Infanticide à Yeumbeul Nord : Un drame glaçant qui interroge la société

À Darou Rahmane 2, un quartier calme de Yeumbeul Nord, la découverte macabre d’un nouveau-né jeté dans une fosse septique a bouleversé les habitants. Cet acte tragique, survenu le 20 novembre, met en lumière des problématiques sociales profondes et soulève des questions sur les pressions exercées sur les jeunes filles confrontées à une grossesse non désirée.

Tout commence aux alentours de 22 heures, lorsque O. Diallo, l’oncle de la jeune Penda K., découvre un corps flottant dans les eaux nauséabondes de la fosse septique familiale. Rapidement alertée, la police intervient sur les lieux. Les pompiers repêchent le corps du nouveau-né, déjà en état de putréfaction avancée. Face à l’horreur de la situation, les autorités ordonnent l’inhumation immédiate du corps après l’établissement d’un certificat de genre de mort, sans procéder à une autopsie.

Quelques heures après l’ouverture de l’enquête, Penda K., une jeune fille de 19 ans, est identifiée et arrêtée. Lors de son interrogatoire, elle avoue avoir accouché seule, dans le plus grand secret, par peur des représailles de sa mère. « Mon petit ami avait accepté de prendre ses responsabilités, mais ma mère est très sévère. J’ai paniqué », a-t-elle confié aux enquêteurs.

Sous l’emprise de la peur, Penda K. enveloppe son nouveau-né avant de le jeter dans la fosse septique, un geste qu’elle qualifie elle-même d’irréfléchi et dicté par la panique. Ce témoignage révèle un isolement profond et l’absence totale de soutien, familial ou social, face à une situation aussi éprouvante.

Penda K. a été déférée devant le parquet du Tribunal de grande instance de Pikine, où elle fait face à une accusation d’infanticide. Ce drame met en lumière les lacunes dans l’accompagnement des jeunes femmes enceintes, souvent livrées à elles-mêmes, et soulève des interrogations sur les pressions sociales et familiales qui mènent à de tels actes.

Comme le souligne le quotidien Les Échos, cette tragédie pointe du doigt une société où la peur du jugement prime sur le soutien et l’écoute. Les jeunes filles issues de milieux stricts ou conservateurs sont particulièrement vulnérables, souvent contraintes de cacher leur grossesse au risque de mettre leur vie et celle de leur enfant en danger.

Ce fait divers ne se limite pas à l’horreur de l’acte lui-même. Il soulève des questions fondamentales sur l’éducation sexuelle, l’accès aux services de santé reproductive, et l’accompagnement psychologique des jeunes filles dans des situations similaires. Il met également en lumière le rôle de la famille, qui devrait être un refuge mais peut parfois devenir une source de peur paralysante.

Alors que l’enquête se poursuit, ce drame restera gravé dans les mémoires de Yeumbeul Nord, laissant les habitants face à une question cruciale : comment prévenir de tels actes dans une société où la peur et le jugement étouffent l’écoute et la compassion ?


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