CENTRALE À GAZ DU CAP DES BICHES : Les agents de l’entreprise turque Çalik Enerji dénoncent les conditions dégradantes de travail

Les travailleurs de Çalik Enerji sur le chantier de la centrale à gaz du Cap des Biches signalent des journées de travail interminables, des contrats illégaux, des paiements tardifs et des fraudes sur l’Institution de Prévoyance Maladie (IPM). Ils appellent le Gouvernement à intervenir et protéger leurs droits.

Le chantier de la centrale à gaz du cap des Biches est sujet à beaucoup de polémiques. Après la bataille par presse interposée entre Akilee et West African Energy (WAE), les travailleurs de Çalik Enerji ont également fait parler d’eux. Ces agents de l’entreprise turque, qui intervient dans la construction de ce chef-d’œuvre producteur d’électricité, pointent du doigt les abus qu’ils subissent.

Ces derniers accusent la société étrangère d’être de connivence avec le sous-traitant ADC pour leur imposer des conditions de travail inhumaines. « Nous travaillons onze heures par jour, 7j/7. En effet, nous n’avons droit qu’à un jour de repos (le dimanche) sur quinze jours. Nous méritons des contrats en bonne et due forme. Mais, alors que nous sommes au total au moins mille (1 000) agents, aucun de nous ne jouit d’un contrat qui respecte le Code du travail. Les contrats sont dénués de la signature de l’Inspection du travail ; seule celles du sous-traitant ADC et des employés y figurent. Ce sont de faux contrats. Nos employeurs profitent de l’analphabétisme de la plupart d’entre nous », regrette Mouhamed Thiaw, porte-parole des travailleurs. Il ajoute : « Ils font croire à certains employés qu’ils ont un contrat de six (6) mois. Après cette date, ils les congédient sans arrêter le pointage afin de récupérer les salaires de ces agents. De plus, le pointage se termine le 21 de chaque mois et pourtant, nous ne percevons nos salaires qu’à partir du 08. En outre, la pause d’une heure de temps n’est pas rémunérée. C’est cette mafia que nous avons ici ».

Comble de tout, Çalik Enerji fait miroiter au personnel des heures supplémentaires « inexistantes », selon M. Thiaw, qui décrie également une fraude sur l’Institution de Prévoyance Maladie (IPM). « Un groupuscule profite de la crédulité des employés pour créer à leur insu des factures avec des sommes variant de 97 000 F à 100 000, allant même jusqu’à 200 000 F CFA pour se remplir les poches », révèle-t-il.

Allant plus loin, Mouhamed Thiaw fustige le laxisme de l’Inspection du travail. « Nous n’avons aucunement senti leur présence alors que c’est eux qui doivent veiller au respect de nos droits », peste Mouhamed Thiaw. À ce propos, il interpelle directement le Premier ministre. « Nous avons voté pour eux car Sonko nous a fait croire qu’une fois au pouvoir, il mettra fin à l’injustice et à l’asservissement. Je me demande si lui et son Gouvernement sont au courant de l’existence de cette centrale électrique qui emploie des centaines de jeunes », affirme le sieur Thiaw qui renouvelle, par ailleurs, sa confiance en la justice et sa foi au Premier ministre.

Le Dakarois


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