Débat sur les bases militaires françaises au Sénégal : un enjeu de souveraineté nationale

Le débat sur la présence des bases militaires françaises en Afrique, et plus particulièrement au Sénégal, continue de susciter des réactions. Samedi, Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, a pris position en affirmant que cette politique de puissance de la France était « totalement dépassée ».

Dans une publication relayée sur ses réseaux sociaux, il a souligné que les événements récents dans plusieurs pays du Sahel, notamment la montée des revendications pour une souveraineté affirmée, envoient un signal clair. « La politique de puissance de la France consistant à entretenir des bases militaires en Afrique est totalement dépassée aujourd’hui. Les signaux avant-coureurs ont été clairs dans certains pays du Sahel : montée des politiques décomplexées de souveraineté », a écrit Alioune Tine.

Cette déclaration intervient dans un contexte où de nombreux États africains redéfinissent leur relation avec la France. Des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont déjà pris des mesures pour mettre fin à la présence militaire française sur leur sol.

Le débat a été ravivé par une déclaration récente du président du Parti Pastef, Bassirou Diomaye Faye, qui, lors d’un entretien avec l’AFP jeudi 29 novembre, a appelé à la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal. Selon lui, leur présence est incompatible avec la souveraineté nationale.

« Le Sénégal est un pays indépendant et souverain. La souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans le pays », a-t-il martelé. Cette position, bien que partagée par une partie de l’opinion publique sénégalaise, reste controversée, car elle soulève des questions sur la sécurité régionale et les partenariats stratégiques.

Les bases militaires françaises en Afrique sont souvent perçues comme un héritage du passé colonial. Cependant, pour leurs défenseurs, elles jouent un rôle crucial dans la lutte contre le terrorisme et le maintien de la stabilité régionale, notamment dans une zone sahélienne en proie à des groupes armés djihadistes.

Au Sénégal, où la présence française est moins critiquée que dans d’autres pays, le débat prend de l’ampleur. L’opinion publique semble divisée entre ceux qui considèrent que ces bases portent atteinte à la souveraineté nationale et ceux qui estiment qu’elles contribuent à la sécurité du pays.

La position de Bassirou Diomaye Faye et les réflexions d’Alioune Tine s’inscrivent dans un mouvement plus large de redéfinition des relations entre l’Afrique et la France. Avec la montée en puissance de discours prônant une souveraineté renforcée, la France devra s’adapter aux nouvelles aspirations des pays africains.

Pour l’heure, le gouvernement sénégalais n’a pas encore pris de décision officielle sur l’avenir des bases militaires françaises. Cependant, ce débat illustre un tournant majeur dans les relations entre la France et ses anciennes colonies.

La question reste donc ouverte : faut-il maintenir ces bases pour des raisons de sécurité, ou les fermer pour affirmer pleinement la souveraineté du Sénégal ?


En savoir plus sur LE DAKAROIS

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur LE DAKAROIS

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continuer la lecture

Quitter la version mobile