Incident à Ourossogui : Tensions lors du passage de la caravane de Sonko, la coalition « Sénégaal Kessé » dénonce un favoritisme de la Gendarmerie

Lors du passage de la caravane électorale de la coalition « Sénégaal Kessé » à Ourossogui, la tension est montée d’un cran lorsque la tête de liste, Thierno Alassane Sall (TAS), a été contrainte de céder le passage au convoi du candidat Ousmane Sonko. Cet incident, survenu au milieu des artères animées de la ville, a été perçu comme une démonstration d’autorité et de favoritisme envers le leader du parti Pastef.

D’après Thierno Alassane Sall, l’événement a débuté lorsque la Gendarmerie a ordonné un arrêt forcé de la caravane « Sénégaal Kessé » afin de permettre le passage du cortège de Sonko. Le ton est monté lorsqu’un gendarme a adressé des ordres jugés agressifs au chauffeur de la voiture de tête de la coalition, suscitant un refus d’obtempérer de la part de l’équipe de TAS. « Naturellement, refus d’obtempérer devant un ordre illégal et révoltant », a affirmé le chef de file, qui n’a pas caché son indignation devant ce qu’il considère être un abus de pouvoir.

Le convoi de Sonko, qualifié par TAS de « cour royale », a été escorté par des véhicules imposants, y compris une Hummer blanche et des ambulances, dont l’une portait le sceau du ministère de la Santé, ainsi que des 4×4 de luxe et des bus de location. La présence de forces spéciales telles que la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) et le Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN), ainsi que des véhicules sans plaque minéralogique, a renforcé le sentiment d’indignation chez les membres de la coalition « Sénégaal Kessé ».

Pour TAS, cet incident illustre une contradiction flagrante dans la posture de Sonko, qui, par le passé, avait dénoncé ce qu’il appelait la « gendarmerie de Macky Sall ». « Aujourd’hui, rien n’a changé, si ce n’est le parrain du système », a déclaré l’ancien ministre, visiblement en colère. Il a souligné que, contrairement aux candidats qui financent leur propre sécurité, Sonko semble bénéficier de l’appui logistique de l’État, ce qui pour lui constitue un détournement des ressources publiques et une atteinte à l’équité de la campagne électorale.

« Pendant que 41 listes, dont la nôtre, financent leur propre sécurité, la Gendarmerie devrait protéger chaque Sénégalais sans passe-droit. L’institution existe pour veiller à la sécurité des citoyens, non pour dérouler le tapis rouge à un candidat abusant des moyens de l’État », a martelé TAS.

Cet épisode alimente les critiques de partialité et de politisation des forces de sécurité, dans un contexte où la tension électorale ne cesse de croître à l’approche des prochaines échéances. L’incident de Ourossogui pourrait ainsi marquer un tournant dans la campagne, remettant en question la neutralité des institutions de l’État et suscitant un débat plus large sur l’équité des processus démocratiques au Sénégal.


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