Convention Etat-Employeur : le secteur privé plaide pour une augmentation de l’enveloppe budgétaire

Ce jeudi, la cérémonie de signature des conventions de partenariat entre la direction de l’emploi et les entreprises privées a été marquée par une demande importante du secteur privé : l’augmentation de l’enveloppe allouée aux entreprises dans le cadre de la Convention Etat-Employeur. Cette convention, qui a pour objectif de lutter contre le chômage, notamment chez les jeunes, a fait l’objet de vives discussions, avec des propositions visant à renforcer son efficacité et à mieux accompagner la création d’emplois.

Malick Guèye, président de la commission compétences professionnelles, emploi et entrepreneuriat du Conseil National du Patronat (CNP), a insisté sur l’importance d’augmenter cette enveloppe pour permettre un impact plus large sur l’emploi. Il a rappelé qu’au cours des 20 dernières années, cette enveloppe était restée bloquée à un milliard de francs CFA. « Cette année, je pense que si on pouvait maintenir au moins les 10 milliards et peut-être même relever cette enveloppe, ça serait vraiment très utile pour accompagner les entreprises mais surtout, pour favoriser la création d’emplois », a-t-il souligné.

Guèye a également fait remarquer qu’avec un milliard de francs CFA, environ 800 emplois peuvent être générés, et qu’une enveloppe de 20 milliards pourrait potentiellement impacter 20 000 emplois. Cependant, après être passée de 20 milliards en 2022 à 15 milliards en 2022, puis 10 milliards en 2023 et 2024, le président de la commission a plaidé pour le maintien, voire l’augmentation, de cette enveloppe pour cette année.

Outre la demande d’augmentation des fonds, Malick Guèye a insisté sur la nécessité d’intégrer les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle dans les dispositifs de création d’emplois. Il a averti que sans ces ajustements, le pays risquerait de favoriser des emplois destinés à disparaître dans les années à venir. « Si on ne favorise pas l’insertion de ce type d’emploi, on va passer à côté et on va accompagner peut-être des emplois qui vont péricliter très rapidement dans les prochaines années », a-t-il affirmé.

Le patronat a également demandé une révision de la Convention nationale Etat-employeur, dont la dernière mise à jour remonte à 2000. Babacar Sy, Directeur de l’emploi, a rappelé que cette convention, mise en place en 1927 et adoptée en 1987, avait besoin d’une révision pour répondre aux défis actuels du marché du travail. « Nous rêvons d’une troisième génération de cette convention, avec l’aide de tous les partenaires », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de s’adapter aux évolutions économiques et sociales.

Le Secrétaire général du ministère du Travail, Abdoulaye Dièye, a exprimé, au nom du ministre de tutelle, l’engagement du gouvernement à prendre en compte les propositions du secteur privé. Il a assuré que les autorités prenaient bonne note des suggestions et qu’elles œuvreraient pour renforcer l’efficacité et l’efficience de la convention. « Nous portons le combat ensemble pour que les ressources puissent être renforcées à la hauteur des attentes et des ambitions que nos jeunes nourrissent pour leur avenir », a-t-il affirmé, soulignant la volonté de répondre aux besoins croissants d’emplois dans le pays.

L’appel du secteur privé à une augmentation de l’enveloppe allouée dans la Convention Etat-Employeur s’inscrit dans une démarche de soutien renforcé à la création d’emplois, particulièrement pour les jeunes. Avec des propositions visant à intégrer les nouvelles technologies et à réviser la convention pour mieux s’adapter aux réalités contemporaines, cette discussion pourrait marquer un tournant pour l’avenir de l’emploi au Sénégal. L’engagement des autorités à répondre à ces attentes pourrait avoir un impact positif sur l’employabilité des jeunes sénégalais et sur le développement économique du pays.


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