Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a organisé, ce mardi 3 juin, une rencontre de haut niveau axée sur l’équité en santé pour les personnes vivant avec un handicap. Présidée par le secrétaire général du ministère, Serigne Mbaye, cette réunion stratégique s’inscrit dans le prolongement du rapport mondial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des recommandations issues de l’Assemblée mondiale de la santé de 2021.
Dans son allocution, Serigne Mbaye a souligné que l’équité en santé, déjà essentielle pour l’ensemble de la population, prend une dimension encore plus critique lorsqu’il s’agit des personnes handicapées. « On sait que les personnes handicapées connaissent déjà des difficultés d’intégration et d’inclusion dans leur vie de tous les jours », a-t-il rappelé.
Le rapport mondial de l’OMS, présenté lors de la rencontre, met en lumière les multiples barrières auxquelles font face les personnes handicapées dans l’accès aux soins, en raison de facteurs structurels, économiques ou encore sociaux.
Les chiffres du dernier recensement général de la population de 2023 révèlent que plus de 1,2 million de personnes vivent avec un handicap au Sénégal. Une réalité qui interpelle sur la nécessité de politiques sanitaires et sociales véritablement inclusives. « Ce phénomène résulte souvent d’un problème de santé et de divers facteurs personnels et environnementaux », a expliqué Serigne Mbaye, soulignant l’importance de créer des environnements plus accessibles et adaptés.
Le Sénégal a déjà pris plusieurs mesures en faveur des droits des personnes handicapées : la loi de 2010, la création de la Direction Générale de l’Action Sociale, ainsi que la distribution de plus de 100 000 cartes d’égalité des chances. Ces cartes visent à faciliter l’accès aux services sociaux et sanitaires.
À cela s’ajoute un projet d’appareillage et de réadaptation prévu pour 2024, avec un budget conséquent de 2,4 milliards de francs CFA, destiné à renforcer les capacités techniques et médicales au service des personnes handicapées.
Toutefois, de nombreux obstacles demeurent. L’application effective de la Loi d’Orientation sociale reste incomplète, l’accès à la carte d’égalité des chances est encore limité, et la sensibilisation du grand public sur les droits des personnes handicapées doit être renforcée.
Face à ces constats, Serigne Mbaye a annoncé l’élaboration prochaine d’une feuille de route inclusive et participative. Cette dernière devra définir les orientations stratégiques pour améliorer l’inclusion du handicap dans le secteur de la santé, avec la collaboration active de toutes les parties prenantes : État, société civile, professionnels de santé et associations de personnes handicapées.
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