Amadou Ba dans le viseur de la justice

Le feuilleton politico-financier sénégalais prend une tournure aussi spectaculaire que préoccupante. Amadou Bâ, ex-Premier ministre et figure centrale de la présidentielle de 2024, se retrouve aujourd’hui dans le collimateur de la Cour des comptes. Le rapport rendu public ce 7 mai par L’Observateur lève un coin du voile sur une gestion opaque des Dépôts à terme (DAT) de l’État, une mécanique financière censée être rigoureusement encadrée mais qui, selon les auditeurs, aurait été dévoyée à hauteur de 141 milliards de FCFA.

Sous les feux de la rampe : des ordres de retrait prématuré de DAT, sans retour au Trésor public. Pire, certains de ces fonds auraient été virés à des tiers, sur simple instruction ministérielle — un dérapage grave dans un pays où la loi de finances devrait être l’alpha et l’oméga de toute dépense publique.

Le nom d’Amadou Bâ, alors ministre de l’Économie et des Finances, est directement lié à plusieurs opérations litigieuses. Deux exemples marquants sont mis en lumière : un DAT de 4,1 milliards FCFA, “cassé” en 2017 au bénéfice de l’escompte d’un billet à ordre, et un autre de 6,5 milliards FCFA, lié à un accord tripartite entre l’État, Sonatel et la BRM. Des documents signés de sa main viennent alimenter les soupçons.

Au-delà du choc politique, ce dossier ravive de vieilles préoccupations : la porosité entre gestion publique et intérêts privés, l’absence de garde-fous efficaces, et surtout, la culture de l’impunité au sommet de l’État. Si les faits sont établis, nous sommes face à un cas d’école de détournement d’outils budgétaires à des fins politiques ou clientélistes.

En somme, ce n’est plus seulement un homme qui est mis en cause, mais un système de gouvernance tout entier. L’heure est à la transparence, et à une justice qui doit désormais prouver qu’elle est aussi indépendante que déterminée. Car ce scandale, s’il est avéré, pourrait bien redéfinir les contours du débat démocratique au Sénégal.

Mise en accusation de plusieurs anciens ministres : une procédure controversée devant la Haute cour de justice

Cinq anciens ministres du régime de Macky Sall – Ndèye Saly Diop, Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Sophie Gladima et Moustapha Diop – sont dans le viseur de la justice sénégalaise. À la demande du procureur de la République, le ministre de la Justice a saisi l’Assemblée nationale, qui a enclenché le processus de leur mise en accusation devant la Haute cour de justice.

Si Ismaïla Madior Fall est poursuivi dans une affaire de corruption présumée, les autres sont tous soupçonnés d’avoir été impliqués dans des irrégularités constatées par la Cour des comptes dans la gestion du fonds Force Covid-19. Ce fonds, mis en place au plus fort de la pandémie, visait à atténuer les effets économiques et sociaux de la crise sanitaire. Mais les audits ont révélé des anomalies dans l’attribution des marchés, la distribution des aides et la traçabilité des dépenses publiques.

Pour Alioune Souaré, expert en droit parlementaire, cette procédure pose de sérieux problèmes en termes de respect des droits fondamentaux. Dans un entretien accordé au journal Les Échos, il dénonce la loi organique qui régit la Haute cour de justice, estimant qu’elle viole plusieurs principes constitutionnels.

Selon lui, l’article 7 de la Constitution sénégalaise, qui proclame l’égalité de tous devant la loi, est mis à mal par cette juridiction d’exception. « Elle piétine aussi le principe du double degré de juridiction, pourtant indispensable à un procès juste et équitable, quelle que soit la nature des infractions », affirme-t-il.

Autre point de friction : les accusés ne peuvent être assistés que par un seul avocat, une disposition que Souaré considère comme une atteinte aux droits de la défense. Il souligne également l’absence d’enquête préliminaire, une étape pourtant essentielle dans toute procédure judiciaire.

Plus préoccupant encore, selon l’expert, est le caractère non contestable des décisions rendues par la commission d’instruction et la Haute cour elle-même. Aucun recours n’est possible, ni appel, ni pourvoi en cassation. Une situation qu’il juge contraire aux standards internationaux d’un procès équitable.

Enfin, Souaré critique le recours au vote par les juges pour décider des peines, une pratique qui, selon lui, va à l’encontre de l’article 101 alinéa 3 de la Constitution. Cet article stipule que la Haute cour doit s’en tenir strictement à la définition des infractions et à la détermination des peines telles que fixées par la loi pénale au moment des faits.

Il rappelle aussi que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, mentionnée dans le préambule de la Constitution sénégalaise, consacre le principe d’égalité devant la loi – un principe mis en péril, selon lui, par la configuration actuelle de la Haute cour de justice.

Ces mises en accusation, bien qu’elles marquent une volonté de lutte contre l’impunité, relancent donc le débat sur la légitimité et l’efficacité de la Haute cour de justice. De nombreuses voix, au sein de la société civile et du monde juridique, appellent désormais à une réforme profonde de cette juridiction, afin de garantir aux justiciables un traitement conforme aux principes d’un État de droit.

Dialogue politique : TAS oppose son veto

La République des Valeurs/Réewum Ngor rappelle que le Président de la République, en tant que candidat, a signé le Pacte de bonne gouvernance démocratique issu des Assises nationales. Ce pacte, auquel plusieurs candidats à la présidentielle de 2024 avaient souscrit, constitue un cadre légitime pour refonder nos institutions sur les principes de transparence, d’équité et de démocratie.

La mise en œuvre de ce pacte constituerait une expression claire et concrète d’une volonté de rupture. Elle permettrait d’économiser le temps et l’énergie jusque-là consacrés à la communication autour de slogans et de vœux pieux.

En effet, le Pacte de bonne gouvernance démocratique, fondé sur les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), appelle à une justice indépendante, un renforcement du rôle de l’opposition, la fin de l’hyperprésidentialisme, des élections équitables et une gouvernance responsable.

Or, les pratiques actuelles du pouvoir contredisent ces engagements : parjure du Président de la République, décisions opaques, atteintes aux libertés d’expression et de presse, magouilles à l’Assemblée nationale, contre-vérités flagrantes, menaces et injures du Premier ministre face aux voix discordantes, multiples reniements.

Dans ce contexte, la République des Valeurs/Réewum Ngor estime que les conditions d’un dialogue véritable ne sont pas réunies. Elle n’y participera pas. Le processus annoncé pour le 28 mai 2025 ressemble davantage à une opération de communication politique, dont les conclusions semblent déjà écrites par le régime qu’à une véritable concertation nationale.

La République des Valeurs/Réewum Ngor reste disponible pour toute initiative sincère axée sur les véritables priorités nationales : économie, équité, éducation, santé, mise en œuvre du Pacte de bonne gouvernance démocratique. Mais elle refuse de cautionner un simulacre de dialogue.

La République des Valeurs/Réewum Ngor réaffirme son engagement pour une démocratie authentique, des institutions réformées et un Sénégal tourné vers le progrès.

République des Valeurs/Réewum Ngor

Le gouvernement annonce l’inscription d’une rubrique sur les questions religieuses dans le budget 2026

Médina Gounass, 4 mai 2025 – En marge de la cérémonie officielle du Daaka 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a transmis le message du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, au Khalife général de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Ba. Le chef de l’État y réaffirme son attachement indéfectible à la cité religieuse et annonce des mesures fortes en faveur de la prise en charge des questions religieuses dans le pays.

Présidant la cérémonie au nom du président, Ousmane Sonko a salué la réussite de cette édition 2025 du Daaka, une retraite spirituelle consacrée à la prière et au récital du Coran, qui rassemble chaque année des milliers de fidèles à Médina Gounass, dans le département de Vélingara (région de Kolda). « Le gouvernement du Sénégal n’a ménagé aucun effort pour assurer la réussite de cet important événement religieux annuel », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a souligné que le président Faye, soucieux du bon déroulement du Daaka, avait donné des instructions claires en Conseil des ministres afin que toutes les dispositions nécessaires soient prises. « L’État a fait ce qu’il devait faire. Tout ne peut pas être parfait, mais nous avons connu des éditions bien moins organisées que celle-ci », a reconnu M. Sonko.

Au-delà de l’organisation ponctuelle du Daaka, le Premier ministre a annoncé une nouvelle orientation stratégique : « Le président de la République m’a chargé de préciser que son ambition est de faire chaque année plus que ce qui a été fait l’année précédente. » Dans cette dynamique, une innovation majeure a été révélée : une rubrique spécifique sera inscrite dans le budget de l’État en 2026 pour traiter des questions religieuses.

Cette mesure traduit, selon M. Sonko, une volonté politique forte de soutenir durablement les foyers religieux, notamment Médina Gounass. « Il m’a également demandé de rassurer le Khalife que l’État du Sénégal, sous son magistère, ne ménagera aucun effort pour satisfaire tous les besoins liés au Daaka, afin de faciliter le séjour des fidèles et leur permettre d’accomplir leurs prières en toute sécurité et dans la plus grande quiétude. »

Levée de l’immunité parlementaire : Ayib Daffé plaide pour une réforme en profondeur du règlement intérieur

La levée de l’immunité parlementaire de deux anciens ministres sous Macky Sall, aujourd’hui députés, agite la scène politique sénégalaise. Ndèye Saly Diop et Moustapha Diop ont vu leur immunité levée par l’Assemblée nationale, ouvrant la voie à une éventuelle poursuite judiciaire devant la Haute Cour de Justice, dans le cadre de l’enquête sur la gestion controversée des fonds Covid-19.

Cette décision intervient dans un contexte marqué par des accusations de malversations financières visant plusieurs figures de l’ancien régime. Trois autres ex-ministres seraient également dans le viseur de la justice.

Invité ce dimanche 4 mai sur PressAfrik TV HD, Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes, a apporté un éclairage précieux sur cette procédure souvent mal comprise du grand public. Membre de la commission ad hoc chargée de statuer sur les demandes de levée d’immunité, il a tenu à rappeler que cette démarche ne constitue ni une condamnation, ni même une mise en examen automatique.

« Lever l’immunité parlementaire ne signifie pas que le député est coupable. C’est simplement un acte permettant à la justice d’enquêter librement sur des faits présumés. »

Ayib Daffé a souligné les limites du règlement intérieur actuel, notamment en ce qui concerne le formalisme entourant la demande. Selon lui, rien n’oblige aujourd’hui les autorités à joindre des pièces justificatives solides, comme les procès-verbaux d’enquête préliminaire, aux lettres adressées à l’Assemblée.

« Il faut préciser clairement dans le règlement les documents qui doivent accompagner une demande. Aujourd’hui, ce vide juridique peut ouvrir la porte à des procédures hâtives ou mal préparées. »

Il plaide donc pour une révision complète du règlement intérieur, actuellement en cours, afin de garantir un meilleur encadrement et d’éviter les dérives potentielles. Cette réforme viserait à instaurer davantage de rigueur, à assurer les droits de la défense et à prévenir toute instrumentalisation politique de la justice.

L’un des points majeurs soulevés par Ayib Daffé est le manque d’équilibre dans la procédure. À l’heure actuelle, seul le député concerné est entendu par la commission. Selon lui, les personnes ou structures à l’origine de la plainte devraient également être convoquées pour que la commission puisse se forger une opinion objective.

« Dans toute procédure équitable, il faut entendre les deux parties. Le contradictoire ne peut être à sens unique. »

Cette proposition, si elle est intégrée à la réforme, pourrait renforcer la crédibilité de la commission ad hoc et consolider l’indépendance du Parlement dans l’exercice de ses fonctions.

Pour Pastef et ses alliés, cette levée d’immunité s’inscrit dans une logique de transparence et de redevabilité promise pendant la campagne présidentielle. Toutefois, l’opposition y voit une manœuvre politique visant à affaiblir les anciens dirigeants.

La Haute Cour de Justice, juridiction rarement convoquée dans l’histoire politique sénégalaise, pourrait être amenée à jouer un rôle plus actif dans les mois à venir, à condition que les procédures soient rigoureusement encadrées.

« Nous voulons une justice sereine, juste et respectueuse des droits de tous, même de ceux qui ont exercé le pouvoir hier », a conclu Ayib Daffé.

Levée de l’immunité parlementaire de Ndeye Saly Diop : 52 millions de FCFA au cœur d’une affaire de justification financière

Ce vendredi 2 mai 2025, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’un moment crucial dans le cadre de la reddition des comptes liés à la gestion du Fonds de riposte contre la Covid-19. Face aux députés, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a officiellement sollicité la levée de l’immunité parlementaire de l’ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Ndeye Saly Diop. Motif : l’implication présumée de cette dernière dans des irrégularités financières portant sur un montant global de 52 223 300 FCFA.

Cette requête du Garde des Sceaux fait suite aux conclusions du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19. Selon les enquêteurs financiers, l’ancienne ministre aurait perçu 150 millions de FCFA de crédits. Mais les justificatifs fournis pour un montant de 36 147 500 FCFA sont apparus comme étant les mêmes que ceux déjà présentés dans le cadre d’autres opérations d’aide et de secours, soulevant de sérieux soupçons de redondance et de falsification documentaire.

Pire encore, la Cour des comptes a mis en lumière que plusieurs bénéficiaires supposés de ces aides portaient les mêmes noms, prénoms, numéros de cartes d’identité et parfois même les mêmes adresses. Pourtant, les montants reçus variaient d’un dossier à l’autre, pour une valeur totale estimée à 52 223 300 FCFA.

Lors de son audition, le Directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAG) a reconnu que certains des soi-disant bénéficiaires étaient en réalité des fournisseurs. Il a également révélé qu’une partie du fonds, soit 22 367 300 FCFA, avait été distribuée comme appui financier aux agents du ministère, sur instruction de l’autorité, sans précision ni pièce justificative.

Par ailleurs, un montant de 4 828 500 FCFA reste totalement injustifié, selon les vérificateurs de la Cour des comptes. En définitive, celle-ci conclut que le ministère, à travers son DAG, n’a pu produire aucune pièce justificative pour justifier les dépenses à hauteur de plus de 52 millions de FCFA.

Alors que le gouvernement affiche sa volonté de lutter contre l’impunité et pour une gouvernance vertueuse, cette affaire relance le débat sur la gestion des ressources publiques, surtout dans le contexte sensible d’une crise sanitaire mondiale. La balle est désormais dans le camp de l’Assemblée nationale, appelée à se prononcer sur la levée d’immunité, première étape vers une éventuelle poursuite judiciaire.

Levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop : la justice sénégalaise resserre l’étau autour des anciens ministres

L’Assemblée nationale du Sénégal a voté la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et actuel député-maire de Louga. Cette décision intervient dans le cadre de l’enquête sur la gestion du Fonds Force Covid-19, un fonds spécial mis en place pour faire face aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie.

Moustapha Diop est soupçonné de détournement de deniers publics portant sur un montant de 2,5 milliards de francs CFA. Une accusation grave, qui marque une nouvelle étape dans les enquêtes visant plusieurs anciens responsables du régime de l’ex-président Macky Sall.

Réagissant à la levée de son immunité, Moustapha Diop a minimisé les faits qui lui sont reprochés, qualifiant la somme en question de « modique ». « Les 2,5 milliards, c’est 0,025 % des fonds. C’est comme prendre une tasse d’eau de la mer », a-t-il déclaré, avant de s’interroger : « Où sont ceux qui avaient 500 milliards, 400, 300 milliards. Pourquoi moi ? »

Cette sortie a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et dans les médias. Beaucoup y voient une tentative de relativiser la gravité des faits ou de détourner l’attention, alors que la justice tente d’établir les responsabilités dans la gestion opaque du fonds.

Avec la levée de son immunité parlementaire, Moustapha Diop pourra désormais être entendu par les autorités judiciaires. Il pourrait être traduit devant la Haute Cour de justice, la juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de reddition des comptes, dans lequel plusieurs anciens ministres sont dans le viseur de la justice. Le gouvernement actuel affirme vouloir faire toute la lumière sur l’utilisation des 1 000 milliards de francs CFA mobilisés pendant la crise sanitaire.

Pour de nombreux Sénégalais, cette série d’enquêtes marque un tournant dans la lutte contre la corruption et l’impunité. La gestion du Fonds Force Covid-19 avait déjà fait l’objet de rapports accablants de la Cour des comptes, dénonçant de graves irrégularités dans l’attribution de marchés et l’utilisation des fonds.

Alors que l’opinion publique attend des actes forts, l’affaire Moustapha Diop pourrait faire figure de test pour les institutions judiciaires et politiques du pays. Elle pose également la question de la responsabilité collective dans la gestion des ressources publiques en période de crise.

Affaire à suivre.

Levée de l’immunité parlementaire de Ndeye Saly Diop Dieng : l’Assemblée nationale donne son feu vert à la justice

Après Moustapha Diop, c’est au tour de Ndeye Saly Diop Dieng de perdre son immunité parlementaire. L’Assemblée nationale a voté, ce vendredi, en faveur de la levée de l’immunité de l’ancienne ministre de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, ouvrant ainsi la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires.

La procédure a été initiée à la suite d’une requête du ministre de la Justice, transmise par le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar. Au total, sur les 165 députés que compte l’hémicycle, 132 ont pris part au vote, dont 18 par délégation. Le résultat est sans équivoque : 118 voix pour, 14 contre, et aucune abstention.

L’Assemblée a ainsi adopté la résolution présentée par la Commission Ad hoc, confirmant sa volonté de coopérer avec la justice dans le traitement de ce dossier.

Assemblée nationale : L’immunité parlementaire de Moustapha Diop levée

L’Assemblée nationale du Sénégal a officiellement levé, ce vendredi, l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, député-maire de Louga et ancien ministre du Développement industriel. La décision, largement soutenue par les députés, marque un tournant dans l’évolution judiciaire de cette figure politique.

Sur les 124 parlementaires présents lors de la séance plénière, 116 ont voté pour la levée de l’immunité, tandis que 8 s’y sont opposés. Aucun député ne s’est abstenu. Ce vote fait suite à une demande formulée par le ministre de la Justice, relayée par une correspondance du Procureur général près la Cour d’appel de Dakar. L’Assemblée a ainsi entériné la résolution soumise par la Commission Ad hoc, spécialement mise en place pour statuer sur ce dossier.

Cette levée d’immunité ouvre désormais la voie à des poursuites judiciaires contre Moustapha Diop, dont les ennuis judiciaires restent pour l’instant non détaillés publiquement. Toutefois, cette procédure souligne la volonté des autorités de renforcer la transparence et la redevabilité au sein de la classe politique.

L’ancien ministre, réputé pour son influence dans la région de Louga, pourrait donc bientôt faire face à la justice, sauf rebondissement dans les jours à venir. En attendant, cette affaire suscite de vifs commentaires au sein de l’opinion publique et sur les réseaux sociaux.

COUP DE MAÎTRE : Ousmane Sonko scelle une trêve sociale de trois ans avec les syndicats et le patronat

En cette Journée internationale du Travail, célébrée ce 1er mai 2025, le Premier ministre a réussi un véritable coup de génie. À l’occasion de la cérémonie de signature du pacte de stabilité sociale entre le Gouvernement, les syndicats et le patronat, Ousmane Sonko est parvenu à obtenir un engagement historique : une trêve sociale de trois ans.

Ce pacte tripartite inédit garantit une période de paix sociale durant laquelle les revendications syndicales ne se traduiront ni par des grèves, ni par des mouvements d’humeur de la part des partenaires sociaux. Un soulagement de taille pour le duo exécutif Diomaye Faye–Ousmane Sonko, qui pourra ainsi gouverner sans turbulences sociales majeures pendant ce premier mandat.

Dans un discours à la tonalité résolument unificatrice, Ousmane Sonko a réaffirmé sa volonté de bâtir une gouvernance nouvelle, fondée sur l’inclusion, le dialogue et la transparence. « Depuis l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, nous avons mis en avant une gouvernance inclusive. Chacun y est représenté. Mais personne ne doit avancer en solo, d’où la nécessité de concertations et de consultations », a-t-il déclaré devant les représentants syndicaux, les employeurs et les membres du gouvernement.

Revendiquant une approche fondée sur la transparence totale, le Premier ministre a ajouté : « Nous serons une maison de verre. Nous n’avons rien à cacher. Nous sommes tous là pour servir le pays. »

Rappelant son engagement de longue date pour la justice sociale, notamment à travers son passé de syndicaliste à la Direction des Impôts, Sonko a plaidé pour un modèle économique alternatif, basé sur une production nationale suffisante et la stabilité durable des institutions.

« Ce pacte repose sur l’ambition de bâtir une économie solide. Le problème du pays ne réside ni dans le patronat ni dans les syndicats, mais dans le pouvoir public. Lorsqu’un responsable politique est élu, il doit rester au service exclusif du peuple », a-t-il martelé.

En scellant cette trêve sociale, Ousmane Sonko réalise un coup politique majeur. Il éteint les foyers de tension latents et offre au gouvernement un espace inédit pour dérouler son programme de transformation sans être parasité par des conflits sociaux. Un pari réussi pour ce début de mandat, qui augure d’une gouvernance stable et structurée autour du dialogue et de la confiance retrouvée entre l’État et les forces vives de la Nation.

Pikine : Mme Dieye Amy Mara, fidèle alliée du Président Diomaye Faye, pilote une opération de dons alimentaires

Dans un élan de solidarité et d’engagement citoyen, une vaste opération de distribution de denrées alimentaires s’est tenue ce week-end à Pikine. L’événement, marrainé par Mme Dieye Amy Mara, figure montante de la scène politique et militante engagée aux côtés du Président Bassirou Diomaye Faye, a mobilisé une foule nombreuse venue saluer ce geste de générosité.

Femme de terrain, proche des réalités sociales et soucieuse du bien-être des populations, Mme Dieye Amy Mara a réaffirmé à cette occasion sa vision d’une politique de proximité, en cohérence avec les idéaux de rupture, de justice sociale et de souveraineté prônés par le Président Diomaye Faye.

« Cette opération n’est pas qu’un simple acte humanitaire. Elle traduit une volonté politique claire : celle de rester proche du peuple, de répondre à ses besoins urgents et de traduire en actes concrets les engagements du Président », a-t-elle déclaré devant la presse.

La distribution, qui a ciblé plusieurs Daaras (écoles coraniques), a mis en avant une nouvelle manière de faire de la politique : plus humaine, plus attentive, plus ancrée dans les réalités du terrain. Pour Mme Dieye, il ne s’agit pas seulement d’accompagner les populations en période difficile, mais aussi de construire avec elles les bases d’un changement durable.

Les organisateurs et bénéficiaires ont salué le leadership et l’engagement constant de celle qui est aujourd’hui perçue comme l’une des voix féminines les plus crédibles de la mouvance présidentielle dans le département de Kaolack, et qui apparaît comme un choix pertinent pour le fauteuil municipal.

À travers ce geste fort, Mme Dieye Amy Mara confirme sa place stratégique dans le dispositif politique du pouvoir en place, et réaffirme sa détermination à faire du social une priorité de l’action publique.

Visite de travail : la Commission de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Infrastructures et des Transports de l’Assemblée nationale reçue au FDTT

Le Fonds de Développement des Transports Terrestres (FDTT) a accueilli, ce mercredi 30 avril 2025, dans ses locaux, les députés de la Commission de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Infrastructures et des Transports de l’Assemblée nationale.

En marge de cette visite, le président de ladite commission, le député Oumar Sy, a souligné que cette démarche s’inscrit dans la mission de l’Assemblée nationale de contrôle de l’action gouvernementale, tout en accompagnant les structures techniques de l’État dans leurs missions.

« La commission poursuit ses visites auprès des bras techniques de l’État avec l’objectif de mieux comprendre leurs missions, leurs contraintes et leurs perspectives, et d’identifier les possibilités de les accompagner dans le cadre législatif. Nous portons également des plaidoyers pour leur permettre d’atteindre efficacement leurs objectifs. Ce que nous avons retenu aujourd’hui, ce sont essentiellement des problématiques liées à la disponibilité des ressources financières permettant au Fonds de Développement des Transports Terrestres de mener à bien ses missions », a expliqué le député.

Il a également lancé un appel à l’État du Sénégal pour qu’il dote cette structure des moyens nécessaires à l’accomplissement de ses tâches :

« L’État a initié des sources de financement pour ces entités. On peut évoquer deux décrets actuellement en attente, qui constituent des obstacles au FDTT pour disposer des ressources financières nécessaires. Il s’agit notamment du décret relatif aux redevances issues du secteur du transport terrestre : cartes grises, visites techniques, permis de conduire… Ce sont autant de niches qui devraient permettre à cette structure de mobiliser des ressources financières importantes. Mais, à ce jour, cela n’est pas encore effectif. C’est pourquoi nous lançons un appel pour que l’État permette à cette structure de se développer et de remplir pleinement ses missions. »

Cette visite de travail a également permis aux parlementaires d’échanger sur le renouvellement du parc automobile dans les secteurs du transport urbain et du transport de marchandises, ainsi que sur les infrastructures routières. Des projets de renouvellement auxquels tient particulièrement M. Bara Sow, administrateur du FDTT.

« Nous avons discuté avec la mission parlementaire du contexte de création du Fonds, né du constat d’un manque criant de ressources dans le secteur des transports. L’objectif était de soutenir les acteurs dans la modernisation des systèmes de transport public, en mettant en place des mécanismes de garantie pour les accompagner dans l’acquisition de nouveaux véhicules. Ce qui permettra à la population sénégalaise de bénéficier de meilleures conditions de déplacement. Le Fonds vise aussi à accompagner les projets structurants de l’État pour la modernisation globale du transport terrestre », a déclaré M. Sow.

Revenant sur les contraintes majeures auxquelles fait face le Fonds, il a insisté sur la question cruciale des financements :

« Dès sa création, le FDTT a rencontré de grandes difficultés à recouvrer l’entièreté des ressources prévues. Cela a freiné son expansion et la réalisation de ses missions. Mais, avec l’arrivée des nouvelles autorités, des démarches ont été entreprises pour doter le Fonds de moyens. La venue de la commission parlementaire a été une opportunité de porter ce plaidoyer. Les députés ont bien compris l’importance vitale du recouvrement de ces ressources pour moderniser un système de transport public aujourd’hui très vétuste, qui nécessite une profonde réforme », a-t-il conclu.

A.Saleh

Remaniement à la tête du Secrétariat général du Gouvernement : Boubacar Camara remplace Al Aminou Lo

Un changement majeur est intervenu au sein de l’appareil gouvernemental sénégalais. Boubacar Camara a été nommé ce mercredi Secrétaire général du Gouvernement, selon une source officielle proche de la présidence. Il succède à Al Aminou Lo, qui occupait ce poste clé depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.

Le Secrétariat général du Gouvernement joue un rôle central dans le fonctionnement de l’exécutif, en assurant la coordination de l’action gouvernementale, la gestion des conseils des ministres, ainsi que le suivi des textes législatifs et réglementaires. La nomination de Boubacar Camara à ce poste témoigne de la volonté du président Faye de renforcer son équipe avec des profils expérimentés et engagés dans la mise en œuvre de son programme.

Al Aminou Lo, désormais ex-Secrétaire général du Gouvernement, connaît pour sa part une promotion notable. Il a été nommé ministre auprès du président de la République, en charge du suivi, du pilotage et de l’évaluation de l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 ». Ce programme ambitieux, pierre angulaire de la vision du nouveau régime, vise à redéfinir les priorités du pays sur les plans économique, social, environnemental et institutionnel à l’horizon 2050.

Corruption foncière autour du projet de palais de justice de Pikine/Guédiawaye : révélations, dénégations et premières auditions

Dans une affaire de corruption aux ramifications multiples, l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, est dans le viseur de la Haute cour de justice, soupçonné d’avoir perçu un pot-de-vin dans le cadre du projet de construction du palais de justice de Pikine/Guédiawaye. L’affaire, révélée par L’Observateur, implique également deux anciens directeurs des Domaines, Mame Boye Diao et Mamadou Guèye, auditionnés récemment à la Division des investigations criminelles (DIC).

Un projet au cœur des soupçons

Tout commence en 2020, lorsqu’un terrain de 2 hectares, 85 ares et 14 centiares est affecté au ministère de la Justice pour accueillir un complexe judiciaire incluant un Centre de casiers judiciaires, un Centre médico-social, un Centre de surveillance de bracelets électroniques et le palais de justice de la localité. Toutefois, un décret de juin 2021 réduit cette assiette à 2 hectares, réservant le reste — soit 85 ares et 14 centiares — à un lotissement privé de 36 parcelles, baptisé lotissement « J ».

C’est cette modification du plan d’urbanisme et l’attribution des parcelles qui sont aujourd’hui au cœur d’un scandale mêlant corruption, usage abusif de données personnelles, et attribution douteuse de titres fonciers.

50 millions de francs CFA et un accord rompu

Cheikh Guèye, directeur général de Technologie Consulting Service (TCS), a affirmé devant les enquêteurs avoir signé un protocole avec Ismaïla Madior Fall. L’accord prévoyait la construction, à ses frais, du Centre de surveillance de bracelets électroniques, en échange de 9598 m² du terrain public. Mais tout bascule lorsqu’il affirme que l’ancien ministre lui a demandé 250 millions FCFA en espèces pour finaliser le protocole, dont 50 millions auraient été remis dans son bureau, en présence d’un haut cadre du ministère.

Guèye affirme que, face à son refus de verser les 200 millions restants, le ministre a rompu l’accord et lui a restitué les 50 millions. Ces déclarations ont été corroborées par Mohamed Anas El Bachir Wane, alors directeur des Constructions au ministère.

Face à ces accusations, Ismaïla Madior Fall s’est défendu sur le plateau de la 7TV, évoquant un don gracieux qu’il aurait refusé.

Mame Boye Diao et les cinq lots offerts

L’attention s’est ensuite portée sur les anciens directeurs des Domaines. Mame Boye Diao (en poste de 2019 à 2023) a reconnu avoir signé la liste des bénéficiaires des 36 parcelles du lotissement « J ». Il affirme cependant que le projet de lotissement émane du défunt directeur de l’urbanisme, Oumar Sow. Diao déclare avoir lui-même reçu cinq lots qu’il dit avoir distribués à des amis proches, dont K. Diakhaté, M. Kâ et I. Ndiaye.

Cependant, plusieurs bénéficiaires figurant sur cette liste ont déclaré n’avoir jamais été informés de ces attributions, ni sollicité de parcelle. Cinq d’entre eux ont même porté plainte contre X pour usage frauduleux de leurs données personnelles.

Mamadou Guèye : un successeur sur la défensive

Son successeur, Mamadou Guèye, directeur des Domaines d’avril 2023 à 2024, se retrouve également impliqué. Il est accusé par Diao d’avoir signé les baux douteux des parcelles du lotissement « J ». Devant les enquêteurs, Guèye a reconnu avoir notifié les attributions en se basant sur le plan d’urbanisme modifié, tout en insistant qu’il n’a pas délivré de baux ni reçu de terrain. Il précise ne pas connaître personnellement les bénéficiaires.

Une affaire explosive aux implications politiques

L’affaire continue de prendre de l’ampleur, entre révélations accablantes, déclarations contradictoires et auditions en série. Les autorités judiciaires pourraient bientôt franchir un nouveau cap, avec l’ouverture d’une information judiciaire ou des inculpations éventuelles.

NOMMÉ PRÉSIDENT DU COMITÉ STRATÉGIQUE DE L’AFRICA HOUSE DU CRANS MONTANA FORUM : Macky Sall continue de séduire le monde

Déjà honoré par plusieurs distinctions internationales, dont sa récente entrée à la Fondation Mo Ibrahim, Macky Sall poursuit son rayonnement mondial. L’ancien président du Sénégal a été nommé Président du Comité stratégique de lAfrica House, une initiative du Crans Montana Forum dédiée au renforcement des liens économiques entre l’Afrique et les pays du Golfe.

L’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall, continue de renforcer son aura à l’international après avoir quitté le pouvoir. Déjà nommé membre de la Fondation Mo Ibrahim et salué pour ses engagements en faveur de la gouvernance démocratique, il vient d’être désigné Président du Comité stratégique de l’Africa House, une initiative internationale lancée par le Crans Montana Forum.

Cette nouvelle consécration confirme l’estime dont bénéficie Macky Sall sur la scène internationale. Sollicité par ses pairs et beaucoup de décideurs pour son expérience et sa vision stratégique, il aura désormais un rôle clé dans la définition des orientations de l’Africa House, une structure ambitieuse qui sera officiellement opérationnelle à partir du 1er septembre 2025.

QU’EST-CE QUE LAFRICA HOUSE ?

L’Africa House, basée aux Émirats arabes unis, est une plateforme de coopération économique et politique entre l’Afrique et les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Initiée dans le cadre du 40e anniversaire du Crans Montana Forum. Cette organisation vise à favoriser la croissance économique d’une Afrique ouverte au monde et à renforcer les liens stratégiques avec les Émirats arabes unis et d’autres partenaires clés.

L’Africa House a pour ambition de devenir un carrefour stratégique de haut niveau, réunissant des chefs d’État, ministres, leaders économiques, de grandes entreprises et institutions financières. Son objectif est clair : stimuler les investissements durables, encourager les partenariats public-privé entre l’Afrique et le Golfe, et faciliter l’intégration économique du continent sur la scène mondiale.

En effet, structure privée de droit émirati et suisse, l’Africa House se positionne comme un acteur unique dédié au développement des marchés africains et à l’essor de nouvelles opportunités commerciales entre le continent et le Moyen-Orient. Ainsi, proposera-t-elle également des sessions de haut niveau, des forums bilatéraux et sectoriels, et une assistance stratégique en matière de relations économiques internationales.

À cet effet, Macky Sall présidera le Comité stratégique composé de personnalités de renom, dont la liste complète sera publiée d’ici le 15 juin 2025. Ce comité jouera un rôle central dans la définition des stratégies et dans l’animation des activités de l’organisation.

Par cette nomination, l’ancien chef de l’État sénégalais confirme son statut de figure incontournable du leadership africain. À travers l’Africa House, il participera activement à l’édification d’une Afrique économiquement forte, connectée et intégrée dans les dynamiques globales.

Penda THIAM

Dialogue national : la position de Macky Sall, clé de la participation de l’APR, reste inconnue

Invité de l’émission Ndekki Li sur Sud FM, Alioune Tine, fondateur d’Afrika Jom Center, a relancé l’attention sur le débat politique en affirmant que l’ancien président Macky Sall serait disposé à dialoguer avec les nouvelles autorités.

« J’ai échangé avec Macky Sall et il a fait part de sa disponibilité », a-t-il déclaré, évoquant l’éventualité d’un dialogue entre l’ancien chef d’État et l’actuel pouvoir.

Cependant, selon des précisions obtenues par Dakaractu, cette affirmation mérite d’être nuancée. L’échange entre Alioune Tine et Macky Sall n’aurait pas eu lieu dans un cadre formel de discussion sur le dialogue national. D’après nos informations, il s’agirait plutôt d’une conversation téléphonique entre Macky Sall et Papa Malick Ndour, en présence d’Alioune Tine, au siège d’Afrika Jom Center. Cet appel intervenait alors que Papa Malick Ndour présentait le contre-rapport de la Cour des comptes. Profitant de cette occasion, Alioune Tine aurait abordé brièvement avec Macky Sall certaines questions liées à la vie politique nationale.

À ce jour, aucune communication officielle de Macky Sall n’a confirmé sa position, en tant que leader de l’Alliance pour la République (APR), sur une participation éventuelle au dialogue national initié par Bassirou Diomaye Faye. Ainsi, même si Alioune Tine plaide pour « un dégel de l’atmosphère politique » à travers un dialogue inclusif, la participation de l’APR reste suspendue à une décision claire et publique de son leader.

Il faut rappeler que Bassirou Diomaye Faye a lancé récemment un appel au dialogue national, dans un contexte politique encore marqué par de fortes tensions entre pouvoir et opposition. Plusieurs acteurs politiques et de la société civile saluent l’initiative, mais insistent sur l’importance d’une participation large, incluant toutes les sensibilités.

La clarification de la position de Macky Sall devient donc un enjeu stratégique majeur pour la réussite de ce processus de dialogue.

Kaolack : La mairie réclame la restitution des biens de Mouhamed Ndiaye Rahma, ancien ministre-conseiller

La tension est palpable à la mairie de Kaolack, où les autorités municipales exigent la restitution de biens publics supposément détenus par Mouhamed Ndiaye Rahma, ancien ministre-conseiller. Ce dernier est accusé d’avoir conservé plusieurs équipements et documents appartenant à la collectivité locale.

« Lors de la campagne électorale de 2022, le maire de la commune de Kaolack avait soumis aux Kaolackois son programme “Setal, Suxali Saam”, qui avait largement suscité l’adhésion des populations. Cependant, aucun effort réel n’a été entrepris pour traduire ce slogan en actes, notamment en ce qui concerne la résiliation du contrat de marché bloqué portant sur des biens appartenant à la commune », a expliqué Mbaye Ngom, Secrétaire général de la commune de Kaolack.

Selon lui, le maire actuel, Serigne Mboup, a engagé des procédures judiciaires afin de récupérer des biens que la commune aurait été illégalement dépossédée. Une plainte avait d’ailleurs été déposée auparavant par la maire sortante, Madame Mariama Sarr, concernant notamment un immeuble situé à Médina Baye et un terrain de 20 hectares situé au quartier Lyndiane. Cette affaire remonte à 2021.

Après l’annulation de la décision du président de la cour d’appel de Kaolack par la Cour suprême, la municipalité a décidé de relancer l’affaire, a ajouté M. Ngom, face à la presse ce lundi dans les locaux de la commune.

« Nous interpellons la justice et alertons les nouvelles autorités sur les pratiques de transhumance politique, soupçonnées de servir à échapper à des poursuites », a conclu Mbaye Ngom.

Thierno Alassane Sall en France : Rencontre stratégique avec les responsables de la coordination RV

En déplacement en France depuis vendredi dernier, l’honorable député Thierno Alassane Sall a rencontré les responsables de la coordination de son parti, République des Valeurs (RV), pour une réunion stratégique de haute importance. Cette visite s’inscrit dans un contexte politique tendu au Sénégal, marqué par des préoccupations économiques et sociales grandissantes.

Selon Mamoudou BA, adjoint coordinateur de RV France, cette rencontre répondait à une urgence : celle de faire le point sur la situation actuelle du pays et d’explorer de nouvelles approches pour renforcer la présence et l’impact électoral du parti, notamment au sein de la diaspora. Joint par téléphone, M. BA a souligné que « l’incapacité criante du nouveau régime à répondre aux attentes populaires, les vagues inquiétantes de licenciements, la flambée des prix, la détresse des pêcheurs, la situation incertaine des étudiants, sans oublier la récente décision du Conseil constitutionnel », figuraient parmi les sujets brûlants débattus.

Au-delà des préoccupations nationales, la réunion a également permis de faire un focus sur les réalités vécues par les Sénégalais de l’extérieur. « Il s’agit aussi pour nous d’une occasion de discuter du quotidien réel des Sénégalais de la diaspora, de leurs difficultés de tous les jours », a insisté M. BA.

La séance de travail s’est achevée sur une note spirituelle et solennelle : la prière de l’Asr, dirigée par Thierno Alassane Sall en personne. Une prière fervente, dédiée au peuple sénégalais dans toute sa diversité, avec une pensée spéciale pour la diaspora, « ces bâtisseurs silencieux qui, de loin, continuent de porter le Sénégal dans leur cœur ».

La décision du Conseil Constitutionnel ravive les tensions politiques à l’approche du dialogue national

La décision du Conseil constitutionnel sénégalais, déclarant non conforme à la Constitution la loi interprétative de l’amnistie, continue de secouer la scène politique nationale. À moins d’un mois du dialogue national prévu le 18 mai par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, les clivages s’accentuent entre la majorité présidentielle et une opposition fragmentée.

Lors d’une conférence de presse tenue dimanche, la coalition « Diomaye Président » est montée au créneau pour saluer cette décision qu’elle qualifie de « victoire politique et morale ». Dans une atmosphère tendue, le Premier ministre Ousmane Sonko a désigné une partie de l’opposition comme de simples « résidus », une expression qui a provoqué de vives réactions sur l’échiquier politique.

La figure politique Aïda Mbodji, entourée du ministre Moustapha Guirassy, de Me Abdoulaye Tine et de la députée Mame Diarra Fam, a exprimé son soutien sans réserve à la décision du Conseil constitutionnel. Selon elle, le considérant 31 du texte juridique représente un tournant majeur dans la consolidation de l’État de droit au Sénégal. « Le Sénégal privilégie désormais la justice à l’impunité », a-t-elle affirmé, balayant d’un revers de main les critiques venant de l’opposition.

Me Abdoulaye Tine, pour sa part, a salué une « démarche victorieuse », qui permet d’éclairer les Sénégalais sur les responsabilités liées aux violences ayant secoué le pays entre mars 2021 et juin 2023. Il a cependant appelé à la prudence, en soulignant que les poursuites pour meurtres ne devaient pas être teintées de considérations politiques.

Le Directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodian, figure montante de l’aile dure du Pastef, a utilisé cette tribune pour renouveler son appel à la dissolution de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption). Il accuse l’institution d’être devenue un « siège de l’enrichissement illicite », et propose de transférer ses compétences au Parquet financier ou, à défaut, de la supprimer purement et simplement.

« On ne développe pas un pays sans justice », a-t-il martelé, soulignant l’importance d’un appareil judiciaire fort et crédible pour instaurer une gouvernance transparente et responsable.

Face à ces attaques, l’opposition tente de se repositionner. Bien que qualifiée de « moribonde » par certains membres du pouvoir, elle conserve une base militante active et continue de dénoncer ce qu’elle perçoit comme une instrumentalisation de la justice.

La décision du Conseil constitutionnel pourrait ouvrir la voie à de potentielles poursuites contre des figures politiques liées aux événements violents de ces dernières années, exacerbant davantage une tension politique déjà palpable.

Le 18 mai prochain, le président Diomaye Faye entend réunir l’ensemble des forces vives de la nation pour un dialogue national. Toutefois, dans ce climat chargé, la tenue de ce dialogue risque d’être compromise si les rancœurs actuelles ne sont pas apaisées. La réconciliation nationale, tant prônée, reste un objectif difficilement atteignable sans un minimum de consensus sur les règles du jeu démocratique.

Cinq anciens ministres de Macky Sall dans le viseur de la justice : vers une mise en accusation devant la Haute Cour

La tempête judiciaire qui secoue l’après-Macky Sall s’intensifie. Le parquet, par l’intermédiaire du ministre de la Justice, a officiellement saisi l’Assemblée nationale pour engager la procédure de mise en accusation de cinq anciens ministres du régime sortant devant la Haute Cour de justice. Cette initiative marque une étape décisive dans les enquêtes sur la gestion des fonds publics, notamment ceux destinés à la riposte contre la pandémie de Covid-19.

Parmi les personnalités visées figurent Ndèye Saly Diop, Moustapha Diop, Sophie Gladima, Mansour Faye et Ismaïla Madior Fall. Les quatre premiers sont directement impliqués dans l’affaire de la gestion controversée du fonds Force Covid-19, tandis que le dernier, ex-ministre de la Justice, est soupçonné d’avoir trempé dans une affaire de corruption distincte.

Avant toute mise en accusation, un préalable s’impose : la levée de l’immunité parlementaire de Ndèye Saly Diop et Moustapha Diop, actuellement députés. Selon le quotidien Les Échos, la décision sera prise ce vendredi. Leurs collègues parlementaires devront se prononcer sur cette étape-clé pour permettre à la justice de poursuivre ses investigations.

Ancienne ministre de la Femme, Ndèye Saly Diop est accusée de n’avoir pas justifié 52 millions de francs CFA sur les 150 millions mis à sa disposition dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Une autre charge, plus insolite, lui est reprochée : l’installation de deux climatiseurs à son domicile, financés par des fonds publics, selon les révélations du journal.

Quant à Moustapha Diop, ex-ministre du Développement industriel, il doit répondre d’un trou de 930 millions de francs CFA, dont les justificatifs seraient introuvables. La gravité de l’affaire est renforcée par la mise sous mandat de dépôt de plusieurs anciens collaborateurs de son ministère : la Dage, le gestionnaire et son chauffeur.

Sophie Gladima et Mansour Faye, également cités dans l’affaire Force Covid-19, attendent que le processus judiciaire les concernant suive son cours. Pour sa part, Ismaïla Madior Fall devra faire face à une enquête autour d’un dossier de corruption encore peu détaillé dans les médias, mais suffisamment sérieux pour justifier une saisine de la Haute Cour.

Cette procédure de traduction devant la Haute Cour de justice, rare dans l’histoire institutionnelle du Sénégal, constitue un test de vérité pour les nouvelles autorités dirigées par le président Bassirou Diomaye Faye. Elle est également une réponse à l’exigence de transparence et de reddition des comptes portée par les électeurs.

Aïda Mbodji : « Les crimes imprescriptibles ne peuvent être effacés par une loi »

À l’occasion d’une conférence organisée ce dimanche à Dakar par la Coalition Diomaye Président, la directrice générale de la Délégation à l’Entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), Aïda Mbodji, a tenu un discours engagé, axé sur la mémoire des victimes de violences passées et sur l’exigence de justice.

En ouvrant son intervention, Aïda Mbodji a invité l’assistance au recueillement, soulignant l’importance de ne jamais oublier les victimes. « Si je vous ai invités au recueillement, c’est pour ne jamais oublier les victimes innocentes à qui nous devons justice », a-t-elle déclaré, dans un contexte marqué par la récente décision du Conseil constitutionnel invalidant la loi interprétative de la loi d’amnistie.

Pour la responsable politique, certains crimes ne sauraient être effacés, quel que soit le contexte politique ou juridique. « L’assassinat, le meurtre, la torture, les actes de barbarie, les traitements inhumains, cruels ou dégradants sont des crimes imprescriptibles », a-t-elle martelé devant un public attentif, appelant à respecter les principes fondamentaux des droits humains.

Aïda Mbodji a également abordé un autre dossier sensible : la gestion des Fonds Covid. À ce sujet, elle a été ferme : « Les auteurs et commanditaires ne resteront pas impunis », a-t-elle assuré, tout en réfutant les critiques selon lesquelles il s’agirait d’une chasse aux sorcières. « Quand on voit la nature des faits reprochés aux personnes incriminées, il est clair qu’il s’agit de rendre des comptes, pas de régler des comptes », a-t-elle précisé, insistant sur la nécessité de transparence et de responsabilité dans la gestion des ressources publiques.

Par ses propos, Aïda Mbodji a rappelé que la construction d’une gouvernance vertueuse passe par le respect de la mémoire des victimes et la lutte contre l’impunité, quelles que soient les sensibilités politiques.

Dialogue national : Moundiaye Cissé met en garde contre la politique de la chaise vide

Invité ce dimanche de l’émission Face au Jury sur Pressafrik TV HD, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D et coordonnateur du COSCE, s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité, notamment le dialogue national prévu en mai prochain et la récente décision du Conseil constitutionnel concernant l’interprétation proposée par le député Amadou Ba.

Dès l’entame, Moundiaye Cissé a salué le choix porté sur Dr Cheikh Gueye pour piloter les travaux du dialogue, rappelant que ce dernier est lui-même issu de la société civile. Pour le coordonnateur du COSCE, l’importance du dialogue ne fait aucun doute : « Cela va permettre l’implication de tous, que ce soit la société civile, les hommes politiques ou encore l’administration. Chacun pourra faire des propositions ou opposer son veto sur certaines décisions », a-t-il déclaré.

Il a tenu à préciser que le dialogue national n’est pas une simple formalité, mais une rencontre sérieuse où chaque partie prenante — administration, partis politiques, société civile — est appelée à faire valoir son expertise pour parvenir à un consensus. Toutefois, il a mis en garde contre le risque de faire durer inutilement les discussions : « Plus un dialogue s’éternise, plus il devient difficile d’arriver à un consensus, et cela coûte également plus cher. »

Sur la méfiance exprimée par certains partis d’opposition vis-à-vis du régime en place, Moundiaye Cissé a relativisé, soulignant que cette dynamique est naturelle en démocratie. « Tu ne verras jamais une opposition faire confiance à un parti au pouvoir. Ils sont dans l’opposition justement parce qu’ils ne sont pas d’accord avec la gouvernance en place. C’est ainsi que fonctionne la démocratie », a-t-il expliqué. Pour lui, cette méfiance ne doit cependant pas empêcher le dialogue : « Ce sont précisément les positions divergentes qu’il faut confronter autour d’une même table. »

Face aux menaces de boycott, souvent agitées avant l’ouverture d’un dialogue politique, Moundiaye Cissé a fait preuve de pragmatisme. Selon lui, l’histoire politique récente du Sénégal montre que même les plus sceptiques finissent par rejoindre la table des discussions. « Depuis 1999 que je suis dans la société civile, j’ai toujours vu certains poser des conditions ou menacer de boycotter, mais au final, ils finissent par participer », a-t-il souligné.

Plus fondamentalement, Moundiaye Cissé a insisté sur l’importance de la participation, même en cas de désaccord profond. « Même si tu n’es pas d’accord, tu dois être présent pour exprimer ton désaccord. Parce que ce qui se fait pour moi et sans moi est contre moi », a-t-il martelé. Il estime que boycotter un dialogue national revient à s’exclure des décisions qui engageront tout le pays, au risque de voir ses intérêts compromis.

Pour le directeur exécutif de l’ONG 3D, la politique de la chaise vide n’a jamais été une bonne stratégie. Il appelle ainsi toutes les forces vives de la nation à répondre à l’appel au dialogue pour bâtir ensemble un avenir politique plus apaisé et inclusif pour le Sénégal.

Kaolack / Politique : La jeunesse régionale et départementale de l’AFP jubile suite à la nomination de Mbaye Dione

Le successeur de Moustapha Niasse à la tête de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) est désormais connu. Il s’agit de Mbaye Dione, député-maire de Ngoundiane, officiellement désigné ce 26 avril 2025 à Dakar, lors du 3e congrès ordinaire du parti.

À Kaolack, cette nomination a été accueillie avec enthousiasme, notamment par la jeunesse régionale et départementale de l’AFP. Diarry Sow, responsable de cette frange du parti, n’a pas caché sa satisfaction :

« Pour nous, cette nomination vient couronner un long parcours politique marqué par la proximité avec les populations, l’engagement sur le terrain et une loyauté sans faille envers les idéaux du parti. C’est une fierté pour tout le pays. Mbaye Dione a toujours été aux côtés des jeunes, des femmes et des agriculteurs. Il mérite amplement cette reconnaissance. »

Elle a également exprimé l’espoir que ce nouveau leadership impulsera des projets de développement dans des secteurs stratégiques comme l’emploi des jeunes, l’agriculture et les infrastructures.

À sa sortie de l’assemblée générale, jointe par téléphone par notre correspondant permanent à Kaolack, Diarry Sow a salué « la promesse de rassemblement » formulée par Mbaye Dione :

« Il a promis de rester au service de la communauté, avec humilité et détermination, en appelant à l’unité et au travail collectif pour relever les défis qui attendent notre pays. »

En perspective des élections présidentielles de 2029, Diarry Sow annonce déjà la couleur :

« Nous allons intensifier nos mobilisations pour soutenir la candidature de Mbaye Dione, à travers des meetings, des campagnes de sensibilisation et des actions de proximité. Nous allons redoubler d’efforts pour convaincre et rallier le plus grand nombre. »

Elle conclut avec conviction :

« Nous croyons en lui, car il incarne nos aspirations et notre avenir. Notre stratégie est de toucher la jeunesse dans tous les coins du pays. Par la proximité et l’écoute, nous allons y parvenir. »

La jeunesse AFP de Kaolack entend ainsi jouer un rôle central dans cette nouvelle dynamique, avec l’ambition de porter haut la candidature de leur nouveau leader.

Washington, nouveau théâtre de la rivalité entre le régime de Diomaye et l’ombre de Macky Sall

La rivalité politique sénégalaise a franchi les frontières nationales pour se transporter jusqu’à Washington D.C., au cœur même des institutions financières internationales. Cette semaine, les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale ont servi de décor à un affrontement diplomatique inédit entre le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et les réseaux de son prédécesseur Macky Sall.

Si le président Diomaye Faye avait déjà affirmé que Macky Sall continuait d’influencer les affaires du pays depuis les coulisses, la scène internationale vient de lui donner raison. Selon les révélations du Quotidien, une délégation ministérielle sénégalaise officielle, conduite par le ministre de l’Économie Cheikh Diba, a bel et bien croisé à Washington une équipe parallèle composée d’anciens cadres de l’Alliance pour la République (APR), mandatée par l’ex-président Macky Sall. Leur mission : défendre, auprès de Mme Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, un contre-rapport sur la gestion économique du pays entre 2019 et 2023.

Ce document, élaboré par le parti de l’ancien président, vise à répondre point par point aux accusations de malversations et de falsifications des comptes publics soulevées par la Cour des comptes et le nouveau pouvoir. Il avait déjà été soumis à la représentation du FMI à Dakar lors d’une rencontre entre des responsables de l’APR, dont Pape Malick Ndour, et des techniciens du Fonds.

Au cœur de cette offensive diplomatique de l’ombre, un nom ressort : Hamidou Anne. Proche de Macky Sall, ce dernier s’impose comme l’un des piliers du dispositif mis en place pour maintenir l’influence de l’ancien régime. Déjà actif auprès de la Commission européenne ces derniers mois, il poursuit inlassablement sa stratégie de « rétablissement de la vérité », version APR, sur la santé économique du Sénégal en fin de magistère.

Cette double présence sénégalaise dans les cercles du FMI soulève plusieurs interrogations. D’une part, elle met en lumière une fracture profonde entre le régime actuel et celui qui l’a précédé. D’autre part, elle interroge sur la perception qu’ont les bailleurs de fonds de cette cacophonie diplomatique. Le FMI, historiquement en phase avec la gouvernance de Macky Sall, pourrait-il être tenté de privilégier les anciens interlocuteurs, mieux connus, plus rodés aux mécanismes internationaux ?

Le gouvernement de Diomaye Faye, en quête urgente de soutien financier dans un contexte économique tendu, devra convaincre que sa version de la situation est la plus crédible. Mais il pourrait bien être contraint, à terme, de composer avec l’héritage diplomatique de Macky Sall et les réseaux toujours actifs de l’APR.

Ismaïla Madior Fall brise le silence sur l’affaire de corruption : « Je n’ai jamais accepté les 50 millions »

Invité de l’émission MNF sur la 7TV, l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, est sorti de son silence pour la première fois depuis l’éclatement de l’affaire de présumée corruption dans laquelle son nom est cité. Une sortie médiatique très attendue, dans un contexte où l’ancien garde des Sceaux pourrait être poursuivi devant la Haute Cour de Justice.

D’entrée, Ismaïla Madior Fall a tenu à préciser que c’est l’actuel ministre de la Justice qui a initié les enquêtes menant potentiellement à son renvoi devant cette juridiction d’exception. « Je ne suis pas surpris », a-t-il déclaré, affirmant avoir eu vent de deux dossiers en cours le concernant : le premier lié à la supposée affaire de corruption, et le second, au programme de bracelets électroniques, confié au Parquet judiciaire financier (PJF).

Revenant sur les faits, l’ex-ministre a expliqué que l’affaire trouve son origine dans le projet de mise en place des bracelets électroniques, initié lors de son passage au ministère de la Justice. Il raconte avoir identifié un site de 8 000 m² près du tribunal de Guédiawaye, dont une portion de 1 000 m² devait servir à l’implantation d’un centre de surveillance.

Le projet, évalué à environ 600 millions de francs CFA, devait être partiellement financé par un mécanisme de « dation en paiement », une formule juridique permettant à l’État de régler une partie de la somme — entre 150 et 200 millions de francs CFA — en nature. « Je ne connaissais même pas le responsable de la construction. C’est le directeur des constructions des palais de justice qui m’a mis en contact avec lui », précise-t-il.

Mais rapidement, le projet a connu un blocage. Ismaïla Madior Fall explique avoir été alerté par les Impôts et Domaines que l’opérateur avait gagé le terrain auprès d’une banque. Constatant la stagnation, il a pris la décision d’annuler le projet ainsi que le bail.

Un épisode controversé concerne une somme de 50 millions de francs CFA que l’entrepreneur aurait prétendument remise à l’ancien ministre. À ce propos, Ismaïla Madior Fall se montre catégorique : « Je n’ai en aucun cas accepté cet argent. Il voulait généreusement me les offrir, mais je les ai refusés diplomatiquement. Nous n’avons jamais parlé d’argent », insiste-t-il.

Il ajoute que sa successeure au ministère, Me Aïssata Tall Sall, a été informée de l’ensemble du dossier, et c’est à cette occasion que l’entrepreneur aurait évoqué ce montant. « Il s’agit d’une opération de valorisation foncière qui a mal tourné, menée avec un opérateur qui n’avait ni la capacité technique ni les moyens financiers », conclut-il.

Alors que la justice poursuit son travail, cette sortie médiatique marque une étape importante dans la défense d’Ismaïla Madior Fall, qui clame son innocence face à une affaire au parfum de scandale.

Dialogue national sur la modernisation du système politique : Le Sénégal entame un nouveau chapitre avec Bassirou Diomaye Faye

Le Sénégal s’engage dans une nouvelle phase de sa vie politique avec l’initiative du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qui a récemment invité les acteurs politiques et sociaux à participer à un dialogue inclusif destiné à moderniser le système politique du pays. Cette démarche, qui a pour but d’assurer une gouvernance plus transparente et efficace, se structure autour de dix axes prioritaires, avec un accent particulier sur la réforme du système électoral.

Le président Faye a souligné l’importance de ce dialogue pour améliorer les règles régissant le jeu politique, clarifier les relations entre les différents acteurs et renforcer les institutions de la République. Cet appel a pour objectif de créer une dynamique nouvelle, permettant au Sénégal de renforcer sa démocratie et de bâtir des bases plus solides pour la gestion de ses affaires publiques. La modernisation du système électoral, un des points clés du dialogue, vise à garantir une meilleure transparence et une plus grande équité lors des élections, essentielles pour la crédibilité des résultats et l’inclusivité des processus politiques.

Ce dialogue se distingue des précédentes initiatives de concertation politique, souvent critiquées pour leur caractère partisan et leur absence de résultats tangibles. Momath Talla Ndao, secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, a réagi à l’appel du président en soulignant que cette initiative visait à répondre à des problèmes structurels, et non à des intérêts partisans ou personnels. Ndao a expliqué que le dialogue ne concerne pas seulement les partis politiques, mais qu’il s’agit d’une démarche inclusive, qui implique tous les Sénégalais, sans exception, dans la construction d’un système politique plus moderne et plus efficace.

Le secrétaire d’État a également insisté sur le fait que ce dialogue ne devait pas être comparé aux « dialogues à l’envers » organisés sous l’ancien régime. Selon lui, ces derniers étaient souvent centrés sur des intérêts spécifiques et ne prenaient pas en compte les enjeux fondamentaux du pays. En revanche, l’actuel dialogue proposé par le président Faye s’inscrit dans une perspective de renforcement de la démocratie et de consolidation de l’État de droit.

Le dialogue lancé par le président de la République est un appel clair à l’action. Il n’est pas question de protéger ou d’affaiblir des individus ou des partis politiques, mais bien de trouver des solutions globales et structurelles pour les défis que rencontre le pays. Dans cette optique, le dialogue vise à renforcer la capacité des institutions à répondre aux attentes des citoyens, et à garantir un cadre politique où les droits et les libertés fondamentales sont respectés.

Pour Ousmane Sonko, Premier ministre, la réforme du système électoral et la modernisation des institutions sont des priorités absolues pour permettre au Sénégal de s’engager dans une transformation économique et politique significative. Sonko a appelé à une politique de transformation systémique qui repose sur des programmes concrets et une gestion de l’État plus rigoureuse.

Le dialogue politique proposé par le président Bassirou Diomaye Faye marque un tournant dans la gouvernance sénégalaise. En impliquant toutes les forces vives de la nation, ce processus vise à bâtir une démocratie plus forte, une gestion transparente et des institutions qui répondent aux exigences d’une société en constante évolution. En réinventant le système politique, le Sénégal espère s’inscrire dans une dynamique de modernisation et de développement durable.

Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : la RADDHO alerte sur l’exclusion de Tidjane Thiam et appelle au dialogue

À l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025 en Côte d’Ivoire, les tensions politiques prennent une tournure préoccupante. Dans un communiqué publié récemment, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) a exprimé de vives inquiétudes face à la situation préélectorale, marquée notamment par l’exclusion controversée de Tidjane Thiam de la liste électorale.

Candidat du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et principal opposant au pouvoir en place, Tidjane Thiam est au centre d’un bras de fer politico-juridique. Une décision judiciaire rendue le 22 avril 2025 a invalidé son inscription sur la liste électorale, provoquant une onde de choc au sein de l’opposition et des organisations de défense des droits humains.

Selon la RADDHO, cette décision constitue un « précédent dangereux », d’autant plus qu’elle est intervenue après la perte de la nationalité française par Tidjane Thiam en mars 2025. L’organisation craint que cette situation ne fasse de lui un apatride, un statut qui, selon elle, soulève de graves préoccupations au regard des normes internationales.

Le président de l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) a pour sa part estimé que cette exclusion ouvre un contentieux juridique complexe, mettant en question la nationalité ivoirienne de Thiam. Il a aussi rappelé que, conformément à l’article 12 du Code électoral ivoirien, les décisions juridictionnelles en matière d’inscription sur la liste électorale sont définitives et sans appel.

Face à ces évolutions, la RADDHO a exprimé :

Sa vive inquiétude quant à une atmosphère politique tendue, susceptible de compromettre la transparence et la paix autour du scrutin ; Son regret face à ce qu’elle considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques ; Un appel au dialogue entre tous les acteurs politiques et sociaux afin de parvenir à un consensus sur la participation des candidats de l’opposition, dans l’intérêt de la stabilité et de la démocratie ; Une exhortation au “génie ivoirien”, à l’ouverture et à l’hospitalité du peuple pour prévenir toute forme de division, de discrimination ou d’exclusion.

La RADDHO a également rappelé les engagements pris par la Côte d’Ivoire lors de la 37e session ordinaire de la Conférence de l’Union Africaine, notamment en faveur du Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif au droit à une nationalité et à l’éradication de l’apatridie, adopté en février 2024.

Enfin, l’organisation invite les autorités ivoiriennes à garantir une compétition électorale ouverte, respectueuse des principes démocratiques, permettant à tous les citoyens d’exprimer librement leur suffrage. Elle appelle également la CEDEAO et l’Union Africaine à intervenir en médiateurs pour éviter une crise politique majeure dans un pays encore marqué par les séquelles des conflits passés.

Assemblée nationale : Séance plénière prévue ce lundi pour statuer sur l’immunité de deux députés

Les députés de l’Assemblée nationale sont convoqués en séance plénière ce lundi 28 avril 2025 à 10 heures. L’annonce a été faite ce jeudi à travers un communiqué officiel de l’hémicycle. L’ordre du jour porte sur l’examen de projets de résolutions visant à constituer des Commissions ad hoc chargées d’étudier la demande de levée de l’immunité parlementaire des députés Moustapha Diop et Salimata Diop.

Les deux parlementaires, anciens ministres sous la présidence de Macky Sall, sont poursuivis dans le cadre de la gestion des Fonds Force Covid-19, un programme mis en place en 2020 pour faire face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie. Selon des sources proches du dossier, des irrégularités financières ont été relevées lors d’un audit de la Cour des comptes, impliquant les deux anciens responsables gouvernementaux.

La constitution des Commissions ad hoc marque la première étape de la procédure parlementaire qui pourrait aboutir à la levée de leur immunité, condition préalable à toute poursuite judiciaire. Cette séance plénière s’annonce donc décisive pour la suite des investigations sur ce dossier emblématique de la lutte contre la mauvaise gestion des deniers publics.

Décision du Conseil constitutionnel sur la loi interprétative : Pape Alé Niang salue un tournant pour l’État de droit au Sénégal

La décision récente du Conseil constitutionnel du Sénégal rejetant la loi interprétative visant à réviser la loi d’amnistie continue de provoquer une vague de réactions dans le pays. Parmi les voix les plus marquantes, celle de Pape Alé Niang, journaliste et Directeur général de la RTS, a retenu l’attention. Dans une publication sur son compte X (anciennement Twitter), il a salué le courage des sept sages du Conseil constitutionnel et souligné l’impératif de vérité pour guérir les blessures du passé.

Selon Pape Alé Niang, cette décision marque une rupture avec les habitudes du Conseil, longtemps perçu comme frileux face aux dossiers politiques sensibles. « Il faut, au fond, se féliciter de la décision rendue par les 7 sages, pour la simple raison que le Conseil constitutionnel avait habitué les Sénégalais à cette vieille rengaine de se déclarer incompétent », écrit-il.

Le journaliste met en lumière un point fondamental soulevé par les « puristes du droit » : une loi interprétative a pour unique fonction de clarifier un texte existant, sans en modifier la portée. Or, en tentant de réinterpréter la loi d’amnistie, le projet législatif s’est heurté à la Constitution. Le Conseil a notamment rappelé qu’aucune disposition nationale ne saurait justifier l’impunité pour des crimes relevant du droit international.

Ces crimes, présumés commis entre 2021 et 2024 — une période que Pape Alé Niang qualifie de « barbarie humaine » — sont, par essence, imprescriptibles. Le Sénégal, lié par ses engagements internationaux, ne peut les effacer par une simple loi d’amnistie.

Pour le patron de la RTS, cette décision ouvre la voie à une nouvelle dynamique institutionnelle : « une ère où des magistrats indépendants et courageux tranchent selon le droit et non selon les injonctions politiques ». Une évolution qui, selon lui, constitue une bouffée d’oxygène pour l’État de droit sénégalais, encore fragile après trois années de fortes tensions politiques et sociales.

Insistant sur l’impératif de justice, Pape Alé Niang rappelle que « personne ne peut pardonner sans connaître la vérité ». La quête de vérité sur cette période sombre n’est pas, selon lui, une forme de vengeance mais un devoir de mémoire et de justice envers les victimes.

En établissant un lien entre le climat de tension dans l’espace politique et les blessures non cicatrisées du passé, il alerte sur les risques de division persistante. « Seul un processus de justice équitable peut engendrer un apaisement durable », conclut-il, appelant à une réconciliation fondée sur la vérité, et non sur l’oubli.

Affaire des Fonds Covid : Moustapha Diop se rend à la justice et est écroué pour un détournement de 930 millions de Fcfa

Dans un développement majeur de l’affaire des Fonds Covid, Moustapha Diop, ancien responsable au ministère du Développement industriel, a surpris tout le monde en se livrant spontanément à la justice, mettant fin à plusieurs jours de rumeurs sur sa cavale. Présumé en fuite, il a finalement comparu hier devant le juge du deuxième cabinet, en compagnie de son avocat. À l’issue de l’audition, il a été inculpé pour détournement de fonds publics portant sur la somme colossale de 930 millions de Fcfa et placé sous mandat de dépôt. Il a passé sa première nuit derrière les barreaux, marquant ainsi un tournant décisif dans cette enquête à tiroirs.

Cette affaire, qui ébranle progressivement les sphères administratives, n’en est pas à ses premières révélations. Avant Moustapha Diop, Ndèye Aminata Loum, ancienne directrice de l’Agence de gestion et de coopération (Dage), ainsi que Bamba Amar, avaient déjà été inculpés pour des faits similaires. Ces arrestations en cascade dévoilent un vaste réseau de malversations, dont les ramifications semblent s’étendre à plusieurs ministères et agences liés à la gestion des fonds d’urgence durant la pandémie.

Le même jour, un autre nom est venu s’ajouter à la liste : Aliou Sow, ancien Dage du ministère du Développement communautaire. Lui aussi a été visé par la justice, bien que son sort ait été plus clément. Il a été assigné à résidence sous bracelet électronique, une mesure que certains observateurs expliquent par les garanties financières fournies par des importateurs de riz, dont le rôle dans cette affaire intrigue.

La justice sénégalaise semble déterminée à faire toute la lumière sur les détournements présumés autour des fonds destinés à atténuer les impacts de la crise sanitaire. Avec la multiplication des inculpations, cette enquête pourrait encore réserver de nouvelles surprises, alors que l’opinion publique réclame transparence et reddition de comptes dans la gestion des ressources publiques.

Dépenses au ministère de l’Éducation nationale : le député Guy Marius Sagna interpelle Moustapha Guirassy

Depuis plusieurs jours, l’opinion publique s’interroge sur une série de dépenses jugées controversées au ministère de l’Éducation nationale. C’est dans ce contexte que le député Guy Marius Sagna a décidé de poser des questions directes et précises au ministre en charge de ce département stratégique, Moustapha Guirassy. Dans une démarche de transparence, l’élu souhaite des éclaircissements sur l’usage des deniers publics dans un secteur aussi sensible que l’éducation.

Parmi les dépenses pointées du doigt, l’achat d’un salon de bureau pour un montant de deux millions de francs CFA attire particulièrement l’attention. Selon les informations relayées, le mobilier trouvé par Moustapha Guirassy à son arrivée au ministère était en excellent état, quasiment neuf. Pourquoi alors dépenser une telle somme pour le remplacer ? Cette décision soulève des interrogations sur la gestion des ressources allouées à l’administration de l’Éducation nationale, surtout dans un contexte où de nombreuses écoles manquent de matériel de base.

Autre achat polémique : un tapis iranien qui aurait coûté un million de francs CFA. Le choix d’un tel article de luxe pour un usage ministériel est perçu par certains comme un signe de déconnexion avec les réalités du système éducatif. Guy Marius Sagna pose la question que beaucoup se posent : cet investissement était-il réellement nécessaire et pertinent au regard des priorités du ministère ?

Dans la même veine, l’acquisition de matériel de petit-déjeuner pour un montant de 650 000 francs CFA a également été évoquée. Là encore, le député s’interroge sur la justification d’une telle dépense. Est-ce une dépense courante dans l’administration ou un abus de confort au détriment des urgences éducatives ?

Au-delà des achats, une pratique plus inquiétante est soulevée : celle de la « régularisation ». Selon le député, cette méthode consisterait à prétexter une urgence pour attribuer un marché public sans appel d’offres, en fabriquant des justificatifs a posteriori. « Monsieur le ministre, pratiquez-vous le phénomène de la “régularisation” ? », interroge Guy Marius Sagna, qui appelle à une clarification sur la transparence dans l’attribution des marchés au sein du ministère.

Face à ces interpellations, l’opinion publique attend une réaction claire du ministre Moustapha Guirassy. Ces dépenses, si elles sont confirmées, risquent de ternir l’image d’un département déjà confronté à de nombreux défis, notamment l’amélioration des conditions d’apprentissage, la formation des enseignants et la lutte contre les inégalités scolaires.

Rejet de la loi dite « interprétative »: une éclatante victoire de l’opposition parlementaire contre la tentative pastéfienne d’instrumentalisation du droit

La décision rendue le mercredi 23/04/2025 par le Conseil constitutionnel marque une étape déterminante dans la vie démocratique de notre nation.

Par son rejet de la loi dite « interprétative » de l’amnistie, la haute juridiction a reconnu le bien-fondé du recours introduit par l’opposition parlementaire – en particulier les députés du groupe Takku Wallu, les non-inscrits dont ceux de Jamm Ak Njariñ – qui ont, dans un élan unitaire, porté cette cause avec fermeté et responsabilité.
Nous nous réjouissons de cette victoire, non pour des considérations partisanes, mais parce qu’elle consacre le primauté du droit sur la volonté politique du moment, et rappelle à la majorité mécanique que nul n’est au-dessus des lois.
Il est salutaire de rappeler que la loi d’amnistie initiale, à l’origine du débat, a permis à plusieurs acteurs politiques, dont les actuels dirigeants, de recouvrer la liberté et de participer à l’élection présidentielle qui les a portés au pouvoir. Tenter, aujourd’hui, d’en restreindre la portée par une lecture opportuniste, après en avoir pleinement bénéficié, est une manœuvre dont le caractère arbitraire a été justement invalidé.
Lors des débats parlementaires, nos députés avaient soulevé de nombreuses irrégularités, tant sur le fond que sur la procédure. Ils avaient refusé de cautionner ce texte en votant contre. Ce rejet par le Conseil constitutionnel vient donc confirmer la solidité de leur position et la légitimité de leur vigilance institutionnelle.
Mais pendant que la justice constitutionnelle rend sa decision, le pouvoir cherche à détourner l’attention sur cette déconvenue en lançant une offensive d’un autre ordre : celle de la stigmatisation politique par voie judiciaire. C’est dans ce cadre que des anciens Ministres dont notre camarade Mme Ndeye Saly Diop Dieng, se voient injustement pris pour cible, sur la base d’allégations suspectes liées à la gestion des fonds COVID-19.
La Nouvelle Responsabilité tient à lui exprimer son soutien total et sa solidarité agissante. Femme de conviction, de probité et de rigueur, elle saura faire face à cette épreuve avec l’engagement et la clarté qui la caractérisent.
Nous dénonçons avec gravité la logique perverse qui consiste à faire de la justice un outil de règlement de comptes, visant à taire les voix libres, et à intimider celles qui refusent de s’aligner. Ce type de gouvernance, loin d’honorer les tenants du pouvoir, érode la confiance du peuple.

Le Sénégal mérite mieux dans le contexte actuel que des représailles politiques. Il mérite une gouvernance à la hauteur de ses défis socio-économiques.

Ce mercredi 23/04, l’opposition parlementaire a tenu son rôle, le droit a triomphé et le Pastef l’a appris à ses depends.

Le combat continue pour défendre, sans relâche, l’essentiel : la République, la Justice et les Libertés.

Fait à Dakar,
Le 23/04/2025
La Nouvelle Responsabilité

Ismaïla Madior Fall au cœur d’une nouvelle affaire : des soupçons de corruption planent sur l’ancien ministre de la Justice

Le nom d’Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice et figure emblématique du régime de Macky Sall, refait surface de manière inattendue dans l’actualité judiciaire sénégalaise. Contrairement aux premières rumeurs qui le liaient à l’affaire du fonds Force Covid-19, c’est dans un tout autre dossier que l’universitaire et homme politique est désormais cité.

Selon les informations révélées par le quotidien Libération, Ismaïla Madior Fall serait soupçonné de faits présumés de corruption survenus lors de son passage au ministère de la Justice. L’enquête, qui serait actuellement en cours, s’appuierait sur un témoignage jugé accablant livré par un entrepreneur. Ce dernier aurait mis en cause l’ancien ministre dans des pratiques illicites liées à l’attribution de marchés publics.

Les accusations ne s’arrêtent pas là. Toujours selon la même source, les déclarations du directeur des constructions des Palais de justice viendraient appuyer les soupçons, renforçant ainsi la gravité des faits reprochés. Ces éléments semblent avoir suffi à enclencher une enquête plus approfondie, dans un contexte où les nouvelles autorités s’engagent à lutter contre l’impunité et à faire toute la lumière sur la gestion passée.

Ismaïla Madior Fall n’est pas un inconnu de la scène politique. Professeur de droit constitutionnel, il a occupé plusieurs fonctions de premier plan : ministre de la Justice, ministre des Affaires étrangères, directeur de cabinet du président de la République et conseiller spécial de Macky Sall. Sa proximité avec l’ancien chef de l’État et son influence dans les sphères décisionnelles en font une figure centrale du précédent régime.

Cette mise en cause jette une ombre sur la réputation d’un homme longtemps perçu comme un intellectuel rigoureux, porteur d’une certaine éthique républicaine. Pour l’heure, Ismaïla Madior Fall n’a pas encore réagi publiquement à ces nouvelles accusations. Mais dans un climat politique tendu, cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans la dynamique de reddition des comptes engagée par les autorités actuelles.

Affaire à suivre.

Redressement, transparence et transformation : Le Gouvernement Sonko dévoile les grands axes de son action

Dans un contexte marqué par une situation critique des finances publiques, le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a annoncé, lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi, l’imminente présentation d’un plan structuré de relance économique. Cette feuille de route ambitieuse, adossée à l’Agenda national de Transformation systémique, se veut une réponse globale et cohérente aux défis économiques, sociaux et institutionnels du pays.

Selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, ce plan sera présenté dans les prochains jours non seulement au peuple sénégalais, mais aussi aux partenaires techniques et financiers du pays. Il s’agira d’un document « structuré, détaillé et chiffré », qui marquera le début d’une nouvelle phase de gouvernance économique fondée sur la rigueur, la responsabilité et la souveraineté.

Le chef du gouvernement a réaffirmé que l’opération de reddition de comptes actuellement en cours est une priorité inscrite dans les engagements électoraux du Président de la République. Cette démarche de transparence, jugée essentielle dans une démocratie, vise à rétablir la confiance entre les institutions et les citoyens.

« Un tel exercice doit aller de pair avec la mise en œuvre des actions requises pour bâtir une patrie forte, souveraine et prospère, portée par un sursaut national », a insisté Ousmane Sonko. Il s’agit, selon lui, de concilier justice et relance économique, sans sacrifier ni l’une ni l’autre.

Le gouvernement mise ainsi sur une dynamique de rupture : rompre avec les pratiques de gestion opaques, tout en jetant les bases d’un modèle de développement plus équitable, plus résilient et plus autonome. Ce plan de relance, qui s’annonce comme une pièce maîtresse de la gouvernance Sonko, devrait préciser les secteurs prioritaires, les leviers de financement et les mécanismes d’évaluation.

À quelques semaines du centième jour du nouveau régime, le ton est donné : redressement, transparence et transformation systémique seront les maîtres-mots de cette nouvelle ère. Reste à voir si les promesses sauront se traduire par des résultats concrets sur le terrain.

Loi interprétative retoquée : l’APR salue une décision « sage » et accuse le régime de dérive autoritaire

Le rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie par le Conseil constitutionnel continue de susciter des réactions à travers le spectre politique sénégalais. Ce mercredi 23 avril 2025, c’est au tour de l’Alliance Pour la République (APR) de se prononcer, à travers un communiqué publié par son Secrétariat Exécutif National. Le parti fondé par Macky Sall se félicite de cette décision, tout en dénonçant avec virulence ce qu’il considère comme les dérives d’un pouvoir en perte de repères.

Dans son communiqué, l’APR qualifie la décision du Conseil constitutionnel de « sage » et félicite les parlementaires à l’origine du recours. Le parti n’y va pas de main morte à l’encontre de la majorité actuelle : il parle d’une « loi scélérate » portée par une « majorité mécanique de députés godillots », désormais désavouée « de manière cinglante » par la plus haute juridiction du pays.

Selon l’APR, cette invalidation représente un rappel sévère à l’ordre adressé au président Bassirou Diomaye Faye, à son Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi qu’à l’ensemble des députés de la mouvance présidentielle. Pour le parti d’opposition, ce rejet met en lumière « les méthodes cavalières » d’un pouvoir qui gouverne, selon lui, sans respect des règles républicaines.

L’APR va plus loin en accusant le régime d’user de « manipulations institutionnelles » et d’amateurisme dans la gestion de l’État. Le parti appelle les autorités à se soumettre sans condition à la décision du Conseil constitutionnel, rappelant qu’elle « n’est susceptible d’aucun recours et s’impose à tous ». Le communiqué exhorte également le peuple sénégalais à « rester debout » et à « faire face à toute tentative de passage en force », en dénonçant ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire du régime Sonko-Diomaye.

Sur le terrain judiciaire, l’APR critique ce qu’elle considère être une « pseudo reddition des comptes », qu’elle assimile à un « vilain et vulgaire règlement de comptes politique ». Une formulation qui traduit la défiance du parti vis-à-vis des enquêtes en cours, notamment celles touchant d’anciens responsables du régime précédent. Le parti exige, dans la foulée, la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion, qu’il considère comme des victimes de cette justice sélective.

La réaction de l’APR vient s’ajouter à un climat politique déjà très tendu, où la décision du Conseil constitutionnel apparaît comme un point de bascule. Si pour certains, elle renforce l’État de droit, pour d’autres, elle révèle l’intensité des luttes d’interprétation de la loi dans un contexte post-électoral encore fragile.

Décision du Conseil Constitutionnel sur la loi interprétative : Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes réagit

Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes a réagi à la décision rendue par le Conseil Constitutionnel ce mercredi 23 avril 2025, qui a invalidé la loi interprétative de la loi d’amnistie. Cette décision a fait l’effet d’une onde de choc sur la scène politique sénégalaise et a suscité de vives réactions tant au sein de la majorité qu’à l’opposition.

Dans un communiqué de presse publié peu après la décision, le groupe parlementaire a exprimé sa satisfaction en soulignant que le verdict allait dans le sens de ses préoccupations. Selon le Conseil Constitutionnel, les crimes tels que l’assassinat, le meurtre, la torture, les actes de barbarie, et les traitements inhumains, cruels ou dégradants sont des crimes imprescriptibles, et ne peuvent en aucun cas être couverts par une loi d’amnistie.

L’argument principal du groupe Pastef les Patriotes repose sur le fait que cette décision confirme leur position de ne jamais laisser impunis les crimes de sang. Ce principe fondamental, selon eux, a été validé par l’instance juridique suprême du pays. Le communiqué précise également que la décision du Conseil Constitutionnel ouvre la voie à toutes les victimes de ces actes odieux, leur permettant désormais de porter plainte contre les responsables directs, mais aussi contre les commanditaires de ces actes.

Le Groupe Parlementaire Pastef a réaffirmé son engagement pour la justice, soulignant que la décision du Conseil Constitutionnel était une victoire pour toutes les victimes des violences politiques survenues entre mars 2021 et février 2024. En accordant aux victimes un droit à réparation, cette décision légitime les démarches de justice pour ceux qui ont souffert des agissements violents.

En outre, Pastef les Patriotes a insisté sur la nécessité pour la justice de tirer toutes les conséquences de cette décision, en toute indépendance. Le groupe parlementaire appelle la justice sénégalaise à agir avec rigueur et impartialité pour garantir que ces crimes ne soient pas seulement condamnés par les textes, mais aussi punis dans la réalité, en permettant ainsi une véritable réparation pour les victimes.

Cette décision du Conseil Constitutionnel est une étape décisive dans le débat politique et judiciaire du pays. Elle met en lumière la tension entre les aspirations à la réconciliation nationale et la nécessité de rendre justice pour les victimes. Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes se félicite d’avoir vu sa position validée par l’instance constitutionnelle, et maintient sa ligne de conduite sur la justice et l’équité.

Cependant, la question de la réconciliation reste un sujet épineux. Bien que la décision offre une nouvelle perspective pour les victimes, il est évident que les tensions entre les différentes forces politiques du pays ne s’apaiseront pas immédiatement. Pour les partisans de Pastef, la bataille pour la justice continue, et la réconciliation nationale ne pourra se faire que dans le respect des principes de vérité, de justice et de réparation.

En conclusion, cette décision marque un tournant dans le traitement des crimes politiques au Sénégal. Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes a non seulement remporté une victoire légale, mais a également redonné de l’espoir aux victimes de violences, en leur offrant une voie légale pour réclamer réparation.

La justice devra désormais suivre ce chemin tracé par le Conseil Constitutionnel, en veillant à ce que l’équité et le droit prévalent, au-delà des jeux politiques.

Abdou Mbow réagit après le rejet de la loi interprétative : « Un pouvoir manipulateur et hors-la-loi »

La décision rendue ce mercredi par le Conseil constitutionnel, rejetant la loi interprétative de la loi d’amnistie, continue de provoquer de vives réactions dans la classe politique sénégalaise. Parmi les voix les plus critiques figure celle de Abdou Mbow, député et membre de la coalition d’opposition Takku Wallu. Celui-ci a rapidement réagi à ce verdict, qu’il considère comme un tournant dans la crise politique qui secoue le pays.

Dans une déclaration publique, Abdou Mbow a exprimé sa profonde déception, qualifiant la décision du Conseil constitutionnel de confirmation de la « dérive » du pouvoir actuel. Selon lui, le rejet de la loi interprétative, qui aurait permis d’étendre l’amnistie à certains faits, notamment liés aux violences politiques, révèle un manque flagrant de respect pour les règles constitutionnelles et démocratiques.

« J’avais prévenu les Sénégalais que nous avions affaire à un pouvoir manipulateur et hors-la-loi », a lancé le député, dénonçant ce qu’il considère comme une gestion autoritaire du régime. Il a estimé que cette décision mettait en lumière les dérives du gouvernement, et marquait un nouvel épisode de ce qu’il appelle une gouvernance illégale.

Pour Abdou Mbow, le rejet de la loi par le Conseil constitutionnel démontre clairement que le pouvoir exercé par Pastef est contraire aux principes de l’État de droit et à la Constitution. Il accuse le gouvernement actuel d’opérer en dehors des règles et de manipuler les institutions à des fins politiques. Le député a ajouté que ce verdict allait « précipiter le pays vers une crise institutionnelle » et souligné que la gestion des affaires publiques par le pouvoir en place était « incompétente ».

Il a également critiqué le gouvernement de Pastef, qu’il accuse de mettre en péril les fondements démocratiques du Sénégal. Abdou Mbow a exprimé son inquiétude quant à la manière dont les dirigeants actuels gèrent le pays. « Cette décision démontre une fois de plus que le pouvoir Pastef opère dans une illégalité totale. Les Sénégalaises et les Sénégalais doivent comprendre que ces dirigeants sont incompétents et vont précipiter notre pays vers des lendemains incertains », a-t-il insisté, appelant à la mobilisation de l’opposition pour contrer ce qu’il considère comme un danger pour la démocratie sénégalaise.

Cette déclaration d’Abdou Mbow s’inscrit dans une série de critiques formulées par l’opposition sénégalaise suite au rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie. L’opposition a vu dans cette décision une victoire de la Constitution et de la justice, qui ont rejeté une tentative de manipulation législative. Cependant, pour Abdou Mbow et d’autres figures de l’opposition, il ne s’agit pas simplement d’une question de légalité, mais aussi de la préservation des principes démocratiques du Sénégal.

L’opposition appelle ainsi à une réflexion collective sur l’avenir politique du pays et sur la manière dont les institutions peuvent être protégées des dérives autoritaires. Le rejet de la loi interprétative est vu par certains comme un symbole de la lutte pour la défense de l’État de droit.

Abdou Mbow conclut son intervention en réaffirmant son engagement envers la démocratie et la justice, tout en prévenant que le pays pourrait se retrouver dans une situation difficile si cette dynamique de non-respect des règles continue. Pour lui, « le salut est dans une gestion respectueuse des lois et des principes constitutionnels », et non dans des tentatives d’imposer une gouvernance par la manipulation.

Zahra Iyane Thiam après la décision du Conseil constitutionnel : « Oui à la reddition des comptes, non à la chasse aux sorcières »

La décision rendue ce mercredi par le Conseil constitutionnel, invalidant la loi interprétative de la loi d’amnistie adoptée le 2 avril, continue de susciter des réactions au sein de la classe politique. Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre et membre de l’opposition, s’est exprimée à travers un message publié sur ses réseaux sociaux.

Dans sa déclaration, elle salue la décision du Conseil comme un signe fort du respect des principes de l’État de droit au Sénégal :
« Le Conseil constitutionnel a dit le droit : la loi interprétative est inconstitutionnelle. »

Mais au-delà de cette victoire d’ordre juridique, Zahra Iyane Thiam invite à l’élargissement de cette exigence de rigueur à d’autres domaines, notamment à la justice pénale. Elle évoque en particulier les enquêtes en cours sur les fonds Force Covid-19 ainsi que les révélations contenues dans le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024.

« Je ne doute pas que la justice pénale fera, elle aussi, preuve de la même impartialité dans le traitement des dossiers relatifs aux fonds Force Covid-19 et au rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques 2019-2024. »

L’opposante appelle à une reddition des comptes sans calculs politiques, en tenant à distinguer entre justice et règlements de comptes.

« Oui à la reddition des comptes dans toute sa rigueur. Non au règlement de comptes et à la chasse aux sorcières. Dépassons rapidement cette période : le Sénégal est un bien commun. Au travail, le salut est collectif », conclut-elle.

Verdict du Conseil constitutionnel : Anta Babacar Ngom salue une « décision courageuse »

La décision du Conseil constitutionnel de déclarer anticonstitutionnelle la loi interprétative de la loi d’amnistie votée le 2 avril 2025 continue de faire réagir la classe politique. Dans le camp de l’opposition, les déclarations de satisfaction se multiplient, saluant une victoire de l’État de droit sur les tentatives d’instrumentalisation de la loi.

Parmi les premières voix à réagir figure celle d’Anta Babacar Ngom. Sur ses réseaux sociaux, la présidente du mouvement Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC) a tenu à exprimer sa satisfaction. Elle écrit :
« Le Conseil constitutionnel vient de confirmer ce que nous avons toujours défendu : la loi interprétative de l’amnistie de 2024 était inintelligible, inéquitable et illégale. Cette décision courageuse réaffirme la primauté du droit et la nécessité d’une justice équitable pour tous. »

La responsable politique, qui avait dès le départ dénoncé les dérives de cette loi interprétative, voit dans ce rejet une opportunité pour repartir sur des bases saines. Pour elle, la véritable réconciliation nationale passe nécessairement par la vérité, la justice et le pardon – non par l’oubli imposé.

« Restons mobilisés pour une véritable réconciliation nationale, fondée sur la vérité et le pardon. Félicitations au peuple sénégalais et à toute l’opposition parlementaire. Vive la démocratie ! Vive la justice ! Vive le Sénégal », a-t-elle conclu dans son message.

La sortie d’Anta Babacar s’inscrit dans une série de réactions saluant une décision qui, au-delà du droit, revêt une forte portée symbolique. Le rejet de la loi interprétative par le Conseil constitutionnel est perçu par l’opposition comme un rempart contre l’arbitraire législatif et un pas important vers une justice équitable et indépendante au Sénégal.

Rejet de la loi interprétative par le Conseil constitutionnel : Amadou Ba (Pastef) salue une victoire contre l’impunité

Le Conseil constitutionnel a tranché. Par sa décision rendue publique ce mardi 16 avril, il a déclaré anticonstitutionnelle la loi interprétative de la loi d’amnistie, adoptée le 2 avril dernier par la majorité parlementaire dominée par le parti Pastef. Cette loi visait à clarifier que certains crimes graves – notamment les assassinats, meurtres et actes de torture – ne sauraient être couverts par la loi d’amnistie votée en mars.

Cette décision du juge constitutionnel invalide de facto cette tentative d’interprétation de la loi initiale, consacrant ainsi la portée exclusive de celle-ci. En clair, elle ferme la voie à toute relecture parlementaire visant à exclure des faits liés aux violences politiques survenues entre mars 2021 et février 2024, notamment lors des épisodes de répression ayant fait plusieurs dizaines de morts.

Loin d’apparaître comme un revers politique pour les initiateurs du texte, la décision a été accueillie avec satisfaction par Amadou Ba, député de Pastef et principal auteur de la loi interprétative. Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, il a salué ce qu’il considère comme une avancée pour la justice :
« Fin de l’impunité pour les crimes de meurtres, assassinats et tortures. Merci au Conseil constitutionnel. »

Cette réaction laisse entendre que pour le parlementaire, la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 n’a jamais couvert les crimes de sang et de torture, conformément aux engagements internationaux du Sénégal. Ainsi, le Conseil constitutionnel ne fait, selon lui, que confirmer une lecture conforme à l’esprit de l’État de droit.

Cette interprétation rejoint celle exprimée par certains juristes, pour qui la décision du Conseil vient renforcer l’idée que la justice sénégalaise garde la possibilité de poursuivre les auteurs présumés d’actes graves, même dans un contexte post-amnistie. Reste à savoir si cette lecture prévaudra dans les prochaines semaines, alors que plusieurs plaintes ont déjà été annoncées contre des responsables de l’ancien régime.

Débat sur le prix du carburant : Jean Michel Sène relance Thierno Alassane Sall pour un face-à-face public

Les tensions montent entre la jeunesse de PASTEF et Thierno Alassane Sall. En réaction aux récentes déclarations de ce dernier, qui s’en est pris à la gouvernance du tandem Sonko–Diomaye, le vice-coordonnateur de la jeunesse patriotique, Jean Michel Sène, a tenu une conférence de presse ce mercredi pour répondre point par point aux critiques formulées par le leader de la République des Valeurs. L’occasion pour lui de renouveler publiquement son invitation à un débat contradictoire.

Jean Michel Sène a ainsi relancé Thierno Alassane Sall sur sa sortie concernant le prix du carburant, en affirmant que le député s’appuie sur des « affirmations erronées ou volontairement biaisées » pour discréditer les efforts du gouvernement. Selon lui, la hausse du prix du carburant évoquée par l’ancien ministre s’explique par des réalités aussi bien internationales que nationales.

Il a rappelé que la forte demande sur le marché mondial continue d’influencer les prix, notamment dans un contexte de tensions géopolitiques et de spéculations sur les ressources énergétiques. En ce qui concerne les facteurs internes, Jean Michel Sène a souligné que l’entrée en production du pétrole sénégalais ne signifie pas automatiquement une baisse des prix à la pompe, du fait des contraintes contractuelles héritées des accords signés avec les compagnies pétrolières étrangères. Le Sénégal, a-t-il expliqué, continue d’acheter le pétrole brut au prix du marché mondial, libellé en devises, ce qui limite la marge de manœuvre du gouvernement en matière de subvention ou de réduction.

En sa qualité de Directeur général de l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (ASER), il a indiqué que le Sénégal bénéficie tout de même d’un prix contractuel relativement avantageux, oscillant entre 20 et 30 dollars le baril, grâce à des appels d’offres bien négociés. Cela reste cependant en deçà des besoins nationaux, qui avoisinent les 3 millions de tonnes annuelles, alors que la capacité de raffinage actuelle du pays est limitée à 1,5 million de tonnes.

Jean Michel Sène a également évoqué la stratégie énergétique du gouvernement, qui repose sur une réduction progressive de la dépendance aux énergies fossiles. Il a mis en avant les investissements dans le solaire, l’éolien et l’hydroélectricité, affirmant que cette orientation devrait permettre à moyen terme de stabiliser les coûts de l’énergie, tout en renforçant la souveraineté énergétique du pays.

Dans un ton à la fois ferme et pédagogique, il a invité Thierno Alassane Sall à un débat public, dans un format télévisé ou radiodiffusé, afin d’éclairer l’opinion nationale sur ces questions complexes. « Il est temps que les Sénégalais puissent entendre les deux versions, données à partir de faits et non de simples slogans. Nous ne nous déroberons pas. Le moment est venu de confronter les idées dans l’intérêt de la démocratie », a-t-il martelé.

Décision sur la loi interprétative : Ousmane Sonko contre-attaque et dénonce une récupération politicienne

Dans une longue déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Ousmane Sonko, Président de PASTEF – Les Patriotes et actuel Premier ministre, est revenu avec vigueur sur la décision du Conseil constitutionnel invalidant la loi d’interprétation de la loi d’amnistie portée par le député Amadou Ba. Si l’opposition y a vu une « claque juridique » infligée à la majorité parlementaire, le leader des Patriotes soutient, au contraire, que la décision conforte la logique et l’esprit de la proposition.

« Je me serais bien gardé de me prononcer si les résidus d’opposition ne s’étaient pas précipités dans une tentative désespérée de récupération politicienne », écrit-il d’emblée. Pour lui, cette décision ne constitue pas un désaveu mais une confirmation : la loi initiale d’amnistie adoptée en mars 2024 excluait déjà, de par sa formulation, les crimes les plus graves tels que les assassinats, meurtres, actes de torture ou traitements inhumains.

Sonko rappelle que la proposition de loi interprétative n’avait qu’un objectif : préciser davantage que ces infractions graves ne tombaient pas sous le coup de l’amnistie. En somme, « ce que le groupe parlementaire Pastef a proposé, le Conseil constitutionnel l’a confirmé », affirme-t-il, en se référant au considérant 31 de la décision qui souligne la non-inclusion des crimes de sang dans la loi initiale, en conformité avec les engagements internationaux du Sénégal.

Le Conseil constitutionnel a en revanche jugé que la loi interprétative était juridiquement superflue, ce qui a motivé son invalidation. Mais pour Sonko, cela ne remet aucunement en cause les effets de la loi d’amnistie en vigueur, notamment pour les faits liés aux manifestations politiques entre février 2021 et février 2024.

Très offensif dans sa prise de parole, Ousmane Sonko accuse une frange de l’opposition de chercher à assimiler les luttes politiques à des actes de barbarie, dans le seul but de « renvoyer des milliers de patriotes dans des geôles où ils ont tant souffert ». Il qualifie cette opposition d’« indigente », « haineuse » et incapable d’accepter que des Sénégalais aient payé un lourd tribut pour leurs opinions politiques.

Il appuie également son argumentaire sur l’ordonnance de non-lieu rendue le 27 janvier 2025 par le doyen des juges d’instruction, qui conclut à l’extinction de l’action publique contre lui-même et le président Bassirou Diomaye Faye, sur la base de la loi d’amnistie.

Alors que la classe politique se divise sur la portée de la décision du Conseil, Ousmane Sonko la retourne à son avantage et y voit un point final : « le Conseil n’a relevé aucun autre motif d’inconstitutionnalité, fermant ainsi définitivement toute possibilité de recours contre l’amnistie ».

Le Conseil constitutionnel censure partiellement la loi d’amnistie adoptée le 2 avril 2025

Le Conseil constitutionnel a rendu publique ce mercredi sa décision concernant le recours déposé par 24 députés de l’opposition contre la loi n°08/2025, adoptée le 2 avril dernier par l’Assemblée nationale. Cette loi, qui visait à accorder une amnistie large à certains faits liés à l’exercice de libertés publiques, a été partiellement censurée par la haute juridiction.

Dans son délibéré, le Conseil a jugé que l’article premier de la loi est contraire à la Constitution, notamment son deuxième alinéa. Celui-ci prévoyait que des actes considérés comme criminels au regard du droit international — tels que l’assassinat, le meurtre, la torture, les actes de barbarie ou encore les traitements inhumains, cruels et dégradants — puissent faire l’objet d’une amnistie s’ils étaient commis dans le cadre de l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique.

Pour le Conseil, cette disposition est incompatible avec les engagements constitutionnels du pays, notamment en matière de respect des droits fondamentaux et des conventions internationales ratifiées. « L’alinéa 2 de l’article premier de la loi n°08/2025 du 2 avril 2025 viole la Constitution », affirme clairement la décision.

Le Conseil précise par ailleurs qu’il n’a relevé aucun autre motif d’inconstitutionnalité concernant les autres dispositions de la loi. Cela signifie que le reste du texte peut, en théorie, entrer en vigueur après que le Parlement aura procédé aux modifications requises, sauf si une nouvelle saisine intervient.

Cette décision constitue un revers important pour la majorité présidentielle, à l’origine de cette initiative législative controversée, et une victoire partielle pour l’opposition, qui contestait une tentative de « blanchiment politique » de certains faits graves.

Abdoulaye Saydou Sow met en garde contre une politisation des poursuites judiciaires

Lors de son passage dans l’émission “Salam Sénégal”, l’ancien ministre Abdoulaye Saydou Sow a pris position sur les récentes arrestations visant plusieurs figures du régime précédent, exprimant des réserves quant à la manière dont certaines procédures judiciaires sont menées. Bien qu’il réaffirme son attachement au principe de la redevabilité, il alerte sur les dérives possibles si la justice devient un instrument politique.

Le maire de Kaffrine a notamment cité les cas de Lat Diop et Farba Ngom, affirmant qu’ils ne devraient pas être assimilés à de simples questions de reddition de comptes. Selon lui, il est essentiel de respecter les droits fondamentaux de chaque citoyen, quelle que soit sa position politique. Il a ainsi lancé un appel à la retenue et à l’impartialité dans le traitement des dossiers :

« Il ne faut pas en faire une affaire politique pour éliminer des adversaires », a-t-il martelé.

Abdoulaye Saydou Sow a également mis en garde contre les conséquences d’un cycle de règlements de comptes politiques, soulignant que cette approche serait contre-productive :

« Si c’est pour harceler des adversaires, cela n’a aucun effet durable. D’autres émergeront nécessairement », a-t-il affirmé.

Son intervention s’inscrit dans un contexte de vives tensions entre l’actuelle administration et les anciens dignitaires du régime de Macky Sall, certains étant poursuivis pour détournement de fonds ou mauvaise gestion.

En rappelant que la justice doit rester indépendante, Abdoulaye Saydou Sow invite au respect des principes démocratiques pour garantir la stabilité du pays et la confiance des citoyens dans les institutions.

Assemblée nationale : Malick Ndiaye enclenche la procédure contre les anciens ministres impliqués dans la gestion du Fonds Covid-19

L’Assemblée nationale du Sénégal a été le théâtre de deux réunions décisives convoquées par son président, Malick Ndiaye. Selon L’Observateur, le Bureau de l’Assemblée puis la Conférence des présidents ont été réunis pour examiner une demande sensible émanant des autorités judiciaires : l’ouverture d’une procédure contre d’anciens membres du gouvernement dans le cadre de l’enquête sur la gestion du Fonds force Covid-19.

L’affaire fait grand bruit dans le landerneau politique. Le Parquet général, à l’origine de la requête, a transmis aux instances parlementaires les dossiers de cinq anciens ministres soupçonnés de mauvaise gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie. Parmi eux figurent Mansour Faye, ex-ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale, et Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et des PME — deux proches de l’ancien président Macky Sall. D’après L’Observateur, ils devraient être les premiers à être entendus par la Haute Cour de justice.

Lors de sa dernière sortie médiatique, le Parquet de Dakar avait confirmé avoir transmis les documents à l’Assemblée. Une étape cruciale qui a été officiellement notifiée au Bureau parlementaire par Malick Ndiaye, marquant ainsi le début d’un processus juridique exceptionnel.

La Conférence des présidents, qui s’est réunie dans la foulée, doit désormais fixer les grandes lignes du calendrier parlementaire. Il s’agira notamment de déterminer la date de convocation de la Commission des Lois, chargée d’examiner les dossiers transmis, ainsi que celle de la plénière. Lors de cette dernière, les députés seront appelés à voter sur le projet de résolution visant à autoriser la mise en accusation des anciens ministres devant la Haute Cour de justice.

Cette affaire, aux répercussions potentiellement explosives, marque un tournant dans la lutte contre l’impunité et la reddition des comptes au plus haut sommet de l’État. Le Sénégal, désormais engagé sur la voie de la transparence, attend avec attention la suite de cette procédure inédite.

Dialogue politique au Sénégal : Waly Diouf Bodian favorable à des discussions avec Macky Sall, sous condition

Le directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodian, par ailleurs membre du parti Pastef, s’est exprimé ce lundi en faveur d’un dialogue entre l’ancien président Macky Sall et le nouveau régime dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye. Une position rendue publique à travers un message publié sur sa page Facebook, dans lequel il interpelle le fondateur d’AfricaJom Center, Alioune Tine.

« Alioune Tine, nous acceptons des pourparlers entre le nouveau régime et Macky Sall au palais de la République. Proposez-lui et revenez-nous », a-t-il écrit, tout en posant une condition préalable : le retour de l’ancien chef de l’État sur le territoire national.

Cette sortie intervient dans un contexte de transition politique sensible, marqué par l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle génération de dirigeants. Le climat reste tendu entre l’ancien régime et les nouvelles autorités, notamment en raison de la volonté affichée par ces dernières de faire la lumière sur la gestion passée à travers un processus de reddition des comptes.

En s’adressant à Alioune Tine, acteur reconnu de la société civile et figure respectée dans les milieux de médiation, Waly Diouf Bodian semble vouloir ouvrir la voie à une désescalade, tout en maintenant une exigence de responsabilité et de transparence.

Crise multidimensionnelle au Sénégal : Thierno Alassane Sall dresse un constat accablant sur la situation économique

Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 22 avril à Dakar, Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs (RV) et ancien ministre de l’Énergie, a tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de « crise multidimensionnelle profonde » au Sénégal. Selon lui, plusieurs secteurs clés de l’économie nationale sont aujourd’hui en grande souffrance, pendant que le pouvoir en place donne l’impression de fuir ses responsabilités.

« Nous assistons à une aggravation silencieuse mais dangereuse des conditions de vie des Sénégalais, face à laquelle l’État reste sourd et passif », a déclaré l’ex-ministre. Il fustige l’absence de réformes urgentes et structurelles, dans un contexte où les tensions sociales et économiques s’amplifient.

À Saint-Louis, la crise dans le secteur de la pêche artisanale ne cesse de s’aggraver. Thierno Alassane Sall pointe du doigt la gestion désastreuse de la brèche, dont l’ouverture incontrôlée, selon lui, a causé la mort de près de 40 pêcheurs en une année. Il accuse l’État d’inaction, soulignant que « malgré les alertes, aucune mesure de sécurisation adéquate n’a été prise ».

Autre facteur aggravant : la raréfaction des subventions publiques, notamment pour les moteurs et les équipements, qui rend les conditions de travail de plus en plus précaires. « Nos pêcheurs sont livrés à eux-mêmes pendant que d’autres pays, comme la Mauritanie, injectent massivement dans la modernisation de leur secteur halieutique », déplore-t-il.

L’ancien ministre a également dressé un bilan inquiétant du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), pilier traditionnel de la croissance et de l’emploi. Selon lui, le chiffre d’affaires des cimenteries a chuté de 25 %, un signal fort du ralentissement de l’activité.

Il évoque également une baisse importante des importations de fer à béton et de matériaux de construction, signe d’un désengagement généralisé. Ce repli économique entraîne une vague de licenciements dans les entreprises du secteur, aussi bien dans les chantiers publics que privés.

« Les carrières tournent au ralenti, des entreprises ferment, et des milliers de familles se retrouvent sans revenu stable », a-t-il averti.

Le chômage constitue un autre sujet d’inquiétude pour Thierno Alassane Sall. Il avance le chiffre de plus de 20 800 emplois perdus récemment, sans que l’État ne communique clairement sur les plans de sauvegarde ou de reconversion.

Il dénonce également l’opacité des procédures de recrutement dans la fonction publique et les sociétés d’État, parlant de « copinage politique » au détriment de la compétence et de la transparence.

Pour Thierno Alassane Sall, cette accumulation de dysfonctionnements est le reflet d’un pouvoir « dépassé, incohérent et sourd aux appels des citoyens ». Il invite le gouvernement à changer de cap urgemment, en adoptant une gouvernance basée sur la rigueur, la transparence et le dialogue.

« Si rien n’est fait rapidement, nous courons tout droit vers un effondrement économique et social », a-t-il averti, en appelant à un sursaut national.

Thierno Alassane Sall charge le régime : « Ils sont incapables, bavards et méchants »

Dans une sortie médiatique très attendue, Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs (RV) et député à l’Assemblée nationale, a tenu une conférence de presse au ton particulièrement offensif à l’égard du régime actuel dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Très critique, il n’a pas hésité à qualifier les responsables du parti Pastef de « personnes incapables, incompétentes, bavardes et méchantes », dénonçant ce qu’il considère comme une gestion chaotique et idéologique du pouvoir.

Prenant la parole devant un parterre de journalistes et de militants, Thierno Alassane Sall a affirmé que les débuts du nouveau régime sont loin d’être rassurants. Il a exprimé son inquiétude quant à l’absence de réponses concrètes aux urgences économiques et sociales du pays. Selon lui, la situation actuelle exigeait des actes forts et pragmatiques, mais le gouvernement semble davantage préoccupé par la communication et la revanche politique.

Il s’est notamment insurgé contre ce qu’il qualifie de « mépris du pouvoir pour les travailleurs », pointant du doigt le silence des autorités face aux revendications sociales qui s’accumulent dans plusieurs secteurs, notamment dans l’éducation, la santé et les finances publiques. « Je me demande comment un État sérieux peut fouler aux pieds les urgences en faisant la sourde oreille face aux revendications des travailleurs », a-t-il déclaré, en référence notamment aux mouvements de grève et aux tensions dans les universités publiques.

Le député a aussi exprimé son indignation face au retard pris dans le déroulement de l’année universitaire, qu’il attribue à une mauvaise anticipation du ministère de l’Enseignement supérieur. Pour lui, ce retard est un symptôme de plus d’une gouvernance improvisée, incapable de répondre aux attentes de la jeunesse.

Concernant l’économie, Thierno Alassane Sall estime que le pays traverse une phase critique, marquée par des incertitudes et des tensions dans les circuits de financement. Il accuse le gouvernement d’avoir aggravé la situation par une politique économique qu’il qualifie d’idéologique, fondée sur des discours populistes plutôt que sur des mesures concrètes de relance.

Au-delà des critiques, le président de RV appelle le gouvernement à un sursaut de responsabilité. « Le peuple n’a pas élu des révolutionnaires de salon. Il attend des résultats, pas des slogans », a-t-il lancé. Il a exhorté les dirigeants à abandonner les logiques de revanche et d’exclusion pour enfin se consacrer aux réformes de fond, notamment dans l’administration publique, la fiscalité et l’éducation.

La sortie de Thierno Alassane Sall intervient dans un contexte politique tendu où l’opposition commence à s’organiser face au pouvoir, après la période de grâce post-élections. Ce discours marque un tournant dans les relations entre la République des Valeurs et Pastef, deux formations qui, bien que très différentes, s’étaient parfois retrouvées sur le terrain des libertés publiques sous le régime de Macky Sall.

Aujourd’hui, la rupture semble consommée, et Thierno Alassane Sall entend jouer pleinement son rôle d’opposant. « Nous serons là pour rappeler à ce régime ses promesses, mais aussi ses limites. Le Sénégal mérite mieux que cette gestion émotionnelle du pouvoir », a-t-il conclu.

Procédure de mise en accusation : Mansour Faye et Moustapha Diop dans le viseur de l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale sénégalaise s’apprête à franchir un cap important dans le cadre de la reddition des comptes prônée par le président Bassirou Diomaye Faye. Selon des informations révélées par L’Observateur, une procédure de mise en accusation visant deux anciens ministres du régime précédent s’ouvre cette semaine. Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, et Moustapha Diop, ex-ministre du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, sont les premiers à être concernés par cette démarche judiciaire.

Cette initiative parlementaire s’inscrit dans le prolongement de l’enquête sur la gestion des 740 milliards de FCFA mobilisés dans le cadre de la lutte contre les effets de la pandémie de Covid-19. La Cour des comptes avait, dans son rapport, soulevé de nombreuses irrégularités dans l’utilisation de ces fonds, notamment des marchés fictifs, des décaissements jugés irréguliers, ainsi que des paiements pour des prestations jamais réalisées.

La procédure parlementaire s’ouvre par la convocation du Bureau de l’Assemblée nationale, suivie de celle de la Conférence des présidents. Ces deux étapes institutionnelles permettront la désignation des membres de la Commission des lois, qui jouera un rôle clé avant l’ouverture des sessions plénières prévues dès le début de la semaine prochaine.

Les deux anciens ministres devront ensuite être entendus par la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice, seule habilitée à juger d’anciens membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Leur audition portera sur des faits précis mis en lumière par les investigations de la Cour des comptes.

Lors d’une récente conférence de presse conjointe du Procureur général, du Procureur de la République et du Parquet financier, il a été confirmé que les dossiers de cinq anciens ministres ont été transmis à l’Assemblée nationale. Cette première vague, cependant, ne concerne que Mansour Faye et Moustapha Diop.

Les chefs d’inculpation potentiels sont lourds : détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des fonds publics, concussion et corruption. D’autres ministères tels que ceux des Mines, de la Santé, de la Femme et de la Famille, figurent également parmi ceux visés par les rapports transmis, laissant présager d’autres procédures à venir.

Avec cette procédure inédite sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye, le Sénégal entre dans une nouvelle ère de gouvernance, où les principes de transparence et de redevabilité semblent vouloir s’imposer. Cette affaire sera sans nul doute un test majeur pour les institutions républicaines, mais aussi pour la crédibilité de la promesse de rupture portée par le nouveau régime.

Rapport sur les finances publiques : Pape Malick Ndour à l’écoute d’Alioune Tine pour un dialogue national apaisé

C’est une rencontre qui n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux. Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center et figure majeure de la société civile, a reçu chez lui l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, membre influent de l’Alliance pour la République (APR). L’objet de cette visite : la présentation d’un rapport alternatif sur les finances publiques, récemment remis au Fonds Monétaire International (FMI) par des cadres du parti.

Sur son compte X (anciennement Twitter), Alioune Tine a salué la démarche de son hôte avec des mots empreints de respect et de reconnaissance. « J’ai eu le grand plaisir de recevoir Pape Malick Ndour, dont le père est un vieil ami et collègue de l’UCAD. Il est passé me présenter leur rapport alternatif sur les finances publiques remis au FMI », a-t-il partagé.

Mais au-delà de la simple remise d’un document technique, la rencontre a pris une dimension politique et citoyenne. Alioune Tine a souligné le courage politique de l’ancien ministre, saluant son engagement dans un contexte où, selon lui, « s’opposer demande du courage ». Une allusion claire à la tension qui règne encore dans l’espace politique sénégalais, à la suite de l’alternance survenue après la dernière présidentielle.

Profitant de cet échange, le fondateur d’Afrikajom Center a relancé son appel au dialogue national, invitant les principales figures politiques – Macky Sall, Ousmane Sonko et le Président Bassirou Diomaye Faye – à s’asseoir autour d’une même table. Un appel, selon lui, bien accueilli par Pape Malick Ndour. « Il m’a écouté avec beaucoup d’attention, et j’ai senti une ouverture », confie-t-il.

Optimiste, Alioune Tine a conclu sur une note d’espoir : « Le Sénégal a une exceptionnelle capacité de résilience malgré l’agitation du moment. » Une phrase qui sonne comme un rappel à la responsabilité collective, dans un pays où les tensions politiques n’ont jamais complètement étouffé la quête d’un vivre-ensemble apaisé.

À travers cette rencontre, c’est peut-être un signal qui est envoyé : celui d’une possible passerelle entre les anciens et les nouveaux visages de la République, entre le pouvoir, l’opposition, et une société civile toujours en éveil.

Mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison : « Guy Marius Sagna cherche le buzz », selon Abdou Mbow

Invité de l’émission Face au jury sur PressAfrikTV HD ce dimanche 20 avril, le député Abdou Mbow a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment la Haute Cour de justice, dont il est l’un des membres récemment élus. Magistrat parlementaire de cette institution exceptionnelle, il a tenu à rappeler le sérieux de sa mission. « Mes collègues députés m’ont fait confiance et ont voté pour que je devienne magistrat au sein de la Haute Cour de justice. J’ai prêté serment en jurant de garder secret les délibérations et que je resterais impartial », a-t-il affirmé.

Alors que cinq anciens ministres de Macky Sall sont aujourd’hui cités dans le cadre de l’affaire du Fonds Force Covid-19 pour détournement présumé de deniers publics, Abdou Mbow a expliqué le processus en cours. Si l’Assemblée nationale reçoit les dossiers, c’est le président qui convoquera la Commission des lois. Celle-ci examinera les éléments et soumettra un rapport à la plénière. « Si on arrive à ce niveau, je ferai ce que mon intime conviction me dictera », a-t-il précisé, soulignant son attachement à l’indépendance et à la rigueur du travail parlementaire.

Mais ce passage médiatique a surtout été marqué par sa réaction à la récente proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, formulée par le député Guy Marius Sagna pour haute trahison, notamment en lien avec la gestion de la dette publique. Une initiative que l’élu de l’opposition a jugée disproportionnée, voire opportuniste. « Guy Marius Sagna cherche le buzz. On ne doit pas jouer avec les institutions de la République », a-t-il tranché.

Sur le plan juridique, Abdou Mbow a tenu à apporter des précisions essentielles. Il a rappelé que le concept de haute trahison n’est ni défini dans la Constitution du Sénégal, ni dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. « C’est une notion vague. Dans les pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou le Bénin, la haute trahison est clairement définie : elle concerne les atteintes à la sécurité de l’État ou la collusion avec l’ennemi en temps de guerre », a-t-il expliqué.

Le parlementaire a mis en garde contre toute tentative d’instrumentalisation politique des institutions, appelant à faire preuve de responsabilité dans le traitement des affaires publiques. Selon lui, le débat autour de la dette et du déficit budgétaire ne saurait justifier une telle accusation. « Au Sénégal, on parle de déficit budgétaire et de dettes. Si ce sont ces deux choses qui sont à l’origine de la mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison, celui qui dirige ce pays actuellement (Bassirou Diomaye Faye) doit donc être envoyé à la guillotine », a-t-il lancé, provocateur, en référence aux 4500 milliards de francs CFA empruntés par le nouveau régime en huit mois d’exercice.

Par cette sortie médiatique, Abdou Mbow affirme son positionnement au sein du nouveau paysage parlementaire tout en défendant l’équilibre des institutions républicaines, à l’heure où le Sénégal est engagé dans une nouvelle ère politique.

Robert Bourgi prend la défense de Macky Sall : « Il ne voulait pas d’un 3e mandat »

L’avocat et conseiller politique Robert Bourgi est monté au créneau pour défendre son ami, l’ancien président sénégalais Macky Sall, face aux critiques et aux poursuites que ce dernier subit depuis l’alternance politique au Sénégal. Dans une sortie remarquée, Bourgi a dénoncé ce qu’il qualifie de « chasse aux sorcières » et a tenu à rétablir, selon lui, certaines vérités sur les intentions de l’ex-chef de l’État.

« Macky Sall ne voulait pas d’un 3e mandat », a affirmé Robert Bourgi, soulignant que le président sortant avait, bien avant l’annonce officielle, exprimé son choix de ne pas briguer un autre mandat. Il raconte : « Le 24 juin 2023, au Palais, Macky Sall m’a dit : ‘Robert, je ne serai pas candidat à un 3e mandat. Ne le dis qu’au seul président Sarkozy.’ Ce dernier en a été informé dès le lendemain, tout comme le président Emmanuel Macron ».

Des révélations qui viennent contredire les accusations portées par certains opposants, qui soupçonnaient Macky Sall d’avoir longtemps entretenu l’ambiguïté pour affaiblir ses adversaires. Pour Bourgi, il ne fait aucun doute que l’ancien président avait pris la décision de quitter le pouvoir, et ce, bien avant de l’annoncer publiquement.

L’homme de réseaux, connu pour sa proximité avec plusieurs chefs d’État africains et français, déplore néanmoins les violences qui ont entaché la dernière année du régime Sall. Il évoque notamment la répression des manifestations et les pertes humaines : « Je regrette profondément les 80 morts. C’est la seule ombre au tableau. »

Mais fidèle à sa vision de la politique en Afrique, Robert Bourgi lance un appel au dépassement : « En terre africaine, le pardon n’est pas un vain mot. »

Cette sortie intervient dans un contexte où les autorités sénégalaises actuelles multiplient les audits et procédures contre d’anciens responsables du régime précédent, suscitant débats et divisions dans l’opinion.

Nomination de Macky Sall à la Fondation Mo Ibrahim : une pétition citoyenne pour contrer le procès des intellectuels

Alors que des intellectuels dénoncent la nomination de l’ancien président sénégalais Macky Sall au conseil de la Fondation Mo Ibrahim, une pétition citoyenne, portée par des Sénégalais de divers horizons, s’élève pour saluer cette distinction et défendre l’image du Sénégal à l’international.

C’est un bras de fer symbolique qui s’est engagé autour d’un nom et d’une reconnaissance : celui de l’ancien président Macky Sall, récemment nommé au conseil de la Fondation Mo Ibrahim, une institution phare du continent africain, dédiée à la bonne gouvernance et au leadership éclairé. Une distinction internationale qui a suscité une vive levée de boucliers… mais aussi une riposte populaire.

En réaction à un texte acerbe publié par un groupe d’intellectuels critiquant cette nomination – qu’ils jugent imméritée au regard du bilan politique de l’ancien président –, un collectif de citoyens sénégalais a lancé une pétition en ligne. Son objectif : “réaffirmer la fierté nationale” face à ce qu’ils qualifient d’“attaque idéologique et partisane” contre un homme dont la stature dépasse les querelles domestiques.

https://www.mesopinions.com/petition/politique/soutenons-integration-macky-sall-fondation-mo/241570?source=email&tmstp=1744982629&p=sharing%0A%0AMerci

Intitulée “NOUS SOUTENONS L’INTEGRATION DE MACKY SALL A LA FONDATION MO IBRAHI”, la pétition appelle les Sénégalais à ne pas se laisser enfermer dans les logiques d’amertume politique. “La reconnaissance de Macky Sall par la Fondation Mo Ibrahim n’est pas un fait privé, c’est un hommage rendu à tout le Sénégal”, y lit-on. Les signataires dénoncent ce qu’ils appellent une “obsession malsaine” de certains intellectuels, plus enclins à régler des comptes qu’à évaluer objectivement le prestige de la nation à l’étranger.

Pour les initiateurs, cette nomination consacre le rôle joué par Macky Sall sur la scène africaine et mondiale : de la réforme du système de la dette à son action pour la paix en Afrique de l’Ouest, en passant par son engagement pour une gouvernance plus équilibrée à l’échelle planétaire.

https://www.mesopinions.com/petition/politique/soutenons-integration-macky-sall-fondation-mo/241570?source=email&tmstp=1744982629&p=sharing%0A%0AMerci

L’affaire du Fonds Covid : vers une mise en accusation de l’ex-ministre Mansour Faye

L’affaire du Fonds de riposte contre le Covid-19 au Sénégal refait surface avec une intensité nouvelle. L’ancien ministre du Développement communautaire, Mansour Faye, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une procédure judiciaire imminente. Selon des informations rapportées par Jeune Afrique, la commission des Lois de l’Assemblée nationale s’apprête à enclencher une procédure de mise en accusation à son encontre.

En cause : un décaissement suspect de 399 millions de francs CFA, effectué en 2020 alors que le pays faisait face aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie. À l’époque, Mansour Faye était chargé de superviser l’attribution des aides destinées aux populations vulnérables. Mais ce retrait massif de fonds intrigue, notamment parce qu’il aurait été réalisé sans le cadre légal d’une caisse d’avance, pourtant exigé pour tout décaissement de deniers publics.

Auditionné ce jeudi par la Division des investigations criminelles (DIC), l’ancien ministre a passé plusieurs heures entre les mains des enquêteurs. Par ailleurs, il est désormais sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire, une mesure qui reflète la gravité avec laquelle les autorités judiciaires traitent ce dossier.

Les conclusions de la Cour des comptes, publiées précédemment, avaient déjà révélé de nombreuses irrégularités dans la gestion du Fonds Covid. Le cas de Mansour Faye, en particulier, avait été pointé du doigt pour des manquements aux règles de transparence et de traçabilité des fonds.

À mesure que l’enquête progresse, l’éventualité d’une comparution devant la Haute Cour de justice se précise. Mansour Faye pourrait être convoqué à nouveau dans les prochains jours pour des interrogatoires plus approfondis. Cette affaire, emblématique des dérives potentielles dans la gestion de fonds publics en période de crise, pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité au sommet de l’État.

Le Conseil constitutionnel nie toute demande d’avis de Macky Sall sur une troisième candidature

Le Conseil constitutionnel sénégalais a apporté une clarification majeure dans le débat autour d’une éventuelle demande d’avis de l’ancien président Macky Sall concernant une troisième candidature à l’élection présidentielle. Dans une réponse officielle, l’institution affirme n’avoir jamais été saisie d’une telle requête, écartant ainsi les rumeurs persistantes sur une démarche supposément entreprise durant le dernier mandat de l’ancien chef de l’État.

Cette mise au point fait suite à une lettre adressée le 14 avril 2025 par Amadou Bâ, député et vice-président de l’Assemblée nationale. Dans sa correspondance, l’élu demandait au Conseil constitutionnel de clarifier si Macky Sall avait, oui ou non, sollicité un avis sur la possibilité d’un troisième mandat. La démarche du parlementaire faisait écho à des propos attribués à feu Mamadou Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel, laissant entendre qu’une telle demande aurait été introduite par l’ex-président.

Face à ces interrogations, le Conseil constitutionnel a réagi avec fermeté. « Les recherches effectuées au greffe et dans les archives du Conseil constitutionnel ne révèlent pas l’existence d’une telle demande d’avis », a précisé l’institution. Une déclaration sans équivoque qui vient refermer un chapitre controversé de la vie politique nationale, marqué par les débats houleux sur la légalité et la légitimité d’une troisième candidature de Macky Sall.

Ce démenti formel vient donc dissiper les zones d’ombre et calmer les spéculations qui ont nourri une partie du discours politique ces dernières années, à la veille comme à l’issue de la présidentielle de 2024. Il remet aussi en lumière la nécessité de transparence et de rigueur institutionnelle dans les processus électoraux et les prises de décision liées à la Constitution.

En confirmant l’absence de toute demande formelle, le Conseil constitutionnel clôt ainsi une polémique persistante, rappelant par la même occasion son rôle de gardien impartial des règles fondamentales de la République.

Sénégal – FMI : Vers un nouveau programme de financement retardé par des données économiques erronées

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé qu’aucune décision ne serait prise avant mai concernant la dérogation sollicitée par le Sénégal, en raison de données économiques jugées erronées. L’information, relayée par Les Échos citant Reuters, compromet les ambitions du pays de conclure un nouveau programme de financement d’ici juin.

Selon Les Échos, ce report vient freiner les discussions sur un nouveau partenariat financier entre Dakar et l’institution de Bretton Woods. Edward Gemayel, chef de mission du FMI au Sénégal, a précisé que les négociations sur un éventuel nouveau programme ne pourront débuter qu’après que la question de la dérogation sera tranchée. Ce processus pourrait ainsi ne commencer qu’en juin ou juillet.

En toile de fond, le FMI attend encore deux éléments essentiels : d’une part, les données définitives sur la dette publique sénégalaise, et d’autre part, un consensus sur les mesures correctives à mettre en œuvre pour restaurer la fiabilité des statistiques économiques. Le manque de clarté dans les chiffres a soulevé des inquiétudes quant à la transparence budgétaire et la gestion des finances publiques.

Pour sa part, le ministère sénégalais des Finances se veut rassurant. Il affirme que les autorités travaillent activement à corriger les incohérences signalées et à répondre aux exigences du FMI. Ces efforts visent à présenter une situation conforme lors des prochaines réunions de printemps du Fonds.

Ce contretemps intervient à un moment crucial pour l’économie sénégalaise, qui fait face à des défis budgétaires accrus, alors que le pays espérait bénéficier rapidement d’un nouveau soutien du FMI pour stabiliser ses finances et soutenir ses ambitions de relance.

En attendant une clarification sur ces données, l’avenir du partenariat financier entre le Sénégal et le FMI reste suspendu à la régularisation de la situation et à la transparence des indicateurs macroéconomiques.

Mamoudou Ibra Kane sur l’affaire du Fonds Force-Covid 19 : “Le temps de l’opinion ne doit pas écraser celui de la justice”

Dans un contexte politique et judiciaire tendu, le journaliste Mamoudou Ibra Kane a pris la parole sur X (ancien Twitter) pour livrer une analyse ferme et nuancée de l’affaire du Fonds Force-Covid 19, un scandale de détournement présumé de fonds publics destiné à la lutte contre la pandémie.

Sans jamais citer de noms, mais avec une plume acérée, il dénonce la pression grandissante de l’opinion publique sur l’appareil judiciaire. « Le temps de l’opinion s’impose au temps de la justice », écrit-il, en regrettant que l’émotion collective prenne parfois le pas sur la rigueur des procédures et l’indépendance des institutions.

Ironique, il lâche : « Tous au poteau ! », comme pour illustrer un climat de chasse aux sorcières généralisée. Mais il nuance rapidement en rappelant une vérité politique propre au Sénégal : « De la prison, on peut aller au palais, et vice versa. » Une référence implicite à des trajectoires politiques contrastées dans l’histoire contemporaine du pays — mais sans viser ni Abdoulaye Wade, ni Nelson Mandela, précise-t-il.

Si Mamoudou Ibra Kane se dit favorable à la redevabilité et à la reddition des comptes, il insiste sur une condition essentielle : que la justice reste sereine, méthodique, et à l’abri de toute instrumentalisation. Il juge inadmissible que certains aient pu s’enrichir sur le dos de la souffrance collective, mais estime que le traitement de cette affaire doit être exemplaire, non pas seulement dans ses verdicts, mais aussi dans la manière dont elle est instruite.

Une prise de position qui appelle à la réflexion, dans un pays où les lignes entre justice, politique et opinion publique semblent de plus en plus mouvantes.

Kaolack- Procès Mairie contre l’ADIK: acquittée, la municipalité va ester en justice les initiateurs.

Ce jeudi 17 avril, l’équipe municipale de la commune de Kaolack représentée par son Secrétaire général et l’ensemble du Conseil municipal ont pris acte de la décision du Tribunal de Grande Instance de Kaolack du 15 Avril 2025 dans l’affaire l’ayant opposé aux soi-disants membres de l’Alliance pour la Défense des Intérêts de kaolack ( ADIK) en ces termes au fond sur l’action publique.

 » Relaxe les prévenus en application de l’article 457 du CCP sur l’action civile. En la forme, reçoit les constitutions de parties civiles des sieurs Ababacar Sérigne Mbaye Niass et autres. Au fond, les déboutent de leur demande comme non fondée..Mets les dépenses à la charge des parties civiles fixe la contrainte par corps au maximum  » s’est exprimé le secrétaire général de la Mairie de Kaolack, M. Mbaye Ngom sur l’affaire opposant le maire Serigne Mboup et le mouvement dénommé  » ADIK », concernant la gestion des derniers publics.

 » Depuis la victoire éclatante du Maire Serigne Mboup consacrant son élection à la tête de la municipalité de Kaolack avec un score écrasant de 64%, ses adversaires politiques ont du mal à digérer cette défaite cuisante  » a déclaré Mbaye Ngom, Secrétaire général de la Mairie.  » Certains militants de l’ancien régime de l’APR qui sont tapis dans l’ombre et qui essayent de déstabiliser le maire et l’institution municipale pour sauvegarder des intérêts qu’ils ont acquis de manière illégale ne sont pas de repos » continue-t-il.

 » Ces militants de l’APR qui se déclarent de PASTEF doivent être démasqués et remis à leurs places puisque c’est eux les véritables problèmes de Kaolack qu’ils ont pillé et dépossédé de ces terres et marchés de façon frauduleuse, a rappelé M. Ngom.
 » Nous prenons acte de leurs agissements et nous les mettrons devant leur responsabilité le moment venu car nous ne sommes guidés que par la transparence et nous sommes loin des revanches. Ces politiciens perdants ont accusé à tort le Maire Sérigne Mboup et ses collaborateurs de vol en réunion, d’escroquerie et de faux et usage de faux et détournement de deniers publics  » a-t-il dénoncé.

 » Ayant comme seul objectif de salir la réputation du Maire, ils ont porté plainte en utilisant la citation directe qui oblige la personne citée à comparaître directement devant le tribunal après que leur première plainte a été suspendue par le Procureur de la République qui est plus habilité et plus censé à poursuivre n’importe quel citoyen auteur ou présumé auteur d’une infraction pénale. Cette démarche à elle seule prouve que les intéressés sont plutôt guidés par une volonté de salir la réputation que de contrôler ou de juger la gestion des derniers publics par le maire  » a mentionné le Secrétaire général de la Mairie de Kaolack.

Fort heureusement la politique n’ est pas entrée par la porte dans le prétoire pour en sortir le droit par la fenêtre, malgré l’occasion qui leur était offerte devant la barre d’apporter tous les éléments de preuves de leurs accusations ces derniers ont été incapables d’apporter la moindre preuve de leurs suppositions et leurs questionnements.  » le Tribunal a rejeté leur demande de dommages et intérêts comme mal fondée tout en relaxant les personnes citées dans cette affaire. Face à cette tournure qui leur est certe défavorable, le Maire Serigne Mboup prend acte et se réserve le droit de faire toute action qu’il jugera opportune le moment venu  » a conclu Mbaye Ngom.

Rapport de la Cour des comptes : Pape Malick Ndour conteste et publie un ouvrage pour se défendre

Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques continue de susciter des réactions. Ce jeudi 17 avril 2025, Pape Malick Ndour, figure de l’Alliance pour la République (APR) et ancien ministre de la Jeunesse, a tenu une conférence de presse pour exprimer ses réserves sur le document et présenter son ouvrage intitulé « Explications et mises au point ».​

Dans son livre, Pape Malick Ndour vise à apporter des éclaircissements sur les points soulevés par la Cour des comptes. Il critique notamment l’absence de respect du principe du contradictoire, affirmant que les anciens ministres des Finances n’ont pas été consultés pour répondre aux interpellations du rapport. Il souligne également des modifications inexpliquées dans la mission d’audit, remettant en question la transparence du processus.

Pape Malick Ndour a exhorté la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale à mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour examiner les méthodes ayant conduit à l’élaboration du rapport de la Cour des comptes. Il estime que les conclusions de ce document sont surprenantes et méritent d’être éclaircies. ​

L’ancien ministre a également pointé du doigt des incohérences dans le rapport, notamment en ce qui concerne l’analyse de la dette publique. Il accuse le nouveau gouvernement d’avoir tenté d’intégrer dans la dette publique des financements privés et des facilités bancaires, ce qui irait à l’encontre des normes comptables habituelles. ​

La publication de « Explications et mises au point » par Pape Malick Ndour marque une nouvelle étape dans le débat autour du rapport de la Cour des comptes. En appelant à une commission d’enquête parlementaire et en critiquant la méthodologie du rapport, l’ancien ministre cherche à défendre la gestion financière du précédent régime et à remettre en question les conclusions de la Cour des comptes.​

Mise en accusation de Macky Sall : Pape Malick Ndour charge le régime et défend l’ancien président

Alors que l’Assemblée nationale est secouée par une proposition de loi introduite par le député Guy Marius Sagna visant à mettre en accusation l’ancien président Macky Sall pour haute trahison, son parti, l’Alliance pour la République (APR), a réagi vigoureusement ce jeudi 17 avril 2025.

Pape Malick Ndour, figure montante de l’APR et ancien ministre de la Jeunesse, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie d’acharnement politique. Selon lui, cette initiative portée par Pastef et soutenue par certains députés de la coalition au pouvoir n’aurait qu’un seul but : ternir l’image d’un homme d’État qui continue de briller à l’international.

« Depuis l’arrivée de ce régime, leur seul programme, c’est de salir la réputation de Macky Sall », a déclaré Pape Malick Ndour devant la presse.

Pour le responsable apériste, les réalisations de l’ancien président, tant sur le plan national que dans les sphères internationales, dérangent. Il estime que Macky Sall est victime d’un regard envieux de la part du nouveau pouvoir, qui peine à faire oublier ses débuts laborieux en matière de gouvernance.

L’ancien ministre rappelle que Macky Sall reste actif sur la scène diplomatique, participant à plusieurs sommets internationaux et assurant un leadership africain reconnu. Il appelle ainsi à « plus de responsabilité » de la part des nouvelles autorités, en évitant de transformer les institutions républicaines en « tribunaux politiques ».

Pape Malick Ndour n’a pas manqué de pointer ce qu’il considère comme une manœuvre de diversion destinée à masquer l’absence de résultats concrets de l’équipe dirigeante actuelle.

Pour rappel, la proposition de mise en accusation déposée par Guy Marius Sagna repose essentiellement sur la gestion de la dette publique sous Macky Sall, notamment dans le cadre de projets comme l’exploitation du gaz, l’endettement extérieur et la gestion des ressources naturelles.

Emploi et employabilité des jeunes : Le directeur de l’Emploi dévoile les grands axes de la Conférence sociale

En prélude à la quatrième édition de la Conférence sociale qui se tiendra à Diamniadio les 24 et 25 avril prochains, la Direction de l’Emploi a organisé un petit-déjeuner de presse ce jeudi 17 avril 2025. Cette rencontre avec les journalistes visait à présenter les grandes orientations de cette conférence placée sous le thème : « Emploi et employabilité des jeunes pour un Sénégal souverain, juste et prospère ».

Ce thème, selon Babacar Sy, directeur de l’Emploi au Ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, reflète une réalité urgente. Le chômage des jeunes demeure l’une des principales préoccupations nationales, comme en attestent les chiffres alarmants communiqués par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Face à ce constat, le gouvernement, en collaboration avec les partenaires au développement, les organisations patronales et syndicales ainsi que la société civile, entend réfléchir sur des solutions concrètes pour renverser la tendance.

Les travaux porteront notamment sur la question de l’adéquation entre la formation et les besoins du marché de l’emploi, la nécessité de moderniser les dispositifs d’accompagnement à l’insertion professionnelle, et le rôle de l’innovation technologique dans la création d’emplois. Une attention particulière sera accordée aux opportunités qu’offre le numérique dans un contexte de mondialisation, mais aussi aux défis que cela pose pour une jeunesse souvent mal préparée aux exigences des métiers de demain.

Autre volet important de cette conférence : la migration. Il s’agira d’analyser les causes profondes de l’émigration irrégulière, de réfléchir à des politiques d’encadrement de la mobilité professionnelle et de proposer des alternatives viables à l’exode rural. Pour Babacar Sy, la priorité est de créer des opportunités d’emploi localement tout en offrant des voies de migration légale et sécurisée à ceux qui souhaitent partir. Cela implique une meilleure valorisation du monde rural, souvent négligé, mais pourtant porteur de nombreuses potentialités économiques.

La Conférence sociale ambitionne donc d’aboutir à une feuille de route pragmatique, fondée sur les échanges entre les différents acteurs. Il s’agit de restaurer la confiance des jeunes dans les institutions, d’encourager l’entrepreneuriat, et de bâtir une politique d’emploi inclusive, adaptée aux réalités du Sénégal.

Fonds de soutien aux artistes : Léonce Nzally se dédouane et charge la hiérarchie

Auditionné par la DIC, l’ancien Dage du ministère de la Culture rejette toute responsabilité sur l’absence de justificatifs pour plus d’un milliard de francs CFA.

L’affaire des fonds non justifiés au ministère de la Culture continue de faire des vagues. Devant les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC), Léonce Nzally, ancien Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage), a tenté de se laver de tout soupçon concernant la non-production de justificatifs pour une enveloppe de 1,120 milliard de francs CFA, dont 530 millions destinés, selon lui, aux « ténors de la musique sénégalaise ».

D’après les informations relayées par le journal Libération, Léonce Nzally soutient que la Cour des comptes s’est trompée sur certains éléments. Il affirme que l’argent a été réparti entre plusieurs bénéficiaires : la Sodav (1 milliard), le Réseau national des communicateurs traditionnels (50 millions), le sous-secteur Mode et Stylisme (50 millions), et le Patrimoine historique (20 millions).

Toujours selon ses déclarations, la Sodav aurait reversé 470 millions de F CFA aux ayants droit, et remis au ministère les pièces justificatives ainsi qu’un chèque de 530 millions, représentant la somme non utilisée.

Mais c’est sur cette dernière somme que l’affaire se corse. Léonce Nzally explique que le ministre de la Culture d’alors, Abdoulaye Diop, aurait informé le président Macky Sall de la situation par courrier, précisant qu’un reliquat de 530 millions n’avait pas été distribué. Ce dernier aurait ensuite répondu par l’envoi d’une liste de « ténors » de la musique sénégalaise à qui redistribuer l’argent, chaque nom étant associé à un montant spécifique.

L’ancien Dage affirme n’avoir joué aucun rôle dans cette opération. Il dit n’avoir reçu ni la liste complète ni les pièces justificatives. Toutefois, il déclare avoir pu retracer 308 millions de francs CFA répartis entre 18 artistes et la Mutuelle de santé des artistes.

Face à la disparité de 222 millions, il a indiqué que la liste dont il dispose n’est pas exhaustive et a invité les enquêteurs à se rapprocher de la Direction des arts pour obtenir des informations complètes.

L’affaire met en lumière une gestion pour le moins floue des fonds publics censés soutenir la culture. Si les investigations se poursuivent, cette audition soulève une question centrale : qui sont les véritables bénéficiaires des fonds, et où sont passées les pièces justificatives manquantes ?

Une affaire à suivre, au croisement de la culture, de la politique et de la reddition des comptes.

Affaire Force Covid-19 : Mamadou Ngom Niang placé sous contrôle judiciaire, il met en cause Matar Bâ

Dans le cadre de l’enquête sur la gestion des fonds alloués au ministère des Sports durant la pandémie de Covid-19, Mamadou Ngom Niang, ancien Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage) dudit ministère, a été placé sous contrôle judiciaire après son audition par la Division des investigations criminelles (DIC). Il a été déféré au parquet puis libéré contre le versement d’une caution de 150 millions de francs CFA.

Selon les informations révélées par le journal Libération dans son édition du jeudi 17 avril, Mamadou Ngom Niang a affirmé face aux enquêteurs qu’il n’était qu’un exécutant, suivant les ordres de son supérieur hiérarchique de l’époque, Matar Bâ, ministre des Sports durant la période visée. Il a insisté sur le fait que tous les décaissements opérés dans le cadre des fonds Force Covid-19 l’ont été sur instruction directe de ce dernier.

D’après ses déclarations, le ministère des Finances avait alloué au département des Sports un montant de 400 millions de francs CFA, inscrit dans la rubrique « Transferts courants », destiné à soutenir les associations et groupements sportifs. Mamadou Ngom Niang a souligné que le ministère des Sports ne disposait pas de compte de dépôt au niveau du Trésor, ce qui impliquait une gestion particulière des fonds.

Il a également rapporté qu’à l’issue d’une réunion entre son département, le Comité national olympique, et le directeur des activités physiques et scolaires de l’époque, Mamadou Fall, un tableau de répartition des fonds lui aurait été transmis par Matar Bâ en personne. Ce document précisait les montants à attribuer à chaque structure bénéficiaire.

« Tous les décaissements de fonds effectués ont été ordonnés par Matar Bâ et répartis conformément à ses instructions », aurait-il affirmé devant les enquêteurs, selon Libération.

L’enquête suit son cours alors que d’autres personnalités pourraient être entendues dans ce dossier sensible qui s’inscrit dans le cadre plus large de la reddition des comptes autour de la gestion des fonds Force Covid-19.

Farba Senghor soutient la proposition de Guy Marius Sagna : Vers une mise en accusation de Macky Sall ?

L’ancien ministre et fidèle compagnon d’Abdoulaye Wade, Farba Senghor, fait un retour remarqué sur la scène politique. Dans une publication relayée par le journal Les Échos, l’ex-dirigeant libéral s’est clairement aligné avec la position du député Guy Marius Sagna, qui a récemment proposé la mise en accusation de l’ancien président Macky Sall pour haute trahison.

Sur sa page Facebook, Farba Senghor a exprimé son adhésion à cette initiative, en reprenant l’idée défendue par le parlementaire membre du parti Pastef. Une prise de position qui sonne comme un soutien de taille à un dossier hautement symbolique et potentiellement explosif pour la classe politique sénégalaise. Pour Senghor, Macky Sall doit répondre de sa gestion du pouvoir devant la Haute Cour de Justice, l’instance compétente pour juger les anciens chefs d’État pour des faits commis durant l’exercice de leurs fonctions.

Cette sortie marque également le retour de Farba Senghor dans le débat public après une longue période de silence. Connu pour ses prises de position tranchées et son franc-parler, l’ancien ministre tente, semble-t-il, de reprendre sa place dans le paysage politique national à un moment où les lignes bougent au Sénégal, avec une nouvelle alternance politique et une demande de justice et de transparence de plus en plus forte.

La convergence entre une figure de l’ancien régime libéral et un député de la nouvelle opposition radicale pourrait bien ouvrir une nouvelle séquence dans la vie politique sénégalaise, où les alliances inattendues deviennent possibles autour de questions de reddition des comptes et de justice. Reste à voir si cette proposition ira au-delà du symbole pour déboucher sur une réelle procédure institutionnelle.

Fonds Force Covid-19 : l’ancien Dage du ministère des Mines introuvable, un fournisseur arrêté

L’enquête sur les détournements présumés liés à la gestion des fonds Force Covid-19 prend une tournure plus sérieuse. Le procureur de la République a ouvert une information judiciaire et confié l’affaire à la Division des investigations criminelles (DIC), qui a immédiatement lancé une vaste opération de convocations et d’arrestations ce mardi 15 avril.

Parmi les principaux suspects figurent plusieurs Dage (Directeurs de l’administration générale et de l’équipement) ayant servi dans des ministères sous l’ancien régime. Mais un nom attire particulièrement l’attention des enquêteurs : celui d’Alassane Diallo, ancien Dage du ministère des Mines et de la Géologie. Problème, ce dernier reste introuvable. Selon des informations rapportées par le journal Les Échos, Alassane Diallo aurait quitté le territoire national « depuis belle lurette ». Autrement dit, il aurait « pris la poudre d’escampette » bien avant que les choses ne se corsent.

Dans ce même dossier, un fournisseur lié au ministère des Mines a été interpellé et déféré au parquet ce lundi. Toujours selon Les Échos, ce dernier serait disposé à rembourser « rubis sur l’ongle » la somme de près de 70 millions de francs CFA qui lui est reprochée.

La traque aux auteurs de détournements présumés s’intensifie donc, sous fond de volonté affirmée des autorités actuelles de faire toute la lumière sur l’utilisation des fonds mobilisés durant la pandémie. Reste à savoir si Alassane Diallo pourra être rattrapé par la justice sénégalaise… ou s’il continuera d’échapper aux mailles du filet.

projet de mise en accusation de Macky Sall : Takku Wallu Sénégal dénonce une « forfaiture »

Le Groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « grave dérive politique » à la suite de la proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, récemment évoquée à l’Assemblée nationale. Dans un communiqué transmis à la presse ce mardi, les parlementaires de ce groupe d’opposition condamnent fermement cette initiative, qu’ils considèrent comme une tentative de déstabilisation politique et un précédent dangereux pour la démocratie sénégalaise.
Selon Takku Wallu, c’est « avec stupéfaction » qu’ils ont appris, par voie de presse, l’intention de mettre Macky Sall en accusation devant la Haute Cour de Justice. Ils rejettent catégoriquement ce qu’ils appellent une « énième affirmation gratuite » émanant d’un député de la majorité, sans mentionner nommément Guy Marius Sagna, l’auteur de la proposition.
Dans son communiqué, le groupe parlementaire appelle l’opinion publique nationale et internationale à mesurer la gravité de ce qu’il qualifie de « forfaiture », estimant que cette démarche porte atteinte à la stabilité institutionnelle et à l’image démocratique du Sénégal. « C’est la première fois dans l’histoire politique de notre pays, marquée par des alternances pacifiques, qu’un pouvoir en place tente d’atteindre un ancien chef d’État avec une telle violence », déplore le texte.
Takku Wallu Sénégal rappelle que la Constitution n’autorise la poursuite d’un ancien président de la République que pour des faits de haute trahison, et non pour la gestion des affaires publiques, dont il n’était plus directement responsable. En s’attaquant à Macky Sall, le groupe estime que le pouvoir actuel cherche surtout à nuire à un homme d’État dont le leadership dépasse les frontières du Sénégal. « C’est une manœuvre politicienne basse, destinée à salir l’image d’un grand Africain salué partout dans le monde », fustigent-ils.
Face à cette situation, les députés de Takku Wallu annoncent leur détermination à faire obstacle à ce qu’ils qualifient de « justice de vainqueurs ». Ils assurent qu’ils useront de tous les moyens légaux pour barrer la route à cette tentative « destructrice du modèle démocratique sénégalais ».
Enfin, le groupe lance un appel à l’ensemble des citoyens « épris de paix et de justice » à se mobiliser pour défendre la cohésion nationale, menacée selon eux par une démarche qui ouvre la voie à l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques.

Papa Djibril Fall tacle Ousmane Sonko : « Un chef de gouvernement aérien, incapable de résoudre les urgences de ce pays »

Mardi 15 avril 2025, le député Papa Djibril Fall, président du mouvement politique « Les Serviteurs », a tenu une conférence de presse où il a violemment critiqué le Premier ministre Ousmane Sonko, qu’il accuse d’inefficacité et de désintérêt pour les urgences nationales.

Revenant sur son intervention lors de la séance plénière à l’Assemblée nationale la veille, le parlementaire a estimé qu’il était de son devoir d’exposer « les manquements graves » du gouvernement face à la situation actuelle du pays.

Parmi les sujets abordés, la question des licenciements au sein de l’administration publique a occupé une place centrale. Selon lui, ces renvois sont non seulement injustes, mais aussi incohérents, surtout dans un contexte où des recrutements continuent dans certaines directions. « On ne peut pas, d’un côté, renvoyer des agents au nom d’une prétendue rationalisation, et de l’autre côté, enregistrer de nouvelles embauches. Cela n’a aucun sens », a-t-il martelé.

Le député n’a pas mâché ses mots à l’endroit d’Ousmane Sonko, qu’il accuse d’être complètement déconnecté des réalités du pays. « Le Premier ministre a déclaré que les urgences étaient encore « aériennes ». C’est parce qu’il est lui-même un chef de gouvernement aérien, loin du terrain, loin des souffrances du peuple, et incapable de poser des actes concrets face aux crises », a-t-il lancé.

Papa Djibril Fall a également dénoncé ce qu’il qualifie d’acharnement du Premier ministre contre l’opposition, au détriment des véritables priorités du pays. « Il passe plus de temps à régler des comptes politiques qu’à résoudre les problèmes de gouvernance, de justice sociale ou de relance économique. Ce n’est pas ce qu’on attend d’un chef de gouvernement », a-t-il insisté.

Il révèle par ailleurs détenir des documents qui, selon lui, prouvent que certaines décisions prises par l’exécutif, notamment en matière de gestion des ressources humaines, sont basées sur des informations erronées ou incomplètes. « Le gouvernement avance souvent à l’aveugle, sans données fiables, ce qui accentue les injustices », a-t-il dénoncé.

Au-delà des licenciements, Papa Djibril Fall a évoqué la crise dans la justice, la gestion approximative des finances publiques, et la manière dont certaines institutions sont aujourd’hui dirigées. Pour lui, l’incompétence dans la mise en œuvre des actes de gouvernance devient préoccupante. « Il y a une volonté de rupture affichée, mais dans les faits, les résultats tardent à venir et les choix opérés sont souvent maladroits », regrette-t-il.

Il avertit que son mouvement et ses alliés ne laisseront pas faire : « Nous serons vigilants et rigoureux dans notre rôle de contrôle de l’action gouvernementale. Nous n’allons pas nous taire pendant que des erreurs graves se répètent au sommet de l’État. »

En conclusion, le député a lancé un appel à la responsabilité du gouvernement. Il demande une réorientation urgente des priorités vers des politiques concrètes en faveur des populations, dans la transparence et la concertation. Pour lui, « il ne s’agit pas de critiquer pour critiquer, mais de rappeler aux dirigeants que la gestion d’un pays ne se fait pas dans les discours, mais dans l’action, l’écoute et la vérité ».

Vers une mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison : Guy Marius Sagna enclenche la procédure

Une promesse de campagne d’Ousmane Sonko vient de prendre une tournure institutionnelle majeure. Le député Guy Marius Sagna, figure de proue du parti Pastef, a officiellement proposé une résolution portant mise en accusation de l’ancien président Macky Sall pour haute trahison devant la Haute cour de justice.

Dans une correspondance adressée au président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, le parlementaire s’appuie sur l’article 101, alinéa 1, de la Constitution sénégalaise, qui stipule que « le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison ».

Guy Marius Sagna ancre sa démarche sur le dernier rapport de la Cour des comptes. Ce document met en lumière une gestion jugée catastrophique des finances publiques sous le magistère de Macky Sall, notamment une dette publique largement sous-évaluée et des pratiques budgétaires qualifiées de « carnage financier ». Des faits qui, selon le député, constituent des manquements graves à la probité et à la responsabilité républicaine, justifiant l’ouverture d’une procédure de haute trahison.

Pour que cette mise en accusation aboutisse, la résolution devra recueillir la majorité des trois cinquièmes des membres de l’Assemblée nationale, comme le prévoit l’article 101 de la Constitution. Une majorité qualifiée qui nécessitera un large consensus au-delà des rangs de Pastef et de ses alliés.

La démarche de Guy Marius Sagna s’inscrit dans la continuité des engagements de rupture portés par le nouveau pouvoir. Elle marque aussi une volonté affirmée de solder les comptes du passé et d’instaurer une ère de reddition des comptes, promise par Ousmane Sonko pendant la campagne pour les législatives.

Si la résolution est adoptée, Macky Sall pourrait devenir le premier ancien président de la République du Sénégal à être jugé pour haute trahison. Une première dans l’histoire politique du pays, aux répercussions potentiellement considérables.

Yoro Dia raille la mise en accusation de Macky Sall : « Une vendetta systémique de Pastef, le ridicule ne tue pas »

L’ancien ministre-conseiller Yoro Dia a vivement réagi à la proposition de mise en accusation de l’ex-président Macky Sall, formulée récemment par le député Guy Marius Sagna. Selon lui, cette démarche, portée par le parti Pastef, ne serait rien d’autre qu’une « vendetta systémique » contre l’ancien chef de l’État.

Sur son compte X, Yoro Dia a exprimé son indignation en qualifiant la procédure de mise en accusation de « ridicule ». Il a souligné que l’ancien président avait encore une chance, étant donné qu’il reste au centre de l’agenda politique, même un an après sa présidence. « Macky Sall a beaucoup de chance. L’agenda de Vendetta Systémique de Pastef le maintient au cœur de la vie politique un an après », a-t-il écrit avec ironie.

L’ancien ministre a poursuivi sa réflexion en évoquant un argument particulièrement sarcastique : « Faut jamais interrompre un adversaire qui se trompe. Haute trahison pour déficit public, donc la guillotine pour Macron et Biden. » Yoro Dia a ainsi taclé la proposition en soulignant qu’il serait absurde d’étendre une telle qualification de haute trahison à des leaders mondiaux comme le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden, qui ont eux aussi géré des déficits publics.

La réaction de Yoro Dia s’inscrit dans un contexte politique tendu où les accusations et les tensions entre partis se multiplient, particulièrement autour de la gestion de la dette publique et des finances publiques sous le mandat de Macky Sall. Selon ses détracteurs, cette proposition de mise en accusation semble être un prolongement des combats politiques engagés par l’opposition, notamment le parti Pastef dirigé par Ousmane Sonko.

Dette cachée et gestion opaque : Guy Marius Sagna réclame la mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison

Le débat sur la dette cachée du Sénégal prend une tournure inédite. Le député Guy Marius Sagna vient de franchir un cap décisif en proposant officiellement à l’Assemblée nationale la mise en accusation de l’ancien président Macky Sall pour haute trahison. Une initiative fondée sur les révélations accablantes de la Cour des comptes, qui pointent une gestion financière jugée hors-la-loi, opaque et périlleuse pour la stabilité du pays.

Dans un document déposé ce lundi à l’Assemblée, Guy Marius Sagna s’appuie sur l’article 101 de la Constitution sénégalaise ainsi que sur la loi organique relative à la Haute Cour de justice. Il y accuse l’ancien chef de l’État d’avoir engagé le pays dans une spirale d’endettement dissimulée, échappant à tout cadre légal et à tout contrôle parlementaire.

Selon le rapport de la Cour des comptes cité dans la proposition de résolution, plus de 2 517 milliards de francs CFA ont été contractés en dehors des circuits budgétaires habituels, sans que ces engagements ne fassent l’objet d’un vote au Parlement. Pire encore : un usage massif et irrégulier des comptes de dépôts au Trésor (SNPE), à hauteur de 2 562 milliards, aurait permis de financer des dépenses échappant totalement à la traçabilité exigée par la loi.

Guy Marius Sagna dénonce des pratiques comptables douteuses, des manipulations volontaires des chiffres publics, et un maquillage du déficit réel de l’État. Alors que celui-ci était officiellement estimé à 6,5 % du PIB pour l’année 2022, les corrections de la Cour font état d’un déficit supérieur à 10 %. De même, la dette publique, présentée comme représentant 74 % du PIB, dépasserait en réalité les 100 %, plaçant le Sénégal dans une zone rouge en matière de soutenabilité financière.

Pour le député, ces agissements traduisent une volonté manifeste de dissimuler l’état réel des finances du pays aux citoyens, aux parlementaires, et même aux partenaires techniques et financiers du Sénégal. Il accuse l’ancien président Macky Sall d’avoir mis en place un système de gouvernance financière dissimulatrice, en violation directe des principes de transparence, de sincérité et de bonne gouvernance qui fondent la République.

Dans sa proposition, il appelle l’Assemblée nationale à assumer ses responsabilités et à enclencher la procédure de mise en accusation devant la Haute Cour de justice. Une décision qui nécessiterait l’approbation des trois cinquièmes des députés.

Cette initiative relance avec force le débat sur l’héritage économique laissé par le régime sortant. Elle ouvre aussi une séquence politique délicate, où la question de la reddition des comptes devient plus que jamais centrale. La majorité présidentielle actuelle, en quête de rupture avec l’ancien système, osera-t-elle aller jusqu’au bout de cette logique de transparence et de justice, au risque d’installer une tension durable dans le climat institutionnel ?

En tout cas, la balle est désormais dans le camp des parlementaires.

Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall

Mansour Faye réclame la déclassification d’un rapport de l’IGE sur la gestion du CESE sous Mimi Touré

L’ancien ministre des Transports Mansour Faye a exprimé ses préoccupations quant aux rapports de l’Inspection générale d’État (IGE). Selon lui, il revient au président de la République de fixer les modalités d’une telle inspection. Le beau-frère de l’ancien chef de l’État, Macky Sall, a ainsi appelé le Président Bassirou Diomaye Faye à procéder à la déclassification du rapport issu de l’ordre de mission numéro 000xx/CAB.PR.IGE de décembre 2020, portant sur la vérification administrative et financière du Conseil économique, social et environnemental (CESE), alors dirigé par Aminata Touré.

Voici in extenso son texte.


Declassifiez-le Monsieur le Président!

Afin que nul n’ignore le vrai visage de Tonton,
Pardon, Tata Dolores!
Monsieur le Président de la République, le Décret 2007-809 du 18 juin 2007, fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’Inspection Générale d’Etat, en son article 6, alinéa 2, vous donne la prérogative exclusive de décider des suites à donner aux rapports produits par les Inspecteurs Généraux d’Etat.

Ainsi, au nom de la Reddition des Comptes, la Transparence et l’Équité (sic!!!) que vous et votre parti, la Secte PASTEF, prônez, sauf si ce n’est faussement, je vous saurais gré de bien vouloir procéder à la déclassification du Rapport objet de l’ordre de mission numéro 000xx/CAB.PR.IGE de Décembre 2020. Cette mission a consisté à la vérification administrative et financière du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) sous la Présidence d’Aminata TOURÉ, votre actuelle si « haute représentante » qui vous précipitera à la trappe.

Pour plus d’objectivité vous pourriez demander à l’Inspection Générale d’État, elle-même, de procéder à sa présentation publique!!
Si tant est qu’elle n’a rien à cacher ou à se reprocher, je demande solennellement à ma nièce, la mégère Dolores, menteuse de la République, de m’appuyer dans cette requête de déclassification de ce rapport concernant, en partie, sa gestion!

Par ailleurs, lors de votre face-à-face avec une partie de la Presse nationale, le lendemain de notre fête nationale, vous avez jeté en pâture la Justice sénégalaise dont vous êtes censé garantir le bon fonctionnement régulier, en demandant au « peuple de lui mettre la pression.

Quelle hérésie pour ne pas dire bizarrerie, d’autant plus étonnante qu’elle émane du Président qui s’agrippe à son poste (contrairement à ce qu’il avait promis ou vendu au peuple) dans le Conseil supérieur de la Magistrature.

Je voudrais vous rappeler, une vérité, somme toute élémentaire :  les Juges ne sont soumis qu’à l’autorité de la Loi dans l’exercice de leurs fonctions (article 90, alinéa 2 de la Constitution)!!!

En outre, cette déclaration nous en dit long sur le pourquoi du non respect de l’arrêt du juge des référés qui vous colle le tort de nous priver, en hors la Loi, de notre liberté d’aller et de venir!

Mais comprenez bien que cette dictature rampante commence à agacer la majorité des sénégalais épris de justice et foncièrement républicaine.

Vive le Sénégal !
Vive la Transparence !
À bas la tromperie !
À bas le mensonge d’État !
A bas la manipulation !
A bas la duperie!!!

Barthélémy Dias répond à Sonko : « Nos égos ne pèsent rien face aux urgences du peuple »

L’ancien maire de Dakar, Barthélémy Dias, a réagi avec fermeté aux récentes déclarations d’Ousmane Sonko faites ce lundi à l’Assemblée nationale. Dans un message publié sur sa page Facebook, le leader de la coalition « Yewwi Askan Wi » a tenu à recentrer le débat sur les préoccupations essentielles du peuple sénégalais, tout en répondant aux attaques du Premier ministre à l’endroit de l’opposition.

« Nos égos ne pèsent rien face aux urgences du peuple », a affirmé Barthélémy Dias, qui a ensuite appelé ses concitoyens à ne pas se laisser distraire par les querelles politiques. Il a également insisté sur la nécessité de rester concentrés sur les véritables priorités du pays : « Restons concentrés et mobilisés vers l’essentiel. Cap sur 2029. »

Son message semble être un appel à l’unité et à l’action collective pour aborder les défis majeurs qui attendent le Sénégal dans les années à venir. Le député a clairement fait savoir qu’il ne souhaite pas se laisser entraîner dans des affrontements stériles et qu’il préfère orienter son énergie et celle de ses partisans vers les enjeux futurs, notamment les élections de 2029.

Cette réaction de Barthélémy Dias intervient dans un climat politique tendu, marqué par des échanges acerbes entre le gouvernement et l’opposition. Le Premier ministre, Ousmane Sonko, avait notamment critiqué l’opposition, l’accusant de détourner le débat public et de privilégier des attaques personnelles. Mais Barthélémy Dias semble appeler à une rupture avec cette dynamique, mettant en avant l’importance de rester unis pour relever les défis du pays.

Avec ces nouvelles déclarations, le discours de l’opposition semble se recentrer sur les questions qui affectent directement la vie des Sénégalais, en particulier à l’approche des élections à venir. Reste à voir si cette attitude pourra fédérer les forces de l’opposition et constituer une alternative crédible face au gouvernement.

Thierno Alassane Sall répond à Ousmane Sonko : « Sa méthode est connue, j’accepte le débat »

La tension continue de monter entre le Premier ministre Ousmane Sonko et l’opposition sénégalaise, et cette fois, c’est le député Thierno Alassane Sall qui s’attaque à la méthode de gouvernance du chef du gouvernement. En réponse aux déclarations de Sonko lors de la séance de questions d’actualité du lundi 14 avril 2025, Sall a dénoncé une nouvelle fois ce qu’il considère comme une stratégie de communication basée sur « la calomnie et l’insulte ».

« Encore une fois, Ousmane Sonko s’égare des vraies préoccupations des Sénégalais pour s’adonner à son sport favori : la calomnie », a déploré le président de la République des Valeurs. Sall estime que la méthode de Sonko est bien connue : « Insulter, accuser sans preuve, puis défier en public avant de fuir le débat par des prétextes honteux ».

Le député n’a pas tardé à réagir à l’invitation de Sonko, qui avait suggéré un débat public sur des sujets comme les contrats gaziers, un domaine où des divergences entre le gouvernement et l’opposition sont particulièrement vives. « Depuis l’Assemblée nationale, il m’invite à débattre des contrats gaziers et de tout autre sujet de son choix. J’accepte et je demande à la presse d’organiser ce débat. J’ose croire qu’il ne se dérobera pas. Qu’il ait le courage de ses mots », a affirmé Thierno Alassane Sall.

Avec cette invitation, le député semble vouloir forcer Sonko à clarifier ses accusations et à engager un véritable échange sur les sujets qui divisent le pays, loin des attaques personnelles et des accusations non fondées. L’issue de ce débat, qui pourrait être médiatisé par la presse, reste incertaine, mais il s’annonce comme un moment clé dans la dynamique politique actuelle.

Cet appel au débat intervient dans un contexte déjà marqué par une opposition virulente contre le gouvernement, notamment sur des questions de gouvernance et de politique énergétique. Les discussions promettent d’être tendues, alors que l’opposition, de son côté, semble déterminée à remettre en question certaines des actions du gouvernement, notamment en matière de contrats gaziers et de gestion des ressources naturelles.

Le défi est lancé : Ousmane Sonko aura-t-il le courage de se rendre à ce débat tant attendu ? Les prochains jours devraient nous donner la réponse.

Assemblée nationale : Sonko dévoile quatre projets de loi pour renforcer la transparence

Lors de la séance plénière consacrée aux questions d’actualité au gouvernement, ce lundi à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a levé le voile sur une série de réformes législatives majeures. Il a annoncé l’introduction imminente de quatre projets de loi, tous centrés sur la transparence, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance.

Le chef du gouvernement a précisé que ces textes concerneront la réforme de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption), la protection des lanceurs d’alerte, l’accès à l’information administrative et la déclaration de patrimoine. « Nous allons dans le sens de la bonne gouvernance. Dans les prochains jours, nous soumettrons à l’Assemblée un ensemble de projets de loi : la réforme de l’OFNAC, un projet de loi pour les lanceurs d’alerte, un autre sur l’accès à l’information, et enfin un projet de loi sur la déclaration de patrimoine », a-t-il énuméré, affirmant ainsi la volonté du gouvernement de refonder la relation entre les citoyens et l’État.

Profitant de sa tribune, Ousmane Sonko a également répondu à ses détracteurs, notamment dans les rangs de l’opposition. Il a accusé certains responsables politiques de détourner le débat public de ses objectifs fondamentaux pour l’enliser dans des affrontements stériles. « Il n’y a pas matière à s’opposer. Nous avons fait des choix stratégiques pour assurer la souveraineté économique du pays. Mais certains préfèrent plonger le débat dans des querelles de personnes. La haine ne peut être un moteur politique. Je suis politiquement indestructible », a-t-il lancé, visiblement agacé par les attaques répétées.

Tout en réaffirmant son ouverture au dialogue, le Premier ministre a appelé à une opposition républicaine, tournée vers les préoccupations des populations. « Parlez-nous d’agriculture, d’élevage, de programmes, d’objectifs. Nous sommes ouverts au débat contradictoire, mais nous ne nous laisserons pas entraîner dans des débats stériles et personnels », a-t-il conclu, dans un ton mêlant fermeté et appel à la responsabilité.

Ces annonces marquent une nouvelle étape dans la mise en œuvre des engagements de la nouvelle équipe gouvernementale, portée par une vision de rupture avec les pratiques du passé. Le Parlement est désormais attendu pour examiner ces textes, dont l’adoption pourrait constituer un tournant dans la gouvernance publique au Sénégal.

Justice et enrichissement illicite : Waly Diouf Bodian appelle à une réforme de l’OFNAC pour juger les anciens dignitaires du régime Sall

Keur Massar, Sénégal – Le directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodian, a lancé un appel sans détour aux nouvelles autorités : pour traduire en justice les anciens responsables de l’Alliance pour la République (APR), il faut impérativement réformer l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC).

Lors d’un meeting politique tenu ce week-end à Keur Massar, Bodian, membre du parti au pouvoir, a estimé que l’actuel cadre juridique entrave la volonté de rendre justice au peuple sénégalais. « C’est très facile à faire. Il faut aller à l’Assemblée modifier la loi qui régit l’OFNAC, pour rapatrier la compétence en matière d’enrichissement illicite au Parquet financier, soit dissoudre l’OFNAC », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par L’Observateur.

Selon lui, le président sortant Macky Sall a savamment verrouillé le système avant de quitter le pouvoir. En cause : la loi 2024-06 du 9 février 2024, adoptée dans les derniers mois de son mandat, qui confère désormais à l’OFNAC l’exclusivité sur les dossiers d’enrichissement illicite. « Macky Sall, avant de partir, a protégé l’APR, mais les gens ne le savent pas. Il l’a fait grâce à cette loi et en y nommant Serigne Bassirou Guèye », affirme Bodian.

Il estime en outre que les rapports des corps de contrôle, souvent utilisés par les anciens responsables de l’APR comme preuve de leur probité, « ne les épinglent pas d’une manière assez grave ». Ce qui, selon lui, rend encore plus nécessaire une réorientation de la stratégie judiciaire.

Dans ses déclarations, Waly Diouf Bodian s’en est violemment pris au président de l’OFNAC, Serigne Bassirou Guèye, qu’il accuse de passivité. « Il ne bougera pas le plus petit doigt pour poursuivre les compagnons de Macky Sall suspectés d’enrichissement illicite », déplore-t-il.

Pour lui, Guèye n’est pas en phase avec les nouvelles autorités et leur « Projet », qui, selon ses mots, va bien au-delà de l’économie pour inclure une « forte demande de justice » exprimée par les Sénégalais.

Waly Diouf Bodian appelle donc à une action rapide de l’Assemblée nationale, où la majorité parlementaire est favorable au nouveau pouvoir. « Nous pouvons le dégager parce que nous avons une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Il ne faut pas qu’on oublie que le système est encore là », a-t-il averti.

Questions d’actualité : Tafsir Thioye refuse de boycotter Ousmane Sonko

Alors que certains députés de l’opposition envisagent de boycotter la séance plénière de ce lundi 14 avril à l’Assemblée nationale, le député non-inscrit Tafsir Thioye prend le contre-pied. Invité ce dimanche de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal internationale (RSI), il a affirmé qu’il n’a aucune intention de se soustraire à cette rencontre avec le Premier ministre Ousmane Sonko, dans le cadre des questions d’actualité prévues à 10 heures.

« Je ne boycotterai pas la plénière. Le Parlement est un espace de débat. Nous devons échanger, questionner, confronter nos idées, et non fuir le dialogue », a déclaré le député.

Pour Tafsir Thioye, la démocratie sénégalaise ne peut progresser sans une culture de débat républicain dans l’enceinte même qui incarne la souveraineté populaire. Selon lui, les différends politiques ne doivent pas se transformer en obstruction systématique :

« Le Premier ministre, quel qu’il soit, doit répondre devant les représentants du peuple. Il est de notre devoir, à nous députés, de lui poser des questions et d’écouter ses réponses. C’est l’essence même de notre mandat. »

L’élu a par ailleurs exprimé des réserves sur les appels au boycott lancés par certains parlementaires issus de l’opposition, estimant que cette posture est contre-productive et nuit au bon fonctionnement des institutions :

« Ceux qui refusent de venir poser leurs questions ou de débattre avec le chef du gouvernement prennent le risque d’abandonner le terrain à d’autres. Le peuple attend des réponses. Nous devons être à la hauteur. »

La séance de ce lundi 14 avril marquera la première apparition officielle du Premier ministre Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale depuis sa nomination. Ce moment est très attendu par l’opinion publique, tant pour le fond des réponses qu’il apportera aux députés que pour la forme de son interaction avec une Assemblée aux sensibilités politiques diverses.

Ousmane Sonko s’engage contre la mendicité infantile : « Rien ne justifie cette pratique inacceptable »

Le Premier ministre Ousmane Sonko a marqué sa présence ce samedi lors d’une randonnée pédestre organisée en faveur des droits des enfants. Une initiative symbolique à laquelle il a apporté un soutien appuyé, profitant de l’occasion pour livrer un message fort contre la mendicité infantile, un fléau persistant dans les rues de Dakar.

Devant les participants et les médias, le chef du gouvernement a tenu des propos sans équivoque : « Rien ne justifie la mendicité des enfants, qui est inacceptable au Sénégal. L’État prendra ses responsabilités », a-t-il déclaré avec fermeté.

Ousmane Sonko a condamné une situation qu’il qualifie d’« inhumaine et inacceptable », dénonçant l’exploitation d’enfants contraints de mendier dans des conditions dangereuses, souvent au profit d’adultes sans scrupules. Il a notamment pointé du doigt la professionnalisation inquiétante de ce phénomène, révélant l’usage de QR codes par certains encadreurs pour collecter de l’argent, transformant la misère des enfants en véritable système de rente.

« Ce n’est pas seulement une question de pauvreté, c’est une forme de maltraitance déguisée, qui se banalise sous nos yeux. Nous ne pouvons plus détourner le regard », a martelé le Premier ministre.

Le gouvernement, selon Sonko, entend désormais agir de manière décisive pour éradiquer cette pratique. Il a annoncé une série de mesures à venir, sans en dévoiler les détails, et a lancé un appel à la mobilisation collective. « Protéger nos enfants, c’est l’affaire de tous : parents, guides religieux, société civile, citoyens. Nous devons mettre fin à cette injustice. »

Cette sortie du Premier ministre s’inscrit dans un contexte où la question des enfants mendiants – souvent appelés « talibés » – suscite de plus en plus d’indignation au sein de l’opinion publique et des organisations de défense des droits de l’enfant.

Appel au dialogue du PR : Le FDR fixe ses conditions

Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), une coalition d’opposants sénégalais, a réagi fermement à l’appel au dialogue lancé par le président Macky Sall le 4 avril 2025, dans une interview médiatique. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi au siège de Taxawu Sénégal, le FDR a exprimé ses doutes et son rejet de ce dialogue, qu’il considère comme une manœuvre politique. Voici les éléments clés du discours et des revendications du FDR :

L’opposition a mis en avant le fait que le dialogue proposé par le président est tardif et opportuniste. En effet, le FDR dénonce le manque de consultations avec les forces vives de la nation et, en particulier, avec l’opposition, depuis des années. Le porte-parole du FDR, Mouhamadou Lamine Massaly, a insisté sur le fait que les autorités ont toujours évité de consulter l’opposition sur les grandes réformes et les politiques publiques. Selon lui, cet appel au dialogue survient à un moment où le gouvernement est dans une position délicate, ce qui laisse penser que ce dialogue n’est qu’une tentative de sauver la face.

Le FDR, tout en réaffirmant son ouverture au dialogue, a posé des conditions strictes pour toute négociation véritable. Ces conditions sont les suivantes :

  1. Plafonnement de la caution électorale : Le FDR demande que la caution électorale pour la présidentielle soit limitée à 30 millions de FCFA, afin de garantir une plus grande accessibilité à la candidature, notamment pour les partis d’opposition et les personnalités politiques sans ressources financières importantes. Cette demande vise à éviter une « barrière financière » qui favorise les candidats proches du pouvoir et exclut d’autres voix de l’élection présidentielle.
  2. Renforcement de l’OFNAC et du Pool judiciaire financier : Le FDR exige la mise en place d’un Pool judiciaire financier pour garantir une meilleure gestion des finances publiques et lutter plus efficacement contre la corruption. Il demande également le renforcement des pouvoirs de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) pour assurer plus de transparence et d’intégrité dans les finances publiques.
  3. Réforme de la loi 81-17 sur les partis politiques : Le FDR plaide pour une révision de la loi 81-17 du 6 mai 1981, qui régit les partis politiques, afin d’introduire des réformes sur le financement des partis politiques et sur le statut du chef de l’opposition. Cette réforme viserait à garantir une meilleure équité entre les partis politiques, notamment en matière de financement public, et à établir un statut plus transparent et juste pour le chef de l’opposition.
  4. Création d’une commission d’évaluation de la CENA et du CNRA : Le FDR exige la création d’une commission indépendante pour évaluer la transparence de la Commission électorale nationale autonome (CENA) et du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA). Cette commission aurait pour mission de veiller à l’équité des élections et à la régulation de la couverture médiatique, pour garantir que tous les candidats et partis bénéficient d’une couverture équitable et que les élections soient organisées de manière juste.

Le FDR a conclu son point de presse en réaffirmant son ouverture au dialogue mais a insisté sur des actes concrets et des engagements fermes. L’opposition est déterminée à ne pas se laisser tromper par ce qu’elle considère comme un dialogue opportuniste qui ne sert qu’à légitimer un pouvoir déjà affaibli. Le FDR appelle à une réforme véritable et à une transparence totale dans la gestion politique et électorale du pays, soulignant que l’intérêt du peuple sénégalais doit primer sur les manœuvres politiciennes. Le collectif a averti que si leurs demandes légitimes ne sont pas prises en compte, ils ne participeront pas à un dialogue qui pourrait être une tentative de manipulation politique.

Saisine de la députée Maréme Mbacké sur la révision du Code de la Famille : “Yewwi Askan Wi” félicite le Garde des Sceaux et met en garde

La Plateforme Intercoalisée d’Associations Féminines Islamiques d’inspiration civile pour la Famille et l’Enfance, “Yewwi Askan Wi”, a réagi à la suite de la correspondance adressée au ministre de la Justice par la députée Maréme Mbacké. Dans un communiqué rendu public, les membres de cette plateforme rappellent que le ministre Ousmane Diagne a donné suite à la saisine de la députée relative à sa demande de révision du Code de la Famille, notamment sur la question de l’autorité parentale, et précisent que ladite requête a été rejetée.

La plateforme tient à souligner qu’il existe une différence fondamentale entre “autorisation parentale” et “autorité parentale”, une distinction que, selon elle, l’élue n’a pas su saisir dans sa correspondance. Ou alors, ironisent-elles, “Madame et notre élite féministe n’ont pas bien accordé leurs violons”.

Selon “Yewwi Askan Wi”, si cette requête avait été clairement et courageusement assumée, elle aurait pu être formulée ainsi : “Monsieur le Garde des Sceaux, nous demandons l’application de la parité dans le foyer conjugal.” Car en réalité, expliquent-elles, il s’agirait de remettre en cause la puissance paternelle.

Appelant à la raison, la plateforme estime que le Sénégal traverse actuellement des moments difficiles marqués par des enjeux cruciaux de survie socio-économique. “La moindre parcelle d’énergie de ses femmes devrait être consacrée, dans le sillage de l’agenda de transformation nationale, à sortir le pays de l’ornière”, soutiennent-elles. Et de dénoncer : “Profiter de cette situation pour faire pression sur l’État en vue de faire passer l’agenda de Maputo, ou pour le mettre en porte-à-faux avec la communauté internationale, est indigne et mesquin.”

“Yewwi Askan Wi” dit ne pas vouloir croire que l’État central ait pu être impliqué dans une telle manœuvre, ni que ce “Projet” ait pu se compromettre à ce point.

L’organisation reste ferme sur ses positions : elle refuse de se prêter à un spectacle qu’elle juge indigne pour la jeunesse sénégalaise. “Au lieu de s’engager dans un élan patriotique de construction nationale, certaines préfèrent s’enliser dans la vulgarité des ‘siting taatu neen’ et dans des traités traîtres à la nation, aux croyances, et à tout ce que le peuple tient en référence et en révérence”, dénoncent-elles. “Nous ne céderons pas à la tentation du carnage médiatique”, poursuivent-elles, tout en se félicitant de la décision du Garde des Sceaux et en exprimant l’espoir qu’il accordera le même respect à leur propre correspondance.

“En toute circonstance, ‘Yewwi Askan Wi’ ne cherchera pas à se faire des ennemis, ni vis-à-vis de sa tutelle, ni vis-à-vis d’aucune Sénégalaise”, tiennent-elles à préciser. “Oui, nous avons gagné. Nous n’avons peut-être pas les moyens matériels de notre combat, comme cela a été dit, mais nous en avons les raisons. Nous restons déterminées à l’autodétermination. Par la volonté de Dieu et du peuple, le Sénégal se défera, in cha Allah, du torchon machiavélique de Maputo”, affirment-elles.

Enfin, la plateforme rappelle que le Sénégal est un pays de croyants. “Ce serait une grave erreur que de mesurer le degré d’attachement du Sénégalais à sa foi à l’aune des débats de salon ou des joutes intellectuelles des musulmans de plateaux télé ou du microcosme politique”, insistent-elles.

En conclusion, “jusqu’à la fin des temps, l’humanité souffrira de quelque chose, car les êtres humains sont imparfaits. Il en sera ainsi pour les hommes comme pour les femmes. Ce n’est pas par haine que les uns font souffrir les autres, mais par nature humaine. Seul Allah (SWT) est parfait (Al kamâlû li-Llâh)”, déclarent-elles, appelant chaque nation à trouver des solutions endogènes à ses propres souffrances. “Et que Dieu soit le seul juge des actes de chacun. Qu’Il inspire nos cœurs et ennoblisse nos âmes”, conclut le communiqué.

Aly Saleh

Un tournant historique à l’AFP : Moustapha Niasse prépare sa succession à la tête du parti

Un souffle de renouveau parcourt les rangs de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) alors que le départ de son fondateur, Moustapha Niasse, de la tête du parti devient imminent. Après 27 années de leadership sans partage, l’ancien président de l’Assemblée nationale s’apprête à céder sa place de Secrétaire général, lors de l’assemblée générale prévue le 12 avril prochain, un événement qualifié de « moment charnière » pour l’avenir de la formation politique.

L’annonce de cette transition historique a été confirmée ce mercredi 9 avril par Marcel Diana Ndiaye, Secrétaire national chargé de l’administration de la permanence de l’AFP, au cours d’un point de presse. « Il est en retrait, mais loin de la retraite », a-t-il précisé en parlant de Moustapha Niasse, rappelant que l’homme fort du parti reste une figure de référence, même s’il souhaite passer la main.

Créée en 1996, à la suite du congrès sans débat du Parti socialiste qui avait consacré Ousmane Tanor Dieng comme Secrétaire général, l’AFP avait été conçue comme une alternative de gauche réformiste. Depuis, elle a traversé plusieurs cycles politiques, participant notamment à des coalitions gouvernementales, tout en gardant une identité propre façonnée par la stature de Niasse.

Mais le contexte a changé. Le Sénégal vient d’expérimenter une troisième alternance démocratique avec l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle génération de leaders. Dans ce climat, l’AFP entend clairement amorcer une transformation en profondeur. D’après Marcel Diana Ndiaye, la prochaine assemblée générale « va installer une nouvelle direction fortement rajeunie », en insistant sur l’importance d’un renforcement de la collégialité afin d’éviter les querelles internes.

Ce rajeunissement s’inscrit dans une logique de continuité et d’adaptation aux nouvelles dynamiques politiques, tout en valorisant l’expérience des cadres historiques du parti. Le défi sera de taille : trouver un consensus autour d’un nouveau leader capable de maintenir l’unité du parti, tout en lui insufflant un nouveau souffle.

Ainsi, le départ de Moustapha Niasse de la tête de l’AFP n’est pas seulement la fin d’une époque, mais surtout le début d’une nouvelle phase pour un parti qui entend jouer un rôle dans le paysage politique sénégalais en pleine mutation. L’assemblée générale du 12 avril sera, à n’en pas douter, un rendez-vous décisif pour l’avenir de l’AFP.

Assemblée nationale : l’opposition parlementaire boycotte la prochaine plénière pour protester contre des « violations graves »

Ce mercredi 9 avril 2025, l’opposition parlementaire sénégalaise a annoncé qu’elle boycottera la prochaine séance plénière de l’Assemblée nationale. Prévue initialement le jeudi 10 avril, cette séance a été reportée à une date non encore précisée. L’annonce a été faite par Thierno Alassane Sall, député non-inscrit et leader du parti La République des Valeurs, lors d’une conférence de presse conjointe avec le groupe Takku Wallu Sénégal.

Devant la presse, le député a affirmé que la décision a été prise en concertation avec les responsables de l’opposition parlementaire, notamment la présidente du groupe Takku Wallu, Me Aïssata Tall Sall, et la coordonnatrice des non-inscrits. Il a souligné que les élus opposés à la majorité présidentielle entendent ainsi dénoncer « la dérive autoritaire » en cours au sein de l’institution législative.

« Par respect pour nos électeurs et l’opinion nationale, nous tenons cette séance d’information afin que nul n’en ignore le sens et le bien-fondé », a déclaré Thierno Alassane Sall.

Dans une déclaration sans détour, le député a pointé deux raisons majeures justifiant ce boycott. La première, selon lui, est la violation répétée du règlement intérieur de l’Assemblée nationale par la majorité, « sous l’impulsion du président de l’institution », El Malick Ndiaye, qu’il accuse de se comporter « comme le président du groupe parlementaire Pastef ».

« Que se passe-t-il à l’Assemblée nationale pour que nous en arrivions là ? », s’est interrogé Thierno Alassane Sall, avant de dénoncer un climat institutionnel où les droits de l’opposition seraient bafoués au nom de la discipline de parti.

Il accuse notamment la majorité de bloquer les initiatives législatives de l’opposition, de monopoliser les débats et de faire passer des lois controversées sans véritable débat démocratique, en référence notamment à la loi interprétative de l’amnistie récemment adoptée.

Ce boycott intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par de vives divisions autour de l’interprétation de la loi d’amnistie, de la gestion de certains dossiers judiciaires, et du rôle grandissant de Pastef au sein de l’hémicycle. L’opposition estime que l’Assemblée nationale est en train de devenir un simple relais de l’exécutif, au lieu de jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir.

Thierno Alassane Sall a indiqué que cette décision de boycott n’est pas une démission, mais un acte de protestation politique fort. Il affirme que l’opposition continuera de siéger dans les commissions et de déposer des propositions de loi, mais refusera de prendre part aux séances plénières tant que les conditions d’un fonctionnement parlementaire équilibré ne seront pas restaurées.

« Nous ne pouvons pas cautionner un théâtre institutionnel où tout est joué d’avance. Le Parlement doit rester un lieu de débat, de confrontation d’idées, pas une chambre d’enregistrement », a-t-il martelé.

Le report de la plénière prévue le 10 avril, officiellement pour des raisons d’agenda, semble s’inscrire dans cette dynamique de crispation. Aucune nouvelle date n’a encore été communiquée.

Recours contre la loi interprétative de l’amnistie : l’opposition saisit le Conseil constitutionnel pour faire barrage à une « injustice institutionnalisée »

Un nouveau front s’ouvre dans le bras de fer politique qui secoue le Sénégal depuis l’adoption de la loi interprétative de l’amnistie. Ce mardi, vingt-trois députés de l’opposition, dont treize issus de la coalition Takku Wallu Sénégal et dix autres non-inscrits, ont officiellement saisi le Conseil constitutionnel pour contester la légalité de ce texte controversé. Ils dénoncent une loi « inique », « sélective », et contraire aux principes fondamentaux de la République.

Cette initiative parlementaire intervient dans un climat tendu, marqué par le souvenir des crises politiques des années 2021 à 2023 et par une forte attente de justice de la part des familles de victimes et des citoyens engagés pour l’État de droit.

La loi n°05/2025, présentée par le député Amadou Ba (Pastef) et adoptée par 126 voix contre 20, est censée clarifier la portée de la loi d’amnistie votée en mars 2024. Mais pour l’opposition, elle ne fait que consacrer une impunité sélective, protégeant des acteurs politiques proches du pouvoir, tout en exposant les forces de défense et de sécurité à des poursuites arbitraires.

Lors d’une conférence de presse à Dakar, Mbaye Dione, député non-inscrit et porte-parole du collectif, a accusé la majorité de vouloir instaurer une justice à deux vitesses :

« Cette loi garantit l’impunité aux partisans d’un projet politique précis, tandis que d’autres citoyens restent soumis à la rigueur de la loi. C’est une rupture d’égalité devant la loi, une dérive grave. »

Les parlementaires ont aussi dénoncé l’absence de concertation, rappelant que plusieurs organisations de la société civile avaient demandé un sursis à l’examen du texte.

Le recours insiste sur les dangers que la loi fait peser sur l’équilibre institutionnel. Selon les signataires, la lecture actuelle de l’amnistie criminalise de facto les interventions des forces de défense et de sécurité lors des événements de 2021 à 2023, au seul motif qu’elles auraient empêché un mouvement insurrectionnel. Une position que certains jugent populiste et dangereuse pour la stabilité républicaine.

Les députés estiment que cette orientation crée une pression politique sur la justice, et affaiblit l’indépendance des institutions. « Si cette loi est validée, demain n’importe quel régime pourra modifier une loi d’amnistie à son avantage. Cela ouvre la porte à l’arbitraire », déclare un membre de Takku Wallu.

La contestation s’organise donc sur trois niveaux. Le premier est juridique, avec la saisine du Conseil constitutionnel, qui devra se prononcer sur la conformité du texte avec la Constitution. Le deuxième est politique, avec un discours fort contre ce que les députés appellent une dérive autoritaire du pouvoir actuel. Enfin, le troisième est symbolique : les opposants veulent faire de cette bataille un combat pour la mémoire nationale et le respect des principes républicains.

« Nous n’accepterons pas que l’histoire soit réécrite par une majorité aux ordres. Nous devons préserver notre conscience collective », a insisté un autre député signataire.

Le recours a été introduit avec le nombre légal requis de 17 signatures. Le Conseil constitutionnel dispose désormais de plusieurs semaines pour juger de sa recevabilité et statuer sur le fond. Quelle que soit l’issue, l’opposition promet de ne pas en rester là.

« Cette loi ne passera pas dans l’opinion. C’est le début d’une résistance démocratique. Nous en appelons à la société civile, aux intellectuels, aux syndicats, pour qu’ils se mobilisent contre cette injustice institutionnalisée », ont lancé les députés.

L’adoption de la loi interprétative, censée tourner la page des violences politiques, n’aura donc pas calmé les tensions. Elle risque, au contraire, de rouvrir les plaies du passé récent et d’enflammer davantage le débat public autour de la justice, de l’égalité devant la loi et du respect des institutions.

Alioune Tine alerte sur la vague de licenciements dans la police : “L’État social est en danger”

Le défenseur des droits humains, Alioune Tine, tire la sonnette d’alarme face à la vague de licenciements qui frappe actuellement des agents de police au Sénégal. Dans une déclaration ferme, il dénonce la brutalité de ces décisions, les qualifiant d’injustes et déshumanisantes, et alerte sur leurs lourdes conséquences psychologiques et sociales.

« La multiplication et la brutalité des licenciements qui touchent aujourd’hui des agents de police est très préoccupante. Nous avons vu des travailleurs stressés, déprimés, dans un désarroi profond », a-t-il déclaré, visiblement inquiet de la situation.

Alioune Tine appelle les autorités à une réaction rapide et responsable pour éviter ce qu’il qualifie de “déconstruction de l’État social”. Il plaide pour des mesures de soutien concrètes et à la hauteur des dommages subis. « Nous invitons les autorités de l’État à œuvrer pour éviter l’effondrement de ce qui reste de l’État social, du droit au travail et des droits économiques, sociaux et culturels », a-t-il insisté.

D’après lui, l’État du Sénégal a une responsabilité directe dans la protection des travailleurs et se doit de proposer des compensations substantielles à ceux qui ont été licenciés. « Il faut des réparations à la hauteur des préjudices et des défis multiformes que traversent ces travailleurs. Il en va de la stabilité sociale et de la crédibilité des institutions », a-t-il conclu.

Alors que les voix s’élèvent contre cette série de licenciements, cet appel d’Alioune Tine vient raviver le débat sur la place des droits sociaux dans la gouvernance publique et le respect de la dignité humaine dans les décisions administratives.

Tensions à l’Assemblée nationale : Abdou Mbow interpelle El Malick Ndiaye et Ousmane Sonko

Le ton est monté ce mardi à l’Assemblée nationale, où le député Abdou Mbow, figure de l’opposition, a exprimé de vives critiques à l’encontre du président de l’institution, El Malick Ndiaye, et du Premier ministre Ousmane Sonko. L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale a dénoncé ce qu’il considère comme un manque de considération à l’égard des parlementaires de l’opposition.

Prenant la parole en séance plénière, Abdou Mbow a exhorté El Malick Ndiaye à adopter une posture plus rassembleuse : « Il doit faire preuve de la maturité qui sied à son rang de 2e personnalité de l’État. Nous ne sommes pas à l’Assemblée nationale pour nous créer des adversaires. » Ces propos traduisent une inquiétude croissante sur la manière dont les débats sont menés sous l’actuelle présidence.

Mais c’est surtout le Premier ministre Ousmane Sonko qui a concentré les attaques du député. Selon lui, le chef du gouvernement fait preuve d’un mépris assumé envers les représentants du peuple. « Depuis notre entrée à l’Assemblée, c’est seulement la deuxième fois que le Premier ministre se présente devant l’hémicycle », a-t-il déploré, dénonçant un manque de dialogue et de respect des institutions.

Abdou Mbow accuse par ailleurs Ousmane Sonko de vouloir instrumentaliser l’Assemblée nationale à des fins politiques : « Le Premier ministre cherche à transformer l’Assemblée nationale en agence de communication gouvernementale pour diffuser ses messages. Les députés de l’opposition ne l’accepteront pas. »

Ces déclarations illustrent les tensions persistantes entre l’exécutif et une partie de l’opposition, dans un contexte politique déjà marqué par de vives polémiques. L’Assemblée nationale semble aujourd’hui plus que jamais être le théâtre d’une confrontation entre deux visions du pouvoir et de la démocratie. Reste à savoir si cette escalade verbale débouchera sur un dialogue républicain ou accentuera davantage la polarisation politique.

Macky Sall rejoint le Conseil de la Fondation Mo Ibrahim : un nouvel engagement pour la gouvernance en Afrique

L’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall, amorce une nouvelle étape de son parcours au service du continent africain. Ce mardi, il a été officiellement nommé membre du Conseil de la Fondation Mo Ibrahim, une institution panafricaine de premier plan dédiée à la promotion de la bonne gouvernance, du leadership éclairé et du développement durable en Afrique.

La Fondation Mo Ibrahim, créée en 2006 par l’homme d’affaires et philanthrope soudano-britannique Mo Ibrahim, est reconnue pour son engagement constant en faveur de la transparence, de la responsabilité publique et de la démocratie sur le continent. Son Conseil, loin d’être un simple organe consultatif, constitue une instance décisionnelle stratégique, chargée de piloter les grandes orientations de la Fondation. Présidé par le Dr Mo Ibrahim lui-même, ce Conseil rassemble des personnalités de renom issues de gouvernements, d’organisations internationales, du monde universitaire et du secteur privé.

La nomination de Macky Sall s’inscrit dans cette dynamique d’excellence. Aux côtés de figures internationales comme Lord Mark Malloch-Brown, également nommé récemment, l’ancien président sénégalais participera à définir les priorités de l’organisation, orienter ses programmes et amplifier son impact sur les enjeux de gouvernance, de sécurité, d’équité et de développement durable à l’échelle africaine.

Ce nouveau rôle vient prolonger l’engagement de Macky Sall en faveur du continent. À la tête du Sénégal pendant plus d’une décennie (2012-2024), il a mené des réformes institutionnelles majeures, impulsé d’importants projets d’infrastructures et renforcé le rôle diplomatique du pays sur la scène régionale et internationale. Son mandat a également été marqué par un engagement au sein de la CEDEAO et de l’Union africaine, notamment dans la prévention et la résolution des conflits.

En rejoignant la Fondation Mo Ibrahim, Macky Sall apporte une expertise précieuse, forgée par des années de gestion de l’État et de diplomatie continentale. Il contribuera ainsi à faire émerger des réponses concrètes aux défis de l’Afrique : gouvernance économique, stabilité politique, transition écologique, autonomisation des jeunes, ou encore leadership inclusif.

La Fondation Mo Ibrahim se distingue aussi par son célèbre Prix Ibrahim, qui récompense chaque année un ancien chef d’État africain ayant dirigé son pays avec intégrité, efficacité et dans le respect des règles démocratiques. Bien que Macky Sall ne fasse pas partie du Comité chargé de sélectionner les lauréats, sa présence au Conseil renforce la légitimité de cette institution dans la reconnaissance des trajectoires de leadership exemplaires sur le continent.

Dans un contexte géopolitique en mutation, l’Afrique a besoin de voix fortes et crédibles pour défendre ses intérêts dans les débats mondiaux. Avec son expérience de médiateur et de porte-voix des préoccupations africaines, Macky Sall pourra contribuer à affirmer cette voix au sein de la Fondation Mo Ibrahim.

Cette nomination représente ainsi plus qu’un retour sur la scène panafricaine : elle symbolise la volonté d’un ancien président de continuer à peser sur les trajectoires de gouvernance, de paix et de développement en Afrique, en mettant son expérience au service du bien commun.

Saisie des avoirs de Farba Ngom : un nouvel épisode dans la traque des biens mal acquis

L’affaire Farba Ngom connaît un nouveau rebondissement judiciaire. Dans son édition de ce mercredi 9 avril, le journal Libération révèle que le président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier a pris deux mesures fortes à l’encontre de l’ex-député-maire des Agnam, réputé proche de l’ancien président Macky Sall.

Deux ordonnances de saisie conservatoire ont été émises. La première vise un compte bancaire détenu par Farba Ngom à la NSIA Banque. La seconde concerne un patrimoine immobilier particulièrement étendu : 11 titres fonciers répartis dans plusieurs localités du pays, notamment à Mbour, Thiès et Rufisque. Une offensive judiciaire qui traduit la détermination des nouvelles autorités à lutter contre l’enrichissement illicite et l’impunité financière.

En réponse, les avocats de Farba Ngom ont rapidement contre-attaqué. Ils ont interjeté appel contre les saisies et soumis une nouvelle proposition de caution pour leur client. En parallèle, ils ont introduit une demande d’expertise médicale, affirmant que l’état de santé de leur client serait incompatible avec une éventuelle incarcération.

Cette affaire s’inscrit dans une dynamique plus large : depuis l’alternance au sommet de l’État, les nouvelles autorités judiciaires sénégalaises ont multiplié les enquêtes visant d’anciens responsables politiques et hauts fonctionnaires soupçonnés de malversations. Une démarche qui s’inscrit dans une volonté affichée de moralisation de la vie publique et de reddition des comptes.

Le cas de Farba Ngom, figure politique influente durant les deux mandats de Macky Sall, symbolise ainsi ce tournant judiciaire majeur. Reste à voir si les recours engagés par ses conseils réussiront à infléchir la ligne dure adoptée par le Pool financier.

« De la pitié pour le Président du Palais de la République qui avoue son abdication » par Mansour Faye

Incroyable, mais pourtant évident… il est désormais clair que l’homme en qui 54% des électeurs sénégalais ont placé leur confiance ne semble plus exercer de réel pouvoir au-delà des murs de l’intimité du Palais de la République. Le Président du Sénégal semble de plus en plus déconnecté, isolé, et même abasourdi par l’instabilité de sa relation politique avec le mouvement PASTEF et son leader, un homme qu’il considère aujourd’hui comme une sorte de demi-dieu. En fin de compte, il semble avoir ravalé ses fonctions présidentielles à un niveau accessoire, un président qui, par ses propres paroles, avoue sa propre faiblesse.

Il donne l’impression d’être enfermé dans une sorte de résidence surveillée, un président sans réelle autorité ni pouvoir. Mais face à cette situation de crise, il tente de donner une apparence d’optimisme en parlant de la nécessité d’avoir un Premier ministre « super fort », ainsi que des ministres et des directeurs généraux tout aussi puissants. Mais comment peut-il en demander autant quand le Sénégal n’a élu ni Premier ministre, ni ministres, et que la Constitution ne prévoit pas un tel exercice de pouvoir partagé ?

Cet aveu de faiblesse est véritablement pitoyable. Aujourd’hui, la marche du pays semble complètement neutralisée par une force politique qu’il ne contrôle pas. Et à cela s’ajoute un gouvernement qui empiète sur les pouvoirs constitutionnels d’un président dépassé par son rôle, écrasé par un costume présidentiel qui semble trop lourd pour lui.

Le discours prononcé par le président lors de la fête nationale, censée être un moment de célébration de l’unité nationale et de la cohésion sociale, n’a fait qu’enfoncer davantage le président dans son échec. Loin de porter un message de leadership, il a préféré se retirer dans un face-à-face avec la presse qui n’a fait que confirmer la vacuité de son pouvoir. Un échec à effacer de la mémoire collective.

Le spectre de l’ancien président Macky Sall semble hanter cette équipe actuelle, et sa paranoïa collective les amène à accuser le président Sall de tous les maux. À ce niveau de responsabilité, le porte-parole du gouvernement aurait pu s’en charger, comme à son habitude, mais pas le président de la République, dont l’incapacité à prendre les rênes du pays devient de plus en plus flagrante.

Il est donc grand temps de se poser une question cruciale : comment le président actuel peut-il prétendre gouverner un pays lorsqu’il ne fait qu’agir comme un spectateur des événements ? Si le président veut des réponses sur les échecs de son gouvernement, il serait peut-être préférable qu’il examine d’abord ses propres responsabilités. Quant à son appel à la pression populaire sur la justice, il n’y a pas de pire catastrophe pour la démocratie et l’indépendance de la justice.

Face à ce constat, il est légitime de se demander s’il ne serait pas nécessaire d’organiser une élection présidentielle anticipée pour remettre le Sénégal sur les rails de la légitimité. L’organisation des élections présidentielles anticipées, couplées aux élections locales de 2027, pourrait être la solution pour éviter un basculement vers le chaos. Ce mandat accidentel du président actuel devient de plus en plus insoutenable, et sa réduction en urgence pourrait sauver notre pays.

Kaolack : Le Mouvement “Ris Alwahda” en séminaire de préparation de son 4e congrès ordinaire prévu du 19 au 20 avril

Porté sur les fonts baptismaux le 12 avril 2009, le Rassemblement Islamique du Sénégal (RIS-Al Wahda) est l’aboutissement des efforts et des sacrifices consentis par plusieurs acteurs islamiques porteurs d’un projet de société alternatif commun. Le RIS-Al Wahda est une structure unifiée et organisée, intervenant dans tous les domaines de la vie pour promouvoir la civilisation islamique au Sénégal.

Le Rassemblement Islamique du Sénégal entend prendre en charge les préoccupations légitimes des populations et, au-delà, porter une alternative globale. C’est dans ce cadre que l’organisation a entamé, depuis le vendredi 4 avril 2025, un séminaire préparatoire de son 4e congrès ordinaire à la Maison des Hôtes de Médina Baye, à Kaolack.

« Nous sommes réunis à Kaolack depuis le vendredi 4 avril 2025 dans le cadre d’un séminaire préparatoire de notre 4e congrès ordinaire, prévu du 19 au 20 avril 2025 dans la capitale sénégalaise, Dakar. L’objectif de ce séminaire est de nous permettre de réfléchir en profondeur sur un certain nombre de thématiques en rapport avec le thème général de ce congrès, qui est : “Ris Alwahda dans une dynamique d’action innovante à l’heure des enjeux de souveraineté et de justice sociale”, » a expliqué Dr Cheikh Moctar Kébé, président national sortant du RIS-Al Wahda.

Ce dernier a souligné que les travaux préparatoires se déroulent dans de très bonnes conditions. Il a également rappelé que depuis sa création, le RIS-Al Wahda ne cesse d’œuvrer dans plusieurs domaines de la vie nationale : le socio-économique, la culture, l’éducation, notamment à travers la promotion de la jeunesse, qui occupe une place centrale dans les programmes du mouvement.

« En tant que mouvement social, nous pensons avoir un rôle à jouer dans l’accompagnement des dynamiques visant à bâtir un Sénégal souverain, juste et prospère sur le plan international. La question palestinienne, par exemple, demeure pour nous une préoccupation majeure. D’ailleurs, il convient de rappeler que notre mouvement est l’un des pionniers dans l’organisation de manifestations de soutien au peuple palestinien. Dans cette perspective, une grande manifestation de soutien est prévue à Dakar, le dimanche 13 avril 2025 », a annoncé Dr Kébé.

Il a aussi rappelé que le RIS-Al Wahda est membre actif de l’Alliance Nationale de Soutien à la Cause Palestinienne. S’adressant à la jeunesse, Dr Kébé a lancé un message fort : « Nous pensons qu’il faut croire en soi, en ses potentialités et en ses capacités. Croire en la possibilité de se réaliser dans son propre pays, croire à l’innovation, ne pas être un simple spectateur de la société, mais un acteur du développement, un entrepreneur, un bâtisseur du Sénégal. »

Enfin, il a interpellé la classe politique : « Aux hommes politiques, nous demandons plus de valeurs éthiques et morales, notamment dans le travail, car notre pays ne peut être construit par personne d’autre que nous-mêmes », a-t-il conclu.

Rebaptisation des édifices publics : La Coalition DJONE invite l’État à honorer Mahammed Boun Abdallah Dionne

Un an après le rappel à Dieu de Mahammed Boun Abdallah Dionne, la Coalition DJONE (Démocrates Justes et Ouverts pour une Nation de l’Éthique) s’incline solennellement devant sa mémoire. « Nous prions pour le repos éternel de son âme », ont déclaré les membres de cette coalition.

En hommage aux services rendus à la nation par l’ancien Premier ministre, la Coalition DJONE recommande vivement au gouvernement de s’approprier sa pensée visionnaire, “pour un Sénégal réconcilié, juste et prospère”. À cet effet, ces « héritiers » de Mahammed Boun Abdallah Dionne demandent à l’État de lui rendre hommage en rebaptisant certaines rues et édifices publics, en reconnaissance de sa contribution à l’essor du pays à tous les niveaux.

Lors d’un point de presse tenu ce samedi 5 avril, Mouhamadou Moustapha Diagne et ses camarades se sont également exprimés sur la situation actuelle du Sénégal, qui, selon eux, suscite de vives préoccupations.

La Coalition DJONE a lancé un appel solennel au gouvernement, l’invitant à revenir sur la loi portant interprétation de la loi d’amnistie. « Nous exigeons l’abrogation totale de cette loi dangereuse qui menace la sécurité publique, la cohésion nationale et la stabilité du Sénégal. Il n’est pas dans les prérogatives de ce régime de désigner arbitrairement des victimes et des coupables », a déclaré le coordonnateur national.

Il a également dénoncé les licenciements abusifs, souvent motivés par des raisons jugées douteuses. « Nous demandons au gouvernement de mettre fin à cette pratique néfaste pour le bien-être des citoyens. »

Par ailleurs, la Coalition DJONE exige la fin de la stigmatisation de l’opposition et des atteintes à la liberté de la presse. « Nous réclamons l’arrêt des pressions fiscales sur les entreprises, afin de préserver la compétitivité et l’indépendance de notre tissu économique. »

Concernant les libertés individuelles, la coalition appelle l’État à collaborer étroitement avec la justice pour garantir les droits fondamentaux des citoyens. « Le gouvernement doit cesser de s’opposer aux libertés provisoires accordées, accepter le cautionnement et mettre fin aux détentions préventives arbitraires, notamment dans les affaires impliquant des opposants tels que Lat Diop et Farba Ngom, ainsi que des hommes d’affaires comme Samuel Sarr, Khadim Ba et Tahirou Sarr », a précisé M. Diagne.

Il a également plaidé pour le rétablissement immédiat du programme des bourses familiales, qu’il juge essentiel pour des milliers de ménages sénégalais.

Enfin, s’agissant du rapport de la Cour des Comptes et des débats sur la dette publique, la Coalition DJONE s’est insurgée contre une communication gouvernementale jugée contre-productive. « Nous demandons au gouvernement de revoir sa communication afin de ne pas nuire à l’économie nationale et à la diplomatie du pays. Il est urgent d’éviter toute action qui pourrait ralentir ou bloquer l’élan économique que le Sénégal a connu par le passé. »

La Coalition DJONE a conclu en réaffirmant son ancrage dans le FDR et a appelé l’ensemble de l’opposition à l’unité, pour une lutte commune visant à préserver les acquis démocratiques du pays. « Pour un avenir où la justice et la prospérité priment », ont-ils martelé.

Aly Saleh

« Premier ministre super fort » : Thierno Bocoum tacle Diomaye Faye sur sa vision du pouvoir

Dans une sortie au vitriol, Thierno Bocoum, ancien député et leader du mouvement AGIR, n’a pas mâché ses mots à l’endroit du Président Bassirou Diomaye Faye, qu’il accuse de vouloir fuir ses responsabilités à travers une stratégie de délégation excessive du pouvoir.

Dans une analyse critique de la récente interview du chef de l’État, Bocoum alerte sur les dérives possibles d’un exécutif à deux têtes, pointant un risque de bicéphalisme nuisible à la stabilité du pays.

Pour Bocoum, Diomaye Faye donne l’image d’un président « soigné et poli » mais qui semble plus préoccupé par la gestion prudente de son image que par l’exercice réel du pouvoir. « Il aspire à partager le pouvoir, mais jamais le palais », tacle-t-il, décrivant un président qui préférerait se protéger derrière des institutions plutôt que d’assumer la charge pleine de son mandat.

Au cœur de cette critique : l’idée d’un Premier ministre doté de plus de pouvoirs, régulièrement défendue par Diomaye Faye. Mais pour Bocoum, cette ambition est totalement déconnectée des préoccupations des Sénégalais, qui attendent plutôt des solutions concrètes aux problèmes du quotidien.

« Ce n’est pas un super-Premier ministre qui va régler la vie chère ou les coupures d’eau », laisse-t-il entendre, accusant le président de vouloir se délester de ses responsabilités tout en conservant ses privilèges.

L’ancien parlementaire rappelle que l’actuelle Constitution offre déjà les leviers nécessaires au président pour déléguer certaines de ses prérogatives, notamment via l’article 50. « La balle est dans son camp », insiste-t-il, soulignant qu’un changement de régime politique ne s’impose pas pour renforcer le rôle du Premier ministre.

Thierno Bocoum va plus loin en avertissant que trop de délégation de pouvoir pourrait engendrer un flou institutionnel dangereux : « donner au Premier ministre les pleins pouvoirs reviendrait à créer un régime parlementaire déguisé, ce que le peuple n’a jamais validé dans les urnes ».

Il redoute notamment une dualité de pouvoir, source potentielle de crises et de conflits d’autorité au sommet de l’État.

En conclusion, Thierno Bocoum invite le président Diomaye Faye à assumer pleinement ses fonctions. S’il reconnaît l’humilité spirituelle du président qui dit avoir été élu « par la grâce de Dieu », il lui rappelle que le Sénégal ne peut pas se permettre un fauteuil présidentiel à deux.

« Le peuple vous a élu pour gouverner, pas pour partager le pouvoir dans une formule hybride floue », résume-t-il, dans un appel à la clarté, à la cohérence et à l’autorité républicaine.

Loi d’amnistie ou loi interprétative, réduction des comptes, bilan de Diomaye-Sonko : l’honorable Maimouna Baldé dit niet, dénonce et vilipende le nouveau régime

Lors d’une interview, l’honorable Maimouna Baldé n’a pas mâché ses mots pour critiquer le nouveau régime sur plusieurs fronts. Concernant la loi d’amnistie, elle a dénoncé ce qu’elle considère comme une tentative de manipulation législative visant à protéger certains acteurs politiques des conséquences de leurs actes. Elle a appelé à un débat transparent et inclusif, afin que cette loi respecte les principes de justice et d’équité.

S’agissant du bilan de la première année de Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, Mme Baldé a souligné un manque de résultats concrets, notamment en matière de création d’emplois et de réduction des inégalités. Selon elle, les réformes annoncées manquent de clarté et de vision stratégique, ce qui alimente les frustrations au sein de la population.

Sur la question de la réduction des comptes, elle a critiqué la gestion économique actuelle, affirmant que les mesures prises pour assainir les finances publiques sont à la fois insuffisantes et parfois punitives. Elle a également mis en garde contre les risques de polarisation politique et sociale induits par ces décisions.

Militante de la première heure de l’Alliance pour la République (APR), Mme Baldé a vivement critiqué le bilan du premier anniversaire du régime Diomaye-Sonko, estimant qu’aucune réalisation significative n’a été concrétisée et qu’aucun emploi n’a été créé. Elle a pointé du doigt les attentes non satisfaites de nombreux Sénégalais, en particulier dans les domaines de l’emploi et de la lutte contre la corruption, dénonçant une instrumentalisation politique de certaines décisions, notamment la loi d’amnistie.

Mme Baldé a exprimé des inquiétudes sur la gestion économique et budgétaire du pays, affirmant que les actions du nouveau régime pourraient nuire à la réputation du Sénégal et compromettre sa capacité à mobiliser des financements internationaux. Ces critiques s’inscrivent dans un contexte de tensions politiques croissantes, alors que l’APR tente de défendre son propre bilan tout en mettant en lumière les limites du gouvernement en place.

Elle a également rappelé que sous la présidence de Macky Sall, le Sénégal a connu une forte croissance, une politique d’inclusion sociale et une équité territoriale concrétisées à travers des initiatives comme le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), les bourses de sécurité familiale, la couverture maladie universelle et les politiques pour l’emploi des jeunes. À ses yeux, Macky Sall a incarné un homme d’État soucieux du climat social du pays.

Si Mme Baldé se dit favorable à une politique de reddition des comptes, elle exprime néanmoins son indignation face à l’emprisonnement de plusieurs figures de l’ancien régime. Elle considère ces arrestations comme une tentative de marginaliser l’opposition et de consolider le pouvoir du gouvernement actuel. À ses yeux, ces mesures sont davantage motivées par des intérêts politiques que par une réelle quête de justice.

Elle accuse particulièrement le Premier ministre Ousmane Sonko d’utiliser les institutions judiciaires à des fins de vengeance politique, appelant à garantir un système judiciaire impartial, respectueux des droits fondamentaux.

S’agissant de la loi d’amnistie, Mme Baldé a rappelé que l’initiative du président Macky Sall visait à favoriser l’unité nationale et la stabilité politique à l’approche de l’élection présidentielle. Cette loi couvrait des faits de violence et des actes à motivation politique commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger. Elle avait pour objectif de pacifier l’espace politique et de permettre une élection présidentielle inclusive.

Selon Mme Baldé, cette loi a joué un rôle important dans le renforcement de la cohésion nationale et a démontré la capacité du peuple sénégalais à se rassembler autour du compromis. Mais un an après, elle déplore que cette même loi soit instrumentalisée par le régime actuel pour masquer ses échecs.

Elle critique vivement le revirement du Pastef, qui, après avoir promis l’abrogation de la loi d’amnistie en cas de majorité parlementaire, a plutôt déposé une proposition de loi interprétative. Elle juge cette démarche anticonstitutionnelle et estime qu’elle poursuit deux objectifs : protéger les membres du Pastef impliqués dans des actes violents entre 2021 et 2023, et incriminer les Forces de défense et de sécurité (FDS) pour leur rôle dans la gestion des manifestations et la prévention d’une insurrection.

Mme Baldé qualifie cette initiative de “scélérate” et de “cynique”, accusant le Pastef et en particulier Ousmane Sonko de chercher à se venger d’un projet insurrectionnel avorté. Elle avertit que l’adoption d’une telle loi pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les policiers, gendarmes et militaires, qui ont toujours servi la République avec loyauté depuis l’indépendance. Elle redoute que ces derniers soient injustement poursuivis dans un cadre politique biaisé visant à ternir leur image.

Pour finir, l’honorable Maimouna Baldé, aujourd’hui membre du Front Démocratique Républicain (FDR), a exprimé ses vives préoccupations concernant le projet de loi interprétative prévu pour le 2 avril. Elle a affirmé que cette loi menace les fondements de la justice et de l’équité, en instaurant une lecture biaisée des textes existants. Elle appelle à une mobilisation pacifique pour sensibiliser l’opinion publique sur les dangers de cette loi et encourager un débat ouvert et transparent à l’Assemblée nationale.

Badara Gadiaga : “Un Président intérimaire, je ne le sens pas”

Dans une intervention récente sur l’émission Jakkarlo de la TFM, Badara Gadiaga, chroniqueur politique, a exprimé de vives critiques à l’égard de l’actuel président du Sénégal, le qualifiant d’“intérimaire” et déplorant un manque d’autorité et de décisions fermes dans la gestion du pays. Pour lui, l’actuel dirigeant n’exerce pas la plénitude de ses fonctions et laisse place à des doutes quant à sa capacité à mener le pays de manière claire et déterminée.

Badara Gadiaga ne cache pas sa déception envers la manière dont le président actuel gère ses fonctions. “Quand un Président choisit d’être un intérimaire, j’y peux rien”, a-t-il lancé, soulignant que l’actuel chef de l’État ne semble pas exercer un leadership plein et entier. Selon lui, certains présidents ont choisi d’assumer pleinement leur rôle, tandis que d’autres, comme celui-ci, se contentent d’une posture de transition. Gadiaga estime qu’un véritable président doit être capable de prendre des décisions avec autorité, sans se laisser influencer par les incertitudes.

L’analyste politique a également mis en lumière les tensions internes au sein du gouvernement, notamment les critiques publiques des Directeurs généraux envers certains décrets présidentiels. “Quand un Président signe des décrets qui sont publiquement critiqués par des Directeurs généraux, je n’ai pas l’autorité d’un Président”, a-t-il indiqué, pointant ce signe de faiblesse comme un facteur nuisant à l’efficacité de l’État. Il a également évoqué des décisions telles que la nomination de Samba Ndiaye, un poste pour lequel la prise de fonction est encore en attente, comme un exemple supplémentaire du manque de gestion claire.

Au-delà des critiques, Badara Gadiaga a clairement exprimé son souhait de voir émerger un véritable chef d’État, capable d’agir avec force et clarté. “Je réclame mon Président, parce que je ne le sens pas”, a-t-il martelé, soulignant que le président actuel ne répond pas aux attentes de leadership fortes et affirmées qu’il juge nécessaires. Pour Gadiaga, un président doit non seulement être chef des forces armées, mais aussi nommer sans ambiguïté les responsables civils et militaires, et exercer une autorité incontestée.

En somme, les propos de Badara Gadiaga témoignent d’un mécontentement profond envers un leadership qu’il juge trop timide et indéfini. Pour lui, un président ne doit pas seulement occuper une fonction, mais l’exercer pleinement avec la vision et l’autorité requises pour guider un pays vers la stabilité et la prospérité. Gadiaga semble réclamer un changement de direction, appelant à un président plus fort, plus clair dans ses décisions et capable de remplir son rôle avec toute la gravité et la détermination qu’il mérite.

Bassirou Diomaye Faye pour un exécutif équilibré : vers un Premier ministre aux pouvoirs renforcés

En pleine refondation de la gouvernance sénégalaise, le président Bassirou Diomaye Faye a tracé une ligne claire : celle d’un exécutif plus équilibré, en rupture avec l’hyperprésidentialisme qui a marqué l’histoire politique du pays. Dans une prise de parole marquante, le chef de l’État a affirmé sa volonté de renforcer les prérogatives du Premier ministre, un choix assumé qui s’inscrit dans une vision réfléchie du pouvoir.

« Je veux un Premier ministre super fort, n’en déplaise à ses détracteurs », a-t-il déclaré sans détour, affirmant son soutien à son chef du gouvernement, Ousmane Sonko. Mais loin de se limiter à un lien personnel ou à un calcul partisan, cette orientation découle, selon lui, d’une conviction ancienne et profonde. « Ma position ne découle pas uniquement du profil de mon mentor politique Ousmane Sonko, mais d’une conviction forgée bien avant mon accession au pouvoir », a-t-il précisé.

Cette volonté de redistribution du pouvoir s’ancre dans une lecture critique de la gouvernance passée. Diomaye Faye estime que la concentration des responsabilités entre les mains du président a nui à l’efficacité de l’État. « Je ne suis pas dans une logique d’accaparement. Je ne suis pas, et je ne veux pas être, ce genre de président », a-t-il martelé. En optant pour un Premier ministre doté de réels leviers d’action, le président cherche à promouvoir une gouvernance collégiale et déconcentrée.

« Je ne veux pas que tout me soit systématiquement remonté. Un Premier ministre fort m’épaulera efficacement dans l’action publique », a-t-il ajouté, insistant sur l’importance de la complémentarité dans l’exercice du pouvoir exécutif.

Toutefois, cette démarche ne s’inscrit pas dans une volonté de rupture institutionnelle brutale. Bassirou Diomaye Faye se veut respectueux du cadre républicain existant, tout en plaidant pour son évolution. « Je milite pour une répartition plus équilibrée des pouvoirs », a-t-il déclaré, faisant référence aux Assises nationales, qu’il considère comme une « boussole » pour guider sa gouvernance.

Avec cette position claire, le président Faye amorce un tournant significatif dans l’histoire politique du Sénégal. En donnant plus de poids au chef du gouvernement, il ouvre la voie à un fonctionnement plus démocratique et plus efficace de l’exécutif, répondant ainsi aux aspirations de nombreux citoyens en quête d’un État plus proche, plus réactif et mieux partagé.

Le Président Diomaye Faye s’adresse à la nation ce vendredi soir

Le chef de l’État, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, accordera un entretien exclusif à la presse nationale ce vendredi 4 avril 2025, à partir de 21 heures. Cet échange, prévu au Palais de la République, permettra au Président de revenir sur les grandes orientations de son action à la tête du pays, un mois après son investiture.

L’intégralité du discours à la Nation du Président

République du Sénégal  

Un Peuple – Un But – Une Foi

DISCOURS A LA NATION DE SON EXCELLENCE
MONSIEUR BASSIROU DIOMAYE DIAKHAR FAYE
A L’OCCASION DU 65E ANNIVERSAIRE DE
L’INDEPENDANCE DU SENEGAL 

Dakar, le 03 avril 2025


Mes chers compatriotes ! 

Demain, 04 avril, nous célèbrerons ensemble, le 65ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale.
A toutes et à tous, j’adresse mes chaleureuses félicitations.
En ce moment de communion nationale, j’ai une pensée émue pour tous les « jàmbaars » tombés au champ d’honneur et pour tous les êtres chers qui nous ont quittés.  
Je compatis également, au nom de toute la Nation, à la souffrance de tous ceux qui luttent contre la maladie ou qui traversent des moments difficiles.  
Cette année encore, la fête de l’indépendance se déroule sous le signe de la communion spirituelle, en plein Carême chrétien et au lendemain de la fin du mois béni du Ramadan.
Ces moments d’intense ferveur spirituelle et de grâces nous rappellent que la foi est notre plus belle richesse et qu’elle alimente, au quotidien, notre capacité exceptionnelle à vivre ensemble, dans la fraternité, l’harmonie et la diversité.  
Rendons Grâce au Tout-Puissant pour cette heureuse coïncidence et prions ensemble pour qu’IL agrée nos dévotions et continue de veiller sur le peuple sénégalais.
Face aux défis des temps, les valeurs héritées de nos ainés, nous invitent à toujours unir nos forces dans les moments cruciaux de notre Histoire.
Nous devons tout faire pour préserver ce précieux legs, qui constitue une dimension essentielle de notre patrimoine immatériel.  
C’est cela l’esprit de notre inébranlable volonté de vivre ensemble, que résume si bien notre devise nationale : Un Peuple – Un But – Une Foi. 

Mes chers compatriotes, 
Voilà maintenant 65 ans que nous avons pris en main notre destin. 65 ans que le Sénégal affirme fièrement sa souveraineté. 65 ans que le Sénégal poursuit sa marche vers le progrès, malgré les turbulences du monde.   
Porté par l’idéal d’un Sénégal libre, souverain, juste et prospère, les conquêtes successives de droits et de libertés ont posé les jalons d’un modèle démocratique fécond qui se renforce, de jour en jour, par le dialogue.  
Cette maturité démocratique permet aux divers acteurs politiques et sociaux de notre pays de s’exprimer librement, de rivaliser âprement au besoin, mais de toujours reconnaître le verdict du Peuple souverain.
Aujourd’hui plus que jamais, nous devons tirer parti de cette force motrice pour redresser ce qui doit l’être et donner corps aux aspirations de notre peuple et aux espoirs de notre jeunesse.
Mes chers compatriotes,
Le 04 avril c’est aussi la fête des Forces de défense et de sécurité. C’est l’occasion de rendre hommage à l’ensemble de nos Jàmbaars, piliers de notre Nation et remparts ultimes de notre quiétude. 
A vos ainés et à tous nos anciens combattants, je réitère la reconnaissance et la gratitude infinies de toute la nation. 
Le thème retenu cette année, « Vers la souveraineté technologique et industrielle des Forces de Défense et de Sécurité », témoigne de notre ambition collective et du niveau élevé d’exigence que nous nous sommes fixés pour vous accompagner dans votre mission.
Chers membres des Forces de Défense et de Sécurité, hommes et femmes de devoir, vous êtes les garants de notre paix et les protecteurs infatigables de notre souveraineté. Vous incarnez avec honneur et abnégation, l’essence même du concept Armée-Nation.
Votre présence quotidienne auprès des populations, votre engagement actif pour la sécurité nationale, la lutte contre les catastrophes naturelles et la préservation de nos ressources stratégiques, font du Sénégal une nation armée pour mieux prendre en main son destin. 
A cet effet, la modernisation technologique et industrielle des moyens logistiques et matériels de nos Forces de défense et de sécurité, essentielle à notre souveraineté et à notre sécurité collective, est inscrite au cœur de nos priorités. 

Mes chers compatriotes,  
Voilà un an déjà que nous avons entrepris de transformer profondément notre pays, en dressant avec rigueur et lucidité, un diagnostic sans complaisance de la situation économique.  
Même si la situation actuelle révèle des défis encore plus grands que nous devrons relever, le devoir de vérité constitue le socle de la rupture systémique que nous avons engagée avec détermination et responsabilité.  
D’ores et déjà, le Gouvernement s’est résolument engagé dans un vaste chantier de réformes. Elles visent l’optimisation des finances locales, une politique budgétaire transparente, la rationalisation des dépenses et la gestion efficiente de la dette, pour préserver la viabilité des finances publiques. 
Mes chers compatriotes,
D’importants efforts ont été consentis pour apurer, pour une période de 4 années, les arriérés dus aux opérateurs agréés pour les semences et les matériels agricoles pour plus de 80 milliards de francs CFA. Sur un montant de 113 milliards constatés à la fin 2024, une somme de 70 milliards a été décaissée à la fin du mois mars 2025.
Il en est de même du secteur des BTP, où des paiements sur arriérés de 62,08 milliards ont été effectués et un montant de 66,7 milliards est prévu dans la LFI 2025.
Enfin, l’apurement des rappels, loin d’être exhaustif, a atteint les 19,53 milliards de FCFA, à la fin du mois de mars 2025, pour un effectif bénéficiaire de 9.479 enseignants.
Il s’y ajoute des mises en solde concernant 1.198 maîtres et professeurs contractuels pour un impact budgétaire annuel de 5,79 milliards FCFA.  
Pour renforcer et soutenir activement l’autonomisation économique des femmes, la phase 2 du programme PAVIE de la DER, avec une dotation d’un montant de 107 milliards de FCFA, sera lancée dans les prochains jours.
Elle sera couplée à un vaste programme innovant de 3.000 fermes intégrées sur une superficie de 15 000 hectares répartis sur l’ensemble du territoire, associant agriculture et élevage. 
Ainsi, dès cette année 2025, nous lancerons le programme innovant des Coopératives agricoles communautaires, structures destinées à renforcer les capacités de production des agriculteurs et éleveurs, notamment des jeunes et des femmes, et à favoriser leur accès aux marchés. Ces avancées réalisées malgré les contraintes budgétaires, sont le socle de perspectives ambitieuses.
Mes chers compatriotes,
Dans ce contexte marqué par la rareté des ressources, seule la discipline budgétaire, qui n’est pas négociable, nous permet d’engager avec confiance le redressement indispensable de nos comptes publics.
Le basculement intégral très prochain dans le Système Intégré de Gestion de l’Information financière permettra également de renforcer l’intégrité des opérations budgétaires et financières et le suivi strict du patrimoine de l’Etat. 
Cette stratégie se traduit par nos efforts constants pour alléger concrètement le coût de la vie, avec la baisse continue des prix des denrées essentielles, tout en préservant la qualité de vie des Sénégalais en matière de santé et d’environnement. Ces baisses, comme je l’avais annoncé récemment, se poursuivront, par la grâce de Dieu.  
Avec l’entrée récente de notre pays dans l’ère de la production pétrolière et gazière, nous veillerons à ce que ces ressources stratégiques soient exploitées dans la transparence et le respect absolu de l’environnement, pour le bénéfice du peuple sénégalais.
Dans le cadre de la réappropriation de nos ressources souveraines, le processus de renégociation des contrats suit son cours normal. Les résultats obtenus à ce stade sont plus que satisfaisants. Ils seront communiqués à temps opportun au peuple Sénégal.
Conscients de la priorité de l’accès universel à l’eau, nous avons engagé la réalisation de la phase 2 des forages ruraux et lancé les études de faisabilité du « Grand Transfert d’Eau ».
Ce dernier projet, très structurant comme les autres, portant sur les « Autoroutes de l’Eau », contribuera à la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable de près de 15 millions de Sénégalais.
Dans la même dynamique, nous accélérons les projets sur l’électrification rurale pour l’atteinte rapide de l’accès universel à l’électricité. Pour ce faire, nous veillons rigoureusement à la bonne exécution des chantiers afin que les délais soient respectés et les coûts maîtrisés, notamment grâce à la renégociation de contrats majeurs permettant l’électrification de 2 740 localités supplémentaires.
S’agissant du foncier, il a fait l’objet d’un audit inédit, ayant conduit à des mesures correctives qui sont en cours de mise en œuvre. Désormais, la gestion du patrimoine foncier se fait avec rigueur, transparence et responsabilité, mettant ainsi progressivement un terme aux pratiques de bradage des terres, tout en garantissant une répartition juste et équitable des ressources nationales.
Cette dynamique sera poursuivie avec la relance des concertations sur la délicate, mais nécessaire et inéluctable réforme foncière. 
Mes chers compatriotes,
Les efforts déployés pour la mise en œuvre des accords de paix en Casamance, sont le témoin de notre attachement à notre vivre-ensemble, à notre fraternité restaurée et à l’unité profonde de la nation sénégalaise.
Avec le « Plan Diomaye pour la Casamance », nous avons engagé un processus irréversible de réconciliation et de retour digne des populations déplacées.  
Notre vivre ensemble, fondé sur des valeurs cardinales, constitue notre trésor commun. C’est pourquoi, la cohésion nationale demeure ma seule et unique boussole.
Convaincu que la solidité d’une nation se mesure aussi par sa capacité à dialoguer, j’accorde une importance particulière au dialogue social et à la concertation permanente avec toutes les composantes de notre société.
C’est pourquoi, j’ai récemment instruit le Premier Ministre, Monsieur Ousmane SONKO, d’organiser la grande concertation nationale avec les partenaires sociaux.
Avec les autorités religieuses et coutumières, la société civile, le secteur privé et l’ensemble des forces vives de la Nation, nous poursuivrons sans relâche cette démarche participative et inclusive.  
Ainsi, nous matérialisons notre engagement à garantir une cohésion nationale toujours renforcée, fondement indispensable du Sénégal juste, solidaire et prospère auquel nous aspirons tous.
Il me plait ainsi d’informer le peuple Sénégalais, que les lois sur la transparence sont finalisées et mises dans le circuit pour leur examen prochain en Conseil des ministres.
Par ailleurs, les travaux du comité ad hoc chargé de la mise en œuvre des consensus issus des assises de la justice se poursuivent sereinement.
A ce jour, le projet de loi organique relatif à la Cour constitutionnelle, le projet de révision de la Constitution et le projet de loi organique relatif au Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que les décrets d’application y afférents ont été finalisés et transmis pour validation.
Les textes consacrant le juge des libertés et de la détention, ainsi que les modifications du Code Pénal et du Code de procédure pénale, pour ce qui concerne, entre autres, les retours de parquet, suivront bientôt.  
Dans le sillage des concertations, j’annonce que le thème de la prochaine Journée nationale du dialogue national portera sur le système politique.  
Le projet de termes de référence, déjà finalisé sera transmis, dans les meilleurs délais, à toutes les parties prenantes pour amendements, et contributions, pour une meilleure préparation des travaux. 
Mes chers compatriotes,
L’état des finances publiques de notre pays, tel que révélé par l’audit effectué, nous impose de compter d’abord sur nous-mêmes, pour redresser la situation. Nous en sommes bien capables et nous le réussirons avec la mobilisation de toutes et de tous !
En effet, l’histoire des nations nous enseigne que le chemin du développement nécessite des sacrifices collectivement consentis, afin que des lendemains meilleurs puissent advenir. J’appelle donc chacune et chacun à faire preuve de résilience, de solidarité active et d’engagement patriotique, face aux défis nombreux et complexes qui se dressent sur notre chemin.
Regarder dans la même direction, celle du proche avenir de nos enfants, doit être l’horizon fédérateur de toutes nos énergies.
Ensemble, forts de notre unité et de notre détermination, nous bâtirons le Sénégal juste et prospère auquel nous aspirons. 
Vive le Sénégal souverain !
Vive l’Afrique unie et debout !
Bonne fête de l’indépendance à toutes et à tous !

Thierno Bocoum critique les discours du Président Faye et appelle à une gouvernance plus responsable

Dans une déclaration marquée par un ton sévère, Thierno Bocoum, ancien parlementaire et président du mouvement AGIR, a répondu au message à la nation du président Bassirou Diomaye Faye prononcé ce 3 avril 2025. À la veille du 65e anniversaire de l’indépendance, Bocoum a vivement critiqué les discours du chef de l’État, qu’il juge trop solennels et déconnectés des réalités socio-économiques du Sénégal.

Bocoum a exprimé son mécontentement face à ce qu’il perçoit comme un manque d’action concrète dans les interventions de Faye. Selon lui, ces discours se limitent à des « déclarations d’intention et formules diplomatiques élégantes », mais manquent de substance et de solutions réelles aux problèmes qui touchent la population. Il met en lumière un paradoxe : si certaines baisses de prix ont eu lieu, elles sont largement dues à des facteurs économiques mondiaux et ne constituent qu’un aspect marginal des défis du pays.

« L’enjeu principal réside dans la relance de l’emploi et la mise en place de stratégies durables pour lutter contre la perte d’emplois qui érode le pouvoir d’achat », a souligné Thierno Bocoum.

Il insiste sur le lien direct entre pouvoir d’achat, consommation et maîtrise des coûts de production, et regrette que ces aspects ne soient pas suffisamment abordés dans les discours présidentiels.

Thierno Bocoum a mis en garde contre la tentation du populisme et des solutions ponctuelles qui, selon lui, ne répondent pas aux causes profondes des difficultés économiques du Sénégal. Il appelle le Président Faye à un changement de paradigme, soulignant que « se concentrer uniquement sur des solutions ponctuelles revient à gaspiller du temps et de l’énergie ».

Pour Bocoum, il est essentiel de commencer par un « diagnostic sérieux » des causes structurelles de la crise, et de s’éloigner des solutions qui, par le passé, ont donné des résultats limités. L’ancien parlementaire rappelle les financements publics passés qui n’ont pas apporté de résultats durables et invite le gouvernement à privilégier des stratégies de long terme et à redresser les finances publiques de manière pérenne.

Thierno Bocoum a également interpellé directement le président Faye sur plusieurs points en suspens, notamment sur la suppression des fonds politiques et les réformes qui y sont associées. Il a demandé des éclaircissements sur la manière dont le gouvernement entend réduire le train de vie de l’État et rationaliser ses structures pour améliorer l’efficacité.

Il a également abordé la question de l’élargissement de l’assiette fiscale, en se demandant quelles stratégies seraient mises en place pour éviter d’alourdir encore davantage la pression fiscale sur une population déjà fragilisée.

Enfin, Bocoum a questionné la vision diplomatique du Président Faye, en particulier en ce qui concerne les relations bilatérales et multilatérales. Selon lui, le Sénégal doit se doter d’une stratégie claire pour renforcer ses relations internationales, attirer les investissements étrangers et créer de nouveaux marchés pour ses produits.

Alors que le pays fête son 65e anniversaire d’indépendance, les attentes à l’égard du gouvernement restent élevées. Un an après l’élection de Bassirou Diomaye Faye, les critiques se multiplient, notamment sur la plateforme X, où la déception face aux promesses non tenues commence à se faire sentir. Thierno Bocoum rejoint cette critique et met en garde contre une gestion trop superficielle des défis économiques. Il plaide pour des mesures structurelles, diversifiées et durables, qui permettront de stabiliser l’économie et de répondre aux attentes profondes des Sénégalais.

En conclusion, Thierno Bocoum appelle le président Faye à « élever la solennité à la hauteur de sa fonction présidentielle », et à s’attaquer aux racines des problèmes économiques et sociaux du Sénégal pour garantir un avenir stable et prospère pour le pays.

Un an au pouvoir : Le président Bassirou Diomaye Faye fait le point sur ses réformes et engagements

Le 2 avril 2025 marque le premier anniversaire de l’accession de Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la présidence du Sénégal. À l’occasion de cet important tournant, et à la veille de la fête de l’indépendance, le chef de l’État a prononcé un discours détaillant les réalisations de son gouvernement, les défis économiques à surmonter, ainsi que les mesures prises pour engager une transformation profonde du pays.

Dès le début de son discours, le président Faye a rappelé la nécessité d’un diagnostic réaliste de la situation économique du pays. Il a affirmé que la situation actuelle des finances publiques révèle des défis de taille, mais qu’ils sont surmontables grâce à la détermination et à la mobilisation des ressources internes du pays.

« Voilà un an déjà que nous avons entrepris de transformer profondément notre pays, en dressant avec rigueur et lucidité un diagnostic sans complaisance de la situation économique », a déclaré Bassirou Diomaye Faye.

Il a également souligné que la rupture systémique dans la gestion des affaires publiques et la transparence budgétaire étaient des piliers de son action.

Le président a abordé les mesures financières mises en place par son gouvernement pour améliorer la gestion des finances publiques. Parmi les actions notables, l’apurement des arriérés dus aux opérateurs économiques, avec une somme de 70 milliards de francs CFA déjà décaissée sur un montant total de 113 milliards en 2024. Le secteur du BTP a également bénéficié de paiements importants, avec 62,08 milliards de francs CFA réglés sur les arriérés de 2024, et 66,7 milliards inscrits dans la Loi de Finances Initiale (LFI) 2025. En ce qui concerne l’éducation, les rappels dus aux enseignants ont atteint 19,53 milliards de francs CFA.

Le chef de l’État a mis l’accent sur l’autonomisation des femmes et le développement du secteur agricole comme priorités de son gouvernement. Il a annoncé le lancement de la phase 2 du programme PAVIE de la DER, d’un montant de 107 milliards de francs CFA, destiné à soutenir l’entrepreneuriat féminin. En parallèle, un programme de 3 000 fermes intégrées, associant agriculture et élevage, sera déployé sur 15 000 hectares à travers le pays.

De plus, le président a présenté un programme innovant de coopératives agricoles communautaires qui visent à renforcer les capacités de production des jeunes et des femmes, et à faciliter leur accès aux marchés.

Dans un contexte économique difficile marqué par la rareté des ressources, le président a réaffirmé l’importance de la discipline budgétaire pour le redressement des finances publiques. Il a souligné que la gestion rigoureuse des ressources, avec l’adoption du Système intégré de gestion de l’information financière, sera la clé pour renforcer la transparence et l’intégrité des opérations budgétaires.

Par ailleurs, il a annoncé que la baisse des prix des denrées essentielles se poursuivra, afin de soulager les ménages sénégalais et d’améliorer leur pouvoir d’achat.

Le président Faye a évoqué l’entrée du Sénégal dans l’ère de la production pétrolière et gazière. Il a promis que ces ressources stratégiques seraient exploitées de manière transparente, en garantissant la préservation de l’environnement et en assurant que les bénéfices profitent directement à la population sénégalaise.

« Nous veillerons à ce que ces ressources stratégiques soient exploitées dans la transparence et le respect absolu de l’environnement, au bénéfice du peuple sénégalais », a-t-il affirmé.

À un an de son accession à la présidence, Bassirou Diomaye Faye dresse un bilan globalement positif, malgré les difficultés économiques. Il s’engage à poursuivre ses réformes, à renforcer les secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie et l’éducation, et à garantir la gestion rigoureuse des finances publiques. Le président a assuré que les efforts entrepris, même dans un contexte budgétaire contraint, jetteront les bases d’un avenir prospère pour les générations futures.

Pape Malick Ndour affecté à l’ANSD : un nouveau tournant dans sa carrière

L’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, a officiellement été affecté à l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) par le président Bassirou Diomaye Faye, selon les informations rapportées par L’AS TV. Cette décision met fin à une période d’incertitude pour l’ex-ministre, qui espérait une réintégration au ministère de l’Économie après le changement de gouvernement.

Après la fin de son mandat ministériel, Pape Malick Ndour avait entamé des démarches pour retrouver son poste au ministère de l’Économie. « J’ai fait toutes les démarches pour reprendre mon poste au ministère de l’Économie. J’attends juste une note de service qui atteste de ma présence. J’ai montré ma disponibilité et attends éventuellement ma réintégration », avait-il déclaré récemment.

Malgré son impatience légitime, l’ancien ministre s’était gardé de tout commentaire polémique et avait adopté une posture de retenue face à la situation. Il avait souligné la complexité des procédures administratives et s’était montré compréhensif quant aux délais nécessaires pour sa réaffectation.

L’affectation de Pape Malick Ndour à l’ANSD marque ainsi un tournant dans son parcours au sein de l’administration publique. En rejoignant cette institution clé, chargée de la collecte et de l’analyse des données statistiques du pays, il aura l’opportunité de contribuer à la production d’indicateurs essentiels pour le développement du Sénégal.

Cette décision reflète la volonté des nouvelles autorités de réorganiser les ressources humaines de l’État tout en maintenant l’intégration des anciens responsables dans la fonction publique. Pour Pape Malick Ndour, il s’agit d’un nouveau défi, qui pourrait lui permettre de mettre à profit son expérience au service de la planification et de l’évaluation des politiques publiques.

L’ancien ministre entame donc une nouvelle étape de sa carrière, avec pour mission de participer aux travaux de l’ANSD, un organe stratégique pour le suivi des performances économiques et sociales du pays.

Adoption de la loi interprétative : « une véritable honte », selon Thierno Bocoum

La récente adoption de la loi interprétative de l’amnistie continue de faire des vagues dans la sphère politique sénégalaise. Parmi les premières voix à s’élever contre cette décision figure celle de Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR et ancien député. Dans une déclaration au vitriol, il a qualifié cette loi de « véritable honte » pour le pays, dénonçant ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique du droit.

Pour Thierno Bocoum, la loi interprétative n’est rien d’autre qu’une tentative de manipulation du cadre juridique par le gouvernement. Selon lui, au lieu de laisser la justice jouer son rôle, le pouvoir exécutif cherche à s’ériger en juge suprême, imposant sa propre lecture des textes législatifs pour servir des intérêts partisans.

« Le gouvernement s’est auto-proclamé juge, cherchant à prédire et définir l’interprétation de la loi. C’est une tentative de tromperie qui discrédite notre système judiciaire. »

L’ancien député considère cette démarche comme une atteinte à l’indépendance de la justice, une façon pour l’exécutif d’orienter et de contrôler l’application des lois selon sa convenance.

Dans sa critique acerbe, Thierno Bocoum met en garde contre un dangereux précédent, où les autorités actuelles façonnent la loi à leur avantage, se plaçant ainsi au-dessus des règles républicaines.

« Ce que nous voyons ici, c’est un détournement de pouvoir. Ceux qui sont au sommet de l’État s’exonèrent de leurs propres responsabilités en légalisant des forfaits. »

Il insiste sur un point fondamental : aucun crime ni délit ne doit échapper à la justice, indépendamment de l’identité politique des responsables. L’égalité devant la loi est un principe essentiel d’un État démocratique et ne saurait être bafoué par des manœuvres législatives opportunistes.

Dans son communiqué, Thierno Bocoum fustige également une habitude qu’il juge dangereuse du gouvernement : celle de modifier les lois pour s’absoudre de toute responsabilité.

« Nous assistons à une auto-amendement permanent du pouvoir, où ceux qui détiennent l’autorité se placent constamment au-dessus des règles, se comportant comme des justiciers et non comme des garants de la loi. »

Selon lui, cette attitude témoigne d’un déficit de compétence, d’une ignorance des principes républicains, et d’un manque criant de rigueur dans la gestion de l’État de droit.

Enfin, Thierno Bocoum alerte sur le risque d’une dérive autoritaire, où le gouvernement en place modifie les lois à sa convenance pour se protéger et protéger ses partisans. Cette dynamique, selon lui, éloigne progressivement le Sénégal des principes démocratiques fondamentaux et affaiblit la confiance des citoyens dans leurs institutions.

« À ce rythme, notre pays risque de sombrer dans un système où la justice et l’éthique ne comptent plus, où ceux qui dirigent façonnent la loi selon leurs intérêts du moment. »

Face à cette situation, il appelle les Sénégalais à la vigilance et au refus de toute instrumentalisation des lois au profit d’une élite politique. Pour lui, seule une mobilisation citoyenne forte pourra garantir une justice véritablement indépendante et impartiale.

Loin d’apaiser les tensions, l’adoption de la loi interprétative semble avoir renforcé la fracture politique entre le pouvoir et l’opposition. Avec cette sortie virulente de Thierno Bocoum, le débat sur l’équilibre des institutions et le respect de l’État de droit est plus que jamais relancé.

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