IMPLICATION SUPPOSÉE DE SON BEAU-FRÈRE DANS L’ARRESTATION DE SON MARI : Mme Diop Oumy, épouse de Lat, brise le silence

Détenu depuis près de six mois pour des délits financiers allégués, Lat Diop traverse une incarcération qui suscite de nombreuses interrogations et alimente le débat public. En 2022, alors qu’il était encore dans l’opposition, l’actuel Premier ministre avait suggéré que Lat Diop pourrait faire face à des poursuites judiciaires une fois au pouvoir. Une succession d’événements qui, avec le recul, divise l’opinion : certains y voient une simple coïncidence, tandis que d’autres estiment que ceci s’inscrit dans une stratégie politique visant à écarter une figure influente de l’opposition au profit du président de Pastef / Les Patriotes.

Dans le même temps, l’hypothétique implication de son demi-frère par alliance, réputé proche d’Ousmane Sonko, continue de nourrir les spéculations.

Dans cet entretien exclusif accordé au « Dakarois Quotidien », Mme Diop Oumy, épouse de Lat depuis 14 ans, livre un témoignage poignant sur l’épreuve que traverse leur famille. Entre incertitudes judiciaires et enjeux politiques sous-jacents, elle dévoile le quotidien de son mari en détention, revient sur la position adoptée par l’ex-Premier ministre, Amadou Ba, et explique les démarches engagées pour faire éclater la vérité.

Dakarois Quotidien : Comment votre famille (et vous incluse) vit-elle cette épreuve ?

Mme Diop : Très dure comme toute épreuve, parce que ce n’est pas du tout facile d’être à ses côtés depuis 14 ans et du jour au lendemain, même pour le voir, il faut demander une permission. Mais nous essayons de tenir quand même et espérons le revoir bientôt à la maison.

DQ : Comment votre époux vit-il ces longs mois d’incarcération ?

Mme Diop : Il le vit avec dignité et courage.

DQ : Quel est son état d’esprit face à la détention prolongée ?

Mme Diop : Il reste serein et il a foi en la justice de son pays.

DQ : A-t-il le moral ou traverse-t-il des moments de découragement ?

Mme Diop : Vous savez que la vie carcérale n’est pas du tout facile pour une personne qui avait l’habitude d’être active, mais il essaye de s’adapter au mieux en laissant tout entre les mains de Dieu, même s’il y a des jours avec et des jours sans.

DQ : Comment se déroulent ses journées en prison ?

Mme Diop : Il a quand même sympathisé avec bon nombre de détenus avec qui il discute beaucoup ; sinon il fait beaucoup de lecture et passe beaucoup de temps à prier aussi.

POSTURE D’AMADOU BA, EX-PREMIER MINISTRE

DQ : Comment votre mari vit-il le fait que ses anciens collaborateurs ne lui aient ni rendu visite en prison, ni présenté leurs condoléances lors du décès de son père ?

Mme Diop : Certains parmi eux m’ont rendu visite ou m’ont jointe par téléphone. D’autres ont pu aller rendre visite en prison à mon mari ; c’est juste que ça n’a pas été médiatisé. Au passage, je les remercie beaucoup pour leur soutien.

DQ : Pensez-vous qu’il y en a qui l’ont abandonné par peur, opportunisme ou ingratitude ?

Mme Diop : Pour le reste qui ne se sont pas encore manifestés, cela peut être par manque de temps, parce que les préoccupations de la vie courante sont énormes de nos jours. Cependant, nous ne blâmons personne.

DQ : Amadou Ba, qui avait reçu le soutien de votre époux lors de la dernière présidentielle, soutient-il aujourd’hui votre mari ?

Mme Diop : Le ministre Amadou Ba m’a rendu visite et prend souvent de mes nouvelles, et je sais qu’il fera de son possible pour aider mon époux à sortir de cette impasse.

DQ : Votre époux bénéficie-t-il du soutien de ses camarades de l’APR durant sa détention ?

Mme Diop : Il y a beaucoup de ses camarades de l’APR qui nous soutiennent.

DQ : Quelles sont ses relations avec Farba Ngom en prison ?

Mme Diop : Avec Farba, ils sont camarades de parti et ils ont une bonne relation.

DQ : Comment vit-il le ramadan en détention ?

Mme Diop : Il le vit comme tout autre détenu, pas très commode, mais il avait même l’habitude de jeûner avant le ramadan.

UN ACHARNEMENT POLITIQUE ?

DQ : En 2022, l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, alors dans l’opposition, avait menacé votre époux de prison une fois au pouvoir. Pensez-vous que cette arrestation est motivée par des considérations politiques ?

Mme Diop : En espérant que si ce n’est pas la chose promise qui est due, dans ce cas il y a quand même une réelle coïncidence.

DQ : Selon certaines sources, le demi-frère de Lat Diop, réputé proche d’Ousmane Sonko, aurait joué un rôle dans son inculpation. Avez-vous des éléments qui confirment ou infirment cela ?

Mme Diop : Je précise que c’est son demi-frère par alliance, qui est un homme discret, qui a toujours eu de très bons rapports avec nous, et sa proximité avec l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko ne signifie pas une quelconque implication dans l’affaire de mon époux.

DQ : Votre époux est une personnalité influente. Pensez-vous que son arrestation vise à écarter un adversaire politique ?

Mme Diop : C’est une possibilité, parce qu’en politique, on reçoit plusieurs coups, mais c’est la manière de se relever qui compte au final.

PERSPECTIVES

DQ : Croyez-vous encore en la justice sénégalaise ?

Mme Diop : Oui, j’y crois fermement et j’ai l’intime conviction qu’il sera libéré très vite, c’est juste une question de temps.

DQ : Quels sont les prochains recours envisagés ?

Mme Diop : Nous avons fait appel de la liberté provisoire rejetée et un pourvoi en cassation pour l’annulation de ce dossier aussi. Nous restons dans l’attente d’un avis favorable, s’il plaît à Dieu.

DQ : Quel message souhaitez-vous adresser aux Sénégalais et à ceux qui suivent cette affaire ?

Mme Diop : Mon époux a beaucoup donné pour son pays et il a longtemps œuvré à la bonne marche de ce pays. D’ailleurs, beaucoup ignorent que c’est lui qui a négocié l’autoroute Ila Touba et d’autres grandes réalisations pendant qu’il était directeur des investissements et ensuite de la coopération internationale. Toutes les personnes qui l’ont côtoyé savent à quel point il a de la rigueur et du sérieux dans son travail, donc ce n’est pas une personne qui va piller des deniers publics.

DQ : Si vous aviez un mot à dire aux autorités judiciaires et politiques, quel serait-il ?

Mme Diop : Aux autorités judiciaires, nous voulons une justice équitable, et aux autorités politiques, nous demandons qu’elles essaient de nous apporter un climat d’apaisement et de cohésion sociale, parce que c’est ça qui peut faire avancer un pays.

Propos recueillis par Penda THIAM

Mouvement « Jëf-Citoyens d’Action » : Ousseynou Diallo dénonce les licenciements abusifs et l’absence de validation du rapport de la Cour des comptes

Dans un contexte de crise économique et de turbulences politiques, Ousseynou Diallo, juriste et leader du Mouvement « Jëf – Citoyens d’Action », dénonce avec vigueur les vagues de licenciements abusifs au sein des institutions publiques, l’inquiétante absence de validation du rapport de la Cour des comptes, ainsi que l’illégalité manifeste d’une éventuelle anticipation des élections locales. Plus encore, il s’élève contre la précarité grandissante qui frappe de plein fouet la population sénégalaise, et en particulier les habitants de Hann/Bel-Air, une commune stratégique pour l’économie nationale, mais négligée et privée de la considération et du soutien qu’elle mérite.

Face à l’urgence du chômage et de la précarité, comment interprétez-vous les récentes vagues de licenciements et la réduction des salaires au sein des administrations étatiques ?

L’emploi et le salaire sont des droits fondamentaux, piliers de la dignité humaine. C’est pour cette raison que, sous ma direction, le Mouvement « Jëf-Citoyens d’Action » forme et outille les jeunes pour un emploi durable et encourage l’entrepreneuriat féminin. Les licenciements orchestrés par certains dirigeants sont des manœuvres destructrices, sectaires et intolérables, plongeant nos frères et sœurs sénégalais dans une misère humiliante. Un dirigeant compétent doit privilégier le redéploiement et la réorganisation fonctionnelle au lieu de recourir à des licenciements massifs. Le Président de la République Son Excellence Bassirou Diomaye Faye doit exiger de son Gouvernement qu’il mette un terme aux licenciements abusifs et qu’il engage des réformes profondes pour garantir une politique salariale plus équitable au sein de l’État. Il est impératif de réduire les écarts de rémunération injustifiés entre les fonctionnaires et de supprimer les dispositifs financiers abusifs qui nuisent à notre économie, tels que les fonds politiques ou secrets.

Les programmes de migration professionnelle entre le Sénégal, l’Espagne et le Qatar représentent-ils une solution pérenne au chômage structurel ou ne constituent-ils qu’un palliatif temporaire?

À mon avis, bien que les programmes de migration offrent des opportunités professionnelles temporaires, ils ne constituent pas une véritable solution au chômage structurel au Sénégal. D’ailleurs, le gouvernement en place a toujours refusé de considérer l’émigration des jeunes comme une réponse aux défis socio-économiques du pays, privilégiant plutôt leur rétention pour contribuer au développement national. Cette contradiction illustre une politique hésitante. En tout cas, les programmes de migration permettent d’accéder à des emplois à l’étranger aux causes profondes du chômage au Sénégal, notamment un système éducatif défaillant, un manque de formation adéquate et l’absence d’un véritable secteur industriel. Pour résoudre le chômage structurel au Sénégal, il est crucial de réformer le système éducatif, de développer la formation professionnelle adaptée aux besoins du marché et de favoriser la création d’emplois locaux dans des secteurs clés comme l’industrie et l’agriculture.

Que pensez-vous du dernier rapport de la Cour des comptes ?

La publication d’un rapport non signé par la Cour des comptes soulève effectivement des interrogations légitimes. L’absence de cette formalité cruciale devrait obliger la Cour à fournir une explication officielle par le biais d’un communiqué, afin d’éclairer les Sénégalais sur les raisons de cette omission. En démocratie, il est du droit des citoyens d’exiger des réponses de la part de nos institutions publiques, y compris la Cour des comptes. Sans adhérer aux théories de manipulation des chiffres qui ont été évoquées, je considère qu’il est essentiel de fournir aux Sénégalais une analyse rigoureuse et impartiale de la gestion publique, libre de toute instrumentalisation politique ou suspicion de manipulation, afin de prévenir toute justification de poursuites partiales.

Lors des élections législatives, quelles motivations vous ont conduit à soutenir la liste du parti Pastef, et comment ce choix s’intègre-t-il dans votre vision politique globale ?

Lors des législatives anticipées, nous avons effectivement choisi de soutenir la liste du parti Pastef. Accorder la majorité à une opposition déconnectée des véritables attentes de notre jeunesse et de l’ensemble des Sénégalais aurait conduit à un blocage institutionnel, freinant des réformes cruciales. Pastef partageait notre vision : faire de l’emploi et de la formation des jeunes et des femmes une priorité absolue. En lui apportant notre soutien, nous voulions bâtir une majorité parlementaire forte, porteuse de politiques ambitieuses, capable d’accélérer l’insertion professionnelle et de transformer en profondeur nos institutions. Ce choix était, pour nous, le moteur d’un changement durable, fidèle aux aspirations du peuple sénégalais.

Comment évaluez-vous votre alliance avec le parti Pastef et, plus largement, la gouvernance de Son Excellence Bassirou Diomaye Faye ?

Notre soutien n’a pas seulement renforcé les rangs du Pastef, il a déclenché une ascension électorale fulgurante. Aujourd’hui, bien que nous restions fidèles à notre objectif de changement durable, nous ne pouvons ignorer notre regret face à la gouvernance actuelle, qui ne répond pas entièrement aux attentes placées en elle. En effet, la gouvernance du président Bassirou Diomaye Faye révèle une forte tendance à la gestion partisane et opaque. Les appels à l’inclusion ne sont que des illusions, dissimulant un système de nominations partisanes qui trahit l’essence même d’un engagement citoyen sincère. Pendant ce temps, le président prône la Vision Sénégal 2050, exhortant tous les Sénégalais, y compris la diaspora, à bâtir un avenir prospère et juste. Il est par conséquent urgent de briser cette façade et d’exiger une gouvernance réellement ouverte, transparente et efficace.

La récente séance de questions à l’Assemblée nationale, à laquelle a participé le Premier ministre Ousmane Sonko, a-t-elle répondu aux attentes des citoyens ?

J’estime que derrière l’image démocratique de cette séance, ce n’est qu’une mise en scène. L’Assemblée nationale, censée être un contre-pouvoir, était devenue un simple spectacle où les députés ont privilégié questions politiques plutôt que les vrais problèmes des citoyens. Malgré les annonces d’Ousmane Sonko sur le coût de la vie et les finances publiques, les préoccupations des populations sont restées intactes. Ma proposition est qu’il faut créer une plateforme où les citoyens définissent les questions à poser au Gouvernement, que les députés soumettront officiellement, pour rendre l’Assemblée plus en phase avec les préoccupations des populations.

Vous êtes juriste. Quelle est votre analyse juridique et politique face à l’annonce controversée de l’anticipation des élections locales, déplacée de 2027 à 2025 ?

Forcer des élections municipales en 2025 serait non seulement contraire à la loi, mais aussi une démarche inacceptable. Le Code électoral est clair : les élections locales ne peuvent se tenir avant la cinquième année du mandat, soit à partir de fin janvier 2026, avec un calendrier officiel prévoyant même une date au plus tard en janvier 2027. Toute tentative de les avancer relèverait d’une manœuvre politique et ignorerait les réelles préoccupations des Sénégalais. Le président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, ainsi que le Premier ministre Ousmane Sonko, ont la responsabilité de respecter scrupuleusement ce calendrier électoral afin de préserver la stabilité et la légitimité des institutions.

La révocation de M. Barthélémy Dias, maire de Dakar, ne plaide-t-elle pas pour une réforme du Code électoral en ce qui concerne les règles d’inéligibilité des élus ?

La révocation de M. Barthélémy Dias, bien que regrettable, s’inscrit dans le cadre de l’application des règles prévues par notre législation. En effet, l’article L.277 du Code électoral dispose qu’en cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité, le maire peut être démis de ses fonctions par le représentant de l’État, au même titre que n’importe quel conseiller. Il faut souligner que le maire demeure avant tout un conseiller municipal. Cependant, j’estime qu’il est essentiel de réévaluer certaines des règles d’inéligibilité et d’incompatibilité, afin de qu’elles n’entravent pas l’efficacité de l’action publique. Il devient crucial de réformer ces critères en tenant compte des situations des élus déjà en fonction, tout en veillant à leur offrir une meilleure protection juridique, afin de préserver leur droit à participer pleinement à la vie politique sans risquer des sanctions injustifiées ou à connotation politique.

Face aux débats intenses sur l’abrogation de la loi d’amnistie de mars 2024, quelle position adoptez-vous : son annulation totale ou une révision partielle ?

Plutôt que d’annuler purement et simplement cette loi – une décision qui ne ferait qu’alimenter des tensions déjà vives –, je suis d’avis qu’il est impératif de la repenser en profondeur et avec discernement pour combler les failles de l’impunité. Adoptée en mars 2024 pour apaiser une crise politique aiguë, l’amnistie visait à restaurer la cohésion nationale. Pourtant, certaines de ses dispositions semblent protéger des actes d’une gravité inquiétante. Une révision partielle et ciblée, distinguant clairement les délits politiques des abus intolérables, offrirait un équilibre essentiel entre réconciliation et justice.

Comment jugez-vous le plan d’indemnisation mis en place par le gouvernement sénégalais en réponse aux troubles politiques et aux violences survenues entre 2021 et 2024 ?

Sans la moindre enquête judiciaire ni mesure sérieuse pour identifier les responsables des violences, ce plan d’indemnisation ressemble davantage à manœuvre politicienne déguisée en geste de justice. Pire encore, en excluant arbitrairement de nombreuses victimes, notamment les commerçants ruinés par les pillages, il impose une vision biaisée et partiale de la notion même de victime. Cette désignation partiale des victimes constitue une injustice manifeste, semblant exclusivement bénéficier aux militants de Pastef. Pour garantir justice, une commission indépendante aurait dû enquêter de manière impartiale sur les violences, afin de déterminer les responsabilités et élargir l’indemnisation à toutes les victimes, y compris les commerçants, sur des critères objectifs et transparents.

Plusieurs organisations soutiennent la réforme du Code de la famille au Sénégal, notamment sur la « puissance paternelle ». Quels sont les principaux obstacles à cette réforme, selon vous ?

L’article 277 du Code de la famille accorde l’autorité parentale exclusivement au père durant le mariage, un principe aujourd’hui contesté pour rendre une certaine justice aux femmes et aux enfants. A mon avis, une collaboration entre juristes, leaders religieux et société civile est la clé pour créer un cadre légal équilibré. En attendant une réforme législative, les juges devraient, en cas de divorce, permettre au parent gardien, souvent la mère, de prendre certaines décisions pour l’enfant et dans son intérêt sans l’accord systématique du père.

En tant que plus jeune candidat de la présidentielle 2024, quelles ambitions nourrissez-vous pour les prochaines échéances électorales, notamment au niveau local ?

Je refuse de voir le Sénégal s’enliser dans la médiocrité, où la jeunesse, les femmes et nos aînés sont étouffés par une politique politicienne stérile. C’est cette révolte qui m’a poussé à briguer la présidence, mais je crois que le changement commence localement. À Hann/Bel-Air, je veux accomplir ce que Babacar Mbengue n’a pas fait en 20 ans.

Hann/Bel-Air, qui porte 70% du tissu industriel du pays et génère une part substantielle de la richesse nationale, est négligée. Les jeunes et les femmes manquent d’opportunités, faute d’emplois, de formations et de financements. C’est une forme de « paradoxe économique ». Face à cette injustice, nous avons formé des alliances stratégiques, notamment avec le parti Natangué Askan Wi, pour apporter des solutions concrètes et transformer la réalité locale.

Propos recueillis par Sophie Loraine Ba

[Entretien] Hamidou Anne : “Pourquoi je rejoins l’APR…”

L’intellectuel et écrivain, Hamidou Anne, rejoint l’Alliance Pour La République (APR). En exclusivité pour Seneweb, l’auteur de “Panser l’Afrique qui vient” explique les raisons de ce choix.

Hamidou Anne, après avoir annoncé l’arrêt de votre chronique Traverses qui paraissait dans Le Quotidien, vous avez décidé de vous lancer en politique et d’intégrer l’Alliance Pour la République (APR). Pourquoi ?

Pendant quatre années, j’ai écrit, chaque semaine, sur le “politique”, en maniant divers sujets de notre époque sans concession. J’ai toujours aimé la politique dans sa dimension accoucheuse d’idées et de théories tout en ayant une forme de méfiance pour les manœuvres d’appareils et les querelles de chapelles.

En quatre ans, j’ai vu le monde connaître des bouleversements sans précédent ; la pandémie de covid-19, la résurgence des putschs dans le Sahel, le retour de la guerre en Europe, l’attaque du 7 octobre et les massacres à Gaza, la réélection de Trump et l’amputation de la CEDEAO. J’ai vu à quel point sur un temps relativement court des chocs pouvaient surgir et reconfigurer le monde pour le pire. 

“Le Pastef est un parti d’émanation fascisante dont le projet est l’abaissement du Sénégal. Écrire ne suffit plus. Je m’engage parce que dans les grandes batailles à venir, je ne peux pas me dérober, je ne peux pas rester à l’écart ; je dois être au front, par les idées et sur le terrain.”

Au Sénégal, j’ai été choqué par les événements de mars 2021 qui, sur la base de l’irresponsabilité d’un homme, ont embrasé notre pays et causé la mort d’enfants. J’ai vu des universitaires multiplier les pétitions pour soutenir un homme malgré ses mensonges, ses appels à l’insurrection et ses outrances antirépublicaines et ne pas oser écrire la moindre ligne sur l’incendie de l’université, espace de fécondation de la pensée et accessoirement leur lieu de travail. J’ai été pris d’effroi en observant notre pays de l’intérieur, parcourant les médias et les rues le soir pour regarder l’ampleur de l’effondrement moral. J’ai écrit des livres, des centaines de textes, donné des conférences, avec toujours un seul moteur, qui est le souci de l’homme intégral.

 Je vois notre pays s’embourber dans une période de crise au sens gramscien, où tous les repères sont brouillés. Le Pastef est arrivé au pouvoir dans la foulée d’une insurrection qu’une élection est venue enrober de sa légalité mais le parti n’a rien perdu de son essence violente et autoritaire, de son ordre réactionnaire, misogyne et rétrograde. J’ai toujours eu une conscience politique, mais je n’ai jamais sauté le pas, car malgré les divergences que je pouvais avoir avec les régimes successifs, j’avais confiance en eux, parce qu’ils demeuraient, au-delà des différences, dans le cadre républicain. Or le Pastef est un parti d’émanation fascisante dont le projet est l’abaissement du Sénégal. Écrire ne suffit plus. Je m’engage parce que dans les grandes batailles à venir, je ne peux pas me dérober, je ne peux pas rester à l’écart ; je dois être au front, par les idées et sur le terrain.

Quel sera votre rôle dans le parti ?

Je tiens d’abord à préciser que le Président Macky Sall n’est pas venu vers moi, nos volontés se sont rencontrées. Dans la démarche visant à inscrire mon action au sein d’un collectif pour plus d’efficacité, il m’a ouvert un chemin vers nos convergences républicaines. J’adhère à l’APR pour y poursuivre mon engagement pour la république, car le rôle d’intellectuel vigie ne suffit plus face à la nature et à l’ampleur des fractures nationales et des dangers qui guettent notre commun vouloir de vie commune. J’ai décidé d’aller en politique avec une ambition et une volonté qui jamais ne se départissent de l’humilité de celui qui vient contribuer au débat public pour défendre des principes de démocratie, de justice, de liberté. Le degré le plus élevé dans un parti est celui de militant, qui sait s’oublier au nom du collectif, et pour quelque chose qui le dépasse et le surpasse. Je l’appelle la patrie républicaine. Je ne revendique rien d’autre que le droit de servir, dans une alliance entre la pensée et la pratique militante. Mon ambition est d’être en surplomb et au cœur de la mêlée.

“J’ai rencontré le Président Sall la première fois en 2010 ; nous nous sommes revus douze ans plus tard et avons eu une longue conversation empreinte de sincérité et de fraternité. J’affectionne l’homme et estime l’homme d’État, c’est donc avec fierté que je marche désormais à ses côtés au service de notre pays qu’il a servi et pour lequel il a encore tant à donner”

Vous revendiquez votre appartenance à la gauche. L’APR, qui n’a pas de boussole idéologique, est-elle le meilleur cadre pour mettre en pratique vos idées ? 

C’est une question à laquelle je m’attendais car elle est légitime. Je n’ai jamais fait mystère de mon appartenance à la gauche républicaine. L’adjectif républicain est ici très important, car sans la res publica, notre maison commune, il est impossible de penser et d’agir pour les nôtres, celles et ceux qui sont en droit d’attendre que la politique change leur vie. La gauche ne m’a pas choisi, j’ai fait le choix d’aller vers elle car elle est l’estuaire de toutes mes aspirations pour une société libre, juste et équitable. L’APR, comme le rappelle si souvent mon ami Seydou Gueye, qui vient lui-même de la social-démocratie, est un parti-creuset, une alliance avec des personnalités issues de tous les horizons du champ républicain pour, en 2008, faire face. Je côtoierai dans le parti des Sénégalais dont l’ambition est de préserver notre modèle républicain, démocratique, laïque et social. Sur un plan plus personnel, j’ai reçu de nombreux appels à rejoindre l’APR alors que le parti était au pouvoir, j’ai toujours refusé d’y donner suite car ma place était alors dans le champ des idées et non dans la confrontation politique partisane. 

Enfin, au moment où les gens pensent que tout doit s’étaler sur la place publique, je refuse de céder à la tentation de la mise en scène. La politique, c’est une profonde aspiration à la dignité de soi-même et des autres. J’ai rencontré le Président Sall la première fois en 2010 ; nous nous sommes revus douze ans plus tard et avons eu une longue conversation empreinte de sincérité et de fraternité. J’affectionne l’homme et estime l’homme d’État, c’est donc avec fierté que je marche désormais à ses côtés au service de notre pays qu’il a servi et pour lequel il a encore tant à donner. 

“L’APR,malgré les critiques que j’ai eu à formuler à son endroit, a été le vaisseau-amiral de la coalition ayant sorti notre pays du cercle des pays les moins avancés. Le parti n’a non plus jamais fait alliance avec le Pastef, et ceci est un critère fondamental”

Aurez-vous toute votre place au sein de cette formation ? 

Je n’attends pas à ce qu’on me fasse une place, je suis venu acheter une carte comme tout le monde, en militant simple, exigeant mais discipliné. C’est à moi de convaincre par ma hardiesse militante que le parti, ses militants et ses instances peuvent compter sur moi. Il y a des gens qui après avoir occupé de grandes responsabilités dans le parti et dans l’État, ont choisi le déshonneur de la transhumance ou le confort du silence, c’est leur choix. Je pense que l’APR, malgré les critiques que j’ai eu à formuler à son endroit, a été le vaisseau-amiral de la coalition ayant sorti notre pays du cercle des pays les moins avancés. Le parti n’a non plus jamais fait alliance avec le Pastef, et ceci est un critère fondamental, car pour moi un républicain qui s’allie à des fascistes se déshonore et souille le drapeau de la république. En politique, je continuerai naturellement à écrire, mais j’irai partout pour porter la parole d’une contre-insurrection républicaine et citoyenne, afin de faire du régime Pastef une parenthèse hideuse au Sénégal. Quand la confusion et le bruit règnent, les lignes se brouillent et la raison se terre un temps. Mais il y a toujours une fêlure dans l’édifice pour, à partir de fragments, mener une bataille culturelle dont l’issue est la restauration de la patrie républicaine et l’avènement du progrès économique et social. 

“L’accusation grotesque de maquillage des comptes publics  met en danger la souveraineté nationale et entame le crédit de notre administration saluée partout pour sa compétence et sa rigueur”

Après avoir perdu le pouvoir, le PS et le PDS ont eu du mal à revenir. L’APR également est mal partie, avec les défections de nombreux leaders. Par ailleurs l’image de l’APR est très écornée avec les scandales qui éclaboussent certains de ses membres et les accusations de maquillage des comptes.   La cause n’est-elle pas perdue d’avance ?

Après chaque alternance, certains font le choix de migrer vers des prairies plus fleuries. On ne peut pas empêcher un homme de faire le choix du déshonneur. Le temps fera son œuvre. Je rejoins l’APR avec un regard lucide et un devoir d’inventaire. Je ne saurais avoir la prétention d’assumer un bilan dont je ne suis pas comptable. Mais le parti n’a pas à raser les murs eu égard à son action transformatrice en termes d’économie, d’inclusion sociale et de positionnement du Sénégal sur la scène diplomatique internationale. Une cause n’est jamais perdue d’avance, car seules sont perdues d’avance les batailles qu’on ne livre pas.

Je m’arrête un instant sur cette accusation grotesque de maquillage des comptes publics, qui met en danger la souveraineté nationale et entame le crédit de notre administration saluée partout pour sa compétence et sa rigueur. De plus, les performances économiques et sociales du Sénégal sont régulièrement attestées par les institutions internationales. L’auteur de ces propos n’a ni amour-propre, ni amour de son pays. Car même des dirigeants de pays au bord de l’affaissement n’ont jamais posé un acte aussi grave et irresponsable. Mais que voulez-vous, le propre des ignorants c’est d’être audacieux. 

Vous l’avez évoqué tantôt, Macky Sall est le leader historique de ce parti.  IL en est encore le Président, mais est actuellement hors du Sénégal, et n’est pas revenu depuis la fin de son mandat. Est-il encore d’après vous l’homme providentiel pour votre parti ?

Macky Sall a sacrifié à une tradition républicaine sénégalaise, qui est celle de prendre du champ pour ne pas gêner son successeur. La république, au-delà des textes, ce sont des coutumes d’élégance qui doivent être préservées ; elles sont aussi à l’origine de l’exception sénégalaise. Il est le Président du parti et sa figure morale consensuelle. Il est un homme politique si par politique l’on entend un attachement viscéral à son pays et son continent. Nos discussions depuis qu’il a quitté le pouvoir se limitent essentiellement à des questions économiques et internationales, qui sont pour lui deux passions. 

“En moins d’un an, le bilan de PASTEF c’est une moins-value de 839 milliards sur les recettes et une hausse des dépenses de prestige. Pour des gens qui se disaient architectes de l’orthodoxie, en 10 mois, le déficit budgétaire a explosé, passant de 840,2 milliards de FCFA à 2 362,2 milliards de FCFA.”

Vous avez été très critique contre PASTEF du temps où ce parti était dans l’opposition et avez mené avec constance le combat contre leur idéologie. Comment jugez-vous leurs premiers mois au pouvoir ?

Le Pastef est fidèle à son ADN de parti fascisant, qui promeut la violence verbale et physique et refuse le débat démocratique. Les arrestations arbitraires, les menaces contre les médias, l’interdiction systématique des marches, les reniements à la parole et la culture de la vulgarité sont érigés en norme de gouvernance. Depuis le 2 avril, deux événements me semblent utiles à pointer pour montrer la nature du régime et sa dangerosité. Il y a d’abord, cette confusion des rôles au sommet de l’État, qui fait désormais que mêmes les enfants savent en dépit des textes où se situent le centre d’impulsion du pouvoir. Le refus de sacrifier à la DPG en violation de la Constitution, les attaques de responsables publics sur des décrets de nomination, les péripéties ayant conduit à la dissolution sont à mettre dans ce cadre. 

Au plan économique, le pays est dans un état de tension extrême lié à une confiance rompue avec les partenaires depuis l’annonce du maquillage supposé des comptes, un matraquage fiscal sans précédent, des atermoiements sur le franc CFA et une suspicion constante sur les entrepreneurs, notamment du BTP, freinant ainsi l’investissement privé. En moins d’un an, leur bilan c’est une moins-value de 839 milliards sur les recettes et une hausse des dépenses de prestige. Pour des gens qui se disaient architectes de l’orthodoxie, en 10 mois, le déficit budgétaire a explosé, passant de 840,2 milliards de FCFA à 2 362,2 milliards de FCFA. 

Enfin, vous savez combien la question internationale compte pour moi. Et même sur ce sujet où le Sénégal a toujours rayonné, les postures diplomatiques très douteuses et l’incompétence au plus haut niveau nous isolent. Le Sénégal s’efface progressivement sur la scène diplomatique africaine et internationale.

“Nous avons à bâtir une opposition solide, mais de mon point de vue celle-ci ne doit pas se structurer autour des vieilles logiques électoralistes. Nous le devons aux 46% de Sénégalais qui ont refusé de voter pour la majorité actuelle et aux abstentionnistes à aller chercher”

L’opposition a du mal à exister encore face à ce parti. Comment expliquez-vous cela et avez-vous des pistes pour inverser cette tendance ? 

Il est encore trop tôt pour bâtir une force de l’opposition puissante et capable de mobiliser les masses autour d’une alternative. Les appareils vaincus doivent se compter, laisser les transhumants partir et les pressés se lasser afin de se réorganiser. Le gouvernement n’a pas encore bouclé une année d’exercice même s’il se comporte déjà comme un régime usé et fatigué et incapable d’impulser de la nouveauté du fait de son incompétence technique et de son immaturité politique. Ils sont une bande de stagiaires sans maître de stage, donc n’apprendront rien et multiplieront les excès et bévues en les mâtinant des slogans vaseux comme « rupture » et « transformation systémique ». 

Nous avons à bâtir une opposition solide, mais de mon point de vue celle-ci ne doit pas se structurer autour des vieilles logiques électoralistes. Nous le devons aux 46% de Sénégalais qui ont refusé de voter pour la majorité actuelle et aux abstentionnistes à aller chercher. Il faut un socle minimum commun constitué d’abord d’une volonté de travailler ensemble pour, dans un premier temps, faire face à l’hydre populiste et annihiler ses visées autoritaires et ensuite proposer une alternative porteuse d’espérance pour les jeunes, les femmes et celles et ceux qui vivent dans la précarité et qui sont en droit d’attendre un quotidien digne. 

“Je ne suis pas venu en politique pour des portefeuilles ou pour une richesse matérielle. J’arrive à l’APR après que ce parti a perdu le pouvoir alors que j’ai eu douze ans pour y adhérer. Je suis venu en politique pour bâtir un horizon émancipateur avec des hommes et des femmes dotés du sens de l’intérêt général et soucieux de la place du Sénégal dans l’histoire.”

Pour finir, allez-vous briguer des mandats électifs durant les prochaines années ? 

Macky Sall m’a prodigué de nombreux conseils. J’ai particulièrement retenu celui-ci : quand on fait le choix de servir son pays, on ne le fait pas par intermittence. Tout, dans ma formation comme dans mon passé récent dans l’exercice de l’État, me rappelle ce que l’expression servir son pays signifie et quelle peut être sa sacralité. Je ne suis pas venu en politique pour des portefeuilles ou pour une richesse matérielle. J’arrive à l’APR après que ce parti a perdu le pouvoir alors que j’ai eu douze ans pour y adhérer. 

Je suis venu en politique pour bâtir un horizon émancipateur avec des hommes et des femmes dotés du sens de l’intérêt général et soucieux de la place du Sénégal dans l’histoire. Je ne serai pas un intermittent du spectacle de la politique, j’y suis pour de longues années ; et durant cette belle aventure qui commence, pour le Sénégal, j’irai partout où m’appellera le devoir. 

Entretien réalisé par Adama Ndiaye

ANNULATION DE LOTISSEMENTS ET SUPPRESSION DE CERTAINES PARTIES DES PUD DE MALIKA ET DE GUÉDIAWAYE : « Bon nombre d’impactés risquent de devenir bientôt des sans-abri », dixit Babacar Mbaye Ngaraf

Dans un entretien exclusif accordé au « Dakarois Quotidien », Babacar Mbaye Ngaraf, président de l’Alliance Sauver le Sénégal et coordonnateur de la plateforme « Nay Leer », aborde des sujets d’actualités :
les failles du Plan Directeur d’Urbanisme (PUD) et les défis de l’école sénégalaise. Entre appels à la transparence et plaidoyer pour l’éducation, il en appelle à des solutions justes et urgentes.

Selon vous, quelles sont les failles du Plan Directeur d’Urbanisme (PUD) ?

Permettez-moi d’abord de rappeler que le PUD n’est pas né ex nihilo. C’est une réponse à une forte demande des populations, exprimée en toutes occasions. Dans ses efforts de développement, Guédiawaye se heurtait de plus en plus à un problème d’espace pour disposer de certains équipements et infrastructures indispensables à son rang de ville moderne. Ne pouvant s’étendre que sur la zone nord occupée par la bande des filaos qui, morte depuis plusieurs années, avait fini par céder la place à des niches de dépôts sauvages d’ordures et de lieux de retrait de malfrats. C’est dans ces conditions que des consultations et échanges ouverts à tous ont permis d’élaborer un plan d’aménagement du littoral en prenant en compte toutes les préoccupations et observations.
Par rapport à votre question, je pense que si on doit parler de failles, cela doit être à deux niveaux :
• L’aménagement d’équipements et d’habitations sur le domaine public maritime.
• La non-prise en compte de l’existant, c’est-à-dire les détenteurs de titres trouvés sur place.

Le Premier ministre avait pris des dispositions relatives à l’annulation de certains lotissements, attributions de parcelles et la suppression de certaines parties des PUD de Guédiawaye et de Malika. Quelles appréciations en faites-vous ?

Du comité ad hoc, on attendait une réponse à la lancinante problématique du foncier, mais on a l’impression d’avoir plutôt des recommandations aggravantes de la situation, avec des risques de multiplication des problèmes. On ne propose pas comme solution d’éteindre le feu en y versant de l’huile.
Les notaires, les inspecteurs des impôts et les avocats membres du comité ad hoc peuvent-ils se taire face à des idées d’annuler des lotissements où des gens disposent de droits réels ayant donné lieu à des transactions (cessions, hypothèques, garanties ou apports à des projets) ? Un État ne viole pas la loi sous prétexte d’apporter des corrections. S’il y a des abus et des errements, il faut sanctionner les fautifs sans faire du tort au citoyen lambda qui, peut-être, a été victime d’un fonctionnaire véreux à qui il avait fait confiance en considérant son rang et sa conscience.

Quelles sont vos arguments pour étayer votre constat ?

Pour les PUD de Guédiawaye et Malika, les populations n’ont qu’inquiétude, même si on a satisfaction pour les mesures sur la partie océanique :
• Les impactés par le PUD (c’est-à-dire les possédants de parcelles existantes avant PUD) ne savent pas où donner de la tête, tandis que les particuliers attributaires de lots peinent à obtenir un quitus de mainlevée après neuf longs et pénibles mois d’attente. Aujourd’hui, ils ont beaucoup plus besoin, avant tout, de la levée des mesures de suspension prises par le Directeur Général des Impôts et Domaines sur le PUD afin de pouvoir disposer de leurs baux, implanter et identifier leurs lots. Il en est de même pour la Mairie de la ville, « maître d’ouvrage dudit PUD », qui ne sait même pas où se trouvent ses propres équipements.
• Les lotissements dits Yeumbeul Nord, près de Gadaye et Malika, sites de recasement des impactés du BRT, VDN 2 et VDN 3, sont victimes d’extrapolations des mesures concernant le PUD. Ce sont des lotissements sur le domaine national qui datent de 2016, donc antérieurs au PUD de 2023. Du fait des mesures, ceux qui étaient en construction voient leurs matériaux se dégrader et se faire voler. Pire, leurs ressources financières, tirées des indemnisations, se volatilisent gravement sous l’effet du loyer (référence faite aux expropriés par l’État dans le cadre de la réalisation du BRT et du prolongement de la VDN).

Quelles sont les conséquences alors ?

Au rythme où vont ces mesures, la seule chose sûre et certaine est que bon nombre d’impactés risquent de devenir bientôt des « sans-abris ». On ne peut pas prendre des mesures sans penser au sort des victimes qu’elles feront, lesquelles victimes n’ont pourtant commis aucune faute pour être sanctionnées.
J’en profite pour inviter le Premier ministre à penser à ses administrés, ces populations qui, sans avoir commis aucune faute, sont aujourd’hui victimes des calomniateurs, maîtres dans la médisance sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, on a l’impression que dans notre pays, avoir des biens acquis à la sueur de son front, après un dur labeur, est un délit. Les « Gorgorlous » qui sacrifient leur sommeil, leur repos, quelquefois même leur santé pour sortir la tête de l’eau, sont la proie facile d’autres Sénégalais autoproclamés lanceurs d’alerte. On est en train de tuer le défi de réussir, la rage de vaincre dans le respect des lois et règles.

Parlons de l’éducation, il est enregistré de jour en jour des dépôts de préavis de grève. En tant que syndicaliste, ne craignez-vous pas de nouvelles perturbations scolaires ?

L’école sénégalaise a perdu trop de temps ces dernières années, faute de gestion par anticipation des luttes syndicales. Les gouvernants attendaient toujours que la situation soit pourrie pour ouvrir des négociations.
Avec les nouvelles autorités, on espère ne pas connaître ces situations. Le chef du gouvernement maîtrise très bien les problèmes des enseignants. Il a toujours exprimé et manifesté sa solidarité avec nos revendications. C’est ce qu’il pouvait faire à l’époque, car il n’avait aucun pouvoir d’agir. Aujourd’hui qu’il a les commandes, on est sûr que beaucoup de revendications trouveront satisfaction. Les syndicats ne demandent jamais l’impossible. Si le gouvernement ne refuse pas le possible, ensemble, on relèvera les défis d’une école publique de qualité.
L’agression physique sur les enseignants commence à devenir monnaie courante. On ne peut plus se contenter de simples communiqués de condamnation sans aucune mesure pour parer à des éventualités. Il faut se pencher en urgence sur les problèmes de déficit d’enseignants, le manque de moyens conformes au curriculum, l’iniquité par rapport aux élèves des classes spéciales (classe à double flux, classe multigrade), les abris provisoires, et la situation des autres décisionnaires non pris en compte dans la signature du récent protocole. Il faut aussi régler les surimpositions et les indemnités de correction au CFEE, ainsi que les sujétions des directeurs d’école.

Le Dakarois

Audience entre Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade : un signal politique fort dans un contexte sénégalais en mutation

Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, en visite officielle au Qatar, a surpris l’opinion publique en annonçant une rencontre avec Karim Wade, ancien ministre et figure influente de la scène politique sénégalaise. Cette audience, révélée par le chef de l’État lui-même sur ses réseaux sociaux, a immédiatement suscité de nombreuses réactions et interrogations quant à ses implications.

Dans une déclaration publique, le président Bassirou Diomaye Faye a indiqué que les discussions avec Karim Wade avaient porté sur « la situation politique, économique et sociale » du Sénégal. Bien que peu d’éléments concrets n’aient filtré, il a décrit ces échanges comme étant « constructifs », laissant entrevoir une possible évolution dans les rapports politiques au sein du pays.

Cette rencontre interpelle dans un contexte national marqué par des tensions sociales et des recompositions politiques. Elle alimente également les spéculations sur un éventuel rapprochement entre le pouvoir actuel et certains opposants de poids, à l’instar de Karim Wade, longtemps exilé et toujours influent auprès de certains segments de l’électorat sénégalais.

Cette audience s’inscrit dans un paysage politique sénégalais en pleine ébullition. Alors que les échéances électorales se profilent, les alliances se forment et se déforment, et les stratégies des principaux acteurs politiques s’affinent. Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, reste une figure emblématique malgré les controverses qui ont marqué sa carrière. Son retour dans l’arène politique est perçu par beaucoup comme une tentative de réaffirmer son influence.

Pour Bassirou Diomaye Faye, ce geste pourrait être interprété comme une volonté d’apaisement ou de dialogue avec les acteurs politiques majeurs, y compris ceux issus de l’opposition. Cela pourrait également refléter une stratégie visant à renforcer sa position face à des défis politiques internes et à répondre aux aspirations d’une population en quête de stabilité et de réformes.

Cette rencontre avec Karim Wade pourrait être perçue comme un signal d’ouverture envoyé à l’opposition sénégalaise. Toutefois, sans détails précis sur le contenu des échanges ou sur les décisions éventuelles qui pourraient en découler, il est difficile d’en évaluer l’impact concret. Les observateurs restent prudents, soulignant que cet entretien pourrait autant relever d’un geste symbolique que d’une véritable démarche politique.

Alors que les Sénégalais scrutent chaque mouvement de leurs leaders politiques, cette audience entre Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade ne manquera pas de marquer les esprits. Elle laisse entrevoir des recompositions possibles, tout en soulignant les défis majeurs auxquels le Sénégal fait face, notamment en matière de gouvernance, de dialogue national et de développement économique.

Dans l’attente de précisions ou d’actes concrets qui pourraient découler de cette rencontre, une question demeure : cette initiative marquera-t-elle un tournant dans la scène politique sénégalaise, ou restera-t-elle un simple épisode dans un contexte en constante évolution ?

Le Président Bassirou Diomaye Faye reçoit Abdou Lakhad Diallo lors du Forum de Doha

Doha, Qatar – Dans le cadre du prestigieux Forum de Doha, qui réunit chaque année des dirigeants mondiaux, des décideurs et des personnalités influentes, le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a accordé une audience spéciale à Abdou Lakhad Diallo, l’international sénégalais et champion d’Afrique 2022.

Cette rencontre symbolique, tenue en marge des discussions officielles, témoigne de l’importance que le chef de l’État accorde aux figures sportives sénégalaises qui continuent de briller sur la scène internationale. Abdou Lakhad Diallo, pilier de la défense des Lions de la Teranga, s’est illustré lors de la victoire historique du Sénégal à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2022.

Durant l’audience, le Président Faye a salué le parcours exceptionnel du joueur, en soulignant son rôle clé dans l’unité et la fierté nationale. « Vous incarnez les valeurs de persévérance et d’excellence qui inspirent notre jeunesse. Votre succès n’est pas seulement une victoire pour le football, mais aussi un symbole d’espoir pour tout le Sénégal », a déclaré le chef de l’État.

De son côté, Abdou Lakhad Diallo a exprimé sa gratitude pour cette reconnaissance. « C’est un honneur d’être reçu par le Président et de voir les efforts des sportifs sénégalais reconnus au plus haut niveau. Cela nous motive à continuer de donner le meilleur pour notre pays », a-t-il confié.

Cette rencontre s’inscrit dans une volonté affirmée du gouvernement sénégalais de valoriser ses talents sportifs et de renforcer les liens entre les différentes sphères de la société, qu’elles soient politiques, culturelles ou sportives. Elle rappelle également le rôle central du sport dans la diplomatie et le rayonnement international du Sénégal.

Le Forum de Doha, qui se poursuit jusqu’à la fin de la semaine, devrait permettre au Sénégal de nouer de nouveaux partenariats stratégiques, tout en mettant en lumière l’engagement du pays pour une coopération internationale renforcée.

LÉGISLATIVES 2024 / ENTRETIEN AVEC KÉBA KANTÉ : « Aucun leader du PDS investi par ‘Takku Wallu’ ne peut gagner au niveau de son département »

Le Dakarois Quotidien a rencontré Kéba Kanté, ancien membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), aujourd’hui rallié au Parti Démocratique Sénégalais (PDS). Dans cet entretien, il revient sur son parcours, les raisons de son départ de BBY, son engagement au sein du PDS et la formation de la coalition « Takku Wallu Sénégal ».

Le Dakarois Quotidien (LDQ) : Vous avez quitté Benno Bokk Yaakaar après les législatives de 2022. Pourquoi cette décision ?

Kéba Kanté (KK) : Mon départ de BBY était une décision réfléchie. Après les élections législatives, j’ai estimé que la coalition ne correspondait plus à mes aspirations politiques. J’avais déjà écrit ma lettre de démission avant même que les résultats ne tombent. Mon engagement avec BBY n’était que par ricochet, via le docteur Cheikh Kanté, mon père, qui avait rejoint la coalition. Pour ma part, j’avais un mouvement de soutien pour le président Macky Sall, mais j’avais toujours eu la conviction que ma véritable famille politique était le PDS.

LDQ : Pourquoi avoir rejoint le PDS ?

KK : Le PDS, c’est une histoire familiale pour moi. Mon père a démarré sa carrière politique avec Abdoulaye Wade, et j’ai toujours ressenti un lien fort avec ce parti. Dès 2017, j’avais envisagé d’y adhérer, mais je devais d’abord finir ce que j’avais commencé avec BBY. Après deux mandats de Macky Sall, et une majorité difficilement obtenue aux législatives, j’ai pris la décision de rejoindre officiellement le PDS. Le 12 octobre, j’ai annoncé mon adhésion au parti, qui représente pour moi des valeurs que je partage profondément.

LDQ : Vous avez parlé de critiques internes à BBY. Avez-vous toujours été en désaccord avec la coalition ?

KK : Oui, dès le début, il y avait des divergences. J’étais perçu comme un opposant interne, surtout à Fatick où j’ai formulé de nombreuses critiques contre les leaders locaux de BBY. Certains disaient que je voulais créer mon propre parti, d’autres que j’étais toujours un militant du PDS. Ces critiques n’étaient pas sans fondement, car au fond de moi, je savais que le PDS était ma vraie famille politique.

LDQ : Que pensez-vous de l’alliance actuelle entre le PDS et l’APR pour les législatives de novembre 2024 ?

KK : Honnêtement, nous n’avons pas été consultés (lui et ses camarades de parti) lors de la formation de la coalition ‘Takku Wallu’. Je n’ai reçu aucune lettre émanant de Karim Wade. Jusqu’à présent, je n’ai vu aucune note officielle concernant cette union. Pour moi, le PDS aurait dû aller seul aux élections. Cela aurait été l’occasion de montrer notre force réelle sans s’appuyer sur des alliances. Ce sont des décisions stratégiques que je respecte, mais j’aurais préféré un autre scénario.

LDQ : Quels sont vos projets au sein du PDS ?

KK : Je n’ai aucune ambition de diriger le parti ou de briguer un poste de responsabilité. Mon engagement est de travailler pour l’unité et la cohésion au sein du PDS. Il est important de rassembler les militants, de remobiliser les troupes et de préparer la nouvelle génération à prendre le relais. Je suis là pour faciliter ce processus et jouer les bons offices.

LDQ : Quel pronostic faites-vous des législatives ?

KK : Aucun. En effet, je ne fait partie d’aucune liste, Karim non plus. J’avais promis de soutenir la liste sur laquelle Karim serait investi. Et ce n’est pas le cas. Tout ce que je peux dire est que les choses ont mal démarré pour le PDS. Certains leaders n’ont même pas de base politique. Ces vieux qui ont été à maintes reprises parlementaires, devaient laisser la place aux plus jeunes. Ces gens ne pourront jamais gagner au niveau de leurs départements. Par exemple, Fatou Sow, celle-là, si elle participait à des élections locales, c’est sûr qu’elle aurait terminé dernière.

LDQ : Donnerez-vous un consigne de vote ?

Non, sans façon. Je préfère m’abstenir pour ces élections.

LDQ : Quelle aperçu avez-vous pour la politique sénégalaise ?

KK : La politique doit être un espace de respect, d’idées et de propositions. Trop souvent, elle est dégradée par les injures et les accusations gratuites. Nous devons passer à une politique plus constructive, où les critiques sont accompagnées de solutions. Les dirigeants, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, doivent être respectés et respectueux. C’est ce que je prône pour l’avenir du Sénégal.

LDQ : Pour conclure, avez-vous un message pour vos collègues politiciens ?

KK : Oui, je leur dirai de rester intègres et fidèles à leurs convictions. La politique, c’est une question de conviction et non d’intérêt personnel. Ils doivent s’engager pour des causes qui les dépassent et travailler pour le bien de leur communauté, tout en respectant les principes de démocratie et de transparence. À Diomaye et à Sonko, je dirai de ne pas être dans la vengeance et de maintenir la liberté d’expression pour une cohésion sociale. Quant à Bougane Gueye Dany, j’aimerais qu’il arrête ses nombreuses sorties. Il fait des points de presse à tout-va, pour un rien. Certains discours ne sont pas nécessaires.

Momo CISSÉ et A.S

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Entretien : Kéba Kanté mayoul dara wa PDS « ay guénou beuy laniou » – Fatou Sow ak Saliou Dieng…

 » Sénégal de mes rêves  » : panacée de réformes socio-économiques pour un renouveau du pays.

Dans une interview accordée au «  Quotidien le Dakarois », M. Omar Diop, spécialiste en intelligence économique et en stratégie, est revenu sur son ouvrage  » Sénégal de mes rêves « . Citant le président américain John Fitzgerald Kennedy qui disait :  » ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays « , il veut mettre la main à la pâte. Pour lui, la consultation citoyenne doit être en amont dans l’élaboration des politiques publiques car l’acceptation de celles-ci repose en grande partie sur l’appréciation de la légitimité de la décision par les citoyens car :  » tout ce qui se fait pour nous, sans nous, se fait contre nous » argumente-t-il. Il va plus loin en martelant que :  » celui qui voit un problème, et qui ne fait rien pour résoudre ce problème fait partie du problème », pour expliquer l’écriture de son livre qui est une offre programmatique de référence mise à la disposition des décideurs politiques autrement dit sa modique participation à la quête des solutions pour un futur radieux. 

           » Un diagnostic sans complaisance de la situation socio-économique du Sénégal « 

Dans la première partie de l’ouvrage  » Sénégal de mes rêves « , l’auteur Omar Diop a fait un constat synoptique de la situation sociale et économique du pays. Secteur par secteur, il n’a occulté aucun domaine. De la santé où il a noté un plateau médical défaillant et un déficit de ressources humaines et financières, au secteur primaire comme la pêche, l’agriculture et l’élevage où l’absence d’une politique agricole répondant aux aspirations d’un pays voulant atteindre l’autosuffisance alimentaire prévaut, l’auteur n’a rien omis.

Pour lui, l’absence de capitaines d’industrie sénégalais dans le domaine de l’agro-alimentaire, l’octroi de terres arables à  l’agro-business qui n’a que l’exportation comme modèle économique, les licences de pêches données à des bateaux étrangers, ont créé la raréfaction des ressources halieutiques et muté nos vaillants pêcheurs en convoyeurs de voyageurs par l’immigration clandestine. Pour le spécialiste en intelligence économique et en stratégie, l’échec du secteur primaire est plus flagrant dans le domaine de l’élevage avec l’importation de milliers de moutons du Mali et de la Mauritanie à chaque veille de Tabaski.

L’auteur de  » Sénégal de mes rêves  » dénonce les 5 mille abris provisoires dénombrés en 2024 dans un pays qui aspire à l’émergence. En plus, les intrants pédagogiques sont devenus obsolètes dans un monde tourné inexorablement vers les technologies de l’information et de la communication. Toujours dans son diagnostic, il a noté un déficit criard d’enseignants qualifiés dans tous les cycles, de la préscolaire en passant par l’élémentaire jusqu’au supérieur. Ce qui peut se comprendre dit-il,  avec le traitement salarial dérisoire de nos enseignants, le métier qui n’attire plus les meilleurs mais aussi le manque de motivation des acteurs. 

Le secteur industriel, non diversifiée toujours dans la transformation des produits alimentaires, l’habillement et les BTP, non compétitif car tributaire des matières premières importées et des aléas du marché, est passé à la loupe de M. Omar Diop. Pour corroborer son argumentaire, il rappelle l’inflation sans précédent connu sur les marchés avec la covid-19 et la guerre en Ukraine. Avec un taux de chômage qui est passé de 10 à 24% en 2022, une 34e place sur 53 pays d’Afrique dans l’indice de développement humain, un nombre de 30 individus sur 1000 qui n’ont pas mille francs par jour, et une corruption qui gangrène tous les secteurs, l’auteur de  » Sénégal de mes rêves  » alerte sur la gravité de l’heure.

              » Une thérapie de choc avec des réformes inédites  » 

Pour solutionner tous ces problèmes, M. Omar Diop propose un plan de développement stratégique porté par les 46 départements du Sénégal. D’après lui, un diagnostic méticuleux des forces et faiblesses, des opportunités de chaque département doit être fait. Avec le PESTEL, les politiques publiques, la situation socio-économique, technologique, écologique, les lois et règlements appliqués dans chaque entité départementale, seront étudiés. Le tout va aboutir à une cartographie des besoins qui va s’inspirer de la pyramide de Maslow.

Ne s’arrêtant pas dans ses propositions révolutionnaires, l’auteur du livre  » Sénégal de mes rêves  » propose une assemblée nationale de 55 députés dont 46 présidents de conseils départementaux et 9 issus des syndicats les plus représentatifs et de la société civile. Ainsi, les préoccupations des départements issues de la cartographie vont être portées directement à l’hémicycle pour une utilisation efficiente du budget de l’Etat. Au lieu d’être des stations de politique politicienne, les conseils départementaux vont être de vraies entités d’orientation des politiques publiques avec des cabinets composés de juristes, d’économistes et d’ingénieurs. 

Ainsi, les maires vont continuer d’être élus au suffrage universel direct mais les délégués de quartier vont occuper les postes de conseillers municipaux. Celà va garantir la connaissance des aspirations des populations ainsi qu’un contrôle effectif des actions municipales prévues pour chaque quartier dans le budget communal. En plus, ce modèle de proximité va faciliter le développement du financement communautaire et participatif semblable au modèle  » Touba Ca Kanam ». Par le biais d’une plate-forme, les contribuables volontaires vont cotiser mille francs CFA chaque mois pour favoriser les investissements communaux et optimiser les dépenses de l’Etat. 

Au delà de la dissolution des institutions budgétivores comme le CESE, le HCCT et le HCDS, M. Diop propose le respect d’un gouvernement de 15 ministres qui va être inscrit dans la Constitution. Mais pour éviter la lourdeur administrative, des agences seront mises sur pied. Un service civique national obligatoire pour tout citoyen est indispensable pour le spécialiste en intelligence économique et en stratégie. Selon lui, durant cette session, les citoyens vont bénéficier d’une initiation au civisme, au patriotisme et à la foi selon leurs croyances car il demeure convaincu qu’un bon croyant fera toujours un bon citoyen. 

Dans l’ouvrage  » Sénégal de mes rêves », M. Diop prône une économie solidaire dont le financement est basé sur l’entraide citoyen, inspiré du modèle de la Zakat House avec un prélèvement de 25 francs CFA pour chaque 1000 francs CFA épargnés par les citoyens après leur autorisation. Ce mécanisme va permettre le financement de projets et l’incubation des porteurs de ceux-ci. Ainsi, des périmètres de 5 hectares vont être octroyés à des groupements d’intérêt économique ( GIE) de 5 à 10 jeunes au niveau des communes. Une autre manière de ressusciter les domaines agricoles communautaires ( DAC) avec le développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pisciculture assurant ainsi l’approvisionnement alimentaire des centres urbains.

Toujours dans la dynamique de booster l’économie sénégalaise, l’auteur a préconisé le démantèlement des monopoles dans l’agro-alimentaire notamment avec l’exemple de la compagnie sucrière sénégalaise ( CSS). Dans le domaine de l’énergie, l’Etat doit favoriser la concurrence avec la société nationale d’électricité ( Senelec) en promouvant des start-up qui vont s’activer dans la fourniture de l’électricité. Avec la multiplication des sociétés, la responsabilité sociétale d’entreprise ( RSE) va connaître un bond et constituer une bouffée d’oxygène pour les finances des collectivités territoriales. 

Citant l’exemple du Rwanda, M. Omar Diop propose la création d’une agence de régulation multisectorielle en fusionnant l’Agence de régulation des  télécommunications et des postes (ARTP), la Commission de Régulation du Secteur de l’Energie ( CRSE), le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), et l’Agence de Régulation des Marchés ( ARM). En plus de la régulation, il a proposé la mise sur pied d’un grand corps de contrôle qui va englober l’inspection Générale d’Etat ( IGE), la Cour des comptes, l’Office National de lutte contre la Fraude ( OFNAC) et la Direction centrale Des Marchés publics ( DCMP) pour plus d’efficacité.

Avec les technologies de l’information et de la communication ( TIC), le spécialiste en intelligence économique et en stratégie prône une refonte du système éducatif où l’enseignant omniscient au centre des apprentissages va devenir un facilitateur qui va mettre l’élève au centre. Un système éducatif où le papier et les tableaux noirs vont faire la place à des contenus digitaux et interactifs. Ainsi, les apprentissages à l’école seront une exercice d’appréhension de connaissances, une interaction collective, un échange d’expériences. 

Pour M. Omar Diop, les 3 milliards de barils de pétrole et les 450 milliards de m3 de gaz doivent favoriser une transformation structurelle de l’économie du Sénégal. Prenant l’exemple de la Lybie de Kadhafi, il propose la subvention de l’électricité, de l’eau, de la santé et la diminution des taux d’intérêt bancaire avec les retombées des hydrocarbures. Pour l’accès au logement et l’érection d’un filet social solide, il ajoute à la liste des actions l’octroi d’un terrain de 150 m2 à tout citoyen atteignant 18 ans, l’octroi d’un bon alimentaire de 150 mille francs CFA à chaque famille à la fin de chaque mois et une allocution au chômage.

                » Le benchmarking ou la vulgarisation des modèles de réussite économique  » 

Dans la troisième partie de l’ouvrage  » Sénégal de mes rêves  » l’auteur M. Omar Diop donne en exemple des pays qui ont su inverser la tendance et construire un développement économique endogène solide. En tête de liste vient la Corée du Sud dont le PIB était de 92 dollars par habitant en 1953 mais qui, aujourd’hui est de 33 mille 719 dollars par habitant. Avec des investissements dans l’électronique, la pétrochimie, l’automobile et la valorisation du capital humain, les coréens ont su mettre sur pied des géants comme Samsung, Hyundai, Kya et LG.

En seconde lieu, il cite les Émirats Arabes Unis qui ont fait de Dubaï un centre névralgique. Avec leur programme dénommé 3T autrement dit travel, tourisme et technologies, ils ont construit une économie solide dont la vitrine est la puissante compagnie aérienne Emirates. Et enfin, vient le Singapour dont le modèle économique est basé sur une forte ouverture au commerce international et aux investissements étrangers, avec un environnement des affaires et une fiscalité attractive. Pour M.Omar Diop,  » les sénégalais doivent être des rois et non des esclaves chez eux. »

ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC MOUSSA KANTÉ : « Mon objectif est de représenter mon pays à la CAN et au Mondial »

En vacances actuellement, l’international sénégalais Moussa Kanté, footballeur à l’Olympique Lyonnais, a accordé une interview au Dakarois Quotidien au cours de laquelle il a abordé la question de son adaptation lors de sa première saison en France, de ses objectifs de progression vers l’équipe première de Lyon, ainsi que de ses aspirations à jouer dans des championnats renommés comme ceux d’Espagne et d’Angleterre.

Vous êtes en vacances, comment se déroulent vos journées ? 

Les vacances se passent bien, je profite de la famille et des amis, car une fois la saison commencée, je n’aurai pas beaucoup de temps pour les voir. Il faut rester en forme pour la prochaine saison.

Vous êtes aussi passionné d’élevage et d’ailleurs vous éleviez des lapins à Dakar Sacré-Cœur, votre ancien centre de formation

J’aime beaucoup les lapins, je peux dire. Quand j’étais au DSC, depuis la classe de CE1, il y avait un moment où je ne voulais plus vivre au centre. Tous mes amis étaient sortis de l’internat sauf moi. Comme j’habitais tout près, je pensais que je rentrerais chez moi et que je reviendrais au centre pour les entraînements. Quand les dirigeants m’ont demandé ce que je voulais faire, je leur ai répondu que j’élevais des lapins chez moi et que je désirais m’occuper d’eux. Ils m’ont proposé de les amener au centre. Au début, c’était juste une excuse pour sortir, mais finalement, ils ont accepté que je les ramène au centre. Je n’avais plus d’excuses et j’étais obligé de m’en occuper.

Qu’est-ce qui vous a le plus affecté dans votre carrière ?

Je dirais que c’était lorsque nous sommes allés à Linguère et que nous avons perdu 5-0. Cette défaite a été difficile à encaisser, surtout après un long trajet pour y arriver, suivi d’une panne sur la route de retour à Dakar.

Bilan de la saison 2023 / 2024 ?

C’était ma première saison en France et j’ai beaucoup appris. L’intégration s’est bien passée, Alhamdoulilah. Malgré quelques hauts et bas, la saison était satisfaisante dans l’ensemble.

Vos objectifs collectif et individuel pour la saison prochaine ?

Individuellement, mon objectif est de jouer avec l’équipe première de Lyon en Ligue 1. J’ai été titulaire indiscutable avec l’équipe réserve, mais maintenant, je vise à performer au plus haut niveau. Collectivement, Lyon vise certainement des succès après une saison avec des défis.

Comment s’est passée votre intégration dans l’équipe lyonnaise ?

L’intégration a été un peu difficile. En France, c’est différent du Sénégal où l’accueil est plus chaleureux. Il faut être patient, car les joueurs voient souvent les nouveaux comme des concurrents. Mais avec le temps, les relations s’améliorent.

Peu après la Chan, s’en est suivie la coupe d’Afrique des moins de 20 ans et vous n’étiez pas sélectionné ? Y avait-il des échanges avec Malick Daff ?

Non. Nous n’avons jamais parlé de ça. Il fait ses choix et je les respecte.

En tant que footballeur, est-ce que vous avez rencontré des difficultés depuis le début de votre carrière ? Genre des disputes avec des coéquipiers ou un entraîneur ?

Je ne crois pas que j’ai une fois eu des problèmes avec qui que ce soit. Le football, c’est ma passion. Même si j’y rencontre des difficultés, je me dis que c’est ma passion. C’est moi qui le veux et c’est moi qui veut réussir dans ce métier.

Très talentueux, mais souvent remplaçant en sélection, comment gérez-vous la concurrence dans l’équipe nationale ?

Il n’y a pas vraiment de concurrence, le coach me place souvent sur les côtés alors que je me sens plus à l’aise au milieu. C’est une question de rôle tactique.

Quelle est votre relation avec l’entraîneur de Lyon ? Avez-vous discuté d’une possible promotion en équipe première ?

Nous avons une relation professionnelle. Nous discutons souvent du travail et il me donne des conseils précieux pour m’améliorer. Nous avons évoqué la possibilité de jouer avec l’équipe première à l’avenir.

Votre contrat incluait-il spécifiquement de jouer avec l’équipe réserve ?

Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre, mais j’ai joué des matchs amicaux avec l’équipe première pendant la saison. Cela m’a beaucoup aidé à gagner en confiance et à progresser.

Prévoyez-vous de rester à Lyon longtemps ou envisagez-vous de relever de nouveaux défis ?

Pour l’instant, je me concentre sur la saison prochaine. Après cela, je verrai quelles opportunités se présentent. J’aimerais relever de nouveaux défis dans des championnats comme l’Espagne ou l’Angleterre.

En tant que joueur polyvalent, quels aspects de votre jeu personnel cherchez-vous à améliorer ?

Je dois travailler sur ma patience et mes capacités de récupération de balles. Ce sont des aspects que je souhaite renforcer pour être plus efficace sur le terrain.

Quels sont vos objectifs pour le reste de votre carrière ?

Mon objectif est de jouer la Ligue des Champions, de représenter mon pays à la CAN et à la Coupe du Monde. Ce sont des défis qui me motivent et que je souhaite réaliser dans ma carrière.

Quel est votre passe-temps quand vous n’êtes pas sur le terrain ?

Quand il n’y a pas de match, mes occupations principales sont de jouer à la playstation et de passer du temps avec mes amis.

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Ndèye CAMARA

LES 100 JOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, DIOMAYE : « L’heure n’est pas au bilan, nous sommes élus pour cinq ans (…) »

Papa Ibrahima Senghor, membre du Secrétariat exécutif de la coalition Diomaye Président, a accordé une interview au Dakarois Quotidien. Il a précisé que malgré les critiques, il est trop tôt pour faire un bilan des cent (100) premiers jours de la présidence Diomaye, affirmant que leur mandat est de cinq ans. Il a, mar ailleurs, mis en avant plusieurs réalisations : la réforme de la justice, la transparence financière, les mesures agricoles et la réduction des prix des denrées de première nécessité. Il a également abordé les défis économiques hérités de l’ancien régime et les efforts pour promouvoir la bonne gouvernance malgré les ressources limitées.

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Quel est aujourd’hui le bilan de la coalition Diomaye Président après trois mois à la tête du Sénégal ?

L’heure n’est pas au bilan car nous sommes élus pour cinq ans et nous venons à peine de franchir le cap des trois mois. Cependant, nous avons déjà accompli plusieurs avancements significatifs, particulièrement en matière de bonne gouvernance. Le président Diomaye a d’abord initié les assises de la justice, répondant ainsi aux fortes critiques sur son fonctionnement. Cela inclut une réorganisation complète de tous les secteurs judiciaires : administration pénitentiaire, parquet, et magistrature.

Nous avons également rendu publics les rapports des organes de contrôle, mettant en lumière la gestion antérieure des ressources du pays. Des mesures cruciales ont été prises pour réguler le secteur foncier, et dans l’agriculture, nous avons apporté des améliorations notables telles que l’apurement des dettes des opérateurs et une distribution équitable des engrais en collaboration avec les forces de défense et de sécurité. Nous avons aussi travaillé à réduire les prix des denrées essentielles, et explorons actuellement des solutions pour abaisser les coûts de la connexion internet. Tout ceci n’est que le commencement, notre gouvernement se concentre sur une bonne gouvernance inclusive.

Nous sommes maintenant en hivernage et certains estiment que la qualité des semences reste insatisfaisante et que la réduction des prix des denrées n’est qu’une façade. Qu’en pensez-vous ?

Il est important de se rappeler que nous avons hérité d’une situation économique extrêmement précaire. Notre déficit budgétaire s’élève à 840 milliards par trimestre. Les marges de manœuvre sont minces : nos revenus douaniers et fiscaux tournent autour de 60 à 80 milliards par mois, alors que nous devons assumer des dettes mensuelles de près de 140 milliards ainsi que des dépenses salariales de 150 milliards. La situation est complexe et nos options sont limitées. Nous continuons à dialoguer avec tous les acteurs pour explorer des moyens d’alléger cette charge. L’État a déjà consenti à une perte de 54 milliards pour baisser les prix.

Concernant la Déclaration de la Politique Générale (DPG), pourquoi cela tarde-t-il encore ?

Rien n’oblige le Premier ministre à se présenter à l’Assemblée nationale. En 2022, Guy Marius Sagna a conseillé au Premier Amadou Ba de ne pas comparaître, comme il l’avait fait avec Ousmane Sonko. Ce dernier n’a pas refusé de se rendre à l’Assemblée, mais a simplement demandé une correction du règlement intérieur. Une fois cette formalité accomplie, sa DPG pourra être achevée et présentée aux députés.

Les députés de BBY ont proposé une loi pour empêcher au Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale. Quelle est votre opinion sur cette initiative ?

À partir de juillet, le Président aura la prérogative constitutionnelle de dissoudre l’Assemblée. BBY détient une majorité relative, mais je doute qu’ils puissent réunir les 99 députés nécessaires pour adopter cette loi, car il y a parmi eux des patriotes qui ne soutiendront pas cette démarche.

Comment percevez-vous l’opposition actuelle ?

Chaque démocratie a besoin d’une opposition. Nous avons besoin d’une opposition républicaine au Sénégal, qui engage des débats constructifs et propose des solutions. Cependant, notre opposition actuelle ne semble pas s’engager dans cette voie constructive.

Beaucoup affirment qu’il y a un manque de coordination au sein du gouvernement. Comment répondez-vous à ces critiques ?

Il y a une bonne coordination au sein du gouvernement. L’arrêté du Ministre de l’Intérieur n’était pas destiné aux maires, mais aux gouverneurs et préfets. Les maires qui en ont profité pour agir de leur propre initiative ont simplement cherché à saboter nos efforts. Pour régler ces situations, nous devons soutenir activement les jeunes en leur offrant des financements et un encadrement adéquat.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Je remercie Le Dakarois Quotidien pour cette opportunité. J’appelle tous les Sénégalais à soutenir le gouvernement dans sa quête de changement et de rupture, tout en faisant preuve de patience. Les transformations nécessaires ne peuvent se réaliser du jour au lendemain.

 Le Dakarois

ENTRETIEN AVEC MOMO MBAYE DU CADIZ FC : Une trajectoire entre passion et détermination

Passé par le centre de formation dirigé par Cheikh Fall puis par Linguère en petite catégorie, ensuite à Dakar Sacré Cœur, Mamadou Mbaye, dénommé affectueusement Momo Mbaye, évoluant au Càdiz FC, en Espagne, a accordé un entretien au Dakarois Quotidien.

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Mamadou Mbaye, vous avez eu un parcours intéressant, passant par plusieurs clubs et pays avant de vous établir en Espagne avec Càdiz FC. Parlez-nous de vos débuts dans le football.

Mon aventure dans le football a commencé dès mon enfance à Linguère, où j’ai découvert ma passion pour ce sport en jouant avec mes amis. J’ai ensuite rejoint Dakar Sacré Cœur (DSC) pour affiner mes compétences et c’est là que j’ai commencé à envisager le football comme une carrière sérieuse.

Votre famille a-t-elle joué un rôle dans votre choix de devenir footballeur professionnel ?

Oui, absolument. Bien que personne dans ma famille n’ait été footballeur professionnel, le soutien de mes parents a été crucial. Mon père était initialement réticent, mais il a fini par soutenir ma décision lorsque j’ai montré ma détermination et ma passion pour le football.

Vous avez quitté le Sénégal pour rejoindre Càdiz FC en Espagne. Comment cette opportunité s’est-elle présentée ?

Après avoir été repéré lors de compétitions internationales des jeunes, j’ai été invité à faire un essai en Europe. Initialement, j’étais censé aller en Belgique, mais Càdiz m’a offert une opportunité que je ne pouvais pas refuser. J’ai donc saisi cette chance et je suis reconnaissant pour tout ce que j’ai appris et vécu depuis.

Parlez-nous de votre adaptation en Espagne. Quels ont été les défis auxquels vous avez été confronté ?

L’adaptation a été difficile au début, surtout à cause de la langue et de la culture différentes. Heureusement, mes coéquipiers et le staff de Cadiz m’ont beaucoup soutenu. Sur le terrain, le football est un langage universel, ce qui m’a beaucoup aidé.

Vous avez gravi les échelons à Càdiz, passant de l’équipe réserve à l’équipe première et montant de la Liga 2 à la Liga 1. Comment avez-vous vécu cette progression ?

C’était un rêve devenu réalité. Commencer en équipe réserve et ensuite être appelé pour rejoindre l’équipe première pendant une pré-saison décisive a été un moment crucial pour ma carrière. Jouer en Liga 1 était un grand défi mais aussi une immense fierté.

En parlant de votre avenir, êtes-vous en pourparlers pour prolonger votre contrat avec Cadiz ?

Oui, mon agent et moi sommes en discussions avec Cadiz pour prolonger mon contrat. Je suis heureux à Cadiz, mais je reste ouvert à d’autres opportunités si elles se présentent.

Vous avez également représenté le Sénégal au niveau des moins de 20 ans, étant même capitaine de l’équipe. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

C’était un honneur immense de représenter mon pays et de porter le brassard de capitaine. Nous avons vécu des moments inoubliables ensemble, notamment lors des compétitions internationales. Ces expériences m’ont beaucoup appris et m’ont aidé à grandir en tant que joueur et en tant qu’homme.

Quels sont vos objectifs à court et à long terme dans votre carrière ?

À court terme, mon objectif principal est de trouver un club où je pourrai jouer régulièrement et continuer à progresser. À long terme, bien sûr, j’aimerais continuer à jouer au plus haut niveau possible et peut-être un jour représenter l’équipe nationale sénégalaise en équipe A.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes joueurs qui aspirent à une carrière professionnelle dans le football ?

Je leur dirais de croire en eux-mêmes, de travailler dur et de ne jamais abandonner, même face aux obstacles. Il est important de bien gérer l’équilibre entre le sport et les études, car une éducation solide est également précieuse.

Ndèye CAMARA

DÉTERMINATION SANS FAILLE DU PRÉFET DE RUFISQUE : Abdou Khadir Diop compte mener à bout les opérations de déguerpissement

Dans une interview exclusive accordée au Dakarois Quotidien, le préfet de Rufisque, Abdou Khadir Diop, a exprimé sa détermination à mener à bien les opérations de déguerpissement. Ces actions visent à réorganiser l’espace urbain en régulant les occupations illégales pour restaurer l’ordre et la sécurité publique.

Depuis quand êtesvous préfet de Rufisque ?

J’ai été installé le 16 novembre 2023. Je suis né a Rufisque, plus précisément à Diokoul Kaw. J’ai même au football ici.

Veuillez-nous parler des opérations de désencombrement que vous avez initiés.

Nous avons fait un diagnostic après notre installation, faisant  le tour du département. Nous avons fait un nombre de constats. Le premier que nous avons fait, c’est l’encombrement qui freine la mobilité.

Or, si les voix sont occupées de façon anarchique, il n’y aura pas de mobilité. Cela peut impacter négativement sur l’économie. Ce n’est pas parce que nous voulons déguerpir que nous l’avons fait. C’est plutôt pour le bien-être de la population et pour le développement de la ville. Le cadre de vie joue un rôle très important dans la vie des populations.

Le développement durable repose sur trois (3) axes : cadre de vie, économie et social. Donc, pour régler définitivement les difficultés liés au développement durable, il faut agir sur ces trois axes là.

J’ai ainsi organisé une réunion avec tous les acteurs (les collectivités territoriales, les communautés) pour leur demander d’améliorer ensemble notre cadre de vie. Et je les ai laissés discuter entre eux pendant des mois. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas eu de querelles. Nous avons privilégié la communication et la sensibilisation.

J’étais tout le temps sur le terrain car moi je travaille comme ça. J’ai divisé mon emploi du temps en trois parties – le bureau, pour signer les courriers ; le terrain, pour discuter avec les acteurs,et les audiences pour recueillir l’avis des populations -. Quand j’ai fini d’avoir tous les éléments qui me font comprendre la difficulté que vivent les habitants de Rufisque j’ai pris la décision de mener des opérations de désencombrement.

Donc, si on comprend bien, c’est cette réunion avec les acteurs qui a mené au succès ces opérations ?

Oui car c’était de longues concertations. Pour la situation du « daral » (foire au bétail), je suis allé là-bas pour discuter avec eux. Et je leur ai proposé de le moderniser. Et tous les acteurs étaient d’accord pour ma proposition. On a fait construire le mur et tout le monde a participé à cette construction. Toutes les entreprises ont participé à la construction du mur. Ce sont même les maçons de Rufisque qui ont fait le travail et on l’a construit en l’espace de cinq (5) jours.

Cette réorganisation était un succès car il n’y a pas eu de vol de bétail cette année et ils ont gagné beaucoup d’argent par rapport aux années précédentes. J’ai fait pareil pour le marché central.

Cette réorganisation a touché toutes les communes du département ou c’est seulement quelques communes ?

Ce qu’on est entrain de faire concerne toutes les communes. Le département compte trois arrondissements : arrondissement de Rufisque (Rufisque Est, Rufisque Ouest et Rufisque Nord), arrondissement de Sangalkam (Sangalkam, Sébikotane et Tivaouane Peulh), arrondissement de Bambylor (Sébikotane, Yenne et Diamniadio).

J’ai ainsi parlé avec tous les sous-préfets pour harmoniser le travail.

Le sous-préfet de Sangalkam a fait une large opération pour libérer la route de Niague car si on libère cette route on agit sur le tourisme car c’est la Route qui mene vers Lac Rose. On agit aussi sur l’artisanat car il y a beaucoup d’artisans là-bas.

Le sous-préfet de Diamniadio a pris lui aussi un arrêté pour démarrer le travail. C’est comme ça qu’on a agit.

Nous avons des collectivités très engagées même si elles n’ont pas beaucoup de moyen. Parfois, il suffit juste qu’il y ait quelqu’un pour leur donner un coup de pouce pour qu’elles puissent réaliser beaucoup de choses.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées depuis le début de l’opération ?

Des problèmes de moyens logistiques. Si l’on veut avoir des pelles mécaniques, des camions ainsi que de camions-plateaux, c’est couteux. Il faut avoir le soutien de l’Etat et des collectivités territoriales. Mais, depuis qu’on a démarré, ce sont des hommes de bonnes volontés et certaines sociétés comme la Sococim, Layousse, entre autres, qui nous viennent en aide. Ces personnes nous fournissent des camions, des pelles mécaniques, etc.

Nous avons saisi des services de l’Etat mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de réaction venant d’eux alors que moi je n’attends pas. Je fais ce que j’ai à faire et le reste vient après car pour moi je dois réussir ma mission.

Est-ce que l’opération de désencombrement a touché les marchants ambulants qui occupent les grandes artères et avez-vous prévu des sites de recasement ?

Nous avons pris un arrêté pour interdire les rassemblements sur les boulevards car ces rassemblements étaient la cause des embouteillages et beaucoup d’accidents.

Avant de prendre cette décision, nous avons réfléchi à une alternative.

Dans le marché, il y a un grand espace non occupé car les marchands voulaient tout le temps mettre leurs marchandises sur la route. Nous leur avons demandé d’aller dans le marché.

Aux alentours de l’école Ibra Seck, c’était pareil. Toutes les rues étaient occupées de sorte que même les élèves n’avaient plus accès à l’école.

Cela à installer une situation d’insécurité.

Même l’accès au centre commercial était bloqué.

Nous avons ainsi organisé une grande opération pour dégager la rue. D’ailleurs, il  y en a même qui sont actuellement dans le centre commercial.

Avez-vous pris des mesures pour le suivi ?

Moi, je suis là pour gérer l’ordre public. Je dois veiller à la tranquillité et à la sécurité de la population. Tant que je suis à la tête de cette préfecture, j’assumerai ma mission.

Pour le suivi, j’ai mis en place un comité départemental de suivi des opérations de désencombrement qui regroupe tous les acteurs.

Le comité doit se rénir ce mardi. Et dans ce comité, il y a des sous-comités qui regroupent les conseils de quartiers.

On a même lancé un challenge pour les fleuristes, les décorateurs et chacun a fait sa proposition. Certains proposent de faire les pavés pendant que les fleuriste s’engagent à décorer les espaces libérés.

Ça c’est un engagement citoyen et ils sont bien engagés aux côtés de la brigade dénommée Unité mobile de désencombrement constituée de policiers, gendarmes et agents des services d’hygiène, du Cadastre, des services techniques des collectivités territoriales et de l’urbanisme, etc.

Avez-vous donné des sommations aux occupants avant l’opération de désencombrement ?

Je vous avez dit que j’ai fait une large concertation de plusieurs mois avec les acteurs.

J’ai fait ensuite des sommations et le sous-préfet les a distribuées.

Au-delà de ces sommations, j’ai fait des circulaires, des communiqués.

Même les imams dans leurs sermons ont lu le communiqué pour sensibiliser la population.

Mon adjoint a même pris les lettres et la circulaire pour faire le tour du département afin de parler avec les acteurs et de les sensibiliser.

Quand nous sommes venus beaucoup parmi eux était déjà partis. Ceux qui restaient c’étaient ceux-là qui pensaient que les choses aller se passer comme d’habitude. s

Souvent, ces sommations n’étaient pas respectées. Mes prédécesseurs avaient entrepris une démarche pareille mais cela n’a pas aboutit.  Moi je suis allé jusqu’au bout. Et je n’ai jamais eu de pression venant des autorités.

Avez-vous un message à l’endroit de la population ?

Juste leur dire que ce que nous sommes entrain de faire c’est pour leur bien-être pour que Rufisque soit un département de référence. Je les remercie car tous les habitants ont adhéré à cette cause.

Nous ne sommes pas venus pour détruire mais pour construire car nous avons beaucoup de projets pour Rufisque.

J’en profite pour lancer un appel aux autorités étatiques. Il y a beaucoup de canaux à ciel ouvert dont le travail de construction est arrêté depuis longtemps. C’est bientôt l’hivernage, il faut apporter des solutions à cela.

Nous avons des entreprises ici et de la main-d’œuvre qui peuvent terminer tous ces travaux. Donc, ce n’est plus la peine d’aller chercher des entreprises pour leur confier les travaux. Ces jeunes sont qualifiés et déterminés pour changer le visage de Rufisque. Ils ont juste besoin d’accompagnement.

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Le Dakarois

ENTRETIEN – Moussa Wagué : « C’est dans mes projets de revenir en sélection »

Moussa Wagué, a commencé sa carrière depuis tout petit à Bignona dans une école de foot. Il a  rejoint l’école de football de ASPIRE à Mbour à l’âge de 14ans où il a passé cinq ans et demi avant d’aller en Belgique pour la saison 2016 / 2017 où il a commencé sa carrière professionnelle. Rejoignant la sélection nationale en équipe A, il aparticipé à la Coupe du monde 2018 avant de s’envoler pour le FC Barcelone pour atterrir maintenant en Chypre. Dans cet entretien accordé au Dakarois Quotidien, Moussa Wagué explique qu’il désire fort revenir en sélection.

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Comment avez-vous intégré ASPIRE qui était l’un des meilleurs centre de formation ?

ASPIRE faisait des détections dans tout les localités au Sénégal et en Afrique. À l’époque j’étais à Bignona et je me suis présenté ; j’ai la chance d’être pris. On était trois personnes à représenter Bignona et puis j’ai eu la chance d’être conservé.

Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir footballeur ?

C’est une passion depuis tout petit. On rêvait d’être un footballeur professionnel quand on voyait les autres jouer à la télé. Donc c’est tout naturel pour moi et pour les autres aussi. Et chaque gamin qui joue au foot rêve d’être professionnel un jour alors je pense que c’est naturel pour moi.

Comment avez-vous réussi à convaincre votre famille ?

Oui c’était un peu compliqué. Comme vous le savez les parents étaient très stricts pour les études. Mais comme Aspire c’était études et sport c’était beaucoup plus facile et on les a convaincus qu’on allait continuer les études.

Partagez-nous votre ressenti lors de votre premier contrat pro

C’était incroyable parce que c’était l’effort de beaucoup d’années de travail. Précisément, cinq ans et demi en formation dans les centres. Et cela signifie que tout tes efforts ont payé, tu es presque arrivé au bout de l’effort. C’était un honneur et une fierté pour moi et ma famille avec tous les sacrifices qu’on a fait donc c’était vraiment exceptionnel pour moi et mon entourage.

En Chypre depuis une année (2023 / 2024) et vous faites partie de l’équipe type. Quel bilan tirez vous de votre première saison à Anorthosis?

C’est un bilan positif pour moi. Après ma blessure c’était difficile pour moi. Quand suis je suis allé à Chypre je me suis fixé un objectif : faire une bonne saison pour retourner au devant de la scène. Donc j’ai beaucoup travaillé pour revenir et c’était un grand plaisir quand j’ai reçu le trophée donc je pense que je vais continuer encore à travailler plus dur pour retrouver mon niveau.

Absent pendant deux ans à cause de votre blessure. Est-ce que cela a joué sur votre choix de rejoindre le championnat chypriote ?

Oui c’était difficile, rester deux ans en dehors des terrains. Et il me fallait un bon temps de jeu pour retrouver le haut niveau. Alors il fallait que je rejoigne un championnat comme Chypre pour jouer plus de matches et retrouver ma forme. Je suis content pour ça ; je vais continuer à travailler. Je pense que c’est tout à fait normal. Après deux ans de blessure les équipes ont un peu de réticence pour te recruter. Donc j’ai choisi Chypre pour montrer que je suis là et que je suis toujours compétitif et que je suis prêt pour pouvoir rebondir dans les grands championnats.

Aspire à KAS Eupeun en Belgique, puis Barcelone et Nice, Paok en Grèce, ensuite Anorthosis en Chypre ? Comment s’est passé votre intégration? Surtout en Grèce et Chypre ? 

Quand je suis parti en  Belgique c’était pas facile même si ce n’était pas ma première fois en Europe. Mais c’était la première fois que je m’installe en Europe pour de bon et commencer ma vie professionnelle. Heureusement pour moi j’ai retrouvé des frères là-bas, des coéquipiers et ça a facilité un peu mon adaptation. Concernant la Grèce aussi, ce n’était pas facile. Nouvelle langue, nouveau environnement, ce n’était pas du tout facile. Mais bon, comme on parlait en anglais dans l’équipe, c’était un peu facile. Vu que je parlais déjà anglais, ce n’était pas terrible pour moi. Mais on n’ a pas le choix, on peut changer de destination à tout moment. On est des professionnel et on doit s’adapter le plus vite pour pouvoir progresser. Donc je pense que c’est dans notre mentalité et on se prépare pour ça.

Revenons sur votre passage au Fc Barcelone. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Comme je l’avais dit, c’était surprenant pour beaucoup de Sénégalais, notamment mes supporters. Mais Barça quand ils sont venus ils ont présenté un projet pour moi, avec mon équipe aussi et je crois que c’était la meilleure option pour moi. Aussi dans le contrat je devais d’abord commencer avec l’équipe B mais je pouvais jouer en même temps avec l’équipe A. Je devais faire un an avec l’équipe A et c’est ce qui s’est passé. Je ne l’ai pas regretté. J’étais dans la bonne voie, mais avec la blessure tout a été ralenti. Ça fait partie du foot et c’est comme ça mais on va continuer à bosser dur. Il n’y a pas de regret parce que j’ai fait le choix moi-même et je l’assume. Et je pense que j’ai beaucoup travaillé pour avoir cette opportunité donc je n’ai pas de regrets.

Ça fait quoi de jouer avec les meilleurs tels Messi, Suarez et d’autres joueurs de grande renommée ?

C’est toujours un plaisir de jouer avec Messi, Suarez et les autres. Messi même avant de jouer avec lui on le voyait jouer à la télé et on l’admirait. Alors c’était un plaisir de partager avec lui le même vestiaire. Et on a appris beaucoup de choses avec lui. Tout le monde sait que c’est le meilleur joueur au monde donc c’était vraiment des moments exceptionnels pour moi et j’ai beaucoup appris durant cette période.

Alors Moussa, vous avez été absent des terrains presque deux ans. Comment avez vous vécu ce moment de votre vie ?

C’était très difficile pour moi. C’est ton travail et on t’informe que tu resteras deux ans sans jouer ce n’est pas du tout facile. Heureusement que j’avais ma famille derrière. Ils m’ont facilité la tâche. Avec leur soutient, je tenais le coup. Ils m’ont beaucoup aidé mentalement et physiquement. Mais je remercie le bon Dieu aujourd’hui j’en suis là et je continue ma passion

Quel championnat vous a le plus impressionné ?

C’est un peu difficile mais bon la Belgique c’est la où tout à commencé. J’’ai débuté là-bas, j’ai joué beaucoup de matches et je pense que c’est l’endroit qui m’a propulsé parce que c’est là-bas que j’ai commencé ma carrière et ma progression. Quand j’étais au Barcelone aussi j’étais bien. C’est un pays que j’aime bien et j’aime aussi le football espagnol. Le temps que j’ai passé avec l’équipe B, ça m’a beaucoup plu. Et je crois que c’est le championnat qui me convient le plus et que je regarde depuis même avant d’être professionnel.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?

C’est en équipe nationale, le but que j’ai marqué lors du Mondial 2018. C’était un moment fort pour moi, ma famille et mes amis. Tout le monde se rappelle de ça jusqu’à présent. Marquer un but pour ton équipe, pour le maillot national  c’était un moment inoubliable. Je ne pourrai l’oublier, ni moi, ni ma famille, ni mes amis.

Vous avez participé aux J.O. 2015 et avez été demi-finaliste à la Coupe du monde avec les U20. Comment avez vous vécu votre première convocation en équipe nationale A?

C’était exceptionnel parce que c’était la première fois que le Sénégal joue une demi-finale de Coupe du monde même si c’est la petite catégorie. Alors être les premiers Sénégalais à jouer une demi-finale de Coupe du monde c’était incroyable. Et j’ai continué ma progression jusqu’à rejoindre ma première convocation avec l’équipe première. C’était vraiment top parce que chaque joueur qui joue la petite catégorie rêve de jouer avec l’équipe A ; cétait notre objectif. C’était très sympa. Toute ma famille et mes amis étaient très contents. Ce sont des choses qui ne s’oublient pas et ce sont des moments très important pour nous. Aliou Cissé m’avait appelé d’abord pour me féliciter avant de me dire que je suis convoqué. Mais avant, mes agents et mes amis m’en avaient informé. C’était incroyable. Déjà on avait tous le numéro du sélectionneur et quand tu voyais son appel tu comprends ce qui t’attendais. Je ne trouvais même pas les mots et j’ai tout de suite appelé ma famille pour leur dire la bonne nouvelle. C’est des moments forts parce que tout joueur qui joue dans les championnats rêvait de porter le blouson de l’équipe. On est comme des ambassadeurs. Représenter le pays c’est quelque chose de grand. Porter le maillot du Sénégal devant ta famille, tes amis et des millions de Sénégalais c’est quelque chose de grand pour moi. Et quand on représente le pays on donne tout pour rendre fier la famille et tous les supporters.

Comment avez-vous vécu la défaite lors de la finale de la Coupe d’Afrique 2019 ?

On a tous cru en la victoire, remporter notre premier trophée continental. Mais Dieu l’a voulu ainsi. Mais ça a ouvert une grande porte à la CAN 2021. Il y avait des regrets mais aussi de l’envie qui nous a accompagné jusqu’à la finale qu’on a remporté en 2021. On a bien travaillé, on a tout donné mais ça n’a pas aboutit. Le sélectionneur n’a pas baissé les bras et les joueurs non plus. On a appris qu’il ne faut jamais lâcher dans la vie et qu’il faut toujours continuer à travailler et ce qui va arriver arrivera. Et voilà le résultat : on a eu notre premier trophée.

Parlez-nous de votre concurrence avec Lamine Gassama ?

Le football professionnel c’est toujours comme ça. Jusqu’à la retraite c’est la concurrence. Je ne dirai pas que c’était une concurrence avec Lamine Gassama parce que c’était un grand-frère et on avait tous envie de jouer. A mon arrivée dans la Tanière, j’avais très envie de jouer et j’ai travaillé trop dur pour ça. Et puis, tous les Sénégalais ont leur choix ; chacun son joueur, chacun choisis qui il préfère voir jouer. Nous on était conscient de cela et on savait aussi qu’il fallait beaucoup travailler pour gagner sa place et on a tous les deux bien travailler. Et moi j’ai fait de mon mieux pour pouvoir être titulaire dans cette équipe.

Vous avez perdu la finale 2019 et le Sénégal a remporté son premier sacre en 2022 sans Moussa Wagué, vos impressions

Je voulais être avec l’équipe puisque j’ai joué les qualifications et je me suis blessé juste après. Mais je me considérais comme si j’étais dans l’équipe. J’étais content quand ils ont remporté le trophée. C’est toujours difficile de voir ses coéquipiers jouer sans toi mais c’est la loi du foot. Ça peut arriver à tout le monde. Je suis très content pour l’équipe ; j’avais beaucoup jubiler ce jour-là.

Champion d’Afrique 2022, éliminé en huitièmes lors de la dernière CAN, qu’est-ce qui était à l’origine selon vous ?

En tant que professionnel je ne parlerai pas des détails mais il se trouve que c’est le foot. On avait fait de très bon matches de poule. Ce n’était pas prévu que le Sénégal serait éliminé par la Côte d’Ivoire mais comme je dis c’est le foot. Ils ont tout fait pour se qualifier. Et il y a avait aussi beaucoup d’erreurs d’arbitrage qui n’était pas en notre faveur. Mais, nous travaillerons beaucoup plus dur pour revenir en force à la prochaine CAN au Maroc.

Est-ce dans vos projets de revenir en sélection ?

C’est toujours un objectif de revenir avec l’équipe nationale. Je suis entrain de beaucoup travailler pour y retourne. Donc, je pense que ce n’est même pas la peine de le dire. Tout le monde veut représenter l’équipe nationale. Avec ma blessure, c’était un peu compliqué de revenir mais j’y travaille et ça me fera plaisir pour redorer le blason.

Que pensez-vous de l’intégration des jeunes joueurs dans la Tanière?

C’est quelque chose de très bien parce que ces jeunes seront l’avenir. Il y a toujours les anciens qui accueillent les jeunes et leurs montrent la voie. Il assureront la relève d’ici quelques années et ils sont entrain de bien travailler.

Votre relation avec Aliou Cissé ? Êtes-vous toujours en contact ? Parlez-vous ensemble de la sélection ?

Oui on est toujours en contact. On a une très bonne relation parce que j’étais avec lui depuis les olympiques avec les U23. Cependant, on ne parle pas de la sélection. Il a eu un équipe à gérer et moi je continue à travailler dur de mon côté pour revenir aussi vite que possible car l’envie est toujours là.

Ndeye O. Camara

Réhabilitation de la Gare Routière de Rufisque : Entretien avec Eumeudy Sy, Pdt Gare routière de Rufisque

Dans un entretien exclusif, Eumeudy Sy, président de la gare routière de Rufisque, partage ses réflexions sur les défis initiaux et les progrès réalisés dans la gestion de cette infrastructure cruciale.

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LIVE – ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC MAMADOU LAMINE DIALLO : CANDIDAT À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2024

🔴ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC MAMADOU LAMINE DIALLO : CANDIDAT À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2024

Le Dakarois Quotidien N°114 – du 22/02/24

Le Dakarois Quotidien N°114– du 22/02/24
🔴ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC MAMADOU LAMINE DIALLO : CANDIDAT À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2024

Appel au dialogue et à la sérénité pour l’avenir du Sénégal : Entretien exclusif avec Mamadou Djigo, Directeur Général de l’ANAT

Dans un contexte politique marqué par des tensions et des incertitudes, Mamadou Djigo, Directeur Général de l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT), s’est exprimé lors d’un entretien exclusif accordé à la 7tv ce vendredi 09 Février. Avec un discours empreint de sagesse et de responsabilité, Djigo a lancé un appel pressant à la sérénité et au dialogue pour assurer l’avenir du Sénégal.

Au cœur de son intervention, Djigo a plaidé en faveur du respect envers le président Macky Sall, soulignant les réalisations et les efforts entrepris sous son mandat. Il a invité les citoyens sénégalais à reconnaître le travail accompli par le président et à lui accorder le respect qu’il mérite.

Pourtant, l’appel de Djigo va au-delà de la simple reconnaissance personnelle. Il met en lumière l’importance cruciale d’un dialogue constructif et inclusif pour apaiser les tensions politiques et sociales qui secouent actuellement le pays. Djigo insiste sur la nécessité pour toutes les parties prenantes de s’asseoir autour de la table et de trouver des solutions concertées pour l’avenir du Sénégal.

Dans un monde où les enjeux géopolitiques sont de plus en plus complexes, Djigo souligne les défis auxquels le Sénégal est confronté, notamment en raison de ses ressources en pétrole et en gaz. Il met en garde contre les intérêts extérieurs qui pourraient chercher à déstabiliser le pays pour servir leurs propres agendas. Face à cette réalité, Djigo appelle à l’unité nationale et à la solidarité pour protéger les intérêts du Sénégal.

Le Directeur Général de l’ANAT rappelle également les succès obtenus par le président Macky Sall dans la résolution de la crise casamançaise et dans l’élimination des bases rebelles en Gambie et en Guinée Bissau. Ces réalisations, selon Djigo, sont le fruit d’une vision politique claire et d’une action déterminée pour garantir la sécurité et la stabilité du pays.

Quant à la décision de reporter les élections présidentielles, Djigo la qualifie de décalage nécessaire pour permettre un processus électoral transparent et équitable. Il souligne l’importance de prendre le temps nécessaire pour parvenir à un consensus politique durable qui reflète les aspirations de tous les citoyens sénégalais.

Mamadou Djigo lance un appel poignant au calme et à la sérénité, exhortant chacun à placer l’intérêt supérieur du Sénégal au-dessus de toute considération partisane. Il rappelle que dans un monde en proie à l’instabilité et à l’incertitude, la solidarité nationale et le dialogue sont les clés pour assurer un avenir pacifique et prospère pour le Sénégal.

Cheikh Kane

Report de la présidentielle 2024 : L’inspecteur Cheikh Ndiaye réagit et soutient la décision du président Macky Sall

Depuis l’annonce du report des élections présidentielles du 25 février 2024 par le président de la République Macky Sall le 3 février dernier, les réactions fusent de toutes parts au Sénégal. Au milieu de ce débat houleux, l’inspecteur de l’enseignement, Cheikh Ndiaye, également responsable politique Apr à Grand Yoff, a pris la parole pour exprimer son soutien à la décision présidentielle et dénoncer les réactions jugées excessives de certains acteurs politiques et de la société civile.

Une décision nécessaire pour garantir un processus électoral crédible

Selon Cheikh Ndiaye, le report des élections présidentielles est une décision nécessaire pour garantir un processus électoral crédible, transparent et inclusif. Il affirme que le président Macky Sall a agi dans l’intérêt supérieur du pays en prenant cette décision, et il appelle tous les acteurs politiques à soutenir cette démarche pour le bien de la nation.

« L’organisation d’élections transparentes et équitables est essentielle pour la démocratie sénégalaise », déclare Ndiaye. « Le report de la présidentielle permettra de résoudre les problèmes et les tensions actuelles afin d’assurer un scrutin libre et juste. »

Critiques envers les réactions de certains acteurs politiques

L’inspecteur Ndiaye a également critiqué certaines réactions de membres de son propre parti, l’Apr, ainsi que de l’opposition. Il a notamment mentionné le cas d’Abdou Latif Coulibaly, ex-Secrétaire Général du gouvernement, qui a démissionné de son poste après 12 ans de compagnonnage avec le président Sall. Selon Ndiaye, les déclarations de Coulibaly sur sa « liberté retrouvée » sont déconcertantes et dénotent d’un manque de reconnaissance envers le président et ses réalisations.

« La loyauté envers nos dirigeants est essentielle pour assurer la stabilité politique et sociale du pays », affirme Ndiaye. « Les critiques injustifiées de certains membres de notre parti ne font que semer la division et l’instabilité. »

Dénonciation des contradictions et des revirements politiques

Par ailleurs, l’inspecteur de l’enseignement a critiqué le comportement de certains candidats recalés par le Conseil Constitutionnel, qui ont demandé à être rétablis dans leurs droits après avoir été exclus du processus électoral. Il dénonce également les déclarations contradictoires de certains politiciens et membres de la société civile, qui semblent changer d’avis selon leurs intérêts politiques du moment.

« Nous avons besoin de leaders politiques forts et cohérents, capables de défendre les intérêts du peuple sénégalais », déclare Ndiaye. « Les revirements politiques et les calculs opportunistes ne font que saper la confiance du public dans notre système politique. »

Appel à la sagesse et à la responsabilité

Concernant les accusations de corruption visant certains membres du Conseil Constitutionnel, Ndiaye estime que ces allégations justifient le report des élections présidentielles afin de permettre la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Cheikh Ndiaye appelle à la sagesse et à la responsabilité de tous les acteurs politiques et de la société civile. Il soutient la décision du président Macky Sall et encourage un dialogue constructif pour résoudre les problèmes et assurer la tenue d’élections transparentes et équitables le 15 décembre 2024. Pour Ndiaye, l’intérêt du Sénégal doit primer sur toute considération partisane, et il exhorte chacun à agir dans l’intérêt de la nation plutôt que pour des intérêts personnels ou politiques.

Victorine Ndeye : « Des opposants avaient prôné le report»

Pendant que beaucoup de responsables de la mouvance présidentielle se terrent dans leurs bureaux climatisés, laissant seul le Président Macky Sall subir des attaques venues de l’opposition et de la communauté internationale, Victorine Ndèye a pris son courage à deux mains pour défendre le chef de l’État, suite au report de la présidentielle. Maire de Niaguis, la ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire crie haut et fort que le locataire du Palais a pris sa décision pour l’intérêt du Sénégal et que certains responsables de l’opposition voulaient que les joutes électorales soient reportées. 

Que pensez-vous du report de la présidentielle ?

Il convient d’abord de contextualiser le décalage intervenu, qui est une initiative du groupe parlementaire Wallu. Suite à une saisine du Chef de l’État concernant un projet de loi visant à reporter la date de l’élection présidentielle, le Président Macky Sall a abrogé le décret convoquant le corps électoral le dimanche 25 février 2024. Le lundi, la loi fixant la date de l’élection au 15 décembre 2024 a été adoptée par la majorité, ce que je qualifierais de glissement du calendrier électoral plutôt que de report. Nous devons reconnaître la responsabilité du Président Macky Sall envers la République, les pouvoirs consacrés et le respect des règles démocratiques. Malgré les précédentes propositions de report émanant d’acteurs politiques, il n’a jamais pris la décision de reporter l’élection présidentielle. Dans ce cas, il s’agit d’une initiative du groupe parlementaire Wallu, adoptée à la majorité des députés. Aussi il faut avoir le courage de le dire, nous avons été confrontés à la découverte de la bi-nationalité d’une candidature qui fait l’objet d’une procédure judiciaire et des soupçons sont portés sur d’autres candidats retenus, dans ce contexte nous avions tous les ingrédients pour discréditer le processus électoral et aller vers une élection très contestable et qui sera contestée.

Que dites-vous à l’opposition en ce qui concerne l’appel au dialogue du président Macky Sall ? 

L’opposition dispose d’un cadre d’expression, tel que souhaité par le Chef de l’État, Son Excellence Macky Sall. Je les encourage à participer au dialogue afin d’éviter tout retour à un cycle de violence. Notre pays a une tradition de dialogue qui en fait une vitrine démocratique, et aucun d’entre nous ne doit sacrifier ces acquis pour des intérêts personnels. L’essentiel est la mobilisation de toute la classe politique pour garantir une élection libre et transparente, afin d’éviter toute contestation pré ou post-électorale, une issue qui semblait se dessiner si l’élection avait lieu le 25 février 2024, avec toute la suspicion qui a entouré l’exclusion d’un candidat et le filtre à travers le parrainage. Il est bon de préciser que dans cette opposition, nous comptons certains qui avaient prôné le report et même un candidat retenu l’avait clairement défendu. Mais vous savez, l’opposition nous a habitués à la girouette.

Y a-t-il actuellement fissure du bloc de BBY ? 

En tant que membre du gouvernement qui compte les différentes composantes de notre coalition, je peux affirmer qu’il n’y a pas de fissure au sein de la majorité présidentielle, comme en témoigne la présence de tous les ministres au conseil de ce mercredi. Le Benno Bokk Yakaar est solidaire de son chef et se prépare à la victoire de son candidat.

Quelle est votre réaction à propos des déclarations de Zahra Iyane Thiam et aux démissions d’Abdou Latif Coulibaly et d’Eva Marie Coll Seck ? 

Ils ont exprimé leurs opinions et en ont assumé les conséquences. Cependant, je pense qu’ils auraient pu exprimer leurs préoccupations en interne sans rompre la loyauté qui devrait nous caractériser dans notre engagement envers le Chef de l’État, Son Excellence Macky Sall. Le Président Macky Sall est un homme ouvert et attentif, dès lors je ne peux comprendre certains comportements que rien ne peut justifier.

Votre candidat Amadou Ba peut-il gagner la prochaine élection présidentielle ?

Nous sommes confiants quant aux chances du premier ministre Amadou Ba de remporter l’élection présidentielle dès le premier tour. Il bénéficie d’un bilan solide, celui de Son Excellence le Président Macky Sall, d’une vision claire, et du soutien d’une véritable machine électorale, la coalition Benno Bokk Yakaar. 

Cela fait deux ans que vous êtes à la tête de la commune de Niaguis, pouvez-vous nous parler de votre bilan ? 

Nous honorons notre contrat de mandature avec les populations en réalisant un projet à échéance soumis à leur appréciation le 23 janvier 2022. Deux ans plus tard, nous avons coché toutes les cases pour 2022 et 2023. Mieux, nous avons doublé notre budget qui a atteint le milliard en 2024, lancé des projets structurants, mis en place une administration municipale efficace, et alloué 54% de nos ressources au capital humain par des investissements dans l’éducation, la santé, et l’assistance aux personnes vulnérables. Par ailleurs, nous avons pu nous départir des problèmes liés au foncier bien que quelques individus mal intentionnés alimentent encore des débats sur le foncier dans la presse, nous traitons ces problèmes de manière inclusive, en dialoguant avec les populations et les autorités administratives. Je suis convaincue que le dialogue, dans toutes les situations, est la clé pour prévenir les crises, comme vous pouvez le constater.

On voit des appels à manifester, malgré l’appel au dialogue du président. Que dites-vous par rapport à ça ? 

Je l’ai dit tantôt, c’est de la responsabilité des auteurs des appels à manifester de choisir la voie dans laquelle ils comptent adresser ce qu’ils considèrent comme des points de divergences. Nous avons connu un cycle de violence suite à des appels à manifester avec un bus brûlé qui a coûté la vie à de pauvres innocents, des fabriques de cocktail molotov découverts, des biens privés et publics saccagés, des personnes arrêtés et des morts. Je ne pense pas que c’est vers cela que nous voulons conduire les gens. Alors il faut plus de responsabilités dans nos propos et savoir que devant toute tentative de déstabilisation de notre pays, l’État fera face et prendra ses responsabilités pour assurer la protection des biens et des personnes.

Seneweb

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