Gel de l’aide américaine : opportunité ou menace pour l’Afrique souverainiste ?

La récente décision du président Donald Trump de suspendre pour 90 jours l’aide publique au développement des États-Unis suscite de vives réactions à travers le monde. Si cette mesure inquiète de nombreux États dépendants des financements étrangers, elle est perçue sous un autre angle par certains économistes et dirigeants africains. Pour des leaders souverainistes comme le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko et les chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Niger et Mali –, ce gel pourrait, paradoxalement, constituer une opportunité pour affirmer leur indépendance économique.

L’économiste Papa Demba Thiam voit dans cette suspension un signal fort qui pourrait favoriser un changement de paradigme dans la gestion économique des pays africains. Dans un entretien accordé à Le Soleil, il qualifie Trump « d’allié objectif et stratégique » pour les gouvernements africains qui prônent la souveraineté et la responsabilisation économique.

Selon lui, le président américain rejette ce qu’il appelle « la fabrique de pauvreté institutionnalisée » entretenue par certaines bureaucraties multilatérales et bilatérales. En adoptant une approche axée sur le pragmatisme des affaires, Trump pousse les États africains à revoir leur modèle économique et à s’engager dans des stratégies de développement autonomes basées sur des partenariats public-privé solides.

L’autre point positif relevé par l’économiste est l’idée que le développement ne devrait pas reposer uniquement sur les financements publics. Il estime qu’aucun État au monde ne finance à lui seul son développement. « Un État-stratège se donne les moyens conceptuels et financiers pour développer des stratégies de croissance qui offrent des opportunités d’investissement irrésistibles », explique-t-il.

Dans cette logique, l’argent public devrait servir à créer un environnement économique favorable à l’investissement privé plutôt qu’à perpétuer une dépendance aux aides extérieures. Cette vision rejoint celle défendue par plusieurs dirigeants africains, notamment Ousmane Sonko et les chefs d’État de l’AES, qui militent pour une souveraineté économique renforcée.

La suspension temporaire de l’aide américaine constitue donc un véritable test pour les économies africaines. Pour les pays qui ont construit leur budget sur ces aides, le choc pourrait être brutal. En revanche, pour ceux qui cherchent à s’émanciper de la tutelle financière étrangère, cette situation représente une occasion de démontrer leur capacité à bâtir une économie résiliente et durable.

Le défi sera de mettre en place des chaînes de valeurs nationales, régionales et internationales capables d’attirer des investissements tout en garantissant une croissance inclusive. Si les États africains parviennent à relever ce défi, cette décision de Trump pourrait, contre toute attente, marquer un tournant positif pour le continent.

Plutôt qu’une catastrophe annoncée, le gel de l’aide américaine pourrait être un catalyseur pour un changement structurel dans la manière dont les États africains envisagent leur développement. Il appartient désormais aux gouvernements concernés de transformer cette contrainte en opportunité, en renforçant leur souveraineté économique et en repensant leurs stratégies de croissance.

Loin d’être une fatalité, cette situation pourrait bien être le début d’une ère où l’Afrique cesse d’être dépendante de l’aide internationale pour devenir un acteur économique pleinement autonome et respecté sur la scène mondiale.

Gel de l’aide publique américaine : une opportunité pour les États souverainistes africains ?

La récente décision du président américain Donald Trump de suspendre pendant 90 jours l’aide publique au développement destinée aux pays pauvres suscite des réactions contrastées. Si cette mesure inquiète certains gouvernements et organisations internationales, elle pourrait en revanche représenter une opportunité pour les États africains aux orientations souverainistes, tels que le Sénégal sous Ousmane Sonko ou les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Niger et le Mali.

Selon l’économiste Papa Demba Thiam, cette décision pourrait paradoxalement bénéficier aux pays africains désireux d’affirmer leur souveraineté économique. « La première bonne nouvelle, c’est que, quoi qu’on puisse dire, le président Donald Trump est devenu un allié objectif et stratégique pour les pays africains qui ont des gouvernements responsables et souverainistes », affirme-t-il dans un entretien avec Le Soleil.

Pour l’expert en développement industriel intégré, Trump remet en cause un modèle de dépendance perpétuée par les bureaucraties multilatérales et bilatérales. Il privilégie une approche où les relations économiques doivent être fondées sur des principes de réciprocité et d’intérêts mutuels. « Il gouverne comme on fait des affaires dans le privé : si ce n’est pas une affaire gagnant-gagnant, ça n’intéresse personne », souligne Thiam.

Cette posture pourrait inciter les gouvernements africains à revoir leur modèle économique et à renforcer leurs capacités internes pour nouer des partenariats équilibrés. En développant des stratégies économiques solides et en misant sur des investissements structurants, les États africains pourraient se positionner comme des interlocuteurs respectés sur la scène internationale.

Papa Demba Thiam voit également dans cette suspension de l’aide américaine un signal fort en faveur d’une refonte des politiques économiques africaines. « C’est une hérésie de croire qu’un gouvernement aurait la responsabilité de financer le développement », affirme-t-il. À ses yeux, le rôle de l’État ne doit pas être de financer directement la croissance, mais plutôt de créer un environnement propice à l’investissement.

Cela implique notamment la mise en place de stratégies économiques qui favorisent la participation du secteur privé à la construction des infrastructures et au développement des chaînes de valeur nationales, régionales et internationales. L’argent public, selon Thiam, devrait être utilisé pour libérer les forces productives et favoriser une croissance inclusive.

Pour les gouvernements africains adoptant une posture souverainiste, comme ceux de l’AES ou du Sénégal sous Ousmane Sonko, cette situation pourrait être une opportunité pour repenser leur modèle de développement. Plutôt que de dépendre des aides extérieures, ces États pourraient être amenés à renforcer leurs stratégies économiques, à diversifier leurs partenariats et à stimuler l’investissement national et régional.

Baisse des exportations sénégalaises en décembre 2024 : Analyse des tendances du commerce extérieur

Le commerce extérieur sénégalais a enregistré une baisse notable en décembre 2024. Selon ConfidentielDakar, les exportations ont chuté de 10,6 %, passant de 452,5 milliards de FCFA en novembre à 404,3 milliards de FCFA en décembre. Cette diminution s’explique par le recul de certaines exportations stratégiques, même si d’autres produits ont contribué à limiter l’impact global de cette tendance.

Parmi les produits ayant connu une forte baisse, les huiles brutes de pétrole ont enregistré une chute spectaculaire de 61,6 %, suivies de l’acide phosphorique dont les exportations ont reculé de 36,5 %. Les ventes à l’étranger de crustacés, mollusques et coquillages ont également baissé de 31,5 %, tandis que celles du titane ont diminué de 18,18 %. De leur côté, les préparations pour soupes, potages et bouillons ont accusé une baisse de 14,5 %. Cette contraction des exportations de certains produits phares a directement impacté la balance commerciale du pays.

Toutefois, cette baisse globale a été partiellement atténuée par l’augmentation des exportations de plusieurs autres produits. Les poissons de mer ont enregistré une hausse spectaculaire de 166,3 %, tandis que les produits pétroliers ont progressé de 65,7 %. L’or non monétaire a vu ses exportations croître de 32,4 %, tandis que le zirconium et le ciment hydraulique ont connu des hausses respectives de 14,2 % et 13,3 %. Ces performances ont permis de limiter l’impact négatif de la baisse généralisée des exportations.

Si le mois de décembre a été marqué par un recul des exportations, le bilan annuel demeure positif. Le cumul des exportations pour l’année 2024 s’élève à 3 909,0 milliards de FCFA, contre 3 223,9 milliards de FCFA en 2023, soit une augmentation de 21,2 %. Comparées à décembre 2023, les exportations du mois de décembre 2024 affichent même une progression de 56,9 %, démontrant que, malgré les fluctuations mensuelles, le Sénégal maintient une dynamique de croissance sur l’ensemble de l’année.

En décembre 2024, les principaux produits d’exportation du Sénégal ont été les produits pétroliers, qui ont généré 78,8 milliards de FCFA, suivis de l’or non monétaire avec 72,6 milliards de FCFA et des huiles brutes de pétrole, qui ont atteint 65,9 milliards de FCFA. L’acide phosphorique et les crustacés, mollusques et coquillages ont respectivement rapporté 28,1 milliards de FCFA et 23,8 milliards de FCFA.

Malgré cette baisse mensuelle des exportations, le Sénégal demeure un acteur clé sur plusieurs marchés internationaux. Toutefois, la forte dépendance aux matières premières et la volatilité des cours mondiaux rappellent la nécessité pour le pays de diversifier ses sources de revenus afin de stabiliser durablement sa balance commerciale.

Blocage du programme d’électrification Compact Electricity : Ce que l’on sait

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a récemment déclaré que Donald Trump avait bloqué un important programme d’aide américaine destiné à l’électrification du Sénégal. Cette annonce, qui a suscité de vives réactions, a été précisée par l’ancienne ministre de la Microfinance, Zahra Iyane Thiam, qui a apporté des éléments concrets sur la nature et les montants du projet concerné.

Le projet en question est le Compact Electricity, un programme de coopération signé en décembre 2018 sous le gouvernement de Mahammed Boun Abdallah Dionne. Cet accord, d’un montant total de 330 milliards FCFA (600 millions de dollars), comprenait :

• 302,5 milliards FCFA sous forme de don des États-Unis,

• 27,5 milliards FCFA de contribution sénégalaise.

Officiellement entré en vigueur le 9 septembre 2021, ce programme s’étend sur cinq ans, soit jusqu’en septembre 2026. Il vise principalement l’amélioration de l’accès à l’électricité au Sénégal, un enjeu crucial pour le développement économique et social du pays.

Si Ousmane Sonko a affirmé que Donald Trump avait bloqué cette aide, les détails de cette décision restent encore flous. En effet, Zahra Iyane Thiam a soulevé plusieurs interrogations quant à l’impact réel de ce blocage. Selon elle, une partie significative des fonds a déjà été consommée, ce qui relativiserait l’ampleur des pertes pour le Sénégal.

Elle a ainsi interpellé l’ambassade des États-Unis à Dakar afin d’obtenir des éclaircissements sur le respect des engagements de Washington dans cette coopération. « Les Sénégalais doivent être édifiés », a-t-elle insisté dans un post publié sur X.

Si le blocage du Compact Electricity se confirme, cela pourrait ralentir certains projets d’électrification en cours, notamment dans les zones rurales. Toutefois, le fait que le programme soit en cours d’exécution depuis plus de deux ans laisse penser que toutes les ressources n’ont pas été gelées.

L’ampleur réelle des conséquences dépendra donc :

• Du niveau d’exécution des projets financés par ce programme,

• De la réaction des autorités sénégalaises et de leur capacité à compenser d’éventuels manques,

• Des éclaircissements attendus de la part des États-Unis sur la situation actuelle des fonds.

En attendant une communication officielle de Washington, ce dossier risque de rester au cœur du débat politique au Sénégal.

Fermeture brutale de l’USAID : une crise majeure pour l’aide internationale

La décision soudaine de fermer l’Agence américaine pour le développement international (USAID) plonge le secteur humanitaire dans l’incertitude. Depuis l’annonce faite par Elon Musk, récemment désigné par Donald Trump pour réduire les dépenses publiques, l’agence est paralysée : accès bloqués, système informatique hors service, et suspension de plusieurs hauts responsables. Cette situation compromet des programmes essentiels à travers le monde, notamment en Afrique.

Accusant l’USAID de « gaspiller l’argent des contribuables » et la qualifiant d’organisation « criminelle », Elon Musk a justifié cette décision par la nécessité d’assainir les finances publiques. La Maison Blanche a rapidement soutenu cette fermeture, tandis que le secrétaire d’État Marco Rubio a pris le contrôle de l’agence, dénonçant son insubordination et ses programmes jugés contraires à la stratégie nationale.

Cependant, cette décision suscite une vive contestation. Des experts juridiques et l’opposition démocrate remettent en question sa légalité, soulignant l’influence croissante de Musk dans l’administration et son rôle non officiel dans la gestion des affaires publiques.

La suspension immédiate des financements de l’USAID a des conséquences désastreuses. Plus de 120 pays dépendent de son aide pour financer des projets humanitaires, de santé et d’éducation. En Afrique, où l’USAID soutient des programmes de lutte contre la malnutrition, le paludisme et l’accès à l’eau potable, l’impact est particulièrement alarmant.

De nombreuses ONG, comme Solidarité Internationale et Alima, doivent interrompre leurs projets vitaux et réduire leurs équipes. « Nous sommes face à une catastrophe humanitaire en devenir », alerte un responsable d’Alima, qui craint une montée des crises sanitaires et alimentaires dans les mois à venir.

Si certains observateurs voient dans cette fermeture une volonté de réforme, d’autres y perçoivent une attaque idéologique contre l’aide internationale. L’avenir de l’USAID reste incertain, mais une chose est sûre : sa disparition brutale laisse un vide immense dans le paysage humanitaire mondial.

L’opposition démocrate, ainsi que plusieurs partenaires internationaux, appellent à une réévaluation de cette décision. Mais en attendant, des millions de bénéficiaires risquent de subir les conséquences directes de cette crise.

Crise au Port de Dakar : Des chiffres alarmants pour l’économie sénégalaise

La récente publication de la revue ConfidentielDakar met en lumière une situation préoccupante pour l’économie sénégalaise, marquée par une chute historique de l’activité du Port autonome de Dakar. Les chiffres dévoilés soulignent un recul brutal du trafic de marchandises et pointent du doigt des déséquilibres susceptibles d’affecter durablement le commerce national.

Le secteur portuaire est en première ligne de la crise. En effet, les débarquements de marchandises ont chuté de 14,5 % sur une période d’un an. Pour illustrer cette tendance, le volume de marchandises arrivées est passé de 13 524 700 tonnes en novembre 2023 à seulement 11 567 000 tonnes un an plus tard. Cette baisse, avoisinant les 2 millions de tonnes, témoigne d’une diminution générale des importations, conséquence directe d’un ralentissement économique plus large.

Le recul ne touche pas uniquement les importations. Les embarquements, symboles des exportations sénégalaises, accusent également une baisse marquée. Le volume est ainsi passé de près de 7 millions de tonnes à 6,1 millions de tonnes, laissant entrevoir une possible diminution de la production locale et une perte de compétitivité sur le marché international. Ce double revers pèse lourdement sur l’équilibre commercial du pays.

Le secteur du commerce, véritable pilier de l’activité portuaire, semble être le plus fragilisé. Selon ConfidentielDakar, les débarquements de marchandises ont diminué de 33,7 %, un recul qui illustre la gravité de la situation. La remarque cinglante des commerçants sénégalais, qui « ne font plus venir de conteneurs », accentue le sentiment d’urgence et met en lumière les risques de ruptures d’approvisionnement sur le marché local. Cette désaffection pourrait également entraîner une hausse des prix et une tension sur certains produits de première nécessité.

Si certains segments de l’activité portuaire affichent une dynamique contrastée, ils ne sauraient compenser la chute globale. Les débarquements de pétrole brut, d’hydrocarbures raffinés et de poissons montrent une tendance à la hausse. Cependant, ces produits ne représentent qu’un tiers du total des arrivages. Leur progression, bien que bienvenue, reste marginale face à la perte de plus de 3 millions de tonnes de marchandises enregistrée en un an (passant de 9,2 millions à 3,1 millions de tonnes).

Le recul du trafic de marchandises, qui représente 70 % de l’activité du Port de Dakar, est susceptible d’avoir des répercussions majeures sur l’économie nationale. Au-delà de l’impact direct sur l’emploi lié à l’activité portuaire, ce déséquilibre pourrait freiner le dynamisme économique du Sénégal. L’activité portuaire, véritable poumon du commerce extérieur et intérieur, est aujourd’hui en alerte rouge.

Face à cette situation critique, il est impératif que les autorités et les acteurs économiques réagissent rapidement. La baisse historique du trafic de marchandises au Port de Dakar pourrait être le symptôme d’un ralentissement économique plus global. Des mesures urgentes sont donc nécessaires pour relancer le commerce, renforcer la compétitivité des produits sénégalais et, surtout, restaurer la fluidité des échanges commerciaux.

En conclusion, les chiffres révélés par ConfidentielDakar devraient servir de signal d’alarme aux décideurs. La relance de l’activité portuaire et, par extension, de l’économie sénégalaise, dépendra de la capacité des autorités à mettre en œuvre des stratégies adaptées pour redynamiser ce secteur clé.

Cimenteries au Sénégal : une crise profonde secoue le secteur

Le secteur de la cimenterie au Sénégal est en proie à une crise sans précédent. Entre la chute de la production, la baisse des ventes locales et l’effondrement des exportations, les acteurs du sous-secteur s’inquiètent de l’avenir de cette industrie stratégique. Les derniers chiffres publiés pour novembre 2024 confirment une tendance alarmante qui pourrait impacter durablement l’économie nationale.

Les données récentes révèlent une contraction de 15,3 % de la production de ciment par rapport à novembre 2023. Ce recul s’explique par plusieurs facteurs, notamment la réduction de la demande liée à l’arrêt de nombreux chantiers publics et privés. Le ralentissement du secteur de la construction, moteur essentiel de la consommation de ciment, contribue largement à cette situation préoccupante.

En plus du recul de la production, les ventes locales affichent également une baisse de 8,3 %. Cette diminution traduit une consommation intérieure plus faible, impactée par la conjoncture économique difficile et la raréfaction des investissements dans les infrastructures.

L’impact est encore plus marqué sur le plan des exportations. Selon les statistiques, les livraisons de ciment vers les pays voisins, notamment le Mali, la Mauritanie et la Gambie, ont chuté de 35,3 %. Cet effondrement des exportations s’explique par plusieurs facteurs, notamment des difficultés logistiques et la concurrence accrue d’autres producteurs de la sous-région.

Malgré ce tableau sombre, une note positive a été enregistrée sur le plan mensuel. Entre octobre et novembre 2024, la production de ciment a progressé de 7,3 %, tandis que les ventes locales ont augmenté de 2,4 %. Ce sursaut, bien que modeste, pourrait indiquer un frémissement de la demande, mais il reste insuffisant pour compenser la tendance annuelle négative.

Les experts s’accordent à dire que l’année 2024 restera marquée par une contraction significative du secteur. Selon ConfidentielDakar, jamais une telle baisse de production n’avait été enregistrée depuis 2006, date du début du suivi de l’indice de production du ciment.

Cette situation alarmante pourrait compromettre plusieurs projets d’infrastructure et freiner la croissance du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Si aucune mesure corrective n’est prise, l’industrie cimentière sénégalaise risque de perdre en compétitivité face à ses concurrents régionaux.

Face à cette crise, plusieurs pistes sont envisagées pour redresser le secteur de la cimenterie au Sénégal :

  • Un soutien accru de l’État : Des mesures incitatives, telles que des facilités fiscales ou des aides aux cimentiers, pourraient être mises en place pour stimuler la production et la consommation.
  • La relance des grands projets d’infrastructure : Un redémarrage rapide des chantiers publics et privés permettrait d’absorber une partie de la production excédentaire et de relancer l’activité.
  • Le renforcement de la compétitivité à l’exportation : Une amélioration des chaînes logistiques et une diversification des marchés pourraient aider à pallier la baisse des exportations vers les partenaires traditionnels.

Alors que le Sénégal ambitionne de devenir un hub industriel en Afrique de l’Ouest, la crise du secteur cimentier constitue un défi majeur pour les autorités et les investisseurs. Une réponse rapide et efficace sera nécessaire pour inverser la tendance et assurer la pérennité de cette industrie stratégique.

Bougane Guéye en Gambie : un investissement de 25 millions de dollars annoncé

L’homme d’affaires sénégalais Bougane Guéye a été reçu vendredi dernier par le président gambien Adama Barrow en marge du Forum économique organisé par le Fogeca. À l’issue de cette rencontre, le patron du groupe Boygues Corporation a annoncé un investissement de 25 millions de dollars en Gambie.

Basé à Abidjan depuis quatre ans, le groupe Boygues Corporation s’est imposé dans plusieurs secteurs stratégiques tels que les médias (Dmedia CI), l’ingénierie informatique (Tradex CI) et l’agro-industrie (Boss CI). Ces mêmes domaines seront au cœur des investissements en Gambie, où Bougane Guéye perçoit un fort potentiel économique.

« Nous avons eu des discussions fructueuses avec le président Adama Barrow. À l’issue de cette audience, j’ai pris la décision d’investir 25 millions de dollars en Gambie, un pays qui offre des opportunités intéressantes pour le développement de nos activités », a déclaré Bougane Guéye à la presse.

En s’implantant en Gambie, le groupe Boygues Corporation contribue à renforcer les liens économiques entre le Sénégal et son voisin. Cet investissement pourrait générer de nombreux emplois et stimuler la croissance de secteurs essentiels pour l’économie gambienne.

Foncier au Sénégal : Levée partielle de la suspension des procédures dans plusieurs zones de lotissement

La Direction générale des impôts et domaines (DGID) a annoncé, dans une note de service publiée ce mercredi 29 janvier 2025, une levée partielle de la suspension des procédures domaniales et cadastrales dans plusieurs zones de lotissement au Sénégal. Cette décision concerne notamment les lotissements « BOA », « Hangars des Pèlerins », « Terme Sud » sur le littoral dakarois, ainsi que les pôles urbains de Diacksao, Bambilor, Dény Birame Ndao et Daga Kholpa, et le lotissement « Mbour 4 », entre autres.

Selon la DGID, les attributions et acquisitions dans ces zones, à condition qu’elles ne constituent pas un accaparement foncier, peuvent désormais faire l’objet d’un quitus valant mainlevée. Ce document est délivré par le Directeur général de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol. Ainsi, les services de la DGID sont invités à reprendre les procédures domaniales, foncières et cadastrales pour les ayants droit ayant obtenu ce quitus.

Cependant, certaines zones restent sous le coup de la suspension. Il s’agit notamment des lotissements dits « EOGEN 1 et 2 », de la Cité Batterie, des zones des Taxis, de l’ASECNA et de l’ANACIM dans le lotissement « Hangars des Pèlerins », ainsi que du plan d’aménagement de la Nouvelle Ville de Thiès. De plus, la partie située entre l’Océan et la VDN dans les pôles urbains de Guédiawaye et Malika demeure également concernée par cette restriction. La DGID précise que, pour ces zones, « les procédures restent suspendues, nonobstant l’obtention d’un quitus ».

Cette décision s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement visant à mieux organiser et sécuriser l’occupation du sol, tout en luttant contre les pratiques d’accaparement foncier. La levée partielle de la suspension permettra ainsi à de nombreux propriétaires et investisseurs de finaliser leurs transactions et régulariser leurs titres fonciers. Toutefois, le maintien des restrictions sur certaines zones témoigne d’une volonté de préserver certains espaces stratégiques ou de prévenir d’éventuelles irrégularités foncières.

Sénégal : Nouveau succès sur le marché financier de l’UEMOA avec une levée de 43,5 milliards FCFA

En janvier 2025, le Sénégal a réalisé une levée de fonds significative sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), consolidant ainsi sa réputation de stabilité économique et de crédibilité auprès des investisseurs. Le pays a mobilisé un montant total de 43,529 milliards de francs CFA à travers l’émission de bons et d’obligations assimilables du Trésor.

L’émission a rencontré un vif succès, les demandes des investisseurs ayant largement dépassé les offres initialement proposées par le Trésor public sénégalais. Les bons du Trésor, remboursables intégralement le 18 janvier 2026, seront assortis d’intérêts précomptés et payés à l’avance. Quant aux obligations assimilables du Trésor (OAT), elles arriveront à échéance les 20 janvier 2028 et 20 janvier 2030, offrant des taux d’intérêt compétitifs compris entre 7,38 % et 7,77 %.

Ces résultats témoignent de la confiance des investisseurs dans la solidité économique du Sénégal et sa capacité à honorer ses engagements financiers.

Les fonds levés sont destinés à financer des dépenses publiques stratégiques, notamment dans les secteurs prioritaires de l’éducation, de la santé et des infrastructures. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie proactive de mobilisation de ressources sur les marchés financiers régionaux, permettant au Sénégal de diversifier ses sources de financement tout en limitant son exposition aux marchés internationaux, souvent plus coûteux.

Ce succès s’ajoute aux performances remarquables du Sénégal sur le marché régional en 2024. En octobre 2024, le pays avait levé 29,520 milliards FCFA, et en juin 2024, 40,139 milliards FCFA, renforçant ainsi sa capacité à financer son développement.

Le Sénégal s’inscrit également dans une tendance globale au sein de l’UEMOA, où les États membres ont collectivement mobilisé 8 746 milliards FCFA en 2023, après 8 806,7 milliards FCFA en 2022. Cette dynamique traduit l’attractivité croissante du marché régional de la dette pour le financement des projets publics.

En misant sur des emprunts à moyen et long terme à des taux compétitifs, le Sénégal continue de démontrer une gestion rigoureuse de sa dette publique. Ce choix permet de soutenir les investissements dans les secteurs stratégiques tout en consolidant la confiance des partenaires financiers et des investisseurs régionaux.

ÉCONOMIE SÉNÉGALAISE : Plusieurs indicateurs au rouge

Entre baisse des importations, repli du secteur tertiaire et diminution de la masse monétaire, l’économie sénégalaise traverse une période délicate, si l’on se réfère au dernier point mensuel de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), ayant relevé des contreperformances significatives dans plusieurs secteurs stratégiques.

Le rapport mensuel de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) pour janvier 2025 dresse un tableau préoccupant de l’économie sénégalaise.
Le secteur tertiaire, moteur traditionnel de la croissance, a enregistré une contraction significative de 10,3 % en novembre 2024 par rapport à la même période en 2023. Cette baisse s’explique principalement par l’effondrement des « activités spécialisées, scientifiques et techniques », qui affichent une chute spectaculaire de 65,9 %.
Sur une base mensuelle, ce secteur a également montré des signes de faiblesse, avec une diminution de 0,2 % en novembre 2024. Les contreperformances des activités immobilières (-66,8 %), de l’information et de la communication (-0,7 %), de l’administration publique (-0,1 %) et du secteur de la santé (-0,2 %) ont pesé lourdement sur l’ensemble de l’économie. Néanmoins, certains segments ont fait preuve de résilience, à l’instar du commerce (+2,6 %), des services financiers et d’assurance (+10,1 %) et des services de soutien et de bureau (+11,2 %). Ces performances positives, bien que notables, n’ont toutefois pas suffi à compenser les pertes globales.
Les importations, autre indicateur clé de la vitalité économique, ont également accusé un repli marqué. En novembre 2024, elles se sont établies à 576,1 milliards F CFA, enregistrant une baisse de 17,5 % par rapport au mois précédent. Cette diminution résulte principalement du recul des acquisitions de machines, appareils et moteurs (-47,9 milliards), d’huiles brutes de pétrole (-32,6 milliards), de riz (-28,1 milliards) et de véhicules (-7,9 milliards). En glissement annuel, la chute atteint 104,2 milliards, une tendance exacerbée par la baisse des importations de produits pétroliers finis, d’équipements industriels et de véhicules. Cependant, l’augmentation des achats d’huiles brutes de pétrole (+51 milliards) a permis d’atténuer en partie cette régression.
Sur le plan monétaire, les perspectives ne sont guère plus encourageantes. La masse monétaire a diminué de 27,5 milliards de FCFA en octobre 2024, s’établissant à 9 557 milliards F CFA. Ce repli est attribuable à la contraction des dépôts transférables, qui ont chuté de 152,2 milliards F CFA. Toutefois, une légère hausse a été enregistrée au niveau de la circulation fiduciaire (+62,7 milliards) et des autres dépôts (+62 milliards). En dépit de cette baisse mensuelle, la liquidité globale de l’économie a progressé de 0,7 % sur une base annuelle.
Quant aux créances intérieures des institutions de dépôt, celles-ci ont connu une hausse de 69,9 milliards entre septembre et octobre 2024, atteignant 9961,1 milliards F CFA. Cette progression s’explique par une augmentation des créances nettes sur l’administration centrale (+440,6 milliards). Toutefois, les créances sur l’économie ont enregistré une baisse préoccupante de 370,7 milliards F CFA, traduisant parfois des difficultés accrues pour les entreprises et les ménages à accéder au crédit.

Penda THIAM

Le Sénégal honore ses engagements financiers avec le remboursement partiel de son Sukuk 2016-2026

Le 26 janvier 2025, l’État du Sénégal procédera au paiement des profits semestriels ainsi qu’au remboursement partiel de son emprunt islamique « Sukuk État du Sénégal 6% 2016-2026 », pour un montant global de 11,810 milliards FCFA, selon un communiqué de la Direction générale de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).

Ce Sukuk, émis le 20 juin 2016, s’inscrit dans une stratégie innovante de financement conforme aux principes de la finance islamique. L’objectif initial était de mobiliser 150 milliards FCFA auprès des investisseurs de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Les fonds levés ont permis d’acquérir des actifs spécifiques dont l’usufruit a été mis en location au Sénégal, générant une marge annuelle de profit de 6% pour les souscripteurs.

Le Sukuk offre une alternative crédible aux obligations classiques grâce à son respect des principes de la finance islamique, qui proscrit l’intérêt (riba) et privilégie le partage des profits et des pertes. Ce mécanisme financier attire une clientèle soucieuse d’investissements éthiques et conformes à des valeurs religieuses, tout en participant au développement des infrastructures et de l’économie locale.

D’après la BRVM, les titres Sukuk État du Sénégal 6% 2016-2026 seront cotés ex-marge de profits à partir du 22 janvier 2025. Cela signifie que les investisseurs souhaitant profiter des prochains paiements de profits doivent acquérir ces titres avant le 21 janvier 2025.

Malgré leur potentiel avéré, les Sukuk demeurent sous-exploités dans l’espace UEMOA. La région gagnerait pourtant à renforcer ce segment de marché, qui représente une véritable opportunité pour diversifier les sources de financement et stimuler la croissance économique.

En misant sur des instruments financiers islamiques comme le Sukuk, le Sénégal s’inscrit dans une dynamique mondiale où les capitaux islamiques jouent un rôle croissant dans le financement des infrastructures, de l’éducation, et de projets durables. Leur popularisation dans l’espace UEMOA pourrait constituer un levier majeur de développement, tant pour les États que pour les investisseurs institutionnels et particuliers.

Sénégal : Une relance économique compromise sous le poids du FMI

Depuis le gel brutal de l’aide du Fonds Monétaire International (FMI) en octobre 2024, le Sénégal traverse une période d’incertitude économique et politique sans précédent. Cette décision, provoquée par un audit révélant des irrégularités dans les données budgétaires transmises par l’ancien régime, place le pays dans une situation délicate. Dans une enquête approfondie, Africa Intelligence met en lumière les défis économiques du gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye, alors que le pays de la Teranga peine à rétablir sa crédibilité sur la scène internationale.

L’audit mené par le gouvernement Faye a révélé que les chiffres de la dette et du déficit, fournis sous le second mandat de Macky Sall, avaient été sous-estimés. Ce rapport, bien qu’applaudi pour sa transparence, a conduit au gel d’un prêt crucial de 1,8 milliard de dollars, convenu initialement entre Dakar et le FMI. À ce jour, 770 millions de dollars ont déjà été décaissés, mais le FMI n’exclut pas d’exiger leur remboursement. Un porte-parole de l’institution de Bretton Woods a confirmé que « le conseil d’administration du FMI n’a pas encore pris de décision sur la demande de remboursement des prêts dont le Sénégal a bénéficié sur la base de données erronées ou sur l’octroi d’une dérogation ».

Face à ce gel, le président Bassirou Diomaye Faye a misé sur une tournée diplomatique dans le Golfe en décembre 2024. Lors de ses rencontres avec les représentants des Émirats arabes unis et du Qatar, notamment le Qatar Fund for Development et l’Abu Dhabi Fund for Development, il a cherché à promouvoir son ambitieux plan de développement « Sénégal 2050 ». Cependant, selon Africa Intelligence, aucun engagement concret n’a été obtenu. Les responsables qataris et émiratis ont exprimé leurs doutes sur les perspectives économiques du Sénégal, pointant du doigt l’absence de programme avec le FMI comme un obstacle majeur à leur implication.

Malgré ces revers, le gouvernement Faye tente de regagner la confiance des bailleurs de fonds. En décembre 2024, il a présenté un projet de loi de finances 2025 qui prévoit une augmentation des recettes fiscales afin de réduire le déficit public. Ce plan a été salué par le FMI pour ses ambitions budgétaires. Cependant, l’institution s’est montrée plus réservée face au maintien des subventions énergétiques, qu’elle considère comme un frein aux réformes structurelles nécessaires.

Pour combler le manque de liquidités, le Sénégal a eu recours à des euro-obligations. Avec l’aide de JP Morgan, le gouvernement a levé plus d’un milliard de dollars sur les marchés internationaux. Bien que cette stratégie ait offert un répit financier immédiat, elle s’avère coûteuse. Les titres ont été émis à des taux d’intérêt oscillant entre 6 % et 7 %, mais la plupart des investisseurs ont finalement exigé des coupons proches de 10 %, selon les révélations d’Africa Intelligence. Cette dette, déjà élevée, compromet les marges de manœuvre de Dakar pour financer ses projets à long terme.

Le Sénégal ne fait pas face à ses défis économiques seul. En novembre 2024, Mary Catherine Phee, sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires africaines, s’est rendue à Dakar avec une délégation d’investisseurs américains. Lors de cette visite, elle s’est entretenue avec Bassirou Sarr, conseiller du ministre des Finances Cheikh Diba. Diplômé en mathématiques du Carleton College aux États-Unis, Bassirou Sarr supervise les émissions d’eurobonds pour le gouvernement. Cette visite, bien qu’encourageante, n’a pas encore conduit à des investissements significatifs.

Selon les estimations, les négociations formelles avec le FMI pourraient reprendre d’ici juin 2025, une fois que l’audit sera validé par la Cour des comptes sénégalaise. Cependant, la méfiance des investisseurs et l’incertitude entourant un éventuel remboursement des sommes déjà décaissées restent des obstacles majeurs. Le FMI, de son côté, semble divisé : certains de ses cadres jugent peu opportun de sanctionner un gouvernement qui a fait preuve de transparence, mais aucune position officielle n’a encore été adoptée.

Pour le président Faye et son gouvernement, la pression est à son comble. Naviguer entre exigences internationales, tensions sociales et ambitions nationales s’apparente à une course contre la montre. Les prochains mois seront décisifs pour définir si le Sénégal peut surmonter cette crise et redevenir un modèle économique en Afrique de l’Ouest.

La BAD finance le Programme de Promotion des Lampes d’Éclairage Efficace au Sénégal

La Banque africaine de développement (BAD) vient d’approuver un financement de 8,51 millions d’euros, soit environ 5,55 milliards de FCFA, pour le Programme de promotion des lampes d’éclairage efficace du Sénégal (PPLEEF). Ce projet phare, qui établit un précédent en matière d’efficacité énergétique en Afrique, se concentre sur la réduction de la consommation électrique et l’amélioration de la durabilité énergétique dans le pays.

Le PPLEEF, premier investissement de la BAD dédié exclusivement à l’efficacité énergétique du côté de la demande, cible près de 700 000 ménages et 80 000 petites entreprises. Les régions bénéficiaires prioritaires incluent Dakar, Thiès et Diourbel. Le programme prévoit le remplacement des ampoules à incandescence obsolètes par des lampes LED modernes et économes en énergie.

Cette transition permettra non seulement de réduire les coûts d’électricité pour les ménages et les entreprises, mais aussi de diminuer considérablement les émissions de carbone, contribuant ainsi aux objectifs climatiques du Sénégal.

Un aspect innovant du projet est son modèle de financement : les consommateurs pourront rembourser le coût des nouvelles ampoules grâce aux économies réalisées sur leurs factures d’électricité mensuelles. Cette approche inclusive garantit un impact social et économique positif pour les bénéficiaires.

Selon Mame Coumba Ndiaye, directrice générale de l’Agence de l’énergie, ce programme devrait permettre une économie annuelle de plus de 189 GWh, réduisant ainsi la pression sur le réseau électrique national. Elle a également souligné les avantages financiers pour les ménages et les petites entreprises, qui verront leurs factures d’énergie diminuer.

Pour sa part, Jalel Chabchoub, chargé de l’efficacité énergétique à la BAD, a qualifié cette initiative de “percée majeure” dans le développement durable et l’accès universel à l’énergie. Il a également mentionné que ce projet pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains confrontés à des défis similaires.

Ce programme s’inscrit dans une dynamique plus large portée par des initiatives comme “Mission 300”, soutenue par la BAD et la Banque mondiale, qui vise à garantir un accès énergétique universel en Afrique.

Avec cet investissement, le Sénégal renforce son rôle de leader en matière de transition énergétique sur le continent, tout en mettant en œuvre des solutions innovantes pour améliorer le quotidien de ses citoyens et réduire son empreinte écologique.

Scandale à la Bnde : Une fraude hypothécaire de plus de 3 milliards FCFA éclate à Kaolack

La Banque nationale de développement économique (Bnde) se retrouve au cœur d’un scandale financier retentissant. Selon le quotidien Libération, la banque aurait perdu plus de 3 milliards de FCFA dans une opération de prêts hypothécaires entachée de graves irrégularités. Retour sur une affaire qui ébranle Kaolack et soulève des questions cruciales sur la gestion des garanties foncières.

Des terrains « en or » comme garantie

En 2018, la Bnde accorde trois prêts hypothécaires totalisant plus de 3 milliards FCFA à une entreprise renommée basée à Dakar. En contrepartie, cette société met en garantie trois terrains situés à Sing-Sing, une localité de Kaolack. À l’époque, une expertise indépendante avait estimé leur valeur à près de 4 milliards FCFA.

Tout semblait parfaitement en règle jusqu’à ce que l’entreprise emprunteuse cesse de rembourser ses dettes. Pour récupérer ses fonds, la Bnde engage alors une procédure de saisie et prévoit de mettre les terrains aux enchères.

La contre-expertise qui fait trembler la banque

Coup de théâtre : une contre-expertise commandée par la Bnde révèle une situation stupéfiante. Les terrains, initialement évalués à 4 milliards FCFA, ne valent en réalité pas plus de… 100 millions FCFA. Le décalage est ahurissant. Ces parcelles, présentées comme des bijoux fonciers, s’avèrent être à peine exploitables, laissant la banque face à un gouffre financier.

Les regards tournés vers Kaolack : notaire et experts immobiliers dans la tourmente

Rapidement, les soupçons se tournent vers les professionnels impliqués dans l’évaluation initiale des terrains. Les experts immobiliers et le notaire, tous basés à Kaolack, sont désormais dans le viseur des enquêteurs. Selon les informations rapportées par Libération, la brigade de recherches a été saisie par le parquet de Kaolack, qui a ouvert une enquête pour déterminer les responsabilités dans cette affaire.

Les premiers éléments laissent entrevoir l’existence d’un réseau organisé, exploitant des failles dans le système de contrôle des garanties foncières.

Une plainte et des interrogations en cascade

Face à ce désastre financier, la Bnde n’a pas tardé à réagir. Une plainte a été déposée auprès du parquet de Kaolack, exigeant une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur ce montage frauduleux.

Cette affaire soulève de nombreuses interrogations :

• Comment une telle évaluation erronée a-t-elle pu passer inaperçue ?

• Quels mécanismes de contrôle ont été défaillants ?

• Qui sont les véritables responsables de cette fraude ?

Un scandale aux ramifications profondes

Au-delà des pertes financières pour la Bnde, cette affaire risque de ternir durablement la confiance dans le secteur bancaire et immobilier au Sénégal. Les experts, notaires, et autres acteurs du secteur foncier, dont la réputation est mise en cause, pourraient faire face à des sanctions pénales et professionnelles.

Et maintenant ?

Alors que l’enquête se poursuit, toutes les parties prenantes attendent avec impatience les conclusions du parquet de Kaolack. L’affaire met en lumière la nécessité de réformes structurelles pour renforcer les contrôles dans le domaine des prêts hypothécaires et garantir la transparence des évaluations foncières.

PRÉVISIONS ÉCONOMIQUES ET CHERTÉ DE LA VIE : Que les Sénégalais se serrent la ceinture !

Des temps durs s’annoncent pour les Sénégalais, selon les prévisions économiques du Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) pour la période 2025-2027. L’inflation des prix à l’international, la pression des tensions géopolitiques, du changement climatique et des importations alimentaires croissantes risquent de rendre le coût de la vie de plus en plus élevé pour les populations sénégalaises.

Le rapport du Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) concernant les prévisions économiques pour la période 2025-2027 soulève des inquiétudes quant à l’évolution du coût de la vie dans le pays. Bien que le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel soit projeté à 8,8% en 2025, plusieurs facteurs externes pourraient compromettre cette croissance.

FACTEURS EXTERNES
L’une des principales préoccupations concerne l’impact de l’évolution des prix mondiaux du pétrole et du gaz, dont les fluctuations ont des conséquences directes sur l’économie sénégalaise. En effet, le secteur énergétique sénégalais est particulièrement vulnérable aux variations des prix de ces ressources, car il dépend fortement des importations de produits pétroliers, qui représentent environ 30% des importations totales du pays, soit 12% du PIB. De plus, le secteur énergétique du Sénégal repose en grande partie sur des centrales thermiques, avec 70% de la puissance installée provenant de cette source, rendant ainsi le pays encore plus susceptible aux hausses des prix de l’énergie sur le marché international.
Par ailleurs, les prévisions actuelles du Fonds Monétaire International (FMI) estiment que le prix du pétrole brut pourrait baisser de 10,4% en 2025 pour atteindre 72,8 dollars le baril, soit une réduction de 8,5 dollars par rapport à 2024. Toutefois, cette baisse anticipée des prix pourrait ne pas se réaliser si les tensions géopolitiques actuelles, en l’occurrence les conflits entre Israël et le Hamas et la guerre russo-ukrainienne s’intensifient. Si ces conflits venaient à s’étendre, notamment à l’Iran ou à d’autres zones productrices de pétrole, cela pourrait inverser la tendance actuelle et provoquer une flambée des prix du pétrole. Ce qui nuirait à l’économie sénégalaise en augmentant les coûts de l’énergie et, par ricochet, le coût de la vie.
Les subventions énergétiques, qui ont représenté une part importante des dépenses publiques ces dernières années, illustrent bien l’ampleur de cette problématique. En 2022, les subventions à l’énergie s’élevaient à 750 milliards de FCFA, soit 4,3% du PIB, et en 2023, elles ont diminué à 596 milliards de FCFA, représentant encore 3,1% du PIB.


FACTEURS INTERNES
Parallèlement à cette incertitude sur les prix de l’énergie, la production de pétrole et de gaz au Sénégal pourrait connaître une réduction significative en 2025. Une baisse estimée à 50% de la production dans ces secteurs pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’économie nationale. En effet, une telle baisse de la production se traduirait par une réduction de la croissance économique à seulement 5,3% en 2025, contre une prévision initiale de 8,8%. Cette perte de 3,5 points de pourcentage dans les prévisions de croissance serait un coup dur pour l’économie sénégalaise. Toutefois, une reprise est attendue en 2026, avec un rebond estimé à 3,6 points de pourcentage, mais l’effet de cette baisse de la production devrait progressivement s’estomper après 2027, permettant un retour à une croissance plus stable.
Un autre facteur de perturbation pour l’économie sénégalaise est l’impact du changement climatique, qui menace la stabilité des infrastructures et des secteurs productifs. Les catastrophes naturelles, telles que les inondations ou l’érosion côtière, risquent de provoquer des perturbations majeures dans l’économie. Les résultats de simulations réalisées par le DPBEP montrent que la mise en place d’infrastructures adaptées aux défis climatiques offrirait de nombreux avantages par rapport à l’approche actuelle, qui privilégie des infrastructures standards. En cas de catastrophe naturelle, les pertes de croissance seraient beaucoup plus importantes avec des infrastructures standards qu’avec des infrastructures conçues pour résister aux effets du changement climatique. En effet, les pertes de croissance dans le premier cas sont estimées à plus de 6% du PIB, tandis que dans le second, elles seraient limitées à 2% du PIB. De plus, le retour à un état économique stable serait beaucoup plus rapide dans le cas d’infrastructures adaptées, avec un délai de deux ans contre cinq ans pour les infrastructures standard.

RÉPERCUSSIONS SOCIALES
En ce qui concerne la consommation des ménages, le DPBEP indique que les produits alimentaires représentent près de la moitié du panier moyen de consommation des Sénégalais, soit 49,6%. Cette forte proportion des produits alimentaires dans la consommation des ménages rend la population particulièrement vulnérable aux hausses des prix. De plus, le Sénégal dépend fortement des importations alimentaires, ce qui contribue à l’inflation interne. Selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), les importations ont connu une forte augmentation en octobre 2024, s’élevant à 698,3 milliards de FCFA, contre 544,3 milliards de FCFA en septembre 2024, soit une hausse de 28,3%. Par rapport à octobre 2023, cette augmentation est de 16,5%. En cumul annuel, les importations à la fin de septembre 2024 ont atteint 5 862,8 milliards de FCFA, contre 5 828,6 milliards de FCFA à la même période en 2023, soit une augmentation de 0,6%. Cette croissance des importations, combinée à un solde commercial négatif croissant, renforce les pressions inflationnistes sur l’économie locale. En octobre 2024, le solde commercial a ainsi atteint -342,4 milliards de FCFA, contre -121,6 milliards de FCFA en septembre 2024.
La situation des importations, couplée à l’impact des chocs externes, surtout les tensions géopolitiques et le dérèglement climatique, explique la hausse continue du coût de la vie au Sénégal. Les produits locaux subissent l’influence directe des augmentations de prix à l’échelle internationale. Ce phénomène ne semble pas près de s’arrêter. L’économie mondiale, marquée par une augmentation des tensions commerciales, un resserrement des conditions financières et des conflits géopolitiques, affecte directement la consommation des Sénégalais, dont le pouvoir d’achat continue de se dégrader. Ainsi, bien que les prévisions économiques pour les années à venir indiquent une croissance, cette dernière risque d’être largement contrebalancée par l’inflation et la cherté de la vie.


Penda THIAM

Crise financière au Sénégal : Cheikh Diba à Paris, rumeurs d’une demande d’aide budgétaire — Le ministère des Finances dément

Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, s’est rendu à Paris ce jeudi 9 janvier. Si le ministère qualifie ce déplacement de privé, certaines sources évoquent une mission officieuse visant à obtenir une aide budgétaire pour redresser une trésorerie nationale sous forte pression.

Selon une publication relayée par des médias locaux, le voyage de Cheikh Diba aurait été motivé par la situation économique tendue au Sénégal, marquée par un endettement extérieur qui dépasserait les 39 milliards de dollars. Le média consulté met en avant une contradiction dans la politique actuelle du gouvernement sénégalais : malgré les discours souverainistes de rupture avec la France, Paris reste une destination privilégiée pour résoudre des problèmes financiers.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, le gouvernement sénégalais a affiché une volonté de distanciation avec la France, à travers des décisions fortes telles que le retrait des troupes françaises d’ici fin 2025, la révision des contrats d’exploitation des ressources naturelles et la remise en question du franc CFA. Cette orientation souverainiste s’est également traduite par des échanges tendus avec Emmanuel Macron.

Cependant, le contexte économique reste complexe. Le Sénégal fait face à des retards dans l’exploitation de ses ressources gazières, notamment le projet Grand Tortue, qui devait initialement être lancé bien plus tôt. Ces retards, conjugués à une dette croissante, fragilisent la trésorerie nationale, poussant certains à supposer que le ministre des Finances pourrait être à Paris pour négocier une aide budgétaire ou obtenir le soutien des institutions financières internationales via le gouvernement français.

Interrogé par Dakaractu, le ministère des Finances a catégoriquement démenti ces allégations. Une source au sein du ministère a précisé que le déplacement de Cheikh Diba s’inscrivait dans un cadre strictement privé. « Une telle information montée de toutes pièces est surprenante. Il n’y a eu aucune demande d’appui budgétaire, et lorsqu’un déplacement du ministre a un lien avec les finances ou l’économie, cela se fait dans un cadre officiel, avec une communication appropriée », a affirmé la source.

Le ministère s’étonne que ces rumeurs aient été relayées sans qu’aucun cadre officiel n’ait été consulté pour vérifier leur véracité. « Un voyage privé n’implique que le concerné, et il est surprenant de voir une telle spéculation autour de cette visite », a ajouté l’interlocuteur du ministère.

Si le ministère des Finances rejette fermement l’idée d’une mission secrète en quête d’aide budgétaire, les questions autour des défis économiques persistants du Sénégal demeurent. L’endettement croissant, les retards dans les projets énergétiques et la nécessité de diversifier l’économie posent des défis majeurs pour le gouvernement, qui doit aussi restaurer la confiance des investisseurs pour maintenir la stabilité financière du pays.

VALIDATION DES DÉPENSES PAR OUSMANE SONKO : Vers une fonte du ministère des Finances dans la Primature ?

Le mercredi 8 janvier, lors Conseil des ministres, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a décidé que, désormais, toutes les dépenses d’investissement de l’État devront être validées directement par ses soins. Cette nouvelle démarche soulève une question pertinente : quel rôle restera-t-il au ministère des Finances, actuellement dirigé par Cheikh Diba ?

Lors d’une intervention à la télévision nationale, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, porte-parole du Gouvernement, a expliqué que « le Premier ministre a décidé que toutes les dépenses d’investissement seront validées à son niveau ». Mieux, un tableau prévisionnel des opérations financières de l’État sera désormais soumis tous les quinze (15) jours pour assurer un suivi plus strict de l’utilisation des ressources publiques. D’après le Gouvernement, cette nouvelle configuration vise à garantir une exécution plus efficace des politiques publiques. « Le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un dispositif renforcé pour le pilotage, le suivi et l’évaluation des projets, découlant des vingt-six (26) objectifs stratégiques et des réformes du plan quinquennal 2025-2029. La rationalisation, la priorisation et l’efficience dans l’utilisation des ressources publiques restent un enjeu majeur pour le gouvernement », a précisé le porte-parole.
Cependant, cette annonce a des implications profondes, notamment en ce qui concerne les prérogatives du ministère des Finances. Traditionnellement, le ministre des Finances est l’ordonnateur principal des dépenses de l’État. Selon le décret n° 2019-776 du 17 avril 2019, relatif aux attributions du ministre des Finances et du Budget, il est chargé de « mobiliser les ressources intérieures pour le financement des projets et programmes et en assurer une bonne gestion ». Il est également responsable de la préparation du budget général de l’État, de la gestion de la dette publique ainsi que du contrôle et de l’exécution des recettes et des dépenses de l’État.
De plus, selon les informations publiées sur le site du ministère des Finances, ce dernier a des responsabilités spécifiques : la gestion budgétaire, la gestion comptable et financière de l’État, le suivi des finances publiques et la reddition des comptes annuels de l’État.
Tout ceci en fait un acteur incontournable dans le processus de validation des dépenses d’investissement.
Or, avec la nouvelle orientation décidée par le Premier ministre, le ministre des Finances semble se voir avoir un rôle largement réduit, voire déposséder d’une part importante de ses prérogatives.
En décidant que toutes les dépenses d’investissement de l’État devront désormais être validées par lui-même, il apparaîtrait une volonté d’Ousmane Sonko de centraliser un pouvoir financier considérable, le plaçant, dès lors, en position d’ordonnateur principal des dépenses et des recettes du gouvernement.
Une situation qui pourrait fragiliser l’indépendance du ministère des Finances et interroger sur l’avenir de ce ministère.
Dans un passé récent, l’ancien président de la République, Macky Sall, qui n’était plus satisfait de la gestion de son ministre de l’Économie et des Finances de l’époque Amadou Kane, « avait décidé de prendre lui-même les choses en mains », tel l’a rappelé notre confrère Mohamed Gueye.
Aujourd’hui, dans ce cas d’espèce, un changement pareil pourrait bouleverser l’équilibre du pays qui souffre déjà de nombreux problèmes économiques.
La question qui se pose alors est donc de savoir si cette concentration des responsabilités dans les mains du Premier ministre ne va pas ralentir davantage l’activité économique. Par ailleurs, il est légitime de se demander s’il ne s’agirait pas d’une première étape vers une possible fonte du ministère des Finances dans la Primature.


Penda THIAM

Le brut sénégalais génère près de 800 milliards de francs CFA en six mois

Devenu pays producteur de pétrole depuis seulement six mois, le Sénégal dépasse déjà les attentes en matière de production pétrolière. Selon les données révélées par le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, le champ offshore de Sangomar, exploité en partenariat avec la société australienne Woodside, a permis de produire 16,9 millions de barils de pétrole brut en 2024, surpassant largement l’objectif initial fixé à 11,7 millions de barils.

Au-delà des volumes impressionnants, c’est surtout l’impact économique de cette exploitation qui attire l’attention. Bien que le ministère reste discret sur les chiffres officiels concernant les recettes financières, Confidentiel Dakar estime que la production de pétrole brut a généré environ 800 milliards de francs CFA de recettes brutes depuis le premier baril produit en juin 2024.

Cette estimation repose sur le prix moyen du baril sur le marché international, ainsi que sur les cargaisons expédiées par Woodside. Ces recettes brutes pourraient encore augmenter dans les mois à venir, au fur et à mesure de la montée en puissance des infrastructures de production et d’exportation.

Malgré un contexte international marqué par une baisse des cours du pétrole, le Sénégal a pu bénéficier d’une conjoncture favorable, avec un prix moyen du baril de Brent resté au-dessus de 70 dollars tout au long de la période. Cette situation a permis de garantir une rentabilité significative pour les acteurs de l’exploitation pétrolière.

Selon les informations recueillies par Ledakarois.sn, pour le seul mois de décembre 2024, Woodside a vendu trois cargaisons issues du champ pétrolier de Sangomar. Ces ventes ont généré un montant estimé à 130 milliards de francs CFA, renforçant ainsi les performances financières de ce projet stratégique pour le pays.

L’entrée du Sénégal dans le cercle des pays producteurs de pétrole constitue une avancée majeure pour son économie. Cependant, ces performances financières exceptionnelles posent également la question de la gestion transparente et équitable des revenus pétroliers.

L’expérience d’autres pays africains riches en ressources naturelles montre que l’exploitation pétrolière peut devenir un levier puissant pour le développement économique, à condition que les revenus soient réinvestis dans des secteurs clés tels que la santé, l’éducation, les infrastructures et l’emploi.

Le gouvernement sénégalais est désormais attendu sur la gestion de ces milliards générés par le pétrole brut. La population et les observateurs internationaux appellent à une transparence totale dans la gestion des revenus pétroliers, afin que cette manne profite directement au développement du pays et améliore les conditions de vie des Sénégalais.

Pétrole : Le Sénégal produit 16,9 millions de barils en 2024, tous les puits en service

Le champ pétrolier de Sangomar, situé au large des côtes sénégalaises, a atteint sa pleine capacité opérationnelle en 2024, marquant une année record pour le secteur pétrolier national. Selon un rapport du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, consulté par Ledakarois.sn, l’ensemble des 12 puits producteurs du champ est désormais actif, permettant une production quotidienne de 100 000 barils de pétrole brut.

En 2024, le Sénégal a produit environ 16,9 millions de barils de pétrole brut, dépassant largement l’objectif initial de 11,7 millions de barils fixé par les autorités. Cette performance exceptionnelle s’explique par la mise en service de tous les puits producteurs conformément à un planning de production optimisé.

Le seul mois de décembre a vu une production de 2,96 millions de barils, dont 2,94 millions ont été expédiés et commercialisés sur le marché international, témoignant de la montée en puissance des exportations sénégalaises de pétrole brut.

Le champ de Sangomar, devenu pleinement opérationnel à la fin de 2023, joue un rôle clé dans le développement économique du Sénégal. La production pétrolière ouvre des perspectives importantes pour diversifier les sources de revenus du pays, réduire le déficit commercial, et renforcer la balance des paiements grâce aux exportations.

Cependant, cette dynamique positive doit être accompagnée par une gestion rigoureuse des recettes pétrolières pour éviter les écueils courants liés à la “malédiction des ressources naturelles”. Le gouvernement sénégalais est ainsi attendu sur la mise en place de mécanismes transparents pour l’allocation des revenus issus de cette nouvelle manne économique, en faveur des infrastructures, de l’éducation, et du développement durable.

Avec une production quotidienne de 100 000 barils, les prévisions pour 2025 laissent entrevoir une croissance continue de la production et des exportations. Si cette tendance se confirme, le Sénégal pourrait consolider sa position comme acteur émergent dans l’industrie pétrolière mondiale, tout en répondant aux attentes des Sénégalais pour des retombées économiques concrètes.

Le champ de Sangomar incarne donc un tournant stratégique pour le pays, qui devra concilier croissance économique et gestion responsable de ses ressources naturelles pour bâtir un avenir prospère.

Khadim Bamba Diagne sur le projet gazier GTA : « Les contrats ne sont pas à l’avantage du Sénégal »

Alors que le groupe BP a annoncé le début de l’acheminement du gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), Khadim Bamba Diagne, secrétaire général du COS-PETROGAZ, a exprimé son inquiétude quant à la préparation du Sénégal pour tirer pleinement profit de cette exploitation. Lors d’une déclaration, il a estimé que les contrats conclus avec les opérateurs étrangers désavantagent le pays.

« Les contrats ne sont pas à l’avantage du Sénégal. En plus d’être perdant sur les négociations, on ne s’est pas préparé au début de l’exploitation. Il n’y a pas eu un mètre de pipeline posé, ni de centrale pour transformer ce gaz en énergie », a-t-il dénoncé.

Le secrétaire général du COS-PETROGAZ regrette également l’absence d’infrastructures nécessaires pour le transport du gaz. « BP met à disposition du gaz, mais le Sénégal n’a rien prévu pour le transporter », a-t-il ajouté, pointant un manque d’anticipation de la part des autorités sénégalaises.

Le 2 janvier 2025, BP a officiellement lancé l’acheminement du gaz naturel liquéfié extrait des puits de la phase 1 du projet GTA. Ce gaz est destiné à être stocké sur un navire flottant, une étape clé dans l’exploitation de l’un des projets gaziers les plus prometteurs de la région ouest-africaine.

BP détient une participation majoritaire de 56 % dans ce projet, aux côtés de Kosmos Energy (27 %), la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) avec 7 %, et PETROSEN, la société pétrolière nationale sénégalaise, qui détient 10 % des parts.

Le projet Grand Tortue Ahmeyim, situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, est l’un des développements offshore les plus profonds d’Afrique, avec des ressources gazières extraites à des profondeurs pouvant atteindre 2 850 mètres. Une fois la phase 1 pleinement opérationnelle, la production devrait atteindre environ 2,3 millions de tonnes de GNL par an.

Le Conseil d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (COS-PETROGAZ) joue un rôle clé dans la gestion des ressources pétrolières et gazières du pays. Cet organe conseille le Président de la République sur les politiques énergétiques et les stratégies à adopter.

Lors de son discours du 31 décembre 2024, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé la réorganisation du COS-PETROGAZ à travers un décret visant à élargir sa composition. Désormais, le conseil inclura des représentants de l’opposition, de la société civile, des syndicats et de l’ordre national des experts. Cette démarche vise à renforcer la transparence et la participation dans la gestion des ressources naturelles du pays.

Selon le budget 2025, les recettes fiscales et non fiscales issues de l’exploitation du pétrole et du gaz sont estimées à 72,53 milliards de FCFA, soit seulement 1 % du budget total de l’État sénégalais. Cette prévision budgétaire est jugée décevante par de nombreux observateurs, qui s’attendaient à des retombées financières plus significatives avec le début de l’exploitation gazière.

Malgré les perspectives économiques prometteuses offertes par le projet GTA, plusieurs défis restent à relever pour le Sénégal. Parmi eux, l’insuffisance des infrastructures nécessaires pour maximiser les bénéfices de l’exploitation du gaz et les interrogations autour des conditions des contrats signés avec les multinationales.

Pour Khadim Bamba Diagne, il est impératif que le Sénégal renégocie ses contrats afin de garantir des retombées économiques plus justes pour le pays. Il appelle également à une meilleure préparation des autorités pour éviter que le Sénégal ne devienne un simple fournisseur de matières premières sans réelle valeur ajoutée sur son territoire.

Nouveau scandale sur la dette publique : un expert indépendant mandaté pour faire la lumière sur les comptes

Le gouvernement sénégalais a mandaté un expert indépendant pour mener un nouvel audit sur la situation réelle de la dette publique. Cette initiative, révélée par le quotidien Les Échos, intervient dans un contexte où les chiffres officiels semblent ne pas refléter l’ampleur exacte de la dette du pays.

Selon les informations du journal, un premier audit réalisé par l’Inspection générale des finances (IGF) avait déjà révélé un écart inquiétant dans l’estimation de la dette nationale. Officiellement, l’encours de la dette était annoncé à 15 500 milliards de francs CFA, mais l’IGF a découvert qu’il s’élève en réalité à 17 700 milliards de francs CFA. Ce décalage est attribué à des pratiques de maquillage comptable qui auraient eu lieu en 2023, sous la présidence de Macky Sall.

L’audit précédent a notamment mis en lumière des irrégularités graves dans la gestion des finances publiques. Parmi les révélations chocs figure l’existence de tirages sur des ressources externes qui n’ont pas été correctement enregistrés dans les statistiques officielles. L’IGF a également pointé du doigt une lourde dette bancaire contractée en dehors des circuits budgétaires habituels, ce qui soulève des questions sur la transparence de la gestion des finances publiques.

Cette situation a suscité de nombreuses interrogations sur la crédibilité des chiffres avancés par les autorités. Le journal Les Échos se demande si le gouvernement est réellement sûr de ses évaluations ou s’il craint que la dette ne soit encore plus importante que prévu. Cette incertitude pousse le gouvernement à diligenter un nouvel audit afin d’éviter toute polémique supplémentaire.

Le recours à un expert indépendant vise à rassurer les partenaires financiers du Sénégal, mais également à restaurer la confiance de l’opinion publique face à des soupçons de mauvaise gestion. Selon une source proche du dossier, cet audit permettra de clarifier plusieurs points cruciaux :

  1. La compatibilité des tirages sur ressources externes avec les statistiques nationales.
  2. L’existence de dettes cachées qui n’auraient pas été comptabilisées dans le budget officiel.
  3. L’impact de cette gestion opaque sur l’économie nationale, notamment sur la capacité de l’État à honorer ses engagements financiers.

Cette affaire n’est pas la première à jeter une ombre sur les finances publiques sénégalaises. En 2023, plusieurs économistes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur la viabilité de la dette sénégalaise, craignant que le pays ne se retrouve dans une situation de surendettement.

La découverte d’irrégularités comptables vient renforcer ces craintes, d’autant plus que les agences de notation internationales pourraient revoir la note souveraine du Sénégal, ce qui aurait un impact direct sur la capacité du pays à lever des fonds sur les marchés financiers.

La décision de commander un nouvel audit a été accueillie avec prudence par les observateurs économiques. Certains saluent la démarche du gouvernement comme un signe de transparence, tandis que d’autres restent sceptiques, estimant que cette opération pourrait être une manœuvre politique pour tenter de rejeter la responsabilité des erreurs passées sur la précédente administration.

« Ce nouvel audit devra être exhaustif et impartial. Il est crucial pour le Sénégal d’établir une base financière saine et crédible afin de regagner la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux », souligne un expert financier basé à Dakar.

Les conclusions de cet audit seront attendues avec beaucoup d’attention, tant par les acteurs économiques que par les citoyens. Si les résultats confirment une manipulation des comptes publics sous Macky Sall, cela pourrait entraîner des conséquences politiques majeures, notamment des poursuites judiciaires à l’encontre des responsables impliqués.

Sénégal-Mauritanie : Un partenariat exemplaire pour l’exploitation du gaz offshore

Le Sénégal et la Mauritanie ont franchi une étape historique avec l’ouverture officielle, ce jour, du premier puits de gaz naturel du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Ce gisement transfrontalier, situé à cheval sur les deux pays, marque l’entrée de ces nations dans le cercle restreint des producteurs de gaz naturel, une avancée majeure pour leur développement économique.

Cette exploitation commune, fruit d’une coopération entre les deux gouvernements, ainsi que leurs compagnies nationales Petrosen (Sénégal) et la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH), a été saluée comme un modèle de co-construction dans un contexte mondial marqué par les tensions énergétiques. Le projet GTA, qui bénéficie également du soutien des compagnies internationales comme BP et Kosmos Energy, illustre une gestion partagée et harmonieuse des ressources naturelles.

Le premier mètre cube de gaz extrait du projet est prévu pour le 31 décembre 2025, symbolisant une avancée décisive dans le démarrage de la production commerciale. Les deux pays envisagent de transformer cette richesse en levier de croissance économique et sociale, notamment à travers la création d’emplois, la hausse des recettes publiques, et le renforcement des infrastructures énergétiques.

Dans ce contexte, le journaliste et leader politique sénégalais, Mamoudou Ibra Kane, a réagi sur son compte X (anciennement Twitter), en mettant en avant l’importance de la diplomatie de bon voisinage entre le Sénégal et la Mauritanie. Il a écrit :

« Exploitation commune du gaz. Le 1er m³ extrait le 31 décembre pour une entrée dans le club restreint des pays producteurs de gaz. Un bel exemple de #co_construction. Privilégier la diplomatie de bon voisinage, gage de stabilité dans un monde très agité. »

Son plaidoyer souligne la nécessité pour les deux pays de maintenir des relations bilatérales solides, en vue de garantir une exploitation harmonieuse des ressources et d’assurer la stabilité dans une sous-région parfois marquée par des tensions géopolitiques.

Avec des réserves estimées à 15 trillions de pieds cubes de gaz, le projet GTA constitue l’un des plus grands gisements de gaz naturel en Afrique de l’Ouest. Sa mise en exploitation représente une opportunité stratégique pour les deux nations, qui ambitionnent de devenir des acteurs majeurs sur le marché mondial du gaz.

Le gaz extrait servira non seulement à répondre aux besoins énergétiques locaux, mais également à alimenter les marchés internationaux, contribuant ainsi à la diversification des sources d’énergie à l’échelle mondiale.

L’ouverture de ce premier puits de gaz représente bien plus qu’un simple projet énergétique. Elle incarne une vision commune portée par deux nations qui ont su dépasser leurs frontières pour bâtir un avenir commun. Ce partenariat, qui met en avant la co-construction et la solidarité régionale, pourrait inspirer d’autres pays africains confrontés à des défis similaires.

Sénégal-FMI : des négociations sous tension autour des subventions énergétiques et de la gestion budgétaire

Les discussions entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI) s’annoncent complexes, notamment sur la gestion macroéconomique et budgétaire du pays. Alors que les autorités sénégalaises maintiennent les subventions énergétiques à un niveau élevé dans la loi de finances initiale 2025, le FMI, par la voix de son représentant à Dakar, Majdi Debbich, ne cache pas ses réserves.

La reconduction d’une enveloppe de 450 milliards de FCFA pour les subventions au secteur de l’énergie en 2025, conforme au niveau de 2024, va à l’encontre des recommandations du FMI. L’institution de Bretton Woods plaide depuis plusieurs années pour une réduction progressive de ces subventions jugées « très coûteuses ». Selon Majdi Debbich, il serait plus pertinent de rediriger ces fonds vers des aides ciblées en faveur des ménages vulnérables.

Cependant, le gouvernement sénégalais, conscient des impacts sociaux et économiques d’une augmentation des prix de l’énergie, préfère maintenir ces subventions, tout en promettant des réformes dans le secteur énergétique. Parmi ces mesures figurent la promulgation d’un nouveau Code de l’électricité, la restructuration de la Senelec, et une révision de la structure des prix des produits pétroliers. Toutefois, ces annonces restent vagues quant à leurs effets concrets et aux délais de mise en œuvre.

La position des autorités sénégalaises est dictée par un impératif : éviter une hausse des coûts de l’énergie, qui pourrait exacerber les tensions sociales dans un contexte de forte attente d’une baisse du coût de la vie. Toute majoration des prix du carburant ou de l’électricité serait politiquement risquée pour le tandem au pouvoir.

Néanmoins, le maintien de ces subventions pèse lourdement sur les finances publiques, alors que le FMI a déjà suspendu son accord avec le Sénégal en raison de problèmes de gestion budgétaire révélés par un audit. Ce désaccord a entraîné le report du dernier décaissement prévu dans le cadre du programme de prêts. Selon l’agence Reuters, Dakar devra attendre au moins jusqu’en juin 2025 pour espérer une reprise des financements du FMI.

Par ailleurs, les tensions entre Dakar et le FMI sont amplifiées par la stratégie de financement du Sénégal. En juillet dernier, le gouvernement a levé un eurobond de 450 milliards de FCFA, une décision qui a suscité l’étonnement du FMI. Cette stratégie devrait se poursuivre en 2025, avec deux nouveaux eurobonds représentant 50% des besoins de financement extérieur. Cette approche, bien que nécessaire pour répondre aux besoins de liquidités, pourrait accroître la vulnérabilité de l’économie sénégalaise face à une dette croissante, un point régulièrement critiqué par le FMI.

Dans ce contexte, il est peu probable que le Sénégal et le FMI parviennent à un accord rapidement. Les divergences sur la gestion des subventions, la stratégie de la dette et les réformes structurelles dans le secteur énergétique constituent des points d’achoppement majeurs.

Sénégal et Mauritanie ouvrent le premier puits du gisement GTA : Une nouvelle ère pour l’industrie énergétique régionale

Le 1er janvier 2025 marque un tournant décisif pour l’Afrique de l’Ouest, avec l’inauguration officielle du premier puits du gisement GTA (Grand Tortue/Ahmeyim). Ce gisement, situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, représente une avancée stratégique majeure pour le secteur énergétique des deux pays. L’ouverture de ce puits, prélude à la mise en production du gaz naturel liquéfié (GNL), illustre l’engagement des deux nations à se positionner comme des acteurs incontournables sur le marché énergétique mondial.

Lors de son discours de célébration du Nouvel An, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance cruciale de garantir une exploitation des ressources naturelles de manière optimale et transparente, afin d’assurer un avenir prospère pour les populations et les générations futures. Il a également rappelé que cette ouverture symbolisait un nouveau chapitre pour les économies sénégalaise et mauritanienne, consolidant leur place sur la scène énergétique internationale.

Les ministères de l’Énergie du Sénégal et de la Mauritanie, Petrosen et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH), ont confirmé dans un communiqué commun l’ouverture officielle du premier puits. Ce développement est le fruit d’un partenariat entre la société britannique BP et l’américaine Kosmos Energy, en collaboration avec les entreprises nationales. Il marque une avancée significative dans le projet GTA, qui est désormais prêt à entamer sa phase de production.

Le gisement GTA devrait produire environ 2,5 millions de tonnes de GNL par an, avec des premières livraisons prévues dans les mois à venir, après un léger retard par rapport à l’échéance initiale fin 2024. L’exploitation de ce gisement ouvre de nouvelles perspectives de développement pour le Sénégal et la Mauritanie, deux pays qui bénéficient désormais d’une ressource énergétique de taille.

Outre les bénéfices économiques, ce projet symbolise l’intégration régionale, avec une coopération renforcée entre les deux nations. L’exploitation conjointe du gaz naturel crée une dynamique de partage de richesses et de renforcement des liens économiques, tout en offrant la possibilité d’améliorer la coopération énergétique au niveau régional. Le projet représente également une chance de diversifier les sources d’énergie de la région et de réduire sa dépendance énergétique.

Parallèlement à ce projet, le Sénégal a franchi une étape clé en juin 2024 avec le début de l’exploitation du champ pétrolier de Sangomar, situé à 100 km au sud de Dakar. Ce champ, exploité par la compagnie australienne Woodside, combine pétrole et gaz et représente un investissement majeur de 5 milliards de dollars. Avec une production estimée à 100 000 barils par jour, le champ de Sangomar vient compléter les ressources en gaz du GTA, renforçant ainsi la position du Sénégal comme nouveau producteur d’hydrocarbures en Afrique.

Les autorités sénégalaises ont pris l’initiative d’auditer l’ensemble des contrats pétroliers et gaziers afin de garantir une gestion transparente des ressources naturelles. Cet audit vise à s’assurer que les retombées économiques profitent véritablement à la population et à soutenir la prospérité du pays.

La Banque mondiale et l’IFC soutiennent le programme « Vision Sénégal 2050 » avec un investissement de 85 millions d’euros

La Banque mondiale, via sa filiale Société financière internationale (IFC), a annoncé un investissement majeur de 85 millions d’euros, soit environ 55 milliards de FCFA, pour appuyer deux initiatives clés inscrites dans le programme national de développement « Vision Sénégal 2050 ». Ces financements, dévoilés à l’occasion de la visite de Makhtar Diop, directeur général de l’IFC, visent à soutenir le développement économique et social tout en générant des emplois durables.

L’investissement comprend deux volets principaux :

1. Un prêt vert de 75 millions d’euros (environ 49 milliards de FCFA) pour Sococim Industries

Ce financement vise à moderniser les opérations de l’un des plus grands producteurs de ciment du Sénégal, en mettant l’accent sur la réduction de l’empreinte carbone. Grâce à l’utilisation de technologies innovantes et de combustibles alternatifs comme la biomasse, ce projet permettra de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 312 000 tonnes équivalent CO2 par an d’ici 2030. Cette initiative contribue également à résoudre la crise du logement au Sénégal en augmentant la production de ciment écologique.

2. Un prêt de 10 millions d’euros (plus de 6 milliards de FCFA) pour le Groupe hôtelier Azalaï

Destiné à soutenir le développement régional de cette chaîne hôtelière ouest-africaine, ce financement permettra de renforcer le secteur touristique sénégalais. Parmi les projets clés, on note l’ouverture de l’Hôtel Azalaï Dakar, la réhabilitation de l’Hôtel Azalaï Indépendance à Ouagadougou (Burkina Faso), et la rénovation du Grand Hôtel Bamako à Bamako (Mali). Ce prêt vise aussi à satisfaire les besoins en fonds de roulement du groupe.

Selon l’IFC, ces investissements auront un impact direct sur la création d’emplois formels, tant directs qu’indirects, tout en favorisant le développement des chaînes d’approvisionnement locales. Ce soutien sera particulièrement bénéfique pour les petites et moyennes entreprises (PME), moteurs de l’économie nationale.

Makhtar Diop a salué ces initiatives, affirmant qu’elles reflètent l’engagement de l’IFC à promouvoir une croissance économique inclusive et durable. « En investissant dans des secteurs stratégiques tels que le tourisme et l’industrie manufacturière, nous posons les bases d’un secteur privé plus fort et résilient, créant ainsi des opportunités et améliorant le niveau de vie des Sénégalais », a-t-il déclaré.

Ces financements s’inscrivent dans le cadre de « Vision Sénégal 2050 », une stratégie nationale ambitieuse portée par les autorités sénégalaises pour bâtir une économie compétitive, durable et résiliente. L’IFC, en partenariat avec l’IDA (Association internationale de développement), réitère son soutien à cette vision à travers des mécanismes de financement mixte et des projets à fort impact économique et social.

CEL/VA Rufisque : « aujourd’hui la ville n’est pas viable financièrement » le maire.

Le maire de Rufisque, Dr Oumar Cissé, a exprimé de vives préoccupations concernant la situation financière de sa ville lors de l’adoption du budget pour l’exercice 2025, qui s’élève à 4 639 821 438 FCFA. En marge de cette session municipale, il a souligné la fragilité de la situation financière de la commune et son impact direct sur le développement de la ville et le bien-être de ses habitants.

L’une des principales préoccupations du maire est la baisse significative des revenus issus de la Contribution Économique Locale de la Valeur Ajoutée (CEL/VA), un élément clé du financement de la commune. En 2020, la ville percevait 1,75 milliard de FCFA grâce à cette contribution, mais en 2024, cette somme est tombée à seulement 17 millions de FCFA, soit une réduction drastique de plus de 98 %. Cette baisse a des conséquences directes sur la capacité de la ville à financer ses projets et à répondre aux besoins croissants de la population.

Dr Oumar Cissé a averti que si cette situation persiste, Rufisque pourrait se retrouver dans une situation où seules les dépenses essentielles, comme le paiement des salaires et des dettes, seraient couvertes en 2025. Il a cependant affirmé qu’il était déterminé à redresser cette situation difficile. « La situation financière de la ville n’est pas viable, mais nous allons rendre viable financièrement la situation de la ville de Rufisque », a-t-il déclaré.

Le maire a également évoqué l’importance du foncier bâti et des impôts locaux pour le bon fonctionnement de la ville, tout en soulignant la nécessité d’un accompagnement extérieur pour soutenir ses projets ambitieux. Il a promis qu’en 2025, plusieurs innovations seraient mises en place pour redresser les finances de la ville tout en poursuivant les grands projets de développement qu’il a initiés. « Nous devons être accompagnés. Nous méritons d’être accompagnés », a-t-il insisté.

Cette prise de position reflète les défis financiers auxquels sont confrontées de nombreuses collectivités territoriales, et montre l’engagement de la ville de Rufisque à surmonter ces obstacles pour améliorer la vie de ses habitants.

CEL/VA Rufisque : "aujourd'hui la ville n'est pas viable financièrement" le maire.

Adoption du budget 2025 : Une hausse significative pour le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique

Le budget 2025 du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a été adopté ce mardi 17 décembre par la commission des Finances et du Contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale. Cette enveloppe budgétaire, qui s’élève à 58,4 milliards de francs CFA, marque une augmentation notable de 36,8 % par rapport à l’exercice précédent, selon les informations rapportées par le quotidien L’AS.

Ce budget est réparti en trois grandes rubriques :

  • 13,5 milliards de francs CFA sont alloués au secteur de la Communication,
  • 31,1 milliards de francs CFA iront au développement du Numérique,
  • 12,7 milliards de francs CFA seront dédiés au secteur postal.

Le ministre en charge du département, Alioune Sall, aura l’occasion de défendre ces allocations budgétaires en plénière la semaine prochaine.

Cette hausse significative du budget reflète la volonté de renforcer les initiatives dans les domaines stratégiques de la communication et du numérique, essentiels à l’évolution socio-économique du pays. Elle traduit également un engagement en faveur de l’amélioration des infrastructures et des services dans ces secteurs.

Les observateurs attendent avec intérêt la plénière, au cours de laquelle des précisions pourraient être apportées sur les projets prioritaires du ministère et les impacts attendus de cette augmentation budgétaire sur les performances des secteurs concernés.

L’illusion pétrolière : pourquoi le pétrole et le gaz ne transformeront pas immédiatement l’économie sénégalaise

Alors que l’exploitation des hydrocarbures au Sénégal suscitait de grands espoirs, les premières prévisions budgétaires montrent une contribution encore marginale de cette ressource au développement économique du pays. Contrairement aux attentes populaires, les recettes issues du pétrole et du gaz ne devraient pas générer un impact significatif sur l’économie sénégalaise avant plusieurs années.

D’après le projet de loi de finance initiale pour 2025, les recettes liées aux hydrocarbures seront limitées à 72,53 milliards de FCFA, soit moins de 1 % du budget national estimé à 6 395 milliards de FCFA. Cette faible part illustre l’écart entre les attentes élevées autour de ces ressources et leur apport réel. Les projections pour les années suivantes ne sont pas plus prometteuses : les recettes atteindront 87,87 milliards en 2026 et 155,20 milliards en 2027.

Pour 2025, les fonds récoltés seront répartis comme suit :

  • 50,85 milliards de FCFA (70 %) iront au budget général de l’État.
  • 21,68 milliards de FCFA seront affectés aux Comptes spéciaux du Trésor, dont :
    • 7,25 milliards (10 %) pour le Fonds intergénérationnel.
    • 14,43 milliards (20 %) pour le Fonds de stabilisation.

Ces montants, bien qu’importants, restent loin des promesses d’une transformation économique immédiate.

Face à cette situation, le Premier ministre Ousmane Sonko a évoqué la possibilité de renégocier les contrats pétroliers et gaziers pour augmenter les bénéfices du Sénégal. Une telle initiative pourrait redéfinir la répartition des profits et accroître les revenus de l’État. Toutefois, les renégociations sont souvent complexes et peuvent prendre du temps, retardant encore les impacts positifs sur l’économie nationale.

Si les recettes directes des hydrocarbures restent modestes, des effets indirects pourraient néanmoins stimuler certains secteurs. La production de gaz, notamment avec le « gas-to-power », pourrait réduire les coûts de l’électricité et favoriser l’industrialisation. Des domaines tels que la mécanique, le droit, les finances et la fabrication pourraient également bénéficier des opportunités liées à l’exploitation pétrolière et gazière. Cependant, ces bénéfices sont encore incertains et nécessiteront des investissements stratégiques pour se concrétiser.

Pour l’heure, les hydrocarbures ne représentent pas la manne financière que beaucoup espéraient. Le Sénégal devra continuer à s’appuyer sur d’autres sources de revenus pour financer son développement. Les espoirs d’une transformation économique rapide grâce au pétrole et au gaz risquent de s’éloigner, rappelant l’importance de diversifier l’économie et d’investir dans des secteurs stratégiques et durables.

L’exploitation des hydrocarbures est certes une opportunité, mais son impact ne sera pleinement visible qu’à moyen ou long terme. En attendant, la prudence et une gestion rigoureuse des ressources sont indispensables pour éviter les écueils d’une dépendance prématurée.

Marché des titres publics : Le Sénégal mobilise 35 milliards F CFA

Le 13 décembre 2024, l’État du Sénégal a levé un montant total de 35 milliards F CFA sur le marché régional des titres publics, dans le cadre de la couverture des besoins financiers pour l’année 2024. Cette opération a été réalisée par la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, avec l’appui de l’agence UMOA-Titres et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Le montant total des soumissions reçues a atteint près de 58,7 milliards F CFA, représentant un taux de couverture de 167,7 %. Cette forte demande a conduit à une adjudication supérieure aux attentes initiales, avec un montant retenu de 38,2 milliards F CFA, soit trois milliards de plus que prévu. Les fonds ont été répartis entre des obligations à trois et cinq ans.

Pour les obligations à trois ans, un montant de 9,9 milliards F CFA a été levé avec un rendement moyen pondéré (RMP) de 7,8159 %, légèrement inférieur au précédent rendement de 7,89 %. Les 28,3 milliards F CFA restants concernent des obligations à cinq ans, avec un RMP de 7,8286 %, stable par rapport à l’opération précédente qui affichait un RMP de 7,83 %.

Birame Souleye Diop, ministre de l’Énergie : « L’ambition de mon département est de faire du Sénégal un modèle de réussite en matière de gestion des ressources extractives. »

Le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a organisé un atelier stratégique dans le cadre de l’alignement de sa politique sectorielle avec l’Agenda National de Transformation Sénégal 2050. Cet événement a rassemblé les principales parties prenantes du secteur pour discuter du rôle central de l’énergie, du pétrole et des mines dans la transformation économique et sociale du Sénégal.

Lors de l’ouverture des travaux, le ministre Birame Souleye Diop a mis en avant l’ambition de faire du Sénégal un pays souverain, juste et prospère. Il a souligné que cette vision, portée par le président Bassirou Diomaye Faye et appuyée par le Premier ministre Ousmane Sonko, repose sur une révision profonde des politiques publiques. « L’Agenda de Transformation Nationale pose les bases d’un développement accéléré, fondé sur des leviers de croissance clairement identifiés », a-t-il déclaré.

Le ministre a précisé que le secteur de l’énergie et des ressources extractives est appelé à jouer un rôle central dans cet agenda, notamment grâce à l’exploitation des ressources pétrolières, gazières et minières. Ces ressources représentent un moteur clé pour stimuler la croissance économique tout en répondant aux défis du changement climatique.

Birame Souleye Diop a également présenté les priorités du ministère. L’élargissement de l’accès universel à l’énergie constitue un axe majeur, avec une attention particulière portée aux zones rurales et marginalisées. Le développement des énergies renouvelables, en complément du gaz naturel, est un autre objectif stratégique visant à bâtir un mix énergétique résilient et moderne. En outre, l’exploitation stratégique du gaz naturel, soutenue par des projets phares tels que « Gas to Power », vise à moderniser les infrastructures électriques, réduire la dépendance aux énergies fossiles importées et fournir une énergie abordable et accessible à tous.

Selon le ministre, ces initiatives positionnent le Sénégal comme un acteur majeur de la transition énergétique en Afrique. « Investir dans des solutions durables, c’est jeter les bases d’un progrès à long terme tout en stimulant l’économie nationale », a-t-il expliqué.

Le ministre a comparé le rôle de son département à celui de l’armée, des enseignants ou des médecins, soulignant l’importance de fournir aux Sénégalais les ressources nécessaires à leur bien-être. « Nous devons répondre aux attentes de nos concitoyens en bâtissant une politique publique énergétique, pétrolière et minière innovante, fondée sur des partenariats solides et alignée sur les besoins réels de notre population », a-t-il ajouté.

En conclusion, Birame Souleye Diop a réaffirmé son engagement à faire du Sénégal un modèle de réussite en matière de gestion des ressources naturelles. « Notre ambition est claire : transformer le Sénégal en un exemple de gestion durable et efficiente des ressources extractives, afin de catalyser son développement économique et social », a-t-il déclaré. Cet atelier marque une étape importante dans la mise en œuvre de l’Agenda de Transformation Sénégal 2050, avec un focus particulier sur l’énergie comme levier de souveraineté et de prospérité.

FINANCES : Hausse de 10,4% des dépenses publiques sur sur les dix premiers mois de 2024

Le point mensuel de conjoncture de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DPEE) du mois d’octobre 2024 a émis une progression de la gestion budgétaire, caractérisée par une progression modérée de la mobilisation des ressources et associée à une exécution soutenue des dépenses. Ainsi les ressources globales (hors dons en capital) estimées provisoirement à 3052,5 milliards, ont progressé de 6,8%, en glissement annuel. Quant aux dépenses publiques (hors dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures), elles se sont confortées de 10,4% pour se situer à 3925,1 milliards, selon le dernier point de conjoncture de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DPEE).

En effet, les dépenses publiques (hors celles financées sur ressources extérieures) ont été exécutées à hauteur de 3925,1 milliards à fin octobre 2024 contre un montant de 3554,6 milliards un an auparavant.

Ceci est dû à la hausse de la masse salariale, à celles des intérêts sur la dette publique (10,8%), des transferts (38,3%) et subventions (15,8%). Elles sont respectivement passées à 1181,8 milliards, 647 milliards et 1172,4 milliards.

En revanche, les dépenses de fonctionnement (fournitures, entretien) et les investissements financés sur ressources internes ont diminué, respectivement, de 13,1% (-43,9 milliards) et 5,9% (-40,0 milliards), avec des exécutions évaluées, dans l’ordre, à 290,4 milliards et 633,4 milliards.

Le Dakarois

RECOUVREMENT DES CRÉANCES : Un frein pour les entrepreneurs sénégalais

En dépit de l’amélioration du climat des affaires observée en octobre 2024, le recouvrement des créances demeure l’un des principaux défis pour les entreprises sénégalaises.

Selon le dernier point mensuel de conjoncture de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DPEE), le climat des affaires a progressé de 1,0 point, mais cette amélioration n’a pas bénéficié à tous les secteurs. En particulier, l’industrie, le BTP, les services et le commerce continuent de souffrir de créances impayées qui freinent leur développement.
Dans l’industrie, 28% des entreprises identifient cette problématique parmi les obstacles majeurs, accompagnée de difficultés liées à la demande, à la concurrence, à l’approvisionnement en matières premières et à la fiscalité.
Les entreprises du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), quant à elles, sont encore plus sévèrement touchées, avec 83% des entrepreneurs mentionnant le recouvrement des créances comme leur principale contrainte. La situation se complique également avec des défis comme la fiscalité, l’insuffisance de la demande et l’accès au foncier, contribuant à un climat des affaires de plus en plus défavorable.
Dans les secteurs des services et du commerce, la situation est quelque peu améliorée, mais le recouvrement des créances reste un problème pour 33% des prestataires de services et 70% des commerçants.
Malgré ces difficultés, certains secteurs, comme le commerce, ont montré un léger optimisme, avec une hausse de 6,1 points dans l’indicateur du climat des affaires, ce qui reflète une dynamique favorable dans les perspectives commerciales.
Ainsi, bien que l’indicateur global du climat des affaires ait progressé, les entreprises sénégalaises continuent de lutter contre les créances impayées, un obstacle majeur à leur développement.
Pour surmonter ce défi, des mesures efficaces doivent être mises en place, telles que l’amélioration de l’accès à la liquidité, la simplification des procédures judiciaires et la mise en œuvre de mécanismes incitatifs pour encourager le respect des délais de paiement.
Le Dakarois

Ousmane Sonko échange avec Amadou Hott, candidat à la présidence de la BAD

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a reçu Amadou Hott, candidat officiel du Sénégal à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD).

Lors de cette rencontre conviviale et constructive, les discussions ont porté sur les progrès de la candidature de M. Hott, soutenue par le Président de la République et l’ensemble du gouvernement sénégalais. Amadou Hott a présenté les prochaines étapes de sa campagne et exprimé sa gratitude envers les autorités pour leur mobilisation en faveur de sa candidature.

Le soutien affirmé des plus hautes instances du pays témoigne de l’importance stratégique que revêt cette élection pour le Sénégal. La BAD, institution clé pour le développement du continent africain, offre une plateforme majeure pour promouvoir des projets ambitieux et inclusifs.

Avec cette candidature, le Sénégal espère jouer un rôle de premier plan dans la promotion des politiques économiques et sociales en Afrique.

Pratiques frauduleuses : La Banque africaine de développement exclut une entreprise sénégalaise

Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, le 9 décembre 2024, l’exclusion de la Compagnie Sénégalaise de Travaux Publics (CSTP) pour une durée de 12 mois, en raison de pratiques frauduleuses détectées lors d’un appel d’offres. Cette exclusion prendra effet à partir du 10 décembre 2024 et interdit à l’entreprise de participer à tous les projets financés par la Banque pendant cette période.

L’affaire découle d’un appel d’offres relatif au développement du Parc des technologies numériques au Sénégal, un projet ambitieux visant à faire du pays un leader régional dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). L’objectif du projet est de bâtir une infrastructure technologique de classe mondiale, comprenant notamment un centre de données, un incubateur pour entreprises TIC, un centre de recherche, et des bureaux administratifs.
Le Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption de la BAD a découvert que la CSTP avait présenté des certificats d’achèvement falsifiés pour des travaux qu’elle prétendait avoir réalisés. Ces documents, soumis pour renforcer l’éligibilité de son offre, ont été reconnus comme étant faux après des investigations approfondies.
Pendant la durée de l’exclusion, la CSTP ne pourra pas soumissionner ou participer à des projets financés par la Banque africaine de développement. En outre, l’entreprise est tenue de coopérer pleinement avec les enquêtes menées par le Bureau de l’intégrité de la BAD ainsi qu’avec les autorités judiciaires et réglementaires des pays membres de l’institution.
À l’issue de cette période d’exclusion, la CSTP devra démontrer sa conformité aux normes éthiques et de transparence fixées par la Banque. Cela inclut la mise en place d’un programme interne de conformité à l’intégrité, condition essentielle pour pouvoir à nouveau collaborer avec la BAD.
Le Parc des technologies numériques représente une initiative stratégique pour le développement socio-économique du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest. Ce projet est conçu pour attirer des investissements étrangers dans les TIC, stimuler l’innovation technologique et créer des milliers d’emplois dans le secteur numérique.
Cependant, cette affaire met en lumière les défis auxquels font face les grands projets financés par des institutions internationales, notamment en matière de transparence et d’éthique. Le Sénégal devra veiller à renforcer les mécanismes de contrôle pour garantir que les objectifs de tels projets ne soient pas compromis par des irrégularités.

SITUATION ÉCONOMIQUE DIFFICILE : Karim Wade pour décanter la situation ?

Le Sénégal traverse une crise économique majeure, caractérisée par une détérioration de ses principaux indicateurs financiers. Dans ce contexte préoccupant, Karim Wade, ancien ministre d’État et actuel responsable du Fonds souverain d’investissement du Qatar en Afrique, semble se poser en acteur clé pour relancer l’économie du pays.

Le Sénégal traverse une période économique particulièrement délicate, exacerbée par une série d’indicateurs inquiétants qui fragilisent la stabilité financière du pays. La récente dégradation de la note du Sénégal par les agences de notation internationales (Moody’s et S&P) met en évidence les difficultés de l’économie sénégalaise. Les points de notre pays ont ainsi dégringolé, allant de Ba3 à B1, accompagnés d’une perspective « négative », signalant un climat de méfiance des investisseurs envers l’avenir économique du pays.

Cette situation alarmante est d’autant plus problématique que le Sénégal fait face à une série de défis financiers internes, notamment un gel du programme d’aide du FMI et une chute des recettes fiscales. En effet, les recettes fiscales de l’État qui s’élevaient à 1 866 milliards de FCFA au deuxième trimestre 2023 ont dégringolé à seulement 1 092 milliards de FCFA à la même période en 2024, marquant une baisse de 41 % en un an. Cette baisse des recettes s’inscrit dans un contexte de réduction de la confiance des investisseurs, notamment au sein de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), comme en témoigne l’échec partiel de l’émission obligataire du gouvernement sénégalais. Bien que l’émission en novembre ait attiré des souscriptions pour un montant supérieur à l’objectif initial, soit 133,78 milliards de FCFA contre 130 milliards visés, le Trésor public n’a pu récolter que 91,78 milliards, soit 30 % de moins que prévu.

Dans ce climat économique tendu, une figure se distingue comme acteur potentiel de redressement : Karim Wade, l’ancien ministre d’État et fils de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade. Désormais à la tête du Fonds souverain d’investissement du Qatar en Afrique, Karim Wade joue un rôle crucial en tant qu’intermédiaire dans les relations économiques entre le Sénégal et le continent.

L’influence de Karim Wade dans le domaine des investissements dans le monde arabe n’est pas nouvelle. En 2008, il avait déjà réussi à attirer de nombreux investisseurs lors du sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), consolidant ainsi sa position d’intermédiaire incontournable pour les investisseurs du Golfe.

Ce rôle de facilitateur a été récemment illustré par l’organisation de la visite officielle de Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, au Qatar. Ce voyage a permis la signature de plusieurs accords bilatéraux, marquant ainsi un renforcement des relations économiques et diplomatiques entre les deux nations.

Karim Wade, avec ses relations privilégiées et son influence dans les cercles économiques du Golfe, pourrait s’avérer être une clé pour l’avenir économique du Sénégal. En tant que gestionnaire du Fonds souverain du Qatar, il dispose de leviers importants pour attirer des investissements à travers les pétrodollars, notamment dans des secteurs comme les infrastructures, l’énergie ou les nouvelles technologies. Ces financements pourraient être un soutien précieux pour l’économie sénégalaise.

Cependant, si ces fonds peuvent contribuer à la relance économique, il est essentiel que leur utilisation soit orientée vers des projets structurants et durables.

Penda THIAM

Kaolack / Économie : Les agents licenciés du marché Médina Baye réclament 5 mois de salaires impayés

Le Programme de Modernisation et de Gestion des Marchés (PROMOGEM), créé en 2021, a pour mission de doter chaque collectivité de structures marchandes modernes, sécurisées et respectueuses de l’environnement. Ce programme vise à stabiliser et à promouvoir la prospérité économique du pays tout en accompagnant la transformation du secteur informel. Cela inclut la formalisation et l’intégration des marchands ambulants dans une dynamique de développement inclusif. PROMOGEM offre également des infrastructures adaptées pour renforcer la résilience et la compétitivité des acteurs du commerce dans un contexte économique en mutation.

Cependant, de nombreux travailleurs contractuels de ce programme se retrouvent aujourd’hui dans une situation critique. À Kaolack, les agents du marché de la cité religieuse de Médina Baye vivent dans un désarroi total. Sans salaire depuis huit mois, ces travailleurs ont organisé un point de presse ce mercredi pour exprimer leur désarroi.

Au total, 39 agents chargés du gardiennage et du nettoiement du centre commercial Mame Astou Diankha de Médina Baye ont été licenciés par PROMOGEM. Ces travailleurs, majoritairement des femmes, réclament leurs arriérés de salaire, qui s’élèvent à plus de 18 millions de FCFA pour cinq mois.

Fatou Lam, porte-parole des agents licenciés, a dénoncé cette situation lors de la conférence de presse. « Ils nous doivent cinq mois de salaire. Le licenciement est abusif. La coordonnatrice du PROMOGEM n’applique pas le principe de ‘Jub, jubbal, jubanti’ [équité, continuité et transparence]. Elle nous remplace par d’autres agents sans explication », a-t-elle déclaré.

Face à ces injustices, les agents sollicitent l’intervention des autorités, notamment le Président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko et le Khalife général de Médina Baye, pour trouver une solution à leur problème.

Finalisation du projet de loi de finances 2025, campagne agricole et vision 2050 : le Président fixe les priorités

Au lendemain des élections législatives marquées par une victoire écrasante de la coalition Pastef dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé ce mercredi un Conseil des ministres axé sur les urgences nationales. Cette réunion a permis de dresser une feuille de route claire pour le gouvernement, avec un accent particulier sur la finalisation du projet de loi de finances 2025, la relance de la campagne agricole et la mise en œuvre progressive de la vision Sénégal 2050.

Le Président a ouvert le Conseil en félicitant les autorités administratives, politiques et techniques pour leur gestion réussie des élections législatives. Il a adressé ses félicitations à Ousmane Sonko, saluant son leadership et son rôle déterminant dans l’obtention de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Cette victoire, a-t-il affirmé, doit être le point de départ d’une action gouvernementale renforcée et efficace, répondant aux attentes des citoyens sénégalais.

Cependant, le Chef de l’État a rapidement recentré les débats sur les défis urgents qui attendent le gouvernement. Il a rappelé son attachement à une transformation systémique et cohérente du Sénégal, à travers la mise en œuvre de la vision Sénégal 2050. Cette ambition repose sur plusieurs piliers, notamment le développement économique, la justice sociale et l’amélioration des conditions de vie des populations.

Le Président a insisté sur la nécessité de finaliser rapidement le projet de loi de finances pour l’année 2025. Ce document, essentiel pour le fonctionnement de l’État et la mise en œuvre des politiques publiques, doit refléter les priorités du gouvernement et répondre aux besoins des populations. Il a demandé au Premier ministre, ainsi qu’aux ministres de l’Économie, du Plan et des Finances, d’accélérer les travaux afin que le projet puisse être présenté en Conseil des ministres dans les délais les plus brefs.

Ce budget devra non seulement répondre aux urgences sociales et économiques du pays, mais également anticiper les défis à venir, notamment dans les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’éducation, la santé et les infrastructures.

Le secteur agricole, pilier de l’économie sénégalaise, a également occupé une place centrale dans les discussions. Le Chef de l’État a exhorté le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour garantir la protection des producteurs agricoles. Il a notamment insisté sur la fixation d’un prix juste pour le kilogramme d’arachide, principal produit agricole du pays.

Au-delà de la simple commercialisation, le Président a mis en avant l’importance de moderniser l’industrie nationale de transformation. Il a demandé aux ministres de l’Agriculture et de l’Industrie, en collaboration avec les opérateurs économiques et les industriels, de définir une stratégie commune pour sécuriser les revenus des producteurs et renforcer les capacités de transformation locale.

Pour structurer ces initiatives, un Conseil interministériel dédié à la campagne de commercialisation agricole sera organisé dans les prochains jours. Ce cadre permettra de coordonner les actions entre les différents acteurs du secteur et de garantir une gestion optimale de la campagne.

La vision Sénégal 2050, projet phare du Président Bassirou Diomaye Faye, reste au cœur des priorités. Le Chef de l’État a insisté sur la nécessité d’une transformation systémique qui passe par plusieurs axes :

  • Lutte contre la cherté de la vie : Il s’agit d’assurer une baisse significative des coûts des produits de première nécessité, tout en augmentant le pouvoir d’achat des ménages.
  • Emploi et jeunesse : La création d’opportunités pour les jeunes, à travers des programmes d’employabilité et de développement des compétences, est un impératif.
  • Territorialisation du développement : Les régions doivent devenir des pôles d’innovation et de dynamisme économique, avec un accent particulier sur les secteurs porteurs comme l’agriculture, le tourisme, les mines et les hydrocarbures.
  • New Deal technologique : Le Président a appelé à un investissement accru dans les nouvelles technologies, afin de faire du Sénégal un leader dans la transformation numérique en Afrique.

Le Chef de l’État a conclu en saluant les efforts du gouvernement, malgré une année marquée par de nombreux défis, dont deux scrutins nationaux majeurs. Il a appelé à une mobilisation renforcée de tous les acteurs, pour traduire en actions concrètes les aspirations du peuple sénégalais.

Ce Conseil des ministres marque un tournant, avec une feuille de route ambitieuse, mais réaliste. Entre la finalisation du budget, la relance de l’agriculture et la mise en œuvre de la vision 2050, le gouvernement est désormais face à ses responsabilités, avec un seul objectif : faire du Sénégal un modèle de résilience et de prospérité en Afrique.

Sénégal : Entre défis financiers et promesses de rupture, le duo Faye-Sonko face à un avenir incertain

L’alternance politique tant espérée au Sénégal s’est concrétisée avec l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye comme président et de son Premier ministre, Ousmane Sonko. Ce tandem, porté par une vague d’espoir populaire, particulièrement chez les jeunes, s’engage à répondre aux aspirations d’une majorité de Sénégalais. Cependant, le poids financier légué par le précédent régime et les attentes sociales pressantes annoncent un mandat périlleux.

Entre 2024 et 2029, le Sénégal devra rembourser près de 18 milliards de dollars (environ 11 000 milliards de francs CFA) à ses créanciers. Cet endettement, fruit des ambitions de « l’émergence » prônée par le gouvernement précédent, pose des questions cruciales sur la viabilité économique et la capacité du pays à tenir ses engagements internationaux tout en finançant ses priorités nationales.

Le service de la dette absorbera une part significative des ressources publiques, limitant ainsi les marges de manœuvre pour investir dans les secteurs sociaux et économiques clés. Dans ce contexte, toute promesse de transformation radicale sera mise à l’épreuve de cette réalité budgétaire contraignante.

Le duo Faye-Sonko s’est imposé en articulant un discours tourné vers les préoccupations de la jeunesse et des couches les plus vulnérables. L’emploi, l’éducation, la santé et la bonne gouvernance figurent parmi les priorités de leur programme. Ce discours, soutenu par des engagements en faveur de la transparence et de la lutte contre la corruption, a su capter l’attention et la confiance de nombreux Sénégalais.

La jeunesse, qui a été au cœur de la mobilisation politique, attend des résultats concrets. L’emploi reste un défi majeur dans un pays où le chômage et le sous-emploi frappent durement. Des politiques audacieuses sont attendues pour transformer le potentiel démographique en un véritable moteur de croissance inclusive.

Toutefois, l’équation sera complexe. Comment financer des réformes ambitieuses sans alourdir davantage la dette publique ? Comment concilier les attentes sociales pressantes avec les exigences des créanciers internationaux ? Ces questions mettent en lumière le dilemme auquel sera confronté le gouvernement Faye-Sonko : mener des ruptures majeures tout en gérant un héritage économique accablant.

Ndongo Sylla, économiste sénégalais, souligne avec justesse que cet héritage financier est le revers de la médaille d’un modèle de développement basé sur des investissements souvent mal calibrés et peu inclusifs. Il prévient que la réussite du nouveau régime dépendra de sa capacité à rétablir la confiance en la gestion publique et à mobiliser efficacement les ressources internes.

L’élection de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko ouvre une nouvelle page pour le Sénégal. Le duo, perçu comme porteur d’un vent de changement, devra naviguer entre ambitions progressistes et contraintes économiques.

Les Sénégalais, et particulièrement les jeunes, attendent des actes. Ils espèrent que cette alternance sera synonyme d’une véritable transformation socioéconomique, à même de briser les cycles de précarité et d’injustice. La tâche sera immense, mais l’opportunité d’écrire une nouvelle histoire pour le Sénégal est bien réelle.

L’avenir du pays repose désormais sur la capacité du gouvernement à répondre aux attentes et à transformer les espoirs en réalisations concrètes. Une mission à la fois exaltante et périlleuse.

MARCHÉ DE L’UMOA – LEVÉE DE FONDS INFÉRIEURE AUX ATTENTES : Le Sénégal en route de perdre son statut de pays « business friendly » ?

Le vendredi 15 novembre 2024, l’État du Sénégal, en partenariat avec UMOA-Titres, a procédé à une émission de Bons et Obligations Assimilables du Trésor (BAT et OAT) via une adjudication ciblée. Cette opération visait à mobiliser 130 milliards FCFA pour répondre aux besoins de financement public. Cependant, l’opération n’a permis de lever que 91,78 milliards FCFA, soit une baisse de 30 % par rapport à l’objectif initial.
Cette adjudication, réservée aux spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), portait sur trois maturités différentes : 28 jours, 364 jours et 3 ans. En dépit d’une offre globale de 133,78 milliards FCFA, soit un taux de couverture de 102,91 %, seulement 68,61 % de cette somme ont été retenus, en raison des exigences des investisseurs qui réclamaient des rendements plus attractifs.
Dans le détail, les Bons du Trésor à 28 jours ont permis de mobiliser 51,66 milliards FCFA à un taux moyen pondéré de 6,72 %, tandis que ceux à 364 jours ont rapporté 38,64 milliards FCFA avec un rendement moyen de 7,43 %. L’Obligation Assimilable du Trésor à 3 ans a, quant à elle, généré 1,48 milliard FCFA avec un rendement moyen de 7,89 %.
Les rendements proposés lors de cette opération étaient inférieurs à ceux des précédentes émissions, reflétant une gestion stricte de la dette publique dans un contexte de demandes accrues des investisseurs pour des rendements plus élevés. Cette stratégie témoigne de la volonté de l’État sénégalais de maintenir un équilibre entre ses besoins de financement et des conditions d’emprunt favorables.
L’adjudication ciblée, qui exclut les investisseurs non agréés par les SVT, illustre le rôle clé des intermédiaires dans la gestion des opérations de levée de fonds. Cette performance en demi-teinte marque une étape importante dans les efforts du Sénégal pour optimiser sa stratégie d’endettement public.

Sénégal : Une Croissance Encourageante des Recettes Fiscales Malgré des Défis Budgétaires

Au 30 septembre 2024, les recettes fiscales du Sénégal ont atteint 2 642,9 milliards de FCFA, soit une hausse de 8,3 % par rapport à la même période en 2023, d’après les données fournies par le ministère de l’Économie et des Finances. Cette progression significative a été qualifiée de « encourageante » par le professeur Magaye Gaye, malgré un contexte économique marqué par des tensions budgétaires persistantes.

Le rapport de conjoncture de la Direction générale de la Planification et des Politiques économiques indique une amélioration notable des ressources globales (hors dons en capital), estimées à 2 780,5 milliards de FCFA. Cette augmentation de 6,6 % en glissement annuel est en grande partie attribuable à la hausse des recettes fiscales, qui ont progressé de 8,3 %, soit un supplément de 202,3 milliards de FCFA par rapport à 2023.

Selon le professeur Magaye Gaye, ces résultats sont positifs pour la gestion macroéconomique du pays, mais le Sénégal doit encore faire face à des défis budgétaires importants. « Il est essentiel de renforcer un État stratège capable de réduire les dépenses inutiles, dégager des marges budgétaires et accroître ses recettes fiscales », a-t-il déclaré.

Avec un taux de pression fiscale de 19 %, le Sénégal se positionne bien au-dessus de la moyenne de 14 % observée dans la zone UEMOA. Cette différence s’explique par une diversité de prélèvements fiscaux imposés aux entreprises, qui doivent gérer en moyenne 53 taxes, contre 36 en Afrique subsaharienne. Bien que cette situation puisse entraîner des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois, le professeur Gaye estime qu’il s’agit plutôt d’un effort de mobilisation des recettes que d’une véritable augmentation de la pression fiscale.

Les recettes fiscales ont été stimulées par une progression de l’impôt sur le revenu, de la TVA intérieure hors pétrole, ainsi que des taxes liées au commerce extérieur. Par exemple, la TVA à l’importation a augmenté de 31,4 milliards de FCFA, atteignant 481,1 milliards de FCFA, tandis que les droits de port ont progressé de 21,8 milliards de FCFA, atteignant 280,9 milliards de FCFA.

En outre, l’amélioration de la balance commerciale, soutenue par une augmentation des exportations d’or et de pétrole, a contribué à renforcer les recettes fiscales du pays. Cependant, le professeur Gaye appelle le gouvernement à maintenir cette dynamique en élargissant l’assiette fiscale et en assurant une gestion transparente des finances publiques.

Le rapport met également en avant une maîtrise des dépenses publiques, qui s’élevaient à 3 390,5 milliards de FCFA à fin septembre 2024, contre 3 291,9 milliards de FCFA à la même période en 2023, soit une augmentation modérée de 3,0 %. Les dépenses de fonctionnement ont diminué de 10,1 %, représentant une réduction de 134,3 milliards de FCFA. Les investissements financés sur ressources internes ont également baissé de 39,7 %.

Pour pérenniser ces résultats, le professeur Gaye recommande une restructuration de l’endettement dans la zone UEMOA et une meilleure maîtrise des dépenses salariales, qui s’élèvent à 1 063,1 milliards de FCFA et 567,8 milliards de FCFA respectivement. Il estime que ces mesures sont nécessaires pour garantir une gestion budgétaire efficace tout en préservant les acquis de la progression fiscale actuelle.

En somme, bien que les résultats soient prometteurs, ils soulignent la nécessité pour le Sénégal de poursuivre ses efforts en matière de gestion des ressources publiques, afin de renforcer sa résilience économique dans un contexte mondial incertain.

Programme de prêts : Le Sénégal devra attendre jusqu’en juin pour une résolution avec le FMI

Le Sénégal ne verra pas de décaissements supplémentaires du Fonds monétaire international (FMI) avant juin 2025, selon des informations de Reuters. Un programme de prêts de 1,9 milliard de dollars, approuvé en juin 2023, est suspendu depuis qu’un audit gouvernemental a révélé une dette et un déficit plus élevés que ceux annoncés précédemment. Ce constat a déclenché une hausse des rendements des obligations sénégalaises et une dégradation de sa notation de crédit.

L’audit, dont les conclusions attendent d’être validées par la Cour des comptes à la mi-décembre, doit encore être examiné par le FMI. « Le FMI n’examinerait pas de nouvelles demandes avant d’avoir analysé les conclusions de cet audit », précise une source proche du dossier. Cette exigence pourrait retarder toute décision jusqu’à l’été 2025, prolongeant ainsi l’attente pour un gouvernement déjà en difficulté budgétaire.

Dakar espère obtenir un soutien financier pour alléger la pression sur ses finances, mais ce retard complique ses perspectives. Le programme initial, qui comprenait un soutien pour des dépenses climatiques à travers des facilités de crédit, avait permis de débloquer 216 millions de dollars dès l’accord et 279 millions supplémentaires fin 2023, après la validation de la première revue par le FMI.

PRESSION FISCALE À 19% : Le Sénégal bat tous les records de la  zone UEMOA

En 2023, le Sénégal a enregistré une pression fiscale de 19 %, un chiffre supérieur à la moyenne de 14 % dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ce taux élevé, révélé par le rapport annuel de l’UEMOA 2023, s’explique par l’éventail large de prélèvements fiscaux imposés aux entreprises, malgré la prédominance d’un secteur informel représentant environ 97 % des unités économiques du pays, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Cette pression fiscale résulte des multiples politiques et réformes fiscales mises en place ces dernières années. Celles-ci visent à renforcer les performances économiques globales et à améliorer l’environnement des affaires, contribuant ainsi à attirer les investissements. Des évolutions notables ont eu lieu dans le système fiscal et douanier sénégalais, notamment à travers des efforts de digitalisation et d’interconnexion des systèmes d’information, permettant une meilleure collecte des recettes fiscales. Grâce à ces avancées, le Sénégal a atteint un niveau de pression fiscale record de 19 %, le plus élevé parmi les huit pays de l’UEMOA. À titre de comparaison, la Côte d’Ivoire affiche un taux de 14 %, ce qui la place au quatrième rang.
Malgré les progrès accomplis, la fiscalité au Sénégal est encore perçue comme complexe par de nombreuses entreprises, en particulier celles du secteur privé. Le rapport Doing Business 2020 de la Banque mondiale souligne qu’une entreprise sénégalaise doit en moyenne gérer 53 taxes, contre une moyenne de 36 en Afrique subsaharienne, 25 en Côte d’Ivoire et seulement 6 au Maroc. Cette multiplicité des taxes contribue à la perception d’une fiscalité agressive et reste un défi pour les entreprises opérant dans le pays.
Bien que les réformes fiscales aient permis d’augmenter les recettes de l’État et de favoriser l’attractivité économique du Sénégal, des efforts de simplification du système fiscal semblent nécessaires pour faciliter l’accès des entreprises à un environnement fiscal moins contraignant. Simplifier et rationaliser le système fiscal pourrait permettre non seulement de soulager les entreprises, mais également d’encourager davantage de structures informelles à se formaliser, contribuant ainsi à une assiette fiscale plus large et équilibrée.
La performance fiscale du Sénégal en 2023 témoigne d’une volonté de mobiliser des ressources pour financer son développement, mais cette politique fiscale devra s’accompagner de mesures permettant de soutenir les entreprises, afin de ne pas compromettre l’essor du secteur privé dans un pays en quête de croissance inclusive et durable.

Auchan annonce un plan social de grande ampleur menaçant 2.389 emplois en France

Le distributeur français Auchan a dévoilé mardi un projet de plan social d’envergure qui pourrait affecter jusqu’à 2.389 postes. Cette décision survient dans un contexte de difficultés économiques persistantes pour l’entreprise, qui emploie actuellement environ 54.000 salariés sur le territoire national. Ce plan comprend la fermeture d’une dizaine de points de vente, notamment des hypermarchés à Clermont-Ferrand Nord (Puy-de-Dôme), Woippy (Moselle), Bar-le-Duc (Meuse) et un supermarché à Aurillac (Cantal). Ces fermetures, jugées nécessaires en raison de leur non-rentabilité, devraient entraîner la suppression de 466 postes.

Le projet d’Auchan prévoit également des réductions importantes dans ses structures internes, avec 784 suppressions de postes au sein de ses sièges et 915 dans les magasins. De plus, l’arrêt de l’activité de livraison directe à domicile entraînerait la suppression de 224 emplois.

Face à ces réductions massives, la direction s’efforce de limiter les licenciements secs. Pour ce faire, elle met en avant des mesures d’accompagnement, comprenant des formations de reconversion, des congés de reclassement et un plan de départs volontaires. Parallèlement, la création de 319 nouveaux postes dans les activités de « drive » et dans les fonctions supports est envisagée, ce qui pourrait atténuer l’impact social du plan.

Guillaume Darrasse, président d’Auchan Retail, a souligné dans une déclaration aux médias, dont l’AFP, que l’objectif principal n’était pas de gérer une décroissance. « La baisse des coûts est un moyen, pas une finalité », a-t-il affirmé. Cette annonce fait écho à des précédents plans sociaux, notamment celui de 2020 qui avait conduit à la suppression de 1.475 postes, après un premier plan de départs volontaires concernant plus de 500 employés plus tôt dans l’année.

Ce nouveau coup dur survient alors qu’Auchan continue de lutter contre une série de contre-performances financières. La maison-mère, Elo Groupe, a annoncé une perte nette de près d’un milliard d’euros au premier semestre 2024, confirmant les difficultés structurelles auxquelles l’enseigne est confrontée.

Historiquement reconnue pour son approche favorable aux employés dans le secteur de la grande distribution, Auchan semble désormais emprunter un chemin où la restructuration devient inévitable face aux défis économiques. Cette transformation pose la question de l’avenir des acteurs historiques de la grande distribution dans un marché de plus en plus concurrentiel et changeant.

Marchés de Gré à Gré : révélations sur un vaste carnage de 5240,8 milliards FCFA

Un récent audit de l’Inspection générale des finances (IGF), sollicité par le ministère des Finances et du Budget, a mis en lumière d’importantes irrégularités dans la passation des marchés publics au Sénégal. Le rapport, qui couvre la période de 2019 jusqu’à fin mars 2024, révèle des anomalies alarmantes.

Selon les informations rapportées par le quotidien Libération, 38 des 44 contrats examinés durant cette période ont été conclus par entente directe, ce qui représente 87 % des marchés attribués. En chiffres, cela s’élève à 5240,8 milliards de FCFA sur un total de 5978,2 milliards de FCFA engagés.

Parmi ces contrats, la valeur cumulée des offres à initiative privée (comprenant les offres spontanées et les offres d’initiative privée) atteint 860,5 milliards de FCFA, soit 16 % des contrats. Cette situation soulève des préoccupations majeures concernant la transparence et l’équité dans la gestion des fonds publics.

Le rapport de l’IGF souligne également des violations significatives des normes réglementaires, notamment en ce qui concerne les avenants aux contrats de gré à gré. Deux des huit avenants examinés ont été signés en totale infraction avec le plafond réglementaire de 30 %, établissant une nouvelle fois la nécessité d’une réforme urgente dans le système de passation des marchés publics.

Ces révélations mettent en exergue la nécessité d’une vigilance accrue et d’une responsabilisation des acteurs impliqués dans la gestion des marchés publics, afin de garantir l’intégrité et l’efficacité de l’utilisation des ressources publiques au Sénégal.

Le Sénégal lève 300 millions de dollars pour consolider son budget 2024

Pour assurer l’exécution de son budget 2024, le Sénégal a mobilisé une somme de 300 millions de dollars, soit 181,9 milliards FCFA, sur le marché financier international. Cette levée de fonds intervient à un moment stratégique, marquant la confiance renouvelée des investisseurs étrangers envers la gestion financière et la vision de développement du pays. L’annonce a été faite par le ministère des Finances et du Budget, qui se félicite du succès de cette opération.

Le ministère, dirigé par Cheikh Diba, a précisé que ce financement répond à une nécessité pressante, liée au report des décaissements prévus par le Fonds Monétaire International (FMI). L’audit préliminaire des finances publiques a révélé des besoins de financement importants, conduisant à cette levée de fonds, laquelle s’inscrit dans le cadre de la nouvelle vision de gouvernance prônée par les autorités sénégalaises, axée sur la transparence et la rigueur financière.

Dans son communiqué, le ministère a souligné que cette levée de fonds, souscrite intégralement par la banque américaine JP Morgan, est le fruit d’un placement privé sous forme de réouverture des titres obligataires du Sénégal émis en juin 2024. Ces titres, arrivant à échéance en 2031, offrent au Sénégal un taux d’intérêt de 6,33 %, assorti d’une couverture contre les fluctuations du dollar. Ce dispositif de couverture réduit les risques de change grâce à la parité stable entre le franc CFA et l’euro, permettant ainsi au Sénégal de sécuriser son service de la dette.

Cette opération de financement consolide la position du Sénégal comme un acteur crédible et fiable auprès des investisseurs internationaux. Elle s’inscrit aussi dans les nouvelles orientations économiques du pays, résumées dans le programme « Sénégal 2050 », qui vise à renforcer la transparence et l’efficacité des politiques publiques.

Avec cette dernière levée de fonds pour 2024, le Sénégal affiche sa détermination à maintenir le cap sur ses objectifs de développement et de modernisation de son économie, tout en mobilisant les ressources nécessaires pour assurer un financement solide et durable de ses projets.

Sanction des agences de notation financière : Après Moody’s, S&P Global Ratings dégrade le Sénégal

Le Sénégal fait face à une nouvelle alerte économique avec la décision de S&P Global Ratings de réviser à la baisse ses perspectives sur la dette souveraine du pays, les faisant passer de « stables » à « négatives ». Dans une note publiée vendredi 18 octobre, l’agence de notation financière a maintenu la notation à long et à court terme du Sénégal à « B+/B », tout en mettant en garde sur les risques budgétaires et économiques qui pèsent sur le pays.

Cette révision survient après une première alerte émise par l’agence Moody’s, et laisse présager une réaction similaire de Fitch Ratings dans les jours à venir. Ces décisions des principales agences de notation ont un impact direct sur les conditions d’emprunt du Sénégal. Elles entraîneront probablement une augmentation de la prime de risque imposée au Trésor sénégalais, rendant les emprunts du pays plus coûteux sur le marché international.
Les analystes de S&P Global Ratings justifient leur décision en évoquant le dérapage budgétaire attendu cette année et des révisions potentielles des indicateurs de déficit et de dette pour la période 2019-2023. Ce dérapage, qui met en cause la crédibilité institutionnelle du Sénégal, serait lié en partie aux résultats de l’audit des finances publiques récemment publié par le nouveau pouvoir à Dakar. Bien que ces résultats attendent encore une confirmation officielle de la Cour des comptes, ils révèlent une dégradation préoccupante de la situation financière du pays.
Avant même ces résultats, la situation budgétaire du Sénégal s’était déjà considérablement détériorée, souligne S&P Global Ratings. En effet, l’agence prévoit que le déficit budgétaire atteindra 7,5 % du PIB en 2024, soit 2,7 points de plus que les prévisions antérieures. Parallèlement, un ralentissement de l’activité économique générale a poussé l’agence à réviser à la baisse ses prévisions de croissance du PIB réel, les faisant passer de 8 % à 6 % pour l’année 2024. De plus, S&P projette un déficit budgétaire moyen de 5,5 % du PIB entre 2024 et 2026, contre 3,9 % initialement prévu.
Cette dégradation de la notation financière du Sénégal par deux agences internationales soulève des inquiétudes majeures quant à la gestion des finances publiques et la capacité du pays à maintenir sa stabilité économique. Une note souveraine plus basse pourrait dissuader certains investisseurs internationaux, augmenter les coûts des emprunts, et compliquer le financement des grands projets d’infrastructures nécessaires à la croissance du pays.
La situation est d’autant plus sensible que le Sénégal cherche à diversifier ses sources de financement, en misant notamment sur l’exploitation prochaine des ressources pétrolières et gazières. Une mauvaise gestion de la dette et du budget pourrait affecter la capacité du pays à tirer pleinement profit de ces ressources et à financer ses ambitions de développement.
La prochaine évaluation de la notation souveraine du Sénégal par S&P Global Ratings est prévue pour le 29 novembre 2024. Si les tendances budgétaires et économiques actuelles ne s’améliorent pas, l’agence pourrait décider de dégrader encore la note du pays, accentuant ainsi les défis économiques du Sénégal dans un contexte mondial incertain.
Cette situation interpelle les autorités sénégalaises sur la nécessité de réformes budgétaires et de mesures de redressement pour éviter une dégradation supplémentaire et préserver la confiance des marchés internationaux.

Le FRAPP appelle le Sénégal à rompre avec le FMI et la Banque Mondiale

Le mouvement Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (FRAPP) a récemment publié un communiqué appelant le gouvernement sénégalais à se libérer de l’influence du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Sous la plume de Guy Marius Sagna et du Secrétariat exécutif national, le FRAPP dénonce les réformes imposées par ces institutions financières, qu’ils accusent de compromettre gravement la souveraineté économique du Sénégal.

Selon le FRAPP, les réformes dictées par le FMI et la Banque mondiale, notamment dans le cadre des Plans d’ajustement structurel (PAS), ont affaibli les fondements de l’économie sénégalaise et accru les inégalités sociales. Le mouvement critique également la récente recommandation du FMI de supprimer les subventions énergétiques et de rationaliser les exonérations fiscales, des mesures perçues comme nuisibles pour le développement national. Pour le FRAPP, ces prescriptions ont pour seul objectif de garantir le remboursement de la dette, au détriment des priorités internes.

Le mouvement plaide pour une rupture avec ces modèles économiques, qu’il considère comme dictés par les puissances économiques du Nord. Le FRAPP insiste sur la nécessité pour le Sénégal de redéfinir ses relations avec ces acteurs externes à travers l’Agenda national de transformation (ANT) 2050. Cette stratégie à long terme pourrait, selon eux, offrir une opportunité de se libérer de l’influence des institutions financières internationales et de bâtir une économie plus souveraine, solidaire et résiliente.

En marge des 80 ans des institutions de Bretton Woods, le FRAPP a entamé une collaboration avec l’Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène (ARCADE). Cette initiative vise à remettre en question l’héritage des institutions de Bretton Woods et à formuler des alternatives endogènes au modèle de développement imposé par le FMI et la Banque mondiale.

Dans son communiqué, le FRAPP exhorte le gouvernement sénégalais à emprunter une voie résolument souverainiste, en refusant les politiques d’austérité et en se tournant vers des solutions africaines, notamment la valorisation des ressources locales et la coopération Sud-Sud. Pour eux, le développement du Sénégal doit être pensé et conçu par les Sénégalais eux-mêmes, dans le respect de leur dignité et de leur souveraineté.

Le FRAPP a également annoncé la publication prochaine d’un bulletin spécial consacré aux institutions de Bretton Woods. Ce bulletin exposera les résultats de leurs réflexions et proposera des pistes concrètes pour sortir du cadre financier international actuel, tout en appelant à une mobilisation collective pour redéfinir l’avenir économique du Sénégal.

En somme, ce communiqué du FRAPP réaffirme son engagement à construire un Sénégal indépendant des diktats extérieurs et à promouvoir un modèle de développement réellement souverain et inclusif.

Le Sénégal face à l’urbanisme, à l’aménagement et au développement durable des territoiresPar Ndemba Diallo

L’urbanisme, l’aménagement du territoire et le développement durable sont des priorités cruciales pour le gouvernement du Sénégal, en raison de plusieurs facteurs interconnectés.

  1. Croissance démographique et urbanisation

Le Sénégal connaît une croissance démographique rapide et une urbanisation accélérée. La population urbaine augmente constamment, nécessitant une planification rigoureuse afin d’éviter la surpopulation, les bidonvilles et l’insuffisance des infrastructures. Il est essentiel de corriger les déséquilibres causés par l’exode rural en assurant une meilleure répartition des activités génératrices de revenus.

  1. Préservation de l’environnement

Le développement durable vise à concilier croissance économique, protection de l’environnement et bien-être social. Face à des défis tels que l’érosion côtière, la déforestation et la désertification, il est impératif de mettre en œuvre des politiques de préservation des écosystèmes et des ressources naturelles. Le Sénégal doit atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2050, en particulier dans les domaines de l’assainissement et de l’accès à l’eau. Il est primordial d’industrialiser le pays sans pour autant accepter la délocalisation d’industries polluantes. Le principe du pollueur-payeur doit être appliqué rigoureusement.

  1. Infrastructures et services publics

Un urbanisme bien planifié permet le développement d’infrastructures de qualité, telles que les routes, les systèmes de transport, l’eau potable, l’électricité et les services de santé. Cela contribue non seulement à améliorer la qualité de vie des citoyens, mais aussi à stimuler la croissance économique. Un urbanisme rigoureux est nécessaire pour garantir une esthétique urbaine agréable et préserver l’environnement. L’objectif est d’atteindre le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) et de promouvoir la nature en ville, améliorant ainsi la qualité de vie en milieu urbain.

  1. Équité et répartition des ressources

L’aménagement du territoire doit permettre une répartition équitable des ressources et des opportunités entre les différentes régions du pays. Cela aide à réduire les disparités régionales, à prévenir l’exode rural et à favoriser un développement équilibré.

  1. Réduction de la pauvreté et création d’emplois

Le développement durable inclut des initiatives de lutte contre la pauvreté en créant des emplois verts et en favorisant l’économie circulaire. Les projets d’urbanisme et d’aménagement peuvent générer des emplois dans des secteurs tels que la construction, les énergies renouvelables et l’agriculture durable. Un programme national d’adressage pourrait, par exemple, créer des milliers d’emplois et être très rentable pour le pays :

  • Revitaliser la poste : les courriers et colis pourraient être envoyés directement aux domiciles.
  • Les jeunes des « thiak thiak » (transport artisanal) seraient soulagés.
  • Nombreux jeunes pourraient se lancer dans la livraison, comme dans les pays développés.
  • La restauration et le commerce en ligne seraient également renforcés.
  1. Adaptation au changement climatique

Le Sénégal est particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique, notamment les inondations, les sécheresses et la montée du niveau de la mer. Un urbanisme et un aménagement du territoire intégrant des stratégies d’adaptation et de résilience sont cruciaux pour protéger les populations et les infrastructures. Il est nécessaire d’identifier des zones inconstructibles (zones rouges) et d’imposer des dispositifs de gestion des eaux pluviales sur les nouvelles constructions, y compris pour l’assainissement individuel.

Un cadre de vie bien aménagé et durable rend le Sénégal plus attractif pour les investisseurs étrangers, stimulant ainsi l’économie et favorisant le développement de secteurs clés comme le tourisme et l’industrie.

En conclusion, l’urbanisme, l’aménagement du territoire et le développement durable sont essentiels pour assurer un développement harmonieux, équitable et respectueux de l’environnement au Sénégal. Cela nécessite une vision à long terme, une planification stratégique et une mise en œuvre rigoureuse des politiques publiques.

Le FMI met en garde : le Sénégal face à des défis budgétaires croissants

Une délégation du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Edward Gemayel, a effectué une visite au Sénégal du 9 au 16 octobre 2024. L’objectif de cette mission était d’examiner les conclusions préliminaires du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur la gestion des finances publiques entre 2019 et le premier trimestre 2024, et d’étudier les perspectives budgétaires pour le reste de l’année.

Dans un communiqué publié à la suite de cette visite, Edward Gemayel a exprimé l’appréciation du FMI pour les efforts du gouvernement sénégalais visant à renforcer la transparence budgétaire et la gouvernance. Cependant, le rapport de l’IGF a révélé des révisions substantielles des données budgétaires pour la période 2019-2023. Ces révisions sont largement dues à des investissements financés par des emprunts extérieurs et des prêts contractés auprès des banques locales. En conséquence, les estimations du déficit budgétaire et de la dette publique pour cette période ont été revues à la hausse par rapport aux chiffres initialement rapportés.

Le FMI a indiqué qu’il continuerait de collaborer avec les autorités sénégalaises pour évaluer l’impact de ces nouvelles données sur l’économie du pays. « Le Sénégal continue de faire face à un environnement difficile, avec des tensions accrues dans l’exécution du budget », a déclaré Edward Gemayel. Il a également noté que les recettes fiscales n’ont pas atteint les attentes et que les dépenses, en particulier les investissements, sont restées élevées. Si aucune action décisive n’est prise, le FMI prédit que le déficit budgétaire pourrait dépasser les 7,5 % du PIB initialement prévus pour 2024.

La mission du FMI a insisté sur l’importance de la Loi de finances 2025, qualifiée de « moment crucial » pour le gouvernement sénégalais afin de réitérer son engagement envers des réformes budgétaires majeures. Parmi ces réformes, le FMI recommande la rationalisation des exonérations fiscales et la réduction progressive des subventions énergétiques. Selon l’institution, ces mesures seront essentielles pour stabiliser les finances publiques et réduire la dette du pays.

Enfin, l’équipe du FMI a exprimé sa gratitude aux autorités sénégalaises pour leur collaboration et la franchise des échanges durant la mission, réaffirmant la volonté de travailler ensemble pour relever les défis économiques du Sénégal.

Sénégal – Le FMI encourage la rationalisation des exonérations fiscales et l’élimination progressive des subventions énergétiques pour assurer la viabilité des finances publiques

Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment publié une note à la suite d’une mission au Sénégal, menée par M. Edward Gemayel du 9 au 16 octobre 2024. Cette mission visait à examiner les premières conclusions du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) portant sur les finances publiques pour la période 2019-2024 T1, ainsi qu’à discuter des perspectives budgétaires du pays pour le reste de l’année.

Le rapport de l’IGF révèle des révisions importantes concernant les données budgétaires du Sénégal, en particulier sur la période 2019-2023. Ces révisions sont attribuées principalement à des investissements financés par des emprunts extérieurs et des prêts contractés auprès des banques locales, entraînant ainsi une réévaluation à la hausse du déficit budgétaire et de la dette publique. Le FMI collabore désormais avec les autorités sénégalaises pour évaluer l’impact macroéconomique de ces révisions et envisager les prochaines étapes nécessaires.

Concernant le budget 2024, le Sénégal continue de faire face à des tensions budgétaires, notamment en raison d’un manque à gagner en termes de recettes fiscales et d’une augmentation des dépenses d’investissement. En conséquence, le déficit budgétaire pourrait dépasser les 7,5 % du PIB initialement estimés pour cette année.

Face à ces défis, le FMI recommande des mesures audacieuses pour assurer la viabilité des finances publiques. Cela inclut la rationalisation des exonérations fiscales, la réduction progressive des subventions énergétiques, et la mise en œuvre de réformes structurelles. Ces actions sont cruciales pour renforcer la mobilisation des recettes internes et promouvoir une croissance inclusive, tout en plaçant la dette publique sur une trajectoire descendante.

La Loi de finances 2025 représente une opportunité clé pour le Sénégal de réaffirmer son engagement envers des réformes économiques rigoureuses, notamment en renforçant la discipline budgétaire et en favorisant une meilleure gouvernance économique.

Macky Sall réplique à Ousmane Sonko : « J’ai laissé un Sénégal avec des indicateurs au vert »

L’ancien président sénégalais, Macky Sall, a vigoureusement contesté les conclusions d’un audit réalisé par le gouvernement d’Ousmane Sonko, selon lesquelles son administration aurait sous-estimé la dette publique et le déficit budgétaire du Sénégal. Ce désaccord a été au cœur de l’entretien de l’ancien chef de l’État avec Jennifer Zabasajja, de Bloomberg, ce mardi 15 octobre 2024 à Londres.

Macky Sall a exprimé ses regrets face aux déclarations de son successeur à la primature, affirmant que « les propos du Premier ministre (Ousmane Sonko) sont totalement faux et ont conduit à une dégradation de la note de crédit du Sénégal ». En effet, le Premier ministre avait précédemment affirmé que l’administration Sall avait caché l’ampleur de la dette du pays, ce qui aurait contribué à la détérioration de la situation économique.

Macky Sall a tenu à clarifier sa position sur la gestion de la dette publique, soulignant que l’endettement est un levier incontournable pour financer le développement d’un pays. « Il ne faut pas se mettre dans la tête que l’on peut se développer sans dette, ce n’est pas possible », a-t-il déclaré. Selon lui, emprunter pour investir dans des projets structurants et développer les infrastructures est une pratique nécessaire et légitime. « Il ne faut pas confondre emprunter pour financer le développement et parler de surendettement », a-t-il ajouté.

L’ex-président a affirmé avoir laissé un Sénégal en bonne santé économique, affirmant : « J’ai quitté un pays où les indicateurs étaient au vert ». Il a également fait valoir que les résultats des investissements réalisés sous son mandat étaient visibles à travers les nombreuses infrastructures et projets de développement initiés. « Les résultats des investissements de mon administration sont tellement visibles qu’il ne devrait même pas y avoir de débat », a lancé Macky Sall en réponse aux critiques de son adversaire, Ousmane Sonko, devenu Premier ministre depuis mars 2024.

Le désaccord entre les deux hommes repose sur les conclusions d’une étude menée par le nouveau régime. Selon Ousmane Sonko, le ratio de la dette publique par rapport au produit intérieur brut (PIB) s’élevait à une moyenne de 76,3 % sur les cinq dernières années de la présidence de Macky Sall, bien au-delà des 65,9 % officiellement annoncés. Le déficit budgétaire, lui aussi, serait beaucoup plus élevé que prévu, atteignant plus de 10 % du PIB à la fin de l’année 2023, soit presque le double des chiffres annoncés par l’ancienne administration.

Ce différend sur les chiffres économiques marque un nouveau chapitre dans l’affrontement politique entre Macky Sall et Ousmane Sonko, qui se sont affrontés lors des élections présidentielles et continuent d’opposer leurs visions sur la gestion de l’économie du pays.

Le Premier ministre Ousmane Sonko présente l’agenda national de transformation « Sénégal 2050 »

Ce matin, à l’occasion de la présentation de l’agenda national de transformation « Sénégal 2050 », le Premier ministre Ousmane Sonko a prononcé un discours ambitieux, reflétant la vision du Président de la République pour l’avenir du pays. Il a souligné l’importance de la transparence et de la gouvernance vertueuse, des piliers fondamentaux pour soutenir ce projet de transformation systémique à long terme.

Une transformation sur 25 ans :

« Une toute nouvelle page s’ouvre à partir de maintenant », a déclaré le Premier ministre, en insistant sur le fait que ce projet ne repose pas sur la précipitation, mais sur une démarche méthodique. L’agenda « Sénégal 2050 » a pour ambition de préparer le pays à une transformation durable et profonde, fondée sur un diagnostic rigoureux et une projection à long terme, sur les 25 prochaines années.

L’objectif est d’établir un « État stratège » qui permettra le développement de filières économiques compétitives, tout en renforçant les territoires et en rendant les villes des épicentres de croissance. Ousmane Sonko a également insisté sur l’importance de bâtir un secteur privé national robuste, qui jouera un rôle clé dans cette transformation.

Une rupture avec les pratiques actuelles :

Cette transformation repose avant tout sur une rupture des pratiques et des mentalités. « Il s’agit de mettre en place une nation souveraine, juste et prospère, ancrée dans des filières compétitives et des pôles territoriaux », a précisé le Premier ministre. Le projet met également en avant la nécessité d’un pacte national, fondé sur la probité, l’intégrité et le civisme, qui liera les gouvernants et les citoyens.

Une vision pour 2050 :

L’ambition affichée est claire : d’ici 2050, le Sénégal doit atteindre une croissance annuelle moyenne d’au moins 6,5 % et un PIB par habitant supérieur à 4500 dollars. Cette trajectoire de développement sera possible grâce à un capital humain renforcé, tant au niveau national que dans la diaspora sénégalaise, dont la contribution sera essentielle.

Avec cet agenda, Ousmane Sonko pose les fondations d’une nouvelle ère pour le Sénégal. Une ère où l’État, le secteur privé, et les citoyens travailleront de concert pour hisser le pays vers un avenir de prospérité partagée et de développement endogène.

Le Sénégal en route vers une nouvelle ère économique : Les priorités du Plan quinquennal 2025-2029

Sous l’impulsion du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, le Sénégal s’apprête à poser les fondations d’une nouvelle trajectoire de développement économique et social. À l’occasion de la présentation du Plan quinquennal 2025-2029, Souleymane Diallo, directeur de la planification et des politiques économiques, a dévoilé les grandes lignes d’un projet ambitieux s’inscrivant dans une vision à long terme pour un Sénégal souverain, prospère, et juste.

Ce plan quinquennal est une première étape d’une démarche plus large, appelée MasterPlan 2025-2034, visant à redresser l’économie sénégalaise et à impulser un nouveau modèle de développement. Souleymane Diallo a souligné l’importance de cette période de cinq ans pour jeter les bases de la souveraineté économique du pays, tout en accélérant la cadence vers la réalisation d’objectifs ambitieux.

« Il s’agit de relever trois défis fondamentaux : redresser l’économie, bâtir un modèle adapté aux réalités du pays, et accélérer la transition vers une société prospère ancrée dans des valeurs fortes », a expliqué M. Diallo.

Six défis clés à relever

Pour atteindre ces objectifs, le directeur a identifié six défis majeurs à surmonter en amont, lesquels fondent les quatre axes stratégiques du plan quinquennal. Ces défis incluent :

  1. Le développement d’un capital humain de qualité et une équité sociale accrue : Cela passe par l’amélioration du système éducatif, de la formation professionnelle et de l’accès aux soins pour tous les citoyens.
  2. La construction d’un modèle de développement endogène : Ce modèle repose sur des pôles territoriaux tout en maintenant une ouverture sur les marchés régionaux et internationaux, notamment à travers l’intégration dans l’UEMOA et la CEDEAO.
  3. Le financement adéquat de l’économie : Dans un cadre macro-budgétaire assaini, il est essentiel de maîtriser le déficit et la dette tout en favorisant l’accès au financement pour soutenir les secteurs prioritaires.
  4. Le renforcement de la stabilité nationale et régionale : En s’appuyant sur l’intégration régionale, le Sénégal devra consolider ses institutions et promouvoir un environnement sécurisé pour attirer les investissements.
  5. La promotion de la bonne gouvernance : Souleymane Diallo a insisté sur la nécessité d’une gestion publique transparente et efficace pour favoriser la confiance des citoyens et des investisseurs.
  6. L’innovation scientifique et technologique : Le Sénégal doit encourager l’innovation et la recherche afin de soutenir les secteurs clés comme l’agriculture, l’énergie, et les nouvelles technologies.

Quatre axes stratégiques pour un développement inclusif

Ces défis se traduisent en quatre axes stratégiques qui guideront la mise en œuvre du Plan quinquennal 2025-2029 :

  1. Renforcer le capital humain pour une économie compétitive et inclusive.
  2. Promouvoir un développement économique endogène basé sur les potentialités locales et régionales.
  3. Assurer une gestion macroéconomique rigoureuse, garantissant la stabilité et la viabilité des finances publiques.
  4. Encourager l’innovation et la transformation numérique, pour répondre aux défis futurs.

Avec cette feuille de route ambitieuse, le Sénégal aspire à franchir une étape décisive dans son développement. Ce Plan quinquennal sera l’instrument clé pour bâtir une économie plus résiliente et équitable, tout en consolidant la position du pays comme leader régional au sein de l’Afrique de l’Ouest.

Ousmane Sonko : Un nouveau cap vers un développement souverain et responsable

Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé, vendredi, un tournant décisif pour l’avenir économique du Sénégal. Lors d’une visite dans un centre de formation professionnelle, créé en coopération avec le Japon, Sonko a affirmé que l’époque de la dépendance à l’endettement massif touchait à sa fin. Le gouvernement sénégalais se tourne désormais vers une stratégie axée sur l’exploitation des ressources locales et le renforcement du capital humain.

Sonko a mis en lumière les failles des précédents modèles de développement imposés au Sénégal, jugés inefficaces pour garantir une croissance endogène. « C’est la fin de l’endettement excessif et non maîtrisé. Nous allons cesser d’investir dans des projets qui ne servent pas les intérêts d’un développement souverain », a-t-il déclaré.

Pour illustrer cette nouvelle approche, il a cité l’exemple du Japon, une nation qui a su se développer malgré un accès limité aux ressources naturelles. « Le Japon nous montre que l’on peut construire un modèle de développement basé sur le savoir-faire et le travail, plutôt que sur la simple exploitation des ressources. C’est un chemin que nous devons suivre », a insisté Sonko.

Le gouvernement dévoilera ce lundi un programme ambitieux intitulé « Sénégal 2050: agenda national de transformation », qui définira les grandes lignes de développement pour les 25 prochaines années. Ce plan repose sur des objectifs économiques, sociaux et politiques ambitieux, visant notamment à réduire significativement la pauvreté et à tripler le revenu par habitant d’ici 2050. La présidence espère que le programme permettra d’atteindre une croissance économique annuelle de 6 à 7 %.

Le plan propose une réorganisation territoriale du développement autour de huit pôles régionaux, visant à maximiser les potentialités locales et à mieux répartir les richesses sur l’ensemble du territoire. Cette approche décentralisée devrait favoriser une meilleure gestion des ressources et encourager l’implication des acteurs locaux.

En septembre, après un audit des comptes publics, le gouvernement Sonko a révélé des déséquilibres financiers alarmants. Le déficit budgétaire s’élèverait à 10,4 % du PIB, bien au-delà des 5,5 % annoncés par le précédent gouvernement. De plus, la dette publique réelle atteindrait 76,3 % du PIB, contre 65,9 % déclarés auparavant. Le Premier ministre a accusé l’ancien régime d’avoir masqué ces chiffres et trompé les partenaires étrangers.

Face à cette situation critique, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note du Sénégal, plaçant le pays sous surveillance. Néanmoins, Ousmane Sonko se veut optimiste : « Nous devons regarder ces difficultés comme une opportunité pour repenser notre modèle économique et construire un Sénégal plus fort, indépendant et prospère. »

Le projet « Sénégal 2050 » se veut ainsi une rupture avec les pratiques passées, misant sur un développement basé sur l’efficacité, l’innovation, et la réduction de la dépendance à l’aide extérieure. Un défi ambitieux pour le Sénégal, mais nécessaire, selon le Premier ministre, pour garantir un avenir durable et souverain pour les générations futures.

Le Premier Ministre Sonko loue le partenariat avec le Japon et annonce un nouveau modèle de développement pour le Sénégal

Le Premier ministre Ousmane Sonko a salué la coopération entre le Sénégal et le Japon lors de sa visite au Centre de formation professionnelle et technique Sénégal-Japon. Il a notamment mis en lumière le rôle crucial de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) dans le développement du pays, qualifiant cette institution de « modèle idéal » pour le Sénégal. « Nous préférons qu’on nous apprenne à pêcher plutôt que de continuer à nous offrir du poisson », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance du transfert de technologie et de la formation qualitative pour l’autonomie du pays.

Ousmane Sonko a également profité de l’occasion pour critiquer le modèle de développement appliqué jusqu’ici au Sénégal. Selon lui, ce modèle, largement dépendant de l’endettement, n’a pas permis de construire un développement endogène et souverain. « C’est la fin de l’ère de l’endettement inconsidéré pour venir investir dans des projets qui n’ont aucun rapport avec la construction d’un développement endogène », a-t-il affirmé, appelant à un changement radical de stratégie.

Le Premier ministre a ensuite dévoilé que le Sénégal est en train de finaliser un nouveau cadre de politiques publiques qui sera présenté dès lundi. Ce référentiel, ambitieux, se projette sur 25 ans, avec des phases de mise en œuvre quinquennales et décennales. Il s’articulera autour de huit pôles de développement à travers le pays. « Notre objectif, c’est de nous atteler à une construction méthodique, appliquée et patiente d’un véritable modèle de développement », a-t-il expliqué.

Enfin, Ousmane Sonko a exprimé son souhait de voir la coopération avec les partenaires étrangers, en particulier le Japon, s’aligner sur ce nouveau cadre. Il a loué le modèle japonais, qui selon lui, correspond parfaitement aux besoins du Sénégal, en appelant à le dupliquer dans d’autres secteurs du développement national.

Le partenariat avec la JICA pourrait donc devenir une pierre angulaire de cette nouvelle stratégie, alliant transfert de compétences, formation, et coopération technique pour renforcer la souveraineté et le développement économique du Sénégal.

Adapter la formation professionnelle aux besoins de l’économie : un défi pour le gouvernement

Dans un entretien accordé ce mercredi 9 octobre au journal Le Soleil, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, ministre de la Formation professionnelle, a exposé les grands enjeux de son département. À l’heure où l’économie mondiale et nationale évoluent à un rythme effréné, la formation des jeunes Sénégalais doit impérativement s’adapter pour répondre aux besoins du marché du travail. « L’orientation stratégique du ministère, en droite ligne avec la vision du président de la République Bassirou Diomaye Faye, est d’arrimer les formations aux besoins de l’économie », a-t-il affirmé.

Nommé il y a six mois par le Premier ministre Ousmane Sonko, Sarré fait face à une tâche ardue. Il reconnaît que, bien que des efforts aient été réalisés pour ajuster les curricula, les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes. « Force est de constater que les formations actuelles ne répondent pas toujours aux besoins du marché du travail en évolution rapide », a-t-il concédé.

En effet, les entreprises, notamment dans des secteurs porteurs comme les technologies de l’information et la transformation numérique, se trouvent parfois confrontées à un décalage entre les compétences des jeunes diplômés et les exigences des postes à pourvoir. Ce constat fait écho aux critiques souvent formulées par le secteur privé sur le manque de compétences adaptées à la réalité économique.

Pour remédier à cette situation, le ministre prône une approche plus collaborative. « Il est donc crucial d’instaurer une collaboration plus étroite avec les entreprises afin d’actualiser régulièrement les programmes de formation en fonction des nouvelles demandes du marché », a-t-il suggéré. Cette dynamique permettrait non seulement de répondre aux besoins actuels, mais aussi d’anticiper les futures tendances du marché du travail.

Le ministère de la Formation professionnelle se retrouve ainsi au cœur d’une stratégie nationale qui vise à offrir aux jeunes une meilleure employabilité. En adaptant les formations aux réalités économiques, le gouvernement espère réduire le chômage tout en stimulant des secteurs clés de l’économie sénégalaise. Mais comme l’a souligné le ministre Sarré, « le pari est loin d’être gagné ». La route est encore longue pour assurer une adéquation totale entre l’offre de formation et les exigences du marché, surtout dans un contexte de mutation accélérée des technologies et des métiers.

Toutefois, avec une vision claire et des réformes bien pensées, la formation professionnelle pourrait devenir un moteur de développement économique et d’insertion pour des milliers de jeunes au Sénégal.

«Carnage financier» sous Macky Sall : Birame Soulèye Diop dénonce l’opacité dans la gestion des finances publiques

Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, a tiré la sonnette d’alarme sur la gestion opaque des finances publiques sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Une semaine après les révélations du Premier ministre Ousmane Sonko, le ministre a exposé de nouvelles informations qui montrent l’ampleur de cette opacité, notamment dans le secteur de l’énergie.

Lors d’une intervention au lycée Malick Sy de Thiès à l’occasion de la journée “Setal Sunu Reew”, Birame Soulèye Diop a affirmé que 38 des 44 contrats signés dans son secteur entre 2019 et 2023 ont été attribués sans appel d’offres, via entente directe. Il a révélé que 5400 milliards de francs CFA ont été engagés dans ces contrats, ce qui représente 88% des 5900 milliards investis sur cette période.

Selon le ministre, cette pratique a permis au ministre de l’époque de choisir ses partenaires sans aucune concurrence, au détriment de la transparence et de l’efficacité. « Ce sont des choix personnels qui ont déterminé ces contrats, alors qu’un appel d’offres aurait pu permettre d’obtenir “le meilleur coût et une meilleure qualité de travail”« , a-t-il déclaré.

Birame Soulèye Diop a également remis en question les justifications de certains qui continuent de nier ces chiffres. Il a insisté sur la nécessité d’une plus grande transparence dans la gestion des ressources publiques et sur le rôle crucial des appels d’offres dans la bonne gouvernance.

Ces révélations interviennent dans un contexte où le nouveau gouvernement cherche à réformer en profondeur la gestion des finances publiques et à instaurer des pratiques de bonne gouvernance, afin de renforcer la confiance du public et des partenaires internationaux dans les institutions sénégalaises.

Audit des Finances Publiques : Le Président Bassirou Diomaye Faye salue la coopération avec le FMI et réaffirme l’engagement du Sénégal

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a exprimé, ce dimanche, sa gratitude envers le Fonds Monétaire International (FMI) pour l’esprit de coopération qui a prévalu après la publication des premiers résultats de l’audit des finances publiques du Sénégal. Cet audit, couvrant la période 2012-2024, fait état de la gestion des finances publiques sur plus d’une décennie.

Sur son compte X (anciennement Twitter), le Président Faye a déclaré : « Je salue l’esprit collaboratif du FMI, suite à la divulgation des résultats provisoires de l’audit des finances publiques du Sénégal, concernant la gestion 2012-2024. »

Cette déclaration intervient dans un contexte où le Sénégal est engagé dans une série de réformes économiques visant à améliorer la gestion de ses finances publiques. L’audit a mis en lumière certaines faiblesses en termes de déficit budgétaire et d’endettement, avec des recommandations à suivre pour assainir les finances de l’État.

« Je réaffirme mon engagement ferme, comme je l’ai exprimé lors de ma prestation de serment, à faire du Sénégal un partenaire sûr et fiable », a ajouté le Chef de l’État, rappelant ainsi sa détermination à mener des réformes structurelles ambitieuses pour renforcer l’économie du pays.

Le gouvernement du Sénégal, en étroite collaboration avec le FMI, prévoit de mettre en œuvre des mesures correctives afin de redresser la situation économique. Des réformes en matière de gouvernance financière, de gestion de la dette et de réduction du déficit budgétaire sont au cœur de cette coopération.

BILAN DES RECETTES CHAOTIQUE AU DEUXIÈME TRIMESTRE 2024 : Le Sénégal face à la crise budgétaire

Le Sénégal traverse une période de turbulence économique dont il sera difficile de se remettre. Le bilan des recettes pour le deuxième trimestre de 2024 révèle une situation alarmante et un échec total à tous les niveaux.

Le Sénégal est dans un maelström duquel il lui sera difficile de sortir. Le bilan des recettes du deuxième trimestre est chaotique. C’est un fiasco à tous les niveaux. Aucune rubrique des recettes n’est en progression. En effet, aucune rubrique des recettes n’affiche de progression. Les chiffres obtenus au deuxième trimestre de l’année 2024, sont largement inférieurs à ceux enregistrés à la même période l’année précédente.
Les recettes globales, qui s’élevaient à 1 866 963 188 451 F CFA au deuxième trimestre de 2023, ont chuté à 1 092 362 767 358 F CFA en 2024. Cela représente une baisse drastique de 41 %, un signe inquiétant des difficultés financières croissantes du pays.
Cette dégringolade des recettes est observée dans tous les sous-secteurs, comme l’indique le « Rapport trimestriel d’exécution budgétaire ». La rubrique des « Recettes fiscales », par exemple, est passée de 1 668 319 725 958 F CFA à 1 053 874 990 167 F CFA, soit une diminution de 37 %. Les « Impôts sur le revenu, les bénéfices et gains en capital » ont également connu une chute significative, passant de 658 774 486 678 F CFA à 475 648 490 983 F CFA, représentant une baisse de 28 %.
Les autres catégories fiscales montrent des reculs tout aussi préoccupants. Les « Impôts sur les salaires et la main-d’œuvre » ont enregistré une régression de 46 %, passant de 21 224 385 453 F CFA à 11 369 378 680 FCFA. Les « Impôts sur le patrimoine » ont également diminué, passant de 41 942 595 977 F CFA à 32 289 235 733 FCFA, soit une baisse de 23 %.
Quant aux « Impôts sur les biens et services », estimés à 718 154 985 447 F CFA, ils se sont effondrés à 409 855 379 109 F CFA ; ce qui représente une réduction de 43 %. De plus, les « Impôts sur le commerce extérieur et les transactions » ont chuté de 45 %, passant de 206 451 760 626 F CFA à 112 962 550 335 FCFA. Les « Droits de douane et autres droits à l’importation », qui étaient également chiffrés à 206 451 760 626 F CFA, ont connu le même sort, atteignant 112 962 550 335 F CFA.
Les « Autres recettes fiscales » ne sont pas en reste, passant de 21 771 511 777 F CFA à 11 749 955 327 F CFA, soit un recul de 46 %. En ce qui concerne les « Dons », dont le montant était de 111 952 888 132 F CFA, une chute vertigineuse a été constatée, avec une baisse de 88 % pour atteindre seulement 13 350 633 332 F CFA.
Enfin, les « Autres recettes », qui s’élevaient à 86 690 574 362 F CFA l’année précédente, sont tombées cette année à 25 137 143 859 FCFA, marquant une baisse de 71 %. Les « Recettes diverses non identifiées » ont également été affectées, passant de 11 563 776 770 F CFA à 2 730 942 370 FCFA, soit un recul de 76 %.
Ces chiffres inquiétants mettent le Sénégal dans une situation difficile, exacerbée par, dernièrement, la méfiance des bailleurs étrangers démoralisés par le discours du Premier ministre sur de supposées falsifications des données par l’ancien régime.
Aujourd’hui, les enjeux sont énormes. Des lendemains sombres s’annoncent si des mesures drastiques ne sont pas mises en place rapidement.


La Dakaroise

Dégradation de la note financière du Sénégal : la réaction du ministère des Finances

Le Sénégal a récemment subi une révision à la baisse de sa note de crédit, la faisant passer de Ba3 avec une perspective stable à B1, tout en étant placée sous surveillance. Cette décision, annoncée par l’agence de notation Moody’s, fait suite à une augmentation alarmante du déficit budgétaire et du niveau d’endettement entre 2019 et 2023, selon les conclusions préliminaires d’un audit des finances publiques. Les résultats de cet audit ont été révélés par le gouvernement lors d’une conférence le 26 septembre 2024.

Commandé par les plus hautes autorités et supervisé par le Ministère des Finances et du Budget, cet audit s’inscrit dans le cadre des exigences de la loi 2012-22 du 27 décembre 2012, qui instaure un Code de transparence pour la gestion des finances publiques. À la suite de cette dégradation de la note, le Ministère des Finances a tenu à réagir en réaffirmant la détermination du gouvernement à mettre en œuvre « des réformes ambitieuses » visant à réduire significativement le déficit dès 2025.

Ces réformes comprennent une réduction progressive du taux d’endettement et la mise en place de réformes structurelles destinées à renforcer l’intégrité du cadre de gestion des finances publiques. Le ministère a souligné la nécessité de s’aligner sur « des standards internationaux élevés », tout en poursuivant la coopération avec des partenaires essentiels, tels que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).

Pour garantir l’efficacité de ces réformes, plusieurs mesures sont envisagées, telles que l’adoption de systèmes financiers intégrés et informatisés, le renforcement des mécanismes de contrôle, ainsi que l’amélioration de la coordination institutionnelle. L’objectif est d’assurer une gestion optimisée de la dette, tout en renforçant la gouvernance financière et en garantissant une transparence accrue dans les processus budgétaires, conformément aux normes communautaires de l’UEMOA et de la CEDEAO.

Le gouvernement a également exprimé son ouverture au dialogue avec ses partenaires tout au long de ce processus de réforme, afin de garantir « un avenir économique stable et prospère » pour le pays. Des mises à jour régulières seront communiquées au public à travers des communiqués de presse et des conférences, permettant ainsi aux citoyens de suivre l’évolution des réformes et des mesures correctives mises en place pour redresser la situation économique du Sénégal.

En somme, cette dégradation de la note financière du Sénégal représente un appel à l’action pour le gouvernement, qui doit maintenant se mobiliser pour restaurer la confiance des investisseurs et assurer une gestion saine des finances publiques, essentielle au développement économique du pays.

Notation financière : Moody’s abaisse la note du Sénégal à B1

L’agence de notation financière Moody’s a annoncé, ce vendredi, une révision à la baisse de la note à long terme du Sénégal, la faisant passer de Ba3 à B1. Cette décision résulte d’une évaluation qui met en lumière une position fiscale et d’endettement moins favorable que prévue pour le pays.

Cette révision de la note survient alors que le Sénégal est actuellement en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour des mesures correctives nécessaires. En effet, un audit commandé par le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye, a révélé que le déficit budgétaire de 2023 dépasse les 10%, un chiffre significativement plus élevé que le 5% rapporté par l’administration précédente. Ce constat soulève des inquiétudes quant à la viabilité économique du pays et à sa capacité à gérer son endettement.

À la suite de cet audit, le gouvernement de Faye a pris la décision de ne pas demander le décaissement prévu du FMI en juillet, après l’examen du fonds en juin. Cette stratégie vise à mettre en place un cadre plus solide pour les finances publiques avant de solliciter des fonds extérieurs.

Dans son rapport, Moody’s souligne que, bien que le Sénégal s’attende à une forte amélioration de la croissance économique en 2025, le processus d’assainissement budgétaire sera long et complexe. L’agence a également indiqué que les notes à long terme du pays sont désormais « sous surveillance », ce qui laisse entendre qu’une nouvelle révision à la baisse pourrait être envisagée si la situation ne s’améliore pas.

L’abaissement de la note de crédit a des implications significatives pour le Sénégal, notamment en matière d’accès aux financements internationaux. Une note plus basse peut augmenter le coût des emprunts pour le gouvernement et, par conséquent, limiter les investissements publics nécessaires pour relancer l’économie.

L’annonce de Moody’s est donc un signal d’alarme pour les autorités sénégalaises, leur indiquant qu’il est crucial d’agir rapidement pour stabiliser les finances publiques et regagner la confiance des investisseurs.

En réponse à cette situation, le gouvernement doit désormais élaborer des politiques claires et efficaces pour redresser la barre. Cela pourrait inclure des réformes fiscales, une gestion plus rigoureuse des dépenses publiques et des mesures pour stimuler la croissance économique. La priorité devra être de réduire le déficit budgétaire et d’améliorer la transparence financière pour éviter une nouvelle dégradation de la note par les agences de notation.

En somme, cette révision de la note par Moody’s est une invitation pressante pour le Sénégal à réévaluer ses priorités économiques et à s’engager sur la voie de la durabilité financière pour assurer un avenir prospère à ses citoyens.

L’État réserve une part des marchés publics aux petites entreprises et aux entreprises dirigées par des femmes

Le Sénégal franchit une nouvelle étape dans le soutien aux petites entreprises et à l’entrepreneuriat féminin avec des mesures favorisant leur accès aux marchés publics. Depuis le 3 octobre 2024, des dispositions spécifiques sont mises en place par l’État pour garantir à ces structures économiques un accès prioritaire aux contrats publics.

Cette décision découle d’un arrêté signé par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, qui réserve aux petites entreprises locales les contrats de moins de 80 millions de francs CFA pour les services et de moins de 100 millions de francs CFA pour les travaux. Cette initiative vise à encourager et dynamiser l’économie locale en facilitant la participation des petites entreprises aux grands projets nationaux.

Une autre mesure novatrice concerne les entreprises dirigées par des femmes. Désormais, 5 % des budgets consacrés aux contrats publics seront réservés à des petites entreprises. Plus précisément, 3 % de ces contrats seront attribués à des petites entreprises sénégalaises, tandis que 2 % seront dédiés aux entreprises dirigées par des femmes. Cette mesure vise à promouvoir l’entrepreneuriat féminin et à soutenir les femmes qui contribuent activement au développement économique du Sénégal.

L’arrêté prévoit également l’intégration des entreprises du secteur social, telles que les associations et les coopératives. En offrant une place à ces structures dans le processus d’attribution des marchés publics, l’État montre sa volonté de renforcer l’économie sociale et solidaire, tout en favorisant une participation plus équitable des acteurs locaux aux grands projets nationaux.

Cette nouvelle politique s’inscrit dans une vision plus large de redressement des finances publiques et d’inclusion économique. En facilitant l’accès aux marchés publics pour les petites entreprises et les femmes entrepreneures, l’État espère encourager la création d’emplois et soutenir les initiatives locales. L’objectif est de diversifier les bénéficiaires des marchés publics en offrant des opportunités à des acteurs qui étaient jusqu’ici marginalisés dans ce domaine.

La mise en œuvre de ces mesures est une réponse aux difficultés rencontrées par les petites entreprises pour accéder aux marchés publics, souvent dominés par de grandes structures. En accordant une priorité aux petites entreprises et aux entreprises dirigées par des femmes, l’État s’efforce de créer un environnement économique plus inclusif, où les petites structures peuvent se développer et prospérer.

L’initiative devrait contribuer à la réduction des inégalités économiques et à la promotion de la diversité dans le tissu entrepreneurial sénégalais. En soutenant ces secteurs, l’État donne un coup de pouce à l’économie locale, tout en stimulant la croissance et l’innovation dans les différentes régions du pays.

Le CNP et la CNES s’engagent pour une réunification historique des organisations patronales

Mardi à Dakar, le Conseil national du patronat (CNP) et la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) ont signé un protocole d’accord en vue de leur réunification, une démarche qui pourrait transformer le paysage économique du Sénégal. Cet accord a été perçu comme un signal fort de coopération entre les deux entités, qui représentent une grande partie du secteur privé sénégalais.

Lors de la cérémonie de signature, le président du CNP, Baïdy Agne, a souligné l’importance de cette initiative en affirmant : « Nous avons les mêmes préoccupations. » Il a également ajouté que la réunification des deux organisations permettra d’ »augmenter nos capacités de production, de représentation et de défense de nos intérêts ». Cela souligne la volonté des deux entités de créer un front uni pour faire face aux défis économiques actuels.

Adama Lam, président de la CNES, a également exprimé son enthousiasme en déclarant que l’union « fait la force », une phrase qui résume bien l’esprit de coopération qui animera cette nouvelle entité. Lam a précisé que l’unification était une réponse attendue par le pays, soulignant l’importance de cette démarche pour les entreprises sénégalaises.

Un comité a été formé pour étudier toutes les questions relatives à cette réunification, y compris le choix du nom de la nouvelle organisation. Agne a également mentionné que le Mouvement des entreprises du Sénégal, dirigé par Mbagnick Diop, a été invité à participer à cette initiative. « Nous avons discuté aussi avec Mbagnick Diop, qui est dans de bonnes dispositions pour se joindre à cette démarche », a-t-il déclaré.

Cette réunification des organisations patronales est d’autant plus pertinente dans le contexte économique actuel, où le secteur privé doit faire face à de nombreux défis. En unissant leurs forces, le CNP et la CNES espèrent créer une synergie qui profitera à l’ensemble du secteur, tout en renforçant la représentation des entreprises au niveau national.

La fusion des deux entités est perçue comme un acte de responsabilité envers l’économie sénégalaise, et les acteurs économiques attendent avec impatience les retombées positives que cette collaboration pourrait engendrer. Cette nouvelle dynamique pourrait permettre d’aborder plus efficacement les enjeux auxquels sont confrontées les entreprises sénégalaises, tout en contribuant à leur développement et à la croissance économique du pays.

Situation économique du pays : Cheikh Diba, ministre des Finances rompt le silence

Après une attente prolongée, et suite aux propos du Premier ministre Ousmane Sonko sur l’état de l’économie du pays, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, s’est enfin exprimé sur la situation des finances publiques. Lors d’une revue du portefeuille des projets financés par la Banque mondiale, il a fait un point détaillé sur les réalités financières actuelles du Sénégal.

Le ministre a tenu à souligner l’importance du rapport d’audit qui, selon lui, reflète un engagement ferme du gouvernement pour une gestion rigoureuse et transparente des deniers publics. « La production de ce rapport d’audit témoigne, si besoin en était, de notre ferme engagement envers une gestion rigoureuse, transparente et efficiente des finances publiques. Pour rappel, le Sénégal est l’un des premiers pays de l’UEMOA à avoir sacrifié à cette exigence du code de transparence, » a-t-il déclaré sur les ondes de la RFM.

Cheikh Diba a également reconnu l’existence de faiblesses notables dans la gestion des finances publiques, pointées par le rapport d’audit. Toutefois, il a promis des réformes pour corriger ces insuffisances et améliorer la gouvernance financière. Le ministre a insisté sur le fait que le gouvernement est déterminé à renforcer l’intégrité du cadre de gestion du budget et de la dette pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.

Le ministre a assuré que des mesures concrètes seront prises pour garantir la transparence dans les marchés publics et a affirmé que le gouvernement travaille activement à regagner la confiance des partenaires financiers du pays. Il a conclu en promettant une communication plus transparente pour rassurer aussi bien les Sénégalais que les investisseurs.

Réaction du Ministère des Finances : Clarifications sur le rapport d’audit et réponse aux tentatives de désinformation

Le Ministère des Finances et du Budget (MFB) a réagi ce vendredi aux récentes publications médiatiques concernant le rapport d’audit sur la gestion budgétaire sous le précédent gouvernement. Ces articles ont laissé entendre que Cheikh Diba, l’actuel ministre des Finances, aurait été impliqué dans les irrégularités financières en raison de son ancien poste de Directeur de la Programmation Budgétaire. Face à ces allégations, le ministère a publié un communiqué pour apporter des clarifications et dissiper toute confusion.

Le MFB a rappelé que le rôle de Directeur de la Programmation Budgétaire est purement technique. Encadré par le décret 2019-120 du 16 janvier 2019, ce poste est limité à la coordination de la préparation de la loi de finances votée par l’Assemblée nationale. Il n’implique en aucun cas une responsabilité directe dans l’exécution du budget, qui intervient après le vote des députés. Cette distinction est essentielle pour comprendre les processus budgétaires et éviter les amalgames entre programmation et exécution.

Le communiqué a également souligné que Cheikh Diba a toujours respecté les règles et les normes professionnelles qui encadrent ses fonctions, que ce soit en tant que Directeur de la Programmation ou actuellement en tant que ministre. Le rapport d’audit, qui a été réalisé sous sa supervision par l’Inspection générale des Finances, a été validé en toute transparence avant d’être transmis à la Cour des Comptes pour une évaluation indépendante.

Le rapport d’audit en question a mis en lumière certaines pratiques financières nécessitant des ajustements, et le ministre Diba s’est engagé à apporter les réformes requises pour améliorer la gestion des finances publiques. Ces mesures visent à renforcer la transparence et la gouvernance, dans la lignée des priorités des nouvelles autorités sénégalaises.

Le ministère a par ailleurs averti contre toute tentative de désinformation susceptible de détourner l’attention des véritables enjeux soulevés par cet audit. Il a réaffirmé que l’objectif de ce rapport est d’améliorer les pratiques financières du pays et de renforcer la confiance des citoyens dans la gestion des ressources publiques.

Enfin, le Ministère des Finances a insisté sur l’engagement du ministre Cheikh Diba à garantir une gestion exemplaire des finances publiques et à œuvrer pour une meilleure gouvernance financière, en phase avec les attentes du peuple sénégalais et des partenaires internationaux.

Sénégal : Le marché des eurobonds en baisse après les annonces du gouvernement

Le marché des eurobonds sénégalais a réagi négativement aux récentes déclarations du gouvernement concernant une enquête sur la gestion budgétaire de l’administration précédente. Cette annonce a suscité l’inquiétude des investisseurs, entraînant une baisse notable des obligations souveraines du Sénégal. Selon Bloomberg, le rendement des euro-obligations du pays arrivant à échéance en 2048 a grimpé de 34 points de base en début de séance vendredi, avant de se stabiliser à 9,68 % à midi, heure de Paris.

Cette volatilité reflète les craintes des investisseurs concernant la solidité des finances publiques du Sénégal, alors que le gouvernement actuel a laissé entendre que les chiffres budgétaires communiqués par le régime précédent pourraient avoir été embellis. Cette incertitude a contribué à la performance médiocre des obligations sénégalaises, les classant parmi les moins performantes de l’indice Bloomberg des dettes souveraines émergentes et frontalières.

Cependant, malgré cette volatilité à court terme, les analystes restent optimistes quant aux perspectives économiques à long terme du Sénégal. Le pays bénéficie de fondamentaux économiques solides et de projets d’infrastructures clés qui pourraient redonner confiance aux investisseurs dans les mois à venir. L’économie sénégalaise, portée par des secteurs comme les hydrocarbures et les mines, pourrait jouer un rôle clé dans la stabilisation des marchés et soutenir la dette souveraine.

La réaction du marché témoigne toutefois de la sensibilité des investisseurs aux incertitudes politiques et économiques. Les prochaines étapes de l’enquête budgétaire et la gestion de la communication autour de ces révélations seront cruciales pour restaurer la confiance sur le marché des eurobonds.

En attendant, les acteurs du marché financier surveillent de près l’évolution de la situation, en espérant que le gouvernement parvienne à clarifier les finances publiques sans compromettre la stabilité économique et la réputation du pays sur les marchés internationaux.

Ralentissement de l’économie sénégalaise : Les inquiétudes de Madiambal Diagne et les recommandations du FMI

Le journaliste sénégalais Madiambal Diagne a récemment exprimé ses préoccupations à la suite d’une note du Fonds monétaire international (FMI) mettant en garde contre un ralentissement de l’économie sénégalaise. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), il a partagé son analyse de la situation en des termes fermes : « On l’a dit et répété, que l’économie du Sénégal est en train d’aller à vau l’eau et que les ratios se dégradent d’un mois à l’autre. Mais les autorités de l’Etat ne voudraient pas entendre raison. Lisez le communiqué du FMI après sa mission au Sénégal. Les constats sont implacables. »

Cette réaction du journaliste intervient après la publication par le FMI d’un rapport à la suite de sa mission au Sénégal, laquelle a dressé un tableau peu reluisant de la situation économique du pays. Le FMI a observé un ralentissement de l’activité économique au cours du premier semestre 2024, ce qui laisse présager, selon l’institution, des « perspectives difficiles » pour le reste de l’année. Face à cette situation, le FMI recommande que les autorités sénégalaises adoptent des « mesures fortes » afin d’éviter une détérioration plus profonde de l’économie.

Le FMI a signalé une baisse marquée des performances économiques, attribuant cette situation à divers facteurs, notamment l’inflation persistante, l’augmentation des prix de l’énergie, et une gestion budgétaire qui, selon le fonds, nécessite des réformes urgentes. Parmi ces réformes, le FMI a particulièrement insisté sur la nécessité de réduire progressivement les subventions énergétiques non-ciblées et coûteuses, qui pèsent lourdement sur les finances publiques du Sénégal. Cette mesure est perçue comme essentielle pour alléger le fardeau budgétaire et redonner de la marge de manœuvre à l’État pour d’autres investissements prioritaires.

Madiambal Diagne, dans son intervention, met en lumière ce qu’il perçoit comme un déni de la part des autorités face à la gravité de la situation économique. « Les ratios se dégradent d’un mois à l’autre », a-t-il averti, suggérant que le gouvernement ne prend pas suffisamment en compte les signaux d’alarme émis par des institutions internationales comme le FMI. Pour lui, cette inertie risque de coûter cher à l’économie nationale, d’autant plus que la dégradation des indicateurs économiques pourrait avoir des répercussions sociales et politiques importantes.

La suppression progressive des subventions énergétiques, bien que recommandée par le FMI, est une mesure potentiellement impopulaire qui pourrait provoquer des tensions sociales. En effet, dans un contexte où les ménages sont déjà confrontés à la hausse des prix des produits de première nécessité, cette réduction des subventions pourrait aggraver le coût de la vie pour une partie importante de la population.

Le FMI souligne cependant que cette suppression doit être accompagnée de mesures compensatoires pour protéger les populations les plus vulnérables. Cela pourrait inclure une meilleure ciblage des subventions ou des programmes sociaux plus efficaces pour amortir l’impact de ces réformes sur les foyers à faible revenu.

Le Sénégal se trouve ainsi à la croisée des chemins : d’un côté, la nécessité de réformer en profondeur pour éviter une crise économique plus grave, de l’autre, la pression sociale et politique qui pourrait compliquer la mise en œuvre de ces réformes. Les mois à venir seront décisifs pour l’économie du pays, et la manière dont le gouvernement réagira aux recommandations du FMI déterminera en grande partie l’avenir économique et social du Sénégal.

Madiambal Diagne, en alertant sur la situation, met en exergue un débat crucial pour l’avenir du pays. Reste à savoir si le gouvernement saura écouter ces signaux d’alarme et agir en conséquence.

Le FMI met en garde contre les perspectives économiques du Sénégal : des réformes urgentes nécessaires

Le Fonds monétaire international (FMI) a tiré la sonnette d’alarme concernant l’économie du Sénégal. Dans un rapport publié après une mission de suivi, l’institution a mis en évidence un ralentissement économique au premier semestre 2024, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel limitée à 2,3 % au premier trimestre. Face à ces perspectives économiques jugées « difficiles », le FMI exhorte le gouvernement sénégalais à prendre des mesures fortes pour redresser la situation, notamment à travers une réforme de la politique des subventions énergétiques.

Le FMI a observé une baisse d’activité dans plusieurs secteurs majeurs de l’économie sénégalaise, notamment le secteur minier, l’agro-industrie et la construction. Ces difficultés ont contribué au ralentissement général de l’économie, malgré une inflation en baisse à 2,2 % en moyenne durant les six premiers mois de l’année, aidée par la diminution des prix internationaux des matières premières.

Cependant, cette baisse de l’inflation n’a pas suffi à compenser les pressions sur le budget public. Le déficit budgétaire du pays s’est creusé sous l’effet de dépenses élevées, notamment liées aux subventions énergétiques coûteuses, ainsi qu’aux paiements d’intérêts sur la dette publique. Le recours à des emprunts commerciaux externes à court terme a également été souligné comme une source de préoccupation par le FMI.

Le chef de mission du FMI au Sénégal, Edward Gemayel, a souligné l’urgence de mettre en place des réformes budgétaires pour stabiliser les finances publiques. Parmi les mesures proposées, le FMI recommande la suppression progressive des subventions énergétiques non-ciblées, qui pèsent lourdement sur le budget de l’État. La rationalisation des exonérations fiscales fait également partie des priorités pour améliorer la situation budgétaire.

Ces réformes sont jugées essentielles pour que le Sénégal puisse respecter les objectifs de déficit imposés par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et maintenir la dette publique sur une trajectoire descendante. Les discussions entre le FMI et les autorités sénégalaises, dont le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, ont porté sur la poursuite des réformes dans le cadre du programme économique soutenu par le Fonds.

Le Sénégal bénéficie déjà d’un appui important du FMI, avec un programme soutenu par un financement de 1,5 milliard de dollars (environ 887,4 milliards de francs CFA) dans le cadre du Mécanisme élargi de crédit (MEC). En parallèle, le pays bénéficie également d’un soutien financier à hauteur de 320 millions de dollars (environ 189,3 milliards de francs CFA) dans le cadre du programme de résilience et de durabilité. Ces fonds visent à soutenir la stabilité économique du pays face aux défis actuels.

Malgré ce soutien financier, le FMI reste préoccupé par les perspectives économiques du Sénégal pour la suite de l’année 2024. Le ralentissement de la croissance observé pourrait se poursuivre, compromettant ainsi les objectifs de développement à long terme du pays.

Les autorités sénégalaises, conscientes de l’enjeu, ont réaffirmé leur engagement à prendre des « mesures vigoureuses » pour redresser les finances publiques. Le FMI, pour sa part, maintient un certain optimisme quant à l’impact des réformes proposées, tout en insistant sur l’importance d’une mise en œuvre rapide et coordonnée pour éviter une détérioration économique plus grave.

Le Sénégal, face à des défis économiques croissants, doit rapidement s’engager dans une série de réformes structurelles pour stabiliser ses finances publiques. Le soutien du FMI et la mise en œuvre des recommandations proposées seront déterminants pour assurer une relance économique durable et maîtriser les pressions budgétaires à court terme. Les mois à venir seront cruciaux pour déterminer si le pays parvient à redresser la barre ou si les perspectives économiques se détérioreront davantage.

Le FMI encourage les réformes structurelles pour redresser l’économie nationale

Le Fonds Monétaire International (FMI), suite à son état des lieux sur l’économie nationale, a émis plusieurs recommandations destinées à renforcer les réformes entreprises par les nouvelles autorités. Le FMI met en avant la nécessité d’un retour rapide à l’objectif de déficit budgétaire et de la réduction de la dette publique à travers des mesures décisives.

Dans son rapport, le FMI appelle à la rationalisation des exonérations fiscales et à la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées, qu’il juge coûteuses. Ces mesures sont vues comme essentielles pour redresser les finances publiques et maîtriser la dette. Le FMI insiste également sur l’importance de traiter l’accumulation des impayés envers les entreprises, notamment dans les secteurs de la construction et de l’énergie. Pour ce faire, un inventaire des passifs devrait être établi, et un plan d’apurement avec un calendrier crédible et transparent doit être mis en place pour une résolution rapide de cette situation.

Le FMI a également recommandé des réformes structurelles dans le secteur de l’énergie, notamment la révision de la formule de tarification des produits pétroliers et l’évaluation des coûts de production de l’électricité. Il est impératif, selon l’institution, de garantir la viabilité financière de la société nationale d’électricité, SENELEC, via une nouvelle structure tarifaire qui intégrerait un tarif social destiné aux ménages vulnérables.

Saluant les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures recommandées par le Groupe d’action financière (GAFI), le FMI estime que ces efforts faciliteront la sortie du pays de la « liste grise », ce qui renforcerait le climat des affaires et la confiance des investisseurs. Le renforcement du cadre réglementaire et la transparence dans la gestion des finances publiques sont ainsi perçus comme des leviers essentiels pour la relance économique.

Les autorités locales ont réaffirmé leur engagement en faveur des réformes soutenues par le FMI, renouvelant ainsi leur détermination à assurer la transparence, la bonne gouvernance et la responsabilité publique. Un audit général sur les finances publiques est en cours de finalisation, et les résultats attendus devraient permettre de renforcer davantage les réformes.

Les discussions entre le FMI et les autorités nationales se poursuivront lors des deuxième et troisième revues combinées, prévues pour fin octobre 2024.

Le FMI a tenu des discussions constructives avec plusieurs hauts responsables du gouvernement, y compris le Premier Ministre Ousmane Sonko, le Ministre de l’Économie, M. Abdourahmane Sarr, et le Ministre des Finances, M. Cheikh Diba. Les échanges ont également inclus des représentants du secteur privé et des partenaires au développement, soulignant ainsi une dynamique de coopération renforcée pour accompagner les réformes économiques nécessaires.

En conclusion, les recommandations du FMI visent à remettre l’économie nationale sur une trajectoire de croissance durable, tout en protégeant les couches les plus vulnérables de la population. La mise en œuvre de ces réformes devrait contribuer à améliorer le climat des affaires et à renforcer la confiance des investisseurs, ouvrant ainsi la voie à une reprise économique plus forte et plus résiliente.

Aliko Dangote Présente le Premier Échantillon d’Essence Produit par la Raffinerie Dangote à Lagos

Aliko Dangote, président du groupe Dangote, a présenté aux consommateurs nigérians le premier échantillon d’essence produit par la raffinerie Dangote lors d’une cérémonie à Lagos. Cette présentation marque un moment historique pour le Nigeria, mettant en lumière l’importance de ce projet pour l’autosuffisance énergétique du pays et pour l’Afrique subsaharienne.

Située dans la zone d’Ibeju-Lekki, dans l’État de Lagos, la raffinerie Dangote est l’une des plus grandes au monde, avec une capacité de production de 650 000 barils de pétrole par jour. Cette infrastructure colossale a récemment démarré ses premiers tests de production, et se prépare à fournir 25 millions de litres d’essence par jour au marché nigérian dès ce mois de septembre. Selon la Nigerian Midstream and Downstream Petroleum Regulatory Authority (NMDPRA), la production augmentera progressivement pour atteindre 30 millions de litres par jour à partir d’octobre 2024.

Lors de la cérémonie de présentation, Aliko Dangote a exprimé sa gratitude envers le peuple nigérian et le gouvernement du président Bola Tinubu pour leur soutien indéfectible. Il a particulièrement salué l’initiative de l’utilisation du naira pour les transactions pétrolières, une mesure qui, selon lui, contribuera à stabiliser la monnaie nationale. « Lorsque cette raffinerie sera pleinement opérationnelle, elle reflétera la consommation réelle du Nigeria ; nous serons en mesure de suivre chaque camion et chaque navire chargés », a-t-il ajouté, soulignant ainsi l’importance de la transparence et de l’efficacité dans la gestion des ressources.

Le soutien du gouvernement à ce projet est également manifeste. Lors d’une réunion au siège de la NMDPRA à Abuja, la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPCL) a accepté de commencer la vente et la livraison de brut à la raffinerie Dangote en naira. Cette décision stratégique est perçue comme une avancée significative vers l’indépendance énergétique du Nigeria, réduisant la dépendance du pays aux importations de carburant.

La raffinerie Dangote est non seulement destinée à répondre aux besoins énergétiques du Nigeria, mais elle a également pour ambition de desservir l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Avec cette initiative, Aliko Dangote continue de se positionner comme un acteur clé du développement économique de l’Afrique, en renforçant l’industrie énergétique du continent et en contribuant à sa croissance durable.

Audit du TER : l’Inspection Générale d’État enquête sur un surcoût de 55 % du budget initial

L’Inspection Générale d’État (IGE) se prépare à auditer le chantier du Train Express Régional (TER) suite à une augmentation significative du coût initial de l’infrastructure. Bakary Séga Bathily, Directeur Général de l’Agence Nationale chargée de la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX), a annoncé cette démarche lors d’une visite des travaux ferroviaires entre Diass et Diamniadio.

Selon M. Bathily, le budget initial du TER, fixé à 568 milliards de francs CFA, a subi un surcoût de 55 %, atteignant ainsi 883 milliards de francs CFA. Ce surcoût inclut les réclamations des entreprises chargées de la construction, ce qui soulève des interrogations sur la gestion financière du projet. Initialement, M. Bathily avait mentionné un montant de 788 milliards de francs CFA avant de rectifier l’erreur, précisant que ce chiffre représentait 39 % du surcoût sans les réclamations.

Le TER, inauguré en décembre 2021, relie quotidiennement Dakar à Diamniadio, facilitant le transport de milliers de passagers. Toutefois, le projet n’a pas été exempt de controverses, notamment en raison de son coût jugé excessif par certains opposants politiques. Le contrat, signé en 2016 avec la société française Alstom, spécialisée dans les chemins de fer, a fait l’objet de vives critiques.

La deuxième phase du projet, qui étend la ligne ferroviaire de Diamniadio à l’aéroport international de Diass, est actuellement en cours et devrait coûter 253 milliards de francs CFA. M. Bathily a rassuré que les travaux avancent dans de bonnes conditions, permettant une livraison dans les délais impartis. La mise en service commerciale de cette nouvelle section est prévue pour juillet 2025.

L’audit de l’IGE devrait apporter des éclaircissements sur les raisons du surcoût et permettre une meilleure transparence sur la gestion des fonds publics engagés dans ce projet d’envergure nationale.

ANALYSE CONJONCTURELLE DU MOIS DE JUIN : Dégradation du climat des affaires au Sénégal

La Direction de la Prévision et des Études  Économiques (DPEE) a publié son analyse pour le mois de juin 2024, montrant une dégradation du climat des affaires de 0,9 point par rapport à mai 2024.

La Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (DPEE) fait à la fin de chaque mois une analyse basée sur un diagnostic conjoncturel des principaux indicateurs de l’activité économique. Au mois de juin, il a été noté une dégradation du climat des affaires.

A fin juin 2024, l’emploi salarié du secteur moderne s’est replié de 3,9%, en variation mensuelle, sous l’effet de la baisse des effectifs dans le secondaire (-6,2%) et le tertiaire (-1,0%). En détail, l’emploi a diminué dans les industries (-6,7%), les BTP (-3,1%), les services (-1,0%) et le commerce (-0,9%). 

Sur une base annuelle, les effectifs du secteur moderne ont légèrement augmenté de 0,7%, au mois de juin 2024, en raison des gains nets d’emplois dans le secondaire (+0,5%) et le tertiaire (+1,0%), particulièrement dans les industries (+1,4%) et le commerce (+7,8%). Par contre, l’emploi a baissé dans les BTP (-4,3%) et les services (-0,7%).

AVIS DU PATRONAT DES SECTEURS SECONDAIRE ET TERTIAIRE

L’indicateur synthétique, calculé sur la base des soldes d’opinion des chefs d’entreprise, a fléchi de 0,9 point par rapport à mai 2024.

Dans le sous-secteur de l’industrie, les contraintes liées à l’activité soulevées par les interrogés sont la concurrence jugée déloyale (42%), le recouvrement difficile des créances (36%), la demande (36%), l’approvisionnement difficile en matières premières (28%) et la fiscalité (14%). En variation mensuelle, le climat des affaires du sous-secteur s’est légèrement amélioré de 0,5 point en liaison avec l’orientation positive des opinions des industriels sur les stocks de produits finis et les perspectives des carnets de commandes.

S’agissant du sous-secteur des bâtiments et travaux publics, les difficultés relevées sont le recouvrement des créances (86%), la fiscalité (71%), la concurrence supposée déloyale (43%), l’insuffisance de la demande (43%), l’accès difficile au foncier (29%), la « corruption et fraude » (29%) et le coût des intrants (29%). Par ailleurs, l’indicateur du climat des affaires a gagné 1,1 point, en relation avec l’optimisme des entrepreneurs par rapport aux commandes attendues.

Au titre des services, les prestataires ont majoritairement cité la concurrence (50%), le recouvrement des créances (40%), la demande (40%), la fiscalité (30%), la corruption et fraude (10%) et l’accès au crédit (10%) comme principales entraves à l’activité. En rythme mensuel, l’indicateur de ce sous-secteur s’est détérioré de 2,3 points, suite au pessimisme des prestataires relativement aux tarifs appliqués, aux commandes et au chiffre d’affaires.

Concernant le commerce, les contraintes observées par les interviewés sont la demande (71%), la concurrence jugée déloyale (57%), le recouvrement des créances (57%), les difficultés d’approvisionnement de marchandises (43%), la fiscalité (29%) et l’accès aux crédit (29%). En variation mensuelle, le climat des affaires du sous-secteur s’est renforcé de 0,7 point, reflétant l’opinion favorable des commerçants sur le chiffre d’affaires (réalisé et prévu) et les commandes.

La Dakaroise

MISE EN SERVICE DE LA CENTRALE À GAZ DU CAP DES BICHES : Samuel Sarr et ses partenaires réalisent une prouesse !

La centrale à gaz du Cap des Biches, initiée par West African Energy (WAE), va commencer ses opérations en septembre 2024. À ce propos, un test d’allumage a été réalisé le 22 août dernier. Ce projet, d’une capacité totale de 366 MW et d’un coût de 283 milliards de FCFA, vise à satisfaire la demande croissante en électricité du Sénégal en utilisant des technologies avancées.

La mise en service du cycle simple de la centrale électrique du Cap des Biches, initiée par West African Energy (WAE), est programmée pour septembre 2024. Cette étape marque le début d’un important processus impliquant la synchronisation avec le réseau de Senelec et le démarrage effectif de la production d’électricité. Le jeudi 22 août, Samuel Sarr et ses partenaires ont effectué un premier test d’allumage de la centrale, symbolisant le démarrage de la première turbine à gaz de 120 MW.

La centrale du Cap des Biches, située à Rufisque, possède une capacité totale de 366 MW pour un coût de 283 milliards de FCFA. Ce projet ambitieux vise à répondre à la demande croissante en électricité du Sénégal en augmentant l’offre énergétique. Équipée de technologies de pointe, la centrale se distingue par une consommation de combustibles réduite et une faible émission de gaz à effet de serre, la positionnant comme la plus performante de la région.

Le chantier a été achevé en 3 ans et 6 mois, un exploit remarquable pour Samuel Ameth Sarr, Directeur général de West African Energy. En marge de la visite du Directeur général de Senelec, Papa Toby Gaye, Samuel Sarr a souligné cette réalisation exceptionnelle. Selon lui, une telle centrale aurait normalement nécessité 6 ans de construction en Afrique. Mais, le projet a été réalisé plus rapidement grâce à l’engagement de l’équipe et à la collaboration avec Senelec.

UNE COLLABORATION AVEC LA SENELEC, ÇALIK ENERJI, GE ET DES PROMOTEURS SÉNÉGALAIS

Le projet est le fruit d’une collaboration entre West African Energy et la SENELEC, soutenues par divers investisseurs sénégalais tels qu’Harouna Dia, Moustapha Ndiaye, Abdoulaye Dia et Khadim Ba. Ces actionnaires ont investi de manière significative, permettant la mobilisation des 283 milliards de FCFA nécessaires. Samuel Sarr a exprimé sa gratitude envers ses partenaires, précisant que sans leur soutien, le projet n’aurait pas pu se concrétiser.

La centrale du Cap des Biches représente 25 % de la puissance installée du Sénégal et pourrait fournir de l’électricité à environ 500 000 foyers sénégalais. À long terme, elle pourrait également alimenter d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Réalisée en mode « fast track » par Calik Enerji en partenariat avec General Electric (GE) et d’autres associés, la centrale s’inscrit dans la stratégie « Gas to Power » du gouvernement sénégalais, visant à utiliser le gaz naturel comme source d’énergie primaire. Ce projet contribue également à la réduction des coûts de production pour Senelec et à l’abaissement du coût de l’électricité pour les consommateurs.

La construction de la plus grande centrale à gaz du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest marque un tournant dans le secteur énergétique de la région. Réalisée par des promoteurs sénégalais et en collaboration avec Senelec, cette infrastructure illustre la mise en application de la loi sur le contenu local et renforce l’expertise nationale en matière de nouvelles technologies énergétiques. À l’horizon 2025, le Sénégal aspire à un accès universel à l’électricité à des coûts réduits, tout en consolidant ses capacités locales dans le secteur de l’énergie.

La Dakaroise

Inauguration imminente de la centrale électrique WAE : Samuel Sarr salue l’expertise sénégalaise

La mise en service du cycle simple de la centrale électrique de West African Energy (WAE) est prévue pour septembre 2024, marquant une étape cruciale dans le processus de synchronisation avec le réseau de la Senelec et le début des opérations de production d’électricité.

Samuel Sarr et son équipe livrent la centrale qui va réduire le coût de l'électricité

Un projet accompli en un temps record

Réalisée en seulement 42 mois, la centrale électrique de WAE représente une véritable prouesse technique pour le Sénégal. Samuel Ameth Sarr, Directeur général de West African Energy, n’a pas manqué de souligner cette performance lors de la visite du Directeur général de la Senelec, Papa Toby Gaye, sur le site du projet le 22 août 2024. « Une centrale électrique de ce genre prend généralement six ans à être construite en Afrique. Ici, nous l’avons accomplie en trois ans et demi, grâce à l’engagement de notre équipe et des ingénieurs de la Senelec », a déclaré Sarr, ancien ministre de l’Énergie.

Une collaboration fructueuse entre Senelec et WAE

Ce projet est le fruit d’une collaboration étroite entre Senelec et West African Energy, impliquant plusieurs investisseurs sénégalais de renom, tels que Harouna Dia, Moustapha Ndiaye, Abdoulaye Dia, et Khadim Bâ. Ensemble, ils ont mobilisé 283 milliards de francs CFA pour concrétiser cette vision. « Sans l’engagement de ces partenaires et de Senelec, ce projet n’aurait jamais vu le jour », a affirmé Samuel Sarr.

Un modèle pour le développement énergétique africain

Samuel Sarr a également mis en avant l’importance du projet pour le Sénégal, non seulement en termes de réduction des coûts de production pour Senelec, mais aussi pour la diminution du prix de l’électricité pour les consommateurs. Ce projet, le premier du genre entièrement monté par des Sénégalais, est une illustration concrète de la loi sur le contenu local. Il démontre la capacité des promoteurs locaux à réaliser des infrastructures majeures de A à Z, dans une synergie technique et financière.

Vers un avenir énergétique durable

À l’horizon 2025, le Sénégal aspire à garantir un accès universel à une énergie de qualité à un coût abordable, tout en respectant les normes sociales et environnementales. La centrale WAE, qui se veut être la plus grande centrale à gaz du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest, incarne cette ambition. Les travaux de construction ont été lancés le 31 mars 2021 par la ministre du Pétrole et des Énergies, Mme Sophie Gladima, et la centrale est sur le point de devenir un pilier de l’approvisionnement énergétique du pays.

Ce projet exemplaire souligne l’expertise sénégalaise et la capacité du pays à mener à bien des projets d’envergure, tout en contribuant au développement économique et social du Sénégal.

Sanction sévère infligée à une banque sénégalaise par la Commission bancaire de l’UEMOA

La Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a récemment frappé fort en infligeant une sanction exemplaire à une banque sénégalaise pour de graves manquements à ses obligations régulatrices. Cette mesure, révélée par ConfidentielDakar dans son édition du 16 août, souligne la rigueur accrue des autorités régionales en matière de supervision du secteur bancaire.

L’établissement financier, dont le nom n’a pas été divulgué, se voit infliger une amende de 300 millions de Francs CFA. Cette pénalité fait suite à une série d’infractions relevées lors d’une mission de vérification menée par la Commission bancaire. Parmi les dysfonctionnements identifiés, la gouvernance de la banque, la gestion des risques, ainsi que son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont été particulièrement pointés du doigt. Ces lacunes constituent de graves violations des normes en vigueur au sein de l’UEMOA.

En plus de la sanction financière, un avertissement officiel a été adressé au Directeur général de l’institution incriminée. Ce dernier est accusé d’avoir entravé la mission de vérification, un acte qui a aggravé la gravité de la sanction. Cette décision met en exergue la volonté de la Commission bancaire de faire respecter les normes strictes qui régissent le secteur, et ce, sans compromis.

La sévérité de cette sanction envoie un message clair à l’ensemble des acteurs du secteur bancaire de la région : les manquements aux régulations ne seront pas tolérés. La confidentialité autour de l’identité de la banque et de son Directeur général a été maintenue, une pratique visant à éviter toute panique ou perte de confiance parmi la clientèle.

Cette affaire souligne l’importance d’une gouvernance rigoureuse et d’un respect strict des normes de gestion des risques. Les autres institutions bancaires de l’UEMOA sont ainsi incitées à renforcer leurs dispositifs internes afin de se conformer pleinement aux exigences régulatrices. La Commission bancaire de l’UEMOA réaffirme, à travers cette sanction, son engagement à maintenir la stabilité et l’intégrité du système bancaire de la région.

La décision de la Commission bancaire de l’UEMOA est un rappel à l’ordre significatif pour l’ensemble du secteur bancaire. Elle démontre que toute violation des régulations sera sévèrement sanctionnée, et souligne l’importance de maintenir une gestion saine et transparente des établissements financiers. Dans un contexte de surveillance accrue, les banques de l’UEMOA sont désormais averties : la tolérance zéro est de mise face aux manquements graves.

LE PROJET DE LA CENTRALE À GAZ DU CAP-DES-BICHES : Une réussite en péril face aux manœuvres politiciennes

Le projet de construction de la centrale à gaz au Cap des Biches, piloté par West African Energy (WAE), est en bonne voie avec des travaux achevés à 95% pour le cycle simple et 84% pour le cycle combiné. Ce projet ambitieux, dont le coût total est estimé à 283 milliards de francs CFA, est un tournant majeur pour le secteur énergétique du Sénégal et de la sous-région. Malgré les avancées significatives, des intérêts partisans et personnels semblent menacer cette réalisation.

Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la Présidentielle 2024, des voix discordantes se sont élevées contre l’ambitieux projet de la centrale à gaz initié par WAE, un groupe d’investisseurs sénégalais, ayant obtenud un finacement totalement sur fonds privés. Il se trouve que le patron d’Akilee, Amadou Ly, paraît ne s’être pas encore remis de l’annulation de contrat de 187 milliards avec la SENELEC. Ce membre de la coalition « Diomaye President » ferait son possible, selon une source, pour saboter le partenariat liant WAE à la SENELEC. Par ailleurs, M. Ly est cité par un rapport de l’OFNAC qui a atterri sur la table du procureur après enquête. Quelles sont réellement ses motivations ? Voudrait-il se positionner comme Directeur général de la SENELEC ?

D’un autre côté, il y a des détracteurs de Samuel Sarr qui aimeraient voir capoter ce projet sans savoir que celui-ci a décidé de quitter la Direction de WAE car sollicité par quatre (04) pays africains.

UN CHEF-D’OEUVRE PRIVÉ DE GRANDE ENVERGURE

La centrale à gaz du Cap des Biches est entièrement financée par des fonds privés. WAE, en tant qu’initiateur du projet, a su mobiliser des ressources substantielles en collaboration avec des institutions financières de premier plan telles que l’African Finance Corporation (AFC), Afrexim Bank et la Islamic Corporation for the Development of the Private Sector (ICD). Ces soutiens financiers internationaux témoignent de la solidité et du potentiel du projet, qui ne bénéficie d’aucun financement public.

Le choix de la solution privée pour ce projet a permis de contourner les complexités et les lenteurs administratives souvent associées aux financements publics, garantissant ainsi une plus grande autonomie et une efficacité accrue dans la réalisation du projet.

RESPECT DES NORMES

Le projet de la centrale à gaz est strictement conforme aux normes réglementaires et techniques. La Commission de Régulation du Secteur de l’Energie (CRSE) a délivré un avis favorable à l’octroi d’une licence de production et de vente d’électricité à WAE, après une analyse rigoureuse du dossier et des consultations publiques. Aucun des avis soumis durant la période de consultation publique n’a remis en cause l’octroi de la licence, soulignant la transparence et la légitimité du processus.

La centrale, qui sera dotée d’une capacité de 366 MW, est conçue pour fonctionner à la fois au gaz naturel et au naphta. Elle comprendra deux turbines à gaz et une turbine à vapeur en cycle combiné, ce qui permettra une efficacité énergétique optimale et une meilleure stabilité du réseau électrique.

IMPACT SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL

Outre ses bénéfices techniques, le projet a des retombées positives significatives sur l’économie locale. La construction de la centrale a généré des emplois importants, avec un quota prévu de 40% pour les postes nécessitant des qualifications spécifiques et 100% pour les postes non qualifiés. Cette création d’emplois est cruciale dans une région où le taux de chômage est élevé, offrant des opportunités économiques locales et contribuant à la réduction des inégalités.

D’un point de vue environnemental, le projet utilise du gaz domestique plutôt que du fioul lourd, ce qui contribuera à une réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre. Cette approche s’inscrit parfaitement dans les objectifs du Sénégal en matière de développement durable et d’engagements climatiques internationaux.

AVANCÉES REMARQUABLES

Les turbines à gaz sont entièrement installées et les tests de mise en service sont en cours. Les équipements nécessaires à la centrale, dont la Turbine à Gaz n°2 (TAG 12), sont prêts pour le premier allumage. WAE a également signé un contrat de fourniture de combustible avec PETROSEN TRADING & SERVICES S.A., assurant l’approvisionnement en naphta et en gasoil pour la centrale. Des études sont en cours pour la mise en place d’un FSRU (Floating Storage and Regasification Unit) pour l’alimentation en gaz naturel liquéfié (GNL), afin de garantir un approvisionnement stable et continu.

Malgré les nombreux défis et les tentatives de sabotage, le projet de la centrale à gaz au Cap des Biches reste une réalisation exemplaire qui illustre le potentiel du secteur privé sénégalais dans le développement des infrastructures énergétiques. Les attaques visant à perturber ce projet ne doivent pas masquer les succès déjà obtenus et les bénéfices futurs pour la région. La réussite de ce projet est essentielle non seulement pour satisfaire la demande énergétique croissante, mais aussi pour stimuler l’économie locale et contribuer aux objectifs environnementaux du Sénégal.

Le Dakarois

Woodside Conteste un redressement fiscal de 41,467 milliards de francs CFA au Sénégal

La compagnie australienne Woodside, exploitante du champ pétrolier Sangomar au large du Sénégal, se trouve actuellement en litige avec la Direction générale des impôts et des domaines (DGID) du Sénégal. Ce différend porte sur un redressement fiscal d’un montant colossal de 41,467 milliards de francs CFA, réclamé par les autorités fiscales sénégalaises. L’information, initialement révélée par le journal Libération, a été confirmée par un porte-parole de Woodside à l’agence Reuters.

Face à cette réclamation, Woodside a immédiatement déposé une opposition-assignation devant le tribunal de grande instance de Dakar, contestant ainsi la décision de la DGID. Selon les déclarations du porte-parole, bien que la société n’ait pas explicitement confirmé le montant réclamé, elle a entrepris les démarches judiciaires nécessaires pour exprimer son désaccord avec cette imposition.

L’affaire est particulièrement suivie, car elle concerne un acteur majeur du secteur pétrolier au Sénégal. Le champ pétrolier de Sangomar est en effet l’un des projets les plus prometteurs pour le pays, avec des retombées économiques importantes attendues. Cependant, ce litige fiscal pourrait compliquer les relations entre Woodside et les autorités sénégalaises, voire impacter l’exploitation future du champ.

Il est à noter que les autorités fiscales sénégalaises n’ont pas encore réagi aux sollicitations de l’agence Reuters pour commenter cette affaire, selon le quotidien sénégalais Bés Bi dans son édition du jeudi.

Ce contentieux met en lumière les tensions potentielles entre les multinationales et les États dans le cadre de l’exploitation des ressources naturelles, où les enjeux financiers sont considérables. Les prochains développements de ce dossier seront déterminants pour l’avenir des opérations de Woodside au Sénégal.

Woodside Energy Sénégal : accusée de délit fiscal par l’administration Sénégalaise

L’industrie pétrolière au Sénégal traverse une période tumultueuse. Woodside Energy Sénégal, la société australienne qui développe le champ pétrolier de Sangomar, se trouve au cœur d’une controverse fiscale. L’administration fiscale sénégalaise a récemment révélé des faits préoccupants dans les activités de la société, conduisant à un redressement fiscal massif.

Selon des informations obtenues par le journal Libération, Woodside Energy Sénégal a été redressée à hauteur de 41,467 milliards de francs CFA par le Fisc sénégalais. Ce redressement a été officiellement notifié à la société par une lettre émise par le chef de la Division du recouvrement de la Direction générale des impôts et domaines (Dgid), sous le numéro 00005517 MTb/Dgid/Dge/Brgen, en date du 12 juin 2024.

Woodside Energy Sénégal conteste fermement les montants en cause. Bien que le redressement actuel soit de 41,467 milliards de francs CFA, la somme initialement visée avant confirmation était encore plus élevée. La société a ainsi introduit une opposition-assignation, une procédure légale visant à contester les décisions fiscales, et cette affaire sera examinée par le tribunal dans la première quinzaine d’août 2024.

Ce redressement fiscal massif et le litige en cours pourraient avoir des répercussions significatives sur l’industrie pétrolière sénégalaise. Le champ pétrolier de Sangomar, crucial pour l’économie du pays, voit ses premiers barils de pétrole sortir dans un contexte de tensions fiscales. L’issue de cette affaire pourrait influencer la perception des investisseurs étrangers sur le climat des affaires au Sénégal.

La bataille fiscale entre Woodside Energy Sénégal et l’administration sénégalaise est loin d’être terminée. Alors que la société conteste les montants réclamés, le tribunal aura le dernier mot. Cette affaire souligne l’importance d’une gouvernance fiscale rigoureuse et transparente, essentielle pour assurer la stabilité et la confiance dans le secteur des hydrocarbures au Sénégal.

    Lourd endettement des entreprises parapubliques au Sénégal : un enjeu économique majeur

    Le secteur parapublic sénégalais est confronté à un défi financier considérable. Selon les dernières données de la Direction de la dette publique, la dette des entreprises parapubliques atteignait 1 389,6 milliards de FCFA à la fin septembre 2023. Ce chiffre, combiné à la dette de l’Administration centrale, porte la dette publique totale du pays à 15 184,7 milliards de FCFA, comparé aux 13 772,9 milliards de FCFA sans l’inclusion des entreprises parapubliques.

    La Société nationale de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa) suit avec une dette de 315,2 milliards de FCFA. Cette dette peut s’expliquer par les investissements dans les sphères ministérielles de Diamniadio, des infrastructures construites par des entreprises privées pour le compte de l’État.

    Parmi les entités parapubliques les plus endettées, Petrosen occupe la première place avec une dette colossale de 590,4 milliards de FCFA. Cette situation est principalement due aux investissements nécessaires pour l’acquisition de participations et le financement des projets d’exploitation de pétrole et de gaz.

    Senelec, la société nationale d’électricité, se place en troisième position avec une dette de 147,4 milliards de FCFA. Elle est suivie par Air Sénégal, dont la dette s’élève à 104,1 milliards de FCFA.

    En dessous de la barre des 100 milliards de FCFA, on trouve le Port autonome de Dakar (PAD) avec 50 milliards de FCFA, la Société africaine de raffinage (SAR) avec 45,7 milliards de FCFA, et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) avec 40,9 milliards de FCFA. Le Fonds d’entretien routier autonome (FERA) affiche une dette de 25,4 milliards de FCFA, tandis que l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et le Fonds pour l’habitat social (FHS) ont des dettes respectives de 17,4 milliards de FCFA et 11 milliards de FCFA.

    Certaines entreprises, bien que toujours endettées, affichent des montants inférieurs à 10 milliards de FCFA. C’est le cas de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES) avec 8,8 milliards de FCFA, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) avec 8,1 milliards de FCFA, et la Société de gestion des infrastructures publiques (SOGIP) avec 5,4 milliards de FCFA. Les sociétés de construction, Sicap et SN-HLM, ont respectivement des dettes de 4,2 milliards de FCFA et 2,6 milliards de FCFA, tandis que la Sonacos affiche une dette de 3,5 milliards de FCFA.

    La gestion de cette dette colossale pose un défi majeur pour le gouvernement sénégalais. La nécessité de réformer et de mieux gérer les finances des entreprises parapubliques devient urgente pour éviter que cette situation n’entrave davantage la croissance économique du pays. La transparence dans la gestion des fonds et une politique rigoureuse de réduction de la dette seront cruciales pour assurer la stabilité financière du Sénégal à long terme.

    La situation actuelle appelle à une réflexion profonde et à des mesures audacieuses pour redresser la barre et garantir une gestion plus saine et durable des finances publiques et parapubliques.

    RECONVERSION DU GAZ EN ÉLECTRICITÉ : Un processus qui ne garantit pas à lui-seul l’autosuffisance en énergie

    Le Sénégal, avec ses nouvelles réserves de gaz, compte sur cette ressource pour résoudre ses problèmes énergétiques. Cependant, une étude met en avant plusieurs défis et devra faire déchanter tous ceux qui avaient cru que le gaz allait résoudre la totalité des problèmes liés à l’électricité. En effet, selon les experts, le gaz est juste un complément aux énergies renouvelables. De plus, sa reconversion en électricité est un lourd chantier extrêmement coûteux.

    Après les importantes découvertes de gaz, de nombreux Sénégalais sont aujourd’hui convaincus que l’exploitation domestique du gaz permettra de résoudre les problèmes énergétiques du pays. Même si le gaz a un rôle important à jouer et contribuera directement à la hausse de la production d’électricité, l’envergure des projets de conversion du gaz en électricité et leur interaction avec les plans relatifs aux énergies renouvelables auront des conséquences déterminantes sur la capacité du Gouvernement à atteindre ses objectifs en matière d’énergie et de développement durable.

    A cet effet, le Sénégal a commandé une étude menée en collaboration avec l’USAID et le Natural Resource Governance Institute sur ses ambitions de conversion du gaz en électricité. À l’issue de cette expertise, six défis doivent être relevés par le Sénégal.

    CHALLENGES

    ● La suffisance de l’approvisionnement domestique en gaz pour un large plan de conversion du gaz en électricité

    Bien que le Sénégal puisse tirer profit de la production d’électricité à partir ses ressources gazières, les autorités devraient examiner attentivement l’envergure de ces ambitions et à leur compatibilité avec les plans d’énergie renouvelable du pays : il s’agit en effet d’un moment décisif pour les objectifs du gouvernement, tant en matière d’énergie que de développement durable.

    ● Le financement

     Les récents plans visant à développer une capacité de conversion du gaz en électricité de plus de 3 gigawatts (GW) d’ici 2050 pourraient rencontrer des obstacles. Le Sénégal pourrait ne pas être en mesure d’extraire suffisamment de gaz pour alimenter ses centrales électriques, et pourrait également avoir des difficultés à mobiliser les fonds nécessaires (au moins 2,2 milliards de dollars américains, environ 1341 milliards F CFA) pour construire les infrastructures indispensables.

    ● Le rôle des énergies renouvelables

    Un mix énergétique plus équilibré, avec une plus grande part accordée aux énergies renouvelables en complément du gaz, offrirait au Sénégal une voie plus sûre, mais nécessiterait une stratégie cohérente à long terme, ainsi que le soutien international.

    ● Le partenariat de développement durable

    Suite à sa participation à un Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), le Sénégal a revu ses objectifs d’énergie renouvelable à la hausse, envisageant une capacité d’environ 1 GW à moyen terme (d’ici 2030). Pour aider le pays à atteindre ces objectifs, ses partenaires de développement doivent fournir à temps le soutien financier et technique promis.

    ● Le mix énergétique

    Si  le Sénégal s’en tient exclusivement aux plans déjà publiés, le gaz représentera 75 % de la capacité installée à long terme. En l’absence d’un plan à long terme pour les énergies renouvelables, le pays risque de s’enliser dans une production d’électricité principalement axée sur le gaz, compromettant non seulement l’effet catalyseur escompté du JETP, mais empêchant aussi le gouvernement d’exploiter pleinement le potentiel solaire et éolien du pays.

    ● Gestion transparente et inclusive

    Une approche plus transparente et inclusive aidera le gouvernement sénégalais à affiner et à mettre en oeuvre ses plans énergétiques , à gérer les attentes des citoyens et à renforcer la confiance du public, mais aussi à accroître sa crédibilité auprès des investisseurs.

    RECOMMANDATIONS

    Il résulte de cette analyse que le Gouvernement risque de ne pas atteindre ses objectifs s’il poursuit une expansion aussi importante de la capacité de conversion du gaz en électricité tel qu’envisagée dans les plans récents, et sous-estime le rôle que pourraient jouer les énergies renouvelables dans le futur mix énergétique du pays. Selon les experts ayant mené l’étude, gaz devrait être considéré comme un complément aux énergies renouvelables et, si possible, n’être utilisé que pour répondre aux « pics » de demande. À cette fin, le Gouvernement devra non seulement faire des choix judicieux pour les technologies de ses centrales à gaz, mais aussi négocier adéquatement les prix du gaz et les contrats d’exploitation des centrales

    Ce processus est très coûteux c’est pourquoi les partenaires internationaux du Sénégal doivent tenir leurs engagements à court terme, notamment en réduisant les coûts de financement encore trop élevés, et en acceptant d’investir dans des projets jugés risqués et difficiles à financer. En effet, d’après les estimations, les 346 MW de capacité supplémentaire en énergies renouvelables requis pour atteindre 999 MW en 2030 pourraient coûter jusqu’à 920 millions de dollars, c’est-à-dire pas moins de 560 milliards de francs CFA. Et encore, ce calcul exclut les améliorations du réseau, les systèmes de flexibilité et la capacité de stockage d’énergie.

    Parallèlement, le duo Diomaye-Sonko doit créer un environnement plus favorable aux investissements dans la conversion du gaz en électricité et dans les énergies renouvelables.

    Par ailleurs, pour des besoins d’efficacité et de transparence, le Gouvernement devrait aussi distribuer plus clairement les responsabilités entre les différentes institutions, et clarifier les processus et procédures à suivre pour prendre des décisions réglementaires clés.

    En outre, accroître le consensus et la confiance du public renforcera la crédibilité de la planification à long terme, ainsi que la stabilité du cadre réglementaire. Étant donné les attentes élevées du public concernant l’impact transformateur des plans de conversion de gaz en électricité, une sensibilisation accrue du public aux différentes opportunités, risques et compromis pourrait modifier le discours dominant et les perceptions afin de permettre au niveau régime en place d’adapter la stratégie énergétique de manière appropriée.

    Le Dakarois

    Sénégal : Report du décaissement du FMI suite à l’absence du ministre des Finances

    Le Sénégal, après avoir conclu début juin une émission d’Eurobonds d’un montant de 750 millions de dollars, soit environ 450 milliards de F CFA, s’apprêtait à recevoir un nouveau décaissement de 230 milliards avant celui de décembre portant sur 109 milliards. Cependant, ce décaissement a été reporté suite à l’absence du ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, lors d’une réunion cruciale.

    La dernière mission de revue du FMI, qui s’est déroulée à Dakar du 6 au 19 juin, avait conclu positivement quant à la présentation du dossier du Sénégal devant le Conseil d’administration de l’institution internationale en juillet 2024. LeQuotidien rappelle que la réunion de validation du décaissement était initialement prévue pour le 24 juillet dernier.

    Cependant, cette réunion a été reportée au mois de septembre prochain. Selon le journal LeQuotidien, ce report est dû à l’absence du ministre sénégalais des Finances et du Budget. L’absence de Cheikh Diba a conduit l’institution de Bretton Woods à geler le décaissement prévu.

    Des sources proches du journal de Madiambal Diagne indiquent que le ministre Diba aurait ressenti la nécessité de mieux se préparer pour expliquer aux bailleurs les raisons et les circonstances entourant le dernier Eurobond de 450 milliards de F CFA, auquel les partenaires internationaux n’avaient pas été associés. Cette absence stratégique pourrait être interprétée comme une volonté de renforcer la transparence et de mieux structurer les échanges avec les partenaires financiers.

    Le report du décaissement du FMI représente un défi pour le Sénégal, qui comptait sur ces fonds pour soutenir ses projets de développement et stabiliser ses finances publiques. La situation met en lumière les exigences croissantes des institutions financières internationales en matière de transparence et de communication.

    Le Sénégal devra désormais attendre la prochaine réunion en septembre pour espérer un déblocage des fonds. En attendant, il sera crucial pour les autorités sénégalaises de préparer une présentation convaincante afin de rassurer les partenaires internationaux et de garantir le soutien financier nécessaire.

    L’incident souligne l’importance d’une préparation minutieuse et d’une communication transparente dans les relations avec les institutions financières internationales. Le Sénégal, en retardant ce décaissement, se donne l’opportunité de renforcer ses arguments et d’assurer une meilleure compréhension et collaboration avec ses partenaires financiers.

    10ème rencontre bilatérale des Douanes Sénégalaises et Gambiennes : Vers une intégration Douanière renforcée

    À l’occasion de l’ouverture des travaux de la 10ème rencontre bilatérale entre les administrations des douanes sénégalaise et gambienne, l’inspecteur principal des Douanes, Mbaye Ndiaye, a souligné la qualité des relations entre les deux pays. « Nous entretenons une relation bilatérale exemplaire. L’intégration devrait commencer par un cercle concentrique », a-t-il déclaré en ouverture de la rencontre qui se déroule sur trois jours à Dakar.

    Durant cette rencontre, plusieurs grandes orientations ont été dégagées. Les discussions porteront principalement sur la facilitation du commerce entre le Sénégal et la Gambie, ainsi que sur le partage des systèmes d’informations pour simplifier les procédures douanières. « Nous réfléchissons ensemble pour la mise en place de postes de contrôle juxtaposés », a précisé Mbaye Ndiaye, mettant en avant l’importance de la collaboration pour améliorer l’efficacité des contrôles douaniers.

    La Gambie étant un pays de transit important, les autorités locales ont exprimé les difficultés rencontrées en matière de contrôle et de facilitation du commerce. « Lors de ma visite, les autorités locales m’ont expliqué les tracasseries qu’elles rencontrent. J’ai proposé à mon retour au ministre du Budget le renforcement d’outils aux postes de Séléti et de Sénoba pour réduire les tracasseries », a conclu l’inspecteur principal des Douanes, Mbaye Ndiaye.

    Cette rencontre bilatérale marque une étape importante dans le renforcement des relations douanières entre les deux pays, visant à faciliter les échanges commerciaux et à promouvoir une intégration régionale plus approfondie.

    Sénégal : Vers une renégociation des contrats d’hydrocarbures pour mieux servir l’intérêt national

    Le directeur général de Petrosen Holding, Alioune Guèye, a récemment exprimé la nécessité de renégocier les contrats d’hydrocarbures, une initiative soutenue par les nouvelles autorités du Sénégal. Selon lui, les termes actuels de ces contrats sont défavorables à l’État du Sénégal et doivent être revus pour mieux servir l’intérêt national.

    Actuellement, les retombées financières des projets en cours s’élèvent à 278 millions de dollars, soit environ 130 milliards de francs CFA. De cette somme, Petrosen empoche 48 milliards de francs CFA, tandis que l’État du Sénégal ne perçoit que 11 milliards de francs CFA. Alioune Guèye considère ces parts comme étant insignifiantes et injustes pour le Sénégal.

    La renégociation des contrats est perçue comme une étape cruciale pour garantir que le Sénégal tire des bénéfices proportionnels à ses ressources naturelles. En revoyant les termes des accords, les autorités visent à accroître la part des revenus allouée à l’État, assurant ainsi une meilleure rentabilité des ressources pétrolières et gazières du pays.

    Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la souveraineté économique du Sénégal. En obtenant des parts plus équitables des revenus issus des hydrocarbures, le pays pourrait financer des projets de développement, améliorer les infrastructures et renforcer les secteurs clés de l’économie nationale.

    La renégociation des contrats d’hydrocarbures est une priorité pour les nouvelles autorités sénégalaises, qui cherchent à rectifier les déséquilibres existants et à garantir une répartition plus juste des revenus. Pour Alioune Guèye et Petrosen Holding, cette initiative est essentielle pour assurer un avenir prospère et équitable pour le Sénégal, en maximisant les bénéfices tirés de ses ressources naturelles.

    Conflit au gisement grand tortue Ahmeyim : BP et Cosmos en arbitrage International

    Le gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, est au cœur d’un conflit entre les multinationales BP et Cosmos. Selon Alioune Guèye, directeur général de Petrosen Holding, cette dispute a conduit les deux entreprises devant un tribunal d’arbitrage international.

    Origines du Conflit Le litige trouve ses origines dans la hausse récente du prix du baril de pétrole. BP, via sa filiale GM, détenait l’exclusivité de la vente du pétrole extrait du bloc GTA. Cependant, cette situation est remise en question par Cosmos, qui estime être désavantagée par rapport à son concurrent. Cette perception d’injustice a poussé Cosmos à entamer des procédures de renégociation.

    La montée des prix du pétrole sur le marché mondial a exacerbé les tensions entre les deux compagnies. BP, profitant de sa position dominante, a maintenu son monopole sur les ventes, ce qui a provoqué le mécontentement de Cosmos. La situation a atteint un point critique, nécessitant une intervention juridique pour trouver une solution équitable.

    Petrosen Holding, société nationale du Sénégal, joue un rôle clé dans ce conflit. Alioune Guèye, son directeur général, a exprimé ses préoccupations concernant les implications de ce différend sur le développement et l’exploitation du gisement GTA. Il souligne l’importance de parvenir à un accord qui bénéficie à toutes les parties prenantes, y compris les économies locales du Sénégal et de la Mauritanie.

    Les procédures engagées par Cosmos ont conduit les deux parties devant un tribunal d’arbitrage international. Ce recours à l’arbitrage vise à résoudre le différend de manière impartiale et à déterminer les droits et obligations de chaque partie concernant l’exploitation et la vente du pétrole extrait du gisement GTA.

    Ce conflit pourrait avoir des répercussions importantes sur l’exploitation future du gisement Grand Tortue Ahmeyim. Une résolution rapide et équitable est cruciale pour garantir la stabilité des investissements et la poursuite des activités d’extraction. Les décisions qui seront prises par le tribunal d’arbitrage auront des conséquences non seulement pour BP et Cosmos, mais aussi pour les nations sénégalaise et mauritanienne, qui comptent sur les revenus générés par ce projet.

    Le litige entre BP et Cosmos au sujet du gisement Grand Tortue Ahmeyim met en lumière les défis auxquels sont confrontées les multinationales opérant dans le secteur pétrolier. Alors que le monde assiste à une fluctuation des prix du pétrole, il est essentiel de trouver des mécanismes de coopération et de résolution des conflits pour garantir une exploitation équitable et durable des ressources naturelles. Le verdict du tribunal d’arbitrage international sera déterminant pour l’avenir de ce projet stratégique.

    Renforcement de la transparence dans le secteur extractif : Les parlementaires se réunissent à Toubab Dialaw

    Dans le cadre du Programme pour la Transparence et la Redevabilité dans le Secteur Extractif au Sénégal, le Forum Civil, en partenariat avec l’USAID, a organisé un atelier de sensibilisation à Toubab Dialaw. Cette rencontre de trois jours, dédiée aux parlementaires, vise à échanger sur les enjeux et défis liés à la gouvernance du secteur extractif et à renforcer leur implication dans cette gouvernance.

    "De notre côté a travers ce programme USAID traces nous portons..." Birahim SECK forum civil

    L’atelier a pour but de discuter des difficultés rencontrées dans le secteur extractif et de formuler des solutions concrètes. Le député Abass Fall, président de la Commission Énergie et Ressources Minières, a souligné l’importance de cet atelier pour améliorer la transparence et la gestion des ressources extractives. « Au-delà des efforts déjà faits, beaucoup reste à faire en matière de transparence et de recevabilité, notamment en ce qui concerne l’opérationnalisation des fonds au niveau du Ministère des Mines », a-t-il déclaré.

    Les parlementaires ont pu se familiariser avec plusieurs aspects cruciaux du secteur extractif, notamment :

    • État d’avancement des projets pétroliers et gaziers.
    • Régime de partage de production et mécanismes de contrôle des coûts pétroliers.
    • Initiative JETP et stratégie Gas to Power au Sénégal.

    Ces discussions visent à permettre aux députés de mieux comprendre les défis du secteur extractif et à les aider à porter un plaidoyer informé.

    Birahim Touré, coordonnateur du Forum Civil, a exprimé les préoccupations des populations vivant dans les zones d’extraction, qui peinent à bénéficier des retombées économiques. « Avec notre partenaire USAID, nous avons formé les jeunes, les femmes et les parlementaires. Nous avons constaté que les fonds prévus par la réglementation ne sont pas opérationnalisés », a-t-il affirmé.

    Le Ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, présent à l’atelier, a pris l’engagement de rendre ces fonds opérationnels. « Certaines entreprises ont témoigné de leur bonne foi en rendant les fonds d’appui définitivement opérationnels, ce qui nous rassure », a ajouté Birahim Touré.

    À l’issue de cette rencontre, les parlementaires devraient produire un document de recommandations destiné au Ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines. Cet atelier a ainsi permis de renforcer la collaboration entre les différentes parties prenantes et de s’assurer que les fonds et ressources du secteur extractif bénéficient effectivement aux populations locales.

    Cette initiative marque une étape importante vers une meilleure transparence et responsabilité dans la gestion des ressources extractives au Sénégal, avec l’espoir que les engagements pris se traduisent en actions concrètes pour le bien-être de la communauté.

    Réformes financières et relance économique : Directives claires de BDF

    Lors du Conseil des Ministres du 18 Juillet 2024, le Président de la République a donné des directives claires au Premier Ministre, soulignant l’importance de renforcer les réformes visant à assainir les finances publiques et à rationaliser le fonctionnement de l’État. L’accent a été mis sur la nécessité d’adopter des mesures pour protéger et relancer l’économie nationale dans une perspective de prospérité durable et de progrès social inclusif.

    Le Chef de l’État a insisté sur la nécessité d’intensifier la mise en œuvre des réformes pour assainir les finances publiques. Cette initiative vise à établir une gestion financière plus rigoureuse et transparente, essentielle pour maintenir la stabilité économique et renforcer la confiance des investisseurs. Le Premier Ministre a été chargé de veiller à ce que ces réformes soient appliquées de manière efficace, en mettant en place des mécanismes de contrôle renforcés pour éviter les gaspillages et améliorer la gestion des ressources publiques.

    En parallèle, le Président a appelé à une relance endogène de l’économie, soulignant que le développement économique doit reposer sur des initiatives locales et durables. Le Gouvernement est encouragé à promouvoir des politiques favorisant l’innovation, l’entrepreneuriat local, et le soutien aux secteurs clés tels que l’agriculture, l’industrie et les services. Cette approche vise à renforcer l’autonomie économique et à stimuler une croissance inclusive qui bénéficie à l’ensemble de la population.

    Une attention particulière a été portée à la réduction des prix des produits et services de consommation courante. Le Président a ordonné au Gouvernement d’accentuer le suivi de l’application effective des mesures de baisse des prix pour alléger le fardeau économique sur les ménages. En outre, il est crucial d’assurer une maîtrise efficace des approvisionnements en denrées essentielles et en hydrocarbures pour éviter les pénuries et garantir la stabilité des prix.

    Le Président a également insisté sur l’importance de suivre de près l’exploitation des ressources pétrolières et gazières du pays. Il a exhorté le Premier Ministre à travailler en étroite collaboration avec les ministres responsables du Pétrole, des Finances et du Commerce pour garantir l’opérationnalisation des meilleurs mécanismes de contrôle et de commercialisation des productions dans les champs d’hydrocarbures.

    Cette approche vise à optimiser les revenus générés par ces ressources stratégiques, tout en assurant une gestion transparente et efficace. Le suivi quotidien des opérations est essentiel pour maximiser les bénéfices économiques et garantir que les revenus sont investis de manière productive pour soutenir le développement national.

    Les directives émises lors du Conseil des Ministres du 18 Juillet 2024 marquent un engagement clair en faveur d’une gestion plus rigoureuse et d’une relance économique durable. Le Premier Ministre et les ministres concernés sont désormais chargés de mettre en œuvre ces réformes et de veiller à leur application effective, afin de garantir une prospérité durable et un progrès social inclusif pour le pays.

    Sénégal : Le Fisc réclame 24 milliards aux entreprises Turques Summa et Limak

    Il y a quelques mois, le journal sénégalais Libération dévoilait que le fisc réclamait 4 milliards de francs CFA à Summa. Cependant, ce montant n’est qu’une fraction de ce que la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID) réclame à trois entreprises turques majeures impliquées dans la gestion aéroportuaire et la construction au Sénégal. En effet, selon Sika Finances, les entreprises Summa, Limak, et Summa Sénégal doivent un total de 24 milliards de francs CFA en arriérés de paiement.

    Pour récupérer cette somme conséquente, les autorités sénégalaises n’ont pas hésité à employer des méthodes fortes. Selon Sika Finances, le fisc sénégalais a saisi de nombreux équipements de ces entreprises, incluant des camions, des engins de construction, des centrales à béton, des pelles hydrauliques et mécaniques, des chargeurs et des bulldozers.

    La nouvelle politique fiscale stricte du Sénégal n’a pas épargné l’entreprise française Eiffage Génie Civil Marine. Deux semaines avant les saisies effectuées sur les entreprises turques, Eiffage a été redressée à hauteur de 17,6 milliards de francs CFA.

    Cette politique fiscale rigoureuse ne se limite pas aux entreprises de construction et de gestion aéroportuaire. Les comptes de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) ont également été bloqués pour des raisons similaires. Des médias privés ont subi le même sort, témoignant de la détermination des autorités sénégalaises à recouvrer les arriérés fiscaux.

    Ces actions illustrent la fermeté des autorités sénégalaises face aux entreprises en défaut de paiement fiscal. Le recouvrement de ces arriérés est crucial pour les finances publiques du pays, mais les méthodes employées soulèvent des questions sur leur impact à long terme sur l’investissement étranger au Sénégal. Les entreprises concernées devront désormais s’ajuster à cette nouvelle réalité fiscale stricte imposée par Dakar.

    EXPORTATION DU PÉTROLE DE SANGOMAR : Shell International Trading, premier revendeur du brut sénégalais

    Les premières cargaisons de pétrole brut du Sénégal, extraites du projet Sangomar, sont préparées pour leur transit vers les raffineries situées aux Pays-Bas et en Italie. Ainsi, le Sénégal fait officiellement son entrée dans le cercle restreint des pays exportateurs de pétrole avec cette première série de cargaisons destinées aux marchés européens. Le projet Sangomar, dirigé par Woodside Energy, a été plus qu’important pour l’extraction et le démarrage de l’exportation de cette ressource stratégique à Rotterdam (Pays-Bas) et à Trieste (Italie). Cette initiative historique ouvre une nouvelle ère dans l’exploitation pétrolière du pays, promettant des retombées économiques majeures.

    Le 1er juillet, le pétrolier grec Maran Poseidon a chargé la première cargaison de brut moyen-acide provenant du projet Sangomar. Selon les données de S&P Global Commodities at Sea, reprises par Energynews, ce navire devrait quitter le Sénégal avant le 20 juillet pour rejoindre le hub néerlandais de Rotterdam. Une deuxième cargaison est également programmée, avec pour destination finale, la ville portuaire italienne de Trieste.

    Shell International Trading, agissant comme affréteur du Maran Poseidon, se positionne comme le premier acheteur de ce brut sénégalais. Cette toute première expédition est destinée à être raffinée à la raffinerie Pernis de Shell à Rotterdam, une des plus grandes d’Europe avec une capacité de 404,000 barils par jour.

    L’arrivée du pétrole sénégalais en Europe intervient à un moment crucial où la concurrence est rude. En effet, l’alliance des producteurs OPEC+ cherche à stabiliser les prix du pétrole par des réductions de production. Avec une capacité de production initiale de 100,000 barils par jour, le pétrole de Sangomar offre une nouvelle source non-OPEC+ pour le marché européen.

    Le Sénégal espère donc que ce nouveau secteur contribuera à contenir l’émigration légale comme illégale en offrant aux jeunes des opportunités économiques attrayantes sur place. Selon Thierno Ly, directeur de la compagnie nationale Petrosen, cette première exportation de pétrole de Sangomar marque une ère nouvelle pour l’économie et le développement social du Sénégal.

    Outre le projet Sangomar, le Sénégal attend avec impatience le démarrage du projet LNG Greater Tortue Ahmeyim, un projet gazier développé par BP et Kosmos Energy à la frontière avec la Mauritanie. Ce projet promet de renforcer davantage la position du Sénégal sur la scène mondiale de l’économie minière.

    Le Dakarois

    Sénégal: Premier producteur pétrolier avec le projet Sangomar

    Le Sénégal a officiellement rejoint le cercle des pays producteurs de pétrole depuis la première quinzaine du mois de juin, marquant un tournant historique pour le pays et le continent africain. Cette avancée significative est le fruit du projet Sangomar, un gisement offshore situé à environ 130 kilomètres de Dakar, en mer. Exploité par la compagnie australienne Woodside Energy, ce gisement promet de produire quelque 100 000 barils de pétrole par jour.

    L’exploitation du gisement de Sangomar représente une étape cruciale pour l’économie sénégalaise. Les premiers barils de brut, de type moyen-acide, reconnus pour leur qualité, ont commencé leur voyage vers les raffineries européennes début juillet. Ce développement ouvre de nouvelles perspectives pour le Sénégal, non seulement en termes de revenus, mais aussi en matière de développement industriel et d’emplois locaux.

    Selon Energeek, un site spécialisé dans l’actualité du secteur de l’énergie, les premiers barils ont quitté le Sénégal début juillet à bord du pétrolier grec Maran Poseidon. Affrété par Shell International Trading, ce pétrolier transporte la première cargaison de pétrole sénégalais destinée à être raffinée en Europe. Le Maran Poseidon a pour destination la raffinerie Shell-Pernis à Rotterdam, l’une des plus grandes installations de ce type en Europe, avec une capacité impressionnante de 404 000 barils par jour. Située sur 400 hectares, la raffinerie de Shell-Pernis joue un rôle clé dans le traitement de ce pétrole de haute qualité.

    L’entrée du Sénégal dans le secteur pétrolier mondial est porteuse de nombreuses promesses. Les revenus générés par la vente de pétrole peuvent stimuler la croissance économique, financer des projets d’infrastructure et améliorer le niveau de vie des Sénégalais. Cependant, ce développement s’accompagne également de défis, notamment en termes de gestion durable des ressources, de gouvernance transparente et de protection de l’environnement.

    Le succès du projet Sangomar pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains, montrant comment une gestion efficace et transparente des ressources naturelles peut contribuer au développement économique et social. Le Sénégal, désormais producteur de pétrole, se trouve à l’aube d’une nouvelle ère prometteuse mais complexe, où les opportunités devront être saisies avec prudence et stratégie.

    EMPRUNT OBLIGATAIRE VERT ET DURABLE : La BIDC injecte plus de 12 milliards F CFA dans l’accès universel à l’électricité au Sénégal

    La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a lancé ce lundi 15 juillet 2024 une initiative ambitieuse destinée à mobiliser des fonds pour des projets verts et durables au sein de la zone UEMOA à travers une émission obligataire verte. Cette émission, d’un montant cible de soixante-dix (70) milliards de francs CFA, représente une première dans le marché financier régional, visant à soutenir des secteurs clés tels que l’infrastructure, l’énergie et la santé.

    L’un des principaux bénéficiaires de cette initiative est le Sénégal, qui recevra une contribution significative de douze milliards deux cents millions (12 200 000 000) de francs CFA pour son projet d’accès universel à l’électricité. Ce programme, inscrit dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE), vise à fournir à tous les citoyens un accès fiable, abordable et de qualité à l’électricité d’ici 2025. Actuellement, seuls 42 % de la population rurale a accès à l’électricité, un chiffre que le gouvernement s’efforce de porter à 100 % dans les zones rurales d’ici la date butoir.

    Le projet bénéficiera d’une stratégie élaborée incluant des solutions techniques spécifiques et des fiches de projets détaillées par région, département et localité. Le gouvernement précédent, sous la direction de Macky Sall, avait établi, en 2017, un Plan opérationnel pour l’accès universel, bâti sur des données du cabinet Gesto et adapté au contexte actuel en prenant en compte 7 000 hameaux non couverts précédemment.

    À l’heure actuelle, le nouveau gouvernement de Bassirou Diomaye Diakhar Faye n’a pas encore officiellement exprimé ses ambitions sur ce projet ambitieux. Il reste à voir si les nouvelles autorités maintiendront le cap fixé par leurs prédécesseurs ou si elles chercheront à renégocier les termes de l’accord, conformément aux engagements du chef de l’État sur certains contrats.

    Le Dakarois

    Sénégal : Vers une révolution écologique avec un cadre réglementaire pour les voitures électriques

    Le lundi 14 juillet, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye, a annoncé un nouveau cadre réglementaire visant à promouvoir et encadrer l’usage des voitures électriques au Sénégal. Cette initiative marque un tournant significatif dans les efforts du pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et adopter des technologies de transport plus durables.

    Lors d’un atelier dédié à la mise en place de ce cadre réglementaire, M. Ndiaye a souligné l’importance d’inciter les concessionnaires, les importateurs et les usagers à opter pour les véhicules électriques. « Il est nécessaire de mettre en place un cadre réglementaire permettant d’inciter les concessionnaires, les importateurs et les usagers à opter pour les véhicules électriques », a-t-il déclaré.

    Le nouveau cadre vise à favoriser le développement des voitures électriques au Sénégal tout en luttant contre les émissions de gaz à effet de serre. « Le cadre de réglementation examiné aujourd’hui concourt résolument au développement des voitures électriques au Sénégal et à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports », a affirmé le ministre.

    L’introduction des véhicules électriques nécessite une stratégie bien réfléchie et coordonnée en matière de réglementation. M. Ndiaye a annoncé que le Sénégal bénéficie du soutien de l’Angleterre, notamment par le biais de la société Manufacturing Africa, une entreprise anglaise. « Avec l’aide de la société Manufacturing Africa, nous allons chercher les voies et moyens de doter notre pays non seulement d’un cadre réglementaire, mais aussi des dispositifs nécessaires pour pousser les Sénégalais à utiliser davantage les véhicules électriques », a-t-il ajouté.

    En parallèle, le ministre a annoncé l’élaboration d’un « schéma directeur global » des infrastructures et des systèmes de transport au Sénégal. Ce plan vise à assurer une multimodalité et une intermodalité entre les différents types de transport, particulièrement à Dakar. « L’objectif de ce schéma est d’avoir une multimodalité et une certaine intermodalité entre les types de transport afin de reconfigurer les infrastructures et les transports, particulièrement à Dakar », a-t-il expliqué.

    La transition vers la voiture électrique est perçue comme une opportunité de réduire les coûts et d’améliorer le confort des transports publics. « La transition vers la voiture électrique permettra non seulement de réduire les coûts mais aussi d’impacter positivement les populations, parce qu’il y aura des transports de masse très confortables, avec des tarifs préférentiels », a assuré Malick Ndiaye.

    Le ministre a également exhorté le secteur privé national à investir dans les infrastructures de recharge pour voitures électriques. « Je l’invite […] à ne pas être attentiste au risque de laisser le vide actuel aux multinationales et de perdre cette grande opportunité », a-t-il averti. Il a précisé que les offres locales seront étudiées avec diligence par les ministères concernés.

    La mise en place de ce cadre réglementaire pour les voitures électriques au Sénégal représente une étape clé vers un avenir plus vert et plus durable. En combinant le soutien international, une réglementation claire et une invitation ouverte au secteur privé, le Sénégal se positionne comme un pionnier de l’adoption des technologies de transport écologiques en Afrique de l’Ouest.

    PERFORMANCE MACROÉCONOMIQUE DU SÉNÉGAL : Ces trois défis face à Diomaye, selon la CEDEAO

    En 2023, les tensions politiques ont affecté l’économie sénégalaise qui s’est retrouvée en dessous des chiffres prévisionnels. Cela s’est manifesté par une croissance modérée de 4,1 %, légèrement supérieure à l’année précédente (4,0 % en 2022). Malgré ces obstacles, plusieurs indicateurs économiques ont montré des améliorations notables, promettant un avenir florissant.
    Les projections économiques pour les années 2024 et 2025 sont optimistes, prévoyant une accélération de la croissance économique. En 2024, le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait croître de manière substantielle, atteignant 7,6 %, stimulé par une augmentation de l’activité dans le secteur pétrolier avec l’entrée en service de nouveaux puits de production, ainsi que par une nouvelle production d’or et de phosphate. Cette tendance positive devrait se renforcer en 2025 avec une croissance projetée à 8,7 %, s’il n’y a pas de fausse note, d’après la CEDEAO dans son rapport sur la performance macroéconomique du Sénégal.
    En effet, si le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et ses collaborateurs n’arrivent pas à gérer de façon proactive certaines situations, la croissance économique de notre pays risque d’en prendre un coup. La première éventualité à éviter est tout retard dans la production pétrolière des nouveaux champs. Ceci pourrait compromettre la dynamique de croissance prévue vu que le Sénégal a déjà accusé beaucoup de lenteur dans les délais d’exécution.
    De plus, une augmentation persistante des prix du pétrole brut, bien que bénéfique en termes de recettes, pourrait représenter une menace pour le secteur réel de notre économie, ajoute la CEDEAO.
    Le dernier scénario qui pourrait faire tache est la sortie définitive du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’AES. Il se trouve que les exportations vers la région sahélienne pourraient être affectées ; d’autant plus que le Sénégal dirige ses exportations principalement vers l’Afrique (36,2% en 2019) et puis, le Mali est le premier client du Sénégal, occupant près de 20% du marché sénégalais pour un montant avoisinant les sept cent vingt-deux (722) milliards de francs CFA en 2022.
    Dans le cas où le Sénégal arrive à gérer ces situations, l’inflation moyenne devrait suivre une trajectoire descendante, atteignant 3,6 % en 2024 et 2,1 % en 2025, soutenue par la baisse continue des prix alimentaires. Parallèlement, le solde budgétaire devrait s’améliorer, passant à -3,9 % du PIB en 2024 et à -3,1 % en 2025, bénéficiant des nouvelles rentes issues du secteur pétrolier. Le ratio dette/PIB devrait également diminuer, atteignant 72,5 % en 2024 et 67,6 % en 2025, reflétant une gestion financière plus robuste.


    Le Dakarois

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