Invité ce dimanche de l’émission Face au Jury sur Pressafrik TV HD, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D et coordonnateur du COSCE, s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité, notamment le dialogue national prévu en mai prochain et la récente décision du Conseil constitutionnel concernant l’interprétation proposée par le député Amadou Ba.
Dès l’entame, Moundiaye Cissé a salué le choix porté sur Dr Cheikh Gueye pour piloter les travaux du dialogue, rappelant que ce dernier est lui-même issu de la société civile. Pour le coordonnateur du COSCE, l’importance du dialogue ne fait aucun doute : « Cela va permettre l’implication de tous, que ce soit la société civile, les hommes politiques ou encore l’administration. Chacun pourra faire des propositions ou opposer son veto sur certaines décisions », a-t-il déclaré.
Il a tenu à préciser que le dialogue national n’est pas une simple formalité, mais une rencontre sérieuse où chaque partie prenante — administration, partis politiques, société civile — est appelée à faire valoir son expertise pour parvenir à un consensus. Toutefois, il a mis en garde contre le risque de faire durer inutilement les discussions : « Plus un dialogue s’éternise, plus il devient difficile d’arriver à un consensus, et cela coûte également plus cher. »
Sur la méfiance exprimée par certains partis d’opposition vis-à-vis du régime en place, Moundiaye Cissé a relativisé, soulignant que cette dynamique est naturelle en démocratie. « Tu ne verras jamais une opposition faire confiance à un parti au pouvoir. Ils sont dans l’opposition justement parce qu’ils ne sont pas d’accord avec la gouvernance en place. C’est ainsi que fonctionne la démocratie », a-t-il expliqué. Pour lui, cette méfiance ne doit cependant pas empêcher le dialogue : « Ce sont précisément les positions divergentes qu’il faut confronter autour d’une même table. »
Face aux menaces de boycott, souvent agitées avant l’ouverture d’un dialogue politique, Moundiaye Cissé a fait preuve de pragmatisme. Selon lui, l’histoire politique récente du Sénégal montre que même les plus sceptiques finissent par rejoindre la table des discussions. « Depuis 1999 que je suis dans la société civile, j’ai toujours vu certains poser des conditions ou menacer de boycotter, mais au final, ils finissent par participer », a-t-il souligné.
Plus fondamentalement, Moundiaye Cissé a insisté sur l’importance de la participation, même en cas de désaccord profond. « Même si tu n’es pas d’accord, tu dois être présent pour exprimer ton désaccord. Parce que ce qui se fait pour moi et sans moi est contre moi », a-t-il martelé. Il estime que boycotter un dialogue national revient à s’exclure des décisions qui engageront tout le pays, au risque de voir ses intérêts compromis.
Pour le directeur exécutif de l’ONG 3D, la politique de la chaise vide n’a jamais été une bonne stratégie. Il appelle ainsi toutes les forces vives de la nation à répondre à l’appel au dialogue pour bâtir ensemble un avenir politique plus apaisé et inclusif pour le Sénégal.
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