Ali Bongo et sa famille exfiltrés au Angola : une libération controversée après des mois de résidence surveillée

Libreville/Luanda – 16 mai 2025 – Huit mois après le coup d’État militaire qui a mis fin à 55 années de règne de la famille Bongo au Gabon, l’ancien président Ali Bongo Ondimba a quitté le pays avec son épouse Sylvia et leur fils Noureddin pour s’installer en Angola. Cette libération inattendue, confirmée vendredi par la présidence angolaise, suscite à la fois étonnement et indignation sur la scène politique gabonaise.

“La famille Bongo a été libérée et vient d’arriver à Luanda”, a indiqué un communiqué publié sur la page Facebook officielle de la présidence angolaise. Des photographies diffusées peu après montrent Ali Bongo accueilli à l’aéroport de la capitale angolaise, aux côtés de son épouse et de son fils. Selon les autorités angolaises, cette opération est le fruit de discussions entre le président Joao Lourenço et le chef de l’État gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema.

Depuis son éviction du pouvoir le 30 août 2023, Ali Bongo, 66 ans, était assigné à résidence à Libreville. Son épouse et son fils, tous deux accusés de détournement massif de fonds publics, avaient été incarcérés puis placés sous résidence surveillée. Plusieurs médias gabonais avaient récemment rapporté leur transfert depuis une cellule présidentielle vers une résidence familiale, laissant présager un dénouement imminent.

La libération de la famille Bongo intervient dans un contexte de normalisation des relations entre le Gabon et la communauté internationale. Le 30 avril dernier, l’Union africaine, présidée par le chef d’État angolais Joao Lourenço, avait levé les sanctions imposées au Gabon à la suite du coup d’État. Pour certains observateurs, cette réintégration a été négociée au prix fort.

Geoffroy Foumboula Libeka, député du parlement de transition, a dénoncé sur les réseaux sociaux une “véritable honte” orchestrée “dans le silence total”, s’interrogeant : “Où est la souveraineté du Gabon ?”. Selon lui, cette libération serait “le prix à payer” pour la levée des sanctions de l’UA.

Brice Oligui Nguema, ex-chef de la garde républicaine devenu président de la transition après le coup d’État, a été officiellement élu en avril 2025 avec près de 95% des voix lors d’un scrutin peu contesté par les observateurs internationaux. Mais son principal rival, Alain-Claude Bilie By Nze, ancien Premier ministre d’Ali Bongo, a estimé que la libération de l’ex-président et de sa famille “démontre que leur détention ne respectait pas le cadre de la loi”.

“Le président Oligui Nguema n’a pas fait preuve de clémence : il a dû s’incliner face aux exigences internationales après ce que tout le monde a compris comme un abus de pouvoir”, a-t-il affirmé.

Les avocats de Sylvia Bongo, née en France, et de son fils Noureddin ont pour leur part accusé les autorités de mauvais traitements et de torture pendant leur détention.

Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009 après avoir succédé à son père Omar Bongo, a dirigé le Gabon pendant 14 ans. Sa présidence, notamment marquée par un accident vasculaire cérébral en 2018, avait vu s’accumuler les critiques sur sa gouvernance, jugée opaque, clientéliste, et marquée par une gestion autoritaire. L’élection présidentielle de 2016, qu’il avait remportée de justesse face à Jean Ping, avait déjà plongé le pays dans une crise politique majeure.

Le Gabon, riche en pétrole mais confronté à un fort chômage, à une dette publique lourde et à des infrastructures défaillantes, espérait tourner la page avec la transition engagée depuis août 2023. Mais ce transfert discret de la famille Bongo, perçu par certains comme une fuite arrangée, soulève à nouveau la question de la justice et de la transparence dans le processus démocratique.

Tchad : Le président des Transformateurs, Succès Masra, “enlevé” par des hommes en uniforme selon son parti

Une vive inquiétude plane sur la classe politique tchadienne depuis l’annonce, ce vendredi matin, de ce que le parti Les Transformateurs qualifie d’« enlèvement » de son président, Succès Masra. L’information a été rendue publique via une publication sur la page Facebook officielle du vice-président du mouvement politique d’opposition.

« Le Président Succès Masra vient d’être enlevé manu militari ce jour 16 mai 2025 à 5:56mn de notre résidence », peut-on lire dans le message publié aux premières heures de la matinée.

Selon les images issues d’une caméra de surveillance, jointes à la publication, on voit le leader politique sortir de sa résidence, également siège du parti Les Transformateurs, escorté par une quinzaine d’hommes en uniforme militaire, lourdement armés. L’opération semble s’être déroulée sans affrontement visible, mais dans une tension palpable.

Aucune communication officielle n’a pour l’instant été faite par les autorités tchadiennes. Les membres du parti, eux, dénoncent une « arrestation arbitraire » et exigent des explications urgentes ainsi que la libération immédiate de leur leader.

L’enlèvement présumé de Succès Masra intervient dans un climat politique tendu au Tchad, où les tensions entre le pouvoir de transition et les partis d’opposition se sont intensifiées ces derniers mois. Le président des Transformateurs, ex-opposant en exil et revenu au pays après des négociations politiques, avait retrouvé une place centrale dans le débat public. Son franc-parler et ses critiques à l’encontre du régime en place lui ont valu l’adhésion d’une partie de la jeunesse tchadienne, mais aussi la méfiance des autorités.

Suite à cette annonce, plusieurs figures de l’opposition et des organisations de la société civile ont commencé à appeler à la mobilisation et à dénoncer une « dérive autoritaire » du pouvoir. Des messages de soutien affluent sur les réseaux sociaux, tandis que des rassemblements spontanés auraient été signalés à N’Djamena, bien que leur ampleur reste à confirmer.

En l’absence de réaction officielle du gouvernement, les spéculations vont bon train. S’agit-il d’une interpellation légale déguisée, d’une manœuvre politique pour neutraliser un adversaire de poids, ou d’un réel enlèvement extra-judiciaire ? Les heures à venir seront déterminantes.

Niger : les enseignants sonnent la charge face à la junte,une grève de 72h qui fait date

C’est une première depuis l’arrivée de la junte au pouvoir en juillet 2023. Au Niger, le secteur de l’éducation vient de se figer sous le poids d’un ras-le-bol devenu impossible à contenir. À l’appel d’un collectif de 28 syndicats, enseignants et contractuels ont lancé, dès le lundi 12 mai, une grève de 72 heures, désertant massivement les établissements scolaires du pays.

Cette mobilisation d’ampleur, inédite sous le régime militaire, est l’expression d’un double cri d’alarme : d’une part, la précarisation persistante du corps enseignant, avec des contractuels toujours en attente de titularisation ou de renouvellement, et d’autre part, le non-paiement régulier des salaires. Une situation que les grévistes jugent intenable, d’autant plus qu’elle s’enracine dans un contexte politique et économique fragilisé.

La junte, jusqu’ici concentrée sur des priorités sécuritaires et diplomatiques, se retrouve désormais confrontée à une contestation sociale structurée, incarnée par un secteur historiquement en première ligne lors des grandes batailles civiques au Niger. En toile de fond : une école publique en lambeaux, une jeunesse en mal de repères et une élite éducative à bout de souffle.

Ce bras de fer augure-t-il un tournant ? Pour les syndicats, il ne s’agit plus seulement de négocier des primes ou des titularisations, mais de rappeler que l’éducation est un pilier de souveraineté autant que de stabilité. Dans un pays où l’on martèle le discours de refondation, il serait temps de joindre les actes à la parole.

À suivre, donc — car si cette grève devait se prolonger ou se durcir, elle pourrait devenir le prélude à une nouvelle phase de remobilisation sociale, bien au-delà des salles de classe.

Nationalité ivoirienne de Tidjane Thiam : entre bataille judiciaire et enjeu politique à la veille de la présidentielle de 2025

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et candidat désigné à la présidentielle d’octobre 2025, Tidjane Thiam, se retrouve au cœur d’une tempête politico-judiciaire. Selon le média ivoirien 7info, l’ancien ministre et haut cadre international a officiellement saisi le ministère de la Justice pour obtenir un certificat de nationalité ivoirienne, une démarche confirmée par son avocat, Me Ange Rodrigue Dadjé.

Cette requête intervient dans un contexte juridique tendu, marqué par une décision du Tribunal de Première Instance d’Abidjan suspendant temporairement la délivrance du certificat, en attendant l’issue d’une procédure judiciaire en cours. Au cœur du litige : une plainte déposée par Valérie Yapo, militante politique, contestant la légitimité de Tidjane Thiam à la tête du PDCI, arguant qu’il n’était pas de nationalité ivoirienne au moment de son élection à la présidence du parti.

L’affaire repose en grande partie sur la naturalisation française de Tidjane Thiam en 1987, qui, selon un jugement rendu le 22 avril 2025, aurait entraîné automatiquement la perte de sa nationalité ivoirienne, conformément à la législation ivoirienne sur la nationalité. Cette décision a conduit à sa radiation de la liste électorale, compromettant de fait sa participation à l’élection présidentielle.

Pourtant, dans une tentative de clarification, le ministère de la Justice a déclaré, le 28 avril 2025, que Tidjane Thiam “n’a jamais été apatride” et reste “indiscutablement Ivoirien”, du fait de sa nationalité d’origine acquise à la naissance. Cette position semble en contradiction avec la décision judiciaire, révélant ainsi un flou juridique sur l’interprétation des textes relatifs à la double nationalité et à la perte automatique de la nationalité d’origine en cas de naturalisation étrangère.

Afin de clarifier sa situation et de réaffirmer son attachement à la Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam a officiellement renoncé à sa nationalité française, une décision publiée au Journal officiel français le 20 mars 2025. Cependant, cela n’a pas modifié la décision du tribunal, qui estime que la perte de la nationalité ivoirienne est intervenue dès 1987 et que la renonciation récente ne suffit pas à rétablir ses droits civiques sans une démarche légale formelle de réintégration.

À cinq mois d’une élection présidentielle cruciale, cette controverse soulève des suspicions d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Les partisans de Thiam dénoncent une manœuvre destinée à l’écarter du processus électoral, au moment même où il apparaît comme une figure centrale de l’opposition et une alternative sérieuse au pouvoir en place.

De leur côté, ses détracteurs insistent sur le respect strict des dispositions constitutionnelles, affirmant qu’aucune faveur ne devrait être accordée à un candidat, quel que soit son statut ou son parcours.

La délivrance du certificat de nationalité demeure suspendue à une décision de justice à venir, alors que la pression monte sur les institutions pour clarifier la situation. Si la procédure ne lui est pas favorable, Tidjane Thiam pourrait être empêché de se présenter à l’élection présidentielle, un scénario qui redéfinirait radicalement l’équilibre politique ivoirien à l’aube de 2025.

Burkina Faso: Chute stratégique à Diapaga : le JNIM frappe l’Est

Burkina Faso – 13 mai 2025, 20h00

Nouvelle avancée foudroyante des groupes jihadistes au Burkina Faso. La base militaire de Diapaga, dans la province de la Tapoa (région de l’Est), est tombée ce soir aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM). L’attaque, survenue peu après 20h, a été d’une violence fulgurante.

Selon des sources locales concordantes, les forces burkinabè – composées d’éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) et de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) – ont été débordées en quelques dizaines de minutes. Certains ont été contraints de battre en retraite, d’autres auraient été neutralisés. L’ennemi, bien organisé et lourdement armé, contrôle désormais les lieux.

Les premiers rapports évoquent un pillage systématique : armes, munitions, véhicules militaires – tout ce qui pouvait être emporté l’a été. Pire : des mouvements suspects ont été observés autour de la ville de Diapaga, suggérant qu’une offensive sur l’agglomération elle-même pourrait suivre dans les prochaines heures.

Cette attaque survient à peine deux jours après la chute de Djibo, dans le Nord. Deux bastions stratégiques perdus en moins de 48 heures. L’accélération de la perte de contrôle de plusieurs zones critiques du territoire burkinabè ne laisse plus de place au doute : l’État est en train de perdre simultanément plusieurs fronts, tant dans l’Est que dans le Sahel.

Face à cette réalité brutale, une question s’impose : que reste-t-il de la capacité de riposte de l’armée burkinabè ? Et surtout, où est la stratégie ?

Affaire à suivre!

PARIS – Arc de Triomphe : Hommage aux Tirailleurs Sénégalais et aux Soldats Serigne Ahmed Sy Malick et Serigne Fallou Fall

La communauté sénégalaise de France a une nouvelle fois honoré la mémoire des tirailleurs sénégalais ce vendredi 9 mai 2025, lors d’une cérémonie émouvante tenue sous l’Arc de Triomphe à Paris, devant le tombeau du Soldat Inconnu, sur les Champs-Élysées. Cette édition rendait un hommage particulier aux soldats Serigne Ahmed Sy, fils aîné de Seydil Hadj Malick Sy, et Serigne Fallou Fall, fils de Cheikh Ibrahima Fall, tous deux disparus lors de la Première Guerre mondiale.

La cérémonie de dépôt de gerbe de fleurs, empreinte de solennité, s’est déroulée en présence du représentant de l’ambassadeur du Sénégal en France, ainsi que d’un représentant du consulat du Sénégal à Paris.

Les familles religieuses étaient représentées par une forte délégation venue du Sénégal et d’Europe :

Touba : Serigne Abdou Mbacké, Serigne Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaindé Fatma, Serigne Cheikh Khady Gueye Fall, président de l’association Serigne Fallou Fall
Tivaouane : Serigne Habib Sy Mansour, Serigne Cheikh Oumar Sy Djamil, Serigne Cheikh Tidiane Sy Thierno, Serigne Mame Oumar Ndiaye, et Serigne Mame Ahmedine Sall, président de l’association MAME SY.

Avec la participation de plusieurs associations religieuses et culturelles sénégalaises de Paris.

Cet événement historique a mis en lumière l’héroïsme et le sacrifice de ces deux figures spirituelles sénégalaises tombées sur le champ d’honneur, soulignant leur contribution à l’histoire commune entre le Sénégal et la France. Des prières ont clôturé la cérémonie, dans une ambiance de recueillement et d’unité.

En soirée, une Hadratoul Jumah s’est tenue à Aulnay-sous-Bois, organisée par les Dahiras de Paris, en hommage à Mame Sidy Ahmed Sy, tirailleur sénégalais disparu à Salonique, et à tous les disparus de guerre.

Asfiyahi.org

Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam démissionne de la présidence du PDCI mais maintient sa candidature pour 2025

L’opposant ivoirien Tidjane Thiam a annoncé ce lundi 12 mai sa démission de la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition du pays. Une décision surprenante dans un contexte politique tendu, à moins de six mois de la présidentielle prévue en octobre 2025, pour laquelle il reste toutefois déterminé à se battre, malgré son exclusion de la liste électorale.

« Dans l’intérêt du parti, j’ai décidé de remettre entre vos mains, à vous les militants, mon mandat de président du parti », a-t-il déclaré dans une allocution diffusée sur ses réseaux sociaux.

Tidjane Thiam, ancien patron du Crédit Suisse, avait été élu à la tête du PDCI en décembre 2023. Mais cette élection fait l’objet d’un recours judiciaire : une militante du parti conteste sa nationalité ivoirienne au moment du scrutin, affirmant qu’il ne remplissait pas les conditions statutaires du PDCI.

Malgré cette démission, Thiam ne jette pas l’éponge. Il a réaffirmé sa volonté de mener son parti à la victoire à la présidentielle d’octobre 2025 :

« Cette décision ne change rien à l’engagement que j’ai pris en décembre 2023 de conduire personnellement notre parti à la victoire. »

Le 30 avril dernier, la justice ivoirienne a prononcé la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale, au motif qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne lors de son inscription en 2022, période durant laquelle il détenait également la nationalité française. Bien qu’il ait officiellement renoncé à sa nationalité française en mars dernier, cette radiation le rend actuellement inéligible.

Cette exclusion rappelle le cas d’autres figures majeures de l’opposition, comme l’ancien président Laurent Gbagbo, également écarté de la course en raison de condamnations judiciaires.

Tidjane Thiam reste confiant quant à son avenir politique et espère obtenir à nouveau la confiance des militants du PDCI pour reprendre la tête du parti :

« Je sais qu’après m’avoir élu en 2023, vous m’accorderez de nouveau votre confiance. »

Dans un paysage politique de plus en plus verrouillé, la course à la présidentielle ivoirienne s’annonce pleine d’incertitudes.

PROCHE-ORIENT

Les utopies absurdes d’Israël et de Trump opposées à une prise de position remarquée de Macron

Le conflit israélo-palestinien demeure ce sujet sensible et fâcheux qui n’en finit pas. Alors que certains se battent pour Gaza, d’autres se battent contre Gaza. D’un côté, on vous accuse de terrorisme ; de l’autre, on vous reconnaît des droits. Ce paradoxe constitue un contresens à la fois historique, diplomatique et politique. Bref, un sujet profondément clivant.

Dans les mois à venir, une reconnaissance de l’État palestinien pourrait voir le jour. La France, à travers les récentes déclarations d’Emmanuel Macron, semble s’orienter vers cette voie. Une prise de position remarquée et applaudie, à gauche comme à droite de l’échiquier politique français, bien que certains jugent le timing mal choisi. Quoi qu’il en soit, cela marque un retour de la France dans ce qu’on appelait autrefois sa “politique arabe” – ce grand mythe dont elle s’était éloignée, et qui refait aujourd’hui surface.

Depuis son retour d’Égypte, il y a quelques jours, Emmanuel Macron ne cache plus sa position : il est prêt à reconnaître l’État palestinien. Reste une question majeure : cette solution a-t-elle une chance d’aboutir ? Difficile d’y répondre, tant la colonisation se poursuit en Cisjordanie, où les soi-disant “territoires palestiniens” sont aujourd’hui grignotés par des colonies israéliennes. Des routes de contournement exclusivement réservées aux véhicules israéliens empêchent toute continuité territoriale – une condition pourtant indispensable à la naissance d’un État viable.

La reconnaissance par la France d’un État palestinien est donc aussi une manière de marquer son désaccord avec la conduite de la guerre à Gaza. C’est une façon de se démarquer et de ne pas être complice. Mais la France ne doit pas rester seule dans cette posture. Elle doit entraîner avec elle quelques-uns des piliers de l’Union européenne. Car une telle initiative suscite des attentes : la France doit désormais passer à l’acte, sans quoi elle risquerait de se discréditer. L’objectif est clair : déclencher une cascade de reconnaissances, dans un esprit de consensus et de réciprocité.

Pendant ce temps, Israël rappelle massivement ses réservistes, ce qui laisse présager une escalade. L’offensive annoncée serait reportée après la visite de Donald Trump au Moyen-Orient. Ce dernier prévoit des entretiens avec l’Arabie saoudite et le prince héritier Mohammed Ben Salmane. Des rencontres qui pourraient, selon Trump lui-même, conduire à des changements de stratégie. Le paradoxe, c’est que Trump – malgré son manque de fiabilité et de cohérence – reste un acteur central du jeu au Moyen-Orient. Il exerce une influence réelle sur Israël et l’Arabie saoudite, devenue chef de file des pays arabes.

La situation est donc épouvantable et inquiétante : pour les Palestiniens, pour les Israéliens, et pour de nombreux peuples de la région. Israël menace désormais de faire à l’Iran ce qu’il a “fait au Hamas à Gaza”. Le ministre israélien de la Défense a déclaré : « Ce que nous avons fait au Hezbollah à Beyrouth, au Hamas à Gaza, à Bachar al-Assad à Damas, nous vous le ferons aussi à Téhéran. »

Et que penser lorsque Benny Gantz, l’un des chefs de l’opposition centriste en Israël, affirme : « Il faut oublier les deux États, c’est un rêve » ? Une déclaration qui rejoint la ligne dure de Benjamin Netanyahou, qui répète sans relâche son opposition à un État palestinien, sans qu’aucune voix ne l’arrête au sein de la communauté internationale.

Il est temps de rappeler à Netanyahou et à Gantz qu’une solution est possible. Tout est question de volonté politique. Il n’y a pas d’alternative crédible à la solution à deux États si l’on veut une paix juste et durable. C’est là toute la vérité du conflit : des décennies de souffrance qui ne trouveront de réponse que dans une paix équitable.

Ce n’est pas une utopie que d’éradiquer le Hamas. Comme le dit le proverbe : « L’espoir fait vivre, et l’espérance fait réussir. » Et puis, n’est-ce pas avec des rêves utopiques que Gandhi a libéré l’Inde du joug colonial ? Que Martin Luther King et Malcolm X ont bouleversé l’Amérique ségrégationniste ? Que Victor Schœlcher a aboli l’esclavage il y a 177 ans ? Ou encore, que le 11 février 1990, Mandela a terrassé l’apartheid en Afrique du Sud ?

Alors non, il n’est pas interdit de rêver. Et surtout, il n’est pas interdit de croire que ce rêve peut devenir réalité.

DJIHADISME EN AFRIQUE DE L’OUEST : La CEDEAO à l’épreuve du feu

Alors que le terrorisme djihadiste s’enracine dans le Sahel et s’étend bien au-delà, la CEDEAO, conçue à l’origine pour favoriser l’intégration économique, se voit propulsée au premier plan des enjeux sécuritaires. Désormais confrontée à des défis multidimensionnelseffondrement étatique, pressions populaires, désaccords politiques -, l’organisation ouest-africaine est à la croisée des chemins. Pour rester pertinente, elle doit repenser son rôle, renforcer son action et restaurer la solidarité entre ses membres.

Face à la montée fulgurante des violences djihadistes dans le Sahel et au-delà, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), d’abord communauté économique est devenue malgré elle un bouclier politique et sécuritaire. L’organisation en proie à des défis majeurs se retrouve à un tournant historique. Entre désunion régionale, pression populaire et attente internationale, la lutte contre le terrorisme s’impose comme l’enjeu existentiel du projet ouest-africain. Mais encore faut-il une stratégie à la hauteur des défis.

Ouagadougou, Bamako, Niamey, les capitales tombent les unes après les autres dans le piège du chaos sécuritaire. Depuis plus de dix ans, le Sahel central vit au rythme des attentats, enlèvements, exactions communautaires et replis étatiques. Le djihadisme, autrefois cantonné aux confins nord-maliens, s’est métastasé dans une douzaine de pays, traversant frontières et régimes avec une facilité déconcertante. En 2024, plus de 10 000 civils ont été tués dans des attaques liées à des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique. Une hécatombe silencieuse.

Créée en 1975 pour promouvoir l’intégration économique, la CEDEAO n’a jamais été conçue pour la guerre. Pourtant, face à l’effondrement sécuritaire du Sahel et à l’impuissance des États individuellement, elle n’a eu d’autre choix que d’endosser une responsabilité militaire. Mais la mue d’une organisation commerciale en acteur sécuritaire n’a rien d’évident.

En 2019, elle adopte une « stratégie régionale de lutte contre le terrorisme » articulée autour d’un plan d’action prioritaire 2020-2024. Sur le papier, tout y est : partage de renseignement, renforcement des capacités nationales, lutte contre les financements illicites via le GIABA, et même un embryon de force d’intervention rapide. Mais à l’épreuve du terrain, les effets restent dérisoires.

Crise de leadership et fractures internes

Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO — au profit d’une improbable et risible Alliance des États du Sahel (AES) — a profondément fissuré la solidarité ouest-africaine. Ces trois pays, dirigés par des juntes militaires, prétextent l’inaction de l’organisation face à leur insécurité chronique pour s’éloigner et maintenir ainsi des putschistes au pouvoir. Pendant que les militaires jouissent du pouvoir dans les palais, les villages brûlent au Burkina et les routes sont désertées au centre et à l’ouest du Mali.

La CEDEAO a pris des sanctions économiques contre les régimes putschistes et a même un temps agité la menace d’une intervention armée mais elle n’est pas allée au bout du fait de réticences in ko ternes et de pression des peuples.

« Nous ne pouvons pas lutter efficacement contre une menace transnationale si nous restons enfermés dans des querelles d’ego et des postures politiques », tranche un diplomate nigérian de haut rang. « Le terrorisme se moque des frontières. Il se nourrit de nos divisions. »

Les experts s’accordent : la CEDEAO a posé les bases d’une architecture régionale de sécurité. Mais celle-ci souffre d’un défaut majeur de mise en œuvre. Manque de financement — le prélèvement communautaire de 0,5 % reste lettre morte dans plusieurs pays. Absence de coordination militaire — chaque armée suit sa propre doctrine, parfois dans l’opacité. Faiblesse du renseignement partagé — les services se méfient les uns des autres.

L’heure des choix audacieux

Pour sortir de l’impasse, la CEDEAO doit impérativement changer de braquet. Il s’agit entre autres de professionnaliser une véritable force régionale interopérable, capable de traquer les groupes armés dans les zones transfrontalières. Une sorte de GIGN ouest-africain, doté d’un mandat robuste et d’un soutien logistique extérieur.

Par ailleurs, la guerre ne se gagnera pas uniquement par les armes. Le terrain du développement reste le plus durable. Investir dans l’éducation, les infrastructures rurales, l’emploi des jeunes, voilà les vraies barrières contre la radicalisation. Car un jeune qui a un avenir ne prend pas les armes.

Le financement des groupes jihadistes reste l’un des angles morts de la lutte. Or, ces organisations prospèrent grâce à une économie criminelle parallèle : orpaillage illégal, trafic de carburant, extorsion, et transferts via les réseaux informels. La CEDEAO, avec le soutien du GIABA, doit imposer une traçabilité renforcée des flux financiers, harmoniser les législations nationales et créer un registre régional des entités suspectes.

Enfin, la CEDEAO doit sortir de son isolement stratégique. Le renforcement des partenariats internationaux — notamment via l’initiative d’Accra, l’Union africaine ou encore l’ONU (résolution 2719) — est crucial pour mutualiser les efforts, éviter les duplications et bénéficier de technologies de pointe. Le monde regarde l’Afrique de l’Ouest ; à elle de montrer qu’elle peut être actrice, et non simple victime.

L’Afrique de l’Ouest n’a plus le luxe de l’attentisme. La menace jihadiste est une hydre à têtes multiples, qui se régénère chaque jour dans les failles de l’État, la misère sociale et les rivalités politiciennes. L’AES soutenue par la Russie aux visées impérialistes et aux actes de pillage à peu de frais des ressources naturelles de la zone constitue un danger pour la démocratie et la stabilité de la sous-région. Si la CEDEAO veut éviter de devenir une coquille vide, elle doit opérer sa propre révolution : passer du verbe à l’acte, du sommet à la base, de la réaction à l’anticipation.

Son avenir et celui de près de 400 millions d’Ouest-Africains, en dépend.

Mamadou Cissé

Journaliste-Specialiste des idées populistes

Léon XIV, premier pape américain : un tournant historique pour l’Église catholique

Rome, 8 mai 2025 – Le conclave réuni au Vatican a rendu son verdict : le cardinal américain Robert Francis Prevost a été élu 267ᵉ Pape de l’Église catholique. Âgé de 69 ans, il a choisi de régner sous le nom de Léon XIV, un nom chargé d’histoire qui n’avait plus été porté depuis plus d’un siècle.

Originaire de Chicago, Léon XIV devient le tout premier pape issu des États-Unis, une décision qui symbolise une nouvelle ouverture de l’Église vers l’Ouest et marque une étape majeure dans son histoire bimillénaire. Son élection est survenue après plusieurs jours de délibérations dans un contexte mondial délicat, entre perte d’influence dans certaines régions du monde, crise des vocations et nécessité de réformes internes.

Ancien missionnaire au Pérou, formé chez les Augustiniens, Robert Prevost s’est distingué par son engagement pastoral et sa connaissance profonde des réalités du terrain, aussi bien en Amérique latine qu’au sein de la Curie romaine. Avant son élection, il occupait depuis 2023 le poste stratégique de préfet du Dicastère pour les évêques, un rôle clef dans la nomination des hauts responsables de l’Église.

En optant pour le nom de Léon XIV, le nouveau pontife semble vouloir s’inscrire dans la lignée de Léon XIII, pape intellectuel et réformateur de la fin du XIXe siècle, auteur de l’encyclique Rerum Novarum sur la question sociale. Un clin d’œil au dialogue entre l’Église et le monde moderne, que Léon XIV devra poursuivre dans une époque marquée par la sécularisation croissante et les mutations sociales profondes.

Le pontificat de Léon XIV débute alors que l’Église est confrontée à des scandales persistants, à la diminution de sa présence en Europe, mais aussi à une croissance dynamique en Afrique et en Asie. Le nouveau pape aura la lourde tâche de restaurer la confiance, de renforcer les réformes engagées sous ses prédécesseurs, et d’apporter une réponse spirituelle aux grands enjeux contemporains : justice sociale, crise écologique, paix mondiale et rôle des femmes dans l’Église.

Fumée noire au Vatican : pas de pape après le premier jour du conclave

Le suspense reste entier au Vatican. Mercredi soir, une fumée noire s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine, signalant l’absence d’élection d’un nouveau pape à l’issue du premier scrutin du conclave. Les 133 cardinaux électeurs, réunis à huis clos pour élire le successeur du pape François, n’ont pas encore trouvé le consensus requis pour désigner le prochain chef de l’Église catholique.

Il était peu probable que ce premier tour débouche sur une élection. Cette étape initiale permet surtout de mesurer les rapports de force entre les différents courants représentés. Pour être élu, un cardinal doit obtenir une majorité des deux tiers, soit au moins 89 voix. Les prélats se réuniront donc de nouveau jeudi pour poursuivre le processus, avec deux scrutins prévus le matin, et deux autres l’après-midi.

Le conclave a été lancé mercredi après-midi dans un climat solennel, respectant un rituel codifié suivi par plus de 1,4 milliard de catholiques à travers le monde. Vêtus de rouge et de blanc, les cardinaux se sont d’abord rassemblés pour une prière commune dans la chapelle Pauline, avant de se diriger en procession vers la chapelle Sixtine. Là, chacun a prêté serment sur l’Évangile, jurant en latin de respecter le secret absolu du conclave sous peine d’excommunication. Le cérémonial s’est conclu sur l’injonction « Extra omnes ! », lançant l’isolement total des participants. À 17h45, les portes se sont refermées, plongeant les « princes de l’Église » dans un isolement numérique et physique complet, sans téléphone ni contact extérieur.

Les regards du monde entier sont désormais braqués sur la cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine. Chaque session se clôt par une fumée : noire en cas d’échec, blanche lorsqu’un nouveau pape est élu. Ce rendez-vous historique attire un intérêt considérable, avec 5 000 journalistes accrédités, des millions d’euros de paris en ligne sur les « papabili » et même le succès d’un film récent intitulé Conclave.

La place Saint-Pierre était encore bondée mercredi soir malgré la tombée de la nuit et plusieurs heures d’attente. Des fidèles et curieux sont restés, espérant voir surgir la fameuse fumée blanche. Parmi eux, Gabriella Sanz Balsells, une Argentine de 48 ans, confiait son émotion à l’AFP : « Ce serait merveilleux de voir la fumée, peu importe si elle n’est pas blanche ! »

À quelques pas, des militantes catholiques manifestaient pacifiquement, brandissant des fumigènes roses pour demander l’ordination des femmes. Pendant ce temps, la sécurité autour du Vatican a été renforcée, avec un accès limité à la place et des fouilles systématiques des sacs.

Ce conclave est particulièrement ouvert. Plusieurs noms figurent parmi les favoris : l’Italien Pietro Parolin, le Maltais Mario Grech, le Français Jean-Marc Aveline, le Philippin Luis Antonio Tagle ou encore Pierbattista Pizzaballa. Mais la configuration inédite de ce conclave complique les pronostics. Le pape François ayant nommé plus de 80 % des électeurs, des profils venus des « périphéries » de l’Église, souvent porteurs d’une vision plus pastorale, pourraient émerger.

Selon François Mabille, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux, ce conclave reflète une tension entre d’un côté, ceux qui souhaitent réaffirmer la doctrine, et de l’autre, des cardinaux plus enclins à accompagner les fidèles dans leur quotidien. Il souligne aussi que les clivages géopolitiques ne sont pas absents : certaines Églises du Sud nourriraient une certaine défiance à l’égard de l’Occident, tandis que la situation internationale pourrait favoriser un candidat doté d’une solide expérience diplomatique.

Les 12 congrégations générales tenues avant le conclave ont permis aux cardinaux d’échanger sur les défis de l’Église et de dessiner le profil idéal du futur pontife. Mais le nom de celui qui apparaîtra vêtu de blanc au balcon de la basilique Saint-Pierre reste pour l’heure un mystère. Le monde entier attend désormais la prochaine volute de fumée.

Mali: l’opposant Mamadou Traoré, chef de parti, sera jugé pour «atteinte au crédit de l’État»

Au Mali, les partis politiques appellent à un nouveau rassemblement, vendredi 9 mai, à Bamako pour protester contre leur dissolution programmée, mais aussi pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel. Un rassemblement auquel ne pourra pas participer Mamadou Traoré, dit « le Roi ».

Président du parti Alternatives pour le Mali et membre de la coalition d’opposition

Jigiya Koura-Espérance nouvelle, il a été arrêté le 24 avril, incarcéré, et sera jugé le 12 juin prochain pour, notamment, « atteinte au crédit de l’Etat ». Mamadou Traoré est poursuivi en raison des propos critiques tenus dans une interview diffusée le 22 avril sur les réseaux sociaux.

Avec rfi

Macky Sall au Sommet Global Solutions : Pour un multilatéralisme réformé et plus équitable

À Berlin, l’ancien président sénégalais appelle à repenser la gouvernance mondiale pour mieux répondre aux défis du XXIe siècle.

Lors du Sommet Global Solutions, Macky Sall, ancien président de la République du Sénégal, a prononcé un discours empreint de lucidité et de conviction. Il y a dénoncé les limites actuelles du système multilatéral, incapable selon lui de répondre efficacement aux crises qui secouent le monde : conflits prolongés, dérèglement climatique, montée du terrorisme, fragilités économiques et instabilité sociale.

Dans ce contexte tendu, Macky Sall a souligné que le multilatéralisme issu de l’après-guerre est devenu inadapté aux réalités contemporaines. Il a plaidé pour une réforme en profondeur des institutions internationales, qu’il accuse de ne pas refléter la diversité et les équilibres actuels du monde.

Il a ensuite mis en lumière les défis auxquels l’Afrique est confrontée. D’abord, celui de la paix et de la sécurité, notamment dans des régions comme le Sahel, où le terrorisme prend des proportions endémiques. Il a dénoncé l’inadéquation des mandats des missions de maintien de la paix face aux réalités du terrorisme et appelé à un soutien plus concret et mieux calibré de la communauté internationale.

Sur le plan économique, Macky Sall a insisté sur le potentiel immense du continent africain, riche en ressources naturelles et humaines, mais freiné par un système économique mondial inégal. Il a dénoncé les congés fiscaux abusifs, les biais des agences de notation, et le coût du crédit injustement élevé pour les pays africains. Pour lui, il est urgent de réformer la fiscalité internationale, les critères de notation, et de rendre le crédit export plus accessible.

S’agissant de la transition énergétique, il a rappelé que l’Afrique, bien qu’étant le continent qui pollue le moins, ne peut être tenue de choisir entre développement et environnement. Il a critiqué les décisions unilatérales comme l’interdiction du financement des projets gaziers lors de la COP26, tout en appelant à davantage de soutien pour les initiatives comme le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP), dont il préside le Conseil de surveillance.

Enfin, Macky Sall a évoqué la réforme de la gouvernance mondiale, affirmant que la structure actuelle des grandes institutions internationales ne reflète plus les équilibres géopolitiques d’aujourd’hui. Il a salué l’admission de l’Union africaine au G20, tout en appelant à un siège supplémentaire pour l’Afrique au FMI et une représentation accrue au Conseil de sécurité de l’ONU et à la Banque mondiale.

En conclusion, il a lancé un appel vibrant à un sursaut humaniste et solidaire. « Nous ne devons pas renoncer à l’espérance », a-t-il dit, en précisant qu’il s’agit d’une espérance lucide, nourrie par le dialogue, la coopération, et la foi dans une humanité partagée. Pour Macky Sall, seule une telle dynamique permettra de panser les fractures, apaiser les tensions et construire un monde plus juste.

Transport routier : Le Mali accorde une dérogation exceptionnelle aux camions hors normes jusqu’au 13 mai

Bonne nouvelle pour les transporteurs sénégalais. À la suite de démarches diplomatiques engagées par les autorités sénégalaises, le Mali a accordé une dérogation temporaire autorisant la circulation des camions gros porteurs hors normes et hors gabarit sur son territoire, et ce, jusqu’au 13 mai 2025.

Cette mesure survient après l’application stricte, depuis le 1er avril 2025, du règlement 14 de l’UEMOA par les autorités maliennes. Celui-ci interdit la circulation de véhicules dépassant les normes de poids et de dimensions fixées. En conséquence, plusieurs camions sénégalais ont été bloqués à la frontière ou à l’intérieur du Mali, paralysant une partie des échanges entre les deux pays.

L’annonce de cette dérogation a été faite par le ministère sénégalais des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, qui précise que l’accord a été obtenu grâce à une intervention diplomatique, menée sur instruction du président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Le document d’instruction interministérielle malienne fixant la période de tolérance date du 28 avril 2025.

Pendant cette période, les camions hors gabarit seront autorisés à circuler sous escorte douanière. Le ministère sénégalais appelle tous les opérateurs à profiter de ce sursis pour régulariser leurs véhicules.

Passé le 13 mai, le Mali appliquera à nouveau sans exception les dispositions du règlement 14. Tout véhicule non conforme sera interdit de circulation sur le territoire malien. Le ministère sénégalais rappelle à l’ensemble des acteurs du transport routier l’importance de respecter les règles communautaires en vigueur dans l’espace UEMOA.

Ouagadougou : grande mobilisation populaire en soutien à la junte et au capitaine Ibrahim Traoré

Ouagadougou,Plusieurs milliers de personnes ont envahi mercredi la place de la Nation, au cœur de la capitale burkinabè, pour exprimer leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré et au régime militaire en place. Cette mobilisation intervient quelques jours seulement après que les autorités ont affirmé avoir déjoué un “grand complot” contre le pouvoir.

À l’appel de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), proche du régime, les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l’impérialisme et affirmé leur attachement à la souveraineté nationale. Pancartes à la main, ils arboraient des messages explicites : « Soutien total au président Ibrahim Traoré et au peuple du Burkina Faso », « À bas l’impérialisme et ses valets locaux » ou encore « Vive la résistance anti-impérialiste ».

Des drapeaux burkinabè, russes et ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, flottaient au-dessus de la foule, aux côtés de posters géants du capitaine Traoré, devenu chef de l’État à la suite d’un coup d’État en septembre 2022.

Un contexte de tensions régionales et internationales

Cette démonstration de force survient dans un climat marqué par de fortes tensions diplomatiques. Le 21 avril, le gouvernement burkinabè a annoncé avoir mis en échec un complot de grande envergure, présenté comme une tentative de coup d’État, orchestrée depuis l’étranger. Les autorités ont particulièrement pointé du doigt la Côte d’Ivoire, qu’elles soupçonnent d’héberger des opposants. Une accusation catégoriquement rejetée par Abidjan.

Au cours du rassemblement, la CNAVC a également fustigé les déclarations du général américain Michael Langley, commandant d’Africom, qui aurait accusé le président Traoré de détourner les réserves d’or du pays à des fins personnelles. « C’est un meeting de soutien au capitaine Traoré, mais aussi une dénonciation ferme des propos mensongers du général américain », a déclaré Adama Kima, un des organisateurs, lors d’une intervention retransmise en direct sur la télévision nationale.

Une ligne politique claire : rupture avec l’Occident, rapprochement avec Moscou

Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré, le Burkina Faso, à l’instar du Mali et du Niger, a entrepris une rupture progressive avec ses anciens partenaires occidentaux, notamment la France, pour se tourner vers la Russie. Ce changement d’orientation s’inscrit dans une volonté affichée de reconquête de la souveraineté nationale et de lutte contre le terrorisme qui continue de sévir dans la région sahélienne.

À l’occasion de ce que la CNAVC a qualifié de « Journée mondiale de soutien au Burkina Faso », un des porte-parole du mouvement a lancé un message fort : « Nous, peuples épris de justice et de souveraineté, affirmons notre solidarité indéfectible avec la lutte héroïque du peuple burkinabè pour son émancipation. »

Capturé en Ukraine : les anciens camarades de Malick Diop réclament son rapatriement immédiat

La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux en quelques heures, provoquant stupeur et inquiétude. On y voit un homme noir, vêtu d’un treillis militaire russe, les traits tirés, les vêtements sales, le regard hagard. Entouré de soldats ukrainiens, il déclare, d’une voix faible mais audible, être Sénégalais. Plus précisément, il affirme avoir été étudiant en Russie depuis deux ans.

Rapidement, son identité est confirmée par plusieurs sources au Sénégal : il s’agit de Malick Diop, ancien étudiant en ingénierie juridique à l’Université Alioune Diop de Bambey. Originaire de Koungheul, dans la région de Kaffrine, Malick faisait partie de la 8e promotion du département juridique. Il avait quitté le pays pour poursuivre ses études en Russie, où, selon ses camarades, il faisait face à de graves difficultés financières.

Contactés par la RFM, plusieurs anciens camarades de Malick ont exprimé leur vive émotion. Astou Ndiaye, actuellement en licence 3 dans le même département, a livré un témoignage poignant :

« J’avais des contacts avec lui. Il faisait partie de ceux qui m’ont intégrée quand j’étais nouvelle bachelière. Il m’avait confié qu’il vivait des moments difficiles en Russie et qu’il ne voulait plus rester là-bas. Il est parti avec un autre étudiant, pensant trouver une solution. »

Les conditions de sa présence sur le front ukrainien restent floues, mais certains observateurs évoquent la possibilité qu’il ait été enrôlé — volontairement ou non — dans les rangs de l’armée russe ou dans des unités auxiliaires, une situation déjà documentée chez plusieurs migrants en Russie.

Moustapha Thiam, ancien président de l’Amicale des étudiants ressortissants de Kaffrine à Bambey, confirme que Malick Diop était son collaborateur proche :

« Il était mon adjoint à la commission pédagogique de l’Amicale. C’est un jeune homme sérieux et engagé. Il y a deux ans, il a quitté Bambey pour poursuivre ses études en Russie. Aujourd’hui, nous sommes tous choqués par cette vidéo. »

Face à la gravité de la situation, les étudiants de Bambey lancent un appel urgent aux autorités sénégalaises, en particulier au ministère des Affaires étrangères, au Consulat d’Ukraine à Dakar, ainsi qu’aux représentations diplomatiques du Sénégal en Europe de l’Est.

Astou Ndiaye, très émue, conclut :

« Il faut que l’État fasse quelque chose. Qu’on vérifie son identité, qu’on confirme qu’il est bien Sénégalais, qu’on s’assure de sa sécurité. Il a besoin d’aide. »

La présence de jeunes Africains dans le conflit russo-ukrainien, souvent dans des conditions opaques, soulève de nombreuses questions. Certains, attirés par des promesses d’emploi ou de régularisation, finissent enrôlés dans des missions risquées. D’autres sont tout simplement victimes du chaos ambiant, pris entre deux puissances en guerre.

Présidentielle au Gabon : Brice Oligui Nguema en tête selon les premiers résultats partiels

À l’issue d’un scrutin marqué par une mobilisation exceptionnelle, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de la transition et désormais « président-candidat », semble en passe de consolider son pouvoir au Gabon. Les premiers résultats partiels diffusés par des médias officiels, notamment Gabon 24 et CTRI News, le placent largement en tête dans plusieurs provinces du pays.

Il s’agissait de la première élection présidentielle organisée depuis le coup d’État d’août 2023, qui a mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Bongo. Pour la première fois, le général Oligui Nguema, qui avait promis un retour à l’ordre constitutionnel, se présentait devant les électeurs pour solliciter un mandat présidentiel de sept ans.

Samedi 12 avril, les Gabonais ont massivement répondu à l’appel des urnes. Le ministère de l’Intérieur a fait état d’un taux de participation de 87,21 % à 18h30, un chiffre qualifié d’« historique » par les analystes locaux. De longues files d’attente ont été observées devant les 3.037 bureaux de vote à travers le pays et dans la diaspora, signe d’un regain de confiance dans le processus électoral.

À Libreville, la capitale, l’ambiance était à la fois calme et empreinte d’espoir. « Ça faisait longtemps que je n’avais pas voté, mais cette fois-ci, j’ai senti que ça valait le coup », a confié Olivina Migombe, 58 ans, rencontrée à la sortie de la messe du dimanche des Rameaux. Comme elle, de nombreux citoyens affirment avoir voté pour Brice Oligui, dans l’espoir de voir enfin se matérialiser un changement attendu depuis longtemps.

Durant la nuit électorale, les images diffusées par la télévision publique ont montré des bulletins s’accumulant en faveur du candidat Oligui, les chiffres étant inscrits à la craie sur des tableaux noirs dans les centres de dépouillement. Dans plusieurs bureaux de vote, tant au Gabon qu’à l’étranger, des pourcentages atteignant 100 % en sa faveur ont été rapportés.

Le ministère de l’Intérieur, par la voix d’Hermann Immongault, devrait annoncer les résultats provisoires dans la journée de dimanche. Mais déjà, la tendance semble se dessiner : Oligui Nguema serait en route vers une victoire confortable face à ses sept adversaires, restés pour la plupart très discrets pendant la campagne. Son principal challenger, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie By Nze, n’a pas réussi à fédérer une opposition forte.

Fait notable : les autorités gabonaises ont autorisé, pour la première fois, les médias privés et internationaux à filmer le processus de dépouillement. Des observateurs internationaux, présents tout au long de la journée, n’ont signalé aucun incident majeur. Cette ouverture, saluée par plusieurs chancelleries étrangères, vise à restaurer la crédibilité des institutions électorales après des décennies de scrutins contestés.

Si la victoire de Brice Oligui Nguema venait à se confirmer, il devra rapidement s’attaquer à une série de défis structurels. Le pays, riche en ressources naturelles mais miné par des décennies de mauvaise gouvernance, reste confronté à un chômage endémique, des infrastructures dégradées, des pannes récurrentes d’électricité, des coupures d’eau, des hôpitaux et écoles en souffrance, ainsi qu’une dette publique estimée à plus de 73 % du PIB en 2024.

Les 2,3 millions d’habitants du Gabon, longtemps tenus à l’écart des décisions publiques, attendent désormais des résultats concrets. Le changement promis par Oligui Nguema ne pourra s’accomplir qu’au prix de réformes profondes, d’une lutte effective contre la corruption et d’un redressement des finances publiques.

En attendant la proclamation des résultats définitifs, l’heure est à l’observation prudente. Pour beaucoup de Gabonais, cette élection symbolise une rupture avec un passé politique lourd de frustrations. Reste à savoir si l’ancien général saura incarner durablement l’espoir de renouveau démocratique qui semble s’être exprimé dans les urnes.

Macky Sall à Séoul : un plaidoyer pour la paix et la fraternité humaine

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a pris part ce jeudi à Séoul, en Corée du Sud, à un événement majeur : le Sommet mondial organisé par la Fédération pour la paix universelle (FPU). Cet événement, qui fait partie des préparatifs pour le Sommet 2025 de la FPU, a été l’occasion de remettre le prestigieux Prix Sunhak pour la paix à plusieurs personnalités et organisations qui se sont distinguées par leur engagement en faveur de la paix mondiale et du bien-être humain.

Dans une publication sur sa page officielle Facebook, Macky Sall a exprimé sa reconnaissance envers les fondateurs de la FPU pour leur vision de la paix et de la fraternité humaine. Il a également salué l’importance de cet événement dans la promotion de valeurs universelles, essentielles pour construire un avenir plus pacifique et solidaire. L’ancien chef de l’État sénégalais a félicité les lauréats de l’édition 2025, soulignant leur rôle essentiel dans le progrès de leurs communautés et du monde entier.

Le Prix Sunhak, attribué chaque année depuis sa création, récompense les efforts individuels ou collectifs visant à améliorer la condition humaine à travers des actions concrètes. Lors de cette cérémonie, plusieurs personnalités emblématiques ont été distinguées. Parmi eux, on retrouve Patrick Awuah Jr., fondateur de l’université Ashesi au Ghana. Awuah a été honoré pour ses efforts dans la promotion du leadership éthique en Afrique, un continent qu’il estime essentiel dans la transition vers un avenir durable.

Hugh Evans, un Australien et cofondateur de l’ONG Global Citizen, a également reçu ce prix. Il a été récompensé pour son engagement dans la lutte contre la pauvreté à l’échelle mondiale. De même, Wanjira Mathai, une militante kenyane et fille de la célèbre Wangari Maathai, a été honorée pour son leadership environnemental. À travers son initiative AFR100 et le Green Belt Movement, elle a permis de planter plus de 51 millions d’arbres en Afrique, contribuant à la lutte contre la déforestation et au développement durable.

Le Prix spécial du Fondateur a été attribué à deux figures importantes : l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan et Son Éminence Samuel Radebe, un leader spirituel sud-africain. Jonathan a été salué pour son rôle dans le maintien de la paix en Afrique, tandis que Radebe a été reconnu pour ses initiatives de dialogue interreligieux et de réconciliation.

Dans son discours, Macky Sall a exprimé son soutien aux efforts de la FPU et a réitéré son engagement personnel envers les idéaux de paix et de fraternité. « Le travail que nous accomplissons aujourd’hui, en collaboration avec des partenaires du monde entier, doit être guidé par la solidarité et l’esprit de coopération. Ensemble, nous devons continuer à œuvrer pour un monde plus juste, plus équitable, et plus respectueux de la dignité humaine », a-t-il déclaré.

Le Sommet mondial pour la paix a ainsi permis de renforcer les liens entre les leaders du monde entier et de rappeler que la paix est un effort collectif qui nécessite l’engagement de chacun. Pour Macky Sall, cette participation ne fait que renforcer son rôle en tant qu’acteur majeur sur la scène diplomatique internationale, un acteur déterminé à promouvoir les valeurs de paix, de solidarité et de développement durable.

Ce Sommet, tout en célébrant les progrès réalisés dans la lutte pour la paix mondiale, a aussi mis en lumière les défis qui restent à surmonter. Il a été un moment fort de réflexion sur la nécessité de continuer à œuvrer pour un monde plus harmonieux, où les conflits cèdent la place à la coopération, et où les inégalités sociales et économiques sont progressivement éradiquées.

Surveillance aérienne : vers un repositionnement stratégique de la France en Mauritanie ?

Un article d’Africa Intelligence, publié le 1er avril 2025, suggère que la France envisagerait de relocaliser en Mauritanie ses moyens aériens actuellement déployés au Sénégal. Cette hypothèse intervient alors que l’armée française doit quitter le pays d’ici l’été 2025, à la demande du président Bassirou Diomaye Faye. Selon la publication, « le dispositif de surveillance des côtes mauritaniennes pourrait bientôt être renforcé grâce à l’appui des forces françaises ». Mais cette affirmation mérite d’être nuancée, voire remise en question à ce stade. Explications.

Avant d’évoquer un transfert des moyens aériens français vers un pays voisin, il convient de rappeler que l’armée française est déjà engagée dans une réduction drastique de sa présence au Sénégal. Les Éléments français au Sénégal (EFS), forts de 400 civils et militaires, se concentrent désormais sur un « pôle opérationnel de coopération » à vocation régionale basé à Dakar. Depuis la fermeture de la base aérienne de Ouakam en 2011, aucun avion français n’est stationné en permanence au Sénégal. L’aéroport Léopold Sédar Senghor servait jusqu’alors de point d’escale technique pour divers appareils – Airbus A400M Atlas, CASA CN-235, Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique, Dassault Falcon 50 ou encore Lockheed C-130J Super Hercules – sans pour autant les héberger à l’année.

Parmi ces aéronefs, seul le Falcon 50 est actuellement mis à disposition du Sénégal pour des missions spécifiques : surveillance maritime, lutte contre la piraterie et la pêche illicite. Cet appareil joue également un rôle clé dans les opérations de recherche et de sauvetage (« Search & Rescue ») à l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD). Dès lors, envisager sa relocalisation en Mauritanie semble prématuré, d’autant que son maintien à Dakar n’est pas exclu.

L’article d’Africa Intelligence pourrait faire référence à la force aéronavale française qui patrouille dans l’océan Atlantique et le golfe de Guinée en appui aux EFS. Ces moyens seraient-ils redéployés en Mauritanie pour renforcer la surveillance des flux migratoires atlantiques ? À ce jour, aucune confirmation officielle n’étaie cette hypothèse, ni de la part des autorités françaises, sénégalaises ou mauritaniennes.

Si la surveillance maritime et aérienne demeure une priorité pour la Mauritanie, notamment face aux défis sécuritaires et migratoires, l’idée d’une relocalisation des moyens français reste, pour l’instant, incertaine. Sans annonce claire des États concernés, cette interprétation apparaît davantage comme une spéculation qu’une réalité tangible. Affaire à suivre.

France : L’Aïd el-Fitr 2025 célébré le dimanche 30 mars

La Grande Mosquée de Paris a annoncé ce samedi 29 mars 2025 que l’Aïd el-Fitr sera célébré en France le dimanche 30 mars 2025. Cette date a été fixée à l’issue de la traditionnelle Nuit du Doute, au cours de laquelle la commission religieuse de la mosquée, en concertation avec plusieurs fédérations musulmanes nationales, a constaté la possibilité d’observer la nouvelle lune, marquant ainsi la fin du mois de Ramadan 1446/H.

Pour l’occasion, la Grande Mosquée de Paris organisera deux prières de l’Aïd el-Fitr afin de permettre aux fidèles de célébrer cette journée dans les meilleures conditions. La première prière aura lieu à 8h00, suivie d’une seconde à 8h45.

Dans son communiqué, la mosquée rappelle également aux fidèles que le passage à l’heure d’été interviendra dans la nuit du samedi au dimanche, avançant ainsi les horloges d’une heure.

Le recteur Chems-eddine Hafiz a saisi cette occasion pour inviter les musulmans de France à prolonger l’esprit de piété, de bienveillance et de solidarité qui a marqué leur mois de jeûne. Il a également adressé ses prières pour que les supplications des fidèles soient exaucées, tout en formulant ses vœux d’Aïd Moubarak à tous les musulmans de France et du monde.

Essam al-Dalis, haut responsable du Hamas à Gaza, tué dans une frappe israélienne

Le Hamas a annoncé, mardi, la mort d’Essam al-Dalis, chef du gouvernement du mouvement islamiste dans la bande de Gaza, lors de frappes aériennes israéliennes. L’information a été communiquée dans un communiqué officiel de condoléances diffusé par le Hamas, confirmant également le décès de trois autres hauts responsables.

Parmi les victimes figurent également le général Mahmoud Abou Watfa, ministre adjoint de l’Intérieur, ainsi que le général Bahjat Abou Sultan, directeur général des services de sécurité intérieure. Le quatrième nom n’a pas encore été révélé publiquement.

L’armée israélienne n’a pas immédiatement réagi à ces annonces. Depuis le début du conflit déclenché après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les opérations militaires se sont intensifiées, avec des frappes ciblées visant les infrastructures du mouvement et ses cadres dirigeants.

La disparition d’Essam al-Dalis représente un revers significatif pour l’organisation islamiste, déjà confrontée à une pression militaire croissante. Al-Dalis était une figure clé de la gestion administrative du Hamas dans l’enclave, jouant un rôle central dans la coordination des affaires gouvernementales depuis plusieurs années.

Sur le terrain, les combats se poursuivent, et la situation humanitaire à Gaza reste extrêmement préoccupante. Les frappes israéliennes, combinées au blocus en cours, ont aggravé la crise, laissant la population civile dans une détresse croissante. Les appels internationaux à une désescalade et à l’ouverture de corridors humanitaires se multiplient, sans qu’une issue politique ne se profile à court terme.

Syrie : Washington soutient un accord historique entre Damas et les FDS pour l’unité nationale

Les États-Unis ont exprimé, mardi, leur soutien à un accord politique majeur signé entre le président syrien Ahmed al-Charaa et Ferhad Abdi Sahin, leader du groupe PKK/YPG/FDS. Cet accord, présenté comme une étape cruciale pour la stabilité en Syrie, vise à intégrer l’ensemble des institutions civiles et militaires de l’administration autonome kurde du nord-est du pays dans les structures étatiques syriennes.

Dans un communiqué officiel, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a salué cette avancée. « Les États-Unis réaffirment leur soutien à une transition politique qui montre une gouvernance crédible et non sectaire comme le meilleur moyen d’éviter davantage de conflits », a-t-il déclaré. Il a également souligné les préoccupations persistantes concernant les violences ciblant certaines minorités, assurant que Washington continuerait de suivre attentivement la situation sur le terrain.

L’accord, confirmé lundi par la présidence syrienne, marque une volonté affirmée du pouvoir central de renforcer l’unité nationale et de prévenir toute fragmentation territoriale. Il prévoit notamment l’intégration des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, au sein des forces armées et des institutions de la République arabe syrienne.

Selon les autorités syriennes, cette fusion des structures est perçue comme une démarche de réconciliation et de consolidation de l’État, après plus d’une décennie de conflit ayant profondément divisé le pays.

Parlement de la CEDEAO : les représentants du Sénégal désignés

L’Assemblée nationale du Sénégal a procédé, ce mardi 11 mars, à la désignation des douze députés qui représenteront le pays au Parlement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ces représentants, répartis en titulaires et suppléants, auront pour mission de défendre les intérêts du Sénégal au sein de cette institution régionale.

Parmi les six députés titulaires désignés, on retrouve plusieurs figures bien connues de la scène politique sénégalaise. Guy Marius Sagna, militant engagé et député de la coalition au pouvoir, fait partie des représentants qui auront la responsabilité de siéger de manière permanente au Parlement de la CEDEAO. Il sera accompagné de Fatou Ba, Fatma Gueye, Amdiatou Diaby, Ismaïla Abdou Wane et Mamadou Mory Diaw.

Ces parlementaires auront pour mission de participer activement aux travaux du Parlement communautaire, d’intervenir dans les discussions stratégiques et d’assurer la promotion des intérêts sénégalais dans les domaines économiques, politiques et sécuritaires.

Outre les titulaires, six députés suppléants ont également été désignés pour compléter la représentation sénégalaise. Il s’agit de Saliou Dione, Ndeye Awa Dieng, Anta Dia, Daouda Ndiaye, Awa Sonko et Barane Fofana. Leur rôle sera d’assurer la relève en cas d’absence des titulaires et de contribuer aux débats et aux prises de décision au sein du Parlement de la CEDEAO.

Cette désignation marque un tournant pour le Sénégal dans le cadre de sa participation aux instances régionales. Le Parlement de la CEDEAO joue un rôle crucial dans l’harmonisation des politiques entre les États membres et l’élaboration de recommandations sur des thématiques majeures telles que la sécurité, l’économie et la libre circulation des personnes et des biens.

Journée internationale des droits des femmes : Emmanuel Macron plaide pour une mobilisation constante face aux inégalités

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, ce samedi 8 mars, le président français Emmanuel Macron a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité femmes-hommes, la qualifiant de « droit inaliénable et universel ». Dans un message publié sur son compte X (ex-Twitter), le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’une mobilisation permanente pour garantir les droits des femmes à travers le monde.

« J’ai fait de l’égalité une grande cause de mes quinquennats et la France porte cette exigence avec force sur la scène internationale », a-t-il déclaré, appelant à faire de chaque jour un 8 mars symbolique.

Dans le même élan, le Premier ministre François Bayrou a adressé un message de solidarité aux femmes vivant dans des contextes de forte répression. « Nos pensées, notre souci, nos messages, notre sollicitude doivent être dirigés vers les petites filles et les femmes d’Iran et d’Afghanistan interdites de sortir, interdites de vivre libres », a-t-il écrit sur X, soulignant la nécessité d’une mobilisation internationale pour défendre les femmes privées de leurs libertés fondamentales.

Cette journée a été marquée par d’importantes mobilisations féministes dans plusieurs villes françaises. Une coalition regroupant une cinquantaine d’organisations, dont des syndicats comme la CGT, la CFDT et Solidaires, a organisé des marches dans plus d’une centaine de villes pour réclamer des actions concrètes en faveur des droits des femmes, notamment dans le monde professionnel.

À Paris, une marche féministe radicale, initialement interdite par la préfecture, a finalement été autorisée par la justice, selon l’Agence Anadolu. Des milliers de personnes, dont des militants pro-palestiniens, y ont participé pour dénoncer les inégalités salariales, les violences sexistes et la montée des discours masculinistes.

Les organisations féministes alertent sur une recrudescence des discours masculinistes et des remises en question des acquis en matière de droits des femmes, notamment dans le cadre des débats politiques et sur les réseaux sociaux. Elles appellent les gouvernements à renforcer leur engagement pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, et garantir l’accès des femmes à leurs droits fondamentaux.

Si des avancées ont été obtenues ces dernières années, l’égalité femmes-hommes demeure un défi mondial. Le message d’Emmanuel Macron, tout comme les mobilisations observées ce 8 mars, rappelle que la lutte pour les droits des femmes ne se limite pas à une journée, mais nécessite une mobilisation quotidienne face aux inégalités persistantes.

Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embalo avance les élections au 23 novembre 2025 dans un climat de crise politique

Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a avancé au 23 novembre 2025 la date des élections présidentielle et législatives anticipées, initialement prévues pour le 30 novembre. Cette décision a été annoncée dans un décret présidentiel publié vendredi, après une rencontre avec certains partis politiques à Bissau visant à établir un consensus sur la tenue des scrutins.

Si la réunion de vendredi a réuni des formations politiques proches du pouvoir ou peu représentatives, la principale coalition d’opposition, Pai Terra Ranka, dirigée par Domingos Simões Pereira, a brillé par son absence. Cette dernière conteste la légitimité de M. Embalo, affirmant que son mandat de cinq ans s’est achevé le 27 février 2025.

Exilé au Portugal pour des raisons de sécurité, M. Pereira a dénoncé une tentative du président sortant de “gagner du temps”. Il estime que les élections auraient dû être organisées avant février 2025 afin qu’un nouveau président soit investi à la fin du mandat constitutionnel.

L’opposition avait appelé à une “paralysie” du pays le 27 février pour contester le maintien de M. Embalo au pouvoir, mais la mobilisation n’a pas eu d’impact significatif, notamment à Bissau, où un important dispositif sécuritaire avait été mis en place.

La Guinée-Bissau traverse une nouvelle phase d’instabilité depuis la dissolution du Parlement en décembre 2023 par M. Embalo, trois jours après des affrontements armés qu’il a qualifiés de tentative de coup d’État. Il avait alors fixé des législatives anticipées au 24 novembre 2024, avant de les reporter sine die, invoquant des contraintes logistiques et financières.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenté d’intervenir en envoyant une mission à Bissau du 21 au 28 février pour favoriser un dialogue entre les acteurs politiques. Mais cette initiative a tourné court : M. Embalo a expulsé la mission, déclarant à l’AFP que “la Guinée-Bissau n’est pas une République bananière”.

En parallèle à cette crise, Umaro Sissoco Embalo a officiellement annoncé sa candidature à un second mandat, confirmant ainsi sa volonté de rester au pouvoir. Son principal rival, Domingos Simões Pereira, devrait également être candidat malgré son exil, alimentant une bataille politique à l’issue incertaine.

Trump met en garde le Hamas et exige la libération des otages

Le président des États-Unis, Donald Trump, a lancé un avertissement ferme au Hamas, exigeant la libération immédiate des otages toujours détenus à Gaza. Dans un message diffusé sur son réseau social Truth et relayé par Radio-Canada, il a affirmé que c’était le « dernier avertissement » et a exigé la restitution des corps des victimes.

Dans son message, Trump a réitéré son soutien inconditionnel à Israël, déclarant : « J’envoie à Israël tout ce dont ils ont besoin pour finir le travail, aucun membre du Hamas ne sera en sécurité si vous ne faites pas ce que je dis. » Il a également conseillé aux chefs du Hamas de quitter Gaza « tant qu’ils pouvaient encore le faire. »

Il s’est aussi adressé directement à la population gazaouie, affirmant qu’un « bel avenir » l’attendait, mais à condition que les otages soient libérés. « Si vous gardez des otages, vous êtes morts ! Prenez une bonne décision », a-t-il martelé en lettres capitales, insistant sur la nécessité d’une réponse immédiate.

Ce n’est pas la première fois que Trump adopte une posture menaçante envers Gaza. Depuis son retour sur la scène politique, il a multiplié les déclarations musclées à l’égard du Hamas, notamment en janvier avant son investiture et en février dernier, promettant des représailles sévères si les otages n’étaient pas relâchés.

En réponse, Salama Marouf, chef du bureau de presse du gouvernement à Gaza, a rejeté les accusations américaines et dénoncé l’occupation israélienne comme étant la véritable cause du conflit. Il a également évoqué les tensions croissantes en Cisjordanie et à Jérusalem comme preuves de l’injustice subie par le peuple palestinien.

Le conflit israélo-palestinien continue de susciter un vif intérêt au Sénégal, un pays connu pour son engagement en faveur du dialogue et de la paix au Moyen-Orient. Dakar a toujours plaidé pour une solution négociée et le respect des droits du peuple palestinien, tout en entretenant des relations diplomatiques avec les différentes parties concernées.

Alors que la situation reste tendue, l’appel de Trump risque d’alimenter encore davantage les tensions, renforçant les divisions et les incertitudes sur l’avenir du conflit.

Discours fleuve de Trump au Congrès : ambitions présidentielles et ouverture sur l’Ukraine

Dans un climat politique tendu, le président Donald Trump a prononcé, le 4 mars 2025, un discours de près de 1h40 devant le Congrès américain, établissant ainsi le record du plus long discours présidentiel devant cette assemblée. Dès le début de son allocution, il a affirmé : « Nous ne faisons que commencer », promettant un retour en force des États-Unis « comme le monde n’en a jamais connu et n’en connaîtra peut-être jamais plus ».

L’ex-président a ouvert son discours en abordant des thèmes de grande envergure, affirmant avoir été « sauvé par Dieu pour rendre sa grandeur à l’Amérique ». Cette déclaration reflète un sentiment de revanche et de résilience, alors qu’il se positionne pour une nouvelle campagne présidentielle.

Concernant le conflit en Ukraine, Trump a révélé avoir reçu une lettre du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans laquelle ce dernier exprime la volonté de l’Ukraine de s’engager dans des négociations de paix. Zelensky a écrit : « Mon équipe et moi-même sommes prêts à travailler sous la direction énergique du président Trump pour obtenir une paix durable. Nous apprécions vraiment tout ce que l’Amérique a fait pour aider l’Ukraine à maintenir sa souveraineté et son indépendance ». Trump a exprimé sa profonde appréciation pour ce geste du président ukrainien, ajoutant qu’il venait tout juste de recevoir la lettre.

Ce discours a également été marqué par des tensions au sein du Congrès. Des élus démocrates ont exprimé leur mécontentement, certains protestant ouvertement et quittant la salle. Notamment, le représentant Al Green a été expulsé après avoir manifesté pendant l’allocution présidentielle. 

La réaction internationale à la lettre de Zelensky a été notable. Le Kremlin a salué positivement cette initiative, bien que des questions subsistent quant aux modalités des négociations, notamment en raison d’un décret ukrainien de 2022 interdisant les pourparlers avec le président russe Vladimir Poutine. 

En somme, ce discours de Donald Trump a non seulement mis en lumière ses ambitions pour l’avenir des États-Unis, mais a également ouvert la voie à de potentielles négociations pour une paix durable en Ukraine, suscitant des réactions diverses tant sur la scène nationale qu’internationale.

Crise politique en Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embalo expulse une mission de la CEDEAO

La tension politique en Guinée-Bissau s’est intensifiée avec l’expulsion d’une mission politique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui travaillait sur une feuille de route pour les élections législatives et présidentielle de 2025. Cette décision du président Umaro Sissoco Embalo accentue les crispations entre son régime et l’organisation sous-régionale, à un moment où son maintien au pouvoir est vivement contesté par l’opposition.

Dans un communiqué publié dimanche, la CEDEAO a révélé que sa mission de haut niveau, déployée du 21 au 28 février 2025 en Guinée-Bissau, a été contrainte de quitter précipitamment le pays après avoir reçu des menaces d’expulsion de la part du président Embalo.

Dépêchée sur instruction des chefs d’État de la CEDEAO et dirigée par le président de la Commission, Omar Alieu Touray, cette mission visait à « soutenir les efforts des acteurs politiques et autres parties prenantes pour parvenir à un consensus politique » en vue d’élections inclusives et pacifiques. L’initiative était menée en collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).

La délégation a rencontré plusieurs parties prenantes, notamment des représentants du gouvernement, des partis politiques, des institutions électorales et de la société civile. Ces consultations ont permis d’élaborer un projet d’accord sur une feuille de route pour les scrutins à venir. Toutefois, le président Embalo, visiblement opposé à cette initiative, a menacé d’expulser la mission, contraignant celle-ci à quitter Bissau le 1ᵉʳ mars au petit matin.

Cette expulsion intervient dans un contexte politique particulièrement tendu en Guinée-Bissau. Umaro Sissoco Embalo, dont le mandat est contesté par l’opposition, a annoncé que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre 2025. Toutefois, la légitimité de cette prolongation est vivement débattue.

L’opposition considère que son mandat a pris fin le 27 février 2025, cinq ans après son investiture. La Cour suprême, de son côté, a statué début février que le mandat du chef de l’État courait jusqu’au 4 septembre 2025. Malgré ces divergences, Embalo a affirmé qu’il signerait un décret officialisant la date du scrutin, sans préciser quand il le ferait.

L’élection de 2020 avait déjà été marquée par des contestations, l’opposition dénonçant des irrégularités et un coup de force institutionnel. Aujourd’hui, la situation semble se répéter avec une opposition qui rejette la prolongation du mandat d’Embalo et une CEDEAO tentant d’éviter une nouvelle crise post-électorale.

L’organisation sous-régionale, qui a annoncé qu’elle rendrait compte de la situation à son président de la Commission, appelle les citoyens et les acteurs politiques au calme et au dialogue. Mais avec cette expulsion et les tensions autour du calendrier électoral, la Guinée-Bissau semble s’acheminer vers une nouvelle période d’incertitude politique.

Maroc : Le Roi Mohammed VI appelle à renoncer au sacrifice du mouton pour l’Aïd al-Adha 2025

Le Maroc connaîtra une fête de l’Aïd al-Adha particulière cette année. Le roi Mohammed VI a appelé la population à ne pas sacrifier de mouton lors de cette célébration prévue début juin 2025, en raison de la forte sécheresse qui frappe le pays et de la flambée des prix du bétail.

Dans un discours lu par le ministre des Affaires religieuses le 26 février à la télévision publique, le roi a souligné les défis climatiques et économiques auxquels le pays est confronté. La sécheresse, qui sévit depuis sept ans, a entraîné une diminution du cheptel de 38 % en un an, avec un déficit pluviométrique de 53 % par rapport à la moyenne des trente dernières années. Il s’agit de la pire sécheresse depuis les années 1980.

Cette baisse du nombre de têtes de bétail a provoqué une flambée des prix de la viande, rendant l’achat d’un mouton inaccessible pour de nombreuses familles. À Casablanca, le prix du kilo de viande rouge oscille entre 11 et 12 euros, alors que le salaire minimum au Maroc est d’environ 290 euros mensuels.

Conscient de l’importance de l’Aïd al-Adha sur les plans religieux, familial et social, Mohammed VI a expliqué que « l’accomplissement de ce rite dans ces conditions difficiles est susceptible de porter préjudice à une grande partie des habitants du pays, particulièrement ceux à revenu limité ».

L’Aïd al-Adha, aussi appelé la « fête du sacrifice », commémore la soumission du prophète Ibrahim à Dieu, symbolisée par le sacrifice d’un mouton. Toutefois, le roi a rappelé que cette pratique relève de la sounna (tradition prophétique) et non des cinq piliers de l’islam, laissant entendre qu’elle peut être suspendue en cas de nécessité.

Cette décision, bien que rare, n’est pas sans précédent. En 1996, le roi Hassan II, père de l’actuel souverain, avait déjà appelé les Marocains à renoncer au sacrifice pour des raisons similaires de sécheresse et de difficultés économiques.

L’annonce de Mohammed VI intervient alors que le gouvernement est critiqué pour ne pas avoir directement subventionné la viande, malgré des aides accordées aux importateurs. Cette mesure vise à éviter une pression supplémentaire sur les ménages déjà affectés par la crise économique et la hausse du coût de la vie.

Si cette annonce vise à soulager financièrement les foyers marocains, elle risque aussi de bouleverser les traditions et d’affecter le secteur de l’élevage. Les éleveurs, dont une grande partie dépend des ventes de moutons pour l’Aïd, pourraient subir d’importantes pertes économiques.

Reste à voir comment les Marocains accueilleront cette décision inédite depuis près de 30 ans et quelles mesures d’accompagnement seront mises en place pour compenser les impacts sur l’économie et les traditions sociales du pays.

Paris : Un homme abattu par la police après une attaque au couteau

Un homme en possession de deux couteaux a été abattu par les forces de l’ordre mercredi matin à Paris. Selon les informations de BFMTV, qui cite la préfecture de police, l’individu, assis à un arrêt de bus, a attiré l’attention des policiers avant de se précipiter sur eux, armes en main.

L’incident s’est produit alors que des policiers patrouillaient dans le secteur. En repérant l’homme muni de couteaux, ils ont tenté de l’interpeller. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’individu n’a prononcé aucun mot avant de se ruer sur les agents. Face à cette menace imminente, les forces de l’ordre ont ouvert le feu, atteignant l’assaillant au thorax.

Après les tirs, les secours sont rapidement intervenus sur place. Un massage cardiaque a été administré dans l’espoir de stabiliser la victime. Cependant, l’homme a succombé à ses blessures avant même l’arrivée des pompiers.

Cet événement dramatique a conduit les autorités à ouvrir une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de l’attaque et de la riposte policière. Des investigations sont en cours pour identifier l’homme et établir ses motivations.

L’affaire, relayée par plusieurs médias, dont Anadolu via le journaliste Salim Boussaïd, suscite déjà de nombreuses réactions. L’identité et le profil de l’assaillant, ainsi que les raisons qui l’ont poussé à agir, restent à préciser.

Gambie : Yahya Jammeh exclut un député dissident de son parti et réaffirme son influence politique

L’ancien président gambien Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale depuis 2017, a annoncé l’exclusion du député Bakary Badjie de son parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (APCR). Cette décision fait suite à l’annonce par M. Badjie de sa candidature à l’élection présidentielle de 2026.

Malgré son exil forcé après 22 ans à la tête de la Gambie, Yahya Jammeh continue d’exercer une influence sur la politique nationale. Fin janvier, il avait affirmé son intention de reprendre la tête de son parti et de “revenir” sur la scène politique, sans donner plus de précisions. Son dernier message audio, consulté par l’AFP, illustre encore son rôle dans la gestion de l’APCR.

L’exclusion de Bakary Badjie a été annoncée avec “effet immédiat” dès le 24 février. M. Jammeh a justifié cette décision en affirmant qu’aucun membre du parti ne devait “suivre son intérêt égoïste au lieu de travailler pour les intérêts du pays”. Il a également insisté sur la nécessité pour les membres de l’APCR de rester unis et de ne pas privilégier leurs ambitions personnelles.

Bakary Badjie, 40 ans, appartient à une faction dissidente de l’APCR. Son soutien à une proposition de loi visant à lever l’interdiction de l’excision et des mutilations féminines, en vigueur depuis 2015, a suscité des controverses. Ce projet de loi a finalement été rejeté par le Parlement en juillet 2024, mais il a marqué un clivage au sein de la classe politique gambienne.

L’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle de 2026 a probablement contribué à son exclusion du parti, alors que Yahya Jammeh tente de conserver son emprise sur l’APCR.

Pendant que Yahya Jammeh s’accroche à son influence politique, son passé reste une menace pour son avenir. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) soutient la création d’un tribunal spécial chargé de juger les crimes commis sous son régime.

En 2022, le gouvernement gambien avait approuvé les recommandations d’une commission qui a enquêté sur les atrocités perpétrées sous le régime Jammeh. Soixante-dix personnes, dont l’ancien président lui-même, devraient être poursuivies en justice.

La Gambie, pays de deux millions d’habitants et parmi les 20 nations les moins développées au monde selon l’ONU, reste marquée par les séquelles de la dictature. Alors que l’échéance de 2026 approche, le rôle que jouera Yahya Jammeh dans la politique gambienne continue de soulever des interrogations.

Mauritanie : Verdict en appel imminent pour l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz

L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz attend un verdict décisif dans son procès en appel, un tournant majeur dans une affaire judiciaire qui ébranle le pays. Condamné en décembre 2023 à cinq ans de prison pour enrichissement illicite, l’ex-chef d’État risque désormais une peine bien plus lourde.

Lors de l’audience du lundi 24 février 2025, le procureur Sidi Mohamed Ould Di Ould Moulay a requis une peine de vingt ans de prison ferme contre Mohamed Ould Abdel Aziz. Selon l’accusation, l’ancien président aurait transformé la présidence en un instrument de chantage à l’encontre des investisseurs, accumulant une fortune considérable de manière frauduleuse.

En parallèle, le procureur a demandé la dissolution de l’association Rahma, soupçonnée d’être un canal de détournement de fonds au profit de la famille Aziz. Cette ONG, officiellement dédiée aux œuvres de bienfaisance, est accusée d’avoir été un levier financier au service des intérêts personnels de l’ex-président et de ses proches.

Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, une période durant laquelle il a été salué pour avoir consolidé la stabilité du pays face aux menaces djihadistes régionales. Toutefois, son passage au pouvoir est aussi marqué par de nombreuses accusations de corruption et de clientélisme.

Après son départ, une enquête parlementaire a mis en lumière des détournements de fonds massifs et des abus de pouvoir. Cette enquête a conduit à son inculpation en 2021, suivie d’un premier procès qui s’est soldé par une condamnation à cinq ans de prison. Aziz, qui a toujours clamé son innocence, affirme être victime d’un règlement de comptes politique orchestré par son successeur, Mohamed Ould Ghazouani.

L’issue de ce procès en appel est attendue avec une grande attention en Mauritanie, où le dossier polarise l’opinion publique. Une condamnation plus lourde renforcerait l’image d’un pouvoir déterminé à lutter contre la corruption au plus haut sommet de l’État, tandis qu’un allègement de peine ou une révision du verdict pourrait relancer le débat sur l’indépendance de la justice.

Le verdict final sera déterminant pour l’avenir politique de Mohamed Ould Abdel Aziz, mais aussi pour la crédibilité du système judiciaire mauritanien face aux défis de la bonne gouvernance et de la lutte contre l’impunité.

Tensions régionales : Washington sanctionne un haut responsable rwandais pour son soutien au M23

Les États-Unis ont annoncé, jeudi, des sanctions financières contre James Kabarebe, ancien ministre rwandais de la Défense et actuel ministre chargé de l’Intégration régionale. Washington l’accuse d’avoir “orchestré le soutien” de l’armée rwandaise au groupe armé M23, qui sème le chaos dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

James Kabarebe est une figure militaire et politique influente en Afrique centrale. Ancien chef des forces rwandaises en RDC entre 1996 et 1998, il a dirigé le ministère de la Défense de 2010 à 2018 avant de devenir conseiller à la sécurité du président Paul Kagame. Selon le département américain du Trésor, il joue “un rôle essentiel dans les conflits en RDC depuis trois décennies”.

Washington lui reproche d’avoir facilité le soutien de l’armée rwandaise (RDF) au Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion majoritairement tutsi qui, avec l’appui présumé de Kigali, s’est emparée de vastes territoires dans l’est congolais depuis 2021.

Le M23 a récemment mené une offensive éclair, s’emparant de Goma (Nord-Kivu) fin janvier, avant d’avancer vers Bukavu (Sud-Kivu), tombée dimanche. Cette progression alarmante accentue les tensions entre Kinshasa et Kigali, accusé par la RDC et plusieurs rapports onusiens de soutenir activement cette rébellion.

Les États-Unis exigent que le Rwanda cesse son appui au M23 et “respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC”, selon un communiqué du département d’État.

En plus de James Kabarebe, Washington a sanctionné Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du M23, qui détient des entreprises enregistrées au Royaume-Uni et en France. Ces sanctions entraînent :

• Le gel des avoirs des individus et entreprises visés aux États-Unis.

• L’interdiction pour les citoyens et entreprises américaines de commercer avec eux.

• Un impact sur leurs transactions internationales, notamment en dollars, au risque de tomber sous juridiction américaine.

Ces mesures pourraient compliquer encore davantage la situation sécuritaire et diplomatique déjà tendue entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa, qui réclame depuis longtemps des sanctions contre Kigali, pourrait y voir un signal fort en faveur de sa souveraineté. De son côté, le Rwanda risque d’accentuer sa position défensive face aux pressions internationales.

Trump se dit “confiant” sur un accord avec Moscou et soutient l’envoi de troupes européennes en Ukraine

Washington, Président américain Donald Trump a exprimé mardi son optimisme quant à la possibilité d’un accord entre Washington et Moscou après des discussions entre responsables américains et russes à Riyad. S’exprimant depuis la Floride, il a également déclaré être “totalement favorable” à l’envoi de troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine, une prise de position qui risque de faire réagir sur la scène internationale.

Donald Trump s’est dit “davantage confiant” quant à la possibilité d’un règlement du conflit entre la Russie et l’Ukraine, après les échanges qui ont eu lieu dans la capitale saoudienne. Bien que les détails de ces discussions restent flous, elles marquent une tentative de dialogue entre Washington et Moscou, alors que la guerre en Ukraine entre dans sa troisième année.

Le camp républicain, dont Trump reste une figure dominante, a souvent critiqué la gestion du conflit par l’administration Biden, l’accusant d’entretenir un soutien militaire coûteux à Kiev sans chercher de véritable solution diplomatique. Trump, qui ambitionne un retour à la Maison-Blanche, a déjà affirmé à plusieurs reprises qu’il mettrait rapidement fin à la guerre s’il revenait au pouvoir.

L’ancien président a également surpris en soutenant l’idée d’un déploiement de troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine. “Je suis totalement favorable à cette idée”, a-t-il déclaré, sans préciser s’il envisageait un rôle direct des États-Unis dans une telle mission.

Cette déclaration intervient alors que plusieurs responsables européens restent prudents sur un éventuel engagement militaire en Ukraine au-delà du soutien en armement et en formation. Un déploiement de troupes européennes pourrait en effet représenter une escalade majeure du conflit, risquant d’entraîner une confrontation plus directe avec la Russie.

Trump a par ailleurs exprimé sa “déception” face aux réactions de Kiev concernant l’absence de l’Ukraine aux discussions de Riyad. Les autorités ukrainiennes ont critiqué cette réunion entre Américains et Russes, estimant qu’aucune négociation sur l’avenir de leur pays ne devait se faire sans leur participation.

“Je pense que j’ai le pouvoir de mettre fin à la guerre”, a insisté Trump, laissant entendre qu’il serait capable de négocier directement avec Vladimir Poutine. Une position qui alimente les spéculations sur sa stratégie diplomatique en cas de victoire à la présidentielle de novembre 2024.

Ces déclarations de Donald Trump pourraient marquer un tournant dans la position américaine sur le conflit ukrainien, du moins si l’ancien président parvient à retrouver le pouvoir. Sa volonté affichée de négocier avec Moscou et d’impliquer davantage l’Europe dans la gestion du conflit pourrait modifier en profondeur les équilibres diplomatiques actuels.

Adama Barrow met en garde la jeunesse gambienne contre l’illusion de l’Europe

À l’occasion du 60ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Gambie, le président Adama Barrow a lancé un appel poignant aux jeunes de son pays, les exhortant à ne pas considérer l’Europe comme une terre de promesses illimitées. Dans son discours prononcé mardi à Banjul, en présence de ses homologues sénégalais et bissau-guinéen, il a dénoncé le péril de l’émigration clandestine, qui pousse de nombreux Gambiens à risquer leur vie dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Chaque année, des milliers de jeunes Gambiens tentent de fuir la pauvreté en empruntant des routes migratoires périlleuses, à travers le désert ou par la mer. Beaucoup prennent la direction des îles Canaries, porte d’entrée vers l’Europe, malgré les dangers du voyage. En 2024, l’agence européenne Frontex a recensé près de 47.000 migrants ayant tenté de rallier l’Europe par cette route, soit une augmentation de 18 % par rapport à l’année précédente.

Cependant, le bilan humain est tragique. L’ONG espagnole Caminando Fronteras estime que plus de 10.400 personnes ont trouvé la mort ou ont disparu en mer en 2024, un chiffre alarmant qui témoigne des risques encourus.

Dans son allocution, Adama Barrow a insisté sur l’idée que l’Europe ne devait pas être vue comme un “pays de cocagne”, mais comme un espace où le labeur et les défis sont omniprésents. “Ne croyez pas les histoires que vous entendez à propos d’autres terres. Il n’y a pas de pays de cocagne. Nous vivons dans un monde de dur labeur et personne ne peut changer cette réalité”, a-t-il affirmé.

Ce message vise à lutter contre les fausses promesses entretenues par les passeurs et certains récits enjolivés de migrants établis en Europe. Nombreux sont ceux qui, une fois arrivés, se heurtent à des conditions précaires, à l’exploitation et à la difficulté d’obtenir un statut légal.

Face à l’ampleur du phénomène, la Gambie et l’Espagne ont renforcé leur coopération pour lutter contre les réseaux de passeurs et promouvoir une migration régulée. Fin août, un accord bilatéral a été signé à cet effet lors d’une tournée du Premier ministre espagnol à Banjul.

Malgré ces efforts, le défi reste immense. La Gambie, l’un des pays les plus petits et les plus pauvres d’Afrique, peine à offrir des perspectives d’emploi et de stabilité à sa jeunesse. L’absence d’opportunités économiques est l’un des moteurs principaux de l’exode, et sans solutions concrètes sur le terrain, les départs risquent de se poursuivre.

Le président Barrow a conclu son discours en appelant les jeunes à investir dans leur pays et à contribuer à son développement. “Notre nation a besoin de vous”, a-t-il insisté, mettant en avant les efforts du gouvernement pour améliorer l’économie et créer des emplois.

New York : Eric Adams renforce sa coopération avec l’administration Trump sur l’immigration

Le maire de New York, Eric Adams, a annoncé jeudi son intention de collaborer plus étroitement avec l’administration Trump sur la question de l’immigration, quitte à remettre en cause le statut de “sanctuaire” de la ville. Cette décision, qui inclut la réouverture des portes de la prison de Rikers Island aux agents fédéraux de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), suscite une vive controverse.

Eric Adams a rencontré jeudi Tom Homan, responsable de la politique d’expulsion massive des migrants en situation irrégulière sous l’administration Trump. À l’issue de leur échange, le maire a déclaré vouloir “travailler ensemble pour expulser de notre ville les gangs violents de migrants”. Il a également confirmé la mise en œuvre d’un décret présidentiel rétablissant la présence des agents de l’ICE à Rikers Island, une prison qui n’accueillait plus de bureaux de cette agence fédérale depuis l’adoption du statut de “sanctuaire” en 2014.

“Nous travaillons à la mise en œuvre d’un décret présidentiel qui rétablira la possibilité pour les agents de l’ICE d’opérer à Rikers Island”, a écrit Eric Adams sur X. Selon lui, cette coopération vise principalement à renforcer les enquêtes criminelles contre “les criminels violents et les gangs”.

Le maire de la plus grande ville des États-Unis, qui a accueilli plus de 230 000 migrants depuis 2022, justifie ce rapprochement par la nécessité d’une meilleure coordination entre les forces locales et fédérales. Il a également évoqué l’intégration de davantage de détectives de la police new-yorkaise au sein des agences fédérales pour lutter contre l’immigration clandestine et la criminalité qui en découlerait.

Depuis plusieurs mois, Eric Adams aligne progressivement sa position sur l’immigration sur celle du président Donald Trump, une évolution qui suscite de nombreuses critiques au sein du camp démocrate.

L’affaire prend une tournure politique encore plus explosive après l’intervention de l’administration Trump dans un dossier judiciaire impliquant le maire. Lundi, le ministère de la Justice a demandé aux procureurs fédéraux de Manhattan d’abandonner les poursuites pour corruption visant Eric Adams, arguant que celles-ci l’empêchaient de se concentrer pleinement sur la lutte contre l’immigration illégale.

Cette demande a conduit à la démission de la procureure fédérale en charge du dossier, alimentant les soupçons d’un arrangement politique entre le maire et la Maison-Blanche. Plusieurs élus progressistes du conseil municipal de New York dénoncent une “démarche inquiétante” et une compromission des valeurs de la ville.

“L’annonce d’Eric Adams ne fait que renforcer l’inquiétude au sujet d’un maire qui donne la priorité aux intérêts de l’administration Trump plutôt qu’à ceux des New-Yorkais”, ont réagi des élus démocrates dans un communiqué commun.

En réponse à ce virage, la ministre américaine de la Justice Pam Bondi a annoncé mercredi l’ouverture de poursuites contre les autorités de l’État de New York, l’accusant de maintenir un “rôle de sanctuaire” qui entraverait les efforts fédéraux en matière d’expulsion.

L’ONG Immigrant Defense Project a pour sa part dénoncé un “marchandage politique” dans lequel Eric Adams chercherait à “s’attirer les faveurs du président Donald Trump” afin d’obtenir l’abandon des charges de corruption qui pèsent contre lui.

Cette décision marque un changement majeur pour une ville qui s’est longtemps positionnée comme un refuge pour les migrants, notamment sous l’administration de Bill de Blasio. En acceptant de rouvrir Rikers Island aux agents de l’ICE et de renforcer la coopération avec Washington, Eric Adams prend le risque de se mettre à dos une partie de l’électorat new-yorkais, majoritairement démocrate.

Alors que les tensions entre New York et le gouvernement fédéral s’intensifient, cette nouvelle alliance entre la mairie et l’administration Trump pourrait redéfinir la politique migratoire de la ville dans les mois à venir. Reste à voir si ce rapprochement servira réellement la lutte contre la criminalité ou s’il s’agit d’un simple calcul politique du maire en quête de protection face à ses propres démêlés judiciaires.

Olaf Scholz s’oppose fermement à une paix imposée entre la Russie et l’Ukraine

Le chancelier allemand Olaf Scholz a réaffirmé son opposition à toute paix imposée entre la Russie et l’Ukraine. S’exprimant dans l’émission Berlin Playbook Podcast de Politico, il a insisté sur la nécessité d’une solution équilibrée, impliquant les États-Unis et garantissant la souveraineté de l’Ukraine.

« La prochaine tâche est de s’assurer qu’il n’y a pas de paix imposée ici », a déclaré Scholz, soulignant l’importance de préserver l’intégrité et les intérêts de l’Ukraine. Cette prise de position intervient alors que l’ancien président américain Donald Trump a annoncé sur Truth Social un accord avec son homologue russe Vladimir Poutine pour entamer des négociations immédiates.

Le chancelier allemand a rappelé le rôle incontournable de Washington dans toute issue au conflit. « Il est très clair pour moi qu’il ne doit pas y avoir de solution qui ne soit pas aussi une solution dans laquelle les États-Unis sont impliqués », a-t-il affirmé. Cette déclaration traduit l’importance que Berlin accorde à l’alliance transatlantique et au soutien militaire et diplomatique américain à l’Ukraine.

Alors que certaines discussions portent sur une éventuelle implication militaire occidentale en Ukraine après un accord de paix, Scholz a jugé ce débat prématuré. « Tout le monde sait que ce n’est pas une question qui se pose à l’heure actuelle », a-t-il précisé, écartant ainsi toute spéculation sur un engagement direct de la Bundeswehr.

Malgré les incertitudes liées à la politique étrangère américaine, Scholz s’est montré confiant quant au maintien du soutien de Washington à Kiev. « Les discussions que j’ai eues avec [Trump] […] laissent penser que […] les États-Unis continueront à soutenir l’Ukraine », a-t-il assuré.

Enfin, le chancelier allemand a exprimé son souhait de voir l’Ukraine sortir de la guerre avec une armée modernisée et mieux équipée. Pour lui, il est essentiel que Kiev puisse compter sur « une armée plus forte qu’avant la guerre, et dotée d’armes occidentales » afin d’assurer sa sécurité et sa stabilité future.

Sommet de l’Union africaine : conflit en RDC et élection du président de la Commission au cœur des discussions

Les chefs d’État africains se réunissent ce week-end à Addis-Abeba pour le 38ᵉ sommet de l’Union africaine (UA). Deux dossiers majeurs figurent à l’ordre du jour : l’élection d’un nouveau président de la Commission de l’UA et l’escalade du conflit en République démocratique du Congo (RDC).

L’est de la RDC est le théâtre d’une intensification des combats. Fin janvier, le M23, groupe armé soutenu par le Rwanda, a pris le contrôle de Goma, capitale du Nord-Kivu, avant d’étendre son avancée vers le Sud-Kivu. En réponse, l’armée congolaise bénéficie du soutien de troupes sud-africaines et burundaises.

La crise en RDC suscite une vive inquiétude au sein de la communauté internationale. Kinshasa réclame des sanctions contre Kigali, tandis que l’ONU et plusieurs pays appellent à un cessez-le-feu et au retrait des troupes rwandaises. L’UA, pour sa part, s’est limitée à un appel à l’arrêt des combats, sans mentionner explicitement le Rwanda.

« Le risque d’un embrasement régional, rappelant les conflits des années 1990, est élevé », alerte l’International Crisis Group (ICG).

Selon l’ONU, la récente flambée de violence a fait au moins 2.900 morts dans une région marquée par trois décennies de conflits.

L’UA tiendra vendredi une réunion de crise sur la RDC avant le sommet formel des 17 et 18 février. La présence conjointe des présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) n’a pas été confirmée, alors qu’ils ne se sont pas rencontrés publiquement depuis plusieurs mois.

Le président angolais João Lourenço, impliqué dans la médiation entre la RDC et le Rwanda, prendra la présidence tournante de l’UA, un poste symbolique.

L’un des temps forts du sommet sera l’élection du président de la Commission de l’UA, poste occupé depuis 2017 par le Tchadien Moussa Faki Mahamat, qui arrive au terme de ses deux mandats.

Trois candidats, issus de la région de l’Afrique de l’Est, sont en lice :

• Mahmoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti

• Raila Odinga, vétéran de l’opposition kényane

• Richard Randriamandrato, ancien ministre des Affaires étrangères de Madagascar

L’élection se déroule à bulletin secret et à la majorité des deux tiers des États membres ayant le droit de vote. Six pays suspendus à la suite de coups d’État, dont le Mali, le Niger et le Gabon, ne participeront pas au scrutin.

« De nombreux dirigeants africains ont publiquement affiché leur soutien à Raila Odinga, mais le vote étant secret, l’issue reste incertaine », estime Liesl Louw-Vaudran, chercheuse à l’International Crisis Group (ICG).

Outre la sécurité et la gouvernance, les chefs d’État discuteront des réparations pour les crimes de la colonisation et de l’esclavage. Ce sujet avait été mis en avant en novembre 2023 par le président ghanéen Nana Akufo-Addo, appelant l’UA à adopter une position commune.

Si certains pays occidentaux commencent à reconnaître leurs torts et à restituer des œuvres d’art pillées, les États africains peinent encore à s’accorder sur les formes et montants des réparations.

« Ce thème divise alors que l’UA aurait besoin de consensus face aux tensions géopolitiques mondiales », analyse Paul-Simon Handy, de l’Institut des études de sécurité (ISS).

Ces discussions interviennent dans un contexte international marqué par les prises de position de Donald Trump, qui menace de réduire l’aide américaine à l’étranger et de retirer les États-Unis de l’OMS, une perspective qui inquiète plusieurs pays africains.

Le sommet de l’UA s’annonce donc déterminant, tant pour l’avenir de la RDC que pour le renforcement du rôle de l’organisation panafricaine sur la scène internationale.

Turquie-Indonésie : Un partenariat renforcé pour la reconstruction de Gaza

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé l’engagement de son pays à collaborer avec l’Indonésie dans les efforts de reconstruction de la bande de Gaza, durement touchée par plus de 15 mois d’attaques israéliennes. Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue indonésien, Prabowo Subianto, Erdogan a salué la position de Jakarta sur la question palestinienne et a insisté sur l’urgence d’une solution politique durable.

Lors de son discours, Erdogan a souligné que la stabilité régionale ne pourra être atteinte tant que Gaza et les Palestiniens ne trouveront pas la paix. Il a rappelé que les destructions causées par les attaques israéliennes s’élèvent à près de 100 milliards de dollars, un coût considérable qui, selon lui, devrait être supporté par l’« auteur » des destructions, en référence à Israël.

Le président turc a également insisté sur la nécessité de créer un État palestinien souverain, basé sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. « L’établissement d’un État palestinien souverain et territorialement intact ne peut plus être retardé », a-t-il déclaré, en appelant la communauté internationale à agir rapidement.

Au-delà de la question palestinienne, les dirigeants turc et indonésien ont abordé plusieurs sujets visant à renforcer les relations bilatérales entre leurs pays. Erdogan et Subianto ont discuté de plans économiques ambitieux, avec pour objectif d’augmenter leur commerce bilatéral à 10 milliards de dollars et de le rendre plus équilibré.

Cette coopération s’étend à divers secteurs stratégiques, notamment l’industrie, la défense et les infrastructures, marquant ainsi une volonté commune de renforcer leurs liens sur le long terme.

L’engagement d’Ankara et de Jakarta en faveur de la Palestine ne se limite pas aux paroles. La Turquie et l’Indonésie ont déjà fourni une aide humanitaire significative à Gaza et comptent poursuivre leurs efforts, notamment à travers des initiatives de reconstruction.

Libye : découverte macabre de 28 corps de migrants dans une fosse commune à Koufra

Les horreurs du trafic d’êtres humains en Libye refont surface avec la découverte, dimanche 9 février, d’une fosse commune contenant 28 corps de migrants originaires d’Afrique subsaharienne dans la région de Koufra, au sud-est du pays. Cette macabre trouvaille a été annoncée par le bureau du procureur général libyen, qui a également révélé l’arrestation de trois individus, dont deux étrangers, soupçonnés d’être impliqués dans ce réseau criminel.

C’est une opération des Forces de sécurité qui a conduit à la découverte de ces corps, enterrés non loin d’un centre de détention illégal tenu par un réseau de trafiquants. Selon les premières investigations, ce groupe criminel torturait et soumettait les migrants à des traitements inhumains et dégradants. Lors du raid, 76 migrants subsahariens ont été retrouvés séquestrés dans des conditions insoutenables.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux témoignent des sévices infligés à ces migrants : plusieurs d’entre eux portent des cicatrices profondes sur le visage et le corps. Ces actes de torture sont une pratique courante dans ces centres clandestins, comme l’a expliqué Jalel Harchaoui, chercheur spécialisé sur la Libye.

D’après Jalel Harchaoui, ces tortures servent à faire pression sur les familles des migrants, restées dans leur pays d’origine. Les trafiquants leur imposent de verser de l’argent en échange de la libération de leurs proches. Lorsque les familles refusent ou tardent à envoyer la somme exigée, les migrants sont soumis à des violences extrêmes.

« On oblige les migrants à contacter leurs familles et on exige de l’argent. Si la famille n’obtempère pas, ils sont torturés. Mais si on les torture sans jamais aller plus loin, cette méthode perd de sa crédibilité. Alors, pour maintenir un climat de peur et d’intimidation, certains sont exécutés. »

En plus de ces actes de barbarie, une autre hypothèse pourrait expliquer la mort de ces migrants : un manque de coordination ou une négligence des geôliers due aux tensions internes au sein des forces de l’Est libyen. Le camp de Khalifa Haftar, qui contrôle cette région, est divisé entre différentes brigades rivales, et certains conflits internes peuvent mener à l’oubli de prisonniers laissés à l’abandon.

« Ces centres de détention sont parfois sous le contrôle de groupes en compétition avec les principales brigades de Haftar. Des affrontements éclatent, et dans le chaos, il arrive que des entrepôts de migrants soient laissés à l’abandon, menant à leur mort par famine ou par asphyxie. »

Ce drame n’est malheureusement pas un cas isolé. Fin janvier, le bureau du procureur général de Tripoli avait déjà ordonné l’arrestation de deux membres d’un gang criminel accusés de torture sur plus de 263 migrants africains en situation irrégulière.

La Libye reste l’un des principaux hubs du trafic d’êtres humains, où des milliers de migrants tentent chaque année de rejoindre l’Europe en passant par la Méditerranée. Mais avant de pouvoir embarquer sur ces dangereuses embarcations de fortune, beaucoup sont capturés, emprisonnés, torturés et rançonnés par des réseaux criminels qui prospèrent dans ce climat d’anarchie.

Macky Sall au National Prayer Breakfast 2025 : Rencontre avec Donald Trump et échanges stratégiques à Washington

L’ancien Président du Sénégal, Macky Sall, a pris part au National Prayer Breakfast (NPB), un événement annuel de prière et de dialogue interreligieux réunissant des leaders politiques, économiques et religieux du monde entier. Organisé depuis 1953 aux États-Unis, le NPB constitue un espace d’échanges informels où les dirigeants abordent des questions de foi, de gouvernance et de coopération internationale.

Lors de cette rencontre, Macky Sall a échangé avec Donald Trump, l’ancien Président américain, qui reste une figure influente du paysage politique américain. Si le contenu exact de leur discussion n’a pas été dévoilé, leur entretien s’inscrit dans un contexte marqué par des reconfigurations politiques aux États-Unis et en Afrique. Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, continue de jouer un rôle actif sur la scène diplomatique africaine, notamment en matière de coopération internationale et d’investissements.

En marge du NPB, l’ancien chef de l’État sénégalais doit également rencontrer les experts de l’Atlantic Council, un influent think tank basé à Washington. Cette institution, spécialisée dans les relations internationales et les questions stratégiques, entretient des liens étroits avec les décideurs politiques et économiques américains. Macky Sall y discutera des enjeux de développement en Afrique, des perspectives de coopération avec les États-Unis et du rôle du Sénégal dans la sous-région ouest-africaine.

Depuis son départ du pouvoir en avril 2024, Macky Sall semble maintenir une présence active sur la scène internationale. Sa participation au National Prayer Breakfast et ses discussions avec des cercles d’influence américains illustrent sa volonté de pérenniser ses relations diplomatiques et économiques au-delà de son mandat.

Mahmoud Abbas rejette tout déplacement des Palestiniens et réclame un État indépendant

Dans une déclaration relayée par l’Ambassade de Palestine au Sénégal et exploitée par Dakaractu, le président palestinien Mahmoud Abbas a fermement rejeté les appels au déplacement des Palestiniens hors de leur terre et à la prise de contrôle de la bande de Gaza.

Le président Abbas a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de violation des droits des Palestiniens, affirmant que « nous ne permettrons pas que les droits de notre peuple, pour lesquels nous avons lutté pendant des décennies et fait de grands sacrifices, soient violés ». Pour lui, ces appels constituent une grave violation du droit international et vont à l’encontre des principes de justice et d’autodétermination.

La solution à deux États comme condition de la paix

Les autorités palestiniennes ont rappelé que la paix et la stabilité ne peuvent être atteintes dans la région sans la création d’un État palestinien indépendant. Selon elles, cet État doit être établi sur la base des frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem comme capitale, conformément aux résolutions internationales et à la solution à deux États.

Le président Mahmoud Abbas a également insisté sur l’unité territoriale de la Palestine, déclarant que la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est font partie intégrante du futur État palestinien. « Le peuple palestinien n’abandonnera pas sa terre, ses droits et ses lieux saints », a-t-il martelé.

Soutien international et appel à l’ONU

Dans son discours, Mahmoud Abbas a salué la position du Royaume d’Arabie saoudite, qui a réaffirmé son rejet de la colonisation, de l’annexion et du déplacement forcé des Palestiniens. Riyad continue d’adhérer à la solution à deux États et à l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale.

Le président palestinien a également interpellé les Nations Unies et le Conseil de sécurité, les exhortant à assumer leurs responsabilités. Il a appelé à des mesures urgentes pour protéger le peuple palestinien, garantir ses droits inaliénables et mettre fin à l’occupation israélienne.

Engagement envers la légitimité internationale

Enfin, Mahmoud Abbas a réaffirmé l’engagement des dirigeants palestiniens en faveur de la légitimité internationale et de l’Initiative de paix arabe. Il a insisté sur la nécessité d’un État palestinien souverain englobant la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est comme capitale éternelle du peuple palestinien.

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions persistantes au Proche-Orient, alors que la communauté internationale peine à trouver une solution durable au conflit israélo-palestinien.

Macky Sall à Abu Dhabi pour la remise du Prix Zayed pour la Fraternité humaine

Abu Dhabi, le 4 février 2025 – L’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall, a pris part ce mardi à la cérémonie de remise du Prix Zayed pour la Fraternité humaine, un événement qui met à l’honneur des personnalités et organisations œuvrant pour la paix, la solidarité et la fraternité à travers le monde.

Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, Macky Sall a souligné l’importance de cette cérémonie, qui célèbre « les valeurs universelles de paix, de solidarité et de fraternité ». En tant que membre du jury de cette prestigieuse distinction, il a participé à la sélection des lauréats de l’édition 2025.

• L’ONG World Central Kitchen (WCK), basée à Washington D.C., pour son engagement dans l’aide humanitaire, notamment en apportant des repas aux populations touchées par des crises et catastrophes naturelles.

• Mia Amor Mottley, Première ministre de la Barbade, pour son action déterminante dans la lutte contre le réchauffement climatique et son plaidoyer en faveur des pays vulnérables aux changements climatiques.

• Heman Bekele, un jeune inventeur éthiopien, pour ses avancées remarquables en matière de prévention du cancer, notamment grâce à ses recherches innovantes.

Ce prestigieux prix, lancé en 2019 en hommage au fondateur des Émirats arabes unis, le cheikh Zayed ben Sultan Al Nahyane, distingue chaque année des personnalités et organisations ayant contribué de manière exceptionnelle à la promotion de la fraternité humaine.

Trump veut « prendre le contrôle » de Gaza : une initiative explosive

L’ancien président américain Donald Trump a créé la controverse en annonçant son intention de « prendre le contrôle » de la bande de Gaza. Lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, il a évoqué un projet ambitieux visant à transformer Gaza en une région prospère, qu’il compare à « la Côte d’Azur du Moyen-Orient ». Cette déclaration intervient dans un contexte déjà extrêmement tendu, alors que des négociations sont en cours pour prolonger le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Trump a mis en avant une volonté de reconstruction massive de Gaza, incluant le déblaiement des ruines et la neutralisation des explosifs non détonés. Il a également affirmé vouloir se rendre sur place prochainement pour promouvoir ce qu’il considère comme une initiative de paix et de développement économique. Toutefois, il n’a pas précisé comment les États-Unis comptent « prendre le contrôle » de ce territoire sous blocus israélien et gouverné par le Hamas.

Benyamin Netanyahou a salué cette annonce, estimant qu’elle pourrait marquer un tournant historique dans la région. Il a évoqué une possible coopération avec l’Arabie saoudite pour stabiliser Gaza, bien que Riyad ait immédiatement rejeté cette hypothèse, réaffirmant que toute normalisation avec Israël passerait par la création d’un État palestinien indépendant.

L’annonce de Trump a été vivement critiquée sur la scène internationale. Aux États-Unis, l’opposition démocrate a dénoncé une manœuvre politique. Le sénateur Chris Murphy a ironisé : « Nous ne prendrons pas le contrôle de Gaza », accusant Trump de détourner l’attention des enjeux électoraux américains.

Les dirigeants palestiniens ont quant à eux rejeté catégoriquement cette initiative. Le Hamas a dénoncé une tentative d’« occupation pure et simple », tandis que l’Autorité palestinienne a averti que ce projet risquait d’aggraver l’instabilité au lieu d’apporter une solution durable. L’ambassadeur palestinien à l’ONU a souligné que les habitants de Gaza veulent reconstruire leur territoire eux-mêmes, sans ingérence étrangère.

Alors que la trêve entre Israël et le Hamas demeure fragile, cette annonce pourrait compromettre les efforts de paix en cours. Le plan de reconstruction de Gaza, négocié sur cinq ans, est déjà incertain, et l’émissaire américain Steve Witkoff a lui-même reconnu que la situation sur place pourrait rester critique pendant de longues années.

En voulant imposer une vision unilatérale et controversée, Donald Trump risque de provoquer une nouvelle crise géopolitique. Plutôt que de garantir la paix et la prospérité, son projet pourrait envenimer encore davantage les tensions au Moyen-Orient.

Guerre commerciale : Trump annonce de nouvelles discussions imminentes avec la Chine

Washington, à quelques heures de l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane sur les produits chinois, le président américain Donald Trump a annoncé lundi que des discussions avec Pékin allaient intervenir « probablement dans les prochaines 24 heures ».

Ces négociations de dernière minute surviennent alors que, dès mardi, une nouvelle taxe de 10 % s’appliquera sur l’ensemble des produits chinois importés aux États-Unis. Cette mesure s’ajoute aux droits de douane déjà en place, intensifiant ainsi la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Depuis plusieurs mois, Washington et Pékin s’affrontent à coup de sanctions et de mesures protectionnistes. L’administration Trump justifie ces décisions par la nécessité de rééquilibrer la balance commerciale et de protéger les entreprises américaines des pratiques jugées déloyales de la Chine, notamment en matière de propriété intellectuelle et de subventions d’État.

Pékin, de son côté, a toujours dénoncé ces sanctions comme étant injustifiées et a systématiquement riposté avec des taxes similaires sur les produits américains. Toutefois, les tensions ont entraîné une incertitude économique mondiale, impactant les marchés financiers et pesant sur la croissance des deux pays.

Malgré ces tensions, l’annonce de Trump pourrait ouvrir la voie à un dialogue. Reste à savoir si ces discussions permettront d’éviter une escalade supplémentaire ou si elles ne seront qu’un nouvel épisode d’un bras de fer qui dure depuis plus d’un an.

Les investisseurs et les partenaires commerciaux des deux pays suivront avec attention l’évolution des négociations, alors que l’impact de cette guerre commerciale se fait de plus en plus sentir sur l’économie mondiale.

Elon Musk annonce la fermeture de l’USAID : Un bouleversement pour la diplomatie américaine

Dans une déclaration fracassante, Elon Musk, le multimilliardaire propriétaire du réseau social X, a annoncé ce lundi 3 février 2025 son intention de fermer l’Agence américaine pour le développement international (USAID), une décision qui a immédiatement suscité un vif émoi à travers le monde. L’USAID, l’une des agences les plus anciennes et les plus influentes des États-Unis, gère des milliards de dollars d’aide à travers le monde et joue un rôle crucial dans la diplomatie et le soutien humanitaire international.

Musk a révélé que l’ex-président Donald Trump soutenait cette décision radicale, déclarant : « Donald Trump est d’accord que nous devrions fermer l’USAID ». Il a ajouté : « Je l’ai interrogé en détail et il a accepté que nous le fermions ». Cette annonce a choqué non seulement les diplomates et experts en affaires internationales, mais aussi les pays bénéficiaires de l’aide américaine, qui se retrouvent désormais dans l’incertitude.

Dans sa déclaration, Elon Musk a précisé que l’USAID serait fermée dans les plus brefs délais. Selon lui, l’agence est irrémédiablement compromise : « Ce n’est pas juste que le ver est dans le fruit… c’est sans espoir. Il faut se débarrasser de l’ensemble. C’est pour cela qu’elle doit disparaître. C’est irrémédiable ». Cette prise de position sans appel pourrait marquer un tournant dans la politique étrangère des États-Unis, notamment en matière de soutien au développement international.

Dans le cadre de cette mesure choc, le compte X officiel de l’USAID a été suspendu, et son site internet est actuellement hors service. De plus, plusieurs hauts responsables de l’agence ont été placés en congé administratif dès samedi soir, soulignant la rapidité et la fermeté de cette décision.

La fermeture de l’USAID pourrait avoir des répercussions profondes sur les relations diplomatiques des États-Unis avec de nombreux pays, en particulier ceux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, qui bénéficient de cette aide. De plus, de nombreuses organisations humanitaires, qui dépendent du financement et du soutien logistique de l’USAID pour mener leurs missions, se trouvent maintenant dans une situation précaire.

Cette annonce a également relancé les débats sur la politique étrangère des États-Unis et sur le rôle de l’aide internationale dans les relations internationales. Pour certains, la fermeture de l’USAID représente une remise en question de l’engagement des États-Unis envers le développement global, tandis que pour d’autres, cela pourrait signaler un changement dans la manière dont les États-Unis envisagent leur rôle sur la scène internationale.

Départ des États de l’AES de la Cédéao : Les chauffeurs routiers entre soulagement et inquiétude

Le 29 janvier 2025, les États du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont officiellement quitté la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), créant une situation incertaine pour les chauffeurs routiers de la région. Bien que la Cédéao ait affirmé maintenir jusqu’à nouvel ordre un certain nombre d’avantages, notamment les droits de circulation, de résidence et d’établissement sans visa, cette situation soulève des inquiétudes parmi les conducteurs.

Pour Daouda Bamba, secrétaire général de l’Union des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest, la Mauritanie et le Maroc (Ucrao), cette décision de maintenir certains acquis a apporté un soulagement. L’organisation, qui représente plus de 80% des chauffeurs routiers de la région, a craint un retour des tracasseries douanières et des contrôles, notamment en raison des préparatifs des forces de sécurité avant l’expiration de la date butoir. « À une semaine de la date butoir, les forces de défense et de sécurité, la police, la gendarmerie, les eaux et forêts commençaient déjà à se préparer. On voyait que les interventions devenaient très, très récurrentes », explique-t-il.

Cependant, si les chauffeurs se réjouissent du maintien de la libre circulation, certains défis demeurent. Le plus préoccupant reste la suspension de la « carte brune », qui couvre l’assurance des conducteurs en cas d’accident dans un pays étranger. La « carte brune » permet de garantir que lorsqu’un camion malien, par exemple, cause un accident en Côte d’Ivoire, les sinistrés sont dédommagés. En l’absence de cette couverture d’assurance, les chauffeurs craignent des complications majeures en cas d’incident, ce qui pourrait engendrer des coûts supplémentaires et rendre certains trajets trop risqués.

Daouda Bamba insiste sur l’importance de maintenir ces systèmes d’assurance pour assurer une continuité des déplacements dans la région. Il appelle les autorités des États membres de la Cédéao à poursuivre le dialogue pour éviter de nouveaux obstacles et préserver les acquis, notamment en ce qui concerne la libre circulation des chauffeurs et le maintien de l’assurance. Le secteur du transport routier, essentiel à l’économie de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, reste donc dans l’attente de solutions viables pour naviguer dans ce contexte politique et économique mouvant.

Bougane Guéye en Gambie : un investissement de 25 millions de dollars annoncé

L’homme d’affaires sénégalais Bougane Guéye a été reçu vendredi dernier par le président gambien Adama Barrow en marge du Forum économique organisé par le Fogeca. À l’issue de cette rencontre, le patron du groupe Boygues Corporation a annoncé un investissement de 25 millions de dollars en Gambie.

Basé à Abidjan depuis quatre ans, le groupe Boygues Corporation s’est imposé dans plusieurs secteurs stratégiques tels que les médias (Dmedia CI), l’ingénierie informatique (Tradex CI) et l’agro-industrie (Boss CI). Ces mêmes domaines seront au cœur des investissements en Gambie, où Bougane Guéye perçoit un fort potentiel économique.

« Nous avons eu des discussions fructueuses avec le président Adama Barrow. À l’issue de cette audience, j’ai pris la décision d’investir 25 millions de dollars en Gambie, un pays qui offre des opportunités intéressantes pour le développement de nos activités », a déclaré Bougane Guéye à la presse.

En s’implantant en Gambie, le groupe Boygues Corporation contribue à renforcer les liens économiques entre le Sénégal et son voisin. Cet investissement pourrait générer de nombreux emplois et stimuler la croissance de secteurs essentiels pour l’économie gambienne.

La RDC en crise : le M23 et l’armée rwandaise progressent après la prise de Goma

L’est de la République démocratique du Congo (RDC) traverse une nouvelle phase critique de son conflit avec la progression rapide du groupe armé M23 et des troupes rwandaises. Après la prise de Goma, la capitale du Nord-Kivu, les forces rebelles avancent désormais vers Bukavu, faisant peser une lourde menace sur le Sud-Kivu. La situation humanitaire et sécuritaire s’aggrave, tandis que Kinshasa appelle à une riposte vigoureuse et dénonce l’inaction de la communauté internationale.

Le mouvement rebelle M23, appuyé par l’armée rwandaise, a pris le contrôle de Goma après une offensive éclair de quelques semaines. L’échec de la médiation entre la RDC et le Rwanda, menée sous l’égide de l’Angola en décembre dernier, a précipité cette avancée fulgurante. Désormais, le groupe poursuit son offensive vers le Sud-Kivu, ciblant la cité minière de Nyabibwe, située à environ 100 km de Bukavu.

Corneille Nangaa, chef de la plateforme politico-militaire incluant le M23, a affirmé la volonté des rebelles de continuer leur « marche de libération » jusqu’à Kinshasa. Une déclaration qui accentue la tension et suscite de vives inquiétudes quant à la stabilité du pays.

Dans la ville de Goma, les combats ont cessé, mais les stigmates des affrontements sont bien visibles. Les infrastructures sont gravement endommagées, les rues sont jonchées de débris, et la population souffre d’un manque criant de vivres et de services de base. L’eau, l’électricité et internet sont coupés, et les pillages ont aggravé la situation.

« Il n’y a plus rien à manger, tout a été pillé », témoigne un habitant de Goma, inquiet pour l’avenir. Les hôpitaux font état de plus de 100 morts et près d’un millier de blessés. Depuis le début de l’année, l’ONU estime que plus de 500 000 personnes ont été déplacées en raison des combats.

Face à cette avancée rapide du M23 et du Rwanda, le président Félix Tshisekedi a tenu une adresse à la nation, affirmant qu’une « riposte vigoureuse » était en cours. Il a également dénoncé le silence de la communauté internationale face à ce qu’il qualifie de « barbarie du régime de Kigali ».

L’ONU, les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs autres puissances ont appelé au retrait des troupes rwandaises et à la fin des hostilités. La Belgique a proposé à l’UE de sanctionner Kigali, tandis que le Royaume-Uni menace de réexaminer son aide au Rwanda.

Dans le cadre de la pression diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est rendu à Kinshasa avant de rejoindre Kigali, où il doit rencontrer le président Paul Kagame pour exiger un retrait des forces rwandaises.

Alors que la situation se détériore, l’avenir des forces internationales en RDC est en suspens. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) tiendra un sommet extraordinaire à Harare, au Zimbabwe, pour discuter du sort de sa mission militaire (SAMIDRC) déployée en RDC depuis fin 2023. Un retrait de ces troupes, comprenant 2 900 soldats sud-africains, ainsi que des Malawites et Tanzaniens, pourrait être annoncé.

Les pertes ont été lourdes pour ces forces : 17 soldats ont été tués, dont 13 Sud-Africains. Le président Kagame a récemment critiqué la SAMIDRC, affirmant qu’elle « n’a pas sa place dans cette situation » et se disant prêt à toute confrontation avec Pretoria.

L’est de la RDC est un territoire riche en ressources naturelles, notamment en or, tantale et étain, utilisés dans l’industrie électronique mondiale. Kinshasa accuse le Rwanda de chercher à exploiter ces richesses sous couvert d’une intervention militaire. De son côté, Kigali justifie sa présence en RDC par la nécessité de lutter contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé d’opposition composé en partie d’anciens responsables du génocide de 1994.

États-Unis : L’administration Trump entame les expulsions massives de migrants en situation irrégulière

Dès son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025, le président Donald Trump a rapidement concrétisé l’une de ses promesses phares en signant un décret ciblant l’expulsion des non-citoyens américains en situation irrégulière ou ayant des antécédents criminels. Ce vendredi 24 janvier, l’administration Trump a marqué un tournant avec le départ du premier groupe de 538 migrants, embarqués à bord d’avions militaires pour être rapatriés dans leurs pays d’origine.

Au 24 novembre 2024, le registre de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) recensait 1 445 549 migrants non détenus, mais sous le coup d’une ordonnance définitive d’expulsion. Ces chiffres comprennent des individus issus de diverses nationalités, témoignant de l’ampleur de la mesure. Parmi eux figurent 1 689 Sénégalais, 1 736 Camerounais, 3 690 Nigérians, 60 Gabonais, 1 225 Ivoiriens et des dizaines d’autres Africains qui devraient être rapatriés dans les semaines à venir.

L’opération ne se limite cependant pas aux ressortissants africains. Les autorités américaines comptent également expulser des citoyens européens, asiatiques, et latino-américains, notamment 46 Belges, 402 Français, 571 Allemands, 1 157 Britanniques, 1 290 Canadiens, 38 000 Chinois et plus de 250 000 Mexicains et Guatémaltèques.

Cette décision intervient dans un contexte où les États-Unis continuent de faire face à une augmentation significative des flux migratoires, notamment en provenance d’Amérique latine et d’Afrique. Entre 2023 et 2024, des milliers de migrants, dont des Sénégalais, ont rejoint clandestinement les États-Unis via le Nicaragua, un pays qui ne leur impose pas de visa. Une fois sur place, ces migrants entament un long périple à travers l’Amérique centrale et le Mexique pour atteindre la frontière sud des États-Unis.

Si l’administration Trump présente cette mesure comme une manière de renforcer la sécurité nationale et de faire respecter les lois migratoires, les critiques sont nombreuses. Des organisations de défense des droits des migrants dénoncent une politique inhumaine, pointant du doigt des procédures d’expulsion souvent expéditives et un manque de considération pour les droits des personnes concernées.

Dans plusieurs pays d’Afrique, les familles des migrants concernés s’inquiètent de l’impact de ces retours forcés. Au Sénégal, par exemple, le gouvernement tente de se préparer à accueillir les rapatriés, mais les moyens restent limités.

Avec une liste aussi étendue, l’administration Trump prévoit de multiplier les opérations d’expulsion dans les mois à venir. Pour l’heure, la communauté internationale reste divisée, oscillant entre inquiétude face aux conséquences humanitaires et approbation pour une application stricte des lois migratoires américaines.

Immigration aux États-Unis : tensions autour des raids d’ICE et expulsions massives

Le maire de Newark, Ras Baraka, a vivement dénoncé une opération menée par l’agence fédérale Immigration and Customs Enforcement (ICE) dans sa ville, jeudi dernier. Cette intervention s’inscrit dans une campagne d’expulsions massives orchestrée par l’administration Trump, qui revendique la plus grande opération de ce type dans l’histoire des États-Unis.

Lors d’un raid nocturne dans une poissonnerie industrielle de Newark, ICE a arrêté plusieurs individus, dont un vétéran américain, selon Ras Baraka. Le maire s’est indigné devant la presse, affirmant que cette intervention avait été effectuée “sans mandat”. Il a également souligné que les personnes arrêtées n’étaient pas des criminels dangereux : “Le problème est qu’aucun de ces gens n’est un violeur, un meurtrier ou un criminel.”

Newark, comme d’autres “villes sanctuaires” telles que New York, protège les immigrés en situation irrégulière en limitant la coopération entre la police locale et les autorités fédérales. Cependant, l’intervention de jeudi a semé la peur parmi les habitants. Un témoin de la scène a confié à NBC : “Ils ont embarqué trois types… tout le monde a peur.”

Karoline Leavitt, porte-parole de l’administration Trump, a annoncé que 538 “migrants criminels illégaux” avaient été arrêtés entre mercredi et jeudi dans tout le pays, dont 373 placés en détention. Elle a notamment mentionné “un terroriste présumé”, quatre membres du gang vénézuélien Tren de Aragua, ainsi que des individus condamnés pour crimes sexuels sur mineurs.

La Maison Blanche s’est également félicitée du recours à des avions du Pentagone pour accélérer l’expulsion de “centaines” de sans-papiers. Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine un pilier de sa politique, a promis d’expulser “des millions” de migrants en situation irrégulière.

Cette campagne d’expulsions suscite de vives critiques de la part des défenseurs des droits humains. L’American Immigration Council a qualifié cette initiative de “pure opération de propagande”, rappelant que les vols d’expulsion étaient déjà fréquents sous les administrations précédentes.

Aaron Reichlin-Melnick, expert de l’organisation, a souligné que, sous la présidence de Joe Biden, 271.000 migrants sans papiers avaient été expulsés en 2024, soit une moyenne de 742 par jour.

Les États-Unis comptent environ 11 millions de personnes en situation irrégulière, selon le ministère de la Sécurité intérieure. Ces migrants jouent un rôle essentiel dans plusieurs secteurs économiques, notamment l’agriculture, la construction et les services. Cependant, leur statut précaire les rend particulièrement vulnérables aux abus et aux pressions.

Alors que l’administration Trump met en avant la sécurité nationale pour justifier ces opérations, les critiques dénoncent une politique brutale qui alimente la peur et s’attaque à des populations déjà marginalisées.

Droit du sol aux États-Unis : Donald Trump face à une coalition de 22 États démocrates

Une coalition regroupant 22 États américains, parmi lesquels la Californie et l’État de New York, a déposé mardi des plaintes contre un décret controversé signé par Donald Trump dès son premier jour de mandat. Ce texte remet en question le droit du sol, un principe fondamental garanti par le 14e amendement de la Constitution des États-Unis.

Le décret en question, s’il venait à être appliqué, empêcherait l’attribution automatique de la citoyenneté américaine aux enfants nés sur le sol des États-Unis. Seuls les enfants ayant au moins un parent citoyen américain ou résident permanent pourraient obtenir des documents officiels tels que passeports ou certificats de citoyenneté.

Rob Bonta, procureur général de Californie, a vivement critiqué cette décision, la qualifiant d’« anticonstitutionnelle et antiaméricaine ». Dans un communiqué, il a ajouté :

« Nous demandons au tribunal de bloquer immédiatement l’entrée en vigueur de ce décret pour protéger les droits des enfants nés aux États-Unis. »

Le 14e amendement, adopté en 1868 au lendemain de la guerre de Sécession, stipule que « toutes les personnes nées ou naturalisées aux États-Unis […] sont des citoyens des États-Unis et de l’État dans lequel elles résident ». Il avait été initialement conçu pour garantir les droits des anciens esclaves et de leurs descendants.

Deux plaintes distinctes ont été déposées : l’une devant un tribunal fédéral du Massachusetts au nom de 18 États, et une autre au New Hampshire, portée par l’American Civil Liberties Union (ACLU) et d’autres organisations de défense des droits civiques.

Les procureurs généraux des États plaignants affirment que Donald Trump a outrepassé ses pouvoirs en contournant le Congrès, seule instance habilitée à réviser un amendement constitutionnel.

Ce décret, prévu pour entrer en vigueur 30 jours après sa signature, devrait rapidement être suspendu par les tribunaux, compte tenu des fortes oppositions et de l’histoire judiciaire liée au 14e amendement.

Donald Trump, interrogé à ce sujet, a lui-même admis qu’une bataille juridique était probable. « Vous avez peut-être raison. Vous verrez bien », a-t-il déclaré lundi soir depuis le Bureau ovale.

Le président a également déclaré que les États-Unis étaient le seul pays à accorder la citoyenneté automatique par le droit du sol, une affirmation factuellement incorrecte. Ce principe est en vigueur dans de nombreux pays, notamment au Canada, au Mexique, et dans plusieurs nations d’Amérique latine.

En s’attaquant à un pilier du droit constitutionnel américain, Donald Trump relance un débat profondément ancré dans l’histoire du pays. Pour ses opposants, le droit du sol est une valeur fondamentale de l’identité américaine, et sa remise en question pourrait entraîner des conséquences sociales et politiques majeures.

Le piège russe : Des africains recrutés sous de fausses promesses pour le front ukrainien

De nombreux africains se retrouvent dans les rangs russes et en première ligne depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, en février 2021.

Les uns volontairement, se sont engagés via des compagnies privées sous contrat avec le Kremlin, d’autres par contre ont été leurré par de fausses promesses.

Un d’eux, un Camerounais s’est confié à nos confrères de la rfi en dévoilant le modus operandi des recruteurs Russes.

Pour Samuel( le prénom donné par nos confrères), l’histoire commence en mai 2024. De formation scientifique, passé par le ministère des Domaines, du cadastre et des affaires foncières, le « Mindcaf », il reçoit l’appel d’un de ses amis, avec qui il a déjà partagé ses rêves d’expatriation : « « Patrice » [le prénom a également été modifié, NDLR] me demande comment je vais, si j’ai toujours envie de quitter le pays, de travailler à l’extérieur. » Harassé par un emploi mal payé à Yaoundé, il n’hésite pas : « Dans ma chambre, ce jour-là, je ne savais pas que je venais d’accepter un voyage pour la vallée de l’ombre et de la mort. »

« Il m’a dit que c’était en Russie mais qu’il n’avait pas de détail, si ce n’est le salaire, qu’on lui promettait énorme, raconte Samuel. Il était en contact avec une femme qui s’occupait des dossiers, j’avais juste à envoyer la photo de mon passeport. La dame m’a contacté, je suis passé par son agence, elle m’a dit qu’une fois à Moscou on échangerait mon passeport pour un passeport russe me permettant de circuler et de travailler. Elle m’a expliqué que c’était dans un camp militaire, que je serais comme un concierge avec des tâches comme la propreté et la cuisine. Quand elle m’a parlé du salaire et des primes, mes yeux ont brillé. Avec ma mère, on a rassemblé 2,5 millions de francs CFA, et je suis parti avec Patrice, qui avait lui aussi quitté son travail, et trois autres personnes ».

Mais une fois en Russie, la surprise est de taille pour Samuel : ce n’est ni une batterie de casseroles ni un nécessaire de ménage qu’on lui confie, mais une kalachnikov, à son corps défendant. Dans le camp où il se trouve pour quelques semaines de classes, il côtoie de nombreux Nord-Africains et Subsahariens.

un vrai trafic d’êtres humains

Samuel se retrouve sous uniforme, sans savoir exactement pour qui il combat, ni dans quelle unité : « Les contrats qu’ils nous ont fait signer sont trafiqués. On n’a pas de copie du document, on ne touche pas le salaire qui était prévu. Apparemment, le commandant russe qui nous a fait signer en récupère une partie, c’est toute une chaîne. » Samuel assure avoir pris contact avec l’ambassade du Cameroun pour évoquer sa situation, en vain : « Ils nient avoir connaissance de notre présence ici, alors qu’on est nombreux. C’est un vrai trafic d’êtres humains qu’ils couvrent. »

Il s’en prend à la diplomatie de son pays, qu’il juge complice – « nos gouvernements s’en foutent de nous et ils ne viendront jamais nous chercher » – et fait remarquer que l’Inde a obtenu le rapatriement de 45 citoyens victimes de duperies du même type, après avoir publiquement dénoncé ces recrutements.

Joint par RFI, le ministère camerounais des Relations extérieures n’a, pour l’heure, pas répondu aux demandes de précisions.

À l’entrainement puis au front, Samuel se lie d’amitié avec d’autres Camerounais, transfère les messages de la femme de l’un d’entre eux, qui l’implore de lui donner des nouvelles de son époux.

Jointe par nos confrères , un bébé pas encore âgé d’un an dans les bras, elle témoigne : « Ses parents avaient de gros problèmes de santé, alors il a voulu partir pour essayer de trouver des moyens d’aider sa famille. Il a trouvé une agence qui lui a parlé d’un travail en Russie. Il est parti en juin, sans donner plus de détails. Puis j’ai compris qu’on lui avait proposé l’armée, qu’il avait signé un contrat pour un an. Il devait faire quatre mois de formation, sauf que fin juillet déjà, il m’a dit qu’il était en Ukraine et qu’il partait en mission pour dix jours et qu’il me ferait signe en rentrant. Il m’a dit de prier pour lui. Je suis sans nouvelle depuis. »

Celui qui recule, il est torturé

La réalité des combats est un choc pour celui qui dit « n’avoir jamais tiré une fois dans sa vie avant d’arriver ici ». Évitant le contact pour économiser leurs forces face à une armée russe qui n’hésite pas à envoyer ses supplétifs étrangers au casse-pipe, les Ukrainiens mènent une guerre de terreur. « Je n’ai jamais vu un Ukrainien depuis que je suis ici », témoigne Samuel. « J’en connais qui sont là depuis deux ans, ils n’ont jamais vu un Ukrainien de leurs yeux, ils n’ont jamais tiré une balle sur quelqu’un, il n’y a même pas d’ennemis. Ils [les Ukrainiens] sont planqués, ils nous fuient, ils nous envoient des drones qui portent d’énormes bombes, c’est ça qui vous tue, avec les mines. Et nous, on doit avancer, on a interdiction de reculer. « Les Russes ne reculent pas« , ils disent. Celui qui recule, il est torturé. On doit avancer pour occuper le terrain. Mais nous, on est très mal équipés. Les Russes, ils ont des machines pour brouiller les ondes des drones, mais ils n’utilisent ça que pour eux. Nous, ils nous envoient sans rien du tout nous battre et mourir ».

Si les chiffres sur les pertes humaines dans le conflit ukrainien sont difficilement vérifiables, le ratio est nettement défavorable à la Russie et à sa stratégie de la « chair à canon ». Un récent rapport d’un institut américain estimait ainsi que chaque kilomètre carré gagné par les Russes coûtait plus de 50 vies. L’armée britannique a, pour sa part, évalué à 45 680 le nombre de morts russes en novembre 2024, un record depuis le début de l’invasion.

« Tu vois des centaines de corps qui pourrissent, tu marches dessus »

Dans ces conditions, poussés en première ligne, l’arme à la main mais aussi sur la tempe, par leurs officiers au sein des groupes paramilitaires contractualisés par le Kremlin, les « recrues » africaines n’hésitent pas à employer des stratégies radicales pour éviter la boucherie. « J’ai vu des gens se tirer dans la main pour ne pas aller au front et gagner l’hôpital », témoigne Samuel. « Parce que quand tu marches là-bas (en Ukraine), tu vois des corps partout, des centaines, qui pourrissent, tu marches dessus ; je me suis même caché parmi les morts pour éviter les drones. On a passé des semaines sans vivres, cachés. C’est pour ça que je dénonce. »

Combien sont-ils dans sa situation, appâtés par de fausses promesses ?

Impossible de le dire, mais les témoignages se multiplient : au Népal, un millier avait été identifié en mars 2024.

En mai, un rapport du renseignement ukrainien, relayé par la publication Kyiv Independent, évoquait des recrutements en Somalie, en Ouganda, au Burundi ou au Rwanda : « On leur promet une prime à la signature de 2 000 dollars US, un salaire mensuel de 2 200 dollars US, une assurance maladie, des passeports russes pour eux et leurs familles. »

En septembre, ce média avait d’ailleurs publié en vidéo les témoignages d’un Somalien et d’un Sierra-Léonais faits prisonnier par l’armée ukrainienne.

Des conditions attractives pour des jeunes sans emploi dans des économies amorphes, comme pour Samuel, qui, malgré son diplôme de laborantin, vivotait en installant des climatiseurs.

En septembre, un groupe de quatorze Ghanéens a témoigné dans une vidéo reprise par une télévision nationale. Ils assuraient avoir été appâtés et trompés par un de leur compatriote, ancien footballeur. Là aussi, il est question de contrats signés sous la contrainte.

Dans un autre témoignage, relaté par Jeune Afrique, un Centrafricain qui a pu fuir pour la Lettonie affirme avoir été directement recruté à Bangui par des mercenaires de Wagner alors qu’il se trouvait en garde à vue dans un commissariat. Un paramilitaire aurait « acheté » sa libération contre plusieurs centaines de milliers de francs CFA, en échange de la signature d’un contrat pour une « société de gardiennage ». En décembre 2023, il s’envolait pour la Russie avec d’autres ex-détenus centrafricains, au sein d’un groupe de 300 à 400 Subsahariens, selon son témoignage. Ces déclarations avaient valu un communiqué de mécontentement du parquet centrafricain qui avait dénoncé des informations « dépourvues de toute vraisemblance et fondement juridique », le Procureur de la République affirmant qu’il n’y avait « jamais eu de recrutement de personnes gardées à vue dans les unités de police judiciaire de Centrafrique ».

« Que les Africains ne viennent plus mourir ici »

À côté de ces quelques milliers de recrues trompées, des « malgré eux » perdus dans le Donbass, se trouvent aussi des volontaires, comme Jean Claude Sangwa, ce Congolais étudiant à Lougansk, dans une région de l’Est de l’Ukraine occupée depuis 2014, et magnifié par les réseaux russes en 2022. Là aussi impossible de les quantifier.

Dès mars 2022, le journaliste nigérian Philip Obaji écrivait dans la publication américaine Daily Beast que quelques 200 « Russes noirs », ces ex-rebelles de Centrafrique qui ont changé d’allégeance et été formés par Wagner, avaient été envoyés en Russie. Des informations données par des officiels centrafricains mais que nous n’avons pu confirmer par ailleurs.

Philip Obaji a également affirmé plus tard que des détenus centrafricains, dont des coupables de crimes graves, avaient été élargis pour servir sur le front ukrainien, suivant l’exemple des recrutements massifs dans les prisons russes par le groupe de mercenaires.

C’est ainsi que détenus près de Moscou, un jeune Zambien et un Tanzanien avaient pris l’uniforme de Wagner, avant de mourir en Ukraine fin 2022. Ils avaient été salués par le patron de la compagnie, depuis décédé, Evgueni Prigojine.

Volontaires ou non, motivés ou non, leurs conditions demeurent extrêmement précaires sur le front est-ukrainien. Et pas question de songer à se plaindre : les mercenaires russes n’hésitant pas à publier les vidéos de sévices infligées aux frondeurs et aux déserteurs, y compris la mise à mort à coup de masse, l’outil fétiche des hommes de Wagner.

Samuel sait donc que s’il est découvert, il sera tué. Mais il se dit prêt à courir le risque : « Moi, ce que je veux, c’est mobiliser les Africains qui prennent la route de la Russie, qu’ils comprennent qu’on est en train de les utiliser. On leur ment pour qu’ils viennent ici. Moi je veux dire ce qu’il se passe, que les gens sachent, que ça s’arrête, que les Africains ne viennent plus mourir ici. J’ai perdu des personnes chères. Nous venons mourir dans une guerre dont on ne sait pas d’où elle vient, pourquoi elle a commencé. Ma part d’histoire, je voudrais la raconter quand ce sera fini. »

Donald Trump critique Vladimir Poutine : “Il est en train de détruire la Russie”

Tout juste investi dans ses fonctions, Donald Trump, devenu le 47e président des États-Unis, a adressé une critique acerbe à l’encontre de son homologue russe, Vladimir Poutine. Lors de sa première allocution depuis le Bureau ovale, M. Trump a jugé que le refus de M. Poutine de sceller un accord de paix avec l’Ukraine nuisait gravement à la Russie.

« Le président ukrainien Volodymyr Zelensky veut passer un accord. Je ne sais pas si Poutine le souhaite, peut-être pas. Mais il devrait le faire. Je crois qu’il est en train de détruire la Russie en ne scellant pas un règlement », a-t-il déclaré devant un parterre de journalistes.

Cette déclaration a été faite en marge de la signature de plusieurs décrets présidentiels, marquant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Si son investiture lundi a suscité des réactions variées à travers le monde, ses premiers mots à l’égard de la Russie laissent entrevoir une position plus dure sur le dossier ukrainien.

M. Trump a souligné l’urgence d’un règlement pacifique du conflit en Ukraine, qui dure depuis 2014 et a causé des milliers de morts. Selon lui, un accord de paix serait bénéfique non seulement pour Kiev, mais aussi pour Moscou, qui subit depuis des années les conséquences des sanctions internationales et l’isolement diplomatique.

La posture de Donald Trump vis-à-vis de Vladimir Poutine intrigue. Lors de son premier mandat, l’ancien président avait été accusé par ses opposants de faire preuve de complaisance envers le Kremlin. Ce revirement apparent pourrait signaler une volonté de redéfinir les relations américano-russes sous un prisme différent.

Les analystes politiques sont toutefois partagés sur l’efficacité de cette approche. « Trump semble vouloir s’imposer comme un médiateur, mais son discours risque de braquer davantage Vladimir Poutine », estime James Mitchell, spécialiste des relations internationales.

Le conflit ukrainien reste l’un des dossiers les plus épineux de la scène internationale. Depuis l’invasion de la Crimée en 2014 et le déclenchement des hostilités dans le Donbass, les négociations de paix n’ont jamais abouti à un accord durable.

Volodymyr Zelensky, élu en 2019 sur une promesse de paix, continue de plaider pour une résolution rapide du conflit. Ses efforts se heurtent cependant à la réticence de Moscou, qui exige des garanties sur l’autonomie des régions séparatistes.

En plaçant la question ukrainienne au centre de ses priorités, Donald Trump amorce un mandat où la politique étrangère promet d’être au cœur des débats. Si ses déclarations sur Vladimir Poutine marquent un ton différent, il reste à voir comment cette rhétorique se traduira en actions concrètes.

Donald Trump, 47e président des États-Unis, investi pour un second mandat

Washington, le 20 janvier 2025 – Donald Trump est officiellement devenu le 47e président des États-Unis lors d’une cérémonie d’investiture organisée à l’intérieur du Capitole. À 78 ans, il devient le président américain le plus âgé à accéder à la Maison-Blanche, débutant ainsi un second mandat après son premier passage entre 2017 et 2021.

La cérémonie, qui se tient traditionnellement à l’extérieur, a été déplacée à l’intérieur du Capitole en raison d’une vague de froid exceptionnelle. Ce changement s’accompagne d’un dispositif de sécurité renforcé, à la suite de deux tentatives d’assassinat contre Donald Trump l’été dernier. Sous la coupole du Capitole, Trump a prêté serment, une main posée sur une bible héritée de sa mère, promettant de “protéger la Constitution des États-Unis”.

Ce moment symbolique intervient dans un contexte chargé : le Capitole reste un lieu hautement significatif, marqué par l’assaut du 6 janvier 2021, lorsque des partisans de Trump avaient tenté d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.

Fidèle à son style, Donald Trump prévoit de passer immédiatement à l’action. Après avoir prêté serment, il signera plusieurs décrets présidentiels visant à réorienter les politiques nationales sur des questions prioritaires :

1. Immigration : un durcissement des contrôles aux frontières est attendu, accompagné de mesures pour relancer le projet du mur avec le Mexique.

2. Énergie : Trump entend renforcer l’exploitation des énergies fossiles, en revenant sur certaines réglementations environnementales adoptées sous Biden.

3. Commerce : des initiatives pour protéger les industries américaines et réduire la dépendance aux importations devraient figurer parmi ses priorités.

Donald Trump revient au pouvoir après avoir remporté l’élection présidentielle du 5 novembre dernier face à Kamala Harris, ancienne vice-présidente démocrate. Sa campagne, axée sur un message de “retour à la grandeur” et de critique des politiques progressistes, a séduit une large part de l’électorat, notamment dans les États du Midwest.

Malgré son âge, le 47e président affirme être en pleine forme et prêt à “restaurer l’Amérique”. Ce second mandat pourrait cependant être marqué par de nombreux défis, notamment des divisions politiques exacerbées, une économie encore fragile et des relations internationales complexes.

Avec cette nouvelle investiture, Donald Trump inscrit son nom dans l’histoire comme l’un des rares présidents à avoir accompli un retour au pouvoir après une défaite électorale. Reste à voir comment il compte mener sa vision pour les quatre prochaines années.

Ousmane Yara : Dans la lumière du conseiller de l’ombre

Dans les pages du prestigieux «Jeune Afrique», de longues lignes encrent un entretien avec Ousmane Yara. Malien né à Lubumbashi, ayant grandi en Guinée, l’homme d’affaires est un panafricain, citoyen du monde, dont il sillonne les terres et parle aux élites, pour les besoins d’une diplomatie organique dont les résultats sont diversement appréciés.

Au Sénégal, son nom s’épelle comme le facilitateur discret de l’apaisement présumé entre Macky Sall qui avait annoncé ne pas briguer un troisième mandat à la tête du pays et l’opposant Ousmane Sonko, en prison au Cap Manuel et jouant à faire valider sa candidature.

Messager attitré

Dans les annales tacites, c’est lors d’un dîner à la résidence de Mermoz, à Dakar, que Yara qui a connu Macky début 2000, lui propose son entregent pour des négociations avec Ousmane Sonko. L’onction du Président sortant sénégalais acquise, le Malien sera plusieurs fois porteur de messages au chef des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).

Confident confiant

D’une discrétion taiseuse, Ousmane Yara, interpellé sur son rôle dans la décrispation de la tension socio-politique au Sénégal, consent avoir «juste voulu aider un ami» perdu dans une direction vers laquelle certains voulaient le pousser et qui lui créerait des problèmes et créerait des problèmes au pays.

Citoyen des Afriques

Homme de peu de paroles, prospérant dans l’ombre, fils d’un diamantaire malien, né en janvier 1970 à Lubumbashi, dans le sud de ce qui ne s’appelle pas encore la RDC, c’est à Conakry, auprès d’un oncle paternel, que Yara grandit après y avoir rejoint le jeune frère de son père, après le décès de Sékou Touré, en 1984 et où il connaîtra les fils de Lansana Conté, du ministre Ibrahima Kassory Fofana et de Alpha Condé qui se prend d’affection pour Yara et lui ouvre les portes d’autres palais. «Grâce à lui, j’ai pu côtoyer Mahamadou Issoufou, Ibrahim Boubacar Keïta, Muhammadu Buhari et le Sud-africain Jacob Zuma», confie-t-il.

Affairiste fortuné

S’il tisse son réseau en Guinée, c’est au Nigeria que Yara fera fortune, notamment dans le pétrole, avec la bienveillance de Aliko Dangote.

Entregent international

Médiateur infatigable, en 2017, mandaté par l’Union africaine alors présidée par Alpha Condé, Ousmane Yara rencontre à Tobrouk, Aguila Salah Issa, le président du Parlement libyen autoproclamé, pour négocier le rapatriement de migrants et s’entretient avec le général Khalifa Haftar, alors l’homme fort de l’Est libyen.

Frère des leaders d’Afrique, c’est Yara qui «discute avec le comité d’organisation de l’investiture de Donald Trump et prépare la venue de chefs d’État africains», pour la gouverne de ceux qui doutent de son carnet d’adresses. Pas cupide, selon un homme politique sénégalais, celui pour qui le continent africain n’a pas de secret n’a pas que des amis. Dans l’entourage de l’ex-président sénégalais, un conseiller de Macky Sall, lui reproche d’avoir travaillé contre la candidature d’Amadou Ba et contribué à sa défaite.

Crayonné homme d’affaires cherchant à s’approcher des palais présidentiels pour avoir, en retour, un accès aux marchés publics», celui que Macky Sall se plaît à peindre comme exceptionnel et dangereux, rétorque avec flegme : «Il n’y a aucun chef d’État que j’ai
aidé et qui, en retour, m’a facilité l’obtention de marchés publics.»

afriquemidi

TikTok suspendu aux États-Unis : un bras de fer technologique et politique

Dimanche 19 janvier, le réseau social TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a annoncé travailler activement à rétablir l’accès à son application après une suspension imposée sur le territoire américain. Cette décision intervient dans un contexte tendu, marqué par une loi adoptée en 2024 qui interdit la plateforme pour des raisons de sécurité nationale.

Depuis la mise en œuvre de cette interdiction, TikTok a été retiré des boutiques d’applications américaines. Les utilisateurs, incapables d’accéder à l’application, se tournent massivement vers des alternatives ou utilisent des VPN pour contourner la restriction. Parallèlement, la popularité d’autres plateformes comme Instagram Reels et YouTube Shorts a bondi, profitant de la situation.

La loi prévoit également des sanctions sévères pour les entreprises facilitant l’accès à TikTok. Les fournisseurs d’accès internet et les boutiques d’applications risquent des amendes pouvant aller jusqu’à 5 000 dollars par utilisateur. Cette disposition a accentué la pression sur ByteDance, qui, jusqu’à présent, refuse de vendre sa plateforme malgré des propositions atteignant 20 milliards de dollars.

Dans un geste inattendu, le président élu Donald Trump a proposé une solution pour sortir de l’impasse. Il a promis de suspendre la loi, offrant ainsi un répit aux entreprises concernées. Par ailleurs, il a suggéré un plan d’actionnariat américain à 50 % pour garantir que TikTok reste sous contrôle local. “Avec notre validation, cela vaut plusieurs centaines de milliards”, a-t-il affirmé dans un message publié sur X (anciennement Twitter).

Cette proposition marque un tournant potentiel dans le conflit, mais elle ne garantit pas une issue rapide. ByteDance a jusqu’ici rejeté l’idée d’une cession partielle ou totale, estimant que TikTok reste un actif stratégique.

Cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine sur le terrain technologique. Les autorités américaines affirment que TikTok représente une menace pour la sécurité nationale en raison de son accès potentiel aux données des utilisateurs américains. De son côté, ByteDance dément toute collaboration avec le gouvernement chinois et assure que les données sont stockées hors de Chine.

Cependant, cette suspension soulève des questions sur la liberté numérique et la souveraineté technologique. Les critiques de la loi dénoncent une mesure disproportionnée, estimant qu’elle punit avant tout les utilisateurs et les créateurs de contenu.

Pour l’heure, l’avenir de TikTok aux États-Unis reste incertain. L’entreprise doit à la fois rassurer les autorités américaines sur ses pratiques et préserver ses intérêts économiques. Pendant ce temps, des millions d’utilisateurs se retrouvent coupés de l’application qui a transformé la manière dont ils consomment et partagent des contenus.

Arrestations massives de migrants : L’administration Trump relance sa politique stricte d’immigration

À partir de ce mardi 21 janvier 2025, l’administration du président américain Donald Trump entamera une vaste opération d’arrestations de migrants en situation irrégulière à travers le pays. Cette mesure, annoncée par Tom Homan, ancien directeur de l’Agence de contrôle des frontières et de l’immigration (ICE), devenu responsable des frontières dans cette nouvelle administration, marque un retour aux politiques migratoires strictes du président Trump, comme promis lors de sa campagne.

Lors d’une interview sur Fox News, Tom Homan a confirmé que ces opérations concerneront plusieurs grandes villes, y compris Chicago, connue pour son statut de « sanctuaire » en faveur des migrants. Selon le Wall Street Journal, entre 100 et 200 agents de l’ICE seront mobilisés pour ces arrestations, qui pourraient s’étendre sur toute la semaine.

L’objectif annoncé de cette initiative est de « faire respecter la loi » en priorisant l’arrestation des criminels étrangers. Toutefois, Tom Homan a précisé que tous les migrants en situation irrégulière seront ciblés, sans exception.

Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une politique d’immigration plus stricte voulue par Donald Trump, qui avait promis, lors de sa campagne, d’expulser des millions de migrants sans papiers. Si ses partisans affirment que ces mesures sont nécessaires pour renforcer la sécurité publique et le respect des lois, elles suscitent également une vive controverse.

De nombreux défenseurs des droits humains dénoncent une politique « inhumaine » qui risque de briser des familles, souvent installées aux États-Unis depuis des années. Les autorités locales de certaines villes, principalement dirigées par des Démocrates, se préparent à résister à ces opérations.

Chicago, où les autorités municipales ont réaffirmé leur engagement à protéger les migrants sans papiers, pourrait devenir l’un des principaux points de tension. Les responsables locaux dénoncent une tentative d’intimidation politique visant les villes sanctuaires.

Cette initiative pourrait marquer le début d’une série d’actions visant à remodeler les politiques migratoires américaines. Les observateurs s’attendent à une intensification des tensions entre l’administration Trump et les États ou municipalités démocrates qui protègent les migrants.

SCISSION U SEIN DE LA CEDEAO : Le Togo risque de rejoindre l’AES

La saignée au sein de la CEDEAO semble ne pas s’arrêter. En tout cas, les politiques ancrées dans le panafricanisme identitaire des pays qui ont constitué l’AES commencent à avoir des effets. Au moment où le président de la République du Sénégal joue la médiation pour convaincre les trois pays de l’Afrique de l’Ouest qui ont mis en place l’alliance des Etats du Sahel (AES), son co-négociateur, le président Faure Gnassingbé Eyadéma du Togo, semble quitter la barque de la CEDEAO pour s’allier à l’AES. C’est du moins ce que semble dire son ministre des Affaires Etrangères. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision Voxafrica. Il dit : « Ce qui nous lie, c’est l’Afrique d’abord. C’est notre pays d’abord. Oui nous sommes contre l’alignement. La souveraineté d’un pays ou elle est totale ou elle ne l’est pas. Nous sommes proche de ces pays parce que nous avons la même vision, l’Afrique d’abord. Pour moi ce n’est pas impossible mais c’est la décision du président de la République.  Si le parlement demande que le Togo rejoigne l’AES pourquoi le Togo ne le ferai pas ? Demandez aux populations togolaises si le Togo veut entrer dans l’AES, vous allez voir leur réponse, je vous dirais qu’elles vous diront oui. A plus de 70%, ils vous diront oui parce partout en Afrique, les peuples Africains veulent être eux-mêmes. Certains de nos partenaires veulent que nous soyons à leur service mais nous disons non. Nous disons non à la domination », a répondu Robert Dussey qui semble dire que la population prône pour leur intégration au sein de l’AES. Il ajoute pour tresser les lauriers du putschiste malien. « Les maliens ont la chance exceptionnelle d’avoir à la tête du pays, le Colonel Assimi Goïta. Avoir un homme pareil et ce qu’il a accompli en trois ans, personne ne pourra le faire dans le contexte actuel au Mali. Pour nous aujourd’hui, le président Assimi Goïta est une chance pour le Mali. L’Afrique est utilisée seulement pour servir les grandes puissances et ce n’est pas normal » lâche le chef de la diplomatie togolaise qui regrette que « qui a pu prendre Kidal au Mali en nous montrant ou nous disant que Kidal était un bastion imprenable. Vous avez vu que tout ça c’était des mensonges fabriqués, orchestrés pour diviser les maliens. Avoir un homme de cette trame qui a pu le faire, ce n’est même pas discutable » dit-il.

Les trois pays qui forment l’AES (Mali, Niger et Burkina Faso) ont annoncé en janvier 2024 leur volonté de quitter la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Un départ qui sera effectif le 29 janvier 2025. Ainsi si ces pays de l’AES parviennent à enregistrer l’adhésion du Togo, ils auront désormais accès à la mer part le port de Lomé. Ce qui constituait un sérial blocage pour leur trafic commercial maritime. Ainsi, le Nigéria sera isolé car n’ayant plus de frontière avec un membre de la CEDEAO dont il est la locomotive économique. Le Bénin sera ainsi dans la même situation d’isolement que le Nigéria. Ainsi, ils seront isolés des autres pays de la CEDEAO car au nord il y a le Niger et le Burkina et à l’Ouest le Togo.

Revenant sur la position de refus du président de la République togolaise au sein des Chefs d’Etat de la CEDEAO pour adopter la guerre au Mali, au Burkina Faso pour déloger les putschistes, le chef de la diplomatie togolaise souligne que l’avenir leur a donné raison. « Devant certains coup d’état il faut être réaliste et pragmatique. Pensez-vous qu’il faut aller faire la guerre pour rétablir la personne qui a perdu le pouvoir ? C’est pourquoi au Togo nous ne sommes pas pour la guerre. Nous sommes pour la paix. Ça nous a coûté cher mais c’est la position du président de la République. Ceux qui disaient hier en coulisse que le Togo avait tort, ils nous ont rejoint aujourd’hui. » dit-il.

« De faux intellectuels » : Macron attaque Kemi Seba, Nathalie Yamb et d’autres figures panafricanistes

Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots lors de la conférence annuelle des ambassadeurs de France, organisée ce 8 janvier 2025 à Paris. Le président français s’en est violemment pris aux figures du panafricanisme, qu’il qualifie de « faux intellectuels », les accusant de servir les intérêts de puissances étrangères, notamment la Russie.

Dans son allocution, le chef de l’État français a critiqué la montée d’un discours panafricaniste qu’il juge dévoyé et influencé par des puissances impérialistes contemporaines. Selon lui, ces figures dites panafricanistes manipulent la jeunesse africaine en jouant sur les frustrations héritées du colonialisme. Emmanuel Macron a dénoncé la présence d’activistes qu’il accuse de diffuser un discours postcolonial tout en étant à la solde d’autres puissances étrangères. Il a également pointé du doigt l’influence grandissante des réseaux sociaux dans la propagation de ce discours.

Sans les nommer explicitement, Emmanuel Macron a fait référence à des figures très médiatisées du panafricanisme comme Kemi Seba, Nathalie Yamb ou encore Franklin Nyamsi. Ces derniers sont connus pour leur opposition farouche à la présence française en Afrique et pour leurs prises de position en faveur d’un rapprochement avec la Russie et la Chine.

Kemi Seba, activiste et président de l’ONG Urgences Panafricanistes, milite depuis plusieurs années pour le retrait des bases militaires françaises et la fin du franc CFA, qu’il considère comme une monnaie néocoloniale. Nathalie Yamb, surnommée « la dame de Sotchi », est une activiste suisse-camerounaise connue pour ses discours critiques envers la politique française en Afrique. Franklin Nyamsi, professeur et conseiller politique, est un autre fervent opposant à l’impérialisme occidental, particulièrement à l’influence française en Afrique.

Les propos de Macron ne sont pas passés inaperçus. Sur les réseaux sociaux, plusieurs voix se sont déjà élevées pour dénoncer une tentative de diabolisation des figures panafricanistes. Kemi Seba, souvent prompt à réagir, a partagé un message sur son compte Twitter affirmant : « Quand un empire tremble, il accuse ses opposants d’être manipulés par d’autres puissances. Notre lutte est légitime. L’Afrique ne veut plus être la marionnette de quiconque. » De son côté, Nathalie Yamb a répondu avec ironie : « Apparemment, être traité de faux intellectuel par Macron est devenu un badge d’honneur. Merci pour la reconnaissance. »

Cette sortie d’Emmanuel Macron intervient dans un contexte où la France est de plus en plus contestée sur le continent africain. Plusieurs pays ont récemment exigé le retrait des bases militaires françaises, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. La présence française est perçue par une partie croissante de la population comme une forme d’impérialisme déguisé.

En revanche, la Russie, par le biais de son groupe paramilitaire Wagner, gagne du terrain sur le continent. Moscou s’appuie sur des figures panafricanistes pour renforcer son influence en Afrique, notamment à travers des discours anti-occidentaux.

Le discours de Macron révèle une fracture croissante entre la jeunesse africaine et l’ancienne puissance coloniale. Les nouvelles générations semblent aspirer à plus d’indépendance dans leurs choix politiques et économiques, en rejetant le modèle néocolonial incarné, selon elles, par la France.

Si Macron s’est voulu ferme dans son discours, certains analystes estiment que ses propos risquent d’accentuer le rejet de la France en Afrique. En qualifiant des figures populaires de « faux intellectuels », le président français pourrait renforcer leur aura et les placer davantage en position de martyrs face à une France accusée d’être sourde aux aspirations des Africains.

Guinée : Mamadi Doumbouya réaffirme son soutien à l’AES et annonce des élections pour 2025

Lors de son discours de Nouvel An, le président guinéen, Mamadi Doumbouya, a réitéré son soutien aux trois États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Cette déclaration s’inscrit dans une dynamique panafricaine de solidarité face aux défis sécuritaires et politiques dans la sous-région.

Le chef de la junte guinéenne a tenu à rassurer ses partenaires de l’AES sur l’engagement continu de la Guinée à leurs côtés. « Dans un esprit panafricain, la République de Guinée continuera à apporter son soutien indéfectible au Mali, au Burkina Faso et au Niger pour la réussite de leurs transitions respectives. Encore une fois, la division n’arrange que celui qui divise », a-t-il martelé. Cette prise de position marque une volonté de renforcer les liens entre les régimes de transition, souvent en désaccord avec les organisations régionales comme la CEDEAO.

Mamadi Doumbouya a également profité de cette adresse pour évoquer la situation intérieure de la Guinée. Il a annoncé que l’année 2025 sera déterminante, avec la tenue d’élections cruciales visant à restaurer l’ordre constitutionnel.

« 2025 sera une année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel. Ces différents processus électoraux se veulent transparents, inclusifs et respectueux des valeurs républicaines que nous partageons », a-t-il affirmé. Cependant, le président guinéen n’a pas encore précisé les dates exactes de ces scrutins, qui devront marquer la fin de la transition militaire amorcée en 2021, après le renversement d’Alpha Condé.

Avant la tenue des élections, un référendum national est prévu d’ici la fin du premier trimestre 2025. Ce référendum, dont la date reste à fixer, vise à consulter la population sur des réformes institutionnelles. Il sera suivi de l’élaboration d’un nouveau Code électoral, essentiel pour encadrer les futurs scrutins et garantir leur transparence.

Cette démarche reflète la volonté des autorités guinéennes d’instaurer un cadre légal adapté aux réalités du pays. Le président Doumbouya a insisté sur la nécessité d’organiser des élections qui respectent les principes démocratiques et les valeurs républicaines.

Tout au long de son discours, Mamadi Doumbouya a mis l’accent sur la nécessité de trouver des solutions africaines aux défis auxquels le continent est confronté. « Nous devons continuer à trouver des solutions africaines pour le bien-être de nos populations », a-t-il souligné, en insistant sur l’importance de renforcer la coopération entre les pays africains.

La Guinée, sous la présidence de Doumbouya, semble vouloir jouer un rôle clé dans la refonte des relations entre les États de la sous-région, tout en poursuivant son propre processus de transition démocratique. Toutefois, la communauté internationale, notamment la CEDEAO et l’Union européenne, reste attentive à la mise en œuvre de ces engagements.

Guinée : Une peine de deux ans de prison ferme requise contre l’opposant Aliou Bah

Le tribunal de Kaloum, à Conakry, a été le théâtre d’un procès aux enjeux symboliques ce jeudi, avec la réquisition de deux ans de prison ferme contre Aliou Bah, leader du Mouvement démocratique libéral (MoDel). L’opposant est poursuivi pour « offense et diffamation » envers le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, qui dirige la Guinée depuis le coup d’État de 2021 ayant renversé l’ancien président Alpha Condé.

Arrêté le 26 décembre 2024 et placé en détention quatre jours plus tard, Aliou Bah a nié les accusations portées contre lui lors de l’ouverture de son procès le mardi 2 janvier 2025. Ses avocats dénoncent un acharnement politique et une atteinte grave à la liberté d’expression. Me Houleymatou Bah, membre de la défense, a déclaré que ce procès s’inscrit dans une série de « violations flagrantes des droits fondamentaux » et vise à museler toute voix dissidente.

Le procureur, quant à lui, a réclamé une peine sévère, jugeant les propos de l’opposant diffamatoires et offensants à l’encontre du général Doumbouya. Cependant, la nature exacte des déclarations incriminées n’a pas été précisée publiquement.

L’affaire Aliou Bah s’inscrit dans un climat de restriction des libertés en Guinée. Depuis la prise de pouvoir par la junte, les opposants politiques, journalistes et membres de la société civile font face à une répression croissante. En juillet dernier, deux figures de l’opposition ont disparu après leur arrestation par des hommes armés, et les décès mystérieux de deux officiers, dont l’ex-chef d’état-major de l’armée, ont suscité de vives inquiétudes.

Par ailleurs, Habib Marouane Camara, journaliste à la tête du site Lerevelateur224, est porté disparu depuis son arrestation début décembre par des hommes en uniforme. Ces événements ont renforcé les accusations contre le régime de Doumbouya, accusé d’étouffer toute contestation.

Dans son discours de Nouvel an, le chef de la junte a annoncé que 2025 serait une « année électorale cruciale » pour le retour à l’ordre constitutionnel, sans toutefois préciser de calendrier exact. Initialement, la junte s’était engagée, sous la pression internationale, à organiser des élections avant fin 2024. Ce délai ayant expiré, l’incertitude plane quant à la transition vers un régime civil démocratique.

Les observateurs locaux et internationaux s’inquiètent de cette escalade de répression. Les organisations de défense des droits humains appellent à la libération immédiate d’Aliou Bah et des autres détenus politiques, ainsi qu’à des garanties pour la tenue d’élections libres et transparentes.

Crash aérien en Corée du Sud : 167 morts dans la pire catastrophe aérienne du pays

Un avion de la compagnie sud-coréenne Jeju Air s’est écrasé dimanche matin à Muan, dans le sud-ouest de la Corée du Sud, faisant au moins 167 morts. Ce drame, causé vraisemblablement par une collision avec des oiseaux et des conditions météorologiques défavorables, est la catastrophe aérienne la plus meurtrière de l’histoire du pays.

Le Boeing 737-8AS, assurant le vol JJA-2216 entre Bangkok et Muan, transportait 181 personnes, dont six membres d’équipage. L’accident s’est produit à 09h03 (heure locale), alors que l’appareil tentait d’atterrir. Selon le ministère des Territoires, la tour de contrôle avait alerté l’équipage d’une collision avec des oiseaux. Peu après, le pilote a émis un signal de détresse avant que l’avion ne s’écrase et ne prenne feu.

Des images diffusées par la chaîne locale MBC montrent l’appareil dégageant de la fumée avant de heurter un mur en bout de piste, provoquant son embrasement total.

Sur les 181 personnes à bord, seules deux ont survécu, des membres de l’équipage extraits de la carcasse en feu. Les 167 morts confirmées comprennent deux ressortissants thaïlandais. Les opérations de secours sont toujours en cours, mais les espoirs de retrouver d’autres survivants s’amenuisent.

Selon les pompiers, l’identification des victimes est compliquée en raison des dégâts importants. Des proches, réunis dans le terminal de l’aéroport, attendent désespérément des nouvelles, tandis que des listes des passagers sont affichées.

Le chef de l’État par intérim, Choi Sang-mok, a convoqué une réunion d’urgence et s’est rendu sur les lieux. « Toutes les ressources disponibles doivent être mobilisées pour sauver les personnes et apporter des réponses aux familles », a-t-il déclaré.

De son côté, Jeju Air a exprimé ses « sincères excuses » et promis une coopération totale dans l’enquête en cours. Boeing, le constructeur de l’appareil, a également annoncé son soutien technique à la compagnie.

Fondée en 2005, Jeju Air n’avait jamais connu d’accident mortel avant ce drame. Son précédent incident majeur remonte à 2007, lorsqu’un de ses avions avait quitté la piste à l’aéroport de Busan-Gimhae, causant des blessures légères.

Les collisions avec des oiseaux sont un problème majeur pour l’aviation, particulièrement pour les avions à réaction, dont les moteurs peuvent perdre de la puissance ou s’arrêter après l’ingestion de volatiles. Ce type d’incident a déjà marqué l’histoire de l’aviation, comme lors du célèbre « Miracle sur l’Hudson » en 2009, où un avion avait réussi un amerrissage sans pertes humaines après une collision similaire.

Ce crash, survenant peu après celui d’un avion d’Azerbaijan Airlines au Kazakhstan, souligne la fragilité des systèmes de sécurité aérienne face aux imprévus. La Corée du Sud, où les accidents d’avion sont rares, est en état de choc.

Une enquête approfondie devra déterminer les causes exactes de cette tragédie, afin d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

Guinée : les Forces vives appellent à la mobilisation contre la junte au pouvoir

La Guinée est à nouveau secouée par des tensions politiques majeures, alors que les Forces vives de Guinée (FVG), un collectif réunissant les principaux partis d’opposition et des organisations de la société civile, ont annoncé une série de manifestations à partir du 6 janvier 2024. Ces mobilisations visent à dénoncer le régime militaire en place et à réclamer une transition vers un pouvoir civil.

Dans un communiqué publié ce mercredi, le collectif a appelé « l’ensemble des citoyens guinéens, civils et militaires, de l’intérieur comme de l’extérieur, à se mobiliser avec la plus grande combativité ». Les manifestations débuteront à Conakry avant de s’étendre aux principales préfectures de l’intérieur du pays. Les FVG ont également annoncé qu’ils ne reconnaissaient plus la légitimité de la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya depuis le 31 décembre, date marquant la fin de la période de transition initialement fixée.

Près de trois ans après le coup d’État du 5 septembre 2021 qui a renversé Alpha Condé, les espoirs d’un retour à l’ordre constitutionnel semblent s’éloigner. Sous la pression de la communauté internationale, le régime militaire s’était engagé à organiser un référendum constitutionnel avant la fin de 2023 et à transférer le pouvoir à un gouvernement civil d’ici fin 2024. Mais ces engagements restent à ce jour non tenus, provoquant une frustration croissante parmi la population et les acteurs politiques.

Les accusations à l’encontre de la junte sont lourdes. Selon les FVG, plus de 60 manifestants ont été tués lors de rassemblements pacifiques depuis le début de la transition, et deux figures majeures de la société civile ont disparu. Ces violations des droits humains, combinées à l’absence de réformes concrètes, alimentent la défiance envers le régime militaire.

Les appels à manifester interviennent dans un contexte où la répression des mouvements sociaux est systématique. Les précédents rassemblements ont souvent été violemment dispersés par les forces de sécurité, faisant de nombreuses victimes. Les observateurs craignent donc une nouvelle escalade des tensions.

Sur le plan international, la junte guinéenne fait face à des pressions croissantes de la part de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine, et des partenaires européens et américains. Ces derniers exigent un calendrier clair pour la transition et condamnent les atteintes aux droits fondamentaux.

La situation en Guinée rappelle les crises politiques qui secouent d’autres pays de la région, où des transitions militaires peinent à déboucher sur des régimes démocratiques. La mobilisation des FVG constitue un défi direct à la junte, mais l’issue de ce bras de fer reste incertaine. Si la junte persiste dans son refus de céder le pouvoir, le risque d’une instabilité prolongée s’accroît, mettant en péril l’avenir du pays.

Haïti : Deux journalistes tués lors d’une attaque de gangs à Port-au-Prince

Mardi 24 décembre, deux journalistes haïtiens, Markenzy Nathoux et Jimmy Jean, ont été tués lors d’une fusillade perpétrée par des membres d’un gang dans le centre-ville de Port-au-Prince, selon le Collectif des médias en ligne (Cmel). L’incident s’est produit alors qu’ils couvraient la réouverture de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), également connu sous le nom d’Hôpital général, fermé depuis février en raison de violences similaires.

La fusillade a éclaté dans une zone de forte insécurité dominée par la coalition de gangs “Viv Ansanm” (Vivre ensemble). Selon les premiers éléments, les assaillants ont ouvert le feu à l’intérieur de l’hôpital, semant la panique parmi les journalistes, les patients et les travailleurs présents. “Des journalistes blessés lors d’une attaque armée des bandits (…) à l’intérieur du bâtiment. C’est la panique totale au centre-ville”, a rapporté Gazette Haïti sur X (anciennement Twitter), en publiant des images choquantes de victimes blessées au sol.

D’autres journalistes, également touchés par les tirs, reçoivent actuellement des soins dans un hôpital public situé à Delmas, une commune voisine de Port-au-Prince.

L’HUEH, principal établissement hospitalier public de la capitale, avait été fermé le 29 février dernier après avoir été ciblé par une attaque de “Viv Ansanm”. Le gang, connu pour ses actes violents et son contrôle de plusieurs quartiers de Port-au-Prince, avait également incendié la semaine dernière l’hôpital privé Bernard Mevs, l’un des centres hospitaliers les plus importants de la ville, causant d’importants dégâts matériels mais sans faire de victimes.

Cette nouvelle attaque illustre l’insécurité croissante dans la capitale haïtienne, où les gangs armés opèrent en toute impunité. Depuis plus d’un mois, plusieurs quartiers de Port-au-Prince ont été le théâtre d’exactions, de pillages et d’enlèvements.

Haïti, pays parmi les plus pauvres des Caraïbes, est en proie à une instabilité chronique exacerbée par l’influence des gangs armés. Début décembre, les Nations Unies ont rapporté qu’au moins 207 personnes avaient été massacrées lors d’attaques orchestrées par un puissant chef de gang contre des fidèles vaudou.

En réponse à cette spirale de violence, une mission multinationale d’appui à la police haïtienne, menée par le Kenya et soutenue par l’ONU et les États-Unis, a été déployée en août. Cependant, cette force n’a pas encore réussi à enrayer les activités criminelles des gangs, responsables de meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.

Outre les exactions contre les civils, les gangs s’en prennent également à des infrastructures vitales. En novembre, des attaques ont contraint à la fermeture temporaire de l’aéroport international de Port-au-Prince au trafic commercial.

Explosion meurtrière dans une usine de munitions en Turquie : au moins 12 morts

Une explosion dévastatrice survenue ce mardi 24 décembre a coûté la vie à au moins 12 personnes et blessé 4 autres dans une usine de munitions située dans la province de Balikesir, au nord-ouest de la Turquie. L’incident, qualifié de “dysfonctionnement technique” par les autorités, s’est produit peu avant 8h30 (heure locale), provoquant des dégâts considérables et une onde de choc qui a en partie détruit l’usine.

Le gouverneur de Balikesir, Ismail Ustaoglu, a confirmé le décès de douze employés et indiqué que les blessés avaient été hospitalisés, sans que leur état de santé ne soit jugé critique. Les pompiers ont rapidement maîtrisé l’incendie déclenché par l’explosion, permettant l’évacuation complète des lieux.

Des images relayées par les médias locaux montrent des panneaux de métal déformés et des éclats de verre projetés aux alentours du site. L’usine, spécialisée dans la production de munitions et d’explosifs à usage civil, est située à un kilomètre du village le plus proche. Bien que la piste du sabotage ait été écartée, une enquête a été ouverte pour déterminer les causes précises de l’incident.

Cette usine n’en est pas à son premier drame. En 2009 et 2014, deux explosions s’y étaient déjà produites, causant la mort de deux personnes et blessant une quarantaine d’autres. Plus récemment, en juin 2023, une explosion dans une usine d’explosifs à Ankara avait fait cinq morts, tandis qu’un accident dans une usine de feux d’artifice à Sakarya, en juillet 2020, avait entraîné la mort de sept personnes et blessé près de 130.

Ce nouvel incident met en lumière les risques persistants dans les installations industrielles en Turquie, notamment celles impliquant des matériaux dangereux. Les autorités turques sont appelées à renforcer les mesures de sécurité pour prévenir de telles tragédies.

Alors que le pays est encore sous le choc, l’explosion de Balikesir suscite une réflexion sur les normes de sécurité dans les industries sensibles, ainsi que sur l’impact humain et environnemental de ces accidents.

Crise entre l’AES et la Cedeao : Une rupture consommée ?

Les tensions entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) prennent une nouvelle tournure. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, regroupés sous l’AES et gouvernés par des régimes militaires hostiles à la France, ont fermement rejeté le délai de six mois accordé par la Cedeao pour revenir sur leur décision de quitter l’organisation régionale.

En janvier 2024, les trois pays sahéliens ont officialisé leur volonté de se retirer de la Cedeao, qu’ils accusent d’être un instrument de domination de l’ancienne puissance coloniale française. Cette annonce est survenue dans un contexte marqué par une montée des tensions entre ces régimes militaires et la communauté internationale, en particulier la France, qu’ils jugent responsable d’ingérences multiples dans leurs affaires internes.

Lors d’un sommet tenu récemment à Abuja, la Cedeao a pourtant laissé une porte ouverte à ces pays en leur accordant un délai de rétractation de six mois après leur départ officiel prévu pour fin janvier 2025. Selon le président de la Commission de la Cedeao, cette période transitoire, qui s’étendra jusqu’au 29 juillet 2025, vise à maintenir le dialogue et à favoriser un retour des trois États dans le giron régional.

Cependant, dans un communiqué signé par Assimi Goïta, chef de la junte malienne, l’AES a dénoncé cette initiative, qualifiée de « tentative de déstabilisation » orchestrée par des « agendas étrangers » et soutenue par une minorité de chefs d’État de la région.

Les dirigeants des trois États sahéliens ont réaffirmé que leur décision de quitter la Cedeao était « irréversible » et ont rejeté toute mesure unilatérale prise par l’organisation régionale. Ils y voient une manœuvre visant à affaiblir leur projet politique et militaire commun, marqué par une alliance étroite avec des puissances comme la Russie.

Le communiqué de l’AES accuse également la France et ses alliés régionaux de chercher à saboter les efforts d’émancipation des pays sahéliens. Ces régimes militaires, qui ont expulsé les forces françaises de leurs territoires, dénoncent une ingérence visant à freiner leur coopération croissante dans les domaines militaire et économique.

Face à cette crise, certains États membres de la Cedeao, notamment le Sénégal et le Togo, tentent de jouer les médiateurs pour ramener le Mali, le Niger et le Burkina Faso au sein de l’organisation. Mais les efforts de conciliation semblent vains face à l’intransigeance des trois pays de l’AES, qui privilégient une nouvelle voie de coopération entre eux.

Parallèlement, ces pays sahéliens intensifient leur lutte contre les groupes jihadistes actifs dans la région, en s’appuyant sur des alliances stratégiques avec des puissances comme la Russie. Leur projet, axé sur une souveraineté renforcée, est présenté comme une alternative aux mécanismes traditionnels de la région, jugés inefficaces et biaisés.

La crise entre l’AES et la Cedeao met en lumière les fractures profondes qui traversent l’Afrique de l’Ouest. Elle pose également la question de la pertinence des organisations régionales face à des régimes en quête de nouveaux partenariats globaux.

Poutine menace l’Ukraine de nouvelles « destructions » après une attaque de drones sur le territoire russe

Le président russe, Vladimir Poutine, a réitéré ce dimanche sa promesse de riposter avec des « destructions encore plus importantes » en Ukraine, à la suite d’une attaque de drones attribuée à Kiev. Cet incident a touché la ville de Kazan, située dans le centre de la Russie, à environ 1 000 kilomètres de la frontière ukrainienne.

Une frappe sur Kazan sans victimes humaines
L’attaque, survenue samedi, a visé des immeubles résidentiels dans cette ville. Les autorités locales ont indiqué que les dégâts matériels étaient significatifs, mais qu’aucune victime n’avait été recensée. Bien que Moscou accuse l’Ukraine, Kiev n’a pas revendiqué l’attaque.

Lors d’une déclaration publique, Vladimir Poutine a vivement réagi à cet événement. « Quiconque tente de détruire quelque chose dans notre pays […] devra faire face à des destructions encore bien plus importantes dans son propre pays », a-t-il averti. Le président russe n’a pas précisé quelles actions pourraient être entreprises, mais ses paroles laissent présager une intensification des frappes contre les infrastructures ukrainiennes.

Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de guerre où les attaques réciproques sur les territoires russes et ukrainiens se sont multipliées ces derniers mois. Moscou a récemment intensifié ses frappes contre des infrastructures énergétiques et civiles en Ukraine, laissant des millions de personnes dans le froid et l’obscurité en plein hiver. De son côté, Kiev s’est également dotée de capacités offensives de longue portée, visant des installations stratégiques en territoire russe.

L’incident de Kazan marque une nouvelle étape dans ce conflit, car cette ville, bien que située loin des lignes de front, n’avait jusqu’à présent pas été la cible d’attaques. Ce type d’opérations, s’il est confirmé qu’elles sont orchestrées par l’Ukraine, témoigne d’une stratégie visant à démontrer que n’importe quel point du territoire russe peut être vulnérable.

Alors que les dirigeants échangent menaces et représailles, les populations civiles, de part et d’autre de la frontière, continuent de subir les conséquences directes de cette guerre. En Russie, les attaques de drones suscitent une inquiétude croissante parmi les habitants des régions jusqu’alors considérées comme sûres. En Ukraine, les frappes massives de Moscou continuent de provoquer des destructions, des coupures d’électricité et des pertes humaines importantes.

Les propos de Vladimir Poutine s’ajoutent aux appels de certains dirigeants internationaux à une désescalade du conflit. Toutefois, les événements récents montrent que la dynamique actuelle est marquée par une intensification des hostilités. La communauté internationale craint qu’une surenchère dans les représailles ne conduise à une escalade encore plus grave, avec des implications au-delà des frontières de l’Ukraine et de la Russie.

Niger, Mali et Burkina jugent « irréversible » leur retrait prochain de la Cedeao

Le retrait imminent des trois pays du Sahel – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) marque une étape importante dans la réorganisation géopolitique de la région, avec des implications potentielles sur plusieurs fronts économiques, politiques et sociaux. Voici un aperçu plus détaillé des raisons, des conséquences et des implications de cette décision.

Le 13 décembre 2024, les autorités du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont confirmé que leur retrait de la Cedeao est désormais une décision « irréversible ». Cette déclaration intervient à un moment clé, alors qu’un sommet de la Cedeao est prévu pour le 15 décembre à Abuja, la capitale du Nigeria. Les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) avaient exprimé dès janvier 2024 leur intention de quitter l’organisation. Ils estiment que la Cedeao a été largement influencée par l’ancienne puissance coloniale, la France, et qu’elle n’a pas apporté le soutien nécessaire pour faire face aux défis sécuritaires et économiques de la région.

Le départ des trois pays deviendra effectif en janvier 2025, conformément aux statuts de la Cedeao, qui prévoient un délai d’un an après l’annonce d’une telle décision. Cela pourrait marquer la fin de leur participation aux discussions économiques et politiques de cette organisation régionale, créée pour favoriser la coopération et l’intégration entre ses 15 États membres.

Les trois pays font face à des défis communs, notamment des coups d’État militaires qui ont renversé les gouvernements démocratiquement élus. Depuis 2020, le Sahel a connu une série de coups d’État, avec des changements de régime au Mali en 2020 et 2021, au Burkina Faso en 2022 et au Niger en 2023. Ces événements ont été largement motivés par l’inefficacité des gouvernements précédents à lutter contre les groupes jihadistes qui déstabilisent la région.

Les juntes militaires qui dirigent actuellement ces pays ont critiqué la Cedeao pour son approche perçue comme inadaptée face aux réalités sur le terrain. Elles ont également reproché à l’organisation de n’avoir pas su aider les pays du Sahel dans leur lutte contre les groupes terroristes qui mènent des attaques meurtrières dans la région depuis plusieurs années. Selon ces régimes, la Cedeao, souvent perçue comme trop influencée par la France, n’a pas pris de mesures concrètes pour répondre aux besoins spécifiques de sécurité et de développement des pays du Sahel.

La rupture entre les pays du Sahel et la Cedeao s’inscrit dans un contexte plus large de réorientation géopolitique. Depuis leur prise de pouvoir, les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont entamé un rapprochement avec de nouveaux partenaires internationaux, notamment la Russie. Ces pays cherchent à diversifier leurs relations et à trouver des alliés plus « sincères », selon leurs termes, dans la lutte contre le terrorisme et la recherche de développement économique.

La France, longtemps perçue comme un allié incontournable dans la lutte contre les jihadistes au Sahel, a vu ses relations se détériorer avec ces pays à la suite de l’intervention militaire en 2013, qui a mené à l’opération Serval pour lutter contre les groupes armés au Mali. Les critiques croissantes des politiques françaises dans la région ont poussé les pays du Sahel à chercher de nouvelles alternatives, avec la Russie jouant un rôle de plus en plus prépondérant.

Le retrait des trois pays de la Cedeao aura des répercussions profondes sur les échanges économiques dans la région. La Cedeao, en tant qu’organisation économique régionale, facilite la libre circulation des personnes et des biens entre ses États membres. Le retrait de ces pays pourrait compliquer ces échanges, surtout en matière de transport, de commerce et de coopération monétaire.

Un des éléments clés de cette relation économique est la gestion du franc CFA, la monnaie utilisée par plusieurs pays de la Cedeao et par d’autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Bien que les pays de l’AES fassent encore partie de l’Uemoa et utilisent le franc CFA, certains ont évoqué la possibilité de se retirer de cette union monétaire à moyen terme. Cela représenterait un défi majeur pour la zone franc, avec des implications possibles pour la stabilité économique de l’Afrique de l’Ouest.

Malgré la rupture avec la Cedeao, l’AES a entrepris plusieurs actions pour renforcer sa coopération interne. En novembre 2024, les trois pays ont signé un protocole d’accord pour abolir les frais d’itinérance pour les communications téléphoniques entre eux. Cela facilitera la circulation de l’information et des services entre les pays membres.

De plus, les pays de l’AES cherchent à harmoniser leurs documents de voyage et d’identité pour favoriser la libre circulation de leurs citoyens. Ces mesures visent à faciliter les échanges commerciaux et à renforcer les liens internes au sein de la confédération.

La décision irrévocable des pays du Sahel de quitter la Cedeao et de s’éloigner de l’influence de la France marque un tournant dans la dynamique géopolitique de la région. Les implications de cette rupture, tant sur le plan économique que sur celui de la sécurité, se feront sentir dans les années à venir. La question de savoir si les pays de l’AES réussiront à renforcer leur coopération interne tout en gérant leur relation avec de nouveaux partenaires, notamment la Russie, reste ouverte. Ce processus pourrait redéfinir le paysage politique et économique de l’Afrique de l’Ouest.

François Bayrou nommé Premier ministre : un pari pour la stabilité dans un climat politique tendu

Ce vendredi 13 décembre, Emmanuel Macron a désigné François Bayrou comme nouveau Premier ministre, succédant à Michel Barnier, renversé par un vote de censure à l’Assemblée nationale le 4 décembre dernier. Cette nomination marque un tournant dans un contexte politique profondément instable, où l’exécutif cherche à maintenir son cap jusqu’à la fin du quinquennat en 2027.

La désignation de François Bayrou intervient après plusieurs jours de consultations intensives menées par le chef de l’État avec les principales forces politiques, à l’exception notable de La France insoumise et du Rassemblement national. Si Emmanuel Macron avait promis une décision sous 48 heures après la chute de son ancien Premier ministre, le délai s’est finalement allongé, traduisant la complexité des discussions pour bâtir une nouvelle majorité.

François Bayrou, figure expérimentée du paysage politique français, incarne une tentative de rassembler au centre et d’apaiser les tensions. Leader du MoDem, allié historique de la majorité présidentielle, il jouit d’une certaine stature morale mais devra rapidement démontrer sa capacité à gérer une situation politique explosive.

Le premier grand test pour François Bayrou sera la présentation de la loi de finances pour 2025, un enjeu crucial dans un contexte de prolongation des crédits budgétaires par une loi spéciale. Convaincre une majorité fragmentée d’approuver ce budget sera un défi de taille. En cas d’échec, l’exécutif pourrait être contraint d’activer l’article 49.3 de la Constitution, une manœuvre risquée dans un climat politique déjà tendu.

Ce mécanisme permet d’adopter un texte sans vote, mais engage la responsabilité du gouvernement. Une nouvelle motion de censure pourrait alors être déposée par l’opposition, avec la menace d’un renversement du gouvernement.

La nomination de François Bayrou illustre la volonté d’Emmanuel Macron de stabiliser l’Assemblée nationale après la chute de Michel Barnier, resté à Matignon seulement trois mois. Ce dernier n’avait pas réussi à imposer une dynamique durable et à surmonter les clivages au sein de l’hémicycle.

En choisissant une personnalité consensuelle, le président espère non seulement éviter de nouvelles secousses institutionnelles, mais aussi redonner une impulsion à l’action gouvernementale. Cependant, la tâche s’annonce ardue : entre une opposition revigorée et une majorité fragile, François Bayrou devra mobiliser toutes ses compétences politiques pour naviguer dans ces eaux troubles.

Alors que les regards sont désormais tournés vers la composition du nouveau gouvernement, qui sera annoncée dans les prochains jours, la question demeure : François Bayrou parviendra-t-il à relancer une dynamique de confiance au sein des institutions et auprès des Français ?

L’instabilité politique actuelle souligne l’urgence de restaurer un équilibre entre l’exécutif et le législatif, une mission qui pourrait bien définir les prochaines années du quinquennat Macron.

Bachar al-Assad et sa famille réfugiés à Moscou après l’effondrement du régime syrien

Le président syrien Bachar al-Assad et les membres de sa famille se trouvent actuellement à Moscou, selon des informations diffusées dimanche par les agences de presse russes TASS et Ria Novosti. Cette décision intervient dans un contexte de bouleversements majeurs en Syrie, marqués par la chute du régime d’Assad à la suite d’une offensive éclair menée par des groupes rebelles, incluant des factions islamistes radicales.

Selon des sources au Kremlin citées par les médias russes, la Russie a offert l’asile à Bachar al-Assad et à sa famille « sur la base de considérations humanitaires ». Ce geste souligne le rôle central de Moscou dans le soutien au régime syrien depuis le début de la guerre civile en 2011. Avec l’Iran, la Russie a été un allié clé de Damas, fournissant une assistance militaire et diplomatique qui a permis au régime de résister pendant plus d’une décennie.

La chute du régime syrien a été précipitée par une offensive coordonnée de groupes rebelles, qui ont pris le contrôle de plusieurs régions stratégiques en quelques jours. Cette avancée rapide a mis fin à un équilibre fragile, exposant les limites des capacités militaires du régime malgré le soutien étranger.

Des rapports non confirmés suggèrent que des négociations auraient eu lieu pour faciliter la sortie d’Assad et de ses proches, afin d’éviter une escalade humanitaire et militaire supplémentaire.

L’arrivée d’Assad à Moscou pourrait avoir des répercussions significatives sur la scène internationale. La Russie, en offrant un refuge au dirigeant syrien, réaffirme son influence dans la région tout en se positionnant comme un acteur incontournable dans la gestion de l’après-Assad.

Cependant, cette décision risque de provoquer des tensions avec d’autres puissances, notamment les États-Unis et certains pays européens, qui ont longtemps réclamé le départ d’Assad comme préalable à une résolution politique en Syrie.

La chute du régime syrien ouvre une période d’incertitude pour l’avenir du pays, déjà ravagé par plus de 13 ans de guerre. Les groupes rebelles, souvent divisés, devront faire face à la question du pouvoir et de la reconstruction. De leur côté, les puissances internationales pourraient intensifier leurs efforts pour stabiliser la région, bien que les intérêts divergents risquent de compliquer tout consensus.

France : Emmanuel Macron face à la pression pour nommer un nouveau Premier ministre

La démission forcée de Michel Barnier, ancien Premier ministre en poste depuis seulement trois mois, a plongé Emmanuel Macron dans une crise politique majeure. Après le rejet du projet de budget 2025 et la censure du gouvernement à l’Assemblée nationale, le président français est pressé de désigner un successeur capable de restaurer la stabilité politique et d’éviter une impasse institutionnelle prolongée.

Dimanche, François Bayrou, président du MoDem et allié de longue date de Macron, a publiquement exprimé son inquiétude : « On ne peut pas continuer comme ça. Si je peux aider à ce qu’on sorte de tout ça, je le ferai. » Plusieurs personnalités politiques, dont la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, ont également exhorté le chef de l’État à agir rapidement.

Braun-Pivet plaide pour un « bloc central élargi », regroupant les Républicains et certains socialistes, afin de constituer une majorité capable de gouverner. Selon elle, une telle coalition atteindrait 299 députés, un chiffre suffisant pour éviter de nouvelles censures parlementaires.

À gauche, les divisions s’accentuent. Alors que les socialistes, les écologistes et les communistes se montrent ouverts à la discussion avec l’exécutif, La France insoumise (LFI) rejette catégoriquement toute alliance. Jean-Luc Mélenchon, chef de LFI, a averti que si les socialistes entraient au gouvernement, le Nouveau Front populaire, coalition de la gauche formée après les législatives, *« continuerait sans eux ».

Cette fracture interne menace de faire éclater une alliance déjà fragile, compliquant davantage la tâche de Macron.

Outre les enjeux politiques, Emmanuel Macron doit faire face à une situation économique délicate. Le rejet du budget 2025 par l’Assemblée nationale a exacerbé les inquiétudes concernant les finances publiques. Avec un déficit public dépassant les 6 % du PIB en 2024, la France affiche l’une des pires performances de l’Union européenne.

Michel Barnier avait promis de réduire ce déficit à 5 % en 2025, mais l’absence de budget pourrait compromettre cet objectif. Pour pallier ce vide législatif, Macron a annoncé une « loi spéciale » à adopter avant la mi-décembre, permettant au gouvernement de fonctionner provisoirement sans budget formel.

Alors que des consultations politiques se poursuivent à l’Élysée, les spéculations sur le futur Premier ministre vont bon train. François Bayrou, Gabriel Attal, ou encore des figures moins clivantes pourraient être pressentis pour Matignon. Toutefois, la décision de Macron devra non seulement répondre aux urgences immédiates, mais aussi tenir compte des équilibres politiques à long terme.

Trump annonce vouloir expulser tous les immigrés en situation irrégulière aux États-Unis

Lors d’une interview diffusée dimanche sur NBC News, l’ancien président américain et candidat à la prochaine élection présidentielle, Donald Trump, a affirmé qu’il souhaitait expulser l’ensemble des immigrés en situation irrégulière des États-Unis s’il était réélu.

Interrogé sur son projet, Trump a confirmé son ambition en déclarant : « Je pense que nous devons le faire, et c’est dur, c’est une chose très compliquée à faire. » Cette déclaration marque un durcissement de son discours sur l’immigration, un thème clé de ses précédentes campagnes présidentielles.

L’expulsion massive d’immigrés en situation irrégulière est un projet qui suscite de vives critiques. Selon des estimations, environ 11 millions de personnes vivraient aux États-Unis sans statut légal. La mise en œuvre d’une telle politique nécessiterait des ressources considérables, notamment pour identifier, arrêter et expulser ces individus.

Des organisations de défense des droits humains dénoncent une vision jugée inhumaine et irréaliste. « Ces personnes contribuent à l’économie américaine et sont souvent installées depuis des décennies. Les expulser serait un acte cruel qui pourrait déchirer des familles et déstabiliser des communautés entières », a déclaré un porte-parole de l’American Civil Liberties Union (ACLU).

Donald Trump a déjà fait de la lutte contre l’immigration illégale un pilier de sa campagne en 2016, avec la promesse emblématique de construire un mur à la frontière avec le Mexique. Cette nouvelle proposition pourrait séduire son électorat conservateur, pour qui la sécurisation des frontières reste une priorité.

Cependant, ce discours pourrait aussi éloigner une partie des électeurs modérés, qui jugent cette approche trop extrême. Les démocrates, pour leur part, dénoncent une tactique visant à attiser la peur et à diviser le pays.

Outre les enjeux politiques, les défis logistiques et juridiques rendent ce projet difficilement réalisable. Les expulsions de masse pourraient se heurter à des obstacles constitutionnels, notamment en ce qui concerne les droits des individus présents sur le sol américain.

Cette annonce intervient alors que la campagne présidentielle de 2024 bat son plein, avec des enjeux qui dépassent largement la question de l’immigration. Pour Trump, cette déclaration semble destinée à galvaniser sa base électorale, tout en relançant les débats sur une question qui divise profondément les États-Unis.

Bachar al-Assad quitte le pouvoir et la Syrie après une défaite militaire majeure : un tournant historique pour la région

Dimanche, le Kremlin a annoncé que le président syrien, Bachar al-Assad, avait démissionné de son poste et quitté la Syrie. Cette décision intervient à la suite d’une offensive fulgurante menée par des groupes rebelles, incluant des factions islamistes radicales, qui a sévèrement affaibli l’armée syrienne.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a confirmé cette information dans une déclaration officielle :
« Suite aux négociations entre Bachar al-Assad et un certain nombre de participants au conflit armé sur le territoire de la Syrie, il a décidé de démissionner de son poste présidentiel et a quitté le pays, en donnant l’instruction de procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique. »

Cette annonce marque un tournant décisif dans le conflit syrien, qui dure depuis 2011. Pendant plus de dix ans, Bachar al-Assad a résisté à une opposition multiforme, soutenu militairement et politiquement par ses alliés, notamment la Russie et l’Iran. Cependant, cette démission semble indiquer que même ce soutien ne pouvait compenser les pertes récentes subies par son armée face à une offensive combinée des forces rebelles.

Le départ d’Assad soulève plusieurs questions quant à l’avenir du pays. Sa sortie pourrait ouvrir la voie à des négociations de paix, mais elle laisse également craindre une intensification des luttes de pouvoir entre les différentes factions présentes sur le terrain.

Selon le Kremlin, Bachar al-Assad aurait donné des instructions pour assurer un transfert pacifique du pouvoir. Toutefois, les détails de ces négociations restent flous. On ignore qui pourrait prendre les rênes de la Syrie à court terme, ni comment les forces rebelles et les acteurs internationaux réagiront à cette nouvelle donne.

Le départ de Bachar al-Assad pourrait transformer les dynamiques géopolitiques dans la région. Les alliés traditionnels du régime, tels que la Russie et l’Iran, devront ajuster leur stratégie, tandis que les pays occidentaux et leurs partenaires régionaux, qui appelaient depuis longtemps à son départ, pourraient voir cela comme une opportunité pour relancer les pourparlers de paix.

Cependant, des inquiétudes subsistent quant à la montée en puissance des groupes islamistes radicaux, qui pourraient exploiter ce vide de pouvoir.

Alors que Bachar al-Assad quitte la scène politique, la Syrie reste à un carrefour. Ce départ pourrait amorcer une nouvelle phase dans l’histoire du pays, mais il reste à voir si cette transition conduira à la paix ou à une fragmentation accrue.

La communauté internationale et les acteurs locaux devront agir rapidement pour éviter un vide de pouvoir qui pourrait aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique.

Syrie : la chute du régime de Bachar al-Assad et l’incertitude de l’après

Après près de 25 ans d’un règne autoritaire, Bachar al-Assad, souvent qualifié de « tyran », a quitté la Syrie, laissant derrière lui un pays ravagé par la guerre et une capitale, Damas, aux mains des forces rebelles. Cet événement marque un tournant majeur dans l’histoire récente de la Syrie, après plus d’une décennie de conflit sanglant qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes et déplacé des millions d’autres.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Bachar al-Assad aurait quitté Damas à bord d’un avion privé dans la nuit de samedi à 22 heures (19 heures GMT). La destination exacte reste inconnue, bien que des spéculations pointent vers trois options : la Russie, soutien militaire et diplomatique majeur du régime ; l’Iran, allié clé sur le terrain ; ou encore les Émirats arabes unis, qui avaient rétabli leurs relations avec Damas en 2018.

Cette fuite s’est déroulée en parallèle d’une offensive fulgurante des groupes rebelles, qui ont conquis successivement les grandes villes syriennes, notamment Alep, Homs et Hama, avant d’entrer dans la capitale. Selon des témoins, les forces gouvernementales à Damas se sont dispersées dans la confusion.

Avec la disparition soudaine de son chef, l’armée syrienne a cessé toute résistance notable. Des soldats ont abandonné leurs postes, retirant leurs uniformes, tandis que des véhicules militaires ont été laissés à l’abandon dans plusieurs quartiers de la capitale. Des témoignages font état de militaires rassemblés près de barrages désormais contrôlés par les rebelles.

Depuis 2011, le conflit a drastiquement affaibli l’armée syrienne, qui a perdu près de la moitié de ses 300 000 soldats d’avant-guerre. Malgré le soutien de ses alliés russes et iraniens, la capacité de défense du régime s’est révélée insuffisante face à l’offensive organisée des rebelles. Même le Hezbollah, allié pro-iranien, a évacué ses positions stratégiques près de Damas et de la frontière libanaise.

Dans ce contexte chaotique, les rebelles ont proclamé une « nouvelle ère » en Syrie. Pour éviter une désintégration complète de l’État, le Premier ministre sortant s’est déclaré prêt à coopérer pour une transition pacifique. Par ailleurs, le commandant en chef de la coalition rebelle Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a appelé ses forces à respecter les institutions publiques, soulignant l’importance d’une transition ordonnée.

Cependant, la tâche qui attend la Syrie est titanesque. Fragmenté par la guerre, le pays doit faire face à des défis immenses : rétablir un État fonctionnel, garantir la sécurité, et reconstruire ses infrastructures. « Le défi principal aujourd’hui, c’est de sortir d’une phase de chaos et de fragmentation », souligne Mohanad Hage Ali, chercheur au centre Carnegie pour le Moyen-Orient.

Les premières déclarations des forces rebelles laissent entrevoir un désir de justice et d’unité. Selon plusieurs observateurs, les insurgés ont été attentifs à maintenir de bonnes relations avec les minorités et à traiter leurs prisonniers avec respect. Si cette approche persiste, elle pourrait poser les bases d’une réconciliation nationale.

Cependant, la reconstruction de la Syrie dépendra aussi du soutien de la communauté internationale, d’autant que les intérêts divergents des puissances régionales et mondiales impliquées dans le conflit pourraient ralentir le processus.

La chute de Bachar al-Assad marque un moment historique pour la Syrie, mais l’avenir du pays reste incertain. Tandis que les Syriens exilés envisagent un possible retour, le pays se trouve à un carrefour : sombrer dans le chaos ou amorcer une transition vers une paix durable. Tout dépendra de la capacité des nouveaux dirigeants à surmonter les divisions et à reconstruire un État capable de répondre aux aspirations de son peuple.

Macky Sall plaide pour un financement équitable de l’action climatique au Forum Saudi Green Initiative

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a pris part, ce mercredi 4 décembre 2024, au Forum Saudi Green Initiative à Riyad, en Arabie saoudite. Cet événement mondial, consacré au changement climatique, a rassemblé des décideurs, experts et militants engagés dans la lutte contre les dérèglements climatiques.

Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Macky Sall a exprimé sa gratitude envers les autorités saoudiennes pour leur invitation à participer à un panel portant sur le financement de l’adaptation climatique. Cette thématique, cruciale pour les pays en développement, a été l’occasion pour l’ancien chef de l’État sénégalais de souligner les défis et opportunités liés au financement des initiatives climatiques, en particulier en Afrique.

Lors de son intervention, Macky Sall a plaidé pour un renforcement des capacités africaines dans la maîtrise des mécanismes de financement climatique. Il a notamment insisté sur la transparence et l’équité dans le marché des crédits carbone, un instrument clé pour encourager les réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Selon lui, une meilleure compréhension et gestion de ces outils permettraient aux pays africains de maximiser les bénéfices tout en contribuant activement à la transition énergétique mondiale.

« L’Afrique, bien que faiblement émettrice de gaz à effet de serre, est l’une des régions les plus touchées par les conséquences du changement climatique. Il est impératif de garantir l’équité et la transparence dans les mécanismes de financement pour que nos pays puissent faire face à ces défis, » a-t-il déclaré.

La participation de Macky Sall à ce forum témoigne de son engagement continu sur les questions de développement durable et de résilience climatique, même après avoir quitté la présidence sénégalaise. Son plaidoyer s’inscrit dans une dynamique plus large visant à intégrer les préoccupations africaines dans les grandes discussions mondiales sur l’environnement.

En marge du forum, d’autres acteurs ont également salué l’initiative saoudienne pour son rôle dans la promotion de projets concrets en faveur de la préservation de l’environnement et de l’adaptation climatique.

Le Forum Saudi Green Initiative continue d’être un espace stratégique pour discuter de solutions globales aux défis environnementaux, et la participation active des leaders africains comme Macky Sall renforce l’importance d’une approche inclusive et équitable face à ces enjeux.

Drame au Stade de N’zérékoré : confusion autour du bilan et accusations contre le CNRD

Le dimanche 1er décembre 2024, le Stade du 3 Avril de N’zérékoré en Guinée a été le théâtre d’un drame sans précédent. Lors de la finale d’un tournoi de football, des violences ont éclaté, provoquant une bousculade meurtrière. Alors que les autorités annonçaient un bilan provisoire de 56 morts et plusieurs blessés, d’autres sources contestent ces chiffres et avancent des bilans bien plus lourds.

Le gouvernement guinéen, par la voix de ses représentants, a initialement communiqué ce bilan, qualifié de provisoire. Cependant, le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière (CSDF) a rapidement déclaré que 300 personnes avaient trouvé la mort lors de ce drame. De son côté, le Collectif des organisations de défense des droits humains de la Guinée forestière a révélé, ce mardi 3 décembre, que 135 personnes avaient péri, parmi lesquelles une majorité d’enfants de moins de 18 ans. Ces données, collectées auprès des hôpitaux, des familles, des chefs de quartiers et des lieux de culte, contrastent fortement avec les chiffres avancés par les autorités.

Les causes de cette tragédie sont multiples et mettent en évidence une gestion défaillante. Un penalty controversé en faveur de l’équipe locale a déclenché des jets de pierres de la part des supporters mécontents, suivis d’un usage massif de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre dans un espace clos. Pris de panique, les spectateurs se sont précipités vers les issues de secours, bloquées par des véhicules des forces de sécurité. La bousculade qui en a résulté a été aggravée par une surpopulation dans le stade, dont la capacité d’accueil était largement dépassée.

Le Collectif des droits humains pointe également la priorité donnée par les forces de l’ordre à la protection des autorités administratives présentes au détriment des civils. Cette gestion critiquée, combinée à des conditions de sécurité inadéquates, a contribué à amplifier les pertes humaines.

Dans un communiqué cinglant, le Collectif a directement mis en cause le CNRD, la junte militaire au pouvoir en Guinée, qui avait apporté son soutien technique et financier à l’organisation de ce tournoi. L’Alliance des jeunes leaders de la forêt, en charge de l’événement, est également accusée de graves manquements ayant conduit à cette tragédie.

En réponse à ce drame, le Collectif demande l’interpellation immédiate des organisateurs, ainsi que l’ouverture d’une enquête judiciaire par le procureur de la République près du Tribunal de Première Instance de N’zérékoré. Les familles des victimes sont invitées à se regrouper en une association pour déposer plainte contre les responsables devant les juridictions compétentes, aussi bien au niveau national qu’international.

Un appel au calme a été lancé aux populations de N’zérékoré, afin de préserver la cohésion sociale malgré la douleur et la colère suscitées par cette tragédie. Ce drame pose des questions cruciales sur la gestion des événements de grande envergure en Guinée, la responsabilité des autorités, et les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des citoyens lors des rassemblements publics.

Alors que la Guinée observe un deuil national de trois jours, les familles des victimes, tout comme la société civile, réclament justice. Ce drame, qui a endeuillé des dizaines de familles, est un rappel brutal de l’importance de la transparence, de la responsabilité et de la sécurité dans l’organisation des événements publics.

Mali : La junte renvoie le Premier ministre et son gouvernement

La situation politique au Mali connaît un tournant majeur ce mercredi avec l’annonce du limogeage du Premier ministre civil Choguel Kokalla Maïga et des membres de son gouvernement par la junte au pouvoir. Cette décision survient après que le Premier ministre ait formulé des critiques contre le pouvoir militaire, ce qui a visiblement exacerbé les tensions au sein du gouvernement.

Le décret portant cette décision a été lu à la télévision d’État malienne, confirmant la fin de mandat du Premier ministre et des membres de son cabinet. Selon le texte du décret, signé par le chef de la junte, le général Assimi Goïta, les fonctions de Choguel Kokalla Maïga et de ses ministres ont été officiellement suspendues

Choguel Kokalla Maïga, qui avait été nommé Premier ministre après le coup d’État militaire en mai 2021, est une figure clé de la transition politique du Mali, un pays qui traverse une période de turbulence depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta. Cependant, Maïga, qui a toujours défendu la nécessité de mener une transition inclusive, s’est récemment montré critique à l’égard des dirigeants militaires, ce qui a créé des frictions au sein de l’administration.

Le Premier ministre avait notamment dénoncé certains aspects de la gouvernance militaire et les relations avec les partenaires internationaux du pays. Ces déclarations ont été perçues comme une remise en cause des actions de la junte, ce qui a entraîné la décision de cette dernière de le renvoyer ainsi que son gouvernement.

Depuis le coup d’État de 2021, le Mali est dirigé par une junte militaire dirigée par le général Goïta. Le pays est officiellement sous une transition, mais les tensions internes et la pression internationale concernant la durée de cette transition ont mis en lumière la complexité de l’équilibre entre les acteurs politiques du pays. Les critiques internes et externes se multiplient concernant le manque de progrès sur le retour à un régime démocratique, et l’incapacité de la junte à résoudre efficacement la crise sécuritaire qui frappe le pays.

Le limogeage du Premier ministre et de son gouvernement pourrait bien marquer une nouvelle phase dans l’évolution de la transition malienne, avec des incertitudes sur les prochaines étapes et les futures orientations politiques du pays.

Le renvoi de Choguel Kokalla Maïga soulève des questions sur l’avenir immédiat de la transition politique au Mali. Tandis que certains observateurs voient cette décision comme un moyen pour la junte de consolider son pouvoir, d’autres y voient un signe de divisions internes au sein même des rangs de la junte. La gestion de la crise politique et la mise en œuvre des réformes nécessaires pour une sortie de crise durable seront désormais au cœur des priorités, avec des implications non seulement pour le gouvernement malien mais aussi pour ses relations avec les partenaires internationaux.

Le limogeage du Premier ministre intervient également dans un contexte où la population malienne est confrontée à des défis de taille, notamment l’insécurité croissante dans le pays, le manque de services publics et une économie fragile. La junte semble vouloir affirmer son autorité, mais l’opinion publique pourrait bien se tourner contre une classe dirigeante perçue comme inefficace à répondre aux aspirations des Maliens.

Forum Ambition Africa : rendez-vous africain du B to B à Paris

Ce matin s’ouvre à Paris, et ce pour deux jours, la 6ème édition du forum Ambition Africa, rencontre business pour la coopération économique et commerciale entre la France et l’Afrique.
L’événement, organisé par le Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, ainsi que le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, regroupe le gotha du monde des affaires en Afrique et des entreprises françaises. Nos compatriotes Abdou Souleye Diop, vice-président du cabinet Mazars, et Seynabou Dia, communicante, seront présents aux côtés d’entrepreneurs sénégalais et africains de renommée.

Ce forum est devenu au fil des années un rendez-vous important de l’Afrique conquérante à travers notamment un secteur privé dynamique qui envisage d’aller chercher des parts de marché au-delà de nos frontières. A rebours du climat de méfiance et de ressentiment colonial, la rencontre se focalise sur l’économie, les opportunités d’affaires, et permet des contacts B to B entre hommes d’affaires africains et européens.
L’édition 2023 d’Ambition Africa a rassemblé plus de 1 600 participants français et africains, venus de 41 pays d’Afrique. Gageons que cette année le niveau de participation sera plus élevé. La délégation sénégalaise aura également entre les mains la Vision 2050 déclinée par les plus hautes autorités, pour la présenter au forum. Elle aura à cœur de valoriser la stabilité de notre pays, son ancrage démocratique, son climat des affaires apaisé et son ouverture aux capitaux extérieurs. Il faut tout de même espérer que l’édition prochaine soit délocalisée de Paris à une capitale africaine dynamique comme Dakar, Abidjan ou encore Kigali.

Bassirou Diomaye Faye félicite Donald Trump pour sa victoire à la présidence américaine

Le président sénégalais s’engage à renforcer la coopération bilatérale et à œuvrer pour des valeurs partagées après l’élection de Trump face à Kamala Harris.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a félicité Donald Trump pour sa victoire à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024. Dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), Faye a exprimé son souhait de renforcer la coopération entre le Sénégal et les États-Unis et de promouvoir ensemble des valeurs communes telles que la paix et la prospérité. Trump, ancien président des États-Unis de 2017 à 2021, a remporté l’élection contre la vice-présidente sortante Kamala Harris

Donald Trump déclare une « victoire politique jamais vue » après le scrutin de West Palm Beach

L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a proclamé sa victoire après un scrutin déterminant à West Palm Beach, en Floride. Lors d’une prise de parole passionnée devant ses partisans, Trump a décrit cet événement comme une « victoire politique jamais vue », marquant ce moment comme historique dans la politique américaine.

La chaîne conservatrice Fox News, première et seule jusqu’à présent à annoncer les résultats finaux de cette élection, a confirmé la victoire de Trump. Ce soutien médiatique, qui s’inscrit dans une relation historique entre l’ex-président et la chaîne, a renforcé l’enthousiasme des partisans rassemblés. « Nous avons écrit l’Histoire », a clamé Trump avec conviction, sous des acclamations bruyantes.

L’ancien président, souvent connu pour ses discours polarisants, a surpris en mettant l’accent sur un message de réconciliation. « Nous allons aider ce pays à guérir », a-t-il promis, affirmant que son retour sur le devant de la scène politique serait bénéfique à la nation tout entière. Il a appelé à l’unité dans un moment où les tensions sociales et politiques demeurent élevées.

Cette annonce a déjà suscité des réactions mitigées, tant au sein des électeurs républicains que parmi les démocrates. Si certains voient en ce retour une opportunité de renouveau pour le camp conservateur, d’autres craignent que cela ne ravive des divisions profondes au sein du paysage politique américain. La reconnaissance de cette victoire par une seule chaîne et l’absence de confirmation par d’autres médias nationaux soulèvent également des questions sur la validité et les implications de ces résultats.

La prise de parole de Trump et sa promesse d’œuvrer pour l’unité du pays marquent potentiellement un tournant stratégique dans sa carrière politique. Reste à savoir si cette victoire, revendiquée comme historique, sera entérinée par d’autres acteurs et comment elle influencera le futur des États-Unis.

Fox News déclare Donald Trump vainqueur des élections présidentielles américaines malgré l’attente des résultats officiels

Dans un mouvement audacieux et surprenant, Fox News, la chaîne de télévision reconnue pour sa proximité avec les cercles conservateurs, a annoncé ce mercredi que Donald Trump était le vainqueur de l’élection présidentielle américaine. Cette déclaration repose sur la projection par la chaîne de victoires pour l’ancien président dans deux États clés, la Pennsylvanie et le Wisconsin, qui sont cruciaux pour l’issue du scrutin.

Fox News se démarque ainsi en étant, pour le moment, le seul média majeur à proclamer une victoire de Trump. Contrairement à d’autres réseaux d’information et agences de presse américaines qui continuent d’attendre la confirmation des résultats dans ces États, Fox News semble confiant dans sa décision. La Pennsylvanie et le Wisconsin, souvent considérés comme des bastions fluctuants pouvant décider du vainqueur en raison de leur poids en voix électorales, ont été scrutés de près tout au long de la campagne.

Cette annonce pourrait bien avoir des répercussions importantes. D’une part, elle renforce la polarisation du paysage médiatique américain, où chaque camp perçoit ses sources d’information comme des piliers de validation de ses propres convictions. D’autre part, la déclaration anticipée pourrait influencer la perception des électeurs et, potentiellement, susciter des réactions variées, allant de la satisfaction à la contestation dans un contexte déjà tendu.

Les experts en politique se demandent si l’annonce de Fox News est une tentative de redonner un élan à la campagne de Trump et de renforcer son discours, ou si elle s’appuie sur des données précises qui seront bientôt confirmées par d’autres sources.

Pour l’instant, les autres grands médias, tels que CNN, The New York Times, et Associated Press, n’ont pas encore emboîté le pas à Fox News. Ils préfèrent attendre la finalisation des décomptes et la certification des résultats. Selon les dernières estimations de ces médias, la course reste encore trop serrée pour annoncer un vainqueur avec certitude.

L’attention se porte donc sur les autorités électorales de chaque État, qui continuent à vérifier les bulletins et à gérer les éventuels recours. Les Américains, quant à eux, sont suspendus aux annonces officielles, conscients que chaque minute ajoute à la tension autour de ce moment décisif pour l’avenir du pays.

En attendant, la décision de Fox News d’appeler la victoire pour Donald Trump, bien qu’elle ne soit pas soutenue par d’autres médias pour le moment, constitue un chapitre de plus dans l’histoire mouvementée de cette élection et souligne la complexité et la volatilité du processus électoral américain.

Affaire des sextapes de Baltasar : Teddy Nguéma suspend les fonctionnaires incriminés en Guinée équatoriale

L’affaire des sextapes impliquant Baltasar Ebang Engonga, fils de Baltasar Engonga Edjoo, président de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), provoque des remous en Guinée équatoriale. Ce lundi 4 novembre, Teddy Nguéma, vice-président et fils du président Teodoro Obiang Nguéma Mbasogo, a annoncé sur X (ex-Twitter) des sanctions à l’encontre des fonctionnaires impliqués dans des actes sexuels sur leurs lieux de travail.

« Aujourd’hui, nous allons procéder à la suspension immédiate de tous les fonctionnaires ayant eu des relations sexuelles dans les bureaux des ministères du pays », a déclaré Teddy Nguéma. Il a souligné que le gouvernement imposera des mesures strictes contre ces comportements, les qualifiant de violations graves du Code de conduite et des lois éthiques publiques.

Cette décision s’inscrit dans une politique de « tolérance zéro » envers les comportements nuisant à l’intégrité de la fonction publique. Selon Teddy Nguéma, l’éthique et le respect sont essentiels au sein de l’administration, et ces actions compromettent la confiance des citoyens envers l’État. « La responsabilité et le professionnalisme doivent être les piliers de notre travail en tant que serviteurs de l’État », a-t-il ajouté dans son message.

Cette affaire de mœurs, qui a pris de l’ampleur suite à la publication de plus de 400 vidéos de Baltasar Ebang Engonga, fait scandale depuis 48 heures en Guinée équatoriale. Les vidéos, filmées dans divers lieux, dont des bureaux gouvernementaux et des espaces publics, impliquent plusieurs partenaires, dont certaines femmes mariées et des personnalités proches du cercle présidentiel.

La diffusion massive de ces vidéos sur les réseaux sociaux a suscité de vives réactions dans le pays, remettant en question la gestion de la fonction publique et soulevant des débats sur la moralité et l’éthique au sein de l’administration équato-guinéenne.

Inondations meurtrières en Espagne : le bilan grimpe à 72 morts

Le sud-est de l’Espagne a été frappé par des inondations dévastatrices, causant un bilan provisoire de 72 morts. La région de Valence a payé le plus lourd tribut, avec 70 victimes confirmées par les services de secours, qui poursuivent leurs opérations dans des conditions particulièrement difficiles. En Castille-La Manche, région voisine, deux autres décès ont également été enregistrés.

Les fortes pluies, qui se sont abattues sans relâche, ont transformé des rues en torrents et emporté des véhicules, créant une situation chaotique pour les habitants et les équipes de secours. Ces intempéries sont parmi les plus graves que l’Espagne ait connues ces dernières années, obligeant les autorités à mobiliser des ressources exceptionnelles pour faire face à l’ampleur de la catastrophe.

Des équipes de secours de plusieurs régions se sont déplacées en renfort pour participer aux opérations d’évacuation et de sauvetage, alors que les prévisions météorologiques restent préoccupantes pour les jours à venir. Le gouvernement espagnol a annoncé une aide d’urgence pour les familles touchées et prépare des mesures pour soutenir les reconstructions.

Le Sénégal condamne fermement l’attentat en Turquie : le président Bassirou Diomaye Faye exprime solidarité et soutien

Le chef de l’État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a fermement dénoncé l’attentat tragique survenu ce mercredi 23 octobre en Turquie, qui a causé la mort de cinq personnes et fait 22 blessés. L’attaque, perpétrée devant le siège de Turkish Aerospace Industries (TUSAS) à proximité d’Ankara, a bouleversé la communauté internationale.

Dans un communiqué, le président Faye a exprimé son indignation face à cet « acte lâche et barbare », réaffirmant son rejet total du terrorisme. Il a tenu à adresser un message de compassion et de solidarité au peuple turc et à son homologue, le président Recep Tayyip Erdogan.

« Je condamne fermement l’attaque terroriste en Turquie. C’est un acte lâche et barbare. Au nom du peuple sénégalais, j’exprime notre compassion et notre solidarité au président Erdogan, aux familles des victimes et au peuple turc ami », a déclaré Bassirou Diomaye Faye.

Le président sénégalais a également prié pour le repos des âmes des victimes et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Il a réaffirmé la volonté du Sénégal de continuer à soutenir les efforts internationaux pour éradiquer le terrorisme sous toutes ses formes.

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes en Turquie, où les forces de sécurité poursuivent des efforts intenses pour contenir les menaces terroristes. La solidarité exprimée par le Sénégal vient renforcer les liens entre les deux pays, déjà unis par des relations diplomatiques et économiques de longue date.

Le Sénégal, tout en partageant la douleur du peuple turc, réitère son engagement en faveur de la paix et de la sécurité dans le monde, dénonçant toutes formes de violences extrémistes.

Kemi Seba et ses Liens Supposés avec le Groupe Wagner : Retour sur une Mise en Garde à Vue en France

Cette semaine, la figure controversée du panafricanisme, Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, a été placée en garde à vue par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en France. L’activiste béninois de 42 ans, qui milite activement contre les influences néocoloniales et en faveur de l’émancipation des peuples africains, est accusé de liens présumés avec le groupe paramilitaire russe Wagner.

Kemi Seba a été entendu pendant 48 heures dans le cadre d’une enquête pour « intelligences avec une puissance étrangère ». L’avocat de Seba, Juan Branco, a vivement dénoncé cette garde à vue, estimant qu’elle vise à intimider l’activiste, connu pour ses positions anti-françaises et ses critiques virulentes du franc CFA. L’enquête se poursuit, bien que Kemi Seba ait été libéré mercredi sans poursuite immédiate.

Les soupçons qui pèsent sur Kemi Seba ne sont pas nouveaux. En mars 2023, les révélations issues des Wagner Leaks, diffusées par plusieurs médias internationaux, ont mis en lumière de possibles connexions entre Seba et l’oligarque russe Evgueni Prigojine, fondateur du groupe Wagner. Selon ces fuites, des financements et des orientations auraient été fournis par Wagner pour soutenir certaines actions de Seba en Afrique entre 2018 et 2019. Ces informations ont ravivé l’intérêt des services de renseignement français, d’autant plus que Wagner est accusé d’interventions déstabilisatrices en Afrique, notamment au Mali et en Centrafrique.

Ancien leader de la Tribu Ka, un groupe dissous par le gouvernement français en 2006 pour antisémitisme et incitation à la haine raciale, Kemi Seba s’est imposé comme une figure radicale du panafricanisme. Il a été condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale et a perdu sa nationalité française en juillet 2023, un épisode qui a renforcé son image de martyr auprès de ses partisans.

À la tête du mouvement Urgences Panafricanistes, Kemi Seba est aujourd’hui suivi par une large audience sur les réseaux sociaux. En août dernier, il a obtenu un passeport diplomatique du Niger, en tant que conseiller spécial du général Abdourahamane Tiani, chef de la junte militaire au pouvoir à Niamey. Ce nouveau rôle conforte sa position d’acteur influent en Afrique de l’Ouest, tout en le plaçant au cœur des dynamiques politiques régionales.

Les récentes accusations contre Kemi Seba s’inscrivent dans un contexte plus large de tensions croissantes entre certains États africains et la France. Seba a notamment organisé plusieurs manifestations contre le franc CFA, qu’il qualifie de « monnaie de la servitude ». Ces actions lui ont valu des expulsions successives de pays comme le Sénégal, la Guinée ou encore la Côte d’Ivoire.

L’activiste s’est fait le porte-voix d’une nouvelle vague panafricaine, plus radicale, prônant une rupture nette avec la France. Cette posture, bien que populaire auprès d’une partie de la jeunesse africaine, inquiète les autorités françaises, qui surveillent de près ses activités et son influence croissante sur le continent.

Les enquêtes en cours et les accusations portées contre Kemi Seba témoignent de la méfiance croissante des autorités françaises à son égard, dans un contexte où les ingérences étrangères, notamment russes, deviennent une préoccupation sécuritaire majeure. Si aucune poursuite n’a encore été engagée, cette garde à vue marque une nouvelle étape dans la surveillance des figures panafricaines critiquant la présence française en Afrique.

L’avenir dira si Kemi Seba parviendra à surmonter ces accusations ou s’il devra affronter des conséquences judiciaires plus lourdes dans les mois à venir.

Macky Sall au Future Resilience Forum : Un appel pour une gouvernance mondiale plus juste

Londres a accueilli ce week-end la 2e édition du Future Resilience Forum, un événement international de grande envergure rassemblant experts et décideurs pour discuter des grands enjeux de notre époque. Le président Macky Sall, invité spécial de cette édition qui s’est tenue les 14 et 15 octobre, a marqué les esprits avec un discours d’ouverture profond et engagé, abordant les principaux défis mondiaux contemporains.

Dans son allocution, l’ancien président sénégalais a mis l’accent sur les mutations et tensions géopolitiques actuelles, évoquant la montée des conflits violents, certains présentant de graves risques de dérapages. Il a également souligné la persistance du terrorisme, la crise climatique, et la recrudescence des crises sanitaires transfrontalières, qui mettent à l’épreuve la résilience des nations. Le phénomène migratoire illégal, dont l’ampleur atteint des niveaux alarmants, a aussi été longuement discuté.

Macky Sall, fidèle à ses convictions, a renouvelé son appel à une révision profonde des relations entre l’Afrique et le reste du monde. Il a plaidé pour une nouvelle éthique relationnelle avec l’Afrique, insistant sur la nécessité d’une réforme de la gouvernance mondiale, qu’elle soit politique, économique ou financière. Pour le leader sénégalais, l’ordre mondial actuel doit être repensé pour devenir plus juste et plus inclusif, intégrant mieux les réalités et les aspirations du continent africain.

Fondé par Mme Fiona Hill CBE, ancienne directrice de cabinet du Premier ministre britannique, le Future Resilience Forum est un cadre de dialogue qui vise à imaginer des solutions innovantes aux problématiques mondiales. L’événement réunit chaque année des membres de la société civile, des décideurs politiques et des acteurs du secteur privé pour réfléchir à la résilience face aux crises actuelles et futures.

Le discours de Macky Sall a ainsi posé les jalons d’une réflexion globale sur la nécessité de renforcer la coopération internationale, de repenser les relations Nord-Sud et de créer des mécanismes plus adaptés pour faire face aux défis croissants auxquels l’humanité est confrontée. Ce plaidoyer s’inscrit dans la continuité de son engagement pour une Afrique plus intégrée dans la gouvernance mondiale et pour des relations internationales plus équilibrées.

La présence de Macky Sall à cet événement témoigne de son influence continue sur la scène internationale, en tant qu’avocat fervent des réformes et du développement durable en Afrique.

Guinée : Le général Mamadi Doumbouya ordonne le retour immédiat de ses ministres en déplacement à l’étranger

Le général Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne et chef de la junte au pouvoir, a pris une décision marquante ce jeudi en ordonnant le retour immédiat de tous ses ministres actuellement en déplacement à l’étranger. Dans une note officielle publiée par le secrétaire général du gouvernement, le chef de l’État a également interdit à ces membres du gouvernement de quitter le pays d’ici au 31 décembre 2024, sauf autorisation exceptionnelle.

Selon le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, cette décision vise à « rationaliser les dépenses publiques » dans un contexte de révision des priorités budgétaires de l’État. M. Diallo a souligné que les cadres des ministères et les représentations diplomatiques à l’étranger étaient tout à fait capables de représenter la Guinée lors des missions internationales, ce qui permet de limiter les déplacements coûteux des ministres.

La mesure est perçue comme une manière de renforcer l’efficacité du gouvernement tout en assurant une gestion optimale des ressources publiques dans un pays où l’économie reste fragilisée par les bouleversements politiques récents.

Le général Doumbouya, qui avait pris le pouvoir lors d’un coup d’État en septembre 2021, est devenu président de la transition après avoir renversé le président Alpha Condé. Sous la pression de la communauté internationale, la junte s’était initialement engagée à céder le pouvoir à des civils élus d’ici la fin de 2024. Toutefois, il semble aujourd’hui peu probable que cette promesse soit tenue, plusieurs membres de la junte s’étant exprimés en faveur d’une candidature de Doumbouya à la future élection présidentielle.

Cette décision de rappel des ministres et l’interdiction temporaire de voyager s’inscrit donc dans un contexte où la junte cherche à consolider son contrôle interne et à se prémunir contre toute forme d’opposition ou de fuite d’informations sensibles. Les prochaines semaines pourraient être décisives dans la stratégie de Doumbouya pour pérenniser son pouvoir au-delà de la période de transition initialement promise.

Emmanuel Macron appelle à l’arrêt des livraisons d’armes à Israël dans le conflit à Gaza

Samedi, le président français Emmanuel Macron a exprimé sa position en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes à Israël utilisées dans le conflit en cours à Gaza. Lors de son intervention sur France Inter, il a souligné l’importance de privilégier une solution politique à la situation actuelle, en insistant sur la nécessité de mettre fin aux livraisons d’armes alimentant les combats.

« Je pense qu’aujourd’hui, la priorité, c’est qu’on revienne à une solution politique, qu’on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza », a déclaré Macron. Bien que la France ne fournisse pas directement d’armes dans ce cadre, selon ses propos, le président a tenu à marquer une position ferme en faveur de la désescalade et du dialogue.

Ces déclarations interviennent alors que le conflit entre Israël et les groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza continue de s’intensifier. Des frappes aériennes israéliennes ont répondu aux tirs de roquettes provenant de Gaza, entraînant de lourdes pertes civiles des deux côtés. Ce climat de violence exacerbé a provoqué des réactions internationales variées, la communauté mondiale appelant majoritairement à un cessez-le-feu immédiat.

Macron a également réaffirmé l’engagement de la France à chercher des solutions diplomatiques pour mettre fin à la crise. Selon lui, un retour au dialogue entre les parties concernées est la seule issue viable pour instaurer une paix durable dans la région.

Les propos du président français traduisent un sentiment plus large au sein de la communauté internationale, où les appels à l’arrêt des violences et à une solution politique se multiplient. Toutefois, les perspectives d’une désescalade rapide semblent encore incertaines, alors que les tensions restent vives.

Tentative de déstabilisation au Burkina Faso : Paul-Henri Damiba sous le coup d’une demande d’extradition

Le Burkina Faso est à nouveau secoué par des révélations préoccupantes concernant l’ancien leader de la junte, Paul-Henri Sandaogo Damiba, actuellement en exil à Lomé, au Togo. Le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a affirmé le 5 octobre 2024, lors d’une intervention radiophonique, que Damiba serait impliqué dans un vaste complot visant à déstabiliser le régime en place à Ouagadougou. À cet effet, des négociations ont été entamées avec les autorités togolaises pour obtenir son extradition.

Paul-Henri Damiba, ancien lieutenant-colonel de l’armée burkinabè, avait pris le pouvoir en janvier 2022 à la suite d’un coup d’État contre le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kaboré. Sa promesse d’apporter une réponse efficace à la menace terroriste au Burkina Faso, gangrené par l’insécurité depuis plusieurs années, n’avait pas suffi à calmer le mécontentement grandissant. Quelques mois plus tard, en septembre 2022, il était à son tour renversé par le capitaine Ibrahim Traoré, qui le relégua à un exil au Togo.

Bien qu’éloigné de la scène politique nationale depuis, Paul-Henri Damiba continue d’alimenter les discussions. En effet, selon les accusations récentes du gouvernement burkinabè, l’ex-dirigeant aurait renoué avec des ambitions déstabilisatrices. Son implication présumée dans une attaque terroriste survenue à Barsalogho en août 2024 renforce ces soupçons.

Selon Ibrahim Traoré, les autorités burkinabè disposent de preuves incriminant Damiba dans des actions visant à saper la stabilité du pays. Ce dernier aurait collaboré avec des groupes armés terroristes dans le cadre d’un projet de déstabilisation qui viserait des cibles stratégiques au Burkina Faso. L’attaque de Barsalogho, un village au nord du pays, aurait fait partie de ce plan, impliquant des alliances dangereuses entre Damiba et des factions jihadistes actives dans la région.

Le président de la Transition a également révélé que le gouvernement n’avait initialement pas envisagé d’adopter une approche hostile à l’encontre de Damiba après sa chute en 2022. Cependant, ces récentes découvertes ont forcé Ouagadougou à reconsidérer sa position et à engager des discussions avec Lomé en vue de l’extrader pour qu’il réponde des accusations portées contre lui.

Selon les déclarations de Traoré, les autorités togolaises, jusqu’alors bienveillantes envers Damiba, auraient elles-mêmes été prises de court par ces révélations. Le Togo, jusqu’à présent, n’avait exprimé aucun signe d’inquiétude par rapport aux activités de l’exilé sur son territoire. Toutefois, la gravité des accusations pourrait changer la donne, ouvrant la voie à une coopération entre Lomé et Ouagadougou.

Les négociations entre les deux États sont désormais en cours. Le gouvernement burkinabè espère obtenir l’extradition de Paul-Henri Damiba pour qu’il soit jugé sur le sol burkinabè. Si cette démarche aboutit, elle marquerait une étape décisive dans la gestion des tensions internes et permettrait au régime en place de réaffirmer son contrôle sur les tentatives de déstabilisation.

Dans ce climat d’incertitude, la situation sécuritaire reste fragile au Burkina Faso, en proie à de multiples menaces. L’implication présumée d’un ancien chef d’État dans des actions terroristes met en lumière la complexité des dynamiques politiques et militaires qui se jouent dans la région du Sahel. Le dénouement des négociations entre Ouagadougou et Lomé sera déterminant pour la suite des événements.

Le peuple burkinabè, épuisé par des années de conflits armés, attend avec impatience que la lumière soit faite sur ces accusations graves et que la stabilité puisse enfin être restaurée dans le pays.

Espagne : À la recherche de 48 migrants disparus au large des Canaries après un naufrage tragique

Le naufrage d’une embarcation de migrants au large des îles Canaries a déclenché une vaste opération de sauvetage menée par les autorités espagnoles. Selon les premières estimations, au moins 48 personnes sont portées disparues depuis le drame survenu dans la nuit de vendredi à samedi. Malgré les efforts inlassables des équipes de secours, les espoirs de retrouver des survivants s’amenuisent, rendant cette tragédie encore plus poignante. À ce jour, 27 personnes ont été sauvées et neuf corps sans vie ont été récupérés dans les eaux de l’Atlantique.

Le naufrage s’est produit près de l’île d’El Hierro, dans l’archipel espagnol des Canaries, à environ sept kilomètres au sud du port de La Estaca. Le bateau, transportant près de 90 migrants, avait quitté Nouadhibou, une ville côtière de Mauritanie, située à environ 800 kilomètres des Canaries. Dans la nuit de vendredi, peu après minuit, l’embarcation en détresse a réussi à contacter les services de secours espagnols, déclenchant une opération de sauvetage d’urgence. Cependant, au moment du sauvetage, une panique a éclaté parmi les occupants du bateau. La plupart des passagers se sont regroupés sur un seul côté de l’embarcation, ce qui a causé son chavirage, entraînant de nombreuses personnes dans l’eau.

Les autorités maritimes espagnoles, avec l’aide de Salvamento Marítimo, ont immédiatement mobilisé leurs ressources pour retrouver les victimes du naufrage. Le président des îles Canaries, Fernando Clavijo, a exprimé ses profondes préoccupations lors d’une conférence de presse, soulignant la faible probabilité de retrouver d’autres survivants à court terme. « Il est peu probable que nous puissions retrouver davantage de corps dans les prochaines heures », a-t-il déclaré, tout en expliquant que les corps pourraient réapparaître dans les prochains jours en fonction des courants marins.

Ce tragique naufrage survient dans un contexte où les flux migratoires vers les îles Canaries continuent de croître de manière spectaculaire. L’Espagne, en particulier l’archipel des Canaries, est l’un des principaux points d’entrée pour les migrants en provenance d’Afrique de l’Ouest, qui risquent leur vie dans des embarcations souvent surchargées et mal équipées. Ces traversées périlleuses de l’Atlantique sont devenues l’un des symboles de la crise migratoire qui affecte cette région du monde.

Selon les autorités espagnoles, l’embarcation transportait 90 personnes au moment du naufrage, ce qui suggère que plus de 50 migrants pourraient encore être portés disparus, bien que le nombre exact demeure incertain. Les services de secours espagnols se sont concentrés sur la recherche des corps disparus, mais la situation est d’autant plus compliquée que ces naufragés étaient privés de nourriture et d’eau depuis plusieurs jours avant l’accident, ce qui a pu contribuer à leur état de panique au moment du chavirage.

Les neuf victimes repêchées ont été transférées vers les petites communes de Valverde et La Frontera, où elles seront enterrées dans les prochains jours. Toutefois, ces petites villes, dépourvues d’infrastructures adéquates, peinent à gérer l’afflux de corps issus de cette tragédie. « Nous avons maintes fois réclamé que nous n’avons pas les infrastructures pour accueillir tous ces cadavres », a déclaré Carlos Brito, le maire de Valverde, devant la presse, tout en exprimant la détresse des habitants face à la répétition de ces drames.

Ce naufrage vient s’ajouter à une longue liste de tragédies sur la route migratoire dite « canarienne », considérée comme l’une des plus dangereuses pour les migrants cherchant à rejoindre l’Europe depuis l’Afrique. Depuis la naissance symbolique de cette route en 1994, avec l’arrivée de deux jeunes Sahraouis dans l’archipel espagnol à bord d’une petite barque, ce couloir migratoire n’a cessé de croître en importance. Plus de 200.000 migrants ont emprunté cette voie au cours des trois dernières décennies, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.

Depuis le début de l’année 2024, le nombre de migrants tentant cette traversée a plus que doublé par rapport à l’année précédente. En effet, selon les chiffres officiels, 22.304 personnes avaient déjà atteint les îles Canaries à la mi-août, contre 9.864 pour la même période en 2023, soit une hausse spectaculaire de 126 %. Ce flux migratoire représente un défi humanitaire et logistique pour l’Espagne, qui peine à faire face à l’afflux de ces personnes en quête d’une vie meilleure en Europe.

Les ONG et organisations de défense des droits des migrants ont régulièrement alerté sur les dangers inhérents à cette route. Les embarcations utilisées pour la traversée sont souvent surchargées et en mauvais état, rendant chaque voyage extrêmement risqué. En raison de la longueur de la traversée et des conditions difficiles en mer, de nombreux bateaux ne parviennent jamais à destination. Début septembre, un autre naufrage survenu au large du Sénégal avait déjà fait au moins 39 morts, soulignant la gravité de la situation.

Face à la recrudescence de ces tragédies, les autorités espagnoles et internationales se trouvent sous une pression croissante pour trouver des solutions à la crise migratoire. Le président des îles Canaries, Fernando Clavijo, a lancé un appel à la communauté internationale pour une action concertée visant à réduire ces pertes humaines. « Nous devons renforcer la coopération avec les pays d’origine et de transit des migrants afin de prévenir ces traversées mortelles », a-t-il déclaré.

Cependant, la route canarienne reste l’une des voies les plus empruntées par les migrants africains, qui fuient la pauvreté, les conflits et l’instabilité politique dans leurs pays d’origine. Pour beaucoup, ce voyage est perçu comme leur seule chance de trouver un avenir meilleur en Europe. Les autorités locales aux Canaries, tout en exprimant leur solidarité avec les migrants, rappellent que la capacité d’accueil de l’archipel est limitée, tant en termes d’infrastructures que de ressources.

Ce nouveau naufrage met en lumière l’ampleur de la crise migratoire et l’urgence d’une réponse globale, à la fois pour protéger les migrants vulnérables et pour alléger le fardeau sur les communautés d’accueil. Le défi reste colossal, mais des vies humaines sont en jeu, ce qui nécessite une action immédiate et coordonnée à l’échelle régionale et internationale.

Israël affirme avoir éliminé « la plupart » des hauts dirigeants du Hezbollah, des doutes persistent sur la mort de Nasrallah

Une série de frappes israéliennes sur le quartier général du Hezbollah à Beyrouth, vendredi soir, a entraîné des pertes significatives dans les rangs du mouvement chiite libanais. Selon l’armée israélienne, « la plupart » des hauts dirigeants de l’organisation auraient été tués, une déclaration qui marque un tournant dans les tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah.

Le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l’armée israélienne, a annoncé lors d’une conférence de presse en ligne que ces frappes auraient visé avec succès plusieurs membres éminents de l’organisation. « La plupart des hauts dirigeants du Hezbollah ont été éliminés », a-t-il affirmé. Toutefois, la déclaration la plus attendue concerne la situation du chef suprême du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Depuis l’annonce des frappes, des rumeurs circulent sur la mort de Nasrallah, mais aucune confirmation officielle n’a été donnée par le Hezbollah. Ce silence alimente les spéculations, laissant planer un doute sur le sort du leader, figure emblématique de la résistance armée contre Israël.

Cette frappe survient dans un contexte d’intensification des confrontations entre Israël et le Hezbollah. Depuis plusieurs semaines, les échanges de tirs se sont multipliés le long de la frontière israélo-libanaise, ravivant la crainte d’une guerre ouverte entre les deux ennemis de longue date. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est considéré par Israël comme l’une de ses plus grandes menaces régionales en raison de son arsenal militaire conséquent et de son influence politique au Liban.

La possible disparition de Nasrallah constituerait un coup dur pour le Hezbollah, tant sur le plan militaire que symbolique. Dirigeant du mouvement depuis 1992, il incarne pour ses partisans la résistance à Israël et à l’influence occidentale dans la région. Son absence pourrait créer un vide de pouvoir, susceptible de fragiliser l’organisation ou, au contraire, de radicaliser encore davantage sa base.

Jusqu’à présent, aucune déclaration officielle du Hezbollah n’a confirmé ou infirmé la mort de son leader. Le mouvement armé est souvent resté discret dans de telles circonstances, préférant maintenir le flou jusqu’à ce qu’il ait élaboré une réponse stratégique à la hauteur de la situation.

En Israël, les déclarations des responsables militaires se veulent prudentes. Bien que la frappe ait été présentée comme un succès majeur, les dirigeants israéliens savent que la mort de Nasrallah, si elle est confirmée, pourrait provoquer une réaction violente du Hezbollah et une intensification des hostilités. Les forces israéliennes restent en état d’alerte élevé dans le nord du pays, anticipant d’éventuelles représailles.

Si la mort de Hassan Nasrallah était avérée, cela pourrait avoir des répercussions majeures au Moyen-Orient, où le Hezbollah joue un rôle clé dans l’équilibre des forces. L’Iran, principal allié du Hezbollah, pourrait être contraint de réagir, tandis que la Syrie, où le Hezbollah est également présent, pourrait voir sa stabilité encore plus fragilisée.

Dans l’attente d’une clarification sur le sort de Nasrallah, la situation reste extrêmement tendue. Israël semble déterminé à affaiblir le Hezbollah, tandis que le mouvement chiite pourrait bien envisager une riposte, ajoutant ainsi une nouvelle dimension au conflit déjà complexe qui secoue la région depuis des décennies.

La frappe israélienne de vendredi marque un moment potentiellement décisif dans l’histoire du conflit israélo-libanais. La disparition de plusieurs hauts responsables du Hezbollah pourrait affaiblir l’organisation, mais la situation demeure incertaine tant que le sort de Nasrallah n’est pas clarifié. Une chose est sûre : la région est au bord d’une nouvelle crise qui pourrait entraîner des conséquences durables pour la stabilité du Moyen-Orient.

Guinée : La junte favorable à une candidature de Mamadi Doumbouya à la présidentielle

Les représentants de la junte militaire en Guinée, qui a pris le pouvoir par un coup d’État en septembre 2021, ont récemment exprimé leur soutien à une éventuelle candidature de leur chef, le colonel Mamadi Doumbouya, à la prochaine élection présidentielle. Le général Amara Camara, porte-parole de la présidence, a affirmé lors d’un déjeuner de presse vendredi que Doumbouya avait le droit et la légitimité de briguer la magistrature suprême. « Il en a la qualité pleinement, et il n’y a aucune restriction en termes de Constitution pour qu’il aille demain à une élection en Guinée », a-t-il déclaré.

Cependant, la « charte de la transition », établie peu après le coup d’État, interdit aux membres de la junte de se présenter aux élections nationales ou locales. Néanmoins, le général Camara a laissé entendre qu’une nouvelle Constitution pourrait être adoptée pour lever cette restriction, ouvrant ainsi la voie à une candidature de Mamadi Doumbouya.

En juillet dernier, un avant-projet de Constitution a été présenté par les autorités guinéennes, avec l’objectif de le soumettre à un référendum avant la fin de l’année 2024. Toutefois, aucune date n’a encore été fixée, et le texte fait face à une forte opposition des principaux partis politiques et organisations de la société civile.

Depuis son arrivée au pouvoir, le colonel Doumbouya avait affirmé à plusieurs reprises qu’il ne se présenterait pas à la présidentielle et que la junte céderait le pouvoir à des civils élus d’ici fin 2024. Pourtant, les autorités militaires ont récemment annoncé que ce calendrier serait reporté, repoussant les élections à 2025.

Le ministre des Affaires étrangères guinéen, Morissanda Kouyaté, a déclaré jeudi à Paris que toutes les élections visant à restaurer l’ordre constitutionnel se tiendraient en 2025. Il a également suggéré que la présidentielle pourrait être la première élection organisée, comme preuve de l’engagement des autorités à respecter les normes démocratiques.

Malgré ces déclarations, la situation politique en Guinée reste tendue. La junte a réprimé toute forme de contestation, interdisant les manifestations et censurant les médias critiques. De nombreux dirigeants de l’opposition ont été arrêtés, exilés ou poursuivis en justice. En juillet, deux responsables d’un mouvement citoyen réclamant le retour des civils au pouvoir ont disparu, alimentant davantage les inquiétudes sur la situation des droits de l’homme dans le pays.

Le débat sur une éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya à la présidentielle ne fait que s’intensifier, alors que la population guinéenne attend avec impatience une clarification sur l’avenir politique du pays.

Claude Pivi extradé et détenu dans une prison de haute sécurité à Coyah

L’ancien colonel guinéen Claude Pivi, en cavale depuis près d’un an, a été arrêté mardi 17 septembre au Liberia, puis transféré en Guinée. Des informations contradictoires ont circulé sur son lieu de détention tout au long de la journée. Toutefois, Jeune Afrique et RFI ont finalement confirmé que Claude Pivi se trouvait à la prison de Coyah, un établissement moderne et hautement sécurisé situé à environ 50 kilomètres de Conakry. Cette prison a été récemment reconstruite pour offrir des conditions de détention optimales.

Le ministre guinéen de la Justice, Yaya Kairaba Kaba, a révélé que Claude Pivi, souffrant d’un diabète aigu nécessitant un suivi médical régulier, a été placé dans cet établissement pour des raisons de santé. C’est d’ailleurs en suivant cette piste médicale que les autorités libériennes ont réussi à le localiser et à orchestrer son arrestation. Contrairement à une procédure d’extradition classique, Pivi a été transféré en Guinée par une opération de collaboration entre les polices des deux pays.

Des rumeurs avaient initialement indiqué que l’ancien colonel avait été conduit à la prison centrale de Conakry, d’où il s’était évadé en novembre 2023. Cependant, aucune confirmation n’avait pu être obtenue dans la capitale. Finalement, il a été révélé que les autorités judiciaires avaient intentionnellement gardé secret le lieu de détention de Claude Pivi, avant de confirmer sa présence à Coyah le jeudi 19 septembre. Son avocat a également confirmé cette information, ajoutant que son client, bien que malade, était en meilleure condition physique et qu’une visite serait possible dès le lendemain.

Le fils de Claude Pivi, Verny Pivi, reste quant à lui en fuite. Cependant, un complice de l’ex-colonel, qui l’aurait hébergé et fourni des soins durant sa cavale, a été arrêté en même temps que lui et est également détenu à Coyah. Une enquête est en cours pour déterminer son rôle exact dans la fuite de Claude Pivi.

Ce dernier fait face à une longue liste de charges, et son arrestation marque un tournant majeur dans les efforts des autorités guinéennes pour rendre justice après plusieurs mois de recherche infructueuse.

Attaques jihadistes à Bamako : Un des bilans les plus meurtriers pour les forces de sécurité maliennes

Les attaques coordonnées menées mardi contre l’école de gendarmerie et l’aéroport militaire de Bamako ont plongé la capitale malienne dans la consternation. Le bilan humain, bien que non officiellement confirmé par les autorités, est l’un des plus lourds de ces dernières années, avec plus de 70 morts et 200 blessés, selon des sources sécuritaires. Un document confidentiel évoque une centaine de victimes, tandis que le quotidien Le Soir de Bamako rapporte que les obsèques d’une cinquantaine d’élèves gendarmes auront lieu ce jeudi.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a revendiqué l’attaque, affirmant que ses combattants ont infligé des pertes considérables aux forces maliennes et à leurs alliés, notamment des mercenaires du groupe Wagner. Ces assauts, qui ont duré près de neuf heures, ont mis en lumière la vulnérabilité de la capitale face aux jihadistes, malgré les assurances répétées de la junte militaire au pouvoir sur l’efficacité de sa stratégie sécuritaire.

Un revers pour la junte au pouvoir

Depuis 2020, le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont dirigés par des régimes militaires suite à des coups d’État successifs. Ces gouvernements ont rompu avec l’ancienne puissance coloniale française et se sont tournés vers de nouveaux partenaires, notamment la Russie, via le groupe paramilitaire Wagner. Cependant, l’attaque de mardi montre que cette stratégie n’a pas freiné les capacités d’action des groupes jihadistes.

Les autorités maliennes, dirigées par la junte, ont pour l’instant refusé de divulguer un bilan précis, se contentant de reconnaître « quelques pertes en vies humaines ». Cependant, les analystes soulignent que cette attaque marque un tournant et démontre que le GSIM est toujours capable de frapper au cœur de la capitale, à sa guise.

Réactions et condamnations internationales

La communauté internationale a vivement réagi aux événements. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, a fermement condamné ces attaques et appelé à une intensification de la coopération régionale et internationale pour contrer la menace terroriste en Afrique de l’Ouest. De son côté, la CEDEAO, dont le Mali a quitté les rangs au début de l’année, a également dénoncé ces actes de violence et réitéré son engagement en faveur de la paix dans la région.

Cette offensive jihadiste intervient dans un contexte de fragilité sécuritaire accrue au Sahel, où les attaques contre les forces de sécurité et les civils se multiplient, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Alors que les gouvernements militaires de ces pays cherchent à restaurer l’ordre, les groupes armés continuent de démontrer leur résilience et leur capacité à défier les autorités en place.

Un Acte d’Intégrité Exemplaire : Le Geste Héroïque d’un Chauffeur de Taxi Malien

Le 17 septembre dernier, le Premier ministre malien, Choguel Maiga, a tenu à honorer un citoyen exceptionnel. Issa Sangaré, simple chauffeur de taxi à Bamako, a captivé l’attention et suscité l’admiration du pays entier après avoir fait preuve d’une honnêteté rare. Lors d’une audience en présence du ministre de l’Artisanat Andogoly Guindo et de son collègue de la Refondation de l’Etat, Ibrahim Ikassa Maiga, le Premier ministre a déclaré : « Vous méritez tous les honneurs », saluant ainsi un geste qui incarne les plus hautes valeurs du peuple malien.

Issa Sangaré, au volant de son taxi comme à son habitude, a fait une découverte qui aurait pu changer le cours de sa vie d’une manière inattendue. Après la rencontre de football opposant le Burkina Faso au Malawi, dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2025, il a trouvé une musette contenant 3000 dollars américains et 27 passeports appartenant aux joueurs malawiens. Plutôt que de céder à la tentation, Sangaré, guidé par son sens moral et son intégrité, a décidé de restituer le sac à ses propriétaires.

Ce geste désintéressé a immédiatement été salué par les autorités maliennes. Pour le Premier ministre Maiga, l’acte de ce chauffeur de taxi dépasse l’individu pour incarner une valeur collective : « Il rehausse l’image du Mali et du Malien dans sa plus belle nature : l’honnêteté et l’intégrité », a-t-il affirmé. Le geste de Sangaré renforce ainsi l’image d’un peuple pour qui l’intégrité reste une vertu cardinale, malgré les défis socio-économiques actuels.

Issa Sangaré, par son action simple mais héroïque, a donné une leçon précieuse sur la rectitude morale. Il a non seulement gagné l’estime des dirigeants et des citoyens maliens, mais a également offert une image positive du Mali sur la scène internationale.

Le match qui s’est déroulé au stade du 26 mars à Bamako s’était soldé par une victoire 3-1 du Burkina Faso face aux Flammes du Malawi. Pourtant, c’est le geste d’Issa Sangaré qui restera gravé dans les mémoires bien au-delà du score de cette rencontre sportive.

Arrestation du colonel Claude Pivi : Une figure controversée de l’armée guinéenne capturée au Liberia

Le colonel Claude Pivi, une figure militaire controversée de l’armée guinéenne, a été arrêté ce mardi au Liberia près de la frontière avec la Guinée, après une spectaculaire évasion en novembre dernier. L’information, confirmée ce mercredi par Radio France Internationale (RFI), a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux.

Condamné en juillet dernier à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, Claude Pivi était en fuite depuis plusieurs mois. Cet épisode tragique, qui a eu lieu dans le stade de Conakry, avait coûté la vie à des centaines de manifestants pacifiques qui protestaient contre la junte militaire au pouvoir. Le massacre avait également fait des centaines de blessés et marqué un tournant dans l’histoire politique du pays.

Pivi, ancien chef de la sécurité présidentielle sous la junte, avait réussi à échapper à la surveillance des autorités guinéennes après sa condamnation par contumace. Il avait été condamné pour sa responsabilité dans la répression sanglante de cette manifestation, considérée comme l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire récente de la Guinée.

C’est dans un village frontalier du Liberia que l’officier a été localisé, après plusieurs mois de cavale. Les images de son arrestation, où on le voit vêtu d’un polo et d’un short beige, ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, relançant le débat sur l’impunité dans les rangs de l’armée guinéenne.

L’extradition de Claude Pivi vers la Guinée semble désormais inévitable. Les autorités guinéennes ont salué cette capture, la qualifiant de signal fort dans la lutte contre l’impunité, un problème récurrent dans le pays. L’arrestation de Pivi marque une nouvelle étape dans la volonté affichée par la Guinée de rendre justice aux victimes du massacre du 28 septembre.

Toutefois, cette arrestation pose des questions sur la gestion de l’après-extradition. En effet, si elle marque un succès dans la traque des responsables du massacre, elle met également en lumière les défis que doit encore relever le pays pour instaurer une véritable justice et réconciliation nationale.

Les regards sont désormais tournés vers Conakry, où la population et les familles des victimes attendent avec impatience que justice soit rendue dans cette affaire qui continue de hanter la Guinée.

Attaque jihadiste à Bamako : Une menace grandissante pour la sécurité malienne

La capitale malienne, Bamako, a été le théâtre, ce mardi, d’une attaque de grande envergure revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. Cet assaut marque un tournant inquiétant pour le pays, alors que la capitale avait été relativement épargnée par la violence jihadiste ces dernières années, malgré la multiplication des attaques dans d’autres régions du Mali. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rapidement condamné ces événements, dénonçant une escalade de la violence jihadiste dans la région.

L’attaque a ciblé plusieurs points stratégiques, dont l’école de gendarmerie et l’aéroport militaire de Bamako, perturbant brièvement l’ordre dans la capitale. Les jihadistes ont même pris temporairement le contrôle d’une partie de l’aéroport, remettant en cause la stabilité sécuritaire que la junte militaire malienne prétendait avoir restaurée. Selon des sources officielles, l’assaut a causé des « pertes en vies humaines » parmi les élèves gendarmes, tandis que les forces maliennes, appuyées par des alliés russes du groupe Wagner, ont réussi à repousser les assaillants.

Cependant, les bilans de cette attaque restent flous. Alors que le gouvernement parle de pertes limitées, le GSIM revendique un bilan beaucoup plus lourd, évoquant des centaines de morts et de blessés parmi les forces maliennes et leurs alliés. Le groupe affirme également avoir détruit six avions militaires, information difficile à vérifier dans un contexte où l’accès à l’information est contrôlé par le régime militaire.

Cette attaque représente un revers majeur pour le colonel Assimi Goïta, chef de la junte, qui avait récemment assuré que la situation sécuritaire au Mali s’était améliorée, en grande partie grâce à ses partenariats militaires avec la Russie. Le GSIM semble vouloir contredire ces affirmations en démontrant sa capacité à frapper au cœur de la capitale. L’incertitude persiste quant aux dégâts exacts subis, bien que des vidéos diffusées par le GSIM montrent ses combattants déambulant dans l’aéroport présidentiel et incendiant un avion officiel.

Face à ces événements, la CEDEAO a exprimé une « condamnation ferme » des attaques, soulignant la gravité de la situation sécuritaire dans la région sahélienne. Cette réaction intervient dans un contexte de tension avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays qui ont rompu leurs relations avec l’organisation en janvier dernier. Ces nations, toutes dirigées par des militaires après des coups d’État, accusent la CEDEAO de ne pas avoir su les soutenir dans leur lutte contre la menace jihadiste et de défendre les intérêts de l’ancienne puissance coloniale, la France.

Le gouvernement malien, de son côté, a minimisé l’ampleur des attaques, affirmant que la situation était désormais sous contrôle et que l’aéroport international Modibo-Keïta avait rouvert dès mardi après-midi. Cependant, la persistance des tirs tout au long de la journée de mardi et le flou entourant le bilan réel de l’attaque laissent planer des doutes sur la maîtrise effective de la situation par les autorités.

L’attaque intervient au lendemain de l’anniversaire de l’Alliance des États du Sahel, une organisation fondée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger pour contrer la menace terroriste. Le colonel Assimi Goïta avait, la veille de l’assaut, affirmé que cette alliance avait « considérablement affaibli » les groupes terroristes dans la région. Pourtant, l’audace du GSIM à Bamako semble indiquer que la menace jihadiste reste vivace et capable de frapper là où elle le souhaite, y compris dans la capitale.

Ce nouvel épisode met à mal la rhétorique de la junte malienne, qui assurait avoir renversé la tendance en matière de sécurité grâce à ses nouveaux partenariats internationaux, notamment avec la Russie et les mercenaires du groupe Wagner. Le GSIM, de son côté, cherche non seulement à revendiquer des succès militaires, mais aussi à se présenter comme un protecteur des populations locales, accusant la junte et ses alliés russes de commettre des exactions contre les civils musulmans.

Alors que la situation à Bamako semble revenir à la normale, avec la réouverture progressive de certaines routes et la reprise des activités autour de la gendarmerie, les conséquences à long terme de cette attaque restent incertaines. Le Mali, déjà en proie à une instabilité chronique, se trouve une nouvelle fois confronté à une menace jihadiste qui défie ses efforts pour restaurer l’ordre et la sécurité.

La question reste de savoir si cet événement marquera un tournant dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, ou s’il s’agit d’un épisode isolé dans une guerre qui semble sans fin.

Attaque jihadiste à Bamako : un tournant inquiétant dans la lutte contre le terrorisme

Mardi matin, la capitale malienne Bamako a été le théâtre d’une attaque jihadiste coordonnée, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. Cette attaque, qui visait l’aéroport militaire ainsi qu’une école de gendarmerie, marque un moment de grande inquiétude pour la sécurité dans la capitale, épargnée ces dernières années par la violence jihadiste. Voici ce que l’on sait sur cette opération sans précédent.

Il était environ 5 heures du matin lorsque les habitants de Bamako ont été réveillés par des tirs nourris et des explosions. Selon le GSIM, deux cibles principales ont été visées : l’aéroport militaire de Bamako et l’école de gendarmerie, toutes deux situées à quelques kilomètres l’une de l’autre. Les échanges de tirs ont duré plusieurs heures, plongeant les quartiers environnants dans la terreur.

Le général Oumar Diarra, chef d’état-major des armées, a évoqué des « tentatives d’infiltration » au niveau de l’école de gendarmerie mais a gardé le silence sur les attaques contre l’aéroport. L’armée malienne, dans un communiqué, a affirmé que la situation était « sous contrôle » et que l’attaque avait été déjouée, bien que des combats aient continué dans l’après-midi près de l’aéroport.

Les informations sur le bilan humain et matériel restent rares, comme c’est souvent le cas dans les opérations militaires au Mali. Le GSIM, dans sa revendication, a déclaré avoir causé « d’énormes pertes humaines et matérielles », notamment la destruction de plusieurs avions militaires. Un responsable aéroportuaire, sous couvert d’anonymat, a rapporté la destruction de six appareils et de rampes de lancement de drones. Il a également fait état de « morts » sans toutefois préciser le nombre exact de victimes.

De leur côté, les autorités maliennes se sont montrées prudentes, ne communiquant pas de chiffres précis sur les pertes humaines. Toutefois, des images diffusées sur la télévision d’État ont montré une vingtaine de prisonniers, les mains attachées et les yeux bandés, présentés comme des jihadistes capturés lors de l’opération. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont également montré des corps calcinés, renforçant l’hypothèse de lourdes pertes humaines.

Cette attaque constitue un événement majeur, car Bamako, malgré la guerre qui ravage une grande partie du nord et du centre du pays, avait été relativement épargnée par les violences jihadistes depuis 2016. Les attentats meurtriers de cette période, notamment celui contre l’hôtel Radisson Blu, avaient marqué la dernière grande offensive jihadiste dans la capitale.

Cependant, le GSIM, l’un des principaux groupes jihadistes opérant au Mali, semble avoir étendu son emprise, désormais capable de frapper au cœur même de la capitale. Ce groupe mène depuis des années une lutte acharnée pour le contrôle du territoire malien, imposant sa vision rigoriste de l’islam et consolidant ses intérêts économiques, notamment à travers des prélèvements sur les routes commerciales.

L’expansion de l’influence du GSIM vers le sud, en direction de Bamako, est préoccupante. Malgré les efforts renforcés de l’armée malienne et l’intervention des mercenaires russes du groupe Wagner, la menace jihadiste persiste et semble même s’aggraver.

La junte militaire, qui a pris le pouvoir en 2020 avec pour priorité le rétablissement de la sécurité, se trouve aujourd’hui confrontée à une nouvelle démonstration de force des groupes jihadistes. Depuis son arrivée, la junte a rompu avec la France et les alliés européens, en se tournant vers la Russie, notamment en s’appuyant sur les services des forces paramilitaires de Wagner.

Si les autorités maliennes ont souvent annoncé des victoires significatives contre les groupes armés terroristes, cette attaque vient remettre en question l’efficacité de leur stratégie. Le colonel Assimi Goïta, chef de la junte, avait pourtant assuré récemment que l’armée avait « affaibli considérablement les groupes terroristes » grâce à une alliance stratégique avec le Burkina Faso et le Niger.

Le raid jihadiste de mardi survient d’ailleurs au lendemain du premier anniversaire de l’Alliance des États du Sahel, une coopération militaire entre les trois pays visant à lutter contre le terrorisme. Ce timing laisse à penser que l’attaque du GSIM pourrait être une réponse symbolique, montrant que, malgré les opérations militaires conjointes, les jihadistes conservent leur capacité à frapper fort, même au cœur de la capitale malienne.

Alors que certaines régions du Mali, comme le nord et le centre, continuent d’être secouées par des attaques régulières, l’attaque de Bamako pourrait marquer une nouvelle phase dans l’insécurité qui touche le pays. La capacité du GSIM à lancer une attaque aussi audacieuse dans la capitale montre que, malgré les efforts militaires, les groupes jihadistes conservent un pouvoir d’action important.

Les semaines à venir seront décisives pour évaluer l’ampleur des répercussions de cette attaque sur la politique sécuritaire du Mali. L’efficacité de la junte et de ses alliés, notamment le groupe Wagner, dans la gestion de cette nouvelle menace sera scrutée de près, tant par la communauté internationale que par la population malienne elle-même, qui vit sous la pression constante de l’insécurité.

Cette attaque marque donc un tournant inquiétant dans la guerre contre le jihadisme au Mali, mettant en lumière les fragilités persistantes du pays face à cette menace en constante évolution.

Italie : Six ans de prison requis contre Salvini pour avoir refusé de laisser accoster des migrants

Les procureurs italiens ont requis samedi une peine de six ans de prison contre Matteo Salvini, vice-Premier ministre d’extrême droite, pour avoir empêché 147 migrants de débarquer en Italie en 2019. Salvini est jugé pour privation de liberté et abus de pouvoir après avoir maintenu les migrants en mer pendant des semaines à bord d’un navire de l’organisation caritative Open Arms.

Le procès, commencé en octobre 2021, touche à sa fin, avec un verdict attendu le mois prochain. Salvini, ancien ministre de l’Intérieur, a défendu son action, affirmant qu’il protégeait les frontières de l’Italie. Il a également reçu le soutien de Marine Le Pen, cheffe de l’extrême droite en France, dénonçant un « harcèlement judiciaire ».

Le procureur Geri Ferrara a souligné l’importance de privilégier les droits de l’Homme sur la souveraineté de l’État dans les démocraties. Salvini avait mis en œuvre la politique des « ports fermés » en 2019, refusant l’entrée aux navires humanitaires.

Quitter la version mobile