Inondations à Kaolack : Entre détresse et résilience des populations, le maire Serigne Mboup à la recherche de solutions

Chaque saison des pluies ramène avec elle son lot d’angoisses pour les habitants de Kaolack. Depuis des années, les fortes précipitations provoquent d’importantes inondations, plongeant plusieurs quartiers de la ville dans une situation critique.

À Médina Mbaba, Thioffack, Sam, Ndangane et bien d’autres quartiers, les eaux stagnantes envahissent les maisons, les écoles, les routes et les marchés. Des familles entières se retrouvent sans abri, forcées de chercher refuge chez des proches ou dans des abris improvisés.

Face à cette récurrence du phénomène, les populations oscillent entre détresse et résilience. Malgré les pertes et les conditions de vie précaires, elles continuent de s’adapter, de se soutenir mutuellement et de faire preuve de courage.

Le maire de la ville, Serigne Mboup, est pleinement conscient de la gravité de la situation. Il multiplie les initiatives pour apporter des solutions durables aux inondations qui affectent Kaolack chaque année. Des projets de drainage, de curage des canaux et de construction d’infrastructures adaptées sont à l’étude, avec l’appui des services techniques et de partenaires institutionnels.

Cependant, la tâche reste immense et nécessite un engagement collectif à long terme. Pour beaucoup, il est impératif que les autorités locales et nationales conjuguent leurs efforts pour répondre efficacement à ce fléau, et surtout, éviter que les prochaines saisons des pluies ne ravivent encore le même cauchemar.

Transport aérien au Sénégal : Pourquoi les avions L410-NG restent cloués au sol malgré leur potentiel évident

L’acquisition par l’État sénégalais de cinq avions L410-NG pour Air Sénégal a suscité beaucoup d’espoirs, mais également de nombreuses interrogations quant à leur immobilisation actuelle. Cette opération, inscrite dans une stratégie nationale de redressement de la compagnie aérienne, visait à réduire les pertes abyssales enregistrées par Air Sénégal et à rendre le transport aérien plus accessible. Pourtant, malgré leur potentiel, ces appareils ne décollent toujours pas.

En 2022, Air Sénégal faisait face à une situation financière alarmante avec des pertes mensuelles dépassant les 6 milliards de francs CFA, malgré un taux de remplissage des vols supérieur à 70 %. Le déficit était particulièrement important sur les lignes internationales comme New York, Barcelone ou Milan, qui accusaient un trou de plus de 2 milliards de francs CFA par mois. À l’échelle nationale, la desserte de zones comme Cap Skirring générait elle aussi des pertes considérables. Face à cette situation, l’État a décidé d’acquérir huit avions L410-NG, en deux phases, afin de diminuer les coûts d’exploitation et ainsi rendre les vols plus abordables, notamment sur les lignes domestiques.

Ces avions sont nettement moins coûteux à exploiter que les ATR72-600 utilisés jusqu’alors. Avec un coût horaire estimé à 1 000 dollars contre 6 000 dollars pour les ATR, l’arrivée des L410-NG devait permettre de réduire les prix des billets, passant de 65 000 à environ 40 000 francs CFA, une baisse significative pour encourager l’accès au transport aérien. Contrairement à certaines accusations d’opacité, le processus d’acquisition s’est déroulé avec transparence et rigueur. Plusieurs missions, regroupant des représentants de l’ANACIM, d’Air Sénégal, de l’Armée de l’air et des ministères, se sont rendues à Prague entre août 2023 et février 2024 pour superviser les négociations, vérifier les appareils et valider les modalités techniques. Le financement a été organisé sous forme d’un crédit export tchèque sur 12 ans, évitant ainsi que la compagnie n’engage des fonds propres ou n’alourdisse sa dette.

Malgré ces conditions favorables, l’immobilisation actuelle de deux avions livrés n’est pas due à un problème technique ou stratégique, mais à un retard majeur dans la formation des personnels. Bien que le constructeur OMNIPOL ait proposé plusieurs sessions de formation entre mars et décembre 2024, aucun pilote, mécanicien ou ingénieur sénégalais n’a encore été envoyé à Prague pour se former à l’utilisation et à la maintenance de ces nouveaux appareils. Ce manquement a bloqué la mise en service des L410-NG, empêchant leur exploitation à ce jour. Il est particulièrement regrettable que cette situation touche un appareil fiable, recommandé par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et déjà utilisé avec succès dans plusieurs pays africains comme l’Algérie, le Niger ou la République démocratique du Congo.

Cette situation soulève une interrogation fondamentale sur la vision à long terme d’Air Sénégal. La compagnie doit-elle rester une institution prestigieuse mais financièrement déficitaire, réservée à une clientèle aisée, ou se transformer en un outil de désenclavement national accessible au plus grand nombre ? Les avions L410-NG, par leur performance économique et leur adaptation aux infrastructures sénégalaises, représentent une opportunité majeure pour concilier service public et viabilité financière. Pour que cette opportunité soit pleinement exploitée, une meilleure coordination entre les acteurs et une gestion proactive des ressources humaines et techniques sont désormais indispensables.

Criminalisation de l’homosexualité : entre silence du pouvoir et ingérence étrangère, Jamra hausse le ton

À travers une conférence de presse tenue ce vendredi à Dakar, le collectif « Rappel à l’ordre », animé par l’ONG islamique Jamra, a vivement interpellé les autorités sénégalaises sur ce qu’il considère comme un recul dans la lutte contre la promotion de l’homosexualité. Entre dénonciation d’une complaisance supposée du gouvernement et mise en accusation d’acteurs politiques étrangers, le discours du porte-parole Mame Mactar Guèye a été aussi offensif que structuré.

Dès l’entame de son propos, l’activiste a tenu à rappeler que les fondements religieux du Sénégal — islam comme christianisme — rejettent catégoriquement l’homosexualité. « Il est nécessaire de rappeler que, qu’il s’agisse de l’islam ou du christianisme, les deux religions condamnent fermement l’homosexualité », a-t-il martelé, regrettant ce qu’il qualifie de « complaisance politique croissante » envers les lobbies LGBT, dans un contexte où, selon lui, les engagements antérieurs n’ont pas été respectés.

Il est ainsi revenu sur le rejet, sous Macky Sall, d’une proposition de loi visant à criminaliser l’homosexualité, pourtant portée par une coalition d’organisations religieuses et sociales. Pour Mame Mactar Guèye, l’arrivée au pouvoir d’Ousmane Sonko aurait dû relancer le débat et mener à une réforme législative rapide. « Aujourd’hui, malgré le changement de pouvoir, les lobbies continuent de nous envahir », a-t-il déclaré, visiblement amer.

Mais l’une des charges les plus virulentes de la conférence a été dirigée vers Jean-Luc Mélenchon, chef de file du parti français La France Insoumise, récemment en visite à Dakar. « Jean-Luc Mélenchon a 42 ans de militantisme maçonnique », a affirmé Mame Mactar Guèye, avant d’ajouter que l’homme politique français « fait avancer l’agenda du Grand Orient de France », une organisation qu’il accuse d’avoir influencé la légalisation du mariage homosexuel en France sous François Hollande.

Selon Guèye, Mélenchon aurait revendiqué, devant des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop, être à l’origine de la première proposition législative en faveur du mariage homosexuel en France. Pour lui, cette visite aurait dû alerter les autorités sur les intentions idéologiques de leur hôte.

À ce propos, le Premier ministre Ousmane Sonko n’a pas été épargné. Mame Mactar Guèye a affirmé que Sonko avait invité Mélenchon « de bonne foi », mais que la réaction officielle du gouvernement après cette visite laisse perplexe. « Macky Sall avait au moins dit à Obama que le Sénégal n’était pas prêt. Mais avec Sonko, on parle de tolérance. Et nous, nous ne tolérons pas ça », a-t-il tonné, rappelant au passage une promesse faite, selon lui, par Sonko lors d’une rencontre avec l’association Samm Djiko : « Il avait promis que la criminalisation de l’homosexualité serait l’une de ses premières lois. Depuis, rien n’a été fait. »

Le collectif a également évoqué un « relâchement inquiétant » sur le terrain, citant le cas d’un touriste homosexuel qui, selon eux, se serait filmé à Dakar en proférant un message sur la prétendue « tolérance » du pays envers les minorités sexuelles.

En réponse, Jamra annonce la mise en place d’un « front de résistance » pour contrer ce qu’il appelle « l’agenda LGBT ». « Nous ne diabolisons personne, mais nous serons là pour dire non », a insisté Mame Mactar Guèye, tout en précisant que le collectif prévoit une mobilisation le 23 mai prochain devant un immeuble symbolique. « Nous avons déjà déposé une déclaration préalable, conformément à la Constitution. »

À travers cette sortie musclée, Jamra tente de relancer un débat sensible, dans un contexte où la société sénégalaise reste très conservatrice sur les questions de mœurs. Mais entre les appels à la législation, les accusations de trahison et les discours de résistance, le sujet risque de polariser davantage l’espace public sénégalais dans les semaines à venir.

Industries extractives : Une manne de 225 milliards pour l’État, l’ANSD et le CN-ITIE scellent un pacte pour plus de transparence

Le secteur extractif sénégalais continue de démontrer son potentiel stratégique dans l’économie nationale. Ce vendredi, un nouveau jalon a été posé en matière de gouvernance des ressources naturelles, avec la signature d’une convention-cadre de partenariat entre le Comité National de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE) et l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).

Cet accord vise à renforcer la collecte, la gestion et la diffusion des données issues de l’exploitation minière, pétrolière et gazière, dans un souci de transparence, de redevabilité et de bonne gouvernance. Une étape majeure selon Thialy Faye, président du CN-ITIE, qui y voit une avancée concrète vers une meilleure maîtrise des enjeux économiques liés au sous-sol sénégalais.

Parmi les acquis déjà visibles de ce partenariat, figurent la sécurisation et l’hébergement du site web de l’ITIE, ainsi que de sa messagerie sur les serveurs de l’ANSD. L’institution statistique nationale a également mis à disposition un véhicule pick-up pour soutenir les opérations de terrain du CN-ITIE, illustrant ainsi une synergie logistique au service de la transparence.

En perspective, les deux institutions ont annoncé la création prochaine d’une application numérique dédiée à la divulgation automatique des données extractives. Ce dispositif technologique devrait améliorer l’accessibilité publique à l’information sur les flux financiers et les impacts économiques du secteur. Un gestionnaire de données, ingénieur statisticien de formation, viendra également étoffer l’équipe technique du CN-ITIE.

Sur le plan des recettes, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le rapport semestriel 2024 du CN-ITIE, le secteur extractif a généré 236,59 milliards FCFA entre janvier et juin, dont 225,49 milliards FCFA ont été versés au Trésor public, représentant plus de 95 % des revenus globaux. Ce montant équivaut déjà à 64 % de l’ensemble des recettes collectées en 2023, signe d’une croissance soutenue et d’un potentiel en pleine expansion.

Le rapport souligne également un volume total de transactions de 862,8 milliards FCFA entre entreprises extractives et fournisseurs. Sur ce montant, 342 milliards FCFA ont été captés par des entreprises locales, soulignant les retombées économiques internes de la chaîne d’approvisionnement. À cela s’ajoutent 2,57 milliards FCFA de dépenses sociales et 972 millions FCFA alloués à des paiements environnementaux.

Pour Thialy Faye, cette dynamique financière est à coupler avec une exigence accrue de redevabilité : « Notre ambition est claire : faire du CN-ITIE un organe de référence en matière d’expertise technique et de transparence budgétaire, au bénéfice de tous les Sénégalais. »

La convention signée entre le CN-ITIE et l’ANSD va ainsi au-delà d’une simple entente administrative : elle marque une volonté assumée d’institutionnaliser l’accès à l’information, dans un contexte de valorisation stratégique des ressources minières, pétrolières et gazières du pays.

Université Iba Der Thiam de Thiès : 72 heures de grève décrétées par le SAES pour dénoncer des dérives de gouvernance

La Coordination du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) est montée au créneau ce mercredi 14 mai 2025. Dans un communiqué au ton ferme, le syndicat a annoncé une grève de 72 heures, non renouvelable, du vendredi 16 au lundi 19 mai, en dénonçant une série de dysfonctionnements qu’il qualifie de graves et préjudiciables au bon fonctionnement de l’université.

Le premier point de tension évoqué par le SAES concerne les conséquences du départ de l’École Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) de l’UIDT, survenu depuis le 1er janvier 2024. Ce retrait a, selon le syndicat, laissé derrière lui un budget conséquent, censé couvrir 31 postes d’enseignants-chercheurs et 47 postes de personnels administratifs, techniques et de service (PATS). Or, à ce jour, déplore la Coordination, aucun recrutement n’a été engagé malgré l’urgence des besoins pédagogiques et administratifs.

Par ailleurs, la Coordination SAES–Thiès a dénoncé l’état qu’elle juge catastrophique des infrastructures pédagogiques et administratives, notamment dans les UFR Santé, Sciences Économiques et Sociales (SES) et Sciences et Technologies (SET). Elle exige, à ce titre, la réalisation d’un audit indépendant pour faire toute la lumière sur l’utilisation effective du budget hérité du départ de l’ENSA.

Autre sujet de discorde : la création d’une nouvelle Unité de Formation et de Recherche (UFR) en Sciences Agronomiques, Agroalimentaires et Environnementales. Le SAES affirme que cette nouvelle entité a été mise en place sans validation du Conseil Académique, en violation flagrante de l’article 20 du décret n°2021-1504 régissant les universités. Pour la Coordination, cette décision est tout simplement « illégale, nulle et non avenue » tant qu’elle ne respecte pas les procédures de gouvernance universitaire.

Le syndicat a également fustigé la prolongation illégale de certains PATS à la retraite, soulignant que de jeunes diplômés qualifiés attendent en vain des opportunités d’emploi. Dans le même esprit, il a dénoncé la coupure arbitraire des primes d’encadrement allouées aux Assistants, certaines jamais versées depuis leur recrutement. Il exige le paiement rétroactif intégral de ces primes.

La tension est montée d’un cran avec l’instauration d’une fouille systématique du personnel, enseignants et administratifs, à l’entrée du campus. Une mesure jugée attentatoire à la liberté individuelle et à la dignité du personnel. La situation a dégénéré ce mercredi 14 mai avec l’agression, selon le syndicat, d’un camarade chargé des revendications par des vigiles au service du Recteur.

Face à cette escalade, la Coordination SAES–Thiès, en accord avec le SUDES, a décrété une grève d’avertissement de 72 heures. Une Assemblée Générale est convoquée dès le vendredi 16 mai pour décider des suites à donner à ce mouvement, qui pourrait marquer un tournant dans les rapports entre les autorités universitaires et les représentants du personnel à l’UIDT.

Saly : Un important réseau de trafic de chanvre indien démantelé

Saly – La brigade de recherches de Saly a réalisé un coup de filet majeur dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Grâce à un renseignement anonyme, les enquêteurs ont pu piéger Mamadou A. Gadiaga, principal suspect dans une affaire de trafic de chanvre indien, lors d’une opération discrète et méticuleusement préparée.

Tout a commencé par une filature à Saly, où les policiers, agissant sous couverture en tant que potentiels acheteurs, ont contacté le suspect pour l’acquisition d’un kilogramme de chanvre. Gadiaga, pensant conclure une vente, s’est présenté au point de rendez-vous avec la marchandise. Il a été pris en flagrant délit et immédiatement interpellé.

Sous pression lors de son interrogatoire, le mis en cause a coopéré avec les enquêteurs. Il a conduit les forces de l’ordre à son domicile, situé à Mbour, dans le quartier Darou Salam. Une perquisition effectuée dans sa chambre a permis de découvrir quatre autres kilogrammes de chanvre indien, soigneusement dissimulés.

Les premières conclusions de l’enquête indiquent que la drogue proviendrait de Gambie, un pays régulièrement cité comme zone de transit pour les stupéfiants destinés au Sénégal.

Au total, cinq kilogrammes de chanvre indien ont été saisis. Mamadou A. Gadiaga est actuellement placé en garde à vue dans les locaux de la brigade de Saly. Il sera déféré devant le parquet pour répondre des faits de détention, trafic et importation illicite de drogue.

Lutte contre le trafic de bois : l’armée sénégalaise frappe fort avec l’opération “FAXASS” à Kolda

Dans sa lutte continue contre les trafics illicites, l’armée sénégalaise vient de marquer un nouveau point stratégique dans la région de Kolda. À travers un communiqué diffusé par la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) et relayé par Dakaractu, il a été révélé que la Zone militaire N°6 a récemment mené une opération coup de poing baptisée “FAXASS”, dans le secteur de Médina Yéro Foulah, à la frontière avec la Gambie.

L’opération cible un fléau majeur pour l’environnement : la coupe illégale de bois, qui épuise dangereusement les ressources forestières de la région Sud du Sénégal. Ce trafic, souvent orchestré par des réseaux transfrontaliers bien structurés, représente une menace directe pour la biodiversité locale et l’équilibre écologique de zones comme Pata et Guimara, particulièrement touchées.

Le bilan de cette opération est déjà éloquent : 344 troncs de bois illicites ont été saisis, illustrant l’ampleur du pillage forestier. Ces troncs auraient été extraits clandestinement, destinés à alimenter un commerce lucratif, souvent acheminé vers les pays voisins, notamment la Gambie.

Par cette action musclée, l’armée sénégalaise affiche clairement sa détermination à mettre fin aux activités criminelles qui exploitent les ressources naturelles du pays. L’opération “FAXASS” ne se limite pas à une simple saisie : elle envoie un signal fort aux trafiquants et réaffirme la souveraineté de l’État sur l’ensemble de son territoire, y compris les zones reculées et longtemps livrées à l’exploitation illégale.

Au-delà de la protection de l’environnement, ces opérations visent également à restaurer la présence et l’autorité de l’État dans des régions parfois enclavées. Le renforcement des contrôles, la présence militaire et la coopération avec les populations locales sont autant de leviers mobilisés pour freiner la destruction des forêts sénégalaises.

Avec l’opération “FAXASS”, les forces armées sénégalaises démontrent une fois de plus leur engagement en faveur de la sécurité environnementale, un pilier désormais essentiel de la sécurité nationale.

Réforme des cautions locatives au Sénégal : entre avancée sociale et rejet des bailleurs

Une nouvelle réforme en matière de logement fait débat au Sénégal. Le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Falilou Keïta, a récemment annoncé que l’État travaille à un mécanisme permettant aux locataires de verser directement leur caution à la CDC, au lieu de la remettre aux bailleurs comme cela se fait actuellement. Une annonce qui suscite déjà une vive controverse entre les différents acteurs du secteur locatif.

Pour certains observateurs, cette réforme représente une avancée notable. Momar Ndao, président de la Commission de régulation des loyers, estime qu’il s’agit d’un pas vers plus de justice et de transparence dans les relations locatives. En plaçant la CDC comme tiers de confiance, le système garantirait la restitution de la caution au locataire en fin de bail, tout en épargnant au bailleur l’obligation de rembourser de grosses sommes d’un seul coup.

Par ailleurs, la réforme pourrait être bénéfique sur le plan fiscal. « Beaucoup de bailleurs échappent encore à l’impôt. Ce système permettra de les identifier et de rendre visible leur activité économique », a affirmé M. Ndao dans les colonnes de L’Observateur.

Du côté des locataires, les réactions sont mitigées. Si certains saluent une initiative qui pourrait renforcer leurs droits, d’autres s’inquiètent des modalités concrètes d’application, notamment dans un contexte où les baux oraux restent très fréquents au Sénégal.

Me Bassirou Sakho, vice-président de l’Association de défense des locataires du Sénégal, souligne la nécessité de rendre le dispositif simple et accessible à tous. Il évoque des problèmes potentiels liés à la restitution des cautions, à la gestion des litiges et à la complexité juridique du système pour une population dont une partie reste analphabète ou peu familiarisée avec les démarches administratives.

« Si un bailleur refuse le système CDC, il peut tout simplement ne pas louer. En matière contractuelle, les parties sont libres », ajoute-t-il, appelant néanmoins à une concertation inclusive pour éviter les erreurs du passé, comme la loi sur la baisse des loyers de 2014, restée largement inappliquée.

Mais c’est du côté des propriétaires que la réforme provoque la réaction la plus virulente. Ibrahima Ndiaye, président de l’Association des bailleurs du Sénégal, rejette en bloc cette mesure qu’il juge intrusive et injustifiée.

« C’est hors de question. Si la CDC a besoin d’argent, qu’elle cherche ailleurs, pas dans les cautions des bailleurs », a-t-il lancé, dénonçant une charge supplémentaire pour une profession déjà confrontée à de nombreuses difficultés : impayés, litiges avec les locataires, procédures judiciaires coûteuses et absence de soutien étatique.

Pour lui, cette réforme accentuerait la pression sur des bailleurs déjà fortement imposés. Il affirme que depuis l’arrivée des nouvelles autorités, la situation fiscale des propriétaires s’est dégradée : « Rien qu’en 2024, nous avons recensé 111 redressements fiscaux, représentant plusieurs milliards de francs CFA ».

Entre les objectifs de justice sociale portés par l’État et les inquiétudes — voire la colère — des bailleurs, cette réforme s’annonce comme un chantier sensible. Pour réussir, elle devra non seulement clarifier ses modalités d’application, mais aussi convaincre les propriétaires et les locataires de son utilité et de son équilibre.

Scandale à la Médina : deux hommes écoulent de la viande de chat chez les « Dibi Haoussa »

Dakar, Médina – Dans les ruelles animées de la Médina, entre les effluves de viande grillée et les rires des passants, un scandale glaçant vient ébranler la confiance du public envers la célèbre street food dakaroise. Deux hommes, Issa Abibou (22 ans) et Kader Aboubacar (28 ans), tous deux originaires du Niger, ont été déférés au parquet après avoir été pris en flagrant délit de mise à mort et de récupération de viande… de chat.

Les faits se sont déroulés le 13 mai dernier, lors d’une opération de sécurisation menée par les agents du commissariat du 4e arrondissement. Les policiers surprennent alors les deux hommes en pleine chasse à l’animal domestique. L’un d’eux attrape un chat, l’égorge sans ménagement en pleine rue, puis glisse le corps dans un sac plastique. La scène, aussi brutale que choquante, ne laisse aucune place au doute : une interpellation immédiate s’impose.

Conduits au poste, les deux suspects tentent d’abord de justifier leur geste par un rituel mystique. Mais face à la perspicacité des enquêteurs, leur version s’effondre. Ils finissent par passer aux aveux : ils tuaient des chats pour les revendre comme viande de brochette à certains vendeurs de “Dibi Haoussa”, ces grillades si prisées par les Dakarois.

La nouvelle fait l’effet d’une bombe. Dans un pays où la viande de chat est non seulement interdite à la consommation, mais également perçue comme impure par la majorité de la population, l’indignation est générale. Les consommateurs, pensant savourer du bœuf ou du mouton, pourraient avoir ingéré à leur insu une viande prohibée, potentiellement vectrice de maladies.

Selon l’article 426 du Code pénal sénégalais, toute personne qui tue un animal domestique sans nécessité encourt une peine allant de un à six mois d’emprisonnement. À cela s’ajoute la vente de produits alimentaires non conformes aux normes sanitaires, un délit grave aux conséquences judiciaires lourdes. Le parquet devra désormais déterminer si les deux prévenus ont agi seuls ou s’ils s’inscrivent dans un réseau plus vaste.

Au-delà du choc, cette affaire soulève de sérieuses interrogations sur les conditions de traçabilité et de contrôle sanitaire dans la street food sénégalaise. Faut-il renforcer les inspections dans les dibi, ces gargotes de grillades qui nourrissent des milliers de Dakarois chaque jour ? Comment restaurer la confiance des consommateurs ?

La justice devra trancher, mais le mal est déjà fait : l’image des “Dibi Haoussa” vient d’être irrémédiablement entachée.

Ziguinchor : La campagne de commercialisation de l’anacarde minée par l’insécurité et le désengagement de l’État

La campagne de commercialisation des noix d’anacarde s’ouvre sous de sombres auspices dans la région de Ziguinchor. Marquée par une insécurité grandissante et un manque criant d’accompagnement institutionnel, cette filière pourtant vitale pour l’économie locale semble aujourd’hui laissée à elle-même. Les acteurs du secteur, inquiets et désabusés, tirent la sonnette d’alarme.

Les routes de la Casamance, jadis empruntées quotidiennement par les collecteurs et commerçants de cajou, sont désormais le théâtre d’actes de banditisme répétés. Le récent braquage dans la commune de Boutoupa Camaracounda, où des collecteurs ont perdu près de 30 millions de francs CFA, illustre la gravité de la situation. Les assaillants, dont l’identité reste floue, sèment la terreur sur les axes de transport. Cette insécurité pèse lourdement sur les opérateurs économiques, qui craignent pour leur vie autant que pour la pérennité de leurs activités.

Au-delà de l’insécurité, c’est le silence de l’État qui indigne. Le ministère du Commerce et de l’Industrie, censé encadrer la campagne, est vivement critiqué pour son absence sur le terrain. Boubacar Konta, président de l’Interprofession Cajou Sénégal, fustige ce manque d’implication : « Cette année, aucun Conseil régional de développement n’a été organisé autour de la filière », déplore-t-il. Un tel cadre aurait pourtant permis une meilleure coordination avec les forces de sécurité et une meilleure planification globale.

Pire encore, le système d’agrément pour identifier et encadrer les collecteurs et exportateurs, pourtant proposé par les professionnels du secteur, est resté lettre morte. L’État, selon eux, ne semble pas tenir compte des alertes répétées et des recommandations formulées par les acteurs de terrain.

Une chute brutale des prix, synonyme de faillite pour les collecteurs

À ces difficultés sécuritaires et institutionnelles s’ajoute une crise économique. Le prix d’achat du kilogramme de noix brute est passé de 800 à 600 francs CFA en seulement une semaine. Une baisse vertigineuse qui menace directement la survie des petits collecteurs, déjà fragilisés par les dettes et les pertes antérieures. Le spectre de la campagne de 2022, marquée par une vague de faillites, ressurgit.

Avec une production estimée à 100.000 tonnes et des retombées économiques de plus de 80 milliards de francs CFA, la filière cajou représente un pilier incontournable pour l’économie de la région sud. Et pourtant, elle semble aujourd’hui orpheline de tout soutien concret. Seul le ministère de l’Agriculture tente tant bien que mal de maintenir la production, mais cela reste insuffisant face à l’ampleur des défis.

« C’est une filière en détresse », martèle Boubacar Konta. Les professionnels du secteur réclament une mobilisation urgente de l’État, des mesures de sécurisation renforcées, une relance de la concertation régionale et l’adoption rapide d’un système d’agrément fiable pour sauver ce pan stratégique de l’économie casamançaise.

Sécurité transfrontalière : le Sénégal et la Mauritanie mènent une patrouille conjointe à Dagana

Le mercredi 14 mai 2025, une opération de patrouille mixte a été organisée dans le département de Dagana, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Cette initiative sécuritaire, menée conjointement par les forces de défense et de sécurité des deux pays, s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale visant à renforcer la lutte contre plusieurs formes de criminalité transfrontalière, notamment le grand banditisme, le vol de bétail et l’immigration irrégulière.

La mission s’est déroulée sous la direction du lieutenant Diop. Les unités engagées ont sillonné plusieurs zones sensibles situées en bordure du fleuve Sénégal. Parmi les localités concernées figuraient Richard-Toll, Mbilor, Gaya et Dagana. Au cours de cette opération, les forces ont non seulement effectué des contrôles de terrain, mais elles ont également rencontré les populations locales pour échanger sur les problématiques de sécurité et recueillir leurs doléances.

À Dagana, la délégation a été reçue par l’adjointe au maire, qui a salué cette initiative et exprimé la disponibilité des autorités municipales à collaborer pour une sécurité renforcée. Les populations locales ont réservé un accueil positif aux patrouilles, exprimant leur satisfaction et leur volonté de soutenir les efforts des deux États dans la prévention des menaces communes.

Cette action illustre la volonté conjointe du Sénégal et de la Mauritanie de faire de leur frontière commune un espace de coopération, de stabilité et de paix. Dans un contexte régional marqué par une instabilité croissante, cette opération symbolise un engagement renouvelé pour la sécurité partagée, reposant sur la proximité avec les populations et la coordination entre États voisins.

Thiès : 38 individus interpellés lors d’une vaste opération de sécurisation nocturne

Dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 mai 2025, une opération de grande envergure a été menée à Thiès, surnommée la capitale du rail, pour renforcer la sécurité et lutter contre la délinquance. Cette action a abouti à l’interpellation de trente-huit individus, dont un agresseur, ainsi qu’à la saisie de plusieurs véhicules.

L’intervention, qui s’est déroulée de 21 heures à 6 heures du matin, a mobilisé les forces de la sûreté urbaine, le commissariat du 1er arrondissement et les unités des postes de Nguinth, Parcelles-Assainies et Médina Fall. Les autorités ont ciblé plusieurs zones réputées sensibles, multipliant les patrouilles et installant des points de contrôle à des endroits stratégiques, notamment le rond-point Concorde, la sortie de Tassette, Keur Massamba Guèye ainsi que le stade Lat Dior.

Au-delà des arrestations, la police a également procédé à l’immobilisation de deux véhicules et onze motos, pour diverses infractions au code de la route, dans le cadre de cette opération de sécurisation nocturne.

Cette intervention s’inscrit dans la continuité des efforts des forces de l’ordre pour réduire l’insécurité et assurer la tranquillité des populations à Thiès.

Université de Bambey : le SUDES-ESR dénonce une gestion sécuritaire « inadaptée » et appelle à un apaisement durable

Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal, section enseignement supérieur et recherche (SUDES-ESR) de l’Université Alioune Diop de Bambey (UAD), a vivement réagi au communiqué n°37 du 13 mai 2025 du Conseil académique. Dans une déclaration rendue publique, le syndicat dénonce une gestion sécuritaire jugée inappropriée face à la crise que traverse l’université.

Pour le SUDES-ESR UAD, la situation sécuritaire actuelle au sein du campus est inquiétante. Le syndicat fustige des mesures qualifiées de « peu adaptées » et qui, selon lui, n’ont pas permis de créer les conditions d’un climat apaisé, essentiel pour assurer la continuité des enseignements. Il regrette également que les leçons tirées des précédentes crises universitaires ne semblent pas avoir été prises en compte.

Dans son communiqué, le syndicat soulève un flou inquiétant autour du calendrier universitaire. Il s’interroge : s’agit-il de clore l’année 2023-2024 ou de débuter celle de 2024-2025 ? Il estime que si l’on s’oriente vers la nouvelle année, les autorités académiques auraient dû en assumer pleinement les conséquences, notamment en imposant une session unique et des semestres fortement écourtés.

Le SUDES appelle les Unités de Formation et de Recherche (UFR) à se baser sur des considérations strictement pédagogiques dans leurs prises de décisions, au lieu de céder à des injonctions politiques mal déguisées. Il demande à ce que la « normalisation » de l’année universitaire soit envisagée à une période plus propice, dans l’intérêt des étudiants comme des enseignants.

Concernant les perturbations ayant secoué l’UAD cette année, le syndicat précise qu’elles ne sont pas uniquement imputables aux étudiants. Enseignants permanents et vacataires ont également contribué à cette instabilité, chacun ayant ses revendications légitimes. D’où l’appel du SUDES à privilégier le dialogue permanent et la concertation au détriment de toute démarche autoritaire ou unilatérale.

Tout en condamnant toutes formes de violence, le syndicat insiste : les étudiants ne sont pas le problème. Ils ne cherchent qu’à améliorer leurs conditions d’apprentissage. Le véritable nœud, selon le SUDES, réside dans les nombreuses promesses non tenues par la tutelle, ainsi que dans la gestion des flux d’étudiants orientés vers l’UAD sans accompagnement pédagogique ou infrastructurel adéquat.

Dans ce contexte, le syndicat estime qu’un plan d’urgence est devenu impératif pour l’université de Bambey. Un plan qui, selon lui, doit être élaboré et mis en œuvre dans l’unité, avec la participation de toutes les composantes de l’établissement.

Enfin, le SUDES-ESR UAD rappelle aux autorités que l’intervention des forces de l’ordre n’a jamais été une solution efficace pour stabiliser durablement les universités. Il en appelle au respect strict des franchises universitaires, un principe fondamental qui, affirme-t-il, doit être défendu avec la plus grande fermeté.

Transports interurbains : Dem Dikk inaugure la ligne Dakar-Kidira dès le 2 juin

Dem Dikk continue d’élargir son réseau à travers le pays. À partir du lundi 2 juin 2025, l’entreprise publique de transport interurbain mettra en service une nouvelle ligne reliant Dakar à Kidira, renforçant ainsi la connectivité entre la capitale et l’est du Sénégal.

D’après un communiqué consulté par Dakaractu, les départs de Dakar auront lieu les lundis et mercredis, à 7 h du matin, depuis le terminus des HLM Grand Yoff. À Kidira, les départs s’effectueront depuis le quartier Plateau, juste en face de l’ancienne gare ferroviaire. Le tarif pour un aller simple est fixé à 13 000 FCFA.

Sur cet itinéraire, plusieurs localités serviront de points de ramassage pour les voyageurs, notamment Dyabougou Mossi, Goudiry, Boynguel, Bala et Kothiary. L’objectif de cette nouvelle desserte est clair : rapprocher les populations éloignées des grands centres urbains et faciliter les déplacements entre Dakar et les régions de l’intérieur.

« Nous sommes fiers de contribuer à l’accessibilité et à la mobilité de tous, en mettant à votre disposition des bus modernes et un personnel qualifié pour vos besoins de transport », souligne Dem Dikk dans son communiqué.

Cette initiative s’inscrit dans une politique de désenclavement progressif des zones rurales, tout en améliorant les conditions de voyage à travers un service structuré, ponctuel et sécurisé.

Restitution des emprises militaires : La France remet le quartier « Contre-Amiral Protet » au Sénégal

Nouvelle étape dans le processus de retrait progressif de la présence militaire française au Sénégal. Ce jeudi 15 mai 2025, la France a officiellement remis au Sénégal le quartier « Contre-Amiral Protet », situé sur le port de Dakar. Cette restitution s’inscrit dans le cadre de la reconfiguration des accords de coopération militaire entre les deux pays.

Dans un communiqué rendu public par l’ambassade de France à Dakar, il est précisé que cette restitution s’est déroulée « conformément à la décision de la commission conjointe du 28 février 2025, dans le respect de la procédure établie dans le traité instituant un partenariat en matière de coopération militaire entre la République Française et la République du Sénégal du 18 avril 2012. »

Le site « Contre-Amiral Protet », longtemps occupé par des unités françaises dans le cadre de leur dispositif militaire au Sénégal, retrouve désormais sa pleine souveraineté sénégalaise. Il s’agit d’un geste hautement symbolique dans un contexte où la souveraineté nationale et la redéfinition des partenariats militaires reviennent de plus en plus au cœur des débats sur le continent.

Le communiqué mentionne également que deux autres emprises françaises, « Maréchal » et « Saint-Exupéry », ont déjà été rétrocédées au Sénégal le 7 mars dernier. Et la tendance devrait se poursuivre, puisque l’ambassade annonce que « les autres emprises seront restituées d’ici l’été 2025. »

Cette dynamique s’inscrit dans une volonté affichée par les autorités sénégalaises d’avoir un contrôle accru sur leur espace militaire et stratégique. Elle marque aussi un tournant dans les relations franco-sénégalaises en matière de défense, vers un modèle plus équilibré et concerté.

4o

Médina : Un vendeur de brochettes arrêté avec un chat égorgé dans un sachet

La scène semble sortie d’un scénario improbable, mais elle s’est bel et bien déroulée au cœur de la Médina, l’un des quartiers les plus animés de Dakar. Un ressortissant étranger, connu pour vendre des brochettes dans les rues, a été interpellé par les forces de l’ordre alors qu’il transportait dans un sachet en plastique un chat égorgé. L’affaire, révélée par Le Soleil, a rapidement enflammé les réseaux sociaux et provoqué l’indignation des habitants.

L’interpellation a eu lieu après que le comportement suspect de l’homme a attiré l’attention des passants, lesquels ont aussitôt alerté les autorités. Sur place, les policiers découvrent le cadavre de l’animal, soigneusement emballé, suscitant une vive émotion. Conduit au commissariat, le mis en cause aurait tenté de justifier son geste en affirmant que le chat était destiné à des pratiques mystiques.

Des explications jugées peu convaincantes par les enquêteurs, qui ont décidé de le placer en garde à vue pour approfondir les investigations. À ce stade, aucun élément ne permet d’établir un lien formel entre l’animal et une éventuelle utilisation dans la fabrication des brochettes. Toutefois, le fait que le suspect soit actif dans la restauration de rue jette le doute et accentue la méfiance des consommateurs.

La nouvelle a fait l’effet d’une onde de choc à la Médina, où la population commence à remettre en question la qualité et la provenance des viandes consommées dans les cantines et les grillades de rue. Plusieurs habitants interrogés expriment leur inquiétude et demandent un contrôle sanitaire renforcé sur les vendeurs ambulants.

Du côté des autorités, aucune déclaration officielle n’a encore été faite, mais une enquête est en cours pour élucider les circonstances exactes de cette affaire aussi sordide que préoccupante. Si les faits venaient à confirmer l’hypothèse d’un usage alimentaire, cela constituerait une grave infraction aux normes d’hygiène et de santé publique.

En attendant les conclusions de l’enquête, les consommateurs sont invités à faire preuve de vigilance, tandis que les services d’hygiène sont appelés à intensifier leurs contrôles sur les pratiques de restauration informelle dans les rues de Dakar.

L’UCAD interdit la présence des bébés en cours : une décision qui divise

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) vient de prendre une mesure qui suscite déjà débats et réactions : la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FLSH) interdit désormais la présence de bébés et de jeunes enfants dans les amphithéâtres, laboratoires et salles de cours. Une directive officielle a été émise à cet effet par le Doyen de la FLSH, qui en appelle à une application stricte de la mesure.

Dans une note interne adressée aux chefs de département et directeurs d’institut, le Doyen justifie cette décision par des considérations de sécurité et de bon déroulement des enseignements. « Il est porté à notre attention que des étudiantes se présentent dans les amphithéâtres et salles de cours accompagnées de bébés ou de jeunes enfants. Cette pratique, bien que compréhensible dans certaines circonstances, représente un risque pour la sécurité des enfants et peut perturber le bon déroulement des enseignements », lit-on dans le document, relayé par le quotidien SourceA.

Le Doyen insiste sur la nécessité pour l’ensemble des responsables pédagogiques de relayer l’information et de veiller à ce qu’aucune dérogation ne soit tolérée. L’objectif affiché : garantir un cadre d’apprentissage serein, sécurisé et adapté aux exigences de l’enseignement supérieur.

Si la décision vise à préserver l’environnement académique, elle soulève néanmoins des interrogations sur la situation des étudiantes mères. Ces dernières, souvent confrontées à un manque de structures d’accueil ou de soutien, n’ont parfois d’autre choix que d’emmener leurs enfants avec elles sur le campus. Pour certaines, cette interdiction risque de devenir un obstacle supplémentaire à la poursuite de leurs études.

Des voix s’élèvent déjà sur les réseaux sociaux pour dénoncer une mesure jugée « rigide » et « déconnectée des réalités sociales ». Des appels à des solutions alternatives émergent : mise en place de crèches universitaires, horaires aménagés ou encore appui institutionnel aux mères étudiantes.

Au-delà de l’UCAD, cette décision soulève un débat plus large sur l’inclusivité dans l’enseignement supérieur et la prise en compte des besoins spécifiques des étudiantes mères. Entre la volonté de maintenir la rigueur académique et celle de favoriser l’accès à l’éducation pour tous, y compris les parents-étudiants, l’équilibre reste délicat à trouver.

Féminicide à Joal : Un maçon tue son épouse par jalousie et tente de dissimuler le crime

Joal, commune de Santhié 2 – Une affaire tragique et glaçante secoue la localité depuis la nuit du dimanche 11 mai. Serigne Fallou Diop, maçon de profession, a avoué avoir étranglé son épouse, Fatou Guèye, dans son sommeil, avant de se recoucher à ses côtés comme si de rien n’était. Un féminicide prémédité, mû par une jalousie maladive, qui bouleverse toute la communauté.

Le drame s’est noué dans un foyer en apparence ordinaire. Serigne Fallou Diop et Fatou Guèye vivaient ensemble depuis cinq ans et étaient parents d’un enfant de quatre ans. Mais derrière cette stabilité apparente, le couple était miné par des tensions croissantes. Depuis plusieurs mois, Fallou nourrissait de lourds soupçons sur la fidélité de son épouse, qu’il accusait d’entretenir une liaison extraconjugale.

Le soir du drame, en rentrant de son travail, l’homme découvre l’absence de sa femme. Son téléphone est resté à la maison, ce qui attise sa méfiance. À son retour, Fatou rentre calmement, partage le dîner familial et monte ensuite sur la terrasse pour téléphoner à sa sœur et lui confier ses inquiétudes sur son mariage, sans se douter que cette conversation allait précipiter sa fin.

À 23h, lorsqu’il entend sa femme parler au téléphone, Fallou est persuadé qu’elle échange avec un amant. Une dispute éclate, mais Fatou finit par aller se coucher, pensant l’incident clos. C’est pendant son sommeil que le drame survient : sans un mot, son mari l’étrangle froidement.

Plutôt que de fuir ou d’alerter qui que ce soit, Serigne Fallou Diop reste couché à côté du corps sans vie de sa femme, espérant dissimuler le crime en faisant croire à une mort naturelle. Au petit matin, ses tentatives de manipulation échouent. L’attitude étrange de l’homme et le silence pesant alertent les voisins, qui contactent les gendarmes de la Brigade de recherches de Saly Portudal.

Une fois interpellé, Serigne Fallou Diop finit par passer aux aveux. Il déclare avoir tué Fatou « à cause de ses absences répétées et de ses nombreux appels téléphoniques », révélant ainsi un mobile ancré dans une jalousie obsessionnelle.

L’autopsie pratiquée à l’hôpital ne laisse aucun doute : la cause du décès est une strangulation. Le dossier a été confié au parquet de Mbour, qui poursuit le mis en cause pour assassinat.

Ce nouveau drame relance le débat sur les violences faites aux femmes au Sénégal, où les féminicides, bien que condamnés, continuent de faire des victimes. Le cas de Fatou Guèye rappelle douloureusement la nécessité de renforcer la protection des femmes et de lutter contre les violences conjugales sous toutes leurs formes.

Incident spectaculaire au tribunal : Azoura Fall tente de se déshabiller en pleine audience

Une scène aussi inattendue que saisissante s’est déroulée ce jeudi au Tribunal des flagrants délits de Dakar, lors du procès de deux militants du parti dissous Pastef, Assane Guèye, plus connu sous le pseudonyme d’Azoura Fall, et El Hadji Ousseynou Kaïré. Alors que ses avocats plaidaient pour sa remise en liberté provisoire, Azoura Fall a créé un moment de stupeur dans la salle d’audience.

Dans un accès de colère mêlée d’émotion, l’activiste, visiblement en détresse, a tenté d’enlever son pantalon devant le juge et le public, en lançant à haute voix : « Regardez ce que Macky Sall m’a fait ! ». Ce geste spectaculaire a provoqué une vive réaction dans la salle. Ses avocats, surpris comme le reste de l’assistance, se sont précipités pour le maîtriser et le calmer. L’incident, bien que bref, a marqué un tournant dans l’audience.

Une fois l’agitation apaisée, Azoura Fall a pu retrouver ses esprits et reprendre place à la barre, permettant à l’audience de se poursuivre dans un climat de tension palpable.

L’activiste est poursuivi pour des « propos contraires aux bonnes mœurs », une accusation qu’il rejette fermement. Ses conseils ont insisté sur la détérioration de son état de santé, tant physique que mental, qu’ils estiment incompatible avec la détention. Ils ont une nouvelle fois réclamé sa mise en liberté provisoire, une demande sur laquelle le juge ne s’est pas encore prononcé.

Quant à El Hadji Ousseynou Kaïré, co-accusé dans ce dossier, son procès a été renvoyé au 22 mai prochain. En attendant cette nouvelle date, il a été reconduit à la prison de Rebeuss, où il demeure en détention provisoire. Le report vise à permettre une meilleure préparation des débats sur le fond.

Sénégal : Vers une Réforme du Système de Caution Locative pour Protéger les Locataires

Une réforme d’envergure dans le secteur de la location immobilière pourrait bientôt transformer les rapports entre bailleurs et locataires au Sénégal. Le directeur général de la Caisse de dépôt et de consignations (CDC), Fadilou Keita, a annoncé une initiative ambitieuse qui vise à réglementer et centraliser le système de paiement des cautions de loyers, dans un souci de transparence et d’équité.

Dans un contexte où les plaintes se multiplient, notamment dans les grandes agglomérations comme Dakar, cette réforme intervient comme une réponse attendue. Les pratiques actuelles, marquées par des exigences excessives de caution — souvent trois à quatre mois de loyer — et des difficultés de restitution, mettent à mal de nombreux locataires. À cela s’ajoutent les frais imposés par les courtiers et autres intermédiaires, rarement remboursables.

« Nous avons entrepris des démarches pour permettre à toutes les personnes de déposer leur caution à la Caisse de dépôt et de consignations. De ce fait, personne ne pourra réclamer des cautions de 3 à 4 mois aux locataires », a déclaré Fadilou Keita. L’objectif est clair : garantir au locataire la restitution de sa caution à la fin du contrat, sous supervision d’une entité publique neutre.

Selon M. Keita, ce nouveau mécanisme permettra d’encadrer les relations entre locataires et bailleurs, tout en limitant les abus. Actuellement, de nombreux conflits naissent à la fin des baux, les bailleurs justifiant la non-restitution partielle ou totale de la caution par des frais de réfection, parfois sans preuves concrètes.

La CDC jouera alors un rôle d’arbitre et de garant, en veillant à ce que les cautions soient restituées de manière juste, après évaluation objective de l’état du logement.

Un autre point important de la réforme concerne les courtiers. Fadilou Keita a dénoncé les commissions prélevées par ces intermédiaires sur les cautions, une pratique courante mais injuste. « Le mois de caution perçu par le courtier n’est jamais restitué au locataire. Il s’agit d’une pratique injuste à laquelle nous voulons mettre fin », a-t-il insisté.

Avec la centralisation des cautions à la CDC, ces frais illicites pourraient disparaître, et les locataires ne seraient plus tenus de verser des sommes importantes à des tiers non régulés.

Si elle est mise en œuvre, cette réforme constituerait une avancée sociale significative pour les milliers de Sénégalais confrontés aux difficultés de logement. Elle permettrait également d’assainir un secteur souvent critiqué pour son opacité et son manque de régulation.

Quatre talibés meurent dans un daara clandestin à Thiénaba : un drame qui soulève des questions profondes

Thiénaba, Un drame bouleversant secoue la paisible commune de Thiénaba, où quatre jeunes talibés ont trouvé la mort dans des circonstances encore floues mais profondément troublantes. Ces décès survenus dans un daara non autorisé mettent en lumière les défaillances criantes du système de régulation des écoles coraniques au Sénégal.

Le premier décès signalé fut celui de Pape Ndiassé Mbengue, rapidement inhumé après le rapatriement de son corps auprès de sa famille. Peu de temps après, trois autres enfants — Fallou Fall (11 ans), Cheikh Oumar Guèye (11 ans) et Modou Dièye — succomberont tour à tour malgré les soins prodigués. Selon les premières déclarations recueillies par les autorités, les enfants auraient tous consommé une plante locale connue sous le nom de “Mbanté Maré”, soupçonnée d’être à l’origine de l’empoisonnement.

L’enquête a révélé que le daara fonctionnait dans l’illégalité la plus totale. L’établissement, ni déclaré ni encadré par les autorités compétentes, était dirigé par un maître coranique et son suppléant, M. Seck. Ce dernier a été interpellé par la gendarmerie de Kébémer et placé en garde à vue. Lors de son audition, il a reconnu que l’école n’avait aucune autorisation administrative et ne respectait aucune norme de sécurité.

Face à la gravité des faits, la gendarmerie a prolongé la garde à vue de M. Seck, dépassant le délai légal de 48 heures. Il est poursuivi, aux côtés du maître coranique, pour mise en danger de la vie d’autrui, homicide involontaire et ouverture illégale d’un établissement d’enseignement coranique.

Parallèlement, le parquet de Louga a ordonné des autopsies sur les corps des victimes, qui seront réalisées à l’hôpital général de Grand-Yoff. Des échantillons de la plante suspectée ont également été prélevés et envoyés à l’Institut Pasteur, où des analyses sont en cours afin d’en déterminer la toxicité exacte.

Au-delà du drame humain, cette affaire pose la question plus vaste de la régulation des daaras au Sénégal. Malgré les efforts étatiques pour encadrer ces établissements, nombre d’entre eux continuent de fonctionner dans l’informel, exposant ainsi des milliers d’enfants à des risques sanitaires, éducatifs et sécuritaires.

Affaire de l’immeuble effondré à Ngor : Mame Makhtar Guèye annonce une conférence de presse après les révélations d’un touriste homosexuel

Comme on pouvait s’y attendre, Mame Makhtar Guèye de l’ONG Jamra est monté au créneau. Selon le quotidien Les Échos, le fervent défenseur des valeurs religieuses et culturelles sénégalaises prépare une conférence de presse pour réagir à une affaire qui fait grand bruit depuis quelques jours.

L’affaire en question concerne un ressortissant français, se présentant comme homosexuel, qui a déclaré avoir séjourné à Dakar dans l’immeuble effondré récemment à Ngor. Une fois de retour en France, ce dernier a partagé plusieurs images de son voyage au Sénégal sur les réseaux sociaux, notamment dans des lieux réputés de la capitale. Une exposition jugée provocatrice par certains membres de la société civile conservatrice.

Face au silence jugé « coupable » des membres de la coalition And Samm Jikko Yi, Jamra et ses alliés ont décidé de reprendre le flambeau de la « lutte pour la préservation des valeurs ». Selon Les Échos, Mame Makhtar Guèye prévoit d’annoncer, lors de sa conférence de presse, un plan d’actions pour dénoncer non seulement le mutisme des autorités, mais aussi ce qu’il considère comme une banalisation de l’homosexualité dans l’espace public sénégalais.

Cette prise de position intervient dans un contexte où les débats autour des questions LGBTQ+ restent très sensibles au Sénégal, pays à majorité musulmane et où l’homosexualité est pénalement réprimée. L’affaire risque ainsi de raviver les tensions entre partisans d’un durcissement des lois et ceux qui plaident pour plus de tolérance ou au moins une approche moins conflictuelle.

Pour l’instant, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des autorités ou du concerné.

Médina – Brochettes au goût douteux : Un chat égorgé dans les filets de la police

Dans les artères animées de la Médina, un fait divers aux relents inquiétants vient semer le trouble. Deux vendeurs de brochettes, Abibou et K. Aboubacar, tous deux ressortissants nigériens, ont été interpellés en flagrant délit par les éléments de la Brigade de recherche du commissariat de la Médina. Le motif : la possession suspecte d’un chat fraîchement égorgé, soigneusement dissimulé dans un sac.

L’arrestation, qui a eu lieu dans une discrétion toute relative, a immédiatement éveillé les soupçons. L’animal était-il destiné à la consommation humaine ? Ces brochettes populaires aux abords des marchés et ruelles animées cacheraient-elles une origine plus féline que bovine ? La question, choquante pour certains, légitime pour d’autres, mérite d’être posée.

Interrogés, les deux suspects ont tenté une défense pour le moins ésotérique : le chat aurait été destiné à des pratiques mystiques. Une explication jugée peu convaincante par les enquêteurs, qui ont préféré miser sur la prudence et la légalité. Ils ont ainsi été placés en garde à vue, et une enquête plus poussée a été ouverte.

Le duo devra répondre de plusieurs infractions, notamment celles prévues par l’article 426 du Code pénal, qui punit les actes de cruauté envers les animaux, mais aussi pour non-respect des règles sanitaires, dans un contexte où la sécurité alimentaire reste une préoccupation majeure.

Dans un pays où la brochette est une institution populaire, ces révélations font l’effet d’une étincelle dans une rôtissoire. Une chose est sûre : les autorités sanitaires et municipales vont devoir redoubler de vigilance pour rassurer une population déjà méfiante face à certaines pratiques informelles de la restauration de rue.

L’affaire suit son cours, mais la réputation de nos “dibiteries” pourrait, elle, en sortir sérieusement entachée.

Source:,Le soleil

Travaux d’assainissement à Touba : l’ONAS rassure sur le respect des délais avant l’hivernage

En visite de terrain ce mardi, le directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Seny Diène, a exprimé sa satisfaction quant à l’état d’avancement des travaux d’assainissement engagés dans la ville sainte de Touba. L’objectif reste clair : achever les infrastructures essentielles avant l’arrivée des premières pluies de l’hivernage.

« La première impression est un sentiment de satisfaction au regard du niveau d’avancement et du respect de l’échéance fixée, qui est le début de l’hivernage », a déclaré M. Diène au micro de l’APS, lors de sa tournée sur les différents chantiers.

Parmi les sites visités, celui du point bas en face de la mairie de Touba Mosquée est presque finalisé. Les travaux sont achevés à quelques détails près, notamment la remise en état du site après les interventions. À Keur Niang, l’élargissement du bassin de rétention suit également un bon rythme. Ce chantier vise à accroître la capacité de stockage et à améliorer l’évacuation des eaux pluviales dans cette zone vulnérable.

Autre point stratégique : Nguélémou. Ici, l’ONAS supervise la construction d’un bassin de drainage destiné à recueillir les eaux de pluie en provenance des quartiers environnants. Ce projet s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre les inondations à Touba.

Enfin, Seny Diène a tenu à rassurer les populations sur la préparation technique en affirmant que toutes les mesures ont été prises pour que les stations de pompage soient « pleinement fonctionnelles durant l’hivernage ».

FIPA 2025 : L’Afrique s’expose, dialogue et innove à Dakar

La capitale sénégalaise accueillera du 22 mai au 1er juin 2025, la 6e édition de la Foire Internationale des Produits Africains (FIPA), un rendez-vous majeur de la créativité, de l’innovation et de l’intégration économique sur le continent. Plus de 35 pays sont attendus à la Place du Souvenir Africain pour célébrer, pendant dix jours, le savoir-faire africain dans toute sa diversité.

Organisée par la Plate-forme “Bay Sa Waar”, initiatrice de l’événement, la FIPA 2025 se veut une vitrine dynamique du Made in Africa et des synergies Sud-Sud, en réunissant décideurs, entrepreneurs, investisseurs, collectivités territoriales et jeunes porteurs de projets. « La FIPA se positionne comme un cadre stratégique de dialogue et d’échange, avec une forte dimension inclusive et participative », souligne le comité d’organisation.

Une programmation riche et panafricaine

La cérémonie d’ouverture, prévue le 22 mai, réunira autorités publiques, missions diplomatiques, partenaires institutionnels et sponsors, et sera marquée par un tour d’exposition, des prestations culturelles et des dégustations culinaires africaines.

Tout au long de l’événement, un programme varié prendra forme à travers des forums thématiques, des ateliers sectoriels, des panels scientifiques, des formations pratiques, ainsi que des rencontres B2B. Des espaces seront également consacrés à la promotion des innovations locales, à la valorisation des savoir-faire traditionnels et à la construction de passerelles commerciales dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).

Un appui concret à l’autonomisation

Dans sa vocation d’accompagnement des populations, la Plate-forme “Bay Sa Waar” proposera une formation gratuite en transformation agroalimentaire, destinée principalement aux femmes, aux jeunes et aux porteurs d’initiatives locales. L’objectif est double : valoriser les produits agricoles locaux à travers des techniques modernes, tout en encourageant l’émergence de micro-entreprises durables et génératrices de revenus.

Les participants bénéficieront également de modules en entrepreneuriat, d’un accompagnement à la structuration de projets et d’un accès à un réseau de partenaires techniques et commerciaux, renforçant ainsi l’autonomisation économique locale.

Une clôture en apothéose

La FIPA 2025 s’achèvera par une grande journée d’expo-vente, des rencontres économiques et une cérémonie officielle de clôture qui mettra à l’honneur les initiatives les plus innovantes. Le point d’orgue de cette édition sera sans doute la soirée de Gala “FIPA d’Or”, une cérémonie de distinction dédiée aux bâtisseurs de l’Afrique, aux entrepreneurs remarquables, aux femmes leaders et aux institutions partenaires qui ont marqué l’année.

En réunissant les talents du continent autour de la créativité, de la coopération et de l’innovation, la FIPA 2025 s’impose comme un temps fort de la dynamique africaine vers une prospérité partagée et durable.

A.Saleh

Tension à l’Université Alioune Diop de Bambey : Thierno Alassane Sall dénonce « un gouvernement sans idées »

La situation qui prévaut à l’Université Alioune Diop de Bambey continue de susciter des réactions. Alors que les cours y sont suspendus et les amicales dissoutes, le président du parti La République des Valeurs (RV), Thierno Alassane Sall, est monté au créneau pour dénoncer la gestion de la crise universitaire et pointer les dérives du pouvoir en place.

Dans une déclaration publiée ce mercredi, TAS s’interroge sur la présence d’agents de sécurité en civil intervenant ouvertement sur le campus. « Des agents en civil opèrent à découvert. Pour mieux désigner des « infiltrés » en cas de bavures ? », s’interroge-t-il, y voyant une stratégie d’intimidation à peine voilée.

Selon le député, ce recours à la force et cette manière de traiter les revendications estudiantines témoignent d’un mal plus profond. « Les régimes passent, mais le système reste inchangé. À Bambey, les étudiants de l’université Alioune Diop en font l’amère expérience : cours suspendus, amicales dissoutes », déplore-t-il.

Pour Thierno Alassane Sall, cette situation illustre non seulement le « mépris profond » du pouvoir pour les étudiants, mais aussi l’état de délabrement général de l’université sénégalaise. « Tout cela révèle un symptôme d’une université en faillite et d’un gouvernement sans idées, qui navigue à vue depuis plus d’un an », tranche-t-il.

Alors que les autorités peinent à proposer une sortie de crise, cette sortie de TAS relance le débat sur la gouvernance du secteur de l’enseignement supérieur et sur la nécessité urgente de réformes structurelles pour offrir aux étudiants un environnement d’étude digne de ce nom.

Rebeuss : Ousmane Sonko rend visite à Azoura Fall

Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu, ce mercredi 14 mai 2025, à la prison de Rebeuss où il a rencontré Assane Guèye, plus connu sous le pseudonyme d’Azoura Fall. Cette visite intervient au lendemain du placement sous mandat de dépôt de ce militant de longue date, reconnu pour son engagement sans faille en faveur de la cause du parti Pastef.

Azoura Fall, figure populaire sur les réseaux sociaux dans les cercles pro-Sonko, a été interpellé puis inculpé pour « discours contraire aux bonnes mœurs ». Il est reproché au prévenu d’avoir tenu des propos injurieux dans une vidéo largement partagée sur les plateformes numériques. Dans cette séquence, il s’en prenait violemment à l’ancien président Macky Sall et à l’actuel ministre Mame Mbaye Niang.

Son procès est prévu pour ce jeudi 15 mai devant le Tribunal de Grande Instance de Dakar. Sa mise en détention et les charges retenues contre lui ont suscité de vives réactions dans les rangs du parti au pouvoir, certains dénonçant une tentative d’intimidation contre les voix critiques du régime précédent.

La visite du chef du gouvernement à la maison d’arrêt de Rebeuss se veut un geste fort, témoignant de son soutien personnel à un militant considéré comme l’un des visages de la résistance populaire. Elle intervient dans un contexte politique tendu, où la question de la liberté d’expression et des limites du discours politique reste au cœur des débats.

Casamance : l’État soutient le retour des déplacés à Tankanto Escale avec 45 millions en kits de construction

La politique de réinsertion des populations déplacées en Casamance franchit un nouveau cap. Ce mercredi 14 mai 2025, trente familles revenues s’installer dans leurs villages d’origine dans le département de Kolda ont reçu un appui important de l’État sénégalais. À travers le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires Frontaliers, connu sous le nom de PUMA, une enveloppe de quarante-cinq millions de francs CFA a été investie sous forme de kits de construction. Ce soutien vise à faciliter la réinstallation de ces familles et à favoriser leur réinsertion sociale dans des conditions dignes.

Cette initiative s’inscrit dans la dynamique du Plan Diomaye pour la Casamance, un programme qui place la paix, la stabilité et le développement inclusif au cœur des priorités gouvernementales. En favorisant le retour durable des populations déplacées, le plan entend tourner la page d’un passé marqué par les conflits et poser les bases d’une paix consolidée dans cette région du sud du pays.

La cérémonie officielle de remise du matériel a eu lieu à Tankanto Escale, une commune située à la frontière avec la Guinée-Bissau. L’événement a réuni les autorités administratives, les élus locaux, les populations bénéficiaires et d’autres acteurs impliqués. Pour les familles concernées, ce geste symbolise un retour à la dignité. Seydou Diao, porte-parole des bénéficiaires, a exprimé sa reconnaissance en soulignant que cet appui arrivait au bon moment, après de longues années de souffrances et de précarité.

Le maire de Tankanto Escale, Boune Oumar Dia, a salué l’action de l’État, qu’il a qualifiée de geste fort et porteur d’espoir. Dans son intervention, il a également attiré l’attention sur la nécessité de désenclaver la commune et de la doter d’une électrification fiable. Selon lui, Tankanto Escale dispose de ressources agricoles importantes et d’un potentiel humain considérable, qui, s’ils sont bien exploités, pourraient jouer un rôle moteur dans la conquête de la souveraineté alimentaire du pays.

Présent à la cérémonie, Ismaila Diedhiou, directeur technique de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC), a insisté sur l’urgence de soutenir la dynamique actuelle de retour. Pour lui, la réussite du processus de réinstallation constitue un élément essentiel pour garantir la stabilité, la sécurité et un développement durable dans la région.

L’engagement de l’État ne s’arrête pas à la remise de ces kits de construction. Le PUMA a annoncé d’autres projets à fort impact pour améliorer les conditions de vie des populations. Parmi ces initiatives figurent la construction d’un poste de santé dans le village de Bani Diega ainsi que l’agrandissement de l’école de Sare Diamboulou, qui bénéficiera également d’une clôture. Ces projets visent à renforcer l’accès aux services sociaux de base et à améliorer les conditions d’apprentissage des enfants.

Au-delà de l’aspect matériel, ce geste gouvernemental représente un symbole fort de réconciliation nationale et de reconstruction. Il témoigne de la volonté des autorités d’accompagner les populations sinistrées dans la reconquête de leur autonomie et dans la construction d’un avenir paisible, stable et prospère.

Démarrage des Assises sur les daara : vers une intégration progressive des écoles coraniques au système éducatif national

Une étape importante vient d’être franchie dans la réforme de l’éducation au Sénégal. Le mardi 13 mai 2025, les Assises nationales sur les daara ont officiellement démarré à l’Institut islamique de Dakar, sous l’impulsion du président de la République Bassirou Diomaye Faye. Cette rencontre inédite, pilotée par le ministre de l’Éducation nationale Moustapha Guirassy, a réuni un large éventail d’acteurs, allant des maîtres coraniques aux imams, oulémas, responsables religieux, personnalités politiques, membres de la société civile, ainsi que des partenaires au développement.

L’objectif principal de ces assises est clair : intégrer les écoles coraniques (daara) au système éducatif national, sans altérer leur vocation religieuse. Dans son discours d’ouverture, le ministre Guirassy a mis l’accent sur l’importance de bâtir une réforme « ancrée dans le réel », fondée sur une écoute attentive des besoins des acteurs locaux. Il a plaidé pour une cohabitation harmonieuse entre les savoirs religieux et les disciplines contemporaines, comme l’informatique, les langues étrangères ou les sciences. Il s’agit, selon lui, de « permettre aux pensionnaires des daara d’avoir une formation complète, sans renier leur ancrage spirituel ».

Cette initiative découle d’une instruction présidentielle prononcée le 28 novembre 2024, à l’occasion de la Journée nationale des daara, et marque une volonté affirmée de revaloriser ces écoles coraniques souvent marginalisées dans les politiques éducatives publiques. Pour le ministre de l’Éducation nationale, il s’agit également de rétablir l’équité entre les différentes formes d’enseignement présentes au Sénégal. « Le gouvernement agit avec la même volonté d’équité envers toutes les formes d’éducation religieuse sur notre territoire », a-t-il déclaré.

L’approche des autorités ne se limitera pas à une centralisation des débats à Dakar. Selon Sud Quotidien, les assises se poursuivront dans les régions, pour une prise en compte plus fine des réalités locales. Chaque territoire aura ainsi l’occasion de faire entendre sa voix, de partager ses défis et de proposer des solutions adaptées à ses spécificités.

L’État compte également s’appuyer sur le soutien de partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale, déjà impliquée dans le processus de modernisation des daara. Ce partenariat vise à offrir aux pensionnaires des conditions d’apprentissage plus encadrées, modernes, tout en respectant les fondements religieux de ces écoles.

Ces assises marquent donc le début d’un processus historique, qui pourrait transformer durablement le paysage éducatif sénégalais en assurant aux daara une reconnaissance institutionnelle et pédagogique, dans un cadre de respect mutuel et de complémentarité des savoirs.

Drame à Nioro : un jeune homme de 28 ans chute mortellement dans un puits à Sinthiou Kohel

Un drame a secoué la commune de Kaymor, dans le département de Nioro, mardi soir. Un jeune homme âgé de 28 ans a tragiquement perdu la vie après une chute dans un puits situé dans la localité de Sinthiou Kohel, aux environs de 21 heures, selon les informations rapportées par Emedia.

D’après les témoignages recueillis auprès des habitants, la victime souffrait de troubles anxieux, une condition qui pourrait avoir joué un rôle dans ce tragique accident. Les circonstances exactes de la chute restent encore floues, mais les premiers éléments laissent penser à une perte de contrôle ou à un acte impulsif.

Alertés peu après l’incident, les sapeurs-pompiers de Nioro sont intervenus rapidement sur les lieux. Malgré leurs efforts, ils n’ont pu que récupérer le corps sans vie de la victime. La dépouille a été acheminée à la morgue du centre de santé de Nioro, où elle a été déposée en attendant les formalités administratives et la suite des investigations.

Une enquête a été immédiatement ouverte par les autorités compétentes pour déterminer les causes précises de la chute et établir les responsabilités, s’il y en a. En attendant, l’émotion reste vive à Sinthiou Kohel, où la disparition soudaine du jeune homme a plongé les habitants dans une profonde tristesse.

Rupture entre Noo Lank et And Samm Jikko Yi : le collectif dénonce le silence face à la campagne LGBT à Dakar

Le collectif Noo Lank a annoncé, ce mercredi 14 mai 2025, sa décision de se retirer officiellement de la plateforme And Samm Jikko Yi. Cette rupture est motivée par ce que le collectif qualifie de « silence assourdissant » de la plateforme face à ce qu’il considère comme une campagne de propagande en faveur de la LGBT à Dakar. Dans un communiqué adressé à Ledakarois, Noo Lank exprime sa profonde sidération devant l’absence de réaction de certaines organisations religieuses et culturelles, avec lesquelles il partageait des idéaux communs.

Depuis sa création, Noo Lank a été un défenseur des valeurs morales et culturelles du Sénégal. Toutefois, le collectif déplore que certains partenaires de lutte, à l’instar d’And Samm Jikko Yi, aient choisi de rester silencieux face à ce qu’il perçoit comme une menace pour les valeurs traditionnelles sénégalaises. Le communiqué précise que le collectif ne parvient pas à comprendre ce silence, alors qu’il a activement collaboré avec ces organisations, notamment dans leur lutte contre ce qu’ils appellent la promotion de l’homosexualité et d’autres pratiques qu’ils jugent contraires aux valeurs du pays.

Le retrait de Noo Lank de la plateforme And Samm Jikko Yi n’est pas une décision prise à la légère, mais selon le collectif, il s’agit d’une rupture regrettable mais responsable. Il considère que l’inaction face à cette campagne va à l’encontre des engagements de la plateforme et de ses objectifs initiaux, d’autant plus qu’elle a été fondée pour défendre des valeurs sociales et culturelles partagées.

En dépit de cette rupture, Noo Lank a réaffirmé son attachement aux valeurs fondamentales du Sénégal et sa volonté de poursuivre son combat pour la préservation de ces valeurs, même en solitaire. Le collectif souligne qu’il continuera de se battre pour la moralité et la culture sénégalaise, malgré l’isolement que pourrait entraîner ce choix de se retirer de la plateforme.

Paiement des allocations familiales : des travailleurs de Dakar Dem Dikk menacent d’arrêter la rotation des bus

La situation des travailleurs de Dakar Dem Dikk (DDD) devient de plus en plus tendue. Hier, devant la Caisse de sécurité sociale (CSS), plusieurs employés de l’entreprise de transport public ont exprimé leur mécontentement face au non-paiement de leurs allocations familiales. Ces travailleurs ont mis en garde les autorités en menaçant d’arrêter la rotation des bus si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Abdoulaye Fall, délégué du personnel, a dénoncé des pratiques qu’il qualifie de scandaleuses. Il a expliqué que de nombreux travailleurs, malgré leur ancienneté, n’ont toujours pas pu percevoir les prestations auxquelles ils ont droit, notamment les droits à l’accouchement de leurs épouses. Il a souligné que certains employés, en poste depuis plus de sept ans, n’ont toujours pas reçu leurs allocations familiales.

Les travailleurs ont pointé du doigt une déclaration de chef de division du social de Dakar Dem Dikk, qui a expliqué que les dossiers déposés entre 2019 et 2021, période marquée par la crise du Covid-19, ne seraient pas traités car ces derniers ne disposaient pas de numéros. Cependant, ces numéros, selon Abdoulaye Fall, ont été octroyés par la Caisse de sécurité sociale, ce qui rend la situation d’autant plus incompréhensible et inacceptable pour les travailleurs.

Les plaignants ne se contentent pas de cette dénonciation. Ils exigent que l’État du Sénégal prenne des mesures pour revoir la gestion et le statut de la Caisse de sécurité sociale, afin de garantir que leurs droits soient respectés. Le mouvement ne compte pas s’arrêter là. Après avoir organisé une première conférence de presse à Thiaroye, les travailleurs ont intensifié leur action en se rendant à la Caisse de sécurité sociale pour faire entendre leur voix. Si aucune solution n’est trouvée dans les jours à venir, ils préviennent qu’ils passeront à la vitesse supérieure en arrêtant les bus de manière légale.

Cette menace d’arrêt de travail soulève des préoccupations importantes, non seulement pour les employés de Dakar Dem Dikk, mais aussi pour les usagers du transport public, qui pourraient se retrouver impactés par cette crise sociale.

Licenciement présumé de 26 000 agents : Le FERA apporte des précisions sur la situation des prestataires

Le Fonds d’Entretien Routier Autonome (FERA) a tenu à clarifier la situation des 26 000 agents dont le licenciement a récemment fait l’objet de nombreuses rumeurs. Dans un communiqué officiel, l’institution a apporté des précisions cruciales concernant la nature de ces emplois et leur fin de contrat.

Selon le communiqué, les personnes concernées par ces rumeurs ne sont pas des employés permanents du FERA, mais des prestataires recrutés par les collectivités territoriales dans le cadre du Programme d’urgence pour l’emploi des jeunes, dénommé « Xëyu Ndaw Ñi », lancé en 2021 et prévu pour durer jusqu’en 2024. Ce programme a été conçu pour fournir des opportunités d’emploi aux jeunes et aux femmes, principalement dans le domaine de l’entretien routier, et a permis de recruter des milliers de travailleurs dans les communes à travers le pays.

Le FERA explique que, bien que ces prestataires aient été financés par l’institution, ils étaient en réalité employés par les communes concernées. Le paiement de leurs salaires était assuré par le FERA, mais uniquement dans le cadre de conventions de financement signées avec les collectivités territoriales. Ainsi, ces contrats étaient de nature temporaire et leur durée était directement liée à la période du programme.

Le FERA précise également que les contrats de prestation de ces agents ont pris fin à la fin du mois de juillet 2024, date à laquelle les conventions de financement ont également expiré. Dès lors, ces prestataires ne bénéficient plus d’une couverture contractuelle et toute activité menée après cette échéance ne peut être prise en charge par le FERA.

L’institution a également souligné que tous les maires des communes concernées ont été dûment informés de la situation et de la fin des contrats. Cette précision vise à mettre fin aux accusations de licenciements abusifs, rappelant que les emplois étaient de nature temporaire et liés à la durée spécifique du programme.

En conclusion, le FERA a tenu à rétablir la vérité en précisant que la situation n’avait rien à voir avec des licenciements massifs, mais résultait plutôt de la fin naturelle des contrats liés à la durée de l’opération.

Incendie au Port autonome de Dakar : un bateau ravagé par les flammes au môle 10

Un violent incendie s’est déclaré dans l’après-midi du mardi 13 mai 2025 au Port autonome de Dakar, précisément au môle 10, vers 16 heures. L’incident s’est produit sur le quai de pêche et a entièrement ravagé un bateau stationné sur place, provoquant la panique dans cette zone très fréquentée du port.

D’après les premières informations rapportées par des sources de Ledakarois, le bateau victime de l’incendie appartiendrait à Libasse Diop, président du Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche (GAIPES). Le navire, utilisé dans les activités halieutiques industrielles, était amarré sur le quai lorsque les flammes ont commencé à se propager.

Les causes exactes du sinistre ne sont pas encore connues. Selon des sources proches de l’enquête, aucune piste n’est écartée à ce stade, qu’il s’agisse d’un accident technique à bord du navire, d’un court-circuit, ou d’une éventuelle négligence humaine. Les services de sécurité ont été mobilisés pour isoler rapidement la zone et permettre aux sapeurs-pompiers d’intervenir efficacement.

Les secours sont arrivés en nombre et ont pu maîtriser le feu après plusieurs heures d’efforts, évitant de justesse sa propagation à d’autres embarcations et installations voisines. Le bateau touché a cependant subi d’importants dégâts matériels. Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, mais le choc reste vif parmi les travailleurs portuaires, les marins et les usagers réguliers du quai de pêche.

Cet incident remet une nouvelle fois en question les dispositifs de sécurité et de prévention des incendies dans l’enceinte du port. Le môle 10, particulièrement actif, est un point stratégique du secteur de la pêche industrielle. L’autorité portuaire a promis de tirer toutes les conséquences de ce drame et de renforcer les contrôles de sécurité.

Agropole Nord : Véhicules volés, marchés fictifs et détournement de fonds révélés par la Section de recherche

Ce qui devait être un projet structurant au service du développement agricole dans le nord du Sénégal se transforme en un scandale financier d’envergure. L’Agropole Nord, initiative censée dynamiser l’économie rurale et soutenir les filières agro-industrielles, est aujourd’hui au cœur d’une affaire de corruption et de mauvaise gestion présumée, selon les conclusions provisoires de l’enquête menée par la Section de recherche (Sr) de la gendarmerie de Saint-Louis.

Saisie par le parquet financier dans le cadre de la politique de reddition des comptes impulsée par les nouvelles autorités, la Sr a procédé à une série d’auditions et d’investigations sur le fonctionnement du projet. D’après les informations obtenues par le quotidien Libération, les faits révélés sont d’une extrême gravité.

Les enquêteurs ont découvert que plusieurs véhicules acquis pour les besoins du projet ont été volés. D’autres véhicules, supposés être à disposition des équipes sur le terrain, étaient en réalité loués à des particuliers, parfois même à des proches de certains responsables. Ce système opaque aurait permis des gains indus et contribué à l’appauvrissement des ressources du projet.

Mais les irrégularités ne s’arrêtent pas là. L’enquête a également mis en lumière des décaissements fictifs censés bénéficier à des acteurs du monde agricole, ainsi que des marchés publics montés de toutes pièces, sans exécution réelle ni service rendu. Ces montages financiers frauduleux auraient permis des détournements massifs de fonds publics.

L’enquête pilotée depuis Saint-Louis est presque arrivée à son terme. Elle s’inscrit dans un dispositif plus large de poursuites engagé par le parquet financier. À Dakar, la Direction des investigations criminelles (DIC) et la Section de recherche de la gendarmerie ont également transmis les résultats de deux autres dossiers majeurs.

Le premier concerne des présomptions de faux dans l’affaire Aee de Power, suite à une plainte déposée par l’agent judiciaire de l’État. Le second dossier vise la gestion du Fonds d’Entretien Routier Autonome (Fera), dont l’ancien directeur général, Pape Ibrahima Faye, avait été auditionné en décembre 2024.

Ces enquêtes s’inscrivent dans la nouvelle ère de transparence prônée par le pouvoir en place, avec pour mot d’ordre la fin de l’impunité et la redevabilité dans la gestion des ressources publiques.

L’affaire Agropole Nord devient ainsi un cas emblématique des dérives de gouvernance observées dans la mise en œuvre de grands projets publics. Un programme censé appuyer la transformation structurelle de l’économie agricole a visiblement été détourné de ses objectifs initiaux, au profit de logiques personnelles et clientélistes.

Le parquet financier est attendu dans les prochains jours sur les suites judiciaires à donner à ces révélations. Des inculpations pourraient tomber dès la clôture du dossier, et plusieurs noms circulent déjà dans les milieux judiciaires comme étant impliqués à divers niveaux.

Sénégal : 5200 accidents, 700 morts et 8500 blessés en 2024, selon le ministre Yankoba Diémé

La route continue de faire des ravages au Sénégal. Lors du lancement de la deuxième édition de la sécurité routière en entreprise, tenu ce mardi, le ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens, Yankoba Diémé, a révélé des chiffres inquiétants sur l’insécurité routière dans le pays.

Selon les données fournies par le ministre, l’année 2024 a été marquée par plus de 5200 accidents de la circulation, causant près de 700 morts et quelque 8500 blessés. Des statistiques qu’il n’a pas hésité à qualifier de « macabres ». Pour lui, au-delà des chiffres bruts, ces pertes humaines représentent des familles brisées, des destins fauchés et un traumatisme collectif qui laisse des traces profondes dans le tissu social.

Mais l’impact ne se limite pas à la douleur. Yankoba Diémé a attiré l’attention sur les conséquences économiques désastreuses de cette situation. D’après les estimations officielles, les accidents de la route ont entraîné un coût économique équivalant à environ 8 % du Produit Intérieur Brut (PIB) national. Un fardeau colossal pour un pays en développement, qui doit déjà faire face à d’importants défis socio-économiques.

L’un des faits les plus marquants de cette déclaration est que 70 % de ces accidents seraient liés à des déplacements professionnels. Ce constat alarmant justifie, selon le ministre, le choix du thème de cette édition : « Réduction des addictions ». L’objectif est de sensibiliser davantage les entreprises à leur rôle dans la prévention routière, notamment en matière de gestion des comportements à risque chez leurs employés, comme l’usage de substances pouvant altérer la vigilance au volant.

Yankoba Diémé a également évoqué la vision du gouvernement en matière de sécurité routière, affirmant que, sous la houlette du Premier ministre Ousmane Sonko, l’État s’engage à réduire de moitié les décès et les blessures graves sur les routes d’ici à 2030. Cette ambition, bien que ambitieuse, repose sur plusieurs piliers : le renforcement des contrôles routiers, l’amélioration de la formation des conducteurs, la modernisation des infrastructures de transport et la mise en place de mécanismes efficaces de prise en charge post-accident.

Le ministre a par ailleurs insisté sur l’importance de la protection des équipements routiers, souvent négligée, mais essentielle pour garantir la sécurité des usagers. À ce stade, a-t-il souligné, la responsabilité des entreprises devient cruciale. Elle ne doit pas seulement se traduire par un respect de la réglementation, mais aussi par un engagement moral fort en faveur de la vie humaine.

En conclusion, Yankoba Diémé a appelé à une mobilisation collective pour lutter contre ce fléau qui affecte la société dans son ensemble. Il a rappelé que la sécurité routière n’est pas uniquement une affaire d’État, mais un défi partagé entre pouvoirs publics, secteur privé et citoyens.

Tragédie à Thiénaba Kadior : Quatre talibés morts, un cinquième entre la vie et la mort

Le village religieux de Thiénaba Kadior, situé dans le département de Kébémer, est secoué par un drame d’une rare intensité. Quatre jeunes talibés ont trouvé la mort dans des circonstances encore floues, tandis qu’un cinquième enfant lutte pour sa survie en réanimation à Dakar.

Selon la Radio Futurs Médias (RFM), le premier décès est survenu en début de semaine dernière. La victime, un jeune garçon nommé Pape Ndiassé Mbengue, a été inhumée rapidement à Dara Diakhour, sans autopsie préalable. Mais la situation a pris une tournure dramatique dans les jours suivants.

Dimanche, plusieurs talibés ont commencé à se plaindre de vives douleurs abdominales. Fallou Fall, un garçon de 11 ans originaire de la Gambie, a succombé à des vomissements persistants avant même son évacuation. Cheikh Oumar Guèye, également âgé de 11 ans et venu de Joal, a connu un sort similaire, décédant avant l’arrivée des secours.

Le quatrième talibé, Modou Dièye, a été transporté d’urgence à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, mais n’a pas survécu. Le cinquième enfant, dont l’identité n’a pas encore été révélée, est en soins intensifs à Dakar dans un état critique.

D’après les premières informations, les enfants auraient consommé les fruits d’une plante locale, qui pourraient être à l’origine de l’intoxication présumée. Une autopsie est en cours sur les trois derniers corps transférés à Dakar pour éclaircir les circonstances exactes du drame.

Face à cette tragédie, le maître coranique en charge des enfants a été interpellé et placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes pour déterminer les causes de ces décès en série et situer les responsabilités.

À Thiénaba, l’émotion est vive. Cette affaire relance une fois de plus le débat sur les conditions de vie des talibés dans les daaras traditionnels et sur la vigilance nécessaire autour de leur alimentation et leur prise en charge sanitaire.

Ousmane Sonko rend visite à Azoura Fall à la prison de Rebeuss, en attendant son jugement

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, s’est rendu ce mercredi 14 mai 2025 à la prison de Rebeuss pour rendre visite à Assane Guèye, plus connu sous le nom d’Azoura Fall, l’un de ses militants les plus fervents. L’information a été rapportée par une source de Dakaractu.

Azoura Fall a été placé sous mandat de dépôt mardi 13 mai 2025, à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle il proférait des injures publiques visant l’ancien président Macky Sall ainsi que le ministre Mame Mbaye Niang. Il est poursuivi pour « discours contraires aux bonnes mœurs », selon les chefs d’accusation retenus par le parquet.

Son procès est prévu ce jeudi 15 mai devant le Tribunal de Grande Instance de Dakar. L’affaire suscite déjà de nombreuses réactions au sein de l’opinion publique et dans les cercles militants proches du parti au pouvoir, le Pastef. La visite du Premier ministre à son militant en détention intervient dans un contexte marqué par une forte tension politique, où la liberté d’expression, les discours militants et les limites de la loi sont au cœur du débat national.

En se rendant à Rebeuss, Ousmane Sonko semble vouloir afficher un soutien politique et personnel à l’égard de celui qu’il considère comme un « soldat » de sa cause. Ce geste, rare pour un chef de gouvernement, pourrait être interprété comme une volonté de renforcer les liens avec sa base militante, mais également comme un acte symbolique dans un climat politique toujours sous haute surveillance.

Drame à Thiénaba Kadior : Quatre talibés morts dans des circonstances mystérieuses, une enquête ouverte

Un drame d’une rare intensité secoue le village religieux de Thiénaba Kadior, situé dans le département de Kébémer. En l’espace de quelques jours, quatre jeunes talibés ont perdu la vie dans des conditions encore non élucidées, tandis qu’un cinquième enfant lutte pour sa survie en réanimation à Dakar, selon la Radio Futurs Médias (RFM).

Les victimes, toutes âgées d’environ 11 ans, présentaient les mêmes symptômes inquiétants : violentes douleurs abdominales et vomissements sévères. Selon des témoignages recueillis sur place, ces enfants auraient consommé en grande quantité les fruits d’une plante sauvage connue localement sous le nom de « mbanté maré ». Scientifiquement appelée Senna occidentalis, cette plante est réputée pour sa toxicité lorsqu’elle est ingérée en excès.

Le premier décès, celui de Pape Ndiassé Mbengue, originaire de Dara Diakhour, n’avait pas initialement éveillé de soupçons. Le corps de l’enfant a ainsi été remis à sa famille sans autopsie. Toutefois, les choses ont rapidement basculé avec la mort successive de trois autres jeunes : Fallou Fall, un talibé venu de Gambie, Cheikh Oumar Gudye de Joal, et Modou Dièye. Malgré les efforts des villageois pour les évacuer d’urgence vers les structures hospitalières de Louga, les secours sont arrivés trop tard.

Face à cette série tragique de décès, le parquet a ouvert une enquête judiciaire. Des autopsies ont été ordonnées sur les corps des enfants, transférés à Dakar pour analyses toxicologiques approfondies. Ces examens devront éclairer les circonstances exactes des décès et déterminer si d’éventuelles négligences ont contribué au drame.

En attendant les résultats, les autorités ont placé en garde à vue le maître coranique ainsi que son suppléant. Cette mesure indique que la responsabilité des encadreurs dans la surveillance et la prise en charge sanitaire des talibés est au cœur de l’enquête.

Le Sénégal lance les Assises nationales des daaras : un tournant pour l’intégration de l’enseignement coranique dans le système éducatif

Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a présidé ce mardi la cérémonie officielle de lancement des Assises nationales des daaras à l’Institut islamique de Dakar. Cet événement marque une étape décisive dans la réflexion sur la place de l’enseignement coranique dans le système éducatif sénégalais.

Dans son discours, le ministre Guirassy a rendu un vibrant hommage aux daaras, soulignant leur rôle historique dans la formation morale, spirituelle et intellectuelle des enfants au Sénégal. « Parler des daaras, ce n’est pas seulement évoquer la mémorisation ou la récitation du Coran, c’est parler de discipline, de résilience, d’un apprentissage où l’on forme l’homme à la patience, à la rigueur et à la maîtrise de soi », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité de valoriser cette école du savoir, qui façonne depuis des siècles l’identité sénégalaise.

Cette initiative s’inscrit dans la vision du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qui souhaite une transformation systémique du système éducatif d’ici à 2050. Une transformation qui passe, selon lui, par l’intégration effective des daaras dans l’architecture éducative nationale, pour « répondre à une souffrance humaine » et promouvoir un capital humain nourri de sagesse et de valeurs profondes.

Lors de la cérémonie, Fatou Sambou, représentante de la Banque mondiale, a révélé une statistique alarmante : environ 1,5 million d’enfants sénégalais, soit 45 % des enfants âgés de 6 à 11 ans, sont hors du système scolaire formel. Un grand nombre d’entre eux sont inscrits dans des daaras, parfois dans des conditions précaires, exposés à la mendicité et à l’insécurité.

Face à cette situation, la Banque mondiale a mobilisé un financement de 60 milliards de FCFA dans le cadre du Programme d’amélioration des performances du système éducatif (PAPSE). Ce soutien financier vise à accompagner plus de 1 000 daaras à travers des contrats de performance axés sur l’inclusion, la qualité, le partenariat et l’apprentissage complémentaire.

Prenant la parole au nom des maîtres coraniques, Serigne Assane Diop, représentant des Serignes daaras, a salué cette dynamique nouvelle qui vise à mieux encadrer l’enseignement coranique. Il a plaidé pour une implication active de toutes les parties prenantes – État, partenaires techniques et financiers, société civile et communautés religieuses – afin d’assurer le succès de cette réforme ambitieuse.

Bignona paralysée : un simple contrôle routier déclenche une crise sociale autour de l’Imam El Hadj Ousmane Fansou Bodian

Ce qui aurait pu rester un banal contrôle routier a fini par faire vaciller le calme de toute une ville. Bignona, localité habituellement dynamique du sud du Sénégal, a vécu une journée de paralysie totale ce mardi, suite à un accrochage entre des gendarmes et des talibés de l’Imam El Hadj Ousmane Fansou Bodian.

Une étincelle sur l’axe Diégoune

L’incident remonte à dimanche. Sur la route menant à Diégoune, des gendarmes effectuent un contrôle de routine. Un véhicule est arrêté, suspecté de surcharge. À bord : des membres du cortège de l’Imam, en route pour célébrer la 33e édition de son Gamou, un rendez-vous religieux incontournable à Bignona. La tension monte rapidement. Ce qui commence comme un simple contrôle dégénère en affrontement verbal, puis en échauffourées entre forces de l’ordre et talibés.

Une ville en arrêt total

La réaction ne se fait pas attendre. Dès mardi matin, la ville est figée. Des groupes de jeunes, manifestement solidaires de leur guide spirituel, dressent des barricades à travers plusieurs quartiers. Les boutiques sont fermées, les routes bloquées, les écoles désertées. Des élèves sont délogés, des chauffeurs dissuadés de prendre la route : Bignona entre en veille forcée.

Malgré les appels au calme lancés par l’Imam lui-même et les tentatives de médiation entreprises dès lundi entre ses proches, les autorités locales et la gendarmerie, la colère reste vive sur le terrain.

Un révélateur d’un malaise plus profond

Cet épisode, au-delà de son apparente banalité, expose des tensions plus profondes. Il met en lumière la délicate relation entre les forces de sécurité et une jeunesse fidèle à des figures religieuses charismatiques. À Bignona, l’Imam El Hadj Ousmane Fansou Bodian n’est pas seulement un homme de foi. Il incarne une autorité morale et sociale, respectée et suivie, notamment par une jeunesse en quête de repères.

Dans un contexte où les figures religieuses jouent un rôle crucial dans la cohésion sociale, toute atteinte — même perçue — à leur dignité peut rapidement enflammer les esprits.

Vers un retour à la normale ?

Ce mardi soir, la ville reste suspendue à l’issue des nouvelles négociations entamées entre les parties prenantes. Les habitants, fatigués mais inquiets, espèrent un retour rapide à la normale. Mais l’événement laisse un goût amer : celui d’un climat de tension latent, où la moindre étincelle peut provoquer un embrasement.

Université de Bambey : le Conseil académique suspend les cours et dissout les amicales étudiantes après des violences

La situation reste tendue à l’Université Alioune Diop de Bambey, où le Conseil académique s’est réuni ce mardi 13 mai 2025 pour faire face à une crise profonde provoquée par un mouvement étudiant entamé depuis le 18 avril dernier. À l’issue de cette rencontre, des décisions lourdes de conséquences ont été prises, révélant une inquiétude croissante face à l’insécurité qui s’est installée sur le campus.

Le Conseil académique a dressé un tableau sombre de la situation. Les étudiants des Unités de Formation et de Recherche (UFR) ECOMIJ, SATIC et SDD poursuivent un boycott systématique des cours, malgré les efforts de normalisation entrepris par l’administration. Ces perturbations ne se limitent pas aux cours boycottés : des libertés académiques sont mises à mal, des cours pourtant suivis par des étudiants non impliqués dans le mouvement sont volontairement perturbés.

Mais le fait le plus alarmant, selon les autorités universitaires, demeure la recrudescence d’actes violents. Ces manifestations ont mis en péril la sécurité du personnel, des enseignants et des autres usagers du campus, compromettant la continuité du service public universitaire. Il s’agit là, selon l’expression utilisée dans le communiqué, d’« une situation d’insécurité installée ».

Face à cette montée de tensions, le Conseil académique a décidé de maintenir le calendrier universitaire actuel, tout en prenant des mesures drastiques. Il a suspendu les enseignements au sein des UFR ECOMIJ, SATIC et SDD jusqu’au lundi 19 mai 2025 à 8 heures, date à laquelle un retour à la normale est espéré. Il a également annoncé la dissolution des amicales étudiantes de ces trois UFR, estimant que celles-ci ne remplissaient plus leur rôle de cadre de dialogue et de représentation pacifique.

Cette série de décisions intervient dans un climat où les étudiants, eux, dénoncent le mutisme de l’administration face à leurs doléances. Beaucoup ont d’ores et déjà quitté le campus, déclarant une grève illimitée. La fracture semble consommée entre l’administration et une frange importante du corps étudiant.

Henan Chine et Synergies Afrique : les 5,6 milliards de l’État qui font scandale après les émeutes du 9 février

Alors que le pays peine encore à se relever des douloureuses émeutes du 9 février 2024, une révélation fracassante vient bouleverser l’opinion publique. Le journal L’Observateur a mis au jour une opération financière aussi rapide que controversée : l’État sénégalais aurait versé près de 5,7 milliards de francs CFA à deux entreprises, Henan Chine et Synergies Afrique, en guise d’“indemnisation” pour des pertes subies lors des manifestations. Cette transaction, datée du 26 mars 2024 — soit à peine 48 heures après l’élection présidentielle — soulève de nombreuses interrogations.

Les paiements ont été effectués sous forme de Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO), pour un montant total de 5.694.909.156 FCFA, à un moment politiquement très sensible : entre la défaite du régime de Macky Sall et l’installation de Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays. Officiellement, il s’agissait de couvrir les “dommages” causés aux équipements de ces entreprises lors des violentes manifestations déclenchées par le report controversé de la présidentielle du 25 février au 15 décembre 2024.

Selon les révélations de L’Observateur, Synergies Afrique aurait reçu 4,9 milliards de FCFA, contre 791 millions pour Henan Chine. Des montants vertigineux qui interpellent d’autant plus que d’autres acteurs économiques — sans parler des simples citoyens — n’ont à ce jour reçu aucune aide ou compensation pour les préjudices subis durant ces émeutes.

L’État justifie l’opération par des clauses contractuelles évoquant une “force majeure”, arguant que des engagements préalables rendaient ces paiements obligatoires. Mais pour de nombreux observateurs, le timing de cette “urgence” budgétaire est troublant.

L’opération, enclenchée dans l’entre-deux tours de la présidentielle et en pleine gestion des affaires courantes, alimente les soupçons d’une manœuvre de dernière minute visant à satisfaire des intérêts privés liés à l’ancien pouvoir. « Était-ce une tentative de vider les caisses de l’État avant le passage de témoin ? », s’interrogent certains analystes.

Ce scandale financier intervient alors que les blessures des émeutes sont encore à vif. Plusieurs jeunes ont perdu la vie, comme Alpha Yoro Tounkara, étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, tué lors des affrontements. Des centaines de commerces ont été détruits, des biens pillés, des familles endeuillées. Et pourtant, aucune “indemnisation” de cette ampleur n’a été prévue pour ces victimes.

Avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir et la promesse d’un Sénégal plus transparent, la question de ces 5,6 milliards de FCFA versés dans la précipitation pourrait bien devenir un dossier explosif pour la justice et les organes de contrôle. D’autant que l’opinion réclame des comptes : qui a autorisé ces paiements ? Sur quelle base ? Et pourquoi seulement ces deux entreprises ?

Kaolack – Jeunesse en dérive à Médina Baye : la cité de Baye Niasse réclame un poste de police

Dans les ruelles sablonneuses de Médina Baye, un quartier emblématique de Kaolack réputé pour son rayonnement religieux, un phénomène inquiétant gagne du terrain : l’émergence de groupes de jeunes délinquants qui sèment l’insécurité.

Un quotidien marqué par la peur

Commerçants et habitants témoignent d’un climat de peur grandissant.

« Ils traînent la nuit, armés de couteaux ou de barres de fer. On n’ose plus sortir après une certaine heure », confie Mamadou Diop, commerçant à proximité d’un lieu de rassemblement de ces jeunes.

Âgés pour la plupart de 12 à 20 ans, ces jeunes seraient impliqués dans le trafic et la consommation de chanvre indien, ainsi que dans des actes de vandalisme, selon Cheikh Ahmed Thiam, un résident du quartier.

Un phénomène aux causes multiples

Derrière cette montée de la délinquance juvénile se cache un malaise profond.

« Il y a un abandon des responsabilités parentales et un fort taux d’échec scolaire. C’est honteux de voir Médina Baye dans cet état », déplore un habitant.

L’appel des autorités religieuses

Face à la gravité de la situation, les guides religieux de la confrérie tidiane haussent le ton.

« Nous ne pouvons pas tolérer que des enfants du quartier – ou même d’autres quartiers – salissent l’image de Médina Baye. L’éducation commence aussi dans la rue », a déclaré un guide religieux sous le sceau de l’anonymat.

Ils appellent les autorités à passer à l’action : « Nous voulons des actes concrets, pas seulement des discours. »

Les habitants réclament avec insistance l’implantation d’un poste de police permanent dans la cité religieuse afin de restaurer l’ordre et la sérénité.

Danses obscènes à Ziguinchor : l’Inspection d’Académie dénonce des dérives morales à l’école Antoine de Padoue

L’Inspection d’Académie (IA) de Ziguinchor est montée au créneau ce mardi 13 mai, après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des jeunes filles exécutant des danses jugées obscènes. Les faits se sont déroulés lors d’une soirée culturelle organisée par l’École privée laïque Antoine de Padoue, dans le cadre des « 72 heures » de son gouvernement scolaire.

Dans un communiqué officiel, l’Inspecteur d’Académie, Papa Gorgui Ndiaye, a exprimé sa consternation face à ces images qui ont suscité une vive polémique. L’événement incriminé s’est tenu le 9 mai 2025 au terrain de basket du Centre départemental d’éducation physique et sportive (CDEPS) de Ziguinchor.

« Ces écarts de comportement heurtent profondément les valeurs morales et éducatives que l’école est censée promouvoir », a fustigé le responsable académique, qui y voit une grave dérive. Il déplore que de tels actes se produisent alors même que l’Éducation nationale œuvre à la promotion de la citoyenneté et des valeurs à travers l’Initiative pour une Transformation humaniste de l’Éducation (NITHE).

L’IA de Ziguinchor a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur les circonstances ayant conduit à ce qu’il qualifie d’« agissements inacceptables ». Il promet que les responsabilités seront situées et que les mesures appropriées seront prises en conséquence.

En guise de rappel à l’ordre, Papa Gorgui Ndiaye a exhorté l’ensemble des chefs d’établissements scolaires à faire preuve d’une vigilance accrue. Il les invite à encadrer rigoureusement les activités menées dans les établissements, notamment celles initiées par les gouvernements scolaires, afin d’assurer le respect strict des normes éducatives, morales et culturelles.

Université de Bambey : mouvement d’humeur des étudiants, les écoles perturbées

L’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) est en ébullition. Ce mardi 13 mai, les étudiants ont intensifié leur mouvement de grève, perturbant les activités pédagogiques dans plusieurs établissements scolaires de la ville et affrontant les forces de l’ordre. Cette montée de tension s’inscrit dans le cadre d’un mot d’ordre de grève de 120 heures lancé depuis le 9 mai dernier.

Déterminés à se faire entendre, les étudiants dénoncent des conditions d’apprentissage qu’ils jugent déplorables. Parmi leurs principales revendications figurent le manque criant de salles de cours, l’inexistence d’une infirmerie fonctionnelle, l’absence de lits d’hospitalisation, ainsi que l’indisponibilité d’ambulances pour assurer les évacuations sanitaires. Les problèmes liés à la restauration universitaire sont également au cœur de leur colère.

« Depuis des années, on nous promet des infrastructures qui ne sont jamais livrées. Aujourd’hui, nous exigeons la réception immédiate du complexe universitaire de 1000 lits. Nous ne pouvons plus continuer à vivre dans ces conditions », a déclaré un membre du collectif des étudiants grévistes.

Face à l’inaction des autorités, les étudiants ont décidé de hausser le ton. Ils menacent de forcer l’accès au complexe de 1000 lits s’il n’est pas réceptionné dans les prochains jours. Ils exigent également une réaction immédiate du ministre de l’Enseignement supérieur.

La ville de Bambey, habituellement calme, a été fortement perturbée par ce mouvement. Plusieurs établissements scolaires ont été délogés, créant une situation de panique chez les élèves et les enseignants. La présence des forces de l’ordre sur les lieux n’a pas empêché les échauffourées, témoignant de la tension qui règne actuellement dans la localité.

Kolda : les travailleurs de la mairie en colère contre les retards de paiement des salaires

La tension est montée d’un cran ce mardi matin dans l’enceinte de la mairie de Kolda. Les travailleurs municipaux, réunis en assemblée générale, ont fait entendre leur colère face aux retards répétés dans le paiement de leurs salaires. Visiblement à bout de patience, ils ont dénoncé une situation qu’ils jugent « insoutenable » et qu’ils refusent désormais de tolérer plus longtemps.

« Jusqu’à ce jour, 13 mai, nous n’avons toujours pas perçu nos salaires. Cette situation est devenue insupportable pour nous, chefs de famille. Nous ne comprenons pas ce qui se passe », a fustigé Ibrahima Koïta, secrétaire général de la section locale du Syndicat Unique des Travailleurs Municipaux. Pour lui, ce retard est le dernier d’une longue série. Depuis plus de cinq mois, les salaires tombent avec des délais anormaux, allant parfois au-delà de dix jours. Une situation qui plonge les agents dans une précarité croissante, alors qu’ils doivent faire face à leurs charges familiales et obligations sociales.

Face à la grogne, le maire Mameboye Diao a tenté de calmer les esprits. Interrogé par un correspondant local, il a évoqué des lenteurs administratives comme principal facteur de ces retards. Il a notamment pointé du doigt la procédure de régularisation du personnel et le règlement du passif social lié aux retraités. D’autres causes techniques sont également avancées, comme les pannes récurrentes du logiciel de gestion financière utilisé par la mairie, qui auraient fortement ralenti le traitement des salaires.

« Des virements de crédits avaient été votés lors de la dernière session du conseil municipal pour répondre à ces besoins urgents, mais leur approbation par l’autorité compétente a pris du retard », a expliqué le maire. Il a assuré que des dispositions ont été prises pour résoudre cette crise et que la situation devrait revenir à la normale dans les prochains jours.

Cependant, le maire Mameboye Diao ne cache pas les difficultés structurelles qui plombent la gestion financière de la municipalité. Selon lui, la mairie de Kolda fonctionne presque uniquement sur ses propres ressources, dans un contexte où les financements extérieurs accusent eux aussi du retard. « Les fonds du programme PACASEN pour 2024 et 2025 ne sont pas encore arrivés, tout comme les fonds de concours et de dotation », a-t-il regretté.

Les explications du maire n’ont visiblement pas suffi à rassurer les travailleurs municipaux. Ces derniers demandent des solutions urgentes et concrètes pour mettre fin aux retards de paiement. Ils réclament également plus de transparence sur la situation financière de la mairie et menacent d’intensifier leur mouvement si aucune mesure corrective n’est prise dans les plus brefs délais.

Bignona à l’arrêt : journée ville morte après des heurts entre talibés et gendarmes

La ville de Bignona a connu, ce mardi 13 mai, une paralysie totale des activités économiques, sociales et scolaires. À l’origine de cette tension généralisée, un affrontement survenu dimanche dernier sur la route de Diégoune entre des talibés du marabout Fansou Bodian et des éléments de la gendarmerie nationale.

En guise de protestation, les disciples du guide religieux ont décrété une journée morte dans tout le département. Résultat : écoles fermées, marchés déserts, routes nationales bloquées, et transports totalement à l’arrêt. Même les motos Jakarta, qui assurent habituellement les navettes internes, sont absentes des rues.

Malgré les tentatives de médiation des autorités administratives, notamment le préfet de Bignona qui s’est personnellement rendu chez l’imam Fansou Bodian, et l’appel au calme lancé par ce dernier, les talibés ont maintenu leur mot d’ordre. Ils exigent des explications sur ce qu’ils qualifient d’usage « abusif » de la force par les gendarmes lors de l’incident.

Les axes routiers RN4 et RN5, points stratégiques du trafic régional, sont fortement perturbés. Les véhicules de transport interurbain sont stationnés à la gare routière, empêchant toute liaison entre Bignona et les localités environnantes. Plusieurs commerces ont également baissé leurs rideaux, accentuant l’atmosphère de tension.

Les autorités locales appellent à la retenue et multiplient les concertations pour ramener le calme. Une médiation plus large impliquant les chefs religieux et coutumiers est attendue dans les prochaines heures afin d’éviter une escalade de la crise.

Réorganisation au ministère des Finances : Cheikh Diba affecte 132 inspecteurs des Impôts et Domaines

Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a initié un important mouvement au sein de l’administration fiscale sénégalaise. Par décret signé ce lundi 12 mai 2025, 132 inspecteurs des Impôts et des Domaines ont été affectés à de nouveaux postes sur proposition du directeur général des Impôts et Domaines.

Cette opération d’envergure s’inscrit dans une logique de modernisation et de redynamisation des services fiscaux. Elle vise à améliorer la performance de l’administration, renforcer la mobilisation des ressources internes de l’État, mais aussi à corriger certains déséquilibres dans la répartition du personnel à travers les différentes structures, aussi bien centrales que déconcentrées.

Selon des sources proches du ministère, ces nouvelles affectations concernent plusieurs niveaux de responsabilité, allant des postes de direction aux services territoriaux, notamment dans les régions où les enjeux liés à la fiscalité foncière et à la collecte des recettes sont cruciaux. L’objectif affiché est de renforcer l’efficacité des services, améliorer la gouvernance fiscale et accroître les performances de collecte dans un contexte budgétaire exigeant.

Cette décision s’inscrit également dans la volonté des nouvelles autorités de promouvoir une gestion plus transparente, équitable et rigoureuse de l’administration fiscale, tout en valorisant les compétences internes.

Le ministère des Finances et du Budget assure que cette réorganisation, loin d’être un simple mouvement administratif, constitue un signal fort de la volonté gouvernementale d’ancrer durablement les réformes dans le secteur fiscal, pilier central du financement des politiques publiques.

Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement
Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement
Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement
Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement
Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement
Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement
Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement
Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement


Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement
Affectation de 132 inspecteurs des Impôts et Domaines : Cheikh Diba opère un vaste chamboulement

Retard de Paiement des Salaires à Kolda : Le Maire Mame Boye Diao Apporte des Éclaircissements

À Kolda, la tension est montée d’un cran ces derniers jours suite au mécontentement des travailleurs municipaux, qui ont brandi la menace d’une grève si leurs salaires n’étaient pas versés dans les plus brefs délais. Face à cette situation, le maire Mame Boye Diao, joint par téléphone, a tenu à clarifier les raisons du retard, qu’il qualifie de « situation indépendante de sa volonté ».

Selon l’édile, la principale cause du blocage serait liée à un problème de gestion informatique au niveau de la trésorerie de Kolda, conjugué à la réception tardive du procès-verbal d’approbation budgétaire. « Pourtant, le conseil municipal avait tenu une session le mois dernier, spécialement consacrée au virement de crédits nécessaires pour assurer le paiement des salaires et des émoluments dus aux agents », a-t-il rappelé.

Mais au-delà de ces aspects techniques et administratifs, Mame Boye Diao pointe un mal plus profond : la rareté des ressources financières disponibles pour les collectivités territoriales. Il cite en exemple l’absence prolongée de plusieurs financements cruciaux. « Le PACASEN 2024 et 2025 n’ont toujours pas été reversés. Les fonds de concours, les dotations et même certaines ristournes attendues des prestataires de l’État n’ont pas encore été versés. Cela crée une situation financièrement catastrophique pour les mairies », a-t-il déploré.

Autre difficulté majeure évoquée : le système informatique GFILOG, censé faciliter la gestion comptable des collectivités territoriales. Ce logiciel, selon le maire, est sujet à des pannes fréquentes, ce qui perturbe fortement le traitement des informations nécessaires à la validation des paiements.

« Ce matin encore, alors que le document de paiement est bien arrivé à la trésorerie, les agents n’ont toujours pas été payés », regrette-t-il. Il indique par ailleurs que la trésorerie de Kolda a exigé un réajustement des impôts et charges sociales dus par les agents, à cause d’un mécanisme de calcul défaillant.

Face à ce contexte complexe, les services municipaux ont été contraints de réévaluer et d’harmoniser la grille de rémunération ainsi que celle des incidences sur les charges sociales. « C’est ce cumul de facteurs qui a mené à cette impasse », conclut Mame Boye Diao, appelant à la patience et à la compréhension des travailleurs municipaux.

Autonomisation économique des femmes au Sénégal : 2 milliards de francs CFA mobilisés par l’APEFE et le ministère de la Famille et des Solidarités

L’Agence de Coopération des entités gouvernementales belges francophones (APEFE), en partenariat avec le ministère de la Famille et des Solidarités, met sur la table une enveloppe de 2 milliards de francs CFA à travers le programme “JIGEEN Ni Tamit 2.0”. Ce programme vise à accompagner 200 femmes entrepreneures sénégalaises, dont 100 issues des régions de Ziguinchor et Kolda.

“JIGEEN Ni Tamit 2.0” est une initiative dédiée à l’autonomisation économique des femmes, en particulier celles œuvrant dans le secteur de la transformation agroalimentaire. Les filières ciblées sont notamment celles du lait, de la pêche (halieutique), ainsi que des fruits et légumes, comme l’a précisé Alsény Bangoura, adjoint au gouverneur chargé du développement. Ce dernier présidait la réunion du Comité régional de développement (CRD) consacrée au lancement des activités opérationnelles du programme.

Selon M. Bangoura, “ce programme vient à son heure”, soulignant que Ziguinchor est reconnue pour le dynamisme de ses organisations féminines dans le domaine de la transformation agroalimentaire. Le choix de cette région pour le lancement n’est donc pas anodin. Il s’agit d’accompagner ces femmes dans la formalisation de leurs structures, de renforcer leurs capacités techniques et de les aider à améliorer le marketing territorial de leurs produits.

De son côté, Nancy Ndour, directrice de l’autonomisation économique des femmes au ministère de la Famille et des Solidarités, a précisé que l’objectif principal du programme est d’améliorer le développement et l’organisation des entreprises dirigées par des femmes. Elle a ajouté que 100 femmes seront sélectionnées dans les régions de Kolda et Ziguinchor, selon des critères d’éligibilité bien définis.

Pour Françoise Daxhelet, administratrice des programmes de l’APEFE, il s’agit là d’un partenariat solide et durable :

“Nous sommes très heureux d’appuyer le ministère dans la mise en œuvre de ce programme qui entre aujourd’hui dans sa deuxième phase. Celle-ci est dotée d’un budget d’environ 2 milliards de francs CFA, et s’étendra jusqu’au 31 décembre 2026.”

Alexis Sagna

Casamance : la société civile appelle à une nouvelle approche pour consolider la paix

Deux ans après la trêve initiée par la faction Diakaye du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), la quête d’une paix durable dans cette région du sud du Sénégal reste plus que jamais d’actualité. Acteurs de la société civile, représentants de l’État, universitaires et anciens combattants se sont retrouvés pour discuter autour du thème : « Paix définitive en Casamance : enjeux et perspectives, Diakaye : un cas d’école ».

La rencontre, organisée par la Coordination sous-régionale des organisations de la société civile pour la Paix en Casamance (COSCPAC), a mis en lumière l’urgence d’adopter une nouvelle approche après plus de quatre décennies de conflit. « Il faut changer de fusil d’épaule », a déclaré Henry Ndecky, coordonnateur de la COSCPAC, soulignant que seules les négociations peuvent désormais ouvrir la voie à une sortie de crise. Il a ainsi invité l’État du Sénégal et les différentes factions du MFDC à privilégier un dialogue franc et inclusif.

La COSCPAC a également plaidé en faveur de la libération des détenus liés au conflit, estimant qu’un tel geste contribuerait à décrisper le climat et à renforcer les dynamiques de réconciliation.

De son côté, Alsény Bangoura, adjoint au gouverneur chargé du développement, a rappelé les efforts engagés par les pouvoirs publics, notamment dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance. Il a évoqué des actions concrètes comme le retour progressif des populations déplacées et le traitement de plus de 55 000 demandes d’état civil, condition essentielle pour une réinsertion sociale effective.

Toutefois, M. Bangoura a reconnu que la situation reste fragile, malgré les avancées. « La paix est en marche, mais elle demeure fragile. Les enjeux sont nombreux », a-t-il averti, pointant les défis liés à la réintégration des ex-combattants, à la sécurisation des zones de retour, à la restauration de la confiance entre l’État et les populations, et à la nécessité d’un développement économique réellement inclusif.

Hivernage 2025 : le gouvernement fixe une feuille de route ambitieuse contre les inondations

Le gouvernement sénégalais a tenu, ce lundi 12 mai 2025, un Conseil interministériel consacré à la prévention et à la gestion des inondations à l’approche de l’hivernage. Réuni à la Primature sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko, l’exécutif a défini un ensemble de mesures urgentes visant à garantir la sécurité des populations et la continuité des activités socio-économiques sur l’ensemble du territoire.

Selon le communiqué officiel, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, en collaboration avec les ministres des Collectivités territoriales et des Transports terrestres, est chargé de veiller au lancement immédiat et à la finalisation des opérations pré-hivernage d’ici le 15 juillet 2025. Dans ce cadre, des instructions ont été données au ministre des Infrastructures pour assurer l’entretien et la réhabilitation des ouvrages de franchissement dans les zones vulnérables.

Le gouvernement entend également anticiper les crues fluviales en renforçant la coordination avec l’OMVS et l’OMVG. Une attention particulière sera portée à la surveillance des bassins fluviaux, avec une planification rigoureuse des lâchers d’eau aux barrages de Diama et Manantali afin d’éviter les débordements.

Dans les localités les plus exposées, des motopompes de grandes capacités seront prépositionnées sur les points critiques identifiés, accompagnées de descentes électriques. L’acquisition de ces équipements se fera avec le soutien du ministère des Finances. Par ailleurs, les acteurs communautaires bénéficieront d’une formation spécifique assurée par la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, pour les préparer à intervenir efficacement en cas de sinistre.

Les ministères de l’Éducation, de l’Agriculture, de l’Intérieur, des Forces armées, des Infrastructures et des Transports auront la responsabilité de garantir la continuité des services essentiels, notamment les écoles, lieux de culte, marchés et axes routiers. En ce qui concerne les chantiers en cours, des plans d’accélération sont exigés, avec, si nécessaire, des mesures transitoires pour limiter les risques liés aux inondations.

Le ministère de l’Intérieur mettra à jour le recensement des moyens publics et privés disponibles pour les interventions d’urgence, tout en renforçant la dotation en équipements de protection civile, tels que les paratonnerres. D’ici fin juillet, des plans de contingence territoriaux devront être établis, incluant des dispositifs locaux de pilotage, des moyens d’assistance et des stocks prépositionnés.

Des exercices de simulation sont également prévus, ainsi qu’une campagne de sensibilisation à la prévention des noyades. La sécurisation des bassins de rétention, le recensement et l’évacuation des bâtiments menaçant ruine font également partie des actions programmées.

Sur le plan financier, le ministère des Finances devra augmenter d’au moins 50 % les ressources affectées à la Matrice d’Actions prioritaires de Lutte contre les Inondations, et régler sans délai les arriérés dus aux entreprises engagées dans les travaux. Le gouvernement prévoit aussi de renforcer le maillage du territoire en radars météorologiques, en stations pluviométriques et en équipements de surveillance des bassins hydrauliques.

Un système de communication en temps réel pour la diffusion des alertes et des informations utiles sera mis en place. En parallèle, une grande campagne de sensibilisation démarrera dès ce mois de mai, suivie de journées citoyennes de mobilisation prévues entre juillet et août, en partenariat avec les forces de défense et de sécurité.

Popenguine : 125 kg de chanvre indien saisis sur la plage de Guéréo

Une opération de la brigade territoriale de la gendarmerie de Popenguine a permis de saisir 125 kilogrammes de chanvre indien le dimanche 11 mai 2025 sur la plage de Guéréo, une zone côtière située dans la commune de Popenguine.

Selon les autorités, les trafiquants, surpris par la présence des gendarmes, ont pris la fuite, abandonnant sur place plusieurs sacs contenant la marchandise prohibée. Cette saisie s’inscrit dans le cadre des actions de surveillance renforcées menées dans les zones littorales et fluvio-maritimes, ciblées pour leur vulnérabilité face aux réseaux de trafic de stupéfiants.

La gendarmerie nationale, dans un communiqué parvenu à la rédaction de PressAfrik, rappelle que ses unités territoriales intensifient les patrouilles dans les zones sensibles. Elle lance également un appel à la collaboration des populations, en particulier celles vivant à proximité des plages et des points de débarquement informels, afin de signaler tout mouvement suspect.

Cette saisie confirme la persistance du trafic de drogue sur les côtes sénégalaises, malgré les efforts déployés par les forces de sécurité. Elle relance aussi la question de la sécurisation des zones côtières et de la lutte contre les réseaux qui exploitent ces espaces pour acheminer des substances illicites vers les centres urbains.

Cybersécurité au Sénégal : le CERT existe mais reste à renforcer

Alors que le Sénégal poursuit sa transition numérique, les défis liés à la cybersécurité deviennent de plus en plus pressants. Parmi les instruments essentiels dans cette lutte figure le Centre de traitement des incidents informatiques, plus connu sous le nom de CERT. Mais si le Sénégal en possède un officiellement, son efficacité reste sujette à débat.

La polémique a été relancée à la mi-avril par Daouda Sow, directeur général de Tex Groupe, une entreprise sénégalaise spécialisée dans la sécurité numérique. Dans une interview à l’Agence de presse sénégalaise (APS), il a déclaré que le Sénégal faisait partie des rares pays de la région à ne pas disposer d’un CERT pleinement opérationnel. Cette affirmation a soulevé de nombreuses réactions dans le milieu de la cybersécurité.

En réalité, le Sénégal dispose bien d’une structure dédiée. La Direction générale du Chiffre et de la Sécurité des Systèmes d’Information (DCSSI), rattachée à la Présidence de la République, supervise le Centre national opérationnel de cybersécurité (CNOC). Ce centre abrite un CERT/CSIRT national dont le mandat est d’assurer une veille continue, de détecter les menaces, d’analyser les incidents et d’y répondre efficacement, aussi bien dans le secteur public que privé.

Ousmane Bob, directeur du Data Center de Diamniadio, confirme l’existence de ce dispositif. Selon lui, sans cette structure, les cyberattaques récentes contre la Banque de l’Habitat, la Banque de Dakar (BDK) ou encore certaines rédactions de médias n’auraient pu être contenues.

Cependant, malgré cette présence institutionnelle, plusieurs voix s’élèvent pour souligner les limites du CERT sénégalais. D’abord, il reste très peu visible sur la scène publique. Les publications techniques, les alertes ou les recommandations adressées aux entreprises et aux citoyens sont rares. De plus, le site web dédié au CERT-SN est partiellement inactif, ce qui nuit à la transparence et à la diffusion des informations.

Le manque de clarté sur les moyens techniques et humains disponibles, ainsi que l’absence d’informations concrètes sur les équipes en place, posent aussi problème. À cela s’ajoute une coordination multisectorielle encore timide entre les différents acteurs concernés, qu’il s’agisse des ministères, des opérateurs télécoms, des banques ou des entreprises technologiques.

Face à ces constats, certains experts estiment que le Sénégal doit encore franchir plusieurs étapes pour se doter d’un CERT pleinement fonctionnel, comparable à ceux du Maroc (MaCERT), de la Côte d’Ivoire (Ci-CERT) ou de la Tunisie (TunCERT), considérés comme des modèles régionaux.

Il convient toutefois de noter que des efforts sont en cours. La DCSSI multiplie les forums et les consultations avec les acteurs du secteur afin de structurer davantage ce dispositif et de lui donner un rôle plus visible dans l’écosystème numérique sénégalais. Mais pour être à la hauteur des menaces de plus en plus sophistiquées, une accélération de la mise en œuvre s’impose.

La montée en puissance du CERT-SN est ainsi devenue une urgence stratégique. Dans un contexte où la numérisation touche tous les secteurs de l’économie, de l’administration aux finances, la souveraineté numérique du Sénégal dépendra de sa capacité à se protéger efficacement contre les cybermenaces. L’État est donc attendu sur la concrétisation d’un CERT crédible, actif et coordonné, pour assurer la sécurité des données et des infrastructures critiques du pays.

Ziguinchor : marche citoyenne pour célébrer deux ans de dépôt des armes du Front Nord du MFDC

À l’approche du deuxième anniversaire du dépôt des armes par la branche armée du Front Nord du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), une marche pacifique a été organisée ce dimanche 11 mai 2025 à Ziguinchor. L’événement, initié par l’association « Dynamique de Paix », a rassemblé des citoyens, des autorités administratives et des acteurs de la société civile venus saluer une étape majeure dans le processus de paix en Casamance.

Cette initiative vise à rappeler l’importance de préserver les acquis du désarmement et à encourager un climat de dialogue entre les parties prenantes. Arborant des pancartes et scandant des messages d’unité, les participants ont marché dans les rues de Ziguinchor pour célébrer cette avancée dans la longue quête de paix dans la région.

Présent à la marche, l’adjoint au gouverneur de Ziguinchor, Alasseny Bangoura, a salué le geste des ex-combattants et l’initiative de la « Dynamique de Paix ». Il a insisté sur la nécessité de maintenir le dialogue pour consolider la stabilité dans la région.

M. Bangoura a aussi rendu un hommage appuyé à Fatoma Coly, ancien commandant de la base rebelle de Diakaye, reconverti en acteur de paix. « Il a joué un rôle crucial dans le processus de désarmement. Nous devons saluer son courage et son engagement en faveur d’une paix durable », a-t-il déclaré.

Pour mémoire, le 13 mai 2023 marque une date symbolique dans le processus de pacification de la Casamance : 250 ex-combattants de la faction de Diakaye, dans le département de Bignona, avaient officiellement déposé les armes dans une cérémonie hautement symbolique. Certains équipements militaires avaient été incinérés, en signe de rupture définitive avec la lutte armée.

Deux ans plus tard, la marche du 11 mai apparaît comme un acte fort pour rappeler que la paix ne s’improvise pas : elle se construit chaque jour, par des gestes symboliques, des engagements concrets et la volonté collective de tourner la page de la violence.

Scandale à la Gendarmerie : la 42e promotion dénonce un détournement de 182 millions de F CFA

Un nouveau scandale financier secoue les rangs de la gendarmerie nationale. Les élèves de la 42ᵉ promotion, réunis au sein d’une coopérative d’habitat, ont saisi le parquet financier pour dénoncer un détournement présumé de 182 millions de F CFA, qu’ils imputent à leur ancien président.

Selon les informations du journal Libération, les jeunes gendarmes versaient depuis cinq ans une cotisation mensuelle de 15 000 F CFA dans le cadre d’un projet immobilier. L’objectif était clair : acquérir un terrain de 9 hectares situé à Yenne, en périphérie de Dakar. Mais à leur grande surprise, malgré les versements réguliers, aucun document foncier ne leur a été remis à ce jour.

Des mois d’attente, ponctués de promesses non tenues, ont fini par éveiller les soupçons. L’enquête interne ouverte par la gendarmerie a révélé que les paiements n’avaient jamais été effectués auprès du promoteur immobilier. Plus grave encore, l’ancien président de la coopérative, radié depuis de la gendarmerie, refuse toujours de remettre les documents comptables — notamment les relevés bancaires liés au compte ouvert à la Banque Internationale pour le Sénégal (BIS).

Cette affaire relance le débat sur la transparence dans la gestion des coopératives d’habitat au sein des corps militaires. Elle n’est pas sans rappeler le scandale de 2022 impliquant la 47e promotion, où des fonds collectifs avaient également disparu dans des conditions floues.

Affaire des DAT cassés et non reversés au Trésor : Birima Mangara visé pour 10,5 milliards de F CFA

L’affaire des Dépôts à terme (DAT) non reversés au Trésor public continue de secouer la sphère politico-financière sénégalaise. Après la mise en cause d’Amadou Ba, ancien Premier ministre, l’enquête s’oriente désormais vers Birima Mangara, ancien ministre délégué chargé du Budget sous le régime de Macky Sall. Il est visé pour une opération portant sur 10,5 milliards de F CFA.

Selon les révélations du journal L’Observateur, le parquet financier, à travers la Division des investigations criminelles (DIC), s’intéresse à une correspondance officielle portant le numéro 004459 MEFT/DGCPT/TG. Ce document, signé par Birima Mangara, aurait autorisé le placement de 10,5 milliards de F CFA en dépôt à terme (DAT) à la Banque Crédit du Sénégal (CDS).

Or, d’après la Cour des comptes, qui a levé le voile sur ces pratiques dans son rapport couvrant la période 2019–2024, ce dépôt a été “cassé”, c’est-à-dire retiré avant son échéance, sans que les fonds ne soient reversés au Trésor public. Un manquement grave aux règles de gestion des deniers publics.

L’affaire prend une tournure encore plus troublante avec une seconde lettre, cette fois datée du 12 juillet 2017 (N°7056 MEFP/DGB), également signée par Birima Mangara. Elle ordonnait le transfert de 10 milliards de F CFA à la Conciliation foncière de l’UEMOA. Aucun document ne précise les raisons de cette opération ni sa conformité avec les procédures budgétaires en vigueur.

Député de la 15e législature, Birima Mangara ne peut être entendu par la justice qu’après la levée de son immunité parlementaire. Cette procédure devra passer par l’Assemblée nationale, qui sera confrontée à une décision lourde de conséquences.

L’affaire des DAT cassés, d’un montant global estimé à plus de 141 milliards de F CFA, s’annonce comme l’un des plus grands scandales financiers de ces dernières années. Elle met en lumière la nécessité d’un renforcement des mécanismes de contrôle et de transparence dans la gestion des finances publiques.

Tragique accident sur la route de Mbour : quatre jeunes de Mbounka Bambara perdent la vie

Un terrible accident de la route a endeuillé la commune de Diamniadio dans la nuit du samedi au dimanche. Quatre jeunes originaires du quartier de Mbounka Bambara ont perdu la vie dans un drame survenu alors qu’ils rentraient d’une virée à Mbour.

Les victimes, liées par une forte amitié et connues dans leur quartier, ont été identifiées comme Ousseynou Gueye, un jeune militaire, Alpha Omar Ba, Madou Mendy et Lamarana Diallo. Selon les premières informations, leur véhicule aurait dérapé avant d’entrer en collision violente avec un camion stationné sur le bord de la route. Le choc, d’une extrême brutalité, n’a laissé aucune chance aux quatre passagers, qui sont décédés sur le coup.

Les corps ont été transférés à l’hôpital de Mbour 4, où ils reposent encore ce dimanche soir. En raison de la présence d’un militaire parmi les victimes, une autopsie a été ordonnée, retardant la remise des dépouilles aux familles. Les cérémonies funéraires devront également se conformer au protocole militaire en vigueur. La restitution des corps est prévue pour ce lundi.

À Mbounka Bambara, l’émotion est à son comble. Le quartier est plongé dans une profonde tristesse depuis l’annonce de la tragédie. Très affecté, l’artiste Baba Maal, résident du quartier, s’est rendu à l’hôpital pour exprimer sa solidarité avec les familles endeuillées.

Malgré les élans de compassion, l’attente prolongée causée par les démarches administratives rend le deuil encore plus difficile à supporter pour les proches des victimes. Le quartier tout entier reste suspendu à l’espoir d’un dernier hommage digne à ces jeunes partis trop tôt.

Guédiawaye en deuil : Aïssata Sankharé, dernière des collégiennes noyées, retrouvée sans vie

Le drame qui a endeuillé la plage Malibu de Guédiawaye vendredi matin s’est conclu dans la douleur et l’émotion. Aïssata Sankharé, la dernière des trois collégiennes emportées par les vagues, a été retrouvée sans vie dans la soirée de vendredi, aux abords de la plage des Parcelles Assainies. Une fin tragique pour une sortie qui n’aurait jamais dû se terminer ainsi.

Tout avait commencé en dehors des heures de cours. Trois amies, Coumba Laye Diop, Maïmouna Dia et Aïssata Sankharé, toutes élèves en classe de 5e au CEM de la Cité des Enseignants, s’étaient rendues à la plage. Les corps de Coumba et Maïmouna avaient été rapidement repêchés par les secours. Celui d’Aïssata, en revanche, était resté introuvable pendant de longues heures, alimentant l’espoir, puis l’angoisse.

Ce n’est qu’aux environs de 23h que la terrible nouvelle est tombée : la police du poste de Golf a contacté la famille. Fanta Sankharé, tante paternelle et tutrice d’Aïssata, a été appelée d’urgence à l’hôpital Dalal Jamm pour procéder à l’identification de la dépouille. Le corps a ensuite été transféré à l’hôpital Idrissa Pouye pour autopsie, avant l’inhumation prévue samedi à Yoff.

Rencontrée à son domicile de Gueule-Tapée 2, Fanta Sankharé raconte, la voix brisée par la douleur :

« Aïssata m’avait dit qu’elle allait à l’école. C’était tard, mais je ne me suis pas méfiée… Elle n’avait pas cours ce jour-là. »

C’est après la prière de 14h que l’inquiétude a commencé à grandir. Un appel de l’établissement vient confirmer l’impensable : « Trois filles se sont noyées. Là, j’ai su. »

Très attachée à sa nièce, qu’elle décrit comme respectueuse, douce et obéissante, Fanta peine à accepter l’irréparable. Aïssata laisse derrière elle une famille effondrée, un quartier en deuil et une école sous le choc.

Journée de Set Sétal et de Sensibilisation aux Dangers de l’Insalubrité à Darou Ridwane Extension 1

Sous un soleil matinal éclatant, la communauté de Darou Ridwane Extension 1, dans la commune de Kaolack, s’est rassemblée ce dimanche 11 mai 2025 pour une grande journée de Set Sétal, une tradition bien ancrée au Sénégal visant à promouvoir la propreté et l’hygiène dans les quartiers. L’événement a été organisé par le responsable politique de la coalition Mimi 2024, Ismaïla Konaté, alias « Mimi Touré ».

Cette journée a été marquée non seulement par des actions de nettoyage, mais aussi par des séances de sensibilisation sur les dangers de l’insalubrité. Dès 8 heures, les jeunes du quartier, munis de balais, de râteaux et de brouettes, se sont activés avec détermination.

« Set Sétal, c’est notre devoir citoyen. Nous devons montrer l’exemple et protéger notre santé. La propreté doit devenir une culture, et non un événement ponctuel », a plaidé M. Konaté.

« L’objectif de cette journée est de promouvoir la propreté et l’engagement citoyen à travers notre ville. C’est pourquoi nous avons mobilisé les jeunes du quartier Darou Ridwane Extension 1, afin de rendre notre localité propre », a-t-il rappelé.

Dans une ambiance conviviale et participative, les habitants ont uni leurs efforts pour améliorer leur cadre de vie.

« Ensemble, nous sommes en train de donner à notre quartier l’environnement sain qu’il mérite. Des réflexions sont en cours pour rendre ces journées de nettoyage plus efficaces et pérennes », a conclu M. Konaté.

Kaolack – Retrait des talibés de la rue : les maîtres coraniques appellent à des concertations inclusives

Lors du Conseil des ministres du 24 avril, le Premier ministre a réaffirmé la volonté de l’État de lutter farouchement contre la mendicité, en particulier celle des enfants, sur l’ensemble du territoire national. Une initiative saluée par les maîtres coraniques, qui rappellent toutefois que toute mesure de cette nature doit être précédée de larges concertations entre l’État et les acteurs de l’enseignement coranique au Sénégal.

Malgré l’adoption de la loi n°2005-06 interdisant la mendicité des enfants, la réalité reste alarmante. Selon un rapport d’Amnesty International, plus de 100 000 enfants errent encore dans les rues. Cette situation explique la sortie du Premier ministre lors du Conseil des ministres, où il a réitéré la ferme volonté du gouvernement d’éradiquer le phénomène des enfants de la rue.

« C’est une décision salutaire, car la mendicité des enfants talibés ne peut être associée à l’islam. Les pères fondateurs comme Mame El Hadj Abdoulaye Niass et Cheikh Al Islam Baye Niass possédaient des daaras, mais ils les associaient aux travaux champêtres afin de garantir leur souveraineté alimentaire », a rappelé Thierno Amadou Diallo, président de l’Association Nouvelle Vision de l’Éducation, de la Santé et de l’Action Humanitaire (ANVESH).

Le muezzin de la Grande Mosquée de Médina Baye et bienfaiteur reconnu des écoles coraniques insiste néanmoins sur la nécessité de concertations : « Cette réforme doit réussir, car les enfants talibés sont exposés à des dangers tels que la pédophilie et les crimes dans les rues. Pour cela, il faut discuter avec tous les maîtres coraniques et les guides religieux afin de lever les amalgames. »

Pour accompagner le président de la République et son Premier ministre dans cette mission, l’ANVESH a inauguré un daara moderne dédié à plus de 50 orphelins. L’infrastructure comprend des dortoirs, un logement pour le maître coranique, une salle d’éducation, une administration et des toilettes modernes, pour un coût total de 6 millions de francs CFA.

« Depuis 13 ans, l’ANVESH a construit et équipé plus de 10 écoles coraniques dans le périmètre communal de Kaolack. Au-delà de l’éducation, l’association a aussi offert des denrées alimentaires à plusieurs daaras, ainsi que des fauteuils roulants au Centre hospitalier régional El Hadj Ibrahima Niass. L’ensemble de ses actions sociales est estimé à plusieurs dizaines de millions de francs CFA », a souligné Cheikh Thierno Amadou Diallo.

Ce dernier a également rappelé que la mendicité avait autrefois une valeur pédagogique : « Elle servait à cultiver l’humilité chez les talibés. Aujourd’hui, malheureusement, elle est devenue une quête effrénée d’argent. Les enfants sont livrés à eux-mêmes, exposés aux dangers, parfois jusque tard dans la nuit. »

Pour faire face à ces fléaux et offrir aux enfants issus de familles démunies un environnement sûr et épanouissant pour l’apprentissage du Coran, l’ANVESH s’engage à multiplier ce type d’infrastructures, à l’image de celle érigée à Médina 2.

Cheikh Thierno Amadou Diallo a conclu en remerciant ses partenaires sénégalais, gambiens et turcs pour leur soutien, tout en lançant un appel solennel aux autorités éducatives, aux mécènes et aux bonnes volontés pour les accompagner dans leurs futurs projets.

Électricité : la Senelec annonce des perturbations temporaires du 13 au 19 mai

La Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) informe ses clients qu’elle procédera à des ajustements techniques pouvant entraîner des perturbations dans la fourniture d’électricité entre le 13 et le 19 mai 2025.

Dans un communiqué transmis à la rédaction de Ledakarois, la Senelec explique que ces désagréments sont liés au basculement au gaz naturel des unités de production de Bel Air, d’une capacité totale de 335 mégawatts (MW). Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’exécution de la stratégie « Gas to Power », qui vise à assurer une transition énergétique plus propre et plus durable.

La Senelec tient toutefois à rassurer sa clientèle en soulignant que des mesures d’atténuation sont prévues pour minimiser les effets de cette indisponibilité temporaire sur la qualité du service. Des dispositions techniques et logistiques ont été mises en place pour garantir une continuité raisonnable de la distribution d’électricité durant cette période.

Ce chantier, bien que générateur de contraintes ponctuelles, représente une étape importante vers l’indépendance énergétique du pays et une amélioration à long terme de l’efficacité et du coût de la production d’électricité.

Rencontre mondiale de l’expertise comptable : le Sénégal va accueillir l’ACOA 2027

C’est désormais officiel : le Sénégal accueillera la 9ᵉ édition du prestigieux Congrès Africain des Experts-Comptables (ACOA) en 2027. Cette décision a été rendue publique lors de la cérémonie de clôture de l’édition 2025, qui s’est tenue à Kigali, au Rwanda, du 6 au 9 mai, et qui a rassemblé plus de 2.500 participants venus des cinq continents, incluant des représentants de la Fédération Internationale des Comptables (IFAC) et d’autres organisations majeures de la profession.

Ce choix porté sur le Sénégal est salué comme une reconnaissance du leadership croissant de l’Ordre National des Experts-Comptables et Comptables Agréés (ONECCA) du Sénégal. Il témoigne également de la crédibilité du pays sur les plans politique, économique et institutionnel, et de la clarté des signaux envoyés par les nouvelles autorités sénégalaises en matière de bonne gouvernance, de transparence financière et de lutte contre les flux financiers illicites.

Mor Dieng, président de l’ONECCA et par ailleurs président en exercice de l’Association of Accountancy Bodies in West Africa (ABWA), a exprimé toute sa fierté et son engagement :

« Ce congrès sera une vitrine de l’excellence sénégalaise et africaine. Il placera le Sénégal au cœur des réflexions stratégiques sur l’avenir de la profession comptable, sur les enjeux liés à la finance durable, à la digitalisation, et à l’éthique dans les affaires. »

Il a promis un événement d’envergure, coorganisé avec les partenaires continentaux tels que la PAFA (Pan African Federation of Accountants), la FIDEF (Fédération Internationale des Experts-Comptables Francophones), ainsi que les institutions étatiques.

L’ACOA 2027 ne sera pas qu’un simple rassemblement professionnel. Il s’agira d’un événement multisectoriel à fort impact, susceptible de dynamiser plusieurs branches économiques au Sénégal, notamment l’hôtellerie, le transport, la communication, les services et le tourisme d’affaires. Il offrira également une plateforme de visibilité pour les jeunes experts-comptables, les start-ups et les institutions de formation.

Le Sénégal entend mobiliser l’ensemble de son écosystème économique, académique et institutionnel pour faire de cette 9ᵉ édition un succès. Des comités d’organisation et de pilotage seront mis en place dès 2026 pour assurer une préparation rigoureuse, avec le soutien du ministère des Finances, de l’enseignement supérieur et des partenaires techniques.

Saré Bidji : les populations dénoncent des expropriations et exigent un audit foncier

La commune de Saré Bidji, située en périphérie de Kolda, est secouée par une vive contestation populaire. Ce dimanche 11 mai, les habitants, réunis au sein du Comité de vigilance et de veille sur les terres, ont manifesté leur indignation face à ce qu’ils qualifient d’expropriations abusives et de gestion foncière opaque. À travers une déclaration publique, ils ont exigé la restitution immédiate de leurs terres et la réalisation d’un audit foncier couvrant la période de 2012 à 2025.

Le porte-parole du comité, Chérif Diallo, n’a pas mâché ses mots : « Nous n’entendons pas perdre nos terres. On marchera sur nos cadavres. Nous demandons un audit foncier. » Les accusations portent sur des lotissements jugés irréguliers, opérés selon eux au mépris des droits des familles détentrices de terres ancestrales.

La tension est exacerbée par le dossier sensible du chantier de modernisation de l’aéroport local. Selon le comité, 50 familles auraient été dépossédées de 46 hectares sans la moindre indemnisation. « C’est inadmissible », déplore M. Diallo, dénonçant une injustice flagrante et un manque total de transparence.

En renfort à cette mobilisation, la section locale du FRAPP (Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine), représentée par Aliou Gérard Koita, a exprimé son soutien sans réserve aux populations affectées. « Trop, c’est trop. Il faut que cela cesse. Nous appelons le président à intervenir personnellement pour faire la lumière et mettre fin à ces injustices », a-t-il déclaré.

Les habitants de Saré Bidji attendent désormais une réponse ferme des autorités centrales. Leurs priorités sont claires : obtenir la restitution des terres expropriées, faire toute la lumière sur les pratiques foncières locales et obtenir réparation pour les préjudices subis. Face à cette mobilisation déterminée, le silence ne semble plus être une option.

Clarification sur la lettre dénonçant Cheikh Bamba Dièye à l’AIBD : L’agent Abdoulaye Mbaye se défend

À la suite de l’article intitulé « AIBD : “Une gestion opaque” de Cheikh Bamba Dièye dénoncée, la direction générale dément, évoque des mesures correctives et un plan social », un agent de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), répondant au nom d’Abdoulaye Mbaye, a pris contact avec notre rédaction pour apporter des précisions.

L’agent, bien que portant le même prénom et nom que l’auteur de la lettre en question, a fermement démenti toute implication dans cette affaire. Au téléphone, Abdoulaye Mbaye a exprimé son étonnement face à la confusion suscitée par l’article, précisant qu’il avait reçu plusieurs appels et messages de ses proches, inquiets de ce qui semblait être une confusion entre lui et l’auteur de la lettre.

Il a souligné qu’il n’était en aucun cas mêlé à la rédaction ou à la diffusion de ce courrier. Dans cette même optique, il a rappelé son devoir de réserve en tant qu’agent de l’AIBD, soulignant qu’il lui est strictement interdit de divulguer des informations relatives à la gestion interne de l’aéroport ou aux affaires sensibles qui concernent ses responsables.

Abdoulaye Mbaye a insisté sur le fait qu’il n’a pris aucune part dans les accusations de gestion opaque dirigées contre Cheikh Bamba Dièye. Il a précisé qu’il se trouve dans une position où il doit respecter la confidentialité de la structure au sein de laquelle il exerce ses fonctions.

Ainsi, en réponse à la confusion soulevée par l’article, cet agent de l’AIBD tient à clarifier sa position et à rassurer ses proches, ses collègues et l’opinion publique quant à son absence d’implication dans cette affaire.

Trafic de drogue à Yoff : un étranger arrêté en possession de crack

Une opération menée vendredi 9 mai par les agents de la Division opérationnelle de l’OCRTIS a permis l’interpellation d’un individu de nationalité étrangère à Yoff, dans la commune de Dakar. L’homme a été arrêté en possession de 2,5 grammes de crack, une drogue dure particulièrement addictive, alors qu’il se trouvait aux abords du commerce « La Brioche Dorée », un lieu très fréquenté du quartier.

Selon les premières informations de l’enquête, la substance saisie était destinée à la revente locale. Le suspect a été immédiatement placé en garde à vue pour trafic de stupéfiants. Il devrait être présenté au parquet dans les prochaines heures.

Cette arrestation s’inscrit dans la stratégie de lutte active contre le trafic de drogue que mène l’OCRTIS, qui multiplie les interventions ciblées dans les zones à risque comme Yoff. Ce quartier, densément peuplé et dynamique, fait l’objet d’une attention particulière de la part des forces de sécurité, soucieuses d’endiguer la prolifération de substances illicites.

Les autorités policières ont réaffirmé leur engagement à poursuivre sans relâche la traque des trafiquants, petits ou grands, qui nuisent à la sécurité publique. Elles invitent également les populations à rester vigilantes et à signaler tout comportement suspect aux forces de l’ordre.

Dakar : des féministes perturbent la conférence de Tariq Ramadan

La venue de l’islamologue Tariq Ramadan à Dakar n’est pas passée inaperçue. Invité à animer une conférence religieuse ce samedi à l’espace Maam Samba, sur la route de Ngor, le penseur musulman a été brièvement confronté à une manifestation féministe dénonçant sa présence sur le sol sénégalais.

Quelques instants après le début de son intervention, un groupe de militantes a surgi devant la salle, criant des slogans hostiles. Certaines brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des accusations explicites. Les manifestantes dénonçaient les nombreuses affaires de viol dans lesquelles le conférencier est mis en cause en Europe, malgré les procédures judiciaires encore en cours.

Face à cette irruption soudaine, les organisateurs, appuyés par un service de sécurité renforcé, notamment des membres du mouvement Baye Fall, sont rapidement intervenus. Le dispositif mis en place a permis de contenir les protestataires à l’extérieur du lieu, sans incident majeur ni affrontement physique.

Après ce moment de tension, la conférence a pu reprendre dans le calme, sous haute surveillance. L’événement s’est poursuivi jusqu’à son terme, mais le climat était visiblement marqué par l’atmosphère lourde générée par cette manifestation.

Tariq Ramadan, personnalité influente dans les cercles intellectuels musulmans francophones, continue de diviser l’opinion. Sa présence au Sénégal, pays réputé pour sa tradition de tolérance religieuse et son attachement à la paix sociale, suscite des débats vifs. Pour certains, il demeure un intellectuel brillant injustement ciblé. Pour d’autres, sa venue est perçue comme une provocation inacceptable tant que les accusations de violences sexuelles n’ont pas été définitivement tranchées par la justice.

Cet épisode à Dakar rappelle que, partout où il se déplace, Tariq Ramadan cristallise tensions, adhésions et oppositions dans une équation toujours aussi sensible.

Marché Castors : une saisie de près d’un kilo de chanvre indien, 14 personnes arrêtées

Une opération de répression du trafic de drogues s’est déroulée récemment au marché Castors, à Dakar, où les éléments de la Division Opérationnelle de l’OCRTIS ont interpellé quatorze individus. Cette intervention musclée a permis la saisie de 980 grammes de chanvre indien, conditionnés sous forme de vrac et en cornets prêts à être écoulés.

Au-delà de cette importante quantité de chanvre, les forces de l’ordre ont également découvert des drogues dures et particulièrement dangereuses. Pas moins de 61 doses de Kush, une drogue synthétique réputée pour ses effets dévastateurs sur la santé mentale, ont été récupérées. Les policiers ont aussi mis la main sur 14 pierres de crack, une autre substance aux conséquences fortement addictives et destructrices.

Les personnes interpellées, majoritairement de nationalité étrangère, ont été placées en garde à vue. Elles seront prochainement présentées au procureur dans le cadre de l’enquête ouverte pour trafic de stupéfiants.

Cette opération, menée avec méthode et détermination, s’inscrit dans la stratégie de lutte active contre les drogues adoptée par les autorités sénégalaises. Elle reflète la volonté affichée de maintenir une politique de tolérance zéro face à un phénomène qui menace la stabilité sociale et la santé publique.

Effondrement d’un immeuble à Ngor : Trois personnes arrêtées, les causes du drame révélées

Un nouveau rebondissement est survenu dans l’affaire de l’effondrement partiel d’un immeuble à Ngor, survenu le jeudi 8 mai 2025 et ayant coûté la vie à deux personnes, en plus de faire un blessé. Selon des informations exclusives obtenues par Seneweb, trois individus ont été arrêtés par la Brigade de proximité de Ngor : l’entrepreneur M. F., le responsable de chantier C. N. et le conducteur de l’engin M. C.

Les trois suspects ont été placés en garde à vue dans les locaux de cette unité de la gendarmerie. Ils sont poursuivis pour homicide involontaire et blessures involontaires, et pourraient également être inculpés pour destruction de biens appartenant à autrui. Sauf changement de dernière minute, leur déferrement devant le Tribunal de grande instance de Dakar est prévu pour ce lundi.

Les premières conclusions de l’enquête menée par les gendarmes révèlent que les trois mis en cause réalisaient des travaux de creusement de sous-sol sur un terrain mitoyen. Cette opération a gravement fragilisé la structure de l’immeuble voisin, provoquant son effondrement partiel. Une négligence manifeste a été établie par les enquêteurs.

Contrairement aux rumeurs largement relayées sur les réseaux sociaux, le propriétaire de l’immeuble effondré est lui-même une victime dans cette affaire. Les travaux menés sur le terrain adjacent ont directement entraîné l’affaissement de son bâtiment. Les pertes matérielles sont estimées à plusieurs millions de FCFA.

Par ailleurs, la personne blessée dans l’accident, un ressortissant français, a pu quitter l’hôpital, selon une source proche du dossier. Son pronostic vital n’a jamais été engagé.

Pour rappel, juste après le drame, les forces de la gendarmerie ont mis en place un dispositif sécuritaire renforcé sur les lieux. Grâce à la réactivité et au professionnalisme des éléments de la Brigade de proximité de Ngor, l’enquête a été menée tambour battant et a permis d’identifier rapidement les responsables.

Kaolack / Randonnée pédestre : Des pharmaciens privés du Sénégal alertent les autorités sur les dangers des médicaments de la rue

Le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal a organisé, ce dimanche à Kaolack, une grande randonnée pédestre. L’événement a réuni des professionnels de santé, des habitants et des sympathisants venus des quatre coins de la commune. Mais au-delà de la simple promenade, cette initiative poursuivait un double objectif : promouvoir l’activité physique comme vecteur de santé publique, et renforcer les liens entre pharmaciens et populations. Elle a également servi de cadre pour alerter sur les dangers des médicaments vendus dans la rue.

À travers cette randonnée, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal réaffirme son engagement à œuvrer pour une santé de proximité, ancrée au cœur des communautés.

« Vous savez, nous avons la lourde responsabilité de veiller à la défense des intérêts matériels, moraux, voire économiques des pharmaciens. Mais au-delà de cette mission, nous avons aussi celle d’inciter nos confrères et consœurs à exercer dignement la profession pharmaceutique, et à jouer pleinement notre rôle dans la santé publique », a expliqué Dr Bamba Ndour, président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal.

Il a tenu à clarifier la notion de médicament : « Un médicament suit un circuit d’approvisionnement sécurisé, de la production à la dispensation. Tout médicament qui sort de ce circuit légal est considéré comme un faux médicament. Je ne parle pas ici uniquement de contrefaçon, qui est une autre problématique. Un médicament contrefait est un produit fabriqué sans respecter les normes de fabrication. On ne peut donc garantir ni sa composition, ni son innocuité, ni son efficacité thérapeutique », a rappelé Dr Ndour.

Face à cette situation, le syndicat insiste sur la nécessité de sensibiliser la population, première victime de ces produits dangereux. « Il est essentiel que nos communications sur la santé publique soient orientées vers les citoyens, car ils sont les premiers concernés par les risques liés aux médicaments de la rue », a-t-il ajouté.

Les médicaments de la rue — également appelés médicaments falsifiés ou de qualité inférieure — représentent un grave danger pour la santé publique, notamment dans les zones où l’accès aux soins est limité. Ces produits contiennent souvent des doses incorrectes de principes actifs, ce qui peut entraîner l’inefficacité du traitement, l’aggravation de l’état de santé du patient, voire sa mort.

Dr Papa Moustapha Fall, pharmacien et membre du syndicat, a, lui aussi, tiré la sonnette d’alarme :

« Le Syndicat des pharmaciens privés interpelle les autorités sanitaires et publiques sur la prolifération inquiétante des médicaments vendus dans la rue. Nous appelons à un renforcement des contrôles et à l’application stricte des lois interdisant la vente illicite de médicaments, tout en plaidant pour une meilleure sensibilisation des citoyens sur les risques encourus », a-t-il averti.

Kaolack / Éducation : L’Association Nouvelle Vision de l’Éducation, de la Santé et de l’Action Humanitaire (ANVESH) inaugure un daara moderne dédié à 50 talibés

Près de 150 millions d’enfants vivent aujourd’hui dans les rues à travers le monde, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Au Sénégal, malgré l’adoption de la loi n°2005-06 interdisant la mendicité des enfants, la réalité reste alarmante : plus de 100 000 enfants errent encore dans les rues, selon un rapport d’Amnesty International.

C’est dans ce contexte que le Premier ministre a réaffirmé, lors du Conseil des ministres du 24 avril dernier, la volonté ferme du Gouvernement d’éradiquer le phénomène des enfants de la rue et la mendicité dans nos cités.

Pour accompagner le Président de la République et son Premier ministre dans cette mission, l’Association Nouvelle Vision de l’Éducation, de la Santé et de l’Action Humanitaire (ANVESH) a inauguré un daara moderne, dédié à plus de 50 orphelins. Située à Médina 2, cette structure comprend des dortoirs, un logement pour le maître coranique, un espace éducatif, une administration et des toilettes modernes, pour un coût total de 6 millions de francs CFA.

« Depuis 13 ans, l’ANVESH a construit et équipé plus de 10 écoles coraniques dans le périmètre communal de Kaolack. Au-delà de l’éducation, l’association a également distribué des denrées alimentaires à plusieurs daaras, et offert des fauteuils roulants au Centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima Niass. L’ensemble de ces activités sociales est estimé à plusieurs dizaines de millions de francs CFA », a souligné Cheikh Thierno Ahmadou Diallo, président de l’association.

Ce centre vise à combattre la mendicité, qui, selon lui, est désormais bien loin de la vision des pionniers tels que Cheikh Al Islam Baye Niass et Mame El Hadji Abdoulaye Niass. Ces derniers associaient toujours l’apprentissage du Coran à des activités agricoles ou artisanales, et non à une mendicité institutionnalisée.

« La mendicité était autrefois un moyen pédagogique d’inculquer l’humilité aux talibés. Elle n’était en aucun cas une quête effrénée d’argent, comme c’est malheureusement le cas aujourd’hui. Nos rues regorgent d’enfants livrés à eux-mêmes, exposés jour et nuit à de nombreux dangers : pédophilie, abus sexuels, et bien d’autres fléaux », a rappelé Cheikh Thierno Ahmadou Diallo.

Pour lutter contre ces dérives et offrir aux enfants issus de familles démunies un cadre sécurisé et propice à l’apprentissage du Coran, l’ANVESH ambitionne de multiplier ce type d’infrastructures dans la région.

Cheikh Thierno Ahmadou Diallo a conclu en remerciant ses partenaires sénégalais, gambiens et turcs pour leur soutien, tout en lançant un appel solennel aux autorités éducatives, aux mécènes et aux bonnes volontés pour accompagner les futurs projets de l’association.

Éducation : Le Cusems rejette le Pacte de stabilité sociale et interpelle l’État sur les accords non respectés

Le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) a clairement exprimé son refus de s’aligner sur le nouveau Pacte de stabilité sociale proposé par l’État du Sénégal. Lors de son Conseil Syndical National, tenu ce samedi à Dakar, le syndicat a réaffirmé son attachement aux accords précédemment signés sous l’ancien régime et a demandé au gouvernement actuel de respecter ces engagements.

Le secrétaire général national du Cusems, Ndongo Sarr, a expliqué que le syndicat ne pouvait pas accepter le nouveau pacte proposé par les autorités, rappelant que des protocoles d’accord avaient déjà été signés, garantissant un certain nombre de points sur lesquels l’État s’était engagé. Selon lui, le syndicat a déjà honoré sa part de l’accord, en reprenant les cours dans l’attente de l’application des engagements pris.

« Nous avons honoré notre part d’engagement. C’est désormais à l’État de tenir les siennes », a déclaré Sarr. Le Cusems déplore que, malgré les protocoles signés, plusieurs engagements importants n’aient pas été respectés.

Le syndicat exige que le gouvernement actuel assume la continuité de l’État, en prenant en charge les engagements non remplis par l’administration précédente. Sarr a mis en lumière des points essentiels, comme le système de rémunération des enseignants, qu’il qualifie de priorité.

« Les nouvelles autorités s’étaient engagées à traiter cette question dès leur arrivée au pouvoir. Il est grand temps que cela soit fait », a insisté Ndongo Sarr. Les enseignants attendent des actions concrètes et immédiates sur ce dossier, qui est devenu un point de tension majeur pour le Cusems.

En plus des questions salariales, le Cusems réclame également le démarrage des formations pour les enseignants, essentielles à leur évolution professionnelle. Le syndicat souligne que ces formations sont cruciales pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement et la carrière des enseignants.

« Nous attendons toujours le démarrage effectif de la formation », a ajouté Ndongo Sarr, rappelant que des annonces avaient été faites, mais que la réalité de leur mise en œuvre reste encore à voir.

Le Cusems se positionne fermement contre le nouveau pacte proposé par l’État, réaffirmant ses exigences vis-à-vis des accords passés. Le syndicat attend des garanties sur la prise en charge des engagements non tenus, notamment en matière de rémunération et de formation des enseignants. Les nouvelles autorités devront rapidement agir pour répondre aux attentes légitimes des enseignants et garantir la stabilité et la continuité du secteur éducatif.

Dakar Dem Dikk : 15 mois d’impayés, les travailleurs annoncent une marche le 13 mai

Les travailleurs de la société de transport public Dakar Dem Dikk (DDD) sont à bout. En colère contre 15 mois d’impayés de prestations sociales, ils ont annoncé une marche de protestation le lundi 13 mai 2025 devant le siège de la Caisse de sécurité sociale (CSS). L’objectif : exiger le paiement immédiat des prestations familiales, des frais d’accouchement et d’autres droits sociaux en souffrance.

Dakar Dem Dikk, dont 76,66 % du capital est détenu par l’État, fait pourtant figure d’entreprise stratégique dans le secteur des transports urbains. Mais pour les employés, la gestion de leurs droits sociaux est catastrophique.

« On a l’impression que Dakar Dem Dikk ne fait pas partie des entreprises du Sénégal », a déploré Abdoulaye Fall, délégué du personnel, dans une déclaration sur les ondes de Iradio. Il souligne que les cotisations patronales sont prélevées régulièrement sur les salaires, mais les prestations ne sont jamais versées aux bénéficiaires.

Alertés dès 2023, les représentants syndicaux avaient saisi l’Inspection du travail, qui avait conclu à un accord de régularisation en janvier 2025. Pourtant, selon Fall, la Caisse de sécurité sociale n’a toujours pas respecté ses engagements, plongeant les travailleurs dans une précarité insoutenable.

La marche prévue devant la CSS se veut pacifique, mais déterminée. Les travailleurs brandissent l’article 10 de la Constitution, qui garantit la liberté de manifester, et appellent les autorités à ne pas entraver ce droit.

« Nous demandons au président de la République de revoir le statut de la caisse », a lancé le porte-parole des travailleurs, dénonçant l’opacité dans la gestion des cotisations sociales au sein d’une institution censée protéger les salariés.

À travers cette mobilisation, les agents de DDD entendent mettre fin à un silence qui dure depuis trop longtemps. Entre droits sociaux bafoués, silence administratif et fatigue morale, ils veulent désormais se faire entendre — et réclament ce qui leur revient de droit.

Kaolack : saisie de 80 kg de faux médicaments d’une valeur de 10 millions FCFA

L’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP), en partenariat avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), a mené une importante opération de contrôle dans la région de Kaolack du 5 au 9 mai 2025. Résultat : plus de 80 kilogrammes de médicaments falsifiés ou de qualité inférieure ont été saisis, pour une valeur estimée à plus de 10 millions de francs CFA.

Cette mission, conduite par la Direction de l’Inspection et de la Surveillance du Marché, a permis d’inspecter 18 officines et de démanteler cinq dépôts illégaux de médicaments. Ces produits, qui circulaient dans le circuit informel, représentent une menace directe pour la santé publique.

Selon un communiqué parvenu à PressAfrik, ces saisies démontrent que la contrefaçon pharmaceutique reste un défi majeur au Sénégal. Les médicaments falsifiés, souvent inefficaces voire toxiques, sont à l’origine de nombreuses complications médicales, en particulier dans les zones rurales et périurbaines.

Dans sa communication, l’ARP réaffirme son engagement à garantir à tous les Sénégalais un accès à des médicaments sûrs, efficaces et abordables. Elle insiste également sur la rigueur de la loi pharmaceutique N° 2023-06 du 13 juin 2023, qui prévoit des sanctions sévères contre les vendeurs illégaux.

L’agence invite par ailleurs la population à faire preuve de vigilance et à acheter uniquement dans des pharmacies agréées, les seuls points de vente reconnus par les autorités sanitaires.

Cette opération réussie à Kaolack illustre la vigilance croissante des autorités face au trafic de médicaments falsifiés, qui met en péril la santé publique. Elle envoie également un message fort aux contrevenants : la tolérance zéro est désormais la règle.

Affaire Amadou Sall : Une nouvelle tempête politico-judiciaire secoue le Sénégal

Le nom d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire de grande ampleur. Selon le quotidien L’Observateur, le fils de l’ex-chef d’État aurait été convoqué par la justice sénégalaise dans le cadre d’un dossier de transfert de fonds douteux d’un montant estimé à 10 milliards de francs CFA. Si les contours de l’affaire restent flous, elle alimente déjà les débats dans les médias et sur la scène politique nationale.

Ce vendredi, dans l’émission Jakaarlo Bi sur la TFM, le chroniqueur Badara Gadiaga est revenu sur cette affaire qui, selon lui, dépasse le simple cadre judiciaire : « Quand on veut la paix, on appelle Amadou Sall, quand on veut le combat, on attaque Amadou Sall », a-t-il déclaré, faisant allusion à une période de tensions politiques durant laquelle l’actuel président du Sénégal, alors opposant, aurait contacté Amadou Sall pour apaiser la situation. Un épisode resté mystérieux, mais régulièrement cité comme preuve de l’influence politique du fils de Macky Sall.

Pour Badara Gadiaga, cette affaire serait aussi un levier pour viser directement l’ancien président Macky Sall. Il rappelle que l’actuel chef de l’État a publiquement accusé son prédécesseur de « manigances », tout en soulignant que Macky Sall, pourtant cité dans le rapport de la Cour des comptes et accusé de haute trahison, n’a toujours pas été inquiété par la justice. « Il ne reste donc qu’à déclencher une procédure judiciaire contre son fils », conclut-il dans une analyse aux accents politiques.

Sur le plan strictement judiciaire, le chroniqueur fait référence au dossier Tahirou Sarr, dans lequel les soupçons de transfert illicite n’ont pour l’instant pas permis d’établir de lien direct avec le Trésor public. « Dans ce dossier, il faut parler d’émetteur et de récepteur. Il faut se demander pourquoi, comment et qui est à l’origine de ces transactions », interroge-t-il.

Si pour l’instant aucune charge formelle n’a été rendue publique contre Amadou Sall, l’affaire n’en demeure pas moins explosive. Elle soulève de nombreuses interrogations sur la gestion des fonds publics, l’impunité présumée des anciens dignitaires, mais aussi sur la manière dont la justice sénégalaise pourrait être instrumentalisée dans un contexte post-alternance.

Trafic de drogue démantelé à Grand-Yoff : deux individus arrêtés, du chanvre indien et du matériel saisis

Dans la matinée du vendredi 9 mai 2025, entre 4 h et 6 h, une opération conjointe menée par le commissariat d’arrondissement de Grand-Yoff et l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCTRIS) a abouti à l’arrestation de deux individus pour association de malfaiteurs, détention et trafic de drogue.

L’intervention fait suite à un renseignement opérationnel faisant état d’un trafic actif dans le secteur de Senzela, au cœur du quartier Arafat. Agissant sur la base de ces informations, les forces de l’ordre ont organisé une descente ciblée sur les lieux.

La fouille minutieuse d’un immeuble de type R+3 a permis la découverte de 13 paquets de chanvre indien, soigneusement dissimulés sous les escaliers. Chaque paquet pesait environ 125 grammes. En plus de cette saisie, deux motos de marque Beverly ont été confisquées, ainsi qu’une somme de 40 000 FCFA en numéraire, soupçonnée de provenir des activités illicites.

Les deux suspects appréhendés sont actuellement placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête en cours. Celle-ci vise à identifier d’éventuels complices et à démanteler tout le réseau criminel opérant dans cette zone.

HLM-Biscuiterie : Un livreur tente de corrompre un policier, insulte les agents, filme la scène et finit au parquet

Un incident pour le moins insolite s’est produit récemment dans le quartier de HLM-Biscuiterie, à Dakar, impliquant un jeune livreur nommé Aliou Diop, âgé de 28 ans. Ce dernier s’est retrouvé au cœur d’une série de faits qui l’ont conduit tout droit devant le parquet de Dakar ce vendredi 9 mai.

Tout commence lorsque Aliou Diop est interpellé par une patrouille de police pour défaut de port de casque et absence de pièces justificatives pour la conduite de sa moto. Les agents procèdent à l’immobilisation du véhicule. C’est à ce moment que la situation prend une tournure inattendue.

Selon les informations rapportées par Libération et reprises par Dakaractu, le jeune livreur aurait tenté de corrompre l’un des policiers avec un billet de 2 000 F CFA. Une tentative que l’agent refuse fermement. Frustré, Aliou Diop s’éloigne, sort son téléphone, commence à filmer les policiers… tout en les couvrant d’insultes.

Un agent remarque la scène, s’approche et parvient à lui confisquer son téléphone. Mais profitant d’un moment d’inattention, le livreur prend la fuite.

Contre toute attente, Aliou Diop décide ensuite de se présenter de lui-même au poste de police, dans l’espoir de régulariser sa situation en payant l’amende forfaitaire et récupérer sa moto. Seulement, les agents lui demandent de déverrouiller son téléphone. À l’intérieur, ils découvrent une vidéo de 53 secondes intitulée “Domou…, kulouna yii”, dans laquelle Aliou Diop insulte violemment les policiers tout en agitant le fameux billet de 2 000 F CFA.

Le mot “kuluna”, emprunté au lingala (langue parlée en RDC), désigne des bandes de jeunes délinquants armés, souvent violents. Utilisé dans le contexte sénégalais pour désigner les forces de l’ordre, il est perçu comme extrêmement offensant.

Face à l’évidence, Aliou Diop reconnaît les faits, tentant d’atténuer la gravité en parlant d’une “blague de mauvais goût” et d’une “erreur”. Il a toutefois été déféré au parquet pour plusieurs chefs d’accusation : collecte et diffusion de données à caractère personnel, injures publiques, tentative de corruption et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions.

Saint-Louis : démantèlement d’un réseau de voleurs de bétail à Diamaguène, quatre personnes arrêtées

Une opération menée par les éléments du commissariat central de Saint-Louis a permis de mettre un terme aux agissements d’un réseau bien organisé de voleurs de bétail opérant dans le quartier Diamaguène, une zone réputée pour son activité commerciale et son flux constant de bouchers et d’éleveurs.

L’intervention s’est déroulée dans la nuit du vendredi 9 mai 2025, sous la coordination du commissaire Lamarana Diallo. Selon les sources policières, l’un des membres du réseau a été repéré alors qu’il circulait à bord d’une fourgonnette suspecte. Une filature discrète a été entamée, aboutissant à l’interception du véhicule dans un garage de fortune du quartier.

À l’intérieur du véhicule, les agents ont découvert un impressionnant butin composé de 9 bœufs, 18 chèvres, 9 moutons et plusieurs agneaux, tous volés. Ces animaux étaient vraisemblablement destinés à être écoulés rapidement sur le marché local, notamment auprès de bouchers de la zone qui pourraient ne pas se douter de leur provenance frauduleuse.

Au total, quatre personnes ont été interpellées dans le cadre de cette opération. Parmi elles, figure une personne âgée, soupçonnée d’avoir servi d’intermédiaire entre les voleurs et certains revendeurs. Deux autres membres du gang sont activement recherchés par les forces de l’ordre. D’après l’activiste Gas El Salvador, établi à Saint-Louis, le groupe était surveillé depuis plusieurs semaines après des signalements répétés de disparitions de bétail dans les zones rurales environnantes.

Le quartier de Diamaguène, bien qu’animé, est aussi confronté à des défis sécuritaires liés aux flux de marchandises et à la porosité des circuits d’approvisionnement. Cette affaire vient relancer le débat sur la traçabilité du bétail dans les zones urbaines, ainsi que sur la complicité de certains commerçants dans la chaîne de recel.

Une enquête judiciaire est en cours pour déterminer l’étendue du réseau, identifier ses ramifications dans d’autres localités, et surtout retrouver les propriétaires légitimes des animaux saisis. Les autorités appellent les victimes à se manifester auprès du commissariat central de Saint-Louis pour toute identification.

Clôture du projet « Ensemble pour la réforme du Travail » : Abass Fall insiste sur la modernisation du Code du travail

Le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, Abass Fall, a présidé ce vendredi la cérémonie officielle de clôture du projet « Ensemble pour la réforme du Travail », une initiative menée en partenariat avec la Coopération allemande (GIZ). À cette occasion, le ministre a insisté sur la nécessité pressante de réformer le Code du travail sénégalais, qu’il juge aujourd’hui obsolète face aux profondes mutations économiques et sociales que traverse le pays.

Dans son allocution, Abass Fall a salué les résultats obtenus grâce à ce partenariat, en mettant en avant deux chantiers majeurs : la révision du Code du travail, en vigueur depuis 1997, et celle du Code de la sécurité sociale. Il a estimé que l’environnement du travail a profondément changé, intégrant désormais de nouvelles formes d’emploi comme le télétravail, ainsi que des problématiques émergentes liées à la digitalisation et à l’économie informelle. « Le monde du travail évolue à une vitesse fulgurante. Notre législation doit suivre cette dynamique pour garantir des droits adaptés et protecteurs à tous les travailleurs », a-t-il déclaré.

Parmi les autres avancées saluées par le ministre figurent l’amélioration des conditions de travail au sein de l’administration du travail, la digitalisation des services, l’équipement renforcé des inspections du travail, ainsi que la mise à disposition de logiciels performants dans les cours et tribunaux pour faciliter le calcul des indemnités dues aux travailleurs.

Abass Fall a également mis l’accent sur un autre projet d’envergure : la mise en place d’un régime simplifié de sécurité sociale destiné aux petits contribuables, notamment ceux du secteur informel. Il a souligné que des millions de Sénégalais restent encore exclus de toute couverture sociale. « Nous devons travailler à formaliser l’informel, non pas pour contraindre, mais pour garantir à chacun l’accès à la protection sociale, qui est un droit fondamental », a-t-il affirmé.

Prenant la parole au nom de la Coopération allemande, Nina Rebéca, secrétaire à l’ambassade d’Allemagne à Dakar, a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir le Sénégal dans ses réformes structurelles. Elle a indiqué que le projet, qui s’achèvera à la fin du mois, visait à renforcer le cadre juridique et institutionnel pour faciliter la création d’emplois décents et durables. « Notre coopération continuera d’accompagner le Sénégal sur plusieurs fronts, notamment la bonne gouvernance, la transformation numérique, le droit foncier, la justice, la formation professionnelle et le développement du secteur privé », a-t-elle promis.

Mme Rebéca a aussi mis en avant les innovations introduites grâce au projet, notamment l’application Tech-Liggeey, qui permet une gestion administrative plus efficace des inspections du travail. Elle a souligné que plusieurs sessions de formation ont été organisées à l’échelle nationale afin de garantir un service public de qualité, même dans les zones les plus reculées.

Clôture du projet « Ensemble pour la réforme du Travail » : le ministre Abass Fall plaide pour une modernisation du Code du travail

Keur Massar : Deux étrangers arrêtés avec 50 000 billets noirs de 100 dollars, soit 5 millions de dollars en faux billets

Un vaste réseau de faux monnayeurs vient d’être démantelé à Keur Massar, dans la banlieue de Dakar. L’intervention des forces de l’ordre a permis de mettre la main sur une importante quantité de billets noirs d’une valeur estimée à cinq millions de dollars.

Le 5 mai 2025, suite à un renseignement opérationnel, la Sûreté Urbaine du Commissariat Central de Dakar a procédé à l’arrestation de deux ressortissants étrangers. Les suspects, fraîchement installés dans un appartement à Keur Massar, étaient en possession de 50 000 coupures de billets noirs de 100 dollars. L’objectif de leur présence : rencontrer un “spécialiste” chargé de les blanchir à l’aide de procédés chimiques, couramment utilisés dans les arnaques dites au « billet noir ».

L’opération policière, soigneusement planifiée, a conduit à l’interpellation des deux individus, désormais poursuivis pour :

association de malfaiteurs, détention, exportation et tentative de mise en circulation de faux signes monétaires, atteinte à la sécurité économique du pays.

Interrogés sur la provenance des faux billets, les mis en cause ont déclaré les avoir reçus de deux complices basés dans un pays de la sous-région, dont l’identité n’a pas été révélée.

Falémé : deux sites d’orpaillage démantelés, un important matériel saisi

Les forces armées sénégalaises ont intensifié leur lutte contre l’orpaillage clandestin. Ce jeudi, dans le cadre de l’opération ORIENTALE1, les militaires de la Zone militaire N°4 ont démantelé deux sites illégaux d’exploitation aurifère à Bougouda et Bantanko, situés dans la région stratégique de la Falémé, à l’est du pays.

Cette opération ciblée a permis la saisie d’un important lot de matériel utilisé dans l’orpaillage artisanal. Les troupes ont notamment mis la main sur une dizaine de motopompes, plusieurs groupes électrogènes, ainsi qu’un ensemble d’outils et d’équipements servant à l’extraction illicite de l’or. Les sites ont été neutralisés sur place, conformément aux consignes de sécurisation du territoire.

En menant ce type d’intervention, les forces armées s’attaquent à un fléau qui mine à la fois l’économie nationale et l’environnement. L’orpaillage clandestin, souvent pratiqué en dehors de tout cadre légal, engendre d’importantes pertes de revenus pour l’État, tout en dégradant les écosystèmes locaux et en favorisant l’émergence de zones de non-droit, parfois exploitées par des réseaux criminels transfrontaliers.

La Zone militaire N°4 a réaffirmé sa volonté de poursuivre ces opérations de sécurisation sur l’ensemble de sa zone d’action. À travers ce coup de force à Bougouda et Bantanko, l’armée sénégalaise envoie un signal clair : les ressources naturelles du pays doivent être protégées dans l’intérêt collectif et dans le respect de la loi.

UGB : Les étudiants décrètent 48 heures de JST renouvelable

La tension monte à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. La Coordination des Étudiants de Saint-Louis (CESL) a annoncé ce vendredi une grève de 48 heures sous la forme d’une Journée Sans Ticket (JST), une mesure qui pourrait être prolongée si leurs revendications ne sont pas prises en compte dans les plus brefs délais.

Dans un communiqué publié à la suite d’une assemblée générale, les représentants des étudiants justifient cette décision par une série de dysfonctionnements persistants au sein du campus social. Ils dénoncent notamment le non-démarrage des travaux de la plateforme du village 0 et du chapiteau du Restaurant universitaire n°2, malgré les engagements pris par les autorités universitaires. La situation est jugée d’autant plus critique que ces infrastructures sont considérées comme essentielles pour désengorger les installations actuelles et améliorer les conditions de vie sur le campus.

Autre point de discorde : le retard accusé dans la livraison de l’Usine hydraulique de Khor, censée assurer l’approvisionnement en eau potable de l’université. Ce retard impacte directement la vie quotidienne des étudiants, confrontés à des pénuries d’eau récurrentes. La CESL évoque également la non-effectivité du Wifi, un service pourtant fondamental pour les études et la recherche, surtout dans un contexte de numérisation croissante de l’enseignement supérieur.

L’insécurité grandissante sur le campus constitue un autre sujet de préoccupation majeure. Selon les étudiants, les agressions et incidents se sont multipliés ces dernières semaines, dans une quasi-indifférence des autorités compétentes. À cela s’ajoutent des lenteurs notées dans les travaux d’assainissement, qui nuisent à l’hygiène et à la salubrité de l’environnement universitaire.

Face à cette accumulation de manquements, la CESL affirme qu’elle ne compte pas baisser la garde. Les 48 heures de grève pourraient être reconduites si aucune avancée concrète n’est constatée. Les étudiants appellent les autorités à agir rapidement pour désamorcer la crise et rétablir un climat propice aux études.

Opération ORIENTALE 1 : Les forces armées démantèlent deux sites d’orpaillage clandestin à Bougouda et Bantanko

Dans le cadre de l’Opération ORIENTALE 1, les éléments de la Zone militaire N°4 ont conduit, ce jeudi, une opération de sécurisation d’envergure dans le secteur de la Falémé. Cette intervention a abouti au démantèlement de deux sites d’orpaillage clandestin localisés à Bougouda et Bantanko, selon une information rendue publique par la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA) à travers un post sur le réseau social X.

Cette opération a permis la saisie d’un important lot de matériel utilisé illégalement pour l’exploitation aurifère. Parmi les équipements confisqués figurent une dizaine de motopompes, des groupes électrogènes ainsi que divers instruments servant à l’extraction artisanale de l’or.

En s’attaquant à ces sites d’orpaillage illégal, les forces armées réaffirment leur engagement dans la lutte contre l’exploitation non réglementée des ressources naturelles, une activité souvent à l’origine de multiples formes d’insécurité et de graves atteintes à l’environnement.

La Falémé, zone frontalière riche en ressources aurifères, fait régulièrement l’objet d’activités minières clandestines, attirant des exploitants en quête de profits rapides, souvent au mépris des lois et de la préservation écologique. L’intervention des militaires s’inscrit ainsi dans une dynamique de sécurisation du territoire et de sauvegarde des intérêts économiques et environnementaux du pays.

Effondrement d’un immeuble à Ngor : l’analyse technique de l’ingénieur Tamsir Mbengue et les responsabilités en jeu

Le drame survenu le jeudi 8 mai à Ngor, où un immeuble de cinq étages s’est effondré causant la mort de deux personnes, relance le débat sur les normes de construction et les mécanismes de contrôle dans le secteur du BTP au Sénégal. Dakaractu a recueilli l’analyse de l’ingénieur Tamsir Mbengue, directeur du bureau d’études Technosol, qui revient sur les causes possibles de la tragédie et pointe les responsabilités.

Selon Tamsir Mbengue, l’effondrement de l’immeuble serait lié à des travaux de fouilles menés sur un terrain mitoyen, sans les précautions techniques nécessaires. « Ce qui s’est passé, c’est qu’un immeuble déjà existant a été fragilisé par des travaux d’excavation sur un terrain voisin. Avait-on réalisé une étude de sol ? Je ne saurais le dire. Mais il existe des techniques obligatoires pour sécuriser les bâtiments voisins lors de tels travaux », explique-t-il.

Il rappelle que le Code de la construction exige une étude de sol géotechnique dès lors qu’un projet dépasse le niveau R+3. Cette étude est censée guider la mise en œuvre de mesures de stabilisation comme le blindage des parois pour éviter l’affaissement du terrain. « Lorsque vous faites une excavation, le sol perd de sa résistance, surtout si un bâtiment pèse à proximité. La situation s’aggrave en présence d’eau, car elle affaiblit encore davantage le terrain. C’est probablement ce qui s’est produit ici », précise l’ingénieur.

Au-delà de la fragilisation du terrain, Tamsir Mbengue évoque également de possibles déficiences internes de l’immeuble : « Les premiers éléments visuels laissent penser que l’immeuble présentait des faiblesses structurelles, liées soit à un mauvais ferraillage, soit à son ancienneté. »

Concernant les responsabilités, l’ingénieur reste sans équivoque : « La première responsabilité revient à l’entrepreneur qui a ouvert les fouilles sans dispositifs de sécurité. Mais elle est aussi partagée : la municipalité devait vérifier la validité de l’autorisation, et la direction de la construction et de l’urbanisme aurait dû s’assurer que les règles de l’art étaient respectées. »

Le Code de la construction impose la présence obligatoire d’un bureau de contrôle technique pour toute excavation de plus de 5 mètres. Cette exigence semble avoir été ignorée dans le cas de Ngor.

Tamsir Mbengue souligne les efforts récents de l’État pour renforcer le contrôle dans le secteur du bâtiment, notamment à travers le Laboratoire National de Référence BTP (anciennement CEREEQ). Ce dernier est chargé de délivrer des agréments aux laboratoires d’étude. Sur les 17 laboratoires identifiés, seuls 10 sont aujourd’hui habilités à effectuer les calculs de fondations.

« Ces agréments sont conditionnés par des critères stricts : personnel qualifié, matériel adéquat, expérience, procédures de qualité. D’ailleurs, nous avons reçu la veille de l’effondrement une visite inopinée du LNR-BTP pour vérifier nos pratiques internes », affirme M. Mbengue.

Le cas de Ngor illustre une nouvelle fois les conséquences dramatiques du non-respect des normes de construction. Entre défaillances techniques, négligences administratives et manque de contrôle rigoureux, l’effondrement de l’immeuble sonne comme un rappel tragique de l’urgence à mieux encadrer le secteur.

CAMPAGNE ARACHIDIÈRE 2024-2025 : Une baisse historique de près de 25 % de la production met en difficulté la filière

La campagne arachidière 2024-2025 s’est soldée par un repli notable de la production, évaluée à près de 25 %. Réduction des superficies emblavées, rendements en nette diminution, aléas pluviométriques défavorables : tous les indicateurs traduisent une conjoncture préoccupante. Dans un marché atone, les acteurs de la filière s’inquiètent d’un manque à gagner aux lourdes conséquences.

La campagne arachidière 2024-2025 s’achève sur un constat alarmant : un net recul de la production, des rendements en chute libre et une surface cultivée en baisse. Selon les chiffres officiels publiés par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le Sénégal a enregistré une baisse de 24,8 % de sa production arachidière cette saison, une contre-performance inquiétante pour cette culture de rente essentielle à l’économie rurale.
Les données sont sans appel. La superficie emblavée est passée de 832 103 hectares en 2023 à 780 072 hectares en 2024, soit une diminution de 6,3 %. Quant au rendement moyen, il est passé de 1 217 kg/ha à 1 020 kg/ha (-19,8 %). En termes de volumes, la production a chuté, allant de 1 057 836 tonnes à seulement 795 585 tonnes.
Dès février, bien avant la publication de ces chiffres, le secrétaire général du Cadre de concertation des producteurs d’arachide (CCPA), Sidy Bâ, avait tiré la sonnette d’alarme, évoquant une « baisse drastique » des revenus pour les producteurs. Il estimait alors la production entre 700 000 et 800 000 tonnes, un pronostic aujourd’hui confirmé par les données de l’ANSD.
Plusieurs causes sont avancées pour expliquer cette mauvaise performance. Si certains paysans pointent du doigt la mauvaise qualité des semences et des engrais, Sidy Bâ nuance cette critique, rejetant notamment l’hypothèse d’un défaut d’engrais. Pour lui, la principale cause reste l’irrégularité des précipitations. « L’arrêt pluviométrique enregistré entre le 25 août et le 25 septembre, période cruciale pour la croissance de l’arachide, a fortement impacté les cultures », explique-t-il.
Autre phénomène aggravant : des pluies diluviennes mal réparties. À Gandiaye, par exemple, il est tombé 200 mm d’eau en août, puis plus de 300 mm en septembre. Des précipitations excessives et concentrées, loin d’être bénéfiques, ont fragilisé les plantes et accentué les pertes. « De fortes pluies peuvent parfois causer plus de dommages que de gains », soutient le responsable du CCPA.

MARCHÉ MOROSE

La morosité ne s’arrête pas aux champs. La campagne de commercialisation est elle aussi marquée par un manque de dynamisme. « Cette année, on note une présence réduite des acheteurs. Seule la SONACOS est active sur le marché, alors que les années précédentes, d’autres huiliers venaient renforcer la demande », regrette Sidy Bâ. Résultat : des stocks stagnants, une pression sur les prix et des producteurs découragés.
La filière arachidière, autrefois pilier de l’économie sénégalaise, traverse une zone de turbulence. Sans réforme structurelle, appui technique renforcé et mécanismes de stabilisation des revenus, elle risque de s’enliser durablement. En attendant, les paysans, eux, comptent leurs pertes, dans un silence rural trop souvent ignoré.

La Dakaroise

Le Cri de Cœur des Jeunes de la Renaissance Citoyenne de Ngathie Naoudé : Ils dénoncent une répartition inéquitable des lampadaires solaires dans le département de Guinguinéo

À Ngathie Naoudé, localité nichée au cœur du Sénégal, les nuits restent longues et incertaines. Privés d’un éclairage public adéquat, les habitants – et en particulier les jeunes regroupés au sein du Mouvement de la Renaissance Citoyenne – tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme. Leur cri de cœur dépasse désormais les frontières du village, pour interpeller l’opinion nationale sur l’importance de l’éclairage public pour la sécurité et le développement local.

« Dans le cadre du programme de répartition des lampadaires solaires, notre commune a été marginalisée, alors que d’autres communes du département ont bénéficié d’une part disproportionnée », a dénoncé Alpha Diallo, coordonnateur du Mouvement des Jeunes de la Renaissance Citoyenne.

Lors de la première phase du programme, Ngathie Naoudé avait pourtant reçu un lot de 200 lampadaires solaires. Cependant, face au déficit important en électricité, ces équipements ont été prioritairement répartis dans les 66 villages de la commune, principalement dans les zones non électrifiées, afin de répondre aux besoins urgents en matière d’éclairage public.

Dans la deuxième phase, la commune a bénéficié d’une dotation supplémentaire de 100 lampadaires solaires, tout comme la commune voisine de Mbadakhoun. Cette décision, selon M. Diallo, se justifie par la position stratégique de Ngathie Naoudé sur la Route Nationale n°1, qui dessert la zone CEDEAO, et par la volonté de l’État de remédier aux accidents fréquents qui endeuillent régulièrement la population.

« Ces lampadaires visent à prévenir les drames humains auxquels notre commune paie un lourd tribut : des vies fauchées, des familles endeuillées, des rêves brisés, des pertes économiques significatives… Sans compter les jeunes et les femmes exposés quotidiennement à des risques énormes », a-t-il souligné lors de sa déclaration à la presse ce jeudi.

D’après les données collectées, un total de 2080 lampadaires solaires a été attribué au département de Guinguinéo, répartis comme suit :

Guinguinéo : 400 Khelcom Biram : 200 Ndiago : 250 Fass : 185 Gagnick : 100 Dara Mboss : 200 Nguélou : 175 Ourour : 150 Panal Ouolof : 200 Mboss : 170 Ngathie Naoudé : 50 seulement, soit à peine 2 % du total départemental

« Cette répartition, manifestement inéquitable, suscite aujourd’hui notre profonde indignation et notre colère légitime. Nous dénonçons avec vigueur ce traitement injuste infligé à nos communes de Ngathie Naoudé et Mbadakhoun », a déclaré M. Diallo.

Face à ce qu’ils qualifient de favoritisme et de calculs politiciens, les jeunes du Mouvement pour la Renaissance Citoyenne appellent à une répartition équitable, fondée sur des critères objectifs, transparents et justes, loin de toute discrimination.

« À Guinguinéo, nous vivons dans la peur. Les femmes et les enfants ne peuvent plus circuler librement après la tombée de la nuit. Il est temps d’agir », concluent-ils.

Dans cette optique, un mémorandum a été remis au préfet du département de Guinguinéo, marquant le début d’une mobilisation citoyenne déterminée. « Désormais, nous refusons de nous taire », assurent les jeunes de Ngathie Naoudé.

Tabaski 2025 à Ziguinchor : un besoin estimé à 25 000 moutons pour satisfaire la demande

À moins d’un mois de la célébration de la Tabaski, les autorités administratives de Ziguinchor multiplient les efforts pour garantir un approvisionnement suffisant en moutons. Lors d’un comité régional de développement (CRD) récemment tenu, le besoin pour la région a été évalué à 25 000 têtes. Cette estimation a été annoncée par l’adjoint au gouverneur chargé du développement, Alsény Bangoura, qui s’est basé sur les résultats de l’édition 2024, jugée globalement satisfaisante.

Selon lui, la précédente campagne a connu une nette amélioration, tant en matière d’organisation que d’accompagnement des éleveurs. Comparée à celle de 2023, la Tabaski 2024 avait permis de recevoir un plus grand nombre de moutons, ce qui a contribué à satisfaire une grande partie de la demande locale. Forts de cette expérience, les responsables régionaux ont décidé de reconduire le dispositif mis en place l’an dernier, tout en y apportant quelques ajustements pour en améliorer l’efficacité.

Le directeur régional de l’Élevage, Mouhamed Moustapha Sarr, a tenu à rassurer les acteurs du secteur en affirmant que les mesures d’accompagnement prévues pour 2024 sont maintenues pour cette année. Il a également précisé qu’un plan d’action a été élaboré afin d’assurer le suivi de toutes les étapes nécessaires à la réussite de l’opération Tabaski 2025.

Les autorités comptent particulièrement veiller au bon acheminement du cheptel vers les trois sites officiels de vente identifiés dans la région : Ziguinchor, Bignona et Oussouye. Le comité s’engage aussi à encadrer le volet sanitaire, à assurer la sécurité des lieux de vente et à surveiller les prix, dans un contexte marqué par une cherté persistante des moutons, source d’inquiétude pour de nombreuses familles sénégalaises.

FIPA 2025 à la Place du Souvenir : Des échanges de produits, de savoir-faire et de compétences au cœur des innovations

La Place du Souvenir africain de Dakar accueillera, du 22 mai au 1er juin 2025, la sixième édition de la Foire Internationale des Produits Africains (FIPA). Un rendez-vous continental majeur qui met à l’honneur la diversité culturelle, économique et artisanale de l’Afrique. À l’occasion, le président du comité scientifique de la FIPA 2025 s’est exprimé sur les nombreuses innovations prévues pour cette édition.

« Un événement comme la FIPA, à l’instar des grands rendez-vous internationaux, a besoin de se renouveler pour perdurer. C’est l’innovation qui assure sa pérennité », a-t-il souligné.

Selon lui, la FIPA a toujours mis un point d’honneur à innover, d’abord au niveau de l’organisation : « Le site, tel qu’il est, doit chaque année présenter un nouveau visage. Cela concerne la structuration des pavillons, leur organisation, ainsi qu’un plan de circulation plus fluide et aéré ».

Autre innovation majeure : l’élargissement de la participation. La FIPA 2025 ne se limite plus aux pays traditionnellement invités. Elle s’ouvre désormais à toute l’Afrique, y compris subsaharienne, maghrébine, et même à des pays d’autres continents, conviés en tant qu’observateurs.

« Cette ouverture reflète l’esprit d’intégration et de fraternité africaine que nous souhaitons renforcer », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le numérique jouera un rôle central dans l’organisation de cette édition. De la préparation à la diffusion en temps réel des activités, tout sera soutenu par les technologies digitales. « Les perspectives sont intéressantes et méritent d’être soulignées. L’axe numérique est un levier de modernisation indispensable », a-t-il précisé.

La dimension économique reste au cœur de la FIPA, avec un accent particulier mis cette année sur le renforcement des circuits d’échanges commerciaux, qu’il s’agisse de produits ou de savoir-faire.

« Il est précieux de recevoir des délégations venues du Burundi, du Rwanda, d’Afrique centrale, et que leurs compétences puissent bénéficier à d’autres », a-t-il affirmé.

Le transfert de compétences et l’appropriation des technologies par les acteurs locaux seront également au programme. À cela s’ajoute la valorisation des liens de fraternité avec les pays partenaires historiques comme le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Burundi ou encore la Mauritanie.

« Cette année, deux pays seront à l’honneur : la Gambie et l’Égypte », a-t-il rappelé.

Parmi les initiatives phares reconduites cette année figure le pavillon du livre, lancé lors de la précédente édition. Une initiative saluée, tant le livre est un produit culturel africain majeur.

« L’Afrique a produit de nombreux auteurs, penseurs et érudits. Le livre est au cœur de notre identité et de notre souveraineté. Cette année, nous allons étendre ce pavillon pour le rapprocher du public, en particulier des élèves, et les inciter à lire et à produire », a précisé le Pr Senghor.

Le thème retenu pour ce pavillon est évocateur : « Lire pour la souveraineté et l’excellence ». Et de citer Cheikh Anta Diop : « Armez-vous de science jusqu’aux dents ».

Enfin, le thème général de la FIPA 2025 est tout aussi fort :

« L’intégration économique, un levier essentiel de développement et de souveraineté économique ».

« La foire reste d’abord un espace économique, où des entrepreneuses et entrepreneurs viennent valoriser leurs savoir-faire et les porter à un niveau de qualité leur permettant de rivaliser avec les produits du monde entier », a-t-il conclu.

Pour sa part, la Commissaire générale de la FIPA a justifié la délocalisation du site de la foire vers la Place du Souvenir africain, en raison de l’augmentation significative du nombre de participants.

« En partenariat avec le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, nous avons choisi ce lieu plus spacieux et plus accueillant pour mieux recevoir les délégations des 35 pays attendus cette année », a-t-elle déclaré.

A Saleh

Lancement du PAVIE 2 : Ousmane Sonko annonce une nouvelle ère pour l’entrepreneuriat sénégalais

Le Premier ministre Ousmane Sonko a procédé ce jeudi au lancement officiel de la phase 2 du Projet d’Appui et de Valorisation des Initiatives Entrepreneuriales des Femmes et des Jeunes (PAVIE 2), au cours d’une cérémonie tenue à Dakar. Cette nouvelle phase, dotée d’un financement de 107 milliards de FCFA, marque selon lui un tournant décisif dans la transformation économique du Sénégal.

Dans son discours, Ousmane Sonko a réaffirmé la volonté du gouvernement d’accompagner les jeunes, les femmes et tous les porteurs de projets dans une logique de souveraineté économique, industrielle et technologique. Il a salué les résultats du PAVIE 1, qui ont permis à des milliers de femmes et de jeunes d’atteindre une réelle autonomie économique et sociale. Le Premier ministre a tenu à remercier la Banque Africaine de Développement (BAD), principal bailleur, pour sa contribution décisive à cette initiative.

Le PAVIE 2 s’inscrit pleinement dans l’Agenda National de Transformation Sénégal 2050. Il repose sur trois axes stratégiques : la souveraineté alimentaire par le renforcement du soutien à l’agriculture et à la transformation locale ; la souveraineté industrielle par la valorisation des matières premières locales ; et enfin la souveraineté technologique, en mettant l’accent sur l’innovation et le développement des start-up. Le programme cible prioritairement les jeunes et les femmes, une population représentant plus de 75 % des Sénégalais âgés de moins de 35 ans, selon le chef du gouvernement.

L’une des innovations majeures du dispositif reste la territorialisation. Ousmane Sonko a rappelé que le PAVIE 1 avait permis l’installation d’antennes dans chacun des 46 départements du pays, une approche jugée efficace pour adapter les réponses aux réalités de chaque territoire. Le Premier ministre a salué le travail mené à ce titre par la déléguée générale du programme, Aïda Mbodj, et insisté sur la nécessité d’un accompagnement différencié : « Les défis des entrepreneurs de Podor ne sont pas ceux de Kédougou ou de Gossas », a-t-il déclaré.

S’adressant aux bénéficiaires, Ousmane Sonko a souligné que les financements octroyés ne sont pas des dons, mais bien des prêts à rembourser, qui doivent servir à alimenter un cercle vertueux au service d’un écosystème entrepreneurial durable. Il a insisté sur le fait que chaque remboursement permet de financer de nouvelles initiatives.

Le Premier ministre s’est également réjoui des résultats d’une récente enquête d’Afrobarometer, selon laquelle 74 % des jeunes de 18 à 35 ans préfèrent se lancer dans l’entrepreneuriat plutôt que de chercher un emploi dans la fonction publique. Fort de ce constat, le gouvernement entend renforcer l’accompagnement technique, le mentorat personnalisé et la structuration des chaînes de valeur pour consolider les bases d’un entrepreneuriat performant et inclusif.

La première phase du PAVIE, financée à hauteur de 74,4 milliards de FCFA par la BAD, l’AFD et l’État sénégalais, a permis le financement de 24 628 initiatives entrepreneuriales pour un montant global de 66 milliards de FCFA. Elle a également permis la création de plus de 93 000 emplois directs et indirects, la formation de 20 327 bénéficiaires, ainsi que l’immatriculation de 6 353 unités économiques à travers le pays.

« Ensemble, faisons du PAVIE 2 un levier stratégique de développement, un moteur de prospérité partagée et un symbole de réussite nationale », a conclu le chef du gouvernement dans une salle acquise à la cause de l’entrepreneuriat.

Effondrement partiel d’un immeuble à Ngor : deux personnes toujours portées disparues

Un drame s’est produit ce matin dans le quartier de Ngor, où un immeuble de cinq étages s’est partiellement effondré aux environs de 10 heures. Le sinistre a plongé les habitants dans la stupeur et l’angoisse, alors que les secours s’activent encore sur le site à la recherche de survivants.

Selon Mamadou Diallo, délégué de quartier, deux personnes seraient toujours coincées sous les décombres. Une première victime a toutefois pu être extraite vivante par les secours et évacuée vers un établissement de santé de la capitale. Son état de santé n’a pas encore été communiqué.

L’origine du drame fait déjà l’objet de nombreuses interrogations. M. Diallo pointe du doigt un forage effectué récemment sur un terrain voisin, qu’il soupçonne d’avoir fragilisé la structure de l’immeuble sinistré. « J’ai remarqué une inclinaison anormale du bâtiment environ une demi-heure avant qu’il ne s’effondre. J’ai aussitôt alerté le chef de chantier », a-t-il déclaré, visiblement ému.

Les sapeurs-pompiers, appuyés par les forces de la gendarmerie et des équipes médicales, poursuivent les opérations de sauvetage avec l’aide d’engins de levage et de chiens renifleurs. Un périmètre de sécurité a été dressé pour éviter tout risque supplémentaire, notamment en cas d’effondrement total de l’immeuble.

Effondrement d’un immeuble à Ngor : une personne secourue, deux autres toujours coincées sous les décombres

Un drame s’est produit ce jeudi matin à Ngor, quartier situé dans l’ouest de la capitale, où un immeuble de cinq étages s’est effondré brutalement, en face du stade municipal. Les causes exactes de l’effondrement ne sont pas encore connues, mais l’urgence est à la recherche de survivants.

Les sapeurs-pompiers, rapidement mobilisés sur les lieux, ont réussi à extraire une personne vivante des décombres. L’individu, grièvement blessé, a été évacué vers une structure sanitaire. Toutefois, deux autres personnes sont toujours portées disparues, vraisemblablement coincées sous les gravats.

Les opérations de secours se poursuivent sous haute tension, dans une atmosphère lourde. Pelleteuses, chiens renifleurs et équipes de secours s’activent sans relâche, pendant que les familles et riverains, sous le choc, observent dans l’angoisse.

Cet effondrement soulève à nouveau la question de la sécurité des constructions à Dakar, notamment dans les quartiers en forte pression foncière comme Ngor.

Le LeDakarois suit la situation de près et vous tiendra informés de toute évolution.

Usurpation de fonction à Mermoz : un faux gendarme arrêté en flagrant délit

Un individu se faisant passer pour un gendarme, connu sous le pseudonyme de « Chef Aidara », a été arrêté en flagrant délit par les éléments du commissariat de Dieupeul alors qu’il contrôlait illégalement des automobilistes à Mermoz.

L’homme, dont le vrai nom est M. Thiaw, utilisait une fausse identité et portait des tenues de gendarme pour gagner la confiance des usagers de la route. Prétextant une collecte de fonds pour sa mère prétendument malade, il exigeait un soutien financier aux automobilistes.

Selon les premières informations, le faux agent n’en est pas à son coup d’essai. Il avait déjà été interpellé en 2023 pour des faits similaires et condamné. Malgré cette condamnation, il a récidivé en adoptant les mêmes méthodes frauduleuses.

Placé en garde à vue, il devra répondre une nouvelle fois devant la justice pour usurpation de fonction et escroquerie. L’affaire, révélée par le quotidien Libération, relance le débat sur la prolifération de faux agents dans la capitale et appelle à une vigilance accrue de la population.

LeDakarois suivra de près l’évolution de ce dossier.

Enquête sur des transactions suspectes : Les trois enfants de Macky Sall au cœur de l’affaire

L’étau judiciaire se resserre autour de la famille de l’ancien président sénégalais, Macky Sall. Après des révélations initialement centrées sur son fils aîné, Amadou Sall, c’est désormais l’ensemble de sa fratrie qui est mentionné dans l’enquête menée par la Division des investigations criminelles (DIC). Mohamed Ibrahima et Khatum Derwiche Sall, frère et sœur d’Amadou, sont à leur tour cités dans le cadre d’une affaire aux ramifications financières complexes.

Selon Wal Fadjri Quotidien, qui publie l’information dans son édition de ce jeudi 8 mai, les trois enfants de l’ancien chef de l’État sont copropriétaires de SF-Farms SAS, une société sénégalaise d’élevage fondée en 2020. Cette entreprise figure désormais parmi les entités soupçonnées d’activités financières douteuses, selon le rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), à l’origine de l’enquête.

SF-Farms SAS n’est pas seule à attirer l’attention des enquêteurs. Plusieurs autres sociétés sont dans le collimateur : SCI Newport, SCP ASA Vinvest (une société ivoirienne enregistrée à la même adresse que Woodrose-Investment), et Sénégal Transport Service SARL. Ces structures présenteraient, selon les sources proches du dossier, des « liens financiers étroits et suspects » avec Farba Ngom, ancien député et proche de Macky Sall, aujourd’hui sous mandat de dépôt depuis février pour des accusations de blanchiment de capitaux et d’enrichissement illicite.

Amadou Sall, convoqué ce mercredi 7 mai par le Pool judiciaire financier (PJF), ne s’est pas présenté à l’audition. Il est désormais visé par un réquisitoire du parquet demandant son inculpation et son placement sous mandat de dépôt. À ce stade, Mohamed Ibrahima et Khatum Derwiche Sall n’ont fait l’objet d’aucune convocation ni mesure judiciaire, bien que leur implication soit de plus en plus évidente dans le maillage des sociétés suspectes.

Depuis la fin de son mandat présidentiel en avril 2024, Macky Sall s’est installé au Maroc, à Rabat, en compagnie de son épouse Marième Faye Sall et de leurs enfants. Une retraite à l’étranger qui, pour certains observateurs, soulève des questions à l’heure où les soupçons judiciaires s’amplifient autour de son entourage immédiat.

Cette affaire, encore en phase d’instruction, pourrait marquer un tournant important dans la lutte contre la corruption au Sénégal. Elle place également la justice sénégalaise devant un test de transparence et d’indépendance à l’égard des anciens dignitaires du régime précédent.

Affaire à suivre…

Décès du Commandant Pape Mignane Ndong : Une Nation rend hommage à un homme de devoir

Ce jeudi matin, la nation sénégalaise a rendu un dernier hommage empreint de solennité et de profonde émotion au Commandant Pape Mignane Ndong, aide de camp du Premier ministre Ousmane Sonko, décédé mardi dernier. La cérémonie de levée du corps s’est tenue en présence d’une foule nombreuse, mêlant haute hiérarchie militaire, membres du gouvernement, proches du défunt et anonymes venus saluer la mémoire d’un homme qui incarnait les valeurs de loyauté et de service.

C’est dans une atmosphère de recueillement que le Premier ministre, Ousmane Sonko, a pris part à la cérémonie, représentant le Chef de l’État, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, Président de la République et Chef suprême des Armées. À cette occasion, le Commandant Ndong a été élevé, à titre posthume, au rang de Chevalier dans l’Ordre national du Lion, l’une des plus hautes distinctions honorifiques du pays. Cette décoration vient récompenser une carrière exemplaire, marquée par la discipline, le courage et un engagement sans faille au service de la patrie.

L’Armée nationale, fidèle à ses traditions, a rendu les honneurs militaires au défunt à travers une cérémonie sobre et digne, à l’image de l’homme qu’il fut. Officier respecté, Pape Mignane Ndong laisse le souvenir d’un professionnel rigoureux, mais aussi d’un homme profondément humain, apprécié de tous ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer.

La disparition du Commandant Ndong constitue une perte immense, non seulement pour ses proches et collaborateurs, mais aussi pour la nation tout entière. En ces moments de douleur, le Sénégal pleure l’un de ses fils les plus valeureux, tombé en servant avec honneur et fidélité.

Que son âme repose en paix, et que son exemple continue d’inspirer les générations futures.

Dakar : Un faux gendarme interpellé en plein flagrant délit à Mermoz

Il se faisait appeler « Chef Aïdara », mais derrière ce pseudonyme se cachait un imposteur. Dans les rues paisibles de Mermoz, un quartier résidentiel de Dakar, le stratagème de M. Thiaw, un étudiant à la double casquette de faux agent des forces de l’ordre, a finalement pris fin. Selon les informations rapportées par le journal Libération, l’individu a été arrêté hier par la police de Dieupeul alors qu’il s’adonnait une fois de plus à son activité frauduleuse : extorquer de l’argent en se faisant passer pour un gendarme.

Vêtu tantôt d’un uniforme de policier, tantôt d’un accoutrement de gendarme, selon la situation, le faux « Chef Aïdara » menait de prétendus contrôles routiers auprès des automobilistes. Mais ces barrages improvisés n’avaient rien de réglementaire. Très vite, son discours prenait une tournure émotionnelle : il sollicitait de l’argent au nom d’une aide humanitaire, prétextant que sa mère souffrait d’une grave maladie.

Ce n’était pas la première fois que M. Thiaw était épinglé pour ce genre de pratiques. Toujours d’après Libération, il avait déjà été condamné en 2023 pour des faits similaires. Une peine qui ne l’a manifestement pas dissuadé de replonger dans ses combines, utilisant à nouveau un uniforme pour tromper et manipuler.

Quitter la version mobile