Sénégal : Bassirou Diomaye Faye annule les décrets prolongeant les concessions minières des Ciments du Sahel

Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a décidé d’abroger deux décrets signés par son prédécesseur, Macky Sall, qui prolongeaient de 25 ans les concessions minières des Ciments du Sahel (CDS). Ces autorisations concernaient l’exploitation de l’argile et de la latérite à Thicky, ainsi que du calcaire à Kirène.

Selon le journal Libération, ces décrets avaient été adoptés le 26 mars 2024, soit seulement deux jours après l’élection présidentielle qui a vu la victoire de Bassirou Diomaye Faye. Or, ces textes présenteraient plusieurs irrégularités juridiques. D’abord, ils se fondaient sur une version du Code minier désormais abrogée. Ensuite, ils contrevenaient aux nouvelles normes nationales et communautaires en vigueur, qui limitent la durée maximale des renouvellements de concessions minières à 20 ans.

Estimant que ces prolongations de concessions étaient en contradiction avec la législation en place, le chef de l’État a donc choisi de les annuler.

Cette décision s’inscrit dans la volonté du nouveau gouvernement de rétablir l’ordre juridique dans la gestion des ressources naturelles du pays. Depuis son investiture, Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont affiché leur ambition de revoir les contrats et concessions jugés défavorables aux intérêts nationaux.

L’annulation de ces décrets pourrait marquer un tournant dans la gouvernance des ressources minières au Sénégal, avec un contrôle plus strict des renouvellements et des conditions d’exploitation. Reste à voir quelles seront les réactions des Ciments du Sahel et des autres acteurs du secteur face à cette décision présidentielle.

Loi d’amnistie au Sénégal : Madiambal Diagne dénonce une « manœuvre cousue de fil blanc »

Depuis plusieurs semaines, le débat autour d’une éventuelle modification de la loi d’amnistie votée en 2024 enflamme l’opinion publique sénégalaise. Mais pour le journaliste et patron du Groupe « Avenir Communication », Madiambal Diagne, cette agitation n’est qu’un écran de fumée. Sur la plateforme X, il qualifie cette polémique de « manœuvre cousue de fil blanc », visant à maintenir la loi en l’état.

Selon Madiambal Diagne, l’objectif caché derrière cette agitation est clair : empêcher toute abrogation de la loi d’amnistie. « Cette loi, présentée comme nouvelle et qui envenime le débat depuis des semaines, vise à susciter une forte opposition au projet d’une loi d’interprétation pour maintenir la loi d’amnistie en l’état », explique-t-il.

Autrement dit, en alimentant la controverse sur une prétendue révision du texte, ses promoteurs chercheraient à détourner l’attention et à créer un contexte de tension où toute modification, voire suppression, de la loi deviendrait politiquement intenable.

Dans cette situation, la société civile joue un rôle clé, selon le journaliste. Il estime qu’en invoquant une montée des tensions sociales, celle-ci pourrait finalement renoncer à sa revendication initiale – l’abrogation de la loi d’amnistie – pour se contenter du statu quo. Une stratégie qui, selon lui, profiterait à ceux qui veulent voir cette loi rester en vigueur.

Cette position soulève une question cruciale : pourquoi un texte voté en 2024 dans un climat de consensus semble-t-il aujourd’hui diviser autant ? Madiambal Diagne lui-même s’interroge sur l’ambiance qui régnait lors de son adoption. Était-elle sincère ou déjà empreinte de calculs politiques ?

Alors que la controverse persiste, l’analyse du patron du Groupe « Avenir Communication » apporte un éclairage différent sur les véritables enjeux de cette bataille politique. S’agit-il réellement d’une lutte pour la justice et la réconciliation nationale, ou bien d’une stratégie habilement ficelée pour geler toute remise en cause de la loi ?

Affaire du maquillage des comptes publics : BAssirou Kébé dément toute falsification

L’ancien conseiller de Macky Sall, BAssirou Kébé, est revenu sur l’affaire du prétendu maquillage des comptes publics, qui avait éclaté en septembre dernier. Dans un entretien accordé à l’émission Toute la vérité sur la chaîne Sen TV, il a tenu à rétablir les faits, affirmant que l’ex-ministre des Finances, Moustapha Ba, n’a jamais reconnu avoir falsifié les chiffres des finances publiques.

Selon BAssirou Kébé, Moustapha Ba a été catégorique lorsqu’il l’a contacté après la conférence de presse du gouvernement en septembre 2024. « Je lui ai rapporté les propos du Premier ministre qui disait qu’il avait reconnu avoir falsifié les chiffres des finances publiques. Il m’a répondu : ‘Non, je n’ai jamais dit cela. Au contraire. Je vais répondre et je mets tout entre les mains de Dieu’ », a déclaré M. Kébé, cité par Les Échos.

Ces propos viennent contredire les accusations portées lors de la conférence de presse du gouvernement, au cours de laquelle l’actuel Premier ministre avait dénoncé des irrégularités dans la gestion des finances publiques sous l’administration précédente.

Dans son intervention, BAssirou Kébé a également révélé que c’est Macky Sall lui-même qui avait chargé son ministre des Finances de rencontrer Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko à l’hôtel Azalaï pour faire le point sur la situation des finances publiques avant la passation de pouvoir.

« Après nos travaux, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko étaient tellement satisfaits qu’ils ont appelé le Président Macky Sall pour lui dire : ‘Votre gars est excellent’. C’est eux qui l’ont dit », a rapporté Les Échos, relayant les confidences de Bassirou Kébé.

Cette déclaration vient ajouter un nouvel élément à une affaire qui continue d’alimenter le débat public. Pour rappel, le 26 septembre 2024, le gouvernement actuel avait dénoncé des manipulations dans la gestion des comptes publics sous l’ancienne administration, soulevant ainsi une polémique sur l’état réel des finances du pays à la fin du mandat de Macky Sall.

Le témoignage de Bassirou Kébé pourrait-il influencer la perception de cette affaire ? Si pour certains, il s’agit d’une clarification nécessaire, pour d’autres, cela ne fait qu’intensifier les interrogations sur la gestion des finances publiques et la transparence dans la transmission des chiffres officiels.

Tensions autour de la loi d’amnistie : la société civile sénégalaise appelle au dialogue

Face aux tensions croissantes entourant la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie, la société civile sénégalaise a pris position à travers un communiqué publié ce mardi. Dans cette déclaration, elle souligne « l’existence d’un climat tendu » et appelle à une concertation inclusive pour éviter une exacerbation des divisions politiques et sociales.

La société civile demande expressément à l’Assemblée nationale de surseoir à l’examen de la proposition de loi en cours et d’ouvrir un cadre de dialogue impliquant l’ensemble des acteurs concernés. Parmi eux, les députés de la 15ᵉ législature, les autorités judiciaires, religieuses et les organisations de la société civile sont appelés à participer à ce débat crucial pour l’avenir du pays.

Cette initiative vise à garantir une approche consensuelle sur la question sensible de l’interprétation ou de l’abrogation de la loi d’amnistie n°2024-09, afin d’éviter tout dérapage susceptible de menacer la stabilité nationale.

Dans son communiqué, la société civile exhorte également les acteurs politiques et les médias à faire preuve de retenue et de responsabilité dans leurs déclarations et analyses publiques. Elle rappelle que toute prise de position doit s’inscrire dans le respect des lois et des libertés fondamentales des citoyens.

Se positionnant en garant de la paix sociale, la société civile affirme suivre de près l’évolution du débat législatif. Elle se dit prête à entreprendre toutes les actions nécessaires pour préserver la cohésion nationale, tout en veillant à ce que le processus soit mené de manière transparente et équitable.

Enfin, elle insiste sur la nécessité de sanctionner tous les actes criminels ou correctionnels couverts par la loi d’amnistie, sans distinction de leurs auteurs. Cette position s’inscrit dans le cadre du respect des conventions internationales ratifiées par le Sénégal.

Alors que le débat sur l’amnistie reste au cœur de l’actualité politique, la société civile cherche ainsi à jouer un rôle de médiation pour éviter une crise institutionnelle et sociale. Reste à savoir si son appel sera entendu par les autorités et les acteurs politiques du pays.

Un an de gouvernance : Le Président réaffirme son engagement pour un Sénégal souverain et prospère

Lors du Conseil des ministres de ce mercredi, le Président de la République a marqué le premier anniversaire de son accession à la magistrature suprême, survenue le 24 mars 2024, après une victoire éclatante au premier tour avec 54,28 % des suffrages exprimés. Cet événement historique a consacré la troisième alternance démocratique au Sénégal et confirmé l’adhésion populaire à son projet de transformation nationale.

Les élections législatives du 17 novembre 2024 ont renforcé cette dynamique, avec une majorité absolue de 130 députés obtenue par la coalition présidentielle dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko. Cette victoire offre au gouvernement les moyens d’agir efficacement pour mettre en œuvre les réformes promises aux Sénégalais.

Dans son discours, le Chef de l’État a exprimé sa profonde gratitude envers le peuple sénégalais pour sa confiance et son engagement constant. Il a souligné l’importance de la paix, de la concorde nationale et du sens des responsabilités dans la construction d’un Sénégal plus souverain, juste et prospère.

À l’aube de sa deuxième année de mandat, le Président a réaffirmé sa détermination à accélérer les réformes structurelles. Il a insisté sur plusieurs priorités :

• La reddition des comptes, pour une gouvernance transparente et responsable ;

• Le redressement économique, afin de stabiliser les finances publiques et attirer les investissements ;

• La relance des activités économiques et sociales, avec un accent sur l’emploi, l’éducation et la santé.

Ces engagements s’inscrivent dans l’Agenda national de Transformation, lancé le 14 octobre 2024, qui constitue la feuille de route du gouvernement pour un Sénégal émergent.

Alors que le pays entame cette deuxième année sous sa gouvernance, le Président a renouvelé son appel à la mobilisation générale pour concrétiser les aspirations du peuple. La confiance accordée par les Sénégalais demeure un moteur essentiel pour la mise en œuvre des grandes orientations stratégiques visant à garantir une croissance inclusive et un bien-être durable pour tous.

Bassirou Diomaye Faye procède à de nouvelles nominations à des postes stratégiques

Lors du Conseil des ministres du mercredi 26 mars 2024, le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a annoncé plusieurs nominations à des postes clés. Ces décisions s’inscrivent dans une volonté de renforcement de la gouvernance et d’impulsion d’une nouvelle dynamique au sein des institutions publiques.

Parmi les personnalités désignées figure Khadija Mehecor Diouf, maire de la commune de Golf Sud, qui prend désormais les rênes de l’Agence de Développement Local (ADL) en tant que Présidente du Conseil d’Administration (PCA). Forte de son expérience en gestion territoriale, elle aura pour mission de renforcer les initiatives locales en matière de développement économique et social. Son expertise dans la gestion des collectivités territoriales devrait permettre à l’ADL de mieux accompagner les communes dans la mise en œuvre de projets structurants.

Autre nomination majeure, celle du journaliste Mame Birame Wathie, désormais PCA du quotidien national Le Soleil. Ce choix intervient dans un contexte de réforme des médias publics, avec pour objectif d’améliorer la transparence, l’indépendance éditoriale et la modernisation du journal. Ancien rédacteur et analyste respecté, Mame Birame Wathie devra veiller à ce que Le Soleil s’adapte aux nouveaux défis du paysage médiatique sénégalais tout en préservant son rôle de service public.

Ces nominations marquent une nouvelle étape dans la stratégie du gouvernement visant à insuffler une gouvernance plus efficace et adaptée aux défis actuels. Elles témoignent également d’une volonté de renouveler les instances dirigeantes de certaines institutions stratégiques du pays.

Guy Marius Sagna exige le jugement de Macky Sall pour haute trahison

Le député et activiste Guy Marius Sagna est monté au créneau ce mardi pour dénoncer ce qu’il qualifie de « dissimulation frauduleuse de dette publique » sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Selon les révélations du Fonds monétaire international (FMI), une dette cachée de 7 milliards de dollars (plus de 4000 milliards de FCFA) aurait été accumulée entre 2019 et 2024, sans que les institutions internationales et le peuple sénégalais n’en soient informés.

Face à cette révélation, Guy Marius Sagna estime que Macky Sall et ses collaborateurs doivent répondre de leurs actes devant la justice pour haute trahison. Dans une déclaration virulente, il pointe du doigt « une gestion opaque et irresponsable des finances publiques », tout en appelant à une action judiciaire ferme contre les responsables de cette situation.

Le FMI, qui a récemment audité les finances publiques du Sénégal, a révélé que cette dette massive n’avait pas été correctement déclarée aux institutions financières et aux bailleurs de fonds internationaux. Pourtant, selon Guy Marius Sagna, des signaux d’alerte avaient déjà été lancés.

« Nous le savions déjà, car le Premier ministre Ousmane Sonko et la Cour des comptes avaient déjà informé le peuple », affirme-t-il.

L’ancien président Macky Sall et son gouvernement auraient ainsi dissimulé des engagements financiers majeurs, exposant aujourd’hui le pays à une situation budgétaire critique et à de potentielles restrictions de financement extérieur.

Loin de se contenter de dénoncer, Guy Marius Sagna rejette catégoriquement l’idée que le peuple sénégalais doive supporter le poids de cette dette.

« Ces 7 milliards de dollars sont une dette illégitime et odieuse que le peuple sénégalais ne doit pas payer », martèle-t-il.

Il exhorte le gouvernement actuel, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, à renégocier ces engagements financiers, voire à refuser de les honorer si des irrégularités sont avérées.

Dans son discours, Guy Marius Sagna ne ménage pas non plus le FMI, qu’il accuse d’avoir fermé les yeux sur cette situation pendant plusieurs années.

« Où était et que faisait le FMI pendant tout ce temps ? » s’interroge-t-il, mettant en cause la responsabilité des institutions financières internationales dans la surveillance des engagements budgétaires des États.

Alors que certains acteurs politiques et économiques critiquent la gestion du nouveau gouvernement face à cette dette, Guy Marius Sagna appelle à la solidarité et au soutien envers Ousmane Sonko et l’équipe en place.

« Au lieu de critiquer ceux qui ont révélé cette dette de plus de 4000 milliards de FCFA, Ousmane Sonko et son gouvernement, nous devons tous les soutenir, les protéger et les motiver », insiste-t-il.

Pour lui, les véritables coupables ne sont pas ceux qui mettent à nu les scandales financiers, mais bien ceux qui en sont responsables et qui doivent, selon lui, être jugés pour leurs actes.

Si pour l’instant aucune procédure judiciaire officielle n’a été engagée contre Macky Sall et son entourage, les appels à des enquêtes approfondies se multiplient. Certains acteurs politiques demandent une audition de l’ancien président et de ses anciens ministres des Finances, tandis que d’autres réclament une commission parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire.

Polémique autour d’une possible dissolution de l’APR : échange musclé entre Waly Diouf Bodian et Pape Malick Ndour

La scène politique sénégalaise est une nouvelle fois animée par une passe d’armes entre partisans du nouveau régime et figures de l’ancienne majorité. Le directeur général du Port autonome de Dakar et cadre du parti Pastef, Waly Diouf Bodian, a récemment affirmé que l’Alliance pour la République (APR), ancien parti au pouvoir, serait dissoute après l’adoption de la loi d’interprétation de la loi d’amnistie. Une déclaration qui a immédiatement suscité de vives réactions au sein du camp de l’ex-président Macky Sall.

L’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, a vigoureusement réfuté cette hypothèse dans un entretien accordé à L’Observateur ce mardi 25 mars. « Il est essentiel de noter que cet individu semble, à chaque occasion, tenter de détourner l’attention du débat sérieux en multipliant des déclarations fracassantes, souvent dénuées de toute consistance intellectuelle, à l’image de ses affirmations sur une hypothétique dissolution de l’APR qui n’existe que dans ses rêves », a-t-il déclaré, fustigeant les propos de Waly Diouf Bodian.

Mais l’échange ne s’est pas arrêté là. Pape Malick Ndour a également profité de l’occasion pour critiquer la gestion du Port autonome de Dakar sous la direction de Bodian. Selon lui, les derniers rapports de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) révèlent un recul significatif de l’activité portuaire, qu’il attribue à une gestion qu’il qualifie de « chaotique ». Une situation qui, selon l’ancien ministre, a un impact négatif sur l’économie nationale, en affectant les exportations et les recettes douanières.

Cette passe d’armes illustre les tensions persistantes entre l’actuel pouvoir et l’opposition, particulièrement autour des réformes engagées par le président Bassirou Diomaye Faye. La question de la loi d’interprétation de l’amnistie reste un sujet hautement sensible, suscitant des débats passionnés dans la sphère politique. Pendant ce temps, l’économie nationale, et notamment le rôle stratégique du port de Dakar, reste un enjeu clé qui pourrait peser sur les prochains arbitrages politiques.

Convention entre l’État du Sénégal et les ICS : un accord déséquilibré au détriment du Trésor public

La convention liant l’État du Sénégal aux Industries Chimiques du Sénégal (ICS) suscite une vive controverse, alors que de nouvelles révélations mettent en lumière les déséquilibres profonds d’un accord signé il y a plus de quarante ans. Selon une enquête du journal Libération, cet accord serait aujourd’hui largement défavorable aux intérêts du pays, notamment sur le plan financier.

Alors que l’État sénégalais détient 5% du capital des ICS, la compagnie minière continue de refuser à l’État un siège au sein de son Conseil d’administration, une situation jugée anormale par de nombreux observateurs. Ce déficit de gouvernance s’ajoute à une autre anomalie bien plus préoccupante : une dette colossale de 192 milliards de francs CFA en redevances impayées que les ICS traînent depuis plus de deux décennies.

Selon un rapport de la Cour des comptes, cette dette s’élevait déjà à 121,5 milliards de francs CFA entre 2000 et 2019. Mais loin de diminuer, elle n’a cessé de croître, atteignant aujourd’hui 192 milliards, grevant lourdement les finances publiques. Ces montants représentent un manque à gagner significatif pour le Trésor public, à un moment où le pays fait face à de nombreux défis économiques et budgétaires.

À l’origine de cette situation, une convention signée en 1981, dont certaines clauses apparaissent aujourd’hui particulièrement favorables aux ICS. D’après un spécialiste cité par Libération, cette convention exonère les ICS de toute taxe depuis plus de quarante ans, un privilège fiscal qui interroge sur la pertinence et l’équité de cet accord dans le contexte économique actuel.

Face à ces révélations, la Primature a lancé une revue approfondie de la convention, selon les informations du journal. L’objectif est clair : rééquilibrer les termes de l’accord afin de garantir que les intérêts de l’État soient mieux pris en compte. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de transparence et de justice économique, alors que le pays cherche à renforcer ses ressources internes.

Cette affaire relance le débat sur la gestion des partenariats entre l’État et les grandes entreprises extractives. Pour de nombreux analystes, il est urgent de renégocier des conventions plus équitables, capables de générer une véritable valeur ajoutée pour le pays tout en assurant un environnement stable pour les investisseurs.

Pastef dénonce les dérives verbales sur les plateaux TV et appelle à une régulation rigoureuse des médias

Le parti Pastef–Les Patriotes, au pouvoir, tire la sonnette d’alarme face à la montée des injures publiques et des discours virulents observés ces derniers temps sur les plateaux de télévision au Sénégal. Dans un communiqué rendu public ce dimanche, la formation politique appelle les organes de régulation des médias, notamment le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED), à assumer pleinement leurs responsabilités pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de dérives inquiétantes.

Selon Pastef, ces comportements sapent les valeurs fondamentales du vivre-ensemble sénégalais. Le parti annonce par ailleurs son intention de recourir à toutes les voies de droit pour faire cesser ces “incivilités et grossièretés”, qu’il considère comme contraires aux bonnes mœurs et constitutives d’infractions prévues par le Code pénal, le Code de la presse et les cahiers des charges des entreprises de presse.

« Si la liberté de la presse et d’expression est un droit fondamental, l’insulte, l’injure et la diffamation restent des infractions pénalement réprimées. Le droit à l’information, en tant que norme à valeur constitutionnelle, ne saurait être un prétexte pour tolérer de telles dérives », souligne le communiqué.

Le parti de la mouvance présidentielle fustige également ce qu’il considère comme un “détournement inacceptable” du temps d’antenne du service public d’information. Il accuse certaines figures médiatiques, se cachant derrière le statut de chroniqueurs, d’utiliser leurs interventions pour s’adonner à des attaques verbales virulentes, dirigées contre les institutions et les représentants du pouvoir politique.

« Ces injures publiques, proférées et tolérées par le silence complice de certaines rédactions, soulèvent des interrogations légitimes sur une éventuelle connivence entre certains médias et ces chroniqueurs-insulteurs », déplore le parti.

En s’appuyant sur l’article 10 de la Constitution sénégalaise, qui garantit la liberté d’expression dans le respect de l’honneur d’autrui et de l’ordre public, Pastef réaffirme son attachement à un débat public constructif, respectueux des principes démocratiques et des valeurs républicaines.

Loi d’amnistie : l’amendement d’Amadou Bâ critiqué pour ses imprécisions juridiques

Alors que sa proposition de loi d’amnistie avait déjà été adoptée, le député du parti Pastef, Amadou Bâ, a surpris en introduisant un amendement de dernière minute. Il a modifié le titre du texte et enrichi l’exposé des motifs en y intégrant plusieurs jurisprudences, une démarche jugée inhabituelle et maladroite par certains experts.

Le nouveau texte, désormais amendé, sera examiné en séance plénière le mercredi 2 avril prochain. Mais cette relecture n’est pas sans susciter des réserves. L’expert parlementaire Alioune Souaré, cité par Les Échos, y relève des erreurs techniques et une forme d’imprudence dans la rédaction.

Selon Souaré, l’ajout de références jurisprudentielles dans l’exposé des motifs soulève un problème de forme : « Il parle plus du droit que de la loi. Les règles encadrant la légistique n’intègrent pas les jurisprudences. » En d’autres termes, les motifs d’une loi doivent rester dans un cadre strictement législatif, sans s’appuyer sur des décisions de justice qui relèvent du pouvoir judiciaire.

Autre point de critique : la formulation ciblée de la loi. Le texte révisé vise explicitement « les commanditaires des crimes, tortures et autres actes d’atteinte à la dignité humaine ». Or, rappelle Alioune Souaré, une loi doit par nature être générale et impersonnelle : elle ne peut désigner des personnes ou des cas particuliers.

Mais c’est surtout le changement de terminologie qui inquiète. Amadou Bâ a remplacé dans son amendement l’expression initiale de « faits ayant une motivation exclusivement politique » par « l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique ». Pour l’expert, ce glissement peut s’avérer contre-productif : « En espérant une réduction du champ d’application de la loi, le député expose en réalité davantage les manifestants. »

En effet, les notions de « liberté publique » et de « droit démocratique » sont encadrées par des textes juridiques précis, notamment la loi 78/02 du 29 janvier 1978 sur les réunions et manifestations, ainsi que l’article 96 du Code pénal. Dès lors, si un juge estime qu’une manifestation n’a pas respecté ces dispositions, les participants restent passibles de sanctions — ce qui va à l’encontre de l’objectif d’amnistie que semble viser l’initiative.

Souaré souligne enfin que si le législateur peut proposer une interprétation d’une loi, c’est toujours le juge qui en détient la lecture finale. Ainsi, en modifiant l’esprit du texte, Amadou Bâ pourrait laisser une marge d’interprétation qui compromettrait la protection juridique des personnes que le texte entend justement amnistier.

UN AN DE DICTATURE RAMPANTE : Échec cuisant du régime Diomaye-Sonko

En un an de gouvernance, le duo Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko a profondément déçu les attentes. Sous des promesses de changement et de renouveau, le régime semble davantage sombrer dans l’autoritarisme, marquant ainsi des prémices inquiétants d’une dictature en gestation. Entre purges arbitraires, répression féroce des voix dissidentes et échec économique flagrant, leur mandat a tout pour se solder en un fiasco.

Un avenir peut reluisant pour la démocratie et les droits fondamentaux au Sénégal se dessine. Derrière les sourires de campagne se cache aujourd’hui une réalité amère et implacable. En un an, le duo Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko s’est transformé en une machine implacable d’oppression et de désolation, trahissant les espoirs d’une révolution populaire pour instaurer un véritable régime de terreur.

Dès les premiers jours, le gouvernement a procédé à des licenciements abusifs, se drapant dans le discours d’une nécessaire « assainissement » des institutions. Sous couvert de réformes, des centaines de fonctionnaires ont été écartés sans explication, dans un climat où la seule critique semble être synonyme d’exil. Ces purges, clairement motivées par le désir de museler toute opposition, illustrent la stratégie autoritaire du régime pour consolider son pouvoir au détriment des droits et de la justice.

En outre, l’assaut contre la liberté d’expression a atteint des sommets inqualifiables. Activistes, opposants et simples citoyens se retrouvent ciblés par des arrestations arbitraires, utilisées comme des instruments pour faire taire toute contestation. Les autorités, sous prétexte de préserver l’ordre, n’hésitent pas à recourir à des méthodes de détentions sans fondement, démontrant ainsi leur volonté de transformer le paysage politique en un espace de peur et de censure.

Pourtant, l’une des promesses phares de ce régime était une révolution économique capable de redonner espoir à une population désabusée. Or, la réalité est bien différente : une économie à l’arrêt, étouffée par des décisions hasardeuses et une gestion catastrophique. Le chômage explose, les investissements fuient et les secteurs clés peinent à se relever. Pendant ce temps, le pouvoir préfère alimenter une rhétorique populiste creuse plutôt que de mettre en œuvre des politiques concrètes pour relancer la vie économique et sociale du pays.

POPULISME TOXIQUE : MÈRE DE TOUS LES MAUX

Le discours enflammé du tandem Sonko-Diomaye, loin d’être un outil d’émancipation, s’est révélé être un instrument de division. Leur rhétorique populiste, fondée sur des accusations infondées et des théories du complot, sert avant tout à détourner l’attention des échecs retentissants du régime. En érigeant des ennemis imaginaires, ils manipulent l’opinion publique pour justifier leurs actions répressives et maintenir une emprise de fer sur le pouvoir, au détriment de la démocratie et de la liberté.

Alors que les promesses de changement et de renouveau se dissipent, la frustration populaire ne cesse de croître.Protestations et dénonciations se multiplient dans un climat de colère justifiée face à un régime qui bafoue les droits fondamentaux et étouffe l’avenir économique. Ce premier bilan, marqué par des abus flagrants et une répression systématique, laisse présager un avenir sombre si le pouvoir persiste sur cette voie autocratique.

En définitif , un an après leur accession au pouvoir, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ne font pas figure de sauveurs, mais bien d’acteurs d’une dictature populiste qui écrase toute opposition. La lutte pour la liberté, la justice et la renaissance économique doit se poursuivre face à un régime dont l’engrenage autoritaire ne cesse de s’enraciner plus profondément dans le tissu social du pays.

Mamadou Cissé

Waly Diouf Bodian s’attaque à l’APR : « Ils ne sont pas des guerriers, qu’ils descendent dans la rue »

Le Directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodian, a vivement critiqué l’Alliance pour la République (APR), l’ancien parti au pouvoir. Lors d’une rencontre intitulée « Ndogou Patriote » organisée par le Pastef à Keur Massar, il a réagi avec fermeté à la controverse entourant la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie introduite par le député Amadou Ba du Pastef.

Dénonçant l’attitude de l’APR, Waly Diouf Bodian a affirmé que « ceux qui critiquent cette initiative ne sont pas des guerriers ». Il a mis au défi les détracteurs de cette interprétation de la loi d’amnistie de passer à l’action : « Le Pastef veut interpréter leur loi d’amnistie qui met tout le monde hors de portée de la justice, ils viennent fatiguer les gens en menaçant de descendre dans la rue. Ils ne connaissent pas la rue, ces gens-là. Qu’ils le fassent. C’est ce qu’on attend. »

Dans son discours, il a averti que si la situation juridique et politique restait floue, « le jour où Diomaye et Sonko partiront, ce sera le chaos ». Selon lui, il est primordial d’apporter des clarifications pour éviter tout risque de déstabilisation future.

Revenant sur les événements de mars 2021, il a accusé les nervis d’avoir commis davantage d’exactions que les forces de l’ordre. « Des nervis se sont fondus dans la masse au vu et au su des forces de l’ordre, ils étaient armés et tiraient sur des gens. Les nervis ont tué plus de gens que les forces de l’ordre », a-t-il déclaré avec fermeté.

Enfin, il a appelé à la dissolution de l’APR, estimant que ce parti n’avait plus sa place dans le paysage politique actuel. « Après l’interprétation de la loi d’amnistie, il faut dissoudre l’APR », a-t-il conclu.

Ces propos tranchants risquent d’attiser davantage les tensions entre les partisans de l’actuel gouvernement et ceux de l’ancien régime. Reste à voir comment l’APR réagira face à ces attaques et si une réplique politique ou judiciaire sera engagée.

Restaurant La Démocratie : Le Mouvement des Femmes du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République vilipende le régime et exige la démission du président Diomaye

Avec une forte mobilisation, les femmes du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) se sont réunies au siège de l’Alliance pour la République afin de dénoncer ce qu’elles qualifient d’arrestations arbitraires à grande échelle, orchestrées par un régime qu’elles jugent désemparé, dont le seul programme politique serait, selon elles, la vengeance. Mme Fatou Thiam, présidente dudit mouvement, affirme que “les rails de l’émergence sont en train de sombrer aujourd’hui à cause de ce régime incompétent.”

« L’arrivée au pouvoir de cette bande d’opportunistes a mis à mal tous nos acquis politiques, économiques et diplomatiques. Aujourd’hui, le Sénégal, qui s’était placé de façon spectaculaire sur les rails de l’émergence, est en train de sombrer. Au lieu de travailler à trouver des solutions, ils brandissent la calomnie, le mensonge, la désinformation et la manipulation pour masquer leur incapacité à redresser la barre. À cet effet, ils versent dans la forfaiture en procédant à des accusations fantaisistes, dénuées de toute logique, pour arrêter d’honnêtes citoyens, uniquement dans le but d’en faire des boucs émissaires », a déclaré Mme Thiam.

Le Mouvement des Femmes du FDR s’indigne face à cette démarche qu’il juge maladroite et affirme qu’il ne ménagera aucun effort pour y faire face, conformément aux lois et règlements en vigueur. Selon elles, une chose est certaine aujourd’hui : le peuple sénégalais souffre, d’où l’émergence du slogan « MOSS DEM », qui prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, elles dénoncent l’attitude de ceux qu’elles qualifient “d’arroseurs arrosés”, conscients de leur implication dans la tentative de saper les fondements de la République, et désormais rattrapés par leurs promesses de campagne jugées utopiques. Ces derniers chercheraient, selon elles, à se protéger en promouvant une loi interprétative de la loi d’amnistie. « S’ils n’ont rien à se reprocher, qu’ils abrogent purement et simplement cette loi, afin de permettre à la justice de situer les responsabilités. Nous n’accepterons jamais ce scénario de justice des vainqueurs qui se profile. Nous ferons face », ont-elles martelé.

En outre, le mouvement des femmes du FDR dénonce les nombreuses interdictions de sortie du territoire national, sans base légale, qui se sont multipliées ces derniers temps. Selon elles, “par la seule volonté d’un homme sournois, qui cherche à transformer notre démocratie en dictature, le droit constitutionnel à la liberté d’aller et venir est bafoué. Les caprices du prince sont érigés en lois, et la justice est instrumentalisée à des fins de règlement de comptes politiques, ce qui risque d’installer le chaos dans ce pays.”

Sur un autre registre, elles dénoncent la multiplication des licenciements abusifs depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel régime. De nombreux pères et mères de famille se retrouvent, selon elles, injustement au chômage, mettant en péril l’avenir de leurs familles. Le Mouvement des Femmes du FDR exige la réparation immédiate de ces injustices, en affirmant que “la coloration politique ne peut en aucun cas devenir une condition d’accès aux emplois civils.”

Pour conclure, Mme Fatou Thiam appelle le peuple sénégalais à rester vigilant et mobilisé pour défendre la République contre ce qu’elle décrit comme une dictature naissante.

« Nous militons fermement pour un État de droit, une justice indépendante, garante des fondements de la République, et une reddition des comptes conforme aux normes et principes de bonne gouvernance. Masquer une incompétence manifeste par l’instauration d’une dictature ne passera pas. Debout pour la République ! »

Loi interprétative : Les cadres de Guem Sa Bopp dénoncent « une violation des droits des victimes des manifs »

Dans un communiqué rendu public ce dimanche 23 mars, la Cellule des cadres de Guem Sa Bopp s’est prononcée sur le projet de loi interprétative de la loi d’amnistie. Elle s’offusque de la violation des droits des victimes des manifestations.

Voici leur communiqué.

« Mouvement Guem Sa Bopp les Jambaars
Haro sur les prémices de violations des droits des victimes des violences politiques postélectorales ( Fev 2021- Fev 2024)
Dans le cadre d’un projet de loi interprétant l’amnistie ou sa révision partielle, initiée par la majorité, la Cellule des cadres de Guem Sa Bopp les Jambaars assure un suivi étroit de cette machination politique, s’offusque de la violation des droits des victimes et procède à l’analyse des précédents dangereux y afférents. Cette bourde parlementaire est pire que le négationnisme de l’Occident sur la vérité de Thiaroye 44.
Cette position impie, régulièrement défendue par le pouvoir en place, incite les autorités à prendre des actions grotesques allant dans le sens d’une lecture tendancieuse susceptible d’orienter la justice et de donner une immunité aux bagnards de Pastef ou de servir de bouclier à une mouvance insurrectionnelle.
Le mouvement Gueum Sa Bopp, conscient de la lourdeur des conséquences historiques liées à cette forfaiture, exige :
– l’égalité des citoyens devant la justice, la comparution des auteurs présumés des violences, des destructeurs de biens publics comme privés, des pyromanes de l’UCAD ou des bus, des assassins du bus TATA de Yarakh calciné par des cocktails Molotov, des responsables du carnage humain ( 83 morts), des fossoyeurs de notre économie à genoux depuis, et des profanateurs de l’image de nos Guides religieux,- appelle à manifester pacifiquement contre ce banditisme d’État le 2 avril, devant l’Assemblée nationale pour que cesse la vendetta d’État de Pastef les pétrifiés !
Il convient, dès lors, de noter que l’indemnisation des militants de Pastef avec l’argent du contribuable, sans décision de justice, relève d’une flagrance que ni la morale, ni l’éthique ou l’honneur ne peuvent concéder.Guem Sa Bopp exige, à cet effet, une mission d’enquête dédiée à cette perfidie, demande aux autorités judiciaires de faire la lumière sur la mort du ministre Moustapha Ba suite aux déclarations récentes du porte-parole du Gouvernement Amadou M. N.Sarré.
Guem Sa Bopp travaille pour la lumière de l’histoire sur cet exercice de vérité qui consiste en une documentation de ces préjudices iniques subis par le peuple sénégalais.
Fort de ces conclusions, Gueum Sa Bopp compte saisir le Haut Commissariat des Nations Unies, l’Union européenne,  l’ambassade des États-Unis et les organisations de défense des droits de l’homme pour mettre « les criminels au pouvoir » au Sénégal face à leur responsabilité.
Au  demeurant, le Pastef s’identifie avec un nombre grandissant de levées d’immunité parlementaire,  de cas de violence verbale sans l’invocation de l’article 80, de restrictions de liberté,  de détentions arbitraires, ou les libertés sous  leur contrôle pour diverses raisons  politiciennes.
À l’instar des tendances démocratiques mondiales, le Sénégal ne doit plus se permettre d’accepter la vassalisation de la justice à des fins strictement opportunistes »

Cellule des cadres de Guem Sa Bopp

Pastef dénonce les dérives médiatiques et appelle à une régulation stricte de la presse

Dans un contexte marqué par une montée des tensions politiques et médiatiques au Sénégal, le Parti Pastef Les Patriotes a lancé une mise en garde contre ce qu’il considère comme des abus croissants dans l’espace médiatique. Dans un communiqué publié ce dimanche 23 mars, le parti a dénoncé avec fermeté la prolifération des injures publiques, des calomnies et des diffamations dans les médias. Il appelle ainsi les instances de régulation, notamment le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED), à intervenir de manière plus stricte pour encadrer les dérives et rétablir un climat médiatique plus serein et responsable.

Le Parti Pastef, qui se veut garant d’un débat démocratique respectueux des normes éthiques, s’inquiète de la tournure qu’a pris le discours médiatique ces derniers mois. Selon lui, certains médias, au lieu de jouer leur rôle de pilier de la démocratie en relayant une information impartiale et équilibrée, participeraient à une surenchère verbale néfaste, où la diffamation, l’injure et la calomnie prennent le pas sur l’objectivité journalistique.

Le communiqué de Pastef insiste sur le fait que la liberté d’expression et de la presse ne doit en aucun cas être un prétexte pour justifier des dérives. Le parti dénonce notamment certaines émissions de télévision et certains chroniqueurs, qu’il accuse d’utiliser leur statut pour propager des discours haineux et des attaques personnelles contre des figures politiques et des institutions publiques.

« Ces injures publiques, proférées et tolérées par le silence complice de certaines rédactions, soulèvent des interrogations légitimes sur une éventuelle connivence entre certains médias et ces chroniqueurs-insulteurs », indique le communiqué. Pastef estime que certaines rédactions, en ne condamnant pas ces pratiques, cautionnent indirectement des comportements contraires aux principes d’éthique et de déontologie du journalisme.

Le parti met également en lumière une autre problématique : l’utilisation abusive du temps d’antenne sur les médias audiovisuels, en particulier les chaînes publiques, à des fins politiques. Il accuse certaines figures médiatiques de détourner l’information pour attaquer systématiquement des personnalités politiques opposées à leurs intérêts ou ceux de leurs alliés.

Pastef dénonce ainsi un manque d’impartialité dans le traitement de l’information, avec une couverture médiatique parfois orientée qui favoriserait certains acteurs politiques au détriment d’autres. Le parti considère cette situation comme une menace pour la démocratie et la crédibilité des médias, qui devraient, selon lui, garantir un traitement équitable de l’actualité politique et institutionnelle.

S’appuyant sur l’article 10 de la Constitution du Sénégal, qui garantit la liberté d’expression et de la presse tout en posant des limites claires, Pastef rappelle que ce droit fondamental ne doit pas être confondu avec une autorisation de diffamer ou d’insulter publiquement des individus ou des institutions.

Le communiqué insiste sur le fait que l’injure, la diffamation et la calomnie sont sévèrement punies par la loi, notamment par le Code pénal et le Code de la presse. Pastef considère qu’un renforcement des mécanismes de régulation est indispensable pour protéger la réputation des individus et garantir un climat médiatique basé sur la responsabilité et le professionnalisme.

Le parti se dit prêt à « utiliser toutes les voies de droit » pour faire cesser ce qu’il qualifie d’« incivilités et grossièretés » médiatiques, estimant que leur banalisation pourrait contribuer à une radicalisation du débat public et à une perte de confiance des citoyens envers les médias.

Enfin, Pastef exhorte le CNRA et le CORED à exercer pleinement leurs prérogatives en sanctionnant toute infraction aux règles d’éthique et de déontologie journalistique. Pour le parti, ces organismes doivent se montrer plus vigilants et réactifs afin de mettre fin aux dérives verbales qui ternissent l’image des médias et menacent la stabilité sociale du pays.

Mimi Touré sur la réconciliation entre la justice et les citoyens : « Nous sommes sur le bon chemin »

Invitée de l’émission En Vérité ce dimanche, Aminata Touré, plus connue sous le nom de Mimi Touré, s’est exprimée sur plusieurs sujets brûlants de l’actualité nationale. Haut représentant du président de la République Bassirou Diomaye Faye, l’ancienne ministre de la Justice et ex-Première ministre de Macky Sall a notamment abordé la question de la réconciliation entre la justice et les citoyens, affirmant avec optimisme que « nous sommes sur le bon chemin ».

Mimi Touré a reconnu l’ampleur du défi, rappelant le contexte particulièrement difficile hérité du précédent régime, dont elle a pourtant été un membre influent. « N’oubliez pas qu’on était dans une situation extrêmement difficile. L’actuel président de la République a été libéré de prison quatre jours après le début de l’élection présidentielle, avec le Premier ministre. Plus de 1000 personnes étaient emprisonnées pour des raisons politiques. Donc la réconciliation et le rétablissement de la confiance vont prendre du temps, mais je pense que les Sénégalais le savent », a-t-elle souligné.

L’ancienne ministre a ainsi insisté sur la nécessité de restaurer une justice crédible et impartiale, tout en admettant que cela nécessitera du temps et des efforts soutenus de la part des nouvelles autorités.

Sur la question de la reddition des comptes, Mimi Touré a adopté une position ferme, affichant son opposition à la médiation pénale comme moyen de récupérer les fonds détournés par d’anciens dignitaires du régime précédent. « Je ne suis pas d’accord sur ce point, et depuis 10 ans je le dis. Ce sera trop facile », a-t-elle affirmé.

Elle a illustré son propos par un exemple concret : « Cela veut dire que si vous nommez une personne et qu’elle détourne 50 milliards, si on l’attrape, elle peut proposer de rendre 30 milliards et s’en sortir ainsi. Les gens en feraient un métier si tout se terminait par une médiation pénale. Même la loi ne dit pas cela. »

Selon elle, la seule approche viable est de remettre les mis en cause à la justice avant d’engager tout processus de recouvrement des fonds détournés. Elle prône une justice rigoureuse, où les responsables de détournements doivent répondre de leurs actes avant toute tentative de restitution des sommes volées.

Cette déclaration intervient alors que le débat sur la médiation pénale est au cœur des discussions politiques, certains plaidant pour une approche pragmatique permettant de récupérer rapidement les fonds publics, tandis que d’autres, comme Mimi Touré, défendent une ligne plus stricte visant à instaurer une véritable dissuasion contre la corruption.

Avec ces prises de position tranchées, Mimi Touré semble vouloir marquer sa différence et affirmer son rôle dans la nouvelle dynamique politique du Sénégal, tout en restant fidèle à sa ligne de conduite en matière de gouvernance et de justice.

Un an après leur arrivée au pouvoir : Sonko et Diomaye face aux promesses non tenues sur la corruption

Le 24 mars 2024, le Sénégal a tourné une page importante de son histoire politique avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence et la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre. Présenté comme un duo de rupture, leur programme reposait sur des engagements forts, notamment la lutte contre la corruption et l’élimination des pratiques de détournement de fonds qui avaient marqué les mandats de Macky Sall.

Un an plus tard, si certaines réformes ont été initiées, plusieurs dossiers emblématiques de la corruption restent non élucidés. Les Sénégalais attendent encore des actions concrètes sur des affaires majeures telles que celle des 94 milliards impliquant Mamour Diallo, le scandale du PRODAC avec Mame Mbaye Niang ou encore les contrats pétroliers de Frank Timis et Aliou Sall. Ces affaires, qui avaient défrayé la chronique et suscité de vives réactions, n’ont toujours pas abouti à des poursuites judiciaires ou à des conclusions officielles. Face à ce retard, des questions émergent : le gouvernement fait-il face à des blocages internes ou existe-t-il un manque de volonté politique ?

L’un des plus grands scandales financiers de l’ère Macky Sall est l’affaire des 94 milliards. À l’origine, ce dossier concerne Mamour Diallo, ex-directeur des Domaines, accusé d’avoir orchestré un détournement massif de fonds publics dans une opération foncière. À l’époque, Ousmane Sonko avait été l’un des principaux dénonciateurs de cette affaire. Il avait promis, une fois au pouvoir, de relancer les enquêtes et de traduire les responsables en justice. Pourtant, un an après l’arrivée du tandem Sonko-Diomaye à la tête du pays, aucune avancée majeure n’a été enregistrée. Pourquoi ce dossier est-il toujours au point mort ? Certains observateurs estiment que des pressions politiques pourraient empêcher son aboutissement, tandis que d’autres dénoncent une gestion sélective des priorités. Le silence autour de cette affaire pourrait devenir un fardeau pour le gouvernement, d’autant plus que le combat contre la corruption était l’un des piliers de la campagne présidentielle.

Le Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC) avait pour ambition de stimuler la production agricole et l’emploi des jeunes au Sénégal. Cependant, le projet a rapidement été éclaboussé par des soupçons de mauvaise gestion et de détournements. À l’époque, le ministre Mame Mbaye Niang avait été directement mis en cause. Des rapports avaient révélé une mauvaise gestion des fonds alloués au programme, mais aucune sanction judiciaire n’avait été prise sous le régime de Macky Sall. Lors de la campagne présidentielle, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko avaient promis d’ouvrir une enquête approfondie sur ce dossier. Mais jusqu’à présent, aucune action judiciaire n’a été menée, et le dossier semble avoir disparu des priorités gouvernementales. L’opinion publique s’interroge : le nouveau régime protège-t-il certaines figures de l’ancien pouvoir ? Ou alors, les obstacles judiciaires retardent-ils l’ouverture de nouvelles procédures ?

L’un des dossiers les plus sensibles reste celui des contrats pétroliers signés sous Macky Sall avec l’homme d’affaires australien Frank Timis. Ces contrats, attribués dans des conditions jugées opaques, ont soulevé des soupçons de favoritisme. L’affaire a pris une tournure politique avec la mise en cause d’Aliou Sall, frère cadet de l’ancien président, accusé d’avoir bénéficié de ces contrats de manière irrégulière. Avant d’accéder au pouvoir, Ousmane Sonko avait dénoncé un scandale d’État et promis une révision totale des contrats pétroliers signés sous Macky Sall. Mais un an après, aucune enquête majeure n’a été ouverte, et les questions de transparence sur les ressources naturelles du Sénégal restent en suspens. Pourquoi aucune action concrète n’a-t-elle été prise dans ce dossier ? Certains analystes évoquent la complexité des accords internationaux signés avec Frank Timis et d’autres partenaires, ce qui rendrait difficile une remise en cause immédiate. D’autres estiment que les blocages administratifs et politiques freinent l’avancement des enquêtes.

Si le gouvernement Sonko-Diomaye a initié certaines réformes dans la gouvernance publique, son bilan en matière de lutte contre la corruption reste pour l’instant mitigé. L’absence d’avancées sur ces grands scandales laisse planer le doute sur la réelle volonté politique de l’exécutif. Certains critiques affirment que les nouvelles autorités font face aux mêmes résistances que leurs prédécesseurs, tandis que d’autres pointent du doigt une priorité donnée à d’autres réformes. Ce qui est certain, c’est que les Sénégalais attendent des actes forts. La lutte contre la corruption était un engagement majeur de la campagne présidentielle, et son non-respect pourrait nuire à la crédibilité du gouvernement actuel.

Aminata Touré : “Pas de médiation pénale dans les affaires de détournement de fonds publics”

Invitée de l’émission En Vérité sur la RTS, Aminata Touré, haut représentant du président de la République Bassirou Diomaye Faye, s’est exprimée sans détour sur plusieurs sujets d’actualité, notamment la lutte contre la corruption et la reddition des comptes.

Fidèle à son engagement pour une justice rigoureuse, l’ancienne Première ministre s’est vivement opposée à l’idée de recourir à la médiation pénale dans les affaires de détournement de deniers publics. Selon elle, cette option risquerait de banaliser les actes de corruption et d’envoyer un mauvais signal à l’administration publique.

« Je ne suis pas d’accord sur ce point et depuis 10 ans je le dis. Ce sera trop facile. Cela veut dire que si vous nommez une personne et qu’elle détourne 50 milliards, si on l’attrape, elle peut proposer de rendre 30 milliards et s’en sortir ainsi », a-t-elle déclaré.

« Les gens en feraient un métier si tout se terminait par une médiation pénale. Même la loi ne dit pas cela. Selon moi, on doit les remettre à la justice et ensuite récupérer l’intégralité de l’argent. »

Cette position traduit la volonté du nouveau gouvernement d’adopter une ligne dure contre les détournements de fonds publics, sans concessions ni arrangements à l’amiable.

Au-delà de la question de la reddition des comptes, Aminata Touré a également insisté sur la nécessité de rétablir la confiance entre la justice et les citoyens, une priorité dans un contexte post-électoral marqué par de vives tensions.

Elle a rappelé le climat répressif laissé par le régime précédent, évoquant les nombreuses arrestations à caractère politique.

« N’oubliez pas qu’on était dans une situation extrêmement difficile. L’actuel président de la République a été libéré de prison quatre jours après le début de l’élection présidentielle, avec le Premier ministre. Plus de 1000 personnes étaient emprisonnées pour des raisons politiques », a-t-elle souligné.

Selon elle, le processus de réconciliation nationale est en cours, mais prendra du temps. Elle se dit toutefois confiante quant à la capacité du gouvernement à restaurer l’équilibre et à répondre aux attentes des citoyens.

Par ces prises de position, Aminata Touré réaffirme une orientation claire du régime de Bassirou Diomaye Faye : la lutte contre la corruption ne fera l’objet d’aucun compromis. Le message est sans ambiguïté : la justice doit suivre son cours, et chaque centime détourné doit être restitué à l’État, dans le respect de la légalité et de l’éthique républicaine.

Foncier au Sénégal : Mansour Faye dénonce des pratiques opaques du régime Diomaye-Sonko

Dans une publication intitulée « Silence, on spolie » diffusée sur sa page Facebook, l’ancien ministre des Transports, Mansour Faye, a vivement critiqué la gestion foncière du nouveau régime dirigé par le tandem Diomaye-Sonko. Le maire de Saint-Louis accuse les autorités actuelles de marginaliser les préoccupations des goorgorlou — ces travailleurs acharnés — au profit d’intérêts partisans.

Selon lui, les décisions récentes autour du foncier au Sénégal soulèvent de nombreuses zones d’ombre. Il rappelle qu’au lendemain de l’arrivée au pouvoir du nouveau régime, une note de service (N°818/MFB/DGID) a suspendu provisoirement les opérations domaniales dans des zones stratégiques telles que le triangle Dakar-Thiès-Mbour et le littoral nord jusqu’à Saint-Louis. Cette mesure visait à stopper les constructions et geler les attributions foncières dans ces zones.

Cependant, une deuxième note (N°090/MFB/DGID/DD) est venue partiellement lever cette suspension, relançant certaines procédures domaniales et cadastrales. Puis, le 12 mars 2025, le Conseil des ministres a annoncé des mesures correctives pour, selon le communiqué, « corriger les abus constatés » dans la gestion du foncier et du domaine public maritime.

Mais pour Mansour Faye, ces démarches manquent de clarté. Il interpelle publiquement le gouvernement sur plusieurs points :

• Quelle est la portée réelle de ces mesures ?

• Combien d’attributions ou d’acquisitions ont été validées officiellement ?

• Pourquoi certaines ont-elles été annulées ?

• Quelles sont les superficies de terres effectivement récupérées par l’État ?

L’ancien ministre appelle à une transparence totale sur ces dossiers, surtout à l’heure où le parti Pastef annonce la construction prochaine de son siège. Mansour Faye affirme qu’« il semblerait que le parti s’est déjà attribué plusieurs milliers de mètres carrés dans la zone de Sacré-Cœur 3 Extension, sur l’ancien site du garage de mécaniciens et de l’ancienne piste ».

Il exige des explications sur l’origine de ces terrains, l’identité des vendeurs et celle des bénéficiaires. « Par quelle alchimie ces acquisitions ont-elles été réalisées ? », s’interroge-t-il.

Dans la même lancée, il lance une alerte à la communauté léboue de Ouakam et au « Tank » sur ce qu’il considère comme des opérations foncières à caractère occulte.

À travers ce post, Mansour Faye semble vouloir ouvrir un débat national sur la transparence dans la gestion du foncier, tout en pointant du doigt des pratiques qu’il juge douteuses de la part du régime en place.

Sorry Kaba charge Matar Ba et Macky Sall : « Fatick n’a pas su profiter de la présidence »

Invité de l’émission Jury du Dimanche sur iRadio, Sorry Kaba n’a pas mâché ses mots en s’attaquant à la gestion de la ville de Fatick. L’ancien directeur général des Sénégalais de l’Extérieur a vivement critiqué le maire Matar Ba ainsi que l’ex-président Macky Sall, natif de la localité, qu’il accuse de n’avoir pas su impulser un véritable développement dans cette ville pourtant symbolique.

« Matar Ba n’est ni un ennemi ni un ami. Il aurait pu l’être si son bilan était positif, mais ce n’est pas le cas », a lancé Sorry Kaba d’un ton tranchant. Il regrette qu’en dépit des 12 années de présidence de Macky Sall, Fatick n’ait pas connu de transformation significative. « Je ne parle pas par animosité ou adversité gratuite. Je porte Fatick en moi et je veux son développement, comme celui de tout le pays », a-t-il ajouté, insistant sur le caractère patriotique de son engagement politique.

Pour Sorry Kaba, le maire Matar Ba manque de stature et de leadership pour porter une vision de développement à la hauteur des attentes des populations. « Il ne fait pas le poids, franchement pas », a-t-il affirmé, pointant du doigt ce qu’il qualifie d’inaction municipale.

L’opposant s’est également appuyé sur les résultats des dernières élections locales pour appuyer ses propos. Selon lui, le score de 37 % obtenu par Matar Ba, pourtant soutenu par le parti présidentiel, est révélateur du désaveu populaire. « C’est l’un des maires les moins bien élus du Sénégal », tranche-t-il. Lui-même, à la tête d’une liste indépendante, avait obtenu 27 %, se positionnant comme principal challenger.

À travers cette sortie médiatique, Sorry Kaba semble poser les jalons d’une nouvelle ambition politique à Fatick, tout en dénonçant ce qu’il considère comme un manque d’initiatives et de vision de la part des dirigeants actuels. Un discours qui pourrait bien redessiner le paysage politique local à l’approche des prochaines échéances électorales.

TAS sur l’amendement de la loi d’amnistie : « Cette modification prouve que Pastef a compris le rejet de sa manipulation par les Sénégalais »

La proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie, portée par le député Amadou Ba, membre de Pastef, suscite débat dans le paysage politique. L’initiateur souhaite modifier certains aspects du texte à travers un amendement, qui a fait réagir son collègue député Thierno Alassane Sall.
Dans une publication sur son compte Facebook, le leader du parti La République des Valeurs considère cet amendement comme un rejet exprimé par les Sénégalais.

Voici l’intégralité de sa publication.


PASTEF ET LE FEUILLETON DE L’AMNISTIE : SUITE D’UNE HISTOIRE DE TROMPERIE

Nous avons pris connaissance de la nouvelle proposition de loi d’interprétation de la loi d’amnistie de PASTEF qui prend la forme d’un amendement. Dans un document de six pages, le régime PASTEF réécrit substantiellement le texte initial. Cette modification est le signe que PASTEF a compris le rejet de leur manipulation par les Sénégalais. En revanche, au lieu de se résoudre définitivement à réaliser la demande claire du peuple Sénégalais d’une abrogation totale de l’amnistie, PASTEF continue dans la tromperie à travers la nouvelle mouture de sa proposition.

Contrairement à ce qu’ils racontent dans les médias depuis deux jours, la nouvelle proposition de loi interprétative demeure dans le même esprit que l’ancienne : PASTEF veut une abrogation partielle de la loi d’amnistie. Leur « interprétation » s’inscrit dans cette logique en visant la modification du champ d’application de la loi d’amnistie. Leur faux débat sémantique sur la rétroactivité concerne alors également leur texte.

Nous y reviendrons dans les jours à venir dans une réponse détaillée à ce nouvel épisode du feuilleton de la tromperie.

Thierno Alassane Sall

Il faut immédiatement retirer la proposition de loi infrahumaine de Amadou Bâ de Pastef…

On a l’habitude d’entendre la fameuse expression «vouloir une chose et son contraire» ; c’est ce qui est caractéristique de Pastef, pris encore au piège de ses promesses mirobolantes et dont les «Var» hantent le sommeil. Le Pm Sonko et Cie veulent abroger la loi d’amnistie, déclarent-ils urbi et orbi, tout en voulant, en même temps, la modifier subtilement. A quelles fins ?

Pourquoi toute cette peine, au point d’avoir tout le Peuple sénégalais sur le dos ? Il est évident qu’il y a une motivation, et la mobilité de la sémantique, tel un car rapide, en est la preuve tangible. D’abrogation totale, on a parlé de rapporter la loi, puis d’abrogation partielle et enfin d’interprétation de la loi d’amnistie. D’aucuns d’ailleurs s’interrogent, et fort justement, sur cette prérogative du député à interpréter la loi. De ce que nous savons tous, le député vote la loi, contrôle l’action du gouvernement et évalue les politiques publiques, dimension nouvelle introduite par le Président Macky Sall. Le ver est dans le fruit. S’arroger une prérogative qu’on n’a pas, voilà donc subtilement le jeu auquel se livre «Goebbels», surnom donné par Abou Diallo, détenu de luxe, défenseur invétéré de la République, à Amadou Bâ de Pastef, un faire-valoir indirect, un objet politique prêt à entrer piètrement dans l’histoire. Que chaque acteur de la vie publique, chaque journaliste, chroniqueur, bref, que chaque homme de média (pour l’amour du ciel), ne serait-ce que cette fois-ci, lise la loi, et qu’on arrête de se baser ou de la commenter à partir des «on a dit» ; on se rendra clairement compte que cette loi est claire comme de l’eau de roche et sa rédaction ne souffre d’aucune ambiguïté. De plus, cette loi, dans sa forme comme dans son fond, porte l’empreinte d’experts, de juristes chevronnés ; elle est donc parfaitement parfaite. Person­ne ne discute de sa forme, ni de son fond. Ce n’est pas donc à de petits «duputés», sous la houlette de Goebbels, de la compléter ou d’en préciser un quelconque champ d’application. Si vraiment, comme le dit le Pm Sonko, Pastef est contre la loi d’amnistie, pourquoi diable vouloir l’interpréter, la modifier ? On doit plutôt prendre cette loi, avec tout son contenu, et la jeter à la poubelle ! Le Président Macky Sall est donc plus courageux que les tenants actuels du pouvoir, Sonko et Ngund, lui qui avait, contre la volonté de son camp à l’époque, fait voter l’amnistie en l’assumant totalement, malgré toutes les critiques qui suivirent. Mais qu’à cela ne tienne, il a réussi par cette mesure, à créer toutes les conditions favorables à une élection apaisée, crédible et transparente, ce qui a valu aux détenus Sonko et Bassirou D. Faye de quitter la prison pour le Palais, sans goutte de sang versée, fait inédit dans l’histoire du Sénégal. Et l’histoire se répéta, les vaincus félicitèrent les vainqueurs et le lendemain, le Peuple reprit allègrement le chemin du boulot, avec les millions de «radios kankan» et de commentaires. Si vraiment le Pm Sonko et Cie veulent abroger la loi sur l’amnistie, alors qu’ils prennent leur courage à deux mains et fassent comme le Président Macky Sall ! Mais en fait, depuis qu’ils goûtent aux grâces infinies du pouvoir, du gâteau offert par le Président Macky Sall, Sonko et Cie (je ne crois même pas que le Président Bassirou Diomaye soit d’accord pour l’abrogation, lui qui est confortablement installé, qui a tellement voyagé au point que l’avion est, paraît-il, en panne), ne veulent plus s’exposer et exposer leurs partisans qui affirment, de façon étonnante d’ailleurs, les rôles joués par les uns et les autres, lors des événements intervenus entre février 2021 et février 2024. La police n’a même plus besoin d’enquête, puisque chaque acteur avoue ses crimes, le rôle joué et l’argent mobilisé pour réduire le Sénégal à néant durant cette période. L’aveu est la mère des preuves dit-on ! La peur de la situation ante plane telle une épée de Damoclès au-dessus des deux têtes de l’Exécutif, et de leurs ramifications dans toute l’Administration, qu’ils alimentent grandement à chaque Conseil des ministres de profils non conformes aux postes. Voilà pourquoi on a vite rangé aux calendes grecques, les appels à candidatures. Evidem­ment, abroger totalement l’amnistie risque de détruire à jamais Pastef, puisque le parti sera exterminé partout au Sénégal. Voilà le risque que ne veut pas prendre le Pm Sonko ! Mais qui n’a pas compris ? Sur cette affaire, même le fou a compris la manœuvre désespérée à laquelle se livre le député Amadou Bâ de Pastef, envoyé par tout le «clergé de Pastef» très inquiet par la complexité jamais attendue sur l’affaire de l’amnistie, une vraie patate chaude qu’on ne sait vraiment comment gérer. Pastef est entre le marteau impossible de la promesse et l’enclume d’une disparition du parti en cas d’abrogation totale. Et le Peuple très averti observe, prêt à châtier !

Pourquoi avoir rejeté la proposition du député TAS au motif fallacieux qu’elle engendre des dépenses supplémentaires ? Comment est-ce que cette abrogation, qui ne nécessite que le vote des députés, peut-elle engendrer une dépense supplémentaire ? Tout comme la proposition de loi de Goebbels ne peut engendrer non plus de dépenses supplémentaires ! Ils refusent la proposition de TAS au même motif qu’ils devraient refuser celle de Amadou Bâ de Pastef ! Mais on a tout compris. Des fables racontées par des coquins à des crétins, pour reprendre le mot de Voltaire. Il faut que le Pm Sonko et Cie interrogent, pendant qu’il est temps, leur rapport à la loi et à l’Etat ! C’est le lieu de demander où sont passés les 200 intellectuels, les «vrais alku intellectuels», qui refusent depuis un an, peut-être par honte et déception, de tremper leur plume pour dire halte aux dérives et sauver le pays ?

Si le Sénégal était la vraie raison de leurs interminables sorties contre le pouvoir de Macky Sall, alors, le Sénégal est suffisamment lapidé, et le corps couvert de sang appelle ses fils et ses «intellectuels». Mais si c’est le Président Macky Sall qui était la raison principale de vos prises de position partisanes, on peut comprendre aisément votre silence lâche et coupable. Des intellectuels alimentairement saisissables ! Quelle honte !

Après 5 milliards puisés des comptes publics pour dédommager les militants de Pastef sans que la Justice ne soit impliquée, en mettant de côté toutes les autres victimes sénégalaises, les édifices, les marchands, les particuliers, les Fds, cette proposition de loi est une alerte triple XXX de ce que sera et fera cette abrogation partielle, si jamais elle passe à l’Assemblée.

Que restera-il alors des supposés coupables, sinon que les Forces de défense et de sécurité et ceux qui sont pointés du doigt directement par le Pm Sonko, comme Jérôme Ban­diaky et des responsables de l’Apr ? Que personne ne s’attende à une justice impartiale dans ce contexte. Ce sera du Nuremberg à la sénégalaise.

Par cette proposition de loi, ce qui reste de l’image du pays et de son rayonnement sera annihilé à jamais, le pays sera en lambeaux et l’environnement économique, déjà défavorable, va se détériorer irrémédiablement. Le pays va s’arrêter par des procès à n’en plus finir, des convocations tous azimuts, des allers et retours sans cesse au tribunal, des familles dispersées, pour 2 ans, au bas mot. Et le comble, c’est que rien ne garantit, au regard de la façon dont le Pm Sonko parle de la Justice, un procès équitable et juste.

Cette loi de Pastef est dangereuse, sape la stabilité et la cohésion nationale que nous tentons de retrouver difficilement depuis 2024. Elle sape l’unité nationale, détruit les fondements de l’Etat et inaugure des précédents dangereux qui vont poursuivre le Sénégal pour toujours. Elle ouvre l’impunité à jamais pour des criminels qui peuvent avoir droit de vie et de mort sur les Sénégalais et s’en tirer allègrement par simple évocation de motivation politique. De qui se moque-t-on ?

Cette proposition de loi de Amadou Bâ de Pastef est à retirer immédiatement, et que le gouvernement se prononce clairement sur l’abrogation de la loi d’amnistie.

J’appelle les représentants du Peuple sénégalais, les députés, épris de justice et de paix, à rejeter totalement cette proposition dangereuse pour le pays. Le Peuple regarde et écoute chacun d’eux. Soyez des députés du Sénégal.
Vive le Sénégal ! Son tirailleur !

Inspecteur Cheikh NDIAYE
Pdt Mouvement «Debout pour la République-Dpr»
Responsable politique
Grand-Yoff

FDR critique sévèrement le régime Diomaye-Sonko : “Une année marquée par licenciements, arrestations et intimidations”

Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) est monté au créneau pour dresser un bilan sans concession de la première année de gouvernance du duo Diomaye-Sonko. En visite auprès du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, les membres de la délégation, composée notamment de Modou Diagne Fada, Amadou Mame Diop et Oumar Sarr, ont profité de l’audience pour exprimer leurs vives préoccupations face à ce qu’ils considèrent comme un « échec cuisant » du nouveau régime.

“Une année de régression démocratique”

Selon les membres du FDR, l’action gouvernementale au cours des douze derniers mois se résume en trois mots forts : licenciements, arrestations et intimidations. Pour eux, ces pratiques traduisent un recul des acquis démocratiques et une volonté manifeste de museler toute forme d’opposition ou de voix discordante.

Le FDR dénonce également l’absence de mesures concrètes en faveur de la jeunesse et du pouvoir d’achat des populations. À les en croire, aucune décision majeure n’a été prise pour lutter efficacement contre le chômage des jeunes ou la cherté de la vie, deux problématiques majeures au cœur des attentes des Sénégalais.

Pire encore, affirment-ils, « tout ce qui a été inauguré jusqu’à présent relève du bilan du président Macky Sall », suggérant que l’actuel gouvernement se contente de récolter les fruits d’un travail antérieur sans apporter de réelles innovations ni de réformes structurantes.

Face à ce qu’ils qualifient de gestion chaotique et répressive, les membres du FDR n’écartent pas l’idée de mobiliser les forces vives de la nation. « Nous envisageons d’organiser une riposte démocratique face à ces dérives inquiétantes », ont-ils averti, sans donner plus de détails sur la nature de cette mobilisation.

Assemblée nationale : La levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop adoptée à une large majorité

L’Assemblée nationale du Sénégal a voté, ce jeudi 20 mars 2025, la levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop. Cette décision, prise à une large majorité de 128 voix pour, 3 contre et 10 abstentions, ouvre la voie à des poursuites judiciaires contre l’élu, conformément à la demande des juges d’instruction du Pôle judiciaire financier (PJF).

La procédure avait été initiée par la commission ad hoc chargée d’examiner la requête de la justice. Après un examen approfondi du dossier, ladite commission s’était prononcée en faveur de la levée de l’immunité parlementaire du député, estimant que les éléments avancés par les magistrats des premier et cinquième cabinets du PJF étaient sérieux, sincères et suffisamment étayés.

Ce rapport a ensuite été soumis à la plénière, qui a suivi la même dynamique. Lors des débats, le président de la commission des lois et le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, ont exposé les motivations de la demande judiciaire, soulignant la nécessité de permettre à la justice de faire la lumière sur cette affaire.

Face à cette décision, le député Moustapha Diop a affirmé sans détour qu’il était prêt à répondre aux convocations des autorités judiciaires afin de défendre son honneur contre les accusations portées par Tabaski Ngom.

« Je suis un homme intègre et je n’ai rien à me reprocher. C’est pourquoi je me tiens à la disposition de la justice pour que toute la vérité éclate », a-t-il déclaré à l’issue du vote.

La séance plénière a été marquée par une participation active des députés, dont une majorité a jugé légitime de permettre à la justice de suivre son cours. Le gouvernement était représenté par le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, ainsi que par le ministre du Travail, Abass Fall.

Cette levée d’immunité parlementaire ouvre ainsi un nouveau chapitre dans cette affaire, qui sera désormais instruite par le Pôle judiciaire financier.

Levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop : l’Assemblée nationale ouvre la voie à des poursuites judiciaires

L’Assemblée nationale a tranché. Lors d’une session plénière tenue après les travaux de la Commission ad hoc, les députés ont voté en faveur de la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop. L’ancien ministre, désormais privé de la protection que lui conférait son statut de député, pourrait faire face à des poursuites judiciaires dans les prochains jours.

Sur les 141 députés ayant pris part au vote, 128 ont approuvé la levée de l’immunité, tandis que 10 se sont abstenus et seulement 3 ont voté contre. Un fait notable retient l’attention : parmi les abstentionnistes figurent des membres de la mouvance présidentielle, qui ont ainsi souhaité exprimer leur soutien à leur collègue sans s’opposer frontalement à la décision majoritaire.

Moustapha Diop, convoqué à plusieurs reprises devant la Commission ad hoc, puis en séance plénière, a répondu présent à chaque appel. Face à ses pairs, il a plaidé son innocence avec vigueur, rejetant en bloc les accusations portées contre lui. Lors de son intervention, il a exhorté les parlementaires à rejeter la demande de levée d’immunité, dénonçant une démarche qu’il juge infondée et politiquement orientée.

Malgré ses plaidoyers, la majorité des députés a opté pour une autre voie. Cette décision ouvre désormais la voie à des poursuites judiciaires à l’encontre de Moustapha Diop, dont les prochaines semaines s’annoncent décisives sur le plan judiciaire et politique.

Affaire Tabaski Ngom : Le député-maire Moustapha Diop brise le silence à l’Assemblée nationale

Pour la première fois depuis son élection, le député-maire de Louga, Moustapha Diop, a pris la parole ce jeudi à l’Assemblée nationale. Face à ses collègues parlementaires, il a décidé de s’exprimer publiquement sur l’affaire qui secoue l’opinion : le dossier Tabaski Ngom. C’est ce scandale présumé qui a poussé l’élu à sortir de sa réserve, rompant ainsi un long silence qu’il avait gardé depuis le début de la législature.

« Je n’ai rien à me reprocher »

D’un ton ferme et sûr de lui, Moustapha Diop a rejeté toutes les accusations portées à son encontre. « Si j’ai accepté de me défendre, c’est parce que je n’ai rien à me reprocher. Dans cette affaire, je suis totalement innocent. Cette dame dont vous parlez tente simplement de salir mon honorabilité », a-t-il déclaré, visiblement déterminé à laver son honneur devant ses pairs.

Il a également tenu à clarifier la nature de sa relation avec Tabaski Ngom, ancienne agent comptable particulière (ACP) à la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE). « Je n’ai rien à voir dans cette affaire de détournement, même si je connais cette dame depuis 2022 », a-t-il ajouté.

Poursuivant son intervention, le parlementaire a raconté les circonstances dans lesquelles il a connu Tabaski Ngom. Selon ses dires, leur relation serait strictement d’ordre privé, sans aucun lien avec les affaires financières qui font aujourd’hui l’objet d’une vive polémique. Il n’a toutefois pas donné davantage de détails sur le contexte de leur rencontre ni sur la nature exacte de leurs échanges depuis 2022.

Cette sortie de Moustapha Diop intervient dans un contexte où les rumeurs et spéculations autour de l’affaire Tabaski Ngom alimentent les débats aussi bien dans les médias que dans les milieux politiques. Pour certains observateurs, cette prise de parole du député-maire marque un tournant, car elle montre sa volonté de prendre à bras-le-corps la défense de son image, à un moment où des soupçons de détournement planent sur plusieurs acteurs publics.

Reste désormais à savoir si les clarifications de Moustapha Diop suffiront à calmer la tempête autour de cette affaire ou si de nouvelles révélations viendront relancer la polémique.

Levée d’immunité parlementaire de Moustapha Diop : l’Assemblée nationale se réunit cet après-midi

L’Assemblée nationale se réunira ce vendredi à 15 heures pour statuer sur une question brûlante : la levée de l’immunité parlementaire du député-maire de Louga, Moustapha Diop. Un rendez-vous décisif qui pourrait marquer un tournant dans la carrière politique de l’ancien ministre.

Moustapha Diop, mis en cause dans une affaire de détournement présumé de deniers publics portant sur un montant de 734 millions de francs CFA à la Commission nationale du secteur de l’énergie (CNSR), devra faire face à son destin parlementaire dans les prochaines heures. À l’issue de son audition devant la commission ad hoc ce mercredi, l’édile de Louga s’est montré serein, affirmant n’avoir “rien à se reprocher”.

Mais la configuration actuelle de l’hémicycle ne joue pas en sa faveur. Avec les 130 députés du groupe majoritaire Pastef – Les Patriotes, la probabilité que Moustapha Diop conserve son immunité est quasi nulle. Un scénario qui rappelle celui de Mouhamadou Ngom, dit Farba, également “livré” par l’Assemblée dans un contexte similaire.

Une fois la levée de l’immunité actée, le dossier sera transmis au Pool judiciaire financier. C’est d’ailleurs le juge d’instruction financier qui a sollicité le Garde des Sceaux en vue d’obtenir cette levée, afin de pouvoir auditionner le député-maire de Louga.

Dans cette affaire, l’accusation repose en partie sur une dénonciation de l’Inspectrice générale du Trésor, déjà placée sous mandat de dépôt. Les prochaines heures seront donc cruciales pour Moustapha Diop, désormais à la croisée des chemins entre défense politique et poursuites judiciaires.

Mobilisation politique et religieuse à Matam : La tournée de soutien à Farba Ngom

Une délégation de haut vol, composée d’éminentes figures politiques de la région de Matam, a entamé une tournée de sensibilisation auprès des guides religieux. Au cœur de cette initiative : la situation du député-maire des Agnams, Farba Ngom, dont l’actualité judiciaire récente suscite débats et interrogations. Cette mobilisation, à la fois politique et sociale, s’impose comme un moment fort dans le paysage du Fouta.

Parmi les membres de cette délégation figurent des poids lourds de la scène politique locale et nationale. On y retrouve Me Moussa Bocar Thiam, maire de Ourossogui et ancien ministre, Amadou Djibril Diallo, président du conseil départemental de Matam, Abdoulaye Anne, président du conseil départemental de Kanel, ainsi que plusieurs parlementaires de renom, dont Racky Diallo, Aissata Ousmane Diallo, Aliou Dembourou Sow, Ramata Seydou Mbodj et Dioumo Ndiaye.

Accompagnés de plusieurs maires des collectivités territoriales, ces responsables ont multiplié les visites de courtoisie et de concertation auprès des principales autorités religieuses de la région. Objectif affiché : renforcer la solidarité régionale et plaider pour une compréhension apaisée de la situation de Farba Ngom, tout en évitant les tensions inutiles.

Les échanges, empreints de respect et de spiritualité, ont permis aux chefs religieux de réaffirmer leur attachement à la paix sociale et à l’unité de la région. De leur côté, les responsables politiques ont insisté sur l’importance de la cohésion sociale dans un contexte politique sensible. « Il faut éviter les amalgames et préserver l’honneur de ceux qui ont longtemps servi la nation », ont-ils martelé.

Cette démarche s’inscrit dans une volonté claire de préserver la stabilité de la région, à un moment où les tensions politiques et les clivages partisans pourraient menacer le tissu social. La délégation a tenu à souligner que cette initiative dépasse les frontières politiques, se voulant une mobilisation pour la dignité, le respect des institutions républicaines et une justice équitable.

Dans un Fouta en quête d’apaisement, cette tournée pourrait bien marquer un tournant, en rappelant que l’unité et le dialogue restent les meilleurs remparts contre la division.

Foncier au Sénégal : le FDR dénonce un projet de loi visant à recentraliser la gestion des terres

Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) tire la sonnette d’alarme face à une proposition de loi portée par le régime de l’État-Sonko, qu’il qualifie de « funeste projet » d’accaparement foncier et de remise en cause de la politique de décentralisation. Lors de sa conférence des leaders, le FDR a fermement condamné ce qu’il considère comme une tentative de confiscation des prérogatives des collectivités territoriales en matière foncière, un acquis jugé essentiel pour le développement local.

Le FDR a manifesté son indignation face à ce qu’il qualifie de projet « incroyable » et « inacceptable », qui selon lui, cache des intentions inavouables du pouvoir en place. « Il s’agit d’une remise en cause fondamentale de la politique de décentralisation, qui constitue pourtant l’un des piliers de nos stratégies de développement. Un tel projet traduit également un mépris manifeste de la souveraineté du peuple, qui a confié, par son vote, des prérogatives précises aux collectivités territoriales », a déclaré Khalifa Sall, accompagné des leaders du FDR.

Depuis 1960, la gestion foncière par les élus locaux s’est structurée à travers plusieurs textes législatifs majeurs, notamment la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au Domaine national, la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des collectivités territoriales, et la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités territoriales, modifiée par la suite. Ces lois ont été complétées par divers décrets d’application, dont le décret 72-1288 du 27 octobre 1972 fixant les conditions d’affectation et de désaffectation des terres du domaine national dans les communautés rurales. Le FDR estime que remettre en cause ces acquis constituerait une « régression dangereuse » pour la gouvernance locale.

Le FDR accuse le régime actuel de vouloir concentrer entre ses mains tous les leviers de décision, au mépris du principe de libre administration des collectivités territoriales. Ce principe est pourtant consacré par l’article 25-1 de la Constitution, qui stipule : « Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’État et les collectivités territoriales ont l’obligation de veiller à la préservation du patrimoine foncier. »

« Envisager de porter atteinte à ce processus de transfert de certains pouvoirs normatifs aux collectivités de base n’est rien d’autre qu’un crime – et le mot n’est pas trop fort ! », s’est insurgé le FDR. Pour le front d’opposition, ce projet ne repose sur aucun fondement légitime si ce n’est « la boulimie de pouvoir de l’État-Sonko, déterminé à s’emparer de toutes les ressources du pays en marginalisant les représentants locaux légitimes ».

Pour le FDR, si l’objectif du gouvernement est de lutter contre les abus dans la gestion foncière, le dispositif réglementaire actuel est suffisant. En particulier, le décret 2020-1773 du 16 septembre 2020 encadre déjà de manière stricte les attributions de terres en fonction de leur superficie. Moins de 10 hectares doivent être approuvés par le sous-préfet ou le préfet. Entre 10 et 50 hectares, l’approbation revient au préfet. Pour plus de 50 hectares, l’approbation doit être donnée par le gouverneur et enregistrée au Secrétariat général du gouvernement.

Ainsi, le FDR estime qu’il n’est nullement nécessaire d’ériger de nouvelles dispositions qui viendraient affaiblir le pouvoir des collectivités territoriales. « Ce cadre offre déjà à l’exécutif des moyens d’action suffisants pour réguler la gestion foncière. Pourquoi vouloir tout récupérer au niveau central ? », s’interroge l’opposition.

Au moment où le Sénégal devrait consolider ses avancées avec la phase II de l’Acte III de la Décentralisation et le renforcement des compétences de l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT), le FDR dénonce une « marche arrière » du pouvoir en place. Pour lui, les vrais problèmes des collectivités ne résident pas dans leur autonomie foncière, mais plutôt dans le manque de formation, de ressources humaines, techniques et financières.

Face à cette situation, le FDR appelle à une large mobilisation de tous les acteurs concernés : maires et conseillers municipaux, organisations paysannes et populations locales. « Nous devons nous unir pour refuser ce projet d’accaparement foncier et exiger son retrait pur et simple. Il en va de l’avenir de nos territoires et de la démocratie locale », conclut le FDR.

Le Président Bassirou Diomaye Faye reçoit le Rapport annuel du Médiateur de la République

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a reçu ce matin, au cours d’une cérémonie solennelle, le Rapport annuel du Médiateur de la République. Un moment symbolique qui, selon le chef de l’État, s’inscrit dans une tradition sénégalaise de dialogue et de concertation, indispensable pour faire face aux grands défis nationaux.

« Ce moment fort de notre vie institutionnelle incarne une tradition bien sénégalaise de dialogue et de concertation, essentielle pour bâtir des compromis dynamiques sur les grands enjeux nationaux », a-t-il déclaré sur ses réseaux sociaux.

Le Président de la République a également insisté sur l’importance des recommandations formulées dans ce rapport, en particulier celles portant sur la justice, la réforme foncière et l’amélioration de la qualité du service public. Il a souligné la convergence de ces propositions avec les priorités de son programme de transformation du pays.

« Les recommandations sur la justice, la réforme foncière et la qualité du service public convergent avec notre ambition de transformation. Leur mise en œuvre sera suivie avec rigueur pour renforcer la confiance entre l’État et les citoyens », a ajouté le chef de l’État.

Cette démarche traduit la volonté du nouveau régime de s’inscrire dans une gouvernance ouverte, participative et attentive aux préoccupations des citoyens. La remise de ce rapport constitue ainsi une étape importante dans la consolidation des institutions et la promotion d’un État plus à l’écoute de ses administrés.

Bilan stratégique du nouveau gouvernement sénégalais (près d’un an de pouvoir)

Par, Dr. Abdourahmane Ba

Près d’un an après l’investiture du président Bassirou Diomaye Faye (avril 2024), le Sénégal dresse un premier bilan de l’action de son nouveau gouvernement. Élu sur une plateforme de rupture (anticorruption, souveraineté, justice sociale), Faye – appuyé par son mentor devenu Premier ministre, Ousmane Sonko – a entrepris des réformes tous azimuts. Ce bilan passe en revue les avancées, défis et critiques sectoriels, notamment en économie, gouvernance, développement social, infrastructures, politique énergétique/environnementale et diplomatie.

  1. Économie et finances publiques

1.1. Croissance et finances

Le nouveau pouvoir hérite d’une situation macroéconomique délicate. Un audit de la Cour des comptes révèle un endettement public de 99,7 % du PIB fin 2023 et un déficit budgétaire recalculé à 12,3 % du PIB (contre 4,9 % annoncé par l’ancien régime)​. Autrement dit, les comptes étaient plus dégradés qu’admis sous Macky Sall. Face à ce constat « particulièrement catastrophique et inquiétant », le gouvernement Sonko-Faye a opté pour la transparence et l’action plutôt que l’occultation​. Le Premier ministre Sonko a publiquement appelé à un « vrai sursaut » pour sortir les finances de l’ornière, tout en assurant qu’il n’imposerait pas de cure d’austérité brutale​.

En pratique, le ministre de l’Économie a martelé que la dette, bien qu’élevée, reste soutenable, en misant sur un rebond économique futur​. D’ailleurs, la Banque mondiale et le FMI anticipent un choc de croissance en 2025 (≈9-10 %), porté par l’entrée en production des ressources pétro-gazières​. Cette manne à venir – par exemple le champ pétrolier de Sangomar, exploité depuis mi-2024 et générant 950 millions US $ dont 15 à 40 % pour l’État​ – devrait booster le PIB et offrir de nouvelles marges de manœuvre.

1.2. Gestion budgétaire et réformes

Confronté à des comptes « dans le rouge », le gouvernement a pris des mesures d’économies ciblées plutôt que des coupes sociales. Pour réduire le train de vie de l’État, il envisage une baisse des salaires des ministres et dirigeants d’entreprises publiques, et a supprimé des organes jugés coûteux et redondants​. Dès décembre 2024, la nouvelle Assemblée a voté la dissolution du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), structures considérées comme « budgétivores » par le président Faye​.

Parallèlement, pour éviter un étranglement financier, l’exécutif innove en diversifiant ses sources de financement. Le budget 2025 introduit ainsi des « diaspora bonds », des obligations destinées aux Sénégalais de l’extérieur, afin de mobiliser l’épargne diaspora pour des projets d’infrastructure, de santé et autres secteurs prioritaires​. Cette approche est vue positivement par les milieux d’affaires, d’autant que le gouvernement multiplie les signaux de bonne gouvernance – comme la publication des audits et un discours de vérité sur la situation budgétaire​.

Des économistes saluent cette communication franche qui traduit la volonté d’« assainir les finances publiques » et peut rassurer investisseurs et bailleurs​. Par exemple, en février, Dakar a accueilli une rencontre entre l’APIX (agence de promotion des investissements) et le patronat français (Medef) pour encourager les affaires, signe que le Sénégal reste attractif malgré ses défis​. Toutefois, la conjoncture demeure tendue : l’agence Moody’s a abaissé la note souveraine sénégalaise à B3 fin février 2025, ce qui illustre la perte de confiance due aux déséquilibres persistants​. Le pouvoir doit donc réaliser un subtil équilibrage entre restauration de la soutenabilité budgétaire et maintien de la dynamique économique.

1.3. Réformes économiques sectorielles

Dans son programme de « transformation systémique », l’équipe Faye-Sonko met l’accent sur la souveraineté économique et la relance de secteurs clefs. L’agriculture en est un exemple : le Sénégal veut réduire sa dépendance alimentaire et mieux valoriser ses filières. Dès la première année, le gouvernement a soutenu les agriculteurs via l’épurement de leurs dettes, une distribution accrue et équitable de semences de qualité, ainsi qu’une hausse du prix plancher de l’arachide pour mieux rémunérer les paysans​. Cette dernière mesure répond à une revendication rurale, mais s’accompagne d’une politique plus interventionniste sur la filière arachidière.

À l’automne 2024, le ministre de l’Agriculture a brièvement annoncé la suspension des exportations d’arachide brute afin de privilégier la transformation locale et éviter que les acheteurs étrangers (notamment chinois) ne concurrencent la collecte nationale​. L’objectif est de sécuriser l’approvisionnement des huileries locales (Sonacos et autres) pour monter en gamme. Cependant, cette initiative a suscité l’inquiétude de nombreux producteurs, pour qui l’export direct assure des revenus supérieurs (300–500 FCFA/kg à l’export contre ~280 FCFA sur le marché intérieur la saison précédente)​. Face à la grogne sous les « arbres à palabres », le gouvernement a dû assouplir sa position​. Ce cas illustre la difficulté de concilier souveraineté économique et protection des revenus paysans à court terme.

En parallèle, l’État renégocie des accords internationaux jugés défavorables : ainsi, les accords de pêche avec l’Union européenne, permettant à des chalutiers étrangers dans les eaux sénégalaises, ont été revus pour réserver les 12 milles aux pêcheurs artisans et exiger une meilleure compensation écologique et financière​. C’était l’un des premiers actes posés par le gouvernement selon le président de l’Assemblée nationale​.

Globalement, la ligne directrice est de « reprendre en main » l’économie nationale (contrats miniers, pêche, grands projets) et d’accroître la part de valeur ajoutée captée localement. Cette orientation volontariste est saluée par les partisans du patriotisme économique, mais elle doit composer avec les réalités du marché et les partenaires en place. D’ailleurs, une frange du parti au pouvoir (PASTEF) insiste pour éviter toute « tentation austéritaire dictée par le FMI ou la Banque mondiale », avec une crainte d’un ajustement aux dépens du social​. Le pouvoir doit donc prouver qu’il peut restaurer les équilibres financiers tout en respectant ses promesses sociales et réformes de structure.

  1. Gouvernance et réformes institutionnelles

2.1. Lutte contre la corruption et transparence

Le leitmotiv du nouveau régime est la rupture avec les pratiques de gouvernance passées. Concrètement, dès avril 2024, le président Faye a ordonné une batterie d’audits dans presque toutes les structures publiques (pétrole, gaz, mines, finances, projets immobiliers, etc.)​. Les rapports d’audit des dernières années ont été publiés au grand jour et ont exposé des dérives financières sous Macky Sall et son entourage​. Par exemple, la Cour des comptes a pointé des dépenses sans base légale et des maquillages budgétaires de la présidence sortante​.

La nouvelle équipe a tenu à renforcer les mécanismes de contrôle pour prévenir le mésusage des deniers publics​. Cette transparence active – une première à cette échelle – est perçue comme un signal fort de gouvernance vertueuse. Néanmoins, les résultats concrets se font attendre : les audits sont en cours et leurs conclusions ne sont pas toutes connues après un an​. Le gouvernement promet des suites judiciaires en cas de malversations avérées, mais doit veiller à ce que la reddition de comptes ne tourne pas à la chasse aux sorcières politiques.

En interne, certains reprochent déjà au pouvoir d’agir de manière unilatérale sur certains cas sensibles. Un exemple cité est l’interdiction de sortie du territoire imposée à d’anciens barons (tel un beau-frère de l’ex-président) sans décision de justice formelle – une mesure défensive pour éviter des fuites, mais critiquée par l’opposition comme arbitraire. Malgré ces débats, de nombreux Sénégalais saluent l’élan anticorruption incarné par Faye et Sonko, d’anciens opposants farouchement engagés contre les scandales (affaires PétroTim, contrats gaziers, etc.) de l’ère précédente.

Les assises nationales sur la justice tenues fin 2024 ont également accouché d’une dizaine de recommandations pour renforcer l’indépendance judiciaire et l’état de droit​. Si le programme de refonte de la justice est encore en gestation, ces pas initiaux montrent une volonté d’attaquer la corruption à la racine – y compris via un projet de loi de protection des lanceurs d’alerte, promis avant mi-mai 2024 mais retardé depuis​. En somme, sur le front de la gouvernance, l’intention de rompre avec l’impunité est nette, mais le vrai test sera l’aboutissement effectif des poursuites et réformes institutionnelles annoncées.

2.2. Réformes institutionnelles et vie démocratique

Politiquement, la première année de Faye a été marquée par une reconfiguration majeure des institutions. Élu avec 54 % des voix dès le 1er tour (mars 2024)​, le nouveau président ne disposait initialement que d’une minorité parlementaire – son parti PASTEF et ses alliés n’ayant qu’une quarantaine de députés sur 165, contre une centaine pour la coalition du sortant. Cette cohabitation forcée a très vite paralysé l’action publique : l’ancienne majorité (Benno Bokk Yaakaar) a boycotté fin juin le débat d’orientation budgétaire, empêchant son adoption​. Elle a aussi bloqué des réformes emblématiques (refusant par exemple de voter la suppression du HCCT et du CESE en septembre)​.

Face à ce « culte du blocage » institutionnel​, Bassirou Faye a utilisé l’arme constitutionnelle à sa disposition : dissoudre l’Assemblée nationale dès que la loi l’autorisait (deux ans après les législatives de 2022, soit le 12 septembre 2024)​. Dans une allocution télévisée ce jour-là, il a convoqué des élections législatives anticipées le 17 novembre en demandant aux Sénégalais une nouvelle majorité pour « donner corps à la transformation systémique » promise​. Ce coup de théâtre, bien que prévisible, a suscité des réactions mitigées. Du côté du pouvoir, on invoquait la nécessité de lever les obstacles au changement voulu par le peuple.

L’opposition y a vu une manœuvre pour contourner le Parlement et éviter de justesse une motion de censure menaçant le PM Sonko (dont la Déclaration de politique générale, prévue le 13 septembre, a été court-circuitée par la dissolution la veille)​. Il n’en demeure pas moins que le processus fut légal et validé par le Conseil constitutionnel​. Le scrutin de novembre 2024 a débouché sur un raz-de-marée en faveur du parti présidentiel : les Patriotes du Sénégal (PASTEF) ont remporté 130 sièges sur 165​, reléguant loin derrière les coalitions d’opposition (16 sièges pour la liste pro-Macky Sall, 7 pour celle d’Amadou Ba, etc.​). Cette nouvelle Assemblée acquise au pouvoir depuis début 2025 a voté sans tarder les réformes bloquées auparavant (suppression du CESE/HCCT, budget 2025, etc.)​.

2.3.Renforcement démocratique

Paradoxalement, le recours à la dissolution – perçu initialement comme un passage en force – a abouti à redonner la parole au peuple et à clarifier le jeu démocratique. Le président Faye a désormais tous les leviers institutionnels alignés pour appliquer son programme, ce qui est plus conforme à l’esprit du quinquennat présidentiel. La stabilité politique s’en trouve renforcée, même si une opposition affaiblie dénonce une concentration excessive des pouvoirs.

À cet égard, certaines nominations administratives ont suscité des critiques : malgré la promesse de ruptures, le gouvernement a nommé plusieurs dizaines de directeurs d’agences et d’entreprises publiques sans appel à candidature, ce qui a maintenu des pratiques de patronage partisan. Ces entorses aux principes méritocratiques ont fait grincer des dents, y compris chez des soutiens de Faye attachés à plus de transparence. Le pouvoir s’en défend en invoquant l’urgence à combler les postes vacants et en soulignant que l’assainissement des institutions prime.

Par ailleurs, en signe d’apaisement, le nouveau président a prôné la réconciliation nationale après les tensions des années précédentes. Rappelons que lui-même et Ousmane Sonko ont bénéficié d’une amnistie politique in extremis (fin mars 2024) pour sortir de prison et pouvoir concourir​. Dans le même esprit, Faye a évoqué des réparations aux victimes des troubles 2019–2023 (manifestations réprimées) : une commission d’indemnisation devait voir le jour, mais sa création a pris du retard​. Quant aux opposants emblématiques du régime Sall condamnés par le passé (Khalifa Sall, Karim Wade), leur sort reste en suspens ; aucune amnistie élargie ne s’est matérialisée en 2024, ce qui alimente le débat sur une “justice sélective”.

En définitive, le bilan institutionnel du gouvernement Faye après un an est contrasté : volontarisme réformateur (nettoyage des agences, justice, parlementarisme restauré) mais aussi premières frictions (procédures expéditives, soupçons de favoritisme dans les nominations). La seconde année de mandat sera cruciale pour traduire les recommandations d’assises et légiférer sur les garde-fous promis (loi sur les lanceurs d’alerte, réforme du Conseil supérieur de la magistrature, etc.), afin de consolider un État de droit exemplaire comme annoncé.

Le président Bassirou Diomaye Faye, investi en avril 2024, a promis une gouvernance intègre et une « transformation systémique » du Sénégal. Un an plus tard, son gouvernement revendique des avancées en matière de transparence et de réformes, malgré les critiques sur la lenteur de certaines promesses.​

  1. Développement social (santé, éducation, emploi, social)

3.1. Politiques sociales et pouvoir d’achat

Répondre aux urgences sociales a été une priorité affichée dès les 100 premiers jours. Confronté à un coût de la vie élevé, le gouvernement a pris des mesures rapides pour soulager les ménages. Ainsi, dès juin 2024, il a imposé une baisse des prix sur plusieurs produits alimentaires de base (pain, huile, sucre, etc.)​. Cette initiative, saluée par la population, visait à honorer une promesse de campagne de Sonko et Faye de « casser » la vie chère par des subventions ou contrôles de prix.

De même, les tarifs de l’électricité ont été réduits en 2025 à la faveur de la baisse des coûts de production (consécutive à la renégociation de certains contrats énergétiques)​. Combinée à l’extension des branchements dans les zones mal desservies, cette mesure améliore directement le budget des foyers modestes.

En parallèle, le gouvernement a maintenu des programmes sociaux existants tels que les bourses de sécurité familiale ou la couverture maladie universelle et a garanti leur financement malgré les contraintes budgétaires. Aucune remise en cause brutale des filets sociaux de l’ère précédente n’a eu lieu – au contraire, l’équipe Faye cherche à accroître l’équité dans leur distribution.

L’eau potable a également fait l’objet d’un plan d’urgence : le projet « Eau potable pour tous » a été lancé pour intensifier les forages, châteaux d’eau et conduites dans les zones rurales et périurbaines, ce qui assure désormais un accès quotidien à l’eau à des milliers de foyers supplémentaires. Ces avancées concrètes améliorent la qualité de vie et renforcent la cohésion sociale, arguments que le pouvoir met en avant. Toutefois, certains chantiers sociaux annoncés patinent : par exemple, la création d’un mécanisme d’indemnisation des victimes des troubles politiques (2012–2023) est toujours en attente​, ce qui déçoit des familles endeuillées.

3.2. Santé et éducation

Sur le plan de la santé publique et de l’éducation, le nouveau gouvernement se heurte aux limites imposées par la crise financière de l’État. Les besoins sont immenses (hôpitaux, personnels, écoles, etc.) et les syndicats veillent au grain. En février 2025, le régime a fait face à sa première crise sociale : les médecins du secteur public se sont mis en grève pour réclamer des recrutements massifs, rapidement suivis par les enseignants du supérieur, exaspérés par le sous-effectif et le manque de moyens​.

Ces mouvements ont mis en lumière le dilemme du gouvernement : comment embaucher davantage de fonctionnaires et augmenter les salaires dans la santé/éducation, tout en tentant de réduire le déficit public ? Le ministre de l’Économie a assuré qu’il n’y aurait pas de coupes sombres dans les budgets sociaux et qu’au contraire, la dette serait réaménagée sans sacrifier les services essentiels​.

Un dialogue tripartite Gouvernement –Syndicats –Patronat a été initié fin février 2025 pour trouver des compromis, Sonko demandant aux syndicats de « mettre de côté un temps les grèves » le temps de redresser les comptes​. En réponse, quelques gestes ont été posés : déconcentration de certains recrutements, règlement de primes en retard, etc.

Le budget 2025 voté en décembre a aussi sanctuarisé des postes pour la santé et l’éducation, financés en partie par les économies réalisées ailleurs (train de vie de l’État) et par de nouveaux financements (emprunts ciblés, fonds de la Banque mondiale, etc.). Malgré cela, l’impatience sociale demeure. Les enseignants du primaire et secondaire attendent une revalorisation de leurs indemnités, pendant que les étudiants réclament de meilleures conditions pédagogiques.

Le gouvernement s’appuie sur les Assises de l’éducation (tenues juste avant l’alternance) pour guider ses actions, mais n’a pas encore lancé de grande réforme structurelle du système éducatif. Sur le front de la santé, il a promu la couverture maladie universelle bis (élargie aux personnes vulnérables non encore couvertes) et inauguré quelques centres de santé en zones rurales. Mais la promesse d’une refonte du système hospitalier attendra probablement le retour à plus de marge budgétaire.

En somme, le bilan social est mitigé : de bonnes intentions et quelques mesures symboliques (baisse des prix, accès eau/électricité) ont évité une grogne immédiate en 2024, mais les revendications de fond (emplois, salaires, qualité des services) persistent. Le défi pour Faye est de prouver que la rigueur budgétaire actuelle n’est que transitoire et que les fruits de la croissance future seront bien réinvestis dans le capital humain (écoles, hôpitaux, emplois jeunes) afin de réduire durablement la pauvreté (qui touche ~37% de la population) et le chômage des jeunes (presqu’un tiers des jeunes étaient sans emploi sous Macky Sall)​. Les attentes populaires restent élevées pour voir se concrétiser le slogan du « Sénégal nouveau » inclusif et solidaire.

  1. Infrastructures et aménagement du territoire

4.1. Grands projets et transports

Le nouvel exécutif s’est retrouvé à piloter des méga-projets hérités tout en imprimant ses priorités en matière d’infrastructures. Le Sénégal étant engagé dans l’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse 2026 (JOJ), le président Faye a exigé d’accélérer l’achèvement des chantiers liés à cet événement​. Lors du Conseil des ministres du 24 octobre 2024, il a enjoint le Premier ministre Sonko de « prendre toutes les mesures immédiates » pour livrer dans les délais les infrastructures sportives, de transport, touristiques et logistiques promises pour les JOJ​. Une coordination interministérielle renforcée a été mise en place afin de respecter scrupuleusement les cahiers des charges fixés avec le CIO​.

Concrètement, cela concerne la finition du complexe sportif olympique de Diamniadio, l’amélioration des voiries et du système de transport entre Dakar et Diamniadio, ainsi que la préparation d’infrastructures d’accueil (hébergements, centre de presse, etc.). Le chef de l’État a insisté sur la rigueur budgétaire et le respect des échéances, conscient que la vitrine des JOJ ne doit pas se faire au prix de dérapages financiers​.

Cette pression semble avoir porté ses fruits : fin 2024, plusieurs projets ont été remis sur les rails avec de nouveaux calendriers resserrés. Par exemple, la Phase 2 du Train Express Régional (TER) de Dakar (extension jusqu’au centre-ville et à l’aéroport) a bénéficié de l’arrivée de nouvelles rames en décembre 2024, ce qui rapproche l’objectif de desservir complètement Diamniadio avant 2026. De même, des routes d’accès et le viaduc vers le nouveau stade olympique ont été déclarés « priorité nationale ».

Le Ministre des Infrastructures a multiplié les visites de chantiers pour résoudre les blocages (expropriations, paiements d’entreprises) et activer les financements. On note que le gouvernement, malgré ses critiques initiales envers certains projets phares de l’ancien régime, n’a pas stoppé les grands travaux en cours : autoroutes Ila Touba et vers Saint-Louis, port de Ndayane, Bus Rapid Transit de Dakar, etc., sont tous poursuivis – avec l’ambition affichée de mieux en maîtriser les coûts et la qualité.

4.2. Aménagement du territoire et urbanisation

L’équipe Faye entend également corriger les déséquilibres territoriaux. Alors que l’ère Sall avait beaucoup misé sur Dakar et Diamniadio, le nouveau pouvoir parle de désenclavement des régions. Profitant des fonds dégagés via les « diaspora bonds » et de la future rente pétrolière, le gouvernement a annoncé vouloir investir dans les infrastructures de base en zones rurales (pistes, adductions d’eau, électrification)​. Les projets Eau pour tous et électricité rurale déjà mentionnés s’inscrivent dans cette vision.

En outre, l’État s’attaque à l’urbanisation anarchique qui menace l’environnement et la sécurité. Un exemple notable : dès mai 2024, le Président a ordonné la suspension de tous les chantiers de construction sur le domaine public maritime (côtes) le temps de vérifier leur conformité​. Cette décision a mis à l’arrêt des projets immobiliers littoraux potentiellement illégaux et en violation des normes environnementales. Une commission d’audit des titres fonciers côtiers a été créée, marquant la volonté de protéger le littoral de la bétonisation sauvage.

L’aménagement urbain durable figure également dans le discours : le gouvernement promet de revoir les plans directeurs des grandes agglomérations (Dakar, Thiès, Mbour, etc.) pour mieux organiser l’urbanisme, intégrer les transports en commun et éviter les inondations chroniques. Quelques actions concrètes ont été engagées : des études ont été lancées pour un schéma directeur de Grand Dakar intégrant logements sociaux et espaces verts, le projet de pôles urbains régionaux a été relancé afin de déconcentrer l’attractivité économique hors de Dakar, et une réforme du code de l’urbanisme a débuté pour clarifier les procédures de lotissement.

Toutefois, ces chantiers structurels en sont aux phases préparatoires. Sur le terrain, les Sénégalais ont surtout constaté la continuité des infrastructures visibles (routes, ponts, trains) et le ralentissement de certains projets non-essentiels le temps de la revue générale. Par exemple, le très coûteux projet de hub administratif de Diamniadio a été mis en veille d’évaluation, afin de prioriser des investissements jugés plus urgents (écoles, centres de santé dans les régions).

En somme, le bilan infrastructurel du gouvernement Faye combine des accomplissements notables (accélération des projets JOJ, extension des services de base dans les zones défavorisées) et une orientation plus équilibrée du développement territorial, mais aussi des défis persistants (bouclage du financement des grands projets sans creuser la dette, maîtrise de l’urbanisation galopante de Dakar, etc.). Les experts estiment que si la croissance annoncée se confirme grâce au pétrole/gaz, le Sénégal pourra simultanément moderniser ses infrastructures structurantes et améliorer le quotidien des populations, à condition de maintenir une gestion rigoureuse et inclusive des projets​.

  1. Politique énergétique et environnementale

5.1. Transition énergétique et souveraineté

Sur le front de l’énergie, le gouvernement navigue entre deux impératifs : exploiter les nouvelles ressources fossiles pour le développement économique et préparer la transition vers des énergies plus propres. Le président Faye a clairement affiché la priorité de la souveraineté énergétique. Il a chargé son ministre du Pétrole et des Mines de renégocier tous les contrats pétroliers et gaziers jugés désavantageux, « pour les aligner sur l’intérêt public »​. Cette renégociation dépend étroitement des audits lancés dès le lendemain de l’investiture dans le secteur extractif​.

En particulier, les conditions d’exploitation du gaz Grand Tortue Ahmeyim (offshore avec la Mauritanie) et du pétrole de Sangomar par des compagnies étrangères (BP, Woodside…) sont passées au crible. L’ambition est d’augmenter la part des revenus de l’État et de renforcer les retombées locales (contenu local, emplois). Pour autant, malgré les discours en faveur du climat, il n’est pas question de freiner l’essor de l’industrie pétrogazière naissante au nom de la réduction des émissions​.

Le Sénégal compte sur ces hydrocarbures pour financer son développement : le Premier ministre Sonko l’a assumé, expliquant que le pays doit utiliser cette manne comme levier de transformation économique​. En parallèle, le gouvernement promet d’accélérer les investissements verts. Le programme énergétique inclut un volet renouvelables avec le déploiement de nouvelles centrales solaires (par exemple à Touba et Kahone) et éoliennes, ainsi que la modernisation du réseau pour intégrer ces sources intermittentes.

Le ministre de l’Énergie a annoncé fin 2024 un objectif de 40 % d’électricité d’origine renouvelable d’ici 2030, tout en soulignant que le mix ne saurait être dicté de l’extérieur​. Dakar a ainsi pris l’engagement d’adhérer à un Partenariat pour une transition énergétique juste, soutenu par des pays développés, afin de mobiliser 2,5 milliards € en faveur du verdissement du secteur électrique. Cet engagement devrait être entériné lors des grandes conférences climatiques, ce qui reflète la volonté du Sénégal de s’imposer comme un modèle de transition en Afrique.

Concrètement, dès 2025, une enveloppe de l’Union européenne et de la France doit appuyer l’électrification rurale bas-carbone (mini-réseaux solaires) et la conversion de certaines centrales du fioul vers le gaz (moins émetteur). Ici encore, la ligne de crête du gouvernement est d’allier pragmatisme et ambition verte : utiliser le gaz domestique comme énergie de transition (pour réduire les coûteuses importations de fuel et charbon) tout en bâtissant progressivement un parc renouvelable conséquent.

Les ONG environnementales restent vigilantes et soulignent que les plans gouvernementaux privilégient encore la mécanisation agricole et l’usage des engrais chimiques, fortement consommateurs d’énergie fossile, au détriment d’une transition vers l’agroécologie à grande échelle. Elles appellent le pouvoir à mieux concilier sa stratégie d’industrialisation avec les impératifs climatiques globaux.

5.2. Protection de l’environnement et ressources naturelles

Le Sénégal de Faye fait face à d’importants défis environnementaux exacerbés par le changement climatique : désertification au nord, érosion côtière à l’ouest, salinisation des terres et raréfaction des poissons​. Durant la campagne, ces thèmes ont été relativement discrets, mais le nouveau président – qui vient d’un milieu rural – a intégré dans son programme quelques mesures d’adaptation. En agriculture, on note des initiatives pour la diversification des cultures (afin de réduire la monoculture d’arachide), la création d’un Observatoire du monde rural chargé d’alerter les agriculteurs en cas d’aléas climatiques (sècheresse, inondations)​, ainsi que la promotion du « consommer local ».

Ces orientations vont dans le sens d’une plus grande résilience climatique, estiment des experts, mais devront être concrétisées et amplifiées​. En effet, certains choix parallèles – comme continuer à subventionner massivement les engrais chimiques ou encourager la motorisation agricole sans précaution – semblent en contradiction avec l’objectif d’agriculture durable prôné par les scientifiques​. Le gouvernement devra préciser sa stratégie agroécologique s’il veut réellement préserver la fertilité des sols à long terme.

Sur le littoral et la mer, l’action la plus remarquée a été la lutte contre la surpêche. Comme mentionné, Faye a décidé de réserver les 12 milles nautiques aux pêcheurs artisanaux, ce qui a contraint les chalutiers industriels à s’éloigner des côtes. Il a également promis de rediscuter les accords de pêche UE pour mieux protéger les stocks halieutiques et obtenu le déploiement de récifs artificiels afin de favoriser la reproduction des poissons​. Les spécialistes saluent ces mesures comme des pas importants pour reconstituer des écosystèmes marins durement touchés (les captures de certaines espèces ont chuté de moitié en 20 ans). Toutefois, ils soulignent qu’il faudra un suivi strict : la réussite dépendra de la capacité à faire respecter les restrictions (lutte contre la pêche illégale) et à renforcer les moyens techniques des pêcheurs locaux, sans quoi la diminution des licences étrangères pourrait n’avoir qu’un effet limité​.

En matière de biodiversité terrestre, le gouvernement a promis d’étendre les aires protégées et de lutter contre la déforestation (notamment en Casamance). La participation active du Sénégal à l’initiative de la Grande Muraille Verte sahélienne se poursuit, avec des campagnes annuelles de reboisement. De plus, Faye a insisté sur la « santé des écosystèmes » dans une approche Une Seule Santé, reliant la protection de la nature à celle des communautés humaines​. Des projets pilotes d’agroforesterie et de conservation des mangroves ont été relancés en collaboration avec des ONG locales.

Globalement, le bilan environnemental après un an montre une prise de conscience progressive au sommet de l’État : ce qui était un angle mort de la campagne tend à devenir un volet non négligeable de l’action publique. La nomination en 2024 d’un ministre de l’Environnement engagé (un ancien cadre d’ENDA Pronat) et l’intégration de la dimension climatique dans la Vision Sénégal 2050 confirment cette évolution. Cependant, les critiques estiment que les investissements “verts” demeurent modestes comparés aux dépenses engagées dans les hydrocarbures ou les infrastructures classiques.

Le président Faye a beau proclamer vouloir « épargner aucun effort pour l’unité africaine et l’indépendance nationale » y compris sur le plan environnemental​, il devra arbitrer entre des intérêts parfois divergents : par exemple, autoriser ou non de nouvelles explorations minières dans des zones écologiquement sensibles (le débat se pose pour le zircon de Casamance). Pour l’heure, la feuille de route environnementale se précise : freiner les abus (pêche prédatrice, constructions illégales), adapter l’agriculture et capitaliser sur la transition énergétique juste. Le véritable test sera la mise en œuvre soutenue de ces politiques sur le moyen terme, au-delà de l’effet d’annonce.

  1. Relations internationales et diplomatie

6.1. Positionnement régional et panafricain

Le changement de leadership à Dakar a eu des répercussions notables sur l’orientation diplomatique du Sénégal. Bassirou Diomaye Faye, dans son discours d’investiture, a juré de défendre « l’indépendance nationale » et de travailler à « l’unité africaine »​. Ce credo panafricaniste s’est traduit symboliquement par le changement de nom du ministère des Affaires étrangères, rebaptisé Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères​.

L’accent est mis sur la coopération régionale : le Sénégal version Faye veut renforcer la CEDEAO et l’Union africaine, et privilégier le règlement africain des crises africaines. Par exemple, lors du sommet extraordinaire sur le Niger (coup d’État de 2023), Dakar, autrefois aligné sur une ligne dure sous Macky Sall, a adopté une posture plus nuancée en privilégiant le dialogue et une solution négociée. De même, les relations avec les voisins jadis froides (Mali, Guinée) montrent des signes de dégel : les nouveaux dirigeants de ces pays, hostiles à l’ordre régional ancien, voient d’un bon œil l’arrivée d’un pouvoir sénégalais moins inféodé aux puissances occidentales.

Faye a ainsi rétabli des canaux de discussion avec Bamako et Conakry, en mettant l’accent sur la solidarité sahélienne pour renforcer la lutte antiterroriste et la stabilité sous-régionale. Son gouvernement a aussi intensifié les échanges avec la Gambie et la Mauritanie (coopération transfrontalière et énergétique, notamment pour le gaz offshore commun). Ce repositionnement afro-centré vise à asseoir le Sénégal en leader régional progressiste, aux côtés d’autres figures du renouveau politique africain.

Sur la scène continentale, le président sénégalais soutient activement l’agenda 2063 de l’UA et plaide pour une représentation accrue de l’Afrique dans la gouvernance mondiale (il appuie par exemple la demande d’un siège de l’UA au G20, obtenue en 2023, et la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU).

6.2. Alliances et nouveaux partenariats

Tout en réaffirmant son ancrage africain, le Sénégal de Faye n’entend pas rompre ses alliances traditionnelles, mais souhaite les rééquilibrer sur la base du respect mutuel. « Le Sénégal restera l’allié sûr et fiable de tout pays… respectueux », a déclaré le nouveau président après son élection​. Ce message s’adressait tant aux partenaires occidentaux (France, UE, États-Unis) qu’aux puissances émergentes (Chine, Turquie, pays du Golfe).

En pratique, la coopération militaire avec la France et les États-Unis se poursuit (exercices conjoints, base française de Ouakam maintenue), mais Dakar affiche une plus grande autonomie de ton. Par exemple, le gouvernement a exprimé sa volonté d’autonomie monétaire vis-à-vis du Trésor français : le ministre de l’économie Abdourahmane Sarr a appelé à plus d’indépendance pour la BCEAO (banque centrale de l’Union ouest-africaine) et à une politique monétaire plus adaptée aux besoins locaux​. Cela s’inscrit dans le projet à moyen terme de la monnaie ECO ou d’une réforme du franc CFA, en coordination avec les autres pays de l’UEMOA.

Sur le plan économique, le Sénégal cherche à diversifier ses investisseurs et alliés. En octobre 2024, le président Faye s’est rendu au forum d’affaires de Riyad (FII) où il a présenté la Vision Sénégal 2050 axée sur industrialisation, infrastructures et transition énergétique, et a invité les investisseurs internationaux (notamment saoudiens) à y prendre part​. Cette ouverture proactive vers le Moyen-Orient a déjà débouché sur des promesses d’investissements saoudiens et émiratis dans l’agro-industrie et la logistique au Sénégal.

De même, Dakar renforce ses liens avec la Turquie (chantier de coopération portuaire), la Chine (infrastructures et importation d’arachide, bien que Faye veuille rééquilibrer les termes de cet échange) et le Maroc (partenariats dans la formation professionnelle). Avec l’Union européenne, les relations demeurent bonnes mais sur un nouveau pied d’égalité : la révision des accords de pêche en est un exemple concret, et l’UE a par ailleurs accueilli favorablement les efforts anticorruption de Faye en promettant un soutien technique.

L’administration Faye-Sonko mise aussi sur sa diaspora comme relai diplomatique et économique. L’émission de diaspora bonds​, en plus d’un outil financier, est un moyen d’engager la diaspora dans le développement national et de renforcer les liens entre le Sénégal et ses ressortissants à l’étranger (quelque 3 à 4 millions de personnes). Le ministère des Sénégalais de l’extérieur a été rattaché à la présidence pour accentuer cette priorité.

6.3. Impact sur les politiques nationales

La nouvelle diplomatie a déjà des répercussions internes. Par exemple, la quête de financements alternatifs via le Golfe a permis de nouer des accords qui alimenteront des projets sociaux (un fonds koweïtien finance actuellement des forages dans le nord, suite à des discussions entamées en 2024). Le positionnement panafricaniste, lui, conforte la légitimité du gouvernement auprès d’une jeunesse sénégalaise sensible aux discours de souveraineté et de dignité.

En revanche, ce positionnement peut parfois inquiéter les milieux économiques traditionnels : certaines entreprises françaises ou occidentales s’interrogent sur la pérennité de leur accès au marché sénégalais. Jusqu’ici, Faye a veillé à ne pas envoyer de signal négatif aux investisseurs étrangers établis ; au contraire, il les a rassurés sur la stabilité des affaires tout en insistant qu’il n’hésiterait pas à défendre les intérêts du pays en cas de contrat léonin. Dans les faits, aucune expropriation ni rupture unilatérale de contrat n’a eu lieu pendant cette première année, malgré la rhétorique parfois sourcilleuse.

Un équilibre semble se dessiner : le Sénégal veut “décoloniser” sa politique étrangère sans tomber dans l’isolement. Il se pose en partenaire indépendant, capable de dire non (par ex. vote à l’ONU où Dakar a maintenu une ligne non-alignée sur certains dossiers) mais aussi en allié actif lorsqu’il s’agit de principes partagés (démocratie, lutte contre le terrorisme, climat). À ce titre, Faye a soutenu sur la scène internationale des causes panafricaines comme la lutte pour la restitution des avoirs illicitement placés à l’étranger ou l’annulation de la dette africaine – des thèmes qui rejoignent ses politiques internes d’assainissement financier et de justice sociale.

En résumé, après un an de pouvoir, le bilan diplomatique du gouvernement Faye se caractérise par un rééquilibrage des partenariats (moins de dépendance vis-à-vis de l’ancienne métropole, plus d’ouverture vers d’autres horizons)​, et par une mise en cohérence de la politique extérieure avec le projet national de souveraineté. Cela a globalement renforcé l’image du Sénégal sur la scène africaine, où il apparaît désormais comme un acteur de la nouvelle vague de dirigeants soucieux de « refonder le pacte post-colonial ». Les défis demeurent de préserver les investissements et l’aide précieuse des partenaires traditionnels tout en affirmant une voix autonome. Mais aux yeux de nombreux observateurs, Dakar réussit pour l’instant à rester ce « partenaire fiable » qu’il revendique, sans renier l’esprit de changement qui l’a porté au pouvoir​

  1. Conclusion

Le nouveau gouvernement sénégalais affiche un bilan contrasté mais non négligeable après un an d’exercice. Parmi les avancées, on compte la restauration de la transparence budgétaire, des mesures pro-pouvoir d’achat et anti-corruption, la remise en marche des institutions (avec une solide majorité parlementaire) et une diplomatie plus affirmée. La croissance économique s’annonce vigoureuse grâce aux ressources naturelles, et l’exécutif a posé des jalons pour que ces richesses profitent davantage au pays​.

Cependant, les défis sont tout aussi clairs : redresser des finances exsangues sans briser l’élan social, concrétiser les réformes légales promises, satisfaire des attentes populaires énormes en matière d’emploi, de services publics et de gouvernance exemplaire. Les critiques pointent la lenteur ou l’absence de certains changements annoncés (loi sur les lanceurs d’alerte retardée, nominations controversées, résultats tangibles des audits encore attendus), ainsi qu’un risque de dérives autoritaires malgré le vernis démocratique (accaparement de tous les pouvoirs par le parti au pouvoir).

Néanmoins, au regard de l’ampleur des obstacles hérités, la coalition Faye-Sonko a su éviter l’instabilité et maintient le cap de son projet de « Sénégal nouveau, souverain, juste et prospère », selon ses propres termes​. La deuxième année de mandat sera décisive pour transformer l’essai : il lui faudra accélérer la mise en œuvre des réformes socio-économiques et institutionnelles, tout en continuant de fédérer les énergies (administration, secteur privé, partenaires extérieurs) autour de sa vision stratégique. Les Sénégalais, de leur côté, continueront d’exercer leur vigilance citoyenne pour que le changement promis reste au service du peuple, dans la tradition d’une démocratie sénégalaise vivante et exigeante.

Dr. Abdourahmane Ba
Expert en Développement International, Évaluation des Politiques publiques, Suivi et Évaluation de Programmes

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Dr. Abdourahmane Ba, aba@inform-africa.com, ou rahurahan@gmail.com

Proposition de loi sur l’amnistie : Ayib Daffé clarifie la position de Pastef

Le président du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes, Ayib Daffé, a apporté des précisions importantes sur la nature de la proposition de loi déposée récemment par le député Amadou Ba, membre du même groupe. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi, il a tenu à dissiper les confusions qui persistent dans l’opinion publique concernant le contenu de cette initiative parlementaire.

Selon lui, la proposition de loi introduite n’est ni une abrogation partielle ni une abrogation totale de la loi d’amnistie, comme cela a été souvent interprété à tort. Il s’agit, a-t-il souligné, d’une “proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie”, avec pour objectif de lever toute ambiguïté sur l’application de cette loi controversée.

“L’enjeu est de garantir la justice et la transparence dans l’interprétation de cette loi, dont les contours restent flous pour une grande partie des citoyens”, a déclaré Ayib Daffé. Il a ainsi réaffirmé l’attachement de Pastef à des principes clairs en matière d’État de droit, et sa volonté de défendre une lecture rigoureuse des textes législatifs.

Cette démarche, selon le groupe parlementaire, vise à éviter que des interprétations sélectives ou partisanes de la loi d’amnistie ne compromettent la quête de vérité et d’équité, notamment pour les victimes d’injustices ou d’abus.

Pastef entend ainsi jouer un rôle actif dans le débat parlementaire, en appelant à un examen approfondi de la loi d’amnistie, dans le respect des principes démocratiques.

Le FRAPP lance un front multi-lutte pour défendre les travailleurs et les victimes de spoliations foncières

Le Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (FRAPP) a officiellement lancé, ce mercredi 20 mars 2025, un front multi-lutte réunissant 49 collectifs issus du monde du travail, des syndicats et de groupes de victimes de spoliations foncières.

Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, le mouvement a réaffirmé son engagement en faveur des travailleurs, des syndicats et des populations lésées, dans une dynamique de justice sociale, de réparations et de reddition des comptes.

Guy Marius Sagna, député à l’Assemblée nationale et secrétaire exécutif du FRAPP, a présenté les objectifs de ce nouveau front, né d’une volonté de mutualiser les luttes sociales et citoyennes. « Ce front multi-lutte a pour objectif d’impulser des réparations pour les injustices foncières, environnementales et celles vécues en milieu de travail », a-t-il déclaré.

Le leader du FRAPP a notamment évoqué les cas emblématiques de collectifs comme ceux de la SIAS, Ama Sénégal ou encore Sotrac, qui, selon lui, subissent des oppressions depuis plusieurs décennies sans que justice ne soit rendue.

Dans un contexte de transition politique et d’espoirs nourris par l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, le FRAPP appelle les nouvelles autorités à passer à l’acte. « Nous allons rencontrer le gouvernement pour assurer un suivi rigoureux des difficultés rencontrées par nos membres. Il faut que les promesses de justice et de réparations deviennent des réalités concrètes », a insisté Guy Marius Sagna.

Le mouvement entend également engager un dialogue direct avec les ministères concernés pour un travail de monitoring et de suivi des différents dossiers. Il souligne aussi l’urgence de récupérer les ressources détournées, qui devraient initialement servir à indemniser les victimes. « Une partie des fonds destinés à nos membres a été détournée. Il est donc essentiel de récupérer ces ressources pour financer les réparations », a martelé le député.

Le FRAPP appelle enfin tous les citoyens engagés à rejoindre ce front multi-lutte afin de renforcer la pression pour faire aboutir les revendications. Le mouvement espère obtenir une audience rapide auprès des autorités pour enclencher des réponses concrètes aux injustices subies.

Seydi Gassama alerte sur les risques pour les participants au débat public et plaide pour une réforme des lois sur la liberté d’expression

Dans un message publié ce mercredi sur le réseau social X (anciennement Twitter), Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a tiré la sonnette d’alarme sur les dangers qui pèsent sur les citoyens engagés dans le débat public. Il met en garde contre les poursuites judiciaires auxquelles peuvent être exposés ceux qui prennent la parole dans l’espace public, souvent sous le coup de l’émotion ou de la passion.

« Toute personne qui s’y engage risque, sous l’emprise de l’émotion ou de la passion, un dérapage verbal, pouvant mener à des poursuites pour diffamation, injures publiques, offense ou diffusion de fausses informations », écrit-il dans sa publication.

Face à cette menace, Seydi Gassama appelle à une réforme urgente du cadre juridique encadrant la liberté d’expression au Sénégal. Il plaide pour la suppression des peines privatives de liberté dans les cas de diffamation, d’injures ou de diffusion de fausses informations. « Il faut supprimer les peines privatives de liberté pour ces infractions et privilégier des sanctions pécuniaires », estime-t-il.

Selon le défenseur des droits humains, une telle réforme permettrait de trouver un juste équilibre entre la nécessité de sanctionner les abus de langage et celle de garantir le droit fondamental à la liberté d’expression. « Cela permettrait de préserver ce droit essentiel sans risquer l’incarcération pour des mots prononcés dans le feu de la discussion », insiste-t-il.

Moustapha Cissé Lô s’insurge contre son inclusion dans la liste du Secrétariat exécutif de l’APR : “Je n’ai pas été consulté”

L’ancien président du Parlement de la CEDEAO, Moustapha Cissé Lô, a vivement réagi suite à son inscription dans la liste du Secrétariat exécutif national (SEN) de l’Alliance pour la République (APR). Dans une sortie remarquée, il a exprimé son profond désaccord, dénonçant une décision prise sans son consentement ni une quelconque consultation préalable.

“Je n’ai été ni informé ni consulté par le président Macky Sall à ce sujet”, a-t-il martelé, soulignant qu’une telle démarche constitue un manque de respect à son égard. Pour Cissé Lô, toute décision engageant son nom ou impliquant son adhésion au fonctionnement du parti devrait faire l’objet d’un échange direct, surtout au regard de son parcours et de son statut au sein de l’APR.

L’ancien député, connu pour ses prises de position tranchées, n’a pas mâché ses mots. Il a rappelé que sa loyauté ne saurait être tenue pour acquise sans une communication claire et formelle de la part des instances dirigeantes du parti. “Ce n’est pas en inscrivant un nom sur une liste que l’on obtient un soutien. Il y a des principes à respecter”, a-t-il ajouté.

Cette sortie de Moustapha Cissé Lô intervient dans un contexte politique tendu, à quelques jours de l’élection présidentielle, et alors que l’APR tente de resserrer les rangs autour de ses figures historiques. Son message semble clair : il refuse d’être instrumentalisé sans être partie prenante des décisions.

Chantiers inachevés : Le Président appelle à un changement de méthode dans la gestion des infrastructures publiques

Le Président de la République a exprimé, ce mercredi 19 mars, lors du Conseil des ministres, sa vive préoccupation face à la persistance des chantiers inachevés à travers le pays. Ces retards, qui touchent des secteurs névralgiques tels que l’éducation, la santé, l’énergie, les infrastructures routières et les équipements sportifs, freinent le développement socio-économique et compromettent l’amélioration des conditions de vie des populations.

Face à cette situation, le Chef de l’État a instruit le Premier ministre de procéder à un recensement exhaustif de tous les chantiers en souffrance, ministère par ministère. Cette démarche vise à dresser un état des lieux précis de l’avancement des projets, afin d’identifier les blocages et de proposer des solutions concrètes pour leur finalisation, dans le strict respect des règles des marchés publics et des procédures de l’Agence judiciaire de l’État.

Au-delà de la question des chantiers, le Président a également insisté sur la nécessité de revoir les méthodes de mise en œuvre des politiques publiques. Il a appelé à une évaluation approfondie des programmes de développement en cours, notamment le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC), PROMOVILLES, le Programme National de Développement Local (PNDL) et le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires frontaliers (PUMA).

L’objectif est de renforcer la coordination et la mutualisation des interventions de ces différents programmes, afin de favoriser une meilleure territorialisation des politiques publiques et une optimisation des investissements réalisés. Le Chef de l’État souhaite ainsi impulser une nouvelle dynamique dans la gouvernance des projets publics, en mettant l’accent sur l’efficacité, la transparence et la redevabilité.

Polémique autour des propos du porte-parole du gouvernement sur le décès de Mamadou Moustapha Ba : Madiambal Diagne réagit vivement

La sortie du porte-parole du gouvernement, Moustapha Sarré, continue de faire des vagues au sein de l’opinion publique. En réaction à ses propos jugés ambigus sur les circonstances du décès de l’ancien ministre des Finances, Mamadou Moustapha Ba, le journaliste Madiambal Diagne n’a pas tardé à exprimer son indignation.

Dans un tweet publié mercredi, Madiambal Diagne a critiqué la teneur des déclarations de Moustapha Sarré, estimant qu’elles laissaient entendre que les autorités françaises — pays où le défunt est décédé — auraient couvert un acte criminel.

« Cette affirmation, du porte-parole du gouvernement du Sénégal, laisserait croire que les autorités de la France, pays où Moustapha Ba est mort, auraient fermé les yeux sur un meurtre ! », a écrit le journaliste, visiblement préoccupé par la gravité d’une telle insinuation.

Face à la polémique, Moustapha Sarré a tenté de nuancer ses propos à travers un post sur les réseaux sociaux, évoquant des manipulations et une mauvaise interprétation de ses déclarations. Pourtant, l’affaire continue de susciter de vives réactions, et son nom reste au cœur des discussions.

Plus inquiétant encore, les avocats de la veuve de Mamadou Moustapha Ba ont réclamé l’audition immédiate du porte-parole du gouvernement, exigeant qu’il fournisse les preuves de ses allégations. Ils estiment que de tels propos, s’ils ne sont pas étayés, sont de nature à semer le doute et à blesser la mémoire du défunt ainsi que sa famille.

Cette affaire met une fois de plus en lumière la responsabilité des autorités publiques dans la maîtrise de leur communication, surtout lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles que le décès d’une personnalité publique.

Alors que l’émotion reste vive, une clarification officielle du gouvernement est attendue pour calmer les esprits et éviter tout malentendu diplomatique ou judiciaire.

Conseil des ministres du 19 mars : Trois grandes priorités fixées par le gouvernement

Réuni ce mardi 19 mars, le Conseil des ministres s’est penché sur trois axes majeurs pour accélérer les réformes structurelles et répondre aux attentes sociales pressantes : la relance des chantiers publics, l’emploi des jeunes et la modernisation du système des retraites.

Relance des chantiers publics : remettre l’État bâtisseur en mouvement

Le président de la République a exprimé sa volonté de donner un nouveau souffle aux projets d’infrastructures. Il a ainsi instruit le gouvernement de recenser et relancer tous les chantiers publics inachevés, en priorisant ceux à fort impact pour les populations.

Une évaluation approfondie des grands programmes de développement territorial, notamment le PUDC, PROMOVILLES, PNDL et PUMA, est également prévue afin d’identifier les axes d’amélioration.

Par ailleurs, l’État entend optimiser le fonctionnement des agences publiques telles que l’ACBEP, l’ADM et l’AGETIP, en vue d’accroître leur efficacité opérationnelle.

Emploi des jeunes : une nouvelle impulsion attendue

Face au défi crucial de l’insertion professionnelle, le gouvernement a annoncé une accélération des initiatives en faveur de l’emploi des jeunes, avec un accent particulier sur l’entrepreneuriat et l’auto-emploi.

Le président a fixé un délai de fin avril 2025 pour la finalisation d’une nouvelle politique nationale de l’emploi, plus adaptée aux réalités économiques et aux aspirations de la jeunesse.

Un nouveau système d’information sur l’emploi sera également mis en place, dans une logique de meilleure coordination des offres, des dispositifs de formation et des besoins du marché.

Modernisation des retraites : vers un système plus juste et plus équitable

Le troisième axe prioritaire concerne la réforme en profondeur du système de retraite. Le gouvernement prévoit la création d’un code unique de sécurité sociale, afin d’assurer une meilleure traçabilité des droits et cotisations.

Il est également prévu une revalorisation des petites pensions, mesure très attendue par les retraités aux revenus modestes. Enfin, une retraite complémentaire par capitalisation sera introduite, pour permettre aux actifs de se constituer une épargne en plus de la pension de base.

Décès de Moustapha Ba en France : le gouvernement évoque une mort suspecte et une affaire d’État

Le Sénégal est sous le choc après l’annonce du décès de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Moustapha Ba, retrouvé mort en France dans des circonstances jugées suspectes. L’information a été rendue publique par le porte-parole du gouvernement sénégalais, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, lors d’une activité organisée par la Jeunesse Patriotique Sénégalaise (JPS) à Mbao.

« Il a été tué dans des conditions troubles », a affirmé M. Sarré, avant de soulever un pan délicat de cette affaire : « Ils ont menti sur les chiffres, ils ont menti au peuple sénégalais et aux partenaires. Lors de sa rencontre avec le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, Moustapha Ba leur a révélé que les chiffres n’étaient pas exacts. »

Selon les déclarations du porte-parole, l’ancien ministre aurait récemment confié aux plus hautes autorités que les données économiques présentées sous le précédent régime étaient falsifiées, mettant en lumière une possible manipulation des finances publiques. Cette révélation aurait pu représenter un tournant majeur dans la gestion des affaires économiques du pays.

Le gouvernement affirme vouloir faire toute la lumière sur cette affaire, qui suscite déjà de nombreuses interrogations. Une enquête serait en cours pour élucider les circonstances du décès, et les autorités sénégalaises envisageraient de demander la coopération de la justice française.

L’opinion publique, quant à elle, s’interroge sur les implications de ces révélations et sur les intérêts que Moustapha Ba aurait pu déranger. Ce décès, désormais érigé en affaire d’État, risque d’avoir des répercussions politiques et judiciaires majeures dans les semaines à venir.

Fadel Barro interpelle le gouvernement sur les urgences nationales

Invité de l’émission Infos matin diffusée ce mercredi 19 mars sur la TFM, Fadel Barro s’est exprimé sur les grandes questions qui agitent l’actualité nationale. L’ancien coordonnateur du mouvement citoyen Y’en a marre et actuel leader du mouvement Jammi Gox Yi a profité de cette tribune pour délivrer un message fort aux autorités en place.

Face aux journalistes, Fadel Barro a insisté sur la nécessité de faire toute la lumière sur les émeutes qui ont secoué le Sénégal entre mars 2021 et 2024. Selon lui, ces épisodes douloureux de violence sociale et politique ne doivent pas rester sans suite. « Il est impératif de comprendre ce qui s’est réellement passé, d’identifier les responsabilités et d’en tirer toutes les conséquences », a-t-il martelé.

Le militant citoyen a également interpellé le gouvernement sur les urgences auxquelles font face les populations. Il estime que le régime du Président Bassirou Diomaye Faye doit agir rapidement pour répondre aux attentes pressantes des Sénégalais. « Le pays fait face à des défis multiples, les citoyens attendent des réponses concrètes. Nous ne sommes pas encore sortis du tunnel », a-t-il affirmé.

Dans un contexte marqué par une forte attente en matière de gouvernance, de justice sociale et de redressement économique, cette sortie de Fadel Barro sonne comme un rappel à l’ordre. Il appelle à une action gouvernementale plus vigoureuse et plus proche des préoccupations réelles des citoyens.

Mame Boye Diao brille sur le plateau de “After Ndogou” : une analyse lucide des réformes foncières et un plaidoyer pour l’apaisement politique

L’émission politique « After Ndogou » a encore une fois tenu toutes ses promesses, avec comme invité de marque Mame Boye Diao. L’ancien directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) a captivé l’audience par une intervention d’une grande profondeur, mêlant expertise technique et vision politique.

Au cœur des échanges : la réforme foncière, sujet brûlant porté par le duo Sonko-Diomaye à travers leur doctrine « Jubb Jubbal Jubbanti ». Mame Boye Diao, tout en saluant la pertinence de l’initiative, a mis en garde contre une mise en œuvre précipitée qui pourrait fragiliser les équilibres déjà instables du secteur. Il a insisté sur la nécessité d’une réforme rigoureuse, concertée et ancrée dans les réalités du terrain.

Face à des figures emblématiques du débat télévisé comme Ngoné Saliou Diop, Pape Ousmane Cissé, ou encore le juriste Pape Moussa Sow, Mame Boye Diao a démontré une parfaite maîtrise des enjeux du foncier et du cadastre sénégalais. Une performance saluée par les internautes, dont les commentaires élogieux sur le live ont confirmé la pertinence et la clarté de ses propos.

Sur le terrain politique, l’ex-DG du CDC n’a pas éludé les questions sensibles. Il a plaidé pour une loi d’amnistie et pour l’usage encadré des restrictions de sortie du territoire, des mécanismes qu’il perçoit comme des leviers de réconciliation nationale. Un message d’apaisement qui tranche avec les discours clivants de certains segments de l’opposition.

Y’en a marre dénonce la loi d’amnistie : « Une mascarade, contraire au Jub Jubbal Jubanti »

Le mouvement citoyen Y’en a marre hausse le ton contre le projet de loi d’amnistie actuellement au cœur des débats politiques. Lors d’une conférence de presse tenue ce week-end, les membres du collectif ont exprimé avec fermeté leur opposition à toute forme de loi d’interprétation ou d’amnistie partielle, exigeant son abrogation totale.

Thiat, l’un des leaders emblématiques du mouvement, n’a pas mâché ses mots. Très critique envers le régime en place, il a rappelé les engagements pris par les autorités, notamment en matière de rupture et de transparence. « Cette loi est une mascarade. Ces politiciens doivent nous respecter. Il faut arrêter. Cette loi est contraire au Jub Jubbal Jubanti. Elle ne doit pas passer », a-t-il déclaré avec vigueur.

Le rappeur engagé a également tenu à rappeler les promesses faites par le pouvoir à l’arrivée du nouveau régime. « Vous nous avez promis l’abrogation totale, donc respectez votre promesse sinon vous aurez le peuple en face », a-t-il averti.

Pour Y’en a marre, cette loi, au lieu d’apporter la réconciliation ou de tourner une page de l’histoire politique du pays, risque plutôt de raviver les tensions et de creuser davantage le fossé entre les citoyens et les institutions.

Mamoudou Ibra Kane dénonce la loi interprétative de l’amnistie et affiche son soutien aux FDS

Le journaliste et président du mouvement Demain c’est maintenant, Mamoudou Ibra Kane, a exprimé son soutien sans réserve aux forces de défense et de sécurité (FDS) du Sénégal, dans un contexte marqué par la proposition de loi interprétative de l’amnistie, actuellement au cœur des débats politiques et citoyens.

À travers un tweet engagé, il a fustigé ce qu’il considère comme une dérive législative inquiétante, susceptible de fragiliser l’autorité et la légitimité des forces de sécurité. « J’exprime ma pleine, agissante et fraternelle SOLIDARITÉ aux FDS du Sénégal. Ce serait un GRAVE PRÉCÉDENT, si la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie vise les VAILLANTS VEILLEURS DE NUIT ET DE JOUR sur notre SÉCURITÉ et l’INTÉGRITÉ de notre TERRITOIRE », a-t-il déclaré.

Pour Mamoudou Ibra Kane, la sortie de crise actuelle ne peut se faire au prix d’un effacement sélectif des responsabilités. Il appelle à une démarche fondée sur “la vérité, la réconciliation et la mémoire”, afin d’honorer les victimes des événements douloureux survenus entre mars 2021 et février 2024. Il rejette avec fermeté toute idée de justice à double vitesse : « La justice sélective n’est pas la JUSTICE », a-t-il martelé.

Par ailleurs, le journaliste n’a pas manqué d’égratigner la récente communication du gouvernement sur la migration circulaire. Il a dénoncé une mise en scène déplacée autour du départ de travailleurs agricoles sénégalais vers l’Espagne. « La communication du gouvernement sur la MIGRATION CIRCULAIRE pose problème. Qu’est-ce qu’il y a de glorieux à afficher l’image de “17 OUVRIERS AGRICOLES (qui) S’ENVOLENT POUR L’ESPAGNE”, drapeau national à la main. Comme si le Sénégal allait à la Coupe du monde de football », a-t-il ironisé.

Selon lui, cette politique d’emploi à l’étranger ne saurait constituer une solution durable au chômage. Il s’interroge également sur les véritables ambitions du pays en matière de développement agricole. « Cette politique d’emploi à travers des ‘ouvriers agricoles’ à l’étranger n’est pas un remède efficace. Et notre agriculture dans tout cela ? Pour une souveraineté alimentaire, il faudra repasser », a-t-il conclu.

Levée d’immunité parlementaire : Moustapha Diop auditionné cet après-midi par la commission Ad hoc

Le député-maire de Louga, Moustapha Diop, sera auditionné ce lundi après-midi par la commission Ad hoc de l’Assemblée nationale, chargée d’examiner la demande de levée de son immunité parlementaire. Cette étape cruciale s’inscrit dans le cadre d’une affaire judiciaire retentissante dans laquelle l’édile de Louga est cité.

Selon plusieurs sources médiatiques, Moustapha Diop aurait décidé de répondre personnellement à la convocation et de se défendre devant ses collègues parlementaires. Une posture qui traduit sa volonté d’éclairer les zones d’ombre de ce dossier aux multiples ramifications.

L’ancien ministre est en effet soupçonné d’être impliqué dans un présumé détournement de fonds publics d’un montant estimé à plus de 700 millions de francs CFA. Une affaire désormais connue sous le nom de « Tabaski Ngom », du nom d’une inspectrice du Trésor actuellement placée sous mandat de dépôt. Cette dernière est poursuivie pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, détournement de deniers publics, accès frauduleux à un système informatique et entrave à un système informatique.

La commission Ad hoc, composée de onze membres – dont neuf issus du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes, un représentant de la coalition Takku Wallu Sénégal et un député non-inscrit – devra, à l’issue de l’audition, formuler un avis sur la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, condition sine qua non à l’ouverture de poursuites judiciaires contre lui.

Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : La double nationalité de Tidjane Thiam, un obstacle juridique à ses ambitions ?

À huit mois de la présidentielle ivoirienne, l’avenir politique de Tidjane Thiam demeure suspendu à une question de droit : sa double nationalité. Le président du PDCI-RDA, perçu par beaucoup comme une figure de renouveau, pourrait bien voir ses ambitions présidentielles contrariées par des contraintes légales liées à sa nationalité française.

Tidjane Thiam a officiellement annoncé début février avoir entamé une procédure pour renoncer à sa nationalité française, condition sine qua non pour briguer la magistrature suprême en Côte d’Ivoire. La Constitution exige en effet que tout candidat à la présidentielle soit exclusivement ivoirien. Mais à quelques mois de la convention du PDCI, au cours de laquelle sera désigné le candidat du parti, l’incertitude demeure : la procédure de renonciation sera-t-elle finalisée à temps ?

Pendant ce temps, son principal challenger au sein du parti, Jean-Louis Billon, semble avoir pris une longueur d’avance. Il a déjà obtenu, le 7 mars dernier, un décret officialisant sa perte de nationalité française.

Même si Tidjane Thiam parvient à abandonner sa nationalité française avant la convention et à s’imposer comme candidat du PDCI, un autre obstacle juridique pourrait se dresser devant lui : l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne. Ce texte stipule qu’un Ivoirien majeur perd automatiquement sa nationalité ivoirienne s’il acquiert volontairement une nationalité étrangère.

C’est justement ce point qui alimente la polémique. Pour Thiam, cette disposition ne devrait pas prévaloir sur les principes constitutionnels. Lors d’une rencontre avec les militants du PDCI de Zanzan, il a fustigé cet article qu’il qualifie de « sombre » :

« La Constitution est au-dessus de la loi. […] Ne laissez pas les gens qui ne respectent pas la Constitution vous complexer avec un article 48 sombre que personne ne connaît. »

La réplique du pouvoir : « Sombre article 48, est-ce que c’est nous ? »

Les propos de Tidjane Thiam n’ont pas tardé à susciter la réplique du camp présidentiel. Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, l’a accusé de ternir l’héritage du président Félix Houphouët-Boigny, sous le mandat duquel l’article 48 a été adopté.

« Pourquoi veut-il insulter la mémoire du président Félix Houphouët-Boigny ? […] Quand il parle, il parle avec tellement de conviction qu’on a l’impression que tout ce qu’il dit est vrai. »

Pour tenter d’éteindre la polémique, l’avocat de Tidjane Thiam, Me Blessy Jean Chrysostome, a affirmé que son client était français par filiation, et non par naturalisation. Une nuance cruciale, car l’article 48 concerne l’acquisition volontaire d’une nationalité étrangère.

Mais cette version est contredite par le site Afrik Soir, qui affirme détenir la preuve d’une naturalisation en bonne et due forme. Le média cite un décret de naturalisation du 24 février 1987, publié au Journal Officiel français le 1er mars de la même année, dans lequel figurerait le nom de Tidjane Thiam.

Si cette information se confirme, elle pourrait considérablement fragiliser sa légitimité juridique à se porter candidat en 2025.

Le flou persistant autour du statut juridique de Tidjane Thiam risque de peser lourd dans les prochaines semaines, tant au sein du PDCI que sur la scène politique nationale. Entre interprétations juridiques, batailles médiatiques et considérations stratégiques, c’est tout l’avenir de la candidature de Thiam qui se joue.

Agnam : Le Conseil municipal vote le budget en l’absence de Farba Ngom et réclame sa libération

La commune d’Agnam traverse une période inédite depuis l’incarcération de son maire, Mouhamadou Farba Ngom, survenue le 28 février dernier. Malgré cette absence marquante, le Conseil municipal a tenu à exprimer son soutien indéfectible à l’édile en votant, à l’unanimité et sans débat, le budget communal lors de sa session ordinaire.

Dans une atmosphère empreinte de solidarité et de contestation, les conseillers municipaux ont pris cette décision exceptionnelle comme un geste symbolique envers leur maire, actuellement détenu à la prison de Rebeuss, à plus de 570 kilomètres de sa mairie. « À l’unanimité, tous les conseillers étaient présents. Nous avons voté un budget sans débat, car la situation que nous vivons aujourd’hui avec l’arrestation de notre maire est inacceptable », a expliqué Harouna Ndom, conseiller municipal.

La session a également été l’occasion pour les élus locaux de dénoncer vigoureusement ce qu’ils considèrent comme une détention politique. Pour eux, l’arrestation de Farba Ngom est perçue comme un règlement de comptes politique visant à affaiblir une figure influente du Fouta. Le Conseil municipal n’a pas manqué de pointer du doigt le président de Pastef, Ousmane Sonko, l’accusant d’être à l’origine de cette situation.

« Vouloir récupérer l’électorat de la région de Matam en mettant Monsieur Farba Ngom en prison, en arrêtant le chantier de l’hôpital de Ourossogui, celui de l’université Souleymane Niang de Matam, ainsi que la route de Dande Mayo et d’autres projets, tout en espérant obtenir le soutien du Fouta, c’est impossible », a déclaré Abdou Aziz Diop, adjoint au maire.

Selon les élus, c’est la première fois depuis l’élection de Farba Ngom en 2014 que le Conseil municipal se réunit sans lui. Cette situation inédite a renforcé la détermination des conseillers à défendre leur maire et à réclamer sa libération immédiate, alors que la commune, comme le reste du pays, fait face aux défis socio-économiques, particulièrement durant cette période de Ramadan.

Abrogation de la loi d’amnistie : le Nouveau Front alerte la communauté internationale

Le Nouveau Front a intensifié son opposition à l’abrogation de la loi d’amnistie en adressant, ce dimanche 16 mars, une lettre d’explication aux ambassadeurs de plusieurs pays, dont les États-Unis, la France, la Suisse, le Canada, la Chine et la Russie. Cette démarche vise à attirer l’attention de la communauté internationale sur ce que le mouvement qualifie de « tentative alarmante » du gouvernement actuel de modifier le cadre législatif de l’amnistie.

Dans son communiqué, le Nouveau Front dénonce un projet de loi qui, selon lui, compliquerait le processus d’abrogation et risquerait d’introduire une interprétation biaisée, menaçant ainsi la paix civile et la stabilité politique du pays. Le mouvement considère cette démarche comme dangereuse et affirme qu’elle pourrait avoir des conséquences négatives sur l’intégrité des droits fondamentaux des citoyens.

Selon les membres du Nouveau Front, toute modification inappropriée de la loi d’amnistie risquerait d’aggraver les tensions sociopolitiques, en divisant davantage la population au lieu de favoriser la réconciliation nationale.

Face à cette situation, le Nouveau Front réaffirme son engagement en faveur des principes démocratiques et des droits humains. Il appelle le gouvernement à éviter toute manœuvre législative qui compromettrait les efforts de pacification et d’unification du pays.

Dans cette optique, le mouvement a également lancé un appel à la presse nationale et aux organisations de la société civile pour une conférence de presse prévue demain à 11 heures, devant l’ambassade des États-Unis. Cet événement sera l’occasion pour le Nouveau Front d’expliquer en détail les enjeux de cette initiative législative et de sensibiliser l’opinion publique sur les risques liés à cette abrogation.

Cette initiative du Nouveau Front intervient dans un contexte où la question de l’amnistie divise profondément les acteurs politiques. D’un côté, certains estiment qu’une abrogation bien encadrée est nécessaire pour restaurer l’équité et garantir que les responsabilités des crises passées soient établies. De l’autre, des mouvements comme le Nouveau Front craignent que cette démarche soit instrumentalisée à des fins politiques, au détriment de la stabilité nationale.

Interdiction de sortie du territoire : Mansour Faye dénonce une “grande farce” et interpelle le ministre de l’Intérieur

L’ancien ministre des Transports sous le régime de Macky Sall, Mansour Faye, est monté au créneau pour exprimer son indignation après avoir été interdit de sortie du territoire national. Dans une publication virulente, il n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette décision des autorités sénégalaises de « grande farce ».

L’ex-maire de Saint-Louis ne comprend pas cette mesure qu’il juge sans fondement légal ni décision judiciaire préalable. Mais au-delà de son propre cas, Mansour Faye dit s’interroger sur l’attitude du nouveau ministre de l’Intérieur, le Général Jean Baptiste Tine.

« Ce qui me pose véritablement problème et qui m’intrigue, c’est l’attitude du ministre de l’Intérieur », déclare-t-il, visiblement surpris qu’un homme de la trempe du Général Tine puisse exécuter une telle décision.

Mansour Faye se dit choqué qu’un haut gradé de la gendarmerie, respecté pour son parcours et ses responsabilités, puisse se plier à ce qu’il qualifie d’« ordres d’apprentis-dictateurs ». Il fustige une décision prise, selon lui, en dehors de tout cadre légal.

« Un Général de la gendarmerie qui a eu à gravir les échelons sans l’aide de personne et à exercer de hautes fonctions dans ce que nous avons de plus cher et de plus respectable dans le monde, puisse accepter que des apprentis-dictateurs lui fassent exécuter une aussi sale besogne. Et ce, sans aucune base légale, sans aucune décision judiciaire à lui fournie », a-t-il martelé.

Ces propos s’inscrivent dans un contexte de tension politique croissante, à quelques jours de l’élection présidentielle. Plusieurs responsables de l’ancien régime disent faire l’objet de mesures restrictives, qu’ils jugent arbitraires.

Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté des autorités concernées. Mais cette sortie de Mansour Faye risque d’alimenter davantage les débats autour de la gouvernance sécuritaire et du respect des libertés individuelles en cette période sensible.

Aminata Touré traduit Aliou Diouf en justice pour diffamation

L’Envoyée spéciale du président de la République, Aminata Touré, a décidé de passer à l’action judiciaire. Fidèle à sa promesse, elle a officiellement servi une citation directe à Aliou Diouf, responsable de la République des Valeurs (RV), formation politique dirigée par Thierno Alassane Sall.

La procédure a été enclenchée après des déclarations jugées diffamatoires formulées par Aliou Diouf à l’encontre de Mme Touré. Selon les informations recueillies, c’est un huissier de justice qui s’est chargé de remettre la citation au mis en cause, à Thiès, marquant ainsi le début d’une procédure judiciaire pour diffamation.

Dans sa plainte, Aminata Touré reproche à Aliou Diouf des propos portant gravement atteinte à son image et à son honneur. Elle entend ainsi faire valoir ses droits devant les juridictions compétentes, estimant que de telles accusations ne sauraient rester sans suite.

Cette affaire intervient dans un contexte politique marqué par des tensions verbales entre acteurs issus de différentes obédiences. Elle relance par ailleurs le débat sur les limites de la liberté d’expression dans l’espace politique sénégalais, entre droit à la critique et respect de la réputation des personnes publiques.

Le camp de la République des Valeurs n’a pour l’instant pas officiellement réagi à cette assignation, mais il est fort probable que cette affaire alimente encore les joutes politiques dans les jours à venir.

Mansour Faye alerte sur une hausse imminente des prix de l’électricité, du carburant et du gaz

Saint-Louis, Sénégal – Le maire de Saint-Louis et responsable de l’Alliance pour la République (APR), Mansour Faye, a récemment tiré la sonnette d’alarme sur une possible augmentation des prix de l’électricité, du carburant et du gaz dans les prochains jours. Une annonce qui suscite déjà des inquiétudes au sein de la population sénégalaise, confrontée à une conjoncture économique difficile.

Dans une déclaration publique, l’ancien ministre a averti que ces produits essentiels à la vie quotidienne pourraient connaître une « hausse sensible », tout en accusant le gouvernement en place de préparer l’opinion en invoquant des « exigences économiques » et des « ajustements structurels » pour tenter de justifier ces augmentations.

Mansour Faye n’a pas mâché ses mots, estimant que cette perspective risque d’aggraver les conditions de vie déjà précaires de nombreux Sénégalais. « Les citoyens sont à bout. Toute nouvelle hausse des prix ne ferait qu’attiser leur frustration et nourrir un profond sentiment de découragement », a-t-il déclaré.

Il a également pointé du doigt l’inefficacité des autorités actuelles, qu’il accuse de ne proposer aucune solution concrète face à la crise sociale et économique qui s’aggrave. Allant plus loin dans ses critiques, le responsable de l’APR a fustigé la gestion de certains secteurs stratégiques du pays, évoquant notamment la situation du port autonome de Dakar, qu’il considère comme « laissé à l’abandon ».

Ce discours intervient dans un contexte de tensions sociales croissantes, où le pouvoir d’achat des ménages est mis à rude épreuve, et où les attentes de solutions tangibles se font de plus en plus pressantes.

Sénégal – Adhésion à la BERD : Aïssata Tall Sall exprime ses réserves

L’adhésion prochaine du Sénégal à la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) suscite des interrogations au sein de l’hémicycle. Lors des débats parlementaires, la présidente du groupe Takku-Wallu, Aïssata Tall Sall, a tenu à marquer ses réserves face à cette démarche, mettant en garde contre les implications d’un tel partenariat financier.

Selon l’ancienne ministre des Affaires étrangères, la BERD entretient des liens étroits avec les grandes institutions financières internationales. « Cette banque est liée au Fonds Monétaire International (FMI) et à la Banque Mondiale (BM). L’audit entre la BERD et le FMI montre que ce sont des instances qui collaborent et coopèrent étroitement », a-t-elle affirmé devant les députés.

Pour Aïssata Tall Sall, cette coopération pourrait porter atteinte à la souveraineté financière du pays. Elle estime que l’adhésion à la BERD risque de restreindre la marge de manœuvre du Sénégal en matière d’emprunts. « On n’est pas tout à fait libre ni indépendant pour emprunter comme on le souhaite et dans les conditions que l’on désire », a-t-elle insisté, mettant en lumière les risques potentiels d’un alignement sur des politiques économiques dictées par des partenaires extérieurs.

Tout en reconnaissant l’importance des financements pour soutenir le développement national, la députée a appelé à la prudence, soulignant la nécessité de préserver les intérêts souverains du Sénégal dans ses relations avec les institutions financières internationales.

L’adhésion à la BERD, qui vise à diversifier les sources de financement du pays, reste néanmoins défendue par le gouvernement, qui y voit une opportunité d’accéder à des ressources complémentaires pour accompagner les projets structurants.

Levée de l’immunité parlementaire : une commission ad hoc officiellement constituée pour statuer sur le cas de Moustapha Diop

L’Assemblée nationale a franchi une étape cruciale ce vendredi 14 mars 2025 en procédant à la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’examiner la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop. Cette décision fait suite à une requête du ministre de la Justice, Me Ousmane Diagne, dans le cadre d’une enquête judiciaire sur un présumé détournement de fonds publics.

Composée de 11 membres, la commission reflète fidèlement la configuration actuelle de l’hémicycle. Sans surprise, la mouvance présidentielle, dominée par le parti PASTEF, y détient une large majorité avec neuf représentants, contre seulement deux pour l’opposition. Une répartition qui pourrait peser lourd dans la suite de la procédure.

Moustapha Diop, maire de Louga et ancien ministre, est dans le viseur de la justice pour un détournement présumé de 700 millions de francs CFA au sein de l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi). C’est le Pool judiciaire financier qui, après avoir lancé les investigations, a saisi le ministère de la Justice, lequel a ensuite transmis la demande à l’Assemblée nationale.

La commission ad hoc aura pour mission d’examiner les éléments de la requête, d’auditionner éventuellement le député concerné, et de formuler un rapport à l’attention de l’Assemblée plénière, qui statuera in fine sur la levée ou non de l’immunité parlementaire de M. Diop.

Cette affaire, qui intervient dans un contexte de lutte renforcée contre la corruption et la mal gouvernance, pourrait marquer un tournant dans les rapports entre le pouvoir exécutif et les représentants du peuple, souvent accusés de bénéficier d’un bouclier judiciaire. Le déroulement de la procédure sera suivi de près, tant pour ses implications politiques que pour son impact sur la crédibilité des institutions.

Le FDR dénonce la « persécution et l’emprisonnement des opposants politiques, par l’Etat-Sonko »

Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) a publié un communiqué ce jeudi 13 mars dans lequel il attaque vigoureusement le régime de l’actuel président, qualifié par l’opposition de « l’Etat de Sonko ». Dans ce communiqué, le FDR dénonce la persécution systématique des opposants politiques, l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques et les mesures économiques jugées irresponsables par le gouvernement de Pastef. Le FDR déclare que cette situation plonge le Sénégal dans une crise profonde, tant sur le plan politique qu’économique et social.

Le communiqué indique qu’un an après l’arrivée au pouvoir de Pastef, le pays connaît des développements inquiétants. Les opposants au pouvoir sont de plus en plus persécutés, et l’instrumentalisation de la justice, devenue monnaie courante, sape les fondements de l’Etat de droit et de l’égalité des citoyens devant la loi. Selon le FDR, l’ère de l’Etat de droit semble révolue, et les libertés individuelles sont mises à mal, avec des poursuites judiciaires qui semblent avoir des motivations politiques plutôt que juridiques. L’exemple de l’affaire de Farba Ngom est évoqué pour illustrer cette dérive, mais le FDR soulève aussi le cas d’autres députés de l’opposition risquant de perdre leur immunité parlementaire, sans qu’aucune accusation solide ne soit présentée devant l’Assemblée nationale.

Le communiqué critique également la répression croissante des activistes et des militants politiques, qui se multiplient en raison de leur opposition au gouvernement. Des personnalités publiques, comme l’ex-ministre Mansour Faye, se sont récemment vues interdire de voyager, une décision prise sans recours à la justice ni enquête officielle. Cette situation, selon le FDR, reflète une tentative délibérée d’étouffer la contestation et de museler toute voix dissidente.

Face à cette situation qu’il qualifie de persécution politique et de vengeance, le FDR appelle à une série de mesures urgentes. Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République exige la fin immédiate du harcèlement des opposants et la mise en place de véritables concertations politiques, respectueuses des traditions démocratiques du Sénégal. De plus, le FDR réclame l’annulation des mesures antisociales adoptées par le gouvernement, telles que les hausses des prix du carburant et d’autres produits essentiels, qu’il considère comme une tentative d’imposer les conséquences de la mauvaise gestion gouvernementale à la population. Le FDR met également en lumière les licenciements massifs dans divers secteurs de l’économie, qu’il appelle à stopper sans condition.

Par ailleurs, le FDR demande le retrait de la loi interprétative de la loi d’amnistie, qu’il juge comme une tentative supplémentaire de manipulation politique. Le communiqué se termine par un appel à la mobilisation collective pour défendre la démocratie et éviter que le pays ne sombre dans le chaos, soulignant la nécessité d’un sursaut national pour protéger les valeurs républicaines du Sénégal.

Ainsi, le FDR se positionne comme un acteur majeur de la résistance politique, dénonçant les dérives autoritaires du pouvoir en place et appelant à la préservation des principes démocratiques pour garantir un avenir stable et juste pour le Sénégal.

Mansour Faye charge le régime Diomaye-Sonko : « Je suis un homme libre, digne et loyal »

L’ancien ministre Mansour Faye, par ailleurs frère de l’ex-Première Dame du Sénégal, sort de sa réserve et lance une nouvelle salve contre le régime en place. Dans un long post publié ce jeudi 13 mars 2025 sur Facebook, l’ex-haut responsable du régime de Macky Sall s’en est vivement pris au président Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane Sonko, qu’il surnomme ironiquement « SAS demi-dieu ».

Mansour Faye ne mâche pas ses mots. Il déclare être « un homme libre, digne et loyal », rejetant toute accusation de lâcheté, de vol ou de mensonge. Se défendant de toute malversation durant son passage au gouvernement, il insiste sur sa conscience tranquille et son sens du devoir : « Je me suis acquitté de mes missions ministérielles avec rigueur, sérieux et sérénité », affirme-t-il.

Son opposition au pouvoir actuel, dit-il, n’est pas guidée par une animosité personnelle, mais par une conviction forte : « Le peuple s’est trompé de choix et a besoin de boussole pour mieux cerner et comprendre ce qui se passe actuellement dans notre pays ».

Dans son message, l’ancien ministre alerte sur une possible flambée des prix de produits de première nécessité. Selon lui, « dans quelques jours (ou semaines), l’électricité, le carburant et le gaz […] pourraient connaître une hausse sensible ». Il anticipe une tentative de justification de ces augmentations par des raisons économiques, tout en défendant la gestion du régime précédent qu’il juge plus habile face aux contraintes financières.

Pour Mansour Faye, le régime Diomaye-Sonko manque cruellement d’expérience, de compétence et de capacité à résister aux exigences des institutions financières internationales : « Ils ont envie de dire non ! Mais ils n’ont malheureusement ni le génie nécessaire, ni la compétence pour trouver une alternative ».

L’ancien ministre évoque un affaiblissement de l’économie nationale, citant le port de Dakar qui, selon lui, « a déjà perdu l’essentiel de son volume d’activités ». Il critique également le recours accru aux autorités religieuses, que les actuels dirigeants avaient pourtant vilipendées par le passé.

Au-delà de la critique, Mansour Faye lance un avertissement au président Diomaye : « SAS demi-dieu est en train de lui faire un ‘weur nombo’, un encerclement », fustigeant la mise en place d’une « administration SONKO », d’une « justice SONKISTE » et d’un « parlement aux ordres ». À l’en croire, cela pourrait conduire à une mise à l’écart progressive du président Faye au sein même de son pouvoir.

Mansour Faye conclut son message par une posture de résilience : « Physiquement, moralement, je me suis préparé à toutes les éventualités […] Jamais, je ne flancherai ». Il appelle à une prise de conscience nationale pour redresser la trajectoire du Sénégal, tout en réaffirmant son attachement aux valeurs républicaines : « Que vive le Sénégal et que survive la démocratie ! »

Massamba Dieng nommé Directeur Général du Budget : une nouvelle ère après le décès d’Abdou Diouf

Le Président de la République a procédé ce mercredi 13 mars à une nomination majeure au sein de l’appareil étatique. À l’issue du Conseil des ministres, Monsieur Massamba Dieng, magistrat conseiller en service à la Cour des comptes, a été nommé Directeur Général du Budget au Ministère des Finances et du Budget. Il succède à Monsieur Abdou Diouf, récemment décédé de manière soudaine, laissant derrière lui un poste stratégique et une empreinte marquée par le professionnalisme et la rigueur.

Le communiqué officiel indique clairement : « Monsieur Massamba Dieng, magistrat conseiller en service à la Cour des comptes, est nommé Directeur général du budget au ministère des Finances et du Budget. »

Cette décision intervient dans un contexte délicat pour les finances publiques, encore marqué par l’émotion suscitée par la disparition d’Abdou Diouf, dont la compétence et l’engagement avaient fait l’unanimité au sein de l’administration et au-delà.

La nomination de Massamba Dieng est perçue comme un choix stratégique, tant il est reconnu pour son expertise en gestion publique, sa maîtrise des mécanismes budgétaires et son expérience dans le contrôle et l’audit des finances publiques. Sa connaissance fine des rouages de l’État, acquise au sein de la Cour des comptes, devrait lui permettre de relever les défis liés à la gestion budgétaire dans un contexte économique national exigeant.

Avec cette nouvelle nomination, les autorités réaffirment leur volonté de consolider les finances publiques dans la transparence et la rigueur, tout en assurant la continuité des réformes engagées. Massamba Dieng aura la lourde tâche de maintenir le cap, tout en insufflant une nouvelle dynamique dans la conduite des politiques budgétaires de l’État.

Nomination en suspens : le cas Samba Ndiaye, une énigme non résolue

Le dossier Samba Ndiaye semble désormais relégué au second plan, malgré les remous qu’il avait suscités au sein de l’opinion publique. Ancien opposant farouche au Pastef, connu pour ses critiques virulentes contre la formation politique aujourd’hui au pouvoir, l’homme avait fini par surprendre en ralliant le camp du changement, appelant au départ de l’ex-président Macky Sall.

C’est dans ce contexte que Samba Ndiaye avait été désigné président du conseil d’administration (PCA) de la Société nationale des habitations à loyer modéré (SN-HLM). Une nomination qui, jusque-là, n’a jamais été effective. Dans une sortie médiatique sur 7TV, il a confié ne toujours pas avoir pris fonction. « Depuis ma nomination, je n’ai pas fait de passation de service. Le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ne m’ont pas contacté. J’ai pris l’initiative de me renseigner, mais on m’a signifié que mon décret n’était pas encore signé », a-t-il déclaré.

Cette situation soulève plusieurs interrogations. Pourquoi un décret annoncé comme acquis tarde-t-il à se matérialiser ? Y a-t-il des blocages administratifs ou des considérations politiques en jeu ?

D’autant plus que, dans une récente déclaration publique, le Premier ministre Ousmane Sonko avait assuré que le dossier était désormais « réglé » et qu’il n’y aurait « pas de décret » – une formule énigmatique qui laisse planer le doute sur le sort réel de cette nomination. S’agit-il d’un revirement, d’un changement de cap, ou simplement d’une décision officieuse de geler cette désignation ?

En attendant, Samba Ndiaye, qui semble toujours dans l’expectative, se retrouve dans une position ambiguë : désigné, mais sans pouvoir exercer. Un cas symptomatique des zones d’ombre qui entourent parfois les mécanismes de gouvernance, même dans un contexte de rupture politique annoncée.

Foncier : l’État annule plusieurs attributions irrégulières et lotissements illégaux

Lors du Conseil des ministres tenu ce mardi 12 mars 2024, le gouvernement a annoncé une série de mesures correctives majeures pour mettre fin aux abus dans la gestion du foncier, notamment dans le domaine public maritime et plusieurs zones de lotissement à travers le pays.

Selon le communiqué officiel, le Premier ministre a mis en place, sur instruction du chef de l’État, un comité chargé d’examiner les irrégularités foncières recensées. « Des analyses approfondies ont été menées et des mesures correctives ont été prises », souligne le document.

Parmi les décisions phares figure l’annulation des lotissements illégaux de EOGN et EOGN-Extension, implantés sur une zone militaire, ce qui constitue une violation grave des normes de sécurité et d’aménagement du territoire. Le plan directeur d’urbanisme de la nouvelle ville de Thiès a également été annulé, en raison d’irrégularités relevées dans son élaboration.

Le gouvernement a aussi procédé à l’annulation de plusieurs attributions irrégulières, notamment :

• des parcelles situées au hangar des pèlerins,

• les logements d’astreinte de l’ASECNA,

• le site en face de l’ANACIM,

• ainsi qu’une dizaine de parcelles sur titre privé, attribuées en dehors des procédures légales.

Ces décisions s’inscrivent dans une volonté affichée des autorités de remettre de l’ordre dans le secteur foncier, souvent gangrené par des pratiques opaques et des intérêts particuliers. Elles traduisent également l’engagement de l’État à préserver les zones stratégiques et les biens publics contre toute forme de spoliation.

Thierno Alassane Sall fustige l’approche de PASTEF sur l’amnistie : « Une justice à deux vitesses »

Le député Thierno Alassane Sall monte au créneau pour dénoncer ce qu’il considère comme une dérive dangereuse dans la gestion de la loi d’amnistie. En réaction à la posture du parti PASTEF, qu’il accuse de promouvoir une amnistie sélective, le leader du mouvement République des Valeurs alerte sur les risques d’une justice biaisée au profit d’intérêts politiques.

Selon lui, une amnistie partielle, ciblant uniquement certains acteurs jugés « politiquement légitimes », revient à instaurer une justice à deux vitesses, inéquitable et source de frustration. « Une amnistie sélective est pire qu’une amnistie totale, car elle établit une distinction entre bons criminels et délinquants (ceux ayant une motivation politique) et mauvais criminels et délinquants (les autres) », a-t-il martelé.

Pour Thierno Alassane Sall, l’idée d’une abrogation partielle ou d’une réécriture de la loi d’amnistie ne change rien à l’essentiel : il s’agirait toujours d’une approche politique biaisée. « Abroger partiellement, rapporter, interpréter, réécrire… La terminologie change, mais la volonté reste la même : PASTEF prône une justice à deux vitesses », dénonce-t-il.

Face à cette situation, le député plaide pour une abrogation pure et simple de la loi d’amnistie, qu’il qualifie de revendication populaire et de condition incontournable pour garantir la stabilité nationale. À ses yeux, seule une justice équitable et non instrumentalisée permettra de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.

Proposition de loi interprétative sur l’amnistie : Me El Hadji Omar Youm fustige une “justice des vainqueurs”

La récente proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie du 13 mars 2024 continue de faire couler beaucoup d’encre. Dans une sortie virulente sur Facebook, Me El Hadji Omar Youm, figure politique de premier plan, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il qualifie de “manœuvre cynique et honteuse”, visant à blanchir les responsables de violences politiques.

On nous avait promis l’abrogation de la loi d’amnistie…

En lieu et place on nous sert une indigeste loi interprétative. Cette proposition de loi interprétant la loi d’amnistie du 13 mars 2024 n’est ni plus ni moins que l’aveu des crimes et délits commis par certains membres de PASTEF durant les périodes incriminées. C’est l’aveu de la bêtise et du cynisme politique. Le plan insurrectionnel est ouvertement assumé à travers ce projet qui démontre, s’il en était encore besoin, que c’est le PASTEF qui était demandeur intéressé à l’amnistie.

Le plus hilarant dans cette proposition est qu’elle cherche, exclusivement, à protéger des délinquants, les acteurs de violences, d’injures, de propos haineux, outrageants, de meurtres , pourfendeurs de la République .

Ceux-là sont définitivement, « anoblis » par leurs commanditaires et complices alors que les hommes et les femmes qui ont cherché, vaillamment, à défendre la République, à la sauvegarder sont isolés, indexés et exposés…

C’est la vraie justice des vainqueurs; sélective, hideuse et amorale comme l’est « la prime à la casse » dénommée grossièrement indemnisation.
Quelle honte! Quelle souillure! Quel triste anniversaire!

Affaire Tabaski Ngom : Vers la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop

Sous instruction du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, l’Assemblée nationale a entamé la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop, ancien ministre et maire de Louga. L’élu de la 15e législature, porté par la coalition Takku Wallu Sénégal dirigée par l’ex-président Macky Sall, est cité dans l’affaire dite « Tabaski Ngom ».

Cette affaire, qui secoue l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi), a déjà conduit à l’arrestation en janvier 2025 d’une inspectrice du Trésor. Celle-ci, ancienne agent-comptable de l’Aprosi, est poursuivie pour un présumé détournement de deniers publics et placée sous mandat de dépôt. Le magistrat instructeur du Pool judiciaire financier (PJF) souhaite désormais entendre Moustapha Diop dans le cadre de cette procédure.

Du côté de l’ancien ministre, l’heure semble à l’apaisement. « Moustapha Diop est prêt. Il est calme et très serein. Il est même détendu », confie un proche à Les Échos, avant d’ajouter : « Il est soulagé. Depuis le temps qu’on l’envoie à la guillotine, comme si des adversaires voulaient l’exterminer, il aura enfin l’occasion de s’expliquer et de montrer qu’il est blanc comme neige. »

Selon ses proches, Moustapha Diop aurait même exprimé son souhait d’être auditionné, avec ou sans la levée de son immunité parlementaire. Mais son avocat s’y serait opposé, estimant qu’il fallait respecter les procédures légales en vigueur.

Interrogé par Les Échos, le même interlocuteur balaie toute implication de l’ancien ministre dans les faits reprochés à l’inspectrice du Trésor. « Tout cela n’est que du vent. Jusqu’à l’extinction du soleil, personne ne pourra prouver un quelconque lien financier entre cette dame et Moustapha Diop. Il n’y a ni reconnaissance de dette ni échange d’argent entre eux », affirme-t-il.

Assemblée nationale : vers une abrogation partielle de la loi d’amnistie – Un débat relancé autour des motivations politiques

Les députés feront leur retour à l’Assemblée nationale le 2 avril prochain pour examiner une proposition de loi d’abrogation partielle de la loi d’amnistie, initiée par Amadou Ba, député de la majorité. Ce texte, qui suscite déjà des remous dans l’hémicycle et dans l’opinion publique, a reçu un avis favorable du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, sans aucune observation, selon des informations rapportées par Vox Pop.

La commission technique en charge de l’examen préliminaire de la proposition de loi se réunira dès le 21 mars, a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye, marquant ainsi une volonté d’accélérer le processus parlementaire.

Le député Amadou Ba, porteur du texte, a tenu à préciser les motivations qui sous-tendent sa démarche. Selon lui, l’intention du législateur originel a été parfois mal interprétée. Il affirme que la loi d’amnistie n’avait pas pour but de laisser impunies des infractions de droit commun n’ayant aucun lien avec des faits à caractère politique. Il a également tenu à rappeler que la loi ne visait pas à exclure la reconnaissance des droits des victimes, une précision importante dans le contexte des critiques exprimées depuis l’adoption de cette amnistie.

Cependant, cette initiative n’est pas sans provoquer de vives réactions. Le député Thierno Alassane Sall a dénoncé une démarche partisane, affirmant que « Pastef veut protéger ses militants et livrer les autres ». Cette déclaration laisse entrevoir un débat tendu à venir, où les lignes de fracture politique risquent de se renforcer.

Cette abrogation partielle de la loi d’amnistie relance donc la réflexion sur la portée et les limites de la justice transitionnelle au Sénégal. Elle pose surtout la question du traitement équitable des faits amnistiés et des responsabilités individuelles, dans un contexte où la volonté de rupture affichée par le nouveau pouvoir est scrutée de près.

Loi d’amnistie : la bataille des interprétations

Le débat autour de la loi d’amnistie de 2024 connaît un nouveau rebondissement. PASTEF a déposé une proposition de loi interprétative visant à préciser les contours de l’amnistie accordée aux faits « à motivation politique ». Mais cette initiative suscite une vive opposition, notamment de la part du député Thierno Alassane Sall, qui dénonce une « farce » législative destinée à protéger les militants de PASTEF tout en excluant d’autres acteurs du champ de l’amnistie.
Selon le texte de PASTEF, la loi d’amnistie reste pleinement en vigueur, mais seuls les actes commis pour des raisons exclusivement politiques seront concernés. Cette interprétation, selon Thierno Alassane Sall, ouvre la porte à de nombreuses dérives. Il cite notamment l’exemple de l’incendie criminel du « Bus de Yarakh » : si ses auteurs prouvent qu’ils agissaient dans un cadre politique, ils ne pourraient être poursuivis. Cette lecture, selon lui, transformerait l’amnistie en un « passe-droit » pour les militants de PASTEF impliqués dans des violences.

L’un des points les plus controversés concerne la notion de « motivation politique ». Comment la prouver ? Qui décide si un acte relève de l’amnistie ou non ? Le texte de PASTEF ne fournit pas de réponse claire. Pour Thierno Alassane Sall, cela risque de plonger la justice dans un imbroglio : les juges devront-ils sonder les intentions des prévenus ? Comment distinguer un manifestant engagé d’un simple opportuniste infiltré dans un mouvement politique ? Autant de questions qui, selon lui, rendent l’interprétation plus floue que la loi d’amnistie elle-même.

L’autre critique majeure concerne l’exclusion des forces de l’ordre du périmètre de l’amnistie. Un militant politique ayant commis un crime pourrait se justifier par une motivation politique et bénéficier de l’amnistie, tandis qu’un gendarme, dans le cadre d’une opération de maintien de l’ordre, n’aurait pas cette possibilité. Pour Thierno Alassane Sall, cette asymétrie révèle une volonté de PASTEF de protéger ses partisans tout en exposant les autres à des poursuites judiciaires.

Derrière cette querelle d’interprétation, c’est bien une bataille politique qui se joue. Pour l’opposition à PASTEF, cette proposition de loi vise à consolider l’impunité de ses militants. Pour PASTEF, elle cherche à éviter que des manifestants injustement poursuivis ne soient assimilés à des criminels de droit commun.
Dans un climat politique déjà polarisé, ce débat pourrait relancer les tensions. L’Assemblée nationale se retrouve face à une question cruciale : faut-il revoir les contours de l’amnistie ou s’en tenir au texte initial ? Une chose est sûre, l’issue de cette bataille d’interprétations aura des conséquences majeures sur la justice et la stabilité du pays.

Assemblée nationale : Moustapha Diop bientôt privé de son immunité ?

Les membres de la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains de l’Assemblée nationale sont convoqués ce mercredi 12 mars 2025 à 11 heures pour une réunion décisive. À l’ordre du jour : l’examen d’un projet de résolution visant à mettre en place une commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop.

Cette réunion se déroulera dans la salle Marie Joséphine Diallo du nouveau bâtiment de l’Assemblée nationale sous la présidence de M. Abdoulaye Tall. La mise en place d’une commission ad hoc est une procédure essentielle avant toute décision sur la levée d’immunité d’un parlementaire.

Si la commission voit le jour, Moustapha Diop pourrait perdre sa protection parlementaire et être exposé à des poursuites judiciaires. L’issue des débats de ce mercredi sera donc déterminante pour la suite de cette affaire.

Interdiction de sortie du territoire pour Mansour Faye : les membres de l’APR dénoncent un abus de pouvoir inacceptable

L’Alliance pour la République (APR) a tenu, ce mardi, une conférence de presse au siège du parti pour dénoncer l’interdiction de sortie du territoire imposée à l’ancien ministre Mansour Faye. Plusieurs responsables et militants étaient présents, notamment l’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop, Diegui Diop, Mamadou Kassé (ancien directeur général de la Sicap), Mamadou Massaly, entre autres.

L’honorable Samba Ndong, militant de l’APR et porte-parole du jour, a relaté les faits : l’ancien ministre se rendait à l’Aéroport international Blaise Diagne pour embarquer sur un vol à destination de Djeddah, via Paris, dans le cadre de l’accomplissement de la Oumra (petit pèlerinage à La Mecque). Il prévoyait également de rendre visite à sa mère. Mais un agent de la Police de l’air lui a signifié une interdiction de voyage, sur ordre d’une “autorité supérieure”.

Selon Samba Ndong, cette mesure constitue une violation flagrante des droits de Mansour Faye en tant que citoyen libre, droits garantis par la Constitution sénégalaise. Il a affirmé que cette affaire n’est pas un cas isolé, mais s’inscrit dans une série de dérives autoritaires. Plusieurs personnalités, dont d’anciens ministres et des hommes d’affaires supposés proches de l’ancien pouvoir, auraient déjà subi des restrictions similaires. Or, à ce jour, Mansour Faye ne fait l’objet d’aucune enquête, accusation ni procédure judiciaire. En droit, rien ne justifie une telle interdiction.

C’est pourquoi l’Alliance pour la République dénonce solennellement et avec la plus grande fermeté ce qu’elle qualifie de coup de force perpétré par un pouvoir aux abois, qui afficherait, selon elle, son incompétence sans honte.

« Vous vivez, avec nous, la situation actuelle du Sénégal. Notre pays traverse l’un des moments les plus sombres de son histoire. Une clique s’est emparée du pouvoir et entend gouverner par la terreur, en bâillonnant les libertés démocratiques et en réprimant toutes les revendications et mobilisations sociales. Sans aucun doute, c’est sur des bases exclusivement politiques, voire politiciennes, que le pouvoir s’attaque à notre camarade Mansour Faye, comme il l’a déjà fait avec Farba Ngom et Tahirou Sarr, injustement emprisonnés, à qui nous renouvelons notre soutien total », a déclaré l’honorable Samba Ndong.

Pour l’APR, cette attaque contre Mansour Faye est clairement motivée par des considérations politiques. Elle dénonce une tentative d’intimidation orchestrée par un pouvoir qui ne tolère pas la contradiction. Le Premier ministre, qui concentre selon eux tous les pouvoirs, se sentirait offensé par les prises de position de Mansour Faye, lequel n’hésite pas à alerter sur les dangers qui guettent le pays.

« Après avoir agressé hier de hauts responsables de notre parti, le pouvoir s’en prend aujourd’hui au camarade Mansour Faye. À travers lui, c’est le président Macky Sall et l’ensemble de notre parti, l’Alliance pour la République, qui sont visés. Le Premier ministre, qui confisque tous les pouvoirs au Sénégal, semble mal supporter les prises de parole du camarade Mansour Faye, qui s’efforce de montrer aux Sénégalais qu’avec ce régime, notre pays court un très grave danger. Ce faisant, il règle ses comptes en usant de la force contre le droit. »

Pour toutes ces raisons, l’Alliance pour la République lance une alerte solennelle à toutes les organisations de la société civile engagées pour le respect des droits de l’homme, aux partis politiques ainsi qu’à l’opinion publique nationale et internationale, sur ce qu’elle qualifie de dérive fasciste du pouvoir en place au Sénégal.

Crise économique et tensions sociales : Gueum Sa Bopp tire à boulets rouges sur le régime Diomaye-Sonko

Depuis l’installation du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, les critiques de l’opposition ne cessent de s’intensifier. Ce lundi 11 mars 2025, c’est la coalition Gueum Sa Bopp Les Jambaars qui est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « dérive inquiétante » du nouveau régime. Dans une déclaration virulente, les cadres du mouvement ont dressé un tableau sombre de la situation économique et sociale du pays.

Au cœur de la charge portée par Gueum Sa Bopp, l’économie nationale, que le mouvement considère comme en « chute libre ». Moussa Niang, membre influent de la cellule des cadres de la coalition, a pointé du doigt une série de « dysfonctionnements graves » dans la gouvernance actuelle.

« À l’heure où le pouvoir d’achat se dégrade, où les licenciements s’enchaînent dans les directions et agences publiques, il serait urgent que le pouvoir en place se penche sur une économie qui agonise, en grande partie à cause des déclarations inappropriées du chef du gouvernement », a-t-il fustigé.

Le cadre politique n’a pas manqué de souligner l’impact de cette situation sur les ménages, notamment en cette période de ramadan, marquée par une flambée des prix des denrées de première nécessité.

La coalition accuse le régime Diomaye-Sonko d’avoir failli à sa mission, en dépit des espoirs nourris par une grande partie de la population lors de leur arrivée au pouvoir. Selon Gueum Sa Bopp, les décisions gouvernementales manquent de clarté et d’efficacité face à la crise sociale.

« Le Premier ministre se comporte comme un despote masqué », a lancé Moussa Niang, dénonçant l’absence de solutions concrètes aux revendications qui émanent de plusieurs secteurs clés : enseignement, santé, travailleurs du port autonome de Dakar, de l’AIBD, de la Lonase, du CDC, sans oublier les paysans victimes d’une mauvaise campagne agricole et les jeunes confrontés à un chômage persistant.

Gueum Sa Bopp ne s’est pas limité aux aspects économiques et sociaux. La coalition a aussi critiqué la gestion politique du régime, allant jusqu’à déclarer que « la prouesse de Pastef est d’avoir réussi à compter plus de prisonniers politiques que de réalisations en un an de pouvoir ».

Une accusation lourde, qui s’inscrit dans une dénonciation plus large d’un climat jugé liberticide. « La dictature ne passera pas », ont martelé les responsables du mouvement, visiblement déterminés à maintenir la pression sur le gouvernement.

Aïssatou Ndiaye de APR dénonce un « acharnement judiciaire » contre ses membres et appelle à la mobilisation

Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi après-midi, les responsables politiques de l’Alliance pour la République (APR) ont vivement réagi face aux poursuites judiciaires visant certains cadres de leur formation politique. Aïssatou Ndiaye, plus connue sous le nom d’Aïssatou Ndiafatte, a pris la parole pour dénoncer ce qu’elle considère comme une campagne de harcèlement orchestrée par le nouveau régime contre les dignitaires de l’ancien gouvernement.

« Nous devons mettre un terme aux combats de salon. Après Farba Ngom, ils sont prêts à s’en prendre à notre camarade Mansour Faye. Nous n’allons pas céder face à cette intimidation », a-t-elle martelé devant les journalistes.

Selon elle, ces actions judiciaires n’ont rien d’anodin et s’inscrivent dans une volonté manifeste d’écarter politiquement les figures influentes de l’APR. Elle a par ailleurs appelé les militants et sympathisants à se mobiliser en soutien aux responsables visés.

Ce point de presse intervient dans un contexte politique tendu, marqué par une série de convocations et de procédures judiciaires impliquant plusieurs anciens ministres et proches de l’ex-président. Pour l’APR, cette situation traduit une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Mimi Touré tacle Mansour Faye : « Le procureur poursuivrait qui si les auteurs de carnages financiers prenaient la fuite ? »

L’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré, n’a pas manqué l’occasion de commenter l’actualité brûlante autour de Mansour Faye. Ce dernier, ex-ministre des Transports et proche de l’ancien président Macky Sall, a été interdit de sortie du territoire national ce lundi à l’aéroport Blaise Diagne de Diass, sur instruction des autorités judiciaires.

C’est dans ce contexte que la présidente du Mouvement pour l’Intégrité, le Mérite et l’Indépendance (MIMI) a réagi avec fermeté, soulignant la nécessité de faire toute la lumière sur les scandales financiers supposés qui ont marqué les dernières années de gouvernance.

« L’article 33 du Code de procédure pénale stipule clairement que si une enquête est ouverte, le procureur procède ou fait procéder à tous les actes utiles à la recherche et à la poursuite des infractions à la loi pénale », a rappelé Aminata Touré dans une déclaration publique.

Dans un ton incisif, l’ex-cheffe du gouvernement a poursuivi : « Si les auteurs de carnages financiers sur nos deniers publics prennent la fuite (Yolékou), le procureur poursuivrait qui alors ? » Une pique à peine voilée à l’endroit de Mansour Faye, dont le nom revient de plus en plus dans les soupçons de malversations.

Affaire Mansour Faye : Seydi Gassama critique une interdiction de sortie du territoire sans notification préalable

L’interdiction de sortie du territoire imposée à l’ancien ministre Mansour Faye continue de susciter des réactions. Alors qu’il s’apprêtait à voyager à l’étranger, Mansour Faye a été bloqué à l’aéroport, une décision qu’il qualifie d’injustifiée, affirmant n’être visé par aucune procédure judiciaire.

Cette mesure, jugée arbitraire par certains observateurs, a été fermement critiquée par Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal. Dans une déclaration, il a dénoncé le manque de transparence et l’absence de notification préalable de la décision.

« Le ministère de l’Intérieur doit informer, par tout moyen, les personnes concernées par une mesure d’interdiction de sortie du territoire et leur notifier la décision afin qu’elles puissent exercer des recours. Le Jub Jubal Jubanti, c’est aussi rompre avec les pratiques du passé », a-t-il souligné.

Cette sortie de Seydi Gassama interpelle sur les procédures administratives mises en œuvre par les autorités, dans un contexte où le nouveau pouvoir prône la rupture et une gouvernance fondée sur l’état de droit. Pour plusieurs voix de la société civile, cette affaire illustre la nécessité d’instaurer des mécanismes transparents et respectueux des droits fondamentaux, notamment celui de circuler librement.

Convention Sénégal-Maroc sur le transfèrement des détenus : Aïssata Tall Sall démonte les spéculations sur Macky Sall

L’Assemblée nationale du Sénégal a entamé l’examen en plénière du projet de loi ratifiant la Convention d’assistance aux détenus et de transfèrement des condamnés entre le Sénégal et le Maroc. Mais au-delà du contenu juridique du texte, une controverse alimente les débats : celle de l’éventuelle extradition de l’ancien président Macky Sall, actuellement installé au Maroc.

Face à cette polémique, Aïssata Tall Sall, ancienne garde des Sceaux et députée, a tenu à recadrer les discussions avec fermeté et ironie. « Arrêtez les rumeurs ! Macky Sall restera au Maroc tant que ce sera sa volonté, et il reviendra au Sénégal quand il le voudra », a-t-elle martelé devant l’hémicycle.

Dans une charge piquante contre ceux qui lient le texte à la situation de l’ex-chef de l’État, l’ancienne ministre de la Justice a dénoncé des interprétations juridiques hasardeuses : « Pourquoi subitement, il se retrouve au centre de cette discussion ? Parce qu’au Sénégal, des soi-disant juristes, aussi compétents que le médecin du Malade imaginaire, parlent sans rien connaître au droit », a-t-elle ironisé, déclenchant des réactions dans l’assemblée.

Elle a également rappelé qu’un communiqué officiel de la présidente de la Commission avait déjà précisé que Macky Sall n’était en rien concerné par cette convention. « La rumeur a enflé ici, et au Maroc, ils ont peint Macky sur leurs murs pour lui souhaiter la bienvenue. Ça suffit ! », a-t-elle ajouté, visiblement agacée par les spéculations persistantes.

Défendant son vote en faveur de la ratification, Aïssata Tall Sall a recentré le débat sur la portée humanitaire de l’accord. « Être en prison loin de chez soi, c’est une double peine », a-t-elle plaidé, évoquant le sort des nombreux Sénégalais détenus dans les établissements pénitentiaires marocains.

Répondant également aux critiques sur le retard de cette ratification, bien que la convention ait été signée en 2004, la députée a souligné que les considérations diplomatiques évoluent avec le temps : « Pourquoi maintenant et pas avant ? Les relations internationales et la diplomatie dictent le tempo. À l’époque, était-ce notre intérêt ? »

Forte de son expérience, elle a témoigné de la situation des détenus sénégalais lors de ses visites dans les prisons marocaines. « Je sais combien de nos compatriotes y étaient. Aujourd’hui, les priorités ont changé », a-t-elle conclu.

Sénégal : L’Assemblée nationale désigne ses représentants au Parlement de la CEDEAO

L’Assemblée nationale sénégalaise a procédé, ce mardi 11 mars 2025, à la désignation de ses représentants au Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette étape importante marque un nouveau tournant dans l’engagement du Sénégal au sein de l’instance parlementaire régionale, chargée de renforcer l’intégration et la coopération entre les pays membres.

Une équipe composée de titulaires et de suppléants a été élue pour porter la voix du Sénégal et défendre les intérêts du pays dans les débats communautaires. Parmi les membres titulaires, figurent des personnalités bien connues de la scène politique et sociale : Guy Marius Sagna, Fatou Ba, Fatma Gueye, Amdiatou Diaby, Ismaïla Abdou Wane et Mamadou Mory Diaw.

Ces représentants seront appuyés par des suppléants, prêts à assurer la relève en cas de besoin : Saliou Dione, Ndeye Awa Dieng, Anta Dia, Daouda Ndiaye, Awa Sonko et Barane Fofana.

Cette composition reflète une volonté d’équilibre entre expérience politique, représentation territoriale et diversité socioprofessionnelle. Elle vise à doter le Sénégal d’une délégation solide et proactive au sein du Parlement de la CEDEAO, une institution clé dans la promotion de la démocratie, des droits humains et de la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest.

Les représentants sénégalais auront pour mission de participer activement aux sessions parlementaires, de formuler des recommandations politiques, de contribuer à l’harmonisation des législations régionales et de veiller aux intérêts stratégiques du pays dans les décisions communautaires.

Cette désignation intervient dans un contexte régional marqué par des défis politiques, économiques et sécuritaires, mais aussi par de nouvelles dynamiques d’intégration. Le Sénégal entend ainsi jouer pleinement son rôle dans la construction d’une CEDEAO plus forte, plus inclusive et tournée vers l’avenir.

Incohérences dans l’affaire Mansour Faye : La sortie de Marieme Faye Sall sème le doute

L’affaire de l’interdiction de voyage opposée à l’ancien ministre Mansour Faye prend une nouvelle tournure, après la sortie médiatique de sa sœur, l’ancienne Première dame Marieme Faye Sall. Invitée sur les ondes de la RFM, cette dernière a tenté de défendre son frère en affirmant que celui-ci se rendait en France pour rendre visite à leur mère malade.

Une déclaration qui suscite déjà la polémique, car elle entre en contradiction flagrante avec la version officielle donnée par l’intéressé lui-même. Dans un communiqué diffusé peu après l’incident, Mansour Faye avait en effet expliqué que son déplacement était motivé par un petit pèlerinage à La Mecque, via Paris et Djeddah. À aucun moment, il n’a évoqué un quelconque déplacement pour des raisons familiales ou médicales.

Cette dissonance dans la communication soulève de nombreuses interrogations. Était-ce une simple erreur de Marieme Faye Sall ? Ou s’agit-il d’une tentative volontaire de susciter la compassion de l’opinion publique en détournant l’attention du véritable objectif du voyage ? Quoi qu’il en soit, cette maladresse vient fragiliser davantage la défense de l’ancien ministre, qui se pose en victime d’une interdiction de sortie du territoire sans fondement juridique.

Le flou entourant cette affaire contribue à renforcer les suspicions. Si Mansour Faye ne fait l’objet d’aucune procédure judiciaire en cours, pourquoi lui a-t-on interdit de quitter le territoire national ? L’incohérence entre les deux versions laisse planer le doute et donne du grain à moudre à ceux qui soupçonnent des enjeux plus profonds derrière cet incident.

Dans un contexte politique encore tendu, ces contradictions risquent de relancer les spéculations sur d’éventuelles enquêtes en préparation ou sur des règlements de comptes politiques. En attendant une clarification officielle des autorités compétentes, cette affaire continue de faire couler beaucoup d’encre.

Kaolack : Journée mondiale de la femme — “Découverte d’une femme leader : Madame Ndiouck Mbaye plaide pour une meilleure condition de vie des femmes rurales”

À l’occasion de la Journée mondiale de la femme, la ville de Kaolack a mis à l’honneur une figure emblématique du leadership féminin : Madame Ndiouck Mbaye, présidente de la Fédération Nationale des Femmes Rurales du Sénégal (FNFRS). Cette organisation, qu’elle a fondée en 1998, œuvre pour améliorer l’accès des femmes rurales à la terre, aux semences, aux intrants et au matériel agricole, dans le but de transformer durablement leurs conditions de vie.

Ancienne secrétaire d’administration à la gouvernance de Kaolack, Madame Mbaye a marqué l’histoire en devenant la première femme à occuper le poste de chef de cabinet d’un gouverneur de région au Sénégal. En 2002, elle crée également le Mouvement International pour un Sénégal Entreprenant (MISE), une initiative dédiée à la promotion de l’entrepreneuriat et à l’autonomisation économique des femmes.

Son principal combat reste l’autonomisation inclusive de la femme rurale. C’est dans ce sens qu’elle interpelle les autorités étatiques, appelant à l’organisation d’assises nationales sur l’agriculture et le foncier, afin de restituer aux femmes rurales leurs droits et d’améliorer leur accès aux ressources nécessaires à leurs activités.

Selon elle, les femmes rurales continuent de faire face à des défis majeurs, notamment un accès limité aux ressources économiques et une faible participation politique, malgré leur rôle crucial dans la sécurité alimentaire, l’agriculture et le développement communautaire.

Des solutions concrètes pour améliorer leur condition :

• Renforcer l’accès à l’éducation et à la formation :

Promouvoir des programmes d’éducation de base et technique adaptés aux besoins des femmes rurales, incluant l’alphabétisation, la formation professionnelle en agriculture et en entrepreneuriat.

• Sensibilisation aux droits : Mener des campagnes d’information sur les droits économiques et sociaux des femmes rurales.

• Faciliter l’accès aux ressources économiques :

Mettre en place des programmes de microcrédit et des subventions ciblées pour aider les femmes à créer et développer des activités génératrices de revenus.

• Accès à la terre et aux équipements agricoles :

Réformer les lois foncières afin de garantir aux femmes un droit égal à la propriété foncière et leur fournir des équipements modernes à des prix subventionnés.

• Améliorer les services de santé et de protection sociale :

Déployer des centres de santé mobiles et former des agents de santé communautaires pour répondre aux besoins spécifiques des femmes rurales.

• Promouvoir l’entrepreneuriat féminin :

Encourager la création de coopératives agricoles et artisanales dirigées par des femmes pour faciliter l’accès au marché et aux opportunités économiques.

« Ces solutions nécessitent des partenariats solides entre les gouvernements, les ONG, les institutions financières et les communautés locales. La clé réside dans une approche intégrée qui prend en compte les réalités spécifiques des femmes rurales », a conclu Madame Ndiouck Mbaye, présidente de la Fédération Nationale des Femmes Rurales du Sénégal.

Guy Marius Sagna alerte sur les violations des droits des Sénégalais en Mauritanie : une mission parlementaire proposée

Le député Guy Marius Sagna a exprimé sa vive inquiétude face aux informations préoccupantes en provenance de la République islamique de Mauritanie, faisant état de violations des droits humains et d’une montée de la xénophobie visant des ressortissants ouest-africains, notamment sénégalais, maliens et ivoiriens.

Selon plusieurs rapports, des migrants africains, dont des Sénégalais, seraient victimes d’arrestations arbitraires et d’expulsions menées dans des conditions jugées inhumaines. Si ces faits venaient à être confirmés, ils constitueraient de graves atteintes aux droits fondamentaux des migrants vivant sur le territoire mauritanien.

Tout en reconnaissant la souveraineté de la Mauritanie, Guy Marius Sagna a tenu à souligner que cette situation ne saurait laisser le Sénégal indifférent. « La Mauritanie est un État souverain qui a le droit de définir ses propres règles, et les Sénégalais qui choisissent de s’y rendre doivent les respecter. Cependant, nous ne pouvons rester indifférents face aux traitements qui leur sont réservés », a-t-il déclaré.

Face à ces allégations préoccupantes, le député propose la mise en place d’une mission d’information parlementaire chargée d’évaluer les conditions de vie des Sénégalais et d’autres migrants ouest-africains en Mauritanie. Cette mission permettrait de recueillir des témoignages directs et des éléments concrets afin d’éclairer les autorités sénégalaises sur la réalité du terrain. « Il est essentiel que nous ayons des informations fiables et précises pour orienter les actions à mener », a-t-il insisté.

Par ailleurs, Guy Marius Sagna a annoncé son intention d’interpeller le gouvernement sénégalais sur cette crise. Il exhorte les autorités à entreprendre des démarches diplomatiques et politiques fortes pour garantir la sécurité et le respect des droits des Sénégalais établis en Mauritanie. « Nous ne pouvons fermer les yeux sur le sort de nos compatriotes », a-t-il martelé, appelant à une réaction rapide et ferme des instances concernées.

Alors que la situation des migrants africains devient de plus en plus préoccupante dans plusieurs pays de la sous-région, l’appel de Guy Marius Sagna vient rappeler l’urgence d’une réponse concertée, fondée sur la protection des droits humains et la solidarité africaine.

Me Moussa Diop tire à boulets rouges sur le tandem Diomaye-Sonko : « Une pagaille au sommet de l’État »

Dans une vidéo postée sur le réseau X (anciennement Twitter) et largement relayée ce lundi par L’Observateur, Me Moussa Diop, président du mouvement And Gor Yi/Jotna, n’a pas mâché ses mots à l’encontre du duo exécutif Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko. L’ancien directeur général de Dakar Dem Dikk dresse un tableau alarmant de la gouvernance actuelle, dénonçant ce qu’il qualifie de « graves incohérences » dans la gestion des finances publiques du Sénégal.

Au cœur de ses critiques : la mauvaise gestion du foncier et l’opacité des mécanismes de répartition des fonds communs. Me Diop fustige également l’administration des Douanes, qu’il estime inefficace et dépourvue de transparence, appelant à une réforme en profondeur du secteur et à une révision des procédures de traitement, souvent éloignées du principe de mérite.

L’homme politique s’inquiète surtout de l’évolution vertigineuse de la dette publique, qu’il juge préoccupante. Il déplore le fait que malgré l’héritage budgétaire difficile laissé par l’ancien régime, le gouvernement actuel poursuit dans la même logique d’endettement. « En 2024, la dette dépasse déjà 4 000 milliards FCFA, et pourrait atteindre près de 5 000 milliards en 2025 si rien n’est fait », alerte-t-il.

Me Moussa Diop remet également en question la transparence dans l’utilisation de ces emprunts, exigeant des éclaircissements clairs à l’endroit des citoyens sénégalais. « Il est inadmissible que les Sénégalais ne soient pas informés de la destination de ces sommes colossales », martèle-t-il.

L’avocat appelle à une reddition des comptes plus large, qui ne se limiterait pas aux responsables de l’ancien régime, mais s’étendrait également à des institutions comme la BCEAO. Il met en lumière les zones d’ombre entourant le rapport de la Cour des comptes, indiquant que le document n’aurait pas été signé par l’ensemble des présidents de chambre. Pour lui, cet épisode est symptomatique d’« une pagaille au sommet de l’État ».

À travers cette sortie musclée, Me Moussa Diop tente de sonner l’alerte sur les dérives qu’il attribue à la gestion du tandem Diomaye-Sonko, tout en se positionnant en vigie politique face à ce qu’il considère comme une dérive budgétaire inquiétante et un déficit de gouvernance.

Le M2S alerte sur la dégradation socio-économique et interpelle le gouvernement

Dans un contexte marqué par des difficultés économiques croissantes, le Mouvement pour Sauver le Sénégal (M2S) tire la sonnette d’alarme sur la détérioration continue des conditions de vie des populations. Dans un communiqué rendu public ce dimanche, le mouvement déplore l’incapacité du gouvernement à répondre aux attentes fondamentales des citoyens, notamment en matière de nourriture, d’éducation, de logement et de soins de santé.

Le M2S fustige également une série de licenciements qu’il qualifie « d’excessifs » dans plusieurs entités publiques stratégiques telles que le Port Autonome de Dakar, la RTS, le CDC et l’AIBD. Selon le mouvement, ces mesures ne font qu’exacerber les tensions sociales dans un climat déjà tendu. Il demande, par conséquent, l’arrêt immédiat de ces licenciements qu’il considère comme une source d’instabilité.

Dans sa déclaration, le M2S se montre également très critique à l’égard du PASTEF, parti aujourd’hui au pouvoir. Celui-ci, selon le mouvement, semble avoir trahi les espoirs placés en lui : « Le PASTEF passe des solutions aux lamentations, des projets aux procès, de la reddition de comptes aux règlements de comptes, et transforme un pays en ruines en une bamboula pastéfienne caractérisée par un train de vie dispendieux », fustige le communiqué.

Le mouvement brosse un tableau sombre de la situation nationale : chômage des jeunes persistant, insécurité croissante, climat social tendu, paralysie du secteur du BTP, tensions dans l’éducation, et détresse des populations vulnérables. Il dénonce également une justice jugée « sélective et sous influence », marquée par « l’arrestation d’adversaires politiques dont le seul tort serait de posséder une fortune considérable ».

Face à cette situation préoccupante, le M2S appelle à une gouvernance plus responsable et inclusive. Il recommande « une attention accrue, une souplesse et une sagesse dans la prise de décision, un dialogue permanent sur les problèmes sensibles, une acceptation humble de l’actif et du passif hérités des prédécesseurs, ainsi qu’un optimisme modéré pour remplacer le pessimisme ambiant ».

À travers cet appel, le Mouvement pour Sauver le Sénégal invite les autorités à recentrer leur action autour des urgences nationales et des préoccupations réelles des citoyens, loin des querelles politiques et des effets d’annonce.

Le président de la jeunesse républicaine recarde Mansour Faye : « Arrêtez vos balivernes ! »

Dans une récente intervention, Mansour Faye, ancien ministre des Infrastructures et des Transports, a tiré la sonnette d’alarme sur la détérioration de l’économie sénégalaise. Il a pointé du doigt le Premier ministre Ousmane Sonko, l’accusant d’agir de manière à privilégier ses intérêts personnels au détriment du bien-être national. Faye a également suggéré à Sonko de se tourner vers l’ancien président Macky Sall pour tirer parti de son expérience. Cette déclaration a suscité une réaction vive d’Oumar Diop, président du mouvement de la jeunesse républicaine, qui n’a pas manqué de répliquer avec fermeté.

« Votre diatribe contre le régime actuel est un tissu d’absurdités et de mauvaise foi qui ne trompe personne. Le Sénégal va mal, dites-vous ? Le mal est partout ? Et qui a tenu les rênes de ce pays pendant des années, si ce n’est vous et vos alliés sous Macky Sall ? Vous osez parler de dégradation économique comme si vous n’aviez pas laissé une dette publique écrasante et un peuple exaspéré par vos promesses creuses. Vos larmes de crocodile ne masqueront pas votre part de responsabilité dans ce gâchis, quid du dossier COVID?
Vous pointez du doigt ce « SAS », ce « demi-dieu » Ousmane Sonko, soyons clairs en l’accusant d’ego surdimensionné et d’incompétence. Mais regardez-vous dans un miroir ! »

« Qui a jonglé avec les ministères surfant sur ses faveurs familiales, hein ? Votre attaque est risible venant d’un homme qui a prospéré dans l’ombre d’un système que les Sénégalais ont rejeté en 2024. Et cette idée grotesque de supplier Macky Sall de revenir sauver la mise ? C’est une insulte à l’intelligence collective ! Douze ans de pouvoir, et vous parlez d’émergence ? Où est-elle, cette émergence, quand la jeunesse croupit dans le chômage et que la dette nous étouffe ? »

« Vous pleurnichez sur la « sortie ratée » de Sonko et ses effets sur le panier de la ménagère. Mais qui a creusé le trou budgétaire qu’il a dénoncé ? Sonko a eu le courage de dire la vérité sur l’état désastreux des finances, une vérité que vous avez maquillée pendant des années. Oui, les agences de notation dégradent le Sénégal, et alors ? C’est le prix à payer pour arrêter de vivre dans le déni que vous avez entretenu. Vous parlez de santé, d’éducation, d’infrastructures comme si vous aviez des leçons à donner. Où étaient vos grands projets sociaux quand vous étiez aux commandes ? »

« Et ce culot de demander à Diomaye Faye de larguer Sonko pour s’acoquiner avec Macky Sall ! Les Sénégalais ont voté pour une rupture, pas pour un retour en arrière dans vos vieilles recettes éculées. Votre « signal fort », c’est du vent, une tentative désespérée de réhabiliter un passé que le peuple a vomi. Assez de ces jérémiades ! Si vous voulez vraiment l’intérêt supérieur de la nation, commencez par assumer vos échecs au lieu de jouer les prophètes de malheur. Le Sénégal mérite mieux que vos lamentations stériles. »

Oumar Diop
Président du mouvement de la jeunesse républicaine

Badara Gadiaga sur les rumeurs d’extradition de Macky Sall : « Son rayonnement international dérange »

Alors que des rumeurs circulent sur une possible extradition de l’ancien président Macky Sall, le chroniqueur Badara Gadiaga a vivement réagi, dénonçant ce qu’il considère comme une tentative de décrédibilisation d’un leader dont l’influence dépasse les frontières du Sénégal.

Dans une déclaration récente, Badara Gadiaga a souligné que le succès international de l’ancien chef de l’État semble déranger certains acteurs politiques du pays. « J’ai remarqué que quand Macky Sall rayonne sur le plan international, cela dérange certains au Sénégal », a-t-il affirmé. Il a rappelé que l’ancien président a récemment été choisi par plusieurs chefs d’État africains pour les représenter dans des discussions d’envergure, un fait qu’il juge révélateur de l’estime dont bénéficie Macky Sall à l’échelle continentale.

Cependant, cette reconnaissance ne semble pas être du goût de tout le monde. « J’ai vu un grand leader du pouvoir assimiler cela à une provocation de l’ancien chef de l’État. C’est grave », a ajouté Badara Gadiaga, critiquant l’attitude de certains responsables sénégalais face à l’influence persistante de Macky Sall.

Le chroniqueur n’a pas hésité à pointer du doigt ce qu’il perçoit comme une faiblesse de la diplomatie actuelle. Selon lui, le ministre des Affaires étrangères n’a pas su imposer son leadership sur la scène internationale, tandis que le Premier ministre ne parvient pas à asseoir son influence au-delà du Mali et de la Mauritanie. « Que des présidents africains adoubent Macky Sall et que cela dérange certains, ils ont un problème », a-t-il conclu.

Ces déclarations viennent s’ajouter à un climat politique déjà tendu, où l’avenir de l’ancien président Macky Sall continue de faire débat. Ses détracteurs et ses partisans s’opposent sur la portée de son héritage et sur son rôle actuel dans la diplomatie africaine. Reste à voir si ces tensions donneront lieu à de nouvelles polémiques dans les semaines à venir.

Farba Ngom à Rebeuss : Une affluence record pour le député-maire des Agnam

Détenu depuis le 27 février dans le cadre de l’affaire des 125 milliards de francs CFA, le député-maire des Agnam, Mouhamadou Ngom alias Farba Ngom, suscite une mobilisation impressionnante à la prison de Rebeuss. Logé dans la chambre 42 avec Lat Diop, ancien Directeur général de la Lonase, l’influent responsable de l’Alliance pour la République (APR) a reçu une vague de visiteurs sans précédent lors du dernier jour de visite.

Selon des sources proches de l’établissement pénitentiaire, c’est une foule considérable qui s’est pressée aux portes de la prison pour voir Farba Ngom. « C’était un monde fou qui tenait à le voir. Et comme l’administration pénitentiaire ne peut rien faire, tout ce beau monde a été admis à voir le maire des Agnam », confie une source au journal Les Échos.

Ce flux impressionnant de visiteurs témoigne de l’influence et de la popularité du parlementaire, proche de l’ancien président Macky Sall. Connu pour son rôle clé dans l’APR et son influence dans le nord du pays, Farba Ngom semble conserver un soutien indéfectible, malgré les lourdes accusations qui pèsent sur lui.

Cette situation soulève néanmoins des interrogations sur la gestion des visites en milieu carcéral. L’administration pénitentiaire, souvent critiquée pour des conditions strictes d’accès aux détenus, a dû faire face à une affluence exceptionnelle pour ce détenu particulier. Une situation qui pourrait relancer le débat sur le traitement différencié de certains prisonniers influents.

En attendant l’évolution de son dossier judiciaire, Farba Ngom continue de démontrer qu’il reste un acteur politique de premier plan, même derrière les barreaux.

Fin de mission de Pape Mada Ndour à la présidence : Un départ avec polémique

L’ex-Chef de Cabinet exprime sa gratitude et renouvelle son engagement pour le Sénégal

Depuis la diffusion de l’information relative à la fin de mes fonctions, les Sénégalais, de tous horizons, me témoignent leur soutien. Je les remercie du fond du cœur. Je voudrais simplement préciser que cette décision du Président de la République n’est en rien liée à ma dernière sortie médiatique, émission pour laquelle, avant d’entrer en contact avec le journaliste, j’avais reçu l’accord du Président de la République et, à la suite de laquelle, j’ai reçu les félicitations de Monsieur le Premier Ministre, qui en avait vu des extraits.

Je remercie tout d’abord chaleureusement Monsieur le Président de la République de m’avoir choisi, parmi tous les Sénégalais, pour être son Chef de Cabinet et, ainsi, l’un de ses plus proches collaborateurs. Je le remercie ensuite de m’avoir donné l’opportunité, en tant que commis de l’administration, d’être au sommet de l’État. Je le remercie enfin de m’avoir écouté durant de longues heures parfois, consulté, et partagé avec moi des moments uniques. Je connais sa détermination à conduire le Sénégal à bon port et suis certain de ses capacités à y parvenir.

Naturellement, je reste disponible, aux côtés de tous les Sénégalais et avec mes frères de parti, pour contribuer à la réalisation du projet, là où le devoir m’appellera.

Ramadan Mubarak ! Alhamdoulillah alakoulihal.

Papa Mada NDOUR

Parlement International Paix et Tolérance : la députée Maréme Mbacké décroche un sommet dédié aux femmes

La 12ᵉ session plénière du Parlement International Paix et Tolérance s’est achevée à Genève, en Suisse, les 3 et 4 mars 2025. Présidée par S.E. Ahmed bin Mohammed Al Jarwan, président du Conseil Mondial pour la Tolérance et la Paix, et S.E. Djangarang Epainete, député de la République du Tchad, cette rencontre internationale visait à promouvoir une culture mondiale de tolérance et de paix.

Composé de membres issus des parlements nationaux du monde entier, le Parlement se consacre à l’examen des évolutions mondiales en matière de tolérance et de paix, ainsi qu’à la formulation de recommandations pour faire face aux défis émergents. Le Sénégal a été représenté par l’honorable députée Maréme Mbacké.

Lors de son intervention, Maréme Mbacké a tenu à transmettre « les salutations distinguées » de S.E. El Malick Ndiaye, président de l’Assemblée nationale du Sénégal, ainsi que de l’ensemble des députés de la 15ᵉ législature.

Elle a mis en avant le modèle exemplaire de tolérance que représente le Sénégal, un pays où cohabitent pacifiquement plusieurs ethnies et religions. « Notre population est composée à plus de 95 % de musulmans. Pourtant, notre premier président, Léopold Sédar Senghor, était un chrétien soutenu par des chefs religieux musulmans. Ses deux successeurs sont musulmans et ont, respectivement, des épouses chrétiennes », a-t-elle rappelé.

Le Sénégal est également reconnu pour sa stabilité et sa culture du dialogue. Un atout que la députée a tenu à souligner : « Notre pays est le plus pacifique de la sous-région ouest-africaine. Le seul conflit que nous avons connu, dans la partie sud du pays, est en voie de résolution avec la signature d’un accord entre le MFDS et l’État du Sénégal, sous la présidence de S.E. Bassirou Diomaye Faye », s’est-elle réjouie. Maréme Mbacké a ainsi succédé à l’ancien ministre et parlementaire Pape Sagna Mbaye dans la représentation du Sénégal au sein du Parlement International Paix et Tolérance.

Fervente défenseuse des droits des femmes, Maréme Mbacké a plaidé en faveur d’une meilleure prise en compte de cette catégorie vulnérable. Grâce à ses efforts, elle a réussi à convaincre le président S.E. Ahmed bin Mohammed Al Jarwan d’initier un sommet exclusivement dédié aux femmes.

Ce sommet, inspiré de celui de Pékin (Beijing), se tiendra en Afrique au cours de l’année 2025. Selon Maréme Mbacké, « la paix est importante pour tous, mais elle est primordiale pour les femmes et les enfants ».

Au cours de cette session, le Parlement a fermement condamné la violence comme moyen de résolution des conflits. Il a préconisé des mesures favorisant la réconciliation, la cohésion sociale et le développement durable.

Dans sa déclaration finale, l’assemblée a exhorté les gouvernements, les parlements et les organisations internationales à faire du dialogue, de la coopération et de l’ouverture les piliers fondamentaux de la construction d’un avenir plus pacifique et durable pour les générations futures.

La charte du Parlement International Paix et Tolérance est aujourd’hui signée par 110 pays à travers le monde. Pour rappel, cette entité constitue l’organe parlementaire du Conseil Global pour la Tolérance et la Paix (CGTP). Elle regroupe des membres de parlements nationaux engagés dans l’analyse des évolutions mondiales en matière de tolérance et de paix, ainsi que dans l’élaboration de recommandations adaptées aux défis émergents.

Mansour Faye charge le régime en place : “Le Sénégal va mal”

L’ancien ministre et maire de Saint-Louis, Mansour Faye, a sévèrement critiqué le régime actuel, l’accusant d’être responsable de la dégradation économique et sociale du pays. Dans une déclaration au vitriol, il pointe du doigt l’incapacité du pouvoir à gérer la situation et appelle à un retour à l’expertise de l’ancien président Macky Sall.

“Le Sénégal va mal” : une critique sans concession

Selon Mansour Faye, le Sénégal traverse une crise profonde qui touche tous les secteurs. “Le mal est partout, et l’environnement économique, déjà au plus bas, ne cesse de se dégrader”, déplore-t-il. L’ancien ministre attribue cette situation à “SAS”, qu’il décrit comme un “demi-dieu” ayant sacrifié le pays pour des intérêts personnels et un ego surdimensionné. “Sans parler de son incompétence, de ses carences et de sa soif de vengeance injustifiée !”, insiste-t-il.

Le maire de Saint-Louis appelle le président Bassirou Diomaye Faye à prendre ses responsabilités et à s’éloigner d’Ousmane Sonko, qu’il considère comme l’homme de l’échec. “Celui qu’il nomme SAS, le ‘demi-dieu’, a échoué, hélas, et ne se relèvera jamais”, martèle-t-il. Mansour Faye estime que la seule solution pour redresser le pays serait que le président “se tourne vers Macky Sall pour qu’il l’épaule et le conseille”.

Selon lui, en douze ans de pouvoir, Macky Sall a su “mettre le pays sur les rampes de l’émergence”, tandis que la nouvelle gouvernance met en péril les acquis économiques et sociaux.

Mansour Faye fustige particulièrement la gestion des finances publiques par le gouvernement en place. “La sortie ratée de Sonko sur les finances publiques va occasionner des conséquences désastreuses et dévastatrices sur le panier de la ménagère, déjà mal en point”, avertit-il.

Il met en garde contre une aggravation de la précarité pour la population et évoque la baisse de la note du Sénégal par les agences de notation, un signe inquiétant pour l’économie nationale. “Cette situation, artificiellement engendrée par l’incurie du pouvoir, limite la marge de manœuvre de l’État pour investir dans des projets sociaux tels que la santé et l’éducation, ou dans des projets d’infrastructures”, alerte-t-il.

Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte où plusieurs figures de l’ancien régime expriment leur scepticisme face aux orientations économiques et politiques du gouvernement. Alors que la coalition au pouvoir se défend d’un “nettoyage” nécessaire pour une gouvernance transparente, l’opposition y voit une volonté de déstabilisation qui pourrait plonger le pays dans une crise plus profonde.

Cambriolage à la direction informatique du Trésor : l’enquête s’accélère

L’enquête sur le cambriolage des locaux de la direction de l’informatique du Trésor public, situé au 15, Rue Malenfant, au centre-ville de Dakar, connaît des avancées significatives. Selon L’Observateur, les auditions ont débuté ce jeudi 6 mars, marquant une nouvelle étape dans l’enquête menée par la Sûreté urbaine.

D’après le journal du Groupe Futurs Médias (GFM), les enquêteurs ont entendu plusieurs cadres de la direction concernée, dont la responsable des lieux. Ces derniers ont été soumis à une série de questions portant principalement sur la nature des données contenues dans les ordinateurs dérobés.

En plus du personnel, les forces de l’ordre ont également auditionné l’agent de police A. Goudiaby, de la 9e Compagnie du Groupement mobile d’intervention (GMI), ainsi que le vigile J. M. Niakh, chargé de la surveillance des locaux durant la nuit du cambriolage. Malgré ces interrogatoires approfondis, toutes les personnes entendues sont ressorties libres.

En parallèle des auditions, la Sûreté urbaine a engagé une autre phase clé de son enquête : l’exploitation des images de vidéosurveillance. Les enquêteurs analysent non seulement les caméras installées au sein de la direction de l’informatique du Trésor, mais aussi celles d’un commerce multiservice situé en face du bâtiment. Ces images pourraient fournir des indices précieux sur les auteurs du cambriolage.

Pour rappel, les faits se sont déroulés dans la nuit du 2 au 3 mars. Les malfaiteurs ont ciblé les bureaux 18, 20 et 22, situés au deuxième étage d’un immeuble de trois niveaux. Ils ont emporté trois ordinateurs, dont deux portables, ainsi qu’une somme de 200 000 francs CFA.

Les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour identifier les responsables et déterminer si le vol visait des informations sensibles contenues dans les équipements informatiques subtilisés.

Macky Sall au Maroc : une fausse rumeur d’expulsion démentie

Depuis mercredi, des informations circulant sur certains médias et réseaux sociaux prétendaient que le Maroc aurait demandé à l’ancien président sénégalais Macky Sall de quitter son territoire. Toutefois, après vérification, il s’avère que cette rumeur est totalement infondée.

Selon Confidentiel Afrique, qui cite des sources proches du cabinet royal marocain, aucune demande d’extradition n’a été formulée par Dakar, et aucune procédure administrative ou pénale n’est en cours contre Macky Sall au Maroc.

Une source marocaine citée par le média affirme : « C’est vous qui me l’apprenez, je ne sais pas vraiment d’où vient cette information. À l’heure où je vous parle, aucune procédure administrative ou pénale allant dans le sens d’extrader Macky Sall vers Dakar n’est à l’ordre du jour. »

Le Maroc considère toujours l’ancien président sénégalais comme un « résident de marque », bénéficiant d’un accueil digne de son statut, en raison de ses liens privilégiés avec le roi Mohammed VI et le peuple marocain.

L’origine de cette rumeur remonterait au site mauritanien Cridem.org, avant d’être reprise par plusieurs médias sénégalais. Certains observateurs estiment que cette fausse information pourrait être une tentative de fragiliser les relations diplomatiques entre le Maroc et le Sénégal, qui ont toujours été au beau fixe.

Cette polémique intervient alors que plusieurs anciens dignitaires du régime de Macky Sall font l’objet d’enquêtes sur des dossiers financiers sensibles au Sénégal. Cependant, le Maroc a choisi de garder ses distances avec ces affaires, adoptant une posture diplomatique stable avec Dakar.

Pour l’instant, Macky Sall continue de résider au Maroc, où il est accueilli en tant qu’ancien chef d’État sénégalais et allié historique du royaume chérifien.

Abdoul Mbaye interpelle le gouvernement sur la transparence des dépenses agricoles

L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a récemment pris la parole pour exiger des éclaircissements sur l’utilisation des fonds alloués à la campagne agricole. Dans un post publié sur sa page Facebook, il a interpellé le gouvernement sur l’efficacité des 50 milliards de francs CFA engagés pour soutenir l’agriculture, appelant à une évaluation rigoureuse des résultats obtenus.

Dans son message, Abdoul Mbaye insiste sur la nécessité de rendre des comptes aux citoyens concernant l’impact réel de ces investissements. « S’il vous plaît messieurs, donnez des informations sur les résultats de la campagne agricole afin que nous puissions apprécier l’efficacité de la dépense de plus de 50 milliards annoncée lors du conseil interministériel pour la financer », a-t-il écrit.

Cette déclaration intervient dans un contexte où plusieurs acteurs du secteur agricole expriment des préoccupations quant à la distribution des intrants, la productivité et les conditions difficiles auxquelles font face les agriculteurs.

Au-delà du bilan de la campagne actuelle, l’ancien chef du gouvernement met également en avant l’urgence de préparer les prochaines campagnes agricoles. « Mais surtout pour évaluer les besoins et la détresse actuels du monde paysan. Également pour mieux préparer leur campagne 2025-2026 car il est grand temps ! », a-t-il ajouté.

Cet appel traduit une inquiétude plus large sur la situation du monde rural, notamment en raison des aléas climatiques, du coût des engrais et de l’accès aux financements. Abdoul Mbaye souligne ainsi la nécessité d’une planification plus efficace et d’une meilleure anticipation des défis à venir.

Cette sortie d’Abdoul Mbaye s’inscrit dans un débat plus large sur la gestion des finances publiques et la transparence dans l’utilisation des ressources allouées aux secteurs stratégiques du pays. La question de l’efficacité des dépenses publiques, notamment dans l’agriculture, revient régulièrement dans l’actualité, avec des interrogations sur l’impact réel des investissements annoncés.

Compétence des collectivités locales en matière de gestion foncière : Amadou Ba propose de suspendre leur rôle jusqu’aux prochaines élections

Le député Amadou Ba, membre du parti PASTEF, a récemment annoncé son intention de soumettre à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à suspendre, jusqu’aux prochaines élections, la compétence des collectivités locales en matière de gestion foncière. Cette décision est motivée par une volonté de réformer en profondeur le système foncier du Sénégal, qu’il juge largement responsable des multiples problèmes d’accès aux terres et de développement du pays.

Le député Amadou Ba dénonce un système foncier qui empêche des institutions publiques essentielles comme la SICAP, la SN HLM et le ministère de l’Urbanisme d’obtenir les terrains nécessaires pour des projets de développement. Selon lui, la gestion foncière par les collectivités locales a créé une barrière administrative et technique qui freine les initiatives de logement social et d’autres projets d’envergure.

« Le foncier, qui est censé être gratuit au Sénégal, devient de facto le premier coût de construction pour le logement social. Cela alourdit la facture. Si on ne réforme pas le foncier, le pays n’avancera pas », a affirmé Amadou Ba, soulignant l’impact négatif de cette gestion fragmentée sur le coût des projets de développement.

Le député propose ainsi que l’État prenne en main la gestion foncière à travers une réforme radicale. Il suggère que l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT), plutôt que les collectivités locales, devienne l’entité centrale en charge de l’allocation et de la gestion des terres. Cette réforme, selon lui, permettrait de rationaliser l’accès aux terrains et d’accélérer les projets d’infrastructures et de logements sociaux.

Une autre priorité de cette proposition est la préservation des terres agricoles. Amadou Ba s’inquiète de l’urbanisation rapide et souvent désorganisée qui menace ces terres essentielles à la sécurité alimentaire du pays. Il propose une interdiction stricte de toute délibération foncière sur ces zones sensibles afin d’éviter leur bétonnage et leur transformation en zones urbaines ou industrielles non durables.

« On a identifié les meilleurs sols. On ne peut accepter que des gens les bétonnent. Si on ne fait rien, les gens vont accaparer le foncier sur le site. L’État devra ensuite payer des impenses, alors qu’on peut l’éviter », a expliqué le député. Selon lui, la gestion des zones agricoles doit être rationalisée et protégée contre les spéculations foncières pour garantir une agriculture durable.

Amadou Ba va encore plus loin en suggérant une meilleure définition des zones industrielles et leur planification afin de faciliter les investissements dans l’agriculture et l’industrie. Il propose de mettre en place un système où, en un clic, les investisseurs nationaux et étrangers pourraient identifier des terrains disponibles pour des projets agricoles et industriels. Cela permettrait d’éviter l’accaparement des terres et de rendre l’accès à ces espaces plus transparent et accessible.

À travers cette réforme, Amadou Ba entend s’attaquer de front aux problèmes structurels du secteur foncier sénégalais. Il considère cette réorganisation comme une étape essentielle pour garantir un développement harmonieux et durable du pays. Le député reste convaincu qu’une gestion centralisée du foncier par l’ANAT, ainsi que la préservation des terres agricoles et la planification stratégique des zones industrielles, sont les clés de l’avenir du Sénégal.

Si cette proposition de loi est adoptée par l’Assemblée nationale, elle pourrait avoir un impact significatif sur la gestion du foncier au Sénégal, notamment en facilitant l’accès à la terre pour les projets d’infrastructure et en protégeant les espaces agricoles vitaux pour l’économie et la sécurité alimentaire du pays.

Sénégal : Un député exige une enquête parlementaire sur un marché d’armement controversé

Une nouvelle polémique éclate autour d’un marché d’armement de 45 milliards FCFA signé en 2022 entre le Ministère de l’Environnement et l’homme d’affaires nigérien Aboubakar Hima, alias « Petit Boubé ». Ce lundi, le député Babacar Ndiaye, membre du parti Pastef, a déposé une résolution à l’Assemblée nationale pour la création d’une commission d’enquête parlementaire.

L’élu s’interroge sur la pertinence de cette acquisition pour un ministère dont la mission principale est la protection de l’environnement. L’arsenal prévu – fusils d’assaut, munitions, véhicules blindés et drones – semble disproportionné pour les agents des Eaux et Forêts, traditionnellement chargés de la lutte contre le braconnage et la préservation des ressources naturelles.

Mais au-delà du caractère inadapté de l’équipement, plusieurs zones d’ombre entourent ce contrat. D’abord, le fournisseur choisi, Aboubakar Hima, est une figure controversée, visée par plusieurs enquêtes internationales pour des affaires de corruption et de détournement de fonds dans le cadre de marchés d’armement en Afrique de l’Ouest. Ensuite, et surtout, malgré l’énorme somme engagée, aucun des équipements commandés n’a été livré.

Pour Babacar Ndiaye, cette affaire soulève de sérieuses questions sur la transparence du processus et l’opportunité d’un tel achat par un ministère qui n’a pas vocation à gérer des acquisitions militaires. Il estime que cette responsabilité aurait dû revenir au Ministère des Forces armées, qui aurait pu placer le marché sous le régime du « Secret Défense » si nécessaire.

Face à ces interrogations, le député appelle l’Assemblée nationale à faire toute la lumière sur cette affaire et à identifier d’éventuelles responsabilités. Cette initiative parlementaire risque de relancer le débat sur la gestion des fonds publics et la gouvernance dans les marchés d’armement au Sénégal.

Macky Sall sommé de quitter le Maroc ? Une rumeur qui divise

Selon des informations récentes, les autorités marocaines auraient discrètement informé l’ancien président sénégalais, Macky Sall, qu’il n’était plus le bienvenu sur leur territoire et qu’il devait quitter le pays. 

En réaction à ces allégations, Pape Malick Ndour, ancien ministre et membre de l’Alliance pour la République (APR), a exprimé des doutes quant à la véracité de ces informations. Il s’interroge sur les bases légales d’une éventuelle demande d’extradition de Macky Sall par le Sénégal, soulignant qu’un président ne peut être poursuivi que pour haute trahison et que Macky Sall n’a pas été mis en accusation. Il considère ces rumeurs comme une tentative de ternir l’image et le leadership de l’ancien président.

Il est important de noter que ces informations proviennent principalement de sources non officielles et qu’aucune confirmation officielle n’a été faite à ce jour.

Abdoulaye Ndiaye condamné à six mois de prison pour diffusion de fausses nouvelles

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné, ce mercredi 5 mars 2025, Abdoulaye Ndiaye à six mois de prison, dont trois mois ferme, et à une amende de 200 000 F CFA. Le chargé de communication de Farba Ngom était poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et propos contraires aux bonnes mœurs.

Lors d’un live sur les réseaux sociaux avec l’influenceur Kaliphone, Abdoulaye Ndiaye avait avancé plusieurs affirmations qui lui ont valu des poursuites judiciaires. Il avait notamment attribué l’arrestation de Samuel Sarr à une prétendue volonté de l’État de bloquer un projet de centrale électrique. Il avait également accusé le gouvernement d’entraver les projets de développement à Matam et reproché à Ousmane Sonko d’utiliser l’avion présidentiel.

Face aux juges, le prévenu a reconnu les faits tout en précisant qu’il s’agissait de déclarations à caractère politique. « Je ne pensais pas que l’on pouvait me reprocher ces propos, puisqu’Ousmane Sonko disait pareil sans être inquiété », a-t-il expliqué avant de présenter des excuses : « Je demande pardon », a-t-il répété à plusieurs reprises.

Le procureur a estimé que ces déclarations allaient au-delà du simple débat politique et constituaient une atteinte à la cohésion nationale. Il a requis une peine de six mois de prison, dont trois mois ferme, pour sanctionner les faits.

De son côté, l’avocat de la défense, Me Ousmane Thiam, a reconnu que son client avait tenu des propos excessifs, mais a plaidé pour la clémence du tribunal.

Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur et condamné Abdoulaye Ndiaye à six mois de prison, dont trois mois ferme, assortis d’une amende de 200 000 F CFA.

Cette décision s’inscrit dans un contexte où les autorités multiplient les poursuites contre les discours jugés nuisibles à l’ordre public, notamment sur les réseaux sociaux.

Tensions politiques au Sénégal : Bassirou Kébé défend Macky Sall face aux accusations du gouvernement

Les tensions politiques continuent de s’intensifier au Sénégal, alimentées par les déclarations chocs autour de l’ancien président Macky Sall. Invité de l’émission Salam Sénégal sur Radio Sénégal, Bassirou Kébé, président du mouvement Liggey Sunu Reew et membre de l’Alliance pour la République (APR), a vivement réagi aux rumeurs faisant état d’une possible convocation de Macky Sall par la justice.

Cette hypothèse, soulevée par Amadou Moustapha Ndjekk Sarré, ministre et porte-parole du gouvernement, est perçue par Bassirou Kébé comme un « projet voué à l’échec ». Selon lui, une telle démarche relèverait davantage d’un « règlement de comptes » politique que d’une véritable volonté de justice.

Dans son intervention, Bassirou Kébé a tenu à réfuter toute implication de l’ancien président dans les irrégularités signalées par la Cour des Comptes. « Ils s’accrochent sur le rapport, mais il ne cite personne et ne parle pas de détournements », a-t-il martelé. Il a insisté sur le fait que les anomalies relevées par l’institution ne constituent en rien des preuves de malversations, mais plutôt des irrégularités comptables courantes dans la gestion des finances publiques.

Le débat s’est encore envenimé après que Moustapha Ndjekk Sarré a qualifié Macky Sall de « chef de gang ». Des propos vivement dénoncés par Bassirou Kébé, qui y voit une atteinte non seulement à l’ancien président, mais aussi à l’ensemble de ceux qui ont servi sous son régime. « Cela voudrait dire que moi, Bassirou Kébé, je suis un gangster », a-t-il ironisé, fustigeant ce qu’il considère comme une dérive verbale du gouvernement actuel.

Bassirou Kébé a également regretté une communication qu’il juge « chaotique », affirmant qu’elle nuit non seulement au climat politique national, mais aussi à l’image du Sénégal sur la scène internationale.

Ces échanges musclés traduisent la persistance des clivages entre les partisans de Macky Sall et le gouvernement en place. Alors que l’actuel régime tente de marquer une rupture avec l’ancienne administration, les proches de l’ex-président dénoncent une chasse aux sorcières motivée par des intérêts politiques.

Polémique politique : Ngagne Demba Touré durcit le ton contre Macky Sall

La scène politique sénégalaise est en ébullition après les propos du ministre porte-parole du gouvernement contre l’ancien président Macky Sall. Alors que ces déclarations ont suscité de vives réactions, le directeur général de la Somisen, Ngagne Demba Touré, estime que ces critiques restent encore trop modérées au regard des actes posés par l’ex-chef de l’État.

Invité dans l’émission Quartier Général, Ngagne Demba Touré a vigoureusement défendu les propos de Moustapha Sarré, tout en affirmant qu’ils auraient pu être encore plus virulents. Selon lui, qualifier Macky Sall de « chef de gang » serait même une expression trop « légère » par rapport à ce qu’il considère comme des actes relevant du « banditisme pur et dur ».

« Tout le monde est témoin de ce que nous avons vécu dans ce pays. Si on traite Macky Sall de chef de gang, certains s’indignent sans pour autant mesurer la gravité des actes qu’il a posés », a-t-il martelé.

Ngagne Demba Touré ne s’est pas arrêté là. Il a également évoqué la question de la responsabilité des anciens présidents, dénonçant une forme d’impunité en Afrique. « Ce n’est pas parce qu’un individu a été président de la République qu’il est exempt de toute responsabilité. Cela doit cesser en Afrique. Dans les pays avancés, d’anciens chefs d’État ont été poursuivis et condamnés par la justice », a-t-il souligné.

Ces propos interviennent dans un climat politique déjà tendu, où la question d’éventuelles poursuites judiciaires contre Macky Sall continue d’alimenter le débat. Reste à savoir si ces déclarations provoqueront une escalade ou si elles seront suivies d’actes concrets sur le plan judiciaire.

Incendie au siège de Taxawu Sénégal : Khalifa Sall dénonce l’inaction de la justice

Le leader de Taxawu Sénégal, Khalifa Sall, s’est rendu dans les locaux de la Section de recherches afin de s’informer sur l’état d’avancement de l’enquête relative à l’incendie du siège de son parti. L’ancien maire de Dakar, dont les propos ont été rapportés par Les Échos, déplore un manque de progrès dans l’affaire malgré l’existence de preuves.

« Malgré l’existence de preuves, l’enquête reste au point mort », a déclaré Khalifa Sall, manifestant ainsi son mécontentement face à ce qu’il considère comme une lenteur injustifiée des investigations. Cet incendie, survenu dans un contexte politique tendu, suscite des interrogations quant à l’implication éventuelle d’acteurs politiques ou d’individus cherchant à intimider l’opposition.

L’ancien édile de Dakar n’a pas manqué de souligner une certaine inégalité dans le traitement des affaires judiciaires. « Certains dossiers avancent à une vitesse fulgurante lorsqu’ils concernent des opposants ou des activistes, pendant que d’autres restent en l’état. Cette inégalité devant la justice est inacceptable », a-t-il dénoncé, mettant en cause une possible partialité dans l’administration de la justice.

Khalifa Sall, qui coordonne également le Front pour la défense de la démocratie (FDD), une nouvelle coalition de l’opposition, exhorte les autorités judiciaires à accélérer les investigations et à garantir que les responsables soient identifiés et punis. « Les autorités en charge du dossier doivent faire preuve de davantage de célérité et de diligence afin que les coupables soient sanctionnés à la hauteur de leurs actes », a-t-il insisté.

Ce nouvel épisode vient alimenter les tensions entre l’opposition et le pouvoir, à quelques semaines d’échéances politiques cruciales. L’issue de l’enquête, si elle aboutit, pourrait avoir des répercussions majeures sur la scène politique sénégalaise.

Les Premières dames du Sénégal au service des plus démunis

Les actions sociales des Premières dames du Sénégal se multiplient ces derniers jours, témoignant d’un engagement fort envers les populations vulnérables. Après la distribution de denrées alimentaires menée par Marie Khone Faye dans son village natal de Ndiaganiao la semaine dernière, sa coépouse, Absa Faye, a également marqué les esprits avec un geste de solidarité.

Ce mardi 5 mars, Absa Faye s’est rendue dans une pouponnière à Mbour, sa ville d’origine. Accompagnée d’un important dispositif sécuritaire, elle a pris le temps de visiter les lieux et d’échanger avec les responsables de l’établissement. Sensible à la situation des enfants pris en charge, elle a promis d’intercéder auprès du président Bassirou Diomaye Faye pour soutenir la pouponnière.

Ces initiatives, relayées par le journal Les Échos, illustrent une rivalité de bienfaisance entre les deux Premières dames, chacune s’impliquant activement dans des causes sociales. En effet, Marie Khone Faye avait déjà marqué les esprits avec sa distribution de vivres à Ndiaganiao, apportant un soutien concret aux habitants de son village natal.

Cette dynamique caritative suscite de nombreux commentaires au sein de l’opinion publique. Certains y voient une compétition positive au service des plus démunis, tandis que d’autres s’interrogent sur la coordination de ces actions dans le cadre d’une politique sociale plus large du gouvernement.

Quoi qu’il en soit, les gestes de Marie Khone Faye et Absa Faye renforcent l’image d’un pouvoir attentif aux préoccupations des populations. Reste à voir comment ces engagements seront suivis d’actions concrètes et durables pour l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais les plus vulnérables.

Assane Diouf incarcéré : Khalifa Sall exige sa libération immédiate

L’activiste Assane Diouf a été placé sous mandat de dépôt ce lundi 4 mars 2025, après son interpellation pour diffusion de fausses nouvelles à la suite d’un live sur les réseaux sociaux. Cette arrestation suscite une vague de réactions, notamment celle de Khalifa Sall, leader de Taxaawu Sénégal, qui réclame sa libération immédiate.

Dans une déclaration publiée sur Facebook, l’ancien maire de Dakar a dénoncé une atteinte aux libertés fondamentales :

“Hier, il était en première ligne pour défendre la démocratie et les libertés aux côtés de ceux qui, aujourd’hui, le réduisent au silence. Son seul crime ? Avoir, encore, osé penser librement. L’arbitraire n’est pas un mode de gouvernance. J’exige la libération immédiate de Assane Diouf et le respect de ses droits.”

Assane Diouf est une figure connue pour ses prises de position tranchées sur la scène politique sénégalaise. Déjà arrêté à plusieurs reprises dans le passé, il s’est forgé une réputation d’opposant virulent au pouvoir en place. Son interpellation s’inscrit dans un contexte où plusieurs activistes et opposants politiques dénoncent un durcissement des restrictions sur la liberté d’expression au Sénégal.

Si les autorités justifient son arrestation par la nécessité de lutter contre la propagation de fausses nouvelles, ses partisans y voient une volonté d’étouffer les voix dissidentes. Pour Khalifa Sall et d’autres figures de l’opposition, cette nouvelle incarcération est une preuve supplémentaire d’un climat politique tendu à l’approche des échéances électorales.

Depuis l’annonce de son incarcération, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer la libération d’Assane Diouf. Des organisations de défense des droits humains appellent au respect des principes démocratiques et à la garantie des droits des citoyens.

Sénégal : la Haute Cour de justice enclenche la reddition des comptes

La machine judiciaire sénégalaise est en marche, et cette fois, elle semble déterminée à solder les comptes avec l’ère Macky Sall. La Haute Cour de justice, organe suprême chargé de juger les anciens ministres et hauts responsables, s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la traque des fautes de gestion présumées. Avec le soutien du Pool judiciaire financier (PJF), elle prépare les premiers dossiers de mise en accusation, visant plusieurs figures de l’ancien régime.

Selon des sources judiciaires, la démarche adoptée repose sur une approche rigoureuse et sans précipitation. Loin des effets d’annonce tapageurs, les autorités judiciaires avancent avec la précision d’un mécanisme bien huilé. Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, connu pour sa discrétion et son pragmatisme, pilote cette vaste opération dans un silence stratégique.

Depuis plusieurs semaines, le PJF enquête sur des affaires de détournement présumé de fonds publics. L’objectif est clair : identifier les responsabilités et engager des poursuites contre ceux qui ont géré de manière opaque les finances de l’État. Désormais, avec la Haute Cour de justice en mouvement, l’étau semble se resserrer inexorablement autour de plusieurs anciens ministres.

Un concept clé de cette offensive judiciaire est le « double mandat de dépôt », une situation où un ancien ministre pourrait être poursuivi à la fois par le PJF pour des infractions financières classiques et par la Haute Cour de justice pour des fautes de gestion politique.

Un cas emblématique est celui de Lat Diop, ancien directeur de la Loterie nationale du Sénégal, actuellement détenu sous mandat de dépôt dans une affaire de détournement présumé. Selon une source judiciaire autorisée, il pourrait également être poursuivi devant la Haute Cour de justice pour sa gestion au ministère des Sports, en lien avec un rapport accablant de la Cour des comptes. Tout dépend désormais de la mise en accusation votée par l’Assemblée nationale, condition sine qua non pour enclencher le processus.

Comme l’explique l’ancien parlementaire Théodore Monteil, la procédure devant la Haute Cour de justice suit un protocole précis :

1. Saisine de l’Assemblée nationale par la justice sur un dossier spécifique.

2. Vote de la mise en accusation par les députés, validant ainsi les poursuites judiciaires.

3. Intervention de la Haute Cour de justice, qui prend alors en charge l’affaire et peut prononcer des condamnations.

Cette mécanique a déjà été observée dans des précédents judiciaires marquants, comme celui d’Idrissa Seck dans les années 2000. À l’époque, l’ancien Premier ministre avait été placé sous double mandat de dépôt, illustrant la rigueur du processus lorsque les conditions sont réunies.

Si cette offensive judiciaire est perçue comme une volonté du nouveau régime de Bassirou Diomaye Faye d’assainir la gestion publique, elle suscite également des interrogations. Certains observateurs s’interrogent sur une éventuelle instrumentalisation politique, tandis que d’autres y voient un tournant décisif pour la lutte contre l’impunité.

Sénégal : La justice transitionnelle au cœur du débat après les crises politiques de 2021-2024

L’idée d’une justice transitionnelle pour traiter les événements politiques qui ont secoué le Sénégal de 2021 à mars 2024 suscite une vive controverse. Portée par Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center, cette proposition vise à mettre en place une Commission vérité, justice et réconciliation. L’objectif ? Favoriser une réflexion collective et un dialogue ouvert sur les événements récents, afin d’encourager le pardon et la réconciliation nationale.

C’est lors de son passage dans l’émission Objection de Sudfm qu’Alioune Tine a exposé son idée. Selon lui, il est essentiel que les Sénégalais puissent comprendre ce qui s’est réellement passé et engager un processus de pacification durable.

Cependant, cette initiative rencontre une forte opposition, notamment parmi les défenseurs des droits humains. Dans un entretien avec Sud Quotidien, Seydi Gassama d’Amnesty International, Alassane Seck de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme et Babacar Ba du Forum du justiciable ont exprimé des réserves, voire un rejet catégorique.

Seydi Gassama rejette fermement l’idée d’une justice transitionnelle dans ce contexte. Pour lui, le Sénégal n’a pas connu de guerre civile ni de violations systématiques des droits humains justifiant un tel processus. Il plaide plutôt pour l’abrogation de la loi d’amnistie récemment adoptée et insiste sur la nécessité de poursuivre les enquêtes judiciaires pour que justice soit rendue aux victimes.

Dans la même veine, Alassane Seck estime que les crimes et exactions survenus ces dernières années ne doivent pas être passés sous silence. Il rappelle l’engagement du Sénégal envers les statuts de Rome et la Cour pénale internationale (CPI), soulignant que le pays ne peut se permettre d’ignorer ces événements sans compromettre son respect des normes internationales en matière de justice.

À mi-chemin entre ces deux positions, Babacar Ba du Forum du justiciable se montre ouvert à la proposition d’Alioune Tine, mais sous conditions. Pour lui, une commission de réconciliation ne peut intervenir qu’après que la justice ait établi les responsabilités. Il estime que la réconciliation nationale ne peut être effective sans un travail préalable d’établissement des faits et de sanctions éventuelles.

La proposition d’Alioune Tine soulève ainsi une question de fond : faut-il privilégier la réconciliation immédiate au détriment de la justice, ou garantir d’abord la vérité et la responsabilité avant d’engager un dialogue entre les parties ?

Ce débat reflète les tensions persistantes au sein de la société sénégalaise après trois années de crise politique. Tandis que certains prônent l’apaisement par le dialogue, d’autres rappellent que l’impunité ne saurait être une option.

Affaire Assane Diouf : l’activiste placé sous mandat de dépôt pour diffusion de fausses nouvelles

L’activiste Assane Diouf a été placé sous mandat de dépôt ce lundi, après sa comparution devant le doyen des juges d’instruction du tribunal de Dakar. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et offense à une autorité qui partage les mêmes charges que le président de la République.

Tout est parti de déclarations faites par Assane Diouf mettant en cause le Premier ministre Ousmane Sonko. L’activiste a affirmé que ce dernier n’avait pas dit la vérité au sujet d’un compte bancaire contenant 1 000 milliards de francs CFA. Ces propos, relayés sur les réseaux sociaux, ont conduit le procureur de la République à s’autosaisir du dossier.

La Division des investigations criminelles (DIC), via la Brigade des affaires générales (BAG), a été chargée de l’enquête. Après un retour de parquet, le dossier a été confié au juge du 1er cabinet, qui a procédé à son inculpation avant de le placer sous mandat de dépôt.

Dans son réquisitoire introductif, le ministère public a sollicité un mandat de dépôt, estimant que les faits reprochés à Assane Diouf sont d’une gravité suffisante pour justifier son incarcération. Selon les autorités judiciaires, ses déclarations pourraient avoir des répercussions sur la stabilité politique et sociale du pays.

Ce n’est pas la première fois qu’Assane Diouf se retrouve dans le viseur de la justice sénégalaise. Connu pour ses prises de position critiques envers les autorités, il a déjà été arrêté à plusieurs reprises pour des faits similaires. Ses interventions polémiques, souvent diffusées en direct sur les réseaux sociaux, lui ont valu des poursuites judiciaires pour outrage à agent, diffusion de fausses nouvelles et trouble à l’ordre public.

L’affaire suscite déjà des réactions au sein de l’opinion publique, certains dénonçant une restriction de la liberté d’expression, tandis que d’autres estiment que la loi doit être appliquée avec rigueur pour éviter la propagation de fausses informations.

Sandiara : Clarification sur l’ambulance offerte par les Yvelines

Le pôle communication de l’ancien maire de Sandiara, Serigne Guèye Diop, a tenu à apporter des précisions concernant l’ambulance offerte à la commune par le Service d’Incendie et de Secours des Yvelines, en France. Face aux critiques formulées par certains opposants, il est essentiel de rétablir les faits et de reconnaître les efforts déployés pour doter la commune de ce précieux équipement médical.

Contrairement aux accusations véhiculées par certains acteurs politiques, c’est bien grâce aux démarches de Serigne Guèye Diop, alors maire de Sandiara, que cette ambulance a été obtenue. Ce don, fruit d’un partenariat avec les services français, visait à renforcer les capacités de prise en charge des urgences médicales au sein de la commune.

Cependant, l’arrivée de l’ambulance au Sénégal s’est heurtée aux lourdeurs administratives, retardant sa mise en service. La procédure de dédouanement et les coûts d’entreposage au port autonome de Dakar ont engendré des frais supplémentaires, qui auraient pu compromettre définitivement la réception de l’équipement.

Face à cette situation, Serigne Guèye Diop, désormais ministre de l’Industrie et du Commerce, a pris l’initiative de régler ces frais avec ses propres moyens. Son intervention a permis d’éviter le retour de l’ambulance à l’expéditeur et d’assurer son acheminement vers Sandiara.

Malgré cet engagement personnel, des voix se sont élevées pour critiquer l’ancien maire, occultant son rôle décisif dans l’obtention de cette ambulance. Pour ses partisans, ces attaques sont infondées et ne reflètent en rien la réalité des faits.

Le pôle communication de Serigne Guèye Diop appelle ainsi les habitants à ne pas se laisser influencer par ces polémiques et à reconnaître les efforts de ceux qui œuvrent pour le bien de la communauté. « Il est injuste de critiquer quelqu’un qui s’est investi personnellement pour sa commune. Il mérite au contraire d’être salué pour son engagement », souligne le communiqué.

En conclusion, l’ancien maire de Sandiara réaffirme son attachement au développement de la commune et encourage les citoyens à rester unis pour bâtir un avenir meilleur.

Affaire Farba Ngom : Me Oumar Youm met en garde l’État du Sénégal

L’affaire judiciaire impliquant le député Mouhamadou Ngom, plus connu sous le nom de Farba Ngom, continue de susciter de vives réactions. Son avocat, Me Oumar Youm, a lancé une mise en garde à l’État du Sénégal, qu’il tient pour responsable de tout incident pouvant survenir à son client en détention.

Me Oumar Youm a révélé que l’homme politique souffrirait de problèmes de santé nécessitant une attention particulière. « Il a déposé devant le juge et l’administration pénitentiaire un rapport circonstancié qui établit clairement des problèmes de santé », a-t-il déclaré dans les colonnes du journal L’Observateur. Cette déclaration laisse entendre que la détention du député pourrait avoir des conséquences sur sa condition physique.

Farba Ngom a été placé en détention après son audition devant le collège des juges du Pool judiciaire financier le 27 février. Il est soupçonné d’« activités suspectes de blanchiment de capitaux » après un signalement par les autorités financières.

Son avocat, Me Youm, a tenu à défendre son client en rappelant qu’« il n’est pas criminel d’être riche ». Il a aussi insisté sur le fait que le cautionnement imposé à Farba Ngom est une obligation légale et non une reconnaissance de culpabilité.

L’arrestation de Farba Ngom, un proche de l’ancien président Macky Sall, intervient dans un contexte politique tendu. Certains de ses partisans y voient une tentative de règlement de comptes, tandis que d’autres estiment que la justice doit faire son travail sans ingérence politique.

Sénégal : tensions politiques autour des accusations contre Macky Sall

La scène politique sénégalaise est secouée par de vives tensions après les déclarations du porte-parole du gouvernement, Moustapha Sarré, qui a accusé l’ancien président Macky Sall de graves abus de pouvoir. Sarré est allé jusqu’à qualifier l’ex-chef d’État de « chef de gang » et a évoqué la possibilité de poursuites judiciaires contre lui. Ces propos ont immédiatement suscité des réactions contrastées, certains soutenant la nécessité de faire la lumière sur la gestion de Macky Sall, tandis que d’autres dénoncent un climat de règlement de comptes.

Parmi les voix critiques, celle de Cheikh Diop, Secrétaire Général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal / Forces du changement (CNTS/FC), s’est distinguée. Invité sur iRadio, il a plaidé pour une approche plus mesurée dans le traitement des anciens dirigeants du pays. « Je ne suis pas en phase avec cette manière d’aborder les choses. Un ancien président, qu’on le veuille ou non, mérite des égards. Même si des actes non orthodoxes lui sont reprochés, le respect doit primer », a-t-il déclaré.

Cheikh Diop a également mis en garde contre un climat politique trop tendu, rappelant que dans de nombreux pays africains, la peur des représailles a souvent constitué un frein à la démocratie. Il a exhorté les autorités à éviter toute forme de chasse aux sorcières et à privilégier l’intérêt national avant toute démarche judiciaire ou politique.

Les propos de Moustapha Sarré interviennent dans un contexte où le nouveau pouvoir tente d’affirmer son autorité et de répondre aux attentes de transparence et de justice exprimées par une partie de la population. Toutefois, la question de l’attitude à adopter envers les anciens dirigeants divise profondément l’opinion.

Si certains estiment qu’il est nécessaire de faire la lumière sur la gestion de Macky Sall pour éviter l’impunité, d’autres, comme Cheikh Diop, craignent que cela ne dégénère en une spirale de règlements de comptes, nuisible à la stabilité du pays.

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