Le gouvernement sénégalais a annoncé de nouvelles mesures pour indemniser les victimes des violences survenues entre 2021 et 2024. Cette initiative, portée par la ministre de la Famille et des Solidarités, Maïmouna Dièye, vise à apporter un soutien financier aux familles des personnes décédées et aux anciens détenus. Cependant, pour de nombreux acteurs politiques et citoyens, cette compensation demeure insuffisante face aux pertes humaines et aux souffrances endurées.
Dans une déclaration officielle, Maïmouna Dièye a annoncé qu’un montant de 10 millions de francs CFA serait octroyé à chaque famille ayant perdu un proche lors des événements tragiques qui ont marqué le pays. En complément, une allocation forfaitaire de 500 000 francs CFA sera versée aux personnes identifiées dans la base de données établie par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), en collaboration avec le ministère de la Justice, les sources policières et les représentants de la société civile.
Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de reconnaissance des préjudices subis, bien que leur portée symbolique soit largement soulignée par les autorités elles-mêmes.
Réagissant à cette annonce, Aminata Touré, ancienne Première ministre et Haut représentant du président de la République, a exprimé son respect et son soutien aux familles endeuillées. Sur sa page Facebook, elle a déclaré :
“Nous devons #Respect et #Prières ardentes à nos Martyrs de la Démocratie. Aucune indemnité ne sera jamais suffisante pour effacer la douleur d’une mère qui a perdu son enfant.”
Pour elle, au-delà de l’aide financière, il est impératif que les responsables des violences soient traduits en justice. Son appel rejoint celui de nombreux militants des droits de l’homme et membres de la société civile qui réclament des enquêtes impartiales et des poursuites judiciaires contre les auteurs des exactions.
L’annonce de l’indemnisation a suscité des réactions contrastées au sein de l’opinion publique. Si certains saluent un geste d’apaisement de la part de l’État, d’autres estiment qu’il ne saurait remplacer une véritable justice pour les victimes.
De nombreuses familles endeuillées et organisations de défense des droits humains continuent d’exiger la révélation des circonstances exactes des décès et la tenue de procès transparents pour les responsables. En effet, plusieurs manifestations ayant conduit à ces pertes humaines ont été réprimées violemment par les forces de l’ordre, soulevant des interrogations sur la responsabilité des autorités.
Cette initiative du gouvernement s’inscrit dans une dynamique plus large de réconciliation nationale. Depuis les tensions politiques et sociales des dernières années, l’État cherche à reconstruire la confiance entre les citoyens et les institutions.
Toutefois, pour que ce processus aboutisse, de nombreux observateurs estiment qu’il ne peut se limiter à des compensations financières. Une véritable justice transitionnelle, incluant des enquêtes approfondies, des procès équitables et des réformes institutionnelles, est jugée essentielle pour éviter la répétition de telles tragédies à l’avenir.
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