Barthélémy Dias accusé de plagiat après le lancement de son nouveau parti « Sénégal Bi Gnou Bokk »

À peine dévoilé, le nom du nouveau parti politique de Barthélémy Toye Dias suscite déjà une vive controverse. Baptisée « Sénégal Bi Gnou Bokk », la formation annoncée par l’ancien maire de Dakar est accusée de plagiat par la plateforme « Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg », dirigée par le ministre Cheikh Tidiane Dieye.

Dans un communiqué au ton incisif publié par sa cellule des cadres, la plateforme fondée en 2015 dénonce un « quasi-plagiat » du nom de leur organisation, affirmant que celui choisi par Barthélémy Dias n’est rien d’autre qu’une « reprise maladroite et mal orthographiée » de leur appellation en wolof. Pour les auteurs du texte, ce choix traduit un « manque criant d’originalité » et un « déficit de rigueur politique ».

« Si Barthélémy Dias veut entamer une aventure politique sans mentor ni tuteur, il ferait mieux de faire preuve d’un minimum d’inspiration », tacle le communiqué.

Les signataires rappellent que leur mouvement, né bien avant celui de Dias, dispose de structures établies sur le terrain, avec des élus locaux à son actif et une participation significative à l’élection présidentielle de mars 2024, en soutien à la coalition de l’actuel président Bassirou Diomaye Faye. Selon eux, le nouveau parti de Barthélémy Dias tente ainsi de s’adosser à un capital politique qu’il ne possède pas.

« Il ne peut se coller à notre nom ni revendiquer notre héritage politique. Notre alliance stratégique avec Pastef renforce notre légitimité », précisent-ils, en appelant l’ancien député-maire à « revoir sa copie » s’il souhaite proposer une ligne politique crédible et autonome.

Pour l’instant, Barthélémy Dias n’a pas encore officiellement répondu à ces accusations. Mais cette polémique vient s’ajouter à un contexte de repositionnement politique délicat pour l’ex-maire de Dakar, battu lors des dernières législatives de novembre 2024 et désormais en quête de nouveau souffle sur la scène nationale.

Absence remarquée de Ngoné Mbengue au Dialogue national : Une mise à l’écart qui interroge

Le lancement du Dialogue national, tenu ce mercredi à Dakar, a suscité de nombreuses réactions, mais une absence en particulier n’a pas manqué de faire jaser dans les cercles politiques : celle de Ngoné Mbengue, maire intérimaire de la capitale. Selon le journal Les Échos, cette dernière n’aurait tout simplement pas été invitée à l’événement. Une situation pour le moins étrange, au regard de l’importance stratégique de la ville de Dakar et de la fonction qu’elle occupe actuellement.

L’absence de Mme Mbengue est d’autant plus intrigante que plusieurs autres maires, parfois moins médiatisés ou représentant de plus petites collectivités, avaient bien reçu une invitation officielle à ce rendez-vous présenté comme inclusif et ouvert à toutes les composantes de la Nation. Cette sélection floue des participants soulève des interrogations sur les critères retenus, dans un contexte politique où l’unité nationale et la représentativité sont régulièrement mises en avant comme des priorités.

Ngoné Mbengue assure l’intérim à la tête de la Ville de Dakar depuis la déchéance de Barthélémy Dias, suite à la confirmation de sa condamnation pour « coups mortels » dans l’affaire Ndiaga Diouf. Membre de Taxawu Senegaal, elle représente un courant politique important, celui de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar et figure majeure de l’opposition, qui était pourtant bien présent au Dialogue national en tant que leader politique.

Cette mise à l’écart de la maire intérimaire alimente donc les spéculations : s’agit-il d’un oubli administratif, d’un choix politique délibéré ou d’un message adressé à la mouvance de Taxawu Senegaal ? Dans tous les cas, cela jette une ombre sur le caractère réellement participatif du Dialogue national, qui se voulait une plateforme ouverte à toutes les forces vives, pour discuter des grands enjeux du pays.

Dialogue politique : le FRAPP dénonce son exclusion et pointe un mépris institutionnel

Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) a vivement réagi à son exclusion du dialogue sur le système politique national, ouvert sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye. Dans une note rendue publique ce jeudi 29 mai, au lendemain du lancement officiel des concertations, le mouvement a dénoncé une « marginalisation délibérée » et un « mépris institutionnel » qu’il impute directement au ministère de l’Intérieur, en charge de l’organisation.

Selon le communiqué du secrétariat exécutif du FRAPP, le mouvement n’a reçu aucune invitation formelle à participer à cette initiative pourtant présentée comme inclusive. Une absence jugée d’autant plus grave que le FRAPP avait manifesté, en amont, sa volonté de participer de manière constructive à toute dynamique de refondation sérieuse du système politique sénégalais.

Le Front ne cache pas son indignation. Il parle d’un « mépris organisé » à l’encontre non seulement de son organisation, mais aussi de toutes les forces populaires qui luttent, chaque jour, contre l’injustice, l’impunité et la domination néocoloniale. « Ce mépris organisé est une insulte à celles et ceux qui œuvrent pour un Sénégal souverain, juste et véritablement démocratique », déclare le texte.

Pour le FRAPP, cette mise à l’écart ne relève pas d’un oubli, mais d’un choix assumé du ministère. Le communiqué affirme que les termes de référence du dialogue ont été envoyés à 23 organisations de la société civile, parmi lesquelles le FRAPP ne figure pas. Un geste interprété comme une volonté manifeste d’exclure un acteur perçu comme trop critique ou trop radical par les autorités organisatrices.

Le mouvement dirigé par Guy Marius Sagna rejette toute tentative de participation à ce qu’il qualifie de « table truquée », estimant que son combat ne dépend pas de l’approbation institutionnelle. « Le FRAPP ne quémande pas une place à une table truquée. Il construit chaque jour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine », martèle la note.

Cette sortie du FRAPP intervient alors que les travaux du dialogue politique viennent à peine de commencer. Ils visent, entre autres, à réformer le système électoral, renforcer les institutions et améliorer la participation citoyenne. L’absence d’acteurs majeurs de la société civile critique, tels que le FRAPP, soulève déjà des interrogations sur la portée réelle de l’inclusivité promise par le nouveau régime.

Le ministère de l’Intérieur n’a, pour l’instant, donné aucune explication publique sur les critères retenus pour la sélection des organisations invitées à la concertation.

Kaolack / Dialogue national : La présidente de la CAES, Madjiène Diouf, plaide pour un retour aux valeurs ancestrales

Le 28 mai 2025, le Sénégal a lancé une nouvelle édition de son Dialogue national, centrée sur la réforme du système politique. La cérémonie d’ouverture s’est tenue au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio, sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye. Cette initiative vise à repenser en profondeur l’architecture politique et électorale du pays, dans un esprit d’inclusion et de cohésion nationale.

Au-delà des réformes institutionnelles, Madjiène Diouf, présidente de l’association Conscience Agissante pour l’Entraide Sociale (CAES), a souligné que ce dialogue doit également être l’occasion d’un retour aux valeurs fondamentales léguées par nos ancêtres. Selon elle, dans la société traditionnelle sénégalaise, des principes tels que le respect, la solidarité, la vérité, l’humilité et la générosité constituaient le socle de la vie communautaire.

« Ces valeurs guidaient les relations humaines et assuraient la cohésion au sein des familles et des villages », a-t-elle rappelé.

Aujourd’hui, cet héritage est mis à mal. L’individualisme, la course effrénée vers la modernité, l’influence des réseaux sociaux et parfois même le système éducatif occidental contribuent, selon elle, à l’effacement progressif de ces repères essentiels.

Sur le plan local, Madjiène Diouf a mis en lumière les atouts stratégiques de la région de Kaolack : des ressources naturelles abondantes, une diversité humaine remarquable et un potentiel de développement considérable. Dans son communiqué, elle a plaidé pour une meilleure prise en compte de cette région dans les politiques publiques à venir.

Elle a également invité le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à accompagner le maire de la commune de Kaolack, Sérigne Mboup, dans sa vision de faire de Kaolack une ville émergente.

Amadou Hott félicite Sidi Ould Tah et réaffirme son engagement pour l’Afrique après l’élection à la tête de la BAD

Malgré sa non-élection à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), l’ancien ministre sénégalais de l’Économie, Amadou Hott, a fait preuve de dignité et d’élégance dans sa réaction à l’issue du scrutin. C’est le Mauritanien Dr. Sidi Ould Tah qui a été choisi par les actionnaires pour prendre les rênes de l’institution panafricaine.

Dans un message empreint de reconnaissance, publié sur ses réseaux sociaux peu après l’annonce des résultats, Amadou Hott a salué le choix des actionnaires et adressé ses félicitations au président-élu :

« Les Actionnaires de la Banque africaine de développement ont décidé. Je félicite Dr. Sidi Ould Tah, président-élu, et lui souhaite plein succès dans ce rôle de leadership vital pour notre continent », a-t-il écrit, ajoutant un mot de félicitation à l’ensemble des candidats ayant pris part à cette compétition stratégique.

L’ancien vice-président de la BAD, connu pour son engagement de longue date en faveur du développement économique de l’Afrique, a également tenu à remercier ses soutiens. Il a d’abord salué l’appui constant du président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qu’il a qualifié de « soutien essentiel dans cette aventure », ainsi que le rôle déterminant de l’État sénégalais dans l’accompagnement de sa candidature, qu’il qualifie d’« exceptionnel » sur les plans institutionnel et diplomatique.

Dans son message, Amadou Hott n’a pas manqué d’exprimer sa profonde gratitude envers les pays qui l’ont soutenu, ainsi que son équipe de campagne, ses alliés et ses proches :

« À l’équipe extraordinaire, aux amis et partenaires qui ont tout donné pour notre mission, et à ma famille bien-aimée pour le soutien indéfectible. Merci infiniment. »

S’il n’a pas été porté à la tête de la BAD cette fois-ci, Amadou Hott a néanmoins affirmé sa volonté de rester engagé pour l’Afrique, adoptant un ton résolument tourné vers l’avenir. Il conclut sobrement mais avec détermination :

« L’aventure continue ».

Dialogue national au Sénégal : mise en place des commissions thématiques autour du processus électoral et des réformes démocratiques

Le Directeur général des élections, Birame Sène, a officiellement annoncé, ce mercredi, la composition des trois commissions thématiques chargées de conduire les travaux du dialogue national. Ces commissions, structurées autour de thématiques clés pour l’avenir démocratique du Sénégal, entameront leurs travaux ce vendredi à 9 heures.

Trois commissions, trois priorités

1. Commission Démocratie, Liberté et Droits Humains

Cette commission sera présidée par Thiaba Sy Camara, une figure engagée dans la défense des libertés publiques. Elle sera assistée par Babacar Fall, membre du Gradec (Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance), et par Serigne Ahmadou Gaye, maître de conférences en sciences politiques à l’université Alioune Diop de Bambey (UADB). Ndéné Ndao, cadre de la DGE, assurera la fonction de rapporteur.

2. Commission Processus Électoral

Dirigée par Mamadou Seck, expert électoral reconnu, cette commission intégrera Abdou Aziz Sarr, directeur des opérations électorales à la DGE, comme premier assesseur, et Yahya Niang, enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, comme second assesseur. Le rapporteur sera Aliou Diallo, chef de la division des affaires juridiques de la DGE.

3. Commission Réforme Institutionnelle et Organes de Gestion des Élections

Placée sous la présidence de Ameth Ndiaye, maître de conférences à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD), cette commission compte parmi ses membres Moussa Mbaye, sociologue, en qualité d’assesseur. Les fonctions de rapporteurs seront partagées entre Ibrahima Nour Eddine Diagne et Pape Birame Sène, responsable de la communication à la DGE.

Une démarche inclusive

Chaque commission sera accompagnée de deux observateurs, représentant respectivement la majorité et l’opposition, afin de garantir une approche équilibrée et consensuelle dans les discussions. Cheikh Guèye a été désigné facilitateur général du dialogue. Il sera épaulé par Ibrahima Baldé, administrateur civil et directeur de la formation et de la communication à la DGE, en tant que rapporteur général.

Un rendez-vous crucial

Ce nouveau cycle de concertations s’inscrit dans la volonté des autorités sénégalaises de renforcer la transparence électorale, la gouvernance démocratique et la légitimité des institutions. Les recommandations issues de ces commissions seront déterminantes pour orienter les réformes à venir, notamment en vue des prochaines échéances électorales.

Le démarrage officiel des travaux est prévu pour vendredi 30 mai à 9 heures, dans un contexte marqué par une forte attente des citoyens quant à l’issue de ce dialogue national.

Kaolack : un mouvement citoyen rejette les termes de référence du dialogue national initié par le président Diomaye Faye

Le lancement du dialogue national, censé ouvrir une nouvelle ère de concertation politique et sociale, connaît un début tumultueux. À Kaolack, le Mouvement Citoyen pour le Développement Inclusif du Sénégal (MCDIS), par la voix de son président Badou Ndour, a exprimé son rejet des termes de référence proposés par les autorités, qu’il juge flous, exclusifs et biaisés.

« Nous dénonçons un dialogue instrumentalisé à des fins politiques », a déclaré M. Ndour. Selon lui et ses camarades, les termes retenus ne prennent pas en compte les véritables préoccupations du peuple, telles que l’emploi, la gouvernance locale ou encore l’accès équitable aux ressources.

Cette initiative, lancée au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio, s’inscrit pourtant dans une volonté de refondation démocratique en période de stabilité, loin des contextes de crise habituels. Parmi les axes prioritaires évoqués figurent notamment :

La rationalisation du calendrier électoral ; La création d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) aux pouvoirs renforcés ; La dématérialisation du processus électoral ; La clarification du statut de l’opposition ; La réforme du système de parrainage.

Mais pour le président du MCDIS, ces propositions ne répondent pas aux urgences sociales du moment. Il estime que ce dialogue ne vise qu’à favoriser ceux qui sont déjà au pouvoir. « Leur objectif est de mettre en place des mécanismes pour se maintenir à la tête du pays », a-t-il affirmé.

Dans son communiqué, Badou Ndour a mis en lumière les atouts stratégiques de la région de Kaolack : des ressources naturelles abondantes, une diversité humaine remarquable et un fort potentiel de développement. Il a plaidé pour une meilleure prise en compte de cette région dans l’élaboration des politiques publiques à venir.

Dans un pays où les visages de la pauvreté se multiplient, entre des jeunes sans emploi et des familles peinant à joindre les deux bouts, le quotidien devient un combat. Le manque d’industrialisation, entre autres problèmes, y contribue fortement.

À cela s’ajoutent les effets du changement climatique, qui réduisent les rendements agricoles et poussent davantage de familles dans la précarité.

Face à cette double crise — pauvreté et chômage — le mouvement citoyen attendait du gouvernement une réflexion plus profonde sur ces enjeux, plutôt qu’un dialogue centré exclusivement sur des considérations politiques. Pour le MCDIS, cette concertation nationale n’aura aucun impact réel sur la vie quotidienne des citoyens lambda.

Il devient urgent, selon le mouvement, de repenser les politiques publiques, d’investir dans l’éducation, et de donner aux jeunes les moyens de bâtir leur avenir.

Kaolack : un mouvement citoyen rejette les termes de référence du dialogue national initié par le président Diomaye Faye

Le lancement du dialogue national, censé ouvrir une nouvelle ère de concertation politique et sociale, connaît un début tumultueux. À Kaolack, le Mouvement Citoyen pour le Développement Inclusif du Sénégal (MCDIS), par la voix de son président Badou Ndour, a exprimé son rejet des termes de référence proposés par les autorités, qu’il juge flous, exclusifs et biaisés.

« Nous dénonçons un dialogue instrumentalisé à des fins politiques », a déclaré M. Ndour. Selon lui et ses camarades, les termes retenus ne prennent pas en compte les véritables préoccupations du peuple, telles que l’emploi, la gouvernance locale ou encore l’accès équitable aux ressources.

Cette initiative, lancée au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio, s’inscrit pourtant dans une volonté de refondation démocratique en période de stabilité, loin des contextes de crise habituels. Parmi les axes prioritaires évoqués figurent notamment :

La rationalisation du calendrier électoral ; La création d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) aux pouvoirs renforcés ; La dématérialisation du processus électoral ; La clarification du statut de l’opposition ; La réforme du système de parrainage.

Mais pour le président du MCDIS, ces propositions ne répondent pas aux urgences sociales du moment. Il estime que ce dialogue ne vise qu’à favoriser ceux qui sont déjà au pouvoir. « Leur objectif est de mettre en place des mécanismes pour se maintenir à la tête du pays », a-t-il affirmé.

Dans son communiqué, Badou Ndour a mis en lumière les atouts stratégiques de la région de Kaolack : des ressources naturelles abondantes, une diversité humaine remarquable et un fort potentiel de développement. Il a plaidé pour une meilleure prise en compte de cette région dans l’élaboration des politiques publiques à venir.

Dans un pays où les visages de la pauvreté se multiplient, entre des jeunes sans emploi et des familles peinant à joindre les deux bouts, le quotidien devient un combat. Le manque d’industrialisation, entre autres problèmes, y contribue fortement.

À cela s’ajoutent les effets du changement climatique, qui réduisent les rendements agricoles et poussent davantage de familles dans la précarité.

Face à cette double crise — pauvreté et chômage — le mouvement citoyen attendait du gouvernement une réflexion plus profonde sur ces enjeux, plutôt qu’un dialogue centré exclusivement sur des considérations politiques. Pour le MCDIS, cette concertation nationale n’aura aucun impact réel sur la vie quotidienne des citoyens lambda.

Il devient urgent, selon le mouvement, de repenser les politiques publiques, d’investir dans l’éducation, et de donner aux jeunes les moyens de bâtir leur avenir.

Bougane Gueye Dany charge le régime : « Plus de 1800 milliards empruntés, un pouvoir incompétent »

Le leader du mouvement Geum sa Bopp, Bougane Gueye Dany, n’a pas mâché ses mots contre le gouvernement. Lors du « contre-dialogue » organisé par le Nouveau Front Force Alternative (NFA), le Mouvement Rappel à l’Ordre et le collectif des travailleurs licenciés de la RTS, l’opposant a sévèrement critiqué la politique économique du régime en place.

« Ce régime est incompétent. On ne peut pas parler de rupture et creuser la dette à ce rythme. Plus de 1800 milliards de francs CFA ont été empruntés en si peu de temps, c’est inacceptable », a lancé Bougane Gueye devant un auditoire acquis à sa cause.

Selon lui, cette frénésie d’endettement est en contradiction totale avec les promesses de sobriété et de rigueur brandies au début du mandat. Il alerte sur les conséquences à moyen et long terme, notamment pour les générations futures, qui risquent de porter le fardeau de ce qu’il considère comme une gestion hasardeuse des finances publiques.

En dénonçant un manque de vision économique, Bougane Gueye Dany se positionne une nouvelle fois en porte-voix de l’opposition radicale, dans un contexte où la question de la dette publique devient un enjeu central du débat national.

Barthélémy Dias lance son mouvement « SENEGAL BI NU BOKK »

Barthélémy Dias a officiellement tourné une page de son engagement politique ce mercredi en lançant un nouveau mouvement dénommé SENEGAL BI NU BOKK, soit « le Sénégal que nous avons en commun ». Une initiative qui marque sa rupture définitive avec la coalition Taxawu dirigée par Khalifa Sall.

« Ce mouvement est né de la fatigue d’attendre. Né du refus de courber l’échine face à l’échec », a déclaré l’ancien maire de Dakar, dans un discours empreint de conviction. Pour lui, ce nouveau cadre d’action politique se veut un espace de rassemblement, de réparation et de construction collective.

Barthélémy Dias a articulé son projet autour d’une vision inclusive du pays. « Ce n’est pas le Sénégal qu’on détourne, qu’on divise ou qu’on fuit. C’est celui qu’on habite ensemble, qu’on relève ensemble, qu’on construit ensemble », a-t-il affirmé avec force, appelant les Sénégalais de tous bords à s’approprier cette nouvelle dynamique.

Se voulant au-dessus des clivages politiques, SENEGAL BI NU BOKK se présente comme un mouvement citoyen, un lieu de convergence pour ceux qui aspirent à un Sénégal plus juste, plus solidaire, et ancré dans l’éthique de la responsabilité partagée.

« Ce mouvement, ce n’est pas le mien, il est le vôtre », a conclu Barthélémy Dias, posant ainsi les bases d’une nouvelle orientation politique tournée vers l’action collective et la refondation nationale.

Dialogue national : Cheikh Oumar Diagne et le mouvement RV And ci Dëgg écartés

Le Dialogue national, tant attendu par la classe politique sénégalaise, a officiellement démarré ce mercredi 28 mai au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio. Une cérémonie marquée par la présence de nombreux acteurs politiques, sociaux, religieux et coutumiers. Mais dans cette vaste assemblée de concertation, une absence a été remarquée : celle du mouvement RV And ci Dëgg, dirigé par Cheikh Oumar Diagne.

Ce dernier n’a pas caché sa déception. « Le RV And ci Dëgg que j’ai l’insigne honneur de diriger n’a pas été convié au Dialogue. Nous avons pourtant des propositions pertinentes pour l’amélioration du système politique sénégalais », a-t-il regretté dans une déclaration publique. Malgré cette mise à l’écart, Cheikh Oumar Diagne a tenu à souhaiter « bon dialogue » aux participants, dans un esprit républicain.

Le Dialogue national, qui se tiendra jusqu’au 4 juin prochain, se veut un cadre de réflexion inclusive sur les enjeux majeurs du pays. Les discussions doivent aborder plusieurs thématiques, notamment les réformes institutionnelles, le processus électoral, les défis économiques ainsi que les priorités sociales.

Coordonné par un comité mis en place à cet effet, le Dialogue national ambitionne d’aboutir à des recommandations consensuelles, destinées à consolider la stabilité politique et à impulser un nouveau souffle au développement du Sénégal.

Mais l’absence de certaines voix, dont celle de Cheikh Oumar Diagne, pose la question de l’inclusivité réelle de ce processus censé réunir toutes les sensibilités du pays.

Dialogue national : Voici l’intégralité du discours du Président Bassirou Diomaye Faye

Le Président Bassirou Diomaye Faye a présidé ce mercredi 28 mai 2025, l’ouverture officielle de la rencontre consacrée à l’amélioration du système politique sénégalais.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, 

Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,

Honorables Députés,

Madame  la Vice-président du Conseil constitutionnel,

Monsieur le Premier Président de la Cour suprême,  

Monsieur le Premier Président de la Cour des comptes,  

Monsieur le Premier Président de la Cour d’appel de Dakar, 

Monsieur le Président  de la Commission électorale nationale autonome,

Monsieur le Président du Conseil de régulation de l’Audiovisuel,

Monsieur le Président du Haut Conseil du Dialogue social,

Notabilités religieuses et coutumières,  

Mesdames, Messieurs les représentants de la société civile,

Mesdames, Messieurs les représentants des syndicats et des organisations  socio- professionnelles,

Chers invités, en vos rangs, titres et qualités,

Mesdames, Messieurs,

Nous voici rassemblés, dans le cadre du dialogue, pour la deuxième fois depuis mon accession à la magistrature suprême. Pour cette année, nous ouvrons des concertations larges et inclusives autour d’un thème d’intérêt national : le Système politique.

En assistant à cette belle rencontre, qui réunit toutes les forces vives de la Nation, nous répondons à l’injonction du respect de la date codifiée dans le calendrier républicain.

Ce dialogue en temps de paix nous enracine davantage dans la tradition continue  de  concertation   et  de

préservation d’une paix sociale qu’il nous incombe de construire en permanence.

Mesdames, messieurs,

L’implication de toutes les sensibilités de notre société, dans la gouvernance institutionnelle de l’État est, s’il en était encore besoin, une preuve de plus de la rupture systémique qui traverse aujourd’hui toute l’action publique.

Ma conviction profonde est qu’au-delà des acteurs politiques, lorsqu’il s’agit de se projeter dans le temps long des réformes qui façonnent notre Système politique, toute la société a voix au chapitre. Ainsi devons-nous définir, par la quête du consensus et par les délibérations collectives, la charpente institutionnelle et normative qui préfigure la vie de notre société politique.

C’est toute la vertu d’un Dialogue organisé en temps de paix, non pas donc pour juguler une tension socio- politique stressante pour toute la collectivité, mais pour écrire, ensemble, des pages encore plus belles de notre récit politique national.

Mesdames, Messieurs

L’expression « le Sénégal est un pays de dialogue » n’est pas le fruit du hasard. Nous la devons à un héritage consolidant de pencoo et de diiso, à une conscience politique mûrie par l’histoire et à une culture de la pondérance héritée de nos devanciers.

Notre responsabilité c’est de préserver cet héritage et de transmettre le flambeau intact. Au demeurant, nous devons nous garder de l’immobilisme ou du statut quo. Nous devons interroger régulièrement les dynamiques sociétales dans notre cher pays.

En effet, les tensions qui ont traversé le Sénégal sont encore trop vivaces pour être oubliées. Des vies ont été fauchées. Des familles pleurent encore leurs morts. Des blessures morales attendent d’être pansées.

En ma qualité de Président de la République, je m’incline avec respect devant la mémoire de toutes les victimes qui, de l’indépendance à nos jours, jalonnent le douloureux chemin de notre marche vers une démocratie achevée. J’exprime à leurs familles, à leurs amis et à leurs compagnons de lutte, la solidarité de la Nation.

Mon rôle en tant que garant de l’unité nationale est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassurer, rassembler, apaiser et réconcilier afin de conforter la paix et la stabilité indispensables au développement économique de notre pays. Dans cette dynamique, gouvernement assumera la plénitude de sa mission. L’opposition sera respectée et exercera librement ses droits, dans le respect de la loi.

Mesdames, Messieurs,

L’histoire politique récente de notre pays, nous commande de réformer pour la postérité. Réformer pour renforcer les acquis démocratiques et garantir davantage la stabilité de nos institutions ;

Réformer pour expurger de notre système électoral tous les germes de dissensions, notamment entre pouvoir et opposition.

Aujourd’hui, notre démocratie ne saurait faire davantage l’économie d’une réflexion sur:

la rationalisation du calendrier électoral ; la création d’une Commission électorale nationale indépendante ;

le fonctionnement des organes chargés de l’organisation des élections ; l’accès au fichier électoral et sa gestion ; la rationalisation des partis politiques et leur financement ; le rôle de la justice dans le processus électoral ; la dématérialisation du processus électoral ; le statut de l’opposition qui doit avoir un contenu réel ; l’inscription automatique des primo- votants ; la durée des campagnes électorales;

ou encore sur les modalités du parrainage , entre autres.

Ces concertations, heureusement organisées en dehors de toute échéance électorale, nous offrent une opportunité unique de réfléchir, avec sérénité et lucidité, sur l’avenir de notre système politique. Ensemble, nous avons la responsabilité de repenser nos institutions, en nous appuyant sur les principes fondamentaux de la démocratie, le respect des libertés individuelles et collectives, ainsi que sur les réformes constitutionnelles et législatives indispensables.

Les Sénégalaises et les Sénégalais ont eu l’opportunité de contribuer activement à cette réflexion en soumettant plus de treize milles (13.000) propositions sur la plateforme Jubbanti, lancée le vendredi 09 mai 2025. Au-delà de la forte attente de nos compatriotes quant aux résultats de ces assises,  cet  engouement  traduit  un encouragement pour tous les participants et un appel pressant au sens des responsabilités afin d’arriver à des consensus forts et productifs.

Le peuple sénégalais vous observe !

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais, à cet instant solennel, adresser mes vives félicitations au Facilitateur général du Dialogue national 2025, Docteur Cheikh GUEYE, pour avoir accepté de conduire les travaux.

Monsieur le facilitateur général, votre intégrité    reconnue    et    votre attachement indéfectible aux valeurs républicaines seront, j’en suis convaincu, des gages de réussite de ce processus. Je tiens également à saluer, avec respect et gratitude, l’ensemble des acteurs qui ont répondu à l’appel du dialogue.

Votre présence ici aujourd’hui témoigne de votre attachement à la République, à la paix civile, et à la grandeur de notre démocratie. Je forme le vœu ardent que vos échanges soient empreints de responsabilité,   d’écoute   et   de dépassement de soi ; qu’ils soient féconds en propositions audacieuses et réalistes, et qu’ils soient guidés, à chaque instant, par l’intérêt supérieur du Sénégal.

Sur ce, fort de notre engagement commun et de mon attachement indéfectible aux valeurs démocratiques et à la cohésion nationale, je déclare ouverts les travaux du Dialogue national sur le Système politique.

Que Dieu bénisse le Sénégal.

Je vous remercie de votre attention.

Dialogue national au Sénégal : Seydi Gassama plaide pour une démocratie plus inclusive et respectueuse des droits humains

Invité au dialogue politique national, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a salué l’initiative des nouvelles autorités d’ouvrir un cadre de concertation élargi. Selon lui, cette volonté d’instaurer un dialogue inclusif est un signal fort en faveur de la paix, de la stabilité et du renforcement de la démocratie au Sénégal.

Mais au-delà du symbole, le militant des droits humains a insisté sur la nécessité de traduire ce dialogue en actes concrets, en plaçant la protection des droits civils et politiques au cœur des discussions. « Ce cadre ne sera véritablement utile que s’il permet de renforcer les libertés fondamentales, en particulier le droit à la participation politique », a-t-il déclaré.

L’une des préoccupations majeures soulevées par Seydi Gassama concerne l’exclusion des personnes détenues de la participation électorale. Il a dénoncé le fait que certains citoyens, bien qu’en détention préventive et non définitivement condamnés, soient privés de leur droit de vote. « Il est impératif que l’État garantisse à tous les citoyens jouissant de leurs droits civiques, y compris ceux en détention provisoire, le droit de participer à la vie démocratique », a-t-il plaidé.

Dans cette même logique, il a appelé à une réforme en profondeur du régime de déchéance des droits civiques. Pour le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, cette sanction ne devrait être décidée que par une autorité judiciaire, et uniquement dans le cadre d’infractions d’une gravité exceptionnelle. Il a également souligné que les délits liés à la liberté d’expression, tels que la diffamation ou l’offense à l’autorité, ne devraient en aucun cas justifier la privation de droits civiques.

Enfin, Seydi Gassama a réitéré son engagement en faveur de la liberté de la presse, qu’il considère comme un pilier essentiel de la démocratie. Il a appelé les autorités à soutenir les médias dans un contexte marqué par de nombreuses difficultés structurelles : « Une presse libre et indépendante est indispensable à une démocratie vivante et à une gouvernance responsable. Elle doit être protégée, soutenue et valorisée. »

Dialogue national à Diamniadio : Le président Bassirou Diomaye Faye plaide pour la réconciliation et une réforme en profondeur du système électoral

En ouverture de la deuxième journée du Dialogue national, tenu ce mardi au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a prononcé un discours empreint de solennité et d’espoir. Dans un contexte marqué par les séquelles des crises sociopolitiques passées, le chef de l’État a lancé un vibrant appel à la mémoire, à l’apaisement et à une refonte structurelle du système électoral sénégalais.

Devant une assemblée pluraliste composée de membres du gouvernement, de leaders de l’opposition, de représentants de la société civile et de diverses forces vives de la Nation, le président Faye a tenu à rappeler que les tensions qui ont ébranlé le Sénégal ces dernières années « sont encore très vivaces pour être oubliées ». Cette reconnaissance des douleurs du passé s’est accompagnée d’un hommage solennel aux victimes des troubles politiques : « En ma qualité de président de la République, je m’incline devant la mémoire des victimes de cette lutte démocratique. »

Ce geste fort, empreint d’humilité, s’inscrit dans une démarche de réconciliation nationale que le président entend ériger en pilier de son magistère. Affirmant vouloir « rassurer, rassembler, apaiser et réconcilier », Bassirou Diomaye Faye a martelé que « la paix et la stabilité » sont des conditions sine qua non au développement économique du Sénégal.

Dans une tonalité rassembleuse, il a également réaffirmé son attachement à un dialogue sincère et inclusif : « Le gouvernement appliquera la plénitude de sa mission, l’opposition en sera respectée. » Une déclaration qui se veut gage de bonne foi et de volonté de co-construction, à l’heure où le pays s’engage dans un processus de réformes majeures.

Sur le fond, le président Faye a placé la réforme du système électoral au cœur de ses priorités. Il a appelé à une refonte profonde visant à « expurger de notre système électoral toute germe de dissension ». Un objectif ambitieux, mais nécessaire, dans un pays où les processus électoraux ont souvent été sources de tensions et de contestations. En prônant une réforme « pour la postérité », le président veut inscrire son action dans une perspective durable, au-delà des urgences immédiates.

Dialogue national au Sénégal : Mamadou Lamine Diallo salue la participation de l’opposition tout en dénonçant ses contradictions

le Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) a accueilli l’ouverture officielle du dialogue national, en présence de nombreuses figures politiques, sociales et institutionnelles du pays. Une initiative attendue, censée jeter les bases d’un nouveau consensus sur les grands enjeux de la vie politique sénégalaise.

Parmi les intervenants de cette première journée, Mamadou Lamine Diallo, président du mouvement Tekki, a marqué les esprits avec une intervention à la fois salutaire et critique. Dans un discours nuancé, il a félicité l’opposition pour sa participation à ce dialogue, tout en mettant en lumière ses limites structurelles.

« Je salue l’opposition qui a accepté de participer à ce dialogue. Il nous faut discuter du système politique, afin de le consolider dans ses acquis démocratiques », a déclaré l’ancien député, fidèle à son rôle d’observateur rigoureux de la vie politique nationale.

Mais derrière ce geste d’ouverture, Mamadou Lamine Diallo n’a pas manqué de souligner les fragilités internes de l’opposition sénégalaise, qu’il juge trop divisée pour prétendre à une direction unifiée.

« L’opposition au Sénégal n’est pas stable pour qu’on lui décrète un chef », a-t-il lancé, en opposition directe à ceux qui plaident pour la désignation d’un chef de l’opposition reconnu officiellement. Une question qui suscite depuis plusieurs mois des débats intenses au sein de la classe politique.

Cette déclaration, sans doute destinée à remettre en question les ambitions de certains leaders de l’opposition, résonne comme un appel à plus de cohérence et de responsabilité dans les rangs des partis contestataires. Mamadou Lamine Diallo semble vouloir rappeler que la légitimité politique ne se décrète pas, mais se construit dans le consensus, la constance et l’unité.

Anta Babacar Ngom au Dialogue national : une voix ferme pour un sursaut démocratique et économique

Lors de la séance inaugurale du Dialogue national tenue ce mercredi 28 mai 2025 au Centre international de Conférences Abdou Diouf (CICAD), la députée et cheffe de parti Anta Babacar Ngom s’est illustrée par une intervention aussi lucide que percutante. Dans une salle comble réunissant les principales forces vives de la nation, la présidente du mouvement Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC) a appelé à recentrer le débat politique autour des enjeux essentiels du pays : la démocratie, l’économie et la représentativité.

Prenant la parole devant le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et plusieurs figures de la classe politique et de la société civile, Anta Babacar Ngom a d’abord appelé à l’élévation du débat politique national. « Le débat politique doit être assaini, chaque parti doit assumer la responsabilité de cadrer ses militants », a-t-elle martelé, insistant sur la nécessité d’instaurer une culture démocratique fondée sur le respect et le dialogue.

Sur le thème central de la reddition des comptes, largement porté par le nouveau régime, la députée a exprimé son adhésion de principe tout en mettant en garde contre une instrumentalisation du processus. « Nous souhaitons une reddition des comptes. Elle ne doit pas non plus occulter l’essentiel : l’attente des populations », a-t-elle affirmé. Reconnaissant les contraintes d’un premier exercice de courte durée au pouvoir, elle a néanmoins lancé un appel clair au président Faye : « Il est vrai que vous ne pouviez faire de magie en un an de mandat, mais il est temps de passer à l’action. »

L’un des moments forts de son intervention a été la proposition de convoquer des États Généraux de l’économie. Une initiative que la cheffe de l’ARC présente comme un levier stratégique pour refonder le modèle économique sénégalais : « Je vous propose d’organiser des États Généraux pour relancer notre économie et repenser notre modèle », a-t-elle déclaré, saluée par une partie de l’assistance.

Fidèle à son engagement pour l’égalité des chances, Anta Babacar Ngom a aussi mis en lumière la sous-représentation persistante des femmes dans les sphères de décision politique. « Il faut également, Monsieur le Président, une meilleure représentativité des femmes dans nos instances politiques », a-t-elle plaidé, soulignant la nécessité d’un renforcement effectif de la parité dans les institutions.

Enfin, répondant à la récente déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko, qui qualifiait l’opposition de « résiduelle », la députée a répliqué avec fermeté : « L’opposition n’a rien de résiduel, elle est vivante. » Une prise de position qui reflète les tensions encore palpables entre le pouvoir et une opposition déterminée à se faire entendre, même dans un cadre d’ouverture comme celui du dialogue national.

Dialogue national : Khalifa Sall plaide pour une gouvernance apaisée et sincère

Lors du dialogue national qui s’est tenu ce mercredi au Centre International du Commerce et de l’Artisanat de Dakar (CICAD), Khalifa Ababacar Sall a livré un message fort, axé sur la nécessité d’une gouvernance inclusive, sincère et tournée vers les préoccupations réelles des populations.

Prenant la parole devant les acteurs politiques, institutionnels et de la société civile réunis pour cet événement, l’ancien maire de Dakar a souligné que « les arrestations ne peuvent pas garantir une gouvernance apaisée », appelant ainsi à une rupture avec les pratiques qui nourrissent la méfiance et les tensions dans le paysage politique national.

Évoquant les concepts de « Jub » (la droiture), « Jubeul » (la transparence) et « Jubbanti » (la reddition des comptes), Khalifa Sall a proposé d’y ajouter un nouveau terme : le « Jubbo sincère ». Cette notion, selon lui, va au-delà des principes affichés pour intégrer une réelle volonté de servir le peuple dans la vérité et le respect des droits.

Pour le leader de Taxawu Sénégal, le dialogue national ne doit pas se limiter à un cadre de négociation entre élites politiques. Il doit aussi se pencher sur les problèmes concrets qui affectent le quotidien des citoyens. « Il doit aussi s’intéresser aux difficultés que rencontrent les populations », a-t-il insisté. « Ce pays a un problème, c’est indéniable, et il nous faut trouver des solutions. »

Le Nouveau Front Force Alternative organise un « Contre-Dialogue des Forces Vives » ce mercredi

Alors que le Dialogue national se tient ce mercredi, une frange de la société civile et de l’opposition politique se mobilise pour faire entendre une voix discordante. Le Nouveau Front Force Alternative (NFA), coalition regroupant le Mouvement Rappel à l’Ordre, le collectif RTS, ainsi que plusieurs partis politiques et mouvements citoyens, organise un « Contre-Dialogue des Forces Vives » ce mercredi 28 mai à 10h, au Relais.

Cette initiative entend dénoncer ce que ses initiateurs qualifient de « mise en scène du consensus », qui, selon eux, passe sous silence les véritables préoccupations des citoyens. Dans un contexte marqué par des tensions politiques persistantes, le NFA affirme vouloir créer un espace de parole libre, en dehors des cadres officiels.

Plusieurs thématiques majeures seront abordées lors de cette manifestation parallèle, parmi lesquelles :

La confiscation des libertés publiques L’instrumentalisation politique de la justice L’emprisonnement arbitraire de leaders d’opinion La demande d’abrogation de la loi d’amnistie La criminalisation de l’homosexualité La cherté de la vie et le silence des autorités face à la détresse des ménages

Ces sujets, jugés sensibles voire explosifs, reflètent le climat de défiance qui s’est installé entre une partie de la population et les autorités.

Selon Les Échos, qui relaie l’information dans son édition de ce mercredi, Bougane Guèye Dani, leader du Mouvement Gueum Sa Bopp et initiateur du mouvement « les Jambaars », est attendu à cet événement. Sa présence, symbole de contestation politique, donne un poids particulier à cette rencontre parallèle, perçue comme une tentative de contre-pouvoir face aux discussions institutionnelles.

Ce « Contre-Dialogue » s’inscrit dans une volonté de nombreux acteurs politiques et citoyens d’exprimer des désaccords de fond sur la gouvernance, les libertés et la justice sociale au Sénégal. Il met aussi en lumière la fracture persistante entre les autorités et une partie de la société qui revendique plus de transparence, de justice et d’écoute.

Amadou Bâ plaide pour un dialogue national élargi aux enjeux économiques

Présent à la rencontre du dialogue national sur la refonte du système politique initiée par le président Bassirou Diomaye Faye, l’ancien Premier ministre Amadou Bâ a livré une intervention à la fois lucide et engagée. Entre regrets, espoir et appel au réalisme, il a saisi l’occasion pour insister sur l’importance d’élargir les discussions au-delà du seul champ politique.

« J’aurais aimé qu’on y ajoute l’aspect économique du pays. J’avais même écrit au ministre de l’Intérieur à ce sujet, car c’est un aspect très important », a-t-il confié à la presse, en marge de la séance plénière. Selon lui, si le socle démocratique doit être consolidé, les défis économiques ne peuvent plus être laissés en marge des grandes consultations nationales.

L’ancien chef du gouvernement estime que la démocratie ne peut pleinement s’épanouir que si elle s’accompagne d’un véritable projet de développement économique inclusif. « La démocratie aussi, on doit davantage la bâtir, la renforcer, pour qu’elle devienne un espace de parole. À l’intérieur de la salle, nous allons écouter tout le monde afin de mieux débattre », a-t-il affirmé, réitérant son attachement à un dialogue ouvert, inclusif et constructif.

Interrogé sur la décision de certains partis d’opposition de boycotter le dialogue, Amadou Bâ a préféré l’apaisement à la polémique. « Chacun a le droit de faire son choix et d’assumer ses responsabilités. De notre côté, nous pensons que si l’objectif est de discuter, chacun devrait venir échanger sur ce qui est le plus important pour le développement et le progrès du pays », a-t-il souligné avec diplomatie.

Au-delà des clivages partisans, l’ancien Premier ministre appelle donc à saisir cette opportunité pour jeter les bases d’un nouveau contrat républicain, plus en phase avec les attentes économiques et sociales des citoyens.

Dialogue national : Y’en a marre s’engage pour une refondation démocratique

Le mouvement citoyen Y’en a marre a annoncé ce mardi sa participation active au Dialogue national sur le système politique sénégalais, dont l’ouverture est prévue le 28 mai 2025. Par la voix de sa cellule de communication, le collectif a officialisé sa présence à ces assises qu’il qualifie de moment crucial pour l’avenir démocratique du pays.

Dans un communiqué rendu public, Y’en a marre a précisé avoir pris connaissance des termes de référence du Dialogue national, tout en soulignant avoir transmis dans les délais impartis ses remarques et suggestions aux organisateurs. Le mouvement indique que son implication s’inscrit dans une logique de « responsabilité citoyenne » et de fidélité aux principes qui ont guidé sa création : une démocratie véritablement inclusive, transparente, et conforme aux aspirations profondes des populations.

Ce choix de participer marque un tournant dans la posture souvent critique du mouvement vis-à-vis des initiatives institutionnelles. Y’en a marre justifie néanmoins sa décision par la volonté de faire entendre la voix des citoyens au cœur des discussions politiques. Pour les membres du collectif, l’heure est venue de participer à la refondation des bases du système politique sénégalais, dans un contexte où les attentes en matière de gouvernance, de justice et de transparence sont de plus en plus fortes.

Depuis sa naissance en 2011, le mouvement Y’en a marre s’est illustré par son engagement dans la lutte contre les dérives du pouvoir, l’injustice sociale et l’inaction politique. En rejoignant le Dialogue national, ses responsables entendent faire valoir une vision citoyenne des réformes nécessaires, qu’il s’agisse du statut de l’opposition, de la transparence électorale, du financement des partis ou encore du rôle des institutions.

Cette participation est d’autant plus symbolique que le Dialogue national, voulu par le président Bassirou Diomaye Faye, se veut un exercice d’ouverture et d’écoute, au service d’une démocratie rénovée. En s’y impliquant, Y’en a marre pose un acte fort, dans la continuité de son combat pour une citoyenneté active et exigeante, refusant de rester spectateur des changements à venir.

Alors que les travaux s’apprêtent à débuter, la présence du mouvement parmi les parties prenantes promet des échanges animés et un apport décisif sur les questions de fond. Le Dialogue s’annonce ainsi comme un moment de vérité pour le Sénégal, où la voix des citoyens, portée notamment par Y’en a marre, devra peser dans la redéfinition du contrat démocratique national.

Dialogue national : les termes de référence officiels dévoilés

Le Sénégal s’apprête à ouvrir une nouvelle page de son histoire politique avec le lancement du Dialogue national prévu ce 28 mai. Cette initiative, impulsée par le président Bassirou Diomaye Faye, s’inscrit dans une volonté claire de renforcer les fondements démocratiques du pays. Porté par une ambition de modernisation, le Dialogue national vise à fédérer les forces vives de la nation autour d’un projet politique inclusif, participatif et structurant.

L’objectif général fixé par les organisateurs est sans équivoque : parvenir à des consensus forts pour consolider durablement la démocratie sénégalaise et garantir l’exercice effectif des droits et libertés fondamentaux. Le Dialogue national n’est pas un simple forum de discussion, mais un espace de refondation démocratique destiné à repenser les institutions, les pratiques électorales et les mécanismes de gouvernance.

Parmi les objectifs spécifiques figure en premier lieu la modernisation du système électoral sénégalais. Il s’agira, pour les participants, de proposer des réformes capables d’assurer plus de transparence, d’équité et de lisibilité dans le processus électoral. Des thématiques sensibles telles que le parrainage, l’introduction du bulletin unique, l’inscription automatique sur les listes électorales ou encore la rationalisation du calendrier républicain seront au cœur des débats. Le Dialogue devra également statuer sur le statut de l’opposition politique et de son chef, une question cruciale dans un contexte où l’équilibre institutionnel reste fragile.

Les travaux de cette grande concertation nationale s’organiseront autour de trois axes majeurs soigneusement définis. Le premier concerne la démocratie, les libertés et les droits humains. Il abordera la rationalisation du paysage politique à travers la redéfinition du cadre juridique des partis, le financement public, ainsi que la protection accrue des libertés fondamentales. Une attention particulière sera portée à la révision de certaines dispositions jugées liberticides ou obsolètes.

Le deuxième axe portera sur le processus électoral. Les discussions devront proposer des solutions concrètes pour renforcer la fiabilité du fichier électoral, améliorer le système de parrainage et mettre en œuvre le vote électronique. L’introduction du bulletin unique, souvent évoquée ces dernières années, sera débattue en vue d’une adoption possible. L’objectif est de bâtir un système électoral à la fois moderne, accessible et crédible aux yeux des citoyens.

Le troisième axe sera consacré aux réformes institutionnelles. Il est question notamment de transformer le Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, dotée de compétences élargies et d’une plus grande indépendance. La création d’un organe autonome de gestion des élections figure également au programme, dans l’optique de délester le ministère de l’Intérieur de cette mission controversée.

Les résultats attendus de ce Dialogue national sont à la hauteur des enjeux. Les autorités espèrent obtenir des recommandations consensuelles sur l’organisation et le contrôle des élections, ainsi qu’une clarification des rôles respectifs des autorités électorales, judiciaires et médiatiques. Le calendrier républicain, souvent remis en cause, devrait être rationalisé pour éviter les reports récurrents d’échéances électorales. Un cadre juridique rénové et moderne pour les partis politiques devrait également émerger des échanges.

Dans un souci d’inclusivité et de transparence, les autorités ont mis en place une plateforme numérique baptisée Jubbanti, ouverte à tous les Sénégalais, y compris ceux de la diaspora. Cet outil digital permet à chaque citoyen d’apporter sa contribution, de soumettre ses idées et de participer activement aux réflexions. Il marque une volonté assumée d’intégrer les voix souvent oubliées dans les grandes décisions politiques.

Le président Diomaye Faye, dans un appel solennel, a exhorté l’ensemble des citoyens, des partis politiques et des organisations de la société civile à se mobiliser pour ce moment historique. À ses yeux, le Dialogue national est une opportunité exceptionnelle pour bâtir un avenir démocratique solide, apaisé et durable.

Au-delà de la symbolique, c’est bien une refonte en profondeur des mécanismes démocratiques que propose ce processus. À l’heure où les défis économiques, sociaux et institutionnels s’intensifient, le Sénégal tente de se réinventer à travers une démarche d’unité, de concertation et d’innovation politique.

Dialogue national : le CDEPS appelle à une réforme en profondeur pour garantir la liberté de la presse

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a annoncé sa participation au Dialogue national initié par le président de la République. Dans un communiqué publié ce lundi 26 mai 2025, l’organisation professionnelle souligne que cette rencontre intervient dans un contexte tendu entre les autorités issues de la troisième alternance politique et les acteurs des médias. Le CDEPS dénonce une série de mesures gouvernementales récentes qui, selon lui, ont porté atteinte à la crédibilité de la presse en tant qu’entreprise citoyenne, tout en compromettant la viabilité économique des organes de presse.

Le communiqué évoque des décisions perçues comme des tentatives de musellement, durement ressenties par les professionnels du secteur. Malgré les multiples interpellations adressées aux autorités et les combats menés, le CDEPS déplore l’absence de réponses positives et d’écoute réelle. À ses yeux, ce Dialogue national doit représenter une occasion décisive pour poser sur la table les difficultés économiques et administratives que traversent les entreprises de presse au Sénégal.

L’organisation réaffirme que la liberté de la presse est garantie par les articles 8, 10 et 11 de la Constitution sénégalaise, ainsi que par les instruments internationaux de protection des droits humains mentionnés dans le préambule de la Loi fondamentale. Elle estime que cette liberté doit être défendue de manière concrète et non symbolique.

À cet effet, le CDEPS propose que l’un des objectifs majeurs du dialogue soit la sanctuarisation de la liberté de la presse. Cela passerait, selon lui, par une révision du Code de la presse, du Code pénal et du Code de procédure pénale, notamment en ce qui concerne les délits de presse et les procédures judiciaires qui en découlent. L’organisation suggère également une réforme du Code électoral pour y intégrer de manière équitable la presse privée, en particulier dans les dispositifs liés à la propagande et à la publicité durant les périodes électorales.

Au-delà de ces réformes juridiques, le CDEPS appelle à la mise en place d’une Stratégie nationale d’Information et de Communication (SNIC) qui serait à même d’accompagner les mutations profondes du secteur. Cette stratégie devrait reposer sur plusieurs axes structurants : la transformation numérique des médias, une fiscalité adaptée aux secteurs stratégiques, des mécanismes de financement durable, le renforcement des capacités professionnelles et la promotion de champions nationaux, aussi bien dans la presse que dans les télécommunications.

Dialogue national : la coalition AKS annonce sa participation

La coalition And Ci Koolute nguir Sénégal (AKS) a officiellement confirmé sa participation au dialogue national convoqué par le président Bassirou Diomaye Faye pour le 28 mai 2025. Réunie le samedi 24 mai sous la présidence de son leader, Abdou Karim Sall — maire de Mbao et député à l’Assemblée nationale —, la coalition a pris la décision de répondre favorablement à l’invitation de l’État.

Dans un communiqué parvenu à la presse, AKS indique avoir reçu une correspondance officielle du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, datée du 22 mai 2025, portant le numéro 005925/MISP/DGE/DFC. Cette lettre formalisait l’invitation à prendre part à la Journée nationale du dialogue, initiée dans un esprit d’inclusivité et de concertation nationale.

Selon le document signé par Abdou Karim Sall, le comité de direction de la coalition a longuement délibéré avant de prendre cette décision. Bien qu’ayant exprimé des réserves sur certains termes de référence du dialogue, la coalition a choisi de privilégier l’intérêt supérieur de la Nation. Elle réaffirme ainsi sa volonté de contribuer à la consolidation de la démocratie, au renforcement de l’État de droit et à la construction d’un consensus national fort.

La coalition AKS estime que le dialogue constitue une opportunité majeure pour le pays de renouer avec une tradition de concertation politique et institutionnelle, dans un contexte marqué par de nombreuses attentes sociales et des défis structurels importants. Elle entend faire entendre sa voix, défendre ses propositions et veiller à ce que les conclusions du dialogue soient mises en œuvre dans la transparence et le respect des principes républicains.

En affirmant son engagement dans cette dynamique, la coalition se positionne comme un acteur actif du processus démocratique, attaché aux valeurs de paix, d’équité et de progrès pour tous les Sénégalais.

Dialogue national : Abdoulaye Diouf Sarr et Renaissance Républicaine répondent favorablement à l’appel de Diomaye Faye

Abdoulaye Diouf Sarr, président du mouvement Renaissance Républicaine / SÜNÜ REEW, a officiellement confirmé sa participation à la Journée nationale du dialogue prévue le 28 mai 2025. À travers un communiqué rendu public, l’ancien ministre a exprimé sa volonté de répondre favorablement à l’appel du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, en faveur d’une large concertation autour des enjeux nationaux.

Dans sa déclaration, Abdoulaye Diouf Sarr réaffirme son attachement aux principes fondamentaux de la République, notamment le renforcement de l’État de droit, la stabilité institutionnelle et la promotion d’une démocratie efficace. Selon lui, la Renaissance Républicaine entend jouer pleinement son rôle dans cette dynamique nationale, en apportant une contribution structurée et responsable aux débats.

La participation du mouvement s’articule autour de trois axes prioritaires, jugés essentiels à l’évolution du pays. D’abord, la restauration de la confiance citoyenne dans le processus électoral, mise à mal ces dernières années par les tensions politiques et les suspicions autour des scrutins. Ensuite, la consolidation de la résilience institutionnelle, avec une attention particulière portée au fonctionnement des organes de l’État et à l’indépendance des contre-pouvoirs. Enfin, le renforcement de l’efficacité démocratique, pour que la démocratie sénégalaise soit non seulement vivante, mais aussi performante et inclusive.

Dans ce cadre, la Renaissance Républicaine / SÜNÜ REEW rappelle qu’elle a déjà formulé des propositions concrètes sur ces questions, et qu’elle reste ouverte au dialogue, à la concertation et à la construction collective de solutions durables. Le communiqué souligne que cette posture s’inscrit dans une vision de long terme pour un Sénégal plus juste, plus équitable et plus résilient face aux défis économiques, sociaux et institutionnels.

Abdoulaye Diouf Sarr conclut en réitérant la disponibilité de son mouvement à accompagner les « efforts de refondation nationale » entrepris par le président Diomaye Faye, dans un esprit de responsabilité, d’ouverture et de patriotisme.

Dialogue national du 28 mai : le parti « Oser l’Avenir » choisit de ne pas participer

À la suite de l’invitation adressée par le ministre de l’Intérieur le 22 mai 2025, le parti Oser l’Avenir, dirigé par Me Aïssata Tall Sall, a réuni ses délégués régionaux et représentants de la diaspora afin d’adopter une position commune sur le dialogue national prévu le 28 mai prochain.

Après des échanges jugés francs et approfondis, le parti a tranché : il ne participera pas à cette rencontre politique majeure. Selon un communiqué publié à l’issue de la réunion interne, cette décision a été prise à une très large majorité.

Si les motivations précises de ce retrait ne sont pas encore connues, la direction du parti assure qu’elles seront rendues publiques dans les prochains jours, afin de permettre à l’opinion de mieux comprendre les enjeux de ce choix.

Ce refus de participer intervient dans un contexte où plusieurs formations politiques et organisations de la société civile expriment des réserves ou conditionnent leur participation à certaines garanties. Le parti Oser l’Avenir rejoint donc la liste des acteurs politiques ayant décidé de prendre du recul vis-à-vis de ce dialogue national, dont les contours et les objectifs continuent de susciter interrogations et débats.

Dialogue national : Pape Djibril Fall et le parti Les Serviteurs annoncent leur boycott

À l’approche de l’ouverture du dialogue national prévu du 28 mai au 4 juin 2025, une voix dissidente s’est fait entendre. Pape Djibril Fall, député et leader du mouvement politique Les Serviteurs, a officiellement annoncé le retrait de sa formation des concertations initiées par les autorités. Cette décision a été rendue publique samedi, lors d’une conférence de presse tenue à Dakar.

Dans une déclaration ferme, le parlementaire a dénoncé un cadre de dialogue qu’il juge biaisé et inefficace pour opérer de véritables avancées démocratiques. « Nous refusons de participer à un dialogue qui ne garantit pas une véritable transformation démocratique. Les réformes doivent être structurelles. Il est temps d’arrêter de violer la Constitution et les lois simplement pour satisfaire les intérêts d’un individu », a-t-il martelé devant les journalistes.

Malgré son retrait, Pape Djibril Fall a salué l’engagement personnel du facilitateur désigné, Dr Cheikh Gueye, soulignant son sérieux et sa volonté de conduire les discussions de manière inclusive. Toutefois, il a pointé du doigt le manque de ressources et de soutien alloués à ce dernier, estimant que cela traduit un déficit de volonté politique quant à la portée réelle de ce dialogue.

Le thème retenu pour cette nouvelle phase des concertations nationales – le système politique – avait suscité beaucoup d’attentes, notamment autour des questions de gouvernance, de séparation des pouvoirs, de justice électorale et de réforme des institutions. Mais la désaffection de plusieurs acteurs clés jette une ombre sur l’ambition de cette initiative.

Outre Les Serviteurs, l’Alliance Pour la République (APR), parti de l’ancien président Macky Sall, a également annoncé son boycott du dialogue. Ces absences notables pourraient compromettre la représentativité des discussions et réduire la portée des conclusions qui en découleront.

En se retirant de ce processus, Pape Djibril Fall affirme vouloir rester fidèle à ses principes. Son mouvement estime que les conditions ne sont pas réunies pour des discussions sincères et profondes susceptibles d’aboutir à un véritable changement de paradigme démocratique. Ce positionnement confirme la persistance d’un clivage entre les forces politiques sur les mécanismes à adopter pour refonder durablement les institutions sénégalaises.

Khalifa Sall annonce son retour imminent sur la scène politique : « Je reprends la parole publique très, très bientôt »

Après plusieurs mois de retrait volontaire de la sphère médiatique et politique, Khalifa Ababacar Sall, figure majeure de la vie politique sénégalaise et leader de la plateforme Taxawu Sénégal, a annoncé ce dimanche son retour imminent. L’ancien maire de Dakar, resté silencieux depuis mars 2024, a profité d’une conférence de presse pour officialiser sa décision de reprendre la parole et de renouer avec l’action politique publique.

Dans un ton serein mais résolu, Khalifa Sall a reconnu avoir volontairement réduit ses interventions ces derniers mois. « Ma parole a été rare. De mars 2024 à aujourd’hui, je ne me suis pas exprimé publiquement. Mais je vous donne rendez-vous très, très bientôt », a-t-il lancé à l’assistance, laissant présager une reprise dynamique de ses engagements dans les jours à venir. Il a insisté sur sa volonté de redevenir un acteur actif du débat politique national, affirmant : « Je reprends la parole publique, je m’inscrirai plus activement dans le débat et je serai surtout présent sur le terrain ».

Cette déclaration marque un tournant pour Taxawu Sénégal, coalition qui avait connu un certain ralentissement depuis les dernières échéances électorales. Khalifa Sall, dont le silence avait alimenté plusieurs spéculations, entend désormais reprendre l’initiative dans un contexte politique marqué par des transformations importantes depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye.

Par ailleurs, Khalifa Sall a confirmé la participation de sa plateforme au dialogue national prévu pour le 28 mai 2025. Il a souligné que cette décision s’inscrivait dans la logique de continuité avec sa posture politique adoptée dès 2023, lorsqu’il avait également répondu favorablement aux appels à la concertation. « Nous croyons au dialogue. Ce pays a besoin de concertation pour avancer », a-t-il affirmé, réaffirmant ainsi son engagement en faveur d’une approche inclusive et participative dans la construction du Sénégal.

Le retour de Khalifa Sall, à la veille de ce dialogue crucial, pourrait modifier les dynamiques entre les différents pôles politiques, notamment au sein de l’opposition. Nombre d’observateurs s’accordent à dire que sa voix, forte de son expérience et de sa base militante solide à Dakar, pourrait peser significativement dans les débats à venir.

Dialogue politique du 28 Mai: Mouhamed Ben Diop et son parti Pass-Pass n’y participeront pas

Le parti Pass-Pass de Mouhamed Ben Diop dit niet au dialogue politique du 28 mai 2025.

Communiqué


« Le peuple crie famine, le gouvernement répond par des débats stériles. Dialoguer sans écouter, c’est monologuer dans le vide. Les Sénégalais ont besoin de solutions, pas de discours creux. Assez des promesses qui s’évaporent, place aux actions qui réparent »

Un dialogue sans écoute, une démocratie sans voix

Le gouvernement sénégalais veut nous vendre son grand dialogue national comme une avancée, mais que vaut un débat quand le peuple souffre en silence ? Quand les licenciements deviennent la norme, quand les familles peinent à joindre les deux bouts, quand l’avenir est un point d’interrogation géant pour la jeunesse, à quoi bon parler de démocratie, de libertés et de droits humains si ces mots restent lettres mortes ?

Et pendant que les Sénégalais s’inquiètent de leur avenir, les scandales financiers éclatent à une échelle inimaginable.  
Des milliards disparaissent, mais aucune explication ne revient.  
Les intérêts du parti passent avant ceux du pays, et le peuple regarde impuissant.   

Dialogue national ou une diversion nationale ?

Le gouvernement sénégalais nous parle de démocratie, de libertés et de droits humains, alors que la liberté d’expression est bâillonnée.  
Des voix s’élèvent, elles sont aussitôt réduites au silence par des arrestations arbitraires.  
Des citoyens dénoncent, ils sont intimidés.  
Le pouvoir ne débat pas, il réprime.

Ce fameux dialogue sur le processus électoral et les réformes institutionnelles n’est-il qu’un écran de fumée pour détourner l’attention des vraies urgences ?  
On parle d’organes de gestion des élections alors qu’on manipule les règles du jeu.  
On promet des réformes alors qu’on consolide un système qui profite aux mêmes.  Une mascarade organisée pour légitimer des décisions déjà actées ? Les Sénégalais ne veulent plus de discours, ils veulent des actes. Trop longtemps, les réformes institutionnelles et les organes de gestion des élections ont été manipulés comme des outils de pouvoir, non comme des garants de la souveraineté du peuple.

Alors, à quoi bon dialoguer si ce n’est que pour renforcer une politique populiste déconnectée de la réalité ? Le peuple ne demande pas des débats, mais du travail. Il ne veut pas des promesses creuses, mais du pouvoir d’achat. Il ne réclame pas des grands discours, mais des solutions immédiates
Les Sénégalais ne veulent pas d’un débat factice.  

Ils veulent **justice, transparence et dignité**.  
Un dialogue sans liberté d’expression est un monologue autoritaire.  
Une politique sans honnêteté est une trahison nationale.  

Un dialogue sans écoute est une illusion. Une politique sans justice sociale est une imposture.
Il est temps de mettre fin aux discours creux et d’agir pour le peuple, pas pour le parti.  

Le Sénégal mérite mieux que des parades politiques et des stratégies électoralistes. Il est temps d’agir, pas de parler.

Non je ne participerai pas au dialogue ! 

Dr Mouhamed Ben Diop

Président Parti Pass-Pass

 

Dialogue Politique : le parti MOUVEMENT JAMMI SENEGAL répond favorable

Le mouvement Jammi Senegal dirigé par son président Ibrahima Diop répond à l’appel du dialogue du 28 Mai initié par le gouvernement du senegal.

Dans un communiqué rendu publique le parti réaffirme son attachement à l’unité nationale, au respect des institutions et aux principes républicaines. Le Mouvement Jammi senegal appel ainsi l’ensemble des forces vives de nationale à participer au dialogue

In texto le communiqué

Le Mouvement Jammi Sénégal salue l’initiative du dialogue politique lancé par Monsieur le Président de la République du Sénégal, dans un esprit d’ouverture, de concertation et de responsabilité partagées. Ce cadre de dialogue constitue pour nous une opportunité précieuse pour renforcer la démocratie, consolider la paix sociale et œuvrer pour un avenir commun plus inclusif et prospère pour notre nation.

Dans un contexte marqué par des défis politiques, économiques et sociaux majeurs, nous réaffirmons notre attachement à l’unité nationale, au respect des institutions et aux principes républicains. La diversité des opinions doit être une richesse, et non un motif de division. C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des forces vives de la nation – partis politiques, société civile, acteurs économiques et citoyens – à s’engager pleinement, avec sincérité et patriotisme, dans ce processus de dialogue.

Ce moment de concertation doit permettre de poser les bases d’un consensus fort sur les grandes réformes qui ont été promises, notamment en matière de gouvernance, de transparence électorale, de justice sociale, d’indépendance de la justice et de stabilité institutionnelle.

Nous espérons que ce dialogue aboutira à des décisions historiques et porteuses d’espérance pour les générations présentes et futures. L’intérêt supérieur du Sénégal doit rester notre unique boussole.

Ensemble, dans le respect et l’écoute mutuelle, faisons le choix du dialogue, de la paix et de l’unité.

Vive la République !

Vive le Sénégal !

Un travail d’ensemble pour un intérêt commun !

Ibrahima Diop Président du parti Mouvement JAMMI Sénégal

Modou Diagne Fada plaide pour une participation active au dialogue national tout en préservant l’unité de l’opposition

Modou Diagne Fada, président du mouvement LDR YEESAL, a récemment réaffirmé la volonté de son parti de prendre pleinement part au dialogue national initié par le chef de l’État. Dans une déclaration empreinte de fermeté et de lucidité, l’ancien ministre a insisté sur la nécessité pour toutes les forces politiques d’être présentes autour de la table où se discutent les règles du jeu démocratique.

Selon lui, les enjeux à l’ordre du jour sont trop importants pour justifier une absence de son parti : « parrainage, financement des partis politiques, révision de l’autorité électorale, optimisation du calendrier républicain », énumère-t-il. Pour Modou Diagne Fada, il est impératif de contribuer à ces discussions pour influencer positivement le futur du pays : « Prendre part à ce processus, c’est être présent là où se fixent les règles de la politique », a-t-il martelé.

Conscient de la sensibilité du sujet au sein de l’opposition, Fada a tenu à clarifier la position de LDR YEESAL. Il a assuré que cette décision n’entame en rien les relations de son parti avec ses partenaires de l’opposition, notamment l’Alliance pour la République (APR). « Nous avons une divergence ici, mais nous sommes d’accord ailleurs sur des sujets qui pourraient être tout aussi essentiels », a-t-il reconnu, adoptant une posture d’ouverture et de respect mutuel.

Cette démarche vise à éviter toute fracture au sein du Front de Défense pour la République, une coalition d’opposition à laquelle LDR YEESAL est affiliée. Le leader du mouvement appelle à une lecture stratégique des divergences : « Cette discordance ne doit pas compromettre notre combat ni créer de trouble dans nos relations. Nous devons demeurer solidaires pour préserver les bases de notre démocratie », a-t-il conclu avec gravité.

À travers ce positionnement, Modou Diagne Fada cherche à conjuguer engagement institutionnel et fidélité aux principes de l’opposition. Un appel au réalisme politique dans un contexte où chaque camp affine ses stratégies en vue des prochaines échéances électorales.

Dialogue politique : Idrissa Seck répond favorablement à l’appel de Diomaye Faye

Le Parti RÉEW MI, dirigé par l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, a officiellement annoncé sa participation au dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye. Prévu pour démarrer le 28 mai 2025, ce processus vise à engager une réflexion approfondie sur le système politique sénégalais.

Réuni sous la présidence d’Idrissa Seck, le directoire du parti a salué l’initiative du chef de l’État, qualifiée de « levier pour approfondir la démocratie sénégalaise ». Dans un communiqué publié à l’issue de cette rencontre stratégique, RÉEW MI rappelle que le Sénégal est depuis longtemps considéré comme un modèle de stabilité en Afrique, un statut que le parti souhaite voir renforcé à travers ce dialogue.

« Depuis sa création, le Parti RÉEW MI a toujours vu dans le dialogue un outil fondamental de consolidation démocratique », souligne la note. Cette posture, régulièrement défendue par Idrissa Seck lui-même, s’inscrit selon les responsables dans une volonté de bâtir un système politique plus inclusif et transparent.

En annonçant sa participation, le parti se positionne comme un acteur clé dans cette phase de concertation nationale. Il appelle également à ce que ce dialogue débouche sur des consensus solides, capables de garantir des avancées durables dans la gouvernance démocratique du pays.

« Le Parti RÉEW MI exprime l’espoir que cette dynamique aboutira à des résultats concrets, renforçant les libertés fondamentales, la transparence du système électoral et la confiance des citoyens dans les institutions », conclut le communiqué.

Remaniement au ministère de la Culture : Khoudia Diagne cède sa place à Hugues Diaz à la tête de la Direction des Arts

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, poursuit les réaménagements dans l’administration publique avec le limogeage de Khoudia Diagne, jusque-là Directrice des Arts au ministère de la Culture et de la Communication. Cette décision marque la fin d’un mandat de près de quatre ans et demi pour cette haute fonctionnaire nommée en décembre 2020 par l’ancien président Macky Sall.

Diplômée en Gouvernance et Management Public de l’Université Senghor à Alexandrie (13e promotion), Khoudia Diagne a su s’imposer par son engagement constant en faveur du rayonnement artistique et culturel du Sénégal. Son parcours au sein du ministère est marqué par des fonctions stratégiques, notamment à la tête de la Cellule des Études et de la Planification, ainsi qu’en tant que Chef de la Division Administrative, Juridique et Financière.

Dans une déclaration empreinte d’émotion et de dignité, elle a salué son successeur tout en exprimant sa gratitude envers le milieu artistique :

« Alhamdoullillahi rabbil ‘alamin, après quatre ans et demi, mon collègue Hugues Diaz me succède à la tête de la Direction des Arts. […] Monsieur le Directeur des Arts, je vous confie aujourd’hui ma famille des Arts, qui m’a adoptée, soutenue et chérie. »

Son départ s’inscrit dans une dynamique de renouvellement impulsée par le nouveau chef de l’État, qui multiplie les nominations pour insuffler une nouvelle énergie à l’appareil étatique.

Hugues Diaz, un retour attendu dans la sphère culturelle

Le nouveau Directeur des Arts, Hugues Diaz, est une figure familière du secteur culturel. Conseiller aux affaires culturelles avant sa nomination, il a aussi occupé les fonctions de Directeur de la Cinématographie, ce qui lui confère une solide connaissance des enjeux et des acteurs du domaine artistique.

Sa nomination est accueillie avec intérêt dans les milieux culturels, qui attendent de lui un renforcement des politiques d’appui aux créateurs, une meilleure structuration des fonds de soutien à la production artistique, et une diplomatie culturelle offensive visant à accroître l’influence du Sénégal sur la scène internationale.

Oumar Sow convoqué à nouveau à la Cybercriminalité : il dénonce une volonté de museler l’opposition

Le responsable politique de l’Alliance pour la République (APR) et chroniqueur à la SEN TV, Oumar Sow, a annoncé ce jeudi sur sa page Facebook avoir reçu une nouvelle convocation de la Division spéciale de la cybersécurité. Il est attendu dans les locaux de la Cybercriminalité à 15 heures.

Dans sa publication, Oumar Sow dénonce une tentative de musellement de l’opposition, qu’il attribue directement au président Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane Sonko. “Je viens d’être convoqué à la cybercriminalité à partir de 15 heures. La dictature de Diomaye Faye et Ousmane Sonko pour le musellement de l’opposition”, a-t-il écrit.

Cette convocation intervient quelques mois après une précédente affaire ayant conduit à son arrestation. Oumar Sow avait alors été poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, une affaire qui s’était soldée par une condamnation à quatre mois de prison avec sursis.

Cette nouvelle convocation relance le débat sur la liberté d’expression au Sénégal et l’utilisation de l’arsenal judiciaire à l’encontre de figures critiques du pouvoir. Les soutiens d’Oumar Sow y voient une dérive autoritaire, tandis que d’autres estiment que l’État ne fait qu’appliquer la loi contre les discours jugés dangereux ou mensongers sur les réseaux sociaux.

Dialogue politique au Sénégal : entre tradition du consensus et exigence d’efficacité publique

Le Sénégal est souvent cité en exemple pour la stabilité de son système politique en Afrique subsaharienne. Depuis les années 1960, le pays cultive une tradition de dialogue politique qui a permis de prévenir les coups d’État et d’assurer des transitions pacifiques au sommet de l’État. Mais cette culture du consensus, bien qu’ancrée dans l’histoire politique sénégalaise, montre aujourd’hui ses limites face aux exigences de transformation économique et sociale. C’est l’analyse qu’offre Dr Abdourahmane Ba, chercheur et spécialiste en gouvernance publique.

L’histoire du dialogue politique sénégalais remonte à la présidence de Léopold Sédar Senghor, qui considérait la discussion comme un antidote à la violence politique. Cette approche a structuré un modèle de régulation des tensions fondé sur la négociation entre les élites politiques. Selon Dr Ba, cette tradition a permis d’éviter les ruptures institutionnelles majeures et de renforcer la légitimité des mécanismes de concertation.

Cependant, il souligne que cette récurrence des dialogues n’a pas toujours débouché sur des réformes concrètes ni empêché les violences politiques. Les manifestations de 2012, 2021 et 2024, ayant causé plusieurs dizaines de morts, montrent les limites d’un modèle qui peine à prévenir les crises. La jeunesse, en particulier, perçoit ces processus comme inefficaces, voire manipulés.

Dr Ba propose une lecture renouvelée du dialogue politique à travers le prisme de la gouvernance hybride. Les politiques publiques ne se construisent plus exclusivement dans les sphères de l’État central. Elles émergent aussi des interactions avec des acteurs non étatiques : leaders religieux, notables coutumiers, syndicats, diasporas, organisations communautaires.

Or, les dialogues politiques au Sénégal restent principalement l’apanage des partis politiques et sont souvent pilotés de manière verticale par l’exécutif. Cette approche marginalise les dynamiques locales et freine l’implication citoyenne. « Une gouvernance efficace suppose une articulation claire entre leadership national et ancrage territorial », insiste Dr Ba.

Malgré quelques avancées ponctuelles – comme la réduction du mandat présidentiel en 2016 ou la restauration du poste de Premier ministre en 2021 – les dialogues n’ont pas réussi à transformer durablement les politiques sectorielles. Le chômage des jeunes, les inégalités régionales, la dépendance alimentaire et les retards dans la transition énergétique en sont les symptômes. Dr Ba critique le manque de dispositifs de mise en œuvre et de suivi. Le Dialogue national sur la justice de 2024, bien qu’ambitieux dans ses intentions, n’a débouché sur aucun plan opérationnel ni mécanisme d’évaluation.

Face à ces constats, Dr Abdourahmane Ba plaide pour une réforme structurelle du dialogue politique sénégalais, articulée autour de cinq transformations majeures :

Institutionnaliser le dialogue : Créer un Haut Conseil du Dialogue Politique et Institutionnel doté de compétences légales, d’une autonomie réelle et d’un mandat pérenne. Formaliser les engagements : Chaque dialogue doit se conclure par un plan d’action détaillé, avec des responsabilités assignées, des ressources mobilisées et des échéances précises. Assurer le suivi et l’évaluation : Mettre en place un mécanisme indépendant pour suivre la mise en œuvre, produire des rapports périodiques et garantir la transparence. Élargir la participation : Intégrer les femmes, les jeunes, les syndicats, les collectivités territoriales, le monde rural et la diaspora dans toutes les phases du processus. Renforcer la transparence : Rendre publics tous les documents, traduire les contenus en langues nationales, et les diffuser largement via une plateforme numérique dédiée.

Pour Dr Ba, les dialogues doivent évoluer vers des thématiques structurantes : éducation, souveraineté alimentaire, transition climatique, industrialisation, gouvernance foncière, numérisation. Leur efficacité repose sur une approche interdisciplinaire et sur l’implication des experts, chercheurs, statisticiens, économistes, juristes et praticiens.

Chaque processus de dialogue devrait s’appuyer sur une cellule technique capable d’analyser la pertinence des propositions, de simuler leur impact et d’anticiper les contraintes d’application. Une stratégie de communication rigoureuse permettrait de documenter les débats, d’en diffuser les conclusions et de restaurer la confiance entre l’État et les citoyens.

Dr Abdourahmane Ba conclut : « Le dialogue politique ne peut plus être un simple mécanisme de gestion conjoncturelle des crises électorales. Il doit devenir un outil stratégique d’élaboration, de mise en œuvre et d’évaluation des politiques publiques. » Pour lui, le Sénégal possède tous les atouts pour réussir cette transformation : une société civile dynamique, une jeunesse engagée, une expertise nationale de qualité et des institutions compétentes.

À condition d’en réformer le cadre, le contenu et les méthodes, le dialogue politique sénégalais peut devenir un véritable levier de transformation, de cohésion sociale et d’efficacité publique à long terme.

Tensions au sein de Pastef à Khombole : des militants accusent le chef de cabinet de Sonko de favoritisme

Le climat politique se tend à Khombole, fief du parti Pastef, où la section communale a exprimé ce mercredi un profond malaise face à certaines pratiques internes. Dans une déclaration relayée par le journal Libération, les militants locaux ont ouvertement critiqué Djiby Guèye Ndiaye, chef de cabinet du Premier ministre Ousmane Sonko, l’accusant de « favoritisme », de « népotisme » et d’aller à l’encontre des idéaux du Projet national porté par le duo Diomaye-Sonko.

Alors même qu’ils saluaient les « engagements résolus » du Président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre pour un Sénégal « souverain, juste et prospère », les responsables de Pastef-Khombole n’ont pas mâché leurs mots à l’égard de M. Ndiaye. Selon eux, ce dernier favoriserait des proches de l’ancien régime et des membres de sa famille dans les nominations et responsabilités, reléguant au second plan des militants « aguerris, compétents et méritants ».

Cette sortie publique illustre une frustration croissante dans les rangs du parti au pouvoir, en particulier chez les militants de la base qui se sentent marginalisés après avoir joué un rôle clé dans la victoire électorale de 2024. À Khombole, la section communale rappelle qu’elle a hissé sa commune au troisième rang départemental sur quinze à Thiès, grâce à une campagne « exemplaire et désintéressée », menée sans soutien externe.

« Cette posture trahit nos principes d’équité et foule aux pieds l’éthique militante que nous avons toujours prônée », peut-on lire dans leur déclaration. Les militants dénoncent ce qu’ils perçoivent comme un « mépris orchestré » de la part de M. Ndiaye, estimant que cette attitude met en péril la cohésion interne du parti et érode la confiance des militants.

Face à cette situation, les responsables de Pastef-Khombole interpellent directement Ousmane Sonko pour une « évaluation objective » de la gestion interne du parti. Ils exigent une reconnaissance équitable de leurs efforts, une représentation juste dans les sphères de décision, et la fin immédiate des pratiques qu’ils jugent contraires à l’esprit du Projet national.

Dans un contexte où l’unité du parti est essentielle pour mener à bien les réformes annoncées, cet appel sonne comme un avertissement. « La réussite de la transformation du pays repose sur la valorisation des véritables artisans du changement », concluent-ils, rejetant toute forme de reproduction des méthodes de l’ancien régime.

EXCLUSIF / PREMIÈRE RÉACTION DE NDIAGA SYLLA APRÈS LA DÉCISION DE LA COUR SUPRÊME PORTANT RECOURS CONTESTATAIRE DU DÉCRET DE RENOUVELLEMENT TOTAL DES MEMBRES DE LA CENA : « C’est une victoire du droit »

C’est une décision qui fera date. La Cour suprême du Sénégal a annulé, ce jeudi 22 mai 2025, le décret présidentiel portant renouvellement total des membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Il s’agit de la seconde fois que la plus haute juridiction administrative se prononce sur cette mesure prise par l’ex-président de la République, Macky Sall, en réponse au recours introduit par l’expert électoral Ndiaga Sylla et Me Abdoulaye Tine, avocat et leader politique.

En invalidant le décret, la Cour donne raison aux plaignants qui, dénonçaient une violation des textes encadrant la composition et le fonctionnement de la CENA. Ayant accordé une interview exclusive au par « Dakarois Quotidien », Ndiaga Sylla a salué ce verdict avec sobriété mais fermeté : « C’est une victoire du droit », a-t-il réagi. Une déclaration d’autant plus significative qu’elle émane d’une voix restée volontairement silencieuse depuis plusieurs mois, malgré l’intensité des débats politiques et juridiques entourant cette affaire.

Le « Dakarois Quotidien » reviendra plus en détail dans ses prochaines éditions sur cette réaction de l’expert électoral. 

Dialogue national : le Forum Civil remet officiellement ses recommandations au ministre de l’Intérieur

Dans la perspective du Dialogue national initié par les autorités sénégalaises, le Forum Civil a transmis ses recommandations au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Général Jean Baptiste Tine. Ce geste marque la participation active de cette organisation de la société civile aux consultations engagées pour la réforme du système politique et électoral du pays.

La transmission officielle s’est faite à travers une correspondance signée par Birahim Seck, coordonnateur du Forum Civil. Dans cette lettre adressée au ministre, l’organisation exprime d’abord sa reconnaissance à l’État pour la démarche participative enclenchée, saluant l’esprit d’ouverture manifesté par les autorités à l’endroit des forces vives de la nation. « Je vous remercie vivement pour la confiance et pour l’inclusion que vous ne cessez de montrer à l’endroit du Forum Civil », peut-on lire dans le document adressé au ministère.

Cette initiative intervient à la suite d’une invitation formelle du ministère de l’Intérieur, matérialisée par la lettre n°003727 MISP/DGE du 7 avril 2025, dans laquelle le gouvernement sollicitait des contributions écrites sur les Termes de Références du Dialogue national. Le Forum Civil a ainsi répondu à cet appel en soumettant une série de recommandations articulées autour des enjeux du système électoral, des garanties démocratiques et des mécanismes de transparence.

Dans sa lettre d’accompagnement, le Forum Civil indique clairement qu’il s’agit d’une contribution technique et citoyenne destinée à enrichir les débats futurs. « Par la présente, je vous transmets les recommandations du Forum Civil sur le système électoral du Sénégal », précise le texte, qui s’accompagne d’un document détaillé regroupant l’ensemble des propositions.

Cette démarche renforce le caractère inclusif du Dialogue national, appelé à jouer un rôle central dans la consolidation des institutions démocratiques du Sénégal. En impliquant les organisations de la société civile comme le Forum Civil, l’État semble miser sur une refondation consensuelle du cadre politique, à la lumière des nombreuses controverses électorales et institutionnelles qui ont marqué les dernières années.

Le Forum Civil, reconnu pour son expertise en matière de gouvernance, de transparence et de reddition des comptes, entend jouer sa partition dans ce processus de réforme. Les autorités sont désormais attendues sur la suite à donner à ces recommandations dans la conduite des concertations prévues dans les prochaines semaines.

Affaire Sanou Dione : Macky Sall à l’heure du choix entre justice et apaisement

La procédure judiciaire contre Sanou Dione aura-t-elle lieu ? Rien n’est encore tranché. La balle est désormais dans le camp de Macky Sall, ancien président de la République du Sénégal, qui détient toutes les cartes pour décider de la suite à donner à l’affaire. Interpellé par sommation suite à des propos jugés diffamatoires publiés dans le journal Source A, l’ancien député Sanou Dione a répondu en apportant des précisions notables, qui semblent avoir contribué à faire retomber la tension.

Accusé d’avoir affirmé que Macky Sall avait « la mainmise » sur un compte contenant plus de 1 000 milliards de francs CFA, Sanou Dione a tenu à nuancer ses propos dans sa réponse transmise par huissier. Il rejette formellement avoir parlé de « mainmise », préférant évoquer une « responsabilité » du président Sall, en tant que chef de l’État et signataire du décret ayant institué le compte en question.

Dans une démarche défensive mais solidement argumentée, l’ancien député cite des extraits précis du rapport de la Cour des comptes, notamment à la page 16 où est mentionné le compte CAP/gouvernement dépôt, créé le 25 juin 2012. Il ajoute que ce compte a été activé par le décret présidentiel n°2017-74 du 12 janvier 2017 dans le cadre du Programme de Développement des Infrastructures Économiques et Sociales (PDIES), avec un décaissement de plus de 600 milliards de francs CFA.

Sanou Dione prend soin de souligner qu’il n’a jamais dit que le compte appartenait à Macky Sall personnellement. Il affirme plutôt que certaines affectations de fonds ont été faites en dehors des procédures prévues par la loi des Finances, comme le relève la Cour des comptes en page 18 de son rapport. Pour lui, le terme « mécanisme » utilisé dans l’interview renvoie à la chaîne de responsabilité institutionnelle, et non à une volonté de mainmise ou de détournement personnel.

Suite à la publication de ces propos, Source A avait titré de manière spectaculaire, affirmant que Macky Sall avait « mis en place un mécanisme afin d’être le seul à avoir la mainmise sur les banques », allant jusqu’à évoquer une « haute trahison ». Ce qui a entraîné une réaction immédiate de l’ancien président, qui avait mandaté ses avocats pour répondre par voie judiciaire.

Cependant, selon le journal Les Échos, l’ancien chef de l’État hésite désormais à aller jusqu’à une citation directe devant le juge pénal. Les nouvelles explications de Sanou Dione, jugées défensives mais solides, auraient poussé certains proches de Macky Sall à recommander une gestion plus discrète de cette affaire, afin d’éviter un emballement médiatique qui pourrait nuire à l’image de l’ancien président.

À ce jour, aucune décision officielle n’a été annoncée. Macky Sall se donne, selon Les Échos, un temps de réflexion avant de trancher. La question reste donc en suspens : Macky Sall choisira-t-il de poursuivre Sanou Dione pour diffamation, ou optera-t-il pour une désescalade politique, en tournant la page sur une affaire potentiellement explosive ?

En définitive, le sort judiciaire de Sanou Dione dépendra du choix que fera l’ancien président. Un choix qui mêle stratégie politique, communication et enjeux juridiques à un moment où l’ancien chef de l’État semble vouloir maîtriser son image autant que son héritage.

Sénégal – Tribune de Thierno Bocoum : « Un Premier ministre à surveiller »

Dans une tribune au ton grave, Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, tire la sonnette d’alarme sur les récentes déclarations du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, lors de son passage à Ouagadougou. À ses yeux, les propos tenus par le chef du gouvernement brouillent dangereusement les repères fondamentaux du régime républicain.

Intitulée « Un Premier ministre à surveiller : ses propos le trahissent », la tribune de l’ancien député met en lumière ce qu’il considère comme une dérive verbale lourde de conséquences. Lors d’une interview accordée le 19 mai à la Radio Télévision Burkinabè (RTB), Ousmane Sonko affirmait :

« Ce n’est pas parce qu’on est arrivé au pouvoir de manière démocratique qu’on n’est pas un révolutionnaire. Ce n’est pas parce qu’on est arrivé au pouvoir par d’autres moyens qu’on est plus révolutionnaire que d’autres. Des gens qui arrivent au pouvoir par les armes ont été adulés parce qu’ils ont fait des résultats. »

Des propos ambigus, selon Thierno Bocoum, qui y voit une tentative de légitimer le pouvoir non par sa source démocratique, mais par ses effets supposés.

« Ce brouillage n’est pas fortuit », écrit-il. « Il traduit une tendance à justifier le pouvoir non par sa source, mais par ses effets. »

Pour Thierno Bocoum, Ousmane Sonko révèle une vision du pouvoir où les limites entre légitimité démocratique et autoritarisme deviennent floues. Il rappelle qu’à plusieurs reprises, le Premier ministre a laissé entrevoir une certaine fascination pour les régimes autoritaires.

Il cite notamment une déclaration faite le 27 février 2025, lors d’une rencontre entre gouvernement, patronat et syndicats, où Sonko affirmait :

« Les pays qui ont décollé ces dernières années sont les pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées. »

Une référence implicite à des modèles comme la Chine, le Vietnam ou Singapour. Mais pour Bocoum, cette analyse est non seulement réductrice, mais dangereuse :

« Faire l’apologie du développement sans liberté, c’est déshumaniser le progrès », insiste-t-il.

Il rappelle que des pays comme le Japon, la Corée du Sud ou l’Inde ont réussi à conjuguer développement économique et institutions démocratiques robustes.

Le piège des régimes militaires

Plus préoccupant encore, Bocoum critique l’éloge implicite des chefs militaires faite par Sonko à Ouagadougou.

« Chefs militaires adulés pour leurs résultats », a-t-il déclaré. Mais selon le leader d’AGIR, les rassemblements populaires organisés au Burkina Faso ne reflètent pas un soutien massif : « 10 000 à 30 000 personnes sur 22 millions d’habitants, encadrées, parfois manipulées. Une foule visible ne remplace pas une urne confisquée », écrit-il.

Il dénonce aussi les pratiques liberticides de plusieurs régimes militaires dans la région : interdiction de manifester, dissolution de partis, censure, arrestations d’opposants, détention arbitraire du président nigérien Mohamed Bazoum.

« Le silence imposé n’est pas une approbation, c’est une preuve de domination », écrit Bocoum.

La tribune se conclut sur un avertissement : la démocratie n’est certes pas parfaite, mais elle offre aux citoyens un outil pacifique de rectification par les urnes. L’alternative, selon lui, c’est la violence, l’arbitraire et la perte du contrôle populaire.

« Un Premier ministre qui confond autant expose un pays entier à la dérive », conclut-il, appelant à la vigilance citoyenne et politique face à ce qu’il considère comme une banalisation des régimes d’exception.

Pape Malick Ndour dénonce une « injustice flagrante » et un « acharnement politique honteux » contre Abdou Nguer et Ismaïla Madior Fall

Dans une déclaration ferme publiée sur ses réseaux sociaux, l’homme politique Pape Malick Ndour est monté au créneau pour dénoncer les récentes décisions judiciaires visant Abdou Nguer et l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Il fustige ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

« Je suis allé voir Abdou Nguer au commissariat : j’y ai trouvé un homme debout, lucide, digne, dont la résilience force le respect », a témoigné Ndour, visiblement touché par la situation de l’ancien directeur du Coud, placé sous mandat de dépôt. Il dénonce des accusations « grotesques » et « fabriquées », pointant du doigt une tentative d’intimidation politique. « Cela relève d’une injustice flagrante et d’un acharnement politique honteux », s’est-il indigné.

Pape Malick Ndour s’est également exprimé sur le sort d’Ismaïla Madior Fall, assigné à résidence sous bracelet électronique. Il décrit un homme « digne, calme, inébranlable, qui marche la tête haute dans la tempête », ajoutant que cette mesure est « une opération d’humiliation orchestrée, qui trahit une volonté de briser symboliquement un adversaire ».

Face à ce qu’il qualifie de « stratégie d’intimidation et de discrédit », Ndour appelle à la résistance : « Nous tenons bon, nous avançons, et nous ne reculerons pas. Le combat continue avec fermeté, avec conviction, avec dignité et avec honneur. »

Thierno Bocoum charge Sonko après son entretien à la RTB : « une vision populiste, confuse et dangereusement relativiste »

Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, ne rate aucune occasion pour égratigner le Premier ministre Ousmane Sonko. Dans un long texte publié sur sa page Facebook, il s’est exprimé sur l’entretien accordé par le chef du gouvernement sénégalais à la télévision burkinabè RTB.
Selon lui, Ousmane Sonko a volontairement brouillé la ligne de démarcation entre « légitimité démocratique » et « prise de pouvoir militaire ». Un brouillage qu’il juge loin d’être anodin, révélateur selon lui d’une « vision confuse, populiste et dangereusement relativiste ».

In extenso, l’intégralité de sa publication.

 Un Premier ministre à surveiller : ses propos le trahissent

« Ce n’est parce qu’on est arrivé au pouvoir de manière démocratique qu’on est pas un révolutionnaire. Ce n’est pas parce qu’on est arrivé au pouvoir par d’autres moyens qu’on est plus révolutionnaire que d’autres et vis et versa. Des gens qui arrive au pouvoir par les armes ont été adulés parce qu’ils ont fait des résultats. Des gens sont arrivés par les urnes, ils ont été renversés parce qu’ils n’ont pas fait de résultats. Le plus important c’est notre rapport avec nos peuples. Notre capacité à nous mettre au service de notre peuple et de l’Afrique » (sic)

(Ouagadougou, 19 mai 2025)
En une seule déclaration, dans une interview accordée à la RTB, le Premier ministre sénégalais a brouillé la frontière entre légitimité démocratique et prise de pouvoir militaire. Entre suffrage populaire et conquête armée. Entre démocratie et autoritarisme.

Ce brouillage n’est pas fortuit. Il révèle une vision confuse, populiste et dangereusement relativiste.
Il traduit une tendance à justifier le pouvoir non par sa source mais par ses effets supposés.
Ce qui se présente comme une rupture idéologique n’est bien souvent qu’une inculture démocratique habillée de slogans.
Ce n’est pas la première fois que le Premier ministre laisse filtrer cette vision.

Le jeudi 27 février 2025, lors d’une rencontre tripartite entre gouvernement, patronat et syndicats, le Premier ministre avait déjà semé le doute :
« Les pays qui ont décollé ces dernières années sont les pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées. »

Sans les nommer, il faisait clairement allusion aux pays asiatiques, souvent présentés comme modèles de développement autoritaire notamment la Chine, le Vietnam ou encore Singapour.

Cependant, cette analyse est à la fois simpliste et erronée car plusieurs pays asiatiques ont réussi dans des cadres démocratiques (Corée du Sud, Japon, Inde…).

Le développement ne justifie pas la confiscation des libertés.
La croissance chinoise elle-même ralentit, minée par un étouffement des libertés, des censures intellectuelles et une bulle technocratique déconnectée.

Faire l’apologie du développement sans liberté, c’est déshumaniser le progrès.
C’est croire que les chiffres suffisent même quand les peuples suffoquent.

Et voici qu’à Ouagadougou, le Premier ministre relativise ouvertement l’accession au pouvoir par les armes, évoquant des « chefs militaires adulés pour leurs résultats ».

Mais de quelle adulation parle-t-il ? De quelques milliers de manifestants galvanisés, souvent encadrés, dans un pays de plus de 22 millions d’habitants ?

Même les chiffres les plus généreux évoquent des foules de 10 000 à 30 000 personnes à Ouagadougou, soit moins de 0,15 % de la population.

Un peuple, ce ne sont pas des slogans dans la rue. C’est une souveraineté silencieuse, parfois résignée, souvent fracturée, toujours majoritaire.
Une foule visible ne remplace pas une urne confisquée.

Nous portons un profond respect aux peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Leur souffrance est réelle, leur quête de souveraineté légitime, leur désir de sécurité compréhensible.
Nous considérons que respecter un peuple, c’est aussi écouter ses silences.
Faut-il rappeler que dans les pays sahéliens aujourd’hui sous régime militaire, les partis politiques sont dissous, les manifestations interdites, les médias critiques suspendus, des journalistes exilés, des activistes arrêtés, le président Bazoum séquestré au Niger sans procès depuis un an.
Le silence imposé n’est pas une approbation, c’est une preuve de domination.
Lutter contre l’insécurité n’exige pas de suspendre la démocratie.

Dans toute démocratie fonctionnelle, le président élu est le chef suprême des armées. Il dispose de la légitimité et des outils pour affronter les défis sécuritaires sans confisquer la parole du peuple.

Évidemment, il y a des chefs d’État élus qui ont déçu. Il y a également des démocraties imparfaites, lentes, vulnérables mais la démocratie a un mérite inaliénable, celui de permettre au peuple de corriger ses erreurs par les urnes non par les armes.

C’est ce droit de correction qui distingue le pouvoir imposé du pouvoir consenti. Un président élu peut être battu, contesté, remplacé. Un chef militaire, lui, ne rend de compte qu’à sa propre volonté ou à celle de ses armes.
Un Premier ministre qui confond autant, expose un pays entier à la dérive.
Et cela, nous devons le dire. Et le surveiller.

Thierno Bocoum
Président AGIR

Dialogue national : le facilitateur Cheikh Guéye implique les guides religieux de Thiès

Dans le cadre du dialogue national sur le système politique sénégalais, Cheikh Guéye, facilitateur général, a entamé une série de visites auprès des guides religieux de la région de Thiès. Ces rencontres précèdent les concertations prévues pour le 28 mai prochain.

Cheikh Guéye a souligné l’importance de cette initiative, la qualifiant de moment clé pour la nation. Il estime que l’implication des chefs religieux est essentielle à la réussite du dialogue. À cet effet, il a rencontré Serigne Mounirou Ndiéguéne à Thiès, le khalife général de Thiénaba, ainsi que le représentant du khalife général de Ndiassane.

Ces entretiens ont permis d’aborder les termes de référence du dialogue, ses enjeux, ainsi que la méthodologie adoptée. Le projet se distingue par sa volonté de rompre avec les approches antérieures, notamment en intégrant activement les leaders religieux dès le début du processus.

“C’est ce que nous étions venus expliquer à ces différentes autorités religieuses, pour qu’elles soient des relais du président de la République et du facilitateur auprès de leurs disciples et des citoyens, afin que ce dialogue soit une réussite”, a déclaré Cheikh Guéye.

Selon lui, cette démarche vise à assurer une stabilité politique durable au Sénégal. Le facilitateur prévoit également d’inclure dans les prochaines étapes de son périple les foyers religieux de Tivaouane, Touba, ainsi que les communautés layène, omarienne et l’Église.

Pour rappel, les termes de référence de ce dialogue s’articulent autour de trois axes principaux :

l’exercice de la démocratie, les libertés, et les droits humains.

Les concertations aborderont également des questions cruciales telles que :

l’organisation des élections, le fonctionnement des partis politiques, et le rôle des médias dans la régulation et la transparence des processus politiques.

Enfin, Cheikh Guéye a indiqué que ce vaste projet inclura également des rencontres avec les partis politiques et les autres acteurs majeurs, dans le but de bâtir un consensus large et inclusif.

Aly Saleh

Dialogue national du 28 mai : Amadou Ba accueille une délégation de la société civile

Dans un esprit d’ouverture et de concertation, le leader de la Nouvelle Responsabilité, Amadou Ba, a répondu favorablement à l’appel lancé par le président Bassirou Diomaye Faye pour participer au dialogue national prévu le 28 mai prochain. En prélude à cet événement majeur, il a reçu une délégation de la société civile conduite par le professeur Babacar Gueye.

C’est Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre et figure politique proche de la Nouvelle Responsabilité, qui a partagé l’information sur le réseau social X (ex-Twitter). « À la suite du facilitateur Cheikh Gueye, le Président de la Nouvelle Responsabilité Amadou Ba, a eu le plaisir de recevoir une délégation de la société civile conduite par le Pr Babacar Gueye », a-t-elle écrit.

Les échanges entre les deux parties ont porté sur la pertinence du dialogue national et les thématiques qui y seront abordées. Parmi les sujets évoqués figurent la paix, la stabilité et la cohésion sociale — autant de piliers essentiels à la relance économique du pays.

Cette rencontre s’inscrit dans une série de consultations initiées pour renforcer l’inclusivité du dialogue et garantir l’implication de toutes les sensibilités de la nation. Elle témoigne également de la volonté d’Amadou Ba de contribuer activement à une démarche collective de construction nationale, dans un contexte marqué par une forte attente citoyenne.

Pour une première invite, il serait raisonnable que l’opposition accepte la main tendue du Président de la République

Par Babacar Ndiogou

Dans un État de droit, seul le juge devrait avoir la compétence de prononcer la perte des droits civiques et politiques. C’est un principe fondamental qui garantit la protection des libertés individuelles contre toute forme d’arbitraire.

Par ailleurs, il est nécessaire d’introduire le bulletin unique, à l’instar de nombreux pays, afin de réduire significativement les coûts d’impression et de transport lors des élections.

Pour renforcer la transparence du processus électoral, des mécanismes clairs et accessibles doivent être mis en place afin de garantir à l’opposition un accès équitable au fichier électoral. Il est également souhaitable d’élargir la durée de révision des listes électorales, pour permettre une participation plus large des citoyens.

Mieux encore, l’inscription automatique sur les listes électorales dès l’atteinte de l’âge de 18 ans devrait être instituée. Cela permettrait de renforcer l’inclusion démocratique et d’encourager la participation des jeunes à la vie politique.

Le système de parrainage, tel qu’il est conçu actuellement, mérite une révision en profondeur. Il conviendrait d’adopter un modèle plus équitable, garantissant une véritable égalité des chances. Tant que chaque citoyen ne peut parrainer qu’un seul candidat, le recours au tirage au sort ou l’élimination à cause de doublons restent injustes et antidémocratiques.

En parallèle, il est essentiel de réformer le mode d’élection des députés en instaurant la proportionnelle pour la répartition des sièges au niveau des départements. Cette réforme permettrait de mieux refléter la diversité politique du pays. Cela impliquerait nécessairement la suppression du scrutin majoritaire, notamment le système dit du raw ganu départemental.

Il serait également pertinent de clarifier le statut de l’opposition. Toutefois, il n’est ni souhaitable ni réaliste de désigner un chef de file de l’opposition par voie légale, car cette dernière n’a jamais été un bloc homogène. Le leadership de l’opposition doit émerger naturellement à travers les dynamiques du jeu politique.

Une réforme de la loi n°81-17 relative aux partis politiques s’impose, notamment en ce qui concerne les conditions de leur création et de leur financement. Cette réforme devrait aussi inclure l’obligation pour chaque parti politique de disposer d’un siège social identifiable, d’organiser régulièrement des congrès, et de renouveler ses instances pour assurer un fonctionnement démocratique interne.

En ce qui concerne les institutions, notamment la réduction des pouvoirs du chef de l’exécutif, il serait judicieux de s’inspirer des recommandations issues des Assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI). L’objectif n’est pas de redistribuer les pouvoirs du Président entre les membres de l’exécutif, mais plutôt de créer de véritables contre-pouvoirs, garantissant un équilibre sain entre l’exécutif, le parlement et le pouvoir judiciaire.

Avec l’émergence des pôles économiques, une refonte du Code des collectivités territoriales s’avère nécessaire. Cela inclurait :

La correction des incohérences dans l’architecture territoriale et le découpage administratif ; La suppression des départements en tant que collectivités territoriales, et le renforcement des ressources des communes ; La mise en place de structures intercommunales au sein des pôles économiques, afin d’assurer la coordination efficace des politiques économiques, agricoles et industrielles.

Les défis économiques auxquels le Sénégal est confronté sont bien trop importants pour que nous continuions à perdre un temps précieux dans des querelles électorales. Il est impératif d’instaurer un système politique sain, crédible et équilibré. C’est une condition indispensable à la survie de notre démocratie, à l’apaisement durable de l’espace public et à la réalisation de nos objectifs de développement.

Il est donc temps que tous les acteurs politiques agissent avec responsabilité, lucidité et sincérité. Ils doivent renoncer aux manœuvres politiciennes, car l’avenir de notre nation en dépend.

Babacar Ndiogou

Mouvement And Ligey Kaolack (devenu Jappo Yessal)

La Cour de justice de la CEDEAO déboute Khalifa Sall et l’opposition sénégalaise dans leur recours contre la dissolution de l’Assemblée nationale

La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), siégeant à Abuja, a rendu le 17 mai 2025 un arrêt défavorable à Khalifa Ababacar Sall et huit autres figures de l’opposition sénégalaise. Ces derniers contestaient la légalité des décrets présidentiels de septembre 2024 ayant conduit à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’organisation d’élections législatives anticipées.

La requête, enregistrée sous la référence ECW/CCJ/APP/51/21, visait principalement le décret n° 2024-1980, qui a formellement acté la dissolution du Parlement sénégalais, ainsi que les textes subséquents relatifs à l’organisation du scrutin et à la répartition des sièges.

Dans son arrêt, la juridiction communautaire a confirmé sa compétence pour examiner l’affaire et a déclaré la requête recevable, une reconnaissance importante pour les opposants. Toutefois, elle a estimé que les éléments fournis ne permettaient pas de prouver une violation des droits civils et politiques des requérants, tels que garantis par les instruments juridiques régionaux et internationaux.

La Cour a conclu que la décision du chef de l’État de dissoudre l’Assemblée nationale ne constituait pas, en l’état, une atteinte aux principes démocratiques ou à l’état de droit. Elle a également jugé que le cadre réglementaire mis en place pour les élections anticipées ne contrevenait pas aux obligations du Sénégal en matière de respect des droits humains.

Cet arrêt représente un revers significatif pour Khalifa Sall et les autres requérants, qui avaient vu dans la dissolution une manœuvre politique visant à affaiblir l’opposition parlementaire à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en 2026. Ils dénonçaient notamment un détournement de procédure et une manipulation du calendrier électoral, arguments que la Cour a écartés faute de preuves tangibles.

Au lendemain de cette décision, des voix dans l’opposition dénoncent déjà une lecture trop juridique d’une crise essentiellement politique, tandis que du côté du pouvoir, l’arrêt est accueilli comme une validation de la régularité du processus engagé en septembre 2024.

Ousmane Sonko à la RTB : “La jeunesse doit être le fer de lance de l’unité africaine”

En visite officielle au Burkina Faso, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a accordé une interview exclusive à la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), dans laquelle il s’est exprimé sur plusieurs sujets majeurs touchant l’Afrique de l’Ouest et le continent dans son ensemble. Sans détour, il est revenu sur la crise qui secoue la CEDEAO, les relations entre le Sénégal et la France, ainsi que sa vision d’une Afrique unie, souveraine et tournée vers sa jeunesse.

Face à la crise qui a conduit le Mali, le Burkina Faso et le Niger à quitter la CEDEAO, Ousmane Sonko reconnaît que des erreurs ont été commises par l’organisation sous-régionale. Il se montre fidèle à ses positions antérieures : « Je l’ai dit lorsque j’étais opposant et je le redis aujourd’hui. […] Il fallait aider à faire face à la menace terroriste, pas menacer d’intervenir militairement », a-t-il déclaré. Le Premier ministre reste toutefois optimiste quant à la possibilité de réconciliation. Pour lui, les divergences actuelles sont surmontables : « Les positions sont conciliables […]. Je ne désespère pas que des retrouvailles se fassent. »

Interrogé sur les relations entre le Sénégal et la France, Sonko a tenu à clarifier sa position : « Nous n’avons rien contre la France, mais nous posons des actes de souveraineté. » Il défend une diplomatie équilibrée, reposant sur le respect mutuel et la liberté pour chaque État de faire ses choix stratégiques. « Ce sont des relations normales, ordinaires », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de sortir d’une posture figée et conflictuelle dans la pensée panafricaniste : « On se trompe souvent de combat. »

Ousmane Sonko a également profité de cette tribune pour s’adresser directement à la jeunesse africaine, qu’il considère comme la clé de la renaissance du continent. « Il faut que la jeunesse comprenne qu’elle doit être le fer de lance de l’unité africaine », a-t-il martelé. Selon lui, c’est à travers elle que l’Afrique pourra se réapproprier ses ressources naturelles, assurer sa sécurité et construire un développement économique et social durable.

Enfin, le Premier ministre sénégalais a exprimé sa volonté de renforcer la coopération entre le Sénégal et le Burkina Faso. Il souhaite faire de l’axe Ouagadougou-Dakar un symbole d’un partenariat stratégique entre deux peuples partageant des valeurs de dignité, de souveraineté et de solidarité africaine.

Guy Marius Sagna dénonce des irrégularités dans le recrutement au sein de la CEDEAO : “La mafia des recrutements a corrompu la CEDEAO”

Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook ce lundi, le député sénégalais Guy Marius Sagna a vivement dénoncé des irrégularités dans le processus de recrutement du Directeur Exécutif du Centre Régional de Contrôle et de Surveillance des Maladies (CRSCM) de la CEDEAO. Il pointe du doigt des violations des règlements de l’organisation régionale et accuse ouvertement une dérive vers le favoritisme et le clientélisme.

Selon le parlementaire, des candidatures internes légitimes, notamment issues de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS), ont été injustement écartées, au profit de « deals » occultes et de choix politiques. “La CEDEAO nous doit des comptes”, a-t-il martelé, soulignant que ces pratiques nuisent à l’équité entre les douze États membres et compromettent la mission même de l’organisation, notamment dans des domaines aussi vitaux que la santé publique.

Guy Marius Sagna déplore un système de nomination gangrené par les intérêts personnels et les arrangements de coulisse. Il cite notamment l’absence totale du Bénin à des postes de direction (niveau D1) dans les institutions de la CEDEAO, ainsi que la faible représentation du Sénégal, qui ne détient qu’un seul poste sur une cinquantaine à l’OOAS.

Face à ces dysfonctionnements, le député a adressé une question écrite au gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Il y réclame un audit exhaustif des recrutements au sein des structures de la CEDEAO, dans le but de faire la lumière sur les pratiques en cours, de garantir le respect des textes réglementaires et de rétablir une distribution équitable des postes entre les États membres.

Prônant une CEDEAO plus juste, plus représentative et au service des populations, Guy Marius Sagna appelle à une réforme en profondeur des processus de recrutement. Il exige plus de professionnalisme, de rigueur et de transparence dans la gestion des ressources humaines au sein de l’organisation.

« La mafia des recrutements a corrompu la CEDEAO », déclare-t-il avec fermeté, tout en soulignant que seule une réforme structurelle permettra à la communauté ouest-africaine de regagner la confiance des citoyens.

Réforme du Conseil supérieur de la magistrature : vers un Conseil supérieur de la justice plus inclusif et ouvert à la société

Le professeur Sidy Alpha Ndiaye, ministre-conseiller juridique et directeur de cabinet adjoint du président de la République, a dévoilé les grandes lignes du projet de réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui prendra bientôt le nom de Conseil supérieur de la justice. Invité de l’émission Point de Vue diffusée le dimanche 18 mai 2025 sur la RTS, il a détaillé une refonte institutionnelle ambitieuse, visant à ouvrir la justice à la société et à renforcer sa légitimité.

Ce nouveau Conseil, plus représentatif et ouvert, intégrera désormais des personnalités extérieures issues de la société civile et du monde académique, notamment des universitaires. Une transformation majeure qui, selon Sidy Alpha Ndiaye, marque un véritable changement de paradigme. « Le Conseil supérieur de la justice sera ouvert à des personnalités extérieures pour garantir une meilleure transparence, car la justice appartient à toute la société, pas seulement aux techniciens du droit », a-t-il affirmé.

Tout en réaffirmant l’indépendance du pouvoir judiciaire, le professeur Ndiaye a précisé que ce nouveau Conseil n’aura pas pour mission de trancher les affaires judiciaires ni de définir une ligne jurisprudentielle. Il s’agira plutôt d’un espace de dialogue stratégique, de réflexion sur l’évolution de la justice et d’orientation pour les réformes futures. Parmi les innovations annoncées figure la création d’une formation plénière, où les débats se feront en présence de membres extérieurs, renforçant ainsi le lien entre justice et société.

Autre avancée notable : le nombre de magistrats élus au sein du Conseil pourrait passer de 7 à 14. Une mesure saluée comme un pas vers plus d’inclusivité et de légitimité interne. Elle permettrait d’assurer une meilleure représentation des sensibilités et des expériences au sein du corps judiciaire, tout en consolidant la démocratie interne du Conseil.

La présence du président Bassirou Diomaye Faye au sein du futur Conseil a également été abordée. Sur ce point, Sidy Alpha Ndiaye a tenu à dissiper les malentendus. « Ce débat revêt des atours superficiels. Le président ne s’immisce pas dans l’intimité du juge qui rend ses décisions », a-t-il soutenu, rappelant que le chef de l’État nomme les magistrats par décret, indépendamment de sa présence ou non dans le Conseil.

Cette réforme du Conseil supérieur de la justice s’inscrit dans la vision du président Faye pour une justice indépendante, démocratique, transparente et accessible. Dans un contexte de fortes attentes populaires en matière d’équité et de redevabilité judiciaire, le projet vise à traduire les engagements politiques en actes concrets.

Waly Diouf Bodian hausse le ton : l’heure des comptes a-t-elle sonné pour les anciens dignitaires ?

Dans une déclaration publique sans détour, le responsable du parti Pastef, Waly Diouf Bodian, a vivement interpellé les nouvelles autorités sur la nécessité d’approfondir le processus de reddition des comptes. Selon lui, la promesse de rupture brandie par le nouveau régime ne saurait se concrétiser sans une enquête rigoureuse sur les agissements de certaines figures de l’ancien pouvoir, en particulier l’ex-ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall et l’ancien ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome.

Devant la presse, Waly Diouf Bodian, aujourd’hui directeur du Port Autonome de Dakar, n’a pas mâché ses mots. Il a accusé les deux anciens ministres d’avoir eu des rôles clés dans la répression de l’opposition et la gestion opaque des affaires publiques sous le régime de Macky Sall.

Concernant Ismaïla Madior Fall, il pointe du doigt la gestion controversée du ministère de la Justice, en particulier le marché relatif aux bracelets électroniques censés désengorger les prisons. “Les conditions d’attribution de ce marché restent floues, et son efficacité n’a jamais été démontrée”, a-t-il martelé, évoquant un possible détournement des deniers publics.

L’ancien ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, est également dans le viseur du responsable de Pastef. Il lui reproche sa gestion « arbitraire » de la sécurité publique et sa responsabilité directe dans les violences politiques qui ont endeuillé de nombreuses familles sénégalaises ces dernières années.

“Il ne peut pas y avoir de réconciliation véritable sans justice. Ceux qui ont utilisé l’appareil sécuritaire pour museler les voix dissidentes doivent répondre de leurs actes”, a soutenu Waly Diouf Bodian avec fermeté.

Ce coup de gueule s’inscrit dans un contexte où de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer que les actes suivent les promesses de rupture faites par le nouveau pouvoir. Pour Waly Diouf Bodian, il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, mais d’un impératif de justice et de transparence.

“Nous devons tourner la page, oui. Mais pas sans l’avoir lue jusqu’au bout”, conclut-il, appelant les nouvelles autorités à faire preuve de courage politique.

Cette sortie de Waly Diouf Bodian pourrait bien faire écho dans l’opinion publique et parmi les acteurs de la société civile, de plus en plus exigeants sur la question de la justice transitionnelle. Le message est clair : la rupture ne pourra être crédible que si les zones d’ombre du passé sont mises en lumière.

Affaire à suivre.

La Nouvelle Responsabilité d’Amadou Bâ répond favorablement à l’appel au dialogue national : une démarche responsable pour un Sénégal apaisé et prospère

En phase avec ses valeurs républicaines et ses objectifs de développement économique et social, le mouvement Nouvelle Responsabilité (NR), dirigé par Amadou Bâ, a annoncé sa participation au dialogue national convoqué par le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Une décision qualifiée de « mûrement réfléchie » et présentée comme une réponse politique responsable face aux défis majeurs que traverse actuellement le Sénégal.

Dans un communiqué rendu public, la NR précise que cette participation ne saurait être passive ni symbolique. Le mouvement entend jouer un rôle actif et critique, en portant dans les discussions des préoccupations économiques et sociales urgentes et structurantes pour l’avenir du pays. Parmi les thèmes que la NR souhaite inscrire à l’agenda du dialogue figurent :

la question de la dette publique, la maîtrise du déficit budgétaire, l’équité fiscale, l’emploi et l’employabilité des jeunes, les dynamiques migratoires, le développement durable, le pouvoir d’achat et la cherté de la vie, ainsi que la préservation des libertés fondamentales, individuelles comme collectives.

La Nouvelle Responsabilité appelle à un dialogue national élargi, qui dépasse le cadre strictement politique. Elle insiste pour que ce processus soit envisagé comme un instrument républicain de pacification, de renforcement de la démocratie et de consolidation de l’État de droit. À ce titre, elle rappelle que la confiance et le respect mutuel entre les acteurs constituent la condition sine qua non d’un dialogue réussi.

Dans un contexte jugé préoccupant, marqué par des tensions sociales et économiques, la NR entend contribuer de manière critique mais constructive. Elle se positionne comme une force politique incontournable, animée par un sens élevé de l’intérêt général et la volonté de défendre le bien-être des populations.

En s’engageant dans cette dynamique, la Nouvelle Responsabilité réaffirme sa vision d’un Sénégal libre, démocratique, uni et prospère, et se dit prête à jouer pleinement son rôle dans la construction d’un avenir commun plus juste et plus équitable pour tous les citoyens.

L’UDS/Authentique plaide pour un dialogue politique apaisé et sincère au Sénégal

Dans un communiqué publié ce samedi, l’Union pour le Développement du Sénégal / Authentique (UDS/A), par la voix de sa présidente Adji Mbergane Kanouté, salue l’esprit républicain du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, pour avoir maintenu la date du 28 mai consacrée au dialogue national, initié par son prédécesseur Macky Sall. Le parti rappelle que le Sénégal a toujours été un pays de dialogue, et insiste sur la nécessité de préserver cette tradition dans un contexte politique marqué par les tensions.

L’UDS/A reconnaît toutefois que l’invitation du président à des concertations inclusives pourrait ne pas recevoir une réponse unanime. Certains partis politiques pourraient refuser d’y prendre part, notamment ceux dont les responsables font face à des procédures judiciaires en cours. Le communiqué cite l’argument avancé par le président du Pastef en 2023 : « Nous ne négocierons jamais avec un pistolet sur la tempe », une position que le parti dit comprendre.

Au-delà de ces considérations, l’Union pour le Développement du Sénégal met en garde contre l’atmosphère d’animosité palpable entre le pouvoir et l’opposition. « Dans la sphère politique actuelle, c’est l’image du bourreau et sa victime », déplore le parti. Selon l’UDS/A, le premier acte du dialogue doit être celui de l’apaisement, afin de créer un climat favorable à des échanges sincères et constructifs. L’organisation rappelle que le président Faye lui-même prône un « dialogue en temps de paix ».

Fidèle à ses principes démocratiques et souverains, l’UDS/A appelle à « dépassionner » le débat politique et à pacifier les cœurs et les esprits. Pour Adji Mbergane Kanouté et ses camarades, c’est à cette condition qu’un dialogue inclusif et fructueux sur le système politique sénégalais pourra voir le jour.

En citant le psychanalyste Jacques Lacan – « Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l’agressivité » – l’UDS/A invite toutes les parties à se départir des postures conflictuelles. Le président de la République, souligne le communiqué, a « la noble et lourde mission d’améliorer les termes de référence » de ce dialogue, en mettant en priorité la relation entre le pouvoir et l’opposition.

Enfin, l’UDS/Authentique affirme que l’opposition ne peut être tenue à l’écart des décisions qui seront prises dans le cadre du dialogue, car elle reste une composante essentielle du système politique. Le parti plaide ainsi pour un débat national véritablement inclusif, où toutes les voix comptent, dans l’intérêt supérieur du pays.

Anta Babacar Ngom claque la porte du FDR et trace sa propre voie politique

En pleine tournée de proximité à Kaffrine, Anta Babacar Ngom, présidente du parti Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC), a annoncé ce week-end son départ définitif du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR). Cette coalition, formée dans les rangs de l’opposition, ne correspond plus à sa vision politique, a-t-elle justifié dans un communiqué transmis à Ledakarois.

« Je quitte définitivement le FDR », a-t-elle déclaré sans détour. Anta Babacar Ngom affirme vouloir désormais affirmer l’indépendance de son parti, l’ARC, dans le paysage politique national. « Aujourd’hui, l’Alternative pour la Relève Citoyenne entend tracer sa propre voie et assumer pleinement son autonomie. Je suis désormais engagée à 100 % dans ce projet politique, enraciné dans les réalités du pays, tourné vers la jeunesse, les femmes et les territoires oubliés », a-t-elle précisé, tout en réaffirmant son ancrage dans l’opposition.

Ce départ, explique-t-elle, ne résulte pas d’un désaccord conjoncturel, mais d’une stratégie politique réfléchie et portée depuis plusieurs mois. Elle ambitionne de construire une nouvelle identité politique, centrée sur la proximité avec les populations, l’écoute des préoccupations citoyennes et une rupture avec les pratiques politiques traditionnelles.

Dans cette dynamique de renouvellement, sa présence à Kaffrine vise à consolider les fondations de l’ARC. La tournée est présentée comme un moment d’échange avec les habitants et un acte fondateur pour un mouvement qui se veut citoyen, inclusif et résolument tourné vers les préoccupations locales.

Interpellée sur la position de son parti par rapport au Dialogue national lancé par les autorités, Anta Babacar Ngom a précisé que l’ARC se concertera en interne avant de faire connaître sa position. Ce retrait du FDR confirme, selon certains observateurs, la volonté de la jeune leader politique de se démarquer et d’imprimer sa propre marque dans l’arène politique sénégalaise.

Pacte de stabilité sociale : Mamadou Lamine Dianté détaille le rôle stratégique du Haut Conseil du Dialogue Social

Invité ce dimanche 18 mai 2025 sur le plateau de Face au Jury (PressAfrik TV), Mamadou Lamine Dianté, président du Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS), a levé le voile sur les coulisses du nouveau pacte de stabilité sociale signé entre le gouvernement, les syndicats et le patronat. Ce processus, amorcé dès l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, s’est imposé comme un des piliers majeurs de sa stratégie de pacification du climat social.

Dès les premières semaines du nouveau quinquennat, le président Faye a placé la question sociale au cœur de son agenda. Selon M. Dianté, le chef de l’État « a compris que sa politique ne pourrait produire des résultats sans une stabilité dans les milieux de travail ». C’est dans cette perspective que le Haut Conseil du Dialogue Social a été sollicité pour piloter un processus de concertation nationale, avec pour objectif un pacte équilibré et ambitieux.

Contrairement à certaines idées reçues, les discussions n’ont pas débuté en mars 2025, mais dès janvier. Mamadou Lamine Dianté a précisé avoir pris l’initiative : « Le 24 janvier, j’ai demandé à parler aux secrétaires généraux des syndicats. Ils sont venus me voir, et très vite, nous avons adressé un courrier officiel aux autorités. Une semaine plus tard, nous rencontrions le ministre du Travail. »

Les échanges ont débouché sur un document de base, baptisé draft zéro. À la différence du pacte de 2014, celui de 2025 intègre des attentes sectorielles concrètes et des engagements clairs, dépassant le cadre des simples déclarations d’intention. « Les centrales syndicales ont voulu que ce pacte sorte des négociations sectorielles ordinaires », a souligné M. Dianté, insistant sur la portée transversale de ce nouvel accord.

Pour encadrer cette démarche, le Premier ministre Ousmane Sonko a mis en place un comité restreint dans lequel le HCDS a joué un rôle moteur. La première étape fut une évaluation approfondie du pacte de 2014, afin d’en tirer les leçons. Cette phase a été suivie par une rencontre tripartite décisive, tenue le 27 février 2025 au Grand Théâtre national de Dakar. Une réunion jugée structurante, car elle a permis, selon M. Dianté, de renforcer la confiance entre les trois parties.

Le président Faye a ensuite donné des directives claires pour étendre les négociations aux grands secteurs sociaux : éducation, santé, justice, collectivités territoriales, etc., avec comme échéance symbolique le 1er mai 2025, jour de la fête du Travail. Grâce à une médiation discrète et continue du HCDS, les divergences ont été surmontées, permettant la signature d’un pacte à la hauteur des attentes.

« Notre rôle de médiation exige de la discrétion, surtout dans les rencontres sensibles. Il ne faut pas en faire un espace de polémique, sinon les lignes ne bougent pas », a confié Mamadou Lamine Dianté, soulignant l’importance du dialogue de fond, constructif et apaisé dans l’environnement social actuel.

Ce pacte, désormais effectif, constitue un levier stratégique pour le gouvernement Diomaye Faye : il vise à assurer la paix sociale durable, indispensable à la réussite de ses réformes structurelles. Le HCDS, en s’érigeant en courroie de transmission entre les différentes forces sociales, s’affirme plus que jamais comme un acteur central du nouveau contrat social sénégalais.

Coalition Diomaye Président : Mamadou Lamine Dianté appelle à une refonte pour consolider l’action au pouvoir

Mamadou Lamine Dianté, président du Haut Conseil du Dialogue Social et figure engagée de la mouvance présidentielle, a lancé un vibrant appel à la refonte de la coalition Diomaye Président. Invité de l’émission Face au Jury sur PressAfrik TV HD ce dimanche 18 mai 2025, il est revenu en détail sur les origines, l’évolution et les défis actuels de cette alliance politique née dans un contexte de forte turbulence.

Il a d’abord rappelé le contexte dramatique ayant conduit à la création de cette coalition. « Il y a eu un moment où Ousmane Sonko a été enfermé chez lui pendant 55 jours, puis emprisonné, avant que son parti, le Pastef, ne soit dissous », a-t-il expliqué. À cette époque, même si la coalition Yewwi Askan Wi existait toujours, le Pastef en était, selon lui, « la force motrice ». Sa dissolution, dit-il, a profondément affaibli le mouvement : « Toutes les activités de Yewwi étaient soit dispersées, soit abandonnées. Notre siège était barricadé. »

Face à cette désorganisation, une dynamique nouvelle s’est installée avec la naissance de la plateforme LACOS (Leaders Alliés au Candidat Ousmane Sonko), réunissant des figures comme Maïmouna Bousso et Dame Mbodj. Cette structure a pris le relais du combat, organisant conférences de presse et marches jusqu’au dépôt de la candidature de Sonko pour la présidentielle. Mais cette candidature fut rejetée une semaine plus tard par le Conseil constitutionnel.

C’est dans cette période charnière qu’une décision capitale a été prise : Ousmane Sonko a désigné Bassirou Diomaye Faye comme candidat à la présidentielle à travers une vidéo préenregistrée. « En résumé, Lacos a engendré Diomaye Président », a affirmé Mamadou Lamine Dianté, retraçant le basculement d’une lutte de résistance vers un projet politique renouvelé.

Une fois élu président de la République, Bassirou Diomaye Faye a hérité d’une coalition victorieuse mais encore structurée comme un outil de conquête du pouvoir. Selon Dianté, Ousmane Sonko a rapidement pris conscience de ce décalage et a convoqué une réunion dès le 6 avril 2025, appelant à la refonte de la coalition. « Il a insisté pour qu’on change son nom et qu’on révise ses textes, afin qu’elle devienne une coalition au pouvoir et non plus en quête du pouvoir », a-t-il rapporté.

Mais à ce jour, cette refondation attend toujours. Mamadou Lamine Dianté déplore le maintien du nom « coalition Diomaye Président », alors que de nouveaux alliés ont rejoint la dynamique présidentielle, notamment après les législatives. Il appelle à une actualisation profonde de la structure pour qu’elle soit en phase avec les réalités de la gestion étatique et de l’ouverture politique post-électorale.

Interrogé sur les tensions internes, notamment autour de certaines décisions jugées unilatérales et attribuées à Aïda Mbodj, présidente actuelle de la coalition, M. Dianté a évité les mots durs. Il a préféré parler « d’incompréhensions » plutôt que de crises, plaidant pour un retour à un dialogue constructif.

En conclusion, il a insisté sur la nécessité de repenser cette coalition dans l’optique d’une gouvernance stable, inclusive et cohérente. Pour lui, seule une restructuration assumée permettra de renforcer la majorité présidentielle et de donner une vraie cohésion à l’action gouvernementale. « Il faut dépasser les logiques d’avant la campagne. Nous sommes désormais au pouvoir, et cela exige une nouvelle posture politique », a-t-il martelé.

Anta Babacar Ngom quitte officiellement le FRD et affirme l’autonomie politique de l’ARC

Kaffrine, Sénégal – En tournée de proximité dans la région de Kaffrine, notamment dans le Ndoucoumane, Anta Babacar Ngom, présidente du mouvement Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC), a annoncé son retrait définitif de la coalition de l’opposition Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR).

« J’ai officiellement annoncé mon départ définitif du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), une coalition née dans l’opposition. Aujourd’hui, l’Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC) entend tracer sa propre voie et assumer pleinement son autonomie. Je suis désormais engagée à 100 % dans ce projet politique, enraciné dans les réalités du pays, tourné vers la jeunesse, les femmes et les territoires oubliés », a-t-elle déclaré.

Toutefois, Anta Babacar Ngom précise qu’elle ne quitte pas pour autant l’opposition :

« Je reste fermement ancrée dans l’opposition. Ce choix, mûri depuis plusieurs mois, reflète une volonté claire : affirmer une nouvelle identité politique fondée sur la proximité, l’écoute, et une autre manière de faire de la politique. »

Cette tournée dans le Ndoucoumane marque une étape clé pour l’ARC, qui cherche à renforcer sa base militante et à bâtir un véritable mouvement citoyen. Selon la fondatrice du parti, il s’agit d’un retour aux fondamentaux : aller à la rencontre des populations, écouter leurs préoccupations, et bâtir une offre politique qui leur ressemble.

Interrogée sur sa participation au dialogue national convoqué par le président Bassirou Diomaye Faye, Anta Babacar Ngom a indiqué que l’ARC se donnera le temps de la réflexion :

« Nous allons nous concerter afin de définir notre position. »

Ce départ du FDR traduit une volonté claire d’indépendance stratégique, et confirme l’ambition d’Anta Babacar Ngom de s’imposer comme une figure incontournable de l’opposition sénégalaise, avec un discours centré sur le renouveau politique, l’inclusion et la proximité.

Landing Savané : une figure tutélaire de la résistance et du dialogue honorée par Alioune Tine

À l’occasion d’un hommage solennel, Alioune Tine, fondateur de l’Afrikajom Center, a rendu un vibrant témoignage à Landing Savané, saluant l’héritage politique et humain d’un homme dont la trajectoire a marqué l’histoire contemporaine du Sénégal. Dans une salle chargée d’émotions et de mémoire, réunissant des leaders politiques, des acteurs de la société civile et des personnalités engagées dans les combats économiques et sociaux, l’évocation de Landing Savané a résonné comme un appel à la mémoire collective et au respect de la lutte démocratique.

Dès son entrée dans la salle, Alioune Tine a ressenti, selon ses mots, « l’écho des luttes d’une nation entière ». Pour lui, Landing Savané n’est pas simplement un homme politique ; il incarne avant tout le courage intellectuel et moral, celui qui pousse un esprit brillant à choisir l’opposition, même au prix de sa liberté, de sa sécurité, voire de sa vie. En optant pour cette voie difficile, Landing a inscrit son nom dans l’histoire comme un résistant, un homme de principes et un défenseur intransigeant de la démocratie.

Mais au-delà du militant, Alioune Tine a surtout mis en lumière la générosité et l’humanité de Landing Savané. Son ouverture d’esprit, son humilité, et surtout son sourire – décrit comme une marque de tolérance et de dialogue – ont permis de créer autour de lui un climat rare de respect mutuel, même dans des arènes politiques souvent polarisées. Cette capacité à écouter, à dialoguer, à concilier les contraires a été cruciale, notamment lors des négociations menées pour sa libération, dans lesquelles Alioune Tine lui-même a joué un rôle actif.

La figure de Landing Savané reste également attachée à la résistance contre les régimes autoritaires, notamment dans les années 1990. À cette époque, marquée par des tensions politiques aiguës, Alioune Tine se souvient d’avoir combattu à ses côtés, partageant les risques et les espoirs d’un Sénégal aspirant à l’alternance démocratique. Ce combat collectif, mené avec d’autres figures de proue de l’opposition, a contribué à forger la singularité démocratique sénégalaise, reconnue sur le continent et au-delà.

La forte affluence de figures politiques à cet hommage témoigne de la stature exceptionnelle de Landing Savané, vu comme un trait d’union entre générations, un repère dans le tumulte de la politique, et un artisan d’un dialogue constructif entre les forces en présence. Pour Alioune Tine, cette reconnaissance découle d’un parcours mêlant rigueur idéologique, fidélité à ses convictions et qualité humaine.

Aujourd’hui encore, alors que le Sénégal traverse de nouveaux défis, Landing Savané demeure une source d’inspiration, un modèle pour ceux qui croient en une politique fondée sur les principes, le respect, et la volonté de construire un avenir commun. À travers le regard d’Alioune Tine, c’est toute une mémoire de la résistance démocratique qui est ravivée, et c’est un appel à la transmission de cet héritage aux nouvelles générations qui se dessine.

Pape Abdoulaye Touré refuse l’indemnité de l’État : « Je veux la justice, pas l’aumône »

Le Coordonnateur du Mouvement Sénégal Notre Priorité (SNP), Pape Abdoulaye Touré, a décliné une indemnisation proposée par le Ministère de la Famille et des Solidarités, destinée aux anciens détenus politiques. Dans un message empreint de fermeté et de dignité, il a réaffirmé sa position : il ne réclame ni faveur ni compensation financière, mais exige que justice lui soit rendue.

« Pour la première fois, j’ai reçu hier un appel du Ministère de la Famille et des Solidarités. On m’y informait que je pouvais déposer mon papier de libération de prison ainsi qu’une photocopie de ma pièce d’identité afin de bénéficier d’une indemnité d’un montant de 500.000 FCFA, en tant qu’ex-détenu politique », a-t-il révélé.

Cependant, fidèle à ses principes, M. Touré a tenu à rappeler qu’aucune somme d’argent, aussi symbolique ou conséquente soit-elle, ne saurait remplacer la reconnaissance des violations qu’il dit avoir subies. « Comme je l’ai toujours affirmé, je ne toucherai pas un seul franc d’une quelconque indemnité tant que justice ne me sera pas rendue dans cette affaire de torture que j’ai subie », a-t-il déclaré.

Son refus n’est pas une simple posture : il traduit un combat plus profond pour la vérité et contre l’impunité. Victime autoproclamée de violences alors qu’il était en détention, Pape Abdoulaye Touré réclame que les responsables soient identifiés et jugés. « Ma position d’hier reste inchangée aujourd’hui : je préfère qu’on me rende justice, plutôt qu’on m’octroie tout le budget de l’État parce que l’honneur et la dignité d’un homme valent bien plus que l’argent. »

Cette déclaration intervient dans un contexte où plusieurs anciens détenus politiques commencent à bénéficier de mesures de réparation de la part des autorités. Mais pour certains comme M. Touré, ces gestes officiels ne suffisent pas à panser les plaies d’un passé encore douloureux.

En plaçant l’honneur et la justice au-dessus de toute considération matérielle, Pape Abdoulaye Touré entend faire de son combat une tribune pour toutes les victimes silencieuses du système carcéral. Et rappeler que le pardon, comme la réconciliation, passe d’abord par la vérité.

APR – Dialogue politique et arrestations : le parti de Macky Sall durcit le ton face au pouvoir

Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) s’est réuni le jeudi 15 mai 2025 pour aborder les questions majeures qui agitent l’actualité nationale et internationale. À l’issue de cette réunion, l’APR a réitéré son refus de participer au dialogue politique prévu le 28 mai prochain, tout en exigeant la libération immédiate de ses responsables incarcérés.

La rencontre a été l’occasion pour les cadres du parti fondé par l’ancien président Macky Sall d’exprimer leur profonde indignation face aux propos qu’ils qualifient de « graves et outranciers » tenus, selon eux, par des proches du Premier ministre Ousmane Sonko. Le SEN accuse ce dernier de soutenir « un insulteur notoire » à la veille d’un procès, ce qui, selon l’APR, s’apparente à une tentative de pression sur la justice. En conséquence, le parti considère que le dialogue politique initié par les nouvelles autorités est une manœuvre politicienne sans sincérité, visant à donner une légitimité à des décisions déjà prises.

En parallèle, l’APR a exprimé son inquiétude face à la situation sécuritaire dans la région sud du pays, notamment en Casamance, où un convoi de collecteurs de noix de cajou a récemment été attaqué à Boutoupa Camaracounda. Les responsables du parti saluent les efforts des forces armées dans cette zone sensible, et appellent les autorités à une attention plus soutenue et à des actions concrètes pour consolider la paix dans cette région longtemps affectée par l’instabilité.

Sur le plan judiciaire, l’Alliance Pour la République s’insurge contre les arrestations de plusieurs de ses figures emblématiques. Le parti exige la libération de Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye, considérés comme des « détenus politiques » et des « otages » d’un régime qui, selon le SEN, fait de la répression un outil de gouvernance. Il apporte également un soutien appuyé aux anciens ministres Amadou Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Sophie Gladima, Salimata Diop et Moustapha Diop, ciblés par des procédures en cours devant la Haute Cour de Justice. Pour l’APR, ces poursuites relèvent d’un acharnement politique et non d’un véritable souci de justice.

À l’échelle internationale, le SEN s’est félicité de la tenue à Lomé de la conférence de l’Union africaine sur la dette des pays africains. Cependant, les responsables du parti ont déploré la faible représentation du Sénégal à cet événement important. Ils estiment que le pays, qui s’est longtemps illustré sous le magistère de Macky Sall sur cette question, aurait dû marquer une présence plus forte, fidèle à son rôle de leadership africain sur les enjeux de la dette.

Enfin, l’APR a exprimé sa vive préoccupation concernant la situation des libertés au Mali. Le parti a appelé au respect des droits fondamentaux, jugeant qu’aucun progrès durable n’est possible sans liberté d’expression et d’association dans les sociétés africaines.

Ce communiqué illustre la posture désormais résolument offensive de l’APR, qui entend assumer pleinement son rôle d’opposition et se positionne en vigie de la démocratie sénégalaise face à un pouvoir qu’il accuse de dérives autoritaires.

Affaire de la dette cachée : Arona Coumba Ndoffène Diouf charge Macky Sall et appelle à une reddition des comptes

S’exprimant depuis Touba au micro de la RFM, l’ancien ministre Arona Coumba Ndoffène Diouf est revenu avec fermeté sur l’affaire de la dette cachée, qui continue de faire polémique au Sénégal. Sans ambages, il a mis en cause l’ancien président Macky Sall, dénonçant un endettement massif sans retombées visibles pour les populations.

« En 2022, j’ai démissionné de son cabinet, mais j’avais alerté à l’époque et après mon départ. Beaucoup d’argent est arrivé au Sénégal sans corrélation avec les réalisations », a-t-il confié. Selon lui, jamais un président n’a contracté autant de dettes en si peu de temps, en comparaison avec le produit intérieur brut du pays.

Plus grave encore, Arona Coumba Ndoffène Diouf accuse l’ancien régime d’avoir transformé plusieurs sociétés nationales en entités privées ou en sociétés anonymes, sans transparence. « Aucun président n’a transformé des sociétés nationales en sociétés privées ou créé autant de sociétés anonymes », a-t-il déclaré, soulignant l’opacité de certaines décisions majeures du gouvernement précédent.

Face à cette situation qu’il juge alarmante, l’ex-ministre appelle les nouvelles autorités à prendre leurs responsabilités. « On doit convoquer Macky Sall pour lui rappeler que cet argent ne lui appartient pas et faire la lumière sur cette affaire », insiste-t-il, appelant à une véritable reddition des comptes.

Arona Coumba Ndoffène Diouf a toutefois salué les premières initiatives prises par le régime actuel dans ce sens. Pour lui, l’effort de transparence engagé est salutaire, même s’il estime que le chemin vers un redressement économique sera ardu. « Ce sera difficile au début, mais dès la troisième année du mandat du président, le Sénégal brillera économiquement. Tout fonctionnera à merveille », a-t-il conclu avec optimisme.

L’AFP évalue son 3e Congrès ordinaire et se projette vers l’avenir

La Direction collégiale de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) s’est réunie ce jeudi 15 mai 2025 sous la présidence de son Secrétaire général, l’honorable député-maire Mbaye Dione. Cette rencontre, tenue dans un contexte politique marqué par de vives tensions, avait à l’ordre du jour deux points essentiels : l’évaluation du 3e Congrès ordinaire du Parti et l’analyse de la situation nationale, avec en ligne de mire les perspectives à venir.

Sur le premier point, la Direction collégiale s’est félicitée du succès éclatant du 3e Congrès ordinaire tenu le 26 avril 2025. Ce rendez-vous majeur a été salué pour la qualité de sa mobilisation, sa parfaite organisation et l’atteinte des objectifs fixés.

L’occasion a également été saisie pour adresser des remerciements appuyés au président Moustapha Niasse, salué pour sa contribution historique à la vie politique nationale et à la construction du Parti. Son retrait de l’Exécutif de l’AFP a été perçu comme un moment fort, empreint d’émotion et de reconnaissance.

Dans le même esprit, des félicitations ont été adressées au Secrétaire général Mbaye Dione et à tous les militants ayant contribué à faire de ce Congrès une étape décisive. La nouvelle direction s’est dite déterminée à relever les défis à venir dans un esprit d’unité et de cohésion.

Sur le plan national, la Direction collégiale s’est penchée sur un contexte jugé inquiétant, dominé par une vague d’arrestations jugées arbitraires et symptomatiques d’une justice « sélective ». Si l’AFP reconnaît la nécessité de rendre des comptes, elle dénonce un climat de répression et d’insécurité juridique qui coïncide avec une crise économique aiguë : licenciements abusifs, baisse du pouvoir d’achat et difficultés des ménages à l’approche de la Tabaski.

Dans ce contexte tendu, l’appel au dialogue lancé par le président de la République a été analysé avec rigueur. L’AFP a décidé de répondre favorablement à l’invitation pour le Dialogue national prévu le 28 mai 2025, tout en posant des conditions : l’exigence d’un cadre véritablement inclusif et la possibilité d’amender les termes de référence.

Enfin, la Direction collégiale a esquissé les grandes lignes de la relance politique de l’AFP. Le reprofilage du Parti passera par des tournées de terrain sous la conduite du Secrétaire général Mbaye Dione, mais aussi par la relance des activités de l’École de Formation du Parti. Des ateliers de réflexion seront organisés pour renforcer les capacités militantes et faire de la formation un pilier stratégique de la redynamisation de l’AFP.

Attaque contre Cheikh Issa Sall : des proches du maire de Mbour montent au créneau

La jeunesse de l’Union nationale pour l’Intégration, le Travail et l’Équité (Unité), structure affiliée au président Cheikh Issa Sall, a vivement réagi suite à la sortie médiatique de Fadilou Keïta, accusé d’avoir violemment pris à partie le maire de Mbour. Dans un communiqué rendu public, ces jeunes militants dénoncent ce qu’ils considèrent comme une attaque injustifiée, relevant davantage de la diffamation que d’un véritable combat politique.

Selon eux, un véritable engagement ne devrait jamais se fonder sur des motivations personnelles ou des dénonciations gratuites, mais sur des arguments solides, vérifiables et constructifs. Ils défendent l’idée que toute posture de combat légitime exige une objectivité sans faille, où la vérité doit primer en toutes circonstances. Ils fustigent ce qu’ils qualifient de « dérive populiste » consistant à manipuler l’opinion publique dans le seul but de nuire à un adversaire politique.

Les soutiens du maire ne s’arrêtent pas là. Ils pointent du doigt Fadilou Keïta, qu’ils qualifient de privilégié « catapulté » à un poste de directeur général uniquement en raison de ses origines familiales. Ils rappellent que ce dernier avait pourtant loué les qualités humaines et professionnelles de Cheikh Issa Sall lors de leur collaboration passée. Selon eux, c’est grâce à la bienveillance de ce dernier que Fadilou Keïta aurait pu bénéficier d’un terrain et du rappel de son salaire sur une période de quinze mois. Des faveurs qui contrastent aujourd’hui, selon eux, avec l’attitude hostile de leur ancien allié.

Pour les jeunes du mouvement Unité, cette attaque n’a qu’un seul objectif : salir l’image d’un maire apprécié et affaiblir l’opposition locale. Ils dénoncent une stratégie bien rodée visant à discréditer les figures politiques en place, dans l’unique but de les écarter et de s’emparer de leur mandat. Ils rejettent catégoriquement cette méthode et affirment leur engagement à défendre Cheikh Issa Sall contre toute tentative de manipulation, de calomnie ou de campagne de dénigrement.

Affaire Azoura Fall : Thierno Bocoum salue un « signal fort » et appelle à l’équité pour tous

Le leader du mouvement AGIR, Thierno Bocoum, a salué ce qu’il qualifie de « signal fort » suite à la première audience dans l’affaire Azoura Fall. Dans une déclaration rendue publique, l’ancien député a exprimé sa satisfaction face à l’intervention du procureur et à la célérité observée dans le traitement du dossier. Il a cependant profité de l’occasion pour attirer l’attention sur d’autres cas qui, selon lui, méritent la même diligence judiciaire.

« Dans l’affaire Azoura, le procureur a agi, la justice suit son cours. Voilà le signal fort, que nous espérions. Il mérite d’être salué sans réserve », a affirmé Thierno Bocoum, estimant que cette évolution représente un pas important vers une justice plus réactive.

Cependant, le président du mouvement AGIR n’a pas manqué de rappeler que d’autres personnes, comme Abdou Nguer ou encore Assane Diouf, attendent toujours que leurs dossiers avancent. Il juge injustifiable la lenteur qui entoure ces affaires, surtout lorsque les faits qui leur sont reprochés sont, selon lui, assimilables à des cas de flagrant délit pour lesquels d’autres accusés sont déjà jugés.

« À présent, que le flambeau de l’équité continue de briller pour tous. L’injustice qui frappe Abdou NGuer, Assane Diouf et d’autres doit cesser. Eux aussi doivent répondre devant la justice dans les mêmes conditions de célérité et d’équité », a-t-il plaidé.

Farba Ngom obtient une respiration médicale dans un dossier politico-financier asphyxiant

Par un revirement judiciaire notable, le président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF) a accédé à une requête clé de la défense de Farba Ngom : la désignation d’un expert médical. Le Pr Alassane Mbaye, éminent cardiologue à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, a été commis pour évaluer l’état de santé du maire des Agnams, incarcéré à Rebeuss depuis le 27 février.

Ce choix, validé sur proposition de l’Ordre des médecins, n’est pas anodin. Il signe une désapprobation tacite de la position du parquet, qui s’était opposé à cette demande. Les avocats de Farba Ngom peuvent souffler, au moins temporairement : ils viennent de remporter une manche dans ce bras de fer judiciaire tendu. Mais de là à parler de libération imminente, il y a encore un pas… médical.

Tout repose désormais sur le rapport du Pr Mbaye : c’est lui qui devra dire si la condition physique de l’homme fort de l’APR est compatible avec une détention prolongée. Ce diagnostic pourrait rebattre les cartes dans une affaire déjà hautement sensible.

Pour rappel, Farba Ngom fait face à des accusations lourdes : association de malfaiteurs, blanchiment, complicité d’escroquerie et détournement de deniers publics, pour un montant faramineux de 91 milliards de francs CFA. Un rapport de la CENTIF a jeté une lumière crue sur des transactions suspectes dépassant les 125 milliards, cristallisant ainsi les soupçons d’enrichissement illicite.

En toile de fond, c’est aussi une séquence politique qui se joue. Car Farba Ngom n’est pas un justiciable ordinaire : c’est une figure emblématique de l’ex-majorité, un confident de l’ancien président Macky Sall, aujourd’hui dans le viseur d’une justice qui semble vouloir solder les comptes de l’ère précédente.

Verdict médical à venir, verdict judiciaire en suspens. La suite de ce feuilleton politico-judiciaire pourrait bien se jouer… au stéthoscope.

Tidjane Thiam reconduit à la tête du PDCI dans un climat politique sous tension en Côte d’Ivoire

Dans un contexte politique électrique, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation de l’opposition, a réélu ce mercredi Tidjane Thiam à sa présidence, lors d’un congrès exceptionnel tenu deux jours après sa démission stratégique. Seul candidat en lice, l’ancien patron du Crédit Suisse a été reconduit à la tête d’un parti qu’il dirige officiellement depuis décembre 2023. Une manœuvre assumée visant à parer à une éventuelle invalidation judiciaire de sa précédente élection.

En toile de fond, une procédure en cours, intentée par une militante du parti, met en cause la nationalité ivoirienne de Thiam au moment de son élection initiale. Selon elle, celui-ci ne serait devenu pleinement ivoirien qu’en mars 2025, après avoir renoncé à sa nationalité française. Une audience cruciale est d’ailleurs prévue ce jeudi pour trancher sur cette affaire, qui pourrait fragiliser la légitimité institutionnelle de son mandat, malgré son nouveau couronnement partisan.

Pour ses partisans, cette réélection constitue une clarification bienvenue. Elle permettrait de refermer une séquence polémique et d’affirmer le leadership de Thiam sur un PDCI en quête de renouveau. Toutefois, cette légitimation interne n’efface pas l’obstacle majeur auquel il fait face : son exclusion des listes électorales nationales.

Fin avril, la justice ivoirienne a confirmé que Tidjane Thiam avait perdu sa nationalité ivoirienne en 1987 en acquérant celle de la France, en vertu de l’article 48 du code de la nationalité. Par conséquent, il ne pourra pas se présenter à la présidentielle du 25 octobre 2025, faute d’inscription sur les listes électorales. Aucun recours n’est pour l’instant envisageable, la révision des listes n’étant pas programmée.

Thiam n’est pas seul dans cette impasse. Trois autres figures majeures de l’opposition – Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro – sont elles aussi écartées de la course présidentielle en raison de condamnations judiciaires. Une situation qui inquiète quant à la pluralité du prochain scrutin.

Le gouvernement, pour sa part, rejette toute accusation de manœuvre politique, assurant respecter scrupuleusement l’indépendance de la justice. En attendant, l’incertitude demeure autour d’Alassane Ouattara. À 83 ans, le président sortant entretient le flou, déclarant simplement être “désireux de continuer à servir son pays”, sans officialiser sa candidature.

Sénégal : 6 milliards de FCFA versés à deux entreprises après les émeutes – une affaire qui inquiète

Une affaire suscite de vives interrogations au Sénégal, à la suite de révélations du journal L’Observateur sur des paiements controversés effectués par l’État à deux entreprises privées peu après les violentes manifestations du 9 février 2024. Selon le quotidien, près de 6 milliards de francs CFA ont été débloqués au profit des sociétés Synergies Afrique (4,9 milliards) et Henan Chine (791 millions) sous forme de Certificats nominatifs d’obligation (CNO), datés du 26 mars 2024, soit à peine deux jours après l’élection présidentielle ayant consacré Bassirou Diomaye Faye.

Officiellement, ces fonds ont été octroyés au titre de réparations pour des dommages que ces entreprises auraient subis lors des émeutes. Toutefois, plusieurs zones d’ombre entourent la légitimité et le timing de ces paiements. En premier lieu, la Cour des comptes s’interroge sur la pertinence de telles indemnisations, surtout dans un contexte de transition politique où seules les affaires courantes sont censées être traitées.

De plus, la loi impose aux entreprises d’être assurées contre les risques liés à leurs activités. Pourquoi alors mobiliser des ressources publiques pour compenser des pertes qui, en principe, relèvent des assureurs ? Cette question, soulignée par les observateurs, alimente les soupçons de mauvaise gestion, voire de liquidation précipitée de fonds publics à la fin du mandat de l’ancien régime.

Le moment choisi pour ces décaissements – à peine 48 heures après un scrutin décisif – suscite un malaise certain. Pour de nombreux analystes, cela laisse planer le doute sur un possible arrangement de dernière minute ou une tentative de récompenser certaines entreprises proches du pouvoir sortant.

L’Observateur, à l’origine de ces révélations, parle d’une affaire « aussi opaque que préoccupante », exigeant transparence et redevabilité. Le nouveau gouvernement, porté par une promesse de rupture et de bonne gouvernance, pourrait être contraint de lancer une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur cette opération.

Alors que le président Diomaye Faye s’est engagé à renforcer la lutte contre la corruption et à réformer la gestion des deniers publics, cette affaire constitue un premier test de crédibilité pour les nouvelles autorités. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour demander des audits rigoureux et des sanctions, si des irrégularités sont confirmées.

En attendant les conclusions d’une éventuelle enquête, cette affaire illustre les défis auxquels est confrontée la nouvelle administration : tourner la page d’un système souvent critiqué pour son opacité, tout en rassurant l’opinion sur sa volonté de rompre avec les pratiques du passé.

Scandale politico-financier : Abdou Karim Mbacké sous mandat de dépôt, l’affaire s’élargit

Le vaste scandale politico-financier révélé par le rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) continue de secouer les cercles du pouvoir et du monde des affaires au Sénégal. Ce lundi, une nouvelle arrestation de poids vient étoffer la liste déjà longue des mis en cause : Abdou Karim Mbacké a été placé sous mandat de dépôt dans le cadre d’une enquête pour blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs et complicité d’escroquerie.

Mis en cause dans une transaction douteuse portant sur 10 milliards de francs CFA, Mbacké est désormais formellement inculpé dans cette affaire tentaculaire. Les autorités judiciaires le soupçonnent d’avoir joué un rôle clé dans un réseau structuré de détournement présumé de fonds publics et de transferts financiers occultes à l’échelle transnationale.

Il rejoint en détention Ndèye Seynabou Ndiaye, gérante de la société Woodrose Investment Ltd, écrouée depuis peu pour les mêmes chefs d’accusation. D’après les éléments du dossier, Ndiaye aurait facilité des opérations de blanchiment à travers des circuits financiers complexes, dissimulant l’origine et la destination de sommes colossales.

Le dossier, déjà sulfureux, porte désormais sur un montant global de 31 milliards de francs CFA. Les noms de Tahirou Sarr, homme d’affaires réputé, et de Farba Ngom, député influent et proche du cercle présidentiel, continuent de planer comme de lourdes ombres sur cette enquête qui prend chaque jour davantage l’allure d’un séisme judiciaire.

Si ces derniers n’ont pas encore été inquiétés officiellement par la justice, leur implication présumée dans les réseaux mis à nu par la CENTIF attise l’attention de l’opinion publique et la pression médiatique. Pour beaucoup, ce scandale pourrait bien être l’un des plus grands de la dernière décennie, tant par l’ampleur des montants en jeu que par le profil des personnes citées.

Le parquet, de son côté, affiche une volonté claire de faire toute la lumière sur cette affaire. L’instruction suit son cours et, selon des sources proches du dossier, d’autres arrestations pourraient survenir dans les jours à venir.

Sénégal – Indemnisations controversées post-émeutes : un parfum de scandale financier en pleine transition

À peine le rideau tombé sur la présidentielle du 24 mars 2024, qui a vu l’élection de Bassirou Diomaye Faye, l’État sénégalais a autorisé, dans une étonnante précipitation, le versement de près de 6 milliards de francs CFA à deux sociétés privées. Officiellement, il s’agit de compensations pour des dégâts causés lors des émeutes du 9 février, survenues dans le sillage du report controversé du scrutin. Mais la forme, le fond et le timing de ces indemnisations suscitent un malaise croissant, relayé notamment par les révélations de L’Observateur.

Les bénéficiaires, Synergies Afrique (4,9 milliards) et Henan Chine (791 millions), ont perçu ces sommes sous forme de Certificats nominatifs d’obligation (CNO), émis le 26 mars 2024 — soit deux jours seulement après l’élection présidentielle. Cette célérité interroge. En période de transition, l’administration est censée se limiter à la gestion des affaires courantes. Or, débourser une telle enveloppe, dans un contexte de changement de régime et d’incertitude institutionnelle, soulève inévitablement la question de la légalité et de l’opportunité de la démarche.

S’ajoute à cela un autre point de friction : la logique même des indemnisations. Pourquoi l’État s’arrogerait-il un rôle de garant pour des entreprises potentiellement assurées contre les risques de vandalisme ou d’émeute ? À ce stade, la Cour des comptes aurait, selon L’Observateur, exprimé de sérieuses réserves sur la régularité de ces décaissements.

Dans l’opinion publique, ce montage financier évoque moins un geste de solidarité post-crise qu’un possible coup de balai budgétaire orchestré par le régime sortant, à la veille de sa sortie. Une manœuvre aux allures de liquidation de dernière minute, qui pourrait bien dissimuler d’autres faveurs opaques ou des tentatives de verrouillage politico-économique avant le passage de témoin.

Une enquête approfondie semble désormais inéluctable pour établir les responsabilités et clarifier les bénéficiaires réels — car derrière les raisons avancées, l’odeur de favoritisme et d’improvisation politique est tenace. En pleine phase de refondation républicaine, Diomaye Faye et son équipe sont désormais face à un choix : enterrer discrètement l’affaire, ou en faire un cas d’école pour affirmer leur rupture avec les pratiques opaques de leurs prédécesseurs.

La coalition DJONE boycotte le dialogue national du 28 mai 2025

Dans une note d’information publiée ce 13 mai, la coalition DJONE annonce son refus de participer au dialogue national convoqué par le président Bassirou Diomaye Faye. Elle dénonce une série d’atteintes graves à l’État de droit, au pluralisme politique et aux libertés fondamentales, pointant notamment l’arrestation d’opposants, les attaques contre la presse et le mépris affiché envers l’opposition.

Kaolack / Politique : Réduire les partis politiques est une erreur à ne pas commettre (Cheikh Ibrahima Diallo, président du PJD)

Dans le cadre de l’ouverture d’un dialogue national, les autorités politiques ont lancé une initiative visant à rassembler les partis politiques du Sénégal. De nombreux partis et coalitions ont été conviés. Toutefois, certaines formations politiques, comme le Parti pour la Justice et le Développement (PJD), n’ont pas été invitées. Son président, Cheikh Ibrahima Diallo, a exprimé son indignation face à cette exclusion lors d’un point de presse.

« C’est une erreur d’entamer un dialogue sans inviter tous les partis politiques. Sans invitation, nous ne pouvons pas y participer », a-t-il dénoncé.

Et d’ajouter : « Si l’absence de certains partis légalement reconnus résulte d’un oubli, il faut corriger cela immédiatement. Je réclame notre droit, et cela doit être respecté. Il est inadmissible que le gouvernement appelle à un dialogue sans que tous les partis politiques soient conviés. Je n’ai reçu aucune invitation. »

Le leader du PJD rappelle que les partis politiques doivent bénéficier d’un soutien financier pour pouvoir mener à bien leurs missions auprès des populations.

« Notre parti est légalement constitué et a reçu son récépissé en 2014. Comment peut-on inviter des coalitions sans convier certains partis, alors que ce sont ces derniers qui les composent ? Les coalitions sont souvent éphémères, contrairement aux partis qui en sont la base. »

Selon lui, cette mise à l’écart traduit une volonté dissimulée : « S’ils cherchent à éliminer certains partis, qu’ils sachent que cela est anormal. Nous réclamons notre droit. »

Cheikh Ibrahima Diallo insiste sur la nécessité d’une transparence totale dans ce processus. « Lorsqu’on lance un dialogue national, tous les partis politiques doivent être invités. Ce n’est pas normal que le gouvernement organise une telle rencontre sans convier l’ensemble des formations. Il semble qu’on cherche à faire disparaître les partis politiques. »

Le président du PJD appelle à l’unité et à la justice. « Réduire le nombre de partis politiques est une erreur à ne pas commettre. Je demande que ces fautes soient corrigées », a-t-il conclu.

Dialogue national : Babacar Fall du GRADEC invite l’opposition à participer pour faire avancer la démocratie

À deux semaines de l’ouverture officielle du dialogue national prévu du 28 mai au 4 juin 2025, les appels à une participation large et inclusive se multiplient. Ce lundi, lors d’une rencontre à Dakar, trois structures de la société civile – l’ONG 3D, le COSCE et le GRADEC – ont annoncé leur volonté d’y prendre une part active. Elles ont exprimé leur détermination à contribuer aux discussions à travers des propositions concrètes, centrées sur les réformes politiques et électorales.

Parmi les intervenants, Babacar Fall, secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (GRADEC), a lancé un appel clair à l’endroit des partis d’opposition qui ont fait part de leur intention de boycotter les travaux. Selon lui, refuser de participer à un cadre aussi crucial pour la vie démocratique du pays est une erreur stratégique. Il a insisté sur le fait qu’il est possible d’être en désaccord tout en prenant part au processus.

« Nous l’avons toujours dit, la politique de la chaise vide n’est pas une bonne chose. On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout. Même si on n’est pas d’accord, le minimum, c’est de venir exprimer ses préoccupations dans la diversité, dans le respect. C’est ça qui fait avancer la démocratie », a déclaré Babacar Fall.

Le secrétaire général du GRADEC a également souligné que ce dialogue national devait être le plus inclusif possible. Il a invité toutes les parties prenantes de la vie nationale – qu’il s’agisse des syndicats, des personnalités politiques indépendantes ou des mouvements citoyens – à répondre favorablement à l’appel lancé par le président de la République. Pour Babacar Fall, l’absence de certaines forces vives du pays priverait le dialogue de sa richesse et de sa représentativité.

« Nous profitons de cela pour lancer un appel à l’ensemble des parties prenantes, que ce soit syndicat, personnalité politique indépendante ou mouvement citoyen, pour que ce dialogue-là soit le plus inclusif possible, pour que les gens puissent répondre à l’appel du Président », a-t-il poursuivi.

Babacar Fall ne désespère pas de voir les partis réticents changer de position. Il estime que la société civile a encore un rôle à jouer pour favoriser le rapprochement entre les différentes sensibilités politiques. « Maintenant, s’ils ne sont pas d’accord, qu’ils puissent exprimer de vive voix leur désaccord. C’est ça qui fait avancer la démocratie. Je ne désespère pas que, d’ici là, avec les initiatives que la société civile ne manquera pas de prendre, on puisse vraiment ramener les boycotteurs à de meilleurs sentiments », a-t-il lancé.

Il a aussi rappelé que ce dialogue intervient à un moment opportun pour le Sénégal, dans un contexte où les réformes sont attendues aussi bien sur le plan institutionnel qu’électoral. Pour lui, une démocratie ne se fige pas dans une perfection théorique : elle se construit, s’améliore et se réajuste en permanence à partir de l’expérience, des pratiques et des attentes des citoyens.

« Si ce dialogue intervient en ce moment, ce n’est que bénéfice pour nous. Cela nous permettra de baliser le terrain et de discuter pour voir également comment arriver à parfaire notre système démocratique. On a beau faire des réformes, une démocratie n’est jamais parfaite. Il faut tout le temps l’améliorer en partant de la pratique et de l’existant », a conclu Babacar Fall.

Les trois organisations – ONG 3D, COSCE et GRADEC – ont déjà entamé un travail préparatoire. Elles ont commencé à étudier en profondeur les termes de référence du dialogue national, qui ont été largement partagés. Elles entendent s’approprier le contenu de ces documents de base et contribuer à enrichir les thématiques par des apports concrets, issus de leur expertise et de leur ancrage dans les réalités sociales du pays.

Crise économique au Sénégal : Thierno Bocoum tire la sonnette d’alarme contre la gestion du régime Diomaye Faye

Dans une tribune virulente intitulée « L’économie sénégalaise est stressée », Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, dresse un réquisitoire sévère contre la gouvernance économique du régime de Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir en avril 2024. À ses yeux, le nouveau pouvoir dissimule une crise structurelle derrière des discours creux et des polémiques secondaires, alors que la population sénégalaise s’enfonce dans une précarité grandissante.

« Le panier de la ménagère est vide », déplore Bocoum, qui décrit une société étranglée par les charges fixes et frappée par une inflation persistante, en dépit des mesures annoncées par le gouvernement. En février 2025, l’exécutif lançait une deuxième phase de lutte contre la vie chère, sans effet notable sur le terrain. Le chômage, notamment chez les jeunes, demeure préoccupant : 20,3 % des actifs sont sans emploi, et 34,4 % des 15–24 ans n’ont ni emploi, ni formation, ni perspectives, selon les chiffres avancés par l’opposant.

Lancé en grande pompe le 14 octobre 2024, le plan Sénégal 2050 entend tripler le PIB par habitant et restaurer la souveraineté économique du pays. Thierno Bocoum remet en question la solidité du projet : « Comment bâtir des prévisions solides sans un diagnostic fiable ? » déclare-t-il. Il souligne l’absence d’audit financier à l’époque du lancement, et la publication tardive, par la Cour des comptes, d’un déficit budgétaire atteignant 12,3 % du PIB et d’un taux d’endettement réel de 99,67 %, bien supérieur aux 83,7 % initialement déclarés.

Thierno Bocoum dénonce également un manque de transparence budgétaire. Le régime actuel, qui critiquait la dette sous Macky Sall, aurait selon lui reconduit les mêmes pratiques sans entreprendre de réformes structurelles. Il pointe du doigt l’adoption de lois de finances rectificatives sans débats parlementaires, et l’absence de rapports trimestriels d’exécution budgétaire. Une opacité sanctionnée en février 2025 par Moody’s, qui a abaissé la note souveraine du Sénégal à B3, évoquant des « déficits masqués » et une « gestion opaque ».

Le secteur des BTP, moteur historique de l’emploi urbain, est quasiment à l’arrêt. Son chiffre d’affaires a reculé de 2,6 % en 2024, selon l’ANSD. Aucun projet structurant n’a été relancé, aggravant la crise de l’emploi. Parallèlement, la pression fiscale, qui culmine à 19,3 % du PIB — un record dans l’UEMOA — asphyxie les entreprises et freine la consommation intérieure.

Face à l’impasse économique, de nombreux jeunes choisissent l’exil, parfois au péril de leur vie. Dans les campagnes, la situation est tout aussi dramatique : 16 000 hectares de cultures ont été noyés en 2024, affectant 250 000 personnes et exacerbant l’insécurité alimentaire. Pour Bocoum, ces crises auraient pu être évitées par une gestion plus rigoureuse : « Ce n’est pas une fatalité. C’est une opportunité transformée en impasse. »

Dans une conclusion sans concession, Thierno Bocoum appelle le pouvoir à « sortir des slogans » pour engager un véritable sursaut national. Il exige une « sincérité budgétaire » et un cap clair pour éviter que le pays ne sombre davantage : « Le Sénégal ne peut plus se permettre l’approximation. Le temps du courage est venu. »

À travers cette tribune, Thierno Bocoum s’impose comme l’une des voix critiques les plus virulentes du paysage politique sénégalais. Son analyse, bien que contestable pour certains, souligne l’urgence d’une remise à plat des politiques économiques dans un contexte où les attentes sociales sont immenses et la marge de manœuvre réduite.

Dialogue national : La société civile alerte sur le risque d’un boycott et d’une démocratie fragilisée

À l’approche du Dialogue politique national convoqué par le président de la République, la société civile sénégalaise hausse le ton. Réunie à travers le consortium ONG 3D, COSCE, GRADEC et d’autres partenaires, elle a lancé un atelier stratégique préparatoire avec l’appui de l’Union européenne dans le cadre du programme Saxal Jamm. L’objectif est clair : favoriser une participation active, cohérente et inclusive de la société civile aux réformes politiques et électorales à venir.

Trois thématiques majeures seront au cœur des échanges : la démocratie et les droits de l’homme, le processus électoral, ainsi que les réformes institutionnelles. Pour Babacar Fall, secrétaire général du GRADEC, cette initiative est non seulement une réponse à l’appel au dialogue lancé par les autorités, mais aussi un rempart contre tout risque de dérive institutionnelle.

Alors que certains acteurs politiques menacent de boycotter ce rendez-vous national, la société civile tire la sonnette d’alarme. Elle juge que toute absence à la table des négociations représente une atteinte à la démocratie. Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D, insiste sur l’importance du dialogue malgré les désaccords. Il rappelle que seule une confrontation responsable des idées peut faire progresser le pays sur la voie démocratique.

Face à cette situation, la société civile appelle l’ensemble des composantes actives de la nation – partis politiques, syndicats, mouvements citoyens – à prendre part aux discussions. Elle souhaite porter une voix issue de la base, à travers un mémorandum unifié, pour influencer les grandes orientations à venir.

Au-delà des enjeux politiques, cette mobilisation est également un acte de sauvegarde démocratique. En intégrant des femmes, des jeunes, des personnes vivant avec un handicap et des ambassadeurs de la paix, les organisateurs entendent poser les bases d’un dialogue représentatif et durable. Dans un contexte marqué par la polarisation et l’incertitude, ils estiment qu’un déficit de concertation ouvrirait la voie à la division et à l’appauvrissement du débat démocratique. Ce dialogue préparatoire se veut ainsi une ultime ligne de défense pour préserver la participation citoyenne et la légitimité des décisions à venir.

Dialogue national du 28 mai : Fadel Barro et le mouvement « Jammi Gox Yi » répondent présents

Le mouvement citoyen « Jammi Gox Yi », dirigé par Fadel Barro, figure emblématique de l’engagement civique au Sénégal, a annoncé sa participation au dialogue national convoqué par le président Bassirou Diomaye Faye, prévu pour le 28 mai 2025. Une décision motivée par la gravité des enjeux et la volonté d’apporter des propositions concrètes pour relever les défis auxquels le pays est confronté.

Invité à s’exprimer sur la RFM, Fadel Barro a justifié la présence de son mouvement par la nécessité d’exprimer les aspirations profondes des citoyens : « Nous sommes invités à ce dialogue et nous irons avec nos préoccupations, nos revendications, notre souhait et notre vision du chemin que le Sénégal devrait emprunter sur le plan politique. » L’ancien coordonnateur du mouvement Y’en a marre entend ainsi faire de cette tribune un espace de propositions et de vigilance citoyenne.

Pour Fadel Barro, le Sénégal traverse une phase critique. « Le pays vit des moments extrêmement difficiles », a-t-il alerté, citant les dysfonctionnements dans les secteurs de la justice, les tensions économiques et sociales, ainsi que le désespoir de la jeunesse. Cette dernière, selon lui, est désemparée au point de « braver la mer et le désert » pour fuir le pays.

Dans ce contexte, il estime que la main tendue du président Diomaye Faye doit être saisie. « Allons-y et parlons franchement des vrais problèmes », a-t-il lancé, appelant à une discussion sans tabous autour des réformes politiques, économiques et sociales nécessaires pour un renouveau du pays.

Alors que de nombreux acteurs politiques, sociaux et économiques se préparent à prendre part à ce dialogue national, la présence de figures comme Fadel Barro apporte une dimension citoyenne et populaire à cette rencontre. Elle confirme aussi l’engagement des mouvements de la société civile à participer activement à la construction d’un Sénégal nouveau, fondé sur l’écoute, la justice et la transparence.

La société civile sénégalaise en ordre de bataille pour un dialogue politique inclusif et salutaire

À l’approche du Dialogue Politique National initié par le Président de la République, la société civile sénégalaise se mobilise pour jouer pleinement son rôle de sentinelle démocratique. À travers un atelier stratégique de préparation, organisé par le consortium ONG 3D, COSCE, GRADEC et autres structures partenaires, une dynamique collective se met en place pour garantir une participation forte, cohérente et inclusive aux prochaines réformes politiques et électorales.

Cet atelier, parrainé par l’Union Européenne dans le cadre du programme Saxal Jamm, met sur la table trois thématiques majeures : la démocratie et les droits de l’homme, le processus électoral et les réformes institutionnelles. Trois axes considérés comme fondamentaux pour asseoir une gouvernance transparente, équitable et durable.

Pour Babacar Fall, secrétaire général du GRADEC, « cette initiative constitue une réponse nécessaire à l’appel au dialogue, mais également une barrière contre le danger d’une déviation institutionnelle ». Un avertissement qui prend tout son sens alors que des menaces de boycott planent sur le processus. La société civile, consciente des risques de polarisation, tire la sonnette d’alarme : l’absence de certains acteurs à la table des négociations pourrait porter atteinte à l’équilibre démocratique du pays.

Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D, renchérit : « Le dialogue, même face aux divergences, est essentiel pour toute progression démocratique ». À ses yeux, la société civile ne peut se contenter d’un rôle d’observateur. Elle doit être un régulateur actif, capable de rassembler syndicats, partis politiques, mouvements citoyens, jeunes, femmes, personnes en situation de handicap, et ambassadeurs de la paix autour d’un espace d’échange national.

Dans cette perspective, les organisateurs entendent porter la voix de la base à travers un mémorandum partagé, fruit des débats de l’atelier, qui servira de boussole pour orienter les grandes décisions à venir. Il s’agit d’aller au-delà des mots et de proposer des pistes concrètes, réalistes et acceptables pour une refondation du contrat social et politique.

Mais l’enjeu dépasse le seul cadre des discussions politiques. Il s’agit aussi, selon les acteurs présents, d’un acte de survie pour la démocratie sénégalaise. Dans un contexte de tensions, de méfiance institutionnelle et d’incertitudes, seule une concertation authentique, inclusive et pérenne permettra d’éviter les fractures profondes et les dérives autoritaires.

Mansour Faye face à la justice : l’ancien ministre nie toute culpabilité dans la gestion du fonds anti-Covid

L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Mansour Faye, est désormais dans le viseur de la justice sénégalaise. Ce lundi 12 mai, le quotidien L’Observateur a rapporté que le beau-frère de l’ex-président Macky Sall a déclaré “ne pas se voir en prison”, en réaction à la procédure engagée contre lui dans le cadre de la gestion du fonds de riposte contre la pandémie de Covid-19.

Ce fonds, d’un montant de 1.000 milliards de francs CFA, avait été mobilisé par l’État du Sénégal, sous le régime de Macky Sall, avec l’appui de plusieurs bailleurs internationaux. Il visait à renforcer le système sanitaire, soutenir les ménages les plus vulnérables, préserver le tissu économique et maintenir les emplois durant la crise sanitaire.

Mais deux ans après, en décembre 2022, la Cour des comptes publiait un rapport accablant. Plusieurs irrégularités y ont été relevées, notamment des cas de surfacturation : 2,7 milliards de francs CFA dans l’achat de riz destiné aux ménages défavorisés et 42 millions de francs CFA dans l’acquisition de gel hydro-alcoolique. Ces anomalies ont entraîné des soupçons de mauvaise gestion, voire de détournement de fonds publics.

En réponse, l’Assemblée nationale a voté des résolutions de mise en accusation pour faire toute la lumière sur la gestion de ces ressources exceptionnelles. Mansour Faye, qui était aux commandes d’un département stratégique durant cette période, est l’un des principaux mis en cause.

Malgré l’ouverture de cette procédure judiciaire, l’ancien ministre continue de clamer son innocence. Ses déclarations, relayées par L’Observateur, témoignent d’un refus de reconnaître toute responsabilité dans les malversations pointées par la Cour des comptes.

Enquête sur les 125 milliards de la Centif : Mansour Faye dénonce une traque politique visant Macky Sall

Alors que le fils de l’ex-président, Amadou Sall, est visé par une enquête du Parquet financier, Mansour Faye monte au créneau et accuse le pouvoir actuel de vouloir atteindre Macky Sall à travers sa famille.

L’affaire fait grand bruit dans le landerneau politico-judiciaire sénégalais. Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, devait se présenter le 7 mai dernier devant le Pool judiciaire financier (PJF), dans le cadre de l’enquête sur des transactions financières jugées douteuses, pour un montant faramineux de 125 milliards de francs CFA. Un rapport accablant de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) aurait pointé son nom, entre autres, dans cette affaire qui secoue actuellement les hautes sphères de l’État.

Mais le principal concerné ne s’est pas présenté à sa convocation. Les raisons de son absence restent floues, voire inconnues à ce jour. En réaction, le Parquet financier a requis un mandat de dépôt contre toutes les personnes impliquées dans ce scandale présumé. Une décision qui suscite indignation dans le camp de l’ancien régime.

Pour Mansour Faye, ancien ministre et maire de Saint-Louis, cette procédure judiciaire n’est qu’un écran de fumée visant à atteindre une cible bien plus symbolique : l’ancien chef de l’État lui-même. « Ce n’est pas Amadou Sall qu’ils veulent, c’est Macky Sall. Cette affaire est une entreprise politique, une chasse à l’homme », a-t-il martelé dans un entretien accordé à L’Observateur, paru ce lundi.

Le beau-frère de Macky Sall ne cache pas son amertume et dénonce une cabale politique mal dissimulée. « Ils vont lamentablement échouer. Ils ne pourront jamais ébranler ni la famille biologique de Macky Sall, ni sa famille politique », tranche-t-il avec assurance.

Mansour Faye défend fermement le bilan de son beau-frère, qu’il érige en modèle de gouvernance. « Macky Sall a fait du Sénégal ce que notre pays est devenu jusqu’à son départ. Aujourd’hui, nous sommes la risée du monde entier avec des dirigeants qui ne savent pas où ils vont. Pendant ce temps, Macky Sall rayonne à l’international. Quel gâchis ! », lance-t-il, amer.

Affaire des DAT non reversés : Birima Mangara dans le viseur de la justice pour 10,5 milliards FCFA

L’affaire des Dépôts à Terme (DAT) non reversés au Trésor public prend une nouvelle ampleur. Après les premières révélations fracassantes du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et mars 2024, c’est désormais l’ancien ministre délégué chargé du Budget, Birima Mangara, qui se retrouve au centre d’une tourmente judiciaire pour un montant de 10,5 milliards FCFA.

Selon des informations exclusives rapportées par L’Observateur, deux courriers signés de Birima Mangara ont mis le feu aux poudres. Le premier, référencé N°004459 MEFP/DGCPT/TG, autorise le placement de 10,5 milliards FCFA en dépôt à terme à la banque Crédit du Sénégal. Le second, daté du 12 juillet 2017 (N°7056 MEFP/DGB), ordonne un virement de 10 milliards FCFA à la Conciliation foncière de l’UEMOA — sans qu’aucune justification légale ne soit avancée.

Ce double mouvement financier, effectué en toute discrétion, suscite aujourd’hui des interrogations graves sur l’usage réel de ces fonds publics et sur les chaînes de contrôle internes à l’administration budgétaire de l’époque.

Mais ce cas n’est que la face visible d’un iceberg plus vaste. Toujours selon L’Observateur, 141 milliards de FCFA de Dépôts à Terme auraient été cassés avant leur échéance sans être réinjectés dans les caisses de l’État. Une perte colossale, synonyme d’un manque à gagner majeur pour les finances publiques, que la Cour des comptes qualifie d’opération “hors cadre légal”.

Le schéma présumé repose sur un système opaque : de gros placements dans des établissements bancaires, puis des retraits anticipés, dans des zones grises échappant à la traçabilité du Trésor public. Une “privatisation rampante” des fonds publics, selon certains experts, qui dénonce une gestion parallèle de l’argent de l’État.

Aujourd’hui député à l’Assemblée nationale, Birima Mangara bénéficie de l’immunité parlementaire. Pour que les enquêteurs puissent l’auditionner, cette immunité devra être levée, à moins que l’ancien ministre ne décide de se présenter volontairement devant les autorités judiciaires.

La pression est d’autant plus forte que d’autres hauts responsables sont cités dans ce dossier explosif. Il s’agit notamment d’Amadou Bâ, ex-ministre des Finances et ancien Premier ministre, ainsi que Cheikh Tidiane Diop, ex-secrétaire général du ministère des Finances devenu plus tard directeur du Trésor.

La balle est désormais dans le camp du Parquet financier, qui pourrait donner son feu vert à des convocations devant la Division des investigations criminelles (DIC). Si l’affaire suit son cours, elle pourrait devenir l’un des plus grands scandales de détournement de fonds publics de la décennie au Sénégal.

Fou Malade se lance en politique : un parti Hip-Hop baptisé « Jëff » attendu en 2026

Le rappeur et activiste sénégalais Malal Talla, plus connu sous son nom de scène Fou Malade, a franchi un nouveau cap dans son engagement citoyen. Lors de la 3e édition du projet Jahowo Démocratie, tenue samedi en présence de plusieurs acteurs de la société civile, il a annoncé la création prochaine de son propre parti politique baptisé « Jëff », qui signifie « agir » en wolof.

Prévu pour voir le jour en janvier 2026, ce parti se veut une extension politique de l’idéologie Hip-Hop. Selon Fou Malade, il s’agira d’un cadre alternatif, ancré dans les valeurs de justice sociale, de responsabilité et d’action concrète au service du peuple sénégalais. Il explique que « le Hip-Hop, qui fête ses 50 ans cette année, ne doit plus se contenter d’interpeller le pouvoir : il est temps qu’il participe pleinement à la construction politique de la nation ».

Longtemps engagé dans les luttes sociales, notamment aux côtés des jeunes et des mouvements citoyens, Fou Malade souhaite ainsi transformer son militantisme en outil institutionnel. Il estime que la voix des artistes et des acteurs culturels mérite d’être entendue au même titre que celle des professionnels de la politique.

L’annonce de cette initiative suscite déjà de nombreuses réactions, entre curiosité et encouragements. Le lancement de « Jëff » pourrait marquer une nouvelle ère pour la participation des artistes au débat politique sénégalais, à l’heure où les lignes bougent et où la demande de renouveau se fait de plus en plus pressante.

Taxawu Sénégal : Barthélemy Dias prend son envol politique et crée son propre mouvement

Un tournant majeur s’opère au sein de Taxawu Sénégal. Le maire de Dakar, Barthélemy Dias, a décidé de voler de ses propres ailes en annonçant la création prochaine de sa propre formation politique. Cette séparation, bien que significative, se fera à l’amiable, selon des sources proches du dossier. Elle vient consacrer des mois de divergences stratégiques avec son mentor politique, Khalifa Sall, fondateur du mouvement.

C’est à l’occasion d’une rencontre avec les délégués de Taxawu Sénégal, tenue ce week-end, que Khalifa Sall a officialisé la nouvelle. Il a confirmé que Barthélemy Dias poursuivrait désormais sa carrière politique de manière autonome. Cette décision n’a rien d’un conflit. Les deux figures politiques, qui ont longtemps marché côte à côte, auraient discuté en amont de cette orientation nouvelle. L’enjeu pour chacun est désormais de tracer sa propre voie dans un paysage politique en recomposition.

Barthélemy Dias semble vouloir incarner une ligne plus affirmée, plus offensive, en phase avec les mutations sociales et politiques en cours au Sénégal. En capitalisant sur sa forte popularité dans la capitale et son image d’homme politique combatif, il entend construire un mouvement dynamique, tourné vers les jeunes, les quartiers populaires et les électeurs en quête d’un discours alternatif. Plusieurs observateurs estiment qu’il prépare déjà les grandes échéances à venir, en particulier la présidentielle de 2029. Une hypothèse d’autant plus crédible que l’ex-maire de Mermoz Sacré-Cœur a toujours affiché ses ambitions nationales, sans jamais les masquer.

Du côté de Taxawu Sénégal, cette séparation pourrait marquer la fin d’un cycle. Le mouvement devra désormais se réorganiser sans celui qui en était la figure la plus en vue sur le terrain électoral ces dernières années. Pour Khalifa Sall, il s’agira de préserver la cohésion interne et de continuer à peser dans les débats politiques, dans un contexte de montée en puissance du tandem Diomaye–Sonko.

Cette recomposition illustre les fractures, mais aussi les évolutions naturelles d’un champ politique sénégalais en pleine transition. Le départ de Barthélemy Dias, s’il est symbolique, pourrait aussi ouvrir la voie à de nouveaux équilibres et à l’émergence de projets politiques plus personnalisés à l’horizon 2029.

Yoro Dia au Pastef : « Cette volonté effrénée de vouloir effacer Macky Sall est impossible… »

Invité de l’émission Grand Jury sur la RFM ce dimanche, Yoro Dia, docteur en sciences politiques et ancien coordonnateur de la communication de la présidence de la République, a tenu des propos tranchants à l’égard du Pastef. Selon lui, la stratégie actuelle du parti au pouvoir visant à « effacer Macky Sall » de la mémoire politique sénégalaise est vouée à l’échec.

« Le Pastef, en voulant traîner Macky Sall et s’acharner sur son fils, veut détruire l’exception sénégalaise », a martelé Yoro Dia.

Le politologue a dressé un contraste entre l’ancien président Macky Sall et son successeur Bassirou Diomaye Faye, qu’il juge encore en décalage avec les exigences du pouvoir :

« Macky a compris que le temps ne chôme pas. Diomaye, lui, ne l’a pas encore compris », a-t-il estimé.

Évoquant la scène internationale, Yoro Dia a souligné ce qu’il appelle le « rayonnement intact » de Macky Sall, un an après avoir quitté le pouvoir. Il estime que malgré son retrait de la vie politique nationale, l’ex-président reste un acteur diplomatique influent :

« Macky Sall n’est plus président de la République depuis un an, mais il est plus présent que Diomaye dans l’actualité politique nationale, grâce aux maladresses du pouvoir et à l’agenda de vengeance systémique du Pastef. »

Pour Yoro Dia, cette situation paradoxale est révélatrice d’un leadership encore immature du côté du nouveau régime.

« Heureusement que Macky rayonne à l’international, et que la voix du Sénégal, qui est une chance pour le monde, soit encore entendue », conclut-il.

Dialogue politique : « Une perte de temps ! » selon Yoro Dia, qui accuse le pouvoir de vouloir renforcer Ousmane Sonko

L’appel au dialogue lancé par le président Bassirou Diomaye Faye continue de diviser la classe politique sénégalaise. Ce dimanche, sur les ondes de la RFM, Yoro Dia, ancien ministre porte-parole de la présidence et politologue reconnu, a vivement critiqué l’initiative, qu’il considère comme « une perte de temps ». Selon lui, l’objectif inavoué de cette démarche est de consolider davantage le pouvoir du Premier ministre Ousmane Sonko.

« Il s’agit d’un dialogue pour donner au Premier ministre plus de pouvoir parce qu’il est légitime », a lancé Yoro Dia, dénonçant une tentative de remodeler le système institutionnel sénégalais en fonction des ambitions d’un homme.

L’ancien conseiller en communication de la présidence défend le maintien du régime semi-présidentiel actuel, qu’il qualifie de « bon système » à consolider, plutôt que de l’affaiblir au profit d’un régime parlementaire. Pour lui, l’ordre institutionnel ne doit pas être sacrifié sur l’autel des ambitions politiques.

Plus tranchant encore, Yoro Dia estime que les priorités actuelles du pays ne se situent pas dans les réformes politiques, mais dans les urgences économiques. Il fustige ce qu’il qualifie de diversion politique : « Au Sénégal, il ne s’agit ni de questions de démocratie ni de questions électorales… mais plutôt de l’économie qui est aujourd’hui à l’arrêt ».

À ce titre, il rejoint en partie les propos d’Ousmane Sonko lui-même, qu’il cite à l’appui : « Le Sénégal n’a pas de problème politique, mais plutôt économique », rappelant les mots du Premier ministre lors de son discours au Grand Théâtre.

Poursuivant sa charge contre le pouvoir en place, Yoro Dia a critiqué sévèrement la posture du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, dénonçant une logique de fermeture au débat : « Ousmane Sonko affirme qu’il n’y a pas matière à s’opposer. C’est pourquoi j’attire souvent l’attention sur la nature du Pastef. En réalité, c’est un parti fanatique qui ne cherche pas à convaincre. »

Selon lui, une opposition digne de ce nom est désormais difficile à définir, allant jusqu’à qualifier les adversaires politiques du pouvoir de simples « résidus ».

Les propos de Yoro Dia interviennent dans un contexte où plusieurs partis et figures de l’opposition ont déjà décliné leur participation au dialogue national. Cette nouvelle sortie publique pourrait renforcer les scepticismes et tensions autour d’un processus qui se veut pourtant inclusif et apaisé.

Kaolack / Politique : Lancement officiel des activités de l’école du parti Les Serviteurs

Le 10 mai 2025, le mouvement politique Les Serviteurs, dirigé par Pape Djibril Fall, a officiellement lancé les activités de son école du parti à Kaolack. Cet événement marque une étape significative dans la structuration du mouvement, avec pour objectif de renforcer la formation politique de ses membres et de promouvoir une nouvelle génération de leaders engagés.

Cette rencontre a également été l’occasion pour Pape Djibril Fall de revenir sur les enjeux socio-économiques et politiques du pays.

« Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, nous sommes ici pour célébrer le travail accompli au cours de ces trois années. Ce fut un véritable parcours du combattant, mais aussi, et surtout, l’occasion de poser un acte majeur : le lancement du programme de formation de la direction de l’école de notre parti. Le Sénégal a besoin d’une nouvelle offre politique et d’une vision renouvelée du vivre-ensemble, après plusieurs alternances. Force est de constater qu’à défaut d’alternatives, le pays enchaîne les alternances sans véritable changement », a souligné le leader du mouvement.

Il a également insisté sur la place centrale que Les Serviteurs entendent accorder à la jeunesse dans leur démarche politique :

« Notre contribution au débat politique vise à changer l’image de cette jeunesse en la plaçant au cœur de notre dispositif de formation. Des jeunes bien formés seront les solutions dans nos quartiers, nos maisons, nos hameaux, nos villages, nos villes, et demain dans tout le Sénégal. Nous ne voulons pas d’une jeunesse qui insulte, qui brûle les bibliothèques universitaires, les services administratifs ou les temples du savoir. Nous voulons transformer le Sénégal. Le pays a besoin de changement, avec de vrais patriotes et de vrais républicains », a-t-il conclu.

Dialogue politique tendu au Sénégal : entre clivages partisans et bouleversements annoncés

À l’approche du dialogue politique prévu pour le 28 mai prochain, le climat au sein de la classe politique sénégalaise se tend davantage. Entre rejet catégorique et volonté d’ouverture, les positions divergent fortement, révélant des fractures profondes au sein de l’opposition comme de la majorité.

Certains leaders politiques, notamment au sein de l’opposition, contestent la pertinence même de ce dialogue, qu’ils jugent instrumentalisé par le pouvoir en place. D’autres, plus pragmatiques, préfèrent y voir une opportunité d’échanges constructifs en vue d’un apaisement du climat politique.

Amadou Ba, député du parti Pastef — aujourd’hui au pouvoir — n’a pas mâché ses mots. Dans une récente déclaration, il a qualifié une partie de l’opposition de « puérile et inefficace », accusant ses membres de faire preuve d’immaturité politique face aux enjeux du moment. Il a par ailleurs annoncé que ce dialogue pourrait déboucher sur un véritable « cataclysme juridique », notamment avec l’instauration de nouvelles règles encadrant la création et le fonctionnement des partis politiques. Une réforme qui, selon lui, « bouleversera le paysage actuel de l’opposition ».

Ces déclarations polémiques alimentent un climat déjà tendu, alors que la société sénégalaise reste marquée par les turbulences politiques des dernières années. Le contenu exact des réformes à venir n’a pas encore été rendu public, mais des sources proches du gouvernement évoquent des mesures visant à limiter la prolifération des partis « de circonstance » et à renforcer la transparence de leur financement.

Drame en plein ciel : une septuagénaire franco-sénégalaise décède en vol vers Dakar

Dans un tout autre registre, un drame humain bouleverse les communautés franco-sénégalaises. Le 3 mai 2025, une femme de 73 ans, de nationalité franco-sénégalaise, est décédée subitement lors d’un vol entre Paris et Dakar. Résidant en région parisienne, elle se rendait au Sénégal pour un pèlerinage personnel : se recueillir sur la tombe de son enfant disparu il y a quelques années.

Selon Le Parisien, la septuagénaire, en bonne santé apparente au moment de l’embarquement, aurait été victime d’un malaise fatal en plein vol. Le personnel de bord, assisté de passagers, a tenté de lui porter secours, mais en vain. À leur arrivée à Dakar, les passagers et les autorités aéroportuaires ont été profondément choqués par ce drame.

Son fils, qui l’attendait à l’aéroport Blaise Diagne, a confié à la presse que sa mère ne présentait aucun signe inquiétant avant son départ. Une enquête a été ouverte afin d’éclaircir les circonstances exactes de son décès. L’autopsie, qui sera réalisée à Dakar, pourrait permettre de mieux comprendre ce qui s’est passé.

Quatrième arrestation dans l’affaire du White Dream : W. Diop, jet-setteur des Almadies, en garde à vue

L’enquête sur le vaste réseau de trafic de drogue lié au restaurant huppé White Dream, situé aux Almadies, prend une nouvelle tournure. W. Diop, figure bien connue de la jet-set dakaroise, a été interpellé et placé en garde à vue par l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), marquant ainsi la quatrième arrestation dans ce dossier explosif.

Selon les informations révélées par le quotidien Libération, W. Diop aurait été chargé, par une personne basée en France, de se débarrasser d’éléments compromettants dans un appartement loué par O. Diatta, le propriétaire du White Dream, actuellement sous mandat de dépôt. Ce dernier est soupçonné d’être au cœur d’un réseau mêlant importation de drogue, blanchiment d’argent et association de malfaiteurs.

Mais ce que Diop ignorait, c’est que les lieux étaient placés sous surveillance par les enquêteurs de l’OCRTIS. Ces derniers avaient en effet déjà mis la main sur une quantité importante de haschich dans un autre appartement, situé aux Mamelles, où résidait O. Diatta. Pris presque en flagrant délit, W. Diop a été arrêté alors qu’il tentait d’exécuter la mission qui lui avait été confiée.

D’après les enquêteurs, il est désormais visé pour aide ou assistance dans une entreprise de blanchiment de capitaux sur fond de trafic de drogue. Cette arrestation vient s’ajouter à celles d’O. Diatta, du livreur M. P. Guèye Thiandoum et du comptable-gérant du White Dream, M. S. Barry, tous trois déjà présentés au parquet pour association de malfaiteurs, trafic de drogue en bande organisée et blanchiment d’argent.

L’affaire du White Dream continue ainsi de dévoiler les ramifications d’un réseau sophistiqué, impliquant des figures en vue de la vie nocturne dakaroise, et soulève de nombreuses questions sur les complicités potentielles et l’étendue réelle du trafic.

Mise en accusation de cinq anciens ministres : l’APR crie à la purge politique

L’Alliance pour la République (APR) est montée au créneau pour dénoncer la récente mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall. En conférence de presse tenue ce vendredi 9 mai, l’ancien ministre et cadre du parti, Seydou Guèye, a fustigé ce qu’il qualifie de « projet funeste » visant à effacer l’héritage politique et institutionnel de l’ancien président. Il accuse la majorité parlementaire d’orchestrer une cabale politique sous couvert de procédures judiciaires.

Les anciens ministres incriminés — Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop, Ndèye Saly Diop Dieng et Aïssatou Sophie Gladima — sont soupçonnés d’irrégularités dans la gestion du Fonds Force Covid-19. Des accusations qui, selon l’APR, ne reposent sur aucune instruction judiciaire objective. Pour Seydou Guèye, la volonté du régime en place est claire : « éradiquer le nom, l’image et l’œuvre du président Macky Sall de la mémoire collective des Sénégalais. » Il affirme que les ministres visés ont déjà été condamnés dans l’opinion publique à travers des procès médiatisés, avant même que la justice ne se prononce.

Dans sa déclaration, le cadre de l’APR n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé une « traque maladive, populiste et manipulatrice », dont l’objectif serait la décapitation pure et simple du parti présidentiel sortant. Selon lui, les procès à venir sont éminemment politiques et constituent une tentative de réécriture de l’histoire récente du Sénégal. Il estime que les membres de l’ancien régime ne doivent pas être traités comme des criminels d’État, mais comme des serviteurs ayant assumé des responsabilités dans un contexte difficile.

Seydou Guèye a également tenu à exprimer la solidarité totale de l’APR à l’égard de ceux qu’il qualifie de « détenus politiques », notamment Farba Ngom, Lat Diop, Abdoulaye Ndiaye, Abdou Nguér et Assane Diouf. Il a réaffirmé que l’Alliance pour la République reste fidèle à ses principes républicains et à son engagement envers la justice, tout en exigeant que celle-ci fasse preuve de neutralité, d’impartialité et d’objectivité. À cet égard, il a salué certaines décisions récentes des juridictions nationales et communautaires — notamment la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour de justice de la CEDEAO — qui, selon lui, montrent qu’un traitement équitable est encore possible.

Pour conclure, l’ancien ministre a mis en garde contre les conséquences de ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire. Selon lui, l’acharnement contre l’APR est une menace pour la paix sociale, la démocratie et l’État de droit. Il a appelé les Sénégalais à rester vigilants face à une situation qui risque de compromettre les équilibres politiques et institutionnels du pays.

Dialogue national du 28 mai : l’APR claque la porte et dénonce une « entreprise de décapitation politique »

L’Alliance pour la République (APR), désormais dans l’opposition, a officiellement annoncé son retrait du dialogue national prévu le 28 mai 2025 à l’initiative du président Bassirou Diomaye Faye. C’est à travers une conférence de presse tenue ce vendredi 9 mai à Dakar que Seydou Guèye, ancien ministre et figure de proue du parti de Macky Sall, a fait part de la décision, la qualifiant de ferme et irrévocable.

« L’Alliance pour la République ne peut pas et ne participera pas à ce dialogue », a déclaré sans détour Seydou Guèye. Il évoque un climat politique jugé hostile et des attaques ciblées contre les anciens dignitaires du régime de Macky Sall. Selon lui, les autorités actuelles se livrent à une « entreprise de décapitation politique » à travers une instrumentalisation des institutions de la République. Il accuse directement le pouvoir en place de propager de fausses nouvelles à l’encontre de l’ancien président et de ses proches, et d’orchestrer des campagnes de dénigrement à travers les médias.

Le discours du responsable de l’APR s’est montré particulièrement virulent. Il a dénoncé ce qu’il qualifie de harcèlement systématique contre les cadres du parti. « Quand le pouvoir fait du chef de notre parti, Macky Sall, un chef de gang, quand il cible, harcèle, menace, emprisonne des ministres, des directeurs généraux et des hommes d’affaires, uniquement pour affaiblir notre formation, que reste-t-il à discuter ? », a-t-il lancé. Il a également évoqué des atteintes graves aux droits de l’opposition, des interdictions de sortie du territoire sans fondement légal, et un climat de terreur médiatique contre les voix dissidentes.

Seydou Guèye, qui fut pourtant un fervent promoteur du dialogue sous l’ancien régime, a rappelé que c’est Macky Sall lui-même qui avait institué la date du 28 mai comme celle du dialogue national, une initiative, selon lui, motivée par un esprit d’ouverture. Il affirme que l’APR demeure fondamentalement favorable à un dialogue politique, mais à condition qu’il soit inclusif, libre et axé sur les véritables préoccupations des Sénégalais, comme le pouvoir d’achat, l’emploi des jeunes ou encore la position du Sénégal sur la scène internationale.

Mais dans le contexte actuel, estime-t-il, toute tentative de concertation serait vaine. « Les libertés démocratiques les plus élémentaires sont aujourd’hui piétinées », dénonce-t-il. Il cite en exemple les poursuites jugées arbitraires contre des anciens ministres, les licenciements ciblés dans les agences publiques, et la répression contre journalistes et activistes perçus comme proches du régime déchu.

Malgré cette décision de boycott, l’APR affirme rester engagée en faveur de la pacification du climat politique et de la stabilité nationale. Seydou Guèye a tenu à rappeler que le parti respecte les choix des autres formations de l’opposition qui décideraient de prendre part à ce dialogue. « C’est dans le respect des positions autonomes que se fortifie la pluralité politique », a-t-il conclu.

Divergences au sommet de l’État : Diomaye Faye appelle au dialogue, Sonko minimise la crise

Dans un contexte politique toujours marqué par les remous post-électoraux, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a récemment lancé un appel solennel au dialogue national, exprimant sa volonté de « réformer et renforcer durablement le système électoral sénégalais ». Lors de son discours, le chef de l’État a tendu la main à l’ensemble de la classe politique, invitant à des discussions autour de la clarification du statut de l’opposition, de la régulation du financement des partis politiques, de la révision du calendrier électoral et du renforcement de l’indépendance de la justice.

Cette démarche, perçue comme un signe d’ouverture et de volonté d’apaisement, vise à instaurer un climat démocratique plus inclusif et à corriger les dysfonctionnements qui ont émaillé la vie politique ces dernières années. Mais cette volonté présidentielle semble heurter la posture plus tranchée de son Premier ministre, Ousmane Sonko.

En effet, lors du lancement de la phase 2 du Programme d’Appui aux Valeurs de l’Intégrité et de l’Exemplarité (PAVIE 2), Ousmane Sonko a rejeté l’idée même d’une crise politique. « Il n’y a pas de problème politique au Sénégal », a-t-il affirmé, accusant au passage certains membres de l’opposition de chercher à entretenir un climat de tension à travers les médias. Ce ton offensif tranche nettement avec celui de son président, et n’a pas manqué d’alimenter les interrogations sur la cohérence de l’exécutif.

Réagissant à cette dissonance, l’ancien candidat à la présidentielle et président du parti La République des Valeurs, Thierno Alassane Sall, a commenté sur le réseau social X :

« Le Président Diomaye veut dialoguer pour régler les problèmes politiques. Le Premier ministre Sonko affirme qu’il n’y en a pas. Il devient évident que, dans l’immédiat, le seul dialogue nécessaire est celui qui doit se tenir entre les deux. »

Pour lui, cette cacophonie au sommet de l’État fragilise l’initiative présidentielle et compromet les chances d’un véritable consensus national.

Le contraste entre l’appel à la réconciliation de Diomaye Faye et la posture combative de Sonko remet sur la table les interrogations sur le fonctionnement du tandem exécutif. Au-delà des divergences de style ou de stratégie, c’est la capacité du pouvoir à parler d’une seule voix qui est désormais en jeu. Dans un pays où le dialogue politique a souvent été le levier de sortie de crise, cette incohérence pourrait s’avérer contre-productive.

AARIS officiellement reconnue : Mame Boye Diao lance sa nouvelle offre politique

C’est désormais officiel : l’Alliance Alternative pour la Refondation Idéologique du Sénégal (AARIS – Sénégal Nouveau) est reconnue par l’État sénégalais. Le ministre de l’Intérieur a délivré le récépissé de reconnaissance à cette nouvelle formation politique dirigée par El Hadji Mamadou Diao, plus connu sous le nom de Mame Boye Diao. Cette étape permet au parti de participer pleinement à la vie politique nationale.

Cette reconnaissance intervient dans un contexte où les autorités appellent à une rationalisation du paysage politique, souvent critiqué pour sa prolifération de partis peu actifs. Pour Mame Boye Diao, maire de Kolda et ancien directeur des domaines, il s’agit toutefois d’un tournant important. Dans une déclaration relayée par le quotidien L’As, il a salué l’engagement et les sacrifices des militants de la première heure, qu’il qualifie de « bâtisseurs » de cette nouvelle dynamique politique.

L’AARIS se positionne comme une alternative forte, portée par un projet de rupture, de justice sociale et de refondation de la gouvernance. Une vision que Mame Boye Diao avait déjà esquissée lors de la dernière présidentielle, à laquelle il avait initialement pris part avant de se retirer à la suite de la décision du Conseil constitutionnel.

Un grand rassemblement est annoncé dans les prochains jours pour dévoiler le plan d’action du parti et mobiliser les sympathisants. L’objectif affiché : fédérer les énergies autour des valeurs de justice, d’équité et de progrès, en vue des prochaines échéances électorales.

« Ce récépissé n’est qu’un début », a affirmé Mame Boye Diao, appelant à l’unité, à la mobilisation et à l’engagement citoyen pour construire « un Sénégal meilleur, ancré dans les valeurs, et tourné vers l’avenir ».

Assemblée nationale : « Cette mise en accusation est illégale et ne peut pas être votée », selon Aïssata Tall Sall

L’ancienne ministre de la Justice et actuelle députée, Aïssata Tall Sall, a vivement contesté la légalité de la procédure de mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall, ce jeudi à l’Assemblée nationale. Lors de son intervention, elle a dénoncé ce qu’elle considère comme « une entorse grave au droit pénal et au principe de la présomption d’innocence ».

« Ces ministres-là ont inlassablement servi le pays », a-t-elle rappelé, en soulignant que cette résolution viole plusieurs fondements du droit. « De ma conviction en l’impartialité de la loi, de ma foi en l’indépendance des juges, je dis que cette mise en accusation ne peut pas être votée. Elle ne peut pas être votée parce qu’elle est illégale. Elle ne peut pas être votée parce qu’aucune présomption d’innocence n’existe. Elle ne peut pas être votée parce que le jour où on le fera, on portera atteinte à la justice, au droit et à la règle du droit », a-t-elle martelé.

Aïssata Tall Sall a estimé que, par cette décision, l’Assemblée nationale s’arroge les prérogatives du procureur de la République, alors que la Haute Cour de justice statue « en premier et dernier ressort, sans appel ni cassation ». Selon elle, les députés deviennent ainsi les initiateurs directs d’un procès sans retour possible. « Nous sommes aujourd’hui la justice, car c’est nous qui décidons d’ouvrir ou non le procès », a-t-elle souligné.

Elle a tenu à rappeler deux piliers essentiels du droit pénal : la présomption d’innocence et l’indépendance du juge. À ses yeux, les accusations portées contre les anciens ministres reposent essentiellement sur les témoignages des DAGE (directeurs de l’administration générale et de l’équipement), ce qui ne saurait constituer une base juridique suffisante. « On dit que c’est la version des DAGE contre celle des ministres. Mais la présomption ne repose pas sur de simples déclarations. Ce sont des faits tangibles qui permettent de supposer qu’un acte a été commis. »

Elle estime qu’envoyer les ministres devant la Haute Cour sur la base de simples accusations constitue une violation de la Constitution et des grands principes du droit universel. « Nous violons la Constitution, le droit, l’héritage du Bill of Rights de 1689, la Déclaration de 1789, et même notre propre Constitution », a-t-elle averti.

Tout en réaffirmant son respect pour l’indépendance de la justice sénégalaise, elle a mis en garde contre une justice instrumentalisée par la politique. Elle a appelé à laisser la Commission d’instruction travailler dans le respect de la loi et de sa conscience, tout en soulignant que « nous pouvons tous, un jour, être justiciables de cette Cour ».

Guy Marius Sagna : « Ils se sont tus et ont bénéficié de cet argent volé… »

Ce jeudi 8 mai à l’Assemblée nationale, lors de la session consacrée à la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de justice, le député Guy Marius Sagna a livré un discours frontal, dénonçant un système enraciné de corruption et de compromission au sein même de l’Administration publique. En s’adressant à ses collègues parlementaires, il a affirmé sans détour : « L’impunité des grands entraîne l’incivisme des petits. » Pour lui, l’indulgence ou la complaisance à l’égard des dérives dans les hautes sphères du pouvoir alimente un sentiment généralisé de non-respect des lois et des institutions.

Le député a mis en cause non seulement les anciens ministres visés par la procédure judiciaire, mais aussi les fonctionnaires qui, selon lui, ont fermé les yeux, voire participé activement à ces malversations. Il a déclaré que la corruption et les détournements n’ont pas été perpétrés par des ministres isolés, mais ont été facilités par des complices au sein de l’appareil administratif. « Quand certains ministres volaient, ils se sont tus et ont bénéficié de cet argent volé. Ils ont été des complices », a-t-il accusé, appelant à une réforme urgente de la fonction publique et à une redéfinition claire de la responsabilité des agents de l’État.

Abordant les affaires impliquant les DAGE (Directeurs de l’Administration générale et de l’Équipement), il a souligné que certains n’hésitent pas aujourd’hui à incriminer directement les ministres. Pour lui, cela démontre l’ampleur du système de défaillance collective. « Ceux qui ont volé l’argent du pays devront le payer », a-t-il martelé, exhortant les fonctionnaires à revoir leur comportement et à assumer pleinement leurs responsabilités.

Le parlementaire a également dénoncé l’enrichissement rapide et injustifié de certains hommes politiques. Il a rappelé qu’au Sénégal, il est fréquent de voir des responsables publics passer en quelques mois d’une situation modeste à un train de vie extravagant. « Quand ils ont commencé leur carrière, ils n’avaient même pas de charrette ni de vélo. Trois mois après leur entrée au gouvernement, ils roulent en 4×4 de luxe et possèdent des villas », a-t-il déploré. Il a ajouté que les Sénégalais fortunés de manière honnête n’ont rien à craindre, mais que « celui qui possède une pomme de terre ou un lopin de terre volé, lui, doit trembler. »

Guy Marius Sagna a aussi mis en lumière le poids du clientélisme social dans la corruption quotidienne. Il a dénoncé les sollicitations permanentes adressées aux ministres pour des dépenses personnelles, sociales ou coutumières : « Chaque jour, on leur demande de l’argent pour des baptêmes, des mariages, des funérailles ou des parrainages. Où vont-ils chercher cet argent ? Il faut que cela cesse. »

S’adressant enfin au ministre Abass Fall, il a lancé un avertissement clair à l’ensemble du gouvernement. Rappelant qu’il est lui-même poursuivi pour deux climatiseurs, il a souligné que personne ne sera épargné : « Que les ministres sachent que même s’ils prennent deux cuillères, on les poursuivra. De même que les directeurs généraux, même s’ils volent deux biscuits, ils seront eux aussi poursuivis. »

En conclusion, le député a appelé à une prise de conscience collective, insistant sur la responsabilité de chaque citoyen dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance : « Ce qui se passe dans ce pays nous concerne tous. Chacun a un rôle à y jouer. »

Abdou Karim Sall dénonce une justice sans appel dans l’affaire des cinq anciens ministres

L’Assemblée nationale du Sénégal est en pleine effervescence alors qu’elle examine un projet de résolution portant sur la mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall devant la Haute Cour de Justice. Dans ce contexte tendu, le député non-inscrit Abdou Karim Sall a pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère comme une dérive judiciaire.

« Il n’y a que le jugement du Tout-Puissant qui est sans appel. Le jugement des hommes doit toujours pouvoir faire l’objet d’un appel », a-t-il déclaré face à ses collègues parlementaires. Selon lui, le processus en cours risque de priver les mis en cause d’un droit fondamental : celui de contester une décision de justice.

La Haute Cour de Justice, instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions, rend des décisions qui ne sont susceptibles ni d’appel, ni de pourvoi en cassation. Une particularité que Abdou Karim Sall juge profondément injuste. « Ces ministres ne bénéficient pas de ce qu’on appelle un privilège, mais plutôt d’un handicap », a-t-il martelé.

Le député a également insisté sur la gravité de la situation, rappelant que « leur responsabilité est engagée » et que les choix des parlementaires aujourd’hui auront des conséquences lourdes, tant sur le plan politique que juridique.

Le projet de résolution, toujours en débat, cristallise les tensions dans l’hémicycle et relance le débat sur l’efficacité et l’équité de la Haute Cour de Justice, souvent critiquée pour son caractère politique et son manque de garanties procédurales.

L’Assemblée nationale se prononce aujourd’hui sur la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de justice

L’Assemblée nationale du Sénégal se réunit ce jeudi en séance plénière pour examiner et voter la résolution portant mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de l’ex-président Macky Sall. Une étape cruciale d’une procédure enclenchée depuis le 28 avril dernier, qui pourrait ouvrir la voie à un procès devant la Haute Cour de justice.

Les personnalités visées par cette résolution sont : Mansour Faye, Aissatou Sophie Gladima, Ndèye Saly Diop Dieng, Moustapha Diop et Ismaïla Madior Fall. Tous sont accusés de faits susceptibles d’être poursuivis dans le cadre d’une juridiction d’exception chargée de juger les membres du gouvernement pour des crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Cette décision intervient après plusieurs étapes institutionnelles, notamment la réunion du bureau de l’Assemblée nationale, la conférence des présidents, puis l’examen en commission des Lois. Lors de cette dernière, les projets de résolution avaient été adoptés sans qu’aucun document explicatif n’ait été rendu public. La levée de l’immunité parlementaire de deux des anciens ministres concernés — Ndèye Saly Diop Dieng et Moustapha Diop, tous deux actuellement députés — avait été un préalable indispensable à la procédure.

Le vote de ce jeudi, organisé à bulletin secret, permettra à chaque député de se prononcer en toute liberté. Toutefois, la majorité présidentielle, qui contrôle environ 130 des 165 sièges de l’Assemblée, semble en mesure de faire adopter les résolutions sans difficulté.

Par respect du principe de séparation des pouvoirs, les 16 députés siégeant à la Haute Cour de justice (8 titulaires et 8 suppléants) ne prendront pas part à ce vote. Une fois les résolutions adoptées, la commission d’instruction de la Haute Cour, dirigée par le Premier président de la Cour d’appel de Dakar, prendra le relais. Cette instance pourra engager des mesures coercitives, y compris le placement sous mandat de dépôt, contre les personnalités mises en cause.

L’enquête de la commission d’instruction débouchera soit sur une ordonnance de non-lieu, soit sur un renvoi devant la Haute Cour de justice pour l’ouverture d’un procès.

Suspension des partis politiques au Mali : Alioune Tine alerte sur les dérives autoritaires de la junte

La junte militaire au pouvoir au Mali a franchi un nouveau cap dans la restriction des libertés politiques. Par décret publié ce mercredi, elle a annoncé la suspension “jusqu’à nouvel ordre pour raison d’ordre public” de toutes les activités des partis politiques et des “associations à caractère politique”. Une décision qui suscite une vive inquiétude tant au Mali qu’au sein de la communauté régionale et internationale.

Parmi les premières voix à dénoncer cette mesure figure celle d’Alioune Tine, défenseur des droits humains et fondateur du think tank Afrikajom Center. Très actif sur les questions de gouvernance et de démocratie en Afrique de l’Ouest, le militant sénégalais a réagi sur sa page Facebook, fustigeant une décision qu’il qualifie de “grave et dangereuse”.

“Une décision grave et dangereuse qui va contribuer à l’instabilité politique au Mali. La dictature militaire ne mènera qu’à l’impasse politique dans un pays miné depuis plus de 10 ans par une crise sécuritaire”, écrit-il.

Alioune Tine souligne que cette mesure autoritaire ne fait que reculer les perspectives de sortie de crise, dans un contexte déjà marqué par une insécurité persistante, une économie fragilisée et des tensions avec la communauté internationale.

Pour le fondateur d’Afrikajom Center, la seule voie viable pour un retour à la stabilité passe par un “dialogue sincère” et l’organisation “d’élections transparentes, démocratiques et inclusives”. Un appel réitéré à plusieurs reprises par les organisations de la société civile malienne, les partenaires internationaux et les institutions régionales.

La suspension des partis politiques intervient alors que la junte, au pouvoir depuis le coup d’État d’août 2020, multiplie les signaux d’un durcissement de son régime, avec un report à répétition des échéances électorales et une mise à l’écart progressive des contre-pouvoirs.

La réaction d’Alioune Tine illustre une inquiétude croissante quant à l’avenir de la transition malienne, alors que le pays s’enfonce dans ce que certains observateurs n’hésitent plus à qualifier de “dérive autoritaire”.

Dialogue politique du 28 mai : Zahra Iyane Thiam dénonce une démarche « non inclusive » du Président Diomaye Faye

Le 28 mai marque le début du dialogue politique tant attendu au Sénégal, mais avant même que les discussions n’aient commencé, des voix s’élèvent contre la manière dont il est organisé. Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre de la Microfinance et membre du mouvement « La Nouvelle Responsabilité », a exprimé de vives critiques concernant l’initiative du Président Bassirou Diomaye Faye. Intervenant sur les ondes de la RFM, elle a dénoncé ce qu’elle considère comme une démarche « unilatérale » de la part du Chef de l’État, qui, selon elle, manque d’inclusivité.

Zahra Iyane Thiam a souligné que l’appel à ce dialogue politique ne répond pas aux attentes de nombreux Sénégalais. Selon elle, des thématiques déjà largement discutées dans le passé, telles que celles qui seront abordées pendant ces consultations, ne répondent pas aux priorités actuelles du pays. « Aujourd’hui, appeler à un dialogue politique sur des thématiques qui ont été discutées et rediscutées, je pense n’est pas la priorité pour notre pays surtout présentement », a-t-elle déclaré. Pour elle, un tel dialogue ne présente « aucune plus-value » et n’apporte rien de nouveau.

Bien que favorable au principe du dialogue, Zahra Iyane Thiam a exprimé de fortes réserves sur la manière dont celui-ci est structuré. Elle a insisté sur l’importance d’un cadre plus large et inclusif, un dialogue qui dépasse les simples questions politiques pour inclure également les enjeux sociaux et économiques du pays. Selon elle, la démarche actuelle semble trop concentrée sur des questions politiques, sans tenir compte de la diversité des préoccupations nationales.

L’ancienne ministre n’a pas mâché ses mots lorsqu’elle a abordé les modalités de ce dialogue. Elle a déploré que le Président Diomaye Faye ait choisi seul la date, la durée, ainsi que les thématiques du dialogue, sans consultation préalable des partis politiques ou des autres parties prenantes. « Il a choisi sa date tout seul, il a choisi la durée du dialogue tout seul, il a choisi les thématiques tout seul », a-t-elle affirmé. Pour Zahra Iyane Thiam, un dialogue fécond et véritablement utile nécessiterait une plus grande ouverture et une consultation véritablement inclusive.

Dans son discours du 3 avril, le Président Bassirou Diomaye Faye a désigné le Dr Cheikh Guèye comme facilitateur du dialogue national. Ce dernier sera chargé de coordonner les discussions, qui se concentreront sur le thème général du « système politique ». Cependant, cette désignation ne semble pas avoir apaisé les préoccupations soulevées par Zahra Iyane Thiam et d’autres acteurs politiques qui s’inquiètent du caractère unilatéral du processus.

Au-delà de ses critiques sur la structure du dialogue, Zahra Iyane Thiam a appelé à un dialogue plus transparent, impliquant non seulement les partis politiques mais aussi les acteurs de la société civile, les syndicats, et d’autres groupes concernés. Elle a insisté sur la nécessité de créer un cadre constructif où les différentes parties prenantes auraient une réelle influence sur les décisions à prendre pour le pays.

À moins que les autorités ne prennent en compte les appels à plus d’inclusivité et de diversité dans les discussions, le dialogue prévu pour se dérouler du 28 mai au 4 juin 2025 pourrait risquer de ne pas répondre aux attentes de nombreuses forces vives du pays. Pour que ce dialogue ait une véritable plus-value et qu’il contribue au progrès du Sénégal, il semble impératif qu’il soit réajusté pour refléter les préoccupations de toute la société et pas seulement d’un cercle restreint.

Amadou Ba dans le viseur de la justice

Le feuilleton politico-financier sénégalais prend une tournure aussi spectaculaire que préoccupante. Amadou Bâ, ex-Premier ministre et figure centrale de la présidentielle de 2024, se retrouve aujourd’hui dans le collimateur de la Cour des comptes. Le rapport rendu public ce 7 mai par L’Observateur lève un coin du voile sur une gestion opaque des Dépôts à terme (DAT) de l’État, une mécanique financière censée être rigoureusement encadrée mais qui, selon les auditeurs, aurait été dévoyée à hauteur de 141 milliards de FCFA.

Sous les feux de la rampe : des ordres de retrait prématuré de DAT, sans retour au Trésor public. Pire, certains de ces fonds auraient été virés à des tiers, sur simple instruction ministérielle — un dérapage grave dans un pays où la loi de finances devrait être l’alpha et l’oméga de toute dépense publique.

Le nom d’Amadou Bâ, alors ministre de l’Économie et des Finances, est directement lié à plusieurs opérations litigieuses. Deux exemples marquants sont mis en lumière : un DAT de 4,1 milliards FCFA, “cassé” en 2017 au bénéfice de l’escompte d’un billet à ordre, et un autre de 6,5 milliards FCFA, lié à un accord tripartite entre l’État, Sonatel et la BRM. Des documents signés de sa main viennent alimenter les soupçons.

Au-delà du choc politique, ce dossier ravive de vieilles préoccupations : la porosité entre gestion publique et intérêts privés, l’absence de garde-fous efficaces, et surtout, la culture de l’impunité au sommet de l’État. Si les faits sont établis, nous sommes face à un cas d’école de détournement d’outils budgétaires à des fins politiques ou clientélistes.

En somme, ce n’est plus seulement un homme qui est mis en cause, mais un système de gouvernance tout entier. L’heure est à la transparence, et à une justice qui doit désormais prouver qu’elle est aussi indépendante que déterminée. Car ce scandale, s’il est avéré, pourrait bien redéfinir les contours du débat démocratique au Sénégal.

Mise en accusation de plusieurs anciens ministres : une procédure controversée devant la Haute cour de justice

Cinq anciens ministres du régime de Macky Sall – Ndèye Saly Diop, Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Sophie Gladima et Moustapha Diop – sont dans le viseur de la justice sénégalaise. À la demande du procureur de la République, le ministre de la Justice a saisi l’Assemblée nationale, qui a enclenché le processus de leur mise en accusation devant la Haute cour de justice.

Si Ismaïla Madior Fall est poursuivi dans une affaire de corruption présumée, les autres sont tous soupçonnés d’avoir été impliqués dans des irrégularités constatées par la Cour des comptes dans la gestion du fonds Force Covid-19. Ce fonds, mis en place au plus fort de la pandémie, visait à atténuer les effets économiques et sociaux de la crise sanitaire. Mais les audits ont révélé des anomalies dans l’attribution des marchés, la distribution des aides et la traçabilité des dépenses publiques.

Pour Alioune Souaré, expert en droit parlementaire, cette procédure pose de sérieux problèmes en termes de respect des droits fondamentaux. Dans un entretien accordé au journal Les Échos, il dénonce la loi organique qui régit la Haute cour de justice, estimant qu’elle viole plusieurs principes constitutionnels.

Selon lui, l’article 7 de la Constitution sénégalaise, qui proclame l’égalité de tous devant la loi, est mis à mal par cette juridiction d’exception. « Elle piétine aussi le principe du double degré de juridiction, pourtant indispensable à un procès juste et équitable, quelle que soit la nature des infractions », affirme-t-il.

Autre point de friction : les accusés ne peuvent être assistés que par un seul avocat, une disposition que Souaré considère comme une atteinte aux droits de la défense. Il souligne également l’absence d’enquête préliminaire, une étape pourtant essentielle dans toute procédure judiciaire.

Plus préoccupant encore, selon l’expert, est le caractère non contestable des décisions rendues par la commission d’instruction et la Haute cour elle-même. Aucun recours n’est possible, ni appel, ni pourvoi en cassation. Une situation qu’il juge contraire aux standards internationaux d’un procès équitable.

Enfin, Souaré critique le recours au vote par les juges pour décider des peines, une pratique qui, selon lui, va à l’encontre de l’article 101 alinéa 3 de la Constitution. Cet article stipule que la Haute cour doit s’en tenir strictement à la définition des infractions et à la détermination des peines telles que fixées par la loi pénale au moment des faits.

Il rappelle aussi que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, mentionnée dans le préambule de la Constitution sénégalaise, consacre le principe d’égalité devant la loi – un principe mis en péril, selon lui, par la configuration actuelle de la Haute cour de justice.

Ces mises en accusation, bien qu’elles marquent une volonté de lutte contre l’impunité, relancent donc le débat sur la légitimité et l’efficacité de la Haute cour de justice. De nombreuses voix, au sein de la société civile et du monde juridique, appellent désormais à une réforme profonde de cette juridiction, afin de garantir aux justiciables un traitement conforme aux principes d’un État de droit.

Dialogue politique : TAS oppose son veto

La République des Valeurs/Réewum Ngor rappelle que le Président de la République, en tant que candidat, a signé le Pacte de bonne gouvernance démocratique issu des Assises nationales. Ce pacte, auquel plusieurs candidats à la présidentielle de 2024 avaient souscrit, constitue un cadre légitime pour refonder nos institutions sur les principes de transparence, d’équité et de démocratie.

La mise en œuvre de ce pacte constituerait une expression claire et concrète d’une volonté de rupture. Elle permettrait d’économiser le temps et l’énergie jusque-là consacrés à la communication autour de slogans et de vœux pieux.

En effet, le Pacte de bonne gouvernance démocratique, fondé sur les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), appelle à une justice indépendante, un renforcement du rôle de l’opposition, la fin de l’hyperprésidentialisme, des élections équitables et une gouvernance responsable.

Or, les pratiques actuelles du pouvoir contredisent ces engagements : parjure du Président de la République, décisions opaques, atteintes aux libertés d’expression et de presse, magouilles à l’Assemblée nationale, contre-vérités flagrantes, menaces et injures du Premier ministre face aux voix discordantes, multiples reniements.

Dans ce contexte, la République des Valeurs/Réewum Ngor estime que les conditions d’un dialogue véritable ne sont pas réunies. Elle n’y participera pas. Le processus annoncé pour le 28 mai 2025 ressemble davantage à une opération de communication politique, dont les conclusions semblent déjà écrites par le régime qu’à une véritable concertation nationale.

La République des Valeurs/Réewum Ngor reste disponible pour toute initiative sincère axée sur les véritables priorités nationales : économie, équité, éducation, santé, mise en œuvre du Pacte de bonne gouvernance démocratique. Mais elle refuse de cautionner un simulacre de dialogue.

La République des Valeurs/Réewum Ngor réaffirme son engagement pour une démocratie authentique, des institutions réformées et un Sénégal tourné vers le progrès.

République des Valeurs/Réewum Ngor

Le gouvernement annonce l’inscription d’une rubrique sur les questions religieuses dans le budget 2026

Médina Gounass, 4 mai 2025 – En marge de la cérémonie officielle du Daaka 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a transmis le message du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, au Khalife général de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Ba. Le chef de l’État y réaffirme son attachement indéfectible à la cité religieuse et annonce des mesures fortes en faveur de la prise en charge des questions religieuses dans le pays.

Présidant la cérémonie au nom du président, Ousmane Sonko a salué la réussite de cette édition 2025 du Daaka, une retraite spirituelle consacrée à la prière et au récital du Coran, qui rassemble chaque année des milliers de fidèles à Médina Gounass, dans le département de Vélingara (région de Kolda). « Le gouvernement du Sénégal n’a ménagé aucun effort pour assurer la réussite de cet important événement religieux annuel », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a souligné que le président Faye, soucieux du bon déroulement du Daaka, avait donné des instructions claires en Conseil des ministres afin que toutes les dispositions nécessaires soient prises. « L’État a fait ce qu’il devait faire. Tout ne peut pas être parfait, mais nous avons connu des éditions bien moins organisées que celle-ci », a reconnu M. Sonko.

Au-delà de l’organisation ponctuelle du Daaka, le Premier ministre a annoncé une nouvelle orientation stratégique : « Le président de la République m’a chargé de préciser que son ambition est de faire chaque année plus que ce qui a été fait l’année précédente. » Dans cette dynamique, une innovation majeure a été révélée : une rubrique spécifique sera inscrite dans le budget de l’État en 2026 pour traiter des questions religieuses.

Cette mesure traduit, selon M. Sonko, une volonté politique forte de soutenir durablement les foyers religieux, notamment Médina Gounass. « Il m’a également demandé de rassurer le Khalife que l’État du Sénégal, sous son magistère, ne ménagera aucun effort pour satisfaire tous les besoins liés au Daaka, afin de faciliter le séjour des fidèles et leur permettre d’accomplir leurs prières en toute sécurité et dans la plus grande quiétude. »

Levée de l’immunité parlementaire : Ayib Daffé plaide pour une réforme en profondeur du règlement intérieur

La levée de l’immunité parlementaire de deux anciens ministres sous Macky Sall, aujourd’hui députés, agite la scène politique sénégalaise. Ndèye Saly Diop et Moustapha Diop ont vu leur immunité levée par l’Assemblée nationale, ouvrant la voie à une éventuelle poursuite judiciaire devant la Haute Cour de Justice, dans le cadre de l’enquête sur la gestion controversée des fonds Covid-19.

Cette décision intervient dans un contexte marqué par des accusations de malversations financières visant plusieurs figures de l’ancien régime. Trois autres ex-ministres seraient également dans le viseur de la justice.

Invité ce dimanche 4 mai sur PressAfrik TV HD, Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes, a apporté un éclairage précieux sur cette procédure souvent mal comprise du grand public. Membre de la commission ad hoc chargée de statuer sur les demandes de levée d’immunité, il a tenu à rappeler que cette démarche ne constitue ni une condamnation, ni même une mise en examen automatique.

« Lever l’immunité parlementaire ne signifie pas que le député est coupable. C’est simplement un acte permettant à la justice d’enquêter librement sur des faits présumés. »

Ayib Daffé a souligné les limites du règlement intérieur actuel, notamment en ce qui concerne le formalisme entourant la demande. Selon lui, rien n’oblige aujourd’hui les autorités à joindre des pièces justificatives solides, comme les procès-verbaux d’enquête préliminaire, aux lettres adressées à l’Assemblée.

« Il faut préciser clairement dans le règlement les documents qui doivent accompagner une demande. Aujourd’hui, ce vide juridique peut ouvrir la porte à des procédures hâtives ou mal préparées. »

Il plaide donc pour une révision complète du règlement intérieur, actuellement en cours, afin de garantir un meilleur encadrement et d’éviter les dérives potentielles. Cette réforme viserait à instaurer davantage de rigueur, à assurer les droits de la défense et à prévenir toute instrumentalisation politique de la justice.

L’un des points majeurs soulevés par Ayib Daffé est le manque d’équilibre dans la procédure. À l’heure actuelle, seul le député concerné est entendu par la commission. Selon lui, les personnes ou structures à l’origine de la plainte devraient également être convoquées pour que la commission puisse se forger une opinion objective.

« Dans toute procédure équitable, il faut entendre les deux parties. Le contradictoire ne peut être à sens unique. »

Cette proposition, si elle est intégrée à la réforme, pourrait renforcer la crédibilité de la commission ad hoc et consolider l’indépendance du Parlement dans l’exercice de ses fonctions.

Pour Pastef et ses alliés, cette levée d’immunité s’inscrit dans une logique de transparence et de redevabilité promise pendant la campagne présidentielle. Toutefois, l’opposition y voit une manœuvre politique visant à affaiblir les anciens dirigeants.

La Haute Cour de Justice, juridiction rarement convoquée dans l’histoire politique sénégalaise, pourrait être amenée à jouer un rôle plus actif dans les mois à venir, à condition que les procédures soient rigoureusement encadrées.

« Nous voulons une justice sereine, juste et respectueuse des droits de tous, même de ceux qui ont exercé le pouvoir hier », a conclu Ayib Daffé.

Levée de l’immunité parlementaire de Ndeye Saly Diop : 52 millions de FCFA au cœur d’une affaire de justification financière

Ce vendredi 2 mai 2025, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’un moment crucial dans le cadre de la reddition des comptes liés à la gestion du Fonds de riposte contre la Covid-19. Face aux députés, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a officiellement sollicité la levée de l’immunité parlementaire de l’ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Ndeye Saly Diop. Motif : l’implication présumée de cette dernière dans des irrégularités financières portant sur un montant global de 52 223 300 FCFA.

Cette requête du Garde des Sceaux fait suite aux conclusions du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19. Selon les enquêteurs financiers, l’ancienne ministre aurait perçu 150 millions de FCFA de crédits. Mais les justificatifs fournis pour un montant de 36 147 500 FCFA sont apparus comme étant les mêmes que ceux déjà présentés dans le cadre d’autres opérations d’aide et de secours, soulevant de sérieux soupçons de redondance et de falsification documentaire.

Pire encore, la Cour des comptes a mis en lumière que plusieurs bénéficiaires supposés de ces aides portaient les mêmes noms, prénoms, numéros de cartes d’identité et parfois même les mêmes adresses. Pourtant, les montants reçus variaient d’un dossier à l’autre, pour une valeur totale estimée à 52 223 300 FCFA.

Lors de son audition, le Directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAG) a reconnu que certains des soi-disant bénéficiaires étaient en réalité des fournisseurs. Il a également révélé qu’une partie du fonds, soit 22 367 300 FCFA, avait été distribuée comme appui financier aux agents du ministère, sur instruction de l’autorité, sans précision ni pièce justificative.

Par ailleurs, un montant de 4 828 500 FCFA reste totalement injustifié, selon les vérificateurs de la Cour des comptes. En définitive, celle-ci conclut que le ministère, à travers son DAG, n’a pu produire aucune pièce justificative pour justifier les dépenses à hauteur de plus de 52 millions de FCFA.

Alors que le gouvernement affiche sa volonté de lutter contre l’impunité et pour une gouvernance vertueuse, cette affaire relance le débat sur la gestion des ressources publiques, surtout dans le contexte sensible d’une crise sanitaire mondiale. La balle est désormais dans le camp de l’Assemblée nationale, appelée à se prononcer sur la levée d’immunité, première étape vers une éventuelle poursuite judiciaire.

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