Dialogue national du 28 mai : l’APR claque la porte et dénonce une « entreprise de décapitation politique »

L’Alliance pour la République (APR), désormais dans l’opposition, a officiellement annoncé son retrait du dialogue national prévu le 28 mai 2025 à l’initiative du président Bassirou Diomaye Faye. C’est à travers une conférence de presse tenue ce vendredi 9 mai à Dakar que Seydou Guèye, ancien ministre et figure de proue du parti de Macky Sall, a fait part de la décision, la qualifiant de ferme et irrévocable.

« L’Alliance pour la République ne peut pas et ne participera pas à ce dialogue », a déclaré sans détour Seydou Guèye. Il évoque un climat politique jugé hostile et des attaques ciblées contre les anciens dignitaires du régime de Macky Sall. Selon lui, les autorités actuelles se livrent à une « entreprise de décapitation politique » à travers une instrumentalisation des institutions de la République. Il accuse directement le pouvoir en place de propager de fausses nouvelles à l’encontre de l’ancien président et de ses proches, et d’orchestrer des campagnes de dénigrement à travers les médias.

Le discours du responsable de l’APR s’est montré particulièrement virulent. Il a dénoncé ce qu’il qualifie de harcèlement systématique contre les cadres du parti. « Quand le pouvoir fait du chef de notre parti, Macky Sall, un chef de gang, quand il cible, harcèle, menace, emprisonne des ministres, des directeurs généraux et des hommes d’affaires, uniquement pour affaiblir notre formation, que reste-t-il à discuter ? », a-t-il lancé. Il a également évoqué des atteintes graves aux droits de l’opposition, des interdictions de sortie du territoire sans fondement légal, et un climat de terreur médiatique contre les voix dissidentes.

Seydou Guèye, qui fut pourtant un fervent promoteur du dialogue sous l’ancien régime, a rappelé que c’est Macky Sall lui-même qui avait institué la date du 28 mai comme celle du dialogue national, une initiative, selon lui, motivée par un esprit d’ouverture. Il affirme que l’APR demeure fondamentalement favorable à un dialogue politique, mais à condition qu’il soit inclusif, libre et axé sur les véritables préoccupations des Sénégalais, comme le pouvoir d’achat, l’emploi des jeunes ou encore la position du Sénégal sur la scène internationale.

Mais dans le contexte actuel, estime-t-il, toute tentative de concertation serait vaine. « Les libertés démocratiques les plus élémentaires sont aujourd’hui piétinées », dénonce-t-il. Il cite en exemple les poursuites jugées arbitraires contre des anciens ministres, les licenciements ciblés dans les agences publiques, et la répression contre journalistes et activistes perçus comme proches du régime déchu.

Malgré cette décision de boycott, l’APR affirme rester engagée en faveur de la pacification du climat politique et de la stabilité nationale. Seydou Guèye a tenu à rappeler que le parti respecte les choix des autres formations de l’opposition qui décideraient de prendre part à ce dialogue. « C’est dans le respect des positions autonomes que se fortifie la pluralité politique », a-t-il conclu.


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