestataires se montrent particulièrement pessimistes quant à l’évolution des tarifs, des commandes, du chiffre d’affaires et des perspectives globales. Ce climat morose se reflète dans l’indicateur du sous-secteur, qui a plongé de 18,5 points en un mois.
Dans le commerce, les difficultés sont encore plus criantes. Le recouvrement des créances apparaît comme la principale entrave (78 %), suivi par une concurrence jugée déloyale (67 %), une fiscalité lourde (56 %), une demande insuffisante (44 %) et des difficultés d’approvisionnement en marchandises (11 %). En conséquence, le climat des affaires dans ce sous-secteur s’est contracté de 1,3 point, révélant un pessimisme grandissant quant aux stocks de produits finis et aux perspectives de chiffre d’affaires.

PRESSING DU FMI

Les ennuis s’enchaînent pour le Sénégal. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment gelé un programme de 1,8 milliard de dollars, soit plus de 1 000 milliards de francs CFA, en raison des incertitudes sur la viabilité des finances publiques. Le FMI refuse pour l’instant de négocier un nouvel accord avec le Sénégal, exigeant d’abord des clarifications sur les « faux chiffres » avancés par le Premier ministre, Ousmane Sonko. En février, la Cour des comptes a révélé que la dette publique atteignait en réalité près de 100 % du PIB, bien au-delà des quelque 74 % officiellement annoncés sous l’ère de Macky Sall.
Cette révélation a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers et a entraîné une dégradation de la note souveraine du pays. L’agence de notation Moody’s a abaissé la note du Sénégal de Ba3 à B1, signalant une augmentation significative du risque de défaut. Peu après, Standard & Poor’s a emboîté le pas, aggravant davantage la perception du risque pays. Avec ces nouvelles notations, le Sénégal se retrouve dans une position délicate : pour emprunter sur les marchés internationaux, il devra désormais accepter des taux d’intérêt beaucoup plus élevés qu’auparavant ; ce qui risque d’accentuer la pression sur les finances publiques et d’aggraver la crise économique.
Dans un climat d’incertitude, avec une détérioration des fondamentaux macroéconomiques et une méfiance croissante des investisseurs, il y a un ralentissement de l’activité dans les principaux secteurs productifs. La nécessité de restaurer la crédibilité des finances publiques et de mettre en place des réformes structurelles devient plus que jamais impérative afin de redresser la situation pour éviter un enfoncement encore plus profond de l’économie.


Penda THIAM

Le FMI face au Sénégal : une dérogation ou un remboursement de la dette cachée ?

Le Fonds Monétaire International (FMI) pourrait adopter deux options face à la situation financière actuelle du Sénégal : accorder une dérogation ou exiger un remboursement. C’est ce qu’a révélé Edward Gemayel, chef de la mission du FMI pour le Sénégal, lors d’une interview accordée à Radio France Internationale (RFI) ce mardi 25 mars 2025.

Les discussions entre Dakar et le FMI sont suspendues depuis que l’institution financière a mis en lumière l’existence d’une dette cachée de 7 milliards de dollars (environ 4000 milliards de FCFA), accumulée entre 2019 et 2024 sous la présidence de Macky Sall. Cette découverte a conduit à la suspension du programme d’aide financière accordée au Sénégal.

La situation est jugée préoccupante car le FMI ne peut plus avancer dans les discussions sur un nouveau programme d’appui tant que les données économiques transmises par le précédent gouvernement ne sont pas rectifiées.

Les conclusions du rapport de la Cour des comptes sénégalaise confirment ces irrégularités. Selon ce document, la dette publique a été sous-estimée et certaines obligations financières du pays n’ont pas été déclarées de manière transparente. Ce manque de rigueur budgétaire a contribué à la dégradation des finances publiques et à l’incertitude actuelle.

Pour le FMI, il est impératif de rétablir la crédibilité des chiffres économiques du Sénégal avant de discuter d’un quelconque nouvel accord. Cette exigence de transparence s’inscrit dans une volonté de garantir une gestion plus rigoureuse des finances publiques.

Selon Edward Gemayel, deux options sont sur la table :

  1. L’octroi d’une dérogation : le FMI pourrait décider de passer outre cette irrégularité en accordant une dérogation exceptionnelle au Sénégal. Cela permettrait de maintenir le partenariat financier entre l’institution et le pays, en évitant une rupture brutale des financements internationaux.
  2. L’exigence d’un remboursement : dans ce cas, le FMI pourrait demander au Sénégal de rembourser une partie des fonds déjà débloqués, en guise de compensation pour la fausse déclaration des finances publiques. Cette option compliquerait encore davantage la situation économique du pays, qui fait déjà face à des tensions budgétaires.

Cette incertitude économique place le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye dans une position délicate. L’administration actuelle, qui a promis plus de transparence et une gestion rigoureuse des finances publiques, doit maintenant gérer l’héritage économique du régime précédent.

Le Premier ministre Ousmane Sonko avait déjà dénoncé ces données falsifiées et annoncé un audit général des finances publiques pour identifier les responsabilités. Mais cela suffira-t-il à convaincre le FMI de ne pas exiger un remboursement immédiat ?

Le Président Diomaye Faye reçoit une délégation du FMI pour discuter de la situation économique du Sénégal

Le Président Bassirou Diomaye Faye a reçu ce mardi 25 mars 2025 une délégation du Fonds Monétaire International (FMI) au Palais présidentiel. La mission était conduite par Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, accompagné de Majdi Debbich, représentant résident de l’institution à Dakar. Cette rencontre intervient alors que le Sénégal traverse une période économique délicate, notamment avec les récentes révélations sur la dette cachée sous l’ancien régime.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, son gouvernement fait face à d’importants défis financiers. L’un des points les plus sensibles concerne la suspension du programme d’aide du FMI, après que l’institution a révélé l’existence de 7 milliards de dollars de dette non déclarée entre 2019 et 2024 sous la présidence de Macky Sall. Cette découverte a contraint le FMI à geler le programme de financement du Sénégal, en attendant des clarifications sur la situation budgétaire du pays.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a déjà évoqué ces irrégularités et demandé un audit approfondi des finances publiques. De son côté, le FMI a insisté sur la nécessité de corriger les fausses déclarations avant toute nouvelle discussion sur un programme d’appui financier.

Lors de cette audience, plusieurs sujets cruciaux ont été abordés :

  • La clarification des finances publiques : Le gouvernement sénégalais doit apporter des éléments de réponse sur la gestion des 4000 milliards de FCFA de dette cachée et les mesures prévues pour redresser la situation.
  • Le maintien de la coopération avec le FMI : Malgré les tensions autour de la dette, le Sénégal cherche à renégocier un accord financier avec le FMI pour assurer la stabilité de ses finances publiques.
  • Les réformes économiques prioritaires : Le président Diomaye Faye veut mettre en place une nouvelle politique économique, axée sur la souveraineté financière et la transparence budgétaire.

Si le FMI salue la volonté du nouveau gouvernement de faire la lumière sur les comptes publics, l’institution attend des engagements concrets avant de débloquer de nouveaux financements. L’enjeu est donc de rassurer les partenaires économiques internationaux tout en préservant l’indépendance financière du Sénégal.

Crise budgétaire au Sénégal : le FMI suspend son aide en attendant des clarifications

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce lundi qu’il suspendait tout nouveau programme d’aide financière au Sénégal tant que les autorités n’auraient pas rectifié les inexactitudes dans les données économiques transmises sous l’ancien gouvernement. Cette décision intervient après la mise en attente d’un crédit de 1,8 milliard de dollars, dans l’attente d’un audit approfondi.

Une récente réévaluation des finances publiques sénégalaises a mis en lumière une situation budgétaire bien plus préoccupante que celle précédemment rapportée. Selon le FMI, la dette publique et le déficit budgétaire du pays seraient nettement supérieurs aux chiffres annoncés sous la présidence de Macky Sall. Ces écarts, qui interrogent sur la transparence des précédentes administrations, compliquent les négociations avec les partenaires financiers internationaux.

Le FMI exige des clarifications avant toute reprise des discussions

Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, a déclaré à Reuters :

« Nous ne pouvons pas discuter d’un nouveau programme avant d’avoir réglé la question des fausses déclarations. Mais une fois cela fait, le FMI pourra agir très, très vite. »

Le gouvernement sénégalais, sous la houlette du nouveau ministre des Finances, Cheikh Diba, espérait conclure un nouvel accord avec le FMI d’ici juin. Toutefois, l’institution internationale reste prudente et refuse de s’engager sur un calendrier précis. « Tout est possible », a simplement indiqué Gemayel, laissant entendre que tout dépendrait de la régularisation des anomalies constatées.

Cette suspension des financements représente un défi de taille pour le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye, qui vient à peine de prendre ses fonctions. L’administration devra non seulement restaurer la confiance des bailleurs de fonds, mais aussi gérer les répercussions économiques d’une possible réduction des financements extérieurs.

Dans un contexte où le Sénégal fait face à des défis économiques et sociaux importants, cette crise budgétaire risque de compliquer la mise en œuvre des réformes promises par le nouvel exécutif. Les prochains mois seront décisifs pour redresser la situation et rétablir la crédibilité financière du pays sur la scène internationale.

Blocage du financement du FMI : Le Sénégal sous pression pour rectifier ses données économiques

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce lundi la suspension de tout nouveau programme d’aide financière pour le Sénégal, tant que les autorités ne rectifieront pas les incohérences relevées dans les données économiques transmises sous l’administration précédente. Cette décision fait suite à la mise en attente d’un crédit de 1,8 milliard de dollars, en raison de la nécessité d’un audit approfondi.

Les récentes vérifications des finances publiques sénégalaises ont mis en lumière un déséquilibre budgétaire bien plus important que celui annoncé sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Selon les résultats préliminaires de cet audit, la dette publique et le déficit budgétaire seraient considérablement plus élevés que les chiffres communiqués aux institutions financières internationales. Cette découverte a soulevé des interrogations sur la transparence budgétaire du précédent gouvernement et complique les discussions avec les partenaires financiers du Sénégal.

Le chef de mission du FMI pour le Sénégal, Edward Gemayel, a été catégorique dans une déclaration accordée à Reuters. Il a insisté sur le fait qu’aucun nouveau programme ne pourra être mis en place tant que la question des fausses déclarations ne sera pas totalement résolue.

« Nous ne pouvons pas discuter d’un nouveau programme avant d’avoir réglé la question des fausses déclarations. Mais une fois cela fait, le FMI pourra agir très, très vite. »

Le ministre des Finances, Cheikh Diba, espérait parvenir à un nouvel accord avec le FMI d’ici juin 2025, mais l’institution financière internationale reste prudente et évite de fixer un calendrier précis. Edward Gemayel s’est contenté de déclarer : « Tout est possible. »

Ce blocage pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie sénégalaise, qui fait face à des défis budgétaires dans un contexte de transition politique. Sans le soutien du FMI, le Sénégal pourrait rencontrer des difficultés à mobiliser des financements internationaux, ce qui pourrait impacter des secteurs clés comme les infrastructures, l’éducation et la santé.

Les nouvelles autorités doivent désormais s’atteler à rétablir la confiance des bailleurs de fonds en corrigeant les incohérences relevées dans les chiffres transmis. Une mission technique est en cours pour clarifier la situation exacte des finances publiques et garantir que les données à venir seront conformes aux normes internationales de transparence.

Marché financier de l’UMOA : Le Sénégal vise une levée de 250 milliards de F CFA au deuxième trimestre 2025

Le Sénégal prévoit de lever 250 milliards de francs CFA sur le marché des titres publics de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) au cours du deuxième trimestre de l’année 2025. Cette annonce a été faite par l’agence UMOA-Titres, chargée de la gestion et de la promotion des titres publics dans la région. Cette levée de fonds s’inscrit dans une enveloppe globale de 2 600 milliards de F CFA que les huit États membres de l’UMOA prévoient d’émettre sur cette période.

L’objectif pour le Sénégal est de mobiliser ces 250 milliards de F CFA sous forme de Bons Assimilables du Trésor (BAT) et d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT), des instruments financiers permettant aux États d’obtenir des financements auprès des investisseurs locaux et internationaux. Selon le calendrier établi, la répartition des émissions sénégalaises sera progressive : 35 milliards en avril, 140 milliards en mai et 70 milliards en juin.

Cette levée de fonds est motivée par le besoin du gouvernement de financer des projets stratégiques dans plusieurs secteurs, notamment les infrastructures, l’éducation, la santé et la souveraineté alimentaire. Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye, qui a placé la maîtrise des finances publiques au cœur de son action, entend ainsi diversifier ses sources de financement tout en consolidant sa position sur le marché régional.

L’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, joue un rôle clé dans la mobilisation des ressources financières des États membres. Les émissions de titres publics permettent aux gouvernements de ces pays d’accéder à des financements à des conditions souvent plus favorables que celles offertes par les bailleurs internationaux ou les marchés obligataires étrangers.

L’UMOA-Titres a précisé que les 2 600 milliards de F CFA qui seront levés au cours du deuxième trimestre 2025 seront répartis entre 1 022,5 milliards sous forme de BAT et 1 577,5 milliards sous forme d’OAT. Le Sénégal, avec ses 250 milliards attendus, reste l’un des principaux acteurs de ce marché.

Dans un contexte économique marqué par des défis liés au coût de la vie, aux tensions budgétaires et à la nécessité d’accélérer les investissements publics, cette levée de fonds revêt une importance capitale. Elle témoigne de la confiance des investisseurs dans l’économie sénégalaise et de la volonté du gouvernement de maintenir une trajectoire financière responsable et transparente.

Sénégal – Mission du FMI à Dakar : menace ou opportunité ?

Le Fonds monétaire international (FMI) a dépêché, ce 18 mars, une mission technique à Dakar. Objectif : rencontrer le ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, et celui du Budget, Cheikh Diba, pour examiner en profondeur l’audit récemment publié par la Cour des comptes du Sénégal. Cette visite intervient dans un contexte économique tendu, marqué par des révélations alarmantes sur le niveau réel d’endettement du pays.

Il y a quelques semaines, le Premier ministre Ousmane Sonko avait jeté un pavé dans la mare en révélant que la dette publique du Sénégal avait été sous-estimée. Le rapport de la Cour des comptes est venu conforter cette déclaration, en révélant une dette frôlant les 100 % du produit intérieur brut (PIB), bien au-delà des chiffres officiels communiqués précédemment.

Ces nouvelles données ont conduit le FMI à examiner de près la situation. L’institution, qui avait déjà suspendu son programme de soutien au Sénégal – un accord de 1,8 milliard de dollars signé en 2023 sous l’ancien président Macky Sall, dont 770 millions avaient déjà été décaissés –, semble aujourd’hui vouloir réévaluer sa position à l’aune de ces nouvelles informations.

Selon Jeune Afrique, le FMI aurait exprimé une vive inquiétude face à l’ampleur de la dette sénégalaise. Avant même la publication du rapport de la Cour des comptes, l’institution s’était rapprochée de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour obtenir des clarifications sur la santé financière du pays. Cette démarche souligne le niveau de vigilance du FMI et le sérieux des signaux d’alerte.

Le risque est clair : un pays dont la dette atteint un tel niveau pourrait rencontrer de grandes difficultés pour lever des fonds sur les marchés ou bénéficier de nouveaux financements internationaux. Cela pourrait freiner la mise en œuvre des projets du nouveau gouvernement.

Mais cette mission n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour Dakar. Si le FMI valide les nouveaux chiffres communiqués par les autorités sénégalaises et obtient des garanties sur une meilleure gestion des finances publiques, un nouveau programme pourrait être lancé.

« Une fois que nous aurons terminé l’examen du dossier, nous ferons un retour à notre conseil d’administration, qui statuera », a confié un porte-parole du FMI au journal panafricain. Les partenaires diplomatiques du Sénégal, eux, espèrent un compromis rapide. Certains plaident déjà pour une dérogation permettant de débloquer des fonds dès avril, afin de soutenir les projets du gouvernement en place.

L’arrivée du FMI à Dakar s’inscrit dans un moment décisif pour le Sénégal. Certes, l’état des finances publiques suscite de vives préoccupations, mais cette mission pourrait également ouvrir la voie à une meilleure transparence budgétaire et à un redémarrage des relations financières internationales. Le pays est suspendu aux conclusions de cette mission, qui pourraient, à court terme, peser lourdement sur son avenir économique.

FMI au Sénégal : mission technique à Dakar après les révélations de la Cour des comptes sur la dette publique

Un mois après la publication du rapport explosif de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques sous la présidence de Macky Sall, une mission technique du Fonds Monétaire International (FMI) est arrivée à Dakar ce mardi 18 mars 2025. Conduite par Eddy Gemayel, chef de division du FMI, et Majdi Debbich, représentant résident de l’institution au Sénégal, cette délégation a entamé une série de consultations avec les autorités économiques et financières du pays.

Les ministres de l’Économie, Abdourahmane Sarr, et des Finances, Cheikh Diba, ont accueilli les représentants du FMI pour examiner en détail les conclusions alarmantes de l’audit publié le 12 février dernier. Ce rapport de la Cour des comptes a révélé une sous-estimation massive de la dette publique sénégalaise, dont le niveau réel serait proche de 100 % du PIB à fin 2023 — soit environ 4 700 milliards de F CFA — contre les 25 % initialement annoncés par l’ancien régime. À titre de comparaison, le taux d’endettement du pays était de 54,71 % du PIB en 2018.

Cette divergence majeure a provoqué une onde de choc au sein des partenaires financiers du Sénégal. Dès septembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko avait alerté sur une manipulation des chiffres, dénonçant la volonté de l’ancien pouvoir de masquer la gravité de la situation aux citoyens et aux bailleurs internationaux.

Le FMI, déjà alerté par son département juridique et fiscal, a diligenté cette mission technique pour analyser les conclusions du rapport de la Cour des comptes. « Nous ne remettons pas en cause l’audit, mais nous devons appliquer nos processus d’examen habituels, surtout sur des dossiers aussi sensibles », a précisé un porte-parole de l’institution.

L’enjeu est crucial : le Sénégal, confronté à d’importants besoins de liquidités, espère une reprise rapide de la coopération avec le Fonds. Le programme initial de 1,8 milliard de dollars avait été suspendu après un premier décaissement de 770,5 millions. La reprise des décaissements est aujourd’hui une priorité pour le gouvernement.

Une nouvelle mission du FMI est attendue avant le conseil d’administration de l’institution prévu en juin 2025, qui devrait statuer sur un éventuel nouvel accord financier avec Dakar. Toutefois, plusieurs partenaires diplomatiques du Sénégal plaident pour une dérogation exceptionnelle permettant un décaissement anticipé dès la fin avril, afin de soulager l’économie nationale, en difficulté depuis plusieurs mois.

Économie nationale : Nadjirou Sall appelle l’État à accélérer la révision de la loi agro-sylvo-pastorale

Nadjirou Sall, président du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), a lancé un appel pressant à l’État du Sénégal pour accélérer la révision de la loi agro-sylvo-pastorale. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur iRadio ce 16 mars, il a interpellé le président de la République, l’exhortant à agir rapidement afin de soutenir ce secteur vital de l’économie nationale.

Le CNCR, organisation qui représente les acteurs ruraux, a également sollicité une audience avec le Chef de l’État pour discuter des difficultés rencontrées par les agriculteurs, éleveurs et autres acteurs du secteur.

Nadjirou Sall a mis en avant des chiffres significatifs issus des derniers recensements du cheptel national. Le Sénégal compte aujourd’hui plus de 4,5 millions de bovins, 9 millions d’ovins, 5,6 millions de caprins, près d’un million d’asins, environ 1 200 camélins, 1,1 million de porcins et plus de 11,3 millions de volailles. Malgré ces effectifs impressionnants, le secteur est confronté à plusieurs défis majeurs, notamment l’accès aux ressources, la sécurisation foncière et la modernisation des infrastructures.

L’accès aux intrants et équipements reste problématique pour de nombreux agriculteurs et éleveurs, ce qui freine considérablement leur productivité. La question foncière demeure également une préoccupation majeure, car l’insécurité des droits d’exploitation menace de nombreuses exploitations agricoles. Par ailleurs, le manque d’investissements dans les infrastructures et équipements limite le développement et la compétitivité du secteur.

Le président du CNCR regrette de n’avoir toujours pas été reçu par le chef de l’État, malgré les demandes formulées depuis près d’un an. « Nous avons adressé des demandes d’audience, comme il est d’usage après l’élection d’un chef d’État, mais nous n’avons pas encore été reçus. Nous espérons toujours pouvoir échanger directement avec lui », a-t-il déclaré. Il estime qu’un dialogue direct avec les autorités permettrait d’apporter des solutions concrètes aux nombreux problèmes qui freinent le développement du secteur agro-sylvo-pastoral.

L’agriculture, l’élevage et la foresterie jouent un rôle fondamental dans l’économie du Sénégal, employant une grande partie de la population rurale et contribuant à la sécurité alimentaire du pays. Toutefois, le secteur a besoin d’un cadre réglementaire modernisé et adapté aux réalités actuelles pour favoriser sa croissance et améliorer les conditions de vie des producteurs.

Économie : Hamidou Anne éclaire sur le rebasing envisagé par le nouveau régime au Sénégal

Le Sénégal s’apprête à opérer un changement significatif dans l’évaluation de son économie. Dans les mois à venir, une augmentation du PIB, une baisse du ratio de la dette et une réduction du déficit budgétaire devraient être annoncées par les nouvelles autorités. Ce phénomène, appelé rebasing, suscite de nombreuses interrogations. Hamidou Anne, essayiste et récent membre de l’Alliance pour la République (APR), apporte des éclaircissements sur cette réforme et ses implications.

Le rebasing consiste à actualiser l’année de référence utilisée pour calculer les principaux agrégats macroéconomiques, afin de mieux refléter la structure actuelle de l’économie. Cette réforme vise notamment à intégrer des secteurs émergents comme le numérique et le commerce en ligne, tout en révisant l’impact des secteurs traditionnels.

« Il s’agit de rebâtir une nouvelle économie en prenant en compte des secteurs stratégiques émergents, tout en ajustant le poids de certaines activités jugées moins productives », explique Hamidou Anne dans une interview accordée à Public.sn.

Selon lui, cette révision permettra une mise à jour du PIB, qui pourrait augmenter de 30 %, passant de 18 000 milliards à environ 24 000 milliards de francs CFA. Par conséquent, le ratio de la dette, actuellement estimé à plus de 99 % du PIB selon les nouvelles autorités, devrait mécaniquement diminuer pour avoisiner les 70 %.

Si cette réforme est portée aujourd’hui par le duo Diomaye-Sonko, Hamidou Anne rappelle qu’elle a été initiée dès 2023 par l’ancien régime sous la supervision de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). « Il ne reste plus que la publication du rapport », précise-t-il.

Le Sénégal n’en est d’ailleurs pas à son premier rebasing. En 2018, une mise à jour basée sur l’année 2014 avait déjà entraîné une hausse du PIB de près de 30 %. Sous Macky Sall, l’année de référence utilisée pour le calcul remontait à 1999. Cette pratique, recommandée par les Nations Unies, est courante à l’échelle internationale et a déjà été appliquée par plusieurs pays de l’UEMOA.

Swami agri/production de 105 000T : Mabouba DIAGNE s’en félicite et émet l’espoir pour l’autosuffisance…

Revenant sur sa présence a la cérémonie Dr Mabouba Diagne a salué les efforts de SWAMI AGRI, soulignant l’importance de cette collaboration pour atteindre la souveraineté alimentaire. » Swami agri nous a séduit avec ces infrastructures ultra moderne qui répond aux normes les plus récentes. »

il poursuit » l’Etat ne peut pas tout faire mais j’ai bon espoir qu’avec l’accompagnement d’un secteur privé fort nous pouvons être optimiste pour la souveraineté alimentaire. »

Cette inauguration marque un tournant décisif pour l’agriculture sénégalaise. Avec des infrastructures modernes, une production en hausse et une collaboration renforcée entre l’État et le secteur privé.

Swami agri/production de 105 000T : Mabouba DIAGNE s'en félicite et émet l'espoir pour l'autosuffi..

Inauguration de la chambre froide de 15 000 tonnes de SWAMI AGRI : Un pas de géant vers la souveraineté alimentaire du Sénégal.



Ce 14 mars 2025, une cérémonie historique a marqué l’inauguration de la nouvelle chambre froide de SWAMI AGRI, d’une capacité de 15 000 tonnes, en présence du Dr Mabouba Diagne, Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, de son collègue Dr Serigne Gueye Diop, Ministre du Commerce et des Industries, et de son Secrétaire d’État au Développement des PME et PMI, Monsieur Ibrahima Thiam. Étaient également présents le gouverneur de la région de Saint-Louis, les autorités administratives et locales, les producteurs de Mbane, ainsi que les partenaires techniques et financiers. 

Cet événement symbolise une avancée majeure dans la quête de l’autosuffisance alimentaire du Sénégal. Avec cette nouvelle infrastructure, SWAMI AGRI porte désormais sa capacité totale de stockage à 105 000 tonnes, renforçant ainsi sa capacité à réguler le marché et à réduire les pertes post-récolte. Cette chambre froide, la huitième du genre, s’inscrit dans une vision stratégique visant à garantir une disponibilité continue de pommes de terre et d’oignons tout au long de l’année, tout en soutenant les petits producteurs locaux. 

**Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes** 
– **95 milliards de FCFA** investis par SWAMI AGRI dans des infrastructures agricoles modernes, des équipements et des chambres froides. 
– **120 000 tonnes** de pommes de terre produites en 2025, avec une ambition d’atteindre **150 000 tonnes** en 2026. 
– **30 000 tonnes** d’oignons produits en 2025, en progression vers un objectif de **50 000 tonnes** en 2026. 
– **3 500 emplois** créés, contribuant au développement économique local et national. 

Une synergie public-privé au service de l’agriculture sénégalaise** 
Le Dr Mabouba Diagne a salué les efforts de SWAMI AGRI, soulignant l’importance de cette collaboration pour atteindre la souveraineté alimentaire. « Cette chambre froide est bien plus qu’une infrastructure ; c’est un pilier essentiel pour réduire les pertes post-récolte et garantir la disponibilité des produits agricoles toute l’année. »

Le Ministre du Commerce, Dr Serigne Gueye Diop, a quant à lui rappelé l’importance de la régulation des marchés et du soutien aux producteurs locaux. « Avec une production de 105 000 tonnes de pommes de terre cette année, nous sommes sur la bonne voie pour devenir autosuffisants et même excédentaires. Cette chambre froide est un outil clé pour y parvenir. »

Un avenir prometteur pour l’horticulture sénégalaise
SWAMI AGRI ne s’arrête pas là. La société prévoit d’installer sept nouvelles chambres froides équipées de systèmes solaires dans sept régions du Sénégal, pour un investissement total de 35,7 milliards de FCFA. Cette initiative vise à mailler le territoire national et à soutenir les petits producteurs, tout en réduisant la dépendance aux importations. 

Un appel à l’action
Le PCA de SWAMI AGRI, M. Souleymane Ndoye, a lancé un appel à l’ensemble des acteurs du secteur privé et public pour renforcer cette dynamique. « Investir dans l’agriculture, c’est investir dans l’avenir du Sénégal. Ensemble, nous pouvons faire de notre pays un leader régional en matière de production et de transformation agricole. »

Cette inauguration marque un tournant décisif pour l’agriculture sénégalaise. Avec des infrastructures modernes, une production en hausse et une collaboration renforcée entre l’État et le secteur privé, le Sénégal est sur la voie de la souveraineté alimentaire. 

Ensemble, cultivons l’avenir !

Chambre froide de 15 000 tonnes de SWAMI AGRI : Un pas de géant vers la souveraineté alimentaire.

BCEAO : Une croissance économique stable et des mobilisations financières en hausse dans l’UMOA

Le comité de politique monétaire de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) s’est réuni ce mercredi en session ordinaire pour analyser la conjoncture économique mondiale et régionale. À l’issue des discussions, le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a dressé un bilan globalement positif de la situation économique dans l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA).

Dans un environnement économique mondial marqué par des incertitudes et un ralentissement de la croissance (autour de 3 % selon le FMI), l’UMOA affiche des performances encourageantes. Le taux de croissance de l’Union devrait atteindre environ 3,2 % en 2024 et 2025, confirmant la résilience des économies de la région.

Cette dynamique est portée par une augmentation des volumes d’activité et une mobilisation croissante des ressources financières par les États membres. Selon Jean-Claude Kassi Brou, « rien que sur les eurobonds, les pays de l’Union ont mobilisé plus de 2 400 milliards de francs CFA en 2024 », témoignant ainsi de la confiance des investisseurs et de la solidité des économies de la région.

L’évolution favorable des prix des principaux produits d’exportation de l’UMOA – notamment le cacao, l’or et le coton – devrait avoir un impact positif sur la balance commerciale des pays concernés. La hausse des cours de ces matières premières renforce les revenus des États et pourrait stimuler les investissements dans les secteurs stratégiques.

Autre élément clé de cette réunion : la baisse des prix de l’énergie. Selon le comité de politique monétaire, cette évolution devrait contribuer à une réduction progressive des pressions inflationnistes dans la région. Cette tendance est une bonne nouvelle pour les ménages et les entreprises, qui pourraient voir leurs coûts de production et de consommation allégés.

Malgré ces indicateurs positifs, la BCEAO reste attentive aux défis macroéconomiques, notamment les incertitudes liées à la conjoncture internationale et les fluctuations des marchés financiers. Le comité de politique monétaire continuera de suivre de près l’évolution de la situation afin d’adopter les mesures nécessaires pour maintenir la stabilité financière et favoriser une croissance durable dans l’Union.

En conclusion, cette réunion du comité de politique monétaire a mis en lumière une trajectoire économique relativement stable pour l’UMOA, soutenue par une bonne gestion financière et une conjoncture internationale favorable à certaines exportations. Reste à voir comment ces tendances évolueront dans les mois à venir.

Fuite de gaz sur le gisement GTA : une menace écologique et économique préoccupante

Nouakchott, 5 mars 2025 – Un point de presse organisé dans la capitale mauritanienne a mis en lumière les préoccupations croissantes liées à la fuite de gaz sur le gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Bien que les autorités assurent que la fuite est désormais maîtrisée et que son impact est « minime », plusieurs acteurs environnementaux et économiques restent sceptiques quant aux conséquences réelles de l’incident.

Béchir ould Ahmed, président de la Fédération Nationale des Pêcheurs (FNP) section Sud, a exprimé ses craintes face aux dégâts potentiels de cette fuite sur les fonds marins. Selon lui, la région est déjà fortement affectée par des problèmes environnementaux et climatiques, et un incident de cette nature pourrait aggraver la situation. « Nous avons besoin de plus de transparence sur l’ampleur réelle des dégâts », a-t-il insisté, soulignant l’importance des fonds marins pour l’économie locale et la biodiversité.

L’ONG Zakia, par la voix de son Secrétaire Général Bécaye Samba Sy, a quant à elle alerté sur les conséquences dramatiques de la fuite de gaz sur l’écosystème marin. « Le méthane est un gaz à effet de serre particulièrement puissant, et sa libération dans l’atmosphère aggrave le réchauffement climatique. De plus, les fuites de gaz naturel menacent directement les espèces marines en perturbant leur habitat », a-t-il expliqué.

Au-delà de la biodiversité, c’est aussi la subsistance des communautés côtières qui est en jeu. De nombreuses familles vivant de la pêche craignent que la pollution de l’eau et la contamination des ressources marines affectent leur quotidien. La région dépend fortement de la pêche artisanale, et une détérioration de la qualité des eaux pourrait entraîner des pertes économiques considérables.

Les autorités sénégalaises et mauritaniennes ainsi que les entreprises impliquées dans l’exploitation du gisement sont appelées à prendre des mesures urgentes pour limiter les conséquences de cette fuite. Une enquête approfondie est nécessaire pour évaluer les dégâts réels et envisager des solutions pour prévenir de futurs incidents.

Si la fuite est officiellement maîtrisée, son impact à long terme reste une source d’inquiétude. Les acteurs environnementaux et les experts insistent sur la nécessité de renforcer les contrôles et les réglementations afin de protéger l’environnement et les populations locales contre les risques liés à l’exploitation des ressources naturelles.

Sénégal : la chute des obligations en dollars accentue la crise budgétaire

La situation financière du Sénégal continue de se détériorer, comme en témoigne la nouvelle baisse des obligations en dollars du pays. Selon L’Observateur, les titres arrivant à échéance en 2031 ont chuté de 0,3 %, atteignant 87,44 cents pour un dollar, tandis que ceux de 2048 ont perdu 0,2 %, se négociant désormais à 67,17 cents. Cette tendance baissière renforce la pression sur un pays déjà confronté à de sérieux défis budgétaires.

Cette baisse des obligations survient après que l’agence Standard & Poor’s Global Ratings (S&P) a abaissé la note de crédit à long terme du Sénégal à B, un niveau situé cinq crans sous la catégorie d’investissement. Une telle dégradation reflète une perte de confiance des investisseurs, alimentée par des inquiétudes croissantes quant à la santé économique du pays.

Selon L’Observateur, cette crise de confiance s’est accentuée en septembre 2024, lorsque le Premier ministre Ousmane Sonko a accusé l’ancien régime de Macky Sall d’avoir manipulé les données des finances publiques. Il affirmait alors que le déficit budgétaire réel était bien plus important que ce qui avait été officiellement annoncé, plongeant le pays dans une situation économique plus fragile que prévu.

Depuis ces révélations, les agences de notation ont progressivement dégradé la note du Sénégal, réduisant ainsi sa capacité à lever des fonds sur les marchés financiers internationaux. Le 1er mars 2025, S&P a justifié son dernier abaissement par un contexte économique incertain et un risque budgétaire élevé.

Cette décision fait notamment suite à un rapport accablant de la Cour des comptes, qui met en lumière un écart significatif entre les prévisions budgétaires officielles et la réalité des finances publiques sous l’ancien régime. Ces conclusions renforcent les doutes sur la transparence des comptes publics et l’ampleur réelle de l’endettement du pays.

La détérioration de la note du Sénégal et la chute de ses obligations ont des conséquences directes sur l’économie nationale. Une note plus basse signifie des coûts d’emprunt plus élevés pour l’État, compliquant le financement des projets d’infrastructure et des services publics essentiels.

De plus, cette situation risque d’affecter la stabilité du franc CFA, la monnaie utilisée par le Sénégal au sein de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Si la confiance des investisseurs continue de s’effriter, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pourrait être contrainte d’intervenir pour stabiliser les finances publiques et éviter une crise monétaire.

Face à ces défis, le gouvernement dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko doit agir rapidement pour rétablir la confiance des investisseurs et des partenaires financiers. Plusieurs mesures sont attendues :

• Une transparence accrue sur l’état réel des finances publiques, avec des audits réguliers et des réformes budgétaires.

• Une meilleure gestion de la dette, en évitant le recours excessif à l’emprunt extérieur et en cherchant des financements alternatifs.

• Une relance économique structurée, misant sur une diversification des secteurs porteurs comme l’agriculture, les mines et l’économie numérique.

La tâche s’annonce ardue, mais la stabilité économique du Sénégal dépendra de la capacité du gouvernement à redresser les comptes publics et à rassurer les marchés financiers.

CEDEAO : Vers une monnaie unique régionale, l’ECO au cœur des discussions à Abuja

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu, le 3 mars 2025 à Abuja, la 11e réunion du Conseil de convergence. Ce rendez-vous stratégique a rassemblé les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des États membres pour examiner les avancées et les défis liés à l’intégration économique régionale, notamment la mise en place de la monnaie unique, l’ECO.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre des Finances du Nigeria, Adebayo Olawale Edun, a réaffirmé la nécessité de concrétiser le projet de monnaie unique afin d’accélérer l’intégration économique de la région. « Une monnaie unique est essentielle pour conduire le programme d’intégration économique de la CEDEAO et améliorer la vie des peuples ouest-africains », a-t-il déclaré.

Toutefois, M. Edun a reconnu les défis posés par un contexte économique mondial difficile, marqué par des tensions géopolitiques, une inflation persistante et des finances publiques sous pression. Il a insisté sur l’urgence d’adopter des réformes économiques pour mobiliser davantage de ressources intérieures, dynamiser le secteur privé et optimiser la gestion des ressources naturelles.

Le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, a mis en lumière les incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale, notamment les tensions commerciales et les fluctuations monétaires, rendant ainsi la convergence économique plus complexe. « Cette situation nécessite des politiques budgétaires et monétaires coordonnées pour renforcer la résilience de nos économies », a-t-il souligné.

Malgré les efforts consentis ces dernières années, le chemin vers la mise en œuvre de l’ECO demeure semé d’embûches. Dr Touray a rappelé les particularités de la région, caractérisée par la coexistence d’une union monétaire et d’États aux structures économiques diverses, rendant le processus de convergence long et complexe.

Cette 11e session ordinaire du Conseil de convergence a été l’occasion de débattre sur plusieurs questions essentielles, notamment :

• La consolidation du programme de coopération monétaire de la CEDEAO.

• Les étapes vers l’adoption de l’ECO.

• Les conclusions de la réunion du Comité technique des politiques macroéconomiques.

• Le projet de règlement sur la gestion de la dette publique et le cadre harmonisé de la comptabilité publique.

Dr Touray a réaffirmé l’engagement de la Commission de la CEDEAO à soutenir les États membres dans leurs efforts de convergence économique. Il a également insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale pour atteindre les objectifs communs. « La célébration cette année du cinquantenaire de la CEDEAO doit être une occasion historique de réaffirmer notre engagement en faveur de l’intégration régionale », a-t-il déclaré.

Cependant, la réunion d’Abuja s’est tenue dans un contexte particulier, marqué par le retrait récent du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, officialisé le 29 janvier 2025. Ce départ met en lumière les défis politiques et économiques qui pèsent sur l’organisation régionale et soulève des questions sur l’avenir de l’intégration monétaire.

Dégradation de la note souveraine du Sénégal par Standard & Poor’s : La descente aux enfers continue

L’économie sénégalaise traverse une nouvelle épreuve avec la dégradation de sa note souveraine par l’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P). La note est passée de « B+ » à « B », accompagnée d’une perspective négative, une décision qui affecte la crédibilité économique du pays et alourdit les conditions d’emprunt sur les marchés financiers.

Cette sanction intervient quelques jours après celle de l’agence Moody’s, qui avait également abaissé la note du Sénégal, aggravant ainsi la situation économique déjà fragile.
Avec cette dégradation de la note, le Sénégal se retrouve dans une position où il devra emprunter à un taux d’intérêt plus élevé, ce qui rendra encore plus difficile le financement de son développement et de ses projets d’infrastructures. Ce phénomène pourrait entraîner une pression supplémentaire sur les finances publiques, accentuant les défis économiques du pays.
La dégradation de la note est en partie due aux révélations faites par la Cour des comptes sénégalaise sur l’état des finances publiques. Dans son rapport publié le 12 février, la Cour des comptes a mis en lumière une situation préoccupante : la dette publique du Sénégal aurait atteint près de 106 % du PIB, bien au-delà des chiffres officiellement communiqués. En outre, les déficits cumulés entre 2019 et 2024 sont deux fois supérieurs aux chiffres présentés par les anciennes autorités, une situation qui a renforcé la décision des agences de notation de dégrader la note souveraine du pays.
L’agence Standard & Poor’s a exprimé des préoccupations concernant la soutenabilité de la dette sénégalaise, prévoyant que les intérêts de la dette atteindront 20 % des recettes publiques en 2025, contre 14 % l’année dernière. Cette augmentation des charges financières représente un fardeau considérable pour un pays déjà confronté à des défis économiques majeurs. S&P a également souligné que la capacité du Sénégal à redresser rapidement sa situation reste incertaine, d’autant plus que la dynamique de croissance, bien qu’estimée à 9 % grâce aux champs pétroliers et gaziers, pourrait être freinée par les efforts nécessaires pour réduire les déficits.
Face à cette situation délicate, le gouvernement sénégalais a proposé un plan ambitieux visant à réduire les déficits budgétaires à 3 % d’ici à 2027. Toutefois, ce plan, jugé difficile à mettre en œuvre, reste un pari risqué. Les incertitudes sur la croissance économique, la volatilité des prix des matières premières et la nécessité d’un ajustement budgétaire drastique laissent entrevoir des mois, voire des années de défis économiques.

Économie de l’énergie : Mme Mame Coumba Ndiaye, DG de l’AEME, lance le projet “Benen ECOFRIDGES”

Le programme “Benen ECOFRIDGES” a été officiellement lancé par Mme Mame Coumba Ndiaye, Directrice générale de l’Agence pour l’Économie et la Maîtrise de l’Énergie (AEME), en présence de Baba Ndiaye, Directeur général de la Direction de la Réglementation Environnementale et du Contrôle (DIREC), ce vendredi 28 février à l’hôtel Azalaï. Selon Mme Ndiaye, ce programme vise à promouvoir l’utilisation de réfrigérateurs et climatiseurs économes en énergie et respectueux de l’environnement au Sénégal. Un stock de 330 000 équipements est déjà disponible pour les ménages sénégalais.

L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme ECOFRIDGES Sénégal, qui a pour objectif de faciliter l’accès des ménages à des équipements de refroidissement durables grâce à un mécanisme de financement innovant. Le lancement officiel a eu lieu lors d’une cérémonie à Dakar, en présence de plusieurs personnalités engagées dans cette initiative.

“Une part significative des ménages sénégalais utilise des équipements électriques avec de très faibles niveaux de performance énergétique, car usagés. C’est le cas des équipements de froid alimentaire (réfrigérateurs, congélateurs, appareils combinés) qui représentent au moins 25 % de la consommation d’électricité des ménages moyens, et jusqu’à 65 % pour les ménages à faible revenu.

Ces équipements usagés sont généralement achetés par des ménages à ressources limitées, ne pouvant accéder facilement à des équipements neufs.

Cette situation est encore plus préoccupante dans les zones périurbaines et rurales, où ces appareils sont utilisés pour des micro-activités génératrices de revenus, ce qui entraîne un surcoût sur les factures d’électricité et aggrave la précarité énergétique. Or, utiliser un équipement neuf et performant permet d’économiser au moins 50 % sur la consommation énergétique. Il en est de même pour les équipements de climatisation, qui permettent de réaliser jusqu’à 70 % d’économies d’énergie.” a déclaré Mme Ndiaye, Directrice générale de l’AEME.

Elle a précisé que le programme ECOFRIDGES Sénégal accompagne le remplacement des équipements énergivores par des modèles plus économes et écologiques, grâce à un mécanisme de financement basé sur les recharges d’électricité. C’est dans ce cadre qu’un deuxième concept, “Benen ECOFRIDGES”, a été mis en place pour redynamiser le programme.

De son côté, Baba Ndiaye, Directeur général de la DIREC, a insisté sur l’importance du projet “Benen ECOFRIDGES” pour le Sénégal.

“Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large de transition écologique et de développement durable, en ligne avec les objectifs nationaux et internationaux en matière de protection de l’environnement. Il est essentiel d’accompagner cette initiative par une forte sensibilisation et éducation des consommateurs pour garantir son succès.”

Enfin, Mme Mame Coumba Ndiaye a conclu en affirmant que plus de 330 000 équipements de refroidissement seront mis à la disposition des ménages sénégalais.

“Le programme est destiné à tous les ménages, et selon les études de nos experts, le stock sera suffisant.”

Dépenses fiscales de l’État : le ministre Cheikh Diba appelle à la prudence dans la gestion du budget du pays

Lors de la rencontre tripartite qui s’est tenue ce jeudi au Grand Théâtre de Dakar, le ministre de l’Économie et des Finances, Cheikh Diba, a mis en lumière les défis économiques majeurs auxquels le Sénégal est confronté, tout en insistant sur l’importance de faire preuve de prudence dans la gestion des finances publiques.

Dans un environnement économique mondial incertain, Cheikh Diba a souligné la nécessité d’une approche plus vigilante et prudente dans la gestion du budget national. « Nous sommes dans un environnement incertain. Quand on est dans un environnement incertain, il faut être regardant et circonspect sur la manière dont nous pilotons notre budget », a-t-il affirmé. Cette déclaration reflète la volonté du gouvernement de faire face aux défis économiques actuels tout en minimisant les risques financiers.

Le ministre a également insisté sur la nécessité pour l’État de maintenir une gestion rigoureuse et transparente des ressources fiscales. « Un État doit avoir une visibilité sur ses dépenses fiscales », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de veiller à ce que les finances publiques soient gérées de manière claire et efficace. Selon lui, une telle gestion permettra de renforcer la stabilité économique du pays, tout en garantissant une meilleure utilisation des ressources disponibles.

Enfin, cette rencontre tripartite a permis d’ouvrir la voie à une réflexion collective sur les mesures à adopter pour renforcer la résilience économique du Sénégal, en vue de faire face aux incertitudes mondiales et aux défis internes. Cheikh Diba a ainsi appelé à une collaboration étroite entre le gouvernement, les syndicats et le patronat afin d’assurer une gestion économique solide et durable pour le pays.

Situation de la dette du Sénégal : Macky Sall se défend et accuse un manque de dialogue

L’ancien président Macky Sall est sorti de son silence concernant la situation préoccupante de la dette sénégalaise, révélée par un rapport de la Cour des Comptes. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, il affirme ne pas avoir été consulté avant la publication de ces conclusions et rejette toute responsabilité sur la gestion de l’endettement du pays.

Alors que les nouvelles autorités dénoncent un endettement excessif, Macky Sall s’étonne d’apprendre ces informations en même temps que tout le monde, par le biais du Premier ministre Ousmane Sonko :

« J’ai été informé du niveau d’endettement en même temps que tout le monde, par la bouche du Premier ministre. À aucun moment, on ne nous a demandé notre version des faits. »

L’ancien chef de l’État estime que l’actuel gouvernement aurait dû consulter son administration avant de tirer des conclusions sur la gestion de la dette.

Le rapport de la Cour des Comptes a révélé une situation financière préoccupante, avec un taux d’endettement très élevé qui limiterait la capacité du Sénégal à honorer ses engagements. Le gouvernement actuel accuse l’ancien régime d’avoir dissimulé des informations et de laisser un pays en difficulté financière.

Macky Sall, lui, défend la politique économique menée sous ses mandats et assure que l’endettement était maîtrisé et justifié par des projets de développement structurants.

DÉGRADATION DE LA NOTE SOUVERAINE DU SÉNÉGAL : Les investisseurs sur le qui-vive

La nouvelle dégradation de la note souveraine du Sénégal par Moody’s ne se limite pas à une crise de confiance des investisseurs internationaux : elle représente aussi une menace directe pour les entreprises sénégalaises et l’économie nationale.

Moody’s a récemment abaissé, une nouvelle fois, la note souveraine du Sénégal, passant de B1 à B3 en l’espace de cinq mois, tout en l’accompagnant d’une perspective négative. Cette dégradation signifie que le pays pourrait voir sa notation encore baisser dans les 12 à 18 mois à venir. En cause, une dette publique réévaluée à 99,7 % du PIB en 2023, bien supérieure aux chiffres précédemment publiés.
Le Sénégal bascule ainsi dans la catégorie des obligations spéculatives, aussi appelées “Junk Bonds”, synonymes d’un risque élevé pour les investisseurs.
Cette détérioration de la note fragilise la position du pays sur les marchés financiers et entraîne une hausse du coût des emprunts. Plus le risque est jugé important, plus les taux d’intérêt exigés par les créanciers augmentent, rendant le financement des projets publics plus onéreux.
En outre, la perte de confiance des investisseurs étrangers pourrait ralentir les flux de capitaux vers le Sénégal, au moment même où le pays a besoin de financements pour exploiter ses ressources pétrolières et gazières.
Au-delà des marchés financiers, cette dégradation risque d’avoir des effets concrets sur l’économie nationale. Une dette plus coûteuse réduit les marges de manœuvre budgétaires, limitant ainsi la capacité de l’État à investir dans les infrastructures et les services publics. Ceci pourrait également fragiliser le franc CFA, exerçant une pression supplémentaire sur les réserves de change.
Par ailleurs, le secteur privé sénégalais pourrait être affecté par la détérioration de la note souveraine. En effet, les entreprises cherchant à lever des fonds feront face à des conditions de financement plus strictes, ce qui pourrait freiner leur développement et impacter la croissance économique. En d’autres termes, avec un accès au financement plus difficile et des coûts d’emprunt en hausse, de nombreuses sociétés risquent de voir leurs projets ralentis, voire compromis. Dans un contexte où l’économie nationale dépend largement des investissements pour se développer, ceci pourrait freiner la croissance, peser sur l’emploi et fragiliser tout le tissu entrepreneurial du pays.
Face à cette situation, les autorités devront réagir rapidement en adoptant des mesures de rigueur budgétaire et en renforçant la transparence sur l’état des finances publiques. L’enjeu dépasse les considérations politiques et / ou financières. Il ne s’agit pas seulement de restaurer la confiance des investisseurs, mais aussi de garantir la stabilité économique et le bien-être des Sénégalais.

Penda THIAM

Vers une nouvelle dévaluation du franc CFA : Les inquiétudes grandissent au Sénégal et dans la zone UEMOA

La menace d’une nouvelle dévaluation du franc CFA pèse lourdement sur les pays de la zone franc, dont le Sénégal. Selon Jeune Afrique, cette possibilité, qui rappelle la dévaluation de 1994, est de plus en plus envisagée en raison de la situation financière précaire de la région et des débats sur la souveraineté monétaire.

La dévaluation de 1994 a été un choc économique pour les pays de la zone, avec une perte drastique de la valeur du franc CFA et une explosion des prix des produits importés. Aujourd’hui, les économistes pointent plusieurs signes inquiétants qui pourraient conduire à une nouvelle dévaluation. En particulier, la situation difficile de la zone CEMAC, marquée par une croissance lente, une inflation élevée, un endettement croissant et des réserves de change qui diminuent rapidement, met en lumière les fragilités économiques de la région.

Le Sénégal, pour sa part, traverse une crise financière avec un déficit budgétaire dépassant les 10 % du PIB, un facteur alarmant pour la stabilité économique du pays. L’économiste Kako Nubukpo, cité par Jeune Afrique, rappelle que le franc CFA est actuellement « surévalué d’environ 10 %” et que les critères de convergence de l’UEMOA, tels que les limites sur les déficits budgétaires, sont depuis longtemps ignorés, exacerbant ainsi les tensions économiques dans la zone.

Bien que la dévaluation de 1994 ait plongé la région dans une grave crise sociale, elle a permis aux pays africains de se redresser à moyen terme. Mais les économistes sont partagés sur le fait qu’une dévaluation serait bénéfique aujourd’hui. Certains experts, comme Bruno Cabrillac de la FERDI, estiment que la dévaluation est peu probable, car des mesures ont été prises pour renforcer les réserves de change et éviter cette option.

Pourtant, le climat de plus en plus souverainiste dans des pays comme le Sénégal, où des voix s’élèvent pour une alternative au franc CFA, pourrait précipiter un changement radical. Une dévaluation pourrait avoir des répercussions sociales encore plus graves que celles de 1994, dans un contexte déjà marqué par une précarité économique croissante.

Le débat sur l’avenir du franc CFA, héritage colonial, est donc plus que jamais d’actualité. Alors que certains appellent à un renouveau monétaire en Afrique de l’Ouest, la question demeure : le franc CFA survivra-t-il aux défis économiques et politiques qui se profilent à l’horizon ?

Moody’s abaisse la note du Sénégal à B3 avec perspective négative : un signal d’alarme pour l’économie nationale

Moody’s a récemment déclassé les notations du Sénégal, abaissant la note de l’émetteur à long terme et des titres de créance non garantis de premier rang en devises étrangères de B1 à B3, avec une perspective négative. Ce déclassement conclut la revue entamée le 4 octobre 2024 et confirme les inquiétudes croissantes sur la situation budgétaire du pays.

La principale justification de ce déclassement réside dans les paramètres budgétaires beaucoup plus faibles que prévu, mis en lumière par la Cour des comptes du Sénégal. Son rapport d’audit a révélé que la dette de l’administration centrale s’élevait à 99,7 % du PIB en 2023, soit environ 25 points de pourcentage de plus que ce qui était initialement annoncé par les autorités. Ce chiffre dépasse également les estimations préliminaires du ministère des Finances, réalisées en septembre 2024. Une telle réévaluation des finances publiques signifie que le Sénégal est bien plus vulnérable aux chocs économiques défavorables que ce qui était précédemment anticipé.

La perspective négative associée à cette notation reflète des risques accrus pour la trajectoire budgétaire et la liquidité du gouvernement. Malgré des efforts pour réduire le déficit budgétaire et restaurer une certaine marge de manœuvre financière, l’ampleur de l’endettement complique sérieusement ces ambitions. Si le Sénégal vise une réduction significative de son déficit, les faiblesses budgétaires identifiées compromettent ces objectifs. Moody’s estime que le pays pourrait recevoir un soutien du Fonds Monétaire International (FMI), mais la limitation des options de financement sur les marchés reste une source d’inquiétude.

En parallèle, les plafonds de pays en monnaie locale et en devises étrangères ont été abaissés, respectivement de Baa3 et Ba1 à Ba2 et Ba3. Ces révisions tiennent compte de l’impact modéré du gouvernement dans l’économie et du soutien apporté par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). L’adossement du franc CFA à l’euro par la garantie du Trésor français réduit certains risques liés aux déséquilibres extérieurs, mais ne suffit pas à compenser la situation financière fragile du pays.

Le rapport de la Cour des comptes met également en évidence des vulnérabilités accrues en matière de dette et de liquidité. En 2024, le ratio de la dette de l’administration centrale est estimé à 107 % du PIB, en raison d’un déficit budgétaire projeté de 11,6 % pour l’année. Ce niveau d’endettement est largement supérieur à la médiane de 49 % du PIB pour les pays notés B, plaçant le Sénégal parmi les nations les plus endettées de sa catégorie économique. De plus, la dette garantie par l’État a été évaluée à 2,3 billions de francs CFA, soit environ 11 % du PIB, un chiffre quatre fois supérieur à celui initialement déclaré. Cette situation accroit les risques de passif pour le gouvernement.

Le Sénégal devra faire face à des besoins de financement brut considérables, atteignant environ 20 % du PIB en 2025. Une part importante de ces obligations concerne les remboursements d’amortissements, estimés à 2,9 billions de francs CFA, soit 12,8 % du PIB. De surcroît, la dette non déclarée jusqu’en mars 2024, qui s’élève à 2,5 billions de francs CFA (12,3 % du PIB), risque d’alourdir encore davantage le service de la dette dans les années à venir. Ces défis de refinancement imposent au gouvernement de restructurer ses échéances afin de limiter les risques.

Les lacunes en matière de gouvernance identifiées dans le rapport de la Cour des comptes ont également contribué au déclassement de Moody’s. La mauvaise gestion budgétaire sous l’administration précédente a été mise en lumière, avec des dépenses extrabudgétaires non régularisées, une comptabilisation incomplète des prêts financés par des projets, et une dette garantie bien plus élevée que déclarée initialement. Le gouvernement actuel s’est engagé à améliorer la transparence et la gestion des finances publiques à travers des réformes structurelles. Parmi les mesures envisagées figurent un contrôle renforcé des dépenses, une gestion unifiée de la dette publique et une amélioration des rapports financiers. Cependant, la mise en œuvre de ces réformes sera progressive et leur efficacité devra être prouvée sur le long terme.

La perspective négative de la notation souveraine repose également sur l’incertitude entourant le plan de consolidation budgétaire du Sénégal. Bien que l’objectif du gouvernement soit d’atteindre un déficit de 7,1 % du PIB en 2025 et de réduire progressivement ce chiffre à 3 % d’ici 2027, Moody’s estime que cet ajustement sera difficile à réaliser. Le gouvernement devra notamment renforcer ses recettes fiscales et rationaliser ses dépenses pour espérer atteindre ces cibles ambitieuses. Le rythme de consolidation budgétaire pourrait être plus lent que prévu, en raison des risques pesant sur la croissance des recettes publiques et des charges d’intérêts croissantes.

L’accès au financement constitue un autre défi de taille. Le Sénégal cherche à diversifier ses sources de financement en sollicitant des prêts concessionnels, en mobilisant les marchés internationaux et régionaux, et en explorant de nouveaux instruments tels que les obligations de la diaspora. Un nouvel accord avec le FMI, prévu pour juin 2025, pourrait débloquer des fonds concessionnels cruciaux. Toutefois, tout retard dans ces négociations accroîtrait la dépendance du pays vis-à-vis des financements de marché, ce qui pourrait poser des risques supplémentaires si les investisseurs perdent confiance.

En termes d’environnement, de société et de gouvernance (ESG), Moody’s attribue un score négatif au Sénégal. Les risques environnementaux sont élevés, notamment en raison de l’exposition aux conditions climatiques extrêmes et à l’élévation du niveau de la mer. Le pays souffre également d’un accès limité aux services de base, avec seulement 68 % de la population ayant accès à l’électricité et un marché du travail marqué par une forte précarité. Sur le plan de la gouvernance, les faiblesses révélées dans la gestion budgétaire passée ont lourdement pesé sur la notation, malgré les efforts du gouvernement pour améliorer la transparence et renforcer les institutions.

En conclusion, la décision de Moody’s de déclasser la notation souveraine du Sénégal à B3 avec une perspective négative reflète les graves défis économiques et budgétaires auxquels le pays est confronté. L’ampleur de l’endettement, les lacunes en matière de gouvernance et les risques accrus de refinancement compliquent les efforts de stabilisation financière. Le gouvernement devra redoubler d’efforts pour restaurer la confiance des investisseurs, mettre en œuvre des réformes structurelles et assurer un assainissement budgétaire durable afin d’éviter une nouvelle dégradation de sa notation financière.

UC-FIATE SÉNÉGAL sponsorise la journée nationale de l’élevage prévue ce 22 février à Kaolack.

L’union coopérative des fournisseurs d’intrants agricole, des transformateurs et d’équipements par le biais de leur président M. Babou Khady Dieng, accompagne le secteur de l’élevage en perspective de la journée nationale de cette dernière prévue ce 22 février à Kaolack.


Créée le 27 juillet 2024, UC FIATE SÉNÉGAL est une société coopérative qui s’engage à transformer le secteur agricole au Sénégal avec un siège basé à hanne Mariste Dakar et un capital de 22 millions de FCFA.
Elle regroupe 39 membres fondateurs et attire continuellement de nouveaux adhérents dans toutes les régions du pays.


UC-FIATE se fixe pour mission de faciliter l’accès aux intrants agricoles de qualité, promouvoir des pratiques agricoles modernes et durables, et soutenir la transformation ainsi que la valorisation des produits agricoles pour répondre aux besoins du marché local et régional.


UC-FIATE favorise un élevage intensif et moderne grâce à nos solutions fourragères et alimentaires.

Suspension de l’aide américaine : Abdoul Mbaye appelle Trump à dévoiler les avoirs des dirigeants des pays mal gouvernés

La récente décision du président américain de suspendre l’aide financière à plusieurs pays jugés « mal gouvernés » continue de susciter des réactions. Parmi les voix qui s’élèvent face à cette annonce, celle de l’ancien Premier ministre du Sénégal, Abdoul Mbaye, se distingue par une proposition audacieuse : plutôt que de couper l’aide, Donald Trump devrait utiliser les moyens du renseignement américain pour révéler les avoirs des dirigeants de ces pays.

Dans un post publié sur Facebook, Abdoul Mbaye, également président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), a réagi en ces termes : « Donald Trump a décidé de ne plus aider en dollars les pays mal gouvernés. Nul ne peut le lui reprocher. Qu’il les aide plutôt en dévoilant les avoirs de leurs dirigeants, anciens ou en fonction, en immeubles et comptes bancaires à travers le monde. »

L’ancien chef du gouvernement sénégalais met en avant la puissance du renseignement américain, qu’il juge capable de traquer et d’exposer les richesses accumulées par certains dirigeants. Il estime que ces fonds, souvent détournés, pourraient être réinvestis pour financer le développement des pays concernés : « Ces avoirs récupérés suffiront à financer nos émergences », a-t-il ajouté.

Cette déclaration s’inscrit dans la ligne des combats menés par Abdoul Mbaye contre la corruption et la mauvaise gouvernance en Afrique. L’ancien Premier ministre, connu pour ses prises de position en faveur de la transparence, plaide régulièrement pour des réformes structurelles permettant de mieux gérer les ressources publiques.

Si l’idée de révéler les avoirs des dirigeants des pays mal gouvernés venait à être prise en compte par l’administration américaine, elle pourrait provoquer un séisme politique dans plusieurs États. Les populations, souvent victimes des détournements de fonds publics, pourraient ainsi mieux identifier les responsables des crises économiques et sociales qu’elles traversent.

Ousmane Sonko annonce la première rencontre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux pour le redressement économique

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé ce mercredi 19 février 2025, en Conseil des ministres, la tenue de la première rencontre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux le jeudi 27 février 2025. Cette rencontre, selon Sonko, marque le début d’un dialogue inclusif, franc et patriotique visant à mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation dans l’effort de redressement économique et financier du pays.

La rencontre, qui réunira le Gouvernement, les syndicats, les organisations d’employeurs, la société civile, les institutions de la République, les dirigeants d’entreprises, ainsi que des organismes nationaux et des associations, sera un moment clé pour discuter des mesures nécessaires à l’amélioration de la gouvernance économique du Sénégal. L’objectif est de renforcer la coopération entre tous les acteurs impliqués dans la gestion des finances publiques et d’assurer une approche collective pour surmonter les difficultés économiques actuelles.

Lors de son intervention, Ousmane Sonko a mis l’accent sur la nécessité de prendre des mesures correctives immédiates pour rationaliser les dépenses publiques et réduire le train de vie de l’État. Ces actions s’inscrivent dans le cadre d’une réforme visant à améliorer la gestion des ressources de l’État tout en garantissant la transparence et l’intégrité des processus décisionnels.

Dans le même esprit, le Premier ministre a donné des instructions au ministre des Finances et du Budget pour qu’il prenne des mesures appropriées sans délai, afin de mettre en œuvre les recommandations relatives à l’optimisation des finances publiques. L’objectif est de rendre opérationnelles ces mesures et de s’assurer que les finances de l’État soient gérées de manière plus rigoureuse et plus efficace.

Sénégal : Woodside annonce 950 millions de dollars de revenus pour le projet Sangomar en 2024

L’opérateur australien Woodside Energy a dévoilé, pour la première fois, les résultats financiers et opérationnels du champ pétrolier Sangomar. Selon un rapport publié sur son site web, la compagnie annonce une production de 13,3 millions de barils équivalent pétrole (Mboe) et des ventes de 12,9 Mboe pour l’année 2024, générant un chiffre d’affaires d’environ 950 millions de dollars, soit environ 595,5 milliards de francs CFA.

Woodside se félicite d’un taux de fiabilité de production supérieur à 94 % au quatrième trimestre 2024. L’entreprise attribue cette performance à la mise en service efficace des installations et à la bonne exploitation du gisement offshore sénégalais.

La compagnie informe également que les premières évaluations des réservoirs S500 ont permis une augmentation des réserves prouvées de 54,9 Mboe, renforçant ainsi le potentiel du champ Sangomar.

En matière d’impact économique, Woodside souligne que le projet Sangomar a permis la création de 4 400 emplois sénégalais, illustrant ainsi son engagement en faveur du développement local.

Par ailleurs, l’opérateur affirme entretenir de solides relations avec Petrosen et le gouvernement sénégalais, assurant que le partenariat autour de Sangomar reste stratégique pour l’avenir du secteur pétrolier au Sénégal.

Avec ces premiers résultats prometteurs, Woodside envisage une montée en puissance progressive de la production et des ventes en 2025. L’exploitation du gisement Sangomar constitue un levier majeur pour l’économie sénégalaise, renforçant la position du pays sur la scène énergétique mondiale.

Forum des PME du Sénégal : Un levier pour le développement économique

Le Forum des Petites et Moyennes Entreprises (PME) du Sénégal a ouvert ses portes sous la présidence conjointe du ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Gueye Diop, et du Premier ministre Ousmane Sonko. Pendant 48 heures, cet événement réunit les acteurs clés du secteur afin de favoriser les échanges, stimuler la croissance des entreprises locales et renforcer leur compétitivité.

Dans son allocution, le ministre du Commerce et de l’Industrie a rappelé l’importance des PME dans le tissu économique et industriel du pays. Elles constituent une source majeure d’emplois et participent activement à la croissance nationale. Cependant, malgré leur rôle crucial, ces entreprises font face à plusieurs défis qui entravent leur développement.

L’un des principaux obstacles évoqués lors du forum est le problème de financement. Actuellement, seulement 10 % des PME sénégalaises ont accès à des crédits à court terme, d’une durée comprise entre 24 et 36 mois. Or, ces entreprises ont besoin de financements à long terme pour assurer leur croissance et leur stabilité.

Outre le financement, d’autres difficultés freinent l’essor des PME :

• Accès au marché et à la commande publique : De nombreuses entreprises peinent à s’insérer dans les circuits de distribution et à obtenir des contrats publics.

• Gestion et marketing : Le manque de compétences en gestion et en communication limite la visibilité et la rentabilité de plusieurs PME.

• Cadre réglementaire : Les lourdeurs administratives et les contraintes liées aux lois en vigueur compliquent le développement des entreprises locales.

Le forum vise à mettre en lumière ces problématiques et à proposer des solutions concrètes. Il permet aux PME de rencontrer des bailleurs de fonds, des investisseurs et des clients potentiels. Des échanges avec les autorités publiques sont également prévus pour discuter des réformes nécessaires à l’amélioration du climat des affaires.

Le FMI conclut sa mission au Sénégal : une situation économique difficile et des réformes nécessaires pour redresser les finances publiques

Du 5 au 12 septembre 2024, une mission du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, s’est rendue au Sénégal pour évaluer la situation économique du pays et poursuivre les discussions concernant le programme économique soutenu par le FMI. Ce programme repose sur les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC), du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), ainsi que la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), approuvés par le Conseil d’administration du FMI le 26 juin 2023.

À l’issue de la mission, M. Gemayel a révélé que l’économie sénégalaise a connu un ralentissement important au premier semestre de 2024, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel se limitant à 2,3 % au premier trimestre, et des signes d’une poursuite du ralentissement au deuxième trimestre. Ce phénomène est principalement dû à une activité plus faible dans des secteurs clés comme le secteur minier, de la construction et agro-industriel, et dans une moindre mesure, dans le secteur primaire. Bien que l’inflation globale ait ralenti, atteignant une moyenne de 2,2 % au premier semestre 2024, cette évolution est attribuée principalement à la baisse des prix internationaux des matières premières et à une demande intérieure modérée.

Le rapport du FMI met également en lumière des difficultés financières croissantes pour le gouvernement sénégalais. L’exécution budgétaire à fin août 2024 a révélé un manque à gagner substantiel en termes de recettes, alors que les dépenses sont restées globalement conformes aux prévisions. En conséquence, le déficit budgétaire a continué de se creuser, et pour financer ce déficit, le gouvernement a dû recourir à des emprunts commerciaux externes à court terme, qui sont coûteux et augmentent la pression sur les finances publiques. En dépit de ces difficultés, la croissance du PIB pour l’année 2024 a été révisée à la baisse, passant de 7,1 % à 6 %, et la croissance du secteur non-hydrocarbures devrait ralentir davantage à 3,3 %, contre 4,8 % initialement prévu.

Le FMI a mis en garde contre une détérioration continue de la situation si aucune mesure corrective n’est prise. Le déficit du compte courant devrait se réduire à 12,7 % du PIB grâce à l’augmentation de la production d’hydrocarbures, mais la situation budgétaire reste préoccupante. Le déficit budgétaire devrait dépasser les 7,5 % du PIB, bien au-delà des 3,9 % initialement prévus, en raison de la baisse des recettes et de l’augmentation des dépenses en subventions énergétiques et en paiements d’intérêts. La dette publique de l’administration centrale devrait également rester supérieure au critère de convergence de l’UEMOA, qui fixe un seuil de 70 % du PIB.

Dans ce contexte, le FMI a souligné l’importance de prendre des mesures de réformes structurelles immédiates et significatives pour restaurer la stabilité fiscale et la viabilité économique. Le Fonds a recommandé de rationaliser les exonérations fiscales et de procéder à la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées, qui sont coûteuses et inefficaces. Ces mesures visent à rétablir un équilibre budgétaire durable et à assurer une réduction rapide du déficit et de la dette publique. Le FMI a également insisté sur la nécessité de traiter l’accumulation des impayés envers les entreprises privées, particulièrement dans les secteurs de la construction et de l’énergie, et de mettre en place un plan d’apurement de ces passifs avec un calendrier précis et transparent.

L’un des domaines clés évoqués lors des discussions avec les autorités sénégalaises a été le secteur de l’énergie. Le FMI a encouragé les autorités à poursuivre les réformes visant à améliorer la viabilité financière de la société nationale d’électricité (SENELEC) et à concevoir une nouvelle structure tarifaire pour l’électricité. Cette révision tarifaire inclurait un tarif social destiné à protéger les ménages vulnérables, tout en permettant à SENELEC de mieux couvrir ses coûts et d’assurer une gestion plus efficiente du secteur.

Le FMI a également salué les progrès réalisés par le Sénégal dans la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), ce qui permet au pays de se rapprocher de la sortie de la « liste grise » du GAFI. Ce processus devrait renforcer la confiance dans le climat des affaires, attirer davantage d’investissements et améliorer la transparence des opérations financières.

Les autorités sénégalaises ont réaffirmé leur engagement à poursuivre les réformes économiques prévues dans le cadre du programme soutenu par le FMI. Elles ont également renouvelé leur volonté de promouvoir la transparence, la bonne gouvernance et la responsabilité publique. Dans ce cadre, un audit général des finances publiques est en cours, et les conclusions de cet audit devraient permettre de mettre en place des actions de réformes vigoureuses pour remettre les finances publiques sur une trajectoire plus saine.

La mission du FMI a été couronnée par des discussions constructives avec les autorités sénégalaises, dont le Premier ministre Ousmane Sonko, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération Abdourahmane Sarr, ainsi que le ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba. L’équipe du FMI a également rencontré des représentants du secteur privé et des partenaires au développement pour échanger sur les meilleures pratiques et solutions possibles pour sortir de la crise.

La BAD lance une mission de dialogue au Sénégal pour la préparation de la stratégie de développement 2026-2030

Le lundi 17 février 2025, une équipe de la Banque africaine de développement (BAD) a démarré une mission de dialogue importante à Dakar. Cette mission s’inscrit dans le cadre de la préparation du rapport d’achèvement de la stratégie de développement 2021-2025 de la BAD pour le Sénégal. Dirigée par Mohamed Cherif, responsable du bureau de la BAD au Sénégal, l’équipe comprend plusieurs experts en développement et se poursuivra jusqu’au 24 février 2025.

La mission a pour objectif essentiel de poser les bases de la nouvelle stratégie de développement de la BAD pour le Sénégal, couvrant la période 2026-2030. Ce dialogue stratégique vise à définir les orientations du futur document de stratégie pays, en tenant compte des besoins réels de développement du Sénégal. Ce processus d’élaboration de la nouvelle stratégie s’inscrit dans une démarche visant à répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux spécifiques du pays. La BAD met également un accent particulier sur l’alignement de la stratégie avec les priorités de l’Union africaine et des Objectifs de Développement Durable (ODD), garantissant ainsi que les interventions de la BAD contribuent à un développement durable et inclusif à l’échelle du Sénégal et du continent.

Cette mission est considérée comme une étape essentielle pour renforcer la collaboration entre le Sénégal et la Banque africaine de développement. En effet, la BAD cherche à affiner ses actions pour mieux répondre aux défis de développement du pays à l’horizon 2030. L’objectif est de soutenir le Sénégal dans la mise en œuvre de ses priorités de développement et de garantir que la nouvelle stratégie sera en phase avec les aspirations du pays pour un développement durable et inclusif.

Le processus de dialogue a également un caractère inclusif, avec une volonté de travailler étroitement avec les autorités sénégalaises, les acteurs économiques et la société civile. Cette approche vise à mieux comprendre les priorités locales et à adapter les solutions proposées aux réalités du terrain, tout en garantissant l’efficacité des actions mises en place.

Un autre aspect important de cette mission est l’alignement des interventions de la BAD avec les grands objectifs mondiaux. Cela inclut notamment l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui aspire à transformer le continent africain d’ici 2063, et les ODD, qui guideront la communauté internationale vers un développement plus équitable et durable d’ici 2030. Cet alignement garantit que les actions de la BAD contribuent non seulement aux objectifs du Sénégal, mais aussi aux grands objectifs globaux de développement.

Sénégal – Gestion économique : L’ex-Directeur national de la BCEAO charge le régime sortant

Ahmadou Al Aminou Lo, ancien Directeur national de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Sénégal et actuel Secrétaire général du gouvernement, a dénoncé la gestion économique du régime sortant. Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, il a affirmé que l’ancien gouvernement avait été alerté à plusieurs reprises sur les risques économiques encourus, notamment en ce qui concerne la manipulation des chiffres et l’endettement excessif.

Selon Ahmadou Al Aminou Lo, plusieurs institutions, dont la BCEAO, le Fonds Monétaire International (FMI) et l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), avaient prévenu les autorités de l’époque. Il a souligné que l’ancien Premier ministre Ousmane Sonko, lorsqu’il était député, avait également tiré la sonnette d’alarme sur ces questions.

« Ils ont été avertis. Que ce soit par le Premier ministre Ousmane Sonko quand il était à l’Assemblée nationale ou par les institutions internationales. Nous leur disions de faire attention, de consolider leurs finances. Mais ils ont persisté dans une gestion risquée qui aujourd’hui pose problème. »

L’ancien directeur de la BCEAO a expliqué que malgré les signaux d’alerte, le gouvernement sortant a poursuivi une politique économique qui a fragilisé les finances publiques et les banques locales.

Ahmadou Al Aminou Lo a également révélé que des demandes de financement des banques ne correspondaient pas aux statistiques officielles du pays. Ce décalage entre les chiffres communiqués et la réalité économique a accentué les difficultés du secteur bancaire.

Toutefois, il a précisé que, dans son rôle à la BCEAO, il ne pouvait pas faire de déclaration publique à l’époque. La seule dette sur laquelle la Banque Centrale a l’obligation de communiquer officiellement concerne celle vis-à-vis du FMI.

« Par les moyens appropriés, nous avons lancé les alertes. J’ai personnellement échangé avec les ministres concernés pour leur dire de faire attention. »

Ces révélations interviennent alors que le nouveau gouvernement tente de remettre de l’ordre dans les finances publiques. La gestion de la dette et la transparence budgétaire figurent parmi les priorités du régime actuel, qui cherche à rassurer les partenaires financiers et à redresser l’économie du pays.

Crise financière au Sénégal : Abdoul Mbaye prône la réduction du train de vie de l’État

L’ancien Premier ministre et banquier Abdoul Mbaye tire la sonnette d’alarme sur la situation financière du Sénégal. Face à une dette qui ne cesse de s’alourdir, le leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) insiste sur la nécessité d’adopter des mesures drastiques pour réduire les dépenses publiques.

Dans un message publié sur sa page Facebook, Abdoul Mbaye rappelle qu’il avait déjà alerté sur cette problématique dès le 21 avril 2024. “Il n’y a pas d’autres voies pour le Sénégal sinon la réduction du train de vie de l’État. La solution ne se trouvait pas dans la continuité. Je l’ai écrit dès le 21 avril 2024. Cela m’a juste valu une bordée d’insultes”, a-t-il déclaré.

Selon lui, les réformes doivent être menées avec pédagogie, sans menaces, mais surtout avec l’exemplarité des dirigeants. Il évoque notamment la vente de l’avion présidentiel, une mesure qu’il considère comme un symbole fort pour amorcer une réduction des dépenses publiques. “La vente de l’avion présidentiel était celui que j’avais choisi à titre symbolique. Mais il faut bien entendu aller beaucoup plus loin après 10 mois déjà perdus”, a-t-il ajouté.

Les propos d’Abdoul Mbaye s’inscrivent dans un contexte où l’endettement du Sénégal suscite de vives préoccupations. De nombreux observateurs et experts économiques estiment que la maîtrise des finances publiques est devenue une priorité, d’autant plus que les marges de manœuvre budgétaires du pays se réduisent.

FMI et Banque mondiale : La crise de confiance qui bouleverse les finances publiques du Sénégal

Six mois après avoir dévoilé la situation réelle des finances publiques, le gouvernement sénégalais se retrouve face à une crise de confiance avec les institutions financières internationales. Lors d’une conférence de presse, Ahmadou Al Aminou Lo, ministre Secrétaire Général du gouvernement, est revenu sur les répercussions de cette politique de transparence, notamment sur les relations avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale.

Dès son arrivée au pouvoir, l’actuel gouvernement avait promis de faire la lumière sur la gestion des finances publiques. En juillet dernier, les autorités avaient dénoncé une falsification des chiffres économiques sous l’ancien régime, révélant un déficit budgétaire bien plus important que celui officiellement annoncé. Ces déclarations ont eu un effet immédiat : la méfiance des partenaires financiers s’est installée, entraînant un gel des financements extérieurs.

« Quand nous avions annoncé que les chiffres sur les finances publiques étaient faux, tous les organismes qui nous prêtaient de l’argent, c’est-à-dire le FMI et la Banque mondiale, avaient retenu leur main », a expliqué Ahmadou Al Aminou Lo. En clair, la révélation de ces irrégularités a poussé les bailleurs à suspendre certains décaissements, rendant plus difficile la gestion budgétaire de l’État.

L’économie sénégalaise repose en grande partie sur les financements des institutions internationales. Le FMI et la Banque mondiale jouent un rôle clé dans l’équilibre budgétaire en fournissant des prêts et en soutenant des projets de développement. Le gel de ces financements complique donc sérieusement la mise en œuvre des réformes économiques prévues par l’État.

Face à cette situation, le gouvernement est confronté à un dilemme : continuer sur la voie de la transparence au risque de fragiliser davantage la confiance des bailleurs ou bien adopter une approche plus diplomatique pour rassurer les investisseurs internationaux.

Cette crise de confiance a des impacts concrets sur l’économie sénégalaise. Le gel des financements extérieurs réduit la capacité du gouvernement à honorer certaines dépenses publiques, notamment les investissements dans les infrastructures et les services sociaux. En outre, la suspension de ces appuis budgétaires accroît la pression sur les finances publiques, obligeant l’État à explorer d’autres sources de financement.

Les entreprises nationales, en particulier celles qui dépendent des contrats publics, ressentent déjà les effets de cette situation. Certains projets de grande envergure, financés en partie par des fonds internationaux, connaissent des retards, ce qui freine la croissance économique et l’emploi.

Pour sortir de cette impasse, le gouvernement devra rapidement mettre en place une stratégie visant à restaurer la confiance des institutions financières internationales. Plusieurs pistes sont envisagées :

  1. Renforcer la transparence et la bonne gouvernance : La publication régulière des rapports financiers et des audits indépendants pourrait rassurer les bailleurs sur la gestion des ressources publiques.
  2. Négocier avec le FMI et la Banque mondiale : Une approche diplomatique avec ces institutions est nécessaire pour clarifier la nouvelle politique économique et obtenir des engagements concrets en faveur de la reprise des financements.
  3. Diversifier les sources de financement : Le Sénégal pourrait explorer d’autres options, notamment en renforçant ses relations économiques avec des partenaires non traditionnels tels que la Chine, la Turquie ou les pays du Golfe.
  4. Mobiliser les ressources internes : Une réforme fiscale efficace pourrait permettre d’accroître les recettes de l’État et réduire la dépendance aux financements extérieurs.

Le pari du gouvernement sur la transparence est certes courageux, mais il implique des ajustements stratégiques pour éviter une crise prolongée. Le Sénégal se trouve à un tournant crucial où il doit conjuguer vérité et pragmatisme pour garantir une stabilité économique durable.

Sénégal : Vers un redressement budgétaire et une nouvelle politique d’endettement

Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a annoncé une série de réformes budgétaires et financières destinées à assainir les finances publiques du Sénégal. Lors de la conférence de presse du gouvernement tenue à la Primature, il a détaillé l’ampleur du déficit budgétaire et de l’endettement accumulé ces dernières années, tout en exposant la stratégie adoptée pour rétablir la situation.

Selon l’audit de la Cour des comptes, la dette publique a atteint 99,7 % du PIB à la fin de l’année 2023, un chiffre bien au-delà des seuils de soutenabilité fixés par l’UEMOA. De plus, l’audit a révélé que de nombreuses dépenses ont été engagées hors des circuits budgétaires normaux et sans l’autorisation du Parlement, un dysfonctionnement qui a aggravé la situation financière du pays.

« Ce n’est pas parce que des ressources sont disponibles auprès des partenaires qu’il faut les mobiliser, surtout pour des projets non productifs », a déclaré le ministre Abdourahmane Sarr, dénonçant ainsi les choix budgétaires du régime précédent.

Face à cette situation préoccupante, le gouvernement s’est fixé un objectif clair : ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB et réduire la dette publique à 70 % du PIB d’ici 2029-2035.

« La nouvelle politique d’endettement que nous avons élaborée devrait contribuer à réduire considérablement l’exposition du portefeuille de dette en devises et à améliorer la viabilité de cette dernière », a précisé le ministre de l’Économie.

Concrètement, cette stratégie vise à réduire la dépendance aux financements extérieurs en priorisant les ressources internes et en ciblant des investissements productifs susceptibles de générer des revenus pour l’État.

Malgré ces défis budgétaires, le gouvernement reste optimiste quant aux perspectives économiques du Sénégal. Le ministre Abdourahmane Sarr a affirmé que la croissance économique devrait atteindre en moyenne 6,5 % au cours des prochaines années, grâce notamment à l’exploitation du pétrole et du gaz.

Cependant, il a insisté sur la nécessité de mobiliser les ressources internes et d’adopter une gestion rigoureuse des finances publiques pour assurer un développement durable et souverain.

« L’avenir dépendra de ce que nous ferons en tant que Sénégalais : mobiliser nos ressources internes pour un développement souverain, juste et prospère », a-t-il conclu, soulignant l’engagement du Sénégal dans une nouvelle ère de transparence et de rigueur financière.

Ces annonces marquent un tournant majeur dans la gestion économique du Sénégal. En mettant en place une politique budgétaire plus stricte, le gouvernement espère restaurer la confiance des partenaires financiers et des investisseurs tout en assurant une croissance économique inclusive et durable. Reste à voir comment ces réformes seront mises en œuvre et si elles permettront réellement de redresser les finances publiques du pays.

Sénégal : Cheikh Diba tire la sonnette d’alarme sur la situation financière du pays

Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a livré un constat préoccupant sur l’état des finances publiques sénégalaises. Lors d’un point de presse, il a insisté sur l’urgence de réformer la gestion budgétaire pour éviter un effondrement financier.

Cheikh Diba a rappelé que le rapport présenté par la Cour des comptes constitue une “photographie fidèle” de la situation financière du pays entre 2019 et 2023. « Il confirme et valide les constats établis par l’Inspection générale des finances et met en lumière les insuffisances qu’il est désormais impératif de corriger avec rigueur et détermination », a-t-il déclaré.

Selon les données dévoilées, le déficit budgétaire moyen annuel a atteint 11,1 % au cours des cinq dernières années, tandis que l’endettement public s’élevait à 99,67 % du PIB en décembre 2023. Des chiffres qui illustrent, selon le ministre, la gravité des déséquilibres financiers accumulés ces dernières années.

Face à cette situation critique, Cheikh Diba a affirmé que le gouvernement n’a d’autre choix que d’agir rapidement. « Nous nous engageons dès aujourd’hui à mettre en œuvre des réformes structurelles ambitieuses pour garantir la soutenabilité budgétaire et la prospérité de notre nation », a-t-il assuré.

Le ministre a également salué le travail effectué par la Cour des comptes et l’Inspection générale des finances, soulignant l’importance de cet exercice pour assurer la transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources publiques.

Au-delà du constat, Cheikh Diba considère cette crise comme une opportunité pour repenser le modèle de gestion publique. « Ce moment est l’opportunité de bâtir un nouveau modèle de gestion publique », a-t-il déclaré, appelant à une approche plus rigoureuse et méthodique dans la gestion des finances de l’État.

Sénégal : Les révélations de Bougane Gueye Dany sur la gestion des finances publiques enfin confirmées par la Cour des comptes

Le rapport récemment publié par la Cour des comptes sur la gestion de la dette publique au Sénégal n’a fait que confirmer des accusations portées depuis plusieurs mois par l’opposant Bougane Gueye Dany. En effet, l’homme politique avait dénoncé des irrégularités concernant des crédits contractés sans l’accord de la Direction du Crédit, ainsi que des comptes ouverts illégalement, sans l’autorisation du ministère des Finances. Ces dénonciations, qui avaient été largement ignorées à l’époque, trouvent aujourd’hui un écho officiel, alors que la Cour des comptes et l’Inspection générale des Finances (IGF) semblent enfin reconnaître la gravité de la situation.

Bougane Gueye Dany, dans ses nombreuses interventions publiques, avait déjà attiré l’attention sur la manipulation des fonds publics par certains fonctionnaires. Selon lui, ces pratiques de gestion opaque permettaient à des individus d’agir en dehors du contrôle des agents comptables de l’État, exposant ainsi les finances publiques à de graves dérives. Pourtant, malgré ces alertes, ces irrégularités avaient été minimisées par les autorités, et il aura fallu attendre la publication du rapport de la Cour des comptes pour que ces faits prennent une ampleur plus large.

Le rapport de la Cour des comptes révèle que le précédent gouvernement avait non seulement omis de communiquer des données fiables concernant la dette et le déficit publics, mais que certaines opérations financières, notamment des crédits, avaient été contractées sans l’accord nécessaire de la Direction du Crédit. Pire encore, des comptes avaient été ouverts sans l’approbation préalable du ministère des Finances, ce qui constitue une grave violation des procédures budgétaires et financières en vigueur.

Ces révélations viennent également mettre en lumière le manque de transparence dans la gestion des finances publiques, un problème qui avait été soulevé à plusieurs reprises par l’opposition, mais qui n’avait pas trouvé de réponses satisfaisantes jusqu’à récemment. Ce retard dans la prise en compte des dénonciations de Bougane Gueye Dany et d’autres figures politiques montre un manque de rigueur dans les mécanismes de contrôle interne des finances de l’État, alors que la gestion des fonds publics devrait être soumise à une transparence totale.

Le ministère des Finances a annoncé la tenue prochaine d’une réunion avec les investisseurs internationaux pour clarifier la situation et discuter des mesures de centralisation de la gestion de la dette publique. Cependant, il est impératif que cette réunion soit l’occasion de revenir sur ces irrégularités passées et de prendre des mesures concrètes pour éviter toute répétition de telles pratiques à l’avenir.

Il est aussi essentiel que les responsabilités soient clairement établies et que les responsables de ces dérives financières soient identifiés et sanctionnés. La mise en place de réformes plus strictes en matière de contrôle des finances publiques devient aujourd’hui indispensable, tant pour rassurer les citoyens que les partenaires internationaux du Sénégal, qui réclament plus de transparence et de rigueur dans la gestion des fonds publics.

Sénégal : Le ministère des Finances annonce une réunion avec les investisseurs après la publication du rapport de la Cour des comptes

Le ministère des Finances du Sénégal a annoncé mercredi, dans une note adressée aux investisseurs, son intention de centraliser la gestion de la dette publique du pays. Cette décision fait suite à la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui a révélé des irrégularités dans la gestion de la dette et du déficit publics sous l’ancien gouvernement. Le rapport a notamment souligné des lacunes dans la communication des données financières, qui auraient nui à la transparence et à la bonne gestion des finances publiques.

Dans ce contexte, le ministère des Finances prévoit d’organiser une réunion avec les investisseurs internationaux pour clarifier la situation et expliquer les mesures prises pour redresser la gestion de la dette. Cette réunion, qui se tiendra dans les prochaines semaines, vise à rassurer les partenaires financiers du Sénégal sur la solidité des réformes et sur l’engagement du gouvernement actuel à assurer une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques.

L’un des principaux objectifs de cette centralisation est de mieux suivre l’évolution de la dette et d’optimiser les mécanismes de financement, dans un contexte économique marqué par une pression croissante sur les ressources publiques. Le ministère des Finances a également insisté sur la nécessité de renforcer la communication avec les investisseurs pour garantir une meilleure compréhension des enjeux économiques et financiers du pays.

Ce tournant intervient alors que le Sénégal, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, cherche à renforcer ses relations avec les partenaires internationaux et à consolider la stabilité économique, tout en faisant face à des défis de financement, notamment pour soutenir des projets d’infrastructure ambitieux.

Le rapport de la Cour des comptes a aussi mis en lumière plusieurs points d’amélioration dans le processus budgétaire, notamment une gestion moins optimale des ressources publiques et des insuffisances dans la planification financière à long terme. Ces observations devraient conduire à une révision des politiques de gestion budgétaire du pays, avec des réformes visant à améliorer la transparence et l’efficacité des dépenses publiques.

La réunion avec les investisseurs, prévue prochainement, constitue une étape clé dans le processus de redressement de la gestion des finances publiques du Sénégal. Elle représente aussi une opportunité pour le gouvernement de présenter son plan de réforme et de rassurer les acteurs économiques et financiers sur la viabilité des politiques mises en place.

Chute des Eurobonds du Sénégal après la publication du rapport de la Cour des comptes

Les obligations souveraines en dollars du Sénégal ont connu une forte baisse ce mercredi, marquant un coup dur pour la confiance des investisseurs sur les marchés financiers. Cette chute survient après la publication d’un rapport très attendu de la Cour des comptes, qui a mis en lumière une situation financière plus préoccupante que prévu.

Selon Reuters, l’Eurobond du Sénégal avec une échéance en 2033 a été particulièrement affecté, enregistrant une baisse de plus de 2 centimes pour s’échanger à 79,95 cents pour un dollar.

D’après Bloomberg, cette tendance baissière a également touché l’obligation à échéance 2048, qui a chuté de 2,1 cents, atteignant 67,59 cents pour un dollar à 15h, heure de Londres. Il s’agit de la plus forte baisse intraday observée depuis près de cinq mois, positionnant ainsi le Sénégal parmi les marchés émergents les plus touchés de la journée.

La baisse des obligations sénégalaises intervient après la publication du rapport de la Cour des comptes sur la période 2019 – 31 mars 2024. Ce document met en évidence une dette publique plus élevée que celle annoncée précédemment, soulevant des interrogations sur la viabilité budgétaire du pays.

L’analyse de la Cour des comptes met en avant des dépassements budgétaires, des irrégularités dans l’exécution des dépenses publiques et une opacité dans la gestion de certaines ressources. Ce constat alarmant a immédiatement eu des répercussions sur la perception du risque souverain du Sénégal, ce qui explique la réaction des marchés financiers.

Cette chute des Eurobonds traduit une perte de confiance des investisseurs, qui cherchent désormais des clarifications et des assurances de la part du gouvernement sénégalais. Un porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) a d’ailleurs déclaré que l’institution allait analyser ce rapport en détail et engager des discussions avec les autorités sénégalaises pour évaluer les mesures à prendre.

Le FMI scrute les conclusions de la Cour des comptes du Sénégal : vers un renforcement de la gouvernance financière ?

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce mercredi qu’il allait examiner de près le rapport récemment publié par la Cour des comptes du Sénégal, document qui met en évidence plusieurs irrégularités dans la gestion des finances publiques. Cette annonce intervient dans un contexte où le Sénégal est engagé dans un programme économique avec l’institution financière, notamment dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité de résilience et de durabilité (FRD).

Le rapport de la Cour des comptes, publié en début d’année, a soulevé des préoccupations majeures sur l’utilisation de certains fonds publics. Parmi les points mis en avant, on retrouve des irrégularités dans la gestion des dépenses publiques, un manque de transparence dans l’octroi de marchés, ainsi que des dysfonctionnements dans l’exécution budgétaire.

L’un des volets les plus scrutés concerne l’utilisation des ressources allouées aux secteurs clés comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Selon les conclusions des magistrats de la Cour des comptes, certains décaissements ont été réalisés sans justificatifs clairs, ce qui alimente les interrogations sur la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de redevabilité au sein de l’administration sénégalaise.

Face à ces révélations, le FMI a rapidement réagi en affirmant qu’il analyserait en détail le contenu du rapport et engagerait des discussions avec les autorités sénégalaises pour évaluer les mesures à prendre. Dans un courriel adressé à l’agence Reuters, un porte-parole de l’institution a déclaré :

« Le FMI reste déterminé à soutenir les autorités pour aller de l’avant ».

Toutefois, aucune précision supplémentaire n’a été donnée sur les actions concrètes que l’institution pourrait recommander ou exiger du gouvernement sénégalais.

Cette annonce du FMI est particulièrement significative, car elle intervient à un moment où le Sénégal est sous surveillance économique en raison de sa dette publique et de ses engagements envers les bailleurs internationaux. Le pays a bénéficié de plusieurs facilités de financement du FMI ces dernières années, et la bonne gouvernance des finances publiques est un critère clé pour maintenir cette confiance.

Si le FMI estime que les irrégularités relevées par la Cour des comptes sont suffisamment préoccupantes, il pourrait conditionner certains de ses futurs financements à des réformes structurelles visant à renforcer la transparence budgétaire et la lutte contre la mauvaise gestion des ressources publiques.

Jusqu’à présent, le gouvernement sénégalais n’a pas encore réagi officiellement à l’annonce du FMI. Cependant, plusieurs acteurs politiques et économiques du pays ont déjà commencé à appeler à des réformes profondes pour restaurer la confiance dans la gestion des finances publiques.

L’un des enjeux majeurs sera de voir si le gouvernement mettra en place des mesures concrètes pour corriger les failles identifiées par la Cour des comptes ou si cette affaire risque d’être reléguée au second plan. Dans tous les cas, l’attention du FMI sur ce dossier montre que les instances internationales prennent très au sérieux les conclusions de la Cour des comptes, ce qui pourrait accentuer la pression sur les autorités pour des réformes urgentes.

Rapport de la Cour des Comptes : Anomalies et Discordances dans la Gestion de la Trésorerie et de l’Endettement du Sénégal (2019-2023)

La Cour des Comptes a rendu public son rapport définitif sur la situation des finances publiques du Sénégal pour la période 2019-2023. Ce document met en lumière plusieurs dysfonctionnements liés à la gestion de la trésorerie et de l’endettement, notamment des discordances dans les données financières et des irrégularités dans la gestion des emprunts.

Selon les données du gouvernement, le besoin de financement du Sénégal est passé de 1 227,68 milliards de F CFA en 2019 à 2 642,70 milliards de F CFA en 2023. Pour couvrir ce besoin, l’État a eu recours à des emprunts, ce qui a parfois entraîné un surfinancement, sauf en 2022. En 2023, ce surplus de financement s’élève à 604,12 milliards de F CFA.

Le rapport relève plusieurs dysfonctionnements dans la gestion des finances publiques, parmi lesquels :

• Discordances dans les données sur l’amortissement, l’encours de la dette publique et les disponibilités bancaires.

• Anomalies dans les surfinancements, avec des emprunts excédant les besoins réels.

• Manquements dans la gestion des dépôts à terme (DAT) et absence de transparence sur ces opérations.

• Impact négatif sur la trésorerie de l’État, avec des déficits budgétaires plus élevés que ceux affichés dans les documents officiels.

• Un reliquat de l’emprunt obligataire Sukuk SOGEPA de 2022 non versé au Trésor public.

• Une dette garantie non exhaustive, avec des engagements financiers non pris en compte dans les rapports officiels.

• Une dette bancaire importante contractée hors du circuit budgétaire, ce qui complique son suivi et sa gestion.

• Un encours de la dette supérieur aux montants déclarés dans les documents de reddition, suggérant des écarts dans la comptabilité publique.

Les ressources du Trésor public et l’endettement en forte augmentation

Les disponibilités du Trésor public sont passées de 122,2 milliards de F CFA en 2019 à 173,6 milliards de F CFA en 2023, avec un pic de 298,8 milliards de F CFA en 2021, principalement dû aux appuis reçus pour lutter contre la pandémie de COVID-19.

La dette de l’État vis-à-vis du secteur bancaire a, quant à elle, connu une augmentation significative, passant de 781,30 milliards de F CFA en 2019 à 2 219,79 milliards de F CFA en 2023.

Les établissements de crédit installés au Sénégal estiment que la dette totale de l’État et de ses démembrements s’élève à 3 816,69 milliards de F CFA au 31 mars 2024, dont 3 091,40 milliards de F CFA sont dus par l’État central, soit 81 % de l’encours total.

Le rapport révèle que la majorité des crédits directs sont contractés par l’État central (2 044,0 milliards de F CFA, soit 74,52 %). De plus, 98,65 % des titres émis sont détenus par le Trésor public, représentant 1 047,65 milliards de F CFA.

Enfin, le document mentionne également des certificats nominatifs d’obligations émis au profit de quatre établissements bancaires, avec un encours total de 190,05 milliards de F CFA.

Rapport de la Cour des Comptes : Les dépenses publiques du Sénégal ont atteint 21 007,13 milliards de F CFA entre 2019 et 2023

La Cour des Comptes a publié son rapport définitif sur la situation des finances publiques du Sénégal pour la période de 2019 à 2023. Selon ce document, les dépenses effectives du gouvernement s’élèvent à 21 007,13 milliards de F CFA, enregistrant une progression moyenne de 9,3 % sur ces cinq années.

Le rapport précise que la masse salariale prise en compte concerne uniquement les charges de personnel de la fonction publique payées par la Direction de la Solde. Ne sont pas inclus les contractuels des secteurs de l’Éducation, de la Formation professionnelle, de la Santé, de l’Agriculture, de l’Environnement, ainsi que certaines indemnités versées aux agents. Ces dernières sont comptabilisées dans les dépenses de matériels, de biens et services, ou encore dans les projets d’investissement de l’État.

D’après les chiffres du rapport, la masse salariale a augmenté de 74,97 %, passant de 744,96 milliards de F CFA en 2019 à 1 303,50 milliards de F CFA en 2023. Les transferts, quant à eux, ont représenté en moyenne 77 % des dépenses exécutées dans le cadre du système de support du budget programme (SYSBUDGEP).

Toutefois, le rapport souligne que les chiffres publiés ne prennent pas en compte les dépenses du premier trimestre de 2024. L’analyse des dépenses du budget général met en évidence une concordance entre les montants figurant dans le rapport sur la situation des finances publiques et ceux validés par les Lois de Réglementation/Projets de Lois de Réglementation (LR/PLR).

Sur l’ensemble de la période étudiée, un total de 8 429,83 milliards de F CFA a été transféré, réparti entre les transferts courants (4 897,05 milliards de F CFA) et les transferts en capital (3 532,78 milliards de F CFA). La Cour des Comptes relève également des transferts significatifs au profit des services non personnalisés de l’État (SNPE) ainsi que des dépenses financées par des ressources extérieures non retracées dans les LR/PLR.

Finances publiques du Sénégal : la Cour des Comptes dévoile ses conclusions

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Indice de Perception de la Corruption 2024 : Le Sénégal progresse légèrement mais reste dans la zone rouge

Le Sénégal enregistre une légère amélioration dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024, atteignant un score de 45/100, contre 43/100 en 2023. Malgré cette progression, le pays demeure dans la zone rouge, selon les critères de Transparency International.

Selon Birahim Seck, coordonnateur du Forum Civil, cette avancée est le fruit de plusieurs réformes institutionnelles majeures. Il cite notamment :

• La création d’un Parquet national financier, destiné à renforcer la lutte contre les crimes économiques.

• La modification des lois encadrant l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), afin d’accroître son indépendance et son efficacité.

• Le renforcement du cadre légal sur la déclaration de patrimoine, imposant plus de transparence aux responsables publics.

• L’adoption de nouvelles mesures contre le blanchiment de capitaux, en conformité avec les standards internationaux.

En outre, la publication des rapports de la Cour des Comptes et de l’OFNAC, ainsi que le fonctionnement effectif du Pool Judiciaire Financier, ont également contribué à cette amélioration, selon M. Seck.

Malgré ces avancées, le Forum Civil exprime des préoccupations sur certains points, notamment l’absence de publication des rapports de l’Inspection Générale d’État (IGE). Cette institution, pourtant essentielle dans le dispositif de contrôle et de transparence, n’a pas encore rendu publics ses travaux récents, malgré plusieurs rappels adressés au président Bassirou Diomaye Faye.

Pour les acteurs de la société civile, la lutte contre la corruption doit s’intensifier à travers une application rigoureuse des sanctions, une justice plus indépendante et une transparence accrue dans la gestion des ressources publiques.

Avec un score de 45/100, le Sénégal reste loin de l’objectif d’une gouvernance intègre et transparente. Toutefois, cette progression montre que les réformes engagées commencent à porter leurs fruits. Pour poursuivre sur cette lancée, les experts recommandent un suivi strict des politiques anticorruption, une meilleure protection des lanceurs d’alerte et une accélération des procédures judiciaires contre les détournements de fonds publics.

Sénégal : Explosion des frais d’hospitalisation des fonctionnaires en 2024, un record de 29,9 milliards de FCFA

Les frais d’hospitalisation des agents de la fonction publique sénégalaise ont atteint un niveau inédit en 2024, culminant à 29,9 milliards de FCFA, selon les chiffres de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), révélés par L’Observateur. Ce montant dépasse de près du double le précédent record de 15,3 milliards de FCFA établi en 2020, une année marquée par la crise sanitaire de la COVID-19.

Deux éléments principaux pourraient expliquer cette envolée des coûts, selon Arona Oumar Kane, ingénieur logiciel chez Bangath Systems.

D’une part, un montant de 4,5 milliards de FCFA a été enregistré en janvier 2024, probablement en régularisation des mois de novembre et décembre 2023, durant lesquels aucune dépense d’hospitalisation n’avait été comptabilisée. Toutefois, cette régularisation ne suffirait pas à expliquer une telle explosion des dépenses.

D’autre part, une progression anormale des dépenses mensuelles a été observée tout au long de l’année 2024, particulièrement après l’élection présidentielle de mars. Alors que les frais d’hospitalisation mensuels des fonctionnaires étaient en moyenne d’un milliard de FCFA les années précédentes, ils ont connu une hausse soutenue à partir d’avril 2024.

• Avril : 1,10 milliard de FCFA

• Novembre : 2,50 milliards de FCFA

• Décembre : 9,5 milliards de FCFA

Une telle inflation des coûts, sans raison sanitaire évidente, interroge sur la gestion des finances publiques et d’éventuels mouvements budgétaires suspects en période électorale.

Les fonctionnaires sénégalais, actifs et retraités, bénéficient d’une prise en charge partielle de leurs frais médicaux (hors médicaments). Pour les hospitalisations, l’État règle 100% de la facture, puis effectue une retenue sur salaire de 20% pour récupérer la part due par l’agent.

Ce mécanisme, censé assurer une protection sociale efficace, pourrait-il être sujet à des abus ? La hausse soudaine et disproportionnée des dépenses hospitalières pose question, surtout dans un contexte où l’État fait face à un déficit budgétaire de plus de 2 200 milliards de FCFA.

Les chiffres de la DPEE, qui couvrent 18 années de données depuis 2006, montrent que cette augmentation est sans précédent. Alors que les finances publiques sont sous tension, il devient impératif que le gouvernement apporte des explications détaillées sur l’utilisation de ces 30 milliards de FCFA pour les soins médicaux d’environ 1% de la population.

• Quelles sont les causes réelles de cette explosion des frais d’hospitalisation ?

• Y a-t-il eu des dérives ou détournements dans la gestion des dépenses de santé des fonctionnaires ?

• Le système de couverture hospitalière doit-il être réformé pour plus de transparence et de contrôle ?

Dans un contexte économique marqué par de fortes incertitudes et des marges de manœuvre budgétaires limitées, les citoyens sont en droit d’exiger des comptes sur la gestion de l’argent public. L’ampleur de ces dépenses hospitalières impose une clarification urgente de la part des autorités.

Relance de DOMITEXKA-SALOUM : Clarifications sur les revendications des travailleurs et perspectives d’avenir

La relance de DOMITEXKA-SALOUM, entreprise textile stratégique pour l’industrie sénégalaise, a récemment fait l’objet d’une rencontre entre le Président du groupe CCBM, actuel repreneur de l’entreprise, et les travailleurs. Une communication officielle a permis d’éclaircir plusieurs points, notamment sur les revendications d’ordre financier formulées par certains employés et les perspectives de développement de l’usine.

Contrairement aux rumeurs, le groupe CCBM n’a formulé aucune demande financière à l’État du Sénégal. Selon son Président, les réclamations en question proviennent des travailleurs des anciennes sociétés du secteur textile-confection, liquidées entre 1990 et 2010.

Le passif salarial, représentant plusieurs dizaines de mois d’arriérés, est donc imputable aux sociétés précédentes ayant successivement dirigé l’usine avant l’arrivée de CCBM comme actionnaire majoritaire. Le repreneur actuel ne se considère donc pas concerné par ces dettes, qui relèvent de la responsabilité des anciens gestionnaires et de l’État en tant que garant.

Toutefois, CCBM affirme son soutien aux employés, notamment ceux récemment réintégrés dans le cadre de la relance de DOMITEXKA-SALOUM.

La réouverture effective de l’usine repose sur un plan de financement structuré autour de plusieurs acteurs :

• Le Groupe CCBM, qui investit en fonds propres ;

• La coopération allemande, via une subvention dédiée à la modernisation des installations, bien que son décaissement soit toujours en attente ;

• La Banque Saharo-Saharienne pour l’Investissement et le Commerce (BSIC), qui apporte un appui financier sur la base des garanties fournies par le repreneur.

Les dirigeants de DOMITEXKA-SALOUM affichent une ambition claire : créer plus de 4 000 emplois dans les années à venir, en misant sur la relance de l’activité industrielle et le soutien de l’État. Cette relance s’inscrit dans une double dynamique :

1. Répondre au défi de l’emploi des jeunes en offrant des opportunités dans le secteur textile, stratégique pour le Sénégal.

2. Renforcer la souveraineté économique en développant une industrie locale capable de réduire la dépendance aux importations.

Dans cette optique, les responsables de l’usine appellent l’État à adopter des mesures de soutien ciblées, parmi lesquelles :

• Faciliter l’accès à la commande publique, notamment pour la production de tenues professionnelles et d’uniformes aujourd’hui importés, ce qui aggrave le déficit commercial.

• Simplifier les procédures douanières afin de fluidifier l’importation des matières premières nécessaires à la production locale.

Avec cette relance, DOMITEXKA-SALOUM entend redevenir un acteur clé du secteur textile au Sénégal. Toutefois, le succès de cette ambition dépendra du soutien des pouvoirs publics, des facilités accordées aux industries locales et de la concrétisation des financements promis.

Si ces conditions sont réunies, l’usine pourrait non seulement booster l’emploi, mais aussi renforcer la place du Sénégal dans l’industrie textile ouest-africaine.

Kaolack / Économie : Le directeur de l’Agence nationale des affaires maritimes déplore le non-fonctionnement du port de Kaolack

Des dysfonctionnements et des problèmes techniques, entre autres, auraient empêché le lancement des travaux de réhabilitation du port de Kaolack en 2022 par l’ancien président Macky Sall. Depuis plus d’une décennie, cette infrastructure a cessé de fonctionner, impactant négativement l’activité économique de la région et même de la sous-région. Avec l’avènement du nouveau régime, les populations du Sine-Saloum gardent l’espoir de voir aboutir la relance des travaux du port.

Face à cette situation, le directeur de l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM), Bécaye Diop, a effectué une visite ce vendredi au port de la capitale du Saloum afin de s’enquérir de l’état des lieux.

“Nous sommes au port de Kaolack, une infrastructure qui mesure 600 mètres de long, avec un accès à l’embouchure sur 120 km et une profondeur de 4,20 mètres. Malheureusement, ce port ne répond pas aux normes internationales. Il mérite une attention particulière, car Kaolack regorge d’opportunités économiques, notamment dans le secteur du sel, de l’arachide et d’autres ressources essentielles”, a expliqué Bécaye Diop lors de sa visite.

Il a également souligné la nécessité de collaborer avec le Port autonome de Dakar pour explorer les possibilités de relance du port de Kaolack.

“Toutes les idées sont bonnes à prendre, mais il va falloir réaliser une expertise approfondie. Pour le moment, je ne peux pas avancer d’engagements précis, mais nous devons nous asseoir autour d’une table afin d’établir un diagnostic clair et identifier les leviers d’action pour revitaliser ce port. Nous sommes ouverts à toutes les propositions”, a ajouté le directeur de l’ANAM.

Un port en attente de réhabilitation

Bécaye Diop a exprimé ses regrets quant à l’inertie autour de la réhabilitation du port de Kaolack.

“Nous déplorons le fait que le port de Kaolack n’ait pas encore été relancé. Il est essentiel de le réhabiliter pour le bien-être des populations.”

Avant son étape à Kaolack, le directeur de l’ANAM s’était rendu à Fatick, où il a eu des échanges approfondis avec des étudiants.

“Durant cette visite, j’ai été reçu par les gouverneurs de Kaolack et de Fatick. J’ai également visité la circonscription maritime centre. J’ai profité de l’occasion pour rencontrer les étudiants de l’USSEIN, avec qui j’ai abordé plusieurs sujets, notamment l’employabilité et les difficultés d’accès aux stages.”

Conscient des défis auxquels sont confrontés les étudiants, M. Diop a pris l’engagement de leur offrir des opportunités de stage.

“Pour cette première cohorte, nous allons accueillir six étudiants au sein de la direction de l’ANAM. D’autres structures partenaires se joindront à nous pour en recruter davantage”, a-t-il promis.

La relance du port de Kaolack demeure une attente majeure pour les populations locales et les acteurs économiques. Les prochains mois permettront d’évaluer les engagements pris et les mesures concrètes qui seront mises en place pour donner un nouveau souffle à cette infrastructure stratégique.

DEFICIT BUDGETAIRE ET DETTE PUBLIQUE : L’Ansd confirme les chiffres du défunt ministre des Finances, Moustapha Ba

L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a publié, hier, son rapport sur la Situation économique et sociale nationale (Sesn) 2022-2023. Dans sa section économie et finances, le rapport de l’Ansd confirme les chiffres qui ont été publiés par le défunt ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba.

Lors de sa conférence de presse du 26 septembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko avait accusé l’ancien régime d’avoir maquillé les chiffres des Finances publiques pour cacher sa politique d’endettement effrénée. «Le régime de Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres pour donner une image économique, financière, qui n’a rien à voir avec la réalité», avait chargé le Premier ministre. En attendant la publication du rapport définitif de la Cour des comptes sur la déclaration générale de conformité pour la gestion 2023, pour confirmer ou infirmer les accusations du Premier ministre contre l’ancien régime, les chiffres publiés par l’Agence nationale de la statistique et du développement (Ansd) ne donnent pas raison au Premier ministre. Ils contredisent même les accusations du chef du gouvernement sur un probable maquillage des chiffres des Finances publiques par l’ancien régime. Par contre, l’Ansd qui a publié, ce 4 février 2025, l’édition 2022-2023 de la Situation économique et sociale du Sénégal, confirme les chiffres du défunt ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba. Dans un entretien exclusif accordé à L’Observateur du mardi 12 décembre 2023, revenant sur la dette publique du Sénégal, Mamadou Moustapha Ba précisait qu’«en fin décembre 2023, l’encours de la dette publique est projeté à 13 666 milliards FCfa contre 11 782,6 milliards en fin décembre 2022, soit une hausse de près de 16%, ce qui porte la croissance annuelle moyenne de l’encours de la dette à 14,5% sur la période 2012_2023, contre 21,8% entre 2007 et 2012.» Compte non tenu du surfinancement de l’ordre de 604,8 milliards, qui permet au Sénégal de sécuriser en avance une partie de ses besoins de financement de l’année 2024, Moustapha Ba soulignant que le stock de la dette aurait progressé de 10,8% en fin 2023. Rapporté au Produit intérieur brut (Pib) nominal de 2023, l’encours de la dette publique s’élève à près de 72,2% (soit 69,4%, hors surfinancement) en fin décembre 2023 contre 68,2% en fin décembre 2022, soit une hausse de 1,2 point de pourcentage du Pib.
Dans la section du rapport sur l’économie et les finances, l’Ansd renseigne qu’en 2022, les recettes mobilisées par l’Etat du Sénégal ont atteint 4 046,1 milliards FCfa, et s’élèvent à 4 746,5 milliards FCfa en 2023. Au même moment, les dépenses exécutées ont été de 3 957,6 milliards FCfa et 4 359,2 milliards FCfa respectivement, entraînant un besoin de financement de 917,3 milliards FCfa et de 922,8 milliards FCfa, respectivement (Tableau des opérations financières de l’Etat consolidé 2022 et 2023).

«L’encours de la dette publique est arrêté à
11 782,8 milliards de FCfa en 2022 contre 13 797,8 milliards de FCfa en 2023»

Le financement de ce besoin est assuré respectivement par une accumulation nette de passifs d’un montant global de 1 436,4 milliards et 1 728,5 milliards, ainsi que par un passif extérieur de 772,7 milliards et 1 090,1 milliards. Par rapport à l’année 2021, le financement de ce déficit a entraîné une accumulation nette de passifs de 1 031,01 milliards FCfa, soit une diminution de 258,32 milliards en 2022 et de 64,78 milliards en 2023. Ces passifs se répartissent en titres de créances (+273,7 milliards en 2022 et +123,3 milliards FCFA en 2023) et crédits (+498,91 milliards en 2022 et +966,8 milliards FCfa en 2023). Les titres de créances sont passés de 565,9 milliards FCfa en 2021 à 273,7 milliards FCfa en 2022 et 966,8 milliards de FCfa en 2023, soit un recul (absolu) respectif de 292,12 milliards et une augmentation de 400,9 milliards FCfa.
En dépit de la baisse des emprunts obligataires de l’État en 2022, l’Ansd explique que les entreprises privées ont renforcé le marché financier sous régional en mobilisant 261,5 milliards de FCfa. En 2022, les émissions de titres sur le marché régional ont totalisé 1 042,9 milliards FCfa, comprenant 799,2 milliards FCfa pour les emprunts obligataires et 243,6 milliards pour les bons du Trésor. L’encours de la dette de l’administration publique centrale est arrêté à 11 782,8 milliards FCfa, soit 68,4% du PIB en 2022, et à 13 797,8 milliards de FCfa en 2023. En 2022, la dette publique était composée de 10 097,9 milliards FCFA de dette extérieure (85,7%) et de 1 684,8 milliards FCfa de dette intérieure (14,3%). En 2023, la dette extérieure s’élève à 9 244,5 milliards FCfa (67%) et la dette intérieure à 4 553,3 milliards FCfa (33%). Les engagements sous forme de garanties s’élèvent, en cumul, à 649,0 milliards FCfa en 2022 et à 570 milliards FCfa en 2023. Les ressources de financement mobilisées ont atteint 3 392,0 milliards FCfa en 2022 et 3 907,84 milliards FCfa en 2023. Cela représente une augmentation notable de 327,25 milliards FCfa en valeur absolue, soit une progression de 10,2 % en termes relatifs.
La Situation économique et sociale nationale (Sesn) est une publication annuelle qui fait la synthèse des informations statistiques émanant de l’Ansd et des autres structures du Système national statistique (SSN), dans le cadre de l’exécution de leurs tâches quotidiennes. FALLOU FAYE
Publié dans L’observateur du Mercredi 05 Février 2025

Gel de l’aide américaine : opportunité ou menace pour l’Afrique souverainiste ?

La récente décision du président Donald Trump de suspendre pour 90 jours l’aide publique au développement des États-Unis suscite de vives réactions à travers le monde. Si cette mesure inquiète de nombreux États dépendants des financements étrangers, elle est perçue sous un autre angle par certains économistes et dirigeants africains. Pour des leaders souverainistes comme le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko et les chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Niger et Mali –, ce gel pourrait, paradoxalement, constituer une opportunité pour affirmer leur indépendance économique.

L’économiste Papa Demba Thiam voit dans cette suspension un signal fort qui pourrait favoriser un changement de paradigme dans la gestion économique des pays africains. Dans un entretien accordé à Le Soleil, il qualifie Trump « d’allié objectif et stratégique » pour les gouvernements africains qui prônent la souveraineté et la responsabilisation économique.

Selon lui, le président américain rejette ce qu’il appelle « la fabrique de pauvreté institutionnalisée » entretenue par certaines bureaucraties multilatérales et bilatérales. En adoptant une approche axée sur le pragmatisme des affaires, Trump pousse les États africains à revoir leur modèle économique et à s’engager dans des stratégies de développement autonomes basées sur des partenariats public-privé solides.

L’autre point positif relevé par l’économiste est l’idée que le développement ne devrait pas reposer uniquement sur les financements publics. Il estime qu’aucun État au monde ne finance à lui seul son développement. « Un État-stratège se donne les moyens conceptuels et financiers pour développer des stratégies de croissance qui offrent des opportunités d’investissement irrésistibles », explique-t-il.

Dans cette logique, l’argent public devrait servir à créer un environnement économique favorable à l’investissement privé plutôt qu’à perpétuer une dépendance aux aides extérieures. Cette vision rejoint celle défendue par plusieurs dirigeants africains, notamment Ousmane Sonko et les chefs d’État de l’AES, qui militent pour une souveraineté économique renforcée.

La suspension temporaire de l’aide américaine constitue donc un véritable test pour les économies africaines. Pour les pays qui ont construit leur budget sur ces aides, le choc pourrait être brutal. En revanche, pour ceux qui cherchent à s’émanciper de la tutelle financière étrangère, cette situation représente une occasion de démontrer leur capacité à bâtir une économie résiliente et durable.

Le défi sera de mettre en place des chaînes de valeurs nationales, régionales et internationales capables d’attirer des investissements tout en garantissant une croissance inclusive. Si les États africains parviennent à relever ce défi, cette décision de Trump pourrait, contre toute attente, marquer un tournant positif pour le continent.

Plutôt qu’une catastrophe annoncée, le gel de l’aide américaine pourrait être un catalyseur pour un changement structurel dans la manière dont les États africains envisagent leur développement. Il appartient désormais aux gouvernements concernés de transformer cette contrainte en opportunité, en renforçant leur souveraineté économique et en repensant leurs stratégies de croissance.

Loin d’être une fatalité, cette situation pourrait bien être le début d’une ère où l’Afrique cesse d’être dépendante de l’aide internationale pour devenir un acteur économique pleinement autonome et respecté sur la scène mondiale.

Gel de l’aide publique américaine : une opportunité pour les États souverainistes africains ?

La récente décision du président américain Donald Trump de suspendre pendant 90 jours l’aide publique au développement destinée aux pays pauvres suscite des réactions contrastées. Si cette mesure inquiète certains gouvernements et organisations internationales, elle pourrait en revanche représenter une opportunité pour les États africains aux orientations souverainistes, tels que le Sénégal sous Ousmane Sonko ou les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Niger et le Mali.

Selon l’économiste Papa Demba Thiam, cette décision pourrait paradoxalement bénéficier aux pays africains désireux d’affirmer leur souveraineté économique. « La première bonne nouvelle, c’est que, quoi qu’on puisse dire, le président Donald Trump est devenu un allié objectif et stratégique pour les pays africains qui ont des gouvernements responsables et souverainistes », affirme-t-il dans un entretien avec Le Soleil.

Pour l’expert en développement industriel intégré, Trump remet en cause un modèle de dépendance perpétuée par les bureaucraties multilatérales et bilatérales. Il privilégie une approche où les relations économiques doivent être fondées sur des principes de réciprocité et d’intérêts mutuels. « Il gouverne comme on fait des affaires dans le privé : si ce n’est pas une affaire gagnant-gagnant, ça n’intéresse personne », souligne Thiam.

Cette posture pourrait inciter les gouvernements africains à revoir leur modèle économique et à renforcer leurs capacités internes pour nouer des partenariats équilibrés. En développant des stratégies économiques solides et en misant sur des investissements structurants, les États africains pourraient se positionner comme des interlocuteurs respectés sur la scène internationale.

Papa Demba Thiam voit également dans cette suspension de l’aide américaine un signal fort en faveur d’une refonte des politiques économiques africaines. « C’est une hérésie de croire qu’un gouvernement aurait la responsabilité de financer le développement », affirme-t-il. À ses yeux, le rôle de l’État ne doit pas être de financer directement la croissance, mais plutôt de créer un environnement propice à l’investissement.

Cela implique notamment la mise en place de stratégies économiques qui favorisent la participation du secteur privé à la construction des infrastructures et au développement des chaînes de valeur nationales, régionales et internationales. L’argent public, selon Thiam, devrait être utilisé pour libérer les forces productives et favoriser une croissance inclusive.

Pour les gouvernements africains adoptant une posture souverainiste, comme ceux de l’AES ou du Sénégal sous Ousmane Sonko, cette situation pourrait être une opportunité pour repenser leur modèle de développement. Plutôt que de dépendre des aides extérieures, ces États pourraient être amenés à renforcer leurs stratégies économiques, à diversifier leurs partenariats et à stimuler l’investissement national et régional.

Baisse des exportations sénégalaises en décembre 2024 : Analyse des tendances du commerce extérieur

Le commerce extérieur sénégalais a enregistré une baisse notable en décembre 2024. Selon ConfidentielDakar, les exportations ont chuté de 10,6 %, passant de 452,5 milliards de FCFA en novembre à 404,3 milliards de FCFA en décembre. Cette diminution s’explique par le recul de certaines exportations stratégiques, même si d’autres produits ont contribué à limiter l’impact global de cette tendance.

Parmi les produits ayant connu une forte baisse, les huiles brutes de pétrole ont enregistré une chute spectaculaire de 61,6 %, suivies de l’acide phosphorique dont les exportations ont reculé de 36,5 %. Les ventes à l’étranger de crustacés, mollusques et coquillages ont également baissé de 31,5 %, tandis que celles du titane ont diminué de 18,18 %. De leur côté, les préparations pour soupes, potages et bouillons ont accusé une baisse de 14,5 %. Cette contraction des exportations de certains produits phares a directement impacté la balance commerciale du pays.

Toutefois, cette baisse globale a été partiellement atténuée par l’augmentation des exportations de plusieurs autres produits. Les poissons de mer ont enregistré une hausse spectaculaire de 166,3 %, tandis que les produits pétroliers ont progressé de 65,7 %. L’or non monétaire a vu ses exportations croître de 32,4 %, tandis que le zirconium et le ciment hydraulique ont connu des hausses respectives de 14,2 % et 13,3 %. Ces performances ont permis de limiter l’impact négatif de la baisse généralisée des exportations.

Si le mois de décembre a été marqué par un recul des exportations, le bilan annuel demeure positif. Le cumul des exportations pour l’année 2024 s’élève à 3 909,0 milliards de FCFA, contre 3 223,9 milliards de FCFA en 2023, soit une augmentation de 21,2 %. Comparées à décembre 2023, les exportations du mois de décembre 2024 affichent même une progression de 56,9 %, démontrant que, malgré les fluctuations mensuelles, le Sénégal maintient une dynamique de croissance sur l’ensemble de l’année.

En décembre 2024, les principaux produits d’exportation du Sénégal ont été les produits pétroliers, qui ont généré 78,8 milliards de FCFA, suivis de l’or non monétaire avec 72,6 milliards de FCFA et des huiles brutes de pétrole, qui ont atteint 65,9 milliards de FCFA. L’acide phosphorique et les crustacés, mollusques et coquillages ont respectivement rapporté 28,1 milliards de FCFA et 23,8 milliards de FCFA.

Malgré cette baisse mensuelle des exportations, le Sénégal demeure un acteur clé sur plusieurs marchés internationaux. Toutefois, la forte dépendance aux matières premières et la volatilité des cours mondiaux rappellent la nécessité pour le pays de diversifier ses sources de revenus afin de stabiliser durablement sa balance commerciale.

Blocage du programme d’électrification Compact Electricity : Ce que l’on sait

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a récemment déclaré que Donald Trump avait bloqué un important programme d’aide américaine destiné à l’électrification du Sénégal. Cette annonce, qui a suscité de vives réactions, a été précisée par l’ancienne ministre de la Microfinance, Zahra Iyane Thiam, qui a apporté des éléments concrets sur la nature et les montants du projet concerné.

Le projet en question est le Compact Electricity, un programme de coopération signé en décembre 2018 sous le gouvernement de Mahammed Boun Abdallah Dionne. Cet accord, d’un montant total de 330 milliards FCFA (600 millions de dollars), comprenait :

• 302,5 milliards FCFA sous forme de don des États-Unis,

• 27,5 milliards FCFA de contribution sénégalaise.

Officiellement entré en vigueur le 9 septembre 2021, ce programme s’étend sur cinq ans, soit jusqu’en septembre 2026. Il vise principalement l’amélioration de l’accès à l’électricité au Sénégal, un enjeu crucial pour le développement économique et social du pays.

Si Ousmane Sonko a affirmé que Donald Trump avait bloqué cette aide, les détails de cette décision restent encore flous. En effet, Zahra Iyane Thiam a soulevé plusieurs interrogations quant à l’impact réel de ce blocage. Selon elle, une partie significative des fonds a déjà été consommée, ce qui relativiserait l’ampleur des pertes pour le Sénégal.

Elle a ainsi interpellé l’ambassade des États-Unis à Dakar afin d’obtenir des éclaircissements sur le respect des engagements de Washington dans cette coopération. « Les Sénégalais doivent être édifiés », a-t-elle insisté dans un post publié sur X.

Si le blocage du Compact Electricity se confirme, cela pourrait ralentir certains projets d’électrification en cours, notamment dans les zones rurales. Toutefois, le fait que le programme soit en cours d’exécution depuis plus de deux ans laisse penser que toutes les ressources n’ont pas été gelées.

L’ampleur réelle des conséquences dépendra donc :

• Du niveau d’exécution des projets financés par ce programme,

• De la réaction des autorités sénégalaises et de leur capacité à compenser d’éventuels manques,

• Des éclaircissements attendus de la part des États-Unis sur la situation actuelle des fonds.

En attendant une communication officielle de Washington, ce dossier risque de rester au cœur du débat politique au Sénégal.

Fermeture brutale de l’USAID : une crise majeure pour l’aide internationale

La décision soudaine de fermer l’Agence américaine pour le développement international (USAID) plonge le secteur humanitaire dans l’incertitude. Depuis l’annonce faite par Elon Musk, récemment désigné par Donald Trump pour réduire les dépenses publiques, l’agence est paralysée : accès bloqués, système informatique hors service, et suspension de plusieurs hauts responsables. Cette situation compromet des programmes essentiels à travers le monde, notamment en Afrique.

Accusant l’USAID de « gaspiller l’argent des contribuables » et la qualifiant d’organisation « criminelle », Elon Musk a justifié cette décision par la nécessité d’assainir les finances publiques. La Maison Blanche a rapidement soutenu cette fermeture, tandis que le secrétaire d’État Marco Rubio a pris le contrôle de l’agence, dénonçant son insubordination et ses programmes jugés contraires à la stratégie nationale.

Cependant, cette décision suscite une vive contestation. Des experts juridiques et l’opposition démocrate remettent en question sa légalité, soulignant l’influence croissante de Musk dans l’administration et son rôle non officiel dans la gestion des affaires publiques.

La suspension immédiate des financements de l’USAID a des conséquences désastreuses. Plus de 120 pays dépendent de son aide pour financer des projets humanitaires, de santé et d’éducation. En Afrique, où l’USAID soutient des programmes de lutte contre la malnutrition, le paludisme et l’accès à l’eau potable, l’impact est particulièrement alarmant.

De nombreuses ONG, comme Solidarité Internationale et Alima, doivent interrompre leurs projets vitaux et réduire leurs équipes. « Nous sommes face à une catastrophe humanitaire en devenir », alerte un responsable d’Alima, qui craint une montée des crises sanitaires et alimentaires dans les mois à venir.

Si certains observateurs voient dans cette fermeture une volonté de réforme, d’autres y perçoivent une attaque idéologique contre l’aide internationale. L’avenir de l’USAID reste incertain, mais une chose est sûre : sa disparition brutale laisse un vide immense dans le paysage humanitaire mondial.

L’opposition démocrate, ainsi que plusieurs partenaires internationaux, appellent à une réévaluation de cette décision. Mais en attendant, des millions de bénéficiaires risquent de subir les conséquences directes de cette crise.

Crise au Port de Dakar : Des chiffres alarmants pour l’économie sénégalaise

La récente publication de la revue ConfidentielDakar met en lumière une situation préoccupante pour l’économie sénégalaise, marquée par une chute historique de l’activité du Port autonome de Dakar. Les chiffres dévoilés soulignent un recul brutal du trafic de marchandises et pointent du doigt des déséquilibres susceptibles d’affecter durablement le commerce national.

Le secteur portuaire est en première ligne de la crise. En effet, les débarquements de marchandises ont chuté de 14,5 % sur une période d’un an. Pour illustrer cette tendance, le volume de marchandises arrivées est passé de 13 524 700 tonnes en novembre 2023 à seulement 11 567 000 tonnes un an plus tard. Cette baisse, avoisinant les 2 millions de tonnes, témoigne d’une diminution générale des importations, conséquence directe d’un ralentissement économique plus large.

Le recul ne touche pas uniquement les importations. Les embarquements, symboles des exportations sénégalaises, accusent également une baisse marquée. Le volume est ainsi passé de près de 7 millions de tonnes à 6,1 millions de tonnes, laissant entrevoir une possible diminution de la production locale et une perte de compétitivité sur le marché international. Ce double revers pèse lourdement sur l’équilibre commercial du pays.

Le secteur du commerce, véritable pilier de l’activité portuaire, semble être le plus fragilisé. Selon ConfidentielDakar, les débarquements de marchandises ont diminué de 33,7 %, un recul qui illustre la gravité de la situation. La remarque cinglante des commerçants sénégalais, qui « ne font plus venir de conteneurs », accentue le sentiment d’urgence et met en lumière les risques de ruptures d’approvisionnement sur le marché local. Cette désaffection pourrait également entraîner une hausse des prix et une tension sur certains produits de première nécessité.

Si certains segments de l’activité portuaire affichent une dynamique contrastée, ils ne sauraient compenser la chute globale. Les débarquements de pétrole brut, d’hydrocarbures raffinés et de poissons montrent une tendance à la hausse. Cependant, ces produits ne représentent qu’un tiers du total des arrivages. Leur progression, bien que bienvenue, reste marginale face à la perte de plus de 3 millions de tonnes de marchandises enregistrée en un an (passant de 9,2 millions à 3,1 millions de tonnes).

Le recul du trafic de marchandises, qui représente 70 % de l’activité du Port de Dakar, est susceptible d’avoir des répercussions majeures sur l’économie nationale. Au-delà de l’impact direct sur l’emploi lié à l’activité portuaire, ce déséquilibre pourrait freiner le dynamisme économique du Sénégal. L’activité portuaire, véritable poumon du commerce extérieur et intérieur, est aujourd’hui en alerte rouge.

Face à cette situation critique, il est impératif que les autorités et les acteurs économiques réagissent rapidement. La baisse historique du trafic de marchandises au Port de Dakar pourrait être le symptôme d’un ralentissement économique plus global. Des mesures urgentes sont donc nécessaires pour relancer le commerce, renforcer la compétitivité des produits sénégalais et, surtout, restaurer la fluidité des échanges commerciaux.

En conclusion, les chiffres révélés par ConfidentielDakar devraient servir de signal d’alarme aux décideurs. La relance de l’activité portuaire et, par extension, de l’économie sénégalaise, dépendra de la capacité des autorités à mettre en œuvre des stratégies adaptées pour redynamiser ce secteur clé.

Cimenteries au Sénégal : une crise profonde secoue le secteur

Le secteur de la cimenterie au Sénégal est en proie à une crise sans précédent. Entre la chute de la production, la baisse des ventes locales et l’effondrement des exportations, les acteurs du sous-secteur s’inquiètent de l’avenir de cette industrie stratégique. Les derniers chiffres publiés pour novembre 2024 confirment une tendance alarmante qui pourrait impacter durablement l’économie nationale.

Les données récentes révèlent une contraction de 15,3 % de la production de ciment par rapport à novembre 2023. Ce recul s’explique par plusieurs facteurs, notamment la réduction de la demande liée à l’arrêt de nombreux chantiers publics et privés. Le ralentissement du secteur de la construction, moteur essentiel de la consommation de ciment, contribue largement à cette situation préoccupante.

En plus du recul de la production, les ventes locales affichent également une baisse de 8,3 %. Cette diminution traduit une consommation intérieure plus faible, impactée par la conjoncture économique difficile et la raréfaction des investissements dans les infrastructures.

L’impact est encore plus marqué sur le plan des exportations. Selon les statistiques, les livraisons de ciment vers les pays voisins, notamment le Mali, la Mauritanie et la Gambie, ont chuté de 35,3 %. Cet effondrement des exportations s’explique par plusieurs facteurs, notamment des difficultés logistiques et la concurrence accrue d’autres producteurs de la sous-région.

Malgré ce tableau sombre, une note positive a été enregistrée sur le plan mensuel. Entre octobre et novembre 2024, la production de ciment a progressé de 7,3 %, tandis que les ventes locales ont augmenté de 2,4 %. Ce sursaut, bien que modeste, pourrait indiquer un frémissement de la demande, mais il reste insuffisant pour compenser la tendance annuelle négative.

Les experts s’accordent à dire que l’année 2024 restera marquée par une contraction significative du secteur. Selon ConfidentielDakar, jamais une telle baisse de production n’avait été enregistrée depuis 2006, date du début du suivi de l’indice de production du ciment.

Cette situation alarmante pourrait compromettre plusieurs projets d’infrastructure et freiner la croissance du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Si aucune mesure corrective n’est prise, l’industrie cimentière sénégalaise risque de perdre en compétitivité face à ses concurrents régionaux.

Face à cette crise, plusieurs pistes sont envisagées pour redresser le secteur de la cimenterie au Sénégal :

  • Un soutien accru de l’État : Des mesures incitatives, telles que des facilités fiscales ou des aides aux cimentiers, pourraient être mises en place pour stimuler la production et la consommation.
  • La relance des grands projets d’infrastructure : Un redémarrage rapide des chantiers publics et privés permettrait d’absorber une partie de la production excédentaire et de relancer l’activité.
  • Le renforcement de la compétitivité à l’exportation : Une amélioration des chaînes logistiques et une diversification des marchés pourraient aider à pallier la baisse des exportations vers les partenaires traditionnels.

Alors que le Sénégal ambitionne de devenir un hub industriel en Afrique de l’Ouest, la crise du secteur cimentier constitue un défi majeur pour les autorités et les investisseurs. Une réponse rapide et efficace sera nécessaire pour inverser la tendance et assurer la pérennité de cette industrie stratégique.

Bougane Guéye en Gambie : un investissement de 25 millions de dollars annoncé

L’homme d’affaires sénégalais Bougane Guéye a été reçu vendredi dernier par le président gambien Adama Barrow en marge du Forum économique organisé par le Fogeca. À l’issue de cette rencontre, le patron du groupe Boygues Corporation a annoncé un investissement de 25 millions de dollars en Gambie.

Basé à Abidjan depuis quatre ans, le groupe Boygues Corporation s’est imposé dans plusieurs secteurs stratégiques tels que les médias (Dmedia CI), l’ingénierie informatique (Tradex CI) et l’agro-industrie (Boss CI). Ces mêmes domaines seront au cœur des investissements en Gambie, où Bougane Guéye perçoit un fort potentiel économique.

« Nous avons eu des discussions fructueuses avec le président Adama Barrow. À l’issue de cette audience, j’ai pris la décision d’investir 25 millions de dollars en Gambie, un pays qui offre des opportunités intéressantes pour le développement de nos activités », a déclaré Bougane Guéye à la presse.

En s’implantant en Gambie, le groupe Boygues Corporation contribue à renforcer les liens économiques entre le Sénégal et son voisin. Cet investissement pourrait générer de nombreux emplois et stimuler la croissance de secteurs essentiels pour l’économie gambienne.

Foncier au Sénégal : Levée partielle de la suspension des procédures dans plusieurs zones de lotissement

La Direction générale des impôts et domaines (DGID) a annoncé, dans une note de service publiée ce mercredi 29 janvier 2025, une levée partielle de la suspension des procédures domaniales et cadastrales dans plusieurs zones de lotissement au Sénégal. Cette décision concerne notamment les lotissements « BOA », « Hangars des Pèlerins », « Terme Sud » sur le littoral dakarois, ainsi que les pôles urbains de Diacksao, Bambilor, Dény Birame Ndao et Daga Kholpa, et le lotissement « Mbour 4 », entre autres.

Selon la DGID, les attributions et acquisitions dans ces zones, à condition qu’elles ne constituent pas un accaparement foncier, peuvent désormais faire l’objet d’un quitus valant mainlevée. Ce document est délivré par le Directeur général de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol. Ainsi, les services de la DGID sont invités à reprendre les procédures domaniales, foncières et cadastrales pour les ayants droit ayant obtenu ce quitus.

Cependant, certaines zones restent sous le coup de la suspension. Il s’agit notamment des lotissements dits « EOGEN 1 et 2 », de la Cité Batterie, des zones des Taxis, de l’ASECNA et de l’ANACIM dans le lotissement « Hangars des Pèlerins », ainsi que du plan d’aménagement de la Nouvelle Ville de Thiès. De plus, la partie située entre l’Océan et la VDN dans les pôles urbains de Guédiawaye et Malika demeure également concernée par cette restriction. La DGID précise que, pour ces zones, « les procédures restent suspendues, nonobstant l’obtention d’un quitus ».

Cette décision s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement visant à mieux organiser et sécuriser l’occupation du sol, tout en luttant contre les pratiques d’accaparement foncier. La levée partielle de la suspension permettra ainsi à de nombreux propriétaires et investisseurs de finaliser leurs transactions et régulariser leurs titres fonciers. Toutefois, le maintien des restrictions sur certaines zones témoigne d’une volonté de préserver certains espaces stratégiques ou de prévenir d’éventuelles irrégularités foncières.

Sénégal : Nouveau succès sur le marché financier de l’UEMOA avec une levée de 43,5 milliards FCFA

En janvier 2025, le Sénégal a réalisé une levée de fonds significative sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), consolidant ainsi sa réputation de stabilité économique et de crédibilité auprès des investisseurs. Le pays a mobilisé un montant total de 43,529 milliards de francs CFA à travers l’émission de bons et d’obligations assimilables du Trésor.

L’émission a rencontré un vif succès, les demandes des investisseurs ayant largement dépassé les offres initialement proposées par le Trésor public sénégalais. Les bons du Trésor, remboursables intégralement le 18 janvier 2026, seront assortis d’intérêts précomptés et payés à l’avance. Quant aux obligations assimilables du Trésor (OAT), elles arriveront à échéance les 20 janvier 2028 et 20 janvier 2030, offrant des taux d’intérêt compétitifs compris entre 7,38 % et 7,77 %.

Ces résultats témoignent de la confiance des investisseurs dans la solidité économique du Sénégal et sa capacité à honorer ses engagements financiers.

Les fonds levés sont destinés à financer des dépenses publiques stratégiques, notamment dans les secteurs prioritaires de l’éducation, de la santé et des infrastructures. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie proactive de mobilisation de ressources sur les marchés financiers régionaux, permettant au Sénégal de diversifier ses sources de financement tout en limitant son exposition aux marchés internationaux, souvent plus coûteux.

Ce succès s’ajoute aux performances remarquables du Sénégal sur le marché régional en 2024. En octobre 2024, le pays avait levé 29,520 milliards FCFA, et en juin 2024, 40,139 milliards FCFA, renforçant ainsi sa capacité à financer son développement.

Le Sénégal s’inscrit également dans une tendance globale au sein de l’UEMOA, où les États membres ont collectivement mobilisé 8 746 milliards FCFA en 2023, après 8 806,7 milliards FCFA en 2022. Cette dynamique traduit l’attractivité croissante du marché régional de la dette pour le financement des projets publics.

En misant sur des emprunts à moyen et long terme à des taux compétitifs, le Sénégal continue de démontrer une gestion rigoureuse de sa dette publique. Ce choix permet de soutenir les investissements dans les secteurs stratégiques tout en consolidant la confiance des partenaires financiers et des investisseurs régionaux.

ÉCONOMIE SÉNÉGALAISE : Plusieurs indicateurs au rouge

Entre baisse des importations, repli du secteur tertiaire et diminution de la masse monétaire, l’économie sénégalaise traverse une période délicate, si l’on se réfère au dernier point mensuel de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), ayant relevé des contreperformances significatives dans plusieurs secteurs stratégiques.

Le rapport mensuel de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) pour janvier 2025 dresse un tableau préoccupant de l’économie sénégalaise.
Le secteur tertiaire, moteur traditionnel de la croissance, a enregistré une contraction significative de 10,3 % en novembre 2024 par rapport à la même période en 2023. Cette baisse s’explique principalement par l’effondrement des « activités spécialisées, scientifiques et techniques », qui affichent une chute spectaculaire de 65,9 %.
Sur une base mensuelle, ce secteur a également montré des signes de faiblesse, avec une diminution de 0,2 % en novembre 2024. Les contreperformances des activités immobilières (-66,8 %), de l’information et de la communication (-0,7 %), de l’administration publique (-0,1 %) et du secteur de la santé (-0,2 %) ont pesé lourdement sur l’ensemble de l’économie. Néanmoins, certains segments ont fait preuve de résilience, à l’instar du commerce (+2,6 %), des services financiers et d’assurance (+10,1 %) et des services de soutien et de bureau (+11,2 %). Ces performances positives, bien que notables, n’ont toutefois pas suffi à compenser les pertes globales.
Les importations, autre indicateur clé de la vitalité économique, ont également accusé un repli marqué. En novembre 2024, elles se sont établies à 576,1 milliards F CFA, enregistrant une baisse de 17,5 % par rapport au mois précédent. Cette diminution résulte principalement du recul des acquisitions de machines, appareils et moteurs (-47,9 milliards), d’huiles brutes de pétrole (-32,6 milliards), de riz (-28,1 milliards) et de véhicules (-7,9 milliards). En glissement annuel, la chute atteint 104,2 milliards, une tendance exacerbée par la baisse des importations de produits pétroliers finis, d’équipements industriels et de véhicules. Cependant, l’augmentation des achats d’huiles brutes de pétrole (+51 milliards) a permis d’atténuer en partie cette régression.
Sur le plan monétaire, les perspectives ne sont guère plus encourageantes. La masse monétaire a diminué de 27,5 milliards de FCFA en octobre 2024, s’établissant à 9 557 milliards F CFA. Ce repli est attribuable à la contraction des dépôts transférables, qui ont chuté de 152,2 milliards F CFA. Toutefois, une légère hausse a été enregistrée au niveau de la circulation fiduciaire (+62,7 milliards) et des autres dépôts (+62 milliards). En dépit de cette baisse mensuelle, la liquidité globale de l’économie a progressé de 0,7 % sur une base annuelle.
Quant aux créances intérieures des institutions de dépôt, celles-ci ont connu une hausse de 69,9 milliards entre septembre et octobre 2024, atteignant 9961,1 milliards F CFA. Cette progression s’explique par une augmentation des créances nettes sur l’administration centrale (+440,6 milliards). Toutefois, les créances sur l’économie ont enregistré une baisse préoccupante de 370,7 milliards F CFA, traduisant parfois des difficultés accrues pour les entreprises et les ménages à accéder au crédit.

Penda THIAM

Le Sénégal honore ses engagements financiers avec le remboursement partiel de son Sukuk 2016-2026

Le 26 janvier 2025, l’État du Sénégal procédera au paiement des profits semestriels ainsi qu’au remboursement partiel de son emprunt islamique « Sukuk État du Sénégal 6% 2016-2026 », pour un montant global de 11,810 milliards FCFA, selon un communiqué de la Direction générale de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).

Ce Sukuk, émis le 20 juin 2016, s’inscrit dans une stratégie innovante de financement conforme aux principes de la finance islamique. L’objectif initial était de mobiliser 150 milliards FCFA auprès des investisseurs de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Les fonds levés ont permis d’acquérir des actifs spécifiques dont l’usufruit a été mis en location au Sénégal, générant une marge annuelle de profit de 6% pour les souscripteurs.

Le Sukuk offre une alternative crédible aux obligations classiques grâce à son respect des principes de la finance islamique, qui proscrit l’intérêt (riba) et privilégie le partage des profits et des pertes. Ce mécanisme financier attire une clientèle soucieuse d’investissements éthiques et conformes à des valeurs religieuses, tout en participant au développement des infrastructures et de l’économie locale.

D’après la BRVM, les titres Sukuk État du Sénégal 6% 2016-2026 seront cotés ex-marge de profits à partir du 22 janvier 2025. Cela signifie que les investisseurs souhaitant profiter des prochains paiements de profits doivent acquérir ces titres avant le 21 janvier 2025.

Malgré leur potentiel avéré, les Sukuk demeurent sous-exploités dans l’espace UEMOA. La région gagnerait pourtant à renforcer ce segment de marché, qui représente une véritable opportunité pour diversifier les sources de financement et stimuler la croissance économique.

En misant sur des instruments financiers islamiques comme le Sukuk, le Sénégal s’inscrit dans une dynamique mondiale où les capitaux islamiques jouent un rôle croissant dans le financement des infrastructures, de l’éducation, et de projets durables. Leur popularisation dans l’espace UEMOA pourrait constituer un levier majeur de développement, tant pour les États que pour les investisseurs institutionnels et particuliers.

Sénégal : Une relance économique compromise sous le poids du FMI

Depuis le gel brutal de l’aide du Fonds Monétaire International (FMI) en octobre 2024, le Sénégal traverse une période d’incertitude économique et politique sans précédent. Cette décision, provoquée par un audit révélant des irrégularités dans les données budgétaires transmises par l’ancien régime, place le pays dans une situation délicate. Dans une enquête approfondie, Africa Intelligence met en lumière les défis économiques du gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye, alors que le pays de la Teranga peine à rétablir sa crédibilité sur la scène internationale.

L’audit mené par le gouvernement Faye a révélé que les chiffres de la dette et du déficit, fournis sous le second mandat de Macky Sall, avaient été sous-estimés. Ce rapport, bien qu’applaudi pour sa transparence, a conduit au gel d’un prêt crucial de 1,8 milliard de dollars, convenu initialement entre Dakar et le FMI. À ce jour, 770 millions de dollars ont déjà été décaissés, mais le FMI n’exclut pas d’exiger leur remboursement. Un porte-parole de l’institution de Bretton Woods a confirmé que « le conseil d’administration du FMI n’a pas encore pris de décision sur la demande de remboursement des prêts dont le Sénégal a bénéficié sur la base de données erronées ou sur l’octroi d’une dérogation ».

Face à ce gel, le président Bassirou Diomaye Faye a misé sur une tournée diplomatique dans le Golfe en décembre 2024. Lors de ses rencontres avec les représentants des Émirats arabes unis et du Qatar, notamment le Qatar Fund for Development et l’Abu Dhabi Fund for Development, il a cherché à promouvoir son ambitieux plan de développement « Sénégal 2050 ». Cependant, selon Africa Intelligence, aucun engagement concret n’a été obtenu. Les responsables qataris et émiratis ont exprimé leurs doutes sur les perspectives économiques du Sénégal, pointant du doigt l’absence de programme avec le FMI comme un obstacle majeur à leur implication.

Malgré ces revers, le gouvernement Faye tente de regagner la confiance des bailleurs de fonds. En décembre 2024, il a présenté un projet de loi de finances 2025 qui prévoit une augmentation des recettes fiscales afin de réduire le déficit public. Ce plan a été salué par le FMI pour ses ambitions budgétaires. Cependant, l’institution s’est montrée plus réservée face au maintien des subventions énergétiques, qu’elle considère comme un frein aux réformes structurelles nécessaires.

Pour combler le manque de liquidités, le Sénégal a eu recours à des euro-obligations. Avec l’aide de JP Morgan, le gouvernement a levé plus d’un milliard de dollars sur les marchés internationaux. Bien que cette stratégie ait offert un répit financier immédiat, elle s’avère coûteuse. Les titres ont été émis à des taux d’intérêt oscillant entre 6 % et 7 %, mais la plupart des investisseurs ont finalement exigé des coupons proches de 10 %, selon les révélations d’Africa Intelligence. Cette dette, déjà élevée, compromet les marges de manœuvre de Dakar pour financer ses projets à long terme.

Le Sénégal ne fait pas face à ses défis économiques seul. En novembre 2024, Mary Catherine Phee, sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires africaines, s’est rendue à Dakar avec une délégation d’investisseurs américains. Lors de cette visite, elle s’est entretenue avec Bassirou Sarr, conseiller du ministre des Finances Cheikh Diba. Diplômé en mathématiques du Carleton College aux États-Unis, Bassirou Sarr supervise les émissions d’eurobonds pour le gouvernement. Cette visite, bien qu’encourageante, n’a pas encore conduit à des investissements significatifs.

Selon les estimations, les négociations formelles avec le FMI pourraient reprendre d’ici juin 2025, une fois que l’audit sera validé par la Cour des comptes sénégalaise. Cependant, la méfiance des investisseurs et l’incertitude entourant un éventuel remboursement des sommes déjà décaissées restent des obstacles majeurs. Le FMI, de son côté, semble divisé : certains de ses cadres jugent peu opportun de sanctionner un gouvernement qui a fait preuve de transparence, mais aucune position officielle n’a encore été adoptée.

Pour le président Faye et son gouvernement, la pression est à son comble. Naviguer entre exigences internationales, tensions sociales et ambitions nationales s’apparente à une course contre la montre. Les prochains mois seront décisifs pour définir si le Sénégal peut surmonter cette crise et redevenir un modèle économique en Afrique de l’Ouest.

La BAD finance le Programme de Promotion des Lampes d’Éclairage Efficace au Sénégal

La Banque africaine de développement (BAD) vient d’approuver un financement de 8,51 millions d’euros, soit environ 5,55 milliards de FCFA, pour le Programme de promotion des lampes d’éclairage efficace du Sénégal (PPLEEF). Ce projet phare, qui établit un précédent en matière d’efficacité énergétique en Afrique, se concentre sur la réduction de la consommation électrique et l’amélioration de la durabilité énergétique dans le pays.

Le PPLEEF, premier investissement de la BAD dédié exclusivement à l’efficacité énergétique du côté de la demande, cible près de 700 000 ménages et 80 000 petites entreprises. Les régions bénéficiaires prioritaires incluent Dakar, Thiès et Diourbel. Le programme prévoit le remplacement des ampoules à incandescence obsolètes par des lampes LED modernes et économes en énergie.

Cette transition permettra non seulement de réduire les coûts d’électricité pour les ménages et les entreprises, mais aussi de diminuer considérablement les émissions de carbone, contribuant ainsi aux objectifs climatiques du Sénégal.

Un aspect innovant du projet est son modèle de financement : les consommateurs pourront rembourser le coût des nouvelles ampoules grâce aux économies réalisées sur leurs factures d’électricité mensuelles. Cette approche inclusive garantit un impact social et économique positif pour les bénéficiaires.

Selon Mame Coumba Ndiaye, directrice générale de l’Agence de l’énergie, ce programme devrait permettre une économie annuelle de plus de 189 GWh, réduisant ainsi la pression sur le réseau électrique national. Elle a également souligné les avantages financiers pour les ménages et les petites entreprises, qui verront leurs factures d’énergie diminuer.

Pour sa part, Jalel Chabchoub, chargé de l’efficacité énergétique à la BAD, a qualifié cette initiative de “percée majeure” dans le développement durable et l’accès universel à l’énergie. Il a également mentionné que ce projet pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains confrontés à des défis similaires.

Ce programme s’inscrit dans une dynamique plus large portée par des initiatives comme “Mission 300”, soutenue par la BAD et la Banque mondiale, qui vise à garantir un accès énergétique universel en Afrique.

Avec cet investissement, le Sénégal renforce son rôle de leader en matière de transition énergétique sur le continent, tout en mettant en œuvre des solutions innovantes pour améliorer le quotidien de ses citoyens et réduire son empreinte écologique.

Scandale à la Bnde : Une fraude hypothécaire de plus de 3 milliards FCFA éclate à Kaolack

La Banque nationale de développement économique (Bnde) se retrouve au cœur d’un scandale financier retentissant. Selon le quotidien Libération, la banque aurait perdu plus de 3 milliards de FCFA dans une opération de prêts hypothécaires entachée de graves irrégularités. Retour sur une affaire qui ébranle Kaolack et soulève des questions cruciales sur la gestion des garanties foncières.

Des terrains « en or » comme garantie

En 2018, la Bnde accorde trois prêts hypothécaires totalisant plus de 3 milliards FCFA à une entreprise renommée basée à Dakar. En contrepartie, cette société met en garantie trois terrains situés à Sing-Sing, une localité de Kaolack. À l’époque, une expertise indépendante avait estimé leur valeur à près de 4 milliards FCFA.

Tout semblait parfaitement en règle jusqu’à ce que l’entreprise emprunteuse cesse de rembourser ses dettes. Pour récupérer ses fonds, la Bnde engage alors une procédure de saisie et prévoit de mettre les terrains aux enchères.

La contre-expertise qui fait trembler la banque

Coup de théâtre : une contre-expertise commandée par la Bnde révèle une situation stupéfiante. Les terrains, initialement évalués à 4 milliards FCFA, ne valent en réalité pas plus de… 100 millions FCFA. Le décalage est ahurissant. Ces parcelles, présentées comme des bijoux fonciers, s’avèrent être à peine exploitables, laissant la banque face à un gouffre financier.

Les regards tournés vers Kaolack : notaire et experts immobiliers dans la tourmente

Rapidement, les soupçons se tournent vers les professionnels impliqués dans l’évaluation initiale des terrains. Les experts immobiliers et le notaire, tous basés à Kaolack, sont désormais dans le viseur des enquêteurs. Selon les informations rapportées par Libération, la brigade de recherches a été saisie par le parquet de Kaolack, qui a ouvert une enquête pour déterminer les responsabilités dans cette affaire.

Les premiers éléments laissent entrevoir l’existence d’un réseau organisé, exploitant des failles dans le système de contrôle des garanties foncières.

Une plainte et des interrogations en cascade

Face à ce désastre financier, la Bnde n’a pas tardé à réagir. Une plainte a été déposée auprès du parquet de Kaolack, exigeant une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur ce montage frauduleux.

Cette affaire soulève de nombreuses interrogations :

• Comment une telle évaluation erronée a-t-elle pu passer inaperçue ?

• Quels mécanismes de contrôle ont été défaillants ?

• Qui sont les véritables responsables de cette fraude ?

Un scandale aux ramifications profondes

Au-delà des pertes financières pour la Bnde, cette affaire risque de ternir durablement la confiance dans le secteur bancaire et immobilier au Sénégal. Les experts, notaires, et autres acteurs du secteur foncier, dont la réputation est mise en cause, pourraient faire face à des sanctions pénales et professionnelles.

Et maintenant ?

Alors que l’enquête se poursuit, toutes les parties prenantes attendent avec impatience les conclusions du parquet de Kaolack. L’affaire met en lumière la nécessité de réformes structurelles pour renforcer les contrôles dans le domaine des prêts hypothécaires et garantir la transparence des évaluations foncières.

PRÉVISIONS ÉCONOMIQUES ET CHERTÉ DE LA VIE : Que les Sénégalais se serrent la ceinture !

Des temps durs s’annoncent pour les Sénégalais, selon les prévisions économiques du Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) pour la période 2025-2027. L’inflation des prix à l’international, la pression des tensions géopolitiques, du changement climatique et des importations alimentaires croissantes risquent de rendre le coût de la vie de plus en plus élevé pour les populations sénégalaises.

Le rapport du Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) concernant les prévisions économiques pour la période 2025-2027 soulève des inquiétudes quant à l’évolution du coût de la vie dans le pays. Bien que le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel soit projeté à 8,8% en 2025, plusieurs facteurs externes pourraient compromettre cette croissance.

FACTEURS EXTERNES
L’une des principales préoccupations concerne l’impact de l’évolution des prix mondiaux du pétrole et du gaz, dont les fluctuations ont des conséquences directes sur l’économie sénégalaise. En effet, le secteur énergétique sénégalais est particulièrement vulnérable aux variations des prix de ces ressources, car il dépend fortement des importations de produits pétroliers, qui représentent environ 30% des importations totales du pays, soit 12% du PIB. De plus, le secteur énergétique du Sénégal repose en grande partie sur des centrales thermiques, avec 70% de la puissance installée provenant de cette source, rendant ainsi le pays encore plus susceptible aux hausses des prix de l’énergie sur le marché international.
Par ailleurs, les prévisions actuelles du Fonds Monétaire International (FMI) estiment que le prix du pétrole brut pourrait baisser de 10,4% en 2025 pour atteindre 72,8 dollars le baril, soit une réduction de 8,5 dollars par rapport à 2024. Toutefois, cette baisse anticipée des prix pourrait ne pas se réaliser si les tensions géopolitiques actuelles, en l’occurrence les conflits entre Israël et le Hamas et la guerre russo-ukrainienne s’intensifient. Si ces conflits venaient à s’étendre, notamment à l’Iran ou à d’autres zones productrices de pétrole, cela pourrait inverser la tendance actuelle et provoquer une flambée des prix du pétrole. Ce qui nuirait à l’économie sénégalaise en augmentant les coûts de l’énergie et, par ricochet, le coût de la vie.
Les subventions énergétiques, qui ont représenté une part importante des dépenses publiques ces dernières années, illustrent bien l’ampleur de cette problématique. En 2022, les subventions à l’énergie s’élevaient à 750 milliards de FCFA, soit 4,3% du PIB, et en 2023, elles ont diminué à 596 milliards de FCFA, représentant encore 3,1% du PIB.


FACTEURS INTERNES
Parallèlement à cette incertitude sur les prix de l’énergie, la production de pétrole et de gaz au Sénégal pourrait connaître une réduction significative en 2025. Une baisse estimée à 50% de la production dans ces secteurs pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’économie nationale. En effet, une telle baisse de la production se traduirait par une réduction de la croissance économique à seulement 5,3% en 2025, contre une prévision initiale de 8,8%. Cette perte de 3,5 points de pourcentage dans les prévisions de croissance serait un coup dur pour l’économie sénégalaise. Toutefois, une reprise est attendue en 2026, avec un rebond estimé à 3,6 points de pourcentage, mais l’effet de cette baisse de la production devrait progressivement s’estomper après 2027, permettant un retour à une croissance plus stable.
Un autre facteur de perturbation pour l’économie sénégalaise est l’impact du changement climatique, qui menace la stabilité des infrastructures et des secteurs productifs. Les catastrophes naturelles, telles que les inondations ou l’érosion côtière, risquent de provoquer des perturbations majeures dans l’économie. Les résultats de simulations réalisées par le DPBEP montrent que la mise en place d’infrastructures adaptées aux défis climatiques offrirait de nombreux avantages par rapport à l’approche actuelle, qui privilégie des infrastructures standards. En cas de catastrophe naturelle, les pertes de croissance seraient beaucoup plus importantes avec des infrastructures standards qu’avec des infrastructures conçues pour résister aux effets du changement climatique. En effet, les pertes de croissance dans le premier cas sont estimées à plus de 6% du PIB, tandis que dans le second, elles seraient limitées à 2% du PIB. De plus, le retour à un état économique stable serait beaucoup plus rapide dans le cas d’infrastructures adaptées, avec un délai de deux ans contre cinq ans pour les infrastructures standard.

RÉPERCUSSIONS SOCIALES
En ce qui concerne la consommation des ménages, le DPBEP indique que les produits alimentaires représentent près de la moitié du panier moyen de consommation des Sénégalais, soit 49,6%. Cette forte proportion des produits alimentaires dans la consommation des ménages rend la population particulièrement vulnérable aux hausses des prix. De plus, le Sénégal dépend fortement des importations alimentaires, ce qui contribue à l’inflation interne. Selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), les importations ont connu une forte augmentation en octobre 2024, s’élevant à 698,3 milliards de FCFA, contre 544,3 milliards de FCFA en septembre 2024, soit une hausse de 28,3%. Par rapport à octobre 2023, cette augmentation est de 16,5%. En cumul annuel, les importations à la fin de septembre 2024 ont atteint 5 862,8 milliards de FCFA, contre 5 828,6 milliards de FCFA à la même période en 2023, soit une augmentation de 0,6%. Cette croissance des importations, combinée à un solde commercial négatif croissant, renforce les pressions inflationnistes sur l’économie locale. En octobre 2024, le solde commercial a ainsi atteint -342,4 milliards de FCFA, contre -121,6 milliards de FCFA en septembre 2024.
La situation des importations, couplée à l’impact des chocs externes, surtout les tensions géopolitiques et le dérèglement climatique, explique la hausse continue du coût de la vie au Sénégal. Les produits locaux subissent l’influence directe des augmentations de prix à l’échelle internationale. Ce phénomène ne semble pas près de s’arrêter. L’économie mondiale, marquée par une augmentation des tensions commerciales, un resserrement des conditions financières et des conflits géopolitiques, affecte directement la consommation des Sénégalais, dont le pouvoir d’achat continue de se dégrader. Ainsi, bien que les prévisions économiques pour les années à venir indiquent une croissance, cette dernière risque d’être largement contrebalancée par l’inflation et la cherté de la vie.


Penda THIAM

Crise financière au Sénégal : Cheikh Diba à Paris, rumeurs d’une demande d’aide budgétaire — Le ministère des Finances dément

Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, s’est rendu à Paris ce jeudi 9 janvier. Si le ministère qualifie ce déplacement de privé, certaines sources évoquent une mission officieuse visant à obtenir une aide budgétaire pour redresser une trésorerie nationale sous forte pression.

Selon une publication relayée par des médias locaux, le voyage de Cheikh Diba aurait été motivé par la situation économique tendue au Sénégal, marquée par un endettement extérieur qui dépasserait les 39 milliards de dollars. Le média consulté met en avant une contradiction dans la politique actuelle du gouvernement sénégalais : malgré les discours souverainistes de rupture avec la France, Paris reste une destination privilégiée pour résoudre des problèmes financiers.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, le gouvernement sénégalais a affiché une volonté de distanciation avec la France, à travers des décisions fortes telles que le retrait des troupes françaises d’ici fin 2025, la révision des contrats d’exploitation des ressources naturelles et la remise en question du franc CFA. Cette orientation souverainiste s’est également traduite par des échanges tendus avec Emmanuel Macron.

Cependant, le contexte économique reste complexe. Le Sénégal fait face à des retards dans l’exploitation de ses ressources gazières, notamment le projet Grand Tortue, qui devait initialement être lancé bien plus tôt. Ces retards, conjugués à une dette croissante, fragilisent la trésorerie nationale, poussant certains à supposer que le ministre des Finances pourrait être à Paris pour négocier une aide budgétaire ou obtenir le soutien des institutions financières internationales via le gouvernement français.

Interrogé par Dakaractu, le ministère des Finances a catégoriquement démenti ces allégations. Une source au sein du ministère a précisé que le déplacement de Cheikh Diba s’inscrivait dans un cadre strictement privé. « Une telle information montée de toutes pièces est surprenante. Il n’y a eu aucune demande d’appui budgétaire, et lorsqu’un déplacement du ministre a un lien avec les finances ou l’économie, cela se fait dans un cadre officiel, avec une communication appropriée », a affirmé la source.

Le ministère s’étonne que ces rumeurs aient été relayées sans qu’aucun cadre officiel n’ait été consulté pour vérifier leur véracité. « Un voyage privé n’implique que le concerné, et il est surprenant de voir une telle spéculation autour de cette visite », a ajouté l’interlocuteur du ministère.

Si le ministère des Finances rejette fermement l’idée d’une mission secrète en quête d’aide budgétaire, les questions autour des défis économiques persistants du Sénégal demeurent. L’endettement croissant, les retards dans les projets énergétiques et la nécessité de diversifier l’économie posent des défis majeurs pour le gouvernement, qui doit aussi restaurer la confiance des investisseurs pour maintenir la stabilité financière du pays.

VALIDATION DES DÉPENSES PAR OUSMANE SONKO : Vers une fonte du ministère des Finances dans la Primature ?

Le mercredi 8 janvier, lors Conseil des ministres, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a décidé que, désormais, toutes les dépenses d’investissement de l’État devront être validées directement par ses soins. Cette nouvelle démarche soulève une question pertinente : quel rôle restera-t-il au ministère des Finances, actuellement dirigé par Cheikh Diba ?

Lors d’une intervention à la télévision nationale, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, porte-parole du Gouvernement, a expliqué que « le Premier ministre a décidé que toutes les dépenses d’investissement seront validées à son niveau ». Mieux, un tableau prévisionnel des opérations financières de l’État sera désormais soumis tous les quinze (15) jours pour assurer un suivi plus strict de l’utilisation des ressources publiques. D’après le Gouvernement, cette nouvelle configuration vise à garantir une exécution plus efficace des politiques publiques. « Le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un dispositif renforcé pour le pilotage, le suivi et l’évaluation des projets, découlant des vingt-six (26) objectifs stratégiques et des réformes du plan quinquennal 2025-2029. La rationalisation, la priorisation et l’efficience dans l’utilisation des ressources publiques restent un enjeu majeur pour le gouvernement », a précisé le porte-parole.
Cependant, cette annonce a des implications profondes, notamment en ce qui concerne les prérogatives du ministère des Finances. Traditionnellement, le ministre des Finances est l’ordonnateur principal des dépenses de l’État. Selon le décret n° 2019-776 du 17 avril 2019, relatif aux attributions du ministre des Finances et du Budget, il est chargé de « mobiliser les ressources intérieures pour le financement des projets et programmes et en assurer une bonne gestion ». Il est également responsable de la préparation du budget général de l’État, de la gestion de la dette publique ainsi que du contrôle et de l’exécution des recettes et des dépenses de l’État.
De plus, selon les informations publiées sur le site du ministère des Finances, ce dernier a des responsabilités spécifiques : la gestion budgétaire, la gestion comptable et financière de l’État, le suivi des finances publiques et la reddition des comptes annuels de l’État.
Tout ceci en fait un acteur incontournable dans le processus de validation des dépenses d’investissement.
Or, avec la nouvelle orientation décidée par le Premier ministre, le ministre des Finances semble se voir avoir un rôle largement réduit, voire déposséder d’une part importante de ses prérogatives.
En décidant que toutes les dépenses d’investissement de l’État devront désormais être validées par lui-même, il apparaîtrait une volonté d’Ousmane Sonko de centraliser un pouvoir financier considérable, le plaçant, dès lors, en position d’ordonnateur principal des dépenses et des recettes du gouvernement.
Une situation qui pourrait fragiliser l’indépendance du ministère des Finances et interroger sur l’avenir de ce ministère.
Dans un passé récent, l’ancien président de la République, Macky Sall, qui n’était plus satisfait de la gestion de son ministre de l’Économie et des Finances de l’époque Amadou Kane, « avait décidé de prendre lui-même les choses en mains », tel l’a rappelé notre confrère Mohamed Gueye.
Aujourd’hui, dans ce cas d’espèce, un changement pareil pourrait bouleverser l’équilibre du pays qui souffre déjà de nombreux problèmes économiques.
La question qui se pose alors est donc de savoir si cette concentration des responsabilités dans les mains du Premier ministre ne va pas ralentir davantage l’activité économique. Par ailleurs, il est légitime de se demander s’il ne s’agirait pas d’une première étape vers une possible fonte du ministère des Finances dans la Primature.


Penda THIAM

Le brut sénégalais génère près de 800 milliards de francs CFA en six mois

Devenu pays producteur de pétrole depuis seulement six mois, le Sénégal dépasse déjà les attentes en matière de production pétrolière. Selon les données révélées par le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, le champ offshore de Sangomar, exploité en partenariat avec la société australienne Woodside, a permis de produire 16,9 millions de barils de pétrole brut en 2024, surpassant largement l’objectif initial fixé à 11,7 millions de barils.

Au-delà des volumes impressionnants, c’est surtout l’impact économique de cette exploitation qui attire l’attention. Bien que le ministère reste discret sur les chiffres officiels concernant les recettes financières, Confidentiel Dakar estime que la production de pétrole brut a généré environ 800 milliards de francs CFA de recettes brutes depuis le premier baril produit en juin 2024.

Cette estimation repose sur le prix moyen du baril sur le marché international, ainsi que sur les cargaisons expédiées par Woodside. Ces recettes brutes pourraient encore augmenter dans les mois à venir, au fur et à mesure de la montée en puissance des infrastructures de production et d’exportation.

Malgré un contexte international marqué par une baisse des cours du pétrole, le Sénégal a pu bénéficier d’une conjoncture favorable, avec un prix moyen du baril de Brent resté au-dessus de 70 dollars tout au long de la période. Cette situation a permis de garantir une rentabilité significative pour les acteurs de l’exploitation pétrolière.

Selon les informations recueillies par Ledakarois.sn, pour le seul mois de décembre 2024, Woodside a vendu trois cargaisons issues du champ pétrolier de Sangomar. Ces ventes ont généré un montant estimé à 130 milliards de francs CFA, renforçant ainsi les performances financières de ce projet stratégique pour le pays.

L’entrée du Sénégal dans le cercle des pays producteurs de pétrole constitue une avancée majeure pour son économie. Cependant, ces performances financières exceptionnelles posent également la question de la gestion transparente et équitable des revenus pétroliers.

L’expérience d’autres pays africains riches en ressources naturelles montre que l’exploitation pétrolière peut devenir un levier puissant pour le développement économique, à condition que les revenus soient réinvestis dans des secteurs clés tels que la santé, l’éducation, les infrastructures et l’emploi.

Le gouvernement sénégalais est désormais attendu sur la gestion de ces milliards générés par le pétrole brut. La population et les observateurs internationaux appellent à une transparence totale dans la gestion des revenus pétroliers, afin que cette manne profite directement au développement du pays et améliore les conditions de vie des Sénégalais.

Pétrole : Le Sénégal produit 16,9 millions de barils en 2024, tous les puits en service

Le champ pétrolier de Sangomar, situé au large des côtes sénégalaises, a atteint sa pleine capacité opérationnelle en 2024, marquant une année record pour le secteur pétrolier national. Selon un rapport du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, consulté par Ledakarois.sn, l’ensemble des 12 puits producteurs du champ est désormais actif, permettant une production quotidienne de 100 000 barils de pétrole brut.

En 2024, le Sénégal a produit environ 16,9 millions de barils de pétrole brut, dépassant largement l’objectif initial de 11,7 millions de barils fixé par les autorités. Cette performance exceptionnelle s’explique par la mise en service de tous les puits producteurs conformément à un planning de production optimisé.

Le seul mois de décembre a vu une production de 2,96 millions de barils, dont 2,94 millions ont été expédiés et commercialisés sur le marché international, témoignant de la montée en puissance des exportations sénégalaises de pétrole brut.

Le champ de Sangomar, devenu pleinement opérationnel à la fin de 2023, joue un rôle clé dans le développement économique du Sénégal. La production pétrolière ouvre des perspectives importantes pour diversifier les sources de revenus du pays, réduire le déficit commercial, et renforcer la balance des paiements grâce aux exportations.

Cependant, cette dynamique positive doit être accompagnée par une gestion rigoureuse des recettes pétrolières pour éviter les écueils courants liés à la “malédiction des ressources naturelles”. Le gouvernement sénégalais est ainsi attendu sur la mise en place de mécanismes transparents pour l’allocation des revenus issus de cette nouvelle manne économique, en faveur des infrastructures, de l’éducation, et du développement durable.

Avec une production quotidienne de 100 000 barils, les prévisions pour 2025 laissent entrevoir une croissance continue de la production et des exportations. Si cette tendance se confirme, le Sénégal pourrait consolider sa position comme acteur émergent dans l’industrie pétrolière mondiale, tout en répondant aux attentes des Sénégalais pour des retombées économiques concrètes.

Le champ de Sangomar incarne donc un tournant stratégique pour le pays, qui devra concilier croissance économique et gestion responsable de ses ressources naturelles pour bâtir un avenir prospère.

Khadim Bamba Diagne sur le projet gazier GTA : « Les contrats ne sont pas à l’avantage du Sénégal »

Alors que le groupe BP a annoncé le début de l’acheminement du gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), Khadim Bamba Diagne, secrétaire général du COS-PETROGAZ, a exprimé son inquiétude quant à la préparation du Sénégal pour tirer pleinement profit de cette exploitation. Lors d’une déclaration, il a estimé que les contrats conclus avec les opérateurs étrangers désavantagent le pays.

« Les contrats ne sont pas à l’avantage du Sénégal. En plus d’être perdant sur les négociations, on ne s’est pas préparé au début de l’exploitation. Il n’y a pas eu un mètre de pipeline posé, ni de centrale pour transformer ce gaz en énergie », a-t-il dénoncé.

Le secrétaire général du COS-PETROGAZ regrette également l’absence d’infrastructures nécessaires pour le transport du gaz. « BP met à disposition du gaz, mais le Sénégal n’a rien prévu pour le transporter », a-t-il ajouté, pointant un manque d’anticipation de la part des autorités sénégalaises.

Le 2 janvier 2025, BP a officiellement lancé l’acheminement du gaz naturel liquéfié extrait des puits de la phase 1 du projet GTA. Ce gaz est destiné à être stocké sur un navire flottant, une étape clé dans l’exploitation de l’un des projets gaziers les plus prometteurs de la région ouest-africaine.

BP détient une participation majoritaire de 56 % dans ce projet, aux côtés de Kosmos Energy (27 %), la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) avec 7 %, et PETROSEN, la société pétrolière nationale sénégalaise, qui détient 10 % des parts.

Le projet Grand Tortue Ahmeyim, situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, est l’un des développements offshore les plus profonds d’Afrique, avec des ressources gazières extraites à des profondeurs pouvant atteindre 2 850 mètres. Une fois la phase 1 pleinement opérationnelle, la production devrait atteindre environ 2,3 millions de tonnes de GNL par an.

Le Conseil d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (COS-PETROGAZ) joue un rôle clé dans la gestion des ressources pétrolières et gazières du pays. Cet organe conseille le Président de la République sur les politiques énergétiques et les stratégies à adopter.

Lors de son discours du 31 décembre 2024, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé la réorganisation du COS-PETROGAZ à travers un décret visant à élargir sa composition. Désormais, le conseil inclura des représentants de l’opposition, de la société civile, des syndicats et de l’ordre national des experts. Cette démarche vise à renforcer la transparence et la participation dans la gestion des ressources naturelles du pays.

Selon le budget 2025, les recettes fiscales et non fiscales issues de l’exploitation du pétrole et du gaz sont estimées à 72,53 milliards de FCFA, soit seulement 1 % du budget total de l’État sénégalais. Cette prévision budgétaire est jugée décevante par de nombreux observateurs, qui s’attendaient à des retombées financières plus significatives avec le début de l’exploitation gazière.

Malgré les perspectives économiques prometteuses offertes par le projet GTA, plusieurs défis restent à relever pour le Sénégal. Parmi eux, l’insuffisance des infrastructures nécessaires pour maximiser les bénéfices de l’exploitation du gaz et les interrogations autour des conditions des contrats signés avec les multinationales.

Pour Khadim Bamba Diagne, il est impératif que le Sénégal renégocie ses contrats afin de garantir des retombées économiques plus justes pour le pays. Il appelle également à une meilleure préparation des autorités pour éviter que le Sénégal ne devienne un simple fournisseur de matières premières sans réelle valeur ajoutée sur son territoire.

Nouveau scandale sur la dette publique : un expert indépendant mandaté pour faire la lumière sur les comptes

Le gouvernement sénégalais a mandaté un expert indépendant pour mener un nouvel audit sur la situation réelle de la dette publique. Cette initiative, révélée par le quotidien Les Échos, intervient dans un contexte où les chiffres officiels semblent ne pas refléter l’ampleur exacte de la dette du pays.

Selon les informations du journal, un premier audit réalisé par l’Inspection générale des finances (IGF) avait déjà révélé un écart inquiétant dans l’estimation de la dette nationale. Officiellement, l’encours de la dette était annoncé à 15 500 milliards de francs CFA, mais l’IGF a découvert qu’il s’élève en réalité à 17 700 milliards de francs CFA. Ce décalage est attribué à des pratiques de maquillage comptable qui auraient eu lieu en 2023, sous la présidence de Macky Sall.

L’audit précédent a notamment mis en lumière des irrégularités graves dans la gestion des finances publiques. Parmi les révélations chocs figure l’existence de tirages sur des ressources externes qui n’ont pas été correctement enregistrés dans les statistiques officielles. L’IGF a également pointé du doigt une lourde dette bancaire contractée en dehors des circuits budgétaires habituels, ce qui soulève des questions sur la transparence de la gestion des finances publiques.

Cette situation a suscité de nombreuses interrogations sur la crédibilité des chiffres avancés par les autorités. Le journal Les Échos se demande si le gouvernement est réellement sûr de ses évaluations ou s’il craint que la dette ne soit encore plus importante que prévu. Cette incertitude pousse le gouvernement à diligenter un nouvel audit afin d’éviter toute polémique supplémentaire.

Le recours à un expert indépendant vise à rassurer les partenaires financiers du Sénégal, mais également à restaurer la confiance de l’opinion publique face à des soupçons de mauvaise gestion. Selon une source proche du dossier, cet audit permettra de clarifier plusieurs points cruciaux :

  1. La compatibilité des tirages sur ressources externes avec les statistiques nationales.
  2. L’existence de dettes cachées qui n’auraient pas été comptabilisées dans le budget officiel.
  3. L’impact de cette gestion opaque sur l’économie nationale, notamment sur la capacité de l’État à honorer ses engagements financiers.

Cette affaire n’est pas la première à jeter une ombre sur les finances publiques sénégalaises. En 2023, plusieurs économistes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur la viabilité de la dette sénégalaise, craignant que le pays ne se retrouve dans une situation de surendettement.

La découverte d’irrégularités comptables vient renforcer ces craintes, d’autant plus que les agences de notation internationales pourraient revoir la note souveraine du Sénégal, ce qui aurait un impact direct sur la capacité du pays à lever des fonds sur les marchés financiers.

La décision de commander un nouvel audit a été accueillie avec prudence par les observateurs économiques. Certains saluent la démarche du gouvernement comme un signe de transparence, tandis que d’autres restent sceptiques, estimant que cette opération pourrait être une manœuvre politique pour tenter de rejeter la responsabilité des erreurs passées sur la précédente administration.

« Ce nouvel audit devra être exhaustif et impartial. Il est crucial pour le Sénégal d’établir une base financière saine et crédible afin de regagner la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux », souligne un expert financier basé à Dakar.

Les conclusions de cet audit seront attendues avec beaucoup d’attention, tant par les acteurs économiques que par les citoyens. Si les résultats confirment une manipulation des comptes publics sous Macky Sall, cela pourrait entraîner des conséquences politiques majeures, notamment des poursuites judiciaires à l’encontre des responsables impliqués.

Sénégal-Mauritanie : Un partenariat exemplaire pour l’exploitation du gaz offshore

Le Sénégal et la Mauritanie ont franchi une étape historique avec l’ouverture officielle, ce jour, du premier puits de gaz naturel du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Ce gisement transfrontalier, situé à cheval sur les deux pays, marque l’entrée de ces nations dans le cercle restreint des producteurs de gaz naturel, une avancée majeure pour leur développement économique.

Cette exploitation commune, fruit d’une coopération entre les deux gouvernements, ainsi que leurs compagnies nationales Petrosen (Sénégal) et la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH), a été saluée comme un modèle de co-construction dans un contexte mondial marqué par les tensions énergétiques. Le projet GTA, qui bénéficie également du soutien des compagnies internationales comme BP et Kosmos Energy, illustre une gestion partagée et harmonieuse des ressources naturelles.

Le premier mètre cube de gaz extrait du projet est prévu pour le 31 décembre 2025, symbolisant une avancée décisive dans le démarrage de la production commerciale. Les deux pays envisagent de transformer cette richesse en levier de croissance économique et sociale, notamment à travers la création d’emplois, la hausse des recettes publiques, et le renforcement des infrastructures énergétiques.

Dans ce contexte, le journaliste et leader politique sénégalais, Mamoudou Ibra Kane, a réagi sur son compte X (anciennement Twitter), en mettant en avant l’importance de la diplomatie de bon voisinage entre le Sénégal et la Mauritanie. Il a écrit :

« Exploitation commune du gaz. Le 1er m³ extrait le 31 décembre pour une entrée dans le club restreint des pays producteurs de gaz. Un bel exemple de #co_construction. Privilégier la diplomatie de bon voisinage, gage de stabilité dans un monde très agité. »

Son plaidoyer souligne la nécessité pour les deux pays de maintenir des relations bilatérales solides, en vue de garantir une exploitation harmonieuse des ressources et d’assurer la stabilité dans une sous-région parfois marquée par des tensions géopolitiques.

Avec des réserves estimées à 15 trillions de pieds cubes de gaz, le projet GTA constitue l’un des plus grands gisements de gaz naturel en Afrique de l’Ouest. Sa mise en exploitation représente une opportunité stratégique pour les deux nations, qui ambitionnent de devenir des acteurs majeurs sur le marché mondial du gaz.

Le gaz extrait servira non seulement à répondre aux besoins énergétiques locaux, mais également à alimenter les marchés internationaux, contribuant ainsi à la diversification des sources d’énergie à l’échelle mondiale.

L’ouverture de ce premier puits de gaz représente bien plus qu’un simple projet énergétique. Elle incarne une vision commune portée par deux nations qui ont su dépasser leurs frontières pour bâtir un avenir commun. Ce partenariat, qui met en avant la co-construction et la solidarité régionale, pourrait inspirer d’autres pays africains confrontés à des défis similaires.

Sénégal-FMI : des négociations sous tension autour des subventions énergétiques et de la gestion budgétaire

Les discussions entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI) s’annoncent complexes, notamment sur la gestion macroéconomique et budgétaire du pays. Alors que les autorités sénégalaises maintiennent les subventions énergétiques à un niveau élevé dans la loi de finances initiale 2025, le FMI, par la voix de son représentant à Dakar, Majdi Debbich, ne cache pas ses réserves.

La reconduction d’une enveloppe de 450 milliards de FCFA pour les subventions au secteur de l’énergie en 2025, conforme au niveau de 2024, va à l’encontre des recommandations du FMI. L’institution de Bretton Woods plaide depuis plusieurs années pour une réduction progressive de ces subventions jugées « très coûteuses ». Selon Majdi Debbich, il serait plus pertinent de rediriger ces fonds vers des aides ciblées en faveur des ménages vulnérables.

Cependant, le gouvernement sénégalais, conscient des impacts sociaux et économiques d’une augmentation des prix de l’énergie, préfère maintenir ces subventions, tout en promettant des réformes dans le secteur énergétique. Parmi ces mesures figurent la promulgation d’un nouveau Code de l’électricité, la restructuration de la Senelec, et une révision de la structure des prix des produits pétroliers. Toutefois, ces annonces restent vagues quant à leurs effets concrets et aux délais de mise en œuvre.

La position des autorités sénégalaises est dictée par un impératif : éviter une hausse des coûts de l’énergie, qui pourrait exacerber les tensions sociales dans un contexte de forte attente d’une baisse du coût de la vie. Toute majoration des prix du carburant ou de l’électricité serait politiquement risquée pour le tandem au pouvoir.

Néanmoins, le maintien de ces subventions pèse lourdement sur les finances publiques, alors que le FMI a déjà suspendu son accord avec le Sénégal en raison de problèmes de gestion budgétaire révélés par un audit. Ce désaccord a entraîné le report du dernier décaissement prévu dans le cadre du programme de prêts. Selon l’agence Reuters, Dakar devra attendre au moins jusqu’en juin 2025 pour espérer une reprise des financements du FMI.

Par ailleurs, les tensions entre Dakar et le FMI sont amplifiées par la stratégie de financement du Sénégal. En juillet dernier, le gouvernement a levé un eurobond de 450 milliards de FCFA, une décision qui a suscité l’étonnement du FMI. Cette stratégie devrait se poursuivre en 2025, avec deux nouveaux eurobonds représentant 50% des besoins de financement extérieur. Cette approche, bien que nécessaire pour répondre aux besoins de liquidités, pourrait accroître la vulnérabilité de l’économie sénégalaise face à une dette croissante, un point régulièrement critiqué par le FMI.

Dans ce contexte, il est peu probable que le Sénégal et le FMI parviennent à un accord rapidement. Les divergences sur la gestion des subventions, la stratégie de la dette et les réformes structurelles dans le secteur énergétique constituent des points d’achoppement majeurs.

Sénégal et Mauritanie ouvrent le premier puits du gisement GTA : Une nouvelle ère pour l’industrie énergétique régionale

Le 1er janvier 2025 marque un tournant décisif pour l’Afrique de l’Ouest, avec l’inauguration officielle du premier puits du gisement GTA (Grand Tortue/Ahmeyim). Ce gisement, situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, représente une avancée stratégique majeure pour le secteur énergétique des deux pays. L’ouverture de ce puits, prélude à la mise en production du gaz naturel liquéfié (GNL), illustre l’engagement des deux nations à se positionner comme des acteurs incontournables sur le marché énergétique mondial.

Lors de son discours de célébration du Nouvel An, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance cruciale de garantir une exploitation des ressources naturelles de manière optimale et transparente, afin d’assurer un avenir prospère pour les populations et les générations futures. Il a également rappelé que cette ouverture symbolisait un nouveau chapitre pour les économies sénégalaise et mauritanienne, consolidant leur place sur la scène énergétique internationale.

Les ministères de l’Énergie du Sénégal et de la Mauritanie, Petrosen et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH), ont confirmé dans un communiqué commun l’ouverture officielle du premier puits. Ce développement est le fruit d’un partenariat entre la société britannique BP et l’américaine Kosmos Energy, en collaboration avec les entreprises nationales. Il marque une avancée significative dans le projet GTA, qui est désormais prêt à entamer sa phase de production.

Le gisement GTA devrait produire environ 2,5 millions de tonnes de GNL par an, avec des premières livraisons prévues dans les mois à venir, après un léger retard par rapport à l’échéance initiale fin 2024. L’exploitation de ce gisement ouvre de nouvelles perspectives de développement pour le Sénégal et la Mauritanie, deux pays qui bénéficient désormais d’une ressource énergétique de taille.

Outre les bénéfices économiques, ce projet symbolise l’intégration régionale, avec une coopération renforcée entre les deux nations. L’exploitation conjointe du gaz naturel crée une dynamique de partage de richesses et de renforcement des liens économiques, tout en offrant la possibilité d’améliorer la coopération énergétique au niveau régional. Le projet représente également une chance de diversifier les sources d’énergie de la région et de réduire sa dépendance énergétique.

Parallèlement à ce projet, le Sénégal a franchi une étape clé en juin 2024 avec le début de l’exploitation du champ pétrolier de Sangomar, situé à 100 km au sud de Dakar. Ce champ, exploité par la compagnie australienne Woodside, combine pétrole et gaz et représente un investissement majeur de 5 milliards de dollars. Avec une production estimée à 100 000 barils par jour, le champ de Sangomar vient compléter les ressources en gaz du GTA, renforçant ainsi la position du Sénégal comme nouveau producteur d’hydrocarbures en Afrique.

Les autorités sénégalaises ont pris l’initiative d’auditer l’ensemble des contrats pétroliers et gaziers afin de garantir une gestion transparente des ressources naturelles. Cet audit vise à s’assurer que les retombées économiques profitent véritablement à la population et à soutenir la prospérité du pays.

La Banque mondiale et l’IFC soutiennent le programme « Vision Sénégal 2050 » avec un investissement de 85 millions d’euros

La Banque mondiale, via sa filiale Société financière internationale (IFC), a annoncé un investissement majeur de 85 millions d’euros, soit environ 55 milliards de FCFA, pour appuyer deux initiatives clés inscrites dans le programme national de développement « Vision Sénégal 2050 ». Ces financements, dévoilés à l’occasion de la visite de Makhtar Diop, directeur général de l’IFC, visent à soutenir le développement économique et social tout en générant des emplois durables.

L’investissement comprend deux volets principaux :

1. Un prêt vert de 75 millions d’euros (environ 49 milliards de FCFA) pour Sococim Industries

Ce financement vise à moderniser les opérations de l’un des plus grands producteurs de ciment du Sénégal, en mettant l’accent sur la réduction de l’empreinte carbone. Grâce à l’utilisation de technologies innovantes et de combustibles alternatifs comme la biomasse, ce projet permettra de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 312 000 tonnes équivalent CO2 par an d’ici 2030. Cette initiative contribue également à résoudre la crise du logement au Sénégal en augmentant la production de ciment écologique.

2. Un prêt de 10 millions d’euros (plus de 6 milliards de FCFA) pour le Groupe hôtelier Azalaï

Destiné à soutenir le développement régional de cette chaîne hôtelière ouest-africaine, ce financement permettra de renforcer le secteur touristique sénégalais. Parmi les projets clés, on note l’ouverture de l’Hôtel Azalaï Dakar, la réhabilitation de l’Hôtel Azalaï Indépendance à Ouagadougou (Burkina Faso), et la rénovation du Grand Hôtel Bamako à Bamako (Mali). Ce prêt vise aussi à satisfaire les besoins en fonds de roulement du groupe.

Selon l’IFC, ces investissements auront un impact direct sur la création d’emplois formels, tant directs qu’indirects, tout en favorisant le développement des chaînes d’approvisionnement locales. Ce soutien sera particulièrement bénéfique pour les petites et moyennes entreprises (PME), moteurs de l’économie nationale.

Makhtar Diop a salué ces initiatives, affirmant qu’elles reflètent l’engagement de l’IFC à promouvoir une croissance économique inclusive et durable. « En investissant dans des secteurs stratégiques tels que le tourisme et l’industrie manufacturière, nous posons les bases d’un secteur privé plus fort et résilient, créant ainsi des opportunités et améliorant le niveau de vie des Sénégalais », a-t-il déclaré.

Ces financements s’inscrivent dans le cadre de « Vision Sénégal 2050 », une stratégie nationale ambitieuse portée par les autorités sénégalaises pour bâtir une économie compétitive, durable et résiliente. L’IFC, en partenariat avec l’IDA (Association internationale de développement), réitère son soutien à cette vision à travers des mécanismes de financement mixte et des projets à fort impact économique et social.

CEL/VA Rufisque : « aujourd’hui la ville n’est pas viable financièrement » le maire.

Le maire de Rufisque, Dr Oumar Cissé, a exprimé de vives préoccupations concernant la situation financière de sa ville lors de l’adoption du budget pour l’exercice 2025, qui s’élève à 4 639 821 438 FCFA. En marge de cette session municipale, il a souligné la fragilité de la situation financière de la commune et son impact direct sur le développement de la ville et le bien-être de ses habitants.

L’une des principales préoccupations du maire est la baisse significative des revenus issus de la Contribution Économique Locale de la Valeur Ajoutée (CEL/VA), un élément clé du financement de la commune. En 2020, la ville percevait 1,75 milliard de FCFA grâce à cette contribution, mais en 2024, cette somme est tombée à seulement 17 millions de FCFA, soit une réduction drastique de plus de 98 %. Cette baisse a des conséquences directes sur la capacité de la ville à financer ses projets et à répondre aux besoins croissants de la population.

Dr Oumar Cissé a averti que si cette situation persiste, Rufisque pourrait se retrouver dans une situation où seules les dépenses essentielles, comme le paiement des salaires et des dettes, seraient couvertes en 2025. Il a cependant affirmé qu’il était déterminé à redresser cette situation difficile. « La situation financière de la ville n’est pas viable, mais nous allons rendre viable financièrement la situation de la ville de Rufisque », a-t-il déclaré.

Le maire a également évoqué l’importance du foncier bâti et des impôts locaux pour le bon fonctionnement de la ville, tout en soulignant la nécessité d’un accompagnement extérieur pour soutenir ses projets ambitieux. Il a promis qu’en 2025, plusieurs innovations seraient mises en place pour redresser les finances de la ville tout en poursuivant les grands projets de développement qu’il a initiés. « Nous devons être accompagnés. Nous méritons d’être accompagnés », a-t-il insisté.

Cette prise de position reflète les défis financiers auxquels sont confrontées de nombreuses collectivités territoriales, et montre l’engagement de la ville de Rufisque à surmonter ces obstacles pour améliorer la vie de ses habitants.

CEL/VA Rufisque : "aujourd'hui la ville n'est pas viable financièrement" le maire.

Adoption du budget 2025 : Une hausse significative pour le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique

Le budget 2025 du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a été adopté ce mardi 17 décembre par la commission des Finances et du Contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale. Cette enveloppe budgétaire, qui s’élève à 58,4 milliards de francs CFA, marque une augmentation notable de 36,8 % par rapport à l’exercice précédent, selon les informations rapportées par le quotidien L’AS.

Ce budget est réparti en trois grandes rubriques :

  • 13,5 milliards de francs CFA sont alloués au secteur de la Communication,
  • 31,1 milliards de francs CFA iront au développement du Numérique,
  • 12,7 milliards de francs CFA seront dédiés au secteur postal.

Le ministre en charge du département, Alioune Sall, aura l’occasion de défendre ces allocations budgétaires en plénière la semaine prochaine.

Cette hausse significative du budget reflète la volonté de renforcer les initiatives dans les domaines stratégiques de la communication et du numérique, essentiels à l’évolution socio-économique du pays. Elle traduit également un engagement en faveur de l’amélioration des infrastructures et des services dans ces secteurs.

Les observateurs attendent avec intérêt la plénière, au cours de laquelle des précisions pourraient être apportées sur les projets prioritaires du ministère et les impacts attendus de cette augmentation budgétaire sur les performances des secteurs concernés.

L’illusion pétrolière : pourquoi le pétrole et le gaz ne transformeront pas immédiatement l’économie sénégalaise

Alors que l’exploitation des hydrocarbures au Sénégal suscitait de grands espoirs, les premières prévisions budgétaires montrent une contribution encore marginale de cette ressource au développement économique du pays. Contrairement aux attentes populaires, les recettes issues du pétrole et du gaz ne devraient pas générer un impact significatif sur l’économie sénégalaise avant plusieurs années.

D’après le projet de loi de finance initiale pour 2025, les recettes liées aux hydrocarbures seront limitées à 72,53 milliards de FCFA, soit moins de 1 % du budget national estimé à 6 395 milliards de FCFA. Cette faible part illustre l’écart entre les attentes élevées autour de ces ressources et leur apport réel. Les projections pour les années suivantes ne sont pas plus prometteuses : les recettes atteindront 87,87 milliards en 2026 et 155,20 milliards en 2027.

Pour 2025, les fonds récoltés seront répartis comme suit :

  • 50,85 milliards de FCFA (70 %) iront au budget général de l’État.
  • 21,68 milliards de FCFA seront affectés aux Comptes spéciaux du Trésor, dont :
    • 7,25 milliards (10 %) pour le Fonds intergénérationnel.
    • 14,43 milliards (20 %) pour le Fonds de stabilisation.

Ces montants, bien qu’importants, restent loin des promesses d’une transformation économique immédiate.

Face à cette situation, le Premier ministre Ousmane Sonko a évoqué la possibilité de renégocier les contrats pétroliers et gaziers pour augmenter les bénéfices du Sénégal. Une telle initiative pourrait redéfinir la répartition des profits et accroître les revenus de l’État. Toutefois, les renégociations sont souvent complexes et peuvent prendre du temps, retardant encore les impacts positifs sur l’économie nationale.

Si les recettes directes des hydrocarbures restent modestes, des effets indirects pourraient néanmoins stimuler certains secteurs. La production de gaz, notamment avec le « gas-to-power », pourrait réduire les coûts de l’électricité et favoriser l’industrialisation. Des domaines tels que la mécanique, le droit, les finances et la fabrication pourraient également bénéficier des opportunités liées à l’exploitation pétrolière et gazière. Cependant, ces bénéfices sont encore incertains et nécessiteront des investissements stratégiques pour se concrétiser.

Pour l’heure, les hydrocarbures ne représentent pas la manne financière que beaucoup espéraient. Le Sénégal devra continuer à s’appuyer sur d’autres sources de revenus pour financer son développement. Les espoirs d’une transformation économique rapide grâce au pétrole et au gaz risquent de s’éloigner, rappelant l’importance de diversifier l’économie et d’investir dans des secteurs stratégiques et durables.

L’exploitation des hydrocarbures est certes une opportunité, mais son impact ne sera pleinement visible qu’à moyen ou long terme. En attendant, la prudence et une gestion rigoureuse des ressources sont indispensables pour éviter les écueils d’une dépendance prématurée.

Marché des titres publics : Le Sénégal mobilise 35 milliards F CFA

Le 13 décembre 2024, l’État du Sénégal a levé un montant total de 35 milliards F CFA sur le marché régional des titres publics, dans le cadre de la couverture des besoins financiers pour l’année 2024. Cette opération a été réalisée par la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, avec l’appui de l’agence UMOA-Titres et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Le montant total des soumissions reçues a atteint près de 58,7 milliards F CFA, représentant un taux de couverture de 167,7 %. Cette forte demande a conduit à une adjudication supérieure aux attentes initiales, avec un montant retenu de 38,2 milliards F CFA, soit trois milliards de plus que prévu. Les fonds ont été répartis entre des obligations à trois et cinq ans.

Pour les obligations à trois ans, un montant de 9,9 milliards F CFA a été levé avec un rendement moyen pondéré (RMP) de 7,8159 %, légèrement inférieur au précédent rendement de 7,89 %. Les 28,3 milliards F CFA restants concernent des obligations à cinq ans, avec un RMP de 7,8286 %, stable par rapport à l’opération précédente qui affichait un RMP de 7,83 %.

Birame Souleye Diop, ministre de l’Énergie : « L’ambition de mon département est de faire du Sénégal un modèle de réussite en matière de gestion des ressources extractives. »

Le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a organisé un atelier stratégique dans le cadre de l’alignement de sa politique sectorielle avec l’Agenda National de Transformation Sénégal 2050. Cet événement a rassemblé les principales parties prenantes du secteur pour discuter du rôle central de l’énergie, du pétrole et des mines dans la transformation économique et sociale du Sénégal.

Lors de l’ouverture des travaux, le ministre Birame Souleye Diop a mis en avant l’ambition de faire du Sénégal un pays souverain, juste et prospère. Il a souligné que cette vision, portée par le président Bassirou Diomaye Faye et appuyée par le Premier ministre Ousmane Sonko, repose sur une révision profonde des politiques publiques. « L’Agenda de Transformation Nationale pose les bases d’un développement accéléré, fondé sur des leviers de croissance clairement identifiés », a-t-il déclaré.

Le ministre a précisé que le secteur de l’énergie et des ressources extractives est appelé à jouer un rôle central dans cet agenda, notamment grâce à l’exploitation des ressources pétrolières, gazières et minières. Ces ressources représentent un moteur clé pour stimuler la croissance économique tout en répondant aux défis du changement climatique.

Birame Souleye Diop a également présenté les priorités du ministère. L’élargissement de l’accès universel à l’énergie constitue un axe majeur, avec une attention particulière portée aux zones rurales et marginalisées. Le développement des énergies renouvelables, en complément du gaz naturel, est un autre objectif stratégique visant à bâtir un mix énergétique résilient et moderne. En outre, l’exploitation stratégique du gaz naturel, soutenue par des projets phares tels que « Gas to Power », vise à moderniser les infrastructures électriques, réduire la dépendance aux énergies fossiles importées et fournir une énergie abordable et accessible à tous.

Selon le ministre, ces initiatives positionnent le Sénégal comme un acteur majeur de la transition énergétique en Afrique. « Investir dans des solutions durables, c’est jeter les bases d’un progrès à long terme tout en stimulant l’économie nationale », a-t-il expliqué.

Le ministre a comparé le rôle de son département à celui de l’armée, des enseignants ou des médecins, soulignant l’importance de fournir aux Sénégalais les ressources nécessaires à leur bien-être. « Nous devons répondre aux attentes de nos concitoyens en bâtissant une politique publique énergétique, pétrolière et minière innovante, fondée sur des partenariats solides et alignée sur les besoins réels de notre population », a-t-il ajouté.

En conclusion, Birame Souleye Diop a réaffirmé son engagement à faire du Sénégal un modèle de réussite en matière de gestion des ressources naturelles. « Notre ambition est claire : transformer le Sénégal en un exemple de gestion durable et efficiente des ressources extractives, afin de catalyser son développement économique et social », a-t-il déclaré. Cet atelier marque une étape importante dans la mise en œuvre de l’Agenda de Transformation Sénégal 2050, avec un focus particulier sur l’énergie comme levier de souveraineté et de prospérité.

FINANCES : Hausse de 10,4% des dépenses publiques sur sur les dix premiers mois de 2024

Le point mensuel de conjoncture de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DPEE) du mois d’octobre 2024 a émis une progression de la gestion budgétaire, caractérisée par une progression modérée de la mobilisation des ressources et associée à une exécution soutenue des dépenses. Ainsi les ressources globales (hors dons en capital) estimées provisoirement à 3052,5 milliards, ont progressé de 6,8%, en glissement annuel. Quant aux dépenses publiques (hors dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures), elles se sont confortées de 10,4% pour se situer à 3925,1 milliards, selon le dernier point de conjoncture de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DPEE).

En effet, les dépenses publiques (hors celles financées sur ressources extérieures) ont été exécutées à hauteur de 3925,1 milliards à fin octobre 2024 contre un montant de 3554,6 milliards un an auparavant.

Ceci est dû à la hausse de la masse salariale, à celles des intérêts sur la dette publique (10,8%), des transferts (38,3%) et subventions (15,8%). Elles sont respectivement passées à 1181,8 milliards, 647 milliards et 1172,4 milliards.

En revanche, les dépenses de fonctionnement (fournitures, entretien) et les investissements financés sur ressources internes ont diminué, respectivement, de 13,1% (-43,9 milliards) et 5,9% (-40,0 milliards), avec des exécutions évaluées, dans l’ordre, à 290,4 milliards et 633,4 milliards.

Le Dakarois

RECOUVREMENT DES CRÉANCES : Un frein pour les entrepreneurs sénégalais

En dépit de l’amélioration du climat des affaires observée en octobre 2024, le recouvrement des créances demeure l’un des principaux défis pour les entreprises sénégalaises.

Selon le dernier point mensuel de conjoncture de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DPEE), le climat des affaires a progressé de 1,0 point, mais cette amélioration n’a pas bénéficié à tous les secteurs. En particulier, l’industrie, le BTP, les services et le commerce continuent de souffrir de créances impayées qui freinent leur développement.
Dans l’industrie, 28% des entreprises identifient cette problématique parmi les obstacles majeurs, accompagnée de difficultés liées à la demande, à la concurrence, à l’approvisionnement en matières premières et à la fiscalité.
Les entreprises du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), quant à elles, sont encore plus sévèrement touchées, avec 83% des entrepreneurs mentionnant le recouvrement des créances comme leur principale contrainte. La situation se complique également avec des défis comme la fiscalité, l’insuffisance de la demande et l’accès au foncier, contribuant à un climat des affaires de plus en plus défavorable.
Dans les secteurs des services et du commerce, la situation est quelque peu améliorée, mais le recouvrement des créances reste un problème pour 33% des prestataires de services et 70% des commerçants.
Malgré ces difficultés, certains secteurs, comme le commerce, ont montré un léger optimisme, avec une hausse de 6,1 points dans l’indicateur du climat des affaires, ce qui reflète une dynamique favorable dans les perspectives commerciales.
Ainsi, bien que l’indicateur global du climat des affaires ait progressé, les entreprises sénégalaises continuent de lutter contre les créances impayées, un obstacle majeur à leur développement.
Pour surmonter ce défi, des mesures efficaces doivent être mises en place, telles que l’amélioration de l’accès à la liquidité, la simplification des procédures judiciaires et la mise en œuvre de mécanismes incitatifs pour encourager le respect des délais de paiement.
Le Dakarois

Ousmane Sonko échange avec Amadou Hott, candidat à la présidence de la BAD

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a reçu Amadou Hott, candidat officiel du Sénégal à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD).

Lors de cette rencontre conviviale et constructive, les discussions ont porté sur les progrès de la candidature de M. Hott, soutenue par le Président de la République et l’ensemble du gouvernement sénégalais. Amadou Hott a présenté les prochaines étapes de sa campagne et exprimé sa gratitude envers les autorités pour leur mobilisation en faveur de sa candidature.

Le soutien affirmé des plus hautes instances du pays témoigne de l’importance stratégique que revêt cette élection pour le Sénégal. La BAD, institution clé pour le développement du continent africain, offre une plateforme majeure pour promouvoir des projets ambitieux et inclusifs.

Avec cette candidature, le Sénégal espère jouer un rôle de premier plan dans la promotion des politiques économiques et sociales en Afrique.

Pratiques frauduleuses : La Banque africaine de développement exclut une entreprise sénégalaise

Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, le 9 décembre 2024, l’exclusion de la Compagnie Sénégalaise de Travaux Publics (CSTP) pour une durée de 12 mois, en raison de pratiques frauduleuses détectées lors d’un appel d’offres. Cette exclusion prendra effet à partir du 10 décembre 2024 et interdit à l’entreprise de participer à tous les projets financés par la Banque pendant cette période.

L’affaire découle d’un appel d’offres relatif au développement du Parc des technologies numériques au Sénégal, un projet ambitieux visant à faire du pays un leader régional dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). L’objectif du projet est de bâtir une infrastructure technologique de classe mondiale, comprenant notamment un centre de données, un incubateur pour entreprises TIC, un centre de recherche, et des bureaux administratifs.
Le Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption de la BAD a découvert que la CSTP avait présenté des certificats d’achèvement falsifiés pour des travaux qu’elle prétendait avoir réalisés. Ces documents, soumis pour renforcer l’éligibilité de son offre, ont été reconnus comme étant faux après des investigations approfondies.
Pendant la durée de l’exclusion, la CSTP ne pourra pas soumissionner ou participer à des projets financés par la Banque africaine de développement. En outre, l’entreprise est tenue de coopérer pleinement avec les enquêtes menées par le Bureau de l’intégrité de la BAD ainsi qu’avec les autorités judiciaires et réglementaires des pays membres de l’institution.
À l’issue de cette période d’exclusion, la CSTP devra démontrer sa conformité aux normes éthiques et de transparence fixées par la Banque. Cela inclut la mise en place d’un programme interne de conformité à l’intégrité, condition essentielle pour pouvoir à nouveau collaborer avec la BAD.
Le Parc des technologies numériques représente une initiative stratégique pour le développement socio-économique du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest. Ce projet est conçu pour attirer des investissements étrangers dans les TIC, stimuler l’innovation technologique et créer des milliers d’emplois dans le secteur numérique.
Cependant, cette affaire met en lumière les défis auxquels font face les grands projets financés par des institutions internationales, notamment en matière de transparence et d’éthique. Le Sénégal devra veiller à renforcer les mécanismes de contrôle pour garantir que les objectifs de tels projets ne soient pas compromis par des irrégularités.

SITUATION ÉCONOMIQUE DIFFICILE : Karim Wade pour décanter la situation ?

Le Sénégal traverse une crise économique majeure, caractérisée par une détérioration de ses principaux indicateurs financiers. Dans ce contexte préoccupant, Karim Wade, ancien ministre d’État et actuel responsable du Fonds souverain d’investissement du Qatar en Afrique, semble se poser en acteur clé pour relancer l’économie du pays.

Le Sénégal traverse une période économique particulièrement délicate, exacerbée par une série d’indicateurs inquiétants qui fragilisent la stabilité financière du pays. La récente dégradation de la note du Sénégal par les agences de notation internationales (Moody’s et S&P) met en évidence les difficultés de l’économie sénégalaise. Les points de notre pays ont ainsi dégringolé, allant de Ba3 à B1, accompagnés d’une perspective « négative », signalant un climat de méfiance des investisseurs envers l’avenir économique du pays.

Cette situation alarmante est d’autant plus problématique que le Sénégal fait face à une série de défis financiers internes, notamment un gel du programme d’aide du FMI et une chute des recettes fiscales. En effet, les recettes fiscales de l’État qui s’élevaient à 1 866 milliards de FCFA au deuxième trimestre 2023 ont dégringolé à seulement 1 092 milliards de FCFA à la même période en 2024, marquant une baisse de 41 % en un an. Cette baisse des recettes s’inscrit dans un contexte de réduction de la confiance des investisseurs, notamment au sein de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), comme en témoigne l’échec partiel de l’émission obligataire du gouvernement sénégalais. Bien que l’émission en novembre ait attiré des souscriptions pour un montant supérieur à l’objectif initial, soit 133,78 milliards de FCFA contre 130 milliards visés, le Trésor public n’a pu récolter que 91,78 milliards, soit 30 % de moins que prévu.

Dans ce climat économique tendu, une figure se distingue comme acteur potentiel de redressement : Karim Wade, l’ancien ministre d’État et fils de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade. Désormais à la tête du Fonds souverain d’investissement du Qatar en Afrique, Karim Wade joue un rôle crucial en tant qu’intermédiaire dans les relations économiques entre le Sénégal et le continent.

L’influence de Karim Wade dans le domaine des investissements dans le monde arabe n’est pas nouvelle. En 2008, il avait déjà réussi à attirer de nombreux investisseurs lors du sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), consolidant ainsi sa position d’intermédiaire incontournable pour les investisseurs du Golfe.

Ce rôle de facilitateur a été récemment illustré par l’organisation de la visite officielle de Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, au Qatar. Ce voyage a permis la signature de plusieurs accords bilatéraux, marquant ainsi un renforcement des relations économiques et diplomatiques entre les deux nations.

Karim Wade, avec ses relations privilégiées et son influence dans les cercles économiques du Golfe, pourrait s’avérer être une clé pour l’avenir économique du Sénégal. En tant que gestionnaire du Fonds souverain du Qatar, il dispose de leviers importants pour attirer des investissements à travers les pétrodollars, notamment dans des secteurs comme les infrastructures, l’énergie ou les nouvelles technologies. Ces financements pourraient être un soutien précieux pour l’économie sénégalaise.

Cependant, si ces fonds peuvent contribuer à la relance économique, il est essentiel que leur utilisation soit orientée vers des projets structurants et durables.

Penda THIAM

Kaolack / Économie : Les agents licenciés du marché Médina Baye réclament 5 mois de salaires impayés

Le Programme de Modernisation et de Gestion des Marchés (PROMOGEM), créé en 2021, a pour mission de doter chaque collectivité de structures marchandes modernes, sécurisées et respectueuses de l’environnement. Ce programme vise à stabiliser et à promouvoir la prospérité économique du pays tout en accompagnant la transformation du secteur informel. Cela inclut la formalisation et l’intégration des marchands ambulants dans une dynamique de développement inclusif. PROMOGEM offre également des infrastructures adaptées pour renforcer la résilience et la compétitivité des acteurs du commerce dans un contexte économique en mutation.

Cependant, de nombreux travailleurs contractuels de ce programme se retrouvent aujourd’hui dans une situation critique. À Kaolack, les agents du marché de la cité religieuse de Médina Baye vivent dans un désarroi total. Sans salaire depuis huit mois, ces travailleurs ont organisé un point de presse ce mercredi pour exprimer leur désarroi.

Au total, 39 agents chargés du gardiennage et du nettoiement du centre commercial Mame Astou Diankha de Médina Baye ont été licenciés par PROMOGEM. Ces travailleurs, majoritairement des femmes, réclament leurs arriérés de salaire, qui s’élèvent à plus de 18 millions de FCFA pour cinq mois.

Fatou Lam, porte-parole des agents licenciés, a dénoncé cette situation lors de la conférence de presse. « Ils nous doivent cinq mois de salaire. Le licenciement est abusif. La coordonnatrice du PROMOGEM n’applique pas le principe de ‘Jub, jubbal, jubanti’ [équité, continuité et transparence]. Elle nous remplace par d’autres agents sans explication », a-t-elle déclaré.

Face à ces injustices, les agents sollicitent l’intervention des autorités, notamment le Président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko et le Khalife général de Médina Baye, pour trouver une solution à leur problème.

Finalisation du projet de loi de finances 2025, campagne agricole et vision 2050 : le Président fixe les priorités

Au lendemain des élections législatives marquées par une victoire écrasante de la coalition Pastef dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé ce mercredi un Conseil des ministres axé sur les urgences nationales. Cette réunion a permis de dresser une feuille de route claire pour le gouvernement, avec un accent particulier sur la finalisation du projet de loi de finances 2025, la relance de la campagne agricole et la mise en œuvre progressive de la vision Sénégal 2050.

Le Président a ouvert le Conseil en félicitant les autorités administratives, politiques et techniques pour leur gestion réussie des élections législatives. Il a adressé ses félicitations à Ousmane Sonko, saluant son leadership et son rôle déterminant dans l’obtention de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Cette victoire, a-t-il affirmé, doit être le point de départ d’une action gouvernementale renforcée et efficace, répondant aux attentes des citoyens sénégalais.

Cependant, le Chef de l’État a rapidement recentré les débats sur les défis urgents qui attendent le gouvernement. Il a rappelé son attachement à une transformation systémique et cohérente du Sénégal, à travers la mise en œuvre de la vision Sénégal 2050. Cette ambition repose sur plusieurs piliers, notamment le développement économique, la justice sociale et l’amélioration des conditions de vie des populations.

Le Président a insisté sur la nécessité de finaliser rapidement le projet de loi de finances pour l’année 2025. Ce document, essentiel pour le fonctionnement de l’État et la mise en œuvre des politiques publiques, doit refléter les priorités du gouvernement et répondre aux besoins des populations. Il a demandé au Premier ministre, ainsi qu’aux ministres de l’Économie, du Plan et des Finances, d’accélérer les travaux afin que le projet puisse être présenté en Conseil des ministres dans les délais les plus brefs.

Ce budget devra non seulement répondre aux urgences sociales et économiques du pays, mais également anticiper les défis à venir, notamment dans les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’éducation, la santé et les infrastructures.

Le secteur agricole, pilier de l’économie sénégalaise, a également occupé une place centrale dans les discussions. Le Chef de l’État a exhorté le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour garantir la protection des producteurs agricoles. Il a notamment insisté sur la fixation d’un prix juste pour le kilogramme d’arachide, principal produit agricole du pays.

Au-delà de la simple commercialisation, le Président a mis en avant l’importance de moderniser l’industrie nationale de transformation. Il a demandé aux ministres de l’Agriculture et de l’Industrie, en collaboration avec les opérateurs économiques et les industriels, de définir une stratégie commune pour sécuriser les revenus des producteurs et renforcer les capacités de transformation locale.

Pour structurer ces initiatives, un Conseil interministériel dédié à la campagne de commercialisation agricole sera organisé dans les prochains jours. Ce cadre permettra de coordonner les actions entre les différents acteurs du secteur et de garantir une gestion optimale de la campagne.

La vision Sénégal 2050, projet phare du Président Bassirou Diomaye Faye, reste au cœur des priorités. Le Chef de l’État a insisté sur la nécessité d’une transformation systémique qui passe par plusieurs axes :

  • Lutte contre la cherté de la vie : Il s’agit d’assurer une baisse significative des coûts des produits de première nécessité, tout en augmentant le pouvoir d’achat des ménages.
  • Emploi et jeunesse : La création d’opportunités pour les jeunes, à travers des programmes d’employabilité et de développement des compétences, est un impératif.
  • Territorialisation du développement : Les régions doivent devenir des pôles d’innovation et de dynamisme économique, avec un accent particulier sur les secteurs porteurs comme l’agriculture, le tourisme, les mines et les hydrocarbures.
  • New Deal technologique : Le Président a appelé à un investissement accru dans les nouvelles technologies, afin de faire du Sénégal un leader dans la transformation numérique en Afrique.

Le Chef de l’État a conclu en saluant les efforts du gouvernement, malgré une année marquée par de nombreux défis, dont deux scrutins nationaux majeurs. Il a appelé à une mobilisation renforcée de tous les acteurs, pour traduire en actions concrètes les aspirations du peuple sénégalais.

Ce Conseil des ministres marque un tournant, avec une feuille de route ambitieuse, mais réaliste. Entre la finalisation du budget, la relance de l’agriculture et la mise en œuvre de la vision 2050, le gouvernement est désormais face à ses responsabilités, avec un seul objectif : faire du Sénégal un modèle de résilience et de prospérité en Afrique.

Sénégal : Entre défis financiers et promesses de rupture, le duo Faye-Sonko face à un avenir incertain

L’alternance politique tant espérée au Sénégal s’est concrétisée avec l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye comme président et de son Premier ministre, Ousmane Sonko. Ce tandem, porté par une vague d’espoir populaire, particulièrement chez les jeunes, s’engage à répondre aux aspirations d’une majorité de Sénégalais. Cependant, le poids financier légué par le précédent régime et les attentes sociales pressantes annoncent un mandat périlleux.

Entre 2024 et 2029, le Sénégal devra rembourser près de 18 milliards de dollars (environ 11 000 milliards de francs CFA) à ses créanciers. Cet endettement, fruit des ambitions de « l’émergence » prônée par le gouvernement précédent, pose des questions cruciales sur la viabilité économique et la capacité du pays à tenir ses engagements internationaux tout en finançant ses priorités nationales.

Le service de la dette absorbera une part significative des ressources publiques, limitant ainsi les marges de manœuvre pour investir dans les secteurs sociaux et économiques clés. Dans ce contexte, toute promesse de transformation radicale sera mise à l’épreuve de cette réalité budgétaire contraignante.

Le duo Faye-Sonko s’est imposé en articulant un discours tourné vers les préoccupations de la jeunesse et des couches les plus vulnérables. L’emploi, l’éducation, la santé et la bonne gouvernance figurent parmi les priorités de leur programme. Ce discours, soutenu par des engagements en faveur de la transparence et de la lutte contre la corruption, a su capter l’attention et la confiance de nombreux Sénégalais.

La jeunesse, qui a été au cœur de la mobilisation politique, attend des résultats concrets. L’emploi reste un défi majeur dans un pays où le chômage et le sous-emploi frappent durement. Des politiques audacieuses sont attendues pour transformer le potentiel démographique en un véritable moteur de croissance inclusive.

Toutefois, l’équation sera complexe. Comment financer des réformes ambitieuses sans alourdir davantage la dette publique ? Comment concilier les attentes sociales pressantes avec les exigences des créanciers internationaux ? Ces questions mettent en lumière le dilemme auquel sera confronté le gouvernement Faye-Sonko : mener des ruptures majeures tout en gérant un héritage économique accablant.

Ndongo Sylla, économiste sénégalais, souligne avec justesse que cet héritage financier est le revers de la médaille d’un modèle de développement basé sur des investissements souvent mal calibrés et peu inclusifs. Il prévient que la réussite du nouveau régime dépendra de sa capacité à rétablir la confiance en la gestion publique et à mobiliser efficacement les ressources internes.

L’élection de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko ouvre une nouvelle page pour le Sénégal. Le duo, perçu comme porteur d’un vent de changement, devra naviguer entre ambitions progressistes et contraintes économiques.

Les Sénégalais, et particulièrement les jeunes, attendent des actes. Ils espèrent que cette alternance sera synonyme d’une véritable transformation socioéconomique, à même de briser les cycles de précarité et d’injustice. La tâche sera immense, mais l’opportunité d’écrire une nouvelle histoire pour le Sénégal est bien réelle.

L’avenir du pays repose désormais sur la capacité du gouvernement à répondre aux attentes et à transformer les espoirs en réalisations concrètes. Une mission à la fois exaltante et périlleuse.

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