L’examen du projet de loi autorisant le président sénégalais à ratifier une convention entre le Sénégal et le Maroc sur l’assistance aux détenus et le transfèrement des personnes condamnées a été l’occasion pour plusieurs députés d’aborder un autre sujet brûlant : la situation des Sénégalais vivant en Mauritanie. Ces derniers font face à des obstacles administratifs et à des pratiques jugées discriminatoires en matière de délivrance des cartes de séjour, alors que les Mauritaniens vivant au Sénégal en sont exemptés.
Le député Tahirou Sarr a soulevé une incohérence qui, selon lui, nuit aux Sénégalais établis dans certains pays de la sous-région, en particulier en Mauritanie. Il a dénoncé une situation où les étrangers, qu’ils soient Gabonais, Marocains ou Mauritaniens, bénéficient d’un accès libre à la résidence au Sénégal, tandis que les Sénégalais doivent payer des sommes importantes pour obtenir des titres de séjour à l’étranger.
« Comment justifier que des milliers d’étrangers vivent gratuitement au Sénégal, alors que dans leurs pays, nos compatriotes doivent payer des frais exorbitants pour obtenir des cartes de séjour ? » s’est-il indigné.
Selon lui, le Sénégal doit adopter une politique de réciprocité en matière de séjour des étrangers, afin de garantir une équité entre ses ressortissants et ceux des pays partenaires.
Cette demande de réciprocité a également été portée par les députés de Pastef, notamment Guy Marius Sagna et Babacar Ndiaye, qui ont appelé la ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, à prendre des mesures concrètes pour corriger cette inégalité.
« Il est temps que le Sénégal se montre ferme et exige la même équité pour ses ressortissants à l’étranger », ont-ils déclaré.
Guy Marius Sagna, connu pour ses prises de position en faveur des droits des Sénégalais de l’extérieur, a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de revoir sa politique migratoire et de renforcer la protection de ses citoyens vivant à l’étranger. Il a également dénoncé les tracasseries administratives et les discriminations dont seraient victimes certains Sénégalais en Mauritanie.
Cette interpellation intervient dans un contexte où les relations entre le Sénégal et la Mauritanie sont régulièrement marquées par des tensions sur la question migratoire. Des cas de refoulements, de harcèlement administratif et de restrictions imposées aux Sénégalais vivant en Mauritanie ont été signalés à plusieurs reprises par des organisations de défense des droits de l’homme.
En parallèle, le Sénégal est souvent critiqué pour son manque de fermeté dans la défense des intérêts de ses ressortissants à l’étranger, notamment en Afrique de l’Ouest et du Nord. Pour les parlementaires favorables à la réciprocité, cette mesure pourrait inciter certains pays à revoir leur politique envers les Sénégalais.
La ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, ne s’est pas encore officiellement prononcée sur cette revendication des députés. Toutefois, cette interpellation pourrait conduire le gouvernement sénégalais à engager des discussions diplomatiques avec la Mauritanie afin d’améliorer les conditions de séjour des Sénégalais dans ce pays.
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