Le secteur extractif sénégalais continue de démontrer son potentiel stratégique dans l’économie nationale. Ce vendredi, un nouveau jalon a été posé en matière de gouvernance des ressources naturelles, avec la signature d’une convention-cadre de partenariat entre le Comité National de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE) et l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).
Cet accord vise à renforcer la collecte, la gestion et la diffusion des données issues de l’exploitation minière, pétrolière et gazière, dans un souci de transparence, de redevabilité et de bonne gouvernance. Une étape majeure selon Thialy Faye, président du CN-ITIE, qui y voit une avancée concrète vers une meilleure maîtrise des enjeux économiques liés au sous-sol sénégalais.
Parmi les acquis déjà visibles de ce partenariat, figurent la sécurisation et l’hébergement du site web de l’ITIE, ainsi que de sa messagerie sur les serveurs de l’ANSD. L’institution statistique nationale a également mis à disposition un véhicule pick-up pour soutenir les opérations de terrain du CN-ITIE, illustrant ainsi une synergie logistique au service de la transparence.
En perspective, les deux institutions ont annoncé la création prochaine d’une application numérique dédiée à la divulgation automatique des données extractives. Ce dispositif technologique devrait améliorer l’accessibilité publique à l’information sur les flux financiers et les impacts économiques du secteur. Un gestionnaire de données, ingénieur statisticien de formation, viendra également étoffer l’équipe technique du CN-ITIE.
Sur le plan des recettes, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le rapport semestriel 2024 du CN-ITIE, le secteur extractif a généré 236,59 milliards FCFA entre janvier et juin, dont 225,49 milliards FCFA ont été versés au Trésor public, représentant plus de 95 % des revenus globaux. Ce montant équivaut déjà à 64 % de l’ensemble des recettes collectées en 2023, signe d’une croissance soutenue et d’un potentiel en pleine expansion.
Le rapport souligne également un volume total de transactions de 862,8 milliards FCFA entre entreprises extractives et fournisseurs. Sur ce montant, 342 milliards FCFA ont été captés par des entreprises locales, soulignant les retombées économiques internes de la chaîne d’approvisionnement. À cela s’ajoutent 2,57 milliards FCFA de dépenses sociales et 972 millions FCFA alloués à des paiements environnementaux.
Pour Thialy Faye, cette dynamique financière est à coupler avec une exigence accrue de redevabilité : « Notre ambition est claire : faire du CN-ITIE un organe de référence en matière d’expertise technique et de transparence budgétaire, au bénéfice de tous les Sénégalais. »
La convention signée entre le CN-ITIE et l’ANSD va ainsi au-delà d’une simple entente administrative : elle marque une volonté assumée d’institutionnaliser l’accès à l’information, dans un contexte de valorisation stratégique des ressources minières, pétrolières et gazières du pays.
En savoir plus sur LE DAKAROIS
Subscribe to get the latest posts sent to your email.