Exploitation illégale le long de la Falémé : Trois individus arrêtés et matériel saisi par la gendarmerie

L’exploitation clandestine continue de sévir dans la région de la Falémé malgré l’interdiction formelle décrétée par le gouvernement. Ce dimanche 20 octobre 2024, les forces de la brigade territoriale de la gendarmerie de Saraya ont mené une opération coup de poing visant à démanteler des activités minières illégales qui persistent dans cette zone, autrefois un haut lieu de l’orpaillage semi-mécanisé. Trois individus ont été interpellés sur place, et du matériel sophistiqué utilisé pour l’extraction minière a été saisi.

La région de la Falémé, située dans le sud-est du Sénégal, fait l’objet d’un décret présidentiel interdisant toute activité minière depuis plusieurs mois. Cette mesure, prise pour trois ans, vise à protéger les ressources naturelles et à stopper la dégradation environnementale sévère causée par l’exploitation minière anarchique dans cette zone sensible. Toutefois, cette interdiction semble ne pas dissuader les orpailleurs clandestins, qui, malgré la menace de sanctions sévères, poursuivent leurs activités illégales.

La dernière opération menée par la gendarmerie a révélé l’ampleur des violations. Des individus, dont des ressortissants étrangers, se sont approprié des sites abandonnés par des entreprises semi-mécanisées pour poursuivre l’extraction illégale de ressources. À Dokhiba, l’un des épicentres de l’orpaillage clandestin, les forces de l’ordre ont découvert que des groupes, parmi lesquels des ressortissants chinois, continuaient leurs activités en toute illégalité. L’arrivée des gendarmes a poussé plusieurs occupants à fuir, abandonnant sur place un équipement conséquent.

Lors de cette intervention, trois individus ont été appréhendés par les forces de l’ordre. En plus de ces arrestations, les gendarmes ont confisqué plusieurs machines utilisées pour l’extraction de l’or, notamment quatre engins lourds et une motopompe, un matériel coûteux qui montre l’organisation et les moyens importants mis en place par ces groupes illégaux.

Les personnes arrêtées ont été placées en garde à vue à la brigade de Saraya et sont actuellement en attente de leur transfert au parquet de Tamba pour répondre des accusations d’exploitation minière clandestine. L’enquête, ouverte par les autorités locales, cherche à déterminer l’étendue de cette exploitation illégale ainsi que les responsabilités impliquées. Les forces de l’ordre tentent également d’identifier d’éventuels complices qui auraient pu échapper à l’arrestation lors de l’intervention.

Au-delà des enjeux légaux, l’exploitation minière illégale dans cette région pose de sérieux problèmes environnementaux. La Falémé est une zone déjà vulnérable, et les activités d’extraction, menées sans contrôle, aggravent la dégradation des sols et des ressources en eau. Le recours à des méthodes d’extraction non réglementées, souvent destructrices, entraîne une perte importante de biodiversité et contribue à la pollution des rivières, mettant en danger la vie des populations locales qui dépendent de ces cours d’eau pour leurs activités agricoles.

Sur le plan économique, l’orpaillage clandestin prive également l’État sénégalais de revenus importants issus de l’exploitation légale des ressources minières. Les autorités font face à un double défi : restaurer l’ordre et la légalité dans ce secteur tout en assurant la protection des populations locales qui, souvent, trouvent dans l’orpaillage une source de subsistance.

La récurrence de ces violations malgré l’interdiction en vigueur illustre la difficulté pour le gouvernement de faire respecter ses décisions dans des régions reculées et difficiles d’accès comme celle de la Falémé. Les forces de sécurité, bien que mobilisées, se heurtent à la persistance de réseaux bien organisés qui profitent des failles dans la surveillance et le contrôle des sites miniers.

Cette situation met également en lumière le besoin d’une meilleure collaboration entre les forces de l’ordre, les autorités locales et les populations. Plusieurs initiatives visant à offrir des alternatives économiques aux habitants des zones minières ont été envisagées, mais leur mise en œuvre reste souvent limitée par des contraintes budgétaires et logistiques.

L’arrestation de ces trois individus envoie néanmoins un signal fort aux contrevenants et aux opérateurs illégaux. Les autorités sénégalaises ont montré leur détermination à faire appliquer la loi et à protéger les ressources naturelles du pays. L’interdiction de toute activité minière dans la région de la Falémé reste en vigueur pour trois ans, et des opérations de surveillance intensifiée sont annoncées pour décourager ceux qui tenteraient de défier cette mesure.

Les Sénégalais attendent désormais que la justice fasse son travail et que les coupables soient sanctionnés conformément à la loi. L’issue de cette affaire sera sans doute scrutée de près, tant par les opérateurs économiques légitimes que par les acteurs clandestins qui continuent de défier les autorités.


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