Cisjordanie: la France annonce des «sanctions» contre 28 colons israéliens «extrémistes»

La pression internationale s’intensifie mardi pour un accord de trêve entre Israël et le Hamas incluant une nouvelle libération d’otages, malgré les menaces d’une offensive sur Rafah, dernier refuge pour plus d’un million de Palestiniens de la bande de Gaza. Des pourparlers seraient en cours au Caire sous l’égide de l’Égypte et des États-Unis.

Ce qu’il faut retenir

■ Une délégation israélienne s’est rendu ce mardi au Caire pour de nouveaux pourparlers avec des responsables américains, qataris et égyptiens sur un accord de trêve dans la bande de Gaza. Le chef du Mossad, David Barnea, et le chef du Shin Bet (service de sécurité intérieure), Ronen Bar, y rencontreront notamment le directeur de la CIA, Richard Burns. Joe Biden a annoncé qu’un accord de libération des otages détenus à Gaza, accompagné d’une pause « d’au moins six semaines » dans les hostilités entre Israël et le Hamas, était actuellement en discussion.

■  Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé mardi avoir adopté des « sanctions » à l’encontre de 28 «colons israéliens extrémistes » coupables de « violences contre des civils palestiniens en Cisjordanie ».

■ L’Afrique du Sud a annoncé mardi avoir déposé un nouveau recours auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l’ONU afin qu’elle examine en urgence l’annonce par Israël d’une prochaine offensive militaire sur Rafah et s’oppose si nécessaire à « une nouvelle violation des droits ».

■ Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, communiqué ce mardi 13 février, 28 473 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023. Il a fait état d’un total de 133 morts au cours des dernières 24 heures. Les victimes sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre également 68 146 blessés.

23h30 : La stratégie du Hezbollah fait débat

Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah l’a réaffirmé ce mardi lors d’un discours à Beyrouth : son mouvement ne cessera de viser le nord d’Israel que si la guerre à Gaza s’arrête. Cela fait quatre mois que le Hezbollah, proche de l’Iran, mène des attaques auxquelles l’armée israélienne riposte. un choix qui suscite de l’adhésion mais aussi des critiques au Liban, pointe notre envoyé spécial au Liban, Nicolas Falez.

Le Hezbollah bénéficie d’un très fort soutien de sa base populaire : les musulmans chiites du Liban. Intellectuel et militant politique, Hares Sleiman lui fait partie des rares voix chiites critiques du Hezbollah. « Je suis Libanais avant d’être chiite. Je ne suis pas Iranien. Je pense que l’Iran ont leurs intérêts. Et moi je suis une victime du pouvoir iranien et de l’hégémonie iranienne sur les pays arabes. »

Les Chrétiens libanais eux sont divisés sur la stratégie du Hezbollah. Le Patriarche chrétien maronite a mis en garde contre une confrontation armée qui pourrait entrainer le tout le Liban dans l’abîme. Plusieurs partis politiques chrétiens sont sur la même ligne. Mais pas celui de Tony Frangié, jeune député du parti Marada : « Il y a un cas spécial au Liban qui a évolué en résistance et qui est devenu aujourd’hui un groupe politique et militaire très fort, le Hezbollah. On n’est pas en train de dire que c’est une situation normale qui doit continuer. Mais aujourd’hui avec la confrontation et le besoin de protection des terres libanaises, je pense que le Hezbollah est beaucoup mieux équipé que l’armée libanaise. »

Le député est le fils de Sleiman Frangié en lice pour  devenir un jour président du Liban, poste vacant depuis plus d’un an. Le Hezbollah sera incontournable pour sortir de ce blocage politique.

22h35 : Les États-Unis examinent les informations faisant état de civils blessés par Israël, selon le Département d’État

Les États-Unis examinent les informations selon lesquelles Israël aurait blessé des civils dans sa guerre à Gaza, dans le cadre d’un ensemble de lignes directrices visant à garantir que les pays recevant des armes américaines mènent des opérations militaires conformément au droit humanitaire international, a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.

L’administration Biden a été critiquée pour avoir continué à fournir des armes à Israël alors que les allégations s’accumulent selon lesquelles des armes de fabrication américaine auraient été utilisées dans des frappes qui ont tué ou blessé des civils. « Nous cherchons à évaluer de manière approfondie les rapports faisant état de dommages civils par les destinataires autorisés des articles de défense fournis par les États-Unis dans le monde entier », a déclaré Miller lors d’un point de presse, ajoutant qu’un processus dans le cadre du Civilian Harm Incident Response Guidance (CHIRG) du Département d’État évaluait les incidents dans le conflit à Gaza.

Le CHIRG a été créé en août 2023, quelques semaines seulement avant que le groupe militant palestinien Hamas ne tue 1 200 personnes et ne prenne 240 otages lors d’un raid dans le sud d’Israël le 7 octobre, selon des chiffres israéliens. L’attaque israélienne contre Gaza qui a suivi a tué plus de 28 000 Palestiniens et en a blessé plus de 68 000, selon les responsables de la santé de Gaza.

Matthew Miller n’a pas précisé quand le processus CHIRG a été lancé ni combien d’incidents étaient en cours d’examen. Mais une source proche du processus a déclaré que le département étudiait au moins 50 incidents signalés impliquant des civils. « Ce processus n’est pas destiné à fonctionner comme un mécanisme de réponse rapide, a déclaré Miller. Au contraire, il est conçu pour évaluer systématiquement les incidents causant des dommages aux civils et élaborer des réponses politiques appropriées pour réduire le risque que de tels incidents se reproduisent à l’avenir et pour inciter les partenaires à mener des opérations militaires conformément au droit international humanitaire ».

Ce processus est distinct des évaluations que le Département d’État entreprend parfois pour déterminer si des crimes contre l’humanité ou même un génocide ont été commis dans un conflit.

Le président Joe Biden a publié la semaine dernière un nouveau mémorandum sur la sécurité nationale qui oblige les pays recevant l’aide américaine en matière de sécurité à fournir l’assurance qu’ils respecteront le droit international et ne restreindront pas l’accès à l’aide humanitaire en cas de conflit. Le mémorandum exige également que les départements d’État et de la Défense rendent compte au Congrès si les armes financées par les États-Unis ont été utilisées d’une manière incompatible avec le droit international ou incompatible avec les meilleures pratiques établies pour prévenir les dommages civils.

22h05 :  MSF appelle Israël à protéger les personnes hospitalisées à l’hôpital Nasser

Médecins Sans Frontières (MSF) a confirmé que les forces israéliennes ont ordonné aux personnes déplacées à l’intérieur du complexe médical de Khan Younis de quitter l’hôpital. « MSF appelle l’armée israélienne à épargner le personnel médical, les patients et les personnes déplacées », a déclaré le groupe d’aide médicale dans une série de publications sur les réseaux sociaux.

Mali-Niger-Burkina: une monnaie commune, à quel prix?

La création d’une monnaie commune n’a pas été officiellement annoncée, mais les dirigeants des pays de l’Alliance des États du Sahel n’hésitent plus à en faire un objectif affiché. Quelles en seraient les conditions ?

Le général Abdourahmane Tiani, chef du régime militaire au Niger, a remis cette ambition sur la table dimanche soir dans une interview télévisée, estimant que la création d’une telle monnaie constituait une étape nécessaire pour que le Niger, le Mali et le Burkina sortent de la colonisation et recouvrent leur souveraineté. La semaine dernière, c’est le président de transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, qui abordait le sujet et rappelait sa volonté de couper tout lien avec la France. Depuis que ces trois pays ont annoncé leur départ de la Cédéao, le 28 janvier dernier, la création d’une monnaie commune est donc présentée comme une prochaine étape.

Son possible nom, le Sahel, a déjà été éventé par des personnalités proches des régimes malien, nigérien et burkinabè. Sur les réseaux sociaux, des modèles des futurs billets ont même été proposés, à l’effigie du colonel Assimi Goita, du capitaine Ibrahim Traoré et du général Abdourahmane Tiani.

Quitter l’UEMOA pour quitter le franc CFA

Pour lancer leur monnaie commune, les pays de l’AES devront d’abord quitter l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA ), dont les huit pays membres ont pour monnaie commune le franc CFA. RFI a interrogé des économistes et des juristes indépendants, ainsi que des experts internes de l’UEMOA : tous vont dans le même sens, avec des arguments à la fois juridiques, liés aux traités qui régissent l’UEMOA, et politiques, vu le contexte dans lequel la question se pose. 

Du fait de l’histoire de sa construction, deux traités régissent actuellement le fonctionnement de cet espace : le traité UMOA (Union monétaire ouest-africaine) et le traité modifié de l’UEMOA, qui le complète. Les experts sollicités par RFI se fondent notamment sur l’article 3 du traité UMOA, selon lequel « les États membres s’engagent, sous peine d’exclusion de l’UMOA, à respecter les dispositions du présent traité, du traité de l’UEMOA et des textes pris pour leur application », et sur l’article 103 du Traité modifié de l’UEMOA qui fixe les conditions d’adhésion des États membres. Ces textes semblent pourtant laisser une fenêtre de tir aux pays de l’AES, puisqu’ils indiquent qu’un pays ne peut quitter le franc CFA sans quitter l’UMOA, mais sans être aussi catégorique pour ce qui concerne l’UEMOA. 

« C’est vraiment un tout », explique une source au sien de l’UEMOA, qui rappelle que les différentes instances de décision de l’UEMOA sont communes aux huit États membres. Au-delà d’un éventuel débat juridique, les experts interrogés rappellent aussi l’aspect politique de la question : en substance, ils expliquent que les pays membres défendant l’intérêt de leur Union, on voit mal la conférence des chefs d’État de l’UEMOA accepter de laisser trois pays « rebelles » s’affranchir de certaines règles – monétaires – et continuer de bénéficier d’autres avantages, douaniers notamment. Impossible juridiquement, irréaliste politiquement : les experts interrogés excluent donc unanimement cette possibilité.

Or les trois pays de l’AES ont annoncé fin janvier leur départ de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), mais pas de l’UEMOA. Or ce maintien est aujourd’hui un filet de sécurité pour les pays de l’AES, comme l’a d’ailleurs rappelé le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, puisqu’ils continueront de bénéficier, au sein de cet espace, de la libre circulation des biens, des personnes et des marchandises. Les membres de l’UEMOA bénéficiant sur ces points des dispositions similaires à celles de la Cédéao. 

Héritage colonial, déjà en sursis

Pour abandonner le franc CFA et se doter d’une politique monétaire propre, le Mali, le Niger et le Burkina devront donc accepter de perdre les avantages qu’offre l’appartenance à l’UEMOA, sur lesquels ils comptent actuellement pour limiter les conséquences économiques et humaines de la sortie de la Cédéao. C’est le prix à payer pour s’affranchir d’une monnaie que les dirigeants de l’AES considèrent comme une tutelle. Son nom rappelle d’ailleurs à lui seul et sans équivoque l’héritage colonial que constitue le franc CFA. 

Un héritage colonial symboliquement très fort, mais déjà en sursis, puisque la Cédéao et la France ont officiellement acté sa mort en décembre 2019, et son remplacement par une monnaie commune à toute la Cédéao : l’éco. Sa mise en place est longue et complexe, avec un lancement prévu en 2027 – échéance que certains jugent même très optimiste –, mais la France a déjà, depuis quatre ans, cessé de siéger dans les instances de la Banque centrale d’Afrique de l’Ouest et la BCEAO n’a plus pour obligation de stocker la moitié de ses réserves de change au Trésor français. À ce jour, la France ne joue plus qu’un rôle de garant financier, avec le maintien de la parité fixe avec l’euro et la garantie de convertibilité. Un dernier lien dont les pays de l’AES veulent également s’affranchir.

Réserves et infrastructures

Enfin, la création d’une monnaie implique de posséder d’importantes réserves de change, afin d’assurer à la nouvelle devise une certaine stabilité. Le Mali, le Niger et le Burkina n’en disposent pas, mais possèdent des matières premières, notamment de l’or pour le Mali et le Burkina ou du pétrole et de l’uranium pour le Niger. À ce stade, les économistes sollicités par RFI notent cependant que ces trois pays ne disposent pas de stocks qui permettraient de jouer un tel rôle de garantie. 

Les pays de l’AES devront aussi se doter d’infrastructures pour battre monnaie et investir pour adapter leurs systèmes de paiement ou, comme ils l’avaient déjà recommandé en novembre dernier, créer un fonds de stabilisation et une banque d’investissement. Des impératifs qui ne semblent en aucun cas diminuer la détermination des dirigeants de l’AES, qui n’ont toutefois donné aucune indication de calendrier pour ces projets d’envergure. « Au moment opportun, nous déciderons », a déclaré, sans plus de précisions, le général Tiani dimanche soir. 

Toutes ces considérations ne sont de surcroît relatives qu’aux conditions concrètes d’une sortie de l’AES du franc CFA et ne portent pas sur les conséquences d’une telle décision. La balance entre les avantages et les risques pour les trois pays concernés de créer leur propre monnaie posant encore d’autres questions en termes de stabilité à long terme de la future devise, d’attractivité pour les investissements extérieurs ou encore de capacité pour ces États à lever des fonds sur les marchés internationaux. Dans tous les cas, ce sont les populations qui bénéficieront ou pâtiront des conséquences de cette décision.

Athlétisme: mort du Kényan Kelvin Kiptum, recordman du monde du marathon

Kelvin Kiptum, qui s’était emparé du record du monde du marathon en octobre 2023, est décédé dimanche 11 février dans un accident de la route qui a aussi coûté la vie à son entraîneur, Gervais Hakizimana. Il était âgé de 24 ans.

Le monde de l’athlétisme est en deuil. Une terrible nouvelle est venue du Kenya, grande terre de coureurs de fond. Kelvin Kiptum est mort dans un accident de la route survenu dimanche 11 février dans la soirée. La police kényane a confirmé sa disparition dans la nuit de dimanche à lundi. Son entraîneur rwandais, Gervais Hakizimana, est également décédé. L’accident s’est produit dans l’est du pays, près de la ville de Kaptagat.

Kelvin Kiptum, qui avait fêté son 24e anniversaire en décembre, était entré dans l’histoire de l’athlétisme le 8 octobre 2023. Ce jour-là, à Chicago, il s’était emparé du record du monde que détenait son compatriote Eliud Kipchoge sur le marathon. Il avait couru la distance en 2 heures et 35 secondes, devenant ainsi le premier homme à passer sous les deux heures et une minute.

«Le nombre d’enfants associés aux groupes armés augmente chaque année»

L’Unicef estime que 300 000 garçons et filles sont actuellement enrôlés de force dans des groupes armés dans le monde, un chiffre en constante augmentation ces dernières années, particulièrement sur le continent africain.

L’Unicef rappelle dans son plaidoyer que ces filles et ces garçons, « témoins d’horreurs, de conflits ou forcés d’y prendre part, sont avant tout des victimes ». L’organisation onusienne rappelle que ces enfants ne sont pas forcément envoyés au front, mais qu’ils sont contraints de travailler au quotidien, soumis, parfois à 6 ou 7 ans, frappés, violés.

Les zones de conflit sont donc le terreau des enlèvements d’enfants, des enrôlements forcés accentués dans ces territoires où les groupes armés interdisent aux populations d’aller notamment aux champs. L’Unicef note d’ailleurs que les zones de conflit coïncident aussi de plus en plus avec les régions touchées par les sècheresses.

Dès qu’elle le peut, l’Unicef alerte et travaille avec les États concernés, comme en Somalie en 2002 où 600 mineurs ont été libérés et où, ensuite, ont été mis en place des processus de réintégration, avec appui psychologie et avec recherche des familles. Au sein de l’organisation onusienne, les responsables rappellent que la résilience de ces enfants est remarquable et que leur capacité à se reconstruire est très importante, malgré les traumatismes vécus. Questions à Adele Rutsobe, chargée de la protection de l’enfant en action humanitaire en Afrique.

Ce 12 février marque la Journée internationale des enfants-soldats. Quelle est la situation en Afrique  ?

Adele Rutsobe : Malheureusement, le nombre d’enfants associés aux forces armées et groupes armés augmente chaque année à cause de plusieurs facteurs. Notamment, il y a l’instabilité politique, l’augmentation des conflits armés, la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans laquelle je travaille est la région avec le plus grand nombre de cas de recrutement et utilisation des enfants. Nous avons plus de 48 000 enfants recrutés et utilisés, avec la RDC, le Nigeria, la République centrafricaine et le Mali parmi les pays les plus affectés au monde.

Les programmes que vous mettez en place donnent des résultats. Les enfants-soldats qui sont sortis de la guerre réintègrent très bien la société… 

Je peux confirmer que cela fonctionne. Un enfant qui a été associé aux forces armées et groupes armés peut retrouver une vie normale. Et ayant travaillé déjà dans ces domaines pendant plus de douze ans, je peux donner l’exemple du Mali où j’ai travaillé pendant plus de cinq ans. Donc j’ai été témoin d’un nombre d’enfants qui ont été séparés, des groupes armés qui ont bénéficié des soutiens qui sont redevenus aujourd’hui des membres sur lesquels toute la communauté compte.

Il s’agit des enfants du nord du Mali et du centre du Mali. Des centaines d’enfants qui ont été recrutés et utilisés par des groupes armés, donc qui ont bénéficié de ces services, des protections et de réintégration socio-économique et qui ont retrouvé leur vie normale. Et cela grâce à une prise en charge adéquate et des services de réintégration socio-économique, mais aussi d’un suivi psychosocial. Donc le cas du Mali n’est pas le seul, il y a aussi beaucoup d’autres cas de succès dans d’autres pays. 

«Portal Kombat», un nouveau réseau relayant la propagande russe

La France a révélé ce lundi 12 février une nouvelle ingérence numérique venant de la Russie à l’approche du deuxième anniversaire de la guerre en Ukraine.

À l’issue de quatre mois de travail, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, Viginum, a mis au jour un réseau « structuré et coordonné » de 193 sites diffusant de la propagande russe en Europe et aux États-Unis. Son nom : Portal Kombat.

Ce réseau est notamment constitué de plusieurs portails numériques qui ciblent directement les « pays occidentaux qui soutiennent l’Ukraine », indique le rapport de Viginum. Tous appartiennent à « l’écosystème « pravda » » (« vérité » en russe, le nom de l’ancien organe du Parti communiste soviétique). Le site destiné à l’Espagne a ainsi pour nom pravda-es.com, celui voué à être lu aux États-Unis ou au Royaume-Uni est pravda-en.com. Allemagne, Autriche et Suisse ont pravda-de.com, la Pologne pravda-pl.com et la version française s’appelle pravda-fr.com. Entre le 23 juin et le 19 septembre dernier, ces cinq portails ont publié plus de 150 000 articles, principalement issus de posts de personnalités russes ou pro-russes, de contenus d’agences de presse russes, ou de sites d’institutions ou d’acteurs locaux. Plus de 180 autres sites, aux chartes graphiques similaires et qui diffusent du contenu pro-russe, mais pour des audiences russophones ou ukrainiennes, sont numériquement reliés aux portails pravda.

« Des contenus inexacts ou trompeurs »

L’objectif principal de Portal Kombat semble être de légitimer la guerre menée par la Russie en Ukraine, a expliqué une source diplomatique à des journalistes. « Très orientés idéologiquement, ces contenus exposent des narratifs manifestement inexacts ou trompeurs », a-t-elle observé. Le 22 janvier, pravda-fr.com a ainsi publié une liste de 13 mercenaires français qui, selon ce site, « étaient à Kharkiv », dans le nord-est de l’Ukraine, lors d’une frappe russe quelques jours plus tôt, frappe ayant « éliminé » une soixantaine de combattants « dont la plupart étaient des citoyens français » et blessé 20 autres, selon Moscou. Alors que Paris avait dénoncé une « nouvelle manipulation grossière russe », l’AFP avait pu parler à trois de ces « mercenaires » présumés, en fait trois engagés volontaires au sein de l’armée ukrainienne, tous bien vivants. 

Autre exemple de désinformation, lundi, pravda-fr.com titrait : « « Ça suffit ! » : la France appelle à des mesures radicales contre Zelensky ». Or ces propos ont en fait été tenus par Florian Philippot, le président d’un petit parti d’extrême droite français, et n’engagent absolument pas Paris.

Malgré un dispositif jugé « élaboré », les répercussions dans le débat public numérique francophone restent modérées. « Néanmoins, au regard de la nature des narratifs, des moyens mis en œuvre pour les diffuser ainsi que des objectifs qui sont poursuivis à une échelle européenne, Viginum estime que les critères d’une ingérence numérique étrangère sont réunis, certains contenus pouvant porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », a commenté la source diplomatique. « On s’attend à une accélération des différentes actions russes, voire à une massification », a également commenté une source militaire, quand des élections sont attendues dans plus de 70 pays en 2024, notamment aux États-Unis. Les sites de Portal Kombat, dont Viginum fournit les noms, peuvent ainsi agir comme des cellules « dormantes », capables d’être activées à tout moment et de couvrir « une palette très large d’auditoires en fonction de l’actualité ».

Des groupes pro-russes avaient déjà été pointés du doigt par Meta (maison-mère de Facebook, WhatsApp et Instagram) et les autorités françaises pour leur campagne « Doppelgänger », qui depuis 2022, consiste à usurper l’identité visuelle de médias pour distiller des infox. Depuis septembre, une autre campagne surnommée « Matriochka », ou « poupées russes » consiste à interpeller directement des médias pour les inciter à vérifier des infox. Selon des experts, il s’agit toutefois pour la Russie d’organiser une « entreprise de diversion » pour épuiser les fact-checkers occidentaux.

Combats dans l’est de la RDC: «Dans tout le Masisi, la famine s’installe», dit un responsable local

Dans l’Est de la RDC, les combats se sont intensifiés entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, soutenue par les milices Wazalendo. Combats qui impactent le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu : près de 700 000 personnes y ont été déplacées par les affrontements. « Le problème persiste de l’accès aux denrées alimentaires sur tous les produits de première nécessité provenant de Goma », alerte un responsable local de la société civile.

En République démocratique du Congo (RDC), les combats se sont intensifiés ces derniers jours dans la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays. Combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, soutenue par les milices Wazalendo.

Cette flambée de violence autour de la ville de Saké – à une trentaine de kilomètres de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu – et dans le territoire du Masisi a provoqué d’importants déplacements de populations. Selon les acteurs humanitaires, plus de 135 000 personnes se sont déplacées vers la ville de Goma.

« Tout le monde a fui dans les villages »

Dans le territoire de Masisi la situation est également critique. Depuis décembre, près de 700 000 personnes ont été déplacées par les combats. Les routes sont coupées et l’approvisionnement dans ce territoire devient très difficiles, explique Voltaire Batundi, de la société civile de Masisi, joint par Alexandra Brangeon : « Le problème persiste de l’accès aux denrées alimentaires sur tous les produits de première nécessité provenant de Goma : la farine de maïs, les haricots, les céréales, les carburants, les médicaments… Ça ne passe pas la route qui relie Goma à Walikale en passant par Masisi. C’est coupé parce que le M23 a pris Mushaki et exige des taxes. »

Voltaire Batundi affirme : « Pour un véhicule qui est chargé, il doit débourser au moins 750 dollars par véhicule, alors ça a accentué le prix jusqu’à ce que ça rende l’accès à ces denrées difficile. Les produits qui arrivent sont très chers. Un sachet de sel qui coûtait autour de 1 000 francs aujourd’hui, c’est 2 000. Ça a doublé le prix aussi parce que les produits locaux, ce n’est pas la période de récolte. Tout le monde a fui dans les villages. Même pour les produits locaux, les prix ont grimpé parce que on les a abandonnés dans les champs. Et surtout, c’est tout Masisi, partout c’est comme ça, c’est la famine qui s’installe. »

Mali: l’armée et le groupe Wagner investissent la mine d’or artisanale d’Intahaka

L’armée malienne et ses supplétifs du groupe russe Wagner ont investi la mine d’or d’Intahaka pendant le week-end. Il s’agit d’un vaste site d’orpaillage artisanal situé dans le gourma malien, commune de N’Tillit, à environ 80 kilomètres de Gao, dans le Nord. S’agit-il de sécuriser le site, fréquenté jusqu’ici par tout ce que le Mali compte de groupes armés, ou bien de tirer profit de cette matière première ?

Ils sont arrivés, vendredi 9 février, par hélicoptère. Les sources jointes par RFI confirment toutes le débarquement de nombreux mercenaires du groupe Wagner, accompagnés de soldats maliens. Aucun chiffre précis n’a pu être recoupé.  

Intahaka est la plus vaste mine d’or artisanale du nord du Mali. Depuis environ six années, des milliers d’orpailleurs venus de tout le pays mais également du Soudan, du Tchad ou encore du Niger, s’y côtoient. À coup de pioche et dans des conditions particulièrement rudes, ils creusent la terre à la recherche de quelques grammes d’or et d’une vie meilleure.  

Orpailleurs taxés par les groupes armés

Mais les orpailleurs n’ont jamais été seuls à Intahaka : rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent), jihadistes du Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) liés à al-Qaïda ou de l’organisation État islamique au Sahel, presque tous les groupes armés présents au Mali s’y sont succédé et parfois même affrontés.

Les connaisseurs du site décrivent des systèmes de prélèvement de taxes minutieusement organisés, ce que confirme un rapport de l’ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime) publié en novembre dernier. Dans ce rapport, les experts onusiens alertent sur le recours par les différents groupes armés actifs au Sahel au trafic d’or pour se financer. Selon les chiffres officiels maliens, les mines artisanales du pays produisent au moins 26 tonnes d’or chaque année, une estimation nécessairement très sous-évaluée, car elle ne prend pas en compte les sites contrôlés, justement, par les groupes armés dans le Nord.

Sécurisation du site

Des sources locales, sécuritaires et civiles, assurent que l’objectif du déploiement de Wagner à Intahaka est de sécuriser le site et d’empêcher les groupes armés non étatiques de bénéficier de cette manne. Des fouilles ont été effectuées dans les abris des orpailleurs et les hommes possédant des armes ont tous été exclus de la mine, y compris ceux du Gatia, groupe armé local allié des autorités maliennes de transition et impliqué, ces derniers mois, dans la gestion du site.

Selon plusieurs sources concordantes, les combattants du Gatia auraient été escortés dès samedi soir par les Fama vers la localité d’Intarkad, à une trentaine de kilomètres de Gao. Les mercenaires du groupe Wagner auraient quant à eux quitté Intahaka dimanche, en promettant de revenir. Ce sont désormais les soldats de l’armée malienne qui assurent la sécurité du site.

Ressource minière convoitée par Wagner ?

D’autres sources, principalement parmi les rebelles du CSP, assurent au contraire que les mercenaires de Wagner sont surtout venus pour tirer profit de la mine. Ils affirment que de l’or et des sommes d’argent ont été dérobés, ce qu’aucune source indépendante n’a été en mesure de confirmer. Ces sources estiment également que l’arrivée de Wagner sur le site annonce, sinon son exploitation directe, du moins de futurs prélèvements de taxes par le groupe paramilitaire russe.

En Centrafrique et au Soudan, l’exploitation minière est une source de revenus connue et largement documentée pour le groupe Wagner. À ce jour, ce modèle n’a pas été dupliqué au Mali où ces « partenaires », supplétifs de l’armée, sont financés par l’État malien. 

Sollicitée par RFI, l’armée malienne n’a pas donné suite et n’a pas communiqué officiellement sur ce déploiement à Intahaka.

Débat sur le report de l’élection présidentielle au Sénégal : Un député Français appelle à la clarification de la position diplomatique

Le report de l’élection présidentielle au Sénégal, annoncé le 3 février dernier, continue de susciter des inquiétudes et des interrogations, notamment au sein de la communauté française établie dans le pays. Dans ce contexte, Karim Ben Cheikh, député de la 9ème circonscription des Français établis hors de France, a adressé une lettre à la diplomatie française, appelant à une clarification de la position de la France sur cette question cruciale.

Dans sa lettre, le député exprime son observation selon laquelle des autorités sénégalaises se réfèrent désormais dans la presse nationale française au soutien de la France quant au calendrier de l’élection et aux intentions politiques exprimées par elles. Cette affirmation est jugée préoccupante, car elle semble en contradiction avec la déclaration du Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui a appelé le gouvernement sénégalais à organiser l’élection présidentielle dans les plus brefs délais, conformément à la constitution du pays.

Le député souligne que cette position ambiguë pourrait compromettre la crédibilité de la France en tant que défenseur des principes démocratiques et de l’état de droit. Il met en avant les enjeux importants liés à l’avenir démocratique du Sénégal, ainsi que la sécurité des ressortissants français résidant dans le pays.

Dans le contexte de cette incertitude politique et des appels internationaux pour le respect de l’ordre constitutionnel au Sénégal, le député Ben Cheikh exhorte la diplomatie française à clarifier une nouvelle fois sa position, afin de dissiper tout malentendu et de préserver l’intégrité des valeurs démocratiques et des droits fondamentaux dans la région.

Cette lettre met en lumière les tensions et les défis auxquels est confrontée la communauté internationale face à la crise politique au Sénégal, soulignant l’importance d’une diplomatie transparente et cohérente pour favoriser la stabilité et le respect des principes démocratiques dans le pays.

Liban: Saad Hariri fait son retour au pays après deux ans d’exil volontaire

En exil volontaire depuis deux ans, installé entre les Émirats arabes unis et les États-Unis, l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, est rentré au Liban, le dimanche 11 février au soir pour participer aux commémorations marquant le 19e anniversaire de l’assassinat de son père, Rafic Hariri.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Après s’être mis en retrait de la vie politique libanaise en janvier 2022, Saad Hariri n’est venu au Liban qu’une seule fois l’année dernière pour commémorer l’anniversaire de l’assassinat de son père. Il avait cependant annulé un discours et s’était contenté de se recueillir devant la tombe de Rafic Hariri dans le centre-ville de Beyrouth, avant de plier bagage aussi vite qu’il était venu.

Cette année, les choses semblent différentes. Ses partisans s’activent depuis des semaines pour mobiliser une foule importante mercredi 14 février, le jour de la commémoration. Elle entend exprimer un message fort pour que Saad Hariri reste le chef sunnite le plus représentatif du pays, malgré son exil volontaire, après avoir perdu le soutien de l’Arabie saoudite, parrain traditionnel de cette communauté.

Aucune déclaration publique depuis deux ans

L’ex-Premier ministre, qui n’a plus fait de déclaration publique depuis près de deux ans, passera au moins une semaine à Beyrouth. Son séjour sera marqué par une série de rencontres avec des responsables politiques, des personnalités religieuses et des représentants de différents partis.

Les partisans de Saad Hariri souhaitent son retour sur la scène interne libanaise pour mettre un terme à ce qu’ils appellent la marginalisation de la communauté sunnite et le morcellement de ses élites dirigeantes.

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin admis en unité de soins intensifs

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a été admis en unité de soins intensifs au Centre médical militaire national Walter Reed, selon un communiqué du Pentagone. Cette hospitalisation fait suite à un problème urgent de la vessie, nécessitant des soins spécialisés et une surveillance étroite.

Dans un communiqué repris par l’AFP, le Pentagone a déclaré que le secrétaire à la Défense avait été transféré en soins intensifs après une série de tests et d’évaluations. Les médecins ont décidé que des soins de support étaient nécessaires pour traiter la situation.

Lloyd Austin, ancien général de l’armée américaine, a été nommé ministre de la Défense par le président Joe Biden en janvier 2021. Il est le premier Afro-Américain à occuper ce poste dans l’histoire des États-Unis.

Cette hospitalisation survient à un moment crucial pour le département de la Défense, alors que les États-Unis font face à des défis géopolitiques complexes, notamment en matière de sécurité nationale et de défense internationale.

Les détails sur l’état de santé exact de Lloyd Austin et sur la durée prévue de son hospitalisation n’ont pas été immédiatement divulgués. Cependant, le Pentagone a assuré que le ministre de la Défense recevait les meilleurs soins possibles.

Les réactions et les souhaits de rétablissement rapide pour le secrétaire Austin affluent déjà, tant au sein du gouvernement américain que de la communauté internationale. Les prochains développements concernant sa santé seront suivis de près par les observateurs politiques et les citoyens du monde entier.

Les propos de Donald Trump sur l’OTAN : un coup de fouet pour la défense européenne ?

L’ancien président Donald Trump a récemment ravivé le débat sur l’OTAN en remettant en question l’engagement des alliés européens dans l’alliance militaire. Ses déclarations ont suscité des réactions mitigées, mais elles ont aussi mis en lumière la nécessité pour l’Europe de renforcer sa défense collective. Alors que certains estiment que ces commentaires ne font que servir les intérêts de Vladimir Poutine, d’autres voient en eux un appel à l’action pour une Europe de la défense plus autonome.

Trump a longtemps critiqué les pays membres de l’OTAN pour ne pas contribuer équitablement aux dépenses militaires, mettant en doute l’engagement américain envers la sécurité de ceux qui n’atteignent pas les objectifs financiers fixés. Cette pression a incité de nombreux pays européens à augmenter leurs budgets de défense, une tendance qui s’est accélérée après l’annexion de la Crimée par la Russie.

L’Europe a déjà commencé à renforcer sa défense collective, avec des initiatives telles que des achats communs d’équipement militaire et des projets de coopération industrielle. Cependant, la route vers une véritable autonomie stratégique reste longue et semée d’obstacles, notamment en ce qui concerne la coordination politique entre les pays membres.

Les récents commentaires de Trump soulèvent la question de savoir si l’Europe serait prête à assumer seule sa sécurité en l’absence d’un engagement américain ferme. Certains experts mettent en garde contre le risque de fractures au sein de l’Union européenne sur cette question, avec des divergences d’opinion sur la nécessité d’un réarmement et d’une politique de défense plus agressive.

Dans l’ensemble, les propos de Trump pourraient servir de catalyseur pour une discussion plus approfondie sur l’avenir de la défense européenne et la nécessité pour l’Europe de prendre en main sa propre sécurité. Cependant, cela exigera un effort concerté et des compromis politiques pour surmonter les divisions et mettre en place une véritable politique de défense commune.

Report de l’élection présidentielle au Sénégal : Une décision critiquée comme le sommet d’une dérive autoritaire selon un député français

La décision du président sénégalais Macky Sall de reporter l’élection présidentielle continue de susciter des réactions internationales, avec des voix critiques qui dénoncent ce qu’ils considèrent comme un acte autoritaire sans précédent dans l’histoire du pays.

En France, le groupe parlementaire « LFI-NUPES » a exprimé sa solidarité avec le peuple sénégalais, décrivant le report électoral comme le point culminant d’une tendance autoritaire qui sévit depuis un certain temps. Selon ces députés, cette décision est l’aboutissement d’une dérive autoritaire régulièrement dénoncée par la population sénégalaise et les oppositions politiques, notamment depuis l’emprisonnement du principal représentant de l’opposition.

Dans un post sur les réseaux sociaux, le député français Arnaud Le Gall a souligné que cette décision constitue le sommet d’une dérive autoritaire de longue date. Il rappelle avoir dénoncé cette tendance dès janvier 2023, lorsqu’un accord de coopération judiciaire et d’extradition avec le Sénégal a été ratifié par l’Assemblée nationale française, sur proposition des partisans du président Emmanuel Macron.

Le député LFI-NUPES du Val d’Oise affirme que La France Insoumise s’était opposée à ce texte. Il insiste sur le fait que, un an plus tard, le report de l’élection présidentielle par Macky Sall semble confirmer leurs préoccupations initiales. Il critique également les atermoiements diplomatiques du président Macron, soulignant que la France n’a pas encore tiré les leçons de son intervention au Sahel.

Ces commentaires soulignent la préoccupation croissante au niveau international concernant la situation politique au Sénégal et mettent en lumière les tensions entre les gouvernements français et sénégalais. Alors que la France continue de jouer un rôle majeur dans la région du Sahel, ces critiques soulignent l’importance de maintenir des normes démocratiques et de respecter les droits de l’homme dans toutes les interactions politiques internationales.

L’Union européenne exige la tenue de l’élection présidentielle sénégalaise le 25 février 2024

L’Union européenne se mêle au Le concert de désapprobation du report de la Présidentielle sénégalaise, intimant l’ordre mercredi au Président Macky Sall de tenir lesdites élections au 25 février 2024.  

Une préoccupation unanime de l’interruption du processus électoral, ce 3 février, par le Président Macky Sall, frustre la communauté internationale et et autres organismes qui invitent  à remettre les choses à l’endroit.

Entre autres, l’indignation de l’Union européenne, soulignant que le calendrier électoral sénégalais doit être respecté. L’élection Présidentielle doit se tenir à date échue, c’est-à-dire le 25 février 2024.

« L’UE est très préoccupée par le report du scrutin présidentiel. Ce report entache la longue tradition de démocratie au Sénégal et ouvre une période de grande incertitude », déclare Nabila Massrali, porte-parole de la Commission européenne,

L’Ue « demande instamment à la classe politique de prendre rapidement les mesures nécessaires visant à rétablir le calendrier électoral conformément à la constitution du Sénégal et à la charte de la Cedeao ».

L’Union européenne dénonce aussi le fait que cette décision majeure, qui concerne un moment clé de l’exercice démocratique par l’ensemble des citoyens, soit intervenue sans étroite consultation avec l’ensemble des acteurs politiques de manière inclusive et transparente.

La Révolution Iranienne : 45 ans après, une Foi Ébranlée

Il y a 45 ans, la Révolution islamique promettait de faire de l’Iran un phare de l’islam dans le monde, mais aujourd’hui, cette vision semble être sérieusement remise en question. Malgré les tentatives du régime de promouvoir un islam politique radical, la société iranienne montre des signes croissants de rejet envers un régime répressif et une religion d’État.

Les vestiges historiques de Persépolis, symbole de la grandeur de l’Empire perse, ont été menacés après la Révolution de 1979. Des militants religieux ont tenté de les détruire, considérant ces vestiges comme contraires aux valeurs islamiques. Cependant, la résistance populaire a empêché cette destruction, mettant en lumière le profond attachement des Iraniens à leur patrimoine culturel millénaire.

Ce n’est pas un cas isolé. De nombreux aspects de la culture et de l’histoire iraniennes sont contestés par le régime islamique, mais ils restent profondément enracinés dans la conscience collective du peuple iranien. Malgré les efforts du régime pour imposer un islam radical, de plus en plus d’Iraniens rejettent cette vision, ne se reconnaissant plus dans la religion officielle du gouvernement.

Le climat de terreur instauré par le régime a contribué à ce déclin de popularité. Les violations des droits de l’homme, les arrestations arbitraires et la répression systématique ont alimenté un sentiment de dégoût envers le régime, même parmi ceux qui avaient initialement soutenu la Révolution islamique. De nombreux Iraniens pratiquent encore leur foi, mais ils choisissent de le faire en dehors des limites imposées par le gouvernement.

Les statistiques officielles sur la religion en Iran peuvent être trompeuses. Selon certaines études indépendantes, près de la moitié des Iraniens ont abandonné leur religion, tandis qu’un nombre croissant se déclare sans affiliation religieuse. Ces chiffres témoignent du fossé croissant entre le gouvernement et la population, ainsi que de la crise de légitimité que traverse la République islamique.

Alors que l’Iran célèbre le 45e anniversaire de la Révolution islamique, il est clair que les aspirations religieuses qui ont motivé ce mouvement ont été érodées par les réalités politiques et sociales du pays. L’avenir de l’Iran semble être marqué par un profond changement de paradigme, alors que les Iraniens cherchent à redéfinir leur identité nationale et leur rapport à la religion dans un contexte de contestation croissante du régime en place.

Le Mali Justifie Juridiquement son Retrait de la CEDEAO

Le Mali a récemment annoncé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), suscitant une controverse quant au délai de ce départ. Alors que la CEDEAO exige un préavis d’un an conformément à ses règles, le Mali persiste à vouloir quitter l’organisation « sans délai ». Dans une lettre adressée à la Commission de la CEDEAO et rendue publique, le ministère malien des Affaires étrangères a invoqué des arguments juridiques pour justifier cette position.

Le ministère malien insiste sur l’irréversibilité de sa décision de quitter la CEDEAO, malgré les appels à une « solution négociée » émanant de l’organisation régionale. Il soutient que le retrait doit être immédiat, en dépit de l’article 91 du Traité révisé de la CEDEAO, qui stipule un préavis d’un an.

Sur le plan juridique, le Mali affirme que les sanctions économiques infligées en janvier 2022 par la CEDEAO, telles que la fermeture des frontières, ont violé les textes communautaires et le droit d’accès à la mer du Mali, garanti par la convention des Nations unies sur le droit de la mer de Montego Bay de 1982. Ces « manquements » rendraient « inopérant » le Traité de la CEDEAO, selon le Mali.

Cependant, les opinions divergent quant à la validité de cet argument juridique. Si certains estiment que l’argumentation du Mali est fondée et recevable, d’autres soulignent que les textes de la CEDEAO autorisent la conférence des chefs d’État à prononcer des sanctions, y compris la fermeture des frontières, en cas de besoin.

Ce débat juridique reflète les tensions persistantes entre le Mali et la CEDEAO, exacerbées par les différends politiques et les sanctions économiques. Alors que le Mali insiste sur son droit de quitter l’organisation sans délai, la CEDEAO maintient sa position selon laquelle un préavis d’un an est nécessaire.

Dans ce contexte, la réaction de la CEDEAO est très attendue, alors que les hostilités entre l’organisation régionale et le Mali se poursuivent. Ce différend juridique s’inscrit dans une série de tensions entre le Mali et la CEDEAO, illustrant les défis auxquels est confrontée l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.

Sénégal-Alliance des États du Sahel : le défi de la Cédéao

Dans un communiqué diffusé ce mardi soir 6 février, la Cédéao dit « suivre avec préoccupation l’évolution de la situation au Sénégal » et « déconseille toute action ou déclaration » pouvant aller « à l’encontre » de la Constitution et « encourage » la classe politique à « rétablir le calendrier électoral ». Elle prendra « toutes les mesures nécessaires pour accompagner » le Sénégal et « maintenir » sa « tradition démocratique ». C’est effectivement LE nouveau défi sur lequel la Cédéao joue peut-être sa survie. Alors que Macky Sall a annoncé et obtenu le report de l’élection présidentielle qui devait se tenir dans trois semaines, ses opposants dénoncent la « dérive autoritaire » du président sénégalais. Ce report survient après que les régimes putschistes du Mali, du Niger et du Burkina, ont annoncé leur retrait de la Cédéao qui, justement, exige d’eux l’organisation d’élections. Si les situations ne sont pas les mêmes, le moment pose en tout cas un défi de taille à l’organisation régionale. 

S’agit-il de sauver la crédibilité d’un processus électoral fragilisé ? Ou d’un stratagème pour se maintenir au pouvoir ? Le président sénégalais Macky Sall a en tout cas repoussé l’élection présidentielle et prolongé son propre mandat. Le dernier pays ouest-africain à avoir pris une telle décision, c’est le Mali du colonel Assimi Goïta, dont la présidentielle était -hasard du calendrier- également prévue ce mois de février.

Macky Sall est arrivé au pouvoir par les urnes lors d’élections démocratiques et non à la faveur d’un double coup d’État militaire, il a réitéré son engagement à ne pas briguer de nouveau mandat et un camp politique opposé au sien a lui-même demandé le report du scrutin. Au Mali, enfin, aucune nouvelle date n’a été annoncée depuis l’annonce du report il y a quatre mois et demi.

Qu’importe, l’aubaine est trop belle pour les tenants du « néo-panafricanisme » qui exultent et classent désormais Macky Sall dans la catégorie des « putschistes ». Sur les réseaux sociaux circulent des montages du président sénégalais affublé d’un treillis militaire, ou du sobriquet de « Mackyavel ».

L’opposition sénégalaise dénonce la « dérive autoritaire » du chef de l’État au moment où les régimes militaires des pays de l’Alliance des États du Sahel claquent la porte de la Cédéao, qui les pressait justement d’organiser des élections pour rétablir l’ordre constitutionnel.

Cette simple concordance des temps pose un défi à toute la sous-région et la Cédéao, régulièrement accusée de faire « deux poids deux mesures », joue peut-être sa survie sur ses décisions à venir.

Dès lundi, sur le Sénégal, la Commission de la Cédéao faisait part de « sa préoccupation quant aux circonstances qui ont conduit au report » et appelait à « l’organisation d’une élection transparente, inclusive et crédible. » Le président bissau-guinéen, qui présidait la Cédéao jusqu’à l’été dernier, n’a pas eu le même réflexe : Umaro Sissoco Embaló a immédiatement « félicité » Macky Sall pour sa « sage décision », « dans le but d’aller vers de futures élections plus inclusives. » 

« La problématique pour la Cédéao, c’est que ceux qui détiennent le pouvoir respectent des limites »

Baba Dakono, chercheur à l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité (OCGS) à Bamako

RFI : Après le report de la présidentielle sénégalaise, que type de réaction peut-on attendre de la Cédéao ?

Baba Dakono : C’est très difficile. Je pense que cette annonce de report, qui a été suivie d’un vote par l’Assemblée nationale sénégalaise, a pris de nombreux acteurs au dépourvu. Y compris la Cédéao, qui était déjà dans la tourmente du fait de la situation politique dans la région, avec l’annonce du retrait du Mali, du Burkina et du Niger, en plus du coup d’État en Guinée… La Cédéao était déjà en proie à de nombreuses difficultés dans la gestion de ces crises. Avec la crise politique sénégalaise, il y a une croissance des difficultés et ça va être très difficile pour la Cédéao de gérer cette situation, d’autant plus que c’est intervenu dans un cadre constitutionnel, avec un président qui était élu démocratiquement. 

La Cédéao pourrait-elle décider de sanctions contre le Sénégal, comme elle l’a fait avec le Mali ou actuellement avec le Niger ? 

C’est ce qui est attendu de la part de nombreux acteurs africains, qui ont toujours dénoncé le fait que la Cédéao n’intervenait pas quand il y avait des mandats présidentiels qui allaient au-delà du mandat initialement prévu par la Constitution. On a vu des chefs d’État qui ont modifié la Constitution pour faire des troisièmes mandats. C’était une situation dénoncée par les acteurs africains qui estimaient qu’il y avait des sanctions en cas de coup d’État militaires, mais que ces situations considérées comme des « coups d’État institutionnels » n’étaient pas sanctionnées par la Cédéao. Aujourd’hui, l’organisation est peut-être placée face à son destin dans un contexte d’attente des populations ouest-africaines de sanctions ou ne serait-ce que de condamnation de ces agissements qui vont à l’encontre, du point de vue de ces populations-là, de la consolidation de la démocratie. 

Ceux qui désignent Macky Sall comme un « putschiste institutionnel », ceux qui le mettent dans la même catégorie que les militaires au pouvoir au Mali, au Niger ou au Burkina, ont-ils raison ?

Pas forcément, parce que dans ces pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), ce sont des coups d’État militaires, ce sont des régimes en transition. Pour le cas sénégalais, c’est une crise, on va dire, de la démocratie, une crise politique qui perdure. Ce report du scrutin présidentiel constitue un épisode de cette crise politique-là. 

En tout cas, la Cédéao joue gros sur la manière dont elle va gérer ces différents cas, qui lui tombent dessus en même temps… 

Aujourd’hui, la problématique sur le continent, c’est : comment faire en sorte que ceux qui détiennent le pouvoir, que ça soit par des faits d’armes ou à travers des élections, puissent respecter un certain nombre de limites. Et parmi ces limites justement, que la fin d’un mandat prévu soit la fin du pouvoir. 

rfi

Présidentielle au Cameroun: les oppositions entament les manœuvres stratégiques

Y aura-t-il une opposition à la prochaine présidentielle, théoriquement prévu dans 18 mois? Pendant que certains invitent à se rallier directement derrière Maurice Kamto qui auraient à leurs yeux les meilleurs atouts, d’autres souhaitent une approche consensuelle plus élargie et évoquent l’idée de primaires, desquelles sortirait le nom du candidat de l’opposition.

Deux coalitions sont d’ores et déjà sur pieds. La première, c’est l’Alliance politique pour le changement (APC), annoncée en décembre dernier lors de la dernière convention du MRC. Son candidat lui aussi est connu, il est nul autre que Maurice Kamto. Comme soutien principal à cette coalition en construction, le Front pour le changement Cameroun du député et transfuge du SDF, Jean-Michel Nintcheu. Pour ce dernier, il n’y a plus lieu de tergiverser sur le choix du candidat de l’opposition ayant le plus de chance de battre celui du RDPC. Maurice Kamto à ses yeux est l’homme sur lequel le reste de l’opposition qui aspire au changement doit s’agréger.

À l’opposé de cette alliance, une autre a récemment vu le jour. Il s’agit de l’Alliance politique pour la transition (APT) portée par Olivier Bile, candidat recalé à l’élection présidentielle de 2018. Celle-ci mène parallèlement des consultations avec diverses figures de l’opposition et de la société civile.

Les deux alliances courtisent en réalité les mêmes appareils et personnels politiques de l’opposition et de la société civile. Et l’un des plus courtisés, c’est Cabral Libii, député et président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale, arrivé officiellement troisième lors de la dernière élection présidentielle. Les deux alliances semblent faire de son ralliement un objectif. Invité par courrier à rejoindre l’APC acquise à Maurice Kamto, Cabral Libii prend son temps et n’y a toujours pas répondu. Il a néanmoins laissé entendre qu’il était favorable à un autre mode de désignation du candidat de l’opposition non sans tacler l’idée d’une candidature « providentielle » que l’on imposerait aux autres leaders. Autant dire que le chemin vers le candidat consensuel de l’opposition est encore bien long.

rfi

Umaro Sissoco Embalo félicite Macky Sall pour la décision de reporter la Présidentielle

Le président Umaro Sissoco Embalo a exprimé ses félicitations à Macky Sall après la décision de ne pas tenir l’élection présidentielle à la date prévue du 25 février. À travers un message sur les réseaux sociaux, Embalo a salué cette « sage décision » prise le 3 février après des consultations.

Selon le président guinéen, cette décision ouvre la voie à des élections futures qui seront « plus inclusives, plus justes et plus crédibles ». Les félicitations d’Embalo soulignent l’importance de décisions réfléchies et concertées dans le processus électoral, visant à assurer l’équité et la crédibilité.

Cette réaction positive d’un dirigeant africain met en lumière l’importance accordée à des processus électoraux transparents et inclusifs dans la région. Les félicitations d’Umaro Sissoco Embalo s’inscrivent dans le contexte plus large de l’attention internationale portée aux développements politiques au Sénégal.

[En direct] L’armée israélienne déclare avoir démantelé la brigade du Hamas à Khan Younès

Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, est attendu ce jeudi 1er février ou ce vendredi en Égypte pour discuter d’une nouvelle trêve dans la bande de Gaza où les combats et les raids israéliens se poursuivent en dépit d’une situation humanitaire critique. Dans le nord de l’enclave et en Cisjordanie, ainsi qu’au Liban avec le Hezbollah, la situation reste très tendue également.

Ce qu’il faut retenir

■ Les États-Unis annoncent imposer ce jeudi des sanctions contre des quatre colons israéliens en Cisjordanie qui se verront interdits de séjour et leurs avoirs éventuels gelés.

■ Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, est attendu ce jeudi ou ce vendredi en Égypte pour discuter d’une initiative formulée lors d’une réunion le weekend dernier à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

■ L’armée israélienne affirme avoir démantelé la brigade du Hamas à Khan Younès. Cette ville est pillonnée par l’armée israélienne depuis plusieurs semaines. Au cours de la nuit dernière , des témoins ont fait état de frappes israéliennes à proximité de l’hôpital Nasser deKhan Younès. Dans le même temps, Israël poursuit également ses raids meurtriers en Cisjordanie occupée.

■ Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, 1er février, 27 019 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre 66 139 blessés. Dans un nouveau bilan du 1er février, l’AFP décompte 1 163 personnes côté israélien, lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023

21h18 : [Témoignage] « On ne peut pas rentrer à Khan Younès »

Sur le terrain, Israël poursuit ses raids meurtriers dans la bande de Gaza, où la situation humanitaire est désastreuse. « Je suis toujours chez ma sœur. Rien n’a changé », témoigne Asma, qui ne perd toutefois pas espoir. Réfugiée à Rafah chez sa sœur, elle prie pour un arrêt des combats, qui lui permettra de revenir chez elle à Khan Younès.

Mais pour le moment, le danger est trop grand. « Il y a toujours des attaques, des bombardements, explique-t-elle à notre correspondant à Jérusalem,Sami Boukhelifa. L’armée israélienne est entrée [profondément] à Khan Younès. Elle est dans le centre de Khan Younès. Elle y mène beaucoup d’opérations. On ne peut pas y aller, non ! »

Combats, déplacements forcés… au milieu du chaos, une bonne nouvelle cette semaine : de l’aide humanitaire a été distribuée dans le sud de la bande de Gaza. « Nous ici, on en a reçu. Ma sœur aussi. On a tous eu de la farine. Les familles [nombreuses] qui comptent 11,12 ou 13 membres, ont droit à davantage d’aide. On leur donne quatre ou cinq sacs de farine. Les petites familles ont le droit à un ou deux sacs. Et c’est gratuit ». Mais face au manque, certaines familles revendent une partie de leur ration alimentaire. Seul moyen d’avoir un peu d’argent, pour subvenir à leurs autres besoins.

20h52 : Les Houthis du Yémen affirment avoir ciblé un navire marchand britannique en mer Rouge

Les Houthis du Yémen ont déclaré que leurs forces navales avaient ciblé un navire marchand britannique non identifié dans la mer Rouge dans le cadre de la campagne du groupe visant à perturber la navigation pour protester contre le bombardement israélien de Gaza. Plus tôt jeudi, l’organisation britannique des opérations commerciales maritimes (UKMTO) a déclaré qu’une explosion avait été signalée à distance au large du côté tribord d’un navire à l’ouest de Hodeidah au Yémen.

Le navire et l’équipage ont été déclarés sains et saufs, a indiqué l’UKMTO. Il n’était pas clair s’il s’agissait du navire ciblé par les Houthis. Les attaques des Houthis contre les navires « persisteront jusqu’à ce que l’agression cesse et que le siège de la bande de Gaza soit levé », a déclaré le porte-parole militaire des Houthis dans un communiqué.

19h51 : L’armée américaine affirme avoir abattu un drone au-dessus du golfe d’Aden

L’armée américaine a déclaré avoir abattu jeudi un drone au-dessus du golfe d’Aden, le dernier d’une série d’incidents en cours près du Yémen. « Le 1er février, vers 5h00 (heure de Sanaa) [02h00 TU], les forces du commandement central américain ont engagé et abattu un drone au-dessus du golfe d’Aden », a indiqué le Commandement central des États-Unis (Centcom) dans un communiqué. « Aucun blessé ni dégât n’a été signalé. »

Le Centcom a déclaré que les forces américaines ont également détruit un « véhicule de surface sans équipage (USV) explosif sans équipage » dans la mer Rouge, et que deux missiles balistiques antinavires ont été lancés depuis le territoire contrôlé par les Houthis plus tard dans l’après-midi.

19h36 : L’armée israélienne brûlerait des centaines de maisons inhabités à Gaza, selon une enquête d’Haaretz

Le journal israélien Haaretz affirme avoir obtenu des informations exclusives selon lesquelles les commandants de l’armée israélienne ont ordonné à leurs troupes de mettre le feu à des maisons inoccupées de Gaza. « Une fois que la structure et tout ce qu’elle contient ont été incendiés, on la laisse brûler jusqu’à ce qu’elle devienne inutilisable », a écrit Haaretz. Le journal a cité trois responsables de l’armée israélienne qui ont été le « fer de lance » des opérations à Gaza, qui ont confirmé que c’était une pratique courante.

Cet article fait suite à l’aveu de hauts responsables israéliens selon lesquels le pays cherche une « zone tampon » autour du périmètre de Gaza, censée, selon eux, empêcher de futures attaques contre Israël.

19h24 : L’armée israélienne déclare avoir démantelé la brigade du Hamas à Khan Younès

L’armée israélienne a démantelé la brigade du Hamas palestinien à Khan Younès, a déclaré jeudi le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, alors que Tsahal a intensifié ces dernières semaines son offensive dans la principale ville du sud de la bande de Gaza. « Nous finalisons nos missions à Khan Younès. Nous allons aussi atteindre Rafah et éliminer les éléments terroristes qui nous menacent », a-t-il dit à propos de la ville se situant à la pointe sud de l’enclave palestinienne, à la frontière avec l’Egypte.

De nombreux civils palestiniens ont fui vers le sud de la bande de Gaza puis jusqu’à Rafah à mesure que la vaste offensive lancée par Israël en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre s’est élargie dans l’étroite bande côtière, densément peuplée.

L’armée israélienne avait dans un premier temps focalisé ses bombardements et opérations terrestres dans le nord de l’enclave palestinienne, où vivent quelque 2,3 millions de personnes. Après avoir dit être parvenue à prendre le contrôle de la zone, l’armée israélienne a intensifié ses opérations dans le sud de Gaza, principalement dans et autour de Khan Younès.

La ville de Rafah, où se trouve l’unique point de passage frontalier avec la bande de Gaza non contrôlé par Israël, est la principale voie d’acheminement de l’aide humanitaire dans l’enclave depuis le début de la guerre, il y près de quatre mois.

18h49 : Le Hamas donne une « confirmation préliminaire positive » concernant la proposition de trêve et libération d’otages, selon le Qatar

Le Hamas a donné une « première confirmation positive » à une proposition de trêve dans la bande de Gaza et de libération d’otages détenus dans le territoire palestinien, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar. « La réunion de Paris a permis de consolider les propositions […] Cette proposition a été approuvée par la partie israélienne et nous avons maintenant une première confirmation positive de la part du Hamas », a déclaré Majed al-Ansari, en référence à une réunion le week-end dernier entre représentants américains, israéliens, qataris et égyptiens en France.

« Le chemin à parcourir est encore très difficile. Nous sommes optimistes parce que les deux parties ont accepté les prémisses qui conduiraient à une prochaine pause. Nous espérons que dans les deux prochaines semaines, nous serons en mesure de partager de bonnes nouvelles à ce sujet », a-t-il ajouté.

Le Hamas a fait état cette fois-ci d’une proposition en trois phases, dont une pause dans les combats de six semaines, avec prolongation possible. Au cours de cette période, Israël devra libérer entre 200 à 300 prisonniers palestiniens n’étant pas détenus sous un régime de haute sécurité, en échange de 35 à 40 otages captifs à Gaza, selon une source au sein du Hamas proche des médiateurs égyptiens et qataris. De 200 à 300 camions d’aide humanitaire pourront aussi entrer chaque jour dans la bande de Gaza.

Selon les autorités israéliennes, 132 otages restent détenus à Gaza, dont 27 seraient morts.

18h33 : Israël défend les colons en Cisjordanie après des annonces de sanctions américaines 

Israël a estimé jeudi qu’il n’y avait « pas de place pour des mesures exceptionnelles » contre les colons israéliens en Cisjordanie occupée, où les violences se sont accrues en marge de la guerre à Gaza, après des sanctions annoncées par Washington. « La majorité absolue des colons de Judée et Samarie [Cisjordanie, ndlr] sont des citoyens respectueux de la loi, dont beaucoup combattent actuellement pour la défense d’Israël. Israël agit contre tous ceux qui violent la loi partout », a affirmé dans un communiqué le Bureau du Premier ministre.

18h17 : L’attaque du 7 octobre a fait 1 163 morts, selon un nouveau bilan de l’AFP

L’attaque du Hamas palestinien le 7 octobre contre Israël a entraîné la mort de 1 163 personnes côté israélien, en majorité des civils, hommes, femmes et enfants de tous âges, selon un nouveau décompte réalisé par l’AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles jeudi.

Pour parvenir à ce bilan, l’AFP a croisé les données publiées séparément par la Sécurité sociale israélienne (Bitouah Léoumi), l’armée, la police, la Sécurité intérieure (Shin Bet) et le Bureau du Premier ministre. Ce nouveau décompte apparaît en hausse par rapport au chiffre obtenu selon la même méthode à la mi-décembre (1 139 morts), notamment par la prise en compte des personnes prises en otages le 7 octobre par les commandos du mouvement islamiste palestinien et dont la mort a été confirmée depuis lors.

17h57 : L’Irlande demande une révision de l’accord UE-Israël en raison de problèmes de droits

L’Irlande est en discussion avec d’autres membres de l’Union européenne qui souhaitent une révision de l’accord d’association UE-Israël au motif qu’Israël pourrait violer la clause relative aux droits de l’homme de l’accord, a déclaré jeudi le Premier ministre Leo Varadkar. « Les relations UE-Israël sont fondées sur un accord qui contient une clause relative aux droits de l’homme, et beaucoup d’entre nous pensent qu’Israël pourrait enfreindre cet accord », a déclaré Leo Varadkar à la presse à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles. « C’est quelque chose dont nous parlons […]. Il n’y a pas d’accord total, mais c’est quelque chose que j’ai réclamé aujourd’hui et en décembre dernier. »

Un certain nombre d’États de l’Union européenne parlent également d’une éventuelle reconnaissance commune d’un État palestinien après le conflit actuel, a-t-il aussi déclaré. «Une autre chose dont nous parlons est la reconnaissance. Un certain nombre d’États de l’UE agissant ensemble pour reconnaître la Palestine pourraient permettre une négociation plus équitable après la fin de la guerre à Gaza dans et autour d’une solution à deux États », a-t-il déclaré.

L’Irlande est depuis longtemps un défenseur des droits des Palestiniens et les ministres ont déclaré à plusieurs reprises que le gouvernement envisageait de reconnaître un État palestinien. S’exprimant à la fin du sommet européen, Varadkar a déclaré qu’il y avait beaucoup de « pays partageant les mêmes idées » autour de la table de l’UE.

17h30 : Washington impose des sanctions contre des colons israéliens en Cisjordanie

Royaume-Uni: Londres attribue 24 nouvelles licences d’exploration pétrolière en mer du Nord

Les autorités britanniques ont annoncé, hier, mercredi 31 janvier, l’attribution de 24 nouvelles licences d’exploration et de forage d’hydrocarbures en mer du Nord. Il s’agit de la suite d’une vaste série de nouvelles autorisations entamées en octobre 2023 en mer du nord.

Cela fait donc 51 nouvelles licences d’exploration, si l’on ajoute les 27 déjà octroyées en octobre 2023 par l’Autorité de transition de la mer du Nord. Un contresens pour Sarah Fayolle, chargée de campagne fossile pour Greenpeace France: «Ce qu’on constate c’est que le gouvernement continue à faire la politique de l’autruche, et on sait que tout ça, ça va ne faire qu’alimenter le chaos climatique

Les populations les plus vulnérables en première ligne

Et, souligne Sarah Fayolle, «avec en première ligne de ce chaos climatique les populations qui sont les plus vulnérables et les moins responsables. Donc en gros, aujourd’hui on a besoin de décideurs politiques qui arrêtent de servir les intérêts privés de ces géants pétroliers et gaziers, qui les oblige à cesser de lancer de nouveaux forages pétroliers et gaziers, et à payer pour les dommages qu’ils causent aux populations et à la planète.»

Cependant, le gouvernement britannique ne souhaite pas s’arrêter là. Avec la relance de ce programme en mer du Nord, entamé suite à la guerre en Ukraine, Londres a annoncé que des centaines de licences pétrolières et gazières supplémentaires seraient encore accordées. 

Procès de Greta Thunberg

Ces décisions interviennent en même temps que le procès de l’activiste Greta Thunberg, qui a débuté ce 1er février devant un tribunal de Londres. La militante écologiste y est jugée pour trouble à l’ordre public après avoir perturbé en octobre la grand-messe de l’industrie des hydrocarbures dans la capitale britannique. Au total, 26 militants avaient alors été arrêtés pour avoir perturbé l’accès à l’Energy Intelligence Forum, une conférence qui réunissait les principales compagnies pétrolières et gazières dans un hôtel de luxe de la capitale britannique le 17 octobre 2023.

Dialogue inter-malien: un comité de pilotage pléthorique mais avec des absences

Au Mali, la liste des membres du comité de pilotage du futur dialogue inter-malien a été publié ce mercredi 31 janvier au Journal officiel. Annoncé par le président de transition, le colonel Assimi Goïta, lors de son discours du Nouvel An, ce dialogue est censé permettre l’« appropriation nationale du processus de paix » et « d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires ». Le comité de pilotage, qui vient d’être dévoilé, brasse large. Mais certains acteurs clés n’ont pas été invités.

Ils sont 140. Un effectif imposant pour ce comité de pilotage, qui mêle des représentants de toutes les communautés du Mali, ainsi que des religieux, politiques, militaires, universitaires, magistrats, journalistes ou responsables associatifs, originaires des différentes parties du pays. Le dialogue inter-Maliens voulu par les autorités de transition, pour être représentatif et légitime, ne doit oublier personne.

Son comité de pilotage est présidé par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, originaire de la région de Gao, dans le Nord. Il sera secondé par un vice-président et deux rapporteurs. On note également la présence de plusieurs anciens ministres, comme Zeini Moulaye, Abou Sow, Aminata Dramane Traoré ou le Général Yamoussa Camara.

Aucune indication sur les objectifs

Joints par RFI, plusieurs membres de ce comité de pilotage expliquent n’avoir encore reçu aucune indication sur les objectifs concrets de ce dialogue, sur le travail attendu du comité de pilotage auquel ils appartiennent, ni sur les échéances de temps prévues. Des informations pourtant cruciales, qui viendront probablement avec l’installation officielle de ce comité, dont la date n’a pas été communiquée. Ce dialogue devra-t-il aboutir à la rédaction d’un document censé remplacer l’accord de paix de 2015 ? À la rédaction de nouvelles lois ? À d’autres initiatives, nationales ou locales ? À ce stade, c’est encore le flou qui demeure. « Le travail est en cours pour préciser tout cela, il est encore trop tôt », explique l’un des cadres du comité.

Démenti ou surprise de certains membres

Alors que le nom de l’un de ses membres figure sur la liste publiée au Journal officiel, le Codem, parti politique d’opposition, a quant à lui démenti sa participation au comité. Le parti n’a été ni « consulté » ni « sollicité » et n’y est « nullement représenté », selon le communiqué publié ce jeudi matin. Une autre personnalité jointe par RFI, dont le nom figure sur la liste publiée au journal officiel, n’a pas été en mesure de confirmer s’il s’agissait bien d’elle ou d’un possible homonyme.

Les membres du comité de pilotage n’ont pas eu à se positionner sur la reprise de la guerre dans le Nord, l’été dernier, ni sur la sortie du Mali de l’accord de paix de 2015, finalement officialisée la semaine dernière par les autorités maliennes de transition, mais ils devront plancher sur ce dialogue inter-maliens présenté par Bamako comme une alternative à l’accord de paix de 2015. Avec des discussions entre Maliens directement et exclusivement, sans aucun médiateur extérieur.

Aucun représentant des groupes armés

Mais sans, non plus, certains acteurs pourtant clés des conflits internes au pays. Aucun des groupes armés signataires du défunt accord de paix n’a été invité. Une surprise pour les groupes aujourd’hui alliés des autorités de transition, notamment le MSA et le Gatia, qui espèrent d’ailleurs que des noms qu’ils ont proposés pourront être ajoutés. C’est ce qu’ont confirmé à RFI plusieurs cadres de ces groupes.

Aucune surprise en revanche pour les groupes armés du CSP (Cadre stratégique permanent), aujourd’hui en guerre contre le gouvernement malien de transition. Presque exclusivement issus des mouvements indépendantistes du Nord, et désormais considérés par Bamako comme des « terroristes » au même titre que les jihadistes liés à al-Qaïda ou à l’État islamique, ils n’ont pas été conviés à participer à ce dialogue, qu’ils considèrent eux-mêmes comme « une mascarade », « un non-événement » destiné à « amuser la galerie ».

Dans ces conditions, et en dépit des vertus et de l’implication de ses participants, on voit mal comment le dialogue inter-malien à venir pourrait ramener la paix.

Retrait de la Cédéao: au Mali, l’opposition dénonce une décision «illégitime» et «sans consultation»

La Cédéao mène actuellement des consultations, en interne et auprès du Mali, du Niger et du Burkina Faso, après leur annonce dimanche 28 janvier de partir de l’organisation. Alors que cette décision soulève de nombreuses interrogations quant aux conséquences pour les États et les populations, elle soulève aussi une vague d’indignation, nettement moins audible, chez les opposants aux régimes putschistes, notamment chez la coordination de l’Appel du 20 février, au Mali.

Au Mali, la coordination de l’Appel du 20 février, qui rassemble les partis politiques et les mouvements de la société civile opposés aux autorités de transition, dénonce une décision « illégitime » et « sans consultation ».

À leurs yeux, le colonel Assimi Goïta, président de transition, ne dispose pas du « mandat pour entraîner le pays dans une aventure aussi périlleuse ».

Dans son communiqué, la coordination des organisations de l’Appel du 20 février exprime ainsi sa « consternation » à l’annonce du retrait du Mali, conjointement avec le Niger et le Burkina, de la Cédéao.

Les organisations d’opposition relèvent « l’absence de toute consultation préalable » et qualifient en conséquence cette décision de « chantage ». Prise sans aucune forme de débat démocratique, elle traduirait le « manque de considération des putschistes au pouvoir » envers le « peuple » malien.

Les nombreux partis politiques et organisations de la société civile membres de cette plateforme estiment également que le retrait de la Cédéao va, contrairement au discours officiel, « à l’encontre des intérêts du Mali », et qu’il ne correspond en aucun cas aux « missions assignées aux autorités de la transition ».

« Se maintenir au pouvoir »

Une nouvelle fois, les opposants rappellent les autorités maliennes de transition à leurs propres engagements, notamment celui d’organiser des élections et de revenir à l’ordre constitutionnel. La présidentielle, initialement prévue pour ce mois de février, a été repoussée il y a quatre mois, sans qu’aucune nouvelle date ne soit annoncée depuis. Le calendrier électoral avait été négocié avec la Cédéao, justement.

« Les chefs de la junte militaire au pouvoir au Mali ont trahi la confiance du peuple et de la communauté internationale », affirment encore les responsables de l’opposition malienne (…) dans le seul dessein « de se maintenir au pouvoir ».

Le communiqué déplore et explique enfin « le silence » qui a globalement suivi cette annonce de taille par « la peur, la menace des arrestations arbitraires ou des enlèvements de personnes organisés au sommet des services de la transition ».

Depuis l’annonce des trois capitales, la Cédéao a fait savoir qu’elle envisageait une solution « négociée » pour ce retrait, qui devrait prendre une année selon les textes, mais que les trois pays sahéliens veulent effectuer « sans délais ».

La bande de Gaza est devenue «inhabitable», constate la Cnuced

Un centre-ville ravagé, des tirs près des hôpitaux et une population en fuite vers Rafah, à la frontière de l’Égypte. Khan Younès est encore le théâtre, ce mercredi 31 janvier, de combats acharnés sur fond d’appels répétés de l’ONU à maintenir l’aide à Gaza via son agence pour les réfugiés palestiniens en pleine tourmente, l’Unrwa.

Ce qu’il faut retenir

■ La ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, est bombardée sans relâche depuis des semaines. Les hôpitaux du territoire ravagé, sous pression, sont au centre des préoccupations. Israël poursuit également ses raids meurtriers en Cisjordanie occupée. 

■ Parallèlement, les chefs de plusieurs organisations de l’ONU ont alerté mercredi que la suspension par plusieurs pays de leurs financements à l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, aura des « conséquences catastrophiques » pour la bande de Gaza.

■ Après bientôt quatre mois de guerre, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, a affirmé mardi que son mouvement avait reçu une proposition de trêve avec Israël, résultat d’une réunion à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qatariens.

■ Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, mardi 30 janvier, 26 900 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre 66 000 blessés.

21h30 : « Le monde peut-il se permettre de laisser une crise humanitaire pareille durer des décennies ? »


Près de 27 000 morts et 1,7 million de déplacés sans eau, sans nourriture, sans électricité et sans médicaments. Le bilan humain et humanitaire de la guerre à Gaza est connu. Le bilan économique un peu moins. D’après la Cnuced, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, il faudra des décennies pour remettre l’économie palestinienne sur pied. À condition d’y mettre les moyens et que le conflit cesse rapidement.

Avant la guerre, Gaza, c’étaient 2/3 de la population sous le seuil de pauvreté et un taux de chômage qui frôlait les 50%. Aujourd’hui, les seuls Gazaouis qui travaillent encore, ce sont les médecins et le personnel des agences comme l’Urnwa. Et souvent, ils ne sont pas payés. Plus rien ne marche, plus rien ne se vend, explique Rami al-Azzeh, économiste à la Cnuced, qui a publié ce mercredi un rapport (voir à 17h30), interrogé par notre correspondant à Genève, Jérémy Lanche.

« En trois mois de guerre, constate-t-il, les dégâts pour le PIB par habitant à Gaza sont équivalents à ceux provoqués par 16 ans de blocus et les six opérations militaires précédentes. Tout ça cumulé, la situation économique est la pire jamais vue depuis 1967. »

Le statu quo n’est pas une option. Si la guerre cessait demain, et que l’économie repartait sur les mêmes bases qu’avant le conflit, il faudrait attendre 2092 pour voir le PIB de Gaza revenir à son niveau de 2022, selon les données de la Cnuced. « Il faut que la guerre cesse maintenant, plaide M. al-Azzeh. La communauté internationale doit financer la reconstruction jusqu’à ce que l’économie palestinienne soit capable de tenir toute seule. Le blocus doit être levé. Parce que la question, c’est : le monde peut-il se permettre de laisser une crise humanitaire pareille durer pendant des décennies ? »

Mais il y a une autre question : comment reconstruire Gaza avec le Hamas ? Le rapport explique que pour être viable, l’économie de l’enclave doit pouvoir compter sur un port de commerce, un aéroport et l’exploitation offshore de gaz et de pétrole. Inimaginable avec le mouvement islamiste toujours au pouvoir à Gaza.

21h25 : L’hôpital al-Amal de Khan Younès a accueilli « sept martyrs » ce mercredi, « dont un employé du PRCS » (Croissant-Rouge)

21h00 : Benyamin Netanyahu et son gouvernement de plus en plus contestés en Israël


Dans la rue, chaque samedi, et tous les jours devant la résidence de M. Netanyahu à Césarée, les « anti-Bibi » se font entendre en Israël. Certains appellent même à l’organisation de nouvelles élections. En plus de cela, les désaccords au sein de la coalition israélienne se font sentir. Près de quatre mois après les évènements du 7-Octobre, la société israélienne apparait plus que jamais divisée politiquement.

Doit-on pour autant s’attendre à des changements politiques internes en Israël ? Difficile à dire, selon notre envoyée spéciale à Jérusalem, Alice Froussard.

Mais ce qui est certain, c’est que le soutien de l’opinion publique au Premier ministre israélien ne cesse de baisser au fur et à mesure que la guerre s’enlise. De nouveaux sondages d’opinion montrent que seulement 23% des Israéliens interrogés souhaitent qu’il reste au pouvoir, tandis que 41% aimeraient que Benny Gantz prenne sa place.

Surtout, la coalition de Benyamin Netanyahu pourrait ne pas survivre en l’état s’il y avait un nouvel accord de cessez-le-feu. Car toute proposition sérieuse exigera des concessions importantes de la part d’Israël, à savoir la libération de milliers de prisonniers palestiniens dit « de sécurité » et une trêve d’un mois et demi en échange de 35 otages Israéliens.

Or, le Premier ministre semble ne pas vouloir s’engager tout de suite dans cette voie, et ses alliés d’extrême droite en profitent. Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a déjà fait savoir son opposition à un accord s’il y avait trop de concessions, et a menacé de faire tomber le gouvernement.

De l’autre côté, les familles d’otages perdent patience et un nouvel échec des négociations, c’est prendre le risque, pour Benyamin Netanyahu, de voir partir les autres membres de sa coalition.

20h50 : Ismaël Haniyeh serait prêt à accepter un accord si des garanties pour un cessez-le-feu permanent sont là

Le Hamas acceptera un accord avec Israël sur la libération des otages qu’il retient, si des garanties pour un cessez-le-feu prolongé sont fournies, selon des sources politiques au sein de l’irganisation interrogées par Haaretz. Le chef du bureau politique du groupe palestinien, Ismaël Haniyeh, serait enclin à en acepter les grandes lignes si ses interlocuteurs lui fournissent des garanties pour un cessez-le-feu global.

20h45 : « Ce qui se passe à Gaza est une cicatrice sur notre conscience commune » (chef de la diplomatie de l’UE)

20h40 : Les États-Unis affirment avoir frappé un site de lancement de missile au Yémen avant qu’il n’entre en action

Selon le commandement central de l’armée américaine dans la région (Centcom), il constituait une « menace imminente » pour les avions américains.

20h20 : « L’Unrwa est totalement infiltrée par le Hamas », accable Benyamin Netanyahu à l’adresse de l’ONU

Le Premier ministre israélien a reçu ce mercredi à Jérusalem des ambassadeurs de l’ONU. « L’Unrwa est totalement infiltrée par le Hamas » et « nous avons besoin d’autres agences des Nations unies et d’autres organisations humanitaires » à sa place, a-t-il martelé. L’Office « a été au service du Hamas, dans ses écoles et de nombreuses autres choses », accuse le chef du gouvernement. « Je le dis avec grand regret, car nous espérions qu’il y aurait un organisme objectif et constructif pour fournir de l’aide. Nous avons besoin d’un tel organisme aujourd’hui à Gaza, mais l’Unrwa n’est pas cette instance », conclut-il.

18h55 : Le mouvement Résistance islamique en Irak à l’origine de l’attaque à la frontière jordanienne selon Kirby

Le porte-parole du conseil américain de sécurité nationale, John Kirby, déclare que les services de renseignement de son pays « sont confiants » dans le fait que l’attaque de dimanche, qui a tué trois soldats américains à la frontère entre la Jordanie, la Syrie et l’Irak, « a été réalisée par un regroupement nommée Résistance islamique en Irak ». Cette nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran « contient notamment », précise-t-il, les Brigades du Hezbollah, un influent groupe armé qui a annoncé hier une pause dans ses opérations contre les Américains.

18h50 : Le conseiller américain à la sécurité nationale et le ministre israélien des Affaires stratégiques se sont rencontrés

Comme annoncé plus tôt, l’Israélien Ron Dermer a rencontré ce mercredi le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan, à la Maison Blanche. « Ils ont discuté de la situation sur le terrain à Gaza, des possibilités d’accroître le flux d’aide humanitaire et des efforts collectifs pour libérer tous les otages et les ramener chez eux avec leurs familles », selon le porte-parole du conseil de sécurité nationale américain, John Kirby.

18h45 : Devant le Conseil de sécurité, le représentant palestinien rappelle qu’un cessez-le-feu est nécessaire

Pour que la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) soit appliquée, a rappelé l’envoyé de l’Autorité palestinienne Riyad Mansour dans son discours à l’ONU, « il doit y avoir un cessez-le-feu à Gaza ». « Bien que la charge incombe à Israël de mettre en œuvre les six mesures provisoires, vous n’assumez pas votre responsabilité en adoptant une résolution appelant à un cessez-le-feu, pour permettre la mise en œuvre du travail et des mesures provisoires ordonnés », a-t-il lancé aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies. « Quand allez-vous agir en conséquence si vous êtes vraiment sérieux dans le respect de vos obligations d’honorer la décision du tribunal ? », demande-t-il. « Cela nécessite un cessez-le-feu », insiste-t-il.

Dès le premier jour, nous avons dit que cela ne pouvait s’accomplir qu’avec un cessez-le-feu et nous ne cessons de le répéter.

18h20 : Les États-Unis réitèrent leur opposition « à toute réduction de la taille du territoire de Gaza »

Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré ce mercredi que son pays était « opposé à toute réduction de la taille du territoire de Gaza » et certifie que les responsables israéliens ont dit à Washington « qu’ils n’avaient pas l’intention d’occuper Gaza ou d’y laisser des forces ». M. Miller ajoute que l’administration Biden « poursuit activement la création d’un État palestinien indépendant avec de réelles garanties de sécurité pour Israël ».

18h15 : Les personnels de l’Unrwa contraints de fuir la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza

L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, qualifiée ce jour de « colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza » par le numéro un de l’ONU, qui exhorte les donateurs à maintenir leurs financements alors qu’elle se trouve depuis vendredi dans la situation la plus délicate de sa longue histoire, accusé de couvrir les activités du Hamas par Israël, affirme que son personnel a dû quitter la ville de Khan Younès, ravagée. « Nous avons perdu un dispensaire, des abris majeurs – des installations qui soutenaient la population de Khan Younès », explique dans une vidéo partagée sur le réseau social X Thomas White, directeur des affaires gazaouie à l’Unrwa.

18h00 : De fortes indications que des progrès sont enregistrés vers un accord pour la libération des otages

Un haut responsable israélien a déclaré à la chaîne NBC qu’il y avait de fortes indications selon lesquelles des progrès vers un accord pour la libération des otages sont actuellement enregistrés (voir également à 17h10).

17h55 : Israël a perdu un officier dans le nord de la bande de Gaza

Il s’agit du commandant Yitzhar Hofman, 36 ans, major réserviste, de l’unité commando d’élite Shaldag de l’armée, qui ajoute que sa mort porte à 224 le nombre de ses soldats tués depuis le début de l’offensive terrestre à Gaza (voir des photos prises dans le nord de l’enclave à 16h25).

17h45 : Fin de non recevoir du Likoud à la proposition d’alliance du chef de l’opposition israélienne Yair Lapid

Ce dernier proposait de rejoindre la coalition gouvernementale pour y remplacer l’extrême droite. « Lapid fait pression pour une fin immédiate de la guerre, sans une victoire complète – nous n’accepterons pas », lui répond le parti de M. Netanyahu, selon Haaretz.

17h40 : L’ambassadeur d’Israël à Stockholm, en Suède, confirme une « tentative d’attaque »

L’ambassadeur Ziv Kulman explique sur le réseau social X que l’enceinte diplomatique israélienne à Stockholm, ainsi que ses employés, a fait l’objet ce mercredi d’une « tentative d’attaque ». « Nous remercions les autorités suédoises pour leur réponse rapide. Nous ne nous laisserons pas intimider par la terreur », écrit-il (voir aussi à 15h20).

17h30 : Après quatre mois de guerre à Gaza, l’enclave est désormais « inhabitable », constate la Cnuced

Sur le plan purement financier, il faudra des dizaines de milliards de dollars pour rendre la bande de Gaza à nouveau viable, selon un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, la Cnuced, dont les chercheurs ont dressé l’ampleur des dégâts sur la base d’images satellite à haute résolution. Le rapport a été arrêté à fin novembre, un peu moins de deux mois après l’éclatement du conflit entre l’armée israélienne et le Hamas. Depuis, les données indiquent que les destructions ont plus que doublé, rapporte un auteurs du rapport, Rami Alazzeh. Après quatre mois de guerre, mais également 17 ans de blocus et des opérations militaires répétées dès bien avant le 7-Octobre, « Gaza est actuellement inhabitable », confie ce dernier à l’Agence France-Presse. « Même avec la fin de l’opération militaire et le récent taux de croissance moyen de 0,4% à Gaza, il faudrait attendre 2092 pour rétablir les niveaux de PIB de 2022 », écrit la Cnuced.

17h10 : Netanyahu tente de rassurer les familles d’otages et insiste sur la discrétion nécessaire à ses efforts

Le Premier ministre israélien a assuré aux familles des personnes détenues dans la bande de Gaza depuis début octobre, qu’il y avait un « réel effort » de son gouvernement pour les ramener à la maison, sans donner plus de précisions sur la méthode, et alors qu’il a déclaré mardi qu’il n’accepterait aucun accord qui incluerait de libérer des milliers de « terroristes ». « Nous faisons tous les efforts possibles », a déclaré M. Netanyahu lors de la réunion, selon un communiqué de son bureau. Mais « plus cet effort est public, précise-t-il, plus il s’éloigne et plus cet effort est discret, plus il a de chances d’aboutir ».

17h00 : Les Nations unies dressent un constat accablant de la situation dans la bande de Gaza

Martin Griffiths, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, a rendu compte ce mercredi devant le Conseil de sécurité de la situation à Gaza, lors d’une réunion convoquée par l’Algérie. Quatorze des 36 hôpitaux de Gaza sont fonctionnels, dit-il, et seulement partiellement. Ils sont confrontés à de graves pénuries de personnel et de fournitures. Des patients sérieusement blessés, ou malades, ne peuvent plus être soignés à Gaza et doivent être évacués rapidement. M. Griffiths constate que de violents combats se sont poursuivis à proximité des hôpitaux Nasser et al-Amal de Khan Younès, et que les affrontements intenses dans la ville continuent de pousser des milliers de personnes vers Rafah, où déjà plus de la moitié des 2,2 millions d’habitants de Gaza tentent de trouver refuge dans une situation parfaitement délétère. Selon lui, plus de 60% des logements seraient détruits ou endommagés dans toute l’enclave. Ses services estiment que 75% de la population gazaouie a été déplacée. Le secrétaire adjoint rappelle que les fortes pluies inondent les camps de fortune, obligeant les enfants, les parents et les personnes âgées à dormir dans la boue. L’eau potable devient de plus en plus inaccessible, les maladies évitables se développent et continueront à se propager, prévient le dirigeant onusien. Elles deviendront même, prédit-il, la principale cause de mortalité chez les Palestiniens de Gaza si ce n’est déjà le cas. M. Griffith précise par ailleurs que cette situation catastrophique se répercute de manière croissante sur les États limitrophes, en raison des déplacements massifs de Palestiniens vers d’autres pays. « Je tiens également à souligner que toute personne déplacée de Gaza doit avoir le droit de rentrer volontairement, comme l’exige le droit international », conclut le diplomate britannique.

La capacité de la communauté humanitaire à apporter des secours à la population de Gaza reste tout à fait insuffisante, et dire qu’elle est tout à fait insuffisante est tout à fait inadéquat. C’est bien plus difficile que ça (…) Nous continuons d’être confrontés au problème du refus par Israël de laisser entrer des éléments indispensables à Gaza, pour des raisons qui, du moins pour nous, sont floues et incohérentes.

16h45 : Entretien téléphonique entre les ministres des Affaires étrangères d’Iran et d’Arabie saoudite

Le Saoudien Faisal bin Farhan al-Saud s’est entretenu par téléphone avec son homologue iranien Hossein Amirabdollahian, selon ses services. Ils ont discuté « des derniers développements de la situation dans la bande de Gaza et de leurs répercussions sécuritaires et humanitaires », selon Riyad.

16h40 : Situation toujours très tendue entre le Hezbollah et l’armée israélienne à la frontière

Le groupe libanais dit avoir frappé trois sites militaires israéliens près de la frontière sud du Liban. Dans un communiqué, le Hezbollah assure que ses attaques ont touché des bâtiments abritant des soldats israéliens, sans plus de détails sur leur emplacement. Selon Al Jazeera, cela se passe à Kfar Kila. Plus tôt ce mercredi, des attaques israéliennes ont eu lieu en plusieurs points du territoire libanais.

16h35 : Le Trésor américain sanctionne des entités et un individu pour « avoir fourni un soutien financier essentiel » à la Force al-Qods des Gardiens de la révolution iranienne et « au réseau financier du Hezbollah »

« L’action d’aujourd’hui souligne notre détermination à empêcher la FQ-CGRI et ses groupes terroristes mandatés d’exploiter le système commercial international pour financer leurs activités déstabilisatrices », a déclaré le sous-secrétaire au Trésor Brian E. Nelson, cité par Al Jazeera. « Les États-Unis restent déterminés à couper ces groupes des sources de revenus qui soutiennent des activités déstabilisatrices dans la région », commente le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.

16h25 : Quelques photos des opérations dans lae nord de Gaza, prises ce mercredi depuis le territoire israélien

16h05 : « J’appelle tous les États membres à garantir la continuité du travail de l’Unrwa qui sauve des vies » (Guterres)

Le secrétaire général de l’ONU s’est exprimé ce mercredi, lors d’une réunion au siège de l’organisation à New York. « J’ai rencontré hier des donateurs pour écouter leurs inquiétudes et pour détailler les démarches entreprises pour les régler », a-t-il confié, avant de réaffirmer que l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens est « la colonne vertébrale de toute réponse humanitaire à Gaza ». « J’appelle tous les États membres à garantir la continuité du travail de l’Unrwa qui sauve des vies », implore Antonio Guterres, déplorant que « tout le système humanitaire à Gaza était en train de s’effondrer ».

15h55 : Le chef de la diplomatie américaine va retourner dans la région dès « les prochans jours »

Antony Blinken va retourner prochainement au Moyen-Orient, alors que les médiateurs tentent actuellement de parvenir à une nouvelle trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas. Le secrétaire d’État américain, qui s’est déjà rendu plusieurs fois dans la région depuis le début de la guerre, partira « dans les prochains jours », a déclaré un responsable à l’Agence France-Presse sous couvert d’anonymat, sans préciser quels pays seraient visités.

15h45 : À Gaza, la population « meurt de faim », se désole un haut responsable de l’OMS

« C’est une population qui meurt de faim. C’est une population qui est poussée au bord du gouffre », a déclaré le directeur du programme des urgences sanitaires de l’Organisation mondiale de la santé, Michael Ryan, lors d’une conférence de presse à Genève. Ses propos sont rapportés par l’Agence France-Presse.

15h40 : Selon le ministère de la Santé de Gaza, les hôpitaux de Khan Younis sont désormais à court de nourriture

La situation dans les hôpitaux Nasser et al-Amal de la ville de Khan Younès, épicentre des combats dans la bande de Gaza, est désastreuse et « empire » encore, prévient le ministère dans un communiqué. Elle « menace de mort de nombreux blessés et malades en raison du ciblage et du manque de capacités médicales », poursuit le communiqué, ajoutant que les deux centres hospitaliers sont à court de nourriture. Le ministère lance un appel à la Croix-Rouge et à l’ONU.

15h30 : L’armée de l’air sraélienne a attaqué des bâtiments du Hezbollah dans le sud du Liban

L’armée israélienne rapporte que l’aviation a bombardé des bâtiments militaires du Hezbollah dans la région du village de Rachaf, dans le sud du Liban. En outre, les forces de l’armée ont effectué des tirs d’artillerie sur des cibles du Hezbollah dans la zone des villages d’Aalma ech Chaab et d’Aitaroun. Un missile antichar a aussi été tiré sur la région de Metula, en Israël. Plusieurs lancements avaient été détectés au préalable par Israël depuis le Liban vers la Haute Galilée et la Galilée occidentale. Aucune victime n’a été signalée.

Brésil : soupçonné d’espionnage, le numéro deux du renseignement limogé par Lula

Alessandro Moretti, le directeur adjoint de l’Agence brésilienne du renseignement, a été renvoyé par le président Lula. Il est soupçonné d’avoir fait partie d’un réseau clandestin ayant espionné illégalement des centaines de responsables politiques et personnalités publiques sous la présidence de Jair Bolsonaro.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a limogé le numéro deux des services de renseignement du pays, sous le coup d’une enquête pour espionnage illégal, selon un avis publié mardi 30 janvier au Journal officiel.

La police fédérale enquête sur le directeur adjoint de l’Agence brésilienne du renseignement (Abin), Alessandro Moretti, qu’elle soupçonne d’avoir fait partie d’un réseau clandestin ayant utilisé un logiciel espion israélien, FirstMile, pour écouter illégalement des centaines de responsables politiques et personnalités publiques sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022).

Lundi, la police a mené des perquisitions dans plusieurs États du Brésil. Elle a notamment fouillé le domicile et le bureau de Carlos Bolsonaro, conseiller municipal de Rio de Janeiro et deuxième des quatre fils de l’ex-président d’extrême droite.

Jair Bolsonaro se dit « persécuté »

La police s’est également rendue à une résidence où se trouvaient Jair Bolsonaro et ses trois premiers fils à Angra dos Reis, cité balnéaire située à environ 150 km de Rio.

L’ancien président s’est plaint d’être « persécuté » par le gouvernement actuel. « C’est n’importe quoi », lui a répondu Lula mardi lors d’une interview avec la radio CBN.

Interrogé sur sa confiance envers l’équipe actuelle de l’Abin, Lula a répondu : « Nous ne sommes jamais sûrs. » Mais il a ajouté qu’il avait une « grande confiance » envers le directeur actuel de ce service, Luiz Fernando Corrêa.

La flambée des prix du riz et le spectre d’une crise alimentaire en Afrique

Le prix du riz ne cesse de grimper. En particulier depuis que l’Inde a décidé, l’été dernier, d’interdire ses exportations afin d’éviter tout risque de pénurie. Cette hausse des coûts risque de mettre en péril la sécurité alimentaire de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, dont le Bénin et le Burkina Faso, qui dépendent principalement des approvisionnements en riz indien.

« En quelques semaines, on a encore pris 20 dollars la tonne de riz. Ça va vite, très vite », constate Thierry Pouch, chef économiste aux Chambres d’agriculture de France et chercheur associé à l’Université de Reims-Champagne-Ardenne.

La flambée des cours, entamée cet été après l’annonce par l’Inde d’une restriction de ses exportations, se poursuit. Avec un riz à plus de 600 dollars la tonne fin janvier 2024, le prix de cette matière première, qui sert d’aliment de base à quatre milliards de personnes sur terre, s’envole à son plus haut niveau depuis quinze ans, faisant craindre une crise alimentaire mondiale.

Après une première interdiction concernant l’exportation de brisures de riz et une taxe de 20 % sur les autres variétés depuis septembre 2022, le Premier ministre indien Narenda Modi a décidé de passer au cap supérieur à l’approche de l’élection du printemps 2024. L’Inde a suspendu ses exportations de riz blanc hors basmati depuis juillet 2023 pour privilégier son marché national et éviter un risque de pénurie ou d’inflation alimentaire. « La décision de l’Inde a provoqué une nervosité des marchés mondiaux », poursuit Thierry Pouch. Inquiet d’une inflation mondiale, le FMI a lui aussi exhorté l’Inde, dès le mois de juillet, à lever son interdiction. En vain.

Au bouleversement suscité par la décision indienne s’ajoutent les craintes liées aux aléas climatiques en Asie du Sud-Est. Cette année encore, selon les météorologues, le phénomène El Nino se poursuit et pourrait provoquer une baisse des précipitations dans les zones rizicoles, ce qui aurait des conséquences sur le rendement des rizières.

Les réactions de la Thaïlande et du Vietnam scrutés de près

L’Inde est le premier exportateur de riz sur la planète, réalisant à lui seul plus de 40 % des exportations mondiales, devant la Thaïlande, le Vietnam et dans une certaine mesure, le Pakistan.

Mais Thierry Pouch se veut rassurant : « Il y aurait manifestement de quoi couvrir la consommation mondiale, en tenant compte de l’état des stocks du Vietnam et de la Thaïlande. Il n’y a pas, a priori, de risque de pénurie alimentaire. » Toutefois l’économiste n’exclut pas que ces deux pays décident de restreindre à leur tour leurs exportations si les prix mondiaux continuent de grimper, de façon à ce que les prix intérieurs restent abordables pour les consommateurs vietnamiens et thaïlandais.

Pour le moment, le Vietnam et la Thaïlande profitent surtout de la crise indienne pour exporter davantage leur riz. « Il faut savoir que la Thaïlande a même dépassé son objectif d’exportation en 2023. Donc, les restrictions indiennes ont été vécues comme une opportunité de marché », commente Anissa Bertin, chargée de projet au club Demeter et spécialiste des enjeux géopolitiques, de l’agriculture et de l’alimentation.

Le Vietnam et la Thaïlande, dont les partenaires sont essentiellement asiatiques, envisagent même de se tourner vers les pays africains, particulièrement dépendants du riz indien.

Contracter des dettes pour acheter du riz cher

Le risque posé par cette crise ne concerne pas tant une possible pénurie que la hausse du prix élevé du riz, qui va priver certains habitants de la planète de cette denrée. « Pour les pays africains, si les restrictions indiennes à l’exportation se poursuivent et si les prix continuent à flamber, ça risque d’être compliqué », avance Thierry Pouch.

Et ce d’autant plus que les prix du blé ont eux aussi explosé avec la crise engendrée par la guerre en Ukraine. « Pour des pays qui sont structurellement endettés, la difficulté va être de demander un nouvel échéancier de leur dette, voire même de contracter de nouvelles dettes pour pouvoir acheter des produits agricoles à prix fort. »

Or le riz est la principale denrée consommée en Afrique subsaharienne, à raison de 38,8 millions de tonnes par an. Le problème étant que la région est particulièrement dépendante des importations. Elles représentent 45 % du riz que ses habitants consomment.

Les principales destinations de la production indienne sont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin, le Niger, le Nigeria et le Togo, explique Thierry Pouch, précisant que pour la Guinée et le Burkina Faso, entre 70 % et 80 % du riz importé est indien.

Dans ce contexte, plusieurs pays dont le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Guinée se sont tournés vers l’Inde en octobre 2023 pour négocier des exemptions et ont obtenu gain de cause. L’Inde a accepté de livrer 1,34 million de tonnes de riz à ces pays africains, et plusieurs partenaires asiatiques.

Ces tractations vont permettre de maintenir les prix à un niveau raisonnables, mais jusqu’en février seulement. « Cela montre une certaine écoute du gouvernement indien vis-à-vis des besoins de l’Afrique. Il ne s’agit pas de déstabiliser le monde encore plus qu’il ne l’est. Mais ce partenariat ne peut couvrir qu’une petite partie des besoins sur l’année – quatre mois. L’Afrique subsaharienne représente à peu près 18 millions de tonnes importées par an. On est loin du compte », fait valoir Thierry Pouch.

Vers de nouvelles émeutes de la faim ?

L’enjeu dépasse le seul risque d’une crise alimentaire. Pour le chercheur, la hausse des prix du riz pourrait être lourde de conséquence, avec l’apparition de révoltes de la faim dans des pays qui vivent déjà une certaine forme d’instabilité politique. D’autres analystes vont dans le même sens, craignant que le monde ne revive l’onde de choc de la crise du riz de 2008, qui avait été suivie d’émeutes en Afrique du Nord, en Asie du Sud et notamment à Haïti, dans les Caraïbes.

Un scénario nuancé par Anissa Bertin. L’analyste estime que le contexte, bien que grave et sérieux, est loin d’être identique : « En 2008, le prix du riz avait franchi la barre des 1 000 dollars la tonne. La crise financière des subprimes était passée par là et elle avait entraîné une flambée du prix des matières alimentaires, considérées comme refuges. Les États-Unis avaient décidé d’investir sur le bio éthanol parce que les prix du pétrole avaient augmenté, alors le prix du maïs avait lui aussi flambé et donc on se tournait vers d’autres céréales, comme le riz. »

La Russie en sort gagnante

Si de nouveaux accords ne sont pas trouvés avec l’Inde, les pays concernés vont se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement, comme le Vietnam et la Thaïlande, mais aussi envisager de développer leur propre production. « L’Afrique produit déjà près de 55 % à 60 % de sa consommation de riz, principalement au Nigeria, mais aussi en Guinée, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Sénégal », rappelle Anissa Bertin.

En coulisses, un autre acteur se tient prêt lui aussi : la Russie. Grâce à sa production de blé, que Thierry Pouch estime à près de 100 millions de tonnes pour 2024, Moscou dispose d’un levier puissant pour peser encore davantage dans la géopolitique du continent. En cas de besoin, les Russes seront à même de fournir la précieuse céréale aux États africains.

Abdoulaye Diop dénonce la Cedeao comme une « menace » et justifie le retrait du Mali : « Une décision de survie

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a vivement critiqué la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qualifiant l’organisation de « menace » pour les pays membres. Ces déclarations font suite au retrait du Mali de la Cedeao et interviennent après le départ préalable de la Mauritanie.

« Il faut comprendre que la Cedeao est progressivement devenue une menace pour nos pays. Elle est instrumentalisée contre les institutions de nos pays, contre nos États, avec l’imposition de mesures coercitives qui ont un impact sur nos États », a déclaré M. Diop. Il a ajouté que le Mali, dans une optique de survie, a pris la décision de se retirer de la Cedeao, cherchant ainsi à échapper à l’influence qu’il considère comme déstabilisatrice.

Le ministre des Affaires étrangères a souligné que cette décision pourrait permettre au Mali de se réorganiser et de tirer profit des opportunités qui se présentent, tout en continuant à collaborer avec les pays qui le souhaitent.

Pour étayer ses propos, Abdoulaye Diop a mentionné l’exemple de la Mauritanie, qui s’est retirée de la Cedeao il y a une vingtaine d’années. Selon lui, la Mauritanie se porte bien et continue d’avancer malgré son retrait de l’organisation régionale.

Les déclarations du ministre malien mettent en lumière les tensions et les divergences au sein de la Cedeao, remettant en question la cohésion de cette organisation régionale et les défis auxquels elle est confrontée dans la gestion des affaires politiques et économiques en Afrique de l’Ouest.

Cédéao: un départ du Mali, du Niger et du Burkina, après des mois de tension

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso claquent la porte de la Cédéao. Les juntes militaires des trois pays ont annoncé, au soir de dimanche 28 janvier, quitter l’instance sous-régionale « avec effet immédiat ». « La Cédéao est devenue une menace pour ses États-membres et ses populations », ont justifié les militaires dans un communiqué conjoint. Cette annonce intervient après des mois de tensions entre les pays de l’Alliance des États du Sahel et la Cédéao. « Le retrait des trois juntes de la Cédéao menace notre sécurité collective », a déclaré à RFI Timothy Kabba, ministre des Affaires étrangères de la Sierra Leone, membre de la mission de médiation de la Cédéao au Niger

La rumeur d’un tel départ avait déjà agité le microcosme politique ouest-africain, en décembre, avant le dernier sommet de l’organisation sous-régionale. Déjà très fortes à l’époque, les tensions se sont accentuées, ces dernières semaines, entre la Cédéao et le Niger, le dernier chapitre étant l’échec, jeudi 25 janvier, d’une mission à Niamey de l’organisation sous-régionale, une mission de négociations dont un premier voyage, début janvier, avait été repoussé par les autorités nigériennes.

Après le coup d’État de juillet dernier, la Cédéao a durement sanctionné le pays, comme elle l’avait fait pour le Mali, en 2020, suite, là aussi, au renversement du pouvoir par les militaires. Cet été, elle avait même menacé les putschistes nigériens d’un recours à la force. Tour à tour, les trois pays ont été suspendus des instances de la Cédéao.

Depuis de longs mois, c’est un véritable dialogue de sourds qui s’est installé entre Bamako, Ouagadougou, Niamey et l’organisation sous-régionale, à la fois au sujet des sanctions économiques, de la lutte contre le terrorisme et du retour au pouvoir des civils.

Pour les trois juntes, la Cédéao, « est devenue une menace pour ses États membres et ses populations » et ce « sous l’influence de puissances étrangères ». C’est ce qu’elles écrivent dans un communiqué conjoint diffusé dimanche soir. La rupture est donc consommée. On notera que cette annonce intervient non seulement au retour d’une tournée diplomatique de Lamine Zeine, Premier ministre nigérien – tournée dont l’étape principale était Moscou – mais aussi après la livraison gratuite, par la Russie, de 25 000 tonnes de blé au Mali et au Burkina Faso.

Vers un renforcement de l’AES

Les trois pays semblent se diriger maintenant vers un renforcement de leur coopération au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette structure a été créée, le 16 septembre dernier, d’abord pour lutter contre les groupes jihadistes, mais la charte du Liptako-Gourma, signée entre les trois États, dépasse le simple cadre militaire, en témoigne cette clause de défense collective inscrite dans le texte.

La coopération se veut donc également politique, diplomatique et économique. Des réunions entre ministres de l’Économie et des Affaires étrangères des trois pays ont eu lieu ces derniers mois pour structurer l’architecture de l’Alliance. Fin décembre, les Premiers ministres des trois pays étaient à Niamey pour annoncer leur volonté d’avancer sur des projets communs, notamment en matière d’infrastructures routières et ferroviaires.

Il se murmure qu’à court terme, l’accent pourrait d’abord être mis sur l’aérien avec le développement de l’aéroport de Ouagadougou. Celui-ci deviendrait ainsi une sorte de hub pour les pays de l’Alliance.

« Le retrait des trois juntes de la Cédéao menace notre sécurité collective »

La Cédéao se dit prête à une « solution négociée » après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a exprimé, dimanche, sa volonté de sortir de l’impasse politique créée par l’annonce du retrait de ces trois pays, une solution oui, mais sur quelles bases ?

Joint par RFI, Timothy Kabba, ministre des Affaires étrangères de la Sierra Leone, l’un des quinze pays membres du bloc régional, fait partie également de la mission de médiation de la Cédéao au Niger. Pour lui, ce retrait risque de déstabiliser la région.

RFI : Quelle est votre réaction à cette annonce ?

Timothy Kabba:  C’est une nouvelle assez inquiétante, bien qu’elle soit attendue parce que ces trois pays avaient laissé entendre, l’année dernière, qu’ils allaient former l’Alliance des États du Sahel, ce qui signifie qu’ils allaient se retirer du bloc. Mais la Cédéao saisira l’occasion pour s’assurer que ces membres importants de notre communauté ne se retirent pas et ne sortent pas de la communauté. Cette décision est une menace pour la paix, la sécurité et la stabilité de toute la communauté parce que ces trois pays sont confrontés non seulement à leur instabilité politique, mais aussi aux groupes terroristes comme le mouvement al-Qaïda et Daech et, donc, c’est un peu inquiétant si ces pays font cavalier seul.

Mais le processus lui-même exige que tout pays désireux de se retirer doit exprimer formellement sa demande auprès de la Cédéao et qui sera ensuite examiné dans un délai d’un an. Mais pendant cette période, cet État doit continuer à se conformer à ses obligations. J’espère donc que la demande de retrait sera retirée, étant donné que notre sécurité collective est cruciale.

Quelles mesures peut prendre la Cédéao pour faire changer d’avis ces trois pays ?

Je pense que les chefs d’État vont se réunir et qu’il y aura un sommet imminent au cours duquel les dirigeants évalueront la situation et trouveront la meilleure solution. Je crois que la meilleure solution est une solution diplomatique. Et je pense que nous continuerons à être patients avec nos frères du Niger, du Mali et du Burkina Faso pour trouver une solution à l’impasse politique dans laquelle se trouvent ces pays.

En annonçant leur retrait, ces pays ont accusé l’organisation de ne pas les avoir assez soutenus. Est-ce que c’est un argument valable ?

Non, pas à mon avis. Je pense que la Cédéao a ouvert la porte à la négociation lors du 64ᵉ sommet des chefs d’État et de gouvernement. Il était clair, lors de cette rencontre, que l’organisation régionale avait déjà assoupli ses restrictions de voyage imposées aux chefs de ces différents gouvernements et elle avait également ouvert la voie à la médiation.

J’étais l’un des ministres des Affaires étrangères chargés par la Cédéao d’entamer des négociations avec les autorités nigériennes et malheureusement, le jeudi 25 janvier, nous n’avons pas pu nous rendre au Niger où nous étions attendus par les autorités nigériennes pour entamer des discussions sur la transition, car l’avion loué par la Cédéao a eu un problème technique à Abuja et nous n’avons donc pas pu participer à cette mission de médiation. Mais la Cédéao va s’assurer que ces membres importants de notre communauté ne se retirent pas du bloc.

Que représentent ces trois pays pour la Cédéao ?

Il faut rappeler que le Niger, le Mali et le Burkina Faso représentent géographiquement plus de la moitié de la superficie de la Cédéao et 15 % de sa population. Ils sont donc très importants. Il y a des répercussions plus graves encore parce que ces pays sont liés culturellement et géographiquement et nous avons une longue histoire de coopération et d’interdépendance. Je pense donc qu’il serait une bonne chose que nous trouvions un moyen de sortir de cette impasse.

Craignez-vous que d’autres pays puissent emboiter le pas du Mali, Niger et du Burkina Faso ?

e ne suis pas convaincu que d’autres pays vont se ranger du côté de ces trois pays et choisir de quitter la Cédéao. Le monde est confronté à une myriade de défis allant du changement climatique aux insurrections terroristes et violentes et n’importe quelle nation voudrait faire partie d’une organisation qui fera face à ces défis interminables.

Faire partie de la Cédéao, cela a-t-il encore un sens aujourd’hui ?

Je pense que la Cédéao est toujours pertinente. Je parle en tant que ministre des Affaires étrangères de la Sierra Leone. Je suis conscient de la contribution de la Cédéao à la restauration de la démocratie et de la paix en Sierra Leone, au Liberia, en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau et en Gambie, et je pense donc que la Cédéao a les outils pour rassembler ces pays et lutter pour le bien commun de notre région.

Je pense que ces trois pays méritent d’être entendus et je pense que leurs populations méritent de vivre en paix et sous un régime constitutionnel. C’est donc le rôle que nous allons jouer en tant que collectivité au sein de la communauté pour veiller à ce que ces pays respectent l’ordre constitutionnel et nous allons joindre nos efforts à ceux de nos frères du Sahel dans la lutte contre le terrorisme.

Retrait de la Cédéao par le Burkina Faso, le Mali et le Niger

Les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger, tous gouvernés par des juntes militaires, ont conjointement annoncé leur retrait immédiat de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans un communiqué officiel. Cette décision, prise « en toute souveraineté », a été justifiée par la volonté de répondre aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations respectives.

Les trois pays sahéliens ont connu des prises de pouvoir militaires au cours des dernières années (2020 au Mali, 2022 au Burkina Faso et 2023 au Niger), ce qui a créé des tensions avec la Cédéao. Cette organisation régionale cherche à rétablir des gouvernements civils rapidement et a imposé des sanctions sévères au Mali et au Niger, allant jusqu’à menacer d’utiliser la force dans ce dernier pays.

Les raisons exactes du retrait de la Cédéao ne sont pas explicitement mentionnées dans le communiqué, mais il semble découler des différends entre les gouvernements militaires au pouvoir et la Cédéao. Les problématiques liées à l’insécurité, au jihadisme et à la pauvreté contribuent également à la complexité de la situation.

Les dirigeants des trois pays justifient leur décision en affirmant prendre « toutes leurs responsabilités devant l’histoire » et en répondant aux attentes de leurs populations. Cela suggère que le retrait de la Cédéao pourrait être perçu comme une réponse aux préoccupations et aux aspirations locales, mettant en avant la souveraineté nationale.

Le retrait immédiat de ces trois pays de la Cédéao soulève des questions sur les conséquences régionales et internationales. La Cédéao avait joué un rôle important dans la médiation et la pression diplomatique, et ce retrait pourrait compliquer davantage les efforts visant à rétablir la stabilité politique dans ces nations sahéliennes.

L’annonce de ce retrait est susceptible de susciter des réactions au sein de la Cédéao et au niveau international. Les prochains développements seront suivis de près pour évaluer l’impact sur la dynamique politique régionale et les relations entre ces pays et l’organisation sous-régionale.

Tunnels de Gaza : la délicate guerre souterraine d’Israël contre le Hamas

Depuis près de quatre mois, l’armée israélienne et le Hamas s’affrontent dans la bande de Gaza. Des combats à la surface, mais également dans les tunnels de l’enclave, surnommés le « métro de Gaza ». Ce véritable dédale souterrain ne cesse de révéler ses surprises. 

« C’est une guerre à deux dimensions : à la surface contre la guérillaet sous la surface. Et pour se battre au-dessus, il faut contrôler ce qui se passe en-dessous », explique le major Ido, officier des opérations en génie de combat au sein de l’armée israélienne. Près de quatre mois après le début de la guerre entre le Hamas et Israël, une autre bataille se joue à l’abri des regards, dans les tunnels de la bande de Gaza.

Selon les informations diffusées par l’armée israélienne, seule à avoir un accès direct, le Hamas a créé une vaste forteresse de plus de 1 400 tunnels qui s’étendrait sur plus de 500 kilomètres. « Il y a des tunnels tactiques près de la frontière qui ont notamment permis d’attaquer par surprise les kibboutzim, des tunnels logistiques et les pièges, c’est-à-dire tout ce qui permet de créer des dommages à nos soldats en surface, détaille le major Ido. Tous les tunnels sont reliés au métro qui permet de faire passer des voitures, des munitions et des otages ».

Du tunnel de contrebande au tunnel tactique 

Construits afin de permettre la contrebande depuis l’Égypte lors de la première Intifada –soulèvement des Palestiniens dans les Territoires occupés entre 1987 et 1993 –, les tunnels se sont largement modernisés ces quinze dernières années. « Le réseau des tunnels du Hamas est l’un des plus grands et des plus sophistiqués qu’on ait jamais vus dans l’histoire de la guerre », explique sur l’antenne de France 24 Daphné Richemond-Barak, professeure à l’université Reichman et autrice d' »Underground Warfare » (Oxford University Press, 2018). « Cette infrastructure comprend tout ce dont le Hamas a besoin pour son effort militaire. C’est un peu comme son oxygène. Que ce soient des dépôts d’armes ou des centres de commande, des centres logistiques et évidemment tous les vivres dont le Hamas a besoin pour vivre sous terre ».

Parfois renforcés avec du béton, ces tunnels sont pourvus de canalisations, d’électricité, d’une ventilation, de systèmes de communication… Le tout parfois à une profondeur considérable. « Les tunnels les plus profonds que nous avons trouvés descendent à environ 40 mètres, confirme le major Ido. Des recherches sont en cours, mais nous pouvons d’ores et déjà dire qu’il y en a des plus profonds. » 

Le 18 décembre, l’armée israélienne a annoncé avoir découvert « le plus grand tunnel » connu. « Ce réseau massif de tunnels, qui se divise en plusieurs branches, s’étend sur plus de quatre kilomètres et n’arrive qu’à 400 mètres du point de passage d’Erez », entre Israël et le nord de la bande de Gaza, ont alors indiqué les forces armées israéliennes. Lors des attaques du 7 octobre, les commandos du Hamas ont utilisé une grenade propulsée par fusée pour franchir la partie du mur et pénétrer sur le checkpoint, selon l’agence américaine Associated Press.

Une guerre souterraine toujours plus meurtrière

« L’ampleur même des réseaux clandestins du Hamas pourrait, une fois entièrement découverte, dépasser tout ce à quoi une armée moderne a jamais été confrontée, écrit John Spencer, responsable des études sur la guerre urbaine au Modern War Institute de l’Académie militaire de West Point et fondateur Groupe de travail international sur la guerre souterraine. L’un des derniers conflits impliquant un grand nombre de complexes de tunnels a été la guerre du Vietnam. Les forces américaines et d’autres ont fait face à des complexes de tunnels qui s’étendaient jusqu’à 40 miles [plus de 60 kilomètres, NDLR] de long et l’un des endroits les plus concentrés de tunnels, près de Saïgon à Cu Chi, contenait 130 miles [près de 210 kilomètres, NDLR] de passages ». 

Première Guerre mondiale, Afghanistan, Irak ou encore l’Ukraine avec Marioupol, Bakhmout et Soledar… L’utilisation des tunnels n’est pas nouvelle. Cette forme de guerre, parmi les plus meurtrières et les plus complexes, repose avant tout sur un élément de surprise. Les commandos peuvent s’y dissimuler, mener des embuscades et piéger tout ou partie des conduits. « En 2011 au Mali, les troupes françaises ont eu énormément de mal à se battre contre Al-Qaïda au Maghreb islamique qui se protégeait et se cachait dans des tunnels et des caves dans les montagnes, raconte Daphné Richemond-Barak. […] Quand [à Gaza, NDLR] on combine la guerre urbaine à la guerre souterraine, on se trouve devant une difficulté pratiquement insurmontable. D’une part, iI est impossible de connaître toutes les ramifications des tunnels. D’autre part, il faut protéger les otages israéliens qui s’y trouvent ainsi que les civils de Gaza. Le challenge est immense. »

Une analyse partagée par l’armée israélienne. « Ce type de guerre réclame du temps. C’est comme une opération chirurgicale, estime le major Ido. Nous devons trouver exactement chaque puits, comprendre comment il se connecte à tel tunnel, et tel tunnel à telle ligne de ‘métro’ [l’armée israélienne surnomme le réseau « le métro de Gaza », NDLR]. C’est le seul moyen de gagner cette guerre. Lentement, mais en toute confiance ». 

2014, un tournant pour l’armée israélienne 

En 2014, l’opération « Bordure protectrice » [nom de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, NDLR] a été un révélateur de l’enjeu stratégique des tunnels. C’est à ce moment-là que l’armée israélienne a découvert l’ampleur du réseau souterrain et les dangers sécuritaires qu’il représentait. Les puits – points d’entrée des tunnels – ont commencé à être débusqués. Souvent autour de bâtiments civils. Le 22 novembre, l’armée israélienne a ainsi dévoilé des vidéos d’un tunnel en béton situé près de l’hôpital Al-Chifa, dans la ville de Gaza. Israël a toujours accusé le Hamas d’installer ses tunnels, ses sites de lancement de roquettes dans les zones densément peuplées afin de se servir des civils comme boucliers humains.

« C’est une certitude que ces tunnels s’étendent sous les maisons des civils, parfois même avec des ouvertures dans les cuisines, sous des mosquées, sous des écoles qui appartiennent aux Nations unies, affirme Daphné Richemond-Barak. La stratégie du Hamas cherche à immuniser des cibles militaires en les plaçant au milieu des populations civiles, ce qui est un crime de guerre. » Des accusations que le mouvement palestinien, classé comme organisation terroriste par l’Union européenne et notamment la France, dément. 

Au terme de 51 jours de combats de « Bordure protectrice », 34 tunnels ont été détruits. Une infime portion du « métro de Gaza ». Israël décide alors de renforcer ses défenses près de l’enclave palestinienne en construisant une barrière de sécurité renforcée baptisée le « mur de fer ». Le tout équipé de capteurs dans le sol, de radars et de salles de contrôle. Trois ans de travaux et un investissement d’environ 1 milliard de dollars (922 millions d’euros) qui n’ont pourtant pas pu empêcher les attaques du Hamas le 7 octobre. 

Des unités de soldats ont été dédiées à l’exploration et à la destruction des tunnels, à l’instar de « Yahalom » (« diamant », en français), une unité d’élite du Corps du génie militaire. Surentraînés, les soldats disposent d’un équipement high-tech à la hauteur des défis posés par ce réseau tentaculaire.

Les tunnels, une stratégie politico-militaire du Hamas

Au fil des années, ces tunnels sont devenus la pierre angulaire de la stratégie politico-militaire du Hamas. À partir de 2005, lorsque les Israéliens ont quitté Gaza, le Hamas a commencé à investir massivement dans le réseau. Un mouvement qui s’est accéléré deux ans plus tard, après l’exclusion de l’Autorité palestinienne et la prise totale du pouvoir par le Hamas dans l’enclave. Avec, à la clé, une facture qui donne le vertige. « Selon nos estimations, le coût s’élève à environ 14 milliards de dollars », affirme le major Ido.

« Le Hamas se repose sur une stratégie de la guerre souterraine depuis plus de vingt ans, confirme Daphné Richemond-Barak. Le groupe terroriste s’est rendu compte qu’il pouvait en bénéficier pour la contrebande, mais aussi pour les kidnappings d’Israéliens, qu’ils soient soldats ou civils, pour infiltrer le territoire israélien et planifier des opérations loin des yeux des forces israéliennes. » Grâce aux tunnels, les combattants du Hamas peuvent parer à la supériorité technologique de l’armée israélienne. « C’est un terrain qui leur permet de neutraliser une asymétrie inhérente à un conflit entre un groupe terroriste d’une part, et un État pourvu d’une armée sophistiquée et équipée d’autre part. La technologie, les moyens utilisés pour rassembler des renseignements, connaître l’étendue de leur arsenal militaire, ne fonctionnent pas dans ces tunnels souterrains, dans lesquels la plupart des équipements qui émettent des signaux ne captent pas. Suivre l’activité du Hamas est extrêmement compliqué. D’où probablement la surprise du 7 octobre. »

Les tunnels du Hamas sont sans doute le plus gros challenge de l’armée israélienne. Embuscades à la surface, dans les souterrains, engins explosifs improvisés (IED) disséminés dans les souterrains… Une guérilla d’autant plus longue et difficile que les 136 otages israéliens sont retenus dans le « métro de Gaza ». Inonder [comme le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi l’a fait en 2014] ou détruire les tunnels, c’est donc prendre le risque d’accroître encore le nombre de victimes.

Colère des agriculteurs : les syndicats annoncent « un siège de la capitale »

En dépit des annonces faites vendredi par le Premier ministre, Gabriel Attal, pour tenter d’apaiser la colère des agriculteurs, ces derniers restaient largement mobilisés samedi, malgré la levée de certains barrages routiers. Ils s’interrogent maintenant sur la suite de leur mouvement, mais des agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) du grand bassin parisien ont d’ores et déjà annoncé qu’ils entameraient « un siège » de Paris dès lundi et « pour une durée indéterminée ».

À mesure que certains barrages sont levés, samedi 27 janvier, la circulation reprend sur certaines autoroutes, tandis que les agriculteurs, loin d’être tous satisfaits des annonces du gouvernement, s’interrogent sur la suite de leur mouvement.

Dans le sud, l’autoroute A9 « a été rouverte sur la majeure partie de son tracé », a indiqué Vinci Autoroutes dans un communiqué. Mais elle reste coupée dans le Gard. 

Du côté de l’autoroute A64 au niveau de Carbonne (Haute-Garonne), premier barrage d’agriculteurs à avoir été installé il y a dix jours, le blocage a été totalement levé. Cet axe reliant Toulouse à Bayonne a été rouvert à la circulation à 15 h 25, a annoncé la préfecture dans un communiqué.

« On a été entendu, on a eu quelques réponses » même si « tout ne sera pas parfait de suite », a jugé Joël Tournier, l’un des porte-parole du mouvement à Carbonne, avec l’éleveur Jérôme Bayle.

Selon la gendarmerie, le nombre de blocages et de départements touchés diminue fortement. Samedi à 6 h, il y avait moins de 40 actions touchant 28 départements. 

Mais le mouvement reste diffus, avec des situations qui varient localement à travers la France et des agriculteurs partagés entre ceux qui estiment avoir obtenu satisfaction et d’autres qui souhaitent relancer le mouvement après une pause.

« Siège de la capitale »

Des agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) du grand bassin parisien entameront lundi un « siège de la capitale », ont annoncé samedi soir les deux syndicats, qui représentent la majorité de la profession au niveau national.

« Dès lundi 29 janvier à 14 h les agriculteurs des départements de l’Aisne, l’Aube, l’Eure, l’Eure & Loir, l’lle-de-France, la Marne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine et Marne, la Seine-Maritime et la Somme, membres du réseau FNSEA et Jeunes Agriculteurs du Grand Bassin Parisien entament un siège de la capitale pour une durée indéterminée », écrivent-ils dans un communiqué.

« Tous les axes lourds menant à la capitale seront occupés par les agriculteurs », ajoutent-ils dans le bref texte.

Les agriculteurs de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, l’un des points chauds de la mobilisation en France, avaient un peu plus tôt annoncé leur intention de « monter à Paris » à partir de lundi pour aller bloquer le marché d’intérêt national de Rungis (Val-de-Marne).

Un administrateur national des JA, Maxime Buizard, avait un peu plus tôt annoncé sur BFMTV avoir « décidé de changer de méthode et d’organiser le blocus de Paris et de la petite couronne ».

« Pour l’heure, ce n’est pas tranché », temporisait Pierrick Horel. « Il y a des discussions, il y en a qui tempèrent, il y en a qui décident de tout bloquer », explique David Sève, de la FDSEA du Gard.

« On ne vous lâchera pas »

Mardi, la mobilisation a été endeuillée par la mort accidentelle d’une agricultrice et de sa fille sur un barrage à Pamiers (Ariège). Samedi, plusieurs milliers de personnes participaient dans cette ville à une marche blanche organisée en leur mémoire. « Il y a une foule considérable […], la solidarité et l’émotion ont dépassé l’Ariège et le monde de l’agriculture », a déclaré Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège.

Pour tenter d’éteindre la révolte montée de campagnes, où beaucoup ne parviennent plus à vivre de leur métier, le Premier ministre, Gabriel Attal, a dévoilé vendredi des mesures d’urgence en Occitanie, berceau de la contestation. « On ne vous lâchera pas », a-t-il lancé. 

Il a ainsi accédé à quelques-unes des demandes les plus pressantes des manifestants, comme l’abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR), le gonflement des indemnités pour les éleveurs touchés par la maladie des bovins MHE et des sanctions lourdes contre trois industriels de l’agro-alimentaire ne respectant pas les lois Egalim sur les prix.

Les mesures « sont appelées à se décliner sur d’autres sujets » a promis le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.

« Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère »

« Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin », a affirmé vendredi le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. La Confédération paysanne veut pour sa part vouloir « continuer la mobilisation » pour obtenir « des mesures structurelles ».

« Les gens sont excédés par le fait que ce n’est pas les annonces qu’on attendait », a déclaré samedi Lucie Delbarre, secrétaire générale de la FDSEA du Pas-de-Calais. « On a un État qui se moque de ses agriculteurs. On le voit bien, c’est une cocotte-minute prête à exploser ».

À Narbonne, c’est un bâtiment de la Mutualité sociale agricole (MSA) qui avait été incendié vendredi après-midi en marge d’une manifestation d’agriculteurs, tandis qu’à Nîmes, un bureau des Douanes et huit véhicules ont été brûlés.

Partout à travers la France – première puissance agricole de l’Union européenne – s’est exprimé un mélange de passion et de désespoir, les cortèges exhibant ici un pendu de paille, là affichant le slogan « Enfant on en rêve, adulte on en crève ».

À Matignon, l’accueil des mesures est observé avec attention, et l’entourage de Gabriel Attal promet « de continuer à apporter un certain nombre de mesures d’ici le Salon de l’agriculture » fin février.

« Il faut donner un cap à l’agriculture française. Il faut lui dire ce qu’elle doit faire : son objectif est d’être concurrentielle avec les fermes-usines du Brésil ou d’Ukraine, ou son but est de nourrir comme il faut les Français ? », a demandé le député LFI de la Somme François Ruffin.

Washington donne son feu vert à la vente des F-16 réclamés par la Turquie

Après des mois de tractations, le gouvernement américain a donné vendredi son feu vert à la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie, pour un montant de 23 milliards de dollars, dans la foulée de la ratification par Ankara de l’adhésion de la Suède à l’Otan.

Ankara les réclamait ardemment depuis plusieurs années. Le gouvernement américain a donné, vendredi 26 janvier, son feu vert à la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie, pour un montant de 23 milliards de dollars, dans la foulée de la ratification par Ankara de l’adhésion de la Suède à l’Otan.

La vente prévoit l’acquisition par la Turquie de 40 nouveaux F-16 et par la Grèce de 40 F-35 pour un montant de 8 milliards de dollars, a fait savoir le département d’État vendredi. Ce dernier a formellement notifié, comme l’exige la loi américaine en cas de cession d’armement américain à un gouvernement étranger, le Congrès de cette double vente vendredi en fin de journée.

Avant de conclure ce contrat, les États-Unis ont attendu que les instruments de ratification par la Turquie de l’adhésion suédoise à l’Otan soient physiquement déposés à Washington, a précisé un responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat, témoignant du caractère ultra-sensible des négociations qui ont prévalu à cet accord.

En tant que dépositaires du Traité de l’Atlantique nord, tous les instruments de ratification doivent être déposés dans la capitale fédérale américaine, qui accueillera en juillet un sommet pour les 75 ans de l’Alliance atlantique.

Conclusion du bras de fer d’Erdogan

L’affaire des F-16 pour la Turquie, qui en a besoin pour moderniser sa force aérienne, est l’histoire d’une longue saga qui émaillé les discussions entre les États-Unis et la Turquie dans le sillage de la candidature suédoise à l’Alliance atlantique.

Le Parlement turc a approuvé mardi l’adhésion de Stockholm, mettant fin à vingt mois de tractations qui ont testé la patience des alliés occidentaux d’Ankara, désireux de faire front uni face à Moscou dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mené un bras de fer exigeant d’abord de la Suède une série de réformes et posant ensuite comme condition cette vente simultanée d’avions F-16 américains.

Pour satisfaire les exigences d’Ankara, la Suède a réformé sa Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie accusant la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.

La Suède avait annoncé en mai 2022, dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine en février, sa candidature à l’Otan, en même temps que la Finlande, devenue en avril le 31e membre de l’organisation.

Réticences chez les démocrates                     

Si le gouvernement américain a toujours été favorable à la vente de F-16 à la Turquie, des élus au Congrès notamment démocrates s’y étaient opposés et bloquaient le dossier arguant du bilan négatif des droits de l’homme en Turquie et des tensions avec la Grèce.

Et ils avaient directement liés ce contrat à la ratification turque. De ce fait, l’administration Biden s’était retenue jusqu’à ce vendredi d’en notifier le Congrès. 

L’influent président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Ben Cardin, a fait part, dans un communiqué diffusé vendredi soir, de son accord pour la vente, soulignant n’avoir « pas pris cette décision à la légère ».

Le Congrès a le pouvoir de la bloquer en votant une résolution conjointe, mais personne ne s’y attend, la condition de la ratification de l’adhésion suédoise étant à présent levée.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a mené une intense séquence diplomatique entre Athènes et Ankara pour obtenir cet accord, allant jusqu’à répéter par trois fois au président turc lors d’un déplacement à Ankara, juste après le séisme en février 2023, qu’il n’y aurait pas d’avions sans ratification, selon le responsable.

Par ailleurs, l’accord a nécessité au préalable qu’Athènes s’engage à ne pas faire obstruction à la vente. En échange, la Grèce recevra de façon simultanée des F-35, modèle plus perfectionné que celui négocié son voisin turc.

Athènes avait vivement contesté la vente d’avions de combat F-16 à Ankara en raison des différends territoriaux qui l’opposent depuis longtemps à la Turquie dans la région de la Méditerranée orientale, riche en ressources énergétiques.

Ce nouvel élargissement de l’Otan n’est cependant pas tout à fait terminé. Il reste à la Hongrie de ratifier l’adhésion suédoise, malgré les promesses de Budapest qu’elle ne serait pas le dernier pays à donner son feu vert.

« Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a une fois de plus montré qu’il était le membre le moins fiable de l’Otan », a déploré le sénateur Ben Cardin.

À Washington, on dit s’attendre à ce que cela prenne encore quelques semaines mais que la Hongrie s’est engagée à aller de l’avant, ce qui permet d’envisager une cérémonie de levée de drapeaux lors d’une prochaine ministérielle de l’Otan, à son siège de Bruxelles en avril.

Le Mali rompt l’accord d’Alger de 2015 : Une escalade de tensions anticipée

Le gouvernement militaire malien a officiellement annoncé la cessation immédiate de l’Accord d’Alger, signé en 2015 avec deux coalitions de forces armées du Nord du Mali. Cette décision radicale intervient dans un contexte marqué par une intensification des violences et une volonté affirmée d’engager des pourparlers intermaliens sans ingérence extérieure.

Le Colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, a déclaré cette rupture lors d’une allocution à la télévision nationale, motivée par une « nouvelle posture » de certains groupes signataires et des actions hostiles attribuées aux autorités algériennes. La décision de résilier l’accord est justifiée par son inapplicabilité dans le climat actuel, selon les termes du communiqué officiel.

Le mouvement de cessation des hostilités de l’Accord d’Alger était attendu, témoignant des tensions exacerbées entre les forces maliennes et les groupes séparatistes touaregs. Mohamed El Maouloud Ramadane, représentant du Cadre stratégique permanent, a exprimé devant l’AFP l’impossibilité de poursuivre les négociations avec la junte au pouvoir, affirmant qu’ils n’ont « d’autre choix que de mener cette guerre qui nous est imposée ».

Cette rupture de l’Accord d’Alger soulève des inquiétudes quant à une escalade des tensions au Mali et pourrait avoir des répercussions régionales. Seneweb continuera de suivre de près l’évolution de la situation au Mali.

L’Union africaine proclame 2024 « Année de l’éducation

L’Union africaine (UA) a annoncé que l’année 2024 sera consacrée à l’éducation, appelant les dirigeants à accélérer les progrès vers la réalisation de l’Objectif de développement durable 4 (ODD4).

Dans un communiqué conjoint, l’Unicef et l’UNESCO ont souligné que la mission commune avec l’UA vise à concrétiser les engagements de haut niveau pris lors du Sommet sur la transformation de l’éducation en septembre 2022. L’objectif est de doter les apprenants africains des compétences, des valeurs, des attitudes et des connaissances essentielles pour une intégration réussie dans la société et un avenir prometteur.

Les deux agences ont exhorté les gouvernements et les partenaires à redoubler d’efforts pour promouvoir un financement public équitable de l’éducation, en mettant l’accent sur les enfants les plus vulnérables. L’objectif global est de réduire les disparités entre les apprenants et d’atteindre une couverture universelle, soulignant que les pays investissant dans un apprentissage de qualité connaissent moins de conflits et une augmentation de la sécurité.

Cet appel à l’action a été soutenu par diverses organisations et institutions internationales, dont l’ONU, soulignant l’urgence et l’importance d’un effort collaboratif pour transformer l’éducation, la rendre inclusive, axée sur la paix et résiliente face aux défis du 21e siècle.

Guinée : Colonel Mamadi Doumbouya élevé au grade de Général de corps d’armée…

Le chef de la Transition guinéenne vient de monter en grade. Le colonel Mamadi Doumbouya a été élevé ce mardi 24 janvier 2024, par ses frères d’armes, au grade de Général de corps d’armée à titre exceptionnel.

La cérémonie de distinction a eu lieu au Palais Mohamed V, siège de la Présidence en présence des Commandants de la hiérarchie militaire, a appris Africaguinee.com.

Ils étaient plus de 450 membres des Forces de défense et de sécurité présents, selon la présidence guinéenne.

Avec cette élévation, le chef de la Transition Guinéenne quitte le Groupement des forces spéciales.

Africaguinee.com

Record Historique : Les demandes d’Asile atteignent un niveau sans précédent en France en 2023

Le nombre de demandes d’asile en France a atteint un niveau record en 2023, avec 142 500 demandeurs, selon les données provisoires de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Cette augmentation de 8,6 % par rapport à l’année précédente s’inscrit dans une tendance observée également chez les voisins européens.

En 2023, près de 142 500 demandes de protection internationale ont été enregistrées par l’Ofpra, dont environ 123 400 premières demandes d’asile. Ce chiffre dépasse le précédent pic enregistré en 2019, avant la crise sanitaire, qui était de 132 000 demandes.

Selon Julien Boucher, le directeur de l’Ofpra, cette hausse, bien que significative, reste inférieure à la moyenne européenne estimée entre 15 et 20 %. L’Allemagne, en particulier, a enregistré quelque 350 000 demandes en 2023, mettant en lumière une tendance européenne plus généralisée.

Les ressortissants afghans demeurent les premiers demandeurs d’asile en France pour la sixième année consécutive, avec plus de 17 500 premières demandes. Ils sont suivis par des personnes originaires du Bangladesh, de Turquie, de la République démocratique du Congo, et de la République de Guinée.

Le taux de protection de l’Ofpra, représentant la part de demandes acceptées, a augmenté en 2023, atteignant 33 %, soit une hausse de 4 points par rapport à 2022. Parallèlement, le délai moyen de traitement des dossiers a diminué, passant de 5,2 mois en 2022 à 4,2 mois en 2023.

Cette accélération du traitement des dossiers est devenue une priorité pour le ministère de l’Intérieur, bien que cette démarche ait été critiquée en interne. Les agents de l’Ofpra ont récemment fait grève pour la quatrième fois depuis octobre 2023, dénonçant une « politique du chiffre fondée sur des objectifs irréalistes ». Leur mouvement de grève s’est également opposé au projet de loi immigration controversé adopté mi-décembre. Ce projet prévoit une refonte du système d’asile, suscitant des préoccupations parmi les agents de l’Ofpra.

Donald Trump au tribunal : Nouveau procès en diffamation dans l’affaire E. Jean Carroll

Lundi matin, Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat principal aux primaires républicaines, s’est présenté au tribunal fédéral de New York pour son procès en diffamation intenté par l’autrice E. Jean Carroll. Cette dernière l’accuse de viol, et malgré un verdict défavorable en 2023, Trump doit désormais faire face à de nouvelles accusations, soulignant les enjeux juridiques et politiques qui entourent cette affaire.

E. Jean Carroll, ancienne chroniqueuse d’Elle, avait déjà fait condamner Donald Trump en 2023 à 5 millions de dollars pour agression sexuelle présumée en 1996. Le nouveau procès en diffamation découle des dénigrements persistants de Trump envers Carroll, qualifiant ses accusations de « bidon » et la traitant de « tarée », malgré le verdict du jury populaire.

À la veille des primaires dans le New Hampshire, Donald Trump se retrouve devant le tribunal de Manhattan pour se défendre contre les allégations d’E. Jean Carroll. Son convoi motorisé est arrivé plus tard dans la matinée, marquant le début d’un nouveau chapitre juridique dans cette affaire qui suscite l’attention nationale.

Le deuxième procès découle des déclarations de Donald Trump en juin 2019, alors qu’il était président, qualifiant les accusations d’E. Jean Carroll de « pas son genre » et insinuant qu’elle inventait l’histoire pour « vendre un nouveau livre ». Bien que la procédure ait été retardée, le deuxième procès a commencé la semaine dernière. Carroll réclame plus de 10 millions de dollars pour préjudice moral et professionnel.

Malgré le verdict du jury en 2023, Donald Trump a persisté dans ses dénigrements envers E. Jean Carroll. Son attitude défiant le précédent jugement soulève des questions sur l’impact de cette affaire sur le plan politique, alors que Trump cherche à revenir sur le devant de la scène politique.

L’affaire E. Jean Carroll a des implications à la fois politiques et juridiques importantes. Alors que Trump demeure une figure centrale dans la politique américaine, son implication dans des affaires judiciaires de cette nature pourrait influencer son avenir politique et l’image du Parti républicain.

États-Unis : Ron DeSantis se retire de la course à l’investiture républicaine et soutient Trump

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a annoncé dimanche se retirer de la course à l’investiture républicaine, déclarant qu’il soutiendra Donald Trump. Son retrait laisse la voie libre à un duel entre l’ancien président, favori des sondages, et son ancienne ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, pour affronter Joe Biden lors de la présidentielle américaine en novembre.

Les primaires républicaines accueilleront un duel : Donald Trump face à Nikki Haley. Le gouverneur de Floride Ron DeSantis a annoncé dimanche 21 janvier se retirer de la course à l’investiture républicaine, et qu’il soutiendrait Donald Trump en vue de l’élection présidentielle de novembre. 

« Je suspends aujourd’hui ma campagne », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur X (ex-Twitter). « Il est clair selon moi que la majorité des électeurs républicains de la primaire veulent donner une autre chance à Donald Trump. » 

L’équipe de campagne de Donald Trump s’est dite « honorée » du soutien de Ron DeSantis, et a appelé tous les républicains à « se rassembler » derrière l’ancien président.

Défaite dans l’Iowa 

Pressenti il y a quelques mois comme étant le principal adversaire à l’ancien président américain, Ron DeSantis était parfois donné gagnant face à Donald Trump pour l’investiture républicaine dans les enquêtes d’opinion début 2023.

Souvent qualifié d’étoile montante de son parti l’année dernière, Ron DeSantis a peu à peu perdu la dynamique qui l’avait porté.

Le gouverneur de Floride, aux positions dures sur l’immigration et l’avortement, est arrivé deuxième lors du caucus de l’Iowa lundi, loin derrière Donald Trump, avec 21 % des voix contre 51 % pour l’ancien président. 

Il avait déjà annulé ce week-end toutes ses interviews télévisées, laissant augurer de sa décision.

« Je ne peux pas demander à nos bénévoles de donner de leur temps et de leur argent si nous n’avons pas un chemin clair vers la victoire », a-t-il justifié dans sa vidéo. 

« J’ai eu des désaccords avec Donald Trump, comme sur la pandémie de coronavirus », mais « Trump est meilleur que le sortant actuel, Joe Biden », a ajouté l’homme de 45 ans.

Le sénateur noir américain Tim Scott a également jeté l’éponge cette semaine et annoncé soutenir Donald Trump.

« Les électeurs méritent d’avoir leur mot à dire », défend Nikki Haley

Ce nouveau forfait, qui intervient à deux jours des primaires dans l’État américain du New Hampshire, fait de l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley, le dernier obstacle à la nomination de Donald Trump, ultra-favori, comme candidat de son parti.

Nikki Haley est arrivée troisième dans l’État de Iowa (19 % des voix), mais pourrait bénéficier du soutien des nombreux électeurs indépendants du New Hampshire.

« Ron DeSantis est un bon gouverneur, et je lui souhaite le meilleur », a réagi dans un communiqué Nikki Haley, 52 ans. « Jusqu’ici, un seul État a voté. La moitié des voix sont allées à Donald Trump, l’autre non. Les électeurs méritent d’avoir leur mot à dire quant à savoir si nous nous dirigeons sur une route à nouveau faite de Trump et Biden. »

Le Secrétaire d’État Américain Antony Blinken en tournée Africaine pour renforcer les liens et discuter des défis sécuritaires

Le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a entamé une tournée africaine de une semaine, mettant en lumière les réalisations issues des engagements pris lors du sommet États-Unis-Afrique de Washington il y a plus d’un an. La visite vise à souligner les progrès économiques, commerciaux et sanitaires découlant de ce sommet.

La première étape de la tournée est le Cap-Vert, suivi de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, et enfin de l’Angola. Chaque étape est soigneusement sélectionnée pour illustrer des aspects spécifiques des relations entre les États-Unis et l’Afrique.

Bien que l’accent soit mis sur les aspects positifs des liens économiques, commerciaux et de santé, des questions de sécurité seront inévitablement abordées. La situation au Sahel, en particulier au Mali et au Burkina Faso, sera discutée lors des étapes en Côte d’Ivoire et au Nigeria, étant donné leurs frontières communes avec ces régions.

Le soutien des États-Unis à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sera souligné, en particulier en ce qui concerne la crise au Niger. Cette approche reflète la volonté américaine de collaborer étroitement avec les acteurs locaux pour résoudre les défis régionaux.

La visite en Angola sera l’occasion de remercier le gouvernement angolais pour son engagement en faveur de la stabilité dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cela souligne l’importance accordée à la coopération régionale et à la résolution des conflits.

La tournée africaine d’Antony Blinken cherche à renforcer les relations positives entre les États-Unis et l’Afrique, tout en abordant les défis sécuritaires. Elle met en lumière l’engagement continu des États-Unis envers le continent africain et la collaboration avec les pays et organisations régionales pour promouvoir la stabilité et le développement.

Nouvelle mobilisation en France contre la loi asile et immigration

Ce dimanche, une nouvelle journée de mobilisation a eu lieu en France, marquant la contestation continue contre la loi Asile et Immigration, adoptée il y a un mois par le Parlement. À quelques jours de la décision du Conseil constitutionnel, prévue jeudi prochain, les opposants à cette loi, qu’ils accusent d’adopter une politique proche de l’extrême droite, maintiennent la pression avec plus de 160 marches prévues à travers le pays.

La loi Asile et Immigration est actuellement entre les mains du Conseil constitutionnel, et les manifestants espèrent influencer la décision à venir en maintenant la pression sur le gouvernement. L’opposition à cette loi, considérée comme une victoire idéologique de l’extrême droite, cherche à rassembler au-delà de la sphère militante traditionnelle.

À Paris, une banderole avec l’inscription « Liberté, égalité, fraternité. Non à la loi asile immigration » a ouvert la marche. L’appel à la mobilisation a été lancé initialement par 201 personnalités issues de divers milieux, allant des acteurs aux écrivains, journalistes, et syndicalistes. Ces personnalités appellent le président de la République à ne pas promulguer cette loi, affirmant qu’elle a été rédigée sous l’influence de groupes promouvant la haine et cherchant à imposer une vision de « préférence nationale ».

La loi comprend plusieurs mesures controversées, telles que le durcissement de l’accès aux prestations sociales, l’instauration de quotas migratoires, et le rétablissement du « délit de séjour irrégulier ». Ces mesures ont suscité des critiques et des inquiétudes quant à leur impact sur les principes fondamentaux de la société française.

Les appels à rejoindre le mouvement se multiplient, impliquant 300 élus de partis de gauche et écologistes réclamant l’abandon de la loi, ainsi que des organisations citoyennes et professionnelles. Les manifestants cherchent à démontrer que l’opinion publique n’est pas en faveur de politiques perçues comme racistes et fascistes.

La mobilisation de ce dimanche en France reflète une opposition persistante à la loi Asile et Immigration, avec des manifestations visant à influencer la décision imminente du Conseil constitutionnel et à exprimer le rejet des mesures jugées préjudiciables aux valeurs fondamentales de la société française.

Frappes à Donetsk : Nouveau bilan porté à 25 morts, les autorités Ukrainiennes muettes

Une frappe ukrainienne sur la ville de Donetsk a provoqué la mort d’au moins 25 personnes, selon les autorités prorusses qui administrent la région. L’incident s’est produit sur un marché, tuant également deux enfants dans un état grave parmi les 20 personnes blessées. Les autorités locales, sous l’occupation russe, ont précédemment rapporté 18 morts et 10 blessés.

Denis Pouchiline, chef de l’occupation russe dans la région, a confirmé le nouveau bilan, déclarant que l’attaque a touché une zone très fréquentée abritant des boutiques et un marché. La ville de Donetsk, située à environ 20 kilomètres de la ligne de front, est passée sous le contrôle de séparatistes prorusses en 2014 et est régulièrement la cible de bombardements de l’armée ukrainienne.

Le maire de la ville, Alexeï Koulemzine, a également révélé que la frappe a touché une zone densément peuplée, augmentant le nombre de victimes. Jusqu’à présent, les autorités ukrainiennes n’ont pas réagi à ces informations.

Cet incident survient dans un contexte de tensions persistantes entre l’Ukraine et les séparatistes soutenus par la Russie. La région de Donetsk a été le théâtre de combats et de violences depuis 2014, malgré plusieurs tentatives de cessez-le-feu. L’incident soulève de nouvelles inquiétudes quant à la situation humanitaire dans la région et la nécessité de trouver des solutions diplomatiques pour mettre fin aux hostilités.

La Russie accuse la France d’avoir des mercenaires en Ukraine et convoque son ambassadeur

L’ambassadeur français en Russie a été convoqué jeudi au ministère russe des Affaires étrangères pour répondre aux accusations du Kremlin concernant la présence de mercenaires français en Ukraine. La Russie avait en effet justifié le bombardement d’un hôtel à Kharkiv, mardi, par la présence de combattants français à l’intérieur. Le Quai d’Orsay dénonce une accusation mensongère et une tentative de manipulation. 

Le Quai d’Orsay se serait bien passé de cette polémique. La France « n’a pas de ‘mercenaires' » en Ukraine, a affirmé jeudi 18 janvier le ministère français des Affaires étrangères, en réaction aux affirmations de Moscou qui assure avoir visé mardi un bâtiment abritant des « mercenaires français » à Kharkiv (nord-est).

« La France n’a pas de ‘mercenaires’, ni en Ukraine, ni ailleurs, contrairement à d’autres. Il s’agit d’une nouvelle manipulation grossière russe. Il ne faut pas lui donner plus d’importance qu’aux précédentes et qu’aux suivantes qui ne manqueront pas d’arriver », a ajouté le Quai d’Orsay. Dans la foulée, l’agence Tass a rapporté que l’ambassadeur de France en Russie, Pierre Lévy, a été convoqué jeudi au ministère russe des Affaires étrangères citant la porte-parole du ministère. 

La Russie a revendiqué mercredi une frappe menée la veille au soir sur un bâtiment dans lequel étaient déployés des « mercenaires français » à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, où les autorités locales avaient fait état de 17 civils blessés.
« Alors que le ministère russe de la Défense affirme avoir tué des mercenaires français », ils ont en réalité frappé des infrastructures énergétiques et médicales », a réagi dans la foulée l’ONG All Eyes on Wagner sur le réseau social X (ex-Twitter).

La France dénonce une tentative de manipulation

Ces accusations russes sont intervenues après l’annonce par le président Emmanuel Macron mardi que la France allait livrer à Kiev 40 missiles à longue portée Scalp supplémentaires et signer un accord de sécurité avec l’Ukraine. Les alliés de l’Ukraine ont par ailleurs lancé jeudi à Paris une coalition « artillerie » pour répondre aux besoins criants en armement de Kiev.

Pour un haut gradé français, le tempo des accusations répond précisément aux annonces françaises. « La Russie utilise le champ informationnel pour répliquer au champ politique », explique-t-il sous couvert de l’anonymat.

« Cela rentre dans le cadre de leur narratif, articulé autour d’une guerre de l’Otan contre la Russie et du complot contre Moscou pour l’empêcher d’être une puissance », ajoute-t-il.

Selon lui, les accusations russes sont d’abord à destination de la population russe, « pour confirmer que ses dirigeants se battent courageusement face à un bloc de pays ». Elles entretiennent aussi « une sorte de flou pour ceux qui pensent, dans les pays occidentaux, que la Russie est dans son bon droit ».

Les députés britanniques adoptent le projet de loi pour expulser des migrants au Rwanda

Surmontant une tentative de fronde dans sa majorité, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a obtenu mercredi le feu vert des députés à son projet de loi, controversé, visant à expulser au Rwanda les migrants clandestins. Le texte doit désormais être approuvé par la Chambre des Lords.

Victoire politique pour le Premier ministre Rishi Sunak qui a promis de mettre fin à l’arrivée des bateaux de migrants sur les côtes britanniques. Les députés britanniques ont adopté, mercredi 17 janvier au soir, le projet de loi controversé sur l’expulsion de migrants vers le Rwanda.

Le Premier ministre a surmonté une tentative de fronde dans sa majorité. Après deux jours sous haute tension au palais de Westminster avec débats houleux, tractations à huis clos et démissions retentissantes, les dissidents sont revenus dans les rangs du Parti conservateur et le texte a été approuvé en troisième lecture à la Chambre des Communes avec 320 votes pour et 276 contre.

C’est un soulagement pour Rishi Sunak. Largement devancé dans les sondages par les travaillistes en ce début d’année électorale, il a mis tout son poids dans la balance pour faire aboutir ce projet censé montrer sa fermeté sur une préoccupation majeure de sa base mais qui aura exposé à vif les divisions de sa majorité, les modérés redoutant une atteinte au droit international et les plus à droite voulant aller plus loin.

Ce texte vise à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a jugé le projet illégal dans sa version précédente par crainte notamment pour la sécurité des demandeurs d’asile envoyés au Rwanda.

Selon le projet, ces derniers, d’où qu’ils viennent, verraient leur dossier examiné au Rwanda et ne pourraient ensuite en aucun cas retourner au Royaume-Uni, ne pouvant obtenir l’asile que dans le pays africain en cas de succès.

Lors de son examen, des dizaines de députés conservateurs ont soutenu, en vain, des amendements visant à durcir le texte, tentant notamment de limiter le droit des migrants à faire appel de leur expulsion.

La tension est également montée d’un cran après la démission mardi de deux vice-présidents du parti conservateur, partisans d’une ligne plus dure, qui ont reçu le soutien de l’ancien Premier ministre Boris Johnson.

Un texte bloqué jusqu’à présent

Annoncé en avril 2022 par ce dernier, ce projet visait à décourager l’afflux de migrants dans des petites embarcations à travers la Manche : près de 30 000 l’an dernier après un record en 2022 (45 000).

Ce week-end, cinq migrants sont morts alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation à la mer dans une eau glaciale. Mercredi matin, d’autres bateaux ont été vus en train de tenter cette traversée périlleuse, a constaté un photographe de l’Agence France-Presse (AFP).

Mais le texte n’a jusque-là jamais pu être mis en oeuvre. Un premier avion a été bloqué in extremis par une décision de la justice européenne, puis la justice britannique avait, jusqu’à la Cour suprême, déclaré le projet illégal dans sa version initiale.

Pour tenter de sauver son texte, vivement critiqué par les associations humanitaires, le gouvernement a signé un nouveau traité avec le Rwanda. Il est adossé à ce nouveau projet de loi qui définit le Rwanda comme un pays-tiers sûr et empêche le renvoi des migrants vers leurs pays d’origine.

Il propose également de ne pas appliquer aux expulsions certaines dispositions de la loi britannique sur les droits humains, pour limiter les recours en justice.

L’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a estimé mercredi que la dernière version du projet n’était « pas compatible » avec le droit international.

L’avenir du projet de loi incertain

Le projet de loi devra désormais être approuvé par les membres non élus de la Chambre des Lords, qui pourraient fort bien l’amender.

Et s’il est adopté à temps avant les législatives, prévues en l’état à l’automne, le Labour, mené par Keir Starmer, a promis de l’abroger s’il arrive au pouvoir après 14 ans dans l’opposition.

Un durcissement trop important pourrait par ailleurs fragiliser le partenariat avec le Rwanda, qui a déjà reçu près de 240 millions de livres (280 millions d’euros) de la part du Royaume-Uni.

« Cet argent ne sera utilisé que si les (migrants) viennent. Si ce n’est pas le cas, nous pourrons le rendre », a assuré le président rwandais Paul Kagame, interrogé mercredi au Forum économique mondial à Davos (Suisse).

AFP

Assimi Goïta rejette les suggestions de Macron pour la transition au Mali : « J’ai dit non !

Le président de la transition malienne, Assimi Goïta, a révélé lors d’une rencontre avec les forces vives de la nation et les autorités religieuses qu’il avait refusé les suggestions faites par le président français Emmanuel Macron concernant la direction de la transition après le putsch.

Selon les déclarations de Goïta, Macron lui aurait proposé trois personnalités pour diriger la transition, mais le président malien a catégoriquement refusé cette ingérence étrangère dans le processus de décision malien. Il a souligné que les Maliens étaient en concertation pour prendre une décision collective sur la direction de la transition.

« J’ai dit non ! Les Maliens sont en concertation (pour prendre une décision). J’ai maintenu ma position jusqu’à la fin de l’échange avec le chef de l’Élysée », a déclaré Assimi Goïta. Il a également rappelé l’importance pour le Mali de décider de son propre destin sans ingérence extérieure, soulignant le précédent avec l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita qui avait souvent annoncé qu’il réfléchirait à des propositions similaires.

Outre la France, Assimi Goïta a mentionné que la CEDEAO et une autre puissance étrangère avaient également suggéré des noms de personnalités pour diriger le gouvernement de transition. Cependant, il a maintenu sa position de laisser les Maliens décider de manière autonome de leur avenir politique.

Cette révélation met en lumière la volonté d’Assimi Goïta de préserver la souveraineté nationale du Mali et de garantir que les décisions cruciales pour l’avenir du pays soient prises de manière démocratique et indépendante.

L’Union européenne enregistre un bond des entrées irrégulières en 2023

Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes, a publié ses chiffres concernant les entrées irrégulières en Europe sur l’année 2023. Selon l’agence, le nombre d’entrées atteint le niveau le plus élevé depuis 2016.

Basée à Varsovie, l’agence Frontex a enregistré 380 000 entrées irrégulières aux frontières de l’Union européenne en 2023, soit une hausse de 17% par rapport à l’année précédente. Ce chiffre confirme « une tendance à la hausse constante au cours des trois dernières années », estime l’agence européenne dans un communiqué publié ce mardi.

Selon Frontex, les migrants utilisent majoritairement trois routes migratoires : 41% d’entre eux tentent de rejoindre l’Union européenne en empruntant une route maritime en Méditerranée dite centrale, 26% passent par les Balkans occidentaux et 16% par une route en Méditerranée orientale. Une autre route semble émerger, celle d’Afrique de l’Ouest avec 40 403 personnes entrant de manière irrégulière, notamment via les Canaries. En un an, cette route a vu plus que doubler son nombre d’arrivées et représente environ 11% des entrées dans l’Union européenne.

Plus de 100 000 Syriens parmi les migrants recensés

Les ressortissants syriens, plus de 100 000 selon Frontex, sont les plus nombreux à tenter de rejoindre l’Europe, suivi par les Guinéens et les Afghans. « Ces trois premières nationalités représentaient plus d’un tiers de toutes les détections », selon l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes. L’agence pointe aussi qu’approximativement 10% des entrées irrégulières ont été effectuées par des femmes et quasi autant par des mineurs.

Il faut préciser que Frontex ne recense que les franchissements portés à sa connaissance. Le chiffre réel d’entrées irrégulières pourrait donc être bien plus élevé. Cette agence européenne fait l’objet de nombreuses critiques au sein des 27 pays membres, certains l’accusant d’être devenue l’agent de la militarisation des frontières européennes, tandis que d’autres l’accusent de laxisme.

Rfi

Ukraine: les autorités de la région de Kharkiv demande l’évacuation de 26 localités

Ces villages sont situés dans le secteur de la ville de Koupiansk, en proie à d’intenses combats depuis plusieurs mois alors que la ligne de front reste, elle relativement statique. Les regards se portent vers le nord-est de l’Ukraine, où les forces ukrainiennes semblent attendre une offensive russe.

La ville de Koupiansk, occupée au début de l’invasion à grande échelle, avait été libérée comme la majorité de la région de Kharkiv à la fin de l’été 2022.

Depuis, la ligne de front est située plus à l’est. Mais courant 2023, l’armée russe s’est remise à pousser afin de reprendre cette petite ville, noeud ferroviaire stratégique au nord-est du pays.

Koupiansk est bombardée de manière quotidienne, et l’été dernier, les autorités régionales ont demandé aux habitants de quitter la ville.

Depuis, la pression augmente, les combats font rage à l’est de la rivière qui longe Koupiansk, et cette fois les autorités ont demandé l’évacuation forcée dans 26 localités. « Au regard de la situation, nous mettons en place une évacuation obligatoire de la population des communautés de Kindrachivska et Kourylivska dans le district de Koupiansk », a indiqué sur les réseaux sociaux le gouverneur régional Oleg Synegoubov, listant les noms des villages concernés où vivent 3 043 personnes, dont 279 enfants.

Récemment, l’état-major ukrainien s’est rendu à Koupiansk, semblant indiquer qu’une menace d’offensive russe renouvelée planait sur la cité.

Mais pour le moment, rien n’indique qu’une percée est imminente. Il s’agit plutôt d’éloigner la population civile du théâtre des combats.

Ukraine, école, natalité… ce qu’il faut retenir de la conférence de presse d’Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron s’invite ce mardi 16 janvier à la télévision pour expliquer son cap, quelques jours après la nomination d’un gouvernement marqué à droite et déjà confronté à de premières polémiques. Les annonces d’Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse de 2h20.

Le président français Emmanuel Macron a commencé son propos liminaire par défendre le bilan de la première partie de son second quinquennat : « Nous avons créé plus de 2 millions d’emplois, plus de 300 usines […]. Nous avons massivement réinvesti dans nos armées, pour nos policiers, nos gendarmes, pour notre justice, mais aussi pour notre école et notre santé […]. Nous sommes mieux armés qu’il y a six ans et demi. »

Emmanuel Macron admet toutefois qu’il n’a pas « radicalement changé [les choses] » contre le « déterminisme social et familial ». « C’est la pire des injustices, l’inégalité de départ » alors que « la promesse républicaine, c’est celle de l’égalité des chances ».

■ Hommage aux victimes françaises du Hamas le 7 février annoncé

Emmanuel Macron a annoncé l’organisation le 7 février d’un hommage aux victimes de l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël qui aura lieu « Le 7 février prochain, au monument pour les victimes du terrorisme » situé sur l’esplanade des Invalides à Paris.

Le chef de l’État a rappelé que la France avait « perdu 41 de ses enfants » dans ces attaques et qu’elle avait « encore trois otages » dans la bande de Gaza. « Nous nous battons pied à pied avec les autorités israéliennes, avec le Qatar, qui a un rôle décisif en la matière, avec plusieurs autres collègues pour les libérer ».

■ « Ne pas se joindre » aux frappes contre les Houthis pour éviter l’« escalade »

Paris a « décidé de ne pas se joindre » aux frappes de la coalition américano-britannique contre les Houthis au Yémen « pour éviter tout escalade », selon Emmanuel Macron. « Mais nous sommes présents pour préserver la liberté de navigation […]. Nous agissons pour protéger nos propres équipements et les équipements de nos alliés », a-t-il précisé.

■ Israël mis en garde contre « un risque dans la durée » pour sa sécurité

La poursuite par Israël d’opérations pas suffisamment ciblées à Gaza constitue « un risque dans la durée pour la sécurité » du pays, a prévenu le chef d’État, plaidant à nouveau pour un cessez-le-feu. « Nous allons poursuivre les initiatives diplomatiques, les résolutions, les discussions pour appeler un cessez-le-feu et je vais poursuivre le contact bilatéral pour essayer de l’obtenir de manière très concrète », a dit Emmanuel Macron. « C’est ça maintenant la priorité, car on le sait, c’est ce qui permettra d’aller au contact des populations, de les protéger ».

■ Emmanuel Macron en Ukraine en février 

À propos de l’aide à l’Ukraine, Emmanuel Macron a déclaré travailler avec Kiev sur un accord bilatéral de garantie de sécurité, qui devrait être signé dans quelques semaines. Il a également annoncé la livraison d’une quarantaine de missiles de longue portée Scalp, des « centaines de bombes » et de canons Caesar. « J’irai moi-même en février en Ukraine. J’annoncerai la finalisation de ces textes. Les livraisons de munitions que j’évoque là seront commencées », a-t-il poursuivi.

■ Uniforme testé dans 100 établissements scolaires à la rentrée 2024

À l’école, la France assumera un « choc des savoirs civiques », dit Emmanuel Macron. Il a annoncé l’expérimentation de la tenue unique pour une centaine d’établissements à la rentrée prochaine, et une généralisation en 2026 « si c’est concluant ». « Nous irons vers la généralisation du service national universel en seconde », a aussi déclaré Emmanuel Macron lors de la conférence de presse.

Il a annoncé également une « rénovation des programmes » : « Dès la rentrée 2024, l’instruction civique sera refondée, son volume horaire sera doublé 1 h par semaine dès la 5e, avec, en appui, les grands textes fondateurs de la Nation. » Il évoque aussi le retour de l’histoire de l’art à la rentrée prochaine dans les collèges et lycées – l’histoire de l’art étant actuellement un enseignement optionnel. Le chef de l’État veut que « le théâtre devienne un passage obligé au collège » et l’instauration de cérémonies de remises de diplômes.

En pleine polémique sur les propos d’Amélie Oudéa-Castéra, pas de « conflit » entre école publique et privée

Emmanuel Macron a récusé tout « conflit » entre école privée et école publique, en pleine polémique sur les propos de sa nouvelle ministre de l’Éducation, Amélie Oudéa-Castéra, qui a mis ses enfants à l’école privée en dénonçant des « paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public. « Moi, je suis un enfant des deux écoles, comme disent les grands auteurs. J’ai été à la laïque et à l’école privée sous contrat, j’y ai vu des professeurs engagés à qui je dois beaucoup. Donc, je pense qu’il n’y a pas de conflit entre les deux écoles à avoir », a déclaré le président lors d’une conférence de presse.

■ Régulation de l’usage des écrans

Emmanuel Macron a affirmé souhaiter déterminer « le bon usage des écrans pour nos enfants, dans les familles, à la maison comme en classe », sur la base d’un rapport d’experts que le chef de l’État a réunis la semaine dernière. Emmanuel Macron n’a pas exclu qu’il y ait « des interdictions » et des « restrictions » dans l’usage des écrans. « On a laissé beaucoup de familles sans mode d’emploi […]. Il faut qu’on ait un consensus scientifique, que les scientifiques commencent à nous donner un plan et qu’on éclaire un débat public, qui viendra ensuite. »

■ Régularisation des « médecins étrangers »

Emmanuel Macron souhaite mettre fin aux déserts médicaux et « régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins ». Il faut « permettre des coordinations plus simples » entre médecine de ville et hôpital, et avec les professions paramédicales, a plaidé le chef de l’État.

Emmanuel Macron s’est dit favorable à une hausse des franchises médicales à un euro : « Au moment où je vois ce que nos compatriotes peuvent dépenser pour les forfaits de téléphonie, la vie quotidienne, se dire qu’on va passer de 50 centimes à un euro pour une boîte de médicaments, je n’ai pas le sentiment qu’on fait un crime terrible ». Toutefois, il a déclaré que les personnes touchées par des affections de longue durée doivent être « protégées » par un plafond de 50 euros par an.

L’éventuelle hausse des franchises médicales et des participations forfaitaires, déjà envisagée par l’exécutif, a suscité de vives critiques des oppositions lors des débats sur le budget de la Sécurité sociale pour 2024.

■ Congé de naissance et lutte contre la baisse de la natalité

Emmanuel Macron annonce la création d’un congé de naissance de six mois pour les deux parents, qui prendra la place du congé parental. Selon le président français, il sera « mieux rémunéré » et « plus court que le congé parental actuel », qui « écarte beaucoup de femmes du marché du travail ». La ministre des Solidarités, Aurore Bergé, avait déjà promis en novembre la création en 2025 de ce « nouveau droit » pour les familles, indiquant à l’époque que ce congé « pourrait » coexister avec l’ancien congé parental, actuellement rémunéré à hauteur de 429 euros par mois.

Face à l’infertilité et la baisse de la natalité, le chef de l’État indique également la mise en place d’un « grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé pour permettre justement ce réarmement démographique ». « La natalité baisse parce que l’infertilité progresse. Les mœurs changent, beaucoup de couples souffrent », justifie le président Macron.

■ « S’adapter » au changement climatique

Concernant la situation dans le Pas-de-Calais, faisant face à des inondations exceptionnelles, Emmanuel Macron a assuré que le gouvernement allait « continuer à intensifier [ses] efforts pour pomper et pour évacuer cette eau » et dit qu’il serait « à leurs côtés pour restaurer au plus vite ».

« Quels que soient les efforts qu’on fait pour baisser nos émissions […], nous aurons à vivre les conséquences du dérèglement climatique. Il est déjà là et donc on doit s’adapter », a-t-il ajouté. Le président a insisté sur la nécessité de bâtir une stratégie pour « s’adapter » aux conséquences du réchauffement climatique, ajoutant qu’« on continuera à vivre à Dunkerque, à Calais ». « Grâce à certains investissements, on adaptera nos territoires en France hexagonale comme ultramarine, à l’évolution des risques ».

■  Sur le nucléaire, des annonces dès l’été sur « les grands axes pour les 8 prochains » EPR

« J’ai annoncé les sites des six nouveaux réacteurs, les travaux, les investissements et tout le travail commencent à EDF. Dès l’été, j’annoncerai les grands axes pour les huit prochains », a indiqué le président, rappelant son engagement de relancer le nucléaire lors de son discours de Belfort de février 2022.

■ « Mieux gagner sa vie par le travail »

Le président Macron a souhaité aussi des mesures pour permettre de « mieux gagner sa vie par le travail ». Le chef de l’État a réclamé « un travail ardent » du gouvernement pour « permettre de mieux gagner sa vie par le travail, avec la dotation de nos dispositifs fiscaux et sociaux, mais aussi avec des négociations dans certaines branches ».

Le président français a déclaré aussi : « Il en va de même pour nos fonctionnaires pour lesquels le principal critère d’avancement et de rémunération devra être à côté de l’ancienneté et également le mérite, en tout cas bien davantage qu’aujourd’hui. »

■ Deux milliards d’euros de baisses d’impôts 

« On aura entre autres, dans notre trajectoire financière, deux milliards de baisses d’impôts sur nos compatriotes qui sont dans ces catégories [classes moyennes, ndlr] en 2025 », a informé Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse. Cette mesure est envisagée depuis le printemps 2023, mais son calendrier exact avait évolué au cours des mois, avec une possibilité qu’elle soit repoussée en fin de quinquennat.

■ « Règles plus sévères » pour les chômeurs

Concernant les chômeurs, le chef de l’État veut un « acte II de la réforme du marché du travail » avec des « règles plus sévères quand des offres d’emploi sont refusées et un meilleur accompagnement » des chômeurs. L’objectif de ces futures mesures est d’« atteindre le plein emploi », objectif fixé à horizon 2027 et correspondant à un taux de chômage de 5% contre 7,4% actuellement.

■ Dix opérations contre le trafic de drogue par semaine et la lutte contre l’islam radical

Emmanuel Macron veut dix opérations « place nette » par semaine contre le trafic de drogue, « dans toutes les catégories de ville », dans une volonté de restaurer « l’ordre ». « Nous allons accroître le rythme à partir de la semaine prochaine. Dix opérations de ce type seront conduites chaque semaine », a déclaré le président lors de sa conférence de presse.

Il a ajouté vouloir lutter contre « l’islam radical », notamment grâce à la loi qui a permis de mettre fin « au système des imams détachés » depuis le 1er janvier 2024.

■ « Pas eu de mollesse » de la part de l’État pour le président français lors des émeutes de juin 2023

Sur les émeutes de juin 2023, Emmanuel Macron a commencé par se féliciter de l’« action implacable de l’État », avec un « record d’interpellations et de condamnations ». « Il n’y a pas eu de mollesse [de la part de l’État ndlr] ». Emmanuel Macron a toutefois refusé de faire un lien entre l’immigration et l’« embrasement » constaté après le décès du jeune Nahel.

Selon le président français, les causes des émeutes ne résidaient pas dans un déficit de « présence policière » ou une dimension exclusivement sécuritaire de la question, mais dans « l’oisiveté » de « jeunes qui s’ennuyaient » alors que les établissements scolaires ne les accueillaient plus en raison de la réforme des examens, un ennui dans lequel « les écrans ont eu un rôle » et « ont suscité une forme de mimétisme ».

■ Élire au suffrage universel direct les maires de Paris, Lyon et Marseille

Emmanuel Macron plaide pour que les maires de Paris, Lyon et Marseille soient élus au suffrage universel direct, appelant à une réforme de la loi en ce sens.

Le président Emmanuel Macron a aussi assuré qu’il n’avait pas parlé des prochaines élections municipales à Paris avec Rachida Dati. Le chef de l’État a expliqué avoir proposé à l’ex-LR Rachida Dati, qui ne cache pas son ambition de devenir maire de la capitale, de devenir ministre de la Culture « parce que son énergie, son talent, sa liberté ne se réduisent pas à une appartenance politique ».
RFI

Le Nigeria progresse vers ses ambitions de devenir le premier raffineur d’Afrique

Le Nigeria, premier producteur de pétrole brut du continent, importe pour le moment la quasi-totalité de son carburant. Mais la réhabilitation de quatre raffineries publiques ainsi que la mise en service du méga-projet du milliardaire Aliko Dangote à Lagos, pourraient totalement changer la donne.

Au Nigeria, six millions de barils de pétrole brut ont été livrés ces dernières semaines au port de Lekki afin d’alimenter les premières opérations de la méga-raffinerie du groupe Dangote. Il s’agit d’une étape essentielle, plus de six mois après l’inauguration officielle de ce projet titanesque, chiffré à 20 milliards de dollars – et dont la livraison a pris énormément de retard.

Dans un communiqué, le groupe Dangote a annoncé « le début de la production » de gazole et de fuel pour le secteur aérien. Mais il faudra encore attendre avant que la production de carburant ne débute. « Disons que c’est la première fois qu’ils mettent de l’huile dans le système et qu’ils font passer du produit brut dans les rouages. Il s’agit surtout de tester les équipements un par un pour vérifier s’ils marchent », confie un bon connaisseur du secteur pétrolier nigérian. 

Les spécialistes évoquent tous la complexité technique de la mise en service de la plus grande raffinerie à train unique du monde, dont le fonctionnement nécessite un approvisionnement en pétrole brut conséquent et soutenu. « Ils ne vont pas pouvoir tenir plus de quelques semaines avec cette première livraison. Sauf qu’une machinerie pareille dépense énormément d’énergie et coûte une fortune à faire tourner, poursuit la même source à Lagos. Si elle est de nouveau mise à l’arrêt à après la phase de test, il faudra encore des mois pour redémarrer la production ».

Le défi de l’approvisionnement 

La question de l’approvisionnement en pétrole brut est centrale pour assurer la continuité de la production de produit raffiné. La compagnie pétrolière nationale du Nigeria, la NNPC, qui est actionnaire du projet à 20%, s’était engagée à fournir quelque 300 000 barils de brut par jours, mais cela sera bien insuffisant pour porter la production à son maximum de 650 000 barils par jour. « Pour atteindre cette capacité de production, il faudra s’assurer que 20 à 30 cargos de brut soient livrés très régulièrement à Lekki, insiste Charles Thiémélé, directeur Afrique de BGN. C’est un défi technique, d’autant qu’il faut d’importantes capacités de stockage pour que la raffinerie tourne sans interruption ». 

À terme, il est donc probable que la raffinerie de Dangote doive s’approvisionner à l’extérieur du Nigeria. « Il y a toujours du brut disponible sur le marché, du moment que vous avez les moyens de l’acheter », assure ce trader, qui se dit également confiant quant aux débouchés commerciaux pour le pétrole raffiné qui sortira de l’usine de Lekki. 

Néanmoins, il est peu probable que le carburant produit à Lagos soit distribué exclusivement sur le marché nigérian. En tant qu’entreprise commerciale, le groupe Dangote devrait se tourner d’abord vers l’acheteur le plus offrant. « Même s’il choisit de vendre dans la sous-région, l’impact du projet sera sans doute bénéfique pour le Naira [la monnaie nationale, dont la valeur n’a cessé de dégringoler ces derniers mois, NDLR», remarque cependant le bon connaisseur du secteur pétrolier nigérian.

La réhabilitation des raffineries publiques  

Au-delà du projet privé porté par le milliardaire Aliko Dangote, le Nigeria compte aussi sur la réhabilitation de ses raffineries publiques pour assurer son approvisionnement en essence dans les prochaines années : 1,5 milliard de dollars ont été alloués en 2021 pour la rénovation de la raffinerie de Port Harcourt, réalisée par l’entreprise italienne Maire Tecnimont. Celle-ci sera bientôt prête à débuter ses opérations après une première phase de test. Les raffineries de Kaduna et de Warri, de plus petite taille, bénéficient quant à elles d’un « quick-fix », une réparation rapide visant à relancer la production sans investissement massifs.   

La NNPC a d’ores et déjà indiqué qu’elle confierait la gestion de la raffinerie de Port Harcourt à des opérateurs privés afin de « garantir la sécurité énergétique » du Nigeria. « La durabilité de ces réparations dépendra vraiment du niveau d’investissement alloué à la maintenance de ces trois raffineries, pointe Mickael Vogel, directeur de recherche pour le cabinet Hawilti, à Lagos. À savoir qu’elles représentent ensemble plus de 400 000 barils par jour – de quoi combler la demande locale. Leur fonctionnement optimal est donc dans l’intérêt du Nigeria, même si cela va prendre des mois ». 

L’enjeu n’en est pas moins crucial. « Si le Nigeria arrive à rénover ses raffineries publiques – ce qui devrait être fait à l’horizon 2024 – 2025 – et que l’usine privée de Dangote produit autant que prévu, le pays deviendra le plus grand raffineur d’Afrique, devant l’Algérie, devant l’Égypte, devant l’Afrique du Sud, développe l’analyste. Cela devrait notamment permettre au Nigeria d’économiser ses réserves de dollars, pour les dépenser ailleurs que dans l’achat d’essence. Avec la perspective de restabiliser les finances de la plus grande économie d’Afrique ».

Présidentielle aux Comores: Azali Assoumani déclaré vainqueur au premier tour

Le président sortant Azali Assoumani a été déclaré ce mardi 16 janvier vainqueur dès le premier tour de l’élection présidentielle aux Comores avec 62,97% des voix, a annoncé dans la soirée le président de la commission électorale (Céni), Idrissa Said Ben Ahmada.

L’ancien militaire putschiste, qui va ainsi rempiler pour un troisième mandat consécutif, a obtenu ce qu’il voulait en étant élu dès le premier tour avec officiellement 33 209 voix, soit 62,97% des suffrages exprimés.

Le second chiffre notable de cette élection est celui de la participation : seulement 16,30%, pointe notre envoyé spécial à Moroni, David Baché. Un chiffre très faible, d’autant plus faible et d’autant plus étrange que la Céni avait indiqué dès dimanche soir une première estimation de plus de 60%. Pour l’ensemble des élections des gouverneurs dans les trois îles, le nombre d’électeurs dépasse les 189 000, tandis que pour l’élection présidentielle qui s’est déroulée le même jour, le nombre de votants n’est que de 55 258 selon la Céni. L’opposition critique ainsi l’incohérence et la contradiction des chiffres.

Le docteur Salim Issa Abdallah du parti Juwa arrive deuxième avec 20,26% des voix. Les quatre autres candidats d’opposition font de 1 à 5,88 % des voix. Difficile de parler de plébiscite pour Azali Assoumani, compte tenu de ce taux de participation dérisoire, surtout pour une présidentielle. Fait inédit, tous les candidats du pouvoir, trois gouverneurs et Assoumani ont été élus dès le premier tour.

Il faut rappeler qu’une frange de l’opposition avait appelé au boycott. De nombreux Comoriens expliquaient aussi, sans nécessairement vouloir suivre cet appel précisément, ne pas croire dans un processus électoral qu’ils estimaient jouer d’avance. Ce matin, les observateurs internationaux de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l’Union africaine (UA) notamment, ont déclaré qu’ils jugeaient que le scrutin s’était globalement déroulé de manière libre et transparente. Cette affirmation est scandaleuse pour les cinq candidats d’opposition qui avaient dénoncé de manière conjointe dès dimanche soir, avant même la fin du vote, des fraudes et des bourrages d’urnes.

En tout état de cause, ce soir, Azali Assoumani peut célébrer sa victoire au pouvoir depuis 2016. Il le restera jusqu’en 2029. Le président sortant comorien a appelé à la préservation de l’unité et l’opposition au « fair-play » depuis le siège de sa mouvance politique dans la capitale  : « Mes concurrents doivent suivre les voies légales, il faut qu’ils soient fair-play. » 

L’opposition a déjà indiqué son intention de saisir la chambre électorale afin, selon ses termes, de « mettre fin à cette mascarade qui viole le choix souverain des Comoriens ».

À Davos, Zelensky appelle l’Occident à l’unité face au « prédateur » Poutine

Depuis le Forum économique de Davos, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a a appelé, mardi, l’Occident à l’unité face à la Russie de Vladimir Poutine, qu’il a qualifié de « prédateur ». Il a demandé à nouveau à ses alliés d’intensifier leur soutien dans la guerre contre Moscou, alors que le conflit s’enlise depuis plusieurs mois.

Vladimir Poutine est un « prédateur » qui ne se satisfera pas d’un conflit « gelé » en Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a adressé une nouvelle mise en garde à l’Occident, mardi 16 janvier, depuis le Forum économique de Davos, appelant ses alliés à intensifier leur soutien à Kiev dans la guerre contre Moscou.

Des atermoiements de l’Occident dans son soutien à l’Ukraine et les risques d’une intensification de la guerre par la Russie pourraient prolonger la guerre de plusieurs années, a-t-il prévenu.

« En fait, Poutine incarne la guerre (…) Il ne changera pas (…) Nous devons changer. Nous devons tous changer pour que la folie qui réside dans la tête de cet homme ou de tout autre agresseur ne prenne pas le dessus », a déclaré Volodymyr Zelenksy.

« Après 2014, des tentatives ont été faites pour geler la guerre dans le Donbass. Il y avait des garants très influents, la chancelière allemande, le président français. Mais Poutine est un prédateur qui ne se contente pas de produits congelés », a déclaré le dirigeant ukrainien lors de son intervention au Forum économique mondial.

« Signaux positifs »

Près de deux ans après le début de l’invasion russe, le président ukrainien s’est opposé fermement à un enlisement du conflit. Le Forum de Davos se tient alors que les troupes ukrainiennes ont adopté une position plus défensive après une contre-offensive d’ampleur menée l’année dernière mais qui n’a pu briser les lignes défensives de la Russie.

Kiev s’efforce désormais de sécuriser l’aide occidentale auprès de Bruxelles et Washington. Répondant à des questions de journalistes à la suite de son discours, Volodymyr Zelensky a dit avoir reçu des « signaux positifs » sur le déblocage de fonds par l’Union européenne.

Il a dit espérer que les États-Unis approuvent une aide supplémentaire dans les prochaines semaines. En marge du Forum, Volodymyr Zelensky a rencontré le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, le conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, et le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

Le Soudan suspend ses relations avec l’Igad, bloc régional d’Afrique de l’Est

Le ministère soudanais des Affaires étrangères, loyal à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, a annoncé, mardi, avoir « gelé » ses relations avec l’Igad, groupement qui associe sept pays d’Afrique de l’Est, qu’il accuse de « violer la souveraineté du Soudan ». Cette autorité régionale tentait de mettre en place une médiation entre l’armée et la force paramilitaire engagés depuis des mois dans un conflit meurtrier.

Au Soudan, la fin de la guerre demeure un lointain présage. Le ministère soudanais des Affaires étrangères, loyal à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, a annoncé, mardi 16 janvier, « geler » ses relations avec l’Igad, le bloc régional d’Afrique de l’Est, qui avait initié une médiation pour mettre fin au conflit. 

« Le ministère des Affaires étrangères a informé (…) l’Igad de la décision du Soudan de cesser de collaborer et de geler ses relations » avec l’organisation, indique un communiqué du ministère qui l’accuse de « violer la souveraineté du Soudan ».

Depuis le 15 avril, l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo sont en guerre pour le pouvoir au Soudan. Ce conflit a fait plus de 13 000 morts, selon une estimation de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled).

En outre, plus de sept millions de personnes ont été déplacées, d’après l’ONU.

Le patron des FSR, rival du général Burhane, a multiplié ces dernières semaines les déplacements en Afrique, et il avait été invité par l’Igad à une rencontre jeudi à Kampala, en Ouganda.

Accusé de « partialité »

« Inviter le chef de la milice » FSR, constitue « un dangereux précédent » et « viole la charte de l’Igad », a ajouté le ministère. Depuis des mois, l’armée et le gouvernement soudanais ne cessent de dénoncer la « partialité » du bloc régional et des capitales d’Afrique de l’Est.

Les efforts diplomatiques pour des négociations de paix, notamment des États-Unis, de l’Arabie saoudite et, plus récemment de l’Igad, ont jusque-là échoué.  

Les généraux Burhane et Daglo s’étaient auparavant alliés pour mener un putsch et évincer, en octobre 2021, les civils du pouvoir, mettant fin à deux années de transition démocratique.

Incapables de prendre l’avantage depuis le début de la guerre, les deux camps piétinent mais aucun n’entend faire de concession à la table des négociations.

Sur le terrain, les FSR semblent toutefois gagner de nouveaux territoires face à une faible résistance de l’armée. Elles contrôlent désormais les rues de Khartoum, la quasi-totalité de la vaste région occidentale du Darfour et ont pénétré dans l’État d’Al-Jazira, dans le centre-est du pays. 

La France enregistre son plus bas taux de natalité depuis la Seconde Guerre mondiale en 2023

Les dernières données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) indiquent que la France a connu une baisse significative du nombre de naissances en 2023, atteignant son niveau le plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale.

En 2023, le nombre de nouveau-nés dans le pays s’est établi à 678 000, enregistrant une chute de 6,6% par rapport à l’année précédente. Cette baisse importante soulève des préoccupations quant aux implications démographiques et socio-économiques pour l’avenir.

Le solde naturel de la population, qui prend en compte la différence entre les naissances et les décès, reste légèrement positif, avec une augmentation de 47 000 personnes. Cela s’explique en partie par une diminution du nombre de décès, avec 631 000 décès enregistrés en 2023, soit une baisse de 6,5% par rapport à l’année 2022.

La population totale de la France a continué d’augmenter pour atteindre plus de 68,4 millions d’habitants au 1er janvier 2024, avec une hausse de 0,3% par rapport à l’année précédente. Plusieurs facteurs pourraient contribuer à cette diminution du taux de natalité, y compris des choix individuels, des défis économiques, et d’autres considérations sociales. Cette tendance souligne l’importance des politiques familiales et des initiatives visant à soutenir la vie familiale pour inverser cette tendance démographique préoccupante.

Il sera intéressant de suivre l’évolution de cette situation et de comprendre les implications à long terme de ce déclin de la natalité en France. Les autorités pourraient être amenées à envisager des mesures incitatives pour encourager les naissances et garantir l’équilibre démographique dans les années à venir.

Présidentielle 2024 : La Diaspora valide Karim 2024

Dans une note parvenue à la rédaction, les militants de la Coalition Karim 2024 de la diaspora sous la houlette de Abdou Khadre Diokhané, secrétaire national adjoint du PDS et responsable PDS-Italie sont montés au créneau pour bénir la candidature de leur leader.

Face au débat soulevé par certains, qui posent des questions relatives à sa nationalité française, M. Diokhané dans son discours fait  »Focus » sur la présidentielle et tresse des lauriers à ses infatigables soldats qui ont exécuté un travail remarquable lors des parrainages.

 » Je tenais à vous féliciter de votre engagement et dévouement que vous avez démontré durant ce processus électoral qui est les parrainages dans vos pays respectifs. » fait-il savoir d’emblée

FOCUS KARIM 2024

 »Cette belle collaboration familiale nous a permis de faire un travail au-dessus de nos attentes…. FOCUS KARIM 2024…. » poursuit -il avec optimisme avant de terminer son discours pour l’unité et espoir de gagner ces joutes électorales au soir du 24 février 2024.

 »L’espoir,que le peuple conscient surtout la Diaspora porte sur le candidat qui rassure Karim Meissa Wade, est un défi très prometteur pour le senegal.
Conscient de cette Responsabilité,notre frère président Karim Meissa Wade sera le président de L’ASSURANCE. Avec le frère président Karim Meissa Wade,notre cher Sénégal sera un pays dans le concert des grandes Nations. Les secteurs moteurs d’un pays Développé, industrialisé mais surtout porteurs d’espoir de la jeunesse seront considérés piliers dans le Grand Programme d’un Sénégal Pour Tous.En tant que Suppléant Délégué Régional de la Diaspora,je vous remercie de la collaboration mais surtout de la confiance envers notre frère président candidat de la Coalition K24…Ensemble, vers un devenir MEILLEUR… » a-t-il conclu

L’ONU prévient que Gaza se dirige vers la famine alors que le spectre d’une guerre plus vaste se profile

Les responsables de la milice Houthi soutenue par l’Iran au Yémen ont menacé de répondre aux frappes aériennes menées par les États-Unis au cours des deux derniers jours.

Le double spectre d’une guerre régionale élargie et d’une intensification des souffrances des civils a plané sur le Moyen-Orient samedi, après que la milice Houthi soutenue par l’Iran au Yémen a menacé de répondre aux frappes aériennes américaines et qu’un haut responsable de l’ONU a averti que la crise humanitaire à Gaza s’aggravait. vers la famine.

Une frappe de missile américain, lancée depuis un navire de guerre dans la mer Rouge, a touché une station radar à l’extérieur de la capitale yéménite, Sana, tôt samedi. Cette frappe solitaire a eu lieu environ 24 heures après un barrage beaucoup plus large de frappes menées par les États-Unis contre près de 30 sites dans le nord et l’ouest du Yémen, destinées à dissuader les attaques des Houthis contre des navires commerciaux dans la mer Rouge, l’une des voies de navigation les plus fréquentées au monde.

Les responsables houthis ont tenté d’ignorer la dernière attaque, affirmant qu’elle aurait peu d’impact sur leur capacité à poursuivre ces attaques. Leur objectif déclaré est de punir Israël pour avoir bloqué l’aide humanitaire à Gaza – bien que les analystes yéménites affirment que la crise offre également aux Houthis une distraction bienvenue face aux critiques croissantes dans leur pays. Deux responsables américains ont averti samedi que même après avoir touché plus de 60 cibles de missiles et de drones avec plus de 150 munitions à guidage de précision, les frappes aériennes menées par les États-Unis n’avaient endommagé ou détruit qu’environ 20 à 30 % de la capacité offensive des Houthis, dont une grande partie. est monté sur des plates-formes mobiles et peut être facilement déplacé ou caché.

Les responsables, s’exprimant sous couvert d’anonymat pour discuter des évaluations militaires internes, ont déclaré que les analystes américains se sont empressés de répertorier les cibles potentielles des Houthis, mais que cela s’est avéré difficile. Les agences de renseignement occidentales n’ont pas consacré beaucoup de temps ni de ressources ces dernières années à collecter des données sur les défenses aériennes des Houthis, leurs centres de commandement ou leurs dépôts de munitions, ont-elles déclaré.
Le plus grand risque lié aux attaques aériennes est probablement supporté par les Yéménites ordinaires, dont la nation pauvre a été écrasée par des années de guerre civile et qui sont désormais confrontés à une confrontation aux enjeux élevés qui met en péril une fragile trêve de 20 mois.

Quelque 21 millions de Yéménites, soit les deux tiers de la population, dépendent de l’aide pour survivre, dans ce que les Nations Unies ont qualifié de l’une des pires calamités humanitaires au monde – une distinction douteuse désormais partagée par Gaza.

Dans le nord de Gaza, où le siège israélien paralysant depuis trois mois a frappé le plus durement, des cadavres sont laissés sur les routes et des habitants affamés arrêtent les camions humanitaires « à la recherche de tout ce qu’ils peuvent obtenir pour survivre », a déclaré Martin Griffiths, le plus haut responsable de l’aide humanitaire de l’ONU. vendredi le Conseil de sécurité des Nations Unies. Affirmant que le risque de famine à Gaza « augmentait de jour en jour », il a blâmé Israël pour les retards répétés et les refus d’autorisation aux convois humanitaires apportant de l’aide dans la région.

Depuis le 1er janvier, seuls trois des 21 convois prévus vers le nord de Gaza, transportant de la nourriture, des médicaments et d’autres fournitures essentielles, ont reçu l’autorisation israélienne d’entrer dans la zone, a déclaré jeudi un porte-parole de l’ONU. Davantage de fournitures ont été distribuées dans le sud de Gaza, près des deux postes frontaliers ouverts à des heures limitées, mais les travailleurs humanitaires affirment qu’il en faudra bien plus que cela pour aider de manière significative les civils de Gaza.
Le Qatar joue un rôle de médiateur dans les négociations sur une proposition selon laquelle Israël autoriserait davantage de médicaments à entrer à Gaza en échange de médicaments sur ordonnance envoyés aux otages israéliens détenus par le Hamas, ont déclaré des responsables.

Les experts en famine affirment que la proportion d’habitants de Gaza exposés au risque de famine est plus élevée que partout ailleurs depuis qu’un organisme affilié aux Nations Unies a commencé à mesurer l’extrême faim il y a 20 ans. Les chercheurs affirment que cela fait des générations que le monde n’a pas connu une privation alimentaire d’une telle ampleur en temps de guerre.

L’arrivée d’un hiver extrêmement froid a exacerbé la lutte pour la survie, a déclaré M. Griffiths. Une grande partie de la population de Gaza s’est entassée dans des abris surpeuplés et en mauvais état dans le sud, avec un accès limité à l’eau potable et où les travailleurs humanitaires préviennent que la maladie se propage rapidement.

En réponse aux questions, le gouvernement israélien a nié vendredi toute obstruction à l’aide, affirmant que son autorisation dépendait de la situation sécuritaire, de la sécurité de ses troupes et de ses efforts pour empêcher les approvisionnements de « tomber entre les mains » du Hamas, le groupe militant islamiste. qui contrôle Gaza. Israël a lancé son assaut sur Gaza à la suite de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre, au cours de laquelle les responsables israéliens affirment qu’au moins 1 200 personnes ont été tuées et 240 autres ont été ramenées à Gaza en otages.

Depuis, les attaques israéliennes, utilisant souvent des bombes fournies par les États-Unis, ont tué plus de 23 000 personnes à Gaza, selon les autorités sanitaires de Gaza. Au moins 1,9 million de personnes, soit 85 pour cent de la population, ont été contraintes de quitter leur domicile, selon l’ONU.
Malgré les critiques mondiales croissantes et les appels de l’administration Biden à une plus grande prudence, le rythme des frappes israéliennes n’a pas ralenti et s’est même accéléré dans les zones où les Palestiniens avaient reçu l’ordre de fuir pour leur propre sécurité, a déclaré M. Griffiths.

Vendredi, une frappe contre une maison à Rafah, près de la pointe sud de Gaza, a tué 10 personnes, dont plusieurs enfants, ont rapporté les médias palestiniens. Au moins 700 000 Palestiniens ont fui vers la zone autour de Rafah, le long de la frontière avec l’Égypte, dans l’espoir d’y trouver sécurité. Même là, c’est insaisissable.

« Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza », a déclaré M. Griffiths. « Une vie humaine digne est quasiment impossible. »

De grandes manifestations appelant à la fin de l’attaque israélienne sur Gaza, liée au 100e jour de la guerre, étaient attendues samedi dans le monde entier, dans des villes comme Londres, Dublin, Washington, Kuala Lumpur et Jakarta.

En Israël, cependant, l’accent a été mis sur les 136 otages qui seraient toujours détenus à Gaza. Les familles et les partisans des personnes capturées le 7 octobre prévoyaient d’organiser une veillée nocturne à Tel Aviv samedi soir. Parmi les otages figurent une douzaine de personnes âgées de 70 à 80 ans ainsi qu’un bébé d’un an. Des proches frustrés critiquent de plus en plus clairement les efforts du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour les libérer.

Comme le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban, les Houthis sont soutenus, financés et armés par l’Iran depuis de nombreuses années. Les responsables américains affirment que l’Iran a fourni les renseignements utilisés par les Houthis pour cibler des navires à 28 reprises dans la mer Rouge depuis la mi-novembre, provoquant le détournement de plus de 2 000 autres navires vers une route beaucoup plus longue autour de l’Afrique.

Jusqu’à présent, la réponse des Houthis aux frappes aériennes américaines et britanniques, soutenues par l’Australie, Bahreïn, le Canada et les Pays-Bas, a été minime : un seul missile est tombé dans la mer Rouge à environ 500 mètres d’un navire qui passait vendredi. La société de sécurité maritime Ambrey a identifié le navire comme étant un pétrolier battant pavillon panaméen transportant du pétrole russe – une erreur apparente, puisque la Russie, alliée de l’Iran, avait dénoncé les frappes menées par les États-Unis contre les Houthis.

Pourtant, l’impact de la crise sur le commerce mondial se fait déjà sentir. Dans un podcast diffusé vendredi après les frappes occidentales, Lloyd’s List Intelligence, une société de données maritimes, a déclaré qu’elle constatait un nombre croissant de porte-conteneurs se détournant vers une route alternative autour du cap de Bonne-Espérance, ce qui ajoute généralement 10 jours et environ 3 300 milles marins. au voyage.
Tesla et Volvo ont déclaré qu’ils seraient contraints de suspendre la production dans certaines usines automobiles en Europe, tandis qu’Ikea ​​a averti que certains approvisionnements pourraient s’épuiser.

De nombreux experts yéménites étaient sceptiques quant au fait que cette série de frappes américaines forcerait les Houthis à reculer, et ont déclaré que le groupe pourrait même être renforcé. Depuis 2014, les Houthis ont subi de lourds bombardements par des avions de guerre saoudiens armés par les États-Unis, pour finalement devenir le gouvernement de facto du nord du Yémen.

Malgré la crise au Proche-Orient, l’Ukraine, « priorité de la France »

Pour sa première visite officielle en tant ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné s’est rendu samedi à Kiev, où il a rencontré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il a notamment affirmé que l’Ukraine resterait « la priorité de la France », promettant son soutien sans faille « en dépit de la multiplication des crises ».

Quelques heures après des frappes russes, le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a assuré, samedi 13 janvier, à Kiev, que l’Ukraine resterait « la priorité de la France », promettant son soutien sans faille « en dépit de la multiplication des crises ».

« La Russie espère que l’Ukraine et ses soutiens se lasseront avant elle. Nous ne faiblirons pas », a lancé Stéphane Séjourné, en conférence de presse avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

Le ministre des Affaires étrangères a relevé que choisir Kiev pour sa première visite officielle, deux jours après sa nomination, était en soi un « message adressé aux Ukrainiens ».

Il s’est entretenu une heure avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, selon son entourage, notamment sur les « enjeux européens liés au Conseil extraordinaire du 1er février et le rôle moteur de la France pour que ce sommet signe une nouvelle fois un soutien unitaire des Européens à l’Ukraine ». 

Des tirs de missiles

Le chef de la diplomatie française, qui a remplacé au pied levé celle à qui il a succédé, Catherine Colonna, dans ce voyage, a répété que « l’avenir de l’Ukraine (était) au sein de l’Union européenne ». Paris, a-t-il dit, pèsera « de tout son poids » pour que Kiev obtienne une enveloppe d’aide européenne de 50 milliards d’euros, pour l’instant bloquée par le veto de la Hongrie.

Le président Zelensky l’a remercié pour le soutien français « constant » apporté aux « forces de sécurité et de défense ukrainiennes » ainsi que dans le processus de rapprochement de son pays avec l’UE.

Le déplacement de Stéphane Séjourné réaffirme la pérennité de l’engagement français alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas menace la stabilité de l’ensemble du Proche-Orient et mobilise les efforts diplomatiques des chancelleries occidentales.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, la France a soutenu Kiev tant sur le plan militaire que diplomatique mais a parfois été accusée de ne pas en faire assez. 

Cette visite intervient à un mois du deuxième anniversaire de l’invasion russe et après une contre-offensive des troupes ukrainiennes jugée décevante.

L’armée de l’air ukrainienne a accusé la Russie d’avoir lancé des dizaines de missiles et de drones sur l’Ukraine dans la nuit de vendredi à samedi. Elle affirme que huit missiles ont été détruits et que 20 engins n’ont « pas atteint leur cible », détournés par des « contre-mesures électroniques », sur un total de 40 projectiles. 

L’armée russe a pour sa part revendiqué avoir frappé des usines d’armement, affirmant avoir touché, avec des missiles hypersoniques Kinjal, « toutes » ses cibles parmi des installations « du complexe militaro-industriel » ukrainien fabriquant obus, drones et poudre à canon.

« Une phase nouvelle de la coopération de défense »

« La Russie continue à cibler volontairement et frapper les infrastructures civiles au mépris du droit international » et à « se rendre coupable de crimes de guerre », a pour sa part dénoncé Stéphane Séjourné. « Nous avons fourni aux forces armées ukrainiennes de l’artillerie » ainsi que « de la défense antiaérienne » par le passé. « Nous entrons dans une phase nouvelle de la coopération de défense », pour « renforcer la capacité ukrainienne de produire sur son sol » les armes dont elle a besoin.

Dmytro Kouleba a confirmé quant à lui des discussions en vue de « la création des conditions les plus favorables à l’interaction entre nos entreprises de défense ». Une coopération engagée au niveau bilatéral, puis avec l’UE, a-t-il précisé, envisageant une « production commune » de matériels militaires sur le sol ukrainien.

« Dans le contexte des bombardements de la nuit, je voudrais rappeler que beaucoup de composants occidentaux ont déjà été trouvés dans des missiles russes », a aussi relevé le ministre ukrainien, réitérant un point plusieurs fois soulevé par son pays.

Dmytro Kouleba a aussi appelé de ses vœux à la mise en place d' »étapes concrètes » au premier semestre 2024 pour engager l’Ukraine sur la voie d’une adhésion à l’UE.

La visite du chef de la diplomatie française suit celle à Kiev, vendredi, du Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Ce dernier a annoncé la signature d’un accord de sécurité d’une durée de dix ans entre le Royaume-Uni et l’Ukraine, qualifié de « sans précédent » par le président Volodymyr Zelensky.

Après l’Ukraine, Stéphane Séjourné est attendu en Allemagne dès dimanche et en Pologne le lendemain pour s’entretenir avec ses homologues, a fait savoir son entourage.

Avec AFP

Un accord trouvé entre Israël et le Qatar sur la livraison de médicaments aux otages à Gaza

Un accord a été trouvé entre Israël et le Qatar sur la livraison « dans les prochains jours » de médicaments pour les otages toujours détenus à Gaza. Vendredi, l’État hébreu répondait, devant la Cour internationale de justice à La Haye, aux allégations selon lesquelles il commettrait un « génocide » à Gaza. Dans la nuit, les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes contre des installations militaires houthies au Yémen. Voici le fil du 12 janvier 2024.

L’essentiel à retenir

  • Israël a déclaré vendredi devant la Cour internationale de justice – la plus haute juridiction de l’ONU – « ne pas chercher à détruire » le peuple palestinien à Gaza, alors que le pays se défend d’accusations de génocide portées par l’Afrique du Sud.
  • Un accord a été trouvé entre Israël et le Qatar pour la livraison « dans les prochains jours » de médicaments pour les otages toujours détenus à Gaza.
  • Les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené vendredi 73 frappes sur les rebelles houthis au Yémen, faisant cinq morts et six blessés. Les Houthis avaient multiplié ces dernières semaines les attaques contre les navires commerciaux en mer Rouge.
  • Un porte-parole des rebelles au Yémen, Mohamed Abdel Salam, a affirmé vendredi que les Houthis continueront de cibler les navires liés à Israël en mer Rouge, dénonçant des frappes américano-britanniques « injustifiées » contre son mouvement. Pour le Quai d’Orsay, « les Houthis portent la responsabilité de l’escalade régionale » en mer Rouge.
  • Dans la nuit de jeudi à vendredi, les frappes israéliennes se sont poursuivies sur la bande de Gaza, selon des témoins.

En Cisjordanie, l’armée israélienne « neutralise » trois assaillants après l’attaque d’une colonie

L’armée israélienne a indiqué avoir « neutralisé » trois assaillants vendredi soir après une attaque contre la colonie juive d’Adora en Cisjordanie occupée.

Des assaillants ont ouvert le feu sur des soldats en patrouille dans la zone située près d’Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967, indique l’armée.

Dans un incident séparé, dans le nord de la Cisjordanie, un Palestinien de 19 ans a succombé à ses blessures après avoir été frappé par l’armée israélienne dans le secteur de Tulkarem, a annoncé le ministère de la Santé palestinien ,cité par l’agence officielle de l’autorité palestinienne Wafa.  

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, la Cisjordanie occupée connaît un niveau de violence inédit en 20 ans. Quelque 340 Palestiniens y ont été tués par l’armée israélienne ou des colons depuis le 7 octobre selon les autorités palestiniennes.

PARTAGER

il y a 4 heures

Le président américain « pense » que les frappes au Yémen n’ont pas fait de « victimes civiles »

Joe Biden a dit « penser » que les frappes américaines contre les Houthis au Yémen n’avaient pas fait de « victimes civiles ».

« Je pense qu’il n’y a pas eu de victimes civiles, pour cette raison aussi (les frappes sont) un succès », a-t-il dit lors d’un bref échange avec des journalistes alors qu’il visitait un commerce à Allentown (nord-est), en Pennsylvanie.

PARTAGER

il y a 4 heures

Joe Biden qualifie les Houthis de groupe « terroriste », et répète qu’il « répondra » s’ils « poursuivent leur comportement inacceptable »

Le président américain, dans son premier commentaire public depuis les frappes américaines au Yémen, a répété vendredi qu’il « répondrait » si « les Houthis poursuivent leur comportement inacceptable ».

Joe Biden, à qui les journalistes demandaient, en marge d’un déplacement en Pennsylvanie (nord-est), quel message il avait pour Téhéran après avoir frappé ce groupe rebelle que les Iraniens soutiennent, a rétorqué : « J’ai déjà envoyé mon message à l’Iran. »

Ce dernier n’a par ailleurs pas hésité à qualifier vendredi les Houthis de groupe « terroriste ».

Frappes aériennes contre les Houthis : quelles implications régionales ?

Les intérêts américains et britanniques sont devenus des « cibles légitimes » pour les Houthis après les frappes des États-Unis et du Royaume-Uni au Yémen, ont déclaré ces rebelles yéménites.

Mais les Houthis et leur parrain régional, l’Iran, ont-ils la volonté et la capacité de réellement riposter ? Le décryptage de Gauthier Rybinski, chroniqueur international de France 24 ⤵️

Les Houthis ont tiré un missile anti-navire après les frappes américano-britanniques au Yémen

Les Houthis ont tiré un missile anti-navire « en riposte » aux frappes des États-Unis et du Royaume-Uni sur les positions du groupe rebelle au Yémen, a déclaré un général américain.

« Nous savons qu’ils ont tiré au moins un missile en riposte », a affirmé à la presse le général Douglas Sims, de l’état-major américain, précisant que le missile n’avait touché aucun navire.

PARTAGER

il y a 6 heures

L’Iran condamne les frappes américaines et britanniques visant les rebelles au Yémen

L’Iran a condamné les frappes aériennes menées dans la nuit par les États-Unis et le Royaume-Uni contre des cibles des rebelles Houthis au Yémen, dénonçant une « violation flagrante de la souveraineté » de ce pays.

Ces frappes répondaient à la multiplication des attaques contre des navires en mer Rouge menées par les rebelles yéménites soutenus par l’Iran qui disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël livre une guerre contre le mouvement Hamas.

PARTAGER

il y a 8 heures

Le chef de l’ONU demande d’éviter « l’escalade » après les frappes américaines et britanniques contre les Houthis

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a demandé à « toutes les parties » d’éviter « l’escalade » après les frappes menées contre les Houthis au Yémen par les États-Unis et le Royaume-Uni, selon son porte-parole.

« Le Secrétaire général appelle toutes les parties concernées à éviter une escalade de la situation dans l’intérêt de la paix et de la stabilité en mer Rouge et dans l’ensemble de la région », a déclaré le porte-parole Stéphane Dujarric.

PARTAGER

il y a 8 heures

La production de Tesla et Volvo perturbée en Europe par les attaques contre les cargos en mer Rouge

Chez Tesla comme chez Volvo, la production d’automobiles est perturbée par les attaques contre les cargos en mer Rouge, qui ralentissent l’acheminement de pièces détachées asiatiques dans les usines européennes.

Tesla a été le premier constructeur à annoncer dans la nuit de jeudi à vendredi que sa production serait suspendue pendant deux semaines dans son usine européenne, entre le 29 janvier et le 11 février. 

L’usine de Volvo à Gand (Belgique) va également être fermée pendant trois jours la semaine prochaine faute de boîtes de vitesses, dont la livraison a pris du retard à cause de « réajustements dans les voies maritimes », a indiqué le constructeur sino-suédois vendredi à l’AFP.

PARTAGER

il y a 8 heures

Israël reproche à l’ONU de ne pas avoir demandé la libération des otages

Israël a reproché au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme de ne pas avoir demandé la libération des otages détenus à Gaza dans sa déclaration du jour.

« Pas un mot pour demander la libération des otages détenus à Gaza », a dénoncé la représentation d’Israël auprès de l’ONU à Genève sur le réseau social X. « Un appel au cessez-le-feu, sans exiger la libération de nos otages et le désarmement du Hamas, est un appel à la victoire du terrorisme », a-t-elle ajouté.

La représentation israélienne réagissait à la déclaration faite vendredi aux médias par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme concernant « les échecs récurrents d’Israël » à respecter le droit international humanitaire, ainsi que les principes de « distinction, proportionnalité et précaution » dans la conduite des hostilités.

PARTAGER

il y a 8 heures

Accusé de « génocide » à Gaza, Israël se défend devant la Cour internationale de justice

Se défendant d’une accusation que le pays qualifie de « totalement dénaturée » et « malveillante » portée contre lui devant la plus haute juridiction de l’ONU, Israël a affirmé qu’il ne cherchait pas à détruire le peuple palestinien à Gaza.

Les précisions de notre correspondante à Jérusalem ⤵️

Les otages retenus à Gaza vont recevoir des médicaments « dans les prochains jours »

Les otages retenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas en Israël vont recevoir des médicaments « dans les prochains jours » en vertu d’un accord négocié par l’entremise du Qatar, a annoncé le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. 

Sur les 250 otages enlevés dans le sud d’Israël lors de l’attaque menée par les commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre, 132 manquent à l’appel, dont 25 sont morts sans que leurs corps n’aient été restitués, selon les autorités israéliennes.

PARTAGER

il y a 9 heures

Des centaines de milliers de manifestants à Sanaa après les frappes américano-britanniques au Yémen

Des Yéménites ont répondu par centaines de milliers à l’appel des Houthis à manifester à Sanaa contre les frappes des États-Unis et du Royaume-Uni visant ces rebelles en représailles à leurs attaques contre la marine marchande en mer Rouge.

La foule a rempli la grande place Sabine du centre de Sanaa sous une forêt de drapeaux yéménites et palestiniens et de nombreux portraits du chef des rebelles, Abdelmalek al-Houthi, et du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, dont les groupes sont soutenus par l’Iran.

PARTAGER

il y a 9 heures

Depuis le 7 octobre, Israël a intensifié ses raids dans les villes palestiniennes de Cisjordanie

Depuis le 7 octobre, Israël a intensifié ses raids dans les villes palestiniennes de Cisjordanie, prenant d’assaut les camps de réfugiés et arrêtant des dizaines de personnes.

Israël affirme que ses soldats se défendent contre les militants palestiniens retranchés dans les camps. Les habitants rencontrés par nos envoyés spéciaux disent, eux, vivre dans la peur de voir leur maison détruite par les bulldozers et des membres de leur famille tués par les soldats.

Des images vérifiées par nos équipes révèlent que des Palestiniens non armés font partie des victimes de ces incursions. Reportage ⤵️

Environ 28 personnes évacuées des hôpitaux al-Shifa, Kamal Adwan et du point médical du Croissant-Rouge palestinien à Jabalia

« Les équipes du Croissant-Rouge palestinien, en coordination avec le Comité international de la Croix-Rouge, ont évacué environ 28 personnes, dont des blessés et leurs accompagnateurs, de l’hôpital Al-Shifa, de l’hôpital Kamal Adwan et du point médical du PRCS à Jabalia , nord Gaza », a annoncé le Croissant-Roue palestinien dans un post sur le réseau social X.

« Cinq ambulances PRCS ont participé au transport des blessés vers les hôpitaux de la partie sud de la bande Gaza . »

Washington sanctionne deux transporteurs maritimes pour leur soutien financier aux Houthis
Les États-Unis ont sanctionné deux transporteurs maritimes, l’un basé à Hong Kong et l’autre aux Émirats arabes unis, pour leur soutien financier aux rebelles houthis du Yémen, qui mènent des attaques contre des bateaux commerciaux.


Ces entreprises, Cielo Maritime et Global Tech Marine Services, transportent « des produits iraniens pour le compte » des Gardiens de la révolution islamique, et « les revenus de la vente de matières premières soutiennent les Houthis et leurs attaques contre le transport maritime international dans la mer Rouge et le golfe d’Aden », indique le département américain au Trésor dans un communiqué.
PARTAGER
il y a 11 heures

Les intérêts américains et britanniques sont devenus des « cibles légitimes » après les frappes au Yémen
Les intérêts américains et britanniques sont devenus des « cibles légitimes » pour les rebelles houthis après les frappes des États-Unis et du Royaume-Uni au Yémen, ont déclaré les rebelles soutenus par l’Iran.


« Tous les intérêts américano-britanniques sont devenus des cibles légitimes pour les forces armées yéménites après l’agression directe et déclarée contre la République du Yémen », a affirmé le Conseil politique suprême des Houthis, une haute instance des rebelles, dans un communiqué publié par leurs médias officiels.
PARTAGER
il y a 11 heures

Oman condamne le recours à l’action militaire contre le Yémen
Le sultanat d’Oman a condamné le « recours de la part de pays amis à l’action militaire » contre le Yémen, après les frappes des États-Unis et du Royaume-Uni contre des sites militaires des rebelles houthis.


Exprimant son « inquiétude » face à ce développement, un porte-parole du ministère omanais des Affaires étrangères, cité par l’agence officielle ONA, a déclaré que son pays « ne (pouvait) que condamner le recours à l’action militaire de la part de pays amis, alors qu’Israël poursuit sa guerre contre les Palestiniens en toute impunité » dans la bande de Gaza.


Il a souligné qu’Oman avait « mis en garde à plusieurs reprises contre le risque d’extension du conflit dans la région en raison de l’agression israélienne continue contre les territoires palestiniens ».
PARTAGER
il y a 11 heures

Internet et téléphone de nouveau coupés dans la bande de Gaza
Internet et le téléphone ont de nouveau été totalement coupés dans la bande de Gaza, a annoncé l’opérateur palestinien Paltel sur le réseau social X, en pleine offensive de l’armée israélienne contre le Hamas dans le territoire assiégé. 


« Nous regrettons d’annoncer que tous les services de télécommunications dans la bande de Gaza ont été interrompus à cause de l’agression en cours. Gaza est de nouveau coupée du monde », a précisé la compagnie.

Les Houthis, le groupe yéménite qui défie les États-Unis en mer Rouge

Les Houthis ont menacé vendredi de s’en prendre aux intérêts américains et britanniques, qu’ils considèrent désormais comme « cibles légitimes ». La veille, des sites utilisés par ce groupe rebelle yéménite ont été bombardés par Londres et Washington. Depuis plusieurs semaines, les Houthis attaquent des navires qu’ils disent liés à Israël en mer Rouge, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Qui sont les Houthis ? Que recherchent-ils ? Décryptage.

« Les Américains et les Britanniques ne doivent pas croire qu’ils échapperont au châtiment de nos forces armées héroïques (…)  Tous les intérêts américano-britanniques sont devenus des cibles légitimes”. 

Assez claires, ces menaces ont été proférées, vendredi 12 janvier, par le Conseil politique suprême des Houthis, haute instance des rebelles yéménites, et relayées par leurs médias officiels.

C’est la réponse du groupe armé aux 73 frappes menées dans la nuit par les armées américaine et britannique contre des sites au Yémen, faisant cinq morts et six blessés, selon un bilan avancé par le porte-parole militaire des Houthis. 

L’opération a été menée en riposte à plusieurs semaines d’attaques contre des navires marchands en mer Rouge par les Houthis soutenus par l’Iran. Les rebelles yéménites affirment viser les bateaux liés à Israël en « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza.

De leur côté, les États-Unis, le Royaume-Uni et huit de leurs alliés ont assuré, dans une déclaration commune vendredi, que leur but est de « restaurer la stabilité en mer Rouge ». 

Puissance militaire

Mais l’opération américano-britannique vient matérialiser les craintes d’une propagation régionale de la guerre entre Israël et le Hamas, qui fait rage dans la bande de Gaza. 

D’autant plus que « les Houthis possèdent des moyens militaires importants », rappelle le correspondant de France 24 en Iran, Siavosh Ghazi.

La puissance militaire du groupe, qualifié vendredi de « terroriste » par le président américain Joe Biden, a été estimée il y a plusieurs années à environ 200 000 combattants, rappelle l’AFP. Des hommes bien entraînés et habitués à combattre sur le terrain aride et montagneux du Yémen.

Après avoir pris le contrôle de la capitale Sanaa en 2014 et forcé le gouvernement internationalement reconnu à se réfugier dans le sud, les Houthis se sont emparés de vastes étendues du pays, en particulier dans le nord. 

Né dans les années 1990, ce mouvement d’obédience chiite a déjà mené des attaques contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, tous deux membres d’une coalition qui soutient le gouvernement yéménite contre les Houthis depuis 2015.

Considérés depuis comme une menace sérieuse par les pays voisins du Golfe, leurs missiles de longue distance et leurs drones sont développés, selon leurs opposants, à partir de la technologie iranienne.

Mais, avec ou sans l’appui de l’Iran, en matière de petits projectiles et drones, « un rien est efficace », relève Gauthier Rybinski, chroniqueur international de France 24. « Tout ce qui est de l’ordre de la propulsion peut-être bricolé sur place, y compris avec ce que l’on trouve via Internet, et l’efficacité de ce genre d’engin est tout à fait prouvée ».

Avec des missiles d’une portée dépassant parfois les 1000 km, les Houthis visent non seulement des navires marchands, mais tentent aussi de cibler le port israélien d’Eliat, rappelle Siavosh Ghazi. 

Toutefois, jusqu’à présent, les défenses anti-aériennes israéliennes interceptent sans trop de difficultés ce type d’attaque, nuançait toutefois, fin novembre, Danilo delle Fave, spécialiste des questions de sécurité internationale. 

« Iranisation » et parrainage des Mollah

Outre leur force de frappe locale, les Houthis peuvent compter sur le soutien de leur allié iranien. Téhéran a condamné vendredi les frappes aériennes visant contre des cibles rebelles au Yémen, dénonçant une « violation flagrante de la souveraineté » de ce pays.

L’appartenance des Houthis à l’islam chiite est fréquemment invoquée pour expliquer leur proximité avec l’Iran. Mais s’il s’agit d’une milice sectaire d’obédience chiite, leur chiisme « n’est pas exactement celui des Iraniens. Ces derniers sont duodécimains et les Houthis, zaydites », rectifie David Rigoulet-Roze, rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques (éd. L’Harmattan). 

Cette mouture locale du chiisme « n’est d’ailleurs pas nécessairement bien perçue » par le régime des Mollah, abonde Gauthier Rybinski sur le plateau de France 24.

Pourtant, ces dernières années, « la confessionnalisation de la région, ainsi que des rivalités géopolitiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ont favorisé un rapprochement de plus en plus marqué des Houthis avec Téhéran, une ‘iranisation’ du chiisme yéménite. Ceci fait que l’agenda yéménite est de plus en plus indexé sur l’agenda régional iranien », analyse David Rigoulet-Roze.

Cette « iranisation » est aussi une affaire d’armes, rappelle, de l’autre côté de l’Atlantique, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain : « Les Houthis appuient sur la gâchette mais ce sont les Iraniens qui fournissent le pistolet », résumait John Kirby sur CNN vendredi.

Pour autant, la proximité avec le régime des Mollah n’est pas nécessairement un facteur supplémentaire d’escalade, selon Danilo delle Fave, de l’International Team for the Study of Security (ITSS) Verona : « Téhéran n’a pas forcément intérêt à ce que le commerce maritime dans le canal de Suez soit trop perturbé, car une partie du pétrole et du gaz qui y passe est à destination de la Chine, qui est l’alliée de l’Iran ».

Popularité et « axe de résistance »

Endeuillés par la mort de milliers de combattants en une décennie, les Houthis continuent d’attirer de jeunes recrues dans un pays d’environ 30 millions d’habitants, aux prises avec l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.

« Les Houthis se mobilisent, au même titre que d’autres supplétifs pro-iraniens de la région comme le Hezbollah libanais (…) pour participer de manière élargie à ce qui est qualifié de ‘Mouqawama’ (‘résistance’ en arabe, NDLR) contre Israël, en soutien au Hamas dans sa confrontation avec l’armée israélienne” explique David Rigoulet-Roze.

En attaquant en mer Rouge, au nom de la cause palestinienne, des navires liés à Israël et aux États-Unis, les Houthis se sont offert une visibilité mondiale et ont rallié leur base populaire tant au Yémen que dans les pays voisins, constatent les observateurs de cette région du monde.

Au Yémen, des centaines de milliers de personnes ont répondu vendredi à l’appel des Houthis à manifester à Sanaa contre les frappes des États-Unis et du Royaume-Uni.

La foule a rempli la place Sabyine, au cœur de Sanaa. Dans une forêt de drapeaux yéménites et palestiniens, on distingue le portrait du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, mais surtout, de celui des Houthis : Abdelmalek al-Houthi, 44 ans, fils d’un éminent religieux, parvenu à la tête du mouvement après la mort de son frère, en 2004. 

En deux décennies, cet homme discret a transformé un groupe de rebelles en une puissante milice qui, désormais, défie le gendarme américain en mer Rouge.

France24

Gaza : Israël accusé par l’Afrique du Sud de « génocide » devant la plus haute cour de l’ONU

L’Afrique du Sud, dans une affaire judiciaire historique, a accusé jeudi Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l’attaque du Hamas du 7 octobre ne pouvait justifier les événements à Gaza.

Pretoria a saisi en urgence la plus haute juridiction de l’ONU pour qu’elle joigne à Israël de « suspendre immédiatement ses opérations militaires » dans la bande de Gaza.

Israël, qui s’exprime vendredi devant les magistrats de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, a qualifié l’affaire d’« absurde » et « atroce » et a accusé jeudi Pretoria de se comporter comme « le bras juridique de l’organisation terroriste Hamas ».

Israël « est accusé de génocide au moment où il combat le génocide », s’est offusqué jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué. « Une organisation terroriste a commis le pire crime contre le peuple juif depuis l’Holocauste et voici que quelqu’un vient la défendre au nom de l’Holocauste. Quel culot ! », a ajouté M. Netanyahu.

La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par une attaque inédite le 7 octobre 2023 du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien qui a fait environ 1.140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir du bilan israélien.

En représailles, Israël a juré d’« anéantir » le Hamas au pouvoir à Gaza et a lancé une offensive dans ce territoire palestinien qui a fait au moins 23.469 morts, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

« Aucune attaque armée sur le territoire d’un Etat, aussi grave soit-elle (…) ne peut justifier une violation de la Convention », a affirmé le ministre sud-africain de la Justice, Ronald Lamola, devant la CIJ. « La réponse d’Israël à l’attaque du 7 octobre a franchi cette ligne et a donné lieu à des violations de la Convention », a soutenu M. Lamola.

« Nous ne présentons aucune affaire au nom du Hamas, cette déclaration est sans fondement, nous le faisons au nom des Palestiniens, des enfants, des femmes et des personnes âgées qui sont tuées à Gaza », a-t-il ajouté devant les journalistes à l ‘numéro de l’audience.

Gaza : pourquoi l’Afrique du Sud met en cause Israël devant la Cour internationale de justice

L’Afrique du Sud a saisi en urgence la plus haute juridiction des Nations unies pour qu’elle enjoigne à Israël de « suspendre immédiatement ses opérations militaires » dans la bande de Gaza. Une requête qui s’explique notamment par des motivations historiques – le parti au pouvoir soutenant depuis longtemps la cause palestinienne, associée à la lutte contre l’apartheid – et de politique intérieure, à quelques mois des prochaines élections.

Des motivations historiques et politiques. En affrontant Israël, qu’il accuse d' »actes génocidaires » à Gaza devant la plus haute juridiction de l’ONU jeudi 11 janvier, le pouvoir sud-africain espère sortir grandi sur la scène internationale et gagner en popularité chez lui avant des élections à risque pour son parti.

Dans une requête de 84 pages adressée à la Cour internationale de justice (CIJ) qui siège à La Haye, l’Afrique du Sud exhorte les juges à ordonner d’urgence à Israël de « suspendre immédiatement ses opérations militaires » dans la bande de Gaza.

Pretoria estime qu’Israël « s’est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza ». Des propos qu’Israël a qualifié de « diffamation sanglante absurde ».

Pour défendre cette première affaire portée par le pays devant la CIJ, Pretoria envoie une « équipe d’élite » d’avocats, a souligné Cathleen Powell, professeure de droit international à l’université du Cap.

Parmi eux, John Dugard, associé au cabinet d’avocats international Doughty Street Chambers, auquel appartient notamment Amal Clooney. Me Dugard a été rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains dans les Territoires palestiniens.

Y figure aussi Tembeka Ngcukaitobi, qui a notamment travaillé sur l’affaire qui a conduit l’ancien président Jacob Zuma en prison.

Une délégation menée par le ministre de la Justice, Ronald Lamola, se rend aussi à La Haye pour soutenir l’initiative.

Une « question de principe »

La requête de Pretoria est motivée par des raisons historiques et politiques, selon les observateurs.

Le parti au pouvoir (ANC, Congrès national africain) soutient depuis longtemps la cause palestinienne, qu’il a associée à la lutte contre l’apartheid. Nelson Mandela avait ainsi affirmé que la liberté de l’Afrique du Sud serait « incomplète sans la liberté des Palestiniens ».

Le président Cyril Ramaphosa a déclaré cette semaine que Nelson Mandela avait inspiré l’action devant la justice internationale. Il a évoqué une « question de principe » : « Le peuple palestinien est bombardé, tué (…). Nous avions le devoir de nous lever et soutenir les Palestiniens. »

Les motivations de Pretoria sont aussi domestiques, selon les analystes. Pour la première fois de son histoire, l’ANC risque de perdre sa majorité parlementaire lors des prochaines élections prévues entre mai et août, dans un contexte socio-économique morose.

L’ANC voit dans ce recours « une base pour retrouver une primauté perdue ces 30 dernières années avec une gouvernance abandonnant peu à peu ses principes », explique Sara Gon, du groupe de réflexion Institute of Race Relations.

L’Afrique du Sud accueille la plus grande communauté juive d’Afrique subsaharienne. Mais le pays compte une population musulmane largement plus importante, dont une partie pourrait voir le recours contre Israël d’un bon œil.

L’Afrique du Sud pourrait aussi gagner du terrain sur la scène internationale avec sa démarche, estime Sara Gon.

Membre des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), Pretoria considère ce groupe comme un contrepoids à l’ordre mondial dominé par les États-Unis et l’Europe. Et Pretoria a activement soutenu l’élargissement du bloc, notamment à l’Iran, grand rival d’Israël.

Israël a juré de « détruire » le Hamas après son attaque d’une ampleur sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre qui a fait environ 1 140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.

Depuis, les bombardements israéliens ont réduit de grandes parties de la bande de Gaza à l’état de ruines, et ont fait plus de 23 000 morts, majoritairement des femmes et des mineurs, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, dont environ 1,9 million ont dû fuir leur foyer selon l’ONU, continuent d’être confrontés à une situation humanitaire désastreuse.

Les décision de la CIJ sont sans appel et juridiquement contraignantes mais elle n’a aucun pouvoir pour les faire appliquer.

Avec AFP

Ukraine: le projet de loi sur la conscription militaire tourne à l’imbroglio politique

Jeudi 11 janvier, le gouvernement ukrainien a retiré le projet de loi sur la conscription militaire qui était déjà à l’étude au Parlement. Le cabinet des ministres a annoncé vouloir réviser sa copie et proposer un nouveau texte dans les jours à venir.

Avec notre correspondant à KievStéphane Siohan

Tous les ans, le dictionnaire Myslovo de la langue ukrainienne recense et adoube des néologismes, ou les nouvelles expressions les plus populaires. Et cette semaine, cette institution des lettres vient de décerner le titre de mot de l’année 2023 à « mobilisation », un terme qui revient en effet sur toutes les langues.

Depuis plusieurs jours, la Verkhovna Rada étudie un texte de loi décidé à faciliter l’enrôlement d’un demi-million de soldats dans l’armée. Seulement, le projet n’est pas clair, certains de ses paragraphes fuitent dans la presse, et leur contenu provoque un début de polémique.

Ainsi, on ne sait pas trop si le gouvernement ukrainien veut plutôt manier la carotte ou le bâton, créer des mesures incitatives pour pousser les Ukrainiens à s’engager, ou bien mettre l’accent sur la punition des hommes qui tentent de se soustraire à l’éventualité d’un appel sous les drapeaux.

Selon certaines sources parlementaires, le texte actuel, écrit à la va-vite pendant les fêtes, présentait des articles qui contrevenaient à certaines règles de base en matière de droits individuels.

Désormais le ministre de la Défense Rustem Umerov va devoir reprendre sa plume, l’enjeu de cette loi est crucial : Il s’agit non seulement de donner l’envie aux civils d’aller se battre, tout en sachant qu’ils peuvent y laisser leur vie. Mais aussi de donner l’impression à la société que la loi est juste pour tout le monde.

RFI

Des frappes américano-britanniques visent les Houthis au Yémen

Washington et Londres ont effectué dans la nuit de jeudi à vendredi 12 janvier des frappes sur les rebelles Houthis au Yémen, qui ont multiplié ces dernières semaines les attaques de navires en mer Rouge pour protester contre la guerre menée par Israël à Gaza.

Ce qu’il faut retenir

■ Les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes contre des cibles liées aux Houthis au Yémen, les premières depuis que ce groupe soutenu par l’Iran a commencé ses attaques contre le transport maritime en mer Rouge. Les cibles des frappes americano-britanniques comprennent des radars et des infrastructures de drones et de missiles, selon le gouvernement américain.

■ Audiences inédites, jeudi 11 et vendredi 12 janvier (entre 9h et 12h TU), devant la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ). L’Afrique du Sud a saisi le mois dernier cet organe judiciaire des Nations unies. Elle a demandé jeudi à la Cour mondiale d’ordonner à Israël de suspendre immédiatement son opération militaire à Gaza, où elle affirme qu’Israël a une « intention génocidaire » contre les civils palestiniens. Israël doit répondre à ces allégations ce vendredi.

■ Les bombardements israéliens dans le sud et le centre de la bande de Gaza se poursuivent malgré la promesse, faite par Israël, de passer à une campagne plus ciblée pour préserver les civils et de retirer une partie de ses troupes de l’enclave palestinienne.

■ Selon un bilan annoncé jeudi 11 janvier par le ministère de la Santé du Hamas, 23 469 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre près de 60 000 blessés.

02h : Riyad fait part de son « inquiétude » et appelle à la retenue

Le royaume « suit avec beaucoup d’inquiétude les opérations militaires en mer Rouge et les frappes aériennes sur un certain nombre de sites » au Yémen, a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué, en appelant « à la retenue et à éviter l’escalade ».

01h55 : Dix pays impliqués dans cette opération disent vouloir « la stabilité en mer Rouge »

La Maison Blanche a également publié une déclaration conjointe des gouvernements de l’Australie, de Bahreïn, du Canada, du Danemark, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la République de Corée, du Royaume-Uni et des États-Unis, affirmant qu’ils « n’hésiteront pas à défendre des vies et protéger la libre circulation du commerce sur l’une des voies navigables les plus critiques au monde ». « Notre objectif reste la désescalade des tensions et de rétablir la stabilité en mer Rouge », indique le communiqué conjoint.

« En réponse aux attaques continues, illégales, dangereuses et déstabilisatrices des Houthis contre des navires, notamment des navires commerciaux, transitant par la mer Rouge, les forces armées des États-Unis et du Royaume-Uni, avec le soutien des Pays-Bas, du Canada, de Bahreïn et de l’Australie, ont mené des opérations conjointes – en accord avec le droit inhérent de légitime défense individuelle et collective, conformément à la Charte des Nations Unies – contre un certain nombre de cibles dans les zones contrôlées par les Houthis au Yémen. Ces frappes de précision visaient à perturber et à dégrader les capacités utilisées par les Houthis pour menacer le commerce mondial et la vie des marins dans l’une des voies navigables les plus essentiels du monde. »

01h 40 : Les frappes ont visé des radars et des infrastructures de drones et de missiles

Les frappes américaines et britanniques contre les Houthis au Yémen ont visé des radars et des infrastructures de drones et de missiles, afin de réduire leurs capacités à s’attaquer aux navires marchands en mer Rouge, a affirmé jeudi le ministre de la Défense américain Lloyd Austin. « Cette opération a pour but de perturber et de détériorer la capacité des Houthis à mettre en danger les marins et à menacer le commerce international dans l’un des passages maritimes les plus importants du monde », a déclaré le chef du Pentagone dans un communiqué.

Les attaques « visaient le véhicule aérien sans pilote des Houthis, le navire de surface sans équipage, le missile de croisière d’attaque terrestre, ainsi que les capacités de radar côtier et de surveillance aérienne », précise la déclaration. Un responsable américain de la Défense a déclaré que le chef du Pentagone avait suivi l’opération en temps réel depuis l’hôpital, où il a été opéré d’un cancer de la prostate. Ce responsable a déclaré qu’Austin était « activement impliqué » et avait parlé au président à deux reprises au cours des 72 heures précédant l’opération.

01h25 : Un responsable yéménite promet que Wahsington et Londres « paieront » pour ces attaques

Les États-Unis et le Royaume-Uni « paieront un lourd tribut » pour cette « agression flagrante », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères des Houthis, Hussein al-Izzi, sur la chaîne de télévision yéménite Al-Masirah. « Notre pays fait face à une attaque massive par des navires américains et britanniques, des sous-marins et des avions », a confirmé le responsable, cité par les médias des rebelles. « Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne doivent se préparer à payer un prix fort et supporter les lourdes conséquences de cette agression », a-t-il menacé.

01h15 : Le ministère britannique de la Défense détaille l’opération, « un coup dur » pour les Houthis

Le ministère britannique de la Défense a publié une déclaration qui détaille l’opération, précisant notamment que « un soin particulier a été pris pour minimiser tout risque pour les civils » et que « les premières indications indiquent que la capacité des Houthis à menacer la marine marchande a pris un coup dur ».

« Le 11 janvier, des avions de la Royal Air Force se sont joints aux forces de la coalition pour frapper un certain nombre d’installations utilisées par la faction rebelle houthie au Yémen pour attaquer les navires dans le sud de la mer Rouge. Le destroyer de la Royal Navy, le HMS Diamond, a déjà été actif aux côtés de navires de guerre américains et français pour défendre les voies maritimes internationales vitales contre les drones et les missiles houthis. Compte tenu de la persistance des Houthis à menacer les navires marchands, dont plusieurs ont déjà subi des dommages, et du ciblage délibéré du HMS Diamond et des navires de la marine américaine le 9 janvier, les forces de la coalition ont identifié les principales installations impliquées dans ces attaques et ont convenu de mener une minutieuse frappe coordonnée pour réduire la capacité des Houthis à violer le droit international ».

Le communiqué détaille ensuite les frappes : «  Quatre Typhoon FGR4 de la RAF, appuyés par un ravitailleur aérien Voyager, ont donc utilisé des bombes guidées Paveway IV pour mener des frappes de précision sur deux de ces installations houthies. L’un d’eux était un site à Bani, dans le nord-ouest du Yémen, utilisé pour lancer des drones de reconnaissance et d’attaque. Un certain nombre de bâtiments impliqués dans les opérations de drones ont été visés par nos avions. L’autre endroit touché par notre avion était l’aérodrome d’Abbs. Les renseignements ont montré qu’il a été utilisé pour lancer à la fois des missiles de croisière et des drones au-dessus de la mer Rouge. »

Le communiqué fait également référence à une tentative de limiter les pertes civiles. « Lors de la planification des frappes, un soin particulier a été pris pour minimiser tout risque pour les civils, et ces risques ont été encore atténués par la décision de mener les frappes pendant la nuit. Les résultats détaillés des frappes sont en cours d’évaluation, mais les premières indications indiquent que la capacité des Houthis à menacer la marine marchande a pris un coup dur, et notre engagement à protéger les voies maritimes, par lesquelles transitent environ 15 % du transport maritime mondial et qui est vitale pour l’économie mondiale, a été amplement démontrée. »

RFI

Controverses autour de l’élection du Marocain Zniber à la présidence du conseil des droits de l’homme des Nations Unies

L’élection du représentant du Maroc auprès des Nations Unies à Genève, l’Ambassadeur Zniber, à la présidence du Conseil des droits de l’Homme le 10 janvier a suscité des réactions contrastées au niveau international. Alors que le président élu s’est engagé à promouvoir et protéger les droits humains dans son discours inaugural, certaines voix, dont celle de Khadija Ryadi de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), soulignent le contraste entre cette déclaration et la situation effective des droits humains au Maroc.

Khadija Ryadi de l’AMDH a exprimé ses préoccupations quant à cette élection, soulignant que le Maroc devrait d’abord résoudre les problèmes de droits humains à l’intérieur de ses frontières avant de prétendre diriger le Conseil des droits de l’Homme. Elle a fait référence aux défis persistants liés à la liberté d’expression, à la répression des activistes et à d’autres questions relatives aux droits humains au Maroc.

En réponse aux critiques, le gouvernement marocain a mis en avant son rôle de leader dans les initiatives de dialogue interreligieux, soulignant son engagement envers le respect des droits humains. Cependant, ces affirmations ont été accueillies avec scepticisme par certains observateurs internationaux, qui estiment que les actions concrètes sur le terrain sont nécessaires pour garantir le respect effectif des droits humains.

Il convient de noter que cette élection intervient après les préoccupations exprimées par les Nations Unies en 2021 concernant le traitement des militants sahraouis par les autorités marocaines. Les rapports faisant état de restrictions à la liberté d’expression et de manifestations au Sahara occidental ont suscité des inquiétudes quant au respect des droits humains dans la région.

Le vote secret qui a conduit à la victoire de l’Ambassadeur Zniber a enregistré 30 voix en sa faveur, contre 17 pour le candidat sud-africain. Cette différence notable dans les résultats reflète les divergences d’opinions parmi les États membres du Conseil des droits de l’Homme quant à la crédibilité et à la légitimité du Maroc pour occuper cette position clé.

La controverse entourant cette élection souligne l’importance du rôle du Conseil des droits de l’Homme dans la promotion et la protection des droits humains à l’échelle mondiale, tout en soulignant le besoin de transparence et de responsabilité dans la sélection de ses dirigeants.

GABRIEL ATTAL CHEF DE GOUVERNEMENT : LE LOBBY HOMOSEXUEL PREND LE POUVOIR EN FRANCE : Le regard de l’Afrique sur un Premier Ministre gay

Le jeune Gabriel Attal vient d’être nommé Premier ministre de France à l’âge de 34 ans. Le nouveau Chef du Gouvernement français est l’une des rares autorités de ce pays à avoir reconnu publiquement son homosexualité. Comment les Africains dans leur écrasante majorité homophobes, apprécieront la nomination du Premier ministre homosexuel ?

Lorsqu’en France, l’accent est mis sur la jeunesse du nouveau Premier Ministre et sur certains caciques du régime qui se seraient opposés à sa nomination, en Afrique, c’est un autre regard que les Africains ont de Monsieur Gabriel Attal homosexuel assumé.

En Afrique, l’homosexuel est très mal vu. D’ailleurs, plusieurs pays ont refusé de dépénaliser le délit de l’acte contre nature malgré la pression des ONG et des lobbies. Le Sénégal en est un exemple confirmé. L’ancien président américain Barack Obama avait attendu le refus catégorique, du président sénégalais de dépénaliser ce délit.

En Afrique, les homosexuels se cachent parce qu’ils sont rejetés par la société. Ils sont mal vus. Et ils sont souvent victimes de violences physiques. D’ailleurs, des archevêques africains avaient unanimement rejeté la bénédiction des couples homosexuels en Afrique à la suite de la sortie du Pape sur la question. Donc dans le continent, les élites politiques, religieuses et coutumières bannissent l’homosexualité sous toutes ses formes.

Alors, il est évident que les prochaines visites de Gabriel Attal en Afrique susciteront de vives polémiques. Certains Chefs d’Etat et de Gouvernement éviteront de l’accueillir de peur de subir les critiques de leur opinion publique locale. Les autorités politiques africaines qui accepteront de recevoir en visite officielle Monsieur Attal pourraient être accusées d’être des promoteurs des LGBT ou d’être homosexuels tout simplement. Car l’opinion publique africaine est très souvent frivole et téméraire. Voilà pourquoi, la nomination de Attal à la tête du Gouvernement pourrait provoquer un coup de froid dans les relations franco africaines, s’il était mis en avant. Les Africains sont systématiquement réfractaires à l’homosexualité.

D’ailleurs, dans son rapport numéro 1841 intitulé : «Relations entre la France et l’Afrique » réalisé par la commission des affaires étrangères (M. Bruno Fuchs et Mme Michèle Tabarot), des mots importants ont été prononcés sur la question des LGBT en Afrique, et son impact négatif dans les relations entre la France et l’Afrique.

La commission des Affaires étrangères avait pourtant bien cerné la question. Le rapport a fait remarquer que, «la France multiplie les initiatives qui peuvent être interprétées, aujourd’hui encore, comme une tentative de prolonger son emprise sur l’Afrique, en faisant la promotion de la démocratie tout en défendant ouvertement des régimes équivoques ou encore en cherchant à exporter ses standards, son modèle de société et ses valeurs ». Comme exemple, le rapport a rappelé que «récemment, l’ambassadeur français en charge de la défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) n’a fait que renforcer ce sentiment. Sa visite prévue au Cameroun du 27 juin au 1er juillet 2023 pour discuter de la situation des personnes LGBT dans ce pays où l’homosexualité est criminalisée a dû être annulée après que l’ambassadeur a été déclaré persona non grata, le gouvernement camerounais y voyant une initiative peu respectueuse des lois et des valeurs locales et lui refusant finalement la délivrance d’un visa ». Qu’en sera-t-il lorsque le Premier Ministre homosexuel décidera de se rendre dans ce pays ? Gabriel Attal aura-t-il le privilège d’être reçu avec tous les honneurs dans un palais africain où l’homosexualité est criminalisée ? Ne soyez pas surpris que de jeunes africains lancent des pétitions pour déclarer Attal persona non grata en Afrique. La résistance féroce de l’opinion publique africaine face à ce sujet, est sans commune mesure. Même les acteurs politiques évitent d’aborder ce sujet en public, sauf pour le dénoncer.

Selon toujours, le rapport de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, «la question de l’orientation sexuelle est à l’origine d’une autre incompréhension » entre la France et les pays africains.  Le rapport a rappelé que «l’homosexualité est interdite dans de nombreux pays du continent et passible de lourdes sanctions pénales ; au Soudan, en Somalie ou en Mauritanie, la peine de mort peut être requise pour homosexualité ; en Tanzanie, elle est passible d’une peine de prison de trente ans ; au Tchad, d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans ».

Par ailleurs, le document des députés français a ajouté que «dans la plupart des pays où l’homosexualité n’est pas explicitement criminalisée, la discrimination, la violence et la stigmatisation à l’encontre des personnes homosexuelles sont courantes ». D’ailleurs, «récemment, le corps d’un jeune homme, suspecté d’avoir une sexualité criminalisée au Sénégal, a été déterré et publiquement brûlé ». Ces actes monstrueux révèlent le niveau de rejet des hommes et des femmes qui assument publiquement leur homosexualité.

«Les homologues diplomatiques du continent critiquent l’approche française de promotion des droits des personnes LGBT+, jugée intrusive et parfois contre-productive » a indiqué le rapport. Revenant sur l’incident au Cameroun, les auteurs du rapport ont souligné que «la tenue de cette conférence dans un pays où l’homosexualité est passible de six ans d’emprisonnement a été considérée, dans toute l’Afrique, comme une provocation ».

Les députés ont d’ailleurs précisé «qu’il ne s’agit nullement d’accepter cette situation ni de renier nos valeurs, bien au contraire », mais il faut plutôt, «adapter nos pratiques et nos discours aux contextes locaux pour les rendre audibles et acceptables par les populations locales, afin de ne pas agir, à l’étranger, comme si nous étions en France ».

«Il faut ainsi reconnaître que le mode opératoire diplomatique de la France n’est pas efficace. En Angola, une tribune engagée, publiée par un diplomate étranger sur ce sujet, a conduit à des arrestations dans la communauté LGBT+, démontrant que l’ingérence n’était pas de mise dans ce pays. C’est là une réalité qu’il faut pleinement prendre en compte » rappellent les auteurs du rapport parlementaire.

Il faut reconnaitre que, face à cette tendance forte des autorités françaises à promouvoir des valeurs occidentales vues, comme des contrevaleurs en Afrique, la normalisation des relations entre la France et certains pays africains, n’est pas pour demain. Attendons de voir la première visite de Gabriel Attal en Afrique…

Dakartimes

Qui est Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre français ?

Le populaire ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, est devenu mardi 9 janvier à 34 ans le plus jeune chef du gouvernement de l’histoire de la République française, à l’issue d’un remaniement ministériel censé donner un nouveau souffle à la présidence d’Emmanuel Macron.

Le président Emmanuel Macron a nommé, mardi 9 janvier à Matignon, Gabriel Attal, 34 ans, qui devient le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la République.

Le jeune et populaire ministre de l’Éducation nationale va succéder à Elisabeth Borne, contrainte lundi 8 janvier à la démission après 20 mois passés à la tête du gouvernement.

Peu avant cette annonce, il parlait encore redoublement dans une réunion en visioconférence avec des chefs d’établissement. « L’école c’est l’arme la plus puissante que nous ayons pour changer la société » et « quelles que soient les évolutions à venir, cette conviction et cette cause ne cesseront jamais de m’habiter« , a-t-il dit en conclusion.

Le nouveau Premier ministre, était devenu la personnalité la plus populaire du gouvernement et de la majorité, convainquant un Français sur deux, alors que plus d’un tiers d’entre eux réclamaient sa nomination à Matignon dans une récente étude. Gabriel Attal aurait pour mission d’offrir au président Emmanuel Macron l’élan que son second quinquennat n’a jamais trouvé.

Sa première tâche sera de former un nouveau gouvernement sous le signe du « réarmement » vanté par le chef de l’État lors de ses voeux du Nouvel An : « réarmement industriel, économique, européen » mais aussi « civique« , autour notamment du vaste chantier de l’école que Gabriel Attal a porté depuis l’été en initiant de nombreuses réformes d’ampleur.

La nomination de Gabriel Attal offre des garanties aux tenants du « dépassement » du traditionnel clivage droite-gauche.

Son nom est remonté en haut de la liste lundi 8 janvier pour Matignon alors que deux favoris tenaient jusque-là la corde : le discret ministre des Armées, Sébastien Lecornu, 37 ans, venu de la droite, et l’ancien ministre de l’Agriculture, Parti dans le privé, Julien Denormandie, 43 ans.

À la tête du prestigieux portefeuille de l’Éducation nationale depuis juillet 2023, le jeune ministre, omniprésent sature l’espace médiatique et séduit les populations âgées qui constituent le cœur de l’électorat macroniste avec ses prises de position en faveur de l’uniforme ou l’interdiction de l’abaya à l’école.

Gabriel Attal est le quatrième Premier ministre nommé depuis 2017 sous la présidence Macron.

Il « incarne un élan, une dynamique, une audace dont on a sûrement besoin« , résume un cadre de la majorité.

Emmanuel Macron avait salué le 20 décembre sur France 5 chez son jeune ministre un responsable politique qui « partage (ses) combats depuis le début » et qui a « l’énergie, le courage » pour « porter les réformes » à venir, voire, tel un héritier, « continuer le combat« .

AFP/VNA/CVN

Soudan: inquiétude face à la prolifération des armes et la guerre qui s’étend

Au Soudan, depuis que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) se sont emparés de l’État d’al-Jazirah, les appels à armer les civils dans les autres États se sont multipliés.

Ce lundi 8 janvier, le gouverneur d’al-Kadarif, situé à l’Est du pays, a appelé la population civile, à Kadarif, à prendre les armes face aux avancées des FSR. Les deux camps de la lutte, les militaires et les paramilitaires qui s’opposent et se disputent le pouvoir depuis le 15 avril, recrutent à un rythme soutenu.

Après s’être emparés de la majeure partie de l’État d’al-Jazirah, les paramilitaires des FSR du général Mohamad Hamdane Daglo continuent leur percée et promettent de conquérir d’autres États mitoyens, au Sud, au Nord et à l’Est du pays. Dans chaque village, ces forces exigent des habitants qu’ils fournissent « des volontaires » pour « protéger leur territoire ». Elles leur remettent des voitures 4×4 et des kalachnikovs. Ces jeunes sont en réalité enrôlés dans les rangs des FSR.

Crainte d’une militarisation du pays

Quant à l’armée soudanaise, elle a lancé une vaste campagne : la résistance populaire armée au Nil Blanc, à Kadarif, au Nord, à Kassala et en mer Rouge. Les gouverneurs de ces États annoncent vouloir former les jeunes au port d’armes et les encouragent à s’engager pour qu’ils « puissent défendre leurs terres, leur honneur et leur famille ». À Soaken, en mer Rouge, le chef des tribus el-Baja pousse lui aussi à l’autodéfense.

Cette course à l’armement auprès des populations fait craindre une militarisation du pays à grande échelle. Les partis civils et surtout la coalition des Forces pour la liberté et le changement multiplient les mises en garde contre la prolifération des armes et appellent les citoyens à ne pas suivre ces campagnes désastreuses qui pourraient pérenniser davantage la guerre.

Le Maroc hausse le ton face à l’utilisation «destructrice» et «néfaste» de TikTok

Le Maroc va-t-il interdire Tik Tok ? Le sujet fait débat dans le pays. Députés, journalistes et artistes demandent à restreindre la plateforme chinoise, voire à l’interdire sur le sol marocain. Avec plusieurs millions d’utilisateurs, le réseau social est l’un des plus populaires du pays et son utilisation est jugée « destructrice » et « néfaste » surtout pour les plus jeunes. Alors le Maroc va-t-il limiter l’accès des mineurs à ces contenus ou interdire l’utilisation de la plateforme ?

Valeurs contraires à celles du royaume chérifien, infractions récurrentes à la loi… les arguments de plusieurs députés marocains contre la plateforme chinoise sont nombreux. Selon eux, et notamment la députée de la majorité, Hanane Atraguine, les dérives qu’offre l’application TikTok exposent particulièrement les mineurs à des phénomènes comme la mendicité, des activités criminelles ou encore le harcèlement.

Il y a quelques mois, le cas d’un homme adulte, suivi par 135 000 personnes, réclamant des photos à une jeune fille de 12 ans, via la plateforme, avait alerté des militantes des droits des femmes et lancé la polémique. Cette affaire a mis en lumière le manque de lois relatives à la cybercriminalité dans le pays et c’est ce vide juridique que les députés veulent aujourd’hui combler.

Si certains proposent l’interdiction pure et simple de l’application sur le sol du royaume – rejoignant ainsi l’Inde, le Pakistan ou la Jordanie qui ont pris cette décision ces dernières années – d’autres préconisent une régulation plus stricte de TikTok, par exemple en restreignant l’accès aux mineurs ou en encadrant les pratiques commerciales qui se déroulent sur l’application.

Une réglementation commune

La plateforme chinoise revendique 1 milliard d’utilisateurs actifs chaque mois dans le monde et a fait du marché africain une priorité. Mais la multinationale fait face à l’inquiétude de nombreux États qui s’inquiètent de la diffusion à grande échelle des infos, qui estiment que certains contenus ne respectent pas les traditions ou encore les religions. Joint par RFI, Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, directeur Afrique de l’organisation Internet sans frontières, estime que c’est aux États du continent africain de s’unir pour mettre en place des règles, des normes et de contraindre ainsi les dirigeants des réseaux sociaux.

RFI

Franz Beckenbauer, légende du football allemand, est mort à l’âge de 78 ans

Champion du monde en tant que joueur (1974) puis sélectionneur (1990), président du Bayern et grand organisateur du Mondial-2006 : pendant plus d’un demi-siècle Franz Beckenbauer  a rythmé le quotidien des Allemands devenant le « Kaiser » aux multiples facettes de l’Allemagne de l’après-guerre.

C’est une histoire que Franz Beckenbauer, décédé dimanche à l’âge de 78 ans, aimait raconter, une anecdote qui a influencé ses choix futurs. À 12 ans, le gamin du quartier populaire et ouvrier d’Obergiesing, dans le sud de la capitale bavaroise, découvre le foot depuis quelques années au SC 1906 Munich.

À l’été 1958, dans un tournoi de jeunes, il affronte le grand club munichois de 1860, qu’il doit rejoindre plus tard. Il a maille à partir pendant la rencontre avec l’un des joueurs des « Löwen », Gerhard König, qui lui met une gifle.

Après la rencontre, Beckenbauer prévient : il refuse d’aller dans « ce club de bagarreurs » et s’engage fièrement avec le rival, le Bayern. Le début d’une très longue histoire entre le Bayern et le jeune Franz, qui va devenir en quelques années le « Kaiser » (l’empereur) allemand.

Né en septembre 1945 dans les ruines de l’Allemagne d’après-guerre, fils d’un directeur de bureau de poste, Franz Beckenbauer rejoint le Bayern en 1964 alors qu’il n’a pas encore 19 ans, et y passe la majeure partie de sa carrière.

Il se créé sur mesure un poste adapté à son talent : libéro, évoluant derrière sa défense mais venant régulièrement faire le surnombre en milieu de terrain, d’où il a marqué la majorité de ses plus beaux buts.

Ce joueur racé et élégant, au port toujours altier, s’est bâti un palmarès exceptionnel : quatre titres de champion et autant de Coupe d’Allemagne, deux Ballons d’Or, trois succès d’affilée en Coupe d’Europe des clubs champions, l’ancêtre de la ligue des Champions.

Le bras droit en écharpe  

Avec la sélection, il a réalisé le doublé Championnat d’Europe (1972) et Coupe du monde (1974). Cerise sur le gâteau, le sacre planétaire a lieu chez lui, dans le stade olympique de Munich, à quelques encablures de sa maison natale.

Plus encore que Gerd Müller ou Sepp Maier, ses coéquipiers au sein de la Nationalmannschaft et du Bayern de Munich, Franz Beckenbauer a incarné la puissance du football allemand dans les années 1970.

Une photo est restée dans la légende, symbole de son abnégation : Beckenbauer, le bras droit en écharpe, continuant jusqu’au bout et malgré la douleur d’une clavicule cassée la demi-finale du Mondial-1970 perdue contre l’Italie (4-3 en prolongation), dans ce qui est resté le « Match du siècle ».

Il joue ses dernières saisons entre New York et Hambourg, avant de raccrocher en 1983 et de débuter une carrière d’entraîneur, lui qui affirmait comme joueur qu’il n’en avait pas la moindre intention.

Appelé au chevet de la Mannschaft à l’été 1984 après un Euro en France manqué, il hisse la sélection allemande en finale du Mondial-1986, perdue contre l’Argentine de Maradona, avant de prendre sa revanche quatre ans plus tard, contre cette même Argentine, à Rome.

Beckenbauer s’inscrit ainsi dans la légende, devenant le deuxième homme champion du monde comme joueur et sélectionneur, après le Brésilien Mario Zagallo. Le Français Didier Deschamps, qui comme le Kaiser a soulevé le trophée de la Coupe du monde à domicile en 1998, a rejoint ce club très fermé en 2018.

Peu attiré par le banc d’entraîneur, il rend son tablier de sélectionneur au sommet, et d’entraîneur après un court passage à Marseille.

Soupçons de corruption

C’est en revanche tout logiquement qu’il prend les rênes de « son » Bayern au début des années 1990, au sein d’un triumvirat aux côtés de Karl-Heinz Rummenigge et Uli Hoeness. Il double parfois sa casquette de président avec celle d’entraîneur intérimaire à deux reprises, avec succès.

Sollicité de toutes parts, il siège au comité exécutif de la Fifa, et l’Allemagne lui confie la mission d’obtenir l’organisation de la Coupe du monde 2006, qu’il décroche en 2000 lors d’un vote serré aux dépens de l’Afrique du Sud (12 à 11).

Le « Sommermärchen », un conte de fées d’été, de 2006 tourne toutefois une décennie plus tard au cauchemar, lorsque des soupçons de corruption viennent écorner un temps l’image du Kaiser.

« Les Allemands souhaitaient obtenir le Mondial, y compris moi. Et nous étions contents d’avoir un Franz Beckenbauer. Il y a un peu d’hypocrisie, on devrait nous tous s’auto-accuser », a récemment estimé l’ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer (Verts).

Beckenbauer sera également suspendu pendant 90 jours par la Fifa de toute activité dans le football (sanction levée au bout de 14 jours), lui l’ancien vice-président de l’instance entre 2007 et 2011 au moment de l’attribution polémique du Mondial 2022 au Qatar en décembre 2010.

Omniprésent dans les médias et à la télévision, star de la publicité pendant et après sa carrière de joueur, Beckenbauer a vu son image, seulement un temps, écornée par ces soupçons.

Avec AFP

Inondations en Libye: la catastrophe de Derna aurait pu être évitée, concluent les experts

En Libye, les résultats de l’enquête judiciaire sur la catastrophe de Derna ont été rendues publiques en milieu de semaine. Des inondations monstre ont dévasté une grande partie de la ville du Nord-est libyen les 10 et 11 septembre et ont fait 4540 morts, selon le dernier décompte.

Les 25 experts sont unanimes, a déclaré le procureur général Al-Siddiq Al-Sour. Les barrages qui ont cédé à Derna en septembre dernier étaient fragiles. C’est la négligence qui a mené à la catastrophe, a-t-il résumé. Elle aurait pu être évitée si les recommandations faites depuis 2003 d’entretenir ces barrages et d’en construire un troisième, avaient été appliquées.

Au lendemain de la catastrophe, le parquet libyen avait refusé une enquête internationale, estimant que la justice libyenne pouvait s’en charger. Seize personnalités avaient été mises en cause et quatorze avaient été incarcérées, dont le maire de Derna et les dirigeants de l’autorité de gestion des eaux et du département des barrages de Derna. Ils n’ont pas apporté la preuve qu’ils n’étaient pas responsables, a déclaré Al-Siddiq Al-Sour, avant de conclure que tous les officiels en charge des barrages à travers le pays depuis 2003 étaient responsables de cette catastrophe à des degrés divers.

Selon le dernier décompte officiel, les inondations qui ont détruit une grande partie de la ville de Derna ont fait 4540 morts, libyens et étrangers.

rfi

Le premier ministre du Tchad, Dr. Succes Masra, renonce à son salaire au profit d’une bourse sociale

Le Dr. Succes Masra, Premier Ministre du Tchad, a pris une décision exemplaire en renonçant à son salaire au profit de la création d’une bourse sociale visant à soutenir l’éducation et le bien-être social dans le pays. Cette annonce a été faite lors d’une entrevue diffusée sur la Télévision nationale, démontrant l’engagement du Premier Ministre en faveur du progrès social.

Dans une déclaration publique, le Dr. Succes Masra a souligné sa mission et son privilège de servir la République. Il a déclaré : « J’annonce formellement que je renonce à percevoir mon salaire de Premier ministre, le consacrant intégralement à la création d’une bourse sociale pour les 23 provinces du Tchad. On identifiera les enfants et cela sera communiqué de façon publique. »

Cette décision du Premier Ministre vise à inspirer et à atténuer les inégalités économiques persistantes dans le pays. En renonçant à son salaire, il souhaite apporter une contribution significative à l’amélioration des conditions de vie de la population, en mettant particulièrement l’accent sur l’éducation.

L’initiative du Dr. Succes Masra a été bien accueillie par de nombreux citoyens, qui voient en elle un geste symbolique d’intégrité et de volonté de changement. Alors que le Tchad fait face à des défis économiques et sociaux importants, cette action du Premier Ministre envoie un message fort sur sa détermination à prendre des mesures concrètes pour améliorer la vie des Tchadiens.

Il reste à voir comment cette action sera suivie et si elle influencera d’autres responsables politiques à adopter des mesures similaires. Cependant, elle constitue un pas important vers un changement positif dans la gouvernance du pays, suscitant l’espoir d’une meilleure qualité de vie pour la population tchadienne.

Niger: le Premier ministre demande le report de la rencontre prévue le 10 janvier avec la Cédéao

La rencontre pour la poursuite du dialogue prévue mercredi à Niamey entre la délégation de la médiation de la Cédéao et le Niger n’aura plus lieu. Dans un courrier officiel dont RFI a obtenu copie, le Premier ministre nigérien demande le report de cette rencontre au 25 janvier le temps pour la junte nigérienne d’organiser un Forum de dialogue national.

Cette décision de la junte nigérienne peut être qualifiée de « changement de ton ».

Le mois dernier lors d’une première visite à Niamey , la délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest était plutôt satisfaite. Les premières discussions avaient notamment tourné autour de la durée de la transition.

Après le dialogue national

À la fin des travaux, les envoyés de la Cédéao avait même officiellement déclaré : « Nous nous sommes entendus sur le contenu et le timing de la transition ». Après avoir rendu compte leur mission au président du Nigéria, Bola Tinubu, président en exercice de la Cédéao, ces émissaires devaient revenir au Niger ce mercredi pour poursuivre les discussions. Finalement , ils attendront la tenue d’un dialogue national au Niger.

« Voici ce que les forces vives ont décidé »

Au cours de cette rencontre qui se veut inclusive mais qui en réalité sera scrupuleusement contrôlée par la junte, la durée de la transition, les tâches à accomplir avant l’organisation d’éventuelles élections seront définies. C’est désormais après ces travaux que Niamey veut rencontrer la délégation de l’organisation régionale pour probablement lui dire : « Voici ce que les forces vives ont décidé ».

RFI

La Somalie «annule» l’accord maritime entre l’Éthiopie et le Somaliland

Les tensions montent dans la Corne de l’Afrique. Le président somalien a annoncé samedi 6 janvier au soir avoir signé une loi pour « annuler » un accord maritime entre l’Éthiopie et la région séparatiste du Somaliland. Ce dernier s’est autoproclamé indépendant de la Somalie, en 1991, mais n’est pas reconnu par la communauté internationale.

Signé le 1er janvier, le protocole d’accord signé entre le Somaliland et l’Éthiopie doit accorder un accès maritime à Addis-Abeba, mais Mogadiscio le juge « illégal » et allant à l’encontre de sa souveraineté. « Cette loi illustre notre détermination à protéger notre unité, notre souveraineté et notre intégrité territoriale », a déclaré sur X (ex-Twitter) le président somalien Hassan Sheikh Mohamud. Une loi qui « annule », selon lui, le protocole d’accord entre Addis-Abeba et Hargeisa, qu’il considère comme « illégal ».

La portée de cette loi semble toutefois symbolique. La région séparatiste du Somaliland a son propre gouvernement depuis 1991, imprime sa propre monnaie et délivre ses propres passeports. Bien que la Somalie conteste fortement sa revendication d’indépendance, elle a en réalité peu de mainmise sur les affaires de l’État autoproclamé. L’absence de reconnaissance internationale maintient toutefois le Somaliland dans un certain isolement.

Le compromis signé le 1er janvier entend octroyer à l’Éthiopie, pays enclavé, un accès à une bande de vingt kilomètres sur les côtes du Somaliland pour une durée de 50 ans. Hargeisa a affirmé qu’en échange, l’Éthiopie reconnaîtrait officiellement le Somaliland comme État indépendant. Addis-Abeba ne l’a pas confirmé, mais a indiqué dans un communiqué « qu’une évaluation approfondie » serait menée pour prendre position.

Dès son annonce, le protocole d’accord a été vivement rejeté par Mogadiscio qui a dénoncé un « acte d’agression ».

Cette hausse des tensions inquiète aussi la communauté internationale. Les États-Unis, l’Union européenne, l’Union africaine, mais aussi la Ligue arabe, l’Égypte ou encore la Turquie ont appelé au respect de la souveraineté de la Somalie.

Le Soudan compte six millions de déplacés, un «record» mondial

Au Soudan, les chiffres de la situation humanitaire donnent le tournis après neuf mois de guerre. Jeudi, l’agence de coordination de l’ONU Ocha a indiqué qu’il avait aujourd’hui près de 6 millions de déplacés et 1,3 million de réfugiés. Des chiffres en forte hausse depuis un mois alors que l’aide humanitaire peine à atteindre les populations dans le besoin, avec un budget insuffisant.

Selon Ocha, le Soudan détient actuellement le record mondial du nombre de déplacés. Des chiffres en constante hausse. Ils sont 500 000 de plus qu’il y a un mois.

Ces populations sont réparties sur plus de 6200 sites à travers les 18 États du Soudan. En décembre, Ocha a même comptabilisé plus de 230 000 personnes ayant dû fuir une seconde fois, dans les régions d’Al-Jazira, Sennar et le Nil Blanc à cause de l’extension des combats…

Pour les humanitaires, aider tout le monde est impossible. Insécurité, pillage, réseaux en panne, blocages bureaucratiques, manque d’argent, de matériel et de ressources humaines sont autant d’obstacles à la distribution de l’aide. S’ajoutent à cela les pénuries d’essence, empêchant le mouvement des agences, la conservation des produits ou la fourniture d’eau…

Depuis avril, 163 organisations ont pu fournir de l’aide à cinq millions de personnes, alors que cette année, 25 millions de Soudanais auront besoin de soutien selon Martin Griffiths. Le sous-secrétaire de l’ONU aux affaires humanitaires a exigé que « la communauté internationale prenne des actions décisives et immédiates » en 2024. Selon lui, l’intensification des combats « rend les populations hors de portée ». Les distributions à travers les zones de conflits ont dû être stoppées, alors que les violations massives des droits de l’homme se poursuivent.

Enfin, le volet financier complique un peu plus la tâche. Les humanitaires avaient évalué les besoins à 2,5 milliards de dollars l’an dernier. Or seuls 40% du budget ont pu être atteints.

Séquestration d’une jeune Sahraouie : Un nouveau cas d’injustice dans les camps de Tindouf

Une nouvelle affaire de séquestration dans les camps de Tindouf a récemment été révélée, mettant en lumière les pratiques inhumaines du Polisario. Selon la presse espagnole, une jeune sahraouie, nommée Filleh Mint Chahid Mint Laaroussi, a été retenue contre son gré par sa famille d’accueil après que le Polisario a délibérément brûlé ses documents.

Le cauchemar de Filleh a commencé il y a un mois, lorsqu’elle a réussi à contacter une entreprise espagnole de livraison de nourriture, Butincon, pour demander de l’aide afin de quitter les camps de Tindouf. Elle a expliqué sa situation difficile et a sollicité l’aide de Hammada, qui réside à Malaga, en Espagne.

Le 10 décembre, Hammada est retournée à Malaga et a discuté avec sa famille espagnole. Ils ont convenu de financer l’obtention de nouveaux papiers pour Filleh, notamment un sauf-conduit de 2 500 euros nécessaire pour se déplacer en Algérie selon les règles de la police militaire algérienne à Tindouf.

Profitant du fait que Filleh était présente à un mariage, ils l’ont discrètement sortie des camps, la transférant à Oran, en Algérie. Actuellement en sécurité à Oran, elle attend l’arrivée d’un avocat espagnol pour déposer une demande d’émancipation en Espagne. En Algérie, l’âge de la majorité étant de 19 ans, Filleh est toujours considérée comme mineure, ajoutant une complexité supplémentaire à sa situation.

Cette affaire souligne une fois de plus les pratiques injustes et inhumaines du Polisario dans les camps de Tindouf, mettant en danger la vie et la liberté des résidents sahraouis, en particulier des jeunes.

Assaut du Capitole: trois ans après, trois suspects arrêtés en Floride

La police fédérale américaine a annoncé ce samedi 6 janvier l’arrestation de trois personnes activement recherchées pour leur participation à l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. 

Ils passeront finalement le troisième anniversaire de leur participation à l’invasion du Capitole derrière les barreaux. Jonathan Pollock, sa sœur Olivia et Joseph Hutchinson ont été interpellés tôt ce samedi dans un ranch à Groveland, en Floride, où ils se cachaient. Ils comparaîtront lundi devant un tribunal fédéral de la ville d’Ocala, située au centre de la péninsule. Les trois suspects sont poursuivis notamment pour agression de fonctionnaires, trouble à l’ordre public dans l’enceinte du Capitole et intrusion violente sans autorisation.

Pourtant, jusqu’ici, Jonathan Pollock avait réussi à être indétectable. La police offrait une prime de 30 000 dollars pour toute information permettant de localiser ce soudeur âgé de 24 ans « considéré armé et dangereux ». Sa sœur Olivia et Joseph Hutchinson, employé du magasin d’armes que tient la famille Pollock, étaient quant à eux recherchés depuis mars dernier. Le duo avait été relâché en attendant son procès, mais s’était enfui, précise notre correspondante à New York, Carrie Nooten.

Une enquête tentaculaire

Le FBI n’a pas encore donné de détails sur leur capture, mais il n’a pas manqué communiquer sur cette arrestation symbolique qui montre combien l’agence fédérale est mobilisée dans cette enquête tentaculaire toujours en cours. En 35 mois, les autorités américaines ont inculpé plus de 1 200 personnes, dans quasiment les 50 États du pays, pour leur participation à l’insurrection du 6 janvier 2021 qui visait à empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre 2020. Plus de la moitié ont été condamnées. L’un des rares émeutiers à avoir quitté le pays en mars 2022 a demandé l’asile à la Biélorussie.

Donald Trump n’a jamais reconnu sa défaite à cette élection et nie vigoureusement avoir incité ses partisans à attaquer le siège du Congrès. La question centrale de sa responsabilité dans cet événement historique, de laquelle pourrait découler son éventuelle inéligibilité à la présidentielle de 2024, sera examinée le 8 février par la Cour suprême. Il reste pour l’instant le grand favori des primaires républicaines.

Selon un sondage publié cette semaine, réalisé conjointement par le Washington Post et l’Université du Maryland, 39% d’Américains estiment que l’assaut du Capitole a résulté d’un complot ourdi par le FBI.

(RFI avec AFP)

Au Tchad, le siège de la DDS rasé, la «piscine» d’Hissène Habré encore présente

Le siège de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), police politique du régime d’Hissène Habré, a été démoli. La plus célèbre prison politique est en revanche toujours là.

Plusieurs témoins ont observé la semaine dernière la présence d’un bulldozer sur le site de la « piscine » et du siège de la Direction de la documentation et de la sécurité. Selon nos informations, si le bâtiment de la DDS a bien été détruit, celui de la piscine ne l’est finalement pas, contrairement à ce qui avait été rapporté à RFI dans un premier temps.

Pour le vérifier, Me Jacqueline Moudeïna, avocate principale des victimes du régime Habré, a été invitée à se rendre sur place ce samedi matin, dans l’enceinte de la présidence tchadienne, par le secrétaire général de la présidence, Mahamat Ahmat Alhabo. Elle a retrouvé ce bâtiment semi-enterré complètement délabré, mais a pu constater qu’il avait été épargné par les bulldozers. Autour, l’ancien siège à l’abandon de la Direction de la documentation et de la sécurité et ses annexes ont, eux, bien été rasés. 

Si l’association des victimes du régime d’Hissène Habré a cru à la destruction totale du complexe, et a alerté les ONG de défense des droits de l’homme et RFI, c’est parce que de la rue, de loin, la silhouette de la piscine est difficilement visible. Ce qui a induit en erreur ses représentants, reconnaissent-ils aujourd’hui. « Quand on vient de la ville, évidemment, vous ne voyez pas la piscine du tout. Vous voyez un terrain complètement plat. On peut penser que la piscine a été rasée, parce que le bâtiment de la DDS est plus haut », justifie Jacqueline Moudeïna.

Les victimes, à l’instar du député de la transition Clément Abaïfouta, ancien président de l’association des victimes du régime d’Hissène Habré, craignaient qu’elle ne soit détruite comme la DDS. Clément Abaïfouta avait écrit au président Mahamat Idriss Déby pour demander l’arrêt des travaux et rappeler les promesses faites aux victimes, des résolutions de la conférence nationale de 1993 à celles du dialogue de 2022, de transformer le lieu en musée. Ce qu’avait également décidé la justice tchadienne lors de la condamnation de vingt anciens tortionnaires du régime en 2015. « Des travaux avaient été ordonnés par Idriss Déby et des fonds décaissés, mais rien n’a été fait et l’argent est parti ailleurs », déplore Clément Abaïfouta. Jacqueline Moudeïna rappelle ce samedi que c’est l’ensemble des bâtiments qui devait être transformé en musée ou en site mémoriel. Elle demande donc aux autorités de sauver ce qui peut l’être, et dit ne pas avoir obtenu de réponse quant à l’utilisation prochaine du terrain. « Le bureau de la DDS a servi à enregistrer tous ceux qui étaient arrêtés, et dans ce bureau, il y a plusieurs salles, dont des salles de tortures. Une fois que les gens avaient été torturés, ils étaient envoyés à la piscine, érigée en prison. »

Dans les années 1980, la DDS avait transformé cette piscine datant de l’époque coloniale en lieu de détention et de torture. Des milliers de personnes y ont laissé la vie, et les exactions qui y ont été commises ont permis en 2016 la condamnation d’Hissène Habré pour crimes contre l’humanité lors d’un procès historique à Dakar.

Les autorités n’ont jusqu’à présent pas communiqué sur le sujet. La présidence souhaiterait utiliser cet espace pour construire un parking ou un nouveau bâtiment. Les survivants, eux, voient cette destruction comme un nouvel affront aux victimes, et rappellent que les indemnisations promises lors du procès d’Hissène Habré – quelque 82 millions de francs CFA – n’ont toujours pas été versées. Ils ont donc saisi la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Le combat n’est pas terminé.

rfi

Burkina Faso: ponction sur tous les salaires, ministres compris, pour financer l’effort de guerre

Les sommes collectées serviront notamment à alimenter le « fonds de soutien patriotique » pour l’équipement des forces armées nationales engagées sur les différents théâtres des opérations, selon Aboubakar Nacanabo, le ministre en charge des Finances. 

Un pour cent de moins sur tous les salaires, qu’ils soient publics ou privés, et 25% de moins sur toutes les primes des fonctionnaires des différents ministères. « Il faut en finir vite avec cette guerre et nous demandons véritablement l’accompagnement des travailleurs », a expliqué vendredi Aboubacar Nacanabo, le ministre l’Économie et des Finances à la sortie du Conseil des ministres.

Cette mesure avait déjà été proposée il y a un an, mais les syndicats s’y étaient opposés, arguant que les contributions à l’effort de guerre devaient se faire sur la base du volontariat. Le gouvernement y avait renoncé. Les syndicats n’ont pas encore réagi à cette annonce. Pour donner l’exemple, le salaire des ministres est également amputé de 5%, comme c’est déjà le cas depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré.

Le ministre de l’Économie annonce de surcroit une taxe de 2% sur le bénéfice net des entreprises. Tout cet argent servira, selon le gouvernement, à améliorer l’équipement des forces de défense et de sécurité et à augmenter les primes des Volontaires pour la défense de la patrie, prime qui va passer de 60 à 80 000 francs CFA (de 90 à 120 euros).

rfi

Élections générales de 2026 au Bénin: la Cour constitutionnelle veut un autre calendrier électoral

Dans un arrêt rendu jeudi 4 janvier et diffusé un jour plus tard, la Cour constitutionnelle invite l’Assemblée nationale à modifier le code électoral béninois. Car les dates retenues pour élire et installer députés et maires compromettent la délivrance des parrainages dans les délais.

Tout est parti d’une requête d’un citoyen. Certains politologues et l’opposant Candide Azannaï avaient attiré l’attention sur un chevauchement du calendrier électoral de 2026. Les parrainages, délivrés par les maires et les députés sont obligatoires pour tout candidat à l’élection présidentielle. En 2026, les élections communales et législatives sont organisées simultanément suivies de l’élection présidentielle trois mois après.

Réactions attendues

L’élection des nouveaux députés et des maires ainsi que leur entrée en fonction nous amènent au 15 février 2026. À cette date, le dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle serait déjà clos. La délivrance des parrainages dans les délais serait compromise. D’où cette demande de correction demandée par la Cour, elle n’est pas accompagnée de délai pour l’instant. On attend la réaction des partis d’opposition, 24 heures après l’arrêt, les poids lourds ne s’étaient pas encore exprimés.

Libye: le gouvernement d’union nationale annonce l’arrestation de l’émir local de l’État Islamique

En Libye, le gouvernement d’union nationale a annoncé ce 4 janvier 2024 avoir arrêté Hashem Abu Sidra, le principal chef de la branche libyenne de l’État islamique.

C’est la force de dissuasion du ministère de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale à Tripoli qui l’annonce sur sa page facebook : l’émir libyen de l’organisation État Islamique (EI) a été arrêté.

Disparu depuis des années suite à sa fuite de la ville côtière de Syrte, alors capitale en 2016 de la wilaya de la Libye de l’EI, cette arrestation est une réussite pour les forces sécuritaires. L’annonce de l’arrestation a eu lieu ce 4 janvier 2024.

Elle avait été faite auparavant mais était restée secrète pour faciliter l’arrestation d’autres membres de l’organisation État Islamique en Libye.

Un avis de recherche avait été déposé contre le dénommé Hashem Abu Sidra alias « Khoubaib », pour terrorisme et implication dans des crimes menaçant la sécurité de l’État libyen.

Originaire de la ville de Derna, il a été nommé émir des frontières de la wilaya libyenne, et chargé en conséquence d’acheminer les membres de l’organisation vers la Libye, d’organiser leur séjour et leurs déplacements entre les villes, avant de devenir l’émir de l’État islamique dans ce pays.

Principal responsable du massacre de 21 coptes égyptiens

Il est le principal responsable du massacre de 21 coptes égyptiens qui s’est produit en 2015 sur la côte de Syrte. Les victimes ont été sauvagement égorgées et leurs photos ont fait à l’époque le tour du monde.

Il a participé à la guerre de Syrte avant d’y échapper fin 2016 avec la défaite de l’EI.

Il est décrit comme l’un des hommes les plus dangereux de cette organisation. Très actif, il a ensuite essayé de réorganiser les rangs de l’État Islamique dans le désert libyen.

Selon le ministère de l’Intérieur de Tripoli, il a été arrêté lors d’une opération sécuritaire « très minutieuse », alors qu’il s’était déplacé du sud libyen vers la capitale Tripoli. Les autorités indiquent qu’elles diffuseront ses aveux très prochainement et que tous les responsables de l’organisation État Islamique en Libye sont désormais, soit morts, soit en prison et en passe d’être jugés.

Crue du fleuve Congo: à Kinshasa, des quartiers entiers toujours sous les eaux

En République démocratique du Congo (RDC), plusieurs provinces sont affectées par des inondations suite à des pluies exceptionnelles ces derniers mois et à une crue du fleuve Congo. À Kinshasa, des habitants de la commune de Ngaliema tentent en ce début d’année 2024 de composer tant bien que mal avec cette montée des eaux. Certains doivent se résoudre à quitter leur domicile. Reportage.

En République démocratique du Congo (RDC), le fleuve Congo est sorti de son lit dans plusieurs zones du pays. Les inondations touchent plusieurs provinces comme l’Équateur, le Kongo-central ou encore Kinshasa. Dans la capitale, plusieurs quartiers ont les pieds dans l’eau. Une situation que le pays n’avait pas connue depuis les années 1960, selon la Régie des voies fluviales.

La commune de Ngaliema, située à l’ouest de la ville, fait partie des lieux particulièrement touchés par la montée des eaux, dans la capitale. Dans le quartier Kinsuka pécheur, RFI a pu constater cette montée à un niveau tel que les différents habitants du quartier disent n’en avoir jamais connu. « C’est une catastrophe », confie Simon Mbuyi Munange, le chef de ce quartier.

Ce sont les habitations qui se trouvent au bord du fleuve qui sont principalement touchées, comme celle de Micheline. Elle était en train, ce vendredi matin, de rassembler ses affaires pour quitter son domicile, « son paradis », comme elle le qualifie. « Ici, normalement, on regarde le fleuve couler et c’est apaisant. Maintenant, je ne peux plus vivre ici. Hier, notre maison n’avait pas encore d’eau, mais ce matin, au réveil, nous étions les pieds dans l’eau ». Des amis sont venus l’aider à déménager. « Je pense que ce sera un déménagement définitif, je ne pense pas revenir ici ».

Des commerçants dépités

Plusieurs commerces aussi le long des rives sont sous les eaux. Au complexe touristique Kinsuka Beach, la piscine se confond presque avec le fleuve et la grande salle de réception sur pilotis est entièrement submergée. Une situation difficile pour son gérant : « Vous le voyiez ? Normalement, nous, on a une jolie plage de sable, une plage naturelle. Et là, la plage a disparu, la terrasse est touchée. On avait mis des sacs de sable pour lutter contre l’érosion, mais là, ça ne sert plus à rien. » Il ajoute que le restaurant tente de rester ouvert, car en cette période de vacances, c’est un lieu assez prisé des Kinois, mais le cœur n’y est plus trop.

Des quartiers plus éloignés ont été aussi inondés par cette montée des eaux. C’est le cas de Pompage. Ici, les deux petites rivières qui se jettent sur le fleuve Congo sont aussi sorties de leur lit. Sous le saute-mouton pompage, plusieurs rues sont désormais inaccessibles, sous l’eau. Le petit pont qui permet d’habitude de traverser est submergé. Il faut donc trouver d’autre solution, explique Michel-Ange, un riverain : « Au début, on pouvait traverser sur le dos des personnes puis l’eau est encore montée. Désormais, ce sont de petites pirogues de fortune ».

Si Michel-Ange a pu passer aujourd’hui, c’est parce qu’il avait assez d’argent pour payer. Ce n’est pas le cas de Junior qui se retrouve bloqué. « Je ne peux plus faire mon business avec toute cette eau. C’est terrible ». Les affaires tournent mal aussi pour Gédéon. Il tient une petite boutique de bureautique. Pour l’instant, l’eau s’arrête à sa porte, mais le mal est déjà fait : « Comme la route est fermée, il n’y a plus de voiture, peu de piétons, donc les gens ne viennent plus dans mon magasin. » Et pour ce commerçant, le changement climatique a son rôle dans ces inondations. « On sait que c’est mondial, ce n’est pas juste ici. On a plus de pluies et donc plus d’inondations. »

Si beaucoup d’habitants de ces quartiers ont déjà quitté leur habitation, pour les autres, c’est toujours l’inquiétude puisque le fleuve continue, disent-ils, de monter chaque jour encore un peu plus. Ce qui n’est pas habituel au mois de janvier où, normalement, le niveau commence à baisser avec l’arrivée de la saison sèche.

Entre le Mali et l’Algérie, un contentieux « inédit » sur la question touarègue

Lors de son discours du Nouvel An, le président de la transition du Mali, Assimi Goïta, a annoncé « l’appropriation nationale du processus de paix », dit « accord d’Alger », signé en 2015 avec les groupes rebelles du nord du pays. Un nouveau signe de la défiance grandissante de Bamako envers son voisin algérien, médiateur régional de premier plan désormais soupçonné d’ingérence.

Un vent glacial souffle sur les relations diplomatiques entre le Mali et l’Algérie. Lors de son adresse nationale du 31 décembre, le président de la transition du Mali, Assimi Goïta, a annoncé le lancement d’un « dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation », affirmant vouloir désormais « privilégier l’appropriation nationale du processus de paix ».

Cette annonce fait référence aux négociations liées à l’accord signé en 2015, sous l’égide du voisin algérien, avec les groupes armés séparatistes du Nord à dominante touarègue.

Une manière de mettre sur la touche l’Algérie, principal médiateur régional sur cette question très sensible.

Retour de la guerre au Nord-Mali

L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, communément appelé « accord d’Alger », a été négocié après la reprise en 2014 par les groupes rebelles de plusieurs localités du Nord, dont la ville de Kidal.

Pour éviter le fractionnement de l’État et tracer un chemin vers la paix, le pacte prévoyait le désarmement de ces mouvements et l’intégration de leurs membres au sein de l’administration malienne. En parallèle, des pouvoirs politiques étendus devaient être octroyés à cette zone du Nord, qu’ils appellent « Azawad », sans toutefois lui accorder de statut autonome.

Arrivés au pouvoir lors du double coup d’État d’août 2020 et mai 2021, les nouveaux dirigeants du pays s’étaient engagés à poursuivre la mise en œuvre de cet accord. Mais les relations avec les anciens groupes rebelles se sont graduellement tendues jusqu’au point de rupture.

Après avoir réclamé et obtenu le départ de la Minusma – la mission des Casques bleus au Mali, garante de la mise en œuvre de l’accord –, les forces armées maliennes ont lancé dans le courant de l’été une opération dans le Nord, considérée comme une déclaration de guerre par les mouvements signataires. Mi-novembre, l’armée, accompagnée de ses supplétifs de la milice russe Wagner, a repris la ville de Kidal, fief touareg contrôlé depuis une décennie par les groupes armés.

« Menace » pour l’Algérie

Cette reprise des hostilités au Nord-Mali est perçue avec inquiétude par le voisin algérien, frontalier de la région de Kidal et chef de file de la médiation entre le Mali et les groupes armés du Nord.

« L’implication d’Alger dans le processus de paix au Mali n’est pas désintéressée », souligne le journaliste malien Malick Konaté. « Les deux pays partagent 1 300 km de frontière et l’Algérie considère la présence des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et [au groupe] État islamique dans cette zone comme une menace contre son propre territoire. »

« Alger est le médiateur principal sur la question touarègue au Mali depuis plus de 50 ans et ce n’est pas un hasard », renchérit l’ancien ministre malien de la Justice Mamadou Ismaïla Konaté. « Les liens sont culturels, sécuritaires mais également économiques, car l’Algérie est un fournisseur essentiel de denrées alimentaires dans tout le nord du Mali. »

En février 2023, alors que les tensions entre les autorités de transition maliennes et les groupes signataires étaient déjà vives, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait reçu une délégation d’ex-rebelles venus demander l’aide de l’Algérie. Ces derniers accusaient le gouvernement malien de traîner les pieds quant à la mise en place du processus de paix.

Dans un courrier confidentiel adressé aux médiateurs algériens, Bamako avait dénoncé une « collusion de plus en plus manifeste » entre des mouvements signataires et les groupes terroristes, ainsi que des violations répétées de l’accord. Les autorités maliennes y égratignaient au passage la médiation internationale dirigée par l’Algérie, déplorant qu’elle n’ait pas « condamné ces violations » ni « rappelé à l’ordre » leurs auteurs.

Mi-décembre, à l’occasion de la fin du mandat de la Minusma au Mali, l’Algérie a réitéré un appel aux différentes « parties maliennes à renouveler leur engagement » dans ce processus de paix « pour répondre aux aspirations légitimes de toutes les composantes » de la population.

Un message mal perçu par les autorités maliennes, désormais engagées dans une guerre ouverte contre les groupes armés du Nord.

« La reprise de Kidal a marqué l’arrêt de mort de l’accord d’Alger », analyse Malick Konaté. « Le pouvoir malien ne fait plus de différence entre les groupes signataires et les terroristes, contrairement à l’Algérie qui maintient cette distinction et conserve des liens de proximité avec les rebelles. Cette différence d’appréciation génère forcément des frictions, d’autant plus que plusieurs représentants de ces groupes, qui ont fui face à l’armée malienne, se sont réfugiés à Alger. »

Crise diplomatique aiguë

Dans ce contexte, les nouvelles consultations organisées en décembre en Algérie avec les groupes rebelles puis la visite à Alger de l’imam Mahmoud Dicko, reçu le 19 décembre par le président Abdelmadjid Tebboune, ont achevé de mettre le feu aux poudres.

Figure de premier plan lors des manifestations qui avaient conduit à la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta, cet influent chef religieux malien est désormais à couteaux tirés avec la junte militaire. En cause, ses critiques à l’égard de la durée « indéfinie » de la transition ou bien encore son opposition au référendum constitutionnel organisé en juin.

En réaction à ces événements, le gouvernement malien a fustigé des « actes inamicaux » ainsi qu’une « ingérence dans les affaires intérieures du Mali ». Il reproche notamment à son voisin des rencontres avec les rebelles sans l’y avoir associé. L’Algérie estime, au contraire, qu’il est de son rôle de mener de telles consultations visant à renouer le dialogue, en étant à la tête du Comité de suivi de l’accord de paix.

D’abord convoqués, les ambassadeurs algérien et malien à Bamako et Alger ont depuis été rappelés dans leurs pays respectifs « pour consultations ».

« On peut considérer la réception de l’imam Dicko par le président algérien dans le contexte actuel comme une maladresse diplomatique de la part d’Alger », analyse Mamadou Ismaïla Konaté. « Mais de leur côté, les autorités maliennes ont surréagi en accusant leur voisin d’ingérence, alors que les deux pays ont toujours œuvré de concert sur les plans diplomatique comme militaire. Jamais la relation entre l’Algérie et le Mali ne s’est retrouvée dans pareille impasse », poursuit l’ancien ministre malien.

« C’est un contentieux inédit dont il faut absolument sortir. Si c’est vraiment l’accord d’Alger qui pose problème, alors les autorités maliennes doivent arrêter de louvoyer et en sortir officiellement. Mais ce n’est pas en évinçant l’Algérie que Bamako rétablira un climat propice à des négociations sur la question touarègue », conclut-il.

Lors de son discours du 31 décembre, Assimi Goïta a également annoncé qu’un comité chargé de piloter le nouveau « dialogue inter-malien » serait mis en place dans un délai d’un mois, tout en promettant de poursuivre la « lutte contre les groupes armés terroristes ».

Un dialogue déjà qualifié de « simulacre » par l’un des porte-parole de la rébellion touarègue, Mohamed Elmaouloud Ramadane. Ce dernier a exclu mardi toute participation, fustigeant « une façon de prononcer la caducité définitive » de l’accord de paix.

France24

Guerre à Gaza : Le bilan des victimes suscite des controverses

Depuis le début des opérations militaires dans la bande de Gaza le 7 octobre dernier, le ministère de la Santé du Hamas palestinien a annoncé un bilan de 22 600 morts. Cependant, ces chiffres sont fortement contestés, et des doutes persistent quant à leur exactitude.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 162 personnes ont été tuées au cours des dernières 24 heures, portant le nombre total de décès à 22 600 depuis le début du conflit. Le ministère a également signalé 57 910 personnes blessées au cours de cette période.

Il est important de souligner que ces chiffres sont remis en question par plusieurs parties, y compris des observateurs internationaux, qui soulignent la difficulté d’obtenir des données précises dans un contexte de conflit. De plus, les chiffres officiels peuvent être manipulés à des fins politiques, et différentes parties prenantes peuvent avoir des intérêts divergents dans la présentation des bilans des victimes.

Les autorités israéliennes n’ont pas tardé à réagir en mettant en doute la véracité de ces chiffres. Elles soulignent la complexité de déterminer les responsabilités exactes des pertes humaines dans un conflit caractérisé par des attaques de part et d’autre.

Cette controverse souligne la nécessité de prendre avec précaution les bilans des victimes dans les zones de conflit. Les chiffres peuvent être influencés par des considérations politiques, et une évaluation objective des pertes humaines nécessite une enquête approfondie et indépendante.

Les organisations internationales et les défenseurs des droits de l’homme sont appelés à surveiller de près la situation et à travailler ensemble pour obtenir une image plus claire des conséquences humaines de ce conflit complexe. En attendant, la controverse persistante souligne la nécessité d’une transparence accrue dans la communication des données relatives aux pertes civiles lors de conflits armés.

Séismes au Japon : la recherche des disparus se poursuit, le bilan s’alourdit

Des milliers de secouristes tentent toujours jeudi de retrouver des survivants après les séismes qui ont fait au moins 84 morts dans le centre du Japon il y a près de 72 heures. Des dizaines de milliers de foyers se trouvent par ailleurs sans électricité et sans eau.

Les conditions météo et les dégâts matériels rendent très difficile la tâche des sauveteurs. Plusieurs dizaines de personnes sont toujours portées disparues jeudi 4 janvier dans le centre du Japon après le puissant séisme du Nouvel An qui a fait 84 morts selon un bilan provisoire.

« Il s’agit de la plus grave catastrophe » de l’ère Reiwa, commencée en 2019 avec l’accession au trône de l’actuel empereur japonais, a estimé jeudi le Premier ministre Fumio Kishida lors d’une conférence de presse.

La secousse de magnitude 7,5, ressentie jusqu’à Tokyo à 300 km de là, a ébranlé la péninsule de Noto dans le département d’Ishikawa, une étroite bande de terre qui s’avance d’une centaine de kilomètres dans la mer du Japon, faisant s’écrouler des bâtiments et dévastant les routes.

Au moins 330 personnes ont été blessées par le séisme et les centaines de répliques qui l’ont suivi, dont certaines très fortes. Un tsunami a également frappé la côte, des vagues de plus d’un mètre balayant nombre de bateaux sur les quais ou les routes du bord de mer.

Risques de glissements de terrain

Selon la chaîne de télévision publique NHK, une personne a été emportée par le tsunami près de Suzu, à la pointe de la péninsule, et les garde-côtes étaient à sa recherche.

Toujours selon NHK, un groupe de chercheurs a estimé que le tsunami avait touché la ville de Suzu moins d’une minute après le tremblement de terre, laissant peu de temps pour évacuer les bords de mer.

Près de soixante-douze heures se sont désormais écoulées depuis la catastrophe, une fenêtre considérée comme cruciale pour retrouver des survivants. Les autorités d’Ishikawa ont publié jeudi matin les noms de 79 personnes toujours portées disparues.

« La situation est très difficile mais (…) je vous demande de déployer tous les efforts possibles pour sauver autant de vies que possible d’ici ce soir », a déclaré le Premier ministre Fumio Kishida lors d’une réunion du gouvernement jeudi.

Tandis que le département d’Ishikawa fait état de 78 morts, le bilan pourrait encore s’alourdir car des centaines de bâtiments ont été détruits dans la catastrophe, notamment dans un énorme incendie dans la ville de Wajima.

La pluie rendait encore plus ardue les recherches menées par plusieurs milliers de membres des Forces d’autodéfense, de pompiers et de policiers venus de tout le Japon, et les services météorologiques ont mis en garde contre les risques de glissements de terrain.

Des foyers sans eau ni électricité

Ces conditions compliquaient l’acheminement de vivres et de matériel aux sinistrés, dont 300 personnes réfugiées dans une école à Suzu. Les Forces d’autodéfense devaient employer des hélicoptères pour atteindre les zones les moins accessibles.

Quelque 29 000 foyers étaient par ailleurs toujours sans électricité à Ishikawa, et plus de 110 000 foyers étaient privés d’eau dans ce département et deux autres.

Tôt jeudi dans la ville de Nanao, au centre de la péninsule, des policiers régulaient la circulation, informant les automobilistes que l’une des routes principales menant au port de Wajima, au nord, était réservée en priorité aux véhicules d’urgence.

Non loin de là, une longue file de voitures attendait l’ouverture d’une station-service où l’essence était rationnée à 16 litres par véhicule bien qu’il n’y ait pas de pénurie pour l’instant, a expliqué une employée à l’AFP.

« Je pense que beaucoup d’entre eux sont extrêmement prudents et veulent simplement être parés à toute éventualité », a ajouté cette employée, qui n’a pas souhaité donner son nom.

Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l’un des pays où les tremblements de terre sont les plus fréquents au monde.

L’archipel nippon est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d’un tsunami géant en mars 2011 sur ses côtes nord-est, une catastrophe qui a fait quelque 20 000 morts et disparus.

Ce désastre avait aussi entraîné l’accident nucléaire de Fukushima, le plus grave depuis celui de Tchernobyl en 1986.

Cette fois, la série des séismes n’a provoqué que des dégâts mineurs dans les centrales nucléaires installées le long du littoral, selon leurs opérateurs.

AFP

🔴 En direct : le ministre israélien de la Défense annonce une nouvelle phase de guerre à Gaza

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a exposé les plans d’Israël pour une nouvelle étape de la guerre à Gaza, ciblant davantage la partie nord de l’enclave, tout en continuant la poursuite des dirigeants du Hamas dans le sud. À Beyrouth, plus d’un millier de personnes ont participé aux funérailles du numéro 2 du Hamas et de deux de ses compagnons, tués dans une frappe attribuée à Israël. Suivez en direct la situation au Proche-Orient.

L’essentiel à retenir

  • Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, s’est dit « très inquiet » après les commentaires de hauts responsables israéliens appelant les Palestiniens à quitter Gaza. « Le droit international interdit le transfert forcé de personnes protégées à l’intérieur d’un territoire occupé ou leur expulsion de ce territoire », a-t-il rappelé.
  • L’armée israélienne a dit mener depuis hier une vaste opération de ratissage dans le camp de réfugiés de Nour al Chams, près de la ville de Tulkarem en Cisjordanie occupée et avoir arrêté des centaines de personnes soupçonnées d’être liées à des groupes armés palestiniens.
  • Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken part pour une nouvelle tournée au Moyen-Orient dans l’espoir d’éviter une expansion de la guerre à Gaza après l’élimination au Liban du numéro deux du Hamas et des explosions mortelles en Iran.
  • Le ministre de la défense, Yoav Gallant, a exposé les plans d’Israël pour une nouvelle étape de la guerre à Gaza, ciblant davantage la partie nord de l’enclave, tout en continuant la poursuite des dirigeants du Hamas dans le sud.
  • À Beyrouth, plus d’un millier de personnes ont assisté jeudi aux obsèques de Saleh Al-Arouri, numéro 2 du Hamas tué dans une frappe attribuée à Israël dans la capitale libanaise.
  • Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a dénoncé mercredi soir dans un discours « l’attaque israélienne » à Beyrouth, et prévenu que le Hezbollah « combattra sans retenue » si Israël déclarait la guerre au Liban.
  • Le Hezbollah a par ailleurs annoncé la mort de quatre de ses combattants, parmi lesquels un responsable local, dans le sud du Liban.

Projets pétroliers contestés en Ouganda et Tanzanie: TotalEnergies lance une évaluation du volet foncier

Le groupe français TotalEnergies a annoncé ce 4 janvier 2024 lancer une «mission d’évaluation» sur le volet foncier de ses projets pétroliers en Ouganda et en Tanzanie, East African Crude Oil Pipeline (EACOP) et Tilenga, qui sont vivement contestés par des associations environnementales et de défense des droits humains. Cette « mission d’évaluation du programme d’acquisitions foncières mené en Ouganda et en Tanzanie dans le cadre des projets Tilenga et EACOP » est confiée « à Lionel Zinsou, personnalité reconnue pour son expertise en matière de développement économique de l’Afrique », a précisé TotalEnergies dans son communiqué.

TotalEnergies annonce que son programme d’acquisition foncière dans le cadre du développement de son projet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie touche à sa fin. Dans ce cadre, elle a décidé de mandater Lionel Zinsou, économiste, ancien Premier ministre du Bénin, pour évaluer ce qui a été fait sur le terrain.

Lionel Zinsou aura pour tâche d’évaluer à la fois le programme d’acquisitions foncières du projet Tilenga/EACOP, les conditions de consultation, d’indemnisation et de relocalisation des populations impactées, ainsi que le traitement des griefs, détaille TotalEnergies dans un communiqué ce jeudi matin. Il devra également donner son appréciation sur les programmes mis en place pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie de ces populations et proposer si nécessaire des actions complémentaires à mettre en œuvre.

Si en Tanzanie, le processus d’acquisition a été mené rapidement et sans grande opposition, en Ouganda la tâche a été plus compliquée. La société civile et les ONG ont dénoncé tout au long du processus ces dernières années des pressions faites aux populations, l’expropriation, l’empêchement abusif de l’usage de leurs terres ou encore des dédommagements inappropriés.

Le projet a nécessité au total l’achat d’environ 6 400 hectares au nom des États ougandais et tanzaniens, selon la major, ce qui impacte selon elle toujours plus de 19 000 foyers.

Les ONG, elles, avancent le chiffre de 100 000 personnes touchées : des cas qui vont du rachat d’une parcelle agricole à l’expropriation d’une maison.

Total affirme qu’aujourd’hui 98% des foyers concernés ont signé les accords de compensations. Cependant des actions en justice concernant ce volet foncier sont encore en cours en Ouganda et en France…

Guinée: le porte-parole du gouvernement assure qu’une tentative de coup d’État «a été tuée dans l’œuf»

En Guinée, le porte-parole du gouvernement assure ce 4 janvier 2024 qu’une tentative de coup d’État a bel et bien « été tuée dans l’œuf ». Ousmane Gaoual Diallo répond aux accusations concernant la véracité de ce putsch qui aurait avorté il y a déjà plusieurs mois, comme celles portées par Cellou Dalein Diallo. Le président d’une des principales forces d’opposition a déploré un retour aux pratiques du régime de Sékou Touré, père de l’indépendance guinéenne, et adepte des complots fictifs.

En Guinée, l’annonce d’une tentative de coup d’État continue de faire réagir. Le 2 janvier 2024, la télévision nationale a présenté les auteurs d’un putsch qui aurait été avorté il y a déjà plusieurs mois. Mais ce reportage de 15 minutes qui détaille l’opération manquée a laissé beaucoup de téléspectateurs dubitatifs, notamment sur sa crédibilité, voire sur la véracité même des faits présentés.

Le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo a insisté au micro de Sidy Yansané sur le fait que cette tentative de putsch a bel et bien eu lieu : « C’est une opération qui a été tuée dans l’œuf. Cela ne fait l’objet d’aucun doute. Maintenant, qu’il y ait des questionnements, c’est une société qui a été nourrie depuis son indépendance par des vrais et des faux coups d’État qui ont emporté souvent certains de nos compatriotes. Donc, quand on parle de coups d’État, fondamentalement, il y a une frange de notre population qui peut se poser des questions. »

Il poursuit : « Avec le temps, on pourra aussi comprendre ce qui s’est passé parce que les auteurs sont là. Et puis, les informations peut-être plus structurées pourront être mises à disposition des populations, et ça permettra de dissiper les doutes des uns et des autres. Ce sont des doutes qui sont légitimes dans une société qui n’a connu que des règlements très durs de ce type d’action. »

Du côté de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principale force d’opposition et actuellement en exil, avait déploré un retour aux pratiques du régime de Sékou Touré, le père de l’indépendance guinéenne, et adepte des complots fictifs.

« En 1970, 1971, 1972, moi, j’étais encore à l’université, raconte-t-il au micro de Sidy Yansané. J’ai vu ces jeunes femmes, ces dames, ces militaires, reconnaître avoir comploté, sollicité l’indulgence du président, le remercier pour sa clémence. Ça m’a rappelé, il ne manquait plus que l’ardoise sur laquelle était inscrit leur nom ».

Il accuse : « Je pense qu’on est en train d’assassiner la liberté de la presse. Je vois ce qui se passe, on a coupé internet, on a coupé les principales radios. J’ai des doutes, personnellement, je ne sens aucune volonté politique de rétrocéder le pouvoir au civil, parce qu’aujourd’hui, on n’a pas de fichier électoral. On n’a pas de code électoral, on n’a pas d’opérateur technique, on n’a pas de découpage. Tout ce qui concourt à l’organisation des élections, rien n’a été fait encore. »

Pour rappel, le 5 septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya avait conduit un coup d’État qui avait renversé le président Alpha Condé, au pouvoir depuis plus de 10 ans. Après ce putsch, le colonel Doumbouya s’était fait investir président et s’était engagé à remettre le pouvoir à des civils élus fin 2024.

Collision d’avions sur l’aéroport de Tokyo-Haneda au Japon: une enquête est ouverte

Le Japan Transport Safety Board, le Bureau japonais de sécurité des Transports, une agence gouvernementale, a commencé son enquête après la collision, hier, entre un Airbus A 350 de Japan Airlines et un avion des garde-côtes japonais sur le tarmac de l’aéroport de Tokyo-Haneda. Des experts du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français et de son équivalent britannique participeront à l’enquête dans la mesure où l’avion a été construit en France et ses moteurs Rolls Royce en Grande-Bretagne. Airbus qui a envoyé des spécialistes à Tokyo apportera une assistance technique au Bureau japonais qui dirige l’enquête.

Les enquêteurs vont se pencher sur les causes de la collision au sol entre les deux avions, un mois après que l’industrie aérienne mondiale a entendu de nouveau avertissements sur la sécurité des pistes.
En provenance de Sapporo, mardi vers 18 h heure locale, l’Airbus A 350 de Japan Airlines se posait sur la piste ou commençait à s’avancer l’avion des garde-côtes, un Bombardier Dash 8.
« La question est de savoir si l’avion des garde-côtes était sur la piste et si oui, pourquoi ? » s’interroge Paul Hayes, le directeur de la sécurité aérienne pour le cabinet de consultants Ascend. D’après un porte-parole de Japan Airlines, l’Airbus A 350 avait reçu l’autorisation d’atterrir. Il a ajouté que les échanges entre l’équipage et la tour de contrôle font encore l’objet d’investigations.
« Les pilotes de l’Airbus ont-ils vu, de nuit, l’appareil des gardes-côtes s’avancer sur la piste ? » se demande un autre expert. La Flight Safety Foundation, une organisation indépendante spécialisée dans la sécurité de l’aviation, a mis en garde sur le risque de collision sur piste à mesure que le ciel devient plus encombre.
La collision au sol entre deux Boeing 747 à Tenerife en 1977, tuant 783 personnes, reste le pire accident mortel de l’aviation.
Évacuation rapide
Les 379 passagers et membres d’équipage de l’avion de Japan Airlines qui a pris feu sur le tarmac de l’aéroport ont été évacués sains et saufs. Cinq des six occupants de l’appareil des garde-côtes ont trouvé la mort. Les experts ont salué la rapidité de l’évacuation de l’Airbus A 350.
Japan Airlines entraîne ses équipes à évacuer les passagers en moins de 90 secondes. Ils étaient 367 à bord du gros-porteur japonais.

RFI

Mali, Burkina Faso, Niger : quel avenir pour l’Alliance des États du Sahel ?

En septembre 2023, les régimes putschistes malien, burkinabè et nigérien ont scellé leur union sur les plans diplomatique, économique et sécuritaire. Leur objectif : s’émanciper de la Cedeao.

Certains pourraient être tentés de n’y voir que pure rhétorique, ou bien une réponse du berger à la bergère qu’adressent trois régimes militaires à des organisations multilatérales qui les isolent diplomatiquement, et au premier rang desquelles figure la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont ils sont pourtant membres.

Escalade des tensions entre la Russie et l’Ukraine : Demande urgente d’aide militaire et appel à l’action internationale

Ce mardi matin, la Russie a mené de nouvelles frappes qualifiées de « massives » contre l’Ukraine, provoquant la mort d’au moins cinq civils et blessant 119 personnes, principalement à Kiev et Kharkiv. Les autorités ukrainiennes ont dénoncé ces attaques, soulignant la nécessité d’une aide militaire accrue de la part de la communauté internationale.

L’armée russe affirme avoir ciblé exclusivement des installations militaires, mais les dégâts collatéraux touchent des zones résidentielles et des infrastructures essentielles. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié les frappes de « terreur russe » dans une allocution diffusée sur les réseaux sociaux, dénonçant des actes « inhumains ». Le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, accuse la Russie de cibler délibérément des quartiers résidentiels et des infrastructures essentielles.

L’armée ukrainienne a signalé que 99 missiles ont été lancés par la Russie, dont 72 ont été abattus, dont 10 par des systèmes de défense antiaérienne Patriot, un exploit qualifié de « record ». Les villes de Kiev et Kharkiv ont subi d’importants dégâts, entraînant la mort de civils.

La situation a également entraîné des tensions à la frontière, avec des tirs de l’armée ukrainienne sur la région russe de Belgorod. Malgré les efforts pour détruire les ogives, des pertes humaines ont été enregistrées.

Face à cette escalade, l’Ukraine demande une aide militaire renforcée, incluant des systèmes de défense antiaérienne, des drones de combat et des missiles à longue portée. Des négociations sont en cours pour une aide américaine de 61 milliards de dollars, mais la situation critique nécessite des actions immédiates.

La coordinatrice humanitaire de l’ONU pour l’Ukraine a qualifié les frappes russes d' »alarmantes », soulignant les conséquences humanitaires graves avec des centaines de milliers d’Ukrainiens privés d’électricité et d’eau dans des conditions météorologiques difficiles. Cette escalade russe aggrave la crise humanitaire en Ukraine, deux ans après le début de l’invasion russe. Une réponse internationale urgente est nécessaire pour atténuer les souffrances et rétablir la stabilité dans la région.

Guerre Israël-Hamas: le conflit va se poursuivre «tout au long» de 2024, selon l’armée israélienne

Israël et la bande de Gaza sont entrés dans l’année 2024 sans pause dans les combats. L’armée israélienne a poursuivi son pilonnage intensif du territoire palestinien, le Hamas a tiré de roquettes sur Tel-Aviv et le sud d’Israël au moment exact du Nouvel An.

Ce qu’il faut retenir :

■ La guerre n’a pas connu de répit pour le Nouvel An : les raids aériens, les tirs d’artillerie et les combats au sol sont poursuivis dans la bande de Gaza.

■ Un porte-parole de l’armée israélienne a annoncé que le conflit se poursuivrait « tout au long » de l’année 2024. Les réservistes vont faire une pause afin de se préparer à des « combats prolongés ».

■ Benyamin Netanyahu affirme que la guerre menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza est « d’une moralité sans équivalent ». Il réagissait aux accusations d’« actes de génocide » portées par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ).

■ Des hélicoptères de la marine des États-Unis ont coulé trois bateaux des rebelles houthis du Yémen, qui avaient attaqué un porte-conteneurs en mer Rouge, a annoncé ce dimanche l’armée américaine.

■  Selon un nouveau bilan annoncé lundi 1er janvier par le ministère de la Santé du Hamas, 21 978 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On compte 57 697 blessés. L’armée israélienne a affirmé jeudi avoir tué plus de 2 000 combattants palestiniens depuis la fin de la trêve, début décembre. 167 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza le 27 octobre, selon les derniers chiffres de l’armée.

■ Face aux raids israéliens des dernières semaines, à Gaza, environ 1,9 million d’habitants ont dû fuir leur foyer et 1,5 million d’entre eux sont sans-abris.

19h01 : La Cour suprême invalide une disposition clé de la réforme judiciaire, un camouflet pour Benyamin Netanyahu en pleine guerre 

Alors que la Cour suprême israélienne a invalidé ce lundi une disposition clé de la réforme judiciaire, le parti Likoud du Premier ministre Benyamin Netanyahu a lui fustigé le calendrier de cette décision, affirmant qu’il était « regrettable que la Cour suprême ait décidé de publier son verdict au cœur d’un débat social en Israël pendant que les soldats de droite et de gauche se battent et risquent leurs vies dans la campagne ». « La décision de la Cour est contraire à la volonté du peuple d’unité, surtout en période de guerre », a ajouté le parti.

18h40 : L’armée israélienne continue de cibler le Hezbollah au sud du Liban

L’armée israélienne a déclaré avoir frappé une série de cibles au Liban, notamment des « sites militaires » où le Hezbollah opérait. Trois ambulanciers ont été tués et des dizaines d’habitations aussi été touchées. Cinq soldats israéliens ont été blessés par des tirs transfrontaliers en provenance du Liban. L’armée a déclaré que ses troupes et ses avions « ont frappé une série de cibles au Liban, notamment des infrastructures terroristes, des sites militaires dans lesquels opéraient les terroristes du Hezbollah et des postes de lancement ».

18h20 : Quelque 625 000 élèves dans l’incapacité de suivre leur scolarité à Gaza, selon le ministère de l’Éducation palestinien

Sadiq al-Khadour, porte-parole du ministère palestinien de l’Éducation, a déclaré au média Al-Jazeera que 625 000 élèves à Gaza ne peuvent pas aller à l’école. Depuis le début de la guerre, 4000 étudiants ont été tués et plus de 7 000 blessés par les frappes aériennes et les bombardements israéliens. Plus de 210 enseignants et personnels éducatifs ont également été tués.

« En Cisjordanie, il y a eu des attaques contre des écoles situées près du mur de séparation israélien, à proximité des colonies israéliennes et des routes de contournement », a-t-il ajouté.

À la mi-décembre, 352 bâtiments scolaires avaient été endommagés, soit plus de 70 % des infrastructures éducatives de l’enclave, selon les chiffres de l’ONU. 

17h47 : L’Unicef lance un nouvel appel au cessez-le-feu humanitaire

L’Unicef, le fonds des Nations unies pour l’enfance appelle à nouveau à un cessez-le-feu à Gaza. Sur X (anciennement Twitter), la branche de l’ONU consacrée à la défense des droits des enfants dit « continuer d’appeler à un cessez-le-feu humanitaire », et met en exergue le témoignage d’un jeune Palestinien touché par le conflit.

17h10 : L’armée israélienne opère un réajustement des tactiques de combat

L’armée israélienne commence à libérer des milliers de soldats, moins de réservistes seront mobilisés. On parle ici d’une nouvelle gestion des effectifs déployés dans la bande de Gaza, explique notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Des réservistes rentrent chez eux pour permettre la relance de l’économie et aussi, en particulier, l’ouverture avec un grand retard de l’année universitaire. Plus précisément, ce sont cinq brigades de réservistes qui sont libérées. Les soldats sont rendus à leurs occupations civiles. 

« Tsahal doit planifier son dispositif de manière intelligente », explique le porte-parole de l’armée, le général Daniel Hagari, « car nous serons sollicités pour des tâches et des combats supplémentaires tout au long de cette année ». En d’autres termes, une partie des réservistes israéliens mobilisés depuis le 7 octobre dernier, date de l’assaut du Hamas, vont marquer une pause, notamment sur le front de Gaza. Mais les responsables militaires israéliens sont unanimes pour estimer que la guerre va se poursuivre tout au long de 2024. C’est en fait, indique-t-on, le début d’une nouvelle phase de l’offensive terrestre israélienne avec des degrés d’intensité qui vont varier au cours des prochains mois.

16h29 : Le ministre israélien de la Sécurité nationale souhaite un retour des colons à Gaza et une « émigration » palestinienne

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a appelé à un retour de colons juifs à Gaza, après la guerre en cours, et à « encourager » la population palestinienne à émigrer, au lendemain d’un appel similaire d’un autre ministre d’extrême droite.

« La promotion d’une solution encourageant l’émigration des habitants de Gaza est nécessaire. C’est une solution correcte, juste, morale, et humaine », a-t-il déclaré lors d’une réunion de son parti, selon les propos qu’il a lui-même partagés sur les réseaux sociaux. « J’en appelle au Premier ministre et au ministre des Affaires étrangères, c’est l’occasion de mettre au point un projet visant à encourager l’émigration des habitants de Gaza vers d’autres pays du monde », a ajouté le ministre de la Sécurité nationale

Il a affirmé que le départ de Palestiniens de la bande de Gaza qu’il appelle de ses vœux ouvrirait aussi la voie au rétablissement de colonies juives dans le territoire palestinien.

Israël a évacué en 2005 son armée et ses quelque 8 000 colons de ce territoire palestinien occupé depuis 1967, dans le cadre du plan de retrait unilatéral du Premier ministre d’alors Ariel Sharon.

15h20 : Trois avions humanitaires venus du Qatar atterrissent en Égypte 

Trois avions qatariens sont arrivés dans la ville égyptienne d’El-Arish, dans le nord du Sinaï. Ces avions transportent de l’aide humanitaire à destination de la population de Gaza, annonce le ministère des Affaires étrangères du Qatar sur X (anciennement Twitter).

15h02 : Le navire de guerre iranien Alborz est entré en mer Rouge

Le destroyer iranien Alborz est entré en mer Rouge par le détroit de Bab el-Mandeb, qui sépare la péninsule Arabique de l’Afrique, a rapporté ce lundi 1er janvier l’agence de presse Tasnim qui n’a pas précisé les raisons de ce déploiement, dans un contexte de tensions sur cette voie stratégique, théâtre d’attaques répétées des Houthis du Yémen contre des navires marchands. La flotte iranienne opère dans la zone « depuis 2009, pour sécuriser les voies de navigation et repousser les pirates, entre autres », a-t-elle précisé.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas à Gaza, les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen et sont proches de l’Iran, ont multiplié les attaques en mer Rouge contre des navires qu’ils estiment « liés à Israël », en solidarité avec le territoire palestinien, bombardé et assiégé par Israël. L’Iran est accusé d’aider les rebelles à mener ces attaques, mais la République islamique a toujours démenti leur fournir des équipements militaires.

14h45 : Retrait du porte-avion USS Gerald Ford, un « appel à la retenue d’Israël » ?

Le porte-avion nucléaire USS Gerald Ford quitterait dans les prochains jours la Méditerranée orientale, selon le groupe de presse australien ABC News. L’USS Gerald Ford est le plus récent et le plus grand des porte-avions de la Marine américaine. Les Etats-Unis l’avaient déployé en Méditerranée orientale après l’attaque sanglante menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre dernier. Objectif : protéger Israël, et empêcher l’Iran d’élargir le conflit à l’échelle régionale.

Pourquoi ce retrait ? Joint par RFI, Karim Bitar, professeur de relations internationales à l’université Saint-Joseph de Beyrouth estime « qu’un seul de ces porte-avions est largement suffisant pour achever cet objectif, pour frapper l’Iran au cas où il y aurait des velléités d’attaquer Israël. Et aujourd’hui, par ailleurs, on ne peut pas exclure le fait que ce retrait de [l’USS Gerald Ford] soit aussi un message à envoyer à Israël car, aujourd’hui, il semble clair que ni le Hezbollah, ni l’Iran, n’ont véritablement envie ou intérêt à voir un élargissement du champ du conflit. »

« Par contre, on entend de plus en plus de déclarations de ministres israéliens qui souhaitent quant à eux aller au bout et se servir de ce parapluie américain pour éventuellement régler leurs comptes aux autres alliés régionaux de Téhéran », ajoute-t-il. « Donc il ne faut pas exclure que ce soit peut-être aussi un appel à la retenue envoyé à Israël, tout en gardant à l’esprit que très rapidement, les États-Unis pourraient à nouveau renforcer leur présence en Méditerranée si Israël était véritablement menacée. »

Karim Bitar souligne également qu’aux États-Unis, en pleine année électorale, de nombreuses voix s’élèvent et estiment que le pays est allé trop dans son soutien inconditionnel à Israël. D’où cette inflexion de la politique américaine dans le conflit.

14h10 : D’intenses combats dans la bande de Gaza depuis le début de la journée 

Israël a retiré ses chars de certains quartiers de Gaza lundi tout en intensifiant ses bombardements sur l’enclave palestinienne, ont indiqué des habitants, une manoeuvre qui témoigne de l’entrée du conflit dans une nouvelle phase. Les combats dans les parties centrales de l’enclave se sont poursuivis sans relâche lundi, ont indiqué les habitants, avec des chars pénétrant dans al Bureij et des frappes aériennes ciblant al Nusseirat, al-Maghazi et la ville méridionale de Khan Younès. Les frappes sur al-Maghazi ont tué au moins 10 personnes lundi matin, ont indiqué les responsables de la santé. Les opérations militaires israélienne n’empêchent pas le Hamas de continuer à tirer des roquettes, comme en témoigne la salve reçue par Tel-Aviv dans la nuit de dimanche à lundi.

13h54 : En Cisjordanie, un record de violences de colons sur des Palestiniens en 2023 selon les ONG

Les actes de violences de colons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée ont enregistré un record en 2023 et fait au moins dix morts, a annoncé lundi l’ONG israélienne de défense des droits humains Yesh Din. « La violence des colons est la politique du gouvernement israélien », a dénoncé l’organisation dans un communiqué, précisant que le nombre d’incidents, leur gravité, « le nombre d’Israéliens impliqués et le bilan » des violences ont battu des records en 2023, surtout depuis le 7 octobre. « Les deux mois passés » depuis cette date « ont été particulièrement violents », a rapporté Yesh Din qui a recensé 242 actes de violence.

Des dizaines d’habitations et de véhicules appartenant à des Palestiniens ont été endommagés par des colons en 2023, selon cette organisation qui comptabilise ces violences depuis 2006. L’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (Ocha) a recensé 1 225 attaques de colons sur des Palestiniens en 2023. Parmi ces attaques, Yesh Din évoque deux épisodes particulièrement violents, perpétrées par « un grand nombre de colons israéliens » : le premier à Huwara en février, et le second à Turmus Ayya en juin, deux villes palestiniennes entre Naplouse (nord) et Ramallah (centre). « Des centaines d’Israéliens ont attaqué des villages palestiniens, mettant le feu à des dizaines de maisons et de véhicules », a détaillé Yesh Din.

13h35 : Des soldats israéliens combattant dans la bande de Gaza

12h48 : Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 21 978 morts dans la bande de Gaza

Le ministère de la Santé du Hamas palestinien a annoncé que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza avaient fait 21 978 morts depuis le 7 octobre. Ce bilan comprend 156 personnes tuées au cours des dernières 24 heures, a précisé cette source, qui a aussi fait état de 57 697 personnes blessées depuis le début de la guerre Israël-Hamas.

12h23 : Retour imminent de Méditerranée orientale du porte-avions USS Gerald Ford

Selon le groupe de presse australien ABC News, le porte-avion nucléaire USS Gerald Ford va quitter dans les prochains jours le Moyen-Orient. Les Etats-Unis avaient déployé le porte-avion en Méditerranée orientale après l’attaque sanglante menée par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier.

L’USS Gerald Ford, ses huit escadrilles de chasseurs et ses 4 000 membres d’équipage devrait quitter la Méditerranée orientale dans les prochains jours. L’information  a été donnée par deux haut responsables américains à la chaîne ABC News. Le ministère de la défense américain n’a lui pas souhaité réagir, alors qu’en Israël un général de division parle d’un retrait « un peu inquiétant ».

Début octobre, le plus récent et le plus grand des porte-avions américains terminait son premier déploiement opérationnel lorsque Washington l’a redirigé dans la région. Objectif est de montrer son soutien à Israël au lendemain de l’attaque du Hamas, et dissuader l’Iran et le Hezbollah d’élargir le conflit à l’échelle régionale. Il y a deux semaines, le secrétaire d’Etat à la défense avait prolongé pour la troisième fois le déploiement du porte-avion – au-delà des fêtes donc, une annonce durement ressentie par l’équipage selon le commandant du navire.

Malgré ce départ, affirme un des hauts responsables interrogés par ABC News, « les Etats-Unis disposent toujours d’une très grande capacité militaire dans la région, et d’une grande flexibilité » pour ajouter d’autres navires de guerre – deux supplémentaires sont arrivés dans la région la semaine dernière. Et un second porte-avion nucléaire reste à proximité du Yémen pour empêcher les attaques des rebelles Houthis contre des navires commerciaux en signe de soutien au Hamas.

11h19 : L’armée israélienne continue ses opérations dans la bande de Gaza

L’armée israélienne continue d’opérer dans la bande de Gaza, dit-elle dans un communiqué publié sur son compte X (ex-Twitter). Elle affirme notamment avoir éliminé Adil Mismah, commandant « qui a participé à l’invasion du Hamas le 7 octobre, ainsi qu’au massacre et à l’attaque d’autres communautés entourant Gaza ». Elle a frappé des cibles du Hamas et du Jihad islamique à Shejaiya « utilisées pour mener des guerres et ont localisé de grandes quantités d’armes », selon elle. Les troupes navales israéliennes ont frappé du Hamas et « ont continué à soutenir les troupes terrestres de Tsahal à Gaza ».

11h12 : En mer Rouge, le Royaume-Uni se dit prêt à des « actions directes » contre les Houthis

Le Royaume-Uni est « prêt à prendre des actions directes » contre les rebelles Houthis du Yémen, qui multiplient les attaques en mer Rouge contre des navires marchands, écrit le ministre de la Défense britannique Grant Shapps dans le Daily Telegraph lundi. Ces avertissements de Londres interviennent alors que la tension continue de monter en mer Rouge, par où transite 12% du commerce mondial.

Dimanche, l’armée américaine a indiqué avoir coulé trois navires des Houthis, après des attaques contre un porte-conteneurs du transporteur danois Maersk. Dix rebelles ont été tués dans cette frappe, selon un porte-parole du mouvement. Le Royaume-Uni, qui fait partie de la coalition internationale créée pour faire face aux attaques des Houthis en mer Rouge, a envoyé mi-décembre le destroyer britannique HMS Diamond dans la région. Dans une tribune intitulée « Nous devons protéger la mer Rouge », Grant Shapps affirme que le Royaume-Uni est « prêt à prendre des actions directes » contre les rebelles Houthis.

« Nous n’hésiterons pas à prendre des mesures supplémentaires contre les menaces à la liberté de navigation en mer Rouge », poursuit-il, rappelant que le HMS Diamond a déjà abattu un drone d’attaque ciblant la navigation commerciale.

10h35 : Une intervention Croissant Rouge palestinien à Khan Younès

Le Croissant Rouge palestinien a posté sur son compte X (ex-Twitter), la vidéo d’une intervention à Khan Younès. Elle fait état de blessés et de morts après le bombardement israélien d’une maison. Cette vidéo tournée par un volontaire de l’organisation ne comporte pas de date.

10 heures : La guerre à Gaza se poursuivra « tout au long » de l’année 2024, estime l’armée israélienne

La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza se poursuivra « tout au long » de l’année 2024, a déclaré dimanche soir Daniel Hagari, un porte-parole de l’armée israélienne dans un message aux troupes pour le Nouvel An. « L’armée israélienne doit planifier à l’avance car nous serons sollicités pour des tâches et des combats supplémentaires tout au long de cette année », a-t-il annoncé.

Il a également insisté sur le fait que des dizaines de milliers de réservistes israéliens seront nécessaires pour la poursuite des combats mais que certains d’entre eux feront une pause dans la guerre, pour se préparer à des « combats prolongés ». « Certains réservistes retrouveront leur famille et leur emploi cette semaine », a assuré Daniel Hagari, ce qui leur « permettra de reprendre des forces pour les activités à venir au cours de l’année prochaine », en 2024. L’armée est en train de planifier le déploiement de ses troupes dans les mois à venir, a-t-il ajouté.

8h36 : En Turquie, manifestation monstre à Istanbul « contre le terrorisme du PKK et d’Israël »

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi autour du pont de Galata à Istanbul pour dénoncer le « terrorisme du PKK et d’Israël » et soutenir les Palestiniens de Gaza, a indiqué l’agence turque officielle Anadolu. Les manifestants répondaient, en ce premier jour de l’année, à l’appel d’une plate-forme de plus de 300 organisations et associations à se rassembler sous le slogan « Miséricorde à nos martyrs, soutien à la Palestine, malédiction sur Israël ».

L’armée turque a perdu fin décembre 12 soldats dans deux attaques séparées attribuées au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak. Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas par ailleurs, le chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan, soutien traditionnel de la cause palestinienne, a multiplié les invectives à l’égard d’Israël, dénonçant aussi le soutien des États-Unis au gouvernement israélien.

La foule compacte, munie de drapeaux turcs et palestiniens, a commencé de converger avant le lever du jour vers le pont de Galata qui enjambe la Corne d’Or le long du Bosphore et s’étirait également le long de la rive européenne d’Istanbul en scandant « Mort à Israël, Hors de Palestine » et « Dieu est grand ».

7h08 : Pas de trêve pour le réveillon et le passage à 2024

Des attaques de drones sur le nord d’Israël, bombardements à Gaza, il n’y aura pas eu de trêve pour le réveillon. 2024 a été accueillie avec des alertes dans la région de Tel Aviv. À minuit et quelques minutes, une vingtaine de roquettes ont été tirées à partir de Gaza vers le centre d’Israël comme pour saluer la nouvelle année. Cela faisait un bon moment que ce genre de tirs ne s’était pas produit. Le tir a été revendiqué par le Hamas. Les roquettes, des M-90, ont été interceptées sans faire de dégâts, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.

La guerre va se poursuivre tout au long de 2024 a prévenu hier soir le général Daniel Hagari, le porte-parole de l’armée israélienne. Mais il faut signaler deux éléments. D’abord, le fait que Tsahal commence à réduire de manière significative les troupes qui se trouvent sur le sol de la Bande de Gaza. Et aussi que les américains annoncent que le Porte-avion Gerald Ford va quitter la Méditerranée pour rejoindre sa base américaine. C’est un signal très fort pour toutes les parties, y compris pour Israël.

Mais il y a une note d’optimisme pour 2024 tout de même.Israël se dit disposé à permettre l’acheminement d’aide humanitaire pour Gaza par voie maritime. Les marchandises seront soumises à une inspection de sécurité dans le port chypriote de Larnaca avant d’être transportées vers la côte de Gaza, à une distance de 370 kms.

Le problème est le manque d’infrastructure en eau profonde sur la côte gazaouie. Pour le ministre israélien des affaires étrangères Eli Cohen a la solution proviendrait de pays européens disposant de navires capables d’accoster directement sur les côtes de Gaza. Un projet à suivre, donc.

6h29 : Une marche pour Gaza à Istanbul, en Turquie

Une marche de soutien à Gaza a débuté sur le pont de Galata à Istanbul. 29 groupes de la société civile organisent cet événement, rapporte la chaîne Al-Jazeera. Ibrahim Besinci, président de la Fondation de la jeunesse turque (TUGVA), l’un des organisateurs, a déclaré plus tôt lors d’une conférence de presse à Istanbul que l’événement avait pour but d’être « la voix de la Palestine » dans une « lutte pour l’humanité et la justice ».

6h01 : Une manifestation en soutien à Gaza à Ramallah, en Cisjordanie occupée

5h47 : Dix rebelles houthis du Yémen tués lors d’une riposte américaine en mer Rouge

Les rebelles yéménites ont tenté d’aborder un porte-conteneurs de la compagnie maritime Maersk. La marine américaine a riposté en détruisant trois de leurs bateaux, a-t-on appris ce dimanche 31 décembre. Dix Houthis ont été tués dans ces hostilités. Depuis le 7 octobre, date de l’attaque du Hamas en Israël, ce type d’attaques se multiplie.

5h25 : Feu vert israélien pour la création d’un corridor humanitaire maritime entre Chypre et Gaza

Le gouvernement israélien a donné son accord pour la création d’un corridor maritime entre Chypre et Gaza pour le transport de l’aide humanitaire. Les chargements seraient inspectés par les Israéliens sur l’île européenne, avant le départ des bateaux pour l’enclave palestinienne.

5 heures : les frappes israéliennes ont continué sur Gaza, les tirs de roquettes du Hamas sur Israël aussi

L’armée israélienne a poursuivi le bombardement intensif de Gaza, faisant au moins 24 morts dans la nuit. Le Hamas a tiré des tirs de roquettes sur Tel-Aviv et le sud d’Israël au moment exact du Nouvel An.

Exécution de cinq personnes le 1er janvier 2024 pour des « vols à main armée »

Les autorités iraniennes ont procédé à l’exécution de cinq individus condamnés pour diverses infractions, dont des « vols à main armée et banditisme », selon un communiqué de l’agence de l’Autorité judiciaire rendu public lundi.

Les personnes exécutées ont été reconnues coupables de 14 chefs d’accusation, comprenant des actes de « vols en bande » organisée et des « vols à main armée et banditisme », qualifiés de « répandre la terreur parmi la population », d’après l’agence de l’Autorité judiciaire, Mizan Online.

Ce groupe particulier était spécialisé dans le vol de bétail et de barres d’armature, principalement dans la province d’Alborz, à l’ouest de Téhéran, a ajouté Mizan, sans préciser les dates exactes des délits. Le président de la Cour suprême de la province d’Alborz, Hossein Fazeli-Harikandi, a déclaré : « La peine de mort prononcée à l’encontre des cinq condamnés a été exécutée ce matin ».

L’Iran occupe la deuxième place mondiale pour le nombre d’exécutions, juste après la Chine, selon plusieurs organisations non gouvernementales, dont Amnesty International. Jusqu’à fin novembre de l’année en cours, plus de 700 personnes ont été exécutées en Iran, marquant ainsi le chiffre annuel le plus élevé depuis huit ans, selon un décompte établi par le groupe de défense des droits humains Iran Human Rights (IHR), basé en Norvège.

Cette dernière série d’exécutions souligne la persistance des pratiques sévères en matière de peine de mort en Iran, suscitant des préoccupations et des critiques de la part de la communauté internationale et des organisations de défense des droits humains.

Guinée : Le colonel Mamady Doumbouya annonce un référendum constitutionnel en 2024

Le Colonel Mamady Doumbouya, à la tête du pouvoir en Guinée depuis le coup d’État militaire en septembre 2021, a révélé dans son discours du Nouvel An son intention d’organiser un référendum constitutionnel au cours de l’année 2024. Cette annonce marque une étape cruciale vers le retour des civils au pouvoir, plus de deux ans après le renversement du président Alpha Condé.

Le chef militaire a déclaré que ce référendum serait une occasion pour la population guinéenne d’approuver une nouvelle Constitution. Il a insisté sur le caractère participatif de cette démarche, soulignant qu’il ne s’agira pas simplement d’une reproduction du passé, mais d’une construction collective de l’avenir. Cela s’inscrit dans les efforts déclarés visant à rétablir l’ordre constitutionnel par le biais d’élections libres, démocratiques et transparentes à tous les niveaux.

Le Colonel Doumbouya a également annoncé que des personnes nommées par l’État seraient bientôt désignées pour diriger les conseils municipaux, dont les mandats élus en 2018 arriveront à leur terme au premier trimestre de 2024. Cette décision vise à instaurer de nouveaux dirigeants dans ces conseils, actuellement majoritairement dirigés par des responsables des partis de l’ancien président Condé et de l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui ont critiqué la gestion militaire.

Ces annonces font partie d’une stratégie plus large visant à rétablir l’ordre constitutionnel et à permettre le retour des civils au pouvoir conformément au programme de transition énoncé après le coup d’État. Le Colonel Doumbouya, après avoir pris le pouvoir, s’était engagé à céder le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023, en réponse à la pression internationale.

Le gouvernement actuel a également entrepris des poursuites contre des proches de l’ancien président Condé, soulignant son engagement à réformer un État confronté à des divisions profondes et à une corruption endémique. Ce mouvement politique s’inscrit dans une série de changements observés en Afrique de l’Ouest depuis le coup d’État au Mali en août 2020, illustrant des dynamiques complexes de transition politique dans la région.

Un tournant historique pour le Tchad : Succès Masra nommé premier ministre dans le gouvernement de transition

Le Tchad entre dans une ère nouvelle alors que Succès Masra, ancien opposant, a été officiellement désigné Premier ministre du gouvernement de transition. La déclaration de cette nomination a été faite par le Secrétaire général de la présidence lors d’une allocution diffusée à la télévision nationale, marquant ainsi le début d’une nouvelle phase dans l’histoire politique du pays.

Cette annonce cruciale, survenue le 1er janvier 2024, est un élément clé des efforts visant à établir une transition politique stable et inclusive au Tchad. Succès Masra, récemment actif dans l’opposition, apporte une dynamique nouvelle et potentiellement transformative à la scène politique du pays.

La désignation de Succès Masra en tant que Premier ministre est interprétée par beaucoup comme un signal fort de la volonté politique de réconciliation et de collaboration au sein du gouvernement de transition. Sa nomination pourrait être perçue comme un pas vers l’unité nationale et la stabilité politique tant recherchées au Tchad.

Les réactions à cette nouvelle nomination sont variées au sein de la population tchadienne. Certains citoyens saluent cette décision comme un progrès significatif vers la réconciliation et la consolidation de la stabilité politique. D’autres, cependant, expriment des réserves et préfèrent adopter une attitude attentiste, attendant de voir les actions concrètes que le nouveau gouvernement entreprendra.

La nomination de Succès Masra souligne l’importance de l’inclusion politique dans le processus de transition en cours au Tchad. La diversité des opinions au sein de la population reflète la complexité des enjeux auxquels le pays est confronté, et l’espoir subsiste quant à la capacité du nouveau gouvernement à répondre aux attentes de la nation.

Il reste à voir comment le Premier ministre Succès Masra et le gouvernement de transition aborderont les défis pressants du pays, notamment en matière de sécurité, de développement économique et de consolidation de la démocratie. Les prochains développements politiques au Tchad seront surveillés de près, tant au niveau national qu’international, alors que le pays entre dans cette nouvelle phase cruciale de son histoire politique.

La CEDEAO exprime son inquiétude face aux arrestations politiques au Burkina Faso

La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a émis un communiqué dans lequel elle exprime son inquiétude quant aux récentes arrestations de personnalités politiques et de membres de la société civile au Burkina Faso. La CEDEAO, préoccupée par cette situation, dénonce ce qu’elle qualifie de répression de la liberté d’expression dans le pays des Hommes intègres.

Dans le communiqué, la CEDEAO déclare avoir appris avec préoccupation les informations sur l’interpellation et la détention de personnalités politiques et de membres de la société civile par les autorités de la transition au Burkina Faso. Ces arrestations ont suscité des inquiétudes au sein de la communauté internationale, mettant en lumière une situation préoccupante qui nécessite une réaction urgente.

La CEDEAO condamne fermement ce qu’elle considère comme une procédure illégale et arbitraire de réquisition destinée à étouffer la liberté d’expression dans le pays. Les arrestations visant des acteurs politiques et des membres de la société civile sont interprétées comme une atteinte aux principes démocratiques et aux droits fondamentaux des citoyens. La Commission appelle ainsi les autorités de la transition à libérer immédiatement toutes les personnes interpellées dans le cadre de ces mesures.

L’appel de la CEDEAO est sans équivoque, exhortant les autorités de la transition au Burkina Faso à libérer rapidement toutes les personnes arrêtées. Ce geste est considéré comme essentiel pour préserver la liberté d’expression et rétablir un climat propice à un dialogue ouvert et constructif dans le pays.

Tout en exprimant sa disposition à soutenir les autorités de transition du Burkina Faso, la CEDEAO appelle à un rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel. La Commission réitère sa préoccupation quant à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays et encourage les autorités de transition à prendre des mesures urgentes pour un retour rapide à un ordre constitutionnel stable.

La réaction de la CEDEAO met en lumière l’importance accordée à la préservation des principes démocratiques et des droits fondamentaux au Burkina Faso. Alors que la situation évolue, la communauté internationale attend avec vigilance une réponse positive des autorités de la transition, soulignant l’urgence de restaurer la confiance, la stabilité politique et la liberté d’expression dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Un couple français arrêté en Espagne pour avoir planifié de « sacrifier » leur fils au Sahara marocain

La Garde civile espagnole a annoncé samedi dernier l’arrestation d’un couple de ressortissants français qui projetait de « sacrifier » leur fils dans le Sahara marocain. L’incident a eu lieu le 21 décembre dernier au port d’Algésiras, à Cadix, dans le sud de l’Espagne.

Selon les informations fournies par la Garde civile, le couple, qualifié de présentant des « problèmes psychiatriques », s’apprêtait à embarquer sur un ferry à destination de Tanger, au Maroc, avec l’intention de sacrifier leur fils âgé de cinq ans, car ils étaient convaincus qu’il était possédé.

La situation a été détectée grâce à un commerçant qui a alerté les autorités sur les intentions préoccupantes du couple. L’arrestation a été réalisée avant que leur projet ne se concrétise, et le petit garçon a été récupéré en bonne santé. Actuellement, il se trouve dans un centre d’accueil pour mineurs en Espagne en attendant son retour en France.

Les parents, déjà recherchés à l’échelle européenne pour « enlèvement de mineur », ont été placés en détention provisoire en Espagne. Les autorités judiciaires espagnoles travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues françaises pour éclaircir les circonstances de cette affaire troublante.

Cet incident souligne l’importance cruciale de la vigilance citoyenne et de la coopération internationale dans la protection des enfants contre toute forme de maltraitance. Les autorités examineront de près les antécédents du couple et l’état de santé mentale des parents dans le cadre de l’enquête en cours. La sécurité et le bien-être de l’enfant restent une priorité, et des mesures appropriées seront prises pour garantir son rétablissement et son suivi attentif.

En Turquie, près de 200 personnes soupçonnées d’appartenir à l’EI arrêtées

Les autorités turques ont arrêté près de 200 membres présumés de l’organisation État Islamique (EI) lors d’une opération d’ampleur nationale, avant les célébrations du Nouvel An, a déclaré samedi le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya.

La Turquie poursuit sa lutte contre l’organisation État islamique (EI). Les autorités turques ont arrêté près de 200 personnes soupçonnées d’appartenir à l’EI, lors d’une série d’opérations menées dans tout le pays, avant les célébrations du Nouvel An, a annoncé samedi 30 décembre le ministre de l’Intérieur.

Dans un message sur X, Ali Yerlikaya a déclaré que 189 suspects avaient été arrêtés dans 37 villes du pays, dont 27 à Ankara et 22 à Istanbul.

La Turquie a intensifié ces derniers mois les opérations contre l’EI, qui a revendiqué un certain nombre d’attentats meurtriers en Turquie, dont une le 1er janvier 2017 dans une boîte de nuit d’Istanbul, qui avait tué 39 personnes.

Vendredi, les autorités avaient déjà annoncé l’arrestation de 32 membres présumés de l’EI, dont trois trois membres importants du groupe, soupçonnés de préparer des attentats contre des églises et des synagogues, ainsi que contre l’ambassade d’Irak.

La police avait annoncé la semaine dernière un vaste coup de filet dans 32 villes du pays et l’arrestation de plus de 300 personnes pour des liens présumés avec l’EI.

Éthiopie : les autorités du Tigré mettent en garde contre une famine imminente

Les autorités de la région éthiopienne du Tigré ont mis en garde vendredi contre une famine imminente, due à la sécheresse et aux effets persistants de la guerre qui a opposé pendant deux ans le gouvernement fédéral à cette région du nord du pays.

La famine est imminente au Tigré. Les autorités de cette région du nord de l’Éthiopie ont averti vendredi 29 décembre qu’une famine, due à la sécheresse et aux effets persistants de la guerre avec le gouvernement fédéral, qui a duré entre 2020 et 2022, menaçait la quasi-totalité des habitants.

Plus de 91 % de la population du Tigré est « exposée au risque de famine et de mort », a déclaré sur X Getachew Reda, le président de l’administration intérimaire de la région, en appelant à l’aide le gouvernement éthiopien et la communauté internationale.

Le dirigeant du Tigré est allé jusqu’à comparer la situation à la famine des années 1980, qui fit environ un million de morts en Éthiopie. Son administration a déclaré la situation d’urgence dans les zones sous son contrôle, mais dispose de ressources limitées pour gérer la crise, a-t-il expliqué.

« Le gouvernement éthiopien et la communauté internationale ont fait leur part pour faire taire les armes. Ils doivent désormais faire leur part pour faire face à la catastrophe humanitaire imminente », a lancé Getachew Reda.

« Depuis la signature de l’accord de Pretoria, des milliers de Tigréens sont déjà morts par manque de nourriture », a-t-il assuré, en référence à l’accord de paix de novembre 2022 qui a mis fin à la guerre entre les rebelles de la région et les troupes d’Addis Abeba.

L’aide alimentaire a été « rétablie sur une base limitée »

La situation sur le terrain dans le nord de l’Éthiopie ne peut être vérifiée de manière indépendante, car l’accès des médias au Tigré est restreint par le gouvernement fédéral.

Pour Getachew Reda, le risque de famine imminente est dû aux effets de la guerre, qui a provoqué des déplacements massifs et la destruction des établissements de santé, ainsi qu’à une sécheresse suivie de pluies destructrices. À ces deux facteurs s’ajoute cette année la suspension temporaire de l’aide des États-Unis et du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU. 

En effet, l’USAID et le PAM ont interrompu en juin toute aide alimentaire à destination de l’Éthiopie au motif de détournements fréquents, et leurs livraisons ne reprennent que lentement.

« Bien que l’aide ait été rétablie sur une base limitée, ce qui parvient aux nécessiteux n’est qu’une fraction de ce qui serait nécessaire pour répondre aux besoins actuels », a déclaré Getachew Reda.

Dans un communiqué publié le 22 décembre, l’agence de l’ONU chargée de la coordination humanitaire avait déjà mis en garde contre le risque d’une détérioration de la situation alimentaire au Tigré jusqu’en mai 2024.

Centrafrique: l’opposition dresse un sombre bilan de l’année 2023

En Centrafrique, le Bloc Républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) a tenu, vendredi 29 décembre, une conférence de presse à Bangui. Pour cette plate-forme constituée de leaders d’opposition, le bilan des activités socio-politques, de l’année qui s’achève, est sombre.

Après avoir pointé la nouvelle Constitution ou encore les arrestations d’opposants, face à la presse, le Bloc Républicain pour la défense de la Constitution a aussi dévoilé les grands axes de sa lutte politique de l’année 2024.

« L’année 2023 a été marquée par la mise à mort de la démocratie dans notre pays. Des démocrates dont le tort est de travailler à la restauration de la démocratie, ont été condamnés, en violation des règles élémentaires des droits de la défense, dénonce Crépin Mboli Goumba, coordonnateur du Bloc Républicain pour la défense de la Constitution, au micro de notre correspondant Rolf Steve Domia-Leu. Le député du 4ème arrondissement de la ville de Bangui, Dominique Yandocka, a été arrêté en sa résidence, au mépris de l’immunité que lui confère son statut de député de la nation et en dehors des heures légales. Nous demandons sa libération immédiate. Certains leaders sont traqués au point de choisir le chemin de l’exil. Le même acharnement peut être constaté à l’encontre de Martin Ziguélé et Anice-Georges Dologuélé, respectivement président du MLPC et de l’URCA, membres du BRDC.  Presque huit ans après l’arrivée au pouvoir du président Touadéra, une armée digne de ce nom n’a pas été mise sur pied. Nous sommes militairement sous tutelle du groupe Wagner, de l’armée rwandaise, de la Minusca et, désormais, de Bancroft ».

Le président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, prendra également la parole, le 31 décembre prochain, pour présenter, à la Nation, le bilan des activités du gouvernement et les perspectives de l’année 2024.

Rfi

Élections en RDC: des responsables de la Cenco et de l’ECC rencontrent le président de la Céni

Ce samedi 30 décembre, des responsables de la mission d’observation électorale des Églises catholique (Cenco) et protestante (ECC), ont rencontré le président de la Commission électorale, Denis Kadima.

En RDC, la grande annonce est pour demain dimanche. Le pays saura en effet le nom de son prochain président pour les 5 années à venir. La semaine dernière, les Congolais étaient appelés aux urnes pour élire des élections générales : la présidentielle, mais aussi des législatives, des provinciales et des municipales partielles. Dimanche, ce ne seront que les résultats provisoires globaux pour la magistrature suprême qui seront annoncés par la Céni du centre Bosolo. Ce samedi, des responsables de la mission d’observation électorale de l’Église catholique, Cenco, et de l’Église protestante, ECC, ont rencontré le président de la Commission électorale, Denis Kadima. Ils ont publié un rapport préliminaire il y a deux jours et sont venus discuter de leurs recommandations, a expliqué à la sortie de l’entretien, Denis Kadima, le président de la Commission électorale.

Plus de 30 morts en Ukraine, cible d’un « nombre record de missiles »

Au moins 30 personnes ont été tuées et 160 blessées, vendredi, dans des frappes russes de missiles et de drones sur plusieurs villes d’Ukraine, dont la capitale Kiev. Il s’agit de l’attaque « la plus massive » depuis le début de la guerre a déclaré le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne. Le président américain Joe Biden a exhorté le Congrès à agir pour valider une nouvelle aide à l’Ukraine après ces bombardements massifs.

Tout le territoire ukrainien a été mis en alerte aérienne. La Russie a lancé, vendredi 29 décembre, une vaste série de frappes sur plusieurs villes à travers l’ensemble de l’Ukraine, ciblant notamment la capitale Kiev.

Au moins 30 personnes ont été tuées et 160 blessées dans les régions de Dnipropetrovsk (centre) et Soumy (Nord-Est), mais aussi à Kiev (centre-Nord), Odessa (Sud), Kharkiv (Nord-Est), Lviv (Ouest), et Zaporijjia (Sud). Un décompte qui devrait s’aggraver au fil des opérations de secours, ont annoncé les autorités ukrainiennes. 

La Russie a tiré sur l’Ukraine « un nombre record de missiles » en une journée, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne. « Il s’agit de l’attaque de missiles la plus massive d’une manière générale », a ajouté Iouri Ignat, précisant que ce décompte excluait les premiers jours de la guerre qui ont vu des frappes « constantes et ininterrompues ».

Les réactions internationales n’ont pas tardé. Ces frappes sont des « agressions épouvantables », a déploré le secrétaire général adjoint de l’ONU Mohamed Khiari. « Le Secrétaire général condamne sans équivoque, dans les termes les plus forts, ces attaques effroyables perpétrées aujourd’hui contre des villes et des villages en Ukraine », a ajouté le diplomate onusien

Le Royaume-Uni a annoncé l’envoi d’environ 200 missiles anti-aériens à l’Ukraine pour renforcer ses défenses, appelant ses alliés à « redoubler d’efforts » pour soutenir militairement Kiev. 

Soutien des alliés de l’Ukraine

De son côté, le président américain Joe Biden a exhorté le Congrès à « agir sans plus attendre » pour valider une nouvelle aide. « À moins que le Congrès ne prenne des mesures urgentes au cours de la nouvelle année, nous ne serons pas en mesure de continuer à envoyer les armes et les systèmes de défense aérienne, indispensables à l’Ukraine pour protéger son peuple », a averti le dirigeant.

Le président russe Vladimir Poutine « teste les défenses ukrainiennes et la détermination de l’Occident (…) et l’envoi aujourd’hui d’un ensemble de défense aérienne envoie un message irréfutable selon lequel, face à la barbarie russe, le Royaume-Uni reste absolument déterminé à soutenir l’Ukraine », a déclaré le ministre britannique de la Défense Grant Shapps, dans un communiqué. 

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, s’est déclaré « choqué » par la nouvelle vague de frappes russes en Ukraine, sommant Moscou de mettre fin « immédiatement » à ces attaques.

« Je suis choqué par la nouvelle série de frappes coordonnées et à grande échelle de missiles et de drones »  – a affirmé M. Türk dans un communiqué, dans lequel il appelle la Russie à « mettre fin immédiatement à ces attaques en Ukraine et à respecter les lois internationales régissant les conflits ».

La Pologne, membre de l’Otan, a affirmé qu’un missile russe est entré vendredi matin dans son espace aérien avant de le quitter en direction de l’Ukraine. « Tout indique qu’un missile russe a pénétré dans l’espace aérien polonais. Nous l’avons repéré au moyen d’un radar. Il a quitté cet espace » aussitôt, en direction de l’Ukraine, a déclaré le chef de l’état major de l’armée polonaise, général Wieslaw Kukula.

« Toutes les cibles ont été atteintes » dans les frappes russes ayant visé l’Ukraine cette semaine, a affirmé le ministère russe de la Défense, dans un communiqué, précisant que la Russie a effectué plus de 50 frappes, dont une « frappe d’envergure » en Ukraine entre le 23 et 29 décembre contre des sites d’infrastructures militaires, des dépôts de munition et des lieux de déploiement des soldats ukrainiens et des mercenaires étrangers.

Quelque 110 missiles ont été tirés par la Russie contre l’Ukraine, selon Volodymyr Zelensky.

« Aujourd’hui, la Russie a utilisé presque tous les types d’armes de son arsenal », a déclaré le président ukrainien sur le réseau social X (ex-Twitter). « Au total, environ 110 missiles ont été tirés contre l’Ukraine et la majorité d’entre eux ont été abattus », a-t-il ajouté.

Vladimir Poutine « ne reculera devant rien »

« Il y a des morts aujourd’hui, tués par des missiles russes lancés sur des installations civiles, des bâtiments civils », a dénoncé Andriy Yermak, le chef de cabinet de Volodymyr Zelensky.

« Nous faisons tout notre possible pour renforcer notre bouclier aérien. Mais le monde doit voir que nous avons besoin de plus d’aide et de moyens pour arrêter cette terreur », a-t-il ajouté sur le réseau social Telegram. 

Ces frappes surviennent après que la Russie a confirmé, mardi, qu’un de ses vaisseaux, le grand navire de débarquement Novotcherkassk, avait été endommagé dans une attaque de Kiev en Crimée annexée.

La dernière vague massive de frappes russes sur l’Ukraine montrent que le président russe Vladimir Poutine « ne reculera devant rien », a dénoncé le Premier ministre britannique Rishi Sunak, appelant à soutenir Kiev « aussi longtemps qu’il le faudra ».

« Ces attaques généralisées contre les villes ukrainiennes montrent que (Vladimir) Poutine ne reculera devant rien pour atteindre son objectif d’éradiquer la liberté et la démocratie. Nous ne le laisserons pas gagner », a déclaré Rishi Sunak sur X (ex-Twitter).

La France a elle aussi condamné « avec la plus grande fermeté » la « stratégie de terreur visant à détruire les infrastructures civiles ukrainiennes ».

Paris « continuera à soutenir l’Ukraine et à lui fournir l’aide nécessaire pour lui permettre d’exercer sa légitime défense, en étroite coordination avec ses partenaires », a ajouté le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

L’ambassadrice américaine à Kiev a affirmé que l’Ukraine avait « besoin de fonds dès maintenant » pour faire face aux bombardements russes.

« L’Ukraine a besoin de fonds maintenant pour continuer à se battre pour se libérer d’une telle horreur en 2024 », a indiqué Bridget Brink sur X.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a lui aussi réagi, condamnant l’une des « plus importantes attaques » russes, « frappant des villes et la population » en Ukraine, et accusant Moscou de cibler des civils.

« Il s’agit d’une nouvelle série de frappes lâches et aveugles frappant des écoles, une station de métro et un hôpital, qui ont fait au moins seize morts », a déclaré Josep Borrell sur les réseaux sociaux. « L’UE se tiendra aux côtés de l’Ukraine, aussi longtemps qu’il le faudra », a promis le patron de la diplomatie européenne.

Un hôpital endommagé, une maternité touchée

À Kharkiv, au moins dix frappes ont été menées, en deux vagues.

« Une personne a été tuée à la suite des attaques de l’occupant sur Kharkiv. Huit personnes ont été blessés », a déploré le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a pour sa part annoncé que sept personnes étaient « actuellement hospitalisées dans la capitale ».

Un hôpital du quartier de Kyivskyi a également été endommagé, a indiqué la police locale.

Le maire de Kharkiv, Igor Terekhov, a précisé que les frappes avaient été menées par des missiles S-300 et X-22, et qu’elles ont perturbé l’approvisionnement électrique des transports.

À Odessa, un immeuble a été endommagé à la suite d’une frappe survenue dans la nuit mais l’incendie qui en a résulté a été rapidement maîtrisé, a indiqué le maire, Gennady Trukhanov.

Une maternité a également été touchée mais les patientes et le personnel avaient pu être évacués à temps, a dit le ministère de la Santé.

L’ouest du pays également visé.

Des « missiles guidés »

À Lviv, une ville plus rarement visée, son homologue Andriy Sadovyi a évoqué « deux frappes » dans une attaque menée au total par « dix Shahed » au niveau de la région.

Le gouverneur de la région de Lviv, Maksym Kozytsky, a fait état d’une attaque de drones dans la nuit, puis des responsables locaux ont signalé des explosions au petit matin après une alerte aux missiles. Une infrastructure « critique » a été touchée, a-t-il dit sans plus de précisions.

Les autorités ont également rapporté des explosions dans la région de Dnipro.

Selon l’armée, des « missiles guidés » ont été tirés par des bombardiers russes Tu95MS

France24

Explosion de Conakry: la Côte d’Ivoire doit livrer 50 millions de litres d’essence à la Guinée

La Guinée connaît une importante pénurie de carburant à la suite de l’explosion, à Conakry, du principal dépôt de carburant du pays, dans la nuit du 17 au 18 décembre. La Côte d’Ivoire propose une solution en assurant une livraison mensuelle d’essence à son voisin. Le ministre guinéen de l’Économie a échangé avec le ministre ivoirien de l’Énergie afin de lancer les discussion sur les termes du contrat, toujours en cours de négociations. 

« La Côte d’Ivoire s’engage à livrer 50 millions de litres d’essence à la Guinée » : l’annonce a été faite mercredi 27 décembre sur la RTI, la télévision nationale. Les convois de carburant, formés par des camions venus de Guinée, partiraient du dépôt de Yamoussoukro pour atteindre le dépôt guinéen de N’Zérékoré en Guinée, ville proche de la frontière avec la Côte d’Ivoire. Des convois qui seront sécurisés, précise le ministère de l’Énergie de Côte d’Ivoire. Les stocks ivoiriens, renforcés avant la Coupe d’Afrique des nations, permettraient de pouvoir assurer ces livraisons sans mettre en danger la sécurité énergétique du pays. 

Combien de temps vont durer ces livraisons ? Et quels sont les termes précis du contrat ? Le gouvernement ivoirien explique que les discussions sont toujours en cours pour s’accorder sur le prix de vente de l’essence et des opérations de transfert. En tout cas, ces livraisons couvriraient un peu plus de 70% des besoins en carburant de la Guinée, qui se trouve autour de 70 millions de litres par mois. 

Un accord important donc pour l’économie guinéenne plombée par la pénurie, et une opportunité pour la Côte d’Ivoire, la Guinée n’étant un client habituel en ce qui concerne les produits pétroliers. 

Après l’explosion du principal dépôt de carburant du pays, qui a fait 24 morts et plus de 450 blessés, les Guinéens ont été privés d’essence pendant plusieurs jours, entraînant la paralysie de l’économie et créant des tensions dans de nombreuses villes du pays. Le carburant est actuellement rationné en Guinée : 25 litres maximum par voiture et 5 pour les motos, tandis que le remplissage des bidons reste interdit. 

Alger-Bamako : rien ne va plus ?

DÉCRYPTAGE. Les tensions entre l’Algérie et le Mali interviennent alors que la situation dans le nord du Mali se dégrade.

C’est un épisode de tension inédite qui se déroule actuellement entre Alger et Bamako. Mercredi 20 décembre, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a annoncé avoir convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Bamako pour « élever une vive protestation du gouvernement de la République du Mali, suite aux récents actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali », précise le communiqué de la diplomatie malienne.

« Ingérence »

La même source ne s’arrête pas là : « À cette occasion, le ministre a souligné que les rencontres récurrentes, aux niveaux les plus élevés en Algérie, et sans la moindre information ou implication des Autorités maliennes, d’une part avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien, et d’autre part avec certains mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, ayant choisi le camp des terroristes, sont de nature à entacher les bonnes relations entre les deux pays ». Bamako dénonce dans ce communiqué « une ingérence dans les affaires intérieures du Mali » et a « invité la partie algérienne à privilégier la voie de la concertation avec les autorités maliennes, seules légitimes pour entretenir des échanges d’État à État avec les partenaires du Mali ».

L’imam « opposant » à Alger

Cette sortie intervient à peine 24 heures après une audience accordée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune à l’imam de la confrérie Kountia, Mahmoud Dicko. Ce puissant leader politico-religieux était à la tête du mouvement de contestation qui a précédé le renversement du président civil Ibrahim Boubacar Keïta par les militaires en 2020. Depuis, il a multiplié les signes de désaccords avec le nouveau pouvoir de Bamako et leurs plans de transition politique. Le site d’information Mali Web, commente : « [Alger] n’a à aucun moment abordé les raisons qui l’ont poussée à accueillir l’imam Mahmoud Dicko, opposant à l’actuel pouvoir au Mali, et qui n’a rien à voir avec les mouvements touaregs, puisqu’il appartient à l’ethnie peule. Vu que ce dernier a été reçu publiquement par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, flanqué du chef des renseignements extérieurs algériens, le général Djebbar M’henna, les autorités maliennes ont toutes les raisons de croire qu’Alger est en train de leur préparer un nouveau mauvais coup. »

La réplique de Dicko

De son côté, l’imam Mahmoud Dicko a indiqué, dans une vidéo, que sa visite à Alger était un « un geste honorifique du président algérien, qui a fait ériger une mosquée imposante. Dans cette perspective, le président souhaite impliquer Mahmoud Dicko dans la gestion de ce lieu de culte, destiné non seulement à l’adoration de Dieu, mais également à l’organisation de grandes rencontres sur des questions d’intérêt sous-régional ». L’imam a également précisé qu’il a été « sollicité de la même manière que les autorités de la transition par le président algérien. Il a participé à des discussions sur le climat tendu entre les autorités de la transition et les groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. L’objectif de ces discussions est de favoriser une résolution pacifique », rapporte un média malien.

Ambassadeurs rappelés

À la suite du communiqué des Affaires étrangères maliennes, leurs homologues algériens ont réagi en convoquant, à leur tour, l’ambassadeur malien à Alger, jeudi 21 décembre. « Il a été rappelé au diplomate malien le communiqué du MAE en date du 13 décembre 2023, lorsque l’Algérie avait exhorté l’ensemble des parties maliennes à réaffirmer leur engagement à exécuter l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger », lit-on dans le communiqué des Affaires étrangères algériennes. « L’ambassadeur malien à Alger a été tenu informé que les dernières réunions tenues avec les chefs des mouvements signataires de l’accord de paix étaient pleinement conformes au texte et à l’esprit de ce communiqué. Dans ce contexte, [le chef de la diplomatie algérienne] M. Attaf a émis le vœu de voir le gouvernement malien, lequel a réaffirmé son attachement à la mise en œuvre de cet accord, adhérer aux efforts que l’Algérie déploie à présent de telle sorte à insuffler une nouvelle dynamique au processus », poursuit le communiqué algérien.

Vendredi, les deux ambassadeurs ont été rappelés ce vendredi dans leurs pays, « pour consultations », manière diplomatique pour signifier que la colère ne s’apaise pas des deux côtés.

Tensions au Nord-Mali

Ce désynchronisme entre Alger et Bamako intervient alors que la situation au nord du Mali se dégrade, avec la reprise des affrontements entre groupes armés et l’armée malienne, dans le contexte du retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Dans ce climat tendu, Alger tente, laborieusement, de sauver ce qu’il peut être sauvé de l’accord d’Alger. Un processus de paix soumis aux soubresauts de la politique interne malienne. Selon d’autres observateurs, le récent rapprochement entre Bamako et Rabat aurait irrité Alger. Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop a effectué, cette semaine, une visite au Maroc, participant notamment à la Réunion ministérielle de coordination sur « l’Initiative internationale du roi Mohammed VI pour favoriser l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique ».

Lepoint

Quitter la version mobile